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: la procédure pénale
Introduction :
La procédure pénale est l’ensemble des actes qui vont aller d’une infraction jusqu’à
l’obtention d’une décision définitive.
Cette procédure peut rencontrer quatre phases maximums :
- Phase de l’action publique
- Phase d’instruction
- Phase de jugement (juridiction du premier degré)
- Phase de recours (appel, cassation, opposition, révision)
A. La dénonciation d’infraction
C’est le fait qu’une infraction est révélée à la justice. La loi crée parfois des obligations de
dénonciation, comme le mauvais traitement sur mineur, ou le commissaire au compte (CAC).
Remarque / CAC :
Le CAC a trois missions essentielles :
- Il contrôle et certifie les comptes d’une entreprise (sincère, véritable, image fidèle de
la situation de l’entreprise) ;
- Il a une obligation d’alerte. A l’occasion de sa mission, lorsqu’il constate des faits qui
sont de nature à compromettre la continuité de l’exploitation, il doit déclencher une
procédure d’alerte des dirigeants (cf Chp2-entreprises en difficulté) ;
- Il a une obligation de dénonciation des infractions dont il a connaissance auprès du
ministère public, comme abus de bien social, fiscales, à défaut il engage sa
responsabilité.
Pour être CAC, il faut le diplôme d’expertise comptable, s’inscrire à l’ordre des experts
comptables, MAIS on ne peut pas être expert-comptable et CAC auprès du même client, à
cause de conflit d’intérêt (on ne peut pas établir ET certifier).
Obligation d’avoir un CAC pour :
- Société anonyme
- Autres sociétés lorsqu’elles franchissent deux des trois seuils suivants :
o Au minimum 50 salariés
o Chiffre d’affaire annuel HT > 3,1 millions €
o Bilan HT > 1,55 millions €
B. La recherche des infractions
La police administrative (préventive)
= pouvoir qu’ont certaines personnes publiques de restreindre par des actes administratifs
les droits et libertés des personnes dans un but d’intérêt général.
o C’est une police d’acte administratif, comme décrets, arrêtés, circulaires,
décisions individuelles, …
o Cette police s’exerce sous le contrôle du juge administratif.
o Les mesures prises peuvent être contestées sous forme de REP.
o La personne publique crée des contraventions
o Par exemple, un maire peut porter atteinte à la liberté de circulation sous
arrêté municipal de passer une rue en sens interdit. Mais aussi, le préfet peut
interdire une manifestation sous forme d’arrêté préfectoral, car il y a un
risque de trouble à l’ordre public.
La police judiciaire (répressive)
= plusieurs rôles :
o Constatation d’une infraction : procès-verbal adressé au Ministère Public.
o Rechercher les auteurs de ces infractions
o Réunir les preuves des infractions
o La police judiciaire exécute les décisions des magistrats.
o La police judiciaire s’exerce sous le contrôle du juge judiciaire.
o Par exemple, des interpellations, un mandat d’amener, effectuer une
perquisition.
Il y a deux sortes d’agents de police judiciaire :
- Les APJ de compétence générale : compétence pour tous les types d’infraction.
Principalement, la police générale, la gendarmerie et la police municipale (seulement
dans certains cas).
- Les APJ à compétence spéciale : leur compétence ne s’exerce que sur certains types
d’infractions prévues par la loi.
o Par exemple, les inspecteurs (=contrôleurs) des impôts, les agents de
l’URSSAF (contrôle du travail non-déclaré, fraude aux allocations sociales),
l’inspecteur (=contrôleur) du travail, les agents de douanes, les agents de la
Direction Générale de la Concurrence de la Consommation et de la Répression
des Fraudes (DGCCRF), services vétérinaires, ...
2. Les pouvoir des agents de police judiciaire
Possibilité de communication
Ils ont le pouvoir de se faire communiquer les pièces nécessaires à l’exercice de leurs
fonctions.
Ils ont tous les pouvoirs que leur confèrent les magistrats.
Ils tirent l’essentiel de leur pouvoir des décisions de justice. Le magistrat leur donne une
commission rogatoire (pouvoir donné d’un magistrat à un APJ pour faire quelque chose). En
droit français, il n’y a pas de mandat mais bien une commission rogatoire (<> de l’Amérique).
Durée
En principe, la durée de la garde à vue est de 24 heures maximum (on ne peut pas aller au-
delà du délai mais on peut l’écourter). Celle-ci peut être prorogée jusqu’à 48h, à deux
conditions :
- Il faut que l’infraction poursuivie entraine une peine d’emprisonnement supérieure à
1 an.
- Il faut une autorisation du Ministère Public.
Par exception :
- Garde à vue d’emblée 72h pour les infractions les plus graves prévues par la loi.
o Par exemple, toutes les infractions commises en bande organisée, les délits
aggravés (blanchiment d’infraction financière)
- Garde à vue d’emblée de 96h pour toutes les infractions liées au terrorisme.
Quelles que soient les infractions, les gardes à vue peuvent aller jusqu’à 120h, si le juge des
libertés de la mise en détention l’autorise.
Droits
Droit d’information de la durée de principe de la garde à vue, ainsi que la définition de
l’infraction pour laquelle la personne est soupçonnée, dans une langue que la personne
comprend. Au moment où on donne l’information sur la garde à vue, droit au rappel des
droits de la personne gardée à vue.
Droit à un examen médical par tranche de garde à vue
Droit d’informer deux personnes de sa situation, son employeur et un proche désigné.
Droit à l’assistance d’un avocat au bout de 30 minutes, puis par tranche de 30 minutes.
Droit de garder le silence sauf en ce qui concerne l’identité de la personne.
3. Le procès-verbal
Un procès-verbal est un acte rédigé par un agent de police judiciaire constatant une
infraction relevant de sa compétence à destination du Ministère Public ou d’un juge.
En droit des affaires, les procès-verbaux établis régulièrement par les agents de
l’Administration valent jusqu’à preuve contraire.
La constatation des infractions peut conduite à l’action pénale.
Section 2 : Les actions pénales
1. Les acteurs
En principe, c’est le Ministère Public qui est le maitre de l’opportunité des poursuites.
Exception pour les crimes, il est obligé de déclencher une instruction de double degré. Il va
rendre un réquisitoire à fin d’informer.
1. Les acteurs
En principe, c’est la victime qui déclenche l’action civile. Mais il y a possibilité de
mutualisation de l’action (action de groupe).
Le Ministère Public peut déclencher l’action civile quand l’affaire présente des aspects de
droit civil. Par exemple, abus de biens sociaux (annulation du contrat après le jugement au
pénal).
Le décès du prévenu éteint l’action publique, par conséquent il n’y a pas de partie pénale
au procès. Mais c’est le seul cas possible où une JJP peut juger la partie civile seule.
Le désistement de la victime éteint seulement l’action civile.
Médiation ou transaction
Fin du délai de prescription de l’action civile (en principe, c’est 10 ans).
Section 3 : L’instruction
A. Le juge d’instruction
Il s’agit d’un magistrat du siège. Sa principale caractéristique est qu’il est indépendant, à la
différence du Ministère Publique, qui lui est un magistrat du parquet.
Quel que soit le cas, le juge d’instruction est saisi d’un dossier précis fixant le cadre de
l’instruction.
Soit le juge d’instruction n’arrive pas à caractériser le fait que ce soit une infraction (pas
de preuves ni d’auteurs présumés). Dans ce cas-là, il rend une ordonnance de non-lieu.
Possibilité d’interjeter appel par le MP ou le prévenu/accusé.