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PROCEDURE PENALE

Fiche n°01

Plan de la fiche :
▪ Définition
▪ Les principes de la procédure pénale
▪ Le procès pénal
▪ Les procès-verbaux établis par la police judiciaire
▪ Les actes de la police judiciaire
▪ L’enquête en cas de flagrance
▪ L’instruction préparatoire
▪ L’ouverture de l’instruction et son domaine
▪ Le déroulement de l’instruction
▪ Les ordonnances du juge d’instruction
▪ La tenue du procès
▪ L’action civile
▪ L’action publique
▪ Les voies de recours ordinaire
▪ Les voies de recours extraordinaire

Est la mise en œuvre consiste du droit pénal par la recherche des auteurs
d’infractions et leur jugement. La procédure pénale est la branche de droit contenant
les dispositions relatives à la poursuite, à l'enquête, à l’instruction, au jugement et à
l’exécution des décisions judiciaires en matière d’infractions pénale.

La procédure pénale est :

1- Une procédure accusatoire :

➢ Elle et déclenchée par une accusation.


➢ C'est une procédure qui fait participer le peuple, car la personne poursuivie
est responsable devant toute la collectivité.
➢ Procédure orale, public et contradictoire.
➢ Le ministère public est investi du pouvoir de déclencher la procédure
indépendamment de tout accusateur privé dans le but de respecter l'intérêt
sociale.

2- Procédure inquisitoire :
➢ C’est une procédure dans laquelle le juge joue un rôle souverain et actif, dans
la mesure où il ne va pas se contenter des éléments de preuves rapportés par
les partis au procès, mais il va procéder lui-même à en rechercher d’autres afin
de fonder sa propreopinion.Il ouvre le procès, conduit l’instruction de l’affaire
et dirige le déroulement des débats, puis prononce la sanction.
➢ Elle s’oppose à la procédure accusatoire car celle-ci est :
- Écrite (PV établit de l’audience)
- Non contradictoire
- Secrète

3- Procédure mixte :

❖ Procédure idéale, car elle combine les caractéristiques de la procédure


accusatoires et inquisitoires.

Phase d’instruction préparatoire : Caractère inquisitoire qui domine

+ Le juge d’instruction ne peut se saisir lui-même, il doit tenir compte des droits de la
défense.
+ Il n’a pas le droit de se prononcer sur la culpabilité du défendeur. Il doit instruire
aussi à charge qu’a décharge.

Durant le jugement :Caractère accusatoire


+ Le juge doit veiller au respect de l’équilibre entre l'accusationet la défense.

La procédure pénale marocaine est de type mixte, car elle synthétise les
traits des deux procédures accusatoire et inquisitoire.

❖ La procédure pénale a pour objet la protection desintérêts de la société.


❖ Théorie de la preuve.
❖ Dans un procès pénal, les autorités publiques ont la charge de rechercher les
infractions et de mettre en mouvement l'action publique.
❖ La charge de l’exécution de la décision judiciaire revient au ministère public.

Les principes de la procédure pénale :

1. La présomption d’innocence ‫قرينةالبرائة‬


2. La garantie des droits de La Défense.
3. Autres principes.
1- La présomption d’innocence :

C’est le principe selon lequel toute personne poursuivie et présumée innocente


jusqu'à preuve contraire. C’est à dire tant qu'elle n'a pas été déclarée coupable par
une juridiction compétente.
Ce principe suppose dans son application une instruction durant laquelle on examine
le fait à charge et à décharge et l’on confronte les preuves réunies par les deux
parties.
Elle peut s'achever par une ordonnance de non-lieu ‫عدمالمتابعة‬.

Ce principe donne lieu à un régime des preuves particulier à la matière répressive.

a- La charge de la preuve ‫عبءاالتبات‬

Elle incombe au demandeur, en l'occurrence, au ministère public et la victime au cas


où elle se serait constituée partie civile.

Contrairement au procès civil, le juge pénal agit activement afin de découvrir la


vérité et peut même user de pouvoir coercitifs à cet effet.

Les juges de jugement peuvent ordonner un supplément de preuves s’ils estiment


que les preuves présentées sont insuffisantes.

Cependant la charge de la preuve connait une limite:

Les PV et les rapports dressés par les officiers de police judiciaire et la gendarmerie
pour constater les délits et les contraventions font foi jusqu’à preuve du contraire.

b- Les modes de preuves :‫وسائالالتبات‬

La liberté de la preuve contrairement en matière civile.


En matière répressive, il faut prouver des fait matériels ou psychiques, et donc tous
les moyens de preuve qui peuvent venir à leurs soutiens sont admissibles sous
réserve qu’elles soientcontradictoirement discutées et non illicites (aveu sous
tortures, détecteurs de mensonges…).

Les modes de preuves classiques sont :

Le témoignage
L'aveu
L’écrit
Connaissance directe du juge : (se déplace sur les lieux de l’infraction,
constatepar lui-même, perquisition, saisies…).
c- La valeur de la preuve :

Il existe en principe deux systèmes de preuve :

Preuve légale : L'intime conviction du juge :

C’est-à-dire que le juge devrait C’est ce système qui est appliqué au


condamner à chaque fois Maroc et selon lequel le juge condamne
qu’une preuve ayant force ou acquitte suivant qu’il est ou non
probante déterminée par la loi a convaincu de la culpabilité de l'inculpé
été administrée. sans être tenu à aucun justif de force
probante des preuves qu'il détient

2 – Garanties des droits de la défense :

Bénéfice accordé à toute personne afin d'assurer efficacement sa défense dans un


procès qui la concerne.

+ Le fait d’avoir un procès contradictoire, juste et équitableet dans un délai


raisonnable.
+ Le droit d’être défendue par un avocat
+ Le droit de discuter de tous les éléments de son affaire.
+ Le droit d’être jugée en public
+ Le droit de parler en dernier lors du procès.
+ Le droit d’exercer les voies de recours.

3- Autres principes de la procédure pénale :

➢ Principe de la légalité de délits et des peines.


➢ Respect de la dignité humaine.
➢ Respect de la vie privée et familiale
➢ L’interdiction de discrimination.
Le procès pénal

1- L’enquête :

Elle a pour objet de découvrir les infractions, d'en rassembler les preuves et d’en
rechercher les auteurs.

L’enquête L’enquête de
préliminaire flagrance

L’enquête de flagrance (L’enquête qui s’effectue en un temps généralement court)

A- L’enquête préliminaire ‫البحتالتمهيدي‬

Elle a pour finalité de réunir les éléments qui permettent au ministère public
d’apprécier l’opportunité des poursuites.

L’enquête est diligentée d’office par les officiers de police judiciaire sur instruction
du ministère public.

Les Agents de la police judiciaire :

✓ Les fonctionnaires de la sûreté nationale et les gendarmes qui n'ont pas la


qualité d’office police judiciaire (OPJ)
✓ Les khalifas, caïds, pacha … Ce sont des auxiliaires de la Police judiciaire. Ils
ont pour rôle de collaborer avec eux et de les assister dans les fonctions qui
leurs sont attribuées. Ils ne peuvent pas procéder à des enquêtes ni dresser des
PV, ni saisir le tribunal et l’informer d’une infraction.

Les fonctionnaires assimilés :

Sont ceux qui sont assimilés par des lois spéciales aux OPJ
✓ Chefs de division, et les agents techniques des eaux et forêts, les commandants
de port et les inspecteurs.

Leur compétence se limite aux infractions relatives au service auquel ils


appartiennent.
(Constatation, poursuite, surveillance).
Ils ne peuvent pas perquisitionner un domicile qu'en présence d’un OPJ.

1- La police judiciaire :

Joue un rôle capital dans le cadre de la lutte contre les infractions et la recherche des
auteurs.

• Les membres de la police judiciaire ‘’ article 19 du Code de procédure


pénale’’

→ Officiers supérieurs (procureur du Roi, procureur général du Roi, les


substituts et le juge d’instruction).
→ Officiers
→ Agents et fonctionnaires assimilés

Cette diversité permet à la Police Judiciaire d'être plus efficace dans la constatation
des infractions et leur répression.

2- Les officiers de la PJ :

Officiers supérieurs de
Les officiers
la PJ

➢ Officiers supérieurs de la PJ : Sont tous des magistrats. Ils ont pour fonction de
diriger les actes de la PJ. Ils sont habilités à ordonner l’accomplissement des
différentes opérations nécessaire à l'enquête préliminaire.
➢ Les officiers : Préfets de police, commissaires et officiers de la police, le
directeur général de la sûreté nationale, les inspecteurs qui ont passé 3 ans
d’expériences désignés par arrêt du ministre de la Justice et de l'intérieur, les
gendarmes de plus de 3ans d’expériences par arrêt du ministre de la justice et
de la direction de la défense nationale.

➢ La compétence territoriale de la police judiciaire ‘’article 20 du CPP’’

Se limite à l’espace géographique dans lequel ils exercent leurs fonctions. Ceux
appartenant au central peuvent exercer leur pouvoir sur tous le territoire national.

Ils peuvent en cas d’urgence exercer leurs fonctions sur tous le territoire national
suite à la demande de l’autorité judicaire ou de l’autorité publique.

➢ Distinction entre police judiciaire et police administrative :

La police judiciaire remplit


une fonction répressive et
intervient après la
commission d’une infraction. La police administrative
C’est-à-dire lorsque la police remplit une fonction préventif
administrative a échoué dans placée sous le contrôle de
la prévention de l’infraction, l’autorité administrative. Elle
et ce pour constater intervient généralement avant
l’infraction et réunir les la commission de l’infraction.
éléments de preuve pour
mener l’enquête. Elle est
placée sous le contrôle de
l’autorité judiciaire.
Les procès-verbaux établis par la police judiciaire Art 24
du CPP

C’est l’instrument par lequel les membres de la PJ procèdent à la constatation des


faits ou de l’acte délictueux et relatent les opérations effectuées dans le cadre de
l’enquête.
Le PV joue un rôle très important dans l’action publique (moyen de preuve).

Les conditions de validité du PV :

➢ Qualité du rédacteur du PV : émane d’une autorité compétente ou dispose de


la qualité d’OPJ
➢ Daté et signé : La signature de l’OPJ est toujours nécessaire
➢ Ecrit : L’officier doit se limiter à constater les faits d’une manière objective
sans donner son opinion.

Trois catégories de PV :

1- Les PV qui sont dotés de la force probante : cad ceux qui ne peuvent être
écartés que par une action en faux, les PV dressé par les agents de douane, par
les agents de l’office national des eaux et forêts. La force probante de ces PV ne
portent que sur ce que les dits agents ont constaté ou entendu.
2- Ceux qui constitue un moyen de preuve ordinaire dont le contraire peut être
prouvée
3- PV informatif

Les actes de la Police judiciaire

Réception des plaintes et Les actes relatifs aux Mesures relatives aux
dénonciations : choses : personnes :
C’est la première fonction Transport sur les lieux La garde à vue, les
attribuée aux membres de la de l’infraction, les auditions des
PJ perquisitions et les personnes, écoutes
saisies téléphoniques
1-La Plainte :Est l’acte par lequel une personne déclare à l’officier de PJ qu’il a subi
un préjudice à l’occasion d’une infraction.
Réception de la déclaration – enregistrement
Dénonciation : Emane d’un tiers autre que la victime qui informe les autorités de
police et de justice d’une infraction qui a été commise ou d’un projet de commission.

2-Transport sur les lieux de l’infraction :

La PJ informe le représentant du ministère public de l’infraction et se déplacent sur


les lieux pour effectuer le constat. Quand le ministère public arrive sur les lieux, il
peut ordonner à l’OPJ de continuer les actes et prendre les mesures nécessaires à la
conservation des indices et éléments de preuve.

3-Perquisition et saisies :

Soupçon ensuite perquisition sans consentement de l’occupant ou du propriétaire du


domicile entre 6h et 21heures.

Non-respect des horaires dans les cas suivants :

✓ Cas d’extrême urgence si c’est demandé par le propriétaire ou l’occupant du


domicile
✓ Terrorisme
✓ Activités nocturnes

4-La garde à vue :

Est la détention et le maintien d’une personne à la disposition de la justice pour des


raisons d’enquêtes.

Les délais de la garde à vue sont :

➢ 48h renouvelable une fois de 24h si présence d’indices graves contre la


personne
➢ 96h en cas d’atteinte à la sureté de l’état renouvelable 1 fois par avis du
ministère public ou en cas d’acte de terrorisme renouvelable 1 et 2 fois de 96h.

Les autorisations de renouvellement sont accordés par écrit par le ministère public.

5-Les audiences des parties :

Refus d’obtempérer = détention entre 1jour et 10 jours et une amende de 200 à 1200
dhs ou l’une des deux.
L’enquête en cas de flagrance Art 56 à 77 du CPP

La flagrance se réalise en matière de délit ou de crime :

➢ Lorsque l’auteur a été arrêté en cours ou juste après la commission de


l’infraction (délit, crime).
➢ Lorsqu’il est encore poursuivi par la clameur publique.
➢ Lorsqu’il a été arrêté dans un délai très court en état de possession d’armes ou
objet faisant présumer sa participation, traces, indices…

Délit ou crime flagrant :

« Tout délit ou crime commis dans une maison dont le propriétaire requiert du
procureur du Roi ou de l’OPJ de le constater ».

La PJ informe le parquet de l’état de flagrance et doit entreprendre tous les actes


nécessaires à la conservation des preuves (perquisition et saisies, empreinte,
expertise sur les objets présent dans les lieux.
L’instruction préparatoire Art 83 du CPP

• Secrète
• Ecrite
• Non contradictoire
• Juridictionnelle

L’instruction préparatoire est obligatoire :

➢ Crimes passibles de peine de mort


➢ Réclusion perpétuelle, réclusion allant jusqu’à 30 ans
➢ Délits lorsqu’un texte spécial le prévoit
➢ Crimes commis par les mineurs

Est facultative :

➢ Délits commis par les mineurs


➢ Délits punis par un emprisonnement allant jusqu’à cinq ans ou plus.

Le juge d’instruction est l’organe chargé de cette mission. Il est nommé sur arrêt
ministériel.

Il est désigné sur réquisitoire du ministère public même à l’occasion d’une infraction
flagrante.

Le juge d’instruction peut déléguer exceptionnellement certains actes nécessaires à la


manifestation de la vérité à des commissions rogatoires (un autre juge d’instruction,
juge de jugement, officier de police judiciaire).

1- Le rôle du juge d’instruction

Le juge d’instruction prononce d’une manière plus réfléchie l’avenir de la poursuite.


Il a la qualité d’officier supérieur de la police judiciaire qui lui permet de saisir
personnellement l’enquête préliminaire en cas de flagrance ou de charger les officiers
de police judiciaire d’accomplir certains actes.

Il mène l’instruction préparatoire et est saisi soit sur demande :

✓ Du ministère public
✓ Soit citation directe : la victime se constitue partie civile et demande des
réparations civiles.
Il a deux fonctions :

A charge : A décharge :

Rassembler les Prendre des décisions


informations et les étudier judiciaires

Le ministère public peut d’office ou sur instruction de la partie civile ou de l’inculpé


de saisir la chambre criminelle de la Cour d’Appel pour lui demander de retirer
l’affaire du juge d’instruction et la renvoyer à un autre juge d’instruction pour
assurer la bonne conduite de la justice.

2- La compétence du juge d’instruction

La compétence La compétence
territoriale matérielle

Il ne peut instruire que Correspond à celle de la


sur des infractions qui juridiction au sein de
relèvent de la laquelle il siège.
compétence territoriale
de la juridiction au sein
de laquelle il siège.
L’ouverture de l’instruction et son domaine

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L’instruction préliminaire L’instruction préparatoire phase de
jugement

La saisine du juge
d’instruction n’est pas
automatique.
Elle n’est effectuée que
quand l’instruction est
obligatoire. Mais il
existe des exceptions,
ou il peut être saisi
même si elle est
facultative.

A- L’ouverture de l’instruction préparatoire :

Déclenchement par le Déclenchement par la


ministère public : victime elle-même par
le biais d’une plainte :
Fait par un réquisitoire.
Ce dernier est pris Sauf que c’est rare que
contre une personne le MP donne cette
dénommée ou non liberté à la partie civile.
dénommée. La plainte doit
mentionner les faits
ainsi que les textes
d’incrimination
B- Le domaine de l’instruction préparatoire :

La phase d’instruction préparatoire connait l’intervention de deux juridictions


différentes.

1- Juge d’instruction au niveau du Tribunal de première instance

Il est compétent pour connaitre les délits en matière délictuelle.

Tout jugement rendu par les tribunaux de première instance est susceptible d’appel
devant la chambre correctionnelle de la Cour d’Appel dans le cadre de l’instruction
préparatoire.

L’instruction est obligatoire quand le délit commis est prévu par un texte spécial.

2- Juge d’instruction au niveau de la chambre correctionnelle devant la cour


d’appel

L’instruction est facultative pour les crimes dont la peine est inférieure à 30 ans, et
obligatoire devant la chambre criminelle pour :
- Les crimes punis de la peine de mort ou la réclusion perpétuelle ou
d’une durée de 30 ans.
Le déroulement de l’instruction

Les actes accomplis par le juge d’instruction sont :

1- Enquête psychologique et mesures médicales (Art 87 du CPP)

C’est-à-dire qu’une enquête est faite sur la personnalité du délinquant ainsi que son
milieu familial et social.

Ce type d’enquête est obligatoire en matière de crime.

Et facultative en matière de délit.

2- L’interrogatoire

Interrogatoire de première comparution :

+ S’assurer de l’identité du prévenu


+ L’informer de son droit d’être assisté par un avocat et des charges qui pèsent sur
lui
+ L’informer de son droit de la possibilité de pas faire de déclaration dans l’immédiat

De fond :

+ Pour clore l’interrogatoire


+ Prévenir l’avocat du prévenu s’il en a 48h avant l’interrogatoire.

3- L’audition des témoins

Il est habilité à entendre toute personne dont le témoignage pourrait servir à la


manifestation de la vérité. Un PV d’audition est établi dans ce sens.

4- Confrontation

La confrontation des différents suspects entre eux ou avec les témoins.

5- Enquête de personnalité

Elle lui permet d’avoir une idée sur la personnalité du suspect et de son entourage
socio-économique.

▪ Obligatoire en matière criminelle


▪ Facultative en matière délictuelle
6- Perquisition et saisies : transport sur les lieux

7- Les écoutes téléphoniques :

Il peut être ordonner par écrit de procéder à des écoutes téléphoniques et d’en faire
copie ou saisie.

Les ordonnances du juge d’instruction

Le juge d’instruction prononce des ordonnances et des mandats. Il peut ordonner :

La mise sous contrôle judiciaire


Ou la détention provisoire ou préventive

A- Les mandats

1- Le mandat de comparution : a pour objet de mettre en demeure l’inculpé afin


de se présenter devant le juge à la date et à l’heure indiquées dans le mandat.
2- Le mandat d’amener : C’est l’ordre donné par le juge à la force publique de
ramener l’inculpé devant lui.
3- Le mandat de dépôt : Ordre donné par le juge au surveillant, chef de la
maison d’arrêt, de recevoir et de détenir l’inculpé.
4- Le mandat d’arrêt : L’ordre donné à la force publique de rechercher l’inculpé
et de le conduire à l’établissement pénitentiaire indiqué sur le mandat où il
sera reçu et détenu.

B- La mise sous contrôle judiciaire (Art 160 du CPP)

Lorsque l’inculpé ne représente pas un danger pour la société, le juge peut le mettre
sous contrôle judiciaire pour une durée de deux mois renouvelables cinq fois.

La mise sous contrôle judiciaire consiste en une série d’obligation (Art 161 du CPP)
qui diffère d’un inculpé à l’autre.

Cette mesure est communiquée oralement à l’inculpé et au représentant du ministère


public dans les 24 heures.

La décision est susceptible de recours le jour suivant devant la chambre


correctionnelle de la Cour d’appel. Celle-ci devra statuer dans les cinq jours qui
suivent.

C- La détention préventive (Art 157 du CPP)

Est une Mesure exceptionnelle qui vise à emprisonner l’inculpé lorsque sa liberté
présente un danger pour la société.

Sa durée :

✓ Ne peut dépasser un mois en matière de délit, renouvelable sur ordre


justifié pour deux fois pour la même durée
✓ 2 mois en matière de crime, renouvelable sur ordonnance pour cinq fois
pour la même durée.

Cette mesure peut être prise par le juge d’instruction à tout moment même si
l’inculpé est mis sous contrôle judiciaire.
Elle obéit à un régime spécial dans la mesure où le détenu :

▪ Ne porte pas l’habit pénitentiaire


▪ N’est pas soumis au travail
▪ Son contact avec l’extérieur reste indépendant avec la décision de détention.

Si la détention n’est plus justifiée, l’inculpé est libéré. La libération peut être
demandé par le représentant du ministère public « libération provisoire » et le juge
doit répondre dans un délai de 5 jours qui suivent le réquisitoire.

Le juge d’instruction peut ordonner après avis du ministère public la libération


provisoire du détenu sous certaines conditions (Art 178 du CPP).

L’inculpé ou son avocat peut également demander la libération provisoire au juge


d’instruction qui doit statuer dans les 5 jours, mais il doit dans les 24heures suivant le
dépôt de la demande la communiquer au ministère public et à la partie civile pour
recueillir leur observation.

La non réponse de la part du juge L’inculpé adresse sa demande à la


chambre correctionnelle

15 jours = réponse
Les ordonnances rendues à la fin de l’instruction

Ordonnance de non-lieu Ordonnance de renvoi

Si les charges sont suffisantes,


Elle est rendue si le juge
le juge ordonne le renvoi de
estime que la saisine d’une
l’affaire devant la juridiction
juridiction n’est pas justifiée.
répressive compétente. Le
ministère public le transmet
Fondée sur des raisons :
au tribunal chargé de l’affaire.
1- De droit : Les faits
reprochés ne sont
d’aucune qualification
pénale
2- De fait : N’implique
qu’une clôture
provisoire de l’affaire.
Lors de l’apparition de
nouveaux faits, la
poursuite est reprise et
l’affaire est ouverte de
nouveau

Le contrôle des actes de l’instruction est confié à la chambre correctionnelle.


Cette dernière connait des appels formés contre les jugements rendus par les
tribunaux de première instance en matière de :

❖ De délit
❖ Et de contraventions

Ainsi que les appels contre les décisions des juges d’instructions.

Le rôle du ministère public : (Art 222 du CPP)


Dispose de très larges prérogatives. Il peut interjeter appel contre toute ordonnance
de nature juridique du juge d’instruction (Exemple : ordonnance d’incompétence,
non-lieu …). L’appel est interjeté par le biais d’une déclaration écrite au greffe de la
chambre correctionnelle.

Les juges répressifs

Son tous soumis à des obligations statutaires communes.

→ Sanctions disciplinaires :

- L’avertissement
- Le blâme
- Rétrogradation
- L’exclusion temporaire
- Révocation

Les Magistrats :

1- Les magistrats du siège :

Juge de jugement : Ils sont interchangeables. Le juge de jugement ne peut


participer à la délibération s’il n’a poursuivi tous les débats.

Le juge d’instruction : Ne doit pas participer ni à l’action publique ni à


l’instruction définitive et au jugement. Il est soumis sous le contrôle du
ministère public et ne peut informer que sur réquisitoire du ministère public.

2- Les magistrats débouts « Ministère public »

Le MP intervient comme partie principale au procès. Il représente la société. Il met en


œuvre l’action publique. Il est représenté par les :

→ Le procureur général du Roi


→ Le procureur du Roi et leurs substituts
La tenue du procès

Toute personne détenue doit être informé d’une façon compréhensible des motifs de
sa détention et de ses droits dont celui de garder le silence. Elle doit bénéficier au
plutôt d’une assistance juridique et de la possibilité de communiquer avec ses
proches.

La présomption d’innocence est le droit à un procès équitable sont garantis.

Le procès est :

1- Equitable, contradictoire, préserve l’équilibre des droits des parties ;


2- La séparation des autorités chargés de l’action publique et des autorités de
jugements doit être maintenue.
3- L’autorité judiciaire doit veiller à l’information et à la garantie des droits des
victimes
4- Toute personne suspectée est présumée innocente tant que sa culpabilité n’a
pas été prouvé.

Toute infraction donne lieu à une action pénale en vue de sanctionner son auteur et
une action civile en vue de réparer un préjudice si un dommage a été causé.
L’action publique

Appelé aussi action pour application des peines. Elle est intentée pour sauvegarder
l’intérêt de la société suite à la commission d’une infraction.

L’action publique a pour but la répression de l’atteinte portée à l’ordre social et aussi
d’appliquer une peine ou une mesure de sûreté au délinquant.

L’action publique est exercée au nom de la société par des fonctionnaires nommés
par le ministère public.

Elle est exercée contre les auteurs, co-auteurs et complices de l’infraction.

La mise en mouvement de l’action publique se matérialise par le dépôt soit :

• D’une plainte auprès du parquet avec constitution partie civile


• Requête aux fins de citation directe auprès du tribunal compétent.

❖ L’extinction de l’action publique :

✓ La prescription :

- 15 ans pour les crimes


- 4 ans pour les délits
- 1 an pour les contraventions

✓ Décès du prévenu :

L’action publique est éteinte. Toutefois, la victime peut se constituer partie civile et
demander des dommages intérêts contre les héritiers et les tiers civilement
responsable du prévenu décédé.

✓ Grâce :

Attribut du souverain. C’est une mesure qui intervient avant ou au cours des
poursuites ou après une condamnation irrévocable. Ce mécanisme remet totalement
ou partiellement la peine. On pardonne partiellement ou complètement mais on
n’oublie pas.

✓ L’amnistie :
Mesure législative qui a pour effet d’abolir les faits incriminés et les poursuites
auxquelles ils ont donné lieu. Elle met en échec à l’exercice de l’action publique ou en
arrête le cours. L’action civile est toujours possible. Elle éteint la peine et efface même
la condamnation. Elle vous ramène à 0. L’amnistie supprime carrément l’infraction.

✓ Autorité de la chose jugée

La chose jugée n’entraine pas extinction de l’action civile.

✓ Transaction

✓ Abrogation de la loi pénale

Exception faite pour la victime d’un dommage, elle peut exercer une action civile en
réparation devant le TPI.
L’action civile

A pour objet la réparation du dommage corporel, matériel ou moral subi par la


victime.

Elle est intentée par la victime. Cette dernière doit avoir l’intérêt pour agir ainsi que
la capacité.

Le préjudice subi doit être :

➢ Personnel à la victime
➢ Actuel
➢ Toucher un intérêt légitime

Elle est exercée contre :

➢ Les auteurs, co-auteurs


➢ Complices
➢ Héritiers
➢ Personne civilement responsable

L’action civile peut être exercée soit en même temps que l’action publique devant la
juridiction répressive saisi du litige, soit séparément de l’action pénale devant la
juridiction civile compétente.

Si l 'action publique est atteinte de la prescription, l’action civile est exercée devant la
juridiction civile (Art 14 du CPP).

❖ L’extinction de l’action civile :

L’action civile est éteinte par l’un des éléments cités ci-dessous :

→ Transaction entre la victime et l’auteur


→ Renonciation de la victime
→ Désistement
→ La chose jugée
→ La prescription
N.B = Le décès du délinquant et la prescription de l’action publique n’éteigne pas
l’action civile.

Les voies de recours

• Ensemble de procédure destinée à permettre un nouvel examen d’une


décision de justice.

• Le recours est porté devant une juridiction hiérarchiquement supérieure


à celle qui a rendu la décision critiquée.

I- Voies de recours ordinaires :

➢ L’opposition
➢ L’appel

II- Voies de recours extraordinaires :

➢ Pourvoi en cassation
➢ Recours en révision = Rétractation
➢ Réexamen des décisions de la cour de cassation

Les Voies de recours ordinaires :

C’est des voies qui sont à la portée de tout justiciable.

A- L’opposition

➢ Dirigé contre les jugements rendus par défaut


➢ Elle est présentée devant le juge qui a prononcé la décision attaquée.
➢ Elle vise à demander au tribunal de revenir sur sa décision
➢ Un délai de 10 jours pour faire opposition à compter de la date de la
notification par déclaration au greffe du tribunal
➢ En cas de refus du greffe pour recevoir l’opposition :
- Saisine du président du tribunal dans les 24 heures suivant le refus au
moyen d’un mémoire pour statuer sur la recevabilité de l’opposition.

L’opposition a un effet suspensif car elle suspend l’exécution du jugement opposé.

B- L’appel

L’appel vise à réformer ou annuler une décision rendue par un tribunal de premier
ressort devant une juridiction supérieur.
L’appel formé contre les jugements des TPI est porté devant la chambre des appels
correctionnels près de la cour d’appel.

Il se fait au moyen soit :

D’une déclaration
au greffe du
tribunal ayant
rendu le Ou auprès du
jugement greffe de la cour
d’appel

L’appel a un effet suspensif car il suspend l’exécution du jugement rendu par le


tribunal de première instance et un effet dévolutif c'est-à-dire que les juges d’appel
sont tenus de statuer de nouveau en fait et en droit sur l’objet du différend.

Les Voies de recours extraordinaires :

Elles ne sont ouvertes que dans des cas limitativement déterminés par la loi.

A- Réexamen des décisions de la cour de cassation :

o Lorsque les arrêts sont rendus sur la base des documents reconnus
comme falsifiés. La partie qui demande le réexamen doit déposer une
caution de 5000 Dirhams sauf pour le ministère public ou les
administrations publiques.
o Corriger les erreurs matérielles des arrêts à travers les éléments même
de ces arrêts.
o Lorsqu’il a été omis de statuer sur les demandes ayant été appuyé par
des preuves, ou l’arrêt n’a pas été motivé.
o Arrêts rendant l’irrecevabilité ou de la forclusion sur la base des
documents officiels qui se sont avérés non valides au moyen des
documents officiels ultérieurs.

B- Pourvoi ou recours en révision

C’est une voie qui permet de rejuger, à la lumière des faits nouveaux une affaire
rendue par erreur ayant eu la force de la chose jugée.

✓ Cas où une peine a été ordonnée en cas d’homicide, et il s’est avéré plus tard
que la victime est toujours vivante.
✓ Cas où deux condamnations dans deux affaires différentes ont été décidées
successivement contre deux personnes pour le même fait et il pouvait en être
l’innocence de l’une d’elle.
✓ Cas de condamnation postérieure pour faux d’un témoin
✓ Réalisation de fait ou la découverte de preuves nouvelles susceptible d’établir
l’innocence d’un condamné : Seul le ministère de la justice peut faire ce
recours après consultation d’une commission des directeurs du ministère de la
justice, et 3 magistrats auprès de la cour de cassation n’appartenant pas à la
chambre criminelle et désignés par lui.

C- Pourvoi en cassation

Ce recours est autorisé pour veiller si la décision de justice rendue en dernier ressort
a bien observé l’application des règles de droit.

Il peut être exercé soit par le ministère public, soit par les parties dans les cas
suivants :

➢ Violation de la loi
➢ Le non respect d’une règle
➢ Excès de pouvoir
➢ Incompétence
➢ Manque de motivations des décisions rendues.

Procédure :

Les pourvois en cassation et les recours en annulation sont formés par une requête
écrite signée par un avocat agréé près la Cour de cassation.
.
En l'absence de requête ou si la requête est signée par le demandeur lui-même ou par
un mandataire ne remplissant pas les conditions, la cour peut procéder d'office à la
radiation de l'affaire sans citation de la partie.

La requête doit être accompagnée d’une copie de la décision attaquée en dernier


ressort, objet du pourvoi en cassation.
La requête est déposée au greffe de la juridiction qui a rendu la décision attaquée ou
dans le cas de recours contre les décisions de l'autorité administrative, au greffe de la
Cour de cassation.

La requête est enregistrée sur un registre spécial.

Le greffe de la juridiction ayant rendu la décision attaquée doit ensuite la


transmettre, sans frais, avec les pièces jointes, le dossier de la procédure et, le cas
échéant, celui de la procédure devant la juridiction du premier degré, au greffe de la
Cour de cassation. Le greffier délivre un récépissé aux parties qui en font la
demande. Ce récépissé est constitué par une copie de la requête sur laquelle est
apposé le timbre à date du greffe qui reçoit le recours.

Les délais :

Le délai pour saisir la Cour de cassation est de trente jours à compter du jour de la
notification de la décision déférée, soit à personne, soit à domicile réel.

A l'égard des arrêts de défaut, le délai ne court qu'à compter du jour où l'opposition
n'est plus recevable.

Le délai de recours est suspendu à compter du jour du dépôt au greffe de la Cour de


cassation, de la demande d'assistance judiciaire ; ce délai court à nouveau du jour de
la notification de la décision du bureau d'assistance judiciaire au mandataire commis
d'office et, en cas de rejet, du jour de la notification à la partie de cette décision de
rejet.

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