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MR : Droit des contentieux

Module : Droit de la consommation et concurrence

Exposé sous le thème :

La protection du consommateur contre les


clauses abusives

Sous l’encadrement du:


Pr. ENNACIRI HICHAM Présenté par:
Doha safieddine
Yasmine el-idrissi

Année universitaire : 2022-2023

1
Introduction :
En vertu du principe de l'autonomie de volonté, les contractants sont supposés égaux. Ils peuvent
discuter leur accord, défendre leur intérêt et tirer profit de leur opération sans l'intervention de
l'état. Le contrat conclu est présumé être juste.
Toutefois, la conclusion de plusieurs contrats n'était pas précédée d'une véritable discussion. Le
principe de la liberté contractuelle permettait aux professionnels de proposer des conventions
dont le contenu a été fixé de façon unilatérale et générale avant la conclusion de celles-ci. La
partie faible doit, soit les accepter sans pouvoir les modifier, soit les rejeter en bloc.
Ces contrats présentent de nombreux dangers pour la partie faible, car le professionnel y insère
parfois des clauses abusives qui perturbent fortement l’équilibre des contrats au détriment du
consommateur.
D’une manière générale la clause abusive peut se définir comme "la clause contractuelle qui
comporte un avantage excessif tiré par un seul contractant1" ainsi le consommateur est
classiquement défini comme étant "la personne qui, pour des besoins personnels, non
professionnels, devient partie à un contrat de fourniture de biens ou de service2"
La loi marocaine avait mis en place un arsenal juridique pour la protection des consommateurs en
matière de santé, sécurité, information, et droit à la réparation en cas de préjudice, et qui est
composé de textes de droit commun, et de droit économique loi 13-83 relative à la répression des
fraudes, loi 06-99 sur la liberté des prix et de concurrence...
Cependant, certains de ces textes sont devenus caducs, du moment qu'ils existaient depuis
l'indépendance. Ils ne répondaient plus aux attentes du consommateur, car ils ne prennent pas en
considération l'évolution du mode de consommation et la variation des modes de production et
de distribution que le pays a connu.
C'est ainsi que dans le cadre du renforcement du cadre juridique relatif à la protection du
consommateur qu'a été promulguée en 2011 la loi 31-08 édictant les mesures de protection du
consommateur.
Cette dernière constitue une arme juridique qui permet au consommateur de se défendre, en
apportant a la partie faible un surcroit de protection lorsque le droit commun lui-même ne
parvient pas à déjouer la mise en œuvre d’une clause abusive.
La protection actuelle de la partie faible ne prend pas fin par la complète acceptation, libre et
éclairée du contrat. Il reste encore à rechercher les déséquilibres qui peuvent exister au sein
même des obligations souscrites dans le contrat. C'est la fonction, essentielle, qui est dévolue au
mécanisme de lutte contre les clauses abusives
La problématique qui se pose est donc la suivante, Est-ce que le dispositif juridique actuel de lutte
contre les clauses abusives est suffisant pour la protection du consommateur ?? Pour répondre à
cette problématique nous allons préciser dans la première partie les personnes concernées par
cette protection ainsi que de déterminer les clauses abusives et dans la deuxième partie les
organes intervenants pour la protection du consommateur.

1
A. Karimi, Les clauses abusives et la théorie de l’abus de droit,2001, p15
2
Abobaker Benyahmed, La protection de la partie faible dans les relations contractuelles, p244
2
Chapitre 1 : les clauses abusives
On va voir dans cette premier partie, la détermination des personnes protégées (Section 1) et dans
un deuxième lieu trait à l'identification des clauses abusives (Section 2).
Section 1 : Les personnes protégées
La lutte contre les clauses abusives a été conçue, a l’origine, comme un outil protecteur de
régulation de contrat de consommation uniquement, c’est pourquoi la loi définit le champ
d’application de la notion de la clause abusive en fonction des personnes qui concluent le contrat
de consommation intervenu entre un professionnel et un consommateur. Autrement dit, le
domaine des clauses abusives a vocation à jouer classiquement dans les rapports contractuels de
consommation, entre professionnel d’une part, et un consommateur d’autre part. L’application ou
l’exécution de la législation sur les clauses abusives dépend ainsi de la qualité des parties
contractantes et permet de designer qui est protégé.
L’article 2 de la loi 31.08 dispose que le consommateur se défini comme "toute personne physique
ou morale qui acquiert ou utilise pour la satisfaction de ses besoins non personnels des produits,
des biens ou services qui sont destinés à son usage personnel ou familial .»
Que soient concernées les personnes physiques est naturel puisque le droit de la consommation
est conçu pour elles : réputées non averties et parties faibles dans leurs relations économiques, la
protection consumériste vise exactement à mieux les armer contre les voies et pratiques
préjudiciables du marché. En revanche assurer la même protection aux personnes morales se
justifie moins car il est cependant plus difficile d’envisager le cas d’une personne morale
effectuant un acte de consommation qui n’entrerait pas dans son activité professionnelle. La
question qui se pose étant : existe-il des entreprises, sociétés, ou même des associations, qui
acquièrent ou utilisent des biens ou services pour leur usage personnel ou familial ? En réalité, la
qualité même de personne morale, interdit la conception d’un intérêt personnel ou familial, en ce
que le patrimoine de la personne morale est distinct de celui des personnes qui l’ont créée (ou qui
y exercent), et qu’entreprendre un acte d’acquisition ou d’utilisation à titre personnel ou familial
au nom et pour le compte de cette personne morale, serait illégal. Suivant ce raisonnement, il
serait donc peu probable qu’une personne morale soit considérée comme consommateur.
Des lors la question sera celle entre un acte d’acquisition des biens ou d’utilisation de service et la
finalité professionnelle pour laquelle elles ont été créées.
De même, une personne physique, qui contracterait avec un « fournisseur » pour un bien ou un
service destiné à son activité professionnelle, se verrait aussi écarter de toute protection légale.
Car en effet, l’article 2 de la loi 31-08 restreint l’acte de consommation à la satisfaction de besoins
« non professionnels ». Cela reviendrait donc à exclure de la protection, par exemple, le
restaurateur qui aurait contracté un service de connexion internet Wi-Fi destiné à sa clientèle, et
dont le contrat comporterait des clauses abusives. L’usage fait de cette connexion (qui n’est ni
personnel ni familial, mais bien professionnel), lui fait perdre sa qualité de consommateur, et n’est
donc plus éligible à une quelconque protection légale. A supposer même que le contrat soit
contesté à l’échelle judiciaire, le juge ne saurait lui faire appliquer les règles relatives à la nullité
des clauses abusives, en ce que celles-ci ne sont applicables qu’aux contrats conclus entre «
fournisseurs et consommateurs » (art.15). Or, le restaurateur ayant bien contracté pour un intérêt
professionnel, n’est pas considéré comme consommateur3 .

3
https://www.med-insights.com/the-names-of-the-slave/
3
Section 2 : La détermination des clauses abusives
Les clauses abusives peuvent être défini comme étant celles qui ont pour objet ou pour effet de
créer, au détriment du consommateur « un déséquilibre significatif ou manifeste » entre les droits
et obligations des parties au contrat, Il s'agit en général de la clause qui a pour objet ou pour effet
de créer un déséquilibre significatif au détriment de la partie plus faible. De ce fait, la partie faible
verra parfois ses droits diminuer mais elle pourra aussi se trouver face à des obligations
contractuelles élargies. La clause abusive fait partie d’un ensemble qui accueille des obligations
diverses alourdissant fortement l’étendue des obligations du contractant débiteur de sorte que la
contrepartie au contrat devient inéquitable. L’idée serait que le déséquilibre engendre par les
clauses abusives fait perdre toute cohérence au contrat, entraine pour le débiteur la perte
d’intérêt à contracter tellement l’avantage qui peut en tirer est faible au regarde de la charge à
supporter.
Il convient de souligner que certains auteurs estiment qu'il n'est pas nécessaire que la clause ait
effectivement créé le déséquilibre ; il suffit qu'elle ait été rédigée en ce sens ou qu'elle soit
seulement susceptible de le produire. Plus que l'effet réellement produit, c'est bien le
déséquilibre, au moins potentiel, qui est sanctionné. Et ce déséquilibre peut trouver sa source
dans une clause principale, ou bien accessoire, peu importe. Plus précisément, la protection visée
a l’égard des clauses abusives ne condamne pas le profit ou l’avantage qu’une personne peut
retirer d’un contrat. Ce déséquilibre est parfois l’effet normal du jeu de l’offre et de la demande
ou de la concurrence qui existe sur le marché considéré.
C'est pourquoi, le droit marocain mentionne dans l’article 154 de la loi 31-08 le déséquilibre
significatif ou manifeste, impliquant que tout déséquilibre ne peut pas rendre une clause abusive.
Cette solution « est logique, à plus d'un titre. En effet, même si le droit de la consommation a pour
vocation de protéger le consommateur, il ne faut pas qu'il devienne en quelque sorte une prime a
la mauvaise foi. Il ne s'agit pas de permettre au consommateur, qui est avant tout un contractant,
de pouvoir, non pas se libérer du lien contractuel dans son ensemble, mais d'invoquer indûment le
caractère abusif d'une clause afin de se soustraire à une ou plusieurs de ses obligations »5
L’article 16 de la loi 31-08 stipule que : « le caractère abusif d’une clause s’apprécie en se référant,
au moment de la conclusion du contrat à toutes les circonstances qui entourent sa conclusion, de
même qu’à toutes les autres clauses du contrat », selon cet article, le caractère abusif d'une clause
s'apprécie, selon la loi, à trois égards.
À l'égard, d'abord, des circonstances qui entourent la conclusion du contrat.
En se référant, ensuite, à toutes les autres clauses du contrat. En effet, un contrat loyal est un
contrat équilibré entre les intérêts, divergents, des parties. Aussi, le risque est-il de considérer
isolément une clause contractuelle, et de l'estimer abusive, alors qu'elle est au moins compensée
par une autre stipulation « abusivement » favorable au consommateur il suffit, d'ordinaire, que les
avantages réciproques éventuels se balancent, pour dissiper l'hypothèse d'un déséquilibre
significatif «au détriment » du consommateur.

4La notion de déséquilibre significatif a été reprise par le législateur marocain inspire de son homologue français. Elle est
mentionnée dans l’article 15 de la loi 31-08, édictant des mesures de protection du consommateur lequel prévoit que : « dans le
contrat conclus entre fournisseur et consommateur, est considérée comme abusive toute clause qui a pour objet ou pour effet de
créer, au détriment du consommateur, un déséquilibre significatif entre les droits et les obligations des parties au contrat ».
5
Abobaker Benyahmed, La protection de la partie faible dans les relations contractuelles,p275
4
Enfin, et s'il y a lieu, l'appréciation doit se faire également à l'égard des stipulations contenues
dans un autre contrat « lorsque la conclusion ou l'exécution de ces deux contrats dépend
juridiquement l'un de l’autre » : le même effet de compensation pourrait se manifester à l'examen
comparé des clauses des deux contrats en cause.
Toutefois l'appréciation du caractère abusif ne peut porter «ni sur la définition de l'objet principal
du contrat ni sur l'adéquation du prix ou de la rémunération au bien vendu ou au service offert
pour autant que les clauses soient rédigées de façon claire et compréhensible » (art.17). Cette
double exclusion s'explique d'une part en ce que l'objet du contrat - la chose ou la prestation - et
le prix (ou la rémunération) relèvent absolument de la liberté des parties et doivent échapper à
toute appréciation extérieure d'opportunité, d’autre part, l'information fournie au consommateur,
lui permettent ainsi de s'engager de façon responsable et réfléchie qui lui garantit protection de
ses intérêts.
Néanmoins, ce critère de transparence adopté par le législateur n'emporte pas notre conviction au
motif qu'il arrive que certaines clauses bien qu'elles soient rédigées de façon claire et qu'elles
soient compréhensibles risquent de ne pas être accessible au consommateur, en raison de leur
illisibilité, de leur emplacement dans la convention ou de leur présence sur des documents
annexes à celui qui est signé par lui.
L'article 18 de la loi 31-08 énumère une liste de dix-sept types de clauses qualifiées d'abusives et
pouvant entraîner la nullité de la transaction. Il s'agit notamment des clauses visant à supprimer
ou réduire le droit à réparation du consommateur, de réserver au professionnel ou fournisseur le
droit de modifier unilatéralement les caractéristiques du produit, du bien à livrer ou du service à
fournir, de prévoir la possibilité de cession du contrat par le professionnel, lorsque cette cession
est susceptible d'engendrer une diminution des garanties pour le consommateur sans l'accord de
celui-ci.
A titre d’exemple, voici quelques clauses abusives énumérer selon l’article 18 de la loi 31-08 :
 Dans les contrats de vente, de supprimer ou de réduire le droit à réparation du consommateur en
cas de manquement par le fournisseur à l’une quelconque des obligations ;
 De réserver au fournisseur le droit de modifier unilatéralement les caractéristiques du produit, du
bien à livrer ou du service à fournir ;
 D’obliger le consommateur à exécuter ses obligations alors même que le fournisseur n’exécuterait
par les siennes ;
 De prévoir la possibilité de cession du contrat de la part du fournisseur, lorsqu’elle est susceptible
d’engendrer une diminution des garanties pour le consommateur sans l’accord de celui-ci ;
 De supprimer ou d’entraver l’exercice d’actions en justice ou des voies de recours par le
consommateur, en limitant indument les moyens de preuve à la disposition du consommateur ou
en imposant à celui-ci une charge de preuve, qui en vertu du droit applicable, devrait revenir
normalement à une autre partie au contrat
 De prévoir un engagement ferme du consommateur, alors que l’exécution de l’engagement du
fournisseur est assujettie à une condition dont la réalisation dépend de sa seule volonté.
 Autoriser le fournisseur a mettre fin sans un préavis raisonnable à un contrat à durée
indéterminée, sauf en cas de motif grave
« En cas de litige concernant un contrat comportant une clause abusive, le fournisseur doit
apporter la preuve du caractère non abusif de la clause objet du litige ». Le consommateur
marocain pourra aujourd’hui invoquer le caractère abusif de la clause contractuelle et le

5
professionnel devra rapporter la preuve contraire. Il devra ainsi démontrer l’absence de
déséquilibre entre les droits et obligations des parties.
Conformément aux dispositions de l’article 18 de la loi 31.08 et contrairement aux dispositions du
DOC, la charge de la preuve du caractère abusif incombe au professionnel et non au
consommateur, en cas de litige de consommation.
En effet, le législateur marocain impose la charge de la preuve au professionnel et c’est une étape
très importante dans la réalisation d’une justice contractuelle pour lutter contre les clauses
abusives ainsi qu’une protection préalable de la partie faible dans une relation contractuelle
particulièrement entre le professionnel et le consommateur.
Quant au sort des clauses abusives, l'article 19 considère nulles et de nul effet les clauses abusives
contenues dans les contrats conclus entre fournisseurs et consommateurs. Cependant, le contrat
restera applicable dans toutes ses dispositions autres que celles jugées abusives s'il peut subsister
sans lesdites clauses. Cette possibilité est originale car au regard de la théorie générale des
obligations, la volonté a une puissance créatrice et cette puissance ne peut l'avoir que si elle est
saine ; si elle altérée ou viciée, elle ne produira pas d'effet, on ne conçoit pas qu'un contrat puisse
subsister à une volonté altérée.

6
Chapitre 2 : les organes intervenants pour la protection du
consommateur
L’objectif de rompre l’isolement des consommateurs et d’atténuer le déséquilibre a conduit le législateur à
soutenir le développement de la culture consumériste et à envisager l’intervention et du juge (Section 1) et
des associations de protection du consommateurs (Section 2).

Section 1 : le rôle du juge


Dans le cadre des actions intentées par les consommateurs, associations et fournisseurs, le juge
est tenu d’analyser le contrat, le lire prudemment afin de pouvoir relever le déséquilibre existant,
et ceci se réalise en interprétant le contrat pour rendre un jugement favorable.
Toutefois, il semble, que le rôle du juge ici comporte quelques carences qu'il convient de
souligner. En effet, le législateur a choisi :
- D'abord, d'adopter dans l'article 15, une interdiction générale « de toute clause qui a pour objet
ou pour effet de créer, au détriment du consommateur, un déséquilibre significatif entre les droits
et obligations des parties au contrat ». Il est patent que le souci du législateur est louable dans la
mesure où il cherche à répondre à l'imagination et l'inventivité de certains fournisseurs.
-Par la suite, il est venu, dans l'article 18 établir une liste non exhaustive de dix-sept stipulations
pouvant être déclarées par le juge comme abusives.
-L'utilité d'une telle liste ne soulève aucun doute aux motifs qu'elle est susceptible de faciliter,
d'une part, par sa valeur d'exemple, l'interprétation de la règle générale et, d'autre part, la preuve
pour le cocontractant, qui est en position de faiblesse, voire de renverser le fardeau de la preuve
vers le cocontractant qui est en position de supériorité. En effet, ce dernier doit apporter la preuve
du caractère non abusif de la clause, objet du différend.
-Ainsi, une clause pourra être considérée par le juge comme n'étant pas abusive bien qu'elle figure
sur la liste. Cependant, une clause pourra être considérée comme abusive alors qu'elle ne figure
pas dans la liste au motif qu'elle satisfait les exigences de l'article 15.
Indéniablement, à travers l'octroi d'un rôle actif au juge dans l'identification des clauses abusives,
le législateur cherche à réaliser une certaine justice contractuelle.
Toutefois, il est légitime de se demander, si une telle solution n'aboutirait pas à une révision du
contrat par le juge et ne créerait pas une diversité de solutions dangereuses pour la sécurité
juridique dans la mesure ou la Cour de cassation risque de ne pas être saisie fréquemment pour
jouer son rôle d'unificateur et d'exercer un contrôle quant à la définition et la détermination des
clauses abusives.

Section 2 : le rôle des associations du protection du consommateur


La loi 31-08 sur les mesures de protection du consommateur introduit en droit Marocain l'action de groupe
au bénéfice d'associations de défense des consommateurs.

Ces associations de protection du consommateur relatives au droit d'association6, assurent l'information,


la défense et la promotion des intérêts du consommateur, et concourent au respect des dispositions de la
loi relative à sa protection.

6
Constituées et fonctionnant conformément à la législation et la règlementation en vigueur.
7
Le but de cette action, dont le caractère novateur est inéluctable, est la réparation des « préjudices de
masse » : L'action de groupe permet de défendre les intérêts d'un nombre considérable de consommateurs
dont le préjudice personnel d'ordre patrimonial est d'un montant peu élevé par rapport au coût que
pourrait engendrer une action en justice individuelle. Il s'agit ainsi de mettre en œuvre,
concrètement, le droit d'accès à un tribunal.
De la sorte, l'action de groupe permet d'éviter l'impunité de professionnels mettant en place des
pratiques commerciales douteuses qui pourront donc se voir assigner en responsabilité par des
associations disposant de moyens propres à agir en justice.
1/ Les exclusions :
Conformément à la loi n°31-08, ne peut être considérée comme association de protection du
consommateur, l'association qui :
 Compte parmi ses membres des personnes morales ayant une activité à but lucratif ;
 Perçoit des aides ou subventions d'entreprises ou de groupements fournissant des produits, biens
ou services au consommateur ;
 Fait de la publicité commerciale ou qui n'a pas un caractère purement informatif, pour des biens,
produits ou services ;
 Se consacre à des activités autres que la défense des intérêts du consommateur ;
 Poursuit, un but à caractère politique.
2/ L'utilité publique de l'association -
Les associations de protection du consommateur peuvent être reconnues d'utilité publique si :

 Elles satisfont à la législation et la réglementation en vigueur relatives au droit d’association ;


 Elles ont pour objet statutaire exclusif la protection des intérêts du consommateur ;
 Et elles sont régies par des statuts conformes à un statut-type7:
3/ La Fédération Nationale de Protection du Consommateur (FNPC) :
Les associations de protection du consommateur reconnues d'utilité publique doivent se
constituer en une Fédération Nationale de protection du consommateur régie par la législation
relative au droit d'association et les dispositions de la loi n° 31-08 édictant des mesures de
protection du consommateur.
La Fédération Nationale de protection du consommateur acquiert de plein droit la reconnaissance
d'utilité publique8. Ses statuts sont fixés par décret.
4/ Le Fonds national pour la protection du consommateur
Est institué, conformément à la législation en vigueur, un Fonds national pour la protection du
consommateur en vue de financer les activités et les projets visant à la protection du
consommateur, à développer la culture consumériste et à soutenir les associations de protection
du consommateur dûment constituées.
Le Ministère chargé du Commerce, de l'Industrie et des Nouvelles Technologies est chargé de la
gestion de ce fonds.

7
Fixe par voie règlementaire.
8
La reconnaissance d’utilité publique lui est conférée par décret.
8
Les ressources de ce fonds sont constituées :
 Des dotations du budget général ;
 D’un pourcentage des amendes perçues à la suite des contentieux sur lesquels il a été statué en
vertu de la loi9;
 Des dons et legs au profit du fonds ;
 De toutes autres ressources obtenues légalement.
5/ Les actions en justice de la Fédération nationale et des associations de protection du
consommateur
La fédération nationale et les associations de protection du consommateur reconnues d'utilité
publique peuvent :
- former des actions en justice, intervenir dans les actions en cours ;
- se constituer partie civile devant le juge d'instruction pour la défense des intérêts du
consommateur ;
- et exercer tous les droits reconnus à la partie civile relatifs aux faits et agissements qui portent
préjudice à l'intérêt collectif des consommateurs10
La fédération ou toute association de protection du consommateur peut, lorsque plusieurs-
consommateurs, personnes physiques identifiées ont subi des préjudices individuels causés par le
même fournisseur et qui ont une origine commune, agir en réparation devant toute juridiction au
nom de ces consommateurs, si elle a été mandatée par au moins deux consommateurs concernés.
Le mandat ne peut être sollicité par voie d'appel public télévisé ou radiophonique, ni par voie
d'affichage, de tract ou n'importe quel moyen de communication à distance. Le mandat doit être
donné par écrit par chaque consommateur11.
La compétence territoriale en matière d'actions civiles appartient à la juridiction du lieu où s'est
produit le fait ayant causé le préjudice ou à la juridiction dont relève le lieu de résidence du
défendeur, au choix de la Fédération nationale ou de l'association de protection du
consommateur. Les actions civiles accessoires sont formées devant la juridiction répressive.
Les significations et notifications qui concernent le consommateur sont adressées à la Fédération
nationale ou à l'association de protection du consommateur qui introduit l'action en justice en son
nom, elles sont valables si elles ont été remises conformément aux délais prescrits par la loi.
La Fédération nationale ou l'association de protection du consommateur peut demander à la
juridiction statuant sur l'action civile ou sur l'action accessoire d'enjoindre au défendeur ou au
prévenu, de cesser les agissements illicites ou de supprimer, dans le contrat où le contrat-type
proposé ou adressé aux consommateurs, une clause illicite ou abusive.
L'injonction émanant de la juridiction est assortie d'une astreinte fixée par la juridiction et de
l'exécution provisoire.

9
Seront fixes par décret, le régime d’administration du fonds, de gestion de ses finances ainsi que le pourcentage des amendes et la
nature des ressources, qui lui sont affectés.
10
Toutefois, les associations de protection du consommateur non reconnues d’utilité publique et dont le but exclusif est la
protection du consommateur, ne peuvent exercer les droits qui leur sont reconnus qu’après l’obtention d’une autorisation spéciale
de la partie compétente pour ester en justice et selon les conditions fixées par voie réglementaire.
11
Le mandat s’exerce à titre gratuit et tout consommateur peut retirer le mandat à tout moment
9
L'astreinte s'applique à compter du huitième jour suivant la date de l'injonction si celle-ci est
prononcée contradictoirement, et à compter du 8ème jour suivant la notification si elle prononcée
par défaut, sauf si la juridiction fixe un autre délai pour l'application de l'astreinte ne dépassant
pas trente jours.
Lorsque le défendeur ou le prévenu exprime son désir de faire cesser les agissements illicites ou
de supprimer dans le contrat ou le contrat-type proposé ou adressé au consommateur une clause
illicite ou abusive, la juridiction donne à l'intéressé un délai ne dépassant pas trente jours
renouvelable une seule fois.
L'astreinte s'applique immédiatement après l'expiration du délai fixé par la juridiction et elle est
recouvrée lors du prononcé du jugement.
La juridiction saisie peut ordonner la publication du jugement rendu, par tous les moyens qu'elle
détermine ; cette publication s'effectue dans les conditions et sous les peines prévues par le code
pénal.

10
Conclusion :
En conclusion, on peut dire que le Maroc possède aujourd’hui des acteurs compétents ainsi qu’un
arsenal juridique important en matière de la protection du consommateur capable d’assurer
l’équilibre dans les relations contractuelles entre le fournisseur et le consommateur, cependant le
dispositif juridique actuel demeure relativement insatisfaisant dans la mesure où il comporte
quelques carences. Et afin de lutter efficacement contre les clauses abusives, quelques solutions
vont être propose en matière de détermination des clauses abusives et en matière de recours
judiciaire :
-il convient d'adopter le projet de décret fixant les modalités de fonctionnement du conseil
consultatif supérieur de consommation, la création de cet organisme est prévue dans les articles
204 et 205. Pourtant le décret relatif à cet organisme peine à voir le jour. Ce dernier aurait pour
mission de vérifier le contenu normatif des contrats, de proposer des reformes afin d’adapter la
législation aux nouvelles pratiques
- Il serait intéressant de mettre en place une procédure extrajudiciaire comme une solution
alternative au recours judiciaire pour les affaires dont les montants en jeux sont faibles et ne
justifie pas la judiciarisation du litige.
Par ailleurs, étant donne que les consommateurs demeurent victimes de nombreuses pratiques
utilisées couramment par les fournisseurs du fait de leur méconnaissance des droits dont ils
disposent, il est nécessaire que les associations de protection des consommateur lance,
mensuellement, des campagnes de communication et d’information du consommateur sur les
clauses abusives.

11
Bibliographie :
 Didier Martin, Droit Marocain de la consommation, 2022.
 Abobaker Benyahmed, La protection de la partie faible dans les relations contractuelles,
comparaison entre le droit français et les droits de pays du Maghreb, 2021
 D.MAZEAUD, le juge aux clauses abusives, le juge et l’exécution du contrat, presse
universitaire d’Aix-Marseille 1993.
 Lecture de la loi 31.08 sur la protection du consommateur : Apports et insuffisance,
Zakaria Omari , 2014.
 Revue marocaine des sciences politiques et sociales, El Bacha Farid ,2013
 Revue du droit marocain, 2017
 Mohakama, La lutte contre les clauses abusives dans la loi 31.08, Nadia Azdou, 2016
 La loi 31.08 édictant des mesures de protection du consommateur
 Le code des obligations et des contrats
 https://www.mcinet.gov.ma/sites/default/files/Guide%20du%20consommateur%20-
%20FR.pdf
 https://www.med-insights.com/the-names-of-the-slave/
 https://www.mcinet.gov.ma/fr/content/protection-du-consommateur
 https://medias24.com/chronique/droit-du-consommateur-les-clauses-abusives-
dansles-contrats-de-credit-2/

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Table des matières
Introduction : ............................................................................................. 2
Chapitre 1 : les clauses abusives ................................................................ 3
Section 1 : Les personnes protégées........................................................ 3
Section 2 : La détermination des clauses abusives .................................. 4
Chapitre 2 : les organes intervenants pour la protection du
consommateur ........................................................................................... 7
Section 1 : le rôle du juge ........................................................................ 7
Section 2 : le rôle des associations du protection du consommateur ..... 7
Conclusion : .............................................................................................. 11
Bibliographie : .......................................................................................... 12

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Annexe

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