Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Le droit pénal général porte sur l’étude du régime juridique commun applicable
à l’ensemble des infractions et des sanctions. Il se distingue du droit pénal spécial
qui est relatif à l’étude de chacune des infractions, de leurs éléments constitutifs et
de leurs sanctions.
Une infraction est une action ou omission violant une norme de conduite
strictement définie par un texte d'incrimination entraînant la responsabilité pénale
de son auteur. Elle peut être constitutive d'un crime, d'un délit ou d'une
contravention en fonction des peines prévues par les textes.
Le droit pénal de fond et de forme sont contenus dans deux codes qui regroupent
des lois pénales de fond, le code pénal (I), et des lois pénales de forme, le code de
procédure pénale (II).
I – Le code pénal
Le code pénal du Sénégal a été consacré par la loi n°65-60 du 21 juillet 1965
portant code pénal et le décret n°65-557 du 21 juillet 1965 portant code des
contraventions qui sont entrés en vigueur le 1er février 1966.
Le code pénal est constitué par un ensemble de normes, établies par l’autorité
publique, qui posent les principes généraux qui s’appliquent à la répression et
déterminent les éléments constitutifs des infractions ainsi que les sanctions qui leur
sont applicables. Ces règles sont regroupées en deux parties, la partie législative
et la partie réglementaire. Cette division correspond à la répartition du domaine de
la loi et du règlement posée par la Constitution. En effet, selon les termes de l’article
67 de la Constitution, la loi détermine les crimes et délits ainsi que les peines qui
leur sont applicables. L’article 76 de la Constitution précise que les matières qui ne
sont pas du domaine de la loi ont un caractère règlementaire.
La loi, au sens formel, est votée par le pouvoir législatif alors que le règlement est
édicté par le pouvoir exécutif. Les règles générales ainsi que les crimes et délits
sont du domaine de la loi et sont condensés dans la partie législative alors que les
règles d’application et les contraventions sont du domaine du règlement et sont
regroupées dans la partie réglementaire.
Il importe de préciser que le code pénal ne comporte pas toutes les incriminations
et sanctions actuellement en vigueur en droit positif. Des incriminations et
sanctions sont également prévues dans d’autres codes comme le code de la route,
le code des douanes, le code forestier. Il existe également des incriminations
prévues dans des lois spéciales et qui ne sont pas intégrées dans le code pénal. A
titre d’exemple, on peut citer les incriminations prévues par les Actes uniformes de
l’OHADA et dont les sanctions sont prévues par la loi n°98-22 du 26 mars 1998
portant sur les sanctions pénales applicables aux infractions contenues dans l’acte
uniforme relatif aux droits de sociétés commerciales et du groupement d’intérêt
économique, la loi uniforme n°2004-09 du 6 février 2004 relative à la lutte contre le
blanchiment de capitaux, la loi uniforme n°2008-48 du 3 septembre 2008 relative à
la répression des infractions en matière de chèque, de carte bancaire et d’autres
instruments et procédés électroniques de paiement, la loi uniforme n°2009-16 du
2 mars 2009 relative à la lutte contre le financement du terrorisme.
Malgré cette disparité des normes créatrices des infractions et sanctions, l’exercice
légitime du droit de punir qui appartient exclusivement à l’Etat doit respecter
plusieurs principes de valeur constitutionnelle : ceux de la légalité des délits et des
peines, de nécessité et de proportionnalité des peines, de personnalité des peines
et de non rétroactivité des lois pénales de fond plus sévères notamment.
L’article 7 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples dispose que
« nul ne peut être condamné pour une action ou une omission qui ne constituait
pas, au moment où elle a eu lieu, une infraction légalement punissable. Aucune
peine ne peut être infligée si elle n'a pas été prévue au moment où l'infraction a été
commise. La peine est personnelle et ne peut frapper que le délinquant ».
Ces deux textes sont inclus dans le préambule de la Constitution qui en est une
partie intégrante et assure au principe de la légalité une valeur fondamentale.
Lorsque l’enquête est clôturée, le suspect peut être mis hors de cause par un
classement sans suite ou une décision de non-lieu, il peut faire l’objet d’un
classement sans suite conditionnel sous forme de médiation pénale. Il peut
également être mis en cause ou inculpé et renvoyé devant une juridiction de
jugement (Livre 2).
3. Les voies de recours extraordinaires (Livre 3). Ces voies de recours sont le
pourvoi en cassation et les demandes en révision. Cette dernière est assez
particulière. Elle est régie par la loi organique sur la Cour suprême, contrairement
à d’autres procédures particulières (Livre 4).
5. Les procédures d’exécution (livre 5). L’exécution d’une peine peut s’effectuer
en milieu libre comme en milieu fermé. Dans ce dernier cas, la peine s’exécute
dans un endroit réservé à la détention à savoir un camp pénal, une maison de
correction ou une maison d’arrêt. Cette dernière catégorie de lieu de détention est
en principe réservée aux inculpés, prévenus et accusés soumis à la détention
provisoire, c'est-à-dire à une incarcération provisoire avant toute décision de
condamnation, de relaxe ou d’acquittement. En pratique, la règle de spécialisation
des milieux fermés n’est pas respectée et des condamnés définitifs peuvent
exécuter leur peine dans des maisons d’arrêts. En tout état, un détenu provisoire
peut obtenir une liberté provisoire tout comme un condamné définitif peut obtenir
une libération conditionnelle ou des mesures d’aménagement des peines.
La deuxième partie de cours qui sera traitée dans un autre support portera sur la
procédure pénale et comportera deux sous parties relatives à la phase de l’enquête
et à celle du jugement.