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Université Abdelmalek Essaâdi

L’École Nationale de Commerce et


de Gestion de Tanger

La gestion d’actif-passif

Travail réalisé par : Afaf EL Karout


Encadré par : Pr H.BOUJETTOU
Filière : Master Finance et Gouvernance des Organisations
Année universitaire : 2020/2021
Plan :
Introduction générale
Chapitre 1 : Concepts fondamentaux de la gestion d’actif-
passif
- Définition :
- Historique de la gestion actif-passif
- Les missions de la gestion d’actif-passif 
- La démarche de la gestion d’actif-passif
- Identification des risques financiers 
- Les limites de la gestion d’actif-passif 
Chapitre 2 : Cas pratique
- Méthode des Impasses :
- méthode des flux
- méthode des stocks

- Méthode des nombres ou l’indice de transformation

Conclusion
Introduction :
La gestion Actif-Passif ou ALM (Asset Liability Management) a acquis une
véritable dimension stratégique au sein des établissements financiers.

Métier assez récent (une trentaine d'année) et une pratique développée par les
institutions financière anglo-saxonnes à partir des années 1970 à la croisée des
chemins de la gestion des risques et des pilotages stratégiques, son importance
est devenue grandissante avec l'accroissement de la volatilité des marchés,
l'apparition des produits dérivés et la complexité de plus en plus forte des bilans
bancaires.

Elle consiste à analyser la situation du bilan et son évolution probable sur un


horizon de planification, en fonction de variables vis-à-vis desquelles elle
précise des anticipations (taux d’intérêt, développement commercial, indicateurs
macro-économiques et autres variables de marché).

L'ALM bénéficie aujourd'hui d'une certaine maturité : les techniques se sont


standardisées, ce qui a permis à un certain nombre d'éditeurs de progiciel de
proposer des outils pour assister les gestionnaires.

Elle a pour objectif d’estimer et piloter l’équilibre entre les ressources et les
emploies au regard des risques pris par l’établissement sous contrainte d’un
niveau de rentabilité et d’un cadre réglementaire précis et variable selon les
pays, elle a pour cela besoin de comprendre les comportements de la clientèle,
afin de les modéliser et d’évaluer les impacts a travers des simulations qui lui
permettent alors de décider et de mettre en place des opérations de couverture
contre les risques identifiés.

Au Maroc, la méthode de la gestion actif-passif est une discipline récente pour la


pluparts des établissements bancaires. En effet, certains grands établissements
s’y sont investis sérieusement, on peut citer à titre d’exemples : le groupe
banque populaire qui a élaboré un projet pour adopter cette méthode durant
l’exercice 1999 avant d’aboutir en janvier 2000 à sa mise en place effective,
aussi la BMCE Bank a mis en œuvre en 2002, un service de gestion actif-passif
pour maîtriser ces risques financiers.
Chapitre 1 : Concepts fondamentaux de la gestion d’actif-
passif

Définition :
L’ALM ou encore gestion actif-passif a été abordé par de nombreux auteurs.
Selon ces auteurs, l’ALM peut être analysé sous diverses formes ;

BESSIS (1995), fait ressortir la différence entre la gestion actif-passif et la


gestion des risques. En effet, la première consiste à définir les grands équilibres
du bilan en fonction des contraintes prudentielles, des limites globales des
risques et des objectifs de performance il s’agit donc d’une gestion globale.

Pour DUBERNET (1997), « La gestion actif-passif a pour fonction de gérer les


risques financiers : les risques de taux, de liquidité, de change et de contrepartie
sur la sphère financière. Elle participe aussi à la gestion des fonds propres de
l’établissement en contribuant à définir les objectifs de niveau et de rentabilité
de ceux-ci c’est donc la gestion de l’équilibre global du bilan ».

De même VINTZEL (2008), souligne que « L’ALM est une méthode globale et
coordonnée permettant à une entreprise, et notamment à une banque, de gérer la
composition et l'adéquation de l'ensemble de ses actifs et passifs et de son hors
bilan ».

Nous partageons l’idée de DAMEL (2003), selon laquelle : « l’ALM vise tout
d’abord, à optimiser les risques en procédant à des opérations de couverture de
risques structurels et de risque de négoce lorsque l’activité de la banque le
permet, et cherche à optimiser les risques ainsi que les performances à travers
les choix de stratégie d’intervention pour stabiliser la marge d’intérêt ».

D’une manière générale, nous pouvons retenir que l’ALM vise particulièrement
une meilleure maîtrise des risques financiers (taux, change et liquidité) de façon
interne à travers les politiques mis en place par l’établissement financier.
Le schéma ci-dessous représente un exemple d’une organisation de la gestion
d’actif-passif dans un établissement financier :

Historique de la gestion actif passif :


La gestion actif-passif est née dans la deuxième partie du siècle dernier au sein
des cellules de gestion de trésorerie des banques afin d’identifier et de combler
les gaps de trésorerie ces derniers se traduisent par des risques de liquidité et des
risques de taux systémiques.

Elle a été développée par des chercheurs en finance qui se sont appuyés sur des
mathématiques appliquées pour optimiser la gestion de ces écarts de trésorerie
dans le but de préserver le surplus représentant la richesse de l’actionnaire.
L’origine de l’apparition de la GAP se traduit par des raisons anciennes, en effet
les années 70 ont été caractérisées par :

 L’accroissement de la volatilité des taux d’intérêt et de change ;


 La croissance des volumes des crédits ;
 La déréglementation et l’ouverture des marchés ;
 L’apparition de nouveaux produits financiers.
Mais, la mise en application de la GAP n’est commencée que dans les années 80
aux Etats-Unis

Objectif de la fonction ALM :


La gestion actif passif devra dans un premier temps contribuer, pour les
éléments qui la concernent, à la définition des objectifs généraux de gestion que
l’établissement à choisi de s’appliquer. Elle le fera en liaison avec d’autres
services, comme le contrôle de gestion, la stratégie… Elle tiendra compte dans
cette démarche des exigences des actionnaires et des créanciers. Ces objectifs
généraux peuvent concerner les points suivants :

 La rentabilité et le niveau des fonds propres.

 La croissance du bilan ou des parts de marché.

 Le lissage des volumes d’activité et des résultats.

Dans un deuxième temps, le service de gestion actif-passif devra définir les


objectifs et les principes de gestion qui concernent directement son domaine
d’intervention de gestion des risques financiers :

 Les principes de gestion et les limites de risque de contrepartie sur la sphère


financière

 Les principes de gestion et les limites de risques financiers (taux, liquidité,


change).

 Les mécanismes de taux de cessions internes et d’allocation des fonds propres.

L’ensemble de ces éléments constituent les contraintes internes de gestion de


l’établissement. Les établissements les plus rigoureux ont consigné ces règles de
gestion dans un document de référence, dont les grandes lignes sont explicites
dans le rapport annuel et dans les différents documents. Ces contraintes sont
déterminées par rapport à la position de l’établissement (exigence de
l’actionnariat, positionnement concurrentiel, dépendance vis-àvis du marché
pour le refinancement…).

Elles doivent en outre prendre en compte les contraintes réglementaires. Selon


sa position, l’établissement choisira de s’en tenir au strict respect du minimum
réglementaire (établissement disposant de ressource clientèle), ou d’aller au-delà
(établissement dépendant des marchés).

De ces deux éléments (contraintes internes et contraintes réglementaires


externes) va découler la politique de gestion financière de l’établissement qui
dépendra de son aversion au risque : politique de gestion des risques de taux, de
change et de liquidité. Une fois les contraintes déterminées, formalisées sous la
forme d’un corps de règles, diffusé au sein de l’entreprise et auprès des autorités
de tutelle, la gestion actif-passif veillera, dans leur mise en œuvre opérationnelle
quotidienne, à les respecter, et à les faire appliquer lorsqu’il existe plusieurs
centres de décisions impliqués dans le processus.

Les missions de la gestion d’actif-passif :


La gestion actif-passif consiste à optimiser le couple risque/ rentabilité, plus
précisément :

 La fonction d’utilité de chaque banque reflète ses préférences en matière


de couple rendement / risque ;
 Les combinaisons d’actifs et de passifs que détient chaque établissement
bancaire génèrent un certain niveau de rendement et de risque.
 Parmi ces combinaisons, la banque choisit celle qui correspond à ses
préférences (aversion au risque, neutralité vis-à-vis du risque, préférence
pour le risque.
 La gestion actif-passif représente l’outil qui permet d’atteindre une
structure de bilan conforme aux exigences de la banque en la matière.

En pratique, il s’agit d’un ensemble de méthodes de prévision, d’outils d’analyse


des risques et de techniques de gestion orientées vers la maîtrise des risques
financiers. Par conséquent, la notion de gestion actif-passif comporte :

 Un processus d’évaluation permanant des risques financiers.


 Un processus de décision permettant de faire face à ces risques.
La démarche de la gestion d’actif-passif :

Une démarche globale  :


Puisque les décisions destinées à atteindre la structure optimale concernent le
bilan et le hors-bilan, la GAP suit une démarche globale. Elle ne doit pas être
confondue avec la gestion de trésorerie qui gère pour compte propre ou pour
compte de tiers des positions de liquidité, taux ou change, mais doit être une
structure autonome des relations étroites avec les différentes structures de la
banque.

Une démarche prévisionnelle  :


La gestion d’actif-passif s’inscrit dans une démarche prévisionnelle qui peut être
figurée ainsi :

 Etape 1 : L’identification et la mesure des risques


La mesure de l’exposition de la banque aux différents risques s’effectue à partir
des expositions de liquidité, de taux et de change. Cette mesure s’applique à un
horizon temporel qui couvre au minimum trois mois et qui peut atteindre jusqu'à
un an.
 Etape 2 : Les prévisions de taux d’intérêt et de change
Plusieurs hypothèses surviennent sur les évolutions futures des taux d’intérêt et
de change. Elles prennent en compte les opinions les plus répandues des
conjoncturistes et économistes de la banque. Elles peuvent reposer sur des
hypothèses d’évolution très défavorables dans le but de tester la fragilité de la
banque (stress testing).
 Etape3 : Les simulations
Les positions et les prix étant déterminés, la marge d’intérêt prévisionnelle est
calculée selon les différentes hypothèses envisagées. Dans le cas du scénario
opposé, le montant estimé des pertes est comparé aux fonds propres de la
banque. Ainsi, l’organe délibérant peut juger si le montant des risques assumés
est acceptable compte tenu des préférences manifestées par les actionnaires.
 Etape 4 : Les décisions
Il s’agit de choisir parmi les différentes simulations la plus réaliste mais aussi
celle qui engendrera une rentabilité maximale pour un niveau de risque donné.
Ce, au regard des options stratégiques de la banque pour que les décisions
puissent être suivies d’effets. La gestion actif-passif est un outil d’orientation
des décisions. Elle permet d’optimiser la rentabilité des fonds propres sans
mettre l’existence de la banque ou l’équilibre général des systèmes financiers en
danger.
Cependant la GAP intègre certains outils de management, notamment le taux de
cession interne et l’allocation des fonds propres.

Identification des risques financiers :


1- Risque de taux d’intérêt :

Le risque de taux est plus complexe que celui de liquidité pour la simple raison
que le taux d’intérêt évolue de façon remarquable que le coût de la liquidité.
Ainsi, nous pouvons le définir comme étant le risque qui représente pour
l’établissement de crédit l’éventualité de voir sa rentabilité affectée par les
fluctuations des taux d’intérêts.

Ce risque se matérialise, par exemple, si la banque refinance à court terme un


prêt à long terme à taux fixe, et fait face par la suite à une hausse brutale des
taux d’intérêt. Dans ce sens, l’incidence d’une hausse des taux sur les résultats
courants sera d’autant plus grande, si le terme des actifs à taux fixe est éloigné et
que la proportion d’actifs à taux fixe est importante dans le bilan de
l’établissement.
2- Risque de change :

Le risque de change est plus complexe que les deux autres risques cités ci-
dessus, dans la mesure où les opérations de change font intervenir plusieurs
monnaies alors que les autres sont libellés en une devise donnée. Ce risque
provient de la détention d’actifs et de passifs libellés en devises dont les cours
sont fluctuants, ce qui engendre des gains ou des pertes pour les établissements
principalement ceux dont les activités sont internationales. Le risque de change
peut-être :

-Un risque de change de transaction : il s’agit de la situation où l’établissement


voit la rentabilité de ses opérations libellées en devises se modifier suite aux
évolutions du taux de change et principalement lorsque ces opérations sont sans
couverture par des contrats de garantie de taux de change à terme.

Nous pouvons citer un autre exemple où l’établissement de crédit est exposé au


risque de change qui correspond au niveau es comptes de la maison mère quand
il existe à l’actif de son bilan des titres de filiales ou de participation libellés en
devises étrangères.

-Un risque de change de traduction : il s’agit de ramener dans les comptes de


l’établissement de crédit des résultats depuis la devise d’origine vers la devise
d’expression de ceux-ci. Exemple « conversion en Euro des résultats généré en
Dollars ».

3- Risque de défaut ou risque de crédit  :

Correspond au risque qu’un client ou qu’une contrepartie devient insolvable


(dépôt de bilan, redressement judicaire). Ce risque de solvabilité est à l’origine
de l’exigence d’un certain niveau de fonds propres minimum défini par le ratio
de solvabilité ce risque comprend également le risque de base, ou de spread.

4- Risque de liquidité :

Le risque de liquidité est inhérent à l’activité bancaire dans la mesure où il est


issu du rôle de transformation. En effet, il s’agit du fait d’évaluer les décalages
important entre les entrées et sorties de fonds.
Dans ce sens, le risque de liquidité représente pour une banque l’éventualité de
ne pas pouvoir faire face à ses engagements résultant d’un manque de liquidité,
il dépend de la situation propre de l’établissement de crédit d’une part, et
d’autres facteurs exogènes d’autre part.

Concernant les facteurs liés à la situation propre il s’agit soit :

-D’un retrait massif des dépôts.

- D’une crise de confiance du marché à l’égard de l’établissement concerné dû à


une dégradation de la rentabilité de ce dernier (exemple : mauvaise gestion,
concurrence intense sur le marché et perte de compétitivité).

Cependant il existe plusieurs méthodes pour mesurer le risque de liquidité telle


que la méthode des impasses, le profil d’échéance, la méthode des nombres et le
surplus de base notons que la méthode des impasses est généralement retenue
par les autorités de tutelle.
a- Méthode des impasses  :

De COUSSERGUES souligne que, le profil d’échéances est un tableau qui


classe les actifs et les passifs selon leurs durées restantes à courir et faire
ressortir les impasses : différence entre passifs et actifs selon la méthodologie
suivante :
- les classes d’échéances sont plus fines pour les maturités proches, car c’est le
risque de liquidité immédiate qui est mesuré
- les actifs et passifs sans stipulation de terme comme les dépôts à vue, les fonds
propres ou les immobilisations corporelles font l’objet d’un traitement adapté.
C’est pourquoi, la commission bancaire propose dans l’un de ses modes de
traitement des dépôts à vue l’échéancier suivant : 20% à moins d’un mois, 20%
d’un mois à trois mois, 10% de trois à six mois, 10% de six mois à un an et 40%
de un à cinq ans.
- les actifs et passifs à échéance juridique différent de leur échéance pratique
sont difficiles à positionner : certains comme les découverts ont une maturité
courte mais étant régulièrement renouvelés ils engagent les banques autant que
des crédits à maturité plus longue ; d’autres crédits comportent des clauses de
remboursement anticipé ; de même, la commission répartit ainsi les comptes
ordinaires débiteurs de la clientèle : 10% seront remboursés entre un mois et
trois mois, 15% entre trois et six mois 20% entre six mois et un an et 55% entre
un an et cinq ans.
- les engagements de hors bilan sont subordonnés à la survenance d’un
évènement futur et souvent incertain. Il est néanmoins nécessaire d’estimer les
flux découlant de ces opérations à partir d’estimations sur la base des
constations passées (historiques) ;
- le profil d’échéances doit être mis à jour régulièrement.
En générale :
 Une impasse positive représente un excédent de ressources c'est-à-dire
que la banque est en «sur-liquidée » ;
 Une impasse négative représente un déficit, une position nette illiquide.
Concernant le calcul de méthode des impasses on distingue deux méthodes :

Méthode des impasses

Méthode des flux Méthode de stock


Impasse en flux = tombées actifs - tombées passifs Impasse en stocks = encours passif - encours actif

b- La méthode des nombres ou l’indice de transformation

Cette méthode utilisée par la commission bancaire consiste à pondérer les


passifs par la durée moyenne de chaque classe puis à calculer un indice de
liquidité égale à :
Σ des Passifs Pondérées
Σdes Actifs Pondérées

Un indice supérieur à 1 signifie que la banque emprunte plus long qu’elle ne


prête, si l’indice est faible, alors la banque transforme des passifs courts en actifs
longs

c- Le surplus de base  :

Il équivaut à un instrument de mesure journalier et est égal à l’actif liquide


moins le passif exigible, tout ceci en terme journalier.

Surplus de base = Actif liquide - Passif exigible

L’actif liquide comprend tous les actifs ayant une échéance imminente ou
pouvant être transformés en cash sans générer des moins-values intolérables. On
peut citer comme exemple : les encaisses, les instruments du marché monétaire
venant à échéance dans moins d’un mois, les excédents de réserves. Le passif
exigible ou journalier comprend les dettes à très court terme, telles que : les
emprunts à 24 heures, les mises en pension, les emprunts à la Banque Centrale et
les dépôts à échéance inférieure à un mois.

Un surplus de base positif : signifie qu’une partie des actifs liquides est
financée par des ressources à long terme. La banque dispose donc d’un surplus
de liquidité.

Un surplus de base négatif : signifie que la banque finance une partie de ses
actifs à terme par des passifs courts. Le surplus de base est un instrument de
gestion de liquidité journalière.

Il est maintenu à un minimum positif selon la taille de la banque et selon son


appréhension des problèmes de liquidité. Un surplus positif va permettre à la
banque de faire face aux variations de liquidité journalière

Les limites de la gestion d’actif-passif :


Comme tout exercice prospectif ou de planification, elle présente des limites
dans la mesure où elle s'appuie sur des hypothèses qui prolongent généralement
les tendances observées.

Les erreurs commises par la gestion d’actif-passif proviennent :

 du risque de mauvaise interprétation et de simplification.

 du risque de modèle (comportements clientèles, écoulements du stock).

 de la pertinence des hypothèses de production, souvent extrapolées à partir


d'observations en régime stationnaire.

 de la précision et de l'exhaustivité du système d'information.

 de l'adéquation des moyens alloués à la fonction.

 de la compétence des équipes.


Chapitre 2 : Etude de cas
Pour la méthode des flux :

Ce tableau illustre ces définitions avec des données simples.

Période T Actifs Passifs Impasses


1 semaine 4800 4200 600
8jours<T<1 mois 6400 5000 1400
1 mois<T<3 mois 8600 5400 3200
3 mois<T<6 mois 5800 4200 1600
6mois< T <1 an 2000 2400 -400
1 an <T < 2ans 1000 3400 -2400
2 ans<T< 5ans 1400 2900 -1500
Plus de 5 ans 1500 4000 -2500
Total 31500 31500

Commentaire :

D’après le tableau on constate que :

 Les quatres premiers période les impasses sont strictement positive ce qui
implique qu’un excédent de ressources c'est-à-dire que la banque est en
«sur-liquidée »
 Les quatres derniers période les impasses sont de valeurs négatives ce
qui signifie un déficit c'est-à-dire une position nette illiquide.
Pour la méthode des stocks  :

Les impasses en stocks sont nécessairement identiques en valeur absolue aux


impasses en flux cumulées depuis l’origine. Pour calculer l’impasse, on doit
établir un profil d’échéance sous forme de tableau qui classe les actifs et passifs
selon leur durée restant à courir, tout en veillant à ce que les classes d’échéances
soient plus fines (étroites) pour les maturités proches, car c’est le risque de
liquidité immédiate qui doit être mesuré.

Période Actifs Passifs Impasses cumulées

Semaine 4800 4200 600

Moins d’un mois 11200 9200 200

Moins de 3 mois 19800 14600 5200

Moins de 6 mois 25600 18800 6800

Moins d’un an 27600 21200 6400

Moins de 2 ans 28600 24600 4000

Moins de 5 ans 30000 27500 2500

La construction d’un échéancier faisant ressortir les impasses doit tenir compte
des échéances de remboursements et non des échéances de renouvellement de
taux. Les bandes doivent être beaucoup plus étroites pour les prévisions à très
court terme.

La difficulté liée à la construction des échéanciers en soulignant : « la


construction de cet échéancier va poser des difficultés liées à la date de
remboursement de certaines créances et de dette : dépôts à vue de la clientèle,
découverts, compte d’épargne, etc. La problématique des options cachées va
s’ajouter : remboursement anticipés des crédits et dépôts à terme.

Il convient d’émettre des hypothèses clairement définies et de mettre en place


différents scénarios ».

Pour la méthode des nombres ou l’indice de transformation

Période T Passif Actif Pondération Passif Actifs


(en durée Pondérées Pondérées
an)
1 semaine 4800 4200 0,01 48 42
8jours<T<1 6400 5000 0,05 320 250
mois

1 mois<T<3 8600 5400 0,16 1376 864


mois

3 mois<T<6 5800 4200 0,37 2146 1550


mois

6mois<T<1 an 2000 2400 0,75 1500 1800


1 an <T< 2ans 1000 3400 1,5 1500 5100
2 ans<T< 1400 2900 3,5 4900 18900
5ans

Plus de 5 ans 1500 4000 7,5 11250 30000


Total 31500 31500 23040 58510

 Durée forfaitaire des échéances supérieures à 5ans : 7ans et demi


 Indice de liquidité 23040/58510= 0,39
Conclusion :
L’application d’une approche ALM en plus qu’elle permet à la banque d’avoir
une image plus claire des risques encourus celle-ci apporte de nombreuses
solutions aux préoccupations quotidiennes du gestionnaire notamment
l’optimisation de la structure du bilan et l’appréciation des conséquences des
évolutions du marché
Une gestion dynamique comme l’ALM s’est avéré par le temps indispensable
pour les banques et les établissements financiers visant une gestion financière
performante.

Plusieurs banques de renommée internationale ont témoigné de son efficacité et


de son apport en matière d’optimisation du couple risque/rentabilité

Toutefois, l’adoption d’une telle approche suppose que l’établissement doit


rester éveillé par rapport aux contraintes techniques, humaines et
environnementales qui peuvent être à l’origine d’une mauvaise application de la
méthode. Elle ne suppose également que la banque soit contrainte au respect des
limites imposées par le régulateur.

En dehors des dispositions relatives à leur mise en place les techniques ALM
doivent être considérées comme un outil supplémentaire d’aide à la prise de
décisions. Les résultats retournés ne doivent en aucun cas se substituer à
l’appréciation du gestionnaire. En définitif l’efficacité et la pertinence des
résultats du dispositif ALM et de toute autre méthode similaire dépondent de la
manière dont ils seront utilisés.
Bibliographie :

 Mondher Bellalah « La gestion actif-passif et l’immunisation d’un


portefeuille », Gestion des risques de taux d'intérêt et de change (2005)
Edition De Boeck Supérieur.

 Alaeddine FALEH (2011), Allocation stratégique d’actifs et ALM pour


les régimes de retraite, THÈSE présentée devant l’UNIVERSITÉ
CLAUDE BERNARD - LYON 1 – ISFA.

 «Gestion Actif Passif Méthodologie et application au Livret A » ; Thèse


professionnelle Master Spécialise ‘Finance’.

 Nicole Mahutin GNAMBODE “Gestion du risque de liquidité par


l’approche ALM.

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