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Le droit pénal est une discipline juridique qui prévoit les infractions et les
sanctions qui leurs sont attachées. Il étudie aussi les personnes responsables et
les règles relatives au procès.
Cette classification fondamentale a son siège dans l’art 1 du code pénal. Elle est
si importante qu’il est nécessaire de traiter de son critère avant d’examiner ses
intérêts.
L’art 1er du code pénal dispose : « l’infraction que lois punissent de peine de
police est une contravention, l’infraction que les lois punissent de peine
correctionnelle est un délit, l’infraction que lois punissent de peine afflictive ou
infamante est un crime. »
L’article 1er du code pénal classe les infractions en prenant en comme critère la
gravité de la peine. En effet si l’infraction est sanctionnée d’une peine de police
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c'est-à-dire d’un emprisonnement d’un jour à un mois ou d'amende de 200
francs à 20 000 francs, l’infraction est une contravention.
Par contre si l’infraction est punie d’une peine correctionnelle c'est-à-dire d’un
emprisonnement supérieure à 1 mois et d’une amende supérieure à 20 000
francs, il s’agit d’un délit.
Enfin si elle est punie d’une peine criminelle c'est-à-dire d’une peine afflictive
ou infamante, il s’agit d’un crime. Les peines afflictives ou infamantes sont les
travaux forcés à perpétuité, les travaux forcés à temps (5 à 10 ans ou 10 à 20
ans) et la détention criminelle de 5 à 10 ans ou de 10 à 20 ans. Il existe dans le
code pénal une seule peine infamante c’est la dégradation civique qui consiste à
enlever à une personne tous ses droits. Par exemple la privation des droits de
vote, du droit d’être témoin ; du droit d’être juré, du droit de servir dans les
armées (voir article 8 du code pénal).
Pour faire ressortir les intérêts de la classification nous examinerons les trois
points suivant : la tentative, la complicité et la prescription.
1-La tentative
2-La complicité
Elle est punissable pour les crimes et les délits. En matière contraventionnelle
elle n’est pas punissable sauf disposition contraire (complicité de tapage
nocturne et celle des rixes ou violences légères)
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L’écoulement d’un certain délai fait obstacle à l’exécution de la condamnation.
Le délai de prescription est de 20 ans pour les peines criminelles, 5 ans pour les
peines correctionnelles et de 2 ans pour les peines de police ou de contravention.
Pour les délits l’instruction est en principe facultative (le procureur demande
l’ouverture d’une information judiciaire s’il s’agit d’un délit complexe), en
matière contraventionnelle elle ne joue que de façon exceptionnelle.
L’action publique, c'est l’action pour l’application des peines. Elle ne peut être
engagée que dans les délais prescrits par la loi. En dehors de ces délais une
infraction ne peut plus faire l’objet de poursuite. On dit que l’action publique est
prescrite. Le délai de prescription de l’action publique est de 10 ans pour les
crimes, 3 ans pour les délits et un an pour les contraventions.
-La compétence
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Les crimes relèvent de la compétence des chambres criminelle des tribunaux
de grandes instances qui ont remplacées les Cours d’Assises, les délits sont
jugés par le tribunal de grande instance qui a remplacé le tribunal régional et
qui prend la dénomination de tribunal correctionnel, les contraventions sont
jugées par le tribunal d’instance qui a remplacé le tribunal départemental et
qui prend la dénomination de tribunal de police ou de simple police. Il faut
retenir que le tribunal d’instance est également compétent pour juger certains
délits appelés petits délits et qui sont au nombre de 45 (Loi 85-25 du 27 février
1985).
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L’infraction instantanée se consomme en un trait de temps. Le vol par
exemple se consomme par l’acte de soustraction frauduleuse de la chose
d’autrui.
-L’infraction simple est constituée par une seule opération matérielle Pour le
vol par exemple l’acte matériel incriminé est la soustraction de la chose
d’autrui.
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Chapitre II : Les éléments constitutifs de l’infraction
Nous allons voir d’une part le principe de la légalité et d’autre part les
corolaires qui sont attachés au principe de la légalité.
Ce principe ne s’applique cependant que si la loi est plus sévères Mais si la loi
pénale nouvelle est plus douce que l’ancienne, elle rétroagit. Il faut cependant
noter que le délinquant ne peut plus bénéficier de la loi nouvelle plus douce s’il
a été condamné définitivement sous l’empire de la loi ancienne. Une loi pénale
plus douce est une loi favorable au délinquant, par exemple elle peut diminuer
une peine ou même la supprimer, elle peut aussi accorder des circonstances
atténuantes ou supprimer des circonstances aggravantes.
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Interpréter une loi c’est chercher son sens en vue d’en faire l’exacte application
aux faits portés à l’attention du juge.
Par exemple celui qui se fait servir un repas dans un restaurant ne peut être
poursuivi pour vol s’il ne paie. Le vol suppose une soustraction frauduleuse
c'est-à-dire un enlèvement or cette condition n’est pas remplie en l’espèce. Cet
individu ne peut être poursuivi que pour filouterie d’aliments.
L’élément légal de l’infraction disparait avec les faits justificatifs que la légitime
défense, l’état de nécessité et l’ordre de la loi et le commandement de l’autorité
légitime
En droit pénal l’infraction n’existe que si elle se révèle à l’extérieur par un fait
matériel objectivement constatable. Ce fait, on l’appelle élément matériel. Par
exemple, la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui, le coup donné à une
personne, le fait de ne pas convoquer le commissaire aux comptes aux
assemblées.
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A/ Le commencement d’exécution
Le désistement est par contre involontaire lorsque l’action a avortée par qu’il y
eu l’intervention d’un tiers, de la police ou parce l’auteur s’est heurté à la
résistance de la victime. Cette forme de désistement ne justifie pas son auteur. Il
faut retenir qu’on ne peut plus parler de désistement lorsque l’infraction est déjà
consommée. Par exemple dans le délit d’abus de confiance, c’est le
détournement qui consomme l’infraction. Le délit est toujours établi même si le
caissier restitue les fonds qu’il a détournés. Le comportement de ce caissier qui
se situe après l’infraction est un repentir actif ou remord tardif. L’infraction
existe mais le juge pourra lui accorder des circonstances atténuantes.
A/ L’infraction manquée
B/ L’infraction impossible
- La contrainte : c’est une force qui pèse sur la personne et qui abolit sa
volonté.
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Par exemple le caissier qui obligé de remettre la caisse de l’entreprise à des
bandits qui l’ont menacé en mettant sur sa tempe un revolver échappe à la
répression parce que conformément à l’article 50 du code pénal, sa volonté a été
abolie.
« Etre contraint par une force à laquelle on n’a pas pu résister » article 50.
Par exemple il y erreur de fait lorsqu’un individu confond son véhicule avec
celui d’un tiers.
Il faut relever que quel que soit l’infraction, l’erreur de droit ne peut faire échec
à la répression. Cette solution est dictée par la règle « nul n’est censé ignorer la
loi »
Appelé aussi délinquance d’astuce, l’escroquerie est le fait pour l’agent pénal de
se faire remettre la chose convoitée en usant de manœuvre et de subterfuge.
C’est l’article 379 du code pénal qui réglemente l’escroquerie. Cet article
dispose : « quiconque, soit en faisant usage de faux noms ou fausses qualités
soit en employant des manœuvres frauduleuses quelconques, se fera faire
mettre ou délivrer ou aura tenté de se faire remettre ou délivrer des fonds,
des meubles ou des obligations, dispositions, billets, promesses, quittances
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ou décharges, et aura par un de ces moyens escroqué ou tenté d’escroquer
la totalité ou partie de la fortune d’autrui, sera puni d’une peine
d’emprisonnement d’un (1) an à cinq (5) ans et d’une amende allant de 100
000FCFA à 1 000 000FCFA ».
A travers ce texte on entrevoit les éléments constitutifs de l’escroquerie que l’on
peut retrouver en élément matériel et en élément immoral.
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Il peut s’agir soit de l’intervention d’un tiers (complice de l’auteur qui vient
corroborer les dires de l’escroc) soit de véritables machinations, c’est-à-dire
des manœuvres de nature à imprimer à des allégations mensongères, l’apparence
de la sincérité et à commander la confiance de la victime. Les manœuvres ont
nécessairement pour but la tromperie. On peut par exemple citer le fait pour un
directeur d’une société d’obtenir un prêt en présentant à une banque des bilans
établis à partir d’une comptabilité falsifiée qui fait ressortir une situation
prospère alors qu’en réalité si ces bilans avaient été sincères, ils auraient été
déficitaires.
Les manœuvres frauduleuses peuvent aussi s’analyser à la production d’un
écrit. Est considérée comme une manœuvre frauduleuse dès lors qu’elle donne
un crédit aux allégations mensongères de l’escroc, peu importe que l’écrit émane
de lui ou d’un tiers. C’est le cas de l’employé qui produit des factures de
complaisance pour se faire rembourser des frais de mission qui n’existent pas.
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qui a guidé ce comportement. C’est ainsi qu’a été déclaré coupable le créancier
qui a utilisé des manœuvres frauduleuses pour se faire rembourser les sommes
qui lui sont dues.
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source de plus grand nombre d’abus de confiance. Il en est ainsi parce que par
essence le mandat est le type de contrat basé sur la confiance.
-Le gage c’est le fait de donner en garantie un bien meuble corporel.
-Le prêt à usage est le contrat par lequel une personne livre à une autre une
chose pour s’en servir à charge pour cette dernière de la rendre âpres s’en être
servi.
-le travail salarié ou non salarié, par travail salarié il faut comprendre tout
contrat par lequel l’une des parties s’engage à faire quelque chose pour l’autre
moyennant un prix convenu entre elle. C’est généralement le cas des ouvriers et
des artisans. Ainsi il y a abus de confiance lorsqu’un artisan détourne la matière
remise pour la façonner ou une chose remise pour réparation.
Tous ces contrats énumères ont un dénominateur commun qui est la confiance et
dans ce seul cadre que doit se situé le juge pour accueillir une poursuite pour
abus de confiance. De ce fait il est obligé de chercher à savoir si le contrat en
cause entre bien dans les prévisions de la loi.
Pour être prise en compte la remise suppose une acceptation de la part de l’agent
et surtout une finalité spécifique.
Le droit sénégalais préfère, pour faire simple, le terme de : « non exécution des
engagements », même si on sait que les caractères de cet engagement peuvent
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être les mêmes que les caractères du détournement et de dissipation.
L’expression « non exécution des engagements » retrouve deux hypothèses :
Dans cette hypothèse la chose remise reçoit une destination différente de celle
qui avait été initialement prévue.
Cette intention coupable est nécessaire. L’agent pénal ne commet le délit d’abus
de confiance que s’il a eu conscience de la précarité de la détention. L’intention
c’est donc la connaissance de la part de l’auteur du délit, qu’il détient la chose à
titre précaire et qu’il n’a pas le droit d’en disposer. En d’autre terme l’agent
pénal ne doit ignorer le caractère illicite de son acte.
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Le recel de chose fait suite à la commission par une personne des infractions de
vol ou d’abus de confiance. C’est le fait de détenir ou de disposer de choses
abstenues à l’aide d’une infraction soit en connaissance de cause soit en
ayant des raisons de soupçonner l’origine délictuelle. Il y a donc recel que s’il
y a eu préalablement commission d’un délit soldé par l’appréhension illégitime
d’une chose ; viennent s’ajouter à cela les éléments constitutifs de l’infraction.
Selon l’article 430 du code pénal : « Ceux qui, sciemment auront recelés, en tout
ou partie, des choses enlevées, détournées ou obtenues à l’aide d’un crime ou
délit,… ».Il s’agit d’une part de l’acte matériel de recel et d’autre part de
l’intention coupable.
Para I : L’acte matériel de recel
Il est composé de deux éléments :
-D’une part la réception de la chose : le texte ne dit pas expressément mais il
demeure néanmoins supposé. En effet pour détenir ou disposer de la chose il
faut l’avoir préalablement reçue.
-D’autre part la détention ou la disposition de cette chose.la détention suppose
que le receleur exerce directement ou par l’intermédiaire de ses employés sa
main mise sur la chose en gardant par exemple les ordinateurs volés dans son
magasin. Il n’est pas nécessaire que le receleur tire un profit personnel de la
garde de la chose. La détention peut être un acte purement altruiste ; l’infraction
n’en sera pas moins consommée.
La détention peut être selon les cas : dissimulée, cachée ou à vue. La dissipation
suppose la sortie de la chose du patrimoine de l’auteur.
Para II : L’élément moral : l’intention coupable
Il s’agit de l’intention coupable qui consiste en la connaissance par le receleur
de l’origine frauduleuse de la chose. Comme le dit l’article 430 : « ceux qui
sciemment… ».Peu importe que le receleur ne connaisse pas les circonstances
précises de commission de l’infraction. Il est même inutile d’exiger du receleur
une connaissance en acte de la nature de l’infraction d’origine.
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En pratique l’intention coupable se déduit de certaines circonstances et les plus
courantes sont : le caractère anormalement bas du prix d’acquisition, l’absence
de pièces justificatives, la revente sous une fausse identité.
Mais que décider lorsque l’individu ne connaissait pas au moment de
l’acquisition l’origine délictuelle du bien et qu’il ne s’en rendre compte par la
suite ? Pour la jurisprudence actuelle, l’intention coupable doit s’apprécier au
moment de l’acquisition ou de la réception de la chose.
Pour terminer il faut marquer que contrairement au droit sénégalais, certaines
législations africaines vont plus loin (exemple le Cameroun).Il ne faut pas
nécessairement que l’auteur ait eu connaissance de l’origine délictuelle de la
chose, il suffit qu’il ait des raisons d’en soupçonner cette origine.
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