Vous êtes sur la page 1sur 13

Chapitre 2- section 2

• SECTION 2

QUELQUES ÉLÉMENTS DE PROCÉDURE PÉNALE

La procédure pénale est régie par le Code de procédure pénale (CPP) Elle fixe les règles qui doivent
être respectées pour la recherche, la constatation et la poursuite des infractions, ainsi que les règles
applicables en matière de preuve et de déroulement des procès.

L'infraction peut justifier deux types d'actions :

• d'une part, une action publique (l'action pénale) en réponse à la violation de la loi pénale et à
l'atteinte à l'ordre public. Cette action tend, en principe, au prononcé d'une peine.

Elle doit être engagée dans un délai de...1an contravention, de ..6 ans... pour un délit et de 20 ans
pour un crime.

• d'autre part, une action civile (l'action en responsabilité civile) tendant à la réparation du
dommage, au profit de la personne dont les droits ont été lésés (la victime).

Le délai pour exercer l'action civile est de ...5 ans........ à compter de l'acte dommageable ou de sa
découverte, ou ....10 ans... à compter de la consolidation du dommage s'il s'agit d'un préjudice
corporel.

I. L'ACTION PUBLIQUE (ou « action pour l'application des peines »)

L'action publique est l'action en justice exercée au nom de la société, devant une juridiction pénale, à
l'encontre de la personne qui s'est rendue coupable d'une infraction.

Elle est mise en œuvre, le plus souvent par le ministère public (plus précisément par le procureur de
la République). Elle peut l'être également par la victime de l'infraction (la « partie civile »).

———————————————————————

1 Rappels Le ministère public ou Parquet (ou encore la magistrature debout) désigne les magistrats
qui, dans une juridiction, sont chargés de défendre les intérêts de la société tout entière (et non les
intérêts particuliers des plaideurs).

Composition du Parquet :
Cour de cassation: le Parquet (dit « Parquet général ») est dirigé par le procureur général près la Cour
de cassation; il a sous ses ordres les premiers avocats généraux et des avocats généraux (attention :
en dépit de leur appellation, ce sont bien des magistrats et non des avocats).

Cours d'appel : le Parquet (dit « Parquet général ») est dirigé par le procureur général, qui a sous ses
ordres des avocats généraux et des substituts généraux.

Tribunal judiciaire : le Parquet est dirigé par le procureur de la République, qui a sous ses ordres le
procureur adjoint (seulement dans les juridictions des villes les plus importantes, dont Toulouse),
le(s) vice-procureur(s) de la République, les premiers substituts et les substituts.

Il n'y a pas de ministère public dans les juridictions d'exception (tribunal de commerce, conseil de
Prud'hommes...). Et si l'intervention du ministère public s'avérait nécessaire, c'est le procureur de la
République du tribunal judiciaire (ou l'un des autres magistrats du Parquet de ce tribunal) qui
interviendrait à l'audience.

Et en matière pénale :

Cours d'assises: le représentant du ministère public, appelé avocat général, est soit un membre du
Parquet général (cours d'appel), soit un membre du Parquet auprès du tribunal correctionnel.

Tribunaux correctionnels : le procureur de la République est assisté (selon l'importance du tribunal)


d'un procureur adjoint et /ou de vice-procureurs et de substituts du Procureur.

Tribunaux de police: le procureur de la République près le tribunal judiciaire occupe le siège du


ministère public devant le tribunal de police pour les contraventions de la 5eme classe. Il peut
l'occuper également pour les contraventions de classe inférieure s'il le juge à propos, au lieu et place
du commissaire de police qui exerce habituellement ces fonctions sous le contrôle du procureur de la
République.

A. LE DECLENCHEMENT DE L'ACTION PUBLIQUE

1. Déclenchement par le ministère public

« Le procureur de la République reçoit les plaintes et les dénonciations et apprécie la suite à leur
donner conformément aux dispositions de l'article 40-1 ...]. » (art 40 CPP).

 La plainte
Elle émane de la victime de l'infraction. Elle peut prendre la forme d'une déclaration auprès du
commissariat de police ou de la gendarmerie, de l'envoi au procureur de la République d'une
lettre relatant les faits, ou encore d'une plainte en ligne?.
Le dépôt de plainte débouche, le plus souvent, sur une enquête, menée sous la responsabilité
du procureur de la République par les officiers de police judiciaires.
 La dénonciation
Elle est l'acte par lequel un tiers informe les autorités de la commission de l'infraction. La
dénonciation peut éventuellement désigner un auteur présumé.
La dénonciation résulte soit de la constatation directe d'une infraction par les services de
police ou de gendarmerie, ou encore par des agents spécialisés chargés de vérifier l'application
de la loi, soit d'un signalement de faits potentiellement délictueux aux services de police ou de
gendarmerie voire, directement, au procureur de la République, par une personne autre que la
victime (un particulier, ou un professionnel qui a l'obligation de révéler les infractions
constatées dans l'exercice de son activité - commissaire aux comptes, chef d'établissement
scolaire, services sociaux, etc.).
 La décision du ministère public: « l'opportunité des poursuites »
Le droit français s'appuie sur le principe d'opportunité des poursuites: au vu des faits portés à
sa connaissance, le procureur de la République peut décider (art 40-1 CPP) :

 soit de poursuivre
 soit de classer l’affaire sans suite
 soit de mettre en cause des mesures alternatives aux poursuites.

> Le classement sans suite de l'affaire

Le procureur n'exerce pas de poursuites, pour l'une des raisons suivantes :

 l'auteur de l'infraction n'est pos identifié ou décédé ou il beneficie d'une cause


d'irresponsabilité
 les faits constatés ne constituent pas une infraction pénale
 la victime a relevé sa plainte
 l'action publique est prescrite

Le procureur de la République doit justifier (« motiver») sa décision de classement sans suite et en


informer ceux qui ont déposé la plainte ou dénoncé les faits. Ceux-ci peuvent alors former un recours
contre cette décision, auprès du procureur général de la cour d'appel, qui peut ordonner au
procureur de la République de poursuivre.

Le classement sans suite n'est que provisoire. Le procureur de la République peut à tout moment
décider de reprendre les poursuites, notamment en présence de nouveaux éléments.

> Des mesures alternatives aux poursuites (art. 41-1 CPP)

Pour éviter les poursuites, le procureur de la République peut proposer, à l'auteur des faits, une
mesure alternative. Si ce dernier l'exécute, il n'y aura pas de poursuites et l'affaire sera classée sans
suite par le Procureur.

Les mesures alternatives aux poursuites ne sont envisageables que pour les infractions les moins
graves c'est-à-dire les délits punissables d'au maximum cinq ans d'emprisonnement, et les
contraventions.

Ainsi d'après l'article 41-1 CPP, le procureur de la République peut notamment adresser un
avertissement à l'auteur de l'infraction, lui demander de réparer le dommage causé à la victime,
d'accomplir un stage ou une formation en rapport avec l'infraction commise (stage de citoyenneté,
de sensibilisation à la sécurité routière, de prévention ou de lutte contre les violences conjugales et
sexistes, de sensibilisation aux dangers de produits stupéfiants, etc...) ; il peut lui ordonner des
mesures de soins ou de surveillance médicale (par ex. dans les cas d'usage illicite de stupéfiants, ou
de consommation habituelle et excessive d'alcool, en cas de violence, etc.). Le juge peut également
prononcer l'ordre de résider hors du domicile du de la victime, de s'abstenir de paraître aux abords
de celui-ci, il peut prononcer une interdiction de rencontrer certaines personnes (la victime, les
coauteurs ou complices éventuels...); ou encore de régulariser sa situation au regard de la loi ou des
règlements (par ex. obtenir une autorisation administrative pour l'activité qu'il exerce dans

Pillégalité...), etc.

En cas de non-exécution de la (ou des) mesure(s) alternative(s), le procureur de la République peut


engager des poursuites.

Les poursuites contre l'auteur présumé de l'infraction

Au vu des faits (réunion des trois éléments de l'infraction), ou en raison de l'échec des mesures
alternatives aux poursuites, le procureur de la République décide de mettre en mouvement l'action
publique. Il est donc en position de demandeur et interviendra durant le procès en tant que partie
principale.

N. B. Le procureur est obligé de poursuivre l'auteur présumé des faits® :


chaque fois que le procureur général lui en donne l'ordre (par ex sur ordre du ministre de la justice;
ou encore, qd il n'est pas ok avec la décision de classement sans suite - voir plus haut).

- ou lorsque la victime s'est constituée partie civile (voir plus loin).

2. Déclenchement par la victime

L'action publique peut être également déclenchée par la victime (ou par son représentant légal), par
le biais d'une « plainte avec constitution de partie civile» ou par une « citation directe ». Ce faisant, la
demande de la victime est double :

 obtenir la sanction de l'infraction


 obtenir réparation du dommage subi (voir Il).

La plainte avec constitution de partie civile devant le juge d'instruction

La victime peut porter « plainte avec constitution de partie civile devant le juge d'instruction »,
uniquement en matière de crimes et de délits.

ÉCRIRE

La plainte avec constitution de partie civile déclenche obligatoirement une enquête et la poursuite
de l'auteur de l'infraction par le procureur de la République.
* La citation directe devant le tribunal de police ou le tribunal correctionnel

Lorsque le suspect est identifié et que les faits sont simples, la victime d'un délit ou d'une
contravention peut porter sa plainte directement devant le tribunal correctionnel ou le tribunal de
police: le prévenu est « cité à comparaître devant le tribunal ».

Il n'y a pas d'instruction préalable.

N.B. Si le prévenu n'est pas reconnu coupable par le tribunal, il peut poursuivre pénalement la partie
civile lorsqu'elle l'a accusé de mauvaise foi. Et il peut demander réparation (action en responsabilité
civile si ses affirmations étaient erronées mais de bonne foi 8.

B. L'EXTINCTION DE L'ACTION PUBLIQUE

On parle « d'extinction de l'action publique » lorsque le procureur de la République ne peut plus


exercer l'action publique.

Il existe différentes causes d'extinction de l'action publique :

 le décès du délinquant (puisque l'action pénale ne peut être intentée contre ses héritiers) ; en
revanche, complices et coauteurs peuvent toujours être poursuivis
 la prescription de l'action publique le retrait de la plainte (lorsqu'il y avait eu plainte)
l'amnistie®
l'abrogation de la loi pénale (les faits perdant, pour l'avenir, leur caractère délictueux, toutes
les poursuites en cours doivent donc cesser)

l'exécution des mesures alternatives aux poursuites

• ou bien lorsque toutes les voies de recours ont été utilisées.

II- L'ACTION CIVILE

Définition:

ÉCRIRE

L'action civile est également ouverte aux victimes par ricochet, ainsi qu'aux groupements qui
défendent un intérêt collectif (association de défense des consommateurs, regroupement
d'actionnaires pour défendre les intérêts de leur société face aux agissements délictueux d'un
dirigeant, associations de défense de victimes, etc...).

A.

*DECLENCHEMENT DE L'ACTION CIVILE


Conditions de l'action civile:

ÉCRIRE

N.B. L'infraction n'est plus punissable lorsque :

 toute punition a été écartée (existence d'un fait justificatif, par ex.)
 la personne poursuivie a été :

 relaxée: …………

 ou acquittée: ……..

 ou encore lorsque l'action publique est éteinte.

*Option
La victime qui souhaite obtenir réparation a une option :

 soit la voie pénale: elle intente l'action civile devant le juge pénal, en même temps que l'action
publique. On dit qu'elle « se constitue partie civile » ;
 soit la voie civile: elle demande réparation devant un juge civil.

Si elle choisit d'abord la voie civile, son choix est en principe irrévocable.

1. La voie pénale: l'action civile devant la juridiction répressive

En général, c'est le choix que fait la victime car la décision définitive est obtenue plus rapidement
devant la juridiction répressive, l'apport de la preuve est facilité (preuve libre, sauf exception), la
réparation sera prononcée en même temps que la condamnation, et la procédure est moins
coûteuse (gratuité des expertises au pénal).

La loi prévoit deux façons de procéder (art. 85 et ss CPP) :

• La constitution de partie civile à titre principal

Si le ministère public ne l'a pas fait, la victime déclenche elle-même l'action publique devant la
juridiction répressive : elle se constitue partie civile à titre principal :

 soit par le biais


 soit par le biais
 La constitution de partie civile à titre accessoire (ou à titre incident ou par intervention)
Cette fois, la victime se joint à l'action engagée par le ministère public: elle se constitue partie civile à
titre accessoire.

Dans les deux cas, la victime devient partie au procès pénal :

 cela lui permet de réclamer des dommages et intérêts en réparation du préjudice subi ;
 d'être régulièrement informée du déroulement de la procédure et d'avoir accès au dossier de la
procédure :
 d'être directement citée devant le tribunal en qualité de partie civile au cours du procès pénal ;
 d'adresser des observations et de faire des demandes d'investigation au cours de l'information
judiciaire ;
 d'exercer, si nécessaire, des recours contre certaines décisions (uniquement celles qui portent
atteinte à ses intérêts civils) ;
 enfin, cela lui facilite la recherche de preuves.

En revanche, l'action civile au pénal présente un inconvénient majeur: en devenant partie au procès,
la victime ne peut plus être entendue comme témoin.

2. La voie civile: action devant la juridiction civile

Un procès pénal est engagé contre l'auteur de l'infraction. La victime, de son côté, peut engager un
autre procès, devant une juridiction civile pour demander réparation du dommage causé par
l'infraction pénale.

Particularité : pour statuer sur la demande en réparation du dommage civil, le juge civil attendre la
décision définitive du juge pénal (afin d'éviter de condamner une personne qui ne serait pas
reconnue coupable de l'infraction...).

B. L'EXTINCTION DE L'ACTION CIVILE

L'action civile peut s'éteindre pour différentes raisons :

par la prescription ;

 par la transaction: les parties au litige conviennent de régler par un contrat tout ce qui touche
à la réparation du dommage;
 par la renonciation: la victime déclare qu'elle ne réclamera pas réparation du préjudice subi ;
 par le désistement: la victime perd sa qualité de partie civile au procès pénal, par exemple en
ne se présentant pas à l'audience.

N.B. En cas de décès du prévenu, l'action civile survit alors que l'action pénale s'éteint. La demande
de réparation est adressée aux héritiers (ou à l'Etat via la commission d'indemnisation des victimes
d'infractions - CIVI).

III. L'INSTRUCTION PRÉPARATOIRE


L'instruction préparatoire, appelée aussi « information judiciaire » est obligatoire pour les crimes, en
raison de la gravité des faits et des peines. En revanche elle est facultative pour les délits et
exceptionnelle pour les contraventions.

L'instruction préparatoire a pour objectif de déterminer l'existence de l'infraction et la nécessité ou


non d'un jugement au vu des charges qui pèsent sur la personne poursuivie.

L'instruction préparatoire est conduite par les juridictions d'instruction, c'est-à-dire le juge
d'instruction et la chambre d'instruction.

A. LE JUGE D'INSTRUCTION

Le juge d'instruction est un magistrat du tribunal judiciaire (magistrat du siège), nommé à cette
fonction, pour trois ans, par décret du Président de la République. Il n'intervient que dans cette
phase de la procédure (le cas échéant, il ne participera pas au jugement des affaires qu'il a
instruites).

Mission

UE 12 - Partie 1 Ch. 2-2

Il doit être saisi soit par :

 un réquisitoire à fins d'informer émanant du Parquet,


 soit par une plainte avec constitution de partie civile émanant de la victime (voir plus haut).

Il est chargé d'instruire le dossier de l'infraction: pour ce faire, il met en œuvre tous les moyens qu'il
estime nécessaires 10 : interrogatoire de la personne mise en examen, descente sur les lieux de

'infraction, audition des témoins, perquisitions, saisies, mises sous écoute, garde à vue"... Il prépare
ainsi un dossier, afin que les juges puissent ensuite juger en connaissance de cause.

N. B. Le juge d'instruction instruit « à charge et à décharge » :

ÉCRIRE
Il peut décider de la mise en examen d'une personne, s'il existe des indices graves et concordants
rendant vraisemblable qu'elle ait pu participer, comme auteur ou complice, aux faits incriminés.

Le juge d'instruction peut demander au juge des libertés et de la détention13 de placer la personne
mise en examen en « détention provisoire*».

La personne mise en examen et qui est restée libre peut, quant à elle, être placée sous contrôle
judiciaire pour prévenir une nouvelle infraction ou la fuite.

* Charge de la preuve pénale

ÉCRIRE

Il appartient au ministère public d'apporter la preuve de l'infraction, devant la Cour ou le tribunal.

S'il y a une victime, elle aide le ministère public en apportant ses propres éléments de preuve (qui
vont naturellement dans le sens de l'accusation). Et, bien sûr, le suspect a quant à lui un « droit à la
preuve » : pour se défendre. La preuve se fait par tous moyens.

N.B. Même les faits avoués doivent être prouvés. Et le doute doit profiter à l'accusé.

* Clôture de l'instruction

Lorsque l'instruction est achevée, le juge d'instruction rend une ordonnance.

Selon les résultats de l'instruction, il rendra :

 ÉCRIRE
 ÉCRIRE

B. LA CHAMBRE D'INSTRUCTION

La chambre d'instruction est une chambre spécialisée de la cour d'appel (composée de trois
magistrats).

Elle exerce principalement deux fonctions :

elle est la juridiction d'appel pour toutes les décisions du juge d'instruction (et du juge des libertés et
de la détention), décisions qui peuvent être contestées sur le fond et sur la forme ;

elle est aussi une juridiction d'instruction de second degré: elle examine l'appel de l'ordonnance mise
en accusation et peut procéder à des actes d'instruction complémentaires.
IV. LA DÉCISION PÉNALE : LE JUGEMENT

Rappel : le tribunal est saisi soit par une ordonnance de renvoi (ou de mise en accusation) émanant
du juge d'instruction soit par citation directe du procureur ou de la partie civile.

1. L'audience de jugement

L’audience est publique, en principe 15.

Elle est orale 16

Et la procédure est contradictoire.

2. Le jugement

Le jugement intervient à la fin de l'audience. Il peut être rendu immédiatement ou être « mis en
délibéré » (c'est le temps nécessaire aux juges pour élaborer la décision et la rédiger).

La lecture du jugement doit être faite par le juge, en public.

Terminologie

Devant le tribunal correctionnel, l'auteur présumé du délit devient un « prévenu » et, s'il n'est pas
condamné, il est « relaxé ».

Devant la cour d'assises, l'auteur présumé du crime devient « l'accusé » et il peut être condamné ou,
au contraire, faire l'objet d'un « acquittement ».

V. LES VOIES DE RECOURS

Les voies de recours ont pour objet de lutter contre les erreurs judiciaires (elles peuvent être lourdes
de conséquences, en matière criminelle principalement).

A. LES VOIES DE RECOURS ORDINAIRES

1. L'opposition

*Définition
C'est la voie de recours contre les jugements (délits et contraventions) rendus par défaut, i.e. alors
que le prévenu n'avait pu être entendu parce qu'il était absent à l'audience et ne s'était pas fait
représenter.

L'opposition est écartée s'il est établi que la personne avait bien eu connaissance de sa citation en

justice.

Le condamné peut faire opposition de la décision dans les dix jours de la signification du jugement,
s'il réside en France (un mois s'il est à l'étranger).

* Effet

Ce recours a pour but d'annuler la décision et de provoquer une nouvelle audience, contradictoire
cette fois devant la même juridiction.

2. L'appel

• Définition

L'appel est la voie de recours qui consiste à soumettre un litige déjà jugé à un nouvel examen soit par
la cour d'appel, pour les jugements des tribunaux de police et correctionnels, soit par une autre cour
d'assises, en matière criminelle 17.

L'appel pénal doit être exercé dans un délai de dix jours à compter de la signification du jugement au
condamné.

* Effets

L'appel a un effet dévolutif, c'est-à-dire que le procès recommence devant une autre juridiction :
l'affaire est jugée une deuxième fois.

L'appel a également un effet suspensif, c'est-à-dire que l'exécution de la décision frappée d'appel est
suspendue jusqu'à expiration du délai d'appel ou, si l'appel est interjeté, jusqu'à ce que la cour
d'appel - ou la cour d'assises - se soit prononcée. En revanche, le cas échéant, l'appel ne suspend pas
la détention.

B. LES VOIES DE RECOURS EXTRAORDINAIRES

1. Le pourvoi en cassation

* Définition

Le pourvoi en cassation est destiné à corriger les erreurs de droit (et non de fait). Il est formé devant
la Cour de cassation (chambre criminelle) contre les décisions rendues en dernier ressort"'.
Le délai est, sauf cas particuliers, de cinq jours francs à compter du lendemain du prononcé de la
décision.

La Cour de cassation peut rejeter le pourvoi (s'il n'est pas fondé), ou casser la décision (si le pourvoi
est fondé); dans ce dernier cas, l'affaire est renvoyée devant une juridiction de fond, de même degré
et nature que la précédente.

Effets

Le pourvoi pénal a un effet suspensif d'exécution, sauf en ce qui concerne les condamnations civiles
(DI), ou sauf décision contraire, expresse, de la cour d'appel (ex. elle ordonne le maintien en
détention du prévenu, etc.). Le rejet du pourvoi provoque l'exécution de la peine.

Le pourvoi pénal n'a pas d'effet dévolutif: il n'a pas pour effet de recommencer le proces mais
seulement de dire si le droit a été bien appliqué.

2. Le pourvoi en révision

Le pourvoi en révision est destiné à corriger une erreur judiciaire. Il est envisageable quand un
innocent a été condamné pour un crime ou pour un délit et que la décision est devenue définitive. Il
s'appuie sur des faits nouveaux.

Un condamné reconnu innocent à l'issue de la procédure a droit à la réparation intégrale du


préjudice matériel et moral que lui a causé la condamnation (à moins qu'il ne se soit librement et
volontairement accusé ou laissé accuser à tort en vue de faire échapper l'auteur des faits aux
poursuites

- art. 626 CPP).

Vous aimerez peut-être aussi