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O. INTRODUCTION

1. Contexte de l'étude

Depuis de très nombreuses années, le risque de crédit est l'une des causes
majeures de la volatilité des résultats des entreprises et des institutions financières.
Comme toute entreprise, un établissement de crédit est exposé à une multitude de risques
qui peuvent entraîner sa défaillance et sa faillite.1

L'octroi du crédit est la fonction principale des banques. C'est une opération par
laquelle un établissement de crédit met ou promet de mettre à la disposition d'un client,
une somme d'argent moyennant des intérêts et frais, pour une durée déterminée ou
indéterminée. C'est donc un emploi de ressource qu'effectue une banque dans l'espoir
d'être remboursé et cela ajouté des intérêts constituant le prix du risque qu'il prend et
d'autres frais accessoires.2

Dès lors, même si le banquier espère avoir un gain dans cette opération, il
s'expose simultanément à une incertitude de non remboursement de l'emprunteur. En fait,
lorsqu'un crédit est octroyé, l'établissement préteur n'est pas toujours sûr de récupérer ses
fonds. Ainsi, celui-ci se trouve fréquemment exposé au risque de crédit.

Il peut être, certes dû à une récession économique, mettant ainsi les emprunteurs
dans l'impossibilité d’honorer leurs engagements, mais il est d'autant plus crucial pour le
banquier de trouver des moyens efficaces afin de se prémunir, sinon maitriser ce risque
de non remboursement du client, synonyme de perte ou de profit. Il est utopique pour une
entreprise d'avoir comme objectif la perte de profit. Comme toutes les sociétés, la banque
est une entreprise commerciale, qui recherche aussi la maximisation de sa rentabilité. Elle
se doit donc globalement d'être rentable dans son activité.

Le crédit est une anticipation des recettes futures, alors sa bonne gestion est
capitale pour la performance et la pérennité de la banque. La performance d'une banque
sous-entend une bonne gestion des risques de crédit par des techniques efficaces mises en
œuvre.
Le risque de crédit est très important pour les banques, les émetteurs
d'obligations et leurs investisseurs. Il est soumis à la fois aux cycles économiques, à la
conjoncture du secteur d'activité, au risque pays et aux événements propres à la vie de
l'entreprise.

1
BESSIS Joël, « Gestion des risques et gestion actif-passif, Ed ; Dalloz, paris, 1995.

2
Idem
1

C'est une évidence que tout chercheur avant d'entamer son étude doit passer en
revue un certain nombre d'ouvrages à la lumière de son analyse. En effet, cela dit, et par
honnêteté scientifique, nous avons consulté les écrits de plusieurs auteurs touchant au
sujet que nous traitons dans le mémoire. C'est le cas notamment de :
EDIGHOFFER J.R : dans son ouvrage : « Crédit management : prévention et gestion des
risques d'impayés Dans l'entreprise », Le système bancaire marocain utilise des méthodes
classiques pour faire face aux risques crédit. Parmi ces méthodes, le diagnostic financier
et la prise de garantie occupent sans doute une place centrale.

Cette situation engendre des effets néfastes sur le gonflement des impayés ce qui
peut mettre en cause la survie même de la banque. Or, il existe actuellement des
méthodes sophistiquées destinées à la gestion du risque crédit dont la méthode du
scoring. Cette méthode correspond à une méthode d'analyse financière qui tente à
synthétiser un ensemble de ratios pour parvenir à un indicateur unique permettant de
distinguer d'avance les entreprises saines des entreprises défaillantes. 3

VERNIMMEN P: dans son ouvrage de « Finance d'entreprise », être un banquier,


c'est analyser le risque. Chaque banque établit un diagnostic financier pour décrire et
porter un jugement sur la santé financière des entreprises sollicitant un crédit. Cette
analyse vise à « étudier le passé pour diagnostiquer le présent et prévoir l'avenir ». C’est
dans cet esprit que le diagnostic financier s'est construit. Son objet est d'évaluer la
solvabilité future de l'entreprise à partir de l'analyse des informations comptables qu'elle
fournit. Il s'agit principalement d'une approche quantitative.

MABI MULUMBA : dans son ouvrage : « Les banques commerciales faces aux
mutations structurelles de l'économie zaïroise » ; estime que les banques commerciales
congolaises (zaïroises) n'ont pas encore joué pleinement leur rôle dans l'économie
nationale d'une part et que d'autre part elles sont prêtes à s'intégrer dans une politique
d'ensemble du financement, du développement d'autant plus volontaire qu'elle nourrit des
larges encaisses oisives.

3
EDIGHOFFERJ. R, « Crédit management : prévention et gestion des risques d’impayés dans l’entreprise », éd ,
Nathan, 1993, p.47.
1

2. Problématique

Tout travail scientifique trouve son origine dans un ensemble des préoccupations
sur un phénomène donné.
Plusieurs auteurs ont défini ce mot « problématique » nous retenons la définition
de plus proche. Elle est selon Maurice MBAYO MUSEWA, une série des préoccupations
que soulève un thème sous étude de façon que son développement y apporte des
lumières.4

Jean Claude COMBESSIE définit aussi la problématique d'un travail scientifique


comme l'ensemble des questions que le chercheur soulève ou se pose dans l'étude qu'il
mène5.
La problématique peut encore se définir comme étant la formulation de problème
central ou de la question principale qui guide la recherche, son contenu résume
l'ensemble des problèmes que soulève l'objet sous l'étude.

L'une des finalités d'un crédit est son remboursement. Or, dans de cas de plus en
plus fréquents, les remboursements ne s'effectuent pas à l'échéance prévue. Des fois, ils
se trouvent même définitivement compromis. Dans cette situation, la banque voit se
matérialiser un risque de contrepartie et doit essayer de procéder, le plus rapidement
possible au recouvrement de sa créance.

Elle doit aussi prendre d'autres stratégies pour éviter la reprise d'autres incidents
de paiements, les banques congolaises qu'elles soient de petite taille ou de grande taille
font recours à des différentes méthodes de gestion qui leur permettent de se couvrir
contre les risques des crédits bancaires pour améliorer leurs performances à des différents
niveaux.6
Nous pouvons retenir la gestion du risque de crédit qui est une condition
indispensable pour renforcer la confiance de leurs clients et gagner en profitabilité et
assurer leur pérennité. La gestion du risque, plus exactement du risque de crédit, fait
partie intégrante de l'activité d'une banque. En fait, la raison d'être d'une banque est
d'accepter une dose contrôlée d'incertitude et de gérer les risques associés en vue de
capitaliser sur ces écarts de risque pour gagner de l'argent.

4
M. MBAYO MUSEWA, « L’art de confectionner un travail scientifique », Pul, paris, 1998.

5
J.C COMBESSIE, « La méthode sociologique, Ed, paris, la découverte, 1996, p.9.

6
BANQUE CENTRALE DU CONGO, « Bulletin mensuel, n°10, octobre 2003, p.34.
1

La structure des actifs des banques Africaines reflète, en partie, le fait que la
masse des engagements soit remboursable à vue, leur préférence pour l'octroi des prêts
essentiellement à court terme peut également s'expliquer par une attitude d'aversion
contre les risques dans une situation où les activités de leurs clients potentiels sont
sensibles à l'impact des facteurs exogènes (les conditions climatiques, les crises
économiques et l'environnement économique international etc.). Il y a également la
difficulté d'évaluer la solvabilité des entreprises emprunteuses sur des longues périodes,
car les données comptables fournies pour les demandes de prêt sont généralement mal
fournies et vérifiées7.

Notre préoccupation tout au long de notre travail portera sur les différentes questions à
savoir :

 . Par rapport aux contraintes relatives à la vérification de l'intégrité et de


l'exactitude des informations fournies par l'emprunteur, comment
l’EquityBCDC gère-t-il le risque de crédit ?

 Quelles sont les méthodes d'analyse du risque de crédit ?

 Quelles sont les stratégies employées par l’EquityBCDC pour réduire le


risque de non remboursement ?

3. Hypothèses du travail

P. RONGERE définit l'hypothèse comme « une proposition aux questions que


l'on se pose à propos de la recherche formulée en des termes tels que : l'observation et
l'analyse puissent fournir une réponse ».8

C'est aussi une proposition qui tente d'expliquer les problèmes posés à partir de
l'observation et de l'analyse.9

Ainsi, en nous basant sur le thème de notre travail, nous allons tenter de répondre
aux questions formulées dans la problématique, lesquelles nous permettrons de vérifier
les hypothèses suivantes :

7
ALIOUNE Sall, « La compétitivité future des économistes Africains ; actes de forum de Dakar, Carthala, Amazon,
2000, p.226.
8
PRONGERE cite par M. NGASHA, manuel de sociologie générale, éd, Africa, Lubumbashi, 2005, p.9.

9
TSUNGU BAMEZA, « Initiation aux universitaires au travail scientifique, éd, 1515, Lubumbashi, 1993, p.9.
1

H1 : La gestion de risque de crédit à l’EquityBCDC se fait par haute étude et


analyse du dossier de crédit à la clientèle tout en privilégiant le crédit ou le découvert aux
organismes publics non financiers, les crédits aux sociétés et aux particuliers ce qui lui
permet d'appliquer une provision pour le cas de non remboursement des débiteurs
douteux. Toutefois, l’EquityBCDC augmente son octroi de crédit à sa clientèle d'année en
année.

H2 : Le banquier dispose d'une variété de méthodes lui permettant de se


prémunir contre les risques de crédit. Ces moyens peuvent aller des supports qui
constituent les documents accompagnant le remboursement de crédit, en passant par des
garanties pour prévenir des risques d'insolvabilité du préteur.

H3 : Il procède par suivi régulier du comportement de remboursement des crédits


échus (monitoring), puis des correspondances (lettres de rappel, de mise en demeure etc.),
au-delà d'une certaine durée de non remboursement elle procède au recouvrement forcé.

4. Objectifs du travail

Notre travail de recherche dans sa réalisation vise atteindre un objectif général


via les objectifs spécifiques.

4.1. Objectif général

L'objectif général de cette recherche est d'analyser l'impact de la gestion des


risques de crédit dans les banques commerciales : cas de l’EquityBCDC.

4.2. Objectifs spécifiques

Au-delà de l'objectif général poursuivi par ce travail de mémoire, nous avons


dégagé des objectifs spécifiques qui fondent tout l'intérêt de notre étude à savoir :

 Identifier le processus de gestion du risque de crédit au sein de l’EquityBCDC ;

 Analyse du processus d'octroi du crédit à l’EquityBCDC ;

 Analyser les techniques ; les méthodes d'évaluation et de gestion du risque de


crédit au sein de l’EquityBCDC ;

 Etudier le lien entre la qualité du portefeuille de crédits et la performance d'une


banque.
1

5. Méthodologie

a. Méthode du travail

Toute démarche scientifique use de manière variable d'un groupe de méthodes.


La méthode est définie comme « un cheminement ou une voie à suivre pour atteindre un
but ».10
Dans ce travail et pour vérifier nos hypothèses, nous allons utiliser :

 La méthode inductive

Induire, c'est remonter de l'observation des faits à une proposition générale. On


commence par réunir un grand nombre des faits et événements contingents, pour
rechercher ensuite si dans quelle mesurer des rapports existent entre les divers faits et
événements retenus, et l'on entre ainsi dans le domaine de la statistique descriptive, la
forme la plus sûre de l'observation. De nos jours, la statistique est universellement
considérée comme la méthode inductive par excellence, la méthode quantitative de
l'économie.11

Dans le cadre de notre étude, c'est partant de la constatation des risques de crédit
se mobilisent pour mettre en œuvre des moyens efficaces en vue de faire ce dernier. Cette
méthode permet de tirer des conclusions générales suivant l'évolution du phénomène, à
partir d'une observation faite sur six ans. Elles nous aidés aussi dans l'analyse et
traitements des données par des calculs statistiques tels que le calcul des moyennes etc.

 La méthode analytique

L'analyse est une étude faite en vue de discerner les différentes parties d'un tout,
de déterminer ou d'expliquer les rapports qu'elles entretiennent les unes avec les autres.
Elle consiste à décomposer l'objet d'étude en allant au plus simple. Cette méthode nous
aidera à faire une analyse de la gestion des risques de crédit d'une banque en tant qu'une
institution financière monétaire.

 Méthode comparative

C'est confronté deux ou plusieurs choses pour déceler les ressemblances et les
différences. La méthode comparative conduit à l'explication des faits dans la mesure où
elle permet de déceler les liens de causalités ou facteurs générateurs des différences ou de
ressemblances constatées. Nous avons recouru à cette méthode, car elle va nous permettre
10
MPALA MBABULA, « Pour vous chercheur », éd, Mpala, Lubumbashi, 2001, p.9.

11
MWALABA. K, « Economie politique I », G1, UNILU, 2009-2010, Inédit, p.28.
1

d'établir la comparaison entre les différentes données d'année après année de la période
sous examen.

b. Techniques de recherche

La technique est l'ensemble de moyens, outils ou instruments mis à la disposition


de la méthode pour assurer son opérationnalité conceptuelle au niveau de son application.

Ainsi, pour récolter nos données, nous avons fait usage des techniques suivantes :

 Technique d'observation indirecte ou documentaire

Elle consiste à étudier et à analyser les documents pour arriver à déterminer les
faits dont ces documents portent des traces. 12 Elle consiste pour le chercheur à être sur le
lieu où se déroulent les faits. Elle nous a aidés à la consultation des ouvrages et autres
documents relatifs tels que les revues, rapport annuel des banques, les articles, les sites
internet etc.

 Technique d'interview

Celle -ci nous ont permis d'avoir les avis et considérations des personnes
compétentes en matière de gestion de risque et de crédit qui ont bien voulu répondre aux
questions que nous leur avons posées.

6. Choix et intérêt du travail

Plusieurs raisons précédent la justification d'un sujet et ceux-ci varient entre elles
selon les unes relèvent de la nature objective des faits et que d'autres découlent de nos
sentiments. Dans notre étude scientifique comme celle que nous proposons d'abord le
présent travail, le choix du sujet dépend en principe des motivations qui hâtent le
chercheur sur un problème précis et dont la tentative de solution constitue une de ses
principales abutions.

- Sur le plan pratique, plusieurs raisons précédent la justification d'un sujet et


ceux-ci varient entre elles selon les unes relèvent de la nature objective des faits et que
d'autres découlent de nos sentiments. Dans notre étude scientifique comme celle que nous
proposons d'abord le présent travail, le choix du sujet dépend en principe des motivations
qui hâtent le chercheur sur un problème précis et dont la tentative de solution constitue
une de ses principales abutions.

12
MULUMBATI NGASHI, « Introduction à la science politique, éd, Africa, Lubumbashi, 2010, p.22.
1

- Sur le plan scientifique, étant donné que notre travail est celui de recherche
orientée dans le domaine de gestion, il constitue un document qui met en évidence des
données réelles, qualitatives et vérifiables pouvant servir à d'autres recherches ultérieures.
Cette étude reste un outil que les chercheurs peuvent se servir car, elle met à leur portée
quelques informations relatives à la gestion des risques de crédit dans les banques.

.7. Délimitation Spatio-temporelle

Pour ne pas donner l'impression d'avoir épuisé toutes les matières économiques et
par le gré de ne pas trop élargir notre travail, nous le limitons dans le temps et dans
l'espace.
Dans la complexité des faits et des phénomènes du domaine de la gestion
financière, notre attention s'est orientée vers la gestion des risques de crédit dans les
banques commerciales : cas de l’EquityBCDC.

Il y a toute évidence qu'un phénomène puisse évoluer dans le temps, au cours


d'une période donnée de l'histoire ; de ce fait, ce phénomène sous examen n'échappe pas à
cette réalité. Pour bien analyser ce phénomène et comprendre la gestion des risques de
crédit à l’EquityBCDC, nos observations s'incluront dans l'intervalle de 2019 à 2022.

8. Canevas de l’étude

Outre l'introduction et la conclusion générales, ce travail comportera trois


chapitres répartis comme suit :

- Le premier chapitre intitulé considérations théoriques est axé sur la définition de


concepts et analyse théorique des risques de crédit. Il facilite la compréhension du
contenu et fixe le lecteur sur la portée d'utilisation des concepts de base de notre
recherche ;
- Le deuxième chapitre est axé sur le champ d’étude et démarche méthodologique ;

- Le troisième porte sur résultat discussion et implication.

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