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Lexique de termes importants du droit pénal

1° Vocabulaire de l’infraction :

-Infraction = comportement, volontaire ou non, jugé répréhensible par l’autorité publique en raison
du trouble à l’ordre public qu’il constitue. Celui qui le commet encourt une sanction appelée « peine ».
L’infraction se compose donc de la description des faits prohibés (l’incrimination) et de la sanction
qu’encourt leur auteur (la peine).
--il y a 3 catégories d’infractions, classées en fonction de leur gravité, laquelle est déterminée par la
peine dont ces infractions sont assorties.
---les crimes sont les infractions punies d’une peine d’enfermement dénommée réclusion
criminelle ou détention criminelle. Parfois ils sont punis en plus d’une amende ; le montant de
celle-ci est alors indifférent.
---les délits sont les infractions punies d’une peine d’enfermement dénommée
« emprisonnement ». Ils peuvent être punis en plus d’une peine pécuniaire dénommée
« amende ». Parfois aucun emprisonnement n’est prévu, seulement une amende : celle-ci est
alors d’un montant de 3750 euros ou plus.
---les contraventions sont les infractions qui ne peuvent jamais être punis d’une peine
d’enfermement. La sanction permettant d’identifier une contravention est l’amende : son
montant ne peut pas dépasser 1500 euros (éventuellement 3000 si l’auteur de la
contravention est récidiviste). Il y a 5 classes de contraventions en fonction de leur gravité, à
chacune correspond un maximum d’amende spécifique (et parfois des règles de procédure
spécifiques).

-Les peines sont les sanctions liées à la commission d’une infraction.


--la peine « encourue » est celle prévue par le texte qui réprime l’infraction. C’est un maximum que le
juge ne peut pas dépasser.
--la peine « prononcée » est celle que le juge inflige concrètement à l’auteur des faits. Elle ne peut pas
dépasser la peine encourue, mais elle peut être inférieure, voire être complètement différente dans
sa nature.
--la peine de référence est celle qui permet de qualifier une infraction. Il s’agit de la peine
d’enfermement ou de la peine d’amende. On les appelle aussi peines principales puisque ce sont celles
qui ont principalement vocation à être prononcées par le juge en cas de condamnation.
--à côté des peines principales, le code prévoit des listes de peines dites « complémentaires » et de
peines dites « alternatives », lesquelles peuvent être prononcées en plus ou à la place des peines
principales (la terminologie de ces autres peines n’est donc pas très appropriée…mais de façon générale
le droit des peines est très complexe et très incohérent ; pour davantage de détails sur la liste des
différentes peines complémentaires et alternatives qu’un juge pénal peut prononcer, voir les articles
131-3 s. CP).

2° Vocabulaire de la responsabilité pénale :

-L’autorité publique engage des poursuites pénales contre la personne qu’elle pense être impliquée
dans la commission d’une infraction. Engager des poursuites pénales = exercer l’action publique.
L’action publique est donc l’action en justice engagée par l’autorité publique devant les juridictions
pénales, en répression de l’auteur (ou du complice) d’une infraction.

La personne poursuivie, celle à qui la participation à une infraction pénale est reprochée, est appelée
différemment en fonction de ladite infraction. On fera particulièrement attention à l’usage des bons
termes, car si en droit européen la distinction importe peu (par ex., pour la CEDH, la personne
poursuivie est toujours dénommée « accusée », en raison du libellé de l’article 6 de la Convention),
dans une fiche d’arrêt toute interversion serait considérée comme une erreur :
--au cours des investigations, il se peut qu’une personne en particulier fasse l’objet de soupçons,
lesquels, selon leur intensité ET la phase de la procédure, pourront être des « raisons plausibles de la
soupçonner », des « indices » ou des « charges » pesant contre elles. En cas de doute, le terme
« soupçons » peut être considéré comme un terme générique. Corrélativement, la dénomination de
« suspect » peut être considérée comme passe-partout, mais il faudra rapidement maîtriser les
dénominations plus techniques, telles que « mis en cause » ou « mis en examen » (cette dernière
terminologie étant exclusive au cadre de l’instruction).
--est « prévenue » la personne poursuivie devant une juridiction de jugement et à laquelle on reproche
sa participation à la commission d’un délit (poursuites devant le tribunal correctionnel) ou d’une
contravention (poursuites devant le tribunal de police).
--est « accusée » la personne la personne poursuivie devant une cour d’assises (ou pour certains
crimes, une cour criminelle départementale) et à laquelle on reproche sa participation à la commission
d’un crime.

-Si la personne poursuivie est condamnée, on dit seulement qu’elle est condamnée, ou déclarée
coupable. Pour faire snob, on peut dire d’un prévenu qu’il est « retenu dans les liens de la prévention ».
En revanche, si le juge pénal refuse de condamner la personne poursuivie, on retrouve la distinction
initiale :
--le prévenu qui n’est pas condamné est « relaxé »
--l’accusé qui n’est pas condamné est « acquitté »

-Souvent, l’auteur de l’infraction aura causé, en plus du trouble à l’ordre public inhérent à toute
infraction, un préjudice à une personne privée. Cette personne sera appelée la « victime » de
l’infraction.
En principe, elle devra demander indemnisation de son préjudice au juge civil, dont le rôle est
notamment de statuer sur les questions de responsabilité civile entre deux personnes privées. Mais à
certaines conditions, la victime de l’infraction pourra demander au juge pénal de faire ce travail : la
victime sera alors appelée la « partie civile ». Lorsque la victime poursuit l’auteur de son dommage
devant une juridiction pénale, on dit qu’elle « exerce l’action civile ».

3° Vocabulaire de la procédure pénale :

-On appelle « procureur » le magistrat représentant l’Etat dans les affaires pénales.
-Un procureur a essentiellement deux grands types de fonctions :
--il dirige les « enquêtes de police », çàd les investigations destinées à rassembler les preuves de la
commission d’une infraction et à en identifier les auteurs.
--il exerce l’action publique devant les juridictions pénales.
---en 1ère instance, il s’agira d’un « procureur de la République »
---en appel et en cassation, il s’agira d’un « procureur général »

-Il existe deux grandes catégories de juridictions pénales, aux fonctions nettement distinctes.
--les juridictions de jugement, qui ont pour fonction de déterminer si la personne poursuivie devant
elles a commis une infraction, et si c’est le cas quelle peine il convient de prononcer contre elle.
--les juridictions d’instruction ont pour fonction de réaliser des investigations complexes ou pour des
faits très graves, afin de déterminer s’il y a lieu ou non de saisir une juridiction pénale de jugement.
Elles peuvent le faire à la suite à ou la place d’une enquête de police. Il est aussi possible qu’un procès
pénal se déroule sans que le dossier ne soit passé par une juridiction d’instruction : si l’affaire est
« simple », on peut tout à fait se contenter d’une enquête de police puis faire juger l’auteur de
l’infraction. Lorsqu’il y a saisine d’une juridiction d’instruction, une phase particulière de la procédure
s’ouvre alors (avec des règles spécifiques), qu’on appelle l’instruction ou l’information judiciaire.

-Les juridictions de jugement ont une compétence liée à l’infraction commise :


--les contraventions sont jugée par le tribunal de police
--les délits sont jugés par le tribunal correctionnel
--les crimes sont jugés par la cour d’assises ou la cour criminelle départementale
--il est possible de faire appel des jugements de toutes ces juridictions. Pour les contraventions et les
délits, on ira devant la chambre correctionnelle d’une cour d’appel ; pour les crimes, on saisira une
seconde cour d’assises, dont la composition sera différente de la 1ère ayant jugé l’affaire.
--un pourvoi en cassation est ensuite possible.

-Les juridictions d’instruction sont toujours :


--en 1ère instance, le juge d’instruction. C’est un magistrat qui statue seul, par voie d’ordonnances.
--en appel, la chambre de l’instruction d’une cour d’appel. Elle rend des arrêts (comme toute cour).
--un pourvoi en cassation est possible.
Nota : l’enquête de police et l’information judiciaire se ressemblent en ce qu’il s’agit de réaliser des
investigations afin de déterminer ce qui s’est réellement passé, d’en rassembler les preuves, et de
déterminer s’il faut saisir une juridiction pénale de jugement ; en aucun cas une enquête de police ou
une information judiciaire ne déboucheront sur le prononcé d’une condamnation. La différence
principale est que, dans le cadre d’une information judiciaire, ce sont des juges qui dirigent la
procédure, que les règles du procès équitable sont donc applicables, et que des voies de recours peuvent
être exercées (la Cour de cassation peut tout à fait se prononcer sur un pourvoi dirigé contre un arrêt
de chambre de l’instruction, et statuer à cette occasion sur une question qui n’a rien à voir avec la
culpabilité ou l’innocence de l’auteur des faits – par exemple savoir si des écoutes téléphoniques ont
été régulièrement pratiquées).

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