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I.

PIRATERIE INFRACTION A LA PROPRIETE


INTELLECTUELLE

1. Actes
En droit, les différentes atteintes au droit d'auteur sont appelées des contrefaçons, bien que le
langage courant utilise divers termes comme le plagiat, le vol ou la piraterie. Elles consistent,
d’un point de vue matériel, en :

 la reproduction totale ou partielle de l'œuvre, « par quelque moyen que ce soit». Les
menues dissemblances entre l’original et la copie qui peuvent exister ne suffisent alors
pas à caractériser la licéité de la reproduction. Il serait alors « trop facile d'ajouter
quelques petites touches personnelles pour prétendre fait œuvre de création ».
 la représentation non autorisée, par exemple par des hyperliens. En droit américain, la
technique embedded link ne constitue pas une contrefaçon. À plusieurs reprises, des
sociétés hébergeant seulement des hyperliens ont été relaxées. « En effet, pour le juge
américain ce qui compte n’est pas la vitrine mais la source de l’œuvre communiquée
». A contrario, la Cour de cassation française a confirmé que le système de «
représentation directe » proposé par Google Vidéos s’apparentait à une contrefaçon,
puisque l’utilisateur pouvait visionner le film tout en restant, du moins en apparence,
sur les pages Google.
 et la diffusion, en dehors du cadre légal prévu par l’INPI et l’édition, qui concerne
désormais, au-delà du livre sous format papier, d'autres supports tels les disques, les
films, le multimédia, les cédéroms…
Les atteintes au droit moral de l'auteur sont également qualifiées de contrefaçons. Elles
peuvent résulter :

de la divulgation non autorisée d'une œuvre, même abandonnée12 ;


du non-respect de l’œuvre, par « toute altération ou modification, quelle qu'en soit
l'importance13 » ;
ou du non-respect de l'auteur, qui « a le droit d'exiger la mention de son nom et de sa qualité
ou, au contraire, de les taire en requérant l'anonymat ou en utilisant un pseudonyme14 ».
Corollaire de la double dimension, civile et pénale, du délit de contrefaçon, la mauvaise foi du
prévenu est présumée14 : « En somme, l'intention délictueuse est requise mais nul besoin de
l'établir
I
2. Acteurs
Ces dernières années, l’extension rapide de la bulle Internet a fait naître de nouveaux horizons
en terme de communication et d’échange, bouleversant profondément nos habitudes. Mais ce
brusque changement a vu naître aussi la peur du « pirate », comme le nomme les médias et les
industriels du disque. Si Internet n’est pas exempt de menaces, la médiatisation de ces
dernières a fait naître un amalgame, confondant même l’internaute adepte des échanges par le
« peer to peer » au cracker, ou au hacker « black hat».Tous qualifiés de pirates.
Qu’est-ce qu’un pirate informatique? La réponse pourrait être simple : une personne qui
utilise de façon illégale un ordinateur. Mais, qui n’a jamais téléchargé une seule musique ou
un film, ou bien seulement copié sur son disque dur un cd prêté par des amis ? Pas grand
monde. Une telle définition reviendrait à qualifier l’ensemble des utilisateurs d’ordinateurs
(ou presque) comme pirates! Cette réflexion est par ailleurs à l’origine des débats actuels sur
les limites de l’illégalité en informatique et sur les moyens de contrôle à envisager.

Sans rentrer dans un débat de fond, cet article tente de clarifier quelques définitions et de
préciser quelques termes.
Les hackers
L’origine du mot hacker remonte à l’arrivée du premier ordinateur au MIT (Massachusetts
Institute of Technology, université américaine située à Cambridge): l’IBM 704
Cet ordinateur devient rapidement la proie d’étudiants passionnés qui vont pousser la machine
à bout, la « bidouillant » dans les moindres détails, sans se soucier des protocoles d’utilisation
de IBM pour une machine de plusieurs millions de dollars. A l’époque, on qualifia leurs
travaux avec le terme hacking qui était le fait d’utiliser une machine ou une technologie à des
fins qui n’étaient pas prévus (hacking signifie hachage, mais une meilleure traduction au
niveau du sens serait bidouillage).
Aujourd’hui, le mot hacker désigne un grand spécialiste de l’informatique, que ce soit dans le
domaine de la sécurité que celui de la programmation ou d’un quelconque autre domaine de
l’informatique.

On distingue différentes catégories de hackers avec l'opposition classique "bien - mal", où


plutot "méchants - gentils":

3. Le Hacker White Hats.


Les white hats utilisent leurs savoirs et leurs connaissances au service de la société actuelle.
Ils peuvent être consultants en sécurité, administrateurs réseaux, ou travailler au sein de la
communauté open source. Certains d’entre eux sont d’ailleurs à l’origine de l’open source et
de la philosophie qui en découle.
Devenir un hacker white hats c’est assimiler des connaissances et de l’expérience en
participant aux projets de la communauté, afin d’être accepté par ses membres. Cela nécessite
de l’investissement dans des projets open source, et d’adopter une certaine culture.

4. Le Hacker Black Hats. (Les "méchants")


Les black hats utilisent leurs connaissances pour défaire ou contourner, à but malveillant, les
systèmes et les réseaux d’informations. Ils ont également leur propre communauté. On peut
les qualifier de « pirates informatiques » dans le sens où leurs actions sont nuisibles.
Leurs cibles peuvent être n’importe quel réseau d’entreprise, des serveurs névralgiques
d’Internet ou d'organisation comme la NASA, des sites de gouvernement... Ils sont aussi à
l’origine d’un certain nombre de menaces tels que les virus, vers... Leurs cibles sont alors
n’importe quel ordinateur branché sur le web

5. L’Hacker Grey Hats


Les Grey hats sont entre les deux : ils n’ont pas de buts nuisibles mais n’hésitent pas à
pénétrer certains réseaux ou systèmes de façon illégale, ils cherchent plus l’exploit et la
renommée.

II. La récrimination de la piraterie informatique


1. Niveau internationale
2. La convention de paris
La Convention pour la protection de la propriété industrielle fut signée à Paris le 20
mars
1883. C’est la plus vieille convention administrée par l’OMPI78 en matière de
propriété
industrielle.
Elle comptait à l’origine onze pays membres, mais aujourd’hui, elle est ratifiée par
près
de deux cent pays. Elle pose les grands principes79 et régit la protection internationale
de la propriété industrielle. Son texte, modifié à plusieurs reprises depuis l’origine,
dont
la dernière a eu lieu à Stockholm, le 14 juillet 1967.
3. La convention de Berne
Etablie le 9 octobre 1886 à Berne, et révisée à de nombreuses reprises, dont la dernière
date de 1971 à Paris, la Convention de Berne de 1886 pour la protection des œuvres de
la propriété littéraire et artistique est administrée, à l’instar de la Convention de Paris,
par l’OMPI.
Cette convention régit le droit de l’auteur sur son œuvre. Elle pose les grands principes
et régit la protection internationale de la propriété littéraire et artistique. Elle fixe les
règles minimales de protection des auteurs que les parties contractantes ont
l’obligation
d’intégrer dans leur législation interne.
La Convention de Berne énumère également, de façon non exhaustive, les œuvres
éligibles à la protection au titre du droit d’auteur80. Les pays de l’Union sont tenus de
protéger les œuvres ainsi énumérées par leur législation nationale tout comme celles
qui, quoique ne figurant pas sur la liste, sont néanmoins considérées comme étant des
créations de l’esprit entrant dans la catégorie des œuvres littéraires et artistiques.
4. L’accord sur les ADPIC
Adopté le 15 avril 1994 à Marrakech, cet Accord est le résultat des négociations
commerciales multilatérales du cycle d’Uruguay menées dans le cadre du GATT, qui ont
abouti à la création de l’Organisation Mondiale du Commerce. Tous les Etats membres
de l’OAPI ont adhéré à l’Accord sur les ADPIC.
Le but de l’Accord sur les ADPIC est d’harmoniser les normes de protection de la
propriété intellectuelle au niveau mondial.
L’Accord sur les ADPIC comporte des dispositions des normes minimales de protection
régissant les différents secteurs de la propriété intellectuelle (droit d’auteur et droits
connexes, brevets d’invention, marques, indications géographiques, dessins ou modèles
industriels, etc.).
En outre, l’Accord sur les ADPIC établi l’obligation générale pour les Etats contractants
de prévoir, dans le cadre de leur système judiciaire ordinaire, des procédures loyales et
rapides d’application des droits de propriété intellectuelle en cas d’atteinte à ces droits.
Ces procédures comprennent des mesures correctives rapides destinées à la fois à
empêcher toute atteinte ultérieure et à offrir une compensation adéquate au titulaire
du droit, toute décision administrative finale devant pouvoir faire l’objet d’une révision
par une autorité judiciaire.
Cette obligation générale est assortie de règles spécifiques sur :
- les procédures et mesures correctives civiles et administratives ;
- les mesures provisoires ;
- les mesures à la frontière ;
- les procédures pénales

III. Niveau national


1. L’OAPI
a) Creation et mission
L’OAPI a été créée en application des dispositions de l’article 1982 de la Convention
de Paris. En matière de propriété industrielle, l’OAPI a pour mission, entre autres, de
mettre en œuvre et d’appliquer les procédures administratives communes découlant du
régime uniforme de protection de la propriété industrielle ainsi que des stipulations des
conventions internationales en ce domaine auxquelles les Etats membres ont adhéré et
de rendre les services en rapport avec la propriété industrielle.
En matière de propriété littéraire et artistique, l’Organisation est chargée d’assurer la
promotion de la protection, de susciter la création d’organismes d’auteurs nationaux,
etc.
b) Les organes de L’OAPI
L’OAPI comprend trois organes : le Conseil d’administration, la Commission
supérieure de recours et la Direction générale. Le Conseil d’administration est
composé des représentants des Etats membres à raison d’un représentant par Etat.
L’Accord fixe les attributions et les pouvoirs du conseil d’administration85 ; La
Commission supérieure de recours86 statue sur les décisions du Directeur général
consécutives au rejet d’une demande d’enregistrement, à la radiation d’une marque
suite à une opposition ou à un refus d’une demande de restauration des droits.
La Direction générale assure les fonctions exécutives de l’Organisation.
c) Principe de fonctionnement
Le fonctionnement de l’OAPI repose sur les principes fondamentaux suivants :
- un office commun à tous les Etats membres ;
- une loi uniforme : l’Accord et ses annexes constituent le code de propriété
intellectuelle de chaque Etat membre ;
- la centralisation des procédures : tout dépôt a valeur de dépôt national dans chaque
Etat ;
- les titres délivrés produisent effet dans chaque Etat ;
- la sanction des droits est soumise aux juridictions des Etats membres ;
- les décisions judiciaires définitives sur la validité des titres font autorité dans tous les
autres Etats ; exceptées celles fondées sur l’ordre public et les bonnes mœurs.

2. L’Accord de Bangui :
Adopté en date du 2 mars 1977, l’Accord de Bangui régit la propriété intellectuelle au
sein des seize Etats membres de l’OAPI. Ainsi qu’il a été indiqué supra, cet Accord est
considéré comme une loi nationale pour chacun des Etats. Il a fait l’objet d’une révision
le 24 février 1999. Cette révision avait pour but de mettre la législation de l’OAPI en
conformité avec les conventions internationales notamment l’Accord sur les ADPIC.
Il comporte dix annexes fixant les dispositions applicables, dans chaque Etat membre,
en ce qui concerne :
- les brevets d’invention (Annexe I) ;
- les modèles d’utilité (annexe II) ;
- les marques de produits ou de services (Annexe III) ;
- les dessins et modèles industriels (Annexe IV) ;
- les noms commerciaux (Annexe V) ;
- les indications géographiques (Annexe VI) ;
- la Propriété littéraire et artistique (Annexe VII),
- la protection contre la concurrence déloyale (Annexe VIII) ;
- les schémas de configuration (topographies) de circuits intégrés (Annexe IX) ;
- la protection des obtentions végétales (Annexe X entrée en vigueur le 1er janvier
2006).

 Les lois nationales en matière du droit d’auteur :


Bien que l’Annexe VII de l’ABR fixe les dispositions relatives au droit d’auteur et aux
droits connexes, les Etats membres conservent la latitude de légiférer en cette matière
sous cette réserve que la législation interne doit être en conformité avec l’Accord. La
quasi‐totalité des Etats membres de l’OAPI ont déjà légiféré en la matière.
C’est le cas notamment du Bénin,74 du Burkina Faso,75 du Cameroun,76 du Sénégal,77 Les
législations de ces pays seront évoquées ici à titre d’illustration.

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