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Module sur :
Par :
USENI SEFU Caïphe,
Avocat Général près la Cour de Cassation
Mars 2023
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I. Introduction
Cette étude que nous mettons à la disposition de tous les praticiens du droit, des chercheurs
en droit ainsi que des étudiants de la faculté de Droit, permettra à ces derniers de mieux
comprendre les attributions du Ministère Public autres que répressives.
Le magistrat est recruté sur base d’un concours. Il peut se faire aussi sur titre lorsque le
nombre de candidats ne dépasse pas celui de postes à pourvoir. Sont dispensés du concours, les
candidats ayant exercés comme Avocat durant cinq ans. Mais, depuis un temps, cette disposition
n’est pas d’application.
Ne sont pas magistrats au sens de la loi organique portant statut des magistrats : - les juges
consulaires tels qu’établis par la loi n° 002/2001 du 03 juillet 2001 portant organisation des
tribunaux du commerce ; - les juges assesseurs des tribunaux de travail et les juges assesseurs
(notables) des tribunaux de paix.
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Sont magistrats :
- Le premier président, les présidents et les conseillers de la cour de cassation ; le premier
président, les présidents et les conseillers de la haute cour militaire ; le premier président, les
présidents et les conseillers de la cour militaire et de la cour militaire opérationnelle ; le
président et les juges des tribunaux de grande instance ; le président et les juges des tribunaux
de commerce ; le président et les juges des tribunaux de travail ; le président et les juges des
tribunaux militaires de garnison ; le président et les juges des tribunaux de police ;
- Le procureur général, les premiers avocats généraux et les avocats généraux près la cour de
cassation ; l’auditeur général des forces armées, les premiers avocats généraux des forces
armées et les avocats généraux des forces armées près la haute cour militaire ; le procureur
général, les avocats généraux et les substituts du procureur général près les cours d’appel ;
l’auditeur militaire supérieur, les avocats généraux militaires et les substituts de l’auditeur
militaire supérieur près les cours militaires ; le procureur de la république, les premiers
substituts et substituts du procureur de la république près le tribunal de grande instance ;
l’auditeur militaire de garnison, les premiers substituts et substituts de l’auditeur de garnison
près les tribunaux militaires de garnison.
Le ministère public désigne le parquet, un groupe des magistrats ou un seul magistrat affecté au
parquet. Il désigne toute la magistrature installée auprès des tribunaux.
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Le ministère public est un corps hiérarchisé dont chaque membre exerce une autorité sur ceux qui
sont placés en dessous de lui et dont la direction est fortement organisée.
Le corps du ministère public est un et indivisible parce que dans la mise en mouvement de l’action
publique, toute distinction ou division entre les magistrats du ministère public qualifiés par la loi
pour accomplir un acte près une juridiction déterminée est exclue. En effet, le magistrat du
ministère public n’agit pas en son nom, mais au nom de son parquet. Et en tant que partie
principale au procès pénal, il ne peut faire l’objet d’une récusation car on ne récuse pas un
adversaire.
Le ministère public est également indépendant vis-à-vis des magistrats du siège, des justiciables
et du Ministre de la Justice qui néanmoins, dispose du droit d’injonction positive conformément
à l’article 70 de loi organique n° 13/011 du 11 avril 2013 portant organisation, fonctionnement et
compétence des juridictions de l’ordre judiciaire.
Enfin, les magistrats du parquet sont irresponsables dans l’exercice de leurs fonctions de
représentants de la société dans ce sens qu’ils ne peuvent pas être condamnés à des dommages-
intérêts dans le cas où ils ont engagés à tort une poursuite. Ce n’est qu’en cas de dol ou de
concussion qu’ils peuvent être attaqués par voie exceptionnelle de la prise à partie.
En matière pénale, le Ministère public recherche les infractions aux actes législatifs et
réglementaires qui sont commises sur le territoire de la République. Il reçoit les plaintes et les
dénonciations, accomplit tous les actes d’instruction et saisit les cours et tribunaux.
Cette matière est réglée par l’article 67 de la loi organique n° 13/011-B du 11 avril 2013
portant organisation, fonctionnement et compétences des juridictions de l’ordre judiciaire, qui
dispose : « en matière répressive, le Ministère Public recherche les infractions aux actes législatifs
et réglementaires qui sont commises sur le Territoire de la République.
Il reçoit les plaintes et les dénonciations, accomplit tous les actes d’instruction et saisit les
cours et tribunaux ».
En cette matière, le Ministère Public agit par voie de l’action publique.
III.2. Attributions non répressives.
Dans cette rubrique, nous ne parlerons pas des attributions administratives du Ministère
public qui relèvent d’un autre module.
C’est cette question qui fera l’objet de notre étude plus approfondie portera essentiellement
sur les avis du Ministère public en différentes matières.
Les attributions non répressives évolueront selon qu’il s’agira de telle ou autre matière.
Le ministère public doit avoir communication de certaines affaires : celles qui sont
énumérées par l’article 69 point 1 à 9 de la loi organique n° 13/011-B du 11 avril 2013 portant
organisation, fonctionnement et compétences des juridictions de l’ordre judiciaire et celles
précisées par différents textes (recours en requête civile).
La communication d’une affaire au ministère public est facultative pour les « les autres
affaires dans lesquelles il estime devoir intervenir » (art. 9 al. 5 COCJ).
Plus rarement, le ministère public déclenche le procès comme partie principale (art. 68, al.
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- dans l’intérêt de toute personne physique inapte à ester en justice, à assurer sa défense et à
y pourvoir,
- dans le cas spécifié par la loi et chaque fois que l’intérêt public exige son concours.
Ces règles s’appliquent pour les juridictions de fond ; devant la Cour de cassation, le ministère
public dépose des conclusions dans toutes les affaires (art. 38 et 45 PCSJ).
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- L’Etat, les provinces, les entités territoriales centralisées, les Etablissements Publics et les
entreprises publiques.
- Les procédures relatives à l’absence des personnes, aux actes de l’Etat civil, à l’ouverture, à
l’organisation et au fonctionnement des tutelles, la mise sous conseil judiciaire ainsi que les
litiges relatifs aux successions.
- Les démarches qui intéressent les mineurs, les interdits et les personnes placées sous curatelle
ou qui concerne l’administration du patrimoine des faillis.
- Les déclinatoires sur incompétences, litispendance, connexité et les renvois de juridiction.
- Les actions civiles introduites en raison d’un délit de presse.
- Les récusations, les prises à partie, règlement des juges, requête civile (article 91 CPC), faux
incident civil.
- Les procédures en matière de faillite ou de concourt judiciaires.
- Les contestations relatives au droit du travail et au régime de la sécurité sociale des
travailleurs.
- Les causes mues par les personnes qui sont admises soit comme indigentes, soit comme inapte
à ester ou à se défendre en justice chaque fois que l’assistance judiciaire a été accordée ».
Ce sont des causes dites communicables. Le Ministère public agit, donc ici, par voie d’avis.
De tels avis doivent être donnés dans le délai légal. Faute de quoi, le magistrat sera
poursuivi disciplinairement, conformément à l’article 42 litera 1 de la loi organique portant statut
des magistrats telle modifiée à ce jour.
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Par ailleurs, le chef de juridiction fait obligation au chef d’office de ramener le dossier en
l’état et la cause est prise en délibéré. Dans ce cas, la décision rendue mentionne que l’avis n’a pas
été donné dans le délai (art. 69 alinéas 4 et 5 de la loi organique précitée).
Dans la pratique, les chefs de juridiction se contentent d’harmoniser avec les chefs des
offices au sujet de leurs magistrats récalcitrants.
En matière de saisie, l’article 159 de l’Acte Uniforme portant organisation des procédures
simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution dispose : « lorsqu’elle est faite entre les
mains de receveurs, dépositaires ou administrateur de caisse ou de deniers publics, en cette qualité,
la saisie n’est point valable si l’acte de saisie n’est pas délivré à la personne préposée pour la
récession ou à la personne déléguée par elle et s’il n’est visé par elle sur l’original ou, en cas de
refus par le Ministère Public qui en donnera immédiatement avis aux chefs des administrations
concernées.
L’article 125 de la loi susmentionnée dispose : « le juge peut, en tout temps, soit
spontanément, soit à la demande du Ministère Public, de l’enfant, des parents ou représentants
loyaux ou de toute personne intéressée soit sur rapport de l’assistant social, rapporté ou modifié
les mesures prises à l’égard de l’enfant.
A cet effet, le juge lui cite le lieu de placement de l’enfant ».
III.1.4. En matière du travail
Il participe à toutes les audiences du tribunal de travail conformément aux articles 12 et
13 du Code du Travail.
Il donne ses avis aux audiences conformément à l’article 32 alinéa 2 du Code du Travail.
II.2. Avis du Ministère Public (article 69 de la loi organique n° 13/011-B du 11 avril 2013).
L’avis du Ministère Public est donné par écrit dans les 30 jours après que la cause ait été
communiquée, à moins qu’en raison des circonstances de l’affaire, il puisse être émis verbalement
sur le banc ; dans ce cas, l’avis est acté à la feuille d’audience.
KAYUMBA MUKUNDJI
Substitut du Procureur de la République
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