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II-2 Évaluation des risques.

Il s’agit, à cette étape, de quantifier le risque en chiffrant ses conséquences sur l’entreprise. Ces
conséquences peuvent s’exprimer en termes des pertes probables ou en termes de coût (dépenses)
nécessaire à la couverture du risque en question. L’évaluation du risque va aussi consister à déterminer
son ampleur sur l’activité de la banque, sa durée dans le temps, sa fréquence, etc. La prise en compte de
tous ces aspects d’évaluation du risque va cependant varier en fonction du risque. C’est la raison pour
laquelle il existe une diversité de méthodes d’évaluation des risques bancaire. Dans le cas du risque de
crédit par exemple, l’une des approches d’évaluation des pertes est celles de pertes attendues et
inattendues. Elle est exposée dans l’encadré ci-dessous. Mais, les pertes dues au risque de crédit peuvent
aussi être évaluées par le rapport entre les créances irrécouvrables et l’encours des créances en portefeuille.
S’agissant du coût lié au risque de crédit, il peut s’exprimer en termes de provisions à constituer, d’exigence
de fonds propres, des dépenses relatives aux formalités de garantie, etc.
Pour ce qui est du risque de liquidité, il peut être mesuré grâce aux échéanciers des emplois (actif)
et des ressources ou passif (à partir duquel les écarts de durée vont être déterminés). Les coefficients ou
ratios de liquidité, qu’ils soient internes ou réglementaires, peuvent aussi être utilisés pour évaluer le
niveau d’exposition à ce risque. Dans une approche prospective, on peut se servir d’un plan de trésorerie
prévisionnel.
Pour les risques de marché, notamment les risques de taux et de change, l’évaluation consiste à
calculer la position de taux (Écart entre actif et passif pour taux fixe, d’une part et taux variable d’autre
part) et la position de change (Différence entre avoirs ou créances et engagements ou dettes en devises).
Le risque de taux peut aussi être évalué par la VAN (Valeurs Actuelles Nettes), notamment l’écart entre
VAN des Actifs et celle du passif de la banque. S’agissant des pertes y relatives, elles sont fonctions de
l’écart de variation des taux d’intérêt ou du cours de change. La Valeur en Risque (Var) est aussi un outil
d’évaluation des risque de marché. Plus connue sous le nom anglais Value-at-Risk, c’est une mesure de la
perte potentielle qui peut survenir à la suite de mouvements adverses des prix de marché. Elle permet de
répondre à la question suivante : Combien l’établissement de crédit peut-il perdre avec une probabilité
α pour un horizon de temps T fixé ?
Le coût de ces risques est principalement dû aux dépenses nécessaires à leur couverture.
II-3 Analyse des risques ou qualification des risques.
Il y est principalement question d’identifier la nature du risque. Celui-ci peut être spécifique ou
systématique. Il peut aussi être contenu ou systémique, mineur ou catastrophique.
II-4 Mise en place des mesures.
Les mesures de gestion des risques en milieu bancaire sont aussi diverses que ces risques. En effet, les
spécificités de chaque risque nécessitent, pour sa maitrise, l’usage des méthodes de gestion adaptées.
Celles-ci partent des approches les plus basiques appliquées notamment aux risques de crédit (Garantie,
assurance, constitution et analyse des dossiers des prêts, etc.) et opérationnels (Dispositif de contrôle
interne, mesures de sécurité au lieu de travail, pare-feu informatique, etc.), aux procédés plus ou moins
sophistiqués disponibles sur les marchés des instruments dérivés (Options, contrats à terme, swaps, etc.)
appliqués surtout aux risques de taux et de change, en passant par des mesures qu’impose la
réglementation bancaire (normes prudentielles de gestion).

Questions de recherche 4 :
1/ Comment désigne-t-on le rapport entre les créances irrécouvrables et l’encours des créances d’une
banque ? Quel enseignement peut-on en tirer ?
2/ Quelle est l’utilité des provisions pour créances ?
3/ Que faut-il comprendre, selon la terminologie de la COBAC, par « Provisions à caractère général » d’une
part, et « provisions spécifiques » d’autre part ?
4/ Quel est, selon la réglementation appliquée aux établissements de crédit, le mode ou la règle de
provisionnement des créances en souffrance ? Justifiez cette façon de faire.
5/ Il est dit que, évaluer le risque d’une opération revient, entre autre, à estimer les pertes qui pourraient
en résulter, ainsi que les dépenses nécessaires pour le couvrir. Au regard des risques qui pèsent sur une
opération de crédit réalisée par la banque, quelles peuvent en être ses pertes ? Quelles sont les dépenses
qu’elle pourrait avoir à réaliser pour couvrir les risques de ce crédit ?
6/ Reprenez les deux volets de la question ci-dessus pour chacune des opérations suivantes réalisées par
une banque: Une opération de change ; Un placement financier en obligations privées ; Un placement
financier en obligations d’État ; Un refinancement sur le marché monétaire.
7/ Comment l’exposition au risque de liquidité peut être évaluée à partir du tableau d’échéancier des actifs
et du passif d’une banque ?
8/ Expliquez la logique ou le fonctionnement de chacune des mesures de gestion de risques évoquées au
paragraphe II-4.

Exercice : Les données suivantes sont extraites du bilan d’une banque : Crédits 1 an 2,5 % (40 %) ; Crédits
5 ans 4,10 % (30 %) ; Titres privés 10 ans 4,20 % (30 %). Dépôts à vue à 0 % (30 %) ; Emprunts interbancaires
à 1 mois 3,3 % (25 %); Certificats de Dépôt 3 mois à 3,35 % (45 %). Entre parenthèses sont les parts des
différents postes du bilan.
A1/ Présentez la structure simplifiée de ce bilan.
A2/ Procédez à l’identification des risques auxquels cette banque est exposée au regard de la structure de
son bilan.

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