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DROIT PENAL GENERAL.

INTRODUCTION :
La criminalité ou le phénomène criminel est un fait social et humain, connu par tous les temps et chez toutes
les civilisations. En effet certains individus ne respectent pas les règles de la vie sociale, et causent par leurs
comportements le phénomène criminel. Le point de départ passe nécessairement par une définition du concept de
l’infraction techniquement selon sa gravité :
- Les crimes : les infractions les plus graves sont les crimes. La catégorie des crimes recouvre des actes portant une
atteinte tellement grave à l’ordre social qu’on ne peut les réparer que par une très longue privation de liberté,
écartant ainsi l’agent de la société. Ex : tuer une personne.
- Les délits : Les infractions correctionnelles sont la catégorie intermédiaire, quantitativement plus importante que
la catégorie des crimes. L’atteinte n’est pas d’une gravité exceptionnelle, mais suffisante pour que la privation soit
encore de mise.
- Les contraventions : la dernière catégorie regroupe les infractions les moins grave, c’est plus vaste des trois.
L’infraction au sens général : c’est le fait prévu et puni par la loi pénale à la raison du trouble qu’elle cause à
l’ordre social.

Ce phénomène est révélateur d’un antagonisme entre l’individu et la société, cette dernière provoque une
réaction socialecontre le criminel.
Le droit pénal constitue en effet, l’une des branches les plus importantes de la science juridique, dans la mesure où
il s’agit de consigner les exigences de la société avec les droits, et les libertés de l’homme, c’est ce double aspect
qui constitue l’originalité du phénomène criminel, en même temps que sa complexité.
Le droit pénal est aussi une des branches de droit les plus productrices de la liberté individuelle. Il peut être
définit comme l’ensemble des règles ayant pour objet de déterminer les actes antisociaux et de fixer leurs
auteurs.
Le droit pénal s’articule autour de deux notions clés fondamentales : L’infraction, et la Sanction.
Il est tendant d'admettre que le droit pénal appartient au droit public, du fait qu'il oppose l'individu à la société
qui est lésée par son comportement. Personne ne le contexte, c'est bien à l'Etat que revient le droit de fixer la liste
des comportements interdits, d'organiser la poursuite et d'assurer la répression des coupables. Toutefois le droit
pénal entretient des liens et apports avec le droit privé. En effet, le trouble social que cause l'infraction, suppose
bien entendu la plupart du temps l’atteinte à un intérêt purement privé, ainsi : le vol, l'emprunt, la violation du
droit de la propriété. De même, le procès pénal est soumis aux mêmes tribunaux juridiques que les litiges du droit
privé, et puisque le droit privé est le garant des libertés individuelles, son esprit est celui qui inspire le droit privé.
En vérité, on peut dire que l'analyse ne permet de rattacher entièrement le droit pénal, à l'une ou l'autre catégorie,
dans la mesure où il entretient des rapports étroits avec chacune d'entre elles, il occupe une position originale dans
l'organisation juridique, puisqu'il est à la fois une discipline autonome, et dépendante des branches juridiques
voisines. Il est en effet une matière pluridisciplinaire très exigeante, il est mêlé aux disciplines les plus diverses, et
c'est cette diversité des normes applicables, qui font du droit pénal une matière multidisciplinaire, très exigeante,
d'une valeur pédagogique, et d'une rigueur scientifique, que bien d'autres disciplines juridiques devraient lui
envier. Ceci étant, c'est dans la loi que l'on cerne la matière pénale, en incriminant tel acte plutôt que tels autres.
(Incriminer : c'est décider qu'elle sera une infraction).
C'est aux législateurs, qu'il appartient d'effectuer la détermination des infractions, et c'est grâce à la loi qu'elle
traduit ces décisions, et qu'elle en informe les citoyens; donc en l'absence d'une loi d'incrimination, un acte aussi
néfaste qu'il soit pour l'ordre social, ne sera pas considéré comme une infraction, exemple : le législateur, incrimine
El Moufid El Mehdi.
l'atteinte à la personne d'autrui en érigeant le meurtre, comme en un acte pénalement sanctionné, en le
considérant comme un crime, de cette adéquation de la loi et de l'infraction résulte le principe de la légalité
criminelle, considéré comme le pilier sur lequel repose tout le système pénale.
La légalité prend le sens du texte préétabli, c'est la loi qui détermine les infractions et fixe les peines à
exécuter. D'après l'art. 3 du C.P. qui dispose que « nul ne peut être condamné pour un fait qui, selon la loi en
vigueur au temps où il a été commis, ne constituant pas une infraction », le droit pénal n’est donc légitime que s’il a
sa source dans une loi, le principe de la légalité constitue l’axe auquel évolue le système pénal.
Un tel principe ne peut se développer que dans un état de droit qui reconnait au surplus le principe de la
séparation des pouvoirs en déterminant l'incrimination et la sanction. Cependant, le principe de la légalité
supprime toute incertitude et apparait comme une garantie irremplaçable contre l'arbitre et la condition de la
protection des libertés individuelles pour se garder de l'arbitraire du juge, le législateur se doit d'édicter des textes
clairs et précis, la clarté et la précision sont donc les qualités exigées de toute loi pénale en raison du principe de la
légalité des délits et des peines.
La source normale du droit pénale ne peut être que la loi.
La jurisprudence n'a pas en droit pénale un pouvoir créateur, elle se tenait comme matière criminelle,où il n'y
a qu'un texte formel, et préexistant qui puisse fonder l'action du juge, il faut des lois et points de jurisprudence.
Toutefois la jurisprudence concerne en droit pénal une place importante. D'ordinaire, c'est la loi qui détermine
l'infraction et ses éléments constitutives particulières, mais quand la loi n'a pas précisé les éléments de l'infraction
qu'elle a prévu, les juges peuvent les dégager à sa place, l'imprécision de la loi pénale, semble indiquer que le
législateur incapable de tout détailler un non remue au juge, ce dernier tout en étant tenu au respect du principe
de la légalité de la loi, n'est pas un automate, qui peut se faire procéder à une application mécanique, et aveugle
de laloi.
L’infraction, comme un fait prévu et définit par la loi en raison du trouble qu’il cause à l’ordre social, la réunion
de trois éléments est nécessaire pour la constitution de l’infraction. Juridiquement, une action ou une abstention
ne constitue une infraction punissable que si, étant prévue et punie par la loi (Chapitre I : Elément légal), elle a été
accomplie ou tentée matériellement (Chapitre II : Elémentmatériel), par une personne humaine capable de
comprendre et de vouloir (Chapitre III : Elément moral).

El Moufid El Mehdi.
PARTIE I : LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE L’INFRACTION.

CHAPITRE I : L’ELEMENT LEGAL.

En effet, la réaction sociale contrôle les individus qui méconnaissent les règles fondamentales, posés par l’autorité
compétente. Pour l’harmonisation des rapports sociaux, ne peut être une réaction brutale et aveugle, elle se fera sous
certaines lois préétablis, et donnera lieu à l’intervention de juges impartiaux chargés d’appliquer ces lois.
Toute infraction entraine une intervention judiciaire, il est désormais interdit à la victime de se faire justice à elle-même
(sauf dans certaines circonstances exceptionnelles), elle doit s’adresser aux autorités publiques pour demander justice.
Le droit pénal marocain puise ses bases dans des textes écrits et préalablement élaborés, la coutume et l’usage n’y
jouent aucun rôle, de même que le législateur marocain ne se réfère guère aux notions d’infractions et de sanctions d’origine
musulmane.
Il faut attendre le Dahir du 26 novembre 1962 pour que tous les citoyens obéissent à la même législation. Le code pénal
unifié constitue la loi.
La légalité prend le sens de texte préétabli, c’est la loi qui détermine les infractions et fixe les peines applicables à
leurs auteurs, c’estune règle à valeur constitutionnelle, l’Article 10 Dahir N° 1-61-167 du 17 Hija 1380 (2 Juin 1961) portant
loi fondamentale pour le Royaume qui stipule que : « Il ne peut y avoir d'infraction ni de peine qu'en vertu d'une loi
préalablement édictée. Les peines sont personnelles » [Principe de la légalité des délits et des peines].
A la vérité, le principe de la légalité, Il a des origines lointaines, on le trouve affirmé par la loi musulmane « Jamais Nous
n'avons puni un peuple sans lui avoir dépêché un envoyé. Coran 17:14». On le trouve aussi affirmé dans la quasi-totalité des
codes étrangers, il est énoncé à la fin du 18éme siècle par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, et la
Déclaration universelle des droits de l’homme 1948, décrit en terme similaire le principe de la légalité des délits et des
peines.
Si le principe de la légalité criminelle, constitue la meilleure garantie de la liberté individuelle, il n’assure la défense
sociale, que d’une manière imparfaite, dans la mesure où il ne permet pas de punir des actes antisociaux, qui ne rentrent pas
dans les prévisions de la loi, c’est pourquoi, on a pu dire du code pénal marocain, qu’il est la charte des malfaiteurs, dans la
mesure où ces lacunes leurs indiquent les voies de l’impunité.
La nécessité de ne pas laisser dépasser la loi pénale, par l’ingéniosité des malfaiteurs, stimulera le législateur, et le rendra
attentif à l’évolution de la criminalité. L’évolution sociale et technologique, est génératrice de nouvelles manifestations, et de
nouvelles formes criminelles, c’est pourquoi, le législateur est intervenu, pour incriminer, et punir spécialement de nouvelles
formes de la criminalité, telles que les infractions de terrorisme, et la fraude informatique.
Le code de 1962 a été modifié sur certains points, et complété par le Dahir du 01 novembre 2003.
Déterminer les infractions équivaut à cerner la matière de la criminalité, cette criminalité présente deux aspects :
D’une part, les actes qui sont principalement sanctionnés. D’autre part, la personne qui accompli les actes ou l’auteur de
l’infraction.
Le législateur peut déterminer une infraction de façon objective, c’est-à-dire par référence à un acte donné, qu’il érigera
en acte délictueux (l’incrimination) sans référence à celui qui la commet.
Comme il peut la déterminer de façon subjective, en se référant à la personne qui a commis l’acte (l’auteur de l’infraction).

El Moufid El Mehdi.
Le législateur marocain fait la synthèse des deux analyses, autrement dit il consacre une détermination mixte des
infractions. Il existe une intrication étroite des deux conceptions, le caractère mixte se présente de la manière suivante :
L’orientation demeure principalement objective par les incriminations, et elle est principalement subjective pour le
point de vue de « sanction ».Pour qu’une action ou une abstention soit punissable, il faut qu’elle soit prévue et réprimée par
un texte de loi. Puisque sans texte légal il n’y a pas d’infraction, il est exact de dire que la loi est un élément constitutif
considéré en général. On trouve ici le principe de la légalité.
De toutes les règles consacrées par le droit pénal, est sans doute celle de la légalité criminelle, ou encore selon
l’expression latine « Nullum crimen, nulla poena, sine lege ».
Également, l'Article 3 du Code de procédure pénale marocain prévoit que : "Nul ne peut être condamné pour un fait qui n'est
pas expressément prévu comme infraction par la loi, ni puni de peines que la loi n'a pas édictées."
La loi est préalable et extérieure à l’infraction, mais il n’en reste pas moins, que la peine édictée par la loi n’est
applicable, qu’à l’acte qui remplit les conditions fixés par la loi, et qu’ils font de ces actes une infraction.

SECTION I : APPLICATION DE LA LOI PENALE DANS LE TEMPS.

LE PRINCIPE DE LA NON RETROACTIVITE :

Le principe est un corollaire direct du principe de la légalité criminelle, cela résulte des termes même de l’Article 4 qui
dispose que « nul ne peut être condamné pour un fait, selon la loi en vigueur au temps où il a été commis, ne constituait pas
une infraction ».
En effet, il n’est pas possible dans un Etat de droit de punir au nom d’un texte que par hypothèse elle ne pouvait pas encore
connaître. En outre la loi pénale n’est légitime que si elle prévient avant de réprimer.
La nécessité d’un élément légal pour l’existence d’une infraction, entraine comme conséquence l’impossibilité
d’appliquer la loi nouvelle à des faits antérieurs à sa date d’entrée en vigueur.
Le principe de la non-rétroactivité, aune valeur constitutionnelle, la loi ne peut avoir des faits rétroactifs, corollaire
indispensable du principe de la légalité, le principe de la non rétroactivité est une mesure de justice sociale, et une garantie
pour la liberté individuelle.

 Le principe :
La loi ne s’applique qu’aux actes postérieurs à sa publication, et ne peut régir des situations qui sont nées avant son
entrée en vigueur, pour les faits commis au préalable, il y a survit de la loi ancienne, mais la question ne se pose pas toujours
au terme aussi simple, une infraction peut être commise sous l’empire d’une loi ancienne et jugée après l’entrée en vigueur
d’une loi nouvelle, ce concours de lois constitue un problème, lorsqu’il met en présence deux textes différents dans un sens
de sévérité ou de douceur

LES EXCEPTIONS A LA NON RETROACTIVITE :


L’application de la loi pénale dans le temps est gouverné par deux principes, celui de la non rétroactivité et celui de
la rétroactivité, ou plus exactement l’application immédiate de la loi pénale.

Distinction entre la loi pénale de forme et la loi pénale de fond  :

les lois pénale dites de forme, c’est-à-dire,les lois qui sont relatives à la compétence, et à l’organisation des
juridictions, et constatations, ainsi les poursuites de l’infraction etc., ces lois s’appliquent immédiatement,
même au jugement des faits commis avant leur promulgation.
L’application immédiate des lois pénale nouvelles de forme, se justifie par le fait, qu’elles sont animées
par le souci d’aboutir plus vite à la manifestation de la vérité, elle assure une meilleure administration de

El Moufid El Mehdi.
justice. Ces lois ne peuvent en principe, être défavorables à la personne poursuivi, il serait même fâcheux
d’en retarder l’application, elle vise à l’amélioration de la technique juridique.
Les lois pénale de fond, c’est-à-dire celles qui déterminent les infractions, et édictent les pénalités, le
principe de la non rétroactivité est vraiment la règle.

L’application immédiate de la loi nouvelle, principe qui est assorti d’exceptions :

Une loi pénale plus douce :

Concerne les lois pénales nouvelles, dites plus douce, ce sont des lois plus favorables à la personne poursuivi,
l’Article 6 du code pénal énonce que « Lorsque plusieurs lois ont été en vigueur entre le moment où l’infraction a été
commise et le jugement définitif, la loi, dont les dispositions sont les moins rigoureuses, doit recevoir application ».
Sont entièrement, assurément plus douce, les lois qui suppriment une incrimination, c’est-à-dire qui rendent licite une
comportement qui était antérieurement punissable, ou encore une loi qui modifie la nature de l’infraction, en
transformant un crime en un simple délit, voire un délit en simple contravention (qui met en évidence la classification
tripartite des infractions), une loi qui admet un fait justificatif nouveau, cette clémence et douceur peut se manifester
également quant à la sanction, ex : une loi qui réduit ou abaisse la sanction, ex : une loi qui substitue la réclusion à
temps à la réclusion perpétuelle, une loi qui supprime les circonstances aggravantes.

Ces lois nouvelles plus douce, vont s’appliquer aussi bien aux faits commis postérieurement à leur entrée en
vigueur, mais aussi aux faits antérieurs non définitivement jugés, c’est-à-dire ceux déjà jugés en première instance, et
qui peuvent être réexaminés par une juridiction d’appel ou même par la cour suprême, c’est-à-dire il faut qu’une
décision définitive, de condamnation passée en force de chose jugée,n’est pas intervenue, il y a certainement des lois
qui sont expressément déclarés rétroactifs par le législateur, le juge doit les appliquer même à des faits antérieurs à leur
application, ex : affaire des huiles nocive Dahir 20 octobre 1959.

Les lois interprétatives :

Ce sont des lois destinés à préciser le sens d’une loi antérieure, donc elles forment un corps avec cette loi, ces lois
ont le même domaine d’application dans le temps.

L’application immédiate des mesures de sûreté :

L’article 8 du C.P. stipule que « nulle mesure de sûreté ne peut être prononcée que dans les cas et conditions prévus
par la loi. Les mesures de sûreté applicables sont celles édictées par la loi en vigueur au moment du jugement de
l’infraction. » Les mesures de sûreté applicables sont celles édictées par la loi en vigueur au moment du jugement de
l’infraction.

SECTION II : APPLICATION DE LA LOI PENALE DANS L’ESPACE.

LE PRINCIPE DE TERRITORIALITE :

Principe posé par l’Article 10 du C.P, qui stipule que « sont soumis à la loi pénal marocaine, tous ceux qui, nationaux,
étrangers ou apatrides, se trouvent sur le territoire du Royaume, sauf les exceptions établies par le droit public
interne ou le droit international. »

Le principe de la territorialité, trouve son fondement dans le fait que l’Etat marocain, est seul qualifié pour
sanctionner les atteintes portées à son autorité, sur le territoire du Royaume, ou s’exerce sa souveraineté. Le
territoire du Royaume, inclut les espaces maritimes et aériens qui lui y sont liés.

El Moufid El Mehdi.
D’un point de vue réaliste, le coupable connait, ou est présumé de connaître la loi du pays où il agit, on le surprend
pas en lui appliquant cette loi, plutôt que sa loi nationale qui pouvait ignorer.
Enfin d’un point de vue répressif, il convient qu’une infraction soit jugée le plus près possible au lieu où elle a été
commise, c’est là en effet qu’un trouble a été causé et que l’opinion publique doit être apaisé. La répression alors
aura une valeur intimidante plus grande et plus efficace.

LES EXCEPTIONS A LA TERRITORIALITE :

Les infractions commises au Maroc et qui sont soustraites à la loi marocaine (c’est-à-dire qui échappent à
la loi marocaine), elles sont en nombre de deux :

- La première : est celle d’immunité diplomatique aux agents diplomatiques qui commettent une infraction au
Maroc, ils ne seront pas jugés au tribunal marocain. Représentant à un Etat étranger, c’est à ce dernier de les juger.

- La deuxième : est celle de l’effet négatif de la chose jugée à l’étranger, lorsqu’un étranger commet une infraction
au Maroc, il ne pourra pas être suivi et jugé devant la justice marocaine, s’il justifie avoir été définitivement jugé à
l’étranger pour cette même infraction. Cette dérogation se justifie par le souci d’éviter une double condamnation
pour la même infraction.

Les infractions commises hors du Royaume peuvent être poursuivies et jugées au Maroc :

On distingue deux cas :

• Tout fait qualifié crime ou délit par la loi marocaine commis hors du Maroc par un marocain. Toutefois,  la
poursuite ou le jugement de l’inculpé ne peut avoir lieu, lorsqu’il justifie que le jugement de la condamnation à
acquis la force de chose jugée à l’étranger

• Tout étranger qui hors du Royaume commet ou s’est rendu coupable d’un fait qualifié crime par la loi marocaine
peut être poursuivi et jugé d’après les dispositions de la loi marocaine, lorsque la victime de ce crime est de
nationalité marocaine. Toutefois la poursuite ou le jugement de l’inculpé peut avoir lieu lorsqu’il justifie avoir été
définitivement jugé à l’étranger.

CHAPITRE II : ELEMENT MATERIEL.


Le droit pénal ne réprime pas la simple pensée criminelle, ni même la résolution, car elle ne trouble pas l’ordre
social, et ne devient punissable que lorsqu’elle se manifeste extérieurement. Le droit pénal gouverne les conduites et
non les consciences, ce qui présente la formule suivante : Un droit pénal démocratique est un droit de l’acte.

L’élément matériel consiste dans la nécessité d’un acte positif (commission) ou négatif d’omission (abstention)
c’est-à-dire un événement manifesté par une attitude extérieure. Il est généralement indifférent au résultat de cet
acte, c’est-à-dire la non-exigence de résultat ou indifférence de résultat.

SECTION I: NECESSITE D’UN ACTE.

L’élément matériel est un commencement d’exécution de l’infraction.


L’élément matériel nécessite un acte positif, il consiste dans l’accomplissement d’un acte positif sanctionné et prohibé
par la loi. Plus rarement, l’élément matériel réside dans un acte négatif qui consiste à ne pas accomplir ce que la loi
commande et ordonne.
Dans le premier cas, le législateur peut ainsi, interdire de commettre un acte en incriminant une action (ex  : le vol,
meurtre…).
El Moufid El Mehdi.
A l’inverse, il a la possibilité d’interdire (c’est-à-dire, de ne pas exécuter un tel ou tel acte), et cela en incriminant une
abstention.

L’élément matériel et l’infraction consommée :

Il peut consister soit en la commission d’un acte interdit par la loi, soit en l’omission d’un acte prescrit par la loi.

Les infractions de commission :

Les infractions de commission, insistent à faire ce que la loi interdit, la plupart sont les plus courantes dans le Droit
Marocain, elles sont dite matérielles.
Les infractions sont celles, dans lesquelles le résultat est un élément de l’infraction, celle-ci, n’est consommée que
par la réalisation de l’infraction(ex  : le crime qui n’est consommé que par la réalisation de l’infraction).
Il existe une catégorie particulière d’infractions de commission, appelées formelle, réalisée par les seuls moyens
indépendamment de leur résultat, Art-398 du C.P « Quiconque attente à la vie d’une personne par l’effet de
substances qui peuvent donner plus ou moins promptement, de quelque manière que ces substances aient été
employées ou administrées, et quelle qu’en aient été les suites, est coupable d’empoisonnement et puni de mort. » 
« L’empoisonnement est punissable comme infraction consommée, que la victime soit morte ou qu’elle ait
survécu.», elle consiste en l’incrimination d’un comportement ou d’un moyen de nature à provoquer ultérieurement
un résultat légal.

Les infractions d’omission :

Les infractions d’omission sont en nombre limité, elles consistent à ne pas faire ce que la loi ordonne et commande
de ne pas faire.
Exemples  :
– omission volontaire de porter secours à une personne en danger, l’Art-431 du C.P. stipule que « Quiconque
s’abstient volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que sans risque pour lui, ni pour les tiers, il
pouvait lui prêter, soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours, est puni de l’emprisonnement de
trois mois à cinq ans et d’une amende de 120 à 1000 dirham ou de l’une de ces peines seulement ».
– Non-témoignage en faveur d’une personne innocente.
– Abstention volontaire d’empêcher un crime ou un délit contre l’intégrité corporel, l’art-430 du C.P.énonce que « 
Quiconque pouvant, sans risque pour lui ou pour des tiers, empêcher par son action immédiate, soit un fait qualifié
crime, soit un délit contre l’intégrité corporelle d’une personne, s’abstient volontairement de le faire, est puni de
l’emprisonnement de trois mois à cinq ans et d’une amende de 120 à 1000 dirhams ou de l’une de ces deux peines
seulement »
– Omission de déclarer la naissance d’un enfant nouveau-né.

SECTION II : LA NON-EXIGENCE D’UN RESULTAT (la tentative punissable)

La tentative est une action coupable destinée à réaliser une infraction mais qui n’accomplit pas l’intégrité des
éléments constituants l’infraction. Elle se situe sur la trajectoire de l’infraction, en effet entre le moment initial de la
résolution criminelle et la réalisation complète et intégrale.
En général, une infraction ne se réalise pas d’un seul coup, on a souvent comparé l’activité ou l’entreprise à un chemin
aux étapes nombreuses, allant de la simple pensée criminelle, jusqu’à la production d’un résultat, en passant par la
résolution, la préparation, le commencement d’exécution, et finalement l’exécution (c’est-à-dire, la consommation
complète). On sait que la simple résolution ne peut suffire à caractériser une infraction, si l’individu sait résister à la
tentation, et s’abstient, la loi pénale ne pourra le réprimer, s’il poursuit son entreprise délictueuse et parvient à ses fins,
El Moufid El Mehdi.
il s’expose à toute la rigueur de la loi pénale. Elle se pose alors la question de savoir à partir de quel moment l’activité
criminelle tombe-t-elle sous le coup de la loi pénale  ?
Selon l’art-114 du C.P, c’est avec le commencement d’exécution qu’on entre dans la soue de la répression sous
l’incrimination de la tentative.
De l’art-114, il résulte que la tentative punissable suppose deux conditions :
- Une condition positive, c’est-à-dire le commencement d’exécution ou des actes non équivoques tendant
directement à commettre l’infraction.
- Une condition négative, c’est-à-dire l’absence de désistement volontaire.

Cependant, la jurisprudence marocaine semble adopter un critère mixte. Le commencement d’exécution


(accomplissement de l’infraction) repose alors sur la conjonction d’un élément de la volonté et un acte matériel
destiné à la consommation, c’est donc l’acte qui tend directement à l’infraction avec intention de la commettre ….

Art-114 du C.P : « Toute tentative de crime qui a été manifestée par un commencement d’exécution ou par des
actes non équivoques tendant directement à le commettre, si elle n’a été suspendue ou si elle n’a manqué son effet que
par des circonstances indépendantes de la volonté de son auteur, est assimilée au crime consommé et réprimée comme
tel  ».

LE COMMENCEMENT D’EXECUTION (ou des actes non équivoques tendant directement à commettre
l’infraction).

Il s’agit du comportement pénal de l’agent, comportement extériorisé par des actes d’exécution qui ne sont en rien
douteux ni équivoques, car ils ont un rapport direct avec l’infraction projetée.

I – Une simple résolution criminelle ne peut donc être assimilée au commencement d’exécution projetée  :

Cette résolution criminelle peut, cependant, constituer l’élément matériel d’une infraction spécifique, dès qu’elle
devient collective ou tente de le devenir.
Ex :
- Art 175 C.P : Crime de complot : « résolution d’agir concertée et arrêtée entre deux ou plusieurs personnes ».
- Art-293 C.P : Crime d’association de malfaiteurs « qui existe par le seul fait de la résolution d’agir arrêtée en
commun ».

II –Seuls des agissements extérieurs peuvent constituer la tentative.

Deux types d’agissement extérieurs : Actes préparatoires et actes d’exécution.

A) Les actes préparatoires sont en principe trop équivoques pour constituer un commencement d’exécution.
Ils peuvent cependant être directement réprimés dans la mesure où ils constituent une infraction spécifique.
Ex : Art-515 C.P : délit de fabrication de fausses clés.

B) Seuls les actes d’exécution sont donc susceptibles de constituer la tentative punissable.

Comment distinguer les Actes préparatoires des Actes d’exécution  ?

El Moufid El Mehdi.
 Conception objective. Elle est fondée sur le principe de la légalité  : l’acte d’exécution doit être implicitement
contenu dans la définition légale, sinon il faut le regarder comme un acte préparatoire. L’acte d’exécution doit donc être
équivoque, c’est-à-dire indubitable quant à sa finalité.
Ex  : l’escalade d’un mur est équivoque, alors que la mainmise du voleur sur la chose est univoque.
Cette conception tend à restreindre la répression de la tentative.

 Conception subjective. Elle tient uniquement compte de l’intention criminelle. Il y aura commencement
d’exécution, lorsque l’acte accompli révèle la volonté définitive, et arrêtée de commettre l’infraction. Cette volonté sera
bien établie lorsque l’acte apparaitra lié et proche du but que voulait atteindre l’agent.
Ex  : l’escalade d’un mur devient univoque et donc équipollente au vol avec la.
 Conception qui tend ainsi à élargir la répression de la tentative.

 Attitude des tribunaux. Les tribunaux marocains semblent trouver insuffisamment protectrice la conception
objective, et trop dangereuse la conception subjective. Le critère retenu est, plus souvent strictement fonction de la
personnalité pénale de l’agent. Un même acte, par exemple l’escalade d’un mur, sera considérée comme un acte
préparatoire ou comme un acte d’exécution selon que son auteur est un délinquant primaire ou un récidiviste.

L’ABSENCE DE DESISTEMENT VOLONTAIRE.

C’est l’arrêt involontaire dans l’exécution. Si l’agent s’est arrêté de lui-même, s’il s’est volontairement désisté, il
n’y a pas tentative punissable. Encore faut-il que :

- le désistement intervienne avant que l’infraction ne soit consommée.


- et qu’il soit volontaire.

I – Le désistement doit intervenir avant la consommation de l’infraction.

A) Si l’infraction est consommée et que l’agent essaie d’en réparer les conséquences, il n’y a plus désistement
mais repentir actif (ex  : le voleur restitue la chose volée).Le repentir actif ne produit aucun effet sur les conséquences
juridiques de l’acte,(ex  : l’indemnisation de la victime par l’auteur d’un abus de confiance est inopérante), mais le juge
peut en tenir compte en accordant au repenti les circonstances atténuantes.

B) Si l’infraction n’est pas consommée, il faut distinguer les infractions matérielles et infractions formelles.

a) L’infraction matérielle est une infraction dont la réalisation suppose un dommage, c’est pourquoi on
l’appelle aussi « infraction de résultat ». La plupart des infractions sont des infractions matérielles.
b) L’infraction formelle est une infraction consommée par le seul accomplissement de l’acte incriminé, même
s’il n’a commis aucun dommage. On parle aussi d’ « infraction de moyen », autrement dit, c’est l’infraction qui est
consommée avant que le résultat n’ait été atteint, par exemple : l’empoisonnement, le désistement volontaire est donc
impossible, alors que le repentir est toujours possible.
Exemples  :
- L’empoisonnement est défini comme un «  attentat à la vie par des substances qui peuvent donner la mort et quelles
qu’en aient été les suites.»
- Le délit de fabrication de fausse monnaie est constitué par le seul fait de fabriquer de la fausse monnaie, sans qu’elle
soit mise en circulation.

El Moufid El Mehdi.
- La mise en danger d’autrui suppose pour être consommé le fait d’exposer autrui à un risque immédiat de blessure ou
de la mort.

II – Le désistement doit être volontaire.

- Le mobile (remords, crainte du châtiment…) est indifférent. Le système Marocain est purement utilitaire  :
c’est une prime au repentir (désistement volontaire).
- La volonté de l’agent doit être libre. Si le désistement est provoqué par un événement extérieur (ex  : arrivé
de la police ou d’un tiers) la tentative demeure punissable.

III – Absence de désistement et exécution infructueuse.

L’agent a accompli tous les actes nécessaires à la réalisation de l’infraction. Il ne s’est pas désisté, mais il n’a pu
parvenir à ses fins. Deux hypothèses :

a) Infraction manquée. C’est une forme de tentative punissable. L’Art-114 C.P (« …ou si elle n’a manqué son
effet… ») assimile l’infraction manquée à l’infraction consommée.

b) Infraction impossible. Que décider lorsque l’absence du résultat recherché est due à une impossibilité
d’exécutionmatérielle ignorée de l’agent. En France, la doctrine a longtemps été hostile à la répression, mais
aujourd’hui la jurisprudence tient compte de l’intention criminelle. Au Maroc, l’infraction impossible est, en revanche,
réprimée dans tous les cas, ce qui permet la répression de l’infraction formelle tentée (ex  : empoisonnement). L’Art-117
C.P pose en effet, en principe, que « la tentative est punissable alors même que le but recherché ne pouvait être atteint
en raison d’une circonstance de fait ignorée de l’auteur. » L’Art-449 C.P fait une application particulière de ce principe
en réprimant les manœuvres abortives commises sur une femme «supposée enceinte».

CHAPITRE III: ELEMENT MORAL.

Pour qu’une action ou une abstention constitue une infraction, il faut que l’agent aie commis une faute (Section I
– Culpabilité), et que cette faute lui soit imputable (Section II  – Imputabilité).

L’imputabilité révèle un élément psychologique qui se rapporte à l’état d’esprit de l’agent, certains auteurs
préfèrent parler plutôt de l’élément psychologique. En revanche, la culpabilité suppose la commission d’une faute au
sens large, soit intentionnelle, soit d’imprudence ou de négligence qui constitue l’élément moral de l’infraction.

SECTION I: LA CULPABILITE.

L’agent auquel l’acte est matériellement imputable ne sera coupable que s’il a commis une faute. Il y a des
degrés dans la culpabilité et la faute génératrice de la responsabilité pénale n’est pas toujours la même intensité.

A) LA FAUTE INTENTIONNELLE : (le dol pénal).

Le dol général :

C’est la faute intentionnelle in genere, celle qui déclenche la responsabilité pénale.L’intention ou dol pénal constitue
l’élément moral dans les crimes ou délits, et certaines contraventions.
El Moufid El Mehdi.
Les crimes et délits qui sont commis par imprudence, négligence ou inattention sont exceptionnellement punissables
dans le cas prévu par la loi, (Art 432 et 433 du C.P.) « Les crimes et délits, précise l’article 133 al.1 du C.P., ne sont
punissable que lorsqu’ils ont été commis intentionnellement ».
C’est la volonté dirigé vers la réalisation de l’infraction ou vers un but interdit par la loi (la volonté c’est le fait d’être
conscient et libre  : l’agent a conscience du fait que son action va produire le résultat incriminé, il a donc voulu l’acte et
ses conséquences). En somme, l’intention criminelle consiste en la volonté d’accomplir un acte que l’on sait puni par
la loi pénale.

Le dol se distingue du mobile :

Le mobile c’est la cause impulsive et déterminante de l’acte criminel, elle est nécessairement variable, (peut être
honorable «  faim du voleur  », ou perverse «  cupidité du voleur  ») selon les personnes et les circonstances d’une
infraction donné (Exemple  : si on considère le mobile, on peut tuer par haine, par vengeanceou par pitié même. Dans le
mobile il y a autant de mobiles, alors que l’intention dans le meurtre sera toujours la même, à savoir la volonté de
donner la mort). Le dol est toujours identique.
En principe, le mobile n’influence pas sur l’existence de l’infraction, et reste punissable « le mobile ne sauve ni ne
nuit », même si le mobile était honorable, le droit pénal ne tient pas compte du mobile, celui-ci reste indifférent
quelques soit les raisons qui ont poussé l’auteur à agir, il reste qu’il a consciemment violé la loi pénale en voulant
obtenir le résultat illicite, le mobile ne fait pas disparaitre l’infraction. Cette réglementation de l’indifférence du mobile
ne sera pas absolue : Tout d’abord, les juges tiennent compte du mobile la circonstance atténuante, permettant
d’abaisser la peine et de corriger la rigueur de la loi lorsque le mobile parait noble, ou particulièrement estimable dans
certains crimes. Parfois, et à l’inverse le mobile peut constituer une circonstance aggravante (ex  : l’enlèvement d’un
mineur conçoit un crime punissable de réclusion de 5 à 10 ans, si le coupable a eu pour but de se faire payer une rançon,
la peine sera aggravée, la réclusion partira de 10 à 20 ans.)
Le dol général consiste dans la volonté d’accomplir un acte que l’on sait interdit par la loi, il n’est pas toujours
suffisant dans nombreuses infractions. La loi subordonne l’existence de l’infraction à une infraction criminelle
spécifique (le dol spécial), c’est ainsi qu’en plus de la volonté consciente de violer la loi pénale, elle exige en outre,
l’intention de donner la mort en cas de meurtre, l’intention de s’approprier la chose d’autrui en cas de vol, ou encore
l’intention de nuire à la considération d’une personne, en cas de diffamation.

B) LA FAUTE NON-INTENTIONNELLE :

Elle suffit parfois de déclencher la responsabilité pénale. L’article 133, al.2 du C.P. en fait une catégorie spécifique
présentée comme exceptionnelle : « Les délits commis par imprudence sont exceptionnellement punissable dans les cas
spécialement prévus par la loi ».

Les délits commis par imprudence, il s’agit, de l’homicide involontaire (Art 432 du C.P.), et des coups et blessures
involontaires (Art433 du C.P.) qui ne supposent pas que l’auteur ait agit avec conscience et intelligence, c’est-à-dire
involontairement (= le mot involontaire signifie qu’il n’y a pas une volonté vers l’homicide ou les coups et blessures…).
Le mot involontaire, ne signifie nullement que ces infractions ne sont pas l’œuvre d’une volonté, mais seulement que
leurs conséquences ne sont pas voulues.

La faute d’imprudence n’est pas définie d’une manière générale par le législateur, pour reprocher à une personne
de ne pas avoir su prévenir ou empêcher un résultat, le législateur évoque indifféremment la négligence, l’inattention,
le manquement à une obligation, on peut la définir aussi faute d’imprudence comme étant un relâchement de la
vigilance, l’agent ne s’est pas comporté comme un bon père de famille. Elle distingue de la faute intentionnelle, en ce
que le résultat n’est pas désiré.
L’imprudence est donc le non prévision du résultat, mais l’imprudence n’est pas en elle-même délictueuse.
L’imprudence apparait lorsque l’imprudence provoque un résultat illicite.
El Moufid El Mehdi.
La faute d’imprudence retenue pour un certain nombre de délits (art 432 et 433 du C.P.). Elle est en principe moins
sévèrement punie que la faute d’intention (ex  : l’homicide intentionnel est puni de la réclusion criminelle à perpétuité,
alors que l’homicide par imprudence est sanctionné de l’emprisonnement de 3 mois à 5ans, et une amende de 200 à
1000dh.), la faute d’imprudence n’a pas la même nature intentionnelle qu’il s’agit d’un délit d’imprudence ou de
contravention.

C) LA FAUTE CONTRAVENTIONNELLE :

C’est une faute présumée à la différence de la faute d’imprudence de matière d’un délit non intentionnel. La faute de
la contravention n’exige même pas une imprudence ou négligence, elle résulte de la simple violation de la prescription
légale en réglementation, elle est nécessairement présumée, puisqu’elle est punissable dans tous les cas, ainsi le
procureur du Roi n’est pas obligé de démontrer son existence (à la différence des infractions intentionnelles qui doivent
être prouvée par le procureur, ou le ministère public), exceptionnellement lorsque la loi exige expressément l’intention
de nuire, le coupable sera puni d’une faute contraventionnelle, intentionnelle (ex  : le fait de jeter volontairement sur
quelqu’un des ordures, ou toute matière susceptible de souiller l’évènement).

L’article 133 al.3 du C.P. stipule que «  les contraventions sont punissables même lorsqu’elles ont été commises par
imprudence, exception faite où la loi exige expressément l’intention de nuire  ».

D) LA COMPLICITE :

La notion de délinquant :

– L’auteur de l’infraction, est celui qui commet une infraction à la loi pénale. S’il s’agit à titre principal, il est
considéré comme auteur. Ou parfois coauteur de l’infraction, s’il s’agit avec une, ou plusieurs autres. S’il participe à la
réalisation de l’infraction sans l’exécuteur lui-même, il sera considéré comme complice.

– La notion de responsabilité : l’auteur est regardé comme principal responsable des faits délictueux, alors que le
complice, apparait comme un responsable de deuxième degré.

– Notions de l’auteur, coauteur, et le complice :


- L’auteur de l’infraction est celui qui réalise en sa personne tous les éléments constitutifs de l’infraction, à ce titre,
l’auteur commet, ou tente de commettre l’infraction.
- Le coauteur de l’infraction est celui qui en ait l’auteur avec d’autres, c’est-à-dire, qui commet avec les autres, les actes
matériels constitutifs de l’infraction (ex : celui, qui avec un autre soustrait la chose d’autrui, est co-auteur d’un vol.
Art.128 du C.P.)
- Le complice est celui qui ne réalise pas en sa personne les éléments constitutifs de l’infraction, mais, celui qui coopère
à la réalisation de l’infraction par un acte matériel distinct de l’élément matériel de l’infraction mais avec intention.

L’étude de la complicité à travers l’incrimination et la répression  :

La complicité est un mode particulier de participation criminelle, le complice s'associe à la commission de


l'infraction imputable à l'auteur principal, à ce titre il ne commet pas l'infraction dans laquelle il participe, le complice
aide l'auteur en lui fournissant par exemple un outil pour enfoncer un coffre-fort, l'acte du complice n'est délictuel que
sur la base de l'infraction principale sur laquelle il empreint, c'est le système de l'empreint de pénalité « Selon cette
théorie, le complice emprunte sa criminalité à l'auteur principal ».

– La complicité suppose la réunion de trois éléments :


El Moufid El Mehdi.
L’élément légal (la nécessité d'un fait principal punissable):

Tout d’abord, il faut qu’il existe un fait principal punissable qui constitue l’élément légal.
La complicité du complice n'est qu'accessoire et indirecte, dès lors elle ne peut exister que si un fait principal a été
commis ou tenté par l'auteur principal.

Un fait principal est punissable lorsqu'il tombe sous le coup de la loi pénale et constitue une infraction. Si l’acte de
l’auteur principal n’est pas incriminé par laloi, l'acte du complice ne pourra pas être punissable, cette règle connait une
exception, l'art 407 du C.P. punit la complicité du suicide alors que ce dernier proprement dit n'est pas punissable.
Sur la nature de l'infraction, le fait principal doit être qualifié crime ou délit, car en matière de contravention la
complicité n'est pas punissable. Mais pour qu’il y ait répression de la complicité, il ne suffit pas que le fait principal
soit un crime ou un délit. Il faut en outre, que ce crime ou délit (du fait principal par l'auteur principal)soit consommé
ou simplement tenté. La complicité de tentative est donc punissable, il suffit pour que le complice soit puni,
l’auteur principal doit commettre une tentative punissable.

En revanche, le complice échappe à la répression si l'auteur principal n'a pas dépassé le stade des actes
préparatoires, ou si pendant son commencement d'exécution, il s'est désisté volontairement. Car si la complicité dans
la tentative est punissable, la tentative de complicité n’est pas punissableFaute de fait principal punissable,
toujours parce que le fait principal ne l’est pas. La complicité n’est pas davantage punissable, lorsque le crime ou le délit
commis par l’auteur principal se trouve justifié par un fait justificatif (l’ordre de la loi, la légitime défense…).

Enfin, si la complicité dont la tentative n'est pas punissable, la tentative de complicité n'est pas punissable à son
tour, faute du fait principale.

DÉROGATION : l’indifférence de la poursuite de l’auteur principal : le complice peut être poursuivi et condamné
même lorsque l'auteur principal échappe à la répression. Les hypothèses sont nombreuses soit qu'il est mort, soit qu'il
est mineur, soit qu'il est en état d’aliénation mentale.

L’élément matériel :

La complicité suppose un acte de participation qui constitue son élément matériel. Il ne s’agit pas d’un acte
quelconque, mais de l’un de ceux énumérés par l'article 129 du C.P. :

La complicité par provocation accompagnée de circonstances : promesses, menaces ou abus d’autorité ou


de fourniture d’instructions (indications précises, informations et renseignements) L’élément moral
consiste dans ce fait de donner des informations, sachant qu’elle servirait à la réalisation d’un crime ou d’un
délit.
La complicité par fourniture de moyens : il s’agit de tous les moyens ou instruments utilisés, nécessaires à
l’auteur pour commettre une infraction (Il y a complicité de crime, ou de délit si l’infraction a été
consommée, ou simplement tentée).
Complicité par aide ou assistance que reçoit l’auteur principal et qui facilite le crime ou le délit : c’est un
cas très large et susceptible d’application variée, il vise les faits qui peuvent être concomitant à l’acte
principal.
Complicité par recel de malfaiteurs : elle suppose que le receleur fournisse aux malfaiteurs de façon
habituelle un logement, un lieu de retraite ou de réunion.

Ces actes de complicité que nous venons d’énumérer, sont d’abord des actes positifs (infraction de commission), la
complicité n’est pas un acte négatif (ex  : celui qui a été seulement spectateur d’une infraction, et qui ne l’a pas
empêché, ne peut être considéré comme un complice «on n’est pas complice par abstention»).

El Moufid El Mehdi.
Toutefois, l’auteur d’une abstention peut parfois être poursuivi en tant qu’auteur d’un délit d’abstention (en cas
d’omission de porter secours à une personne en péril, ou en cas de dénonciation d’un crime).

Par ailleurs, pour constituer un acte de complicité punissable, il faut encore que cet acte positif ait été consommé,
si on met à part le cas de la tentative punissable.

 En outre, les actes de complicité sont des actes consommés, on ne peut pas être poursuivie pour avoir tenté
d’être complice. Par conséquent, il n’y a pas de tentative de complicité, on parle de complicité de tentative.

 Les actes de complicité sont, soit antérieurs à l'infraction (ex  : donner des instructions au cambriolage d'un
fonds de commerce), soit concomitante au fait principal (ex  : celui qui joue de la musique, pour que les cris de la victime
ne soient pas entendues).

L’élément moral :

La complicité est essentiellement intentionnelle, le complice participe à l'acte principal en connaissance de


cause. Donc il doit non seulement avoir connaissance de l'infraction envisagée, mais aussi la volonté de s'y associer, si
l’infraction commise est sans rapport l'infraction envisagée, le complice échappe à la répression (ex : un individu qui
prête son fusil de chasse pour un braconnage (chasse illégale) alors que ce dernier utilise cet arme pour tuer l'amant de
sa femme (complicité échappée à cause de non correspondance d’intention) (ex : un complice qui a fabriqué de fausses
clés, et elles les a remise à l’auteur principal, sachant qu’elle devait faciliter un cambriolage, mais le malfaiteur après
avoir quitté les lieux, et a commis un viol, dans ce cas on peut soumettre cette personne à la complicité).

En revanche, si l'infraction commise est de même nature que celle envisagée, la complicité demeure punissable,
même si en cours de réalisation, l'infraction s'est aggravée de circonstances aggravantes, et même si le complice les a
ignorées totalement (ex : un complice qui donne des instructions utiles pensaient faciliter la réalisation d'un vol simple,
alors que l'auteur principal commis le vol dans la nuit et avec l'utilisation d'une arme. Le vol s'est transformé en vol
aggravé «qualifié crime»).

N.B: la réunion, la nuit, l'arme, sont des circonstances qui modifient la nature de l'infraction (du délit en crime).

El Moufid El Mehdi.

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