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AFFAIRES
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Introduction conceptuelle
Définition : Le droit pénal des affaires peut être défini comme le
droit répressif applicable aux agissements illégaux et, par
conséquent criminels, du monde des affaires.
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CHAPITRE I
A- L’élément légal
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- Art 4 du CP : « Nul ne peut être condamné pour un fait qui,
selon la loi en vigueur au temps où il a été commis ne constituait
pas une infraction ».
- Art 5 du CP : « Nul ne peut être condamné pour un fait qui, par
l'effet d'une loi postérieure à sa commission, ne constitue plus
une infraction ».
- Art 6 : « Lorsque plusieurs lois ont été en vigueur entre le
moment où l'infraction a été commise et le jugement définitif, la
loi, dont les dispositions sont les moins rigoureuses, doit
recevoir application ».
- L'application de la loi dans l’espace se fait sur la base du :
principe de la territorialité.
- Art 10 du CP : « Sont soumis à la loi pénale marocaine, tous
ceux qui, nationaux, étrangers ou apatrides, se trouvent sur le
territoire du Royaume, sauf les exceptions établies par le droit
public interne ou le droit international ».
B- L’élément matériel
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C- L’élément moral
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B- Les peines accessoires (art 36)
1- L’interdiction légale ;
2- La dégradation civique ;
3- La suspension de certains droits civiques, civils et de famille ;
4- La perte du droit aux pensions servies par l’État ;
5- La confiscation partielle des biens appartenant au condamné ;
6- La dissolution d’une personne juridique ;
7- La publication de la décision de condamnation.
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sera obligé d'exécuter sa peine en plus de la peine du nouveau délit qui
a été commis durant les cinq ans.
C- La prescription :
- Elle suppose l'écoulement d'un certain temps entre la date de la
condamnation par défaut et la date de l'exécution de la peine, si la
personne condamnée vient d'être arrêtée par la suite. Dans ce cas, elle
va échapper à l'exécution de la sanction, on parle alors de prescription
de la peine.
- la prescription de la peine est d'une durée de 15 ans pour les crimes,
de 4 ans pour les délits et d'un an pour les contraventions. Ces délais
sont comptés à partir de la date du prononcé de la peine.
D- L’action civile :
- Parallèlement à l'action publique exercée par le procureur, la victime
peut demander réparation de son préjudice en exerçant l'action civile.
Elle va alors se constituer partie civile devant le juge pour réclamer le
dédommagement.
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B- Domaines et spécificités du DPA
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CHAPITRE II
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B- Les infractions d’escroquerie
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D- Les infractions de recel des choses
- Art 571 à 574 : une infraction de conséquence punie en soi, qui
vise à dissimuler le produit du vol, de l’escroquerie ou de l’abus
de confiance
- Incompatibilité entre la qualité de voleur et la qualité de receleur
- Exigence de l'intention, consistant dans la connaissance de
l'origine illicite de la chose
- Infraction punie de 1 à 5 ans et de 1.200 à 2.000 DH
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- La sanction du faux en écriture privée : 1 à 5 ans
d’emprisonnement, amende de 1.200 à 2.000 DH
- La sanction du faux en écriture de commerce ou de banque : 1 à
5 ans d’emprisonnement, amende de 1200 à 20.000 DH
B- Le faux monnayage
- Art 334 à 341 : crime puni de la perpétuité
- Falsification de monnaie métallique ou en papier ayant cours
légal au Maroc ou à l’étranger
- Incrimination de l’introduction sur le territoire marocain d’une
fausse monnaie
- Etant donné qu'il s'agit d'une infraction intentionnelle, le
récepteur de bonne foi, qui remet la fausse monnaie en
circulation ne saurait être sanctionné. La sanction prévue par l'art
338 est de 1 à 6 mois et une amende égale au quadruple de la
somme remise en circulation
- L'art 336 fait bénéficier le dénonciateur de l'excuse absolutoire
- La confiscation en tant que peine complémentaire est
obligatoire.
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PIII : Les autres infractions à l’ordre public
économique
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CHAPITRE III
A- La responsabilité bancaire
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b- La dissuasion par l’interdiction et la régularisation :
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- L'art 320 oblige la banque à payer tout chèque présenté à hauteur
de 10.000 DH, nonobstant l'absence ou l'insuffisance de la
provision, lorsque ce chèque a été émis au moyen d'une formule,
dont elle n'a pas réclamé la restitution par une lettre
d'injonction ; ou lorsqu'elle a délivré des formules de chèques à
un nouveau client sans avoir consulté préalablement le SCIP.
- En outre, l'art 320 va plus loin, en établissant à l'égard de la
banque une responsabilité solidaire dans le paiement des
dommages et intérêts avec l'émetteur d'un chèque sans provision
qui a été condamné par la justice, et ce à hauteur de 100.000 DH,
lorsque la faute de la banque se trouve établie.
B- L’arsenal répressif
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que cette amende ne puisse être inférieure à 25 % du montant du
chèque.
- La loi donne la possibilité au juge de prononcer une interdiction
judiciaire de 5 ans (art 317). Elle ne doit pas dépasser 5 ans, en
outre la loi autorise le juge à prononcer la publication de la
décision de condamnation.
- En cas de régularisation dans les 20 jours, le juge peut accorder
le sursis, la réduction ou la suppression de la peine
d’emprisonnement
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5- Le faux en matière de cartes bancaires
- La falsification des cartes bancaires est également incriminée par
le code de commerce par l’art 331, qui renvoie en ce qui
concerne les sanctions aux peines de l’art 316.
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PII : Les sanctions applicables aux dirigeants
des entreprises en difficultés
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A- Les sanctions patrimoniales
- Elle est prévue à l'art 738. Elle n'est applicable qu'aux dirigeants
des sociétés commerciales, qui font l'objet d'une procédure de
traitement.
- Ainsi, en cas de redressement ou de liquidation judiciaire, si
l'actif dégagé pour rembourser les créanciers s'avère insuffisant,
du fait de la gestion catastrophique du dirigeant, le tribunal soit
de son propre chef, soit sur demande du syndic représentant les
créanciers, peut ordonner qu'une partie ou l'ensemble de cette
insuffisance d'actif sera supporté par le dirigeant et devra être
comblé à partir de son patrimoine propre.
- Il s'agit ici de responsabiliser les dirigeants en cas de mauvaise
gestion de leur part. Mais cette action ne peut être mise en œuvre
que si on arrive à démontrer la mauvaise gestion effective des
dirigeants, laquelle n'a pas permis de rembourser intégralement
les créanciers.
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1. Avoir disposé des biens de la société comme les siens propres ;
2. Sous le couvert de la société masquant ses agissements, avoir
fait des actes de commerce dans un intérêt personnel ;
3. Avoir fait des biens et du crédit de la société un usage contraire à
l'intérêt de celle-ci, à des fins personnelles ou pour favoriser une
autre entreprise, dans laquelle il était intéressé directement ou
indirectement ;
4. Avoir poursuivi abusivement, dans un intérêt personnel, une
exploitation déficitaire, qui ne pouvait que conduire à la
cessation des paiements de la société ;
5. Avoir tenu une comptabilité fictive ou fait disparaître des
documents comptables de la société ou s'être abstenu de tenir
toute comptabilité conforme aux règles légales ;
6. Avoir détourné ou dissimulé tout ou partie de l'actif ou
frauduleusement augmenté le passif de la société ;
7. Avoir tenu une comptabilité manifestement incomplète ou
irrégulière.
B- La déchéance commerciale
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commerciale ou artisanale et toute société ayant une activité
économique ».
La déchéance commerciale peut avoir également des effets
secondaires, qui peuvent être prononcés par le tribunal. Ils
peuvent consister : soit dans l'incapacité d'exercer une fonction
publique élective, soit dans la suspension des droits de vote dans
les assemblées générales, soit dans l'injonction de cession des
titres sociaux, soit dans la cession forcée des titres sociaux (art
750- P2 et P3).
La déchéance commerciale ne peut être inférieure à cinq ans,
elle cesse de plein droit au terme fixé par le tribunal. Le
jugement qui la prononce doit recevoir publication dans le BO
(art 752).
C- La pénalisation de la banqueroute
- Le délit de banqueroute suppose la mauvaise foi du dirigeant qui
vise à priver les créanciers de l'entreprise de leur droit d'être
remboursés. Ce qui dénote d'une volonté de nuisance.
- Le tribunal pénal est saisi soit sur poursuites du ministère public
soit sur constitution de partie civile du syndic.
- Les actes constitutifs de banqueroute sont au nombre de quatre et
ils sont énumérés à l'art 754, qui prévoit qu'en cas d'ouverture
d'une procédure de traitement, sont coupables de banqueroute,
les personnes mentionnées à l'art 736, contre lesquelles a été
relevé l'un des faits ci-après :
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- Le délit de banqueroute est condamné selon l'art 755 d'un à cinq
ans d'emprisonnement et d'une amende de 10.000 à 100.000 DH
ou de l'une de ces deux peines seulement.
- En outre, le juge peut prononcer la déchéance commerciale, à
titre de peine accessoire, si elle n'a pas été déjà prononcée par le
tribunal de commerce (art 756).
- Les peines sont doublées lorsque le banqueroutier est dirigeant
de droit ou de fait d'une société cotée en bourse de valeurs.
- Il faut faire une distinction entre les banqueroutiers de premier
degré et ceux de second degré, c'est à dire ceux qui ne sont pas
des dirigeants et qui peuvent être condamnés par les peines de la
banqueroute.
- Ainsi les complices peuvent écoper des peines de la banqueroute
même s'ils n'ont pas la qualité de dirigeant (art 755).
- Outre les complices, d'autres personnes peuvent être frappées
des peines de la banqueroute. Elles sont mentionnées à l'art 757.
Il s'agit de :
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en attribuant à autrui des avantages qu'il savait n'être pas
dus ;
2) A fait illégalement des pouvoirs qui lui sont dûment
conférés un usage autre que celui auquel ils sont destinés et
contrairement aux intérêts du débiteur ou des créanciers ;
3) A abusé des pouvoirs dont il dispose aux fins d'utiliser ou
d'acquérir pour son compte des biens du débiteur, soit
personnellement soit par personne interposée ;
4) S’être abstenu, en cas de son remplacement, à la passation
de ses missions au nouveau syndic conformément au 2ème
alinéa de l’art 677.
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CHAPITRE IV :
C’est le titre VIII de la loi 103-12 qui traite, dans un chapitre premier
des sanctions disciplinaires (art 172 à 179) soit huit articles, et dans un
chapitre deuxième des sanctions pénales (art 180 à 194) soit 15
articles. Nous examinerons dans un premier temps les sanctions
disciplinaires, pour traiter ensuite les infractions et les sanctions
pénales.
- Elles sont prévues au niveau des articles 172 à 179. Elles sont prises
par l’autorité de tutelle, à savoir Bank El Maghrib, pour non respect de
la réglementation en vigueur.
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- On peut distinguer deux paliers de sanctions prises par le wali de
BAM.
Par rapport à la loi 34-03 (art 127 à 134), aucun changement notable
n'est à relever ni sur le plan quantitatif ni sur le plan qualitatif.
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- Le paragraphe 1 de l'art 180 rappelle solennellement que toute
personne participant à un titre ou à un autre aux activités d'un
établissement de crédit ou à un organisme assimilé est absolument
tenue au respect du secret professionnel, sous peine des sanctions
pénales de l'art 446 du code pénal.
Pour les treize articles qui suivent, les infractions sont calquées sur le
canevas de la loi 34-03, en les synthétisant on peut les présenter
comme suit :
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Quant à l'art 183, il punit de 6 mois à 3 ans d'emprisonnement et ou
une amende de 100.000 à 5 millions de DH :
L'exercice habituel, à titre professionnel, des opérations
bancaires sans être agréé en tant qu'établissement de crédit ;
Le fait d'effectuer dans un établissement de crédit agréé, des
opérations pour lesquelles il n'a pas été agréé.
Pour l'art 184, il prévoit, en outre, pour les infractions des articles 182
et 183, une mesure de sûreté qui consiste dans la fermeture de
l'établissement et une peine accessoire qui consiste dans la publication
du jugement dans les journaux.
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- Le paragraphe 2 de l'art 186 applique les peines précédemment
mentionnées aux dirigeants des PM visées à l'art 81 qui refusent de
communiquer à BAM, les états de synthèse de leurs sociétés (à savoir
les entreprises marocaines qui contrôlent les établissements de crédit).
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Pour l'art 190, il prévoit un emprisonnement de 3 mois à 1 an et
ou une amende de 100.000 à 1.000.000 DH, pour tout dirigeant
d'une entreprise d’intermédiation qui viole les dispositions de
l'art 166, concernant la justification d'une garantie financière
spécialement affectée à la restitution de ces fonds (donnée par un
EC ou une compagnie d'assurance).
Cet article revoie aux articles 404 et 405 de la loi 17-95 sur les S.A,
portant des incriminations et des sanctions relatives au contrôle de ces
sociétés.
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-Art 160 de la loi sur les SA : « Nul ne peut exercer les fonctions de
commissaire aux comptes s'il n'est pas inscrit au tableau de l'ordre des
experts-comptables »
-Art 162 de la loi sur les SA: «Les commissaires aux comptes ne
peuvent être désignés comme administrateurs, directeurs généraux ou
membres du directoire des sociétés qu'ils contrôlent qu'après un délai
minimum de 5 ans, à compter de la fin de leurs fonctions. Ils ne
peuvent, dans ce même délai, exercer lesdites fonctions dans une
société détenant 10% ou plus du capital de la société dont ils
contrôlent les comptes.
Les personnes ayant été administrateurs, directeurs généraux,
membres du directoire d'une S.A ne peuvent être désignés
commissaires aux comptes de cette société dans les 5 années au moins
après la cessation de leurs fonctions. Elles ne peuvent, dans ce même
délai, être désignées commissaires aux comptes dans les sociétés
détenant 10% au plus du capital de la société dans laquelle elles
exerçaient lesdites fonctions »
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3) Les sanctions pénales
B- Le blanchiment de capitaux
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C’est la loi 43-05 promulguée par le dahir du 17 avril 2007, intitulée
loi relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, qui s’impose
en la matière.
Cette loi a été modifiée, en profondeur par la loi 13-10, promulguée
par le dahir du 20 janvier 2011. Et complétée par la loi 145-12
promulguée par le dahir du 2 mai 2013. La loi 43-05 a été largement
revisitée par la nouvelle loi 12-18 promulguée par le dahir du 08 juin
2021.
La loi 43-05 s’inscrit dans la logique de la lutte contre la criminalité
organisée et la lutte contre le financement du terrorisme. Elle consacre
les recommandations du GAFI et les engagements internationaux du
Maroc (Convention de Palerme sur la CTO).
Dans sa version originale, cette loi se composait de 38 articles répartis
sur quatre chapitres. C'est son premier chapitre qui a été intégré au
code pénal, à la suite de l'art 574.
La loi 43-05 vient de rajouter à la suite de l'art 574 du code pénal une
section VI bis composée de l'article 574-1 à l'article 574-7. Ces
articles traitent de ce qui suit :
L'art 574-1 énumère les différents faits pouvant être considérés
comme constitutifs de blanchiment de capitaux. Il s'agit d'une
énumération très large englobant plusieurs faits. La version
consolidée de cet article se présente comme suit :
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- Le fait de dissimuler ou de déguiser la nature véritable,
l'origine, l'emplacement, la disposition, le mouvement ou la
propriété des biens ou des droits y relatifs dans l’intérêt de
l'auteur ou d’autrui, sachant qu'ils sont les produits de l'une des
infractions prévues à l'art 574-2 ci-dessous ;
- Le fait d'aider toute personne impliquée dans la commission de
l'une des infractions prévues à l'art 574-2 ci-dessous à échapper
aux conséquences juridiques de ses actes ;
- Le fait de faciliter, par tout moyen, la justification mensongère
de l'origine des biens ou des produits de l'auteur de l'une des
infractions visées à l'art 574-2 ci-dessous, ayant procuré à
celui-ci un profit direct ou indirect ;
- Le fait d'apporter un concours ou de donner des conseils à une
opération de garde, de placement, de dissimulation, de
conversion, de transfert ou de transport du produit direct ou
indirect, de l'une des infractions prévues à l'art 574-2 ci-dessous
- Le fait de tenter de commettre les actes prévus au présent
article ».
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5) la corruption, la concussion, le trafic d'influence et le
détournement de biens publics et privés ;
6) les infractions du terrorisme ;
7) la contrefaçon ou la falsification des monnaies ou effets de crédit
public ou d'autres moyens de paiement.
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25) la diffusion d’informations fausses ou trompeuses sur les
instruments financiers et les perspectives de leur évolution ;
26) le recours à des manœuvres sur le marché des instruments
financiers ayant pour objet d’agir sur les cours ;
27) la vente ou la fourniture de services de façon pyramidale ou par
toute autre méthode similaire.
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« Sont assujetties aux dispositions du présent chapitre les personnes
physiques et les personnes morales de droit public ou de droit privé,
désignées ci-après :
1. Bank Al Maghrib ;
2. Barid Al Maghreb
3. Les établissements de crédit et organismes assimilés ;
4. Les sociétés holding offshore ;
5. Les conglomérats financiers ;
6. Les sociétés de change de devises ;
7. Les entreprises d'assurance et de réassurance, les agents et
courtiers d’assurance ainsi que toute entité autorisée à offrir
des opérations d’assurance de même que les établissements qui
gèrent un régime obligatoire ou facultatif de retraite offrant la
possibilité de paiement exceptionnel et libre des cotisations, et
la caisse nationale de retraites et d’assurances au titre des
assurances autorisées ;
8. Les sociétés de gestion des organismes de placement collectif
en valeurs mobilières, les sociétés de gestion de placement
collectif en capital, les établissements gestionnaires de fonds de
placement collectif en titrisation et les sociétés de gestion des
organismes de placement collectif immobilier ;
9. Les sociétés de bourse et les conseillers en investissement
financier ;
10. Les teneurs de comptes titres ;
11. Les experts-comptables et les comptables agréés ;
12. Les avocats, notaires et adouls ;
13. Les casinos, y compris les casinos sur internet ou installés
à bord des navires et les établissements de jeux de hasard ;
14. Les agents immobiliers ;
15. Les négociants en métaux et pierres précieux ;
16. Les commerçants d’antiquité et d’œuvres d’art ;
17. Les prestataires de services aux sociétés, qui interviennent
dans leur création, leur organisation et leur domiciliation ».
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a- L'obligation de vigilance : Les banques sont tenues de
recueillir tous les éléments d'information permettant
l'identification de leur clientèle habituelle ou occasionnelle,
notamment avant l'ouverture des comptes. Une série
d'informations sont à vérifier, entre autres se renseigner sur
l'origine des fonds.
L'art 8 ordonne aux banques de procéder à un examen particulier de
toute opération douteuse, de se renseigner sur l'origine, la destination
des sommes et l'identité des bénéficiaires et de consigner dans un
document les caractéristiques de l'opération. La loi ordonne également
la conservation des documents pendant dix ans.
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nécessaires à l'accomplissement de leur mission, sans pouvoir opposer
le secret professionnel.
4) La protection du personnel
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Quant aux dirigeants et agents de l'Unité, eux aussi jouissent d'une
protection sur le plan civil et sur le plan pénal.
C'est aussi le cas en ce qui concerne les autorités de contrôle et de
supervision des personnes assujetties.
5) Autres dispositions
C- Le financement du terrorisme
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relative à la lutte contre le terrorisme, qui a été promulguée par le
dahir du 28 mai 2003, à la suite des attentats du 16 mai 2003 à
Casablanca. Par la suite, une partie de la loi a été incorporée au code
pénal s'étalant sur les articles 218-1 à 218-9. Le financement du
terrorisme a été prévu à l'art 218-4. Cet article a été enrichi à maintes
reprises, notamment à travers la loi 13-10, et par la loi 145-12.
Ces sanctions ciblent aussi bien les personnes physiques que les
personnes morales. Certaines circonstances aggravantes spécifiques
ont été prévues par la loi. Ainsi, selon l'art 218-4 :
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Pour les personnes morales, d'une amende d'un million à 5
millions de DH, sans préjudice des peines qui pourraient être
prononcées à l'encontre de leurs dirigeants ou agents impliqués
dans les infractions.
La peine est portée à 10 ans et à 30 ans de réclusion et l'amende au
double :
Lorsque les infractions sont commises en utilisant les facilités
que procure l'exercice d'une activité professionnelle ;
Lorsque les infractions sont commises en bande organisée ;
En cas de récidive ».
L'art 218-4-2 qui a été reformulé par la loi 12-18, quant à lui dispose :
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les produits qu’ils génèrent ainsi que ce qui s’y unit ou s’y
incorpore par accession, de même que les actes ou documents
juridiques attestant la propriété de ces biens ou des droits qui
s’y rattachent, quel qu’en soit le support, y compris sous forme
électronique ou numérique ».
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