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Objectif général
Cet enseignement a pour objectif global de donner aux étudiants des notions
sur la procédure pénale.
Dans ce cours, vous apprendrez le déroulement du procès pénale ainsi qu'à
défendre vos droits devant les juridictions pénales.
Objectifs opérationnels
Plan du cours
Introduction
Conclusion
INTRODUCTION
La Procédure pénale est l’ensemble des règles juridiques qui régissent la
recherche d’un coupable et son jugement. Son objectif est la protection des
personnes qui sont injustement accusées de criminel et la protection de la société
en réprimant les criminels.
Devant les juridictions répressives malgré le principe de la légalité
criminelle qui postule une interprétation restrictive de la loi pénale, il s‘est
développé dans la pratique plusieurs usages qui souvent tendent à compléter le
dispositif pénal. L‘analyse de ces usages du palais se fera au regard de l‘instance
pénale, c'est-à-dire, elle sera articulée autour du déroulement proprement dit du
procès pénal (poursuite, instruction et jugement).
Il s‘agira ainsi d’analyser l’étape préalable au jugement des auteurs
d’infractions pénales avant d’étudier l'étape du jugement proprement dit.
1- La substitution hiérarchique
D'abord, les magistrats du parquet sont soumis à une hiérarchie. Ainsi, il
résulte de la loi organique portant statut des magistrats que les magistrats du
parquet sont placés sous la direction et le contrôle de leurs supérieurs
hiérarchiques et sous l’autorité du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice.
De même, les dispositions du code de procédure pénale disposent que le
Garde des Sceaux, Ministre de la justice peut dénoncer au Procureur Général les
infractions à la loi pénale dont il a connaissance, lui enjoindre d’engager ou de
faire engager les poursuites ou de saisir la juridiction compétente de telles
réquisitions écrites qu’il juge opportunes.
Il ressort donc que si le ministre de la Justice peut donner l’ordre de
poursuivre, il ne peut toutefois ordonner le classement d’une affaire. On dit que
l’ordre de poursuivre est légal, mais l’ordre de ne pas poursuivre est illégal.
Par ailleurs, parallèlement à ces instructions particulières concernant une
procédure, le ministre peut agir par voie de circulaire pour définir une politique
pénale laquelle est destinée à assurer une application coordonnée et cohérente de
la loi répressive. Dans sa lancée, le CPP, prévoit que le Procureur général a
autorité sur tous les magistrats du ministère public du ressort de la cour d’appel.
Ces dispositions précisent qu’à l'égard de ces magistrats, il a les mêmes
prérogatives que celles reconnues au Ministre de la Justice. Il est donc le chef
hiérarchique de tous les membres du ministère public dans le ressort de sa Cour
d’Appel.
Enfin, il y a lieu cependant de souligner que le législateur ne confère pas au
Procureur Général près la cour Suprême cette autorité sur les parquets. En résumé,
on peut dire que le Procureur Général a un pouvoir de direction sur les Procureurs
de la République de son ressort qui ont les mêmes prérogatives sur leurs substituts
et sur leurs délégués.
Cependant, ce pouvoir comporte une limite puisqu'à l’audience, lorsqu’il
requiert, le magistrat du parquet est libre de dire tout ce qu’il croit au bien de la
justice. On exprime cette idée en disant que « la parole est libre et la plume serve
».
2- L’indivisibilité
L’indivisibilité du ministère public signifie que chacun de ses magistrats
représente le parquet tout entier. C’est l’expression de la règle « un pour tous et
tous pour un ». C’est pour cette raison qu’ils peuvent se remplacer mutuellement
l’un débutant une audience et prenant la parole pour poser des questions, l’autre
terminant la même audience en prenant des réquisitions.
De même, un acte portant mention du Procureur de la République peut très
bien être signé par l‘un de ses substituts ou délégué. Il en est autrement pour les
magistrats du siège qui à l’occasion du jugement d’une affaire, sont tenus de
poursuivre leur office jusqu’au prononcé de la décision.
3- L’irresponsabilité
Les magistrats du parquet sont irresponsables. À la différence de la partie
civile qui en cas de non-lieu peut être condamné à des dommages intérêts, le
Ministère Public qui a intenté à tort l’action publique ne peut jamais être
condamné à des dommages intérêts envers le prévenu acquitté.
Mais, cette irresponsabilité n’est pas totale. S’il commet une faute
personnelle, sa responsabilité civile peut être mise en jeu, comme pour les
magistrats du siège, par la procédure de prise à partie. S’il commet une infraction,
il pourra être poursuivi, mais il bénéficie d’un privilège de juridiction.
4- L’irrécusabilité
Le Ministère public en tant que partie privilégiée du procès pénal est
irrécusable. Alors qu’un juge au siège peut être récusé aussi bien en matière civile
que pénale, le magistrat du parquet ne peut être récusé. Le plaideur ne peut récuser
son adversaire.
Paragraphe 2- La victime
Le parquet n’est pas seul à pouvoir prendre une décision de poursuite. Celle-
ci peut émaner de la victime. En effet, la victime d'une infraction à la loi pénale
peut porter son action civile devant la juridiction pénale en se constituant partie
civile. Elle peut se constituer partie civile devant le juge d’instruction, devant la
juridiction de jugement ou l’officier de police judiciaire.
Mais, la mise en mouvement de l’action publique par la victime ellemême
est un acte qui engage sa responsabilité, puisqu’accompli de mauvaise foi, il peut
l‘exposer à des dommages intérêts s’il a eu lieu de façon imprudente ou
intempestive.
Section II : Le sens de la décision
Saisi de faits supportant une qualification pénale, le Ministère public a le
choix entre l'abandon des poursuites et l’exécution de la décision de poursuite.
B- La médiation pénale
Elle est prévue par l’article 40 du code de procédure pénale qui prévoit que
le Procureur de la République, peut préalablement à la décision sur l'action
publique, et avec l'accord des parties soumettre l‘affaire à la médiation ou à la
transaction pénale s‘il apparaît qu'une telle mesure est susceptible d’assurer la
réparation du dommage causé à la victime, mettre fin au trouble résultant de
l‘infraction et contribuer au reclassement de l’auteur.
À souligner que la solution retenue par cette médiation ou transaction ne
doit être ni contraire à l'ordre public, ni aux bonnes mœurs. En cas d’échec de la
médiation pénale, le Procureur de la République apprécie alors l’opportunité
d‘engager des poursuites.
Cependant, le législateur prévoit, dans le cas de poursuites, que les
informations recueillies dans le cadre de la médiation ne peuvent être utilisées
contre l’une ou l’autre partie.
A- Le flagrant délit
S‘agit d'une procédure de comparution rapide devant la juridiction de
jugement qui est réglementée pour essentiel par les articles 53 à 73 du code de
procédure pénale.
Il est utilise dans deux cas : en cas de délit flagrant lorsque le fait est puni
d'une peine d‘emprisonnement ou alors lorsqu'il existe contre une personne des
indices graves et concordants de nature à motiver son inculpation pour une
infraction correctionnelle et lorsque cette personne reconnaît devant le procureur
de la république avoir commis les faits constitutifs du délit considéré. La
procédure du flagrant délit ne peut être utilisée en matière de délit de presse, de
délits politiques et dans tous les cas où une loi spéciale exclut son application.
Lorsque le procureur de la république décide de recourir à la procédure de
flagrant délit, il interroge la personne déférée sur son identité et sur les faits qui
lui sont reprochés, ce en présence de son avocat. Il dresse à l‘occasion un procès-
verbal d'interrogatoire de flagrant délit qui est l'acte de saisine du tribunal des
flagrants délits. Après avoir recueilli ses déclarations et permis éventuellement à
son conseil de lui poser des questions, le Procureur de la République peut décider
de placer le mis en cause sous mandat de dépôt. Le procureur de la République
peut également laisser l'inculpé en liberté provisoire.
Il saisit ensuite immédiatement la juridiction de jugement. Les articles
précités du code de procédure pénale prévoient que cet individu doit être traduit
sur-le-champ à l’audience du tribunal et s'il n’est point tenu d'audience, il est
déféré à l'audience du lendemain, le tribunal étant au besoin spécialement
convoqué à la requête du ministère public.
Dans la pratique, le ministère public se limite à enrôler l'affaire à une
audience assez proche, le mis en cause comparaissant devant la juridiction de
jugement dans la semaine de son placement sous mandat de dépôt. En raison de
la rapidité de cette procédure, le législateur prévoit à peine de nullité du jugement,
que le président du tribunal doit avenir le prévenu de son droit de demander un
délai pour préparer sa défense. Lorsque le prévenu use de cette faculté, le délai
qui est accordé ne pourra être inférieur à trois jours.
B- La citation directe
C'est une procédure qui permet soit au ministère public (citation directe à
la requête du Parquet) soit à la victime de l’infraction (citation directe à la
requête de la victime) de saisir directement la juridiction de jugement en informant
le prévenu par exploit d'huissier de la date et du lieu de l’audience ainsi que des
faits à lui reprocher.
L’exploit doit également préciser les textes applicables. Il est remis à
l’intéressé contre signature de l’original. Lorsque la citation directe est faite à
l’initiative de la victime, sa recevabilité est subordonnée au versement d’une
consignation fixée par la juridiction de jugement.
Une fois cette juridiction régulièrement saisie, celle-ci peut lorsqu’elle n’est
pas suffisamment éclairée sur un point, ordonner un supplément d’information
dont l’exécution sera confiée à un de ses membres qui peut donner des
commissions rogatoires ou des délégations judiciaires dans le cadre de sa mission.
C- L’information judiciaire
C’est la procédure par laquelle, le Procureur de la République, par la
délivrance d’un réquisitoire introductif, demande au juge d’instruction de mener
une enquête sur des faits qu’il considère comme une violation de la loi pénale. Le
réquisitoire peut être délivré soit contre une ou des personnes dénommées
(réquisitoire nominatif) soit contre un inconnu que le juge d’instruction devra
identifier.
Il doit cependant obligatoirement qualifier les faits et viser les textes de loi
applicable ce d’autant qu’il fixe la saisine du juge d’instruction. En cours
d’information, le procureur peut étendre cette saisine en délivrant au juge
d’instruction un réquisitoire supplétif.
Dans ce réquisitoire introductif, le procureur de la République peut solliciter
l’exécution de certains actes comme le placement sous mandat de dépôt, le
placement sous contrôle judiciaire, ou encore la délivrance d’un mandat d’arrêt
ou la prise de mesures conservatoire sur les biens de l’inculpé.
À ce réquisitoire est généralement annexé le procès-verbal d’enquête ou
tout autre document pouvant justifier l’ouverture de l’information. En matière
criminelle, la procédure d‘information est obligatoire : elle est en effet la seule
voie ouverte au Procureur de la République. En matière correctionnelle, la voie
de l’information est utilisée lorsque les faits sont complexes et nécessitent des
investigations poussées, lorsque l’auteur est inconnu ou en fuite. Elle peut
également être utilisée en matière de délits politiques ou de presse.
Chapitre II : L'instruction
L‘instruction ou information judiciaire est la phase du procès au cours de
laquelle le juge d’instruction saisi par le Parquet ou par une plainte avec
constitution de partie civile accomplit les actes utiles à la manifestation de la
vérité.
Au cours de cette étape du procès pénal, le magistrat instructeur recueille
les preuves de l’infraction et décide du renvoi devant la juridiction de jugement
de l’inculpé. Pour mieux comprendre l‘instruction préparatoire, il importe d’une
part d’étudier la saisine du juge d’instruction avant d'analyser les pouvoirs du juge
d‘instruction.
Section I : La saisine du juge d’instruction
Le principe de la séparation des autorités de poursuite et des juridictions
d’instruction interdit au juge d'instruction de se saisir lui-même. Il doit être investi
du pouvoir d’informer sur une affaire déterminée par un acte émanant d’une
personne ou d‘une autorité tierce.
De façon générale, le juge d’instruction peut être saisi aussi bien par un
réquisitoire introductif émanant du Ministère Public que par une plaine avec
constitution de partie civile émanant de la partie civile.