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DOSSIER

ISABELLE MAQUE
Université de La Rochelle
CHRISTOPHE GODOWSKI
IAE université de Toulouse 1

L’intégration de la
dimension qualitative
dans l’évaluation du
risque crédit des PME

Cet article cherche à établir les conséquences des progrès en


matière d’évaluation du risque de crédit sur la relation
banque/PME. La fiabilité des approches quantitatives
sous-tend ainsi le développement du modèle relationnel.
Quatre études de cas auprès de PME mettent en évidence
des axes de progrès pour optimiser la relation banque/PME.
Le rôle des banques vis-à-vis de la méconnaissance ou de
l’incompréhension des dirigeants de PME des offres bancaires
est l’un de ces axes.

DOI:10.3166/RFG.191.109-122 © 2009 Lavoisier, Paris


110 Revue française de gestion – N° 191/2009

P
endant de longues années, la banque deuxième partie s’intéresse à la perception,
était une institution plus qu’une par les dirigeants de PME, de « l’évalua-
entreprise. Les banques dégageaient tion du risque » par les établissements de
alors d’importants profits résultant d’une crédit. Face au constat de méconnaissance
rente de situation et ne leur imposant pas ou d’incompréhension, la troisième partie
de prendre des risques importants. L’ac- dresse un état des lieux du modèle relation-
croissement de la concurrence découlant nel et le propose comme axe d’optimi-
de la libéralisation du secteur a contribué à sation en prenant appui sur les dernières
l’émergence de l’entreprise bancaire et à préconisations de la Fédération bancaire
l’accroissement des risques bancaires. Des française (FBF) ; les limites de cette opti-
techniques de gestion du risque de crédit misation sont évoquées.
ont été progressivement mises en place au
sein des établissements. Les banques ont I – LES CONDITIONS
ainsi introduit le calcul statistique pour D’EFFICACITÉ D’UNE ÉVALUATION
évaluer le risque de crédit en ayant recours QUANTITATIVE DU RISQUE
à des méthodes, comme le RAROC1, qui se DE CRÉDIT
généralisent aujourd’hui sous l’impulsion
de la mise en œuvre de la réglementation Le passage d’institution à entreprise à part
prudentielle Bâle II. S’il s’agit d’un pro- entière a contribué à l’émergence d’une
grès dans l’approche du risque de crédit nouvelle forme de gestion bancaire. Définie
pour les banques, ces méthodes restent for- comme un ensemble d’outils et de modes
tement tributaires d’une approche qualita- de management adaptés au contexte spéci-
tive de recueil d’une information fiable et fique de la banque, la gestion bancaire se
pertinente. Cette complémentarité entre fait depuis sous l’influence de trois
approche quantitative et qualitative du contraintes lourdes : risques, réglementa-
risque constitue un plaidoyer pour le déve- tion et information (Lamarque, 2003,
loppement d’une relation à l’engagement p. 63). La contrainte risques est particuliè-
entre banque et PME. Cependant, l’étude rement importante dans la mesure où elle
des relations banque/PME met en évidence est inhérente à l’activité bancaire et le car-
que cette approche du risque développée burant de son développement. Face à la
par les établissements de crédit demeure relation risques/profits, les grandes
méconnue des dirigeants de PME. Cette banques ont été contraintes de développer
méconnaissance, parfois cette incompré- des techniques de gestion du risque de cré-
hension, constitue un obstacle à l’existence dit prenant appui sur le calcul statistique.
d’une relation équilibrée entre banque et En partie sous l’impulsion du nouveau dis-
PME et des voies d’optimisation semblent positif prudentiel, ces techniques de ges-
donc exister. Après avoir présenté de façon tion du risque de crédit sont en plein déve-
simplifiée les nouvelles approches quanti- loppement au sein des établissements
tatives de mesure du risque de crédit, la attestant d’un réel progrès dans la maîtrise

1. Risk Adjusted Return on Capital.


L’évaluation du risque crédit des PME 111

du risque de crédit des PME. Cependant, justifier la représentation de la banque


ces approches quantitatives se doivent comme un portefeuille de risques
d’être complétées par des approches quali- (Lamarque, 2003, p. 65) l’obligeant à se
tatives comme le monitoring pour accroître comporter comme un gestionnaire de porte-
leur fiabilité. feuille. Au travers de sa théorie de l’inter-
médiation bancaire, R. Merton (1995) va
1. La banque : un portefeuille de risques dans ce sens en distinguant trois types d’in-
à évaluer termédiation :
Au travers de leur théorie de l’intermédia- – l’intermédiation de la liquidité, qui a été
tion financière, J. Gurley et E. Shaw (1960) évoquée précédemment avec la référence à
ont mis en évidence le rôle d’intermédiaire J. Gurley et E. Shaw (1960) selon laquelle
financier de la banque. Ce rôle consiste à la banque reçoit des dépôts et, en contre-
produire de la liquidité par la transforma- partie, octroie des prêts diversifiés ;
tion d’actifs financiers. Cette activité de – l’intermédiation de l’information, face à
transformation est source de risque dans la l’existence d’une asymétrie d’information
mesure où les banques financent principale- entre l’entreprise propriétaire de projets et
ment des emplois longs par des ressources à les financeurs pouvant inciter l’entrepre-
plus courte échéance. Cette prise de risque neur à dissimuler ou à minimiser les gains
s’avère être nécessaire au développement réels provenant du projet, la banque doit
des banques. D. Plihon (1998, p. 120) qua- exercer un rôle de surveillance active
lifie la relation profits/risques d’ambiva- (monitoring) selon D. Diamond (1984).
lente dans la mesure où « d’un côté, c’est en Cette action de monitoring consistant à
prenant des risques que le banquier réalise suivre régulièrement la valeur du projet
des profits, les profits des banques sont la peut dissuader l’entreprise de sous-estimer
rémunération des risques que celles-ci assu- les cash-flows ;
ment. D’un autre côté, la réalisation des – l’intermédiation du risque, selon laquelle
profits est indispensable pour permettre aux un établissement de crédit a le choix entre
banques de supporter les risques, le provi- deux comportements face à un risque : soit
sionnement de ces derniers et l’accumula- accepter de porter et gérer le risque elle-
tion des fonds propres sont financés sur les même par diversification et surveillance des
résultats dégagés par les banques ». A emprunteurs, soit le transférer c’est-à-dire
contrario, une prise de risque non maîtrisée le recéder à un tiers (de Servigny et
augmente comptablement le coût du risque, Zelenko, 2003, p. 34).
pouvant se traduire par des pertes et une Le développement croissant et conjoint de
altération des fonds propres. Eu égard à la la titrisation et des dérivés de crédit, à la fin
réglementation prudentielle imposant un des années 1990, a offert de nouvelles
niveau minimum de fonds propres en fonc- opportunités de transfert des risques aux
tion des risques, la banque se trouve alors banques réduisant le rôle de certaines à un
limitée dans la production nouvelle et donc rôle commercialisation (broker) différent
dans le développement de son fonds de du rôle classique d’asset transformer résul-
commerce. L’importance de la contrainte tant d’un portage et d’une gestion du risque
risque dans la gestion bancaire contribue à (de Servigny et Zelenko, 2003). Face à un
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tel choix de gestion active du portefeuille quatre étapes pour mettre en place la
de prêts et conformément à la théorie du méthode RAROC :
portefeuille, les banques sont dans l’obliga- – « classer les actifs bancaires dans des
tion d’évaluer au préalable les risques aux- catégories de risque homogène ;
quels elles sont soumises. À l’image de ce – établir la distribution des probabilités de
qui se faisait pour le risque de marché, les pertes pour raison de défaillance, les pertes
banques ont introduit le calcul statistique attendues et la variance de telle perte ;
pour quantifier le risque de crédit. Les éta- – déterminer les fonds propres écono-
blissements bancaires ont eu recours à une miques nécessaires à couvrir les pertes inat-
modélisation visant à déterminer la distri- tendues, en combinant un niveau spécifique
bution des pertes potentielles dans le cadre de tolérance de risque ;
de l’implantation de méthodologies de – fixer le tarif de chaque catégorie d’actifs
mesure de la performance ajustée du risque de telle façon que la rentabilité dépasse le
(dont la plus connue porte le nom de minimum du taux de rendement exigé au
RAROC pour Risk Adjusted Return on capital alloué au portefeuille en question ».
Capital). Il s’agit notamment pour les
banques utilisant ces approches de définir la 2. La généralisation des approches
valeur que le risque pourrait prendre avec quantitatives de mesure du risque
un certain seuil de confiance. Comme le de crédit
révèle F. Desmicht (2004, p. 243), « c’est Ces approches quantitatives de mesure du
donc l’incertitude sur le montant du risque risque de crédit tendent aujourd’hui à se
qui est minimisée et […] non d’être sûr à généraliser à l’ensemble des établisse-
100 % que le risque est nul ou s’établit à ments avec des niveaux d’affinement plus
40 % du montant de l’opération ». Les cal- ou moins importants. Cette généralisation
culs effectués visent alors à établir soit par est en partie imputable à la mise en œuvre
des analyses historiques, soit par tirages du nouveau dispositif prudentiel Bâle II.
aléatoires, la perte moyenne ainsi que la En effet, ce cadre prudentiel laisse aux éta-
perte maximum. Le principe est alors de blissements le choix entre deux approches
couvrir la perte moyenne par une politique pour déterminer l’exigence de fonds
de provisionnement facturée au client. propres au titre du risque de crédit. La pre-
Quant à la perte exceptionnelle (différence mière approche qualifiée d’approche stan-
entre la perte maximale et la perte dard révisée consiste à prendre appui sur
moyenne), elle doit être couverte par les des notations externes fournies par des
fonds propres. Il s’agit alors de mesurer un organismes externes d’évaluation du crédit
capital économique se définissant comme le (OEEC) eux-mêmes reconnus par les
montant des fonds propres économiques organes de tutelle de chaque système ban-
que l’établissement estime nécessaire pour caire. La seconde approche nommée nota-
couvrir ses risques. Il s’agit d’une tions internes (Internal Rates Based)
démarche structurée et structurante pour la consiste pour les établissements à produire
banque comme le révèle Mikdashi (1998, eux-mêmes une notation interne à partir
p. 191) au travers de l’identification des d’informations internes et externes utili-
L’évaluation du risque crédit des PME 113

sées par leurs propres modèles validés par 3. La complémentarité d’une approche
la Commission bancaire. Seule cette der- qualitative
nière approche correspond à une approche Au-delà des problèmes de modélisation qui
quantitative du risque de crédit. Cette peuvent se poser lors de la construction et
notation interne permet, en effet, de déter- de l’implantation d’une approche quanti-
miner le niveau de fonds propres régle- tative de mesure du risque de crédit, la fia-
mentaires nécessaires pour qu’un établis- bilité de cette approche est dépendante de la
sement ne fasse pas défaut sur un type de disponibilité de données fiables et perti-
crédit à un horizon de temps fixé avec un nentes en relation avec l’estimation des
intervalle de confiance déterminé. Elle est pertes attendues et des pertes inattendues
donc comparable dans ses principes aux (Kao et Kalberg, 1994). Afin de mettre cor-
méthodologies de mesure de la perfor- rectement en œuvre des approches de type
mance ajustée du risque comme le RAROC, il convient de collecter de l’infor-
RAROC. En effet, après avoir rattaché le mation de qualité auprès des clients. Un
client à une classe de risque, la notation nombre substantiel de données doit être
interne est obtenue en évaluant des para- saisi ou mises à jour sur le profil client, ce
mètres clés représentatifs du risque de cré- qui contribue à modifier l’approche client
dit comme la probabilité de défaut (PD pour le chargé d’affaires. Il en résulte donc
pour Probability Default), la perte en cas que l’utilisation de méthodes quantitatives
de défaut (LGD pour Loss Given Default), d’évaluation du risque de crédit nécessite
l’exposition en risque (EAD pour Expo- en parallèle une activité qualitative de
sure At Default) et l’échéance effective (M surveillance (monitoring) pour capturer de
pour Maturity) des expositions de leurs l’information et alimenter le dispositif
portefeuilles. Ces paramètres quantitatifs quantitatif. En effet, la relation banque/PME
servent alors d’intrants dans des fonctions est loin d’être efficiente en termes d’infor-
de pondération réglementaires pour calcu- mations ; elle se caractérise par une impor-
ler les exigences en fonds propres. L’adop- tante asymétrie de l’information. Pour cap-
tion des notations internes et des outils du turer une part des gains générés par un
type RAROC représentent donc un réel projet d’investissement, le représentant
progrès dans la mesure où « le risque est d’une PME peut être encouragé à dissimu-
défini par le biais du capital économique ler ou minimiser les gains réels provenant
et non de la variance qui correspond à une d’un projet. Il est donc impératif pour la
vision simplifiée et erronée du risque en banque, par l’intermédiaire de son chargé
matière de crédit » (de Servigny et de clientèle, de s’astreindre à un travail de
Zelenko, 2003, p. 213). Il s’agit sans ambi- surveillance active au travers d’une
guïté d’un approfondissement de la recherche régulière d’informations auprès
démarche de notation utilisée depuis long- du client (Leland et Pyle, 1997). Cette acti-
temps par les banques et cela témoigne vité de monitoring permettra notamment
d’une volonté de maîtrise toujours plus « de mieux exprimer la dynamique des anti-
importante du risque de crédit même si les cipations relatives à chaque entreprise, fon-
méthodes demeurent encore perfectibles. dées sur des critères stratégiques, le carac-
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tère cyclique des marchés, les mutations de ses banques s’avèrent alors essentielles ou
compétitivité et l’évolution des produits » même incontournables. Cependant, pour
(de Servigny et Zelenko, 2003, p. 49). Le l’entreprise, méfiance, crainte, incompré-
chargé d’affaires contribuera ainsi à la pro- hension, risque est souvent le vocabulaire
duction d’un savoir interne à la fois objectif qui revient à l’évocation des banques et des
(données concernant la dette antérieure banquiers (Maque, 2007)… le dirigeant de
comme le volume, les conditions et le res- PME a ainsi souvent l’impression de n’être
pect des engagés, etc.) et subjectif (lié à la perçu que comme un « risque » finançable
relation de confiance) comme le souligne ou pas (Bikourane et al., 2005). Face au
M. Guille (1994). perfectionnement des outils de mesure et de
gestion du risque développés par les
banques, pour évaluer plus finement leurs
II – LA PERCEPTION DES PME
expositions aux risques, il est apparu inté-
SUR LA GESTION DU RISQUE
ressant d’appréhender la perception que la
PAR LA BANQUE
PME a de « l’évaluation du risque » par les
Les banques représentent la source majeure banques. Pour ce faire, la contribution s’ap-
de financement extérieur des PME. Les puie sur quatre études de cas (cf. encadré
relations qu’une PME entretient avec sa ou méthodologique ci-après).

MÉTHODOLOGIE

Le choix de l’étude de cas : l’étude présentée ici utilise les données de quatre études de cas.
Ce sont des données secondaires. Ces études de cas ont été menées dans le cadre d’une
recherche doctorale ayant pour objectif d’étudier le fonctionnement et l’organisation des
relations banque(s)/entreprise du point de vue de l’entreprise (PME).
Recueil et traitement des données: quatre études de cas ont été menées en parallèle auprès de
quatre PME françaises d’une même région choisies sur 5 critères principaux (tirés de la littéra-
ture et de discussions avec des banquiers): le chiffre d’affaires (supérieur à trois millions d’eu-
ros), le secteur d’activité (secteur industriel, par nature plus demandeur de financement et donc
ayant a priori une relation bancaire davantage « nourrie »), le nombre de salariés (supérieur à
vingt), la durée de la relation2 (supérieure à cinq ans) et la diversité des situations (trésorerie
tendue, situation permanente de bonne trésorerie, difficultés financières par le passé, etc.).
Les entretiens qualitatifs en profondeur ont été menés auprès de chacun des chefs d’entre-
prise et du comptable sur une période longue, environ deux ans, de façon régulière et suivie,
pour étudier le fonctionnement des entreprises avec leurs banques mais aussi pour bien com-
prendre le contexte au sens large de ces entreprises. Les entretiens ont été intégralement
enregistrés et retranscrits. L’analyse de contenu a été réalisée à partir du logiciel Nudist (N6).

2. Les entreprises ont été sélectionnées avec l’aide d’une des banques de chaque entreprise. L’objectif étant d’avoir
des relations bancaires de long terme à étudier.
L’évaluation du risque crédit des PME 115

Tableau 1 – Analyse des relations bancaires de quatre PME

Entreprise A Entreprise B Entreprise C Entreprise D

Chiffre d’affaires
(millions d’euros) 3 1,5 2,5 13

3 1 4 banques et
Nombre 3 (2 pendant très (4 pendant très appel ponctuel à
de banques longtemps) longtemps) des organismes
financiers

Activité fortement Rentabilité faible


Activité en forte Équilibre concurrentielle de l’activité et du
Contexte
croissance. financier précaire (sujet à secteur d’activité
de l’activité
Bonne rentabilité délocalisations) (fortes pressions
Rentabilité faible concurrentielles)

Entreprise créée
par le grand-père
Entreprise du dirigeant
Chiffre d’affaires en difficulté actuel et
Entreprise créée divisé par deux il (redressement transmise
par le père du y a 2 ans, après judiciaire par son père.
Faits marquants dirigeant actuel. une très forte et de la société Situation assainie
Dépôt de bilan en rapide historique, depuis 4 ans après
1983 et reprise de progression (perte conséquence de la des années
l’activité d’un gros client) liquidation d’une difficiles sur le
société reprise plan de l’équilibre
récemment) financier suite à
un mauvais
investissement

Besoin annuel.
Besoin annuel. Financement de
Nature et Financement de Besoin constant. Besoin constant. long et moyen
fréquence du long terme pour Financement de Financement de terme pour
besoin de renouvellement court-terme court-terme renouvellement et
financement de l’appareil (trésorerie) (trésorerie) amélioration de
productif l’appareil
productif

Ces quatre études de cas reposent sur une risque » telle que définie dans la première
analyse approfondie des relations bancaires partie. Il existe une méconnaissance du
de quatre PME dont un bref descriptif est risque du point de vue de l’entreprise. La
proposé dans le tableau 1. notion de risque apparaît cependant à tra-
vers la notation de la Banque de France :
1. Une méconnaissance de « l’évaluation l’entreprise est bien ou mal notée, et les
du risque » réalisée par la banque acteurs de l’entreprise en perçoivent l’im-
Les dirigeants et comptables des entreprises portance dans l’obtention facilitée ou ren-
étudiées abordent peu « l’évaluation du due plus difficile d’un accord pour les
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financements ou produits dont ils ont davantage de la vie de l’entreprise et de


besoin. Là se situe la définition du risque du l’ensemble des échanges induits que d’une
point de vue de l’entreprise : obtenir, ou réflexion raisonnée.
non, les produits dont l’entreprise a besoin. Les entreprises étudiées souhaitent donc
L’accord et davantage le non accord ou le avoir accès aux produits et services ban-
non suivi des banques lors de phases cri- caires chaque fois que nécessaire ; obtenir
tiques de la vie de ces entreprises ont ancré le financement (rapidement) des besoins de
et amplifié l’importance de ce risque sans le trésorerie ou des investissements projetés
clarifier pour les dirigeants des quatre PME ou inattendus est ainsi déterminant.
étudiées. Ce risque est d’autant plus flou Chaque entreprise cherche alors à créer et
que le comportement des banques a pu entretenir une relation de confiance et de
s’avérer contradictoire lors de ces phases partenariat avec ses banques. Les échanges
critiques. Ainsi, l’entreprise A raconte relationnels sont privilégiés.
qu’après avoir accepté de financer une C’est ainsi que la quasi-totalité des rela-
machine, une banque s’est dédite (pour des tions bancaires sont de long terme (excep-
problèmes techniques, le financement n’a tion de la dernière relation bancaire de l’en-
du être débloqué que deux ans après l’ac- treprise C), les plus récentes ont plus de
cord initial) alors qu’une autre banque de cinq ans, la plupart a plus de dix ans. La
l’entreprise a accepté. L’entreprise B longévité des relations est recherchée.
explique leur fort besoin de trésorerie et La gestion des relations bancaires fait appa-
l’importance des lignes accordées et la raître la multibancarité, la solidarité, la flexi-
situation récente où une des banques leur a bilité et l’échange extensif d’informations :
signifié la réduction de certaines lignes tan- – la multibancarité, si elle n’a pas été
dis que leur autre banque continuait de leur recherchée a priori, est justifiée a pos-
accorder les mêmes montants qu’aupara- teriori. Elle est notamment un outil de
vant. L’entreprise C raconte n’avoir cherché diversification du risque de perte d’une
activement une autre banque qu’à l’an- relation bancaire (si une banque souhaite se
nonce par sa banque historique, du jour au retirer, d’autres relations sont déjà en place)
lendemain, de sa volonté de se désengager. ou du risque de refus face à un besoin
Seul le dirigeant de l’entreprise D explique (maximisation des chances qu’une des
le soutien continu de ses banques même banques de l’entreprise donne son accord) ;
dans les moments critiques. – la solidarité s’exprime dans la multiban-
La perception du risque par l’entreprise et carité : les entreprises partagent ainsi
ses acteurs repose alors grandement sur le volontairement les flux et les financements
représentant de la banque dans l’entreprise, d’investissements entre leurs banques en
le chargé d’affaires. Celui-ci est également tenant compte des demandes de celles-ci ;
perçu comme le représentant de l’entreprise le dirigeant de l’entreprise D affirme éga-
dans la banque. Il est alors l’homme clé de lement avoir fait des financements avec
la relation bancaire et ses propos, réactions, certaines de ses banques alors qu’un taux
demandes et les interprétations qui en sont plus attractif lui était proposé (organisme
faites modèlent la relation banque/entre- financier extérieur) notamment en raison
prise. La relation banque/PME découle bien du soutien financier passé de ses banques ;
L’évaluation du risque crédit des PME 117

la recherche du taux le plus bas n’est pas TPE/PME, en renforçant la compréhension


forcément systématique ; réciproque des rôles et responsabilités de
– la flexibilité s’exprime également dans la chacun et en contribuant à la promotion de
multibancarité : les entreprises choisissent meilleures pratiques ». Le code détaille
ainsi la banque avec laquelle certaines opé- quatre séries de mesures que les banques
rations seront faites en fonction du degré de s’engagent à adopter ; le comportement
souplesse perçu chez chacune des banques. souhaité de l’entreprise y est aussi déve-
De même, les entreprises modifient parfois loppé (Maque, 2007) ; deux des séries de
leur fonctionnement pendant les périodes mesures4 illustrent parfaitement comment
de vacances des chargés d’affaires, périodes la gestion relationnelle des relations ban-
peu propices à la résolution de problèmes caires peut améliorer l’évaluation du risque
du fait de l’absence de l’interlocuteur privi- pour les deux partenaires :
légié. Les entreprises cherchent à éviter tout – « La banque informe clairement la
conflit potentiel. TPE/PME des conditions qui régissent
– les dirigeants communiquent également leurs relations. Un dialogue ouvert est
énormément avec leurs banques, quantitati- essentiel au développement d’une relation
vement et qualitativement : le dirigeant de solide, durable et équilibrée. Parallèlement,
l’entreprise D affirme ainsi que les relations la TPE/PME communique régulièrement à
bancaires sont « une affaire d’hommes », le la banque les informations nécessaires au
rôle du chargé d’affaires est essentiel ; la suivi de la vie de l’entreprise » ;
communication est régulière tout au long de – rendre les modalités d’octroi de tous les
l’année avec un moment fort au moment de types de crédits compréhensibles et transpa-
la clôture des comptes et de la présentation rentes (« transparence du processus » et
des investissements et de l’activité de l’an- « transparence des conditions ») : la TPE/
née à venir. PME doit elle aussi fournir toutes les infor-
mations pertinentes dans le cadre du dossier
III – L’IMPACT DES PRATIQUES de crédit. L’accent est également mis sur le
D’ÉVALUATION DU RISQUE ratio de solvabilité européen et les nou-
SUR LA RELATION BANQUE/PME velles normes comptables qui « ne seront
pas sans conséquences sur l’accès au crédit
L’étude, par l’entreprise, de « l’évaluation de la TPE/PME et ses conditions tari-
du risque » faite par la banque corrobore le faires » : « Le dialogue entre le chef d’en-
code des relations entre les banques et les treprise et son chargé de clientèle devra être
TPE/PME3 récemment élaboré par la Fédé- renforcé ».
ration bancaire française (FBF) dont l’ob- Plusieurs éléments sont ainsi mis en avant :
jectif est « de contribuer à la promotion de 1) La banque doit éduquer son client et faire
bonnes relations entre les banques et les preuve de transparence.

3. Le code des relations banques/TPE-PME a été édité en mai 2006 et ses règles se sont imposées aux établisse-
ments bancaires à l’automne 2006.
4. Les deux autres séries de mesures sont : 1) soutenir l’esprit d’entreprise en favorisant la création ou la reprise
d’entreprises et 2) permettre aux PME et aux TPE de bénéficier de la procédure du droit au compte.
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2) La communication régulière, à l’initia- La longévité des relations est également


tive de l’entreprise, des informations perti- pour le dirigeant un élément amenant à la
nentes pour la compréhension de la vie de confiance : « Ce n’est pas facile de démar-
l’entreprise et des dossiers en cours d’éva- rer avec une nouvelle (banque) parce que le
luation. temps que la confiance s’établisse, qu’ils
3) L’importance de l’interaction continue, commencent à nous connaître, voir les spé-
notamment par la communication, entre les cificités de notre activité où on a quand
deux partenaires, la banque et l’entreprise. même une saisonnalité non négligeable, ça
L’analyse des relations bancaires des quatre prend du temps. »
PME met en évidence que les dirigeants de Le dirigeant raconte encore au sujet d’un
PME ont bien compris la nécessité d’enga- événement climatique qui a stoppé la forte
ger une communication régulière et conti- croissance de l’entreprise : « J’ai préféré
nue avec leurs banques. A contrario, la per- prendre les devants parce qu’il me semble
ception, des dirigeants des PME étudiées, que, pour eux, c’est plus sain, enfin c’est
de leurs relations avec leurs banques, plus rassurant de savoir au jour le jour ce
montre qu’il existe une marge de progrès qui se passe, d’être prévenus plutôt que
pour les banques en matière de transparence d’être mis devant le fait accompli. De ce
et d’éducation des clients. Le modèle rela- point de vue là il me semblait intéressant et
tionnel semble donc pouvoir être optimisé. logique de les tenir au courant, d’avoir une
relation de confiance avec eux. »
1. Une communication proactive – Le dirigeant de l’entreprise C dit aussi :
et la longévité des relations « c’est important qu’ils viennent à deux
Les dirigeants des entreprises étudiées, ont pour faire le passage du relais ; la qualité de
bien compris l’importance d’une communi- la relation est très importante, la communi-
cation régulière bilatérale et de l’interaction cation est très importante avant même le
continue (éléments forts d’une gestion rela- facteur professionnel ».
tionnelle des échanges bancaires) ; leur – La comptable de l’entreprise B dit du diri-
communication est proactive comme le geant : « Monsieur B a toujours été très
démontrent les citations ci-après. transparent : on a un problème, on appelle
– Le dirigeant de l’entreprise A dit ainsi que les banques, on essaye d’anticiper et puis de
la banque doit avoir confiance dans l’entre- résoudre le problème, ils ne sont pas pris au
prise : « Mais pour moi ce qui est important dépourvu, on essaye au maximum de jouer
c’est que, eux, aient confiance dans l’entre- le partenariat. »
prise pour pouvoir être présents, sans états – Le dirigeant de l’entreprise D dit que c’est
d’âme, quand on en a besoin ». Le dirigeant évident qu’« il y a besoin » de communi-
communique pour cela aux chargés d’af- quer sur l’entreprise pour qu’« … ils nous
faires toutes les informations d’importance connaissent mieux, qu’ils continuent à nous
concernant la situation de l’entreprise. suivre correctement, qu’ils connaissent les
« Cela fait partie de la relation de confiance problèmes de l’entreprise au jour J qui ne
qu’ils peuvent, eux, avoir avec l’entreprise sont pas les mêmes que demain, pas les
s’ils se rendent compte qu’on les tient réel- mêmes qu’hier, qu’ils soient tenus infor-
lement au courant de ce qui se passe ». més, moi c’est ce qui me paraît important
L’évaluation du risque crédit des PME 119

dans la relation, qu’ils soient tenus infor- tement tributaires de la masse et de la qua-
més des bons et des mauvais moments de lité du savoir bancaire.
l’entreprise, ce qui leur permet de continuer
à l’accompagner, s’il n’y avait qu’une 2. L’éducation du client et la
réunion une fois par an pour faire le transparence pour intensifier la relation
point… » Si la volonté des banques est d’optimiser la
Le dirigeant sait aussi accentuer ou déclen- mise en œuvre du modèle relationnel, une
cher la communication lorsqu’il l’estime marge de progression existe dans ses facul-
nécessaire. tés d’éducation du client et de transparence.
Il dit ainsi être « fier entre guillemets », au L’analyse des relations bancaires des PME
moment où la société avait des difficultés, étudiées montre de trop nombreux
d’avoir changé quatre fois d’interlocuteur exemples d’incompréhension et/ou de non
dans la même année, sur les trois banques connaissance du client. Le dirigeant de
principales (trois banques à ce moment-là) l’entreprise D raconte ainsi qu’un banquier
et d’avoir conservé « les mêmes contacts » l’a appelé pour lui dire : « Comment ça se
et que ses banques aient continué de le sou- fait que vous arrêtiez, que vous fermiez
tenir de la même manière. Le dirigeant mon compte ? » et qu’il lui a répondu : « On
s’était demandé comment faire pour que ça ne travaille pas avec vous et puis vous nous
se passe bien : il a décidé d’inviter séparé- aviez refusé un financement il y a deux
ment chacun des nouveaux chargés d’af- ans » (l’entreprise D a quatre banques,
faires au restaurant pour « …connaître les quatre relations bancaires de long terme et
hommes, accélérer, échanger un bon fait appel à d’autres organismes financiers
coup ». Il dit : « Je pense que c’est une lorsque ses besoins de financement sont très
méthode qui a été payante parce que tout importants et le chant des sirènes attractif
s’est très bien passé… j’étais content de (taux compétitifs)) ; argument auquel le
moi ! » banquier a répondu : « Oui mais ce que vous
Une récente étude qualitative, de J. S. Sergent ne savez pas c’est que je finance derrière, la
et L. Veran (2008, p. 17-18) auprès de char- Banque G est un des financiers avec lequel
gés d’affaires de quatre banques françaises, on travaille. Vous savez, je partage le risque
confirme la perception des dirigeants des avec eux chaque fois mais vous ne le savez
bienfaits d’une relation d’engagement : pas » ; le dirigeant lui a finalement répondu :
« Les agents interviewés confirment le rôle « Comment voulez-vous que je le sache si
d’une relation longue comme facteur de vous ne me le dites pas ! »
création de confiance et de facilitation de Le dirigeant de l’entreprise A, au sujet du
l’accumulation d’une connaissance utilisée taux d’intérêt d’un investissement, exprime
dans la fonction de production du crédit. » son incompréhension : « Apparemment ils
Ce positionnement de la banque pour une ont fait du 2,90, il y a quelques mois » avant
communication régulière et continue se d’ajouter « Même à 3 (le taux d’intérêt du
comprend d’autant plus que la fiabilité de financement a été de 3 %)… Je me pose des
l’estimation statistique du risque, et par questions quand à l’intérêt pour eux de
voie de conséquence l’augmentation du financer à des taux pareils… ils doivent
taux de rendement net des crédits, sont for- bien gagner un peu quelque chose ! »
120 Revue française de gestion – N° 191/2009

Ces citations témoignent du fait que de – La mise en place d’un modèle relationnel
nombreux dirigeants de PME ignorent le optimisé peut dans un premier temps dété-
fonctionnement d’un établissement de cré- riorer les courbes de profits bancaires. Dans
dit et les principes régissant les conditions une perspective de court-termisme, le
tarifaires qui leur sont proposées. Les diri- modèle transactionnel s’avère être plus
geants de PME méconnaissent également rémunérateur qu’une relation à l’engage-
les contraintes réglementaires pesant sur la ment. En effet, faire preuve de pédagogie
production bancaire. Face à ces sources auprès des clients pour éviter les incompré-
d’incompréhension, des mécanismes hensions et capturer un maximum d’infor-
conduisant à une offre de prêt, les banques mations fiables et pertinentes pour alimen-
se doivent d’être plus transparentes. ter le système quantitatif de mesure du
Chaque banque doit faire l’effort d’explici- risque sont deux activités particulièrement
ter ses contraintes de fonctionnement, chronophages. Toutes choses restant égales
d’exposer clairement les processus de déci- par ailleurs, le temps commercial des char-
sion et de présenter explicitement le gés d’affaires peut s’en trouver diminué, ne
modèle d’estimation du risque pour justi- leur permettant plus d’atteindre les objec-
fier des conditions de prêt. Dans cette pers- tifs commerciaux liés à des campagnes pro-
pective, l’approche transactionnelle de la duits spécifiques. Face à ce risque, les char-
méthode RAROC peut constituer une gés d’affaires peuvent être incités à faire
source d’amélioration. En effet, l’indica- perdurer la relation à l’acte et/ou à galvau-
teur RAROC permet au chargé d’affaires der le travail de recueil de l’information. Il
de structurer plus facilement l’offre de cré- en résulterait une réduction de la qualité de
dit en identifiant logiquement et clairement l’information et une perte concomitante de
les leviers d’action pour que l’offre de cré- la précision des approches quantitatives.
dit soit compréhensible avec les contraintes Afin d’éviter cet écueil, il est impératif que
de fonctionnement de l’établissement les directions de banque parviennent à pro-
(notamment les liens entre taux, garanties mouvoir une véritable culture collective du
et risques). Avec cet acte pédagogique, la risque au sein de leurs forces de vente. Une
relation banque/PME devrait s’équilibrer solution peut être la valorisation du travail
(Brule et Blin, 1996), le dirigeant n’ayant de recherche d’informations et de monito-
plus un sentiment d’infériorité ; se sentant ring effectués auprès des clients.
sur un pied d’égalité, aura tendance à plus – Enfin, si le système d’évaluation des
se livrer pour accroître le savoir bancaire risques s’affine chaque jour davantage et
subjectif. si la transparence du système bancaire,
vis-à-vis du client, est poussée à l’extrême,
3. Des limites et réflexions à l’encontre alors la disparition d’éléments de différen-
du modèle relationnel ciation des banques peut être redoutée
Si le modèle relationnel semble devoir (toutes les banques assurent les mêmes
s’imposer pour fiabiliser le système de tâches du point de vue du client)… À l’ex-
mesure du risque de crédit, plusieurs limites ception de l’élément humain qui demeure
ou réflexions doivent cependant être évo- ainsi l’élément différenciant. La question
quées à l’encontre du modèle relationnel : devient alors : Comment former un chargé
L’évaluation du risque crédit des PME 121

d’affaires ? Quelle formation lui donner en approches quantitatives et qualitatives


termes de risque ? sont fortement complémentaires.
Sous l’influence de trois contraintes L’étude de PME est alors riche d’enseigne-
lourdes, risques, réglementation et infor- ments : si la méconnaissance ou l’incom-
mation, la gestion bancaire évolue forte- préhension de « l’évaluation du risque » du
ment : la relation risques/profits, les évo- point de vue de l’entreprise est un fait, les
lutions récentes de la réglementation et entreprises étudiées ont bien compris l’im-
l’importance de l’information ont amené portance de développer une relation à l’en-
et amènent les banques à développer et gagement avec leurs banques.
généraliser les approches quantitatives La fiabilité des approches quantitatives
de mesure du risque de crédit. La fiabi- sous-tend ainsi le développement du
lité de ces approches est dépendante de la modèle relationnel… Et des axes de progrès
disponibilité de données fiables et perti- pour optimiser la relation banque/PME
nentes : une activité qualitative de sur- apparaissent : le rôle des banques vis-à-vis
veillance (monitoring) pour capturer de de la méconnaissance ou de l’incompréhen-
l’information et alimenter le dispositif sion des dirigeants de PME des offres ban-
quantitatif est nécessaire, notamment caires et conjointement le développement
pour les PME caractérisées par une d’échanges relationnels par l’entreprise
importante asymétrie d’information ; les sont deux axes prometteurs.

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