Vous êtes sur la page 1sur 5

LA GESTION DE RISQUE Dans l’espace UOMOA

RISQUE DE CREDIT
PRINCIPE GENERAUX
L'établissement doit mettre en place un dispositif de gestion du risque permettant d'avoir une vision
globale, à l’échelle de l’organisation, de ses expositions au risque de crédit, sur la base de critères
prudents d’octroi, d’évaluation, d’administration et de suivi des crédits.

L’établissement doit aussi se doter d'un dispositif de gestion des risques adapté à sa taille, sa
structure, la nature et la complexité de ses activités ainsi qu'à son profil de risque et, le cas échéant, à
celui du groupe auquel il appartient

Les dispositions de la présente Circulaire s’appliquent :

(a) aux banques et établissements financiers à caractère bancaire définis par la loi portant
réglementation bancaire ;

(b) aux compagnies financières et établissements de crédit maisons-mères tels que définis par la
réglementation relative à la supervision sur base consolidée des établissements de crédit maisons-
mères et des compagnies financières dans l'UMOA.

DEfinition
Gestion des risques : l'ensemble des stratégies, politiques et procédures mises en place afin que tout
risque significatif et toute concentration de risques associée soient détectés, mesurés, limités,
maîtrisés et atténués, et qu’il en soit rendu compte, de façon précoce et exhaustive selon la

Risque de crédit : le risque résultant de l’incertitude quant à la capacité ou la volonté des


contreparties ou des clients de remplir leurs obligations. L'événement risqué correspond au non-
respect, par un client ou par une contrepartie, de ses obligations financières ou, d'une manière
générale, à la détérioration de la qualité du crédit de cette contrepartie ;

CIRCULAIRE N°04-2017/CB/C RELATIVE A LA GESTION DES RISQUES DANS LES ETABLISSEMENTS DE


CREDIT ET LES COMPAGNIES FINANCIERES DE L'UMOA

Dispositif de gouvernance des risques : une composante du dispositif global de gouvernance dans
laquelle s'inscrivent la stratégie et la politique de risque de l'établissement. Ce dispositif encadre les
décisions de l'organe délibérant en matière de risque, explicite et surveille le respect de l’appétence
pour le risque et des limites de risque par rapport à la stratégie de l'établissement. Il permet
également de détecter, de mesurer, de gérer et de maîtriser l'ensemble des risques auxquels
l'établissement est ou pourrait être exposé
Systèmes d'information : L'établissement doit être doté d’un dispositif de gouvernance des données
sur les risques, d’une architecture de données relatives aux risques et d’une infrastructure
informatique. L'établissement doit mettre en place un système d’information :

• offrant des capacités d’agrégation des données de risques et de notification des risques à l’échelle
de l'organisation ;

• adapté, aussi bien en situation normale qu'en période de tensions, pour mesurer et évaluer la
taille, la composition et la qualité de l’exposition au risque à l’échelle de l'établissement et pour
l’ensemble des types de risques, des produits et des contreparties ;

• assurant la disponibilité, la qualité, la fiabilité et l'intégrité des données ;

• garantissant la transmission en temps opportun, aux organes de gouvernance, de toutes


informations pertinentes et utiles à leur prise de décision.

Appréciation du risque de crédit

L'établissement doit effectuer des vérifications préalables pour bien comprendre le profil de risque et
les caractéristiques de chaque contrepartie, dès le montage d'une opération de crédit et
régulièrement par la suite, au moins une fois par an.

L’appréciation du risque de crédit doit reposer notamment sur une analyse approfondie de la
situation financière du bénéficiaire ou due diligence, en particulier sa capacité de remboursement et,
le cas échéant, sur les garanties reçues. Les dossiers relatifs aux créances en souffrance doivent être
actualisés et revus, au moins trimestriellement, de manière à apprécier la capacité de
remboursement des clients. Pour les expositions sur une banque ou une entreprise, l'appréciation du
risque de crédit doit également tenir compte, entre autres :

• de l'analyse de son environnement, des caractéristiques de son actionnariat et de ses dirigeants ;

• de l'évaluation de ses niveaux de performance opérationnelle et financière, ainsi que leurs


tendances ;

• de la fiabilité des documents comptables soumis.

Les politiques et procédures de crédit doivent notamment :

• comporter des modalités de suivi de la documentation, des avenants, des obligations


contractuelles, des sûretés et autres formes d’atténuation des risques ainsi qu’un système approprié
de notation ou de classement des crédits ;

• permettre de suivre l’endettement total des emprunteurs et les facteurs de risque qui peuvent
aboutir à des défauts de paiement ;

• prévoir des mécanismes appropriés permettant une évaluation au moins annuelle de la valeur des
sûretés réelles et des sûretés personnelles reçues par l'établissement.

L’évaluation des sûretés doit refléter la valeur nette de réalisation, compte tenu des conditions de
marché en vigueur ;

• intégrer des mécanismes clairs et rigoureux destinés à s'assurer que toutes les conditions juridiques
requises en vue de la réalisation d'une garantie sont observées et dûment documentées.
Comme moyens de pouvoir contrôler les risques nous avons : la cartographie des risques et la culture
du risque

Cartographie des risques Le dispositif de gestion des risques doit comporter une cartographie des
risques validée par l'organe délibérant, qui recense, évalue et hiérarchise l'ensemble des risques de
l'établissement. L'établissement est tenu de se doter de cet outil de pilotage aux fins d'assurer une
bonne gestion et un suivi adéquat des risques. La mise à jour de la cartographie doit être dynamique
avec une revue globale au moins une fois par an.

Culture du risque : L'établissement doit encourager le développement de la culture du risque à tous


les niveaux de son organisation à travers notamment la formation et les actions de sensibilisation.
Tout membre du personnel doit comprendre l’approche des risques de l'établissement ou du groupe.

Hors UEMOA
La banque peut accéder à différents types d’information pour appréhender la gestion du risque

A savoir De l’information hard, en externe, par le biais de l’information publique (rating, score . . .), et
de l’information soft, en interne, par le biais de la relation de clientèle

La littérature académique qui analyse les caractéristiques des informations utilisées par les banques
s’accorde à reconnaitre que la distinction entre l’information hard et soft n’est pas facile à
appréhender (Petersen, 2004). Pour éviter toute confusion, des traits de distinction ont été mis en
exergue. Ceux-ci, portent sur la forme, le mode de collecte et celui de la comparabilité de chaque
type d’informations.

L’information hard est quantifiable et, par conséquent, naturellement enregistrée sous forme de
chiffres extraits des états financiers, alors que l’information soft est souvent contenue dans un texte
exprimant des opinions, des projections économiques, des rumeurs.

En ce qui concerne le mode de collecte, l’information hard est facile à agréger, à stocker et à
transmettre dans la mesure où elle est indépendante de tout facteur d’influence qui peut s’imposer à
l’environnement dans lequel cette information a été traitée. Il s’agit à titre d’exemple du poids d’une
entreprise dans le portefeuille clients de la banque (son pouvoir de négociation). En revanche,
l’information soft reste purement personnelle vu qu’elle dépend du contexte dans lequel elle a été
collectée et interprétée. Une autre ligne de démarcation entre l’information hard et soft se trouve
dans la comparabilité des données qui en découlent. En effet, l’information hard dite « quantifiable »
est facilement comparable étant donnée le consensus qu’elle recueille sur son contenu. Ainsi, elle
peut être aisément utilisée lors d’une décision séparément de son processus de collecte.
L’information soft, pour sa part, a la qualité d’être subjective dans la mesure où sa production émane
d’un jugement personnel de l’individu qui l’a collectée.

De fait, elle ne peut être vérifiée facilement dans une utilisation ultérieure par une autre personne
(exemple : la moralité d’une entreprise ou ses perspectives économiques). L’absence d’un référentiel
normalisé la rend facilement manipulable en raison de l’importante marge d’appréciation laissée à
son interprétation. Cette dichotomie de l’information sous-tend en effet deux catégories distinctives
des prêts accordés par les banques. D’un côté, le financement transactionnel qui concorde avec une
relation quasi anonyme dite à « l’acte », dans le sens où chaque opération de financement présente
un acte indépendant de la banque à l’égard de l’emprunteur. Dans ce cadre, l’information hard revêt
une acuité particulière dans le raisonnement probabiliste de la banque en s’efforçant d’examiner de
manière objective la solvabilité des clients.

De l’autre, le financement relationnel qui s’inscrit dans une relation durable qualifiée à «
L’engagement » où le jugement du banquier consiste à considérer chaque emprunteur comme un cas
unique. Dans cette seconde configuration, les échanges entretenus dans le temps permettent à la
banque de constituer une connaissance approfondie de l’emprunteur et d’acquérir, par conséquent,
des informations spécifiques non disponibles chez les autres banques concurrentes (Sharpe, 1990).
Ainsi, l’information soft est produite par la banque en vertu de ses interactions avec la clientèle et
garantie par la continuité de la relation bancaire.

Agarwal et Hauswald (2008) affirment que l’acquisition d’informations qualitatives qui demeurent
confidentielles représente l’un des axes stratégiques qu’attendent les banques d’une relation durable
sur le marché de crédit.

De même, Hertzberg et al. (2010), soutiennent que l’intérêt majeur d’une relation de long terme
réside dans sa capacité à procurer à la banque des informations privées lui permettant de surmonter
les carences informationnelles. La banque peut, ainsi, disposer d’une expertise qui assure une
évaluation fiable de ses emprunteurs. Ces confirmations s’accordent avec les travaux antérieurs de
Petersen et Rajan, (1994) et Boot (2000) mettant en évidence les avantages d’une relation bancaire
durable notamment, en matière d’efficacité du contrôle exercé sur le comportement de l’emprunteur
et de la capacité supérieure des banques à produire de l’information soft

BIBLIOGRAPHIE :

www. bcao .int

(Commission bancaire relative à la circulaire 4(dans l’espace UEMOA)

⁃ CIRCULAIRE N°04-2017/CB/C RELATIVE A LA GESTION DES RISQUES DANS LES ETABLISSEMENTS DE


CREDIT ET LES COMPAGNIES FINANCIERES DE L'UMOA

⁃Petersen, M. (2004) : “Information : Hard and Soft,” Mimeo, Kellogg School of Management,
Northwerstern University

⁃ Hertzberg, A., J. M. Liberti et D. Paravisini (2010), « Information and incentives inside the firme :
Evidence from loan officer rotation », The Journal of Finance, Vol. 65, N°. 3, pp. 795- 828.

⁃Agarwal, S. et R. Hauswald (2008), « The choice between arm’s-length and relationship debt:
evidence from eloans », Document de travail, N°. 2008-10. Federal Reserve Bank of Chicago

⁃Petersen, M. (2004), « Information : Hard and Soft », Mimo, Kellogg School of Management,
Northwestern University

⁃Boot, W. A. (2000), « Relationship banking : what do we know ? », Journal of Financial


Intermediation, Vol. 9, N°. 1, pp. 7-25.

Vous aimerez peut-être aussi