Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Semestre 2
Réalisé par:
SAMY Nisrine
HALFI Boutaina
LAASRI Salma
PLAN :
INTRODUCTION
Le vendeur tout comme l’acquéreur d’un bien immobilier doit avoir la capacité
physique et morale pour conclure un acte valable.
L’incapacité que ce soit la minorité ou la déficience mentale, oblige ces personnes d’être
soumises à un régime de représentation légale pour conclure un contrat de vente.
On entend par représentant légal, le tuteur légal qui est le père ou la mère en cas
d’absence ou incapacité du père ou bien le juge, le tuteur testamentaire désigné par le père ou la
mère de leurs vivant par un testament. Et enfin, le tuteur datif désigné par le juge et qui est
généralement choisi parmi les plus proches (asaba), ou parmi les proches parents sinon les tiers.
Ce besoin d’assistance se traduit par la volonté de protection de l’intérêt de l’incapable.
Toutefois, la tutelle peut cesser lorsque le mineur atteint l’âge de majorité ou lorsque l’incapacité
mentale est levée par un jugement, sinon en cas de décès du représentant légal.
Lorsqu’un incapable est propriétaire d’un bien immobilier, il arrive parfois qu’il soit
nécessaire de le vendre, soit que celui-ci ne présente aucun intérêt pour l’interdit, soit il veut le
vendre à des fins utiles, par exemple pour pouvoir financer ses études pour le mineur ou bien
pour couvrir les frais de traitements pour le déficient mental.
La représentation légale de l’incapable dans les opérations de vente et achat, constitue un
objet de débat puisque la tutelle au Maroc n’est pas toujours soumise à un contrôle judiciaire
surtout, lorsque cet interdit est représenté par son tuteur légal.
Ce qui nous incite à s’interroger sur l’efficacité de la législation, le cadre juridique mis en
place en faveur de l’incapable dans la protection et la sauvegarde de l’intérêt de ce dernier qu’il
soit vendeur ou acheteur d’un bien meuble et immeuble. Et quelle est le sort des actes de ventes
accomplis par l’incapable ?
2
La capacité d’exercice est limités dans les cas de l’enfant qui ayant atteint l’âge de discernement
(12 ans grégorien révolu) et non pas l’âge de majorité, l’interdiction prend fin lorsqu’il atteint
l’âge de majorité à moins qu’il n’y soit soumis pour tout autre motifs.
le prodige qui dilapide ses biens par des dépenses sans utilité
En fin le faible d’esprit qui est frappé d’un handicap mental et l’empêchant de maîtriser sa
pensée et ses actes ,qui a le droit et peut demander enlèvement de l’interdiction après
estimation de l’amélioration de son état.
Ne jouit pas de capacité d’exercice l’enfant qui n’a pas atteint l’âge de discernement, le
dément qui a perdu la raison,
La capacité au DOC art 3 la capacité civil de l’individu est réglé par la loi qui régit son statut
personnel ; sont le mineur et l’incapable, l’article 4—13 régissent les actes commis par ces deux
incapable sans l’autorisation du père, tuteur ou curateur ne sont pas obligé à raison des
engagements pris par eux
1-peuvent demander rescision
2- peuvent être validées par la probation donnée par les représentants
3-l’obligation peut être attaquée par le mineur après sa majorité
4-peuvent accepter les donations ou tout acte gratuit qui peut l’enrichir.
5-Le mineur autorisé à exercer le commerce ou l’industrie n’est plus restituable contre les
engagements
établis dans ce sens
b- Le représentant légal par rapport aux incapables
Le devoir de conseil et d’information est une responsabilité qui pèse sur les praticiens
professionnels tel que les notaires, dans le cadre de la mise en œuvre de l’article 37 de la loi 32-
09 sur le notariat.
Afin de permettre au tuteur légal de remplir efficacement sa mission de tuteur légal, le notaire
doit l’informer sur l’ensemble des obligations dont il est tenu .
l’obligation d’établir un rapport annuel
Afin de préserver les intérêts du mineur, il est fortement recommandé au tuteur légal
d’ouvrir un compte bancaire où sera versé le prix de vente ou ce qui en reste après le
paiement des impôts dus, tels que l’impôt sur le revenu (catégorie profits fonciers), et
autres impôts grevant l’immeuble.
Le tuteur légal reste tout de même engagé à fournir des rapports annuels de gestion des biens de
l’incapable et leurs fructifications même s’il est considéré garant de la protection des intérêts de
son descendant incapable.Le juge reste toujours amené à contrôler la sincérité des revenus et
dépenses liés au compte de l’incapable ainsi que la situation de son patrimoine.
2
Le tuteur est tenu d’obtenir une autorisation du juge chargé des tutelles, pour vendre les biens
meubles de l’incapable. En effet, selon l’art 271 du code de la famille qui dispose que le tuteur
testamentaire ou datif ne peut effectuer les actes ci-après qu’avec l’autorisation du juge chargé
des tutelles : 1- Vendre un bien immeuble ou meuble de l’interdit dont la valeur excède dix mille
dirhams (1000DH) ou créer un droit réel sur ce bien......
Et selon les dispositions de l’art 201 du CPC, le juge des tutelles autorise le tuteur qui doit
s’adresser par une demande portant le nom et prénom de l’incapable, la nature et l’objet de vente,
le prix de vente, ainsi que des pièces jointes justifiant que le bien est de la propriété de
l’incapable. Le juge doit s’assurer du prix offert de façon qu’il n’est pas entaché ni de fraude, ni
de dommage au détriment du mineur et en vérifiant le prix par rapport à la valeur réelle des
meubles. A ce titre, l’art 201 s’adresse au tuteur testamentaire et datif qui sont seuls tenus à cette
obligation d’obtenir une autorisation du juge des tutelles de vendre les meubles de l’incapable
sans que pour autant le tuteur légal le soit, en fait il n’est pas soumis au contrôle judiciaire. Une
décision de la cour de Cassation vient confirmer cette disposition en précisant que le tuteur légal
a le droit de vendre les biens de son mineur sans autorisation ; par contre le tuteur testamentaire
ou datif est soumis à cette autorisation.
D’abord, le tuteur doit présenter une demande écrite au juge chargé des tutelles portant les
informations nécessaires déjà précitées. S’il s’agit de valeurs mobilières, de titres, d’actions ou de
parts d’actions, il est procédé à leur vente en bourse sur ordonnance du juge des tutelles selon
l’art206 du CPC.
En principe, la vente des biens meubles se fait soit à l’amiable, à défaut de manque de conditions
de ce type de vente, il est procédé à la vente aux enchères publiques.
• La vente à l’amiable : Selon l’art 201 du CPC, la vente à l’amiable des biens meubles
appartenant à l’incapable est autorisé au tuteur par le juge chargé des tutelles, si leur valeur
n’excède pas deux milles dirhams. Il ajoute aussi que dans ce cas, le juge doit, avant de donner
son autorisation, vérifier si le prix proposé est en rapport avec la valeur des meubles. Ceux-ci
doivent être estimés par un expert désigné par lui, le cas échéant, à cet effet, afin de s'assurer que
le prix offert n'est entaché ni de fraude, ni de dommage au détriment du mineur.
• La vente aux enchères publiques : L’art 202 du CPC précise que si la vente à l'amiable ne
peut avoir lieu ou si la valeur des meubles excède deux mille dirhams, il est procédé, par les soins
du greffe, à une vente aux enchères publiques. Les enchères ont lieu au marché public le plus
voisin ou partout où elles sont jugées devoir produire le meilleur résultat. La date et le lieu des
2
enchères sont portés à la connaissance du public par tous les moyens de publicité jugés opportuns
en rapport avec la valeur des biens. L’objet de la vente est adjugé au plus offrant, aux lieux et
date prévus.
Les enchères ont lieu à l'expiration d'un délai de huit jours à compter de la date de publication de
l'avis de vente, à moins que les meubles ne soient exposés aux dangers d'une dépréciation ou de
fluctuation des prix. Dans ce cas, le juge peut réduire le délai de jour à jour et même d'heure à
heure. La mise à prix est fixée par un expert désigné par le juge à cet effet.
L'acquéreur doit régler le prix et les frais sur le champ, l'objet ne lui est remis que contre
paiement comptant. Faute de paiement, il est sommé de s'acquitter sans délai. S'il ne répond pas à
cette sommation, l'objet est remis en vente à ses frais et risques. L'acheteur défaillant est tenu du
paiement de la différence entre le prix qu'il avait consenti et celui atteint par la remise en vente,
s'il est inférieur, sans pouvoir réclamer l'excédent s'il y en a eu. L’acte de vente aux enchères
publiques est un acte authentique de vente du bien meuble qui ne peut être attaqué que par la voie
de l’inscription de faux.
La cession d’un bien immeuble appartenant à un mineur obéit à des règles de fond et de formes
qui différent selon les cas
suivants :
1- Cas où le mineur est représenté par un tuteur testamentaire ou datif :
Pour pouvoir vendre un bien appartenant au mineur, le tuteur testamentaire ou datif doit, tout
d’abord, obtenir une autorisation du juge. Cette autorisation doit être motivée (elle doit mettre en
avant l’intérêt de cette vente pour le mineur
2- Cas où le mineur est représenté par son père ou par sa mère :
Aucune autorisation préalable du juge n’est exigée pour vendre un bien appartenant à un mineur
car, sauf preuve contraire, le représentant légal, le père ou la mère, est censé agir dans l’intérêt de
l’interdit. ). Si la valeur des biens du mineur, excède 200 000 dirhams, le tuteur légal est tenu
d'ouvrir un dossier de tutelle au nom du mineur. Le juge peut, même si ce seuil n’est pas atteint,
ordonner l’ouverture de ce dossier dans l’intérêt du mineur.
3- Cas particulier prévu par l’article 239 du Code de la famille :
L’article 239 du Code de la famille envisage l’hypothèse où le tuteur légal (le père ou la mère) se
trouve, en vertu d’une condition insérée dans l’acte d’acquisition du mineur, obligé de décliner sa
compétence au profit d’une autre personne. Ce cas peut être envisagé lorsqu’une personne, au
moment où elle fait donation d’un bien à un mineur, stipule dans l’acte de donation, qu’elle
exercera elle-même la représentation légale du mineur, en ce qui concerne les actes portant sur le
bien donné.
Même si cette « mention spéciale » ne fait pas partie des droits qui doivent obligatoirement être
inscrits sur les livres fonciers, le donateur peut, au moyen d’une réquisition qu’il peut insérer
dans l’acte de donation, demander au conservateur de la propriété foncière compétent de
mentionner cette clause en particulier sur le titre foncier du bien objet de la donation.
La tutelle légale exercée par le père ou la mère peut se prolonger même au-delà de la date où le
mineur atteint ses 18 ans. Ce prolongement est justifié, le cas échéant, par la présence des signes
de démence, infirmité d’esprit ou autre motif justifiant la mise sous tutelle du mineur. La tutelle
2
légale exercée par le père ou la mère devrait être reconduite en vertu d’un jugement rendu par le
tribunal compétent
En présence de ces deux représentants légaux (la mère et le tuteur testamentaire désigné par le
père son vivant), c’est la mère qui représente le mineur dans l’acte de vente du bien immeuble
appartenant à ce dernier, le rôle du tuteur testamentaire consiste, dans ce cas, à surveiller la
gestion, par la mère, des affaires du mineur soumis à la tutelle et à saisir la justice, pour dénoncer,
le cas échéant, tout manquement à ses obligations
En droit français, l’article 389-5 alinéa 2 du code civil français dispose, que même d’un commun
accord, les parents ne peuvent ni vendre de gré à gré, ni apporter en société un immeuble ou un
fonds de commerce appartenant au mineur, ni contracter d’emprunt en son nom, ni renoncer pour
lui à un droit, sans l’autorisation du juge des tutelles.
L’organisation et le fonctionnement des tutelles sont régis par les dispositions des articles 182
code de procédure civile dont la fonction du juge de tutelle est celui du tribunal de première
instance, désigné pour trois ans par arrêté du ministre de la justice et toute ouverture de
représentation légale donne lieu à l’établissement d’un dossier au tribunal de première instance à
la section des affaires de la famille et à son inscription sur un registre spécial tenu à cette effet.
Le tuteur qui désire obtenir l’autorisation de vente de ce bien, doit requérir le juge des tutelles à
travers la présentation d’un dossier comportant tous les documents liés à l’incapable, son
incapacité ainsi que tous les documents liés au bien immeuble objet de la requête.
Le représentant doit présenter l’origine de propriété, la désignation du bien notamment sa
délimitation, sa description et les droits lié à ce dernier, sans oublier sa situation foncière
(immatriculé ou immatriculé) et judiciaire.
Ce dépôt donne lieu à un procès-verbal sur lequel est mentionné tous les documents présentés par
le tuteur ainsi que l’ordonnance du juge comportant sa décision que ce soit une acceptation ou un
refus, transcrite au pieds du dit P.V.
Cette décision est susceptible d’appel en cas de refus de la requête dans un délai de dix jours.1
L’expertise constitue une instruction nécessaire dans cette procédure, puisqu’elle permet de
valoriser l’immeuble. Si l’immeuble est d’une valeur égale ou inférieure à deux mille dirhams
2000dh, l’immeuble peut être vendu à l’amiable mais si l’expert estime une valeur qui dépasse
celle susmentionnée, la vente doit avoir lieu aux enchère publique sous la surveillance d’un agent
de greffe.2
La mise à prix de l’immeuble est fixée le cas échéant par un expert désigné par le juge des
tutelles. Cette vente judiciaire, l’objet d’une large publicité légale dont le juge fixe les conditions
d’exécution.
2
2
L’avis de vente est donc placardé à la porte de l’immeuble ainsi qu’au siège du tribunal de 1 ère
instance du lieu d’exécution ou le cas échéant, dans un journal ou bien au B.O.
L’immeuble est enfin vendu au plus offrant, le prix est payable dans un délai de trois jours de
l’adjudication. L’acte de vente ne peut être attaquée que par la voie de l’inscription de faux.
2
Bibliographie