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Introduction générale
1. Définition et objectifs poursuivis
RAPPEL :
Définition Droit pénal matériel = Règles de
Procédure pénale : Ensemble des règles relatives à la recherche des fond (principes, infractions et
infractions, de leurs auteurs et au jugement de ceux-ci peines)
→ Une fois qu’on a une infraction (élément moral, légal et matériel), on
Procédure pénale (ou droit pénal
va essayer d’identifier l’auteur de l’infraction et ensuite on va poser
formel) = Règles qui assurent la
une certains nombres de devoirs (but ultime : juger devant les
mise en œuvre, l’application du
tribunaux pour appliquer une peines) droit pénal
→ On va aller un peu à la pèche des infractions
→ La procédure pénale se retrouve au quotidien !
MAIS la majorité des infractions n’arrivent pas au stade du jugement, car il y a un certain nombres de portes de
sortie
→ CSS, transaction pénale, médiation pénale
→ Seulement une minorités de dossiers se retrouvent devant les juridictions
Ces 2 objectifs sont régulièrement en tension et il y a donc une recherche d’équilibre entre ce double impératif
→ Assez difficile mais c’est nécessaire dans Etat démocratique !
→ De temps en temps l’état va un peu trop loin, et des associations interviennent (ex : la ligue des droit
humains, les barreaux francophones/néerlandophone) et alors l’état doit faire marche arrière
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Ex : prélèvement ADN
→ C’est aussi une atteint, pourtant c’est considéré comme nécessaire et indispensable
Inquisitoire = Procédure secrète (les acteurs ne doivent pas se justifier de l’avancement du dossier), écrite et
unilatérale (il ne faut pas soumettre chaque élément à l’autre partie
→ ✓ : garantir bon déroulement de l’enquête pénale et présomption innocence
→ ✗ : peut nuire aux droits de la défense
Rappel : la notion de droit pénal est plus large au niveau EU qu’au niveau des droits internes
→ BUT : pouvoir appliquer les garanties de cet article
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
L’impartialité, l’indépendante et la séparation des fonctions de justice répressives sont des exigences qui font
partie des garanties participant au procès équitable
→ art. 6.1 ConvEDH, art. 14 PIDCP, art. 47 Charte droits fondamentaux UE
BUT : le statut constitutionnel et légal du juge doit le prémunir contre lespressions extérieures (des parties
politiques, des parties, de la presse
Comment :
→ le mode de désignation des magistrats est exempt de toute pression politique
o Le Conseil supérieur de la justice fait passer les examens du magistrat, et sur base de ces exams,
il fait une proposition au ministre de la justice (qui peut refuser, mais avec une forte motivation)
→ La durée du mandat : le mandat d’un juge, c’est à vie (jusqu’à l’âge légal de la pension)
o Si on le nomme uniquement pour 2 ans et pour ensuite être soumis à évolution, il peut y avoir
des pression qui seront exercées pour garder ce magistrat ou pour ne pas le garder en fonction
de la composition politique du moment
→ etc.
Impartialité du juge
= Absence de préjugé ou de parti pris dans chef du juge / juridiction
→ Càd d’une manière générale, ou précise et particulière (dans une affaire), le juge doit présenter ces
garanties d’impartialité qui font qu’il va aborder l’affaire sans préjugé et sans parti pris
Il y a une présomption d’impartialité : Le juge est présumé être impartie jusqu’a preuve du contraire
→ Possibilité de demander la recuser un juge ou de dessaisir une juridiction
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Important : puisque le but est de séparer, il y a une interdiction d’empiéter sur les attributions des uns et des
autres:
→ Les Juridictions et le MP jouissent d’une indépendance l’un vis-à-vis de l’autre
→ Le cumul des fonctions judiciaires dans chef d’une même personne est interdit (sauf exceptions
prévues par la loi)
→ Une décision rendue par un juge qui a précédemment connu de la cause dans l’exercice d’une autre
fonction judiciaire est nulle
« Toute personne accusée d’une infraction est présumée innocente jusqu’à ce que
sa culpabilité ait été légalement établie»
CEDH art 6.2 ; Chart EU art 48.1 ; PIDCP art 14.2
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Cass., 23 novembre 2006 : « L’arrêt constate que, dans une lettre adressée au procureur du Roi à Liège pour l’informer
de l’état du dossier, le magistrat dont la récusation est demandée a écrit : « l’auteur présumé nie toujours les faits ».
Telle qu’elle est consacrée par l’article 6.2. de la CEDH, la présomption d’innocence impose que toute personne
accusée d’une infraction soit présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité soit légalement établie ; elle s’oppose
à ce qu’une personne soupçonnée de faits faisant l’objet d’une instruction judiciaire soit présumée en être
l’auteur ».
Cass., 23 mars 2016 : « Le respect de la présomption d’innocence interdit au juge de se prononcer prématurément
sur la culpabilité́de la personne poursuivie, mais ne l’empêche pas de considérer avant le jugement de la cause que
les faits reprochés à cette personne constituent une infraction, pour autant qu’il ne les déclare pas établis dans son
chef ».
Cass., 3 octobre 2012 (conséquences tirées par rapport à quelqu’un qui s’est tu dans toutes les langues) :
« La présomption d'innocence n'empêche pas le juge de prendre en considération, lors de la détermination du taux de
la peine, tous les éléments propres à la personne du prévenu qui sont régulièrement recueillis et qui ont été soumis à
la contradiction des parties, tels ceux qui sont relatifs à sa situation financière ou à la manière dont il acquiert ou
dépense ses revenus. »
« Lorsque les charges sont écrasantes pour la personne poursuivie, le juge qui tire du silence ou des explications
insatisfaisantes de celle-ci des conclusions défavorables au titre de présomptions de l'homme, ne méconnaît ni
les droits de la défense ni la présomption d'innocence ».
Droit au silence
La jp de la CourEDH a considéré que le droit au silence était compris dans le droit au procès équitable (art. 6.1
CEDH)
→ 3° : Cet éléments est considéré comme sans incidence s’il a été remédié à la violation des droits de la
défense dans la suite de la procédure
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Cour eur. D.H., 13 septembre 2016, Ibrahim et autres c. Royaume Uni
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
« Un procès pénal impliquant en général une interaction complexe de différents aspects de la procédure pénale, il est
souvent artificiel de chercher à catégoriser une affaire pour dire sous l’angle de quel droit particulier découlant de
l’article 6 elle doit être examinée
Lorsque la procédure est examinée dans son ensemble de manière à mesurer les conséquences de lacunes
procédurales survenues au stade de l’enquête sur l’équité globale du procès pénal, les facteurs non limitatifs énumérés
ci-dessous, qui découlent de la jurisprudence de la Cour, doivent être pris en compte s’il y a lieu :
a) la vulnérabilité particulière du requérant, par exemple en raison de son âge ou de ses capacités mentales ;
b) le dispositif légal encadrant la procédure antérieure à la phase de jugement et l’admissibilité des preuves au
cours de cette phase, ainsi que le respect ou non de ce dispositif, étant entendu que, quand s’applique une
règle dite d’exclusion, il est très peu vraisemblable que la procédure dans son ensemble soit jugée inéquitable ;
c) la possibilité ou non pour le requérant de contester l’authenticité des preuves recueillies et de s’opposer à leur
production ;
d) la qualité des preuves et l’existence ou non de doutes quant à leur fiabilité ou à leur exactitude compte tenu des
circonstances dans lesquelles elles ont été obtenues ainsi que du degré et de la nature de toute contrainte qui
aurait été exercée ;
e) lorsque les preuves ont été recueillies illégalement, l’illégalité en question et, si celle-ci procède de la violation
d’un autre article de la Convention, la nature de la violation constatée ;
f) s’il s’agit d’une déposition, la nature de celle-ci et le point de savoir s’il y a eu prompte rétractation ou
rectification ;
g) l’utilisation faite des preuves, et en particulier le point de savoir si elles sont une partie intégrante ou
importante des pièces à charge sur lesquelles s’est fondée la condamnation, ainsi que la force des autres
éléments du dossier ;
h) le point de savoir si la culpabilité a été appréciée par des magistrats professionnels ou par des jurés et, dans ce
dernier cas, la teneur des instructions qui auraient été données au jury ;
i) l’importance de l’intérêt public à enquêter sur l’infraction particulière en cause et à en sanctionner l’auteur ;
j) l’existence dans le droit et la pratique internes d’autres garanties procédurales ».
Illustration : Cour eur . D.H., Simons c. Belgique, décision d’irrecevabilité du 28 août 2012
→ Absence d’avocat lors de la garde à vue, lors de la 1ère audition à la police et lors de l’interrogatoire du
JI
→ Décision de la Cour : requête prématurée car:
o La conformité d’un procès aux principes fixés à l’art 6 Conv doit en principe être examinée sur
la base de l’ensemble du procès
o Un accusé ne peut se dire victime d’une violation de son droit à un procès équitable en l’absence
de déclaration de culpabilité et de condamnation
Cour eur. D.H., Simons c. Belgique, décision d’irrecevabilité, 28 août 2012 : « Selon la Cour, prise sous l’angle de l’article 6
§§ 1 et 3 c) de la Convention, la requête est en tout état de cause prématurée. Elle constate en effet que la procédure
interne est pendante au stade de l’instruction. Or, d’une part, la conformité d’un procès aux principes fixés à l’article 6
de la Convention doit en principe être examinée sur la base de l’ensemble du procès (…). D’autre part, un « accusé » ne
peut se dire victime d’une violation de son droit à un procès équitable en l’absence de déclaration de culpabilité et de
condamnation (…) »
Cour eur. D.H., Bouglame c. Belgique, décision d’irrecevabilité, 2 mars 2010 : « la Cour rappelle qu'il est de jurisprudence
constante qu'à la suite d'un acquittement ou de l'annulation d'une condamnation, le requérant ne peut pas être
considéré comme « victime » des droits garantis par l'article 6 de la Convention »
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Le huit clos
Il est toujours possible de décréter le huit clos pour une partie ou la totalité des débats : mais à caractère
exceptionnel!
Actualité : Normalement, il n’y a pas de huit clos devant la cour d’assises MAIS on a eu un précédent il n’y a pas
si longtemps : le président de la Cour d’assise a déclaré un huis clos ce qui a été fort critiqué (puisque le
principe de la cour d’assises c’est que tout soit oral)
Prononciation du jugement
C° art. 149 :
→ Ancien texte : « Tout jugement est motivé. Il est prononcé en audience publique »
o On peut bien avoir un jugement en huis clos MAIS il doit toujours être prononcé en audience
publique
→ Nouveau texte : « Tout jugement est motivé. Il est rendu public selon les modalités fixées par la loi. En
matière pénale, son dispositif est prononcé en audience publique ».
Il y a eu une modification constitutionnelle du 22 avril 2019 + art. 346 C.i.cr. modifié par la loi du 5 mai 2019
modifiant le Code d’instruction criminelle et le Code judiciaire en ce qui concerne la publication des jugements
et des arrêts
→ L’entrée en vigueur fixée à une date déterminée par arrêté royal et au plus tard le 1er septembre 2022
→ DONC, pour le moment, le juge doit lire son jugement dans son entièreté
A partir de l’entrée en vigueur : il y aura la faculté pour le juge de se limiter à lire le dispositif de la décision (=
conclusion avec toutes les peines)
→ Pas une obligation!
→ Pourquoi : lire tout un jugement prend beaucoup de temps (parfois presque 1h)
→ MAIS en meme temps lire le jugement c’est aussi rendre la justice publiquement : c’est un peu dommage
du coup, car le grand public doit comprendre comment la justice est donnée
Art. 6.1. CEDH : « Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue (…) dans un délai raisonnable »
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Le délai raisonnable doit être apprécié in concreto sur l’ensemble de la procédure et pas seulement sur une
phase
→ MAIS il se peut qu’on constate déjà au cour de la phase préliminaire que le délai raisonnable a été
dépassé, sans attendre la phase de jugement
o On peut déjà invoquer durant la phase préliminaire MAIS attention de ne pas faire de manière
prématurée, car si on le fait une fois, on ne pourra pas le faire une seconde fois
À partir de quand ?
→ Dès le moment où une personne est suspectée du chef d’infractions faisant l’objet de l’action publique,
càd dès que cette personne se trouve dans l’obligation de fait de se défendre
Comment : Appréciation in concreto par les juridictions de jugement (sauf exceptions) en fonction de différents
facteurs tels que :
→ La complexité de l’affaire (un meurtre prendra plus de temps qu’une détention de cannabis)
→ Le comportement du prévenu et des autorités
o Le prévenu peut participer au délai assez long :
▪ au moins il dit, au moins il aide et au plus ça prendra du temps (meme s’il a le droit
d’avoir une position passive)
▪ Prendre des mesures dilatoires afin d’attendre le délai de la prescription publique
• Ex: ne pas reconnaitre la compétence du tribunal
• Ex : Il peut changer plusieurs fois d’avocat (qui demandera à reporter l’affaire
car il n’a pas encore totalement connaissance du dossier)
→ L’enjeu de la procédure
2° : Droits de la défense :
→ les preuves sont présentes mais difficiles à avoir (témoins qui est devenu vieux)
→ La défense n’est pas en mesure de se défendre par rapport aux preuves qui ne sont plus aussi pertinentes
→ Conséquence : irrecevabilité des poursuites
o le juge ne peut pas connaitre du fond de l’affaire
3° : Sanction pénale
→ Majorité des cas
→ Conséquence : Le juge déclare une simple déclaration de culpabilité ou une peine inférieure au minimum
légal (art. 21ter TPCPP)
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Cass., 17 octobre 2001 : « Attendu que, lorsqu’il constate régulièrement que le délai raisonnable a été dépassé sans que
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
cette circonstance ait eu d’influence sur l’administration de la preuve ou sur l’exercice des droits de la défense, le juge
peut soit prononcer la condamnation par simple déclaration de culpabilité ou prononcer une peine inférieure à la peine
minimale prévue par la loi, conformément à l’article 21ter du titre préliminaire du Code de procédure pénale (...) ».
Art. 2 du 7e protocole additionnel à la CEDH : ratifié par la Belgique le 13 avril 2012 mais reserves
1.Toute personne déclarée coupable d’une infraction pénale par un tribunal a le droit de faire examiner par une
juridiction supérieure la déclaration de culpabilité ou la condamnation. L’exercice de ce droit, y compris les motifs
pour lesquels il peut être exercé, sont régis par la loi.
2. Ce droit peut faire l’objet d’exceptions pour des infractions mineures telles qu’elles sont définies par la loi ou
lorsque l’intéressé a été jugé en première instance par la plus haute juridiction ou a été déclaré coupable et condamné
à la suite d’un recours contre son acquittement
→ On retrouve les exceptions autorisées dans le rapport explicatif du Conseil Europe (la Belgique n’est pas
la seule à avoir émis ces réserves) : « 20. Lorsque l’intéressé a été jugé en première instance par la plus
haute juridiction, par exemple à cause de son rang (ministre, juge ou autre titulaire d’une haute
charge), ou en raison de la nature de l’infraction »
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Cass, 2 mars 2005 : « Attendu que les juges d’appel n’ont pas violé l’article 8 de la Convention de sauvegarde des droits
de l’homme et des libertés fondamentales en décidant qu’aucune ingérence de l’autorité publique dans le droit au
respect de la vie privée ne saurait résulter de la circonstance qu’un employeur a installé, dans son magasin, un
dispositif de vidéosurveillance visant la caisse enregistreuse au moyen de laquelle un de ses employés commettrait
des infractions à son préjudice ».
Anvers, 25 juin 2014 : La paternité peut être établie en justice sur la base de la preuve de relations sexuelles, du refus
de se soumettre à un test ADN et de la suggestion faite à la mère par le père présumé de se faire avorter, en
conjonction avec d'autres éléments. Des présomptions graves, précises et concordantes peuvent effectivement
conduire, au regard de leur cohérence et de leur ensemble, à la preuve de la paternité d’un enfant. Le droit au respect
2.11. Droit à l’égalité de traitement et à la non-discrimination
de la vie privée et familiale du père présumé ne peut être invoqué pour empêcher l'établissement judiciaire de la
Sources :
paternité
→ CEDH art. 14
→ Charte UE art. 21 et 22,
→ C° art. 10 et 11
C’est un droit qui est beaucoup évoqué dans le cadre des recours devant la CC°
→ On observe une application croissante en procédure pénale sous l’impulsion de la CC°
→ Souvent elle constate la violation de ces articles 10 et 11
C.C., 15 janvier 2017, n°6/2017 : « L’art. 21bis du C.i.cr. (…) viole les articles 10 et 11 de la Constitution en ce qu’il ne
prévoit pas de recours devant un juge indépendant et impartial contre le refus ou l’absence de décision du
ministère public quant à une demande d’accès à un dossier à l’information formulée par la personne soupçonnée ».
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C.C., 15 décembre 2011, n °193/2011 et 22 décembre 2011, n°199/2011 : « L'article 56, alinéa 2, du Code pénal, lu en
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
combinaison avec l'article 25 du même Code, avec l'article 216novies du Code d'instruction criminelle et avec l'article
2, alinéas 1er et 3, de la loi du 4 octobre 1867 sur les circonstances atténuantes, viole les articles 10 et 11 de la
Constitution, mais uniquement dans la mesure où il autorise la condamnation de l'inculpé renvoyé au tribunal
correctionnel du chef d'un crime correctionnalisé commis moins de cinq ans après qu'il a subi ou prescrit une peine
d'emprisonnement d'au moins un an, à une peine supérieure à celle qui peut être prononcée à l’égard de
l'inculpé renvoyé du chef du même crime commis dans cette même circonstance à la cour d'assises ayant constaté
l'existence de circonstances atténuantes »
Traités internationaux
1° : CEDH, PIDCP, Charte Droits fondamentaux, Convention relative aux droits de l'enfant, …
→ Ex : délai raisonnable, procès équitable, présomption d’innocence, publicité des jugements, droit à la
liberté individuelle, droit au respect de la vie privée, …
3° : Conseil de l’Europe
→ Convention européenne des droits de l’homme (CEDH)
→ Conventions (par ex. extradition, entraide pénale, cybercriminalité)
Code d'instruction criminelle (1808: encore plus vieux que le CP) et Titre préliminaire du Code de procédure
pénale (1878)
+ Lois modificatives du Code d'instruction criminelle
→ Lois qui ont moidifié les articles dans le CICr ou le TPCPP
→ Ex : loi du 12 mars 1998 dite loi Franchimont, lois des 13 août 2011 et 21 novembre 2016 dites lois
Salduz (l’audition des personnes privées de liberté), loi du 5 février 2016 dite pot-pourri II,…
+ Lois complémentaires
→ En dehors du CiCr et TPCCP MAIS contiennent des principes très important
→ Ex : loi sur les circonstances atténuantes, loi sur la détention préventive, loi sur la fonction de police, loi
relative au mandat d’arrêt,…
Code judiciaire
Article 2 :
« Les règles énoncées dans le présent code s'appliquent à toutes les procédures, sauf lorsqu'elles celles-ci sont régies
par des dispositions légales non expressément abrogées ou par des principes de droit dont l'application n'est pas
compatible avec celle des dispositions dudit code ».
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
MAIS à un caractère supplétif : il ne s’applique que s’il n’y a aucune autre règles qui vient y déroger (or on en a
pleins) → Du coup, les règles du CJ ne règlent plus grand-chose concrètement
CJ art. 3 :
« Les lois d'organisation judiciaire, de compétence et de procédure sont applicables aux procès en cours, sans
dessaisissement cependant de la juridiction qui, à son degré, en avait été valablement saisie et sauf les exceptions
prévues par la loi »
Pourquoi ?
Ces lois sont présumées être établies dans intérêt de l’individu et de la société
→ MAAAIS ce n’est pas toujours vrai, il y a de nombreuses lois qui sont défavorables
→ Ex : allongement délai de prescription (infra) :
o tant que l’action publique est non prescrite, la prescription est soumise aux lois successives qui
en modifient le délai
Exception
La règle de l’application immédiate ne peut aboutir à dessaisir la juridiction valablement saisie
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
suspect = terme
générique
CrEDH : accusé =
terme générique
On ne pourra plus l’avoir à l’examen, mais c’est très important de le garder en tête
→ Attention de ne pas confondre les phases! Il faut lire ce schéma en forme d’entonnoir
« prévenu » « condamné »
« suspect » « inculpé »
« accusé » (cour assises) « interné »
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Interférences de l’action publique sur l’action civile : étant donné que l’action civile est l’accessoire de l’action
publique, il y a 2 conséquences
→ le criminel tient le civil en état : à partir du moment où le juge pénal est saisi de l’action publique, rien
ne peut se passer à propos de l’action civile
o Le juge pénal/civil doit atteindre les résultats finaux concernant l’issue de l’action publique
o Assez logique : si le juge décide d’acquitter la personne poursuivie, logiquement le juge ne peut
pas se prononcer sur l’action civile qui résulte de l’infraction
o Le juge civil doit atteindre l’issue de procès pénal
→ autorité de la chose jugée au répressif sur le procès civil (avec nuances)
o Le juge civil qui serait saisi d’une action civile, doit tenir pour acquis ce qui a été décidé par le
juge répressif : il ne peut pas remettre en cause ce qui a été décidé auparavant (lié à l’autre
adage)
2. L’action publique
2.1. Les sujets de l’action publique
a) Les sujets actifs
Qui peut exercer l’action publique ?
→ Le ministère public (quasi-monopole dans l’exercice de l’action publique, 99,9% des cas)
o MAIS il n’a pas le monopole absolu !
→ + Certaines administrations publiques peuvent exercer l’action publique
o Ex : en matière de finances
→ + La partie civile dans une certaine mesure : elle peut mettre en mouvement l’action publique
Le ministère public
On le nomme : Ministère public – Parquet – procureur – substitut – avocat général – magistrature debout (car
quand il prend son réquisitoire, il se lève)
L’organisation du MP
Parquet fédéral : exerce l’action publique devant les différentes juridictions pénales sur tout le territoire de la
Belgique
→ art. 143 §3, 144ter et 144quater CJ
→ MAIS uniquement dans les cas et selon les modalités déterminés par la loi : ce sont de infractions d’une
certaine gravité et qui présente une dimension internationale
→ Permet une action plus efficace contre des infractions qui dépassent la compétence des parquets locaux
: crimes DIH, traite des êtres humains, terrorisme, criminalité organisée, blanchiment…
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
+ Parquet national de la sécurité routière : compétence nationale pour traiter les différents litiges concernant
les faits de roulage
→ nouveau (loi du 23 décembre 2021 introduisant le parquet de la sécurité routière)
→ Fonctionne comme le parquet fédéral (mais s’occupe juste des faits de roulages, sinon meme
compétence nationale sur tout le territoire)
→ Objectifs :
o Capacité de réaction rapide et uniforme en cas d’incident dans une étape du processus
automatisé,
o Cohérence dans la gestion des contestations introduites par les justiciables;
o Allègement d’une partie conséquente du travail des sections de police lié aux dossiers
d’infractions de type « perceptions immédiates » afin de leur permettre de se concentrer sur les
infractions plus graves .
→ Il va être composé de 45 membres : c’est bcp
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Statut du MP
Il a un statut hybride : il fait partie du pouvoir exécutif, mais participe à l’administration de la justice
→ C’est une question qui fait encore couler beaucoup d’encre
2° : Indivisibilité
→ Le MP n’agit pas en son nom mais au nom de la société, du parquet (« mon office »)
→ Ce qui implique que les membres du MP peuvent se suppléer, se succéder dans une même cause : ce
ne sera pas nécessairement le meme substitut du procureur du roi qui sera à l’audience (>< juge qui doit
connaitre de la cause du début jusqu’à la fin ; s’il est malade, on repose le dossier)
3° : Irrécusabilité
→ Le MP est partie principale au procès pénal (au côté de la partie civile et de l’accusé, qui sont tous
supposé être placé sur un pied d’égalité), il ne peut être récusée (><juge qui peut être récusé)
→ Pour ça que certains veulent que le MP ne plaident pas à côté du juge, mais en bas avec le prévenu
4° : Indépendance
→ Indépendance totale vis-à-vis des cours et tribunaux (séparation des pouvoirs)
o Le MP décide indépendamment d’engager des poursuites
o Pas d’injonctions ou de censure de la part des juges
→ MAIS indépendance relative vis-à-vis du pouvoir exécutif (= ministre de la justice)
C’est une injonction positive : le ministre peut enjoindre le parquet de poursuivre un dossier (=situation d’un
classement sans suite)
→ MAIS pas d’injonction négative
Ça reste des procureurs du roi qui sont soumis à l’autorité du ministre de la justice (lien hiérarchique très fort)
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Art. 143quater CJ :
« Le ministre de la Justice arrête les directives de politique criminelle, y compris en matière de politique de recherche et
de poursuite après avoir pris l'avis du collège des procureurs généraux. Ces directives sont contraignantes pour tous
les membres du ministère public. Les procureurs généraux près les cours d'appel veillent à l'exécution de ces directives
au sein de leur ressort. »
Rôle du MP
C’est la partie poursuivante, partie demanderesse au procès pénal
MAIS le MP est porteur de tous les intérêts de la société et non des seuls intérêts de la répression
→ Le MP doit donc être objectif et requérir sans parti pris
→ MAIS il n’est pas caractérisé par un pouvoir d’indépendance et d’impartialité (><juge) : il peut se
montrer partial dans un dossier
o Défendant la société civile, il sera plus du côté de la victime
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
a) La décision de poursuivre
Poursuite d’office
→ Il n’a pas besoin de plainte ou d’autorisation (SAUF exceptions)
Cass., 24 janvier 2001 : Attendu qu’en règle, il appartient au procureur du Roi de décider s’il y a lieu d’engager des
poursuites pénales ; qu’en raison de l’indépendance du ministère public, le juge pénal ne peut apprécier la décision
du procureur du Roi relative aux poursuites ou lui donner des ordres à cet égard ».
b) Mode d’exercice
Lorsque le MP décide de poursuivre, il a 2 options
→ Mettre en mouvement = saisir un juge
o dès que l’action publique est intentée, elle appartient au pouvoir judiciaire et le MP n’a plus la
maîtrise
o plus de CSS possible, MAIS le MP peut toujours proposer une transaction pénale, procédure
médiation et mesures, reconnaissance culpabilité : infra)
→ Ne pas mettre en mouvement
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Modes d’exercice :
→ Saisine d’un juge d’instruction
→ Saisine de la juridiction de jugement : il peut saisir
o Tribunal de 1ère instance
o Tribunal correctionnel
o Tribunal de police
o Tribunal de la jeunesse
o Cour d’assises (il ne peut pas la saisir lui-même, il faut passer par la chambre du conseil)
Art. 2 TPCPP :
« Lorsque la loi subordonne l'exercice de l'action publique à la plainte de la partie lésée, le désistement de cette
partie, avant tout acte de poursuite, arrête la procédure»
Ex: art. 442/1, § 3 CP: « Le délit (le squat) vise au paragraphe 1er ne pourra être poursuivi que sur la plainte d'une
personne possédant un titre ou un droit sur le bien concerné »
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Conséquences :
→ Possibilité d’acquittement
→ irrecevabilité des poursuites,
→ le juge ordonne une déclaration de culpabilité (sans peine ou avec peine en dessous du minimum légal)
La provocation judicaire
Art. 30 TPCPP (loi 27 décembre 2005) : il y a une interdiction de provoquer les infractions
→ La police est instituée pour lutter contre la délinquance et pas pour créer la délinquance !
→ La police a un rôle réactif et non proactif
→ Avant c’était une cause jp mais depuis 2005 c’est devenu une cause d’irrecevabilité de l’action publique
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
PAS DE LA PROVOCATION
Cass. 17 mars 2010 : « Par une appréciation en fait, les juges d'appel ont considéré qu'en plaçant dans la rue un
véhicule fermé dans lequel se trouvait, visible pour les passants, une mallette contenant un ordinateur portable, la
police n'a fait que reproduire, sans aucun excès, une scène banale de la vie quotidienne que le demandeur aurait
pu rencontrer si un particulier avait quitté son véhicule en stationnement en y laissant ainsi un objet du même genre.
L'arrêt relève encore que le demandeur s'est résolu à commettre le vol après qu'un tiers, ayant observé le véhicule, lui
a offert la possibilité d'écouler le butin, qu'il a toujours pu conserver son libre arbitre, qu'il aurait pu sur place
renoncer à son projet, mais que c'est manifestement attiré par un gain facile qu'il a décidé, sous l'instigation directe
de ce tiers et non de la police, de voler l'objet et mener cette entreprise à son terme. Par ces considérations, les juges
d'appel ont pu légalement décider que l'initiative de la police ne relevait pas de la provocation, sans devoir pour le
surplus examiner si ce procédé aurait dû être autorisé par un magistrat ».
PROVOCATION
Liège (18e ch.) 16 septembre 2011: « La provocation policière est établie dès lors que les policiers ont suscité ou
renforcé l'intention délictueuse du prévenu poursuivi du chef de recel d'un véhicule volé en encourageant un tiers à
se montrer intéressé par l'acquisition de ce véhicule dont le prix avantageux ne laissait aucun doute sur l'origine
frauduleuse »
Autres causes
Cause d’excuse de la parenté en cas de vol (art. 462 CP)
→ On avait vu une jp qui disait que dans ce cas-là, le juge ne peut pas se prononcer sur la culpabilité et
qu’il devait d’emblée déclarer l’action publique irrecevable (><autre causes d’excuse absolutoire)
→ Si le juge déclare l’action publique irrecevable, on ne peut pas non plus se prononcer sur l’action civile
Liège, 25 mai 2009 : « La preuve recueillie grâce à la violation du secret professionnel étant en principe sans valeur
et la révélation de faits punissables dont le patient est l'auteur ou le complice étant, sauf si l'état de nécessité la
justifie, interdite, il y a lieu de constater que les poursuites sont irrecevables, la preuve obtenue viciant l'intégralité
des actes d'instruction et de poursuites ».
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Personnes physiques
L’action publique ne peut plus être intentée, ni poursuivie (si le suspect décède en cours d’instance)
→ L’action publique est donc irrecevable
Personnes morales
Art. 20 TPCPP : « L'action publique s'éteint par la clôture de la liquidation, la dissolution judiciaire ou la dissolution sans
liquidation lorsqu'il s'agit d'une personne morale »
« L'action publique pourra encore être exercée ultérieurement, si la mise en liquidation, la dissolution judiciaire ou la
dissolution sans liquidation a eu pour but d'échapper aux poursuites ou si la personne morale a été inculpée par le
juge d'instruction conformément à l'article 61bis, a été renvoyée par la juridiction d'instruction ou a été directement
citée sur le fond avant la perte de la personnalité juridique »
Le 2ème alinéa a été rajouté plus tard pour éviter qu’une société se mette volontairement en faillite pour
échapper à des poursuite pénales
2| La prescription
Notion et caractère
Prescription : cause d’extinction de l’action publique liée à l’écoulement du temps
Base légale : art. 21 à 29 TPCPP
Raison d’être :
→ tranquillité publique : ne pas laisser trainer une épée de Damoclès au-dessus de la tête du suspect
éternellement
→ risque d’erreur judiciaire : avec l’écoulement du temps, les preuves risque de se détériorer voire de
disparaitre
Caractères :
→ d’ordre public = elle opère de plein droit
o Elle doit obligatoirement être soulevée devant la juridiction
o Si l’avocat n’y pense pas, le juge doit la soulever d’office
o Donc elle peut être utilisée pour la première fois à n’importe quel moment (meme devant la cour
d’appel)
→ caractère réel
o Elle s’attache à l’infraction : elle est donc applicable à tout le monde dans le dossier
→ général : elle vaut pour toutes les infractions (art. 28, 29),
o sous réserve de 2 exceptions (art. 21bis TPCPP) :
▪ DIH (crime génocide, crime contre l’humanité, crimes de guerre)
▪ Certaines infractions sexuelles sur mineurs qui sont dorénavant imprescriptible
25
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Exemple : la loi du 24 décembre 1993 porte le délai de prescription des délits et des crimes correctionnalisés de
3 à 5 ans (entrée en vigueur le 31/12/1993)
→ Il faut toujours tenir compte de la date d’entrée en vigueur !
Difficultés application :
→ infractions continues :
o jour où l’acte délictueux prend fin
→ infractions d’habitude :
o jour du dernier fait (si délai écoulé entre différents actes pas égal au délai prescription)
→ infraction collective (concours idéal) :
o Le jour du dernier fait procédant de la même intention délictueuse (si délai écoulé entre
différents actes pas égal au délai prescription)
▪ Pour ca qu’on va bcp utiliser le concours idéal : permet de « repêcher » des infractions
qui aurait été prescrite
Cass., 5 février 2003 : « Attendu que, concernant une infraction collective, le délai de prescription de l’action publique
court à partir du dernier fait procédant de la même intention »
→ concours matériel :
o appréciation différente pour chaque infraction
Calcul du délai
→ 23 TP CPP : le jour où l’infraction a été commise est compté dans le délai de prescription
→ Calcul de quantième à veille de quantième
→ Exemple : délit commis le 15 juillet 2016, délai prescription (= 5 ans) expire, sauf interruption ou
suspension, le 14 juillet 2021 à minuit
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Cass., 23 décembre 1998 : « Attendu que le délai de prescription dépend de la nature de l'infraction qui se détermine
non d'après la peine applicable mais d'après la peine appliquée »
Petite précision : s’il y a admission de circonstances atténuantes, ça ne change pas le délai pour 3 lignes du tableau
Art. 21, dernier alinéa TPCPP: « Les délais de prescription de l'action publique fixes à l'alinéa 1er, 1° et 2°, ainsi que pour
les autres crimes punissables de plus de vingt ans de réclusion, ne sont cependant pas affectes par la réduction ou la
modification de la peine en raison de circonstances atténuantes »
Parquet = qualifie les faits de coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner
(réclusion de 5 à 10 ans = Crime)
→ Délai de prescription si crime non correctionnalisé : 10ans
→ Délai de prescription si crime correctionnalisé : 5 ans
Partie civile
→ L’avocate de la famille demande une requalification
o Pour avoir un plus long délai de prescriptions
o ET parce que Monsieur Riga était un bon chasseur, donc en visant la tête du jeune, il savait ce
qu’il faisait
→ Meurtre ou Homicide volontaire (Réclusion 20 à 30 ans) – crime non correctionnalisables
o Délai de prescription : 15ans (commis sur un majeur)
→ Voire Assassinat (réclusion à perpétuité) – crime non correctionnalisable
o Délai de prescription : 20ans
o On laisse tomber, car il n’y avait pas préméditation
Condamnation:
→ Admission de circonstances atténuantes = 5 ans d’emprisonnement dont 4 ans ferme
→ C’est la peine concrète, celle prononcée par le juge qui détermine au final la nature de l’infraction : peine
correctionnelle – donc crime correctionnalisé – délai de prescription de 5ans
Interruption
Cette matière est super compliqué, car le délai initial peut être…
→ Interrompu : par un acte qui va engendrer un nouveau délai
→ Suspendu: période pendant lequel le délai va être mis sur pause
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Actes non-interruptifs :
→ Un Acte accompli par un inculpé ou un prévenu
o Le prévenu ne peut jamais porté un acte qui lui porte préjudice
→ Les actes semblant rencontrer les conditions d’actes interruptifs mais qui sont considérés comme non
interruptifs par jurisprudence
Suspension
Suspension = bouton « pause », compteur provisoirement à l’arrêt, période pendant laquelle la prescription ne
court pas
→ Art. 24 TP CPP
→ ≠ interruption qui est un acte
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Causes légales :
3 causes prévues à l’art. 24 TPCPP
→ 1° : Pendant le traitement d’une exception d’incompétence, d’irrecevabilité ou de nullité soulevée
devant la juridiction de jugement par l’inculpé, la partie civile ou par la personne civilement responsable
o sauf si l’exception est fondée ou que décision sur exception jointe au fond
→ 2° : Si demande d’inculpé d’accomplir des devoirs d’instruction complémentaires au moment du
règlement de procédure devant la chambre du conseil
→ 3° : Pendant le traitement d’une opposition formée par le prévenu si l’opposition est déclarée irrecevable
ou non avenue (depuis l’acte d’opposition jusqu’à la décision la constatant irrecevable ou non avenue)
Effets : Extinction de l’action publique à l’égard de tous les auteurs, coauteurs, complices car prescription =
caractère réel (//interruption)
MAIS pas d’effet sur l’action civile portée devant les juridictions pénales avant la prescription de l’action publique
→ L’action civile ne peut jamais être prescrite avant l’action publique
Application
1° : Quelle est la date des faits ? Trancher la question de droit transitoire. Les faits se situent-ils avant ou après
la date charnière des législations successives ?
3° : Calculer le délai primaire, en savoir l’échéance (quelle est la date limite pour tenir compte des actes
interruptifs)
4° : Identifier s’il y a une cause de suspension, qui pourrait prolonger le délai primaire
→ Ça pourrait rajouter quelques mois
5° : Identifier une cause d’interruption endéans le délai primaire (si suspension intervenue, le délai primaire sera
plus long)
→ Trouver le dernier acte interruptif
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Notion :
→ Nul ne peut être poursuivi une 2ème fois pour des faits ayant donné lieu à un jugement définitif
→ Ça comprend tant l’acquittement, condamnation, ou suspension du prononcé tant que suspension pas
révoquée ordre public
Conditions :
→ Une décision du juge pénal coulée en force de chose jugée, qui statue au fond sur les poursuites
o Autorité de chose jugée (CJ art 24) : dès son prononcé, la décision a autorité de chose jugée,
faisant obstacle à la réitération de la demande et subsistant tant que décision pas infirmée
o Force de chose jugée (CJ art 28) : décision qui n’est plus susceptible d’appel ou d’opposition ni
de pourvoi en cassation
→ Identité de personnes
→ Identité de faits (indépendamment de la qualification)
4| La transaction pénale
Base légale : art 216bis Cicr
Transaction pénale : procédure par laquelle le MP propose à l’auteur présumé d’une infraction d’éteindre
l’action publique moyennant le paiement d’une somme d’argent
→ Ce n’est pas une sanction administrative (consiste aussi a payer une somme d’argent), ni une amende
pénale (qui est décidée par un juge)
Conditions :
1° : Le fait ne paraît pas de nature (càd qu’on applique les circonstances atténuantes) à devoir être puni d’un
emprisonnement correctionnel principal de plus de 2 ans ou d’une peine plus lourde, en ce compris la
confiscation
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
5° : Le dommage résultant de l’infraction (ou que la partie non contestée du dommage) doit être entièrement
réparé
→ Si la personne accepte la transaction et accepte de réparer le dommage, c’est qu’il y a une présomption
irréfragable de la faute civile dans le chef de l’auteur
→ ONC le prévenu ne pourra plus contester l’action civile
2 conditions supplémentaires si ça concerne des infractions fiscales ou sociales ayant permis d’éluder des impôts
ou des cotisations sociales :
→ Accord de l’administration fiscale ou sociale
o A été fort critiqué
→ Un paiement préalable du montant des impôts ou des cotisations éludés
o Ce serait trop facile de dire que je ne paye pas mes impôts mais ma transaction
MAIS : C.C., 2 juin 2016, n° 83/2016 : « L’article 216bis, § 2, du Code d’instruction criminelle viole les articles 10 et 11 de la
Constitution, combinés avec le droit à un procès équitable et avec le principe de l’indépendance du juge (…) en ce qu’il
habilite le ministère public à mettre fin à l’action publique par la voie d’une transaction pénale, après l’engagement
de l’action publique, sans qu’existe un contrôle juridictionnel effectif ».
Suite à cela, il y a une procédure spécifique si le juge est déjà saisi de la cause (introduite par loi 18 mars 2018)
→ il faut que cette proposition de transaction soit homologuée par le juge saisi de la cause après vérification
conditions légales, caractère libre et éclairé consentement et caractère proportionné transaction (art
216bis, §2)
Conséquences
L’exécution de la transaction dans les délais entraîne l’extinction de l’action publique
Médiation pénale : extinction de l’action publique moyennant l’exécution de mesures et le respect des
conditions
→ La réforme loi 18 mars 2018 a modifié la notion en « procédure de médiation et mesures »
→ Procédure par laquelle le MP propose à l’auteur présumé d’une infraction d’éteindre l’action publique
moyennant le respect d’une ou plusieurs conditions ou mesures
Conditions
→ Le fait ne paraît pas de nature à devoir être puni d’un emprisonnement correctionnel principal de plus
de 2 ans ou d’une peine plus lourde, en ce compris la confiscation
o Appréciation in concreto, après application des circonstances atténuantes
o donc possible pour infractions dont la peine ne dépasse pas 15 à 20 ans de réclusion (CP art 80)
o Donc elle a un champ d’application ultra large et pourtant c’est a peine appliqué
→ L’auteur présumé s’engage à payer les frais d’analyse ou d’expertise et abandonne les objets passibles
de confiscation
→ L’auteur présumé marque son accord sur l’application de la procédure et accepte les mesures et
conditions :
Conséquences
Si accord : le parquet le transmet aux maisons de justice pour un suivi
Il y a eu une modification de la loi : la médiation est possible à tous les stades de la procédure tant qu’aucun
jugement ou arrêt définitif n’a été rendu au pénal
→ MAIS règles spécifiques à respecter si la mesure est proposée alors qu’un juge est déjà saisi de la cause
(introduite par loi 18 mars 2018) : homologation par le juge saisi de la cause après vérification des
conditions légales, caractère libre et éclairé du consentement et caractère proportionné des mesures
proposées (art. 216ter, §6)
Si échec de la médiation :
→ Le MP recouvre sa liberté d’appréciation
→ S’il y a procédure judiciaire en cours, elle se poursuit
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
6| L’amnistie
La loi d’amnistie :
→ interdit l’exercice de poursuites pénales par rapport à certaines infractions qu’elle détermine
→ efface les condamnations déjà prononcées pour un type d’infractions qu’elle détermine
→ Plus à titre anecdotique
ex : Infractions mixtes prévues pour les infractions covid-19 entre le 7 avril et 30 juin 2020 (mais priorité aux
communes, sauf en cas de récidive ou de concours)
→ A partir du 30 juin, les infractions covid sont des infractions pénales
10| L’action civile sui generis exercée devant les juridictions du travail
(pas étudier)
La partie civile peut se désister de son action et y renoncer mais ça ne changera rien (principe de l’opportunité
des poursuivre)
MAIS si c’est un délit sur plainte, alors l’action publique est éteinte, si le désistement se fait avant tout acte de
poursuite (donc au stade de l’information)
→ Art 2 TPCPP
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
3. L’action civile
3.1. Les sujets de l’action civile
a) Les sujets actifs
Qui peut exercer l’action civile ?
Art. 3 TPCPP : « L’action pour la réparation du dommage causé par une infraction appartient à ceux qui ont
souffert de ce dommage »
→ La victime (personne physique ou morale)
→ Les héritiers de la victime
→ Les créanciers de la victime
→ Les tiers subrogés dans les droits de la victime
Victime
TPCPP art. 3bis
→ Droit à un traitement correct et consciencieux
→ Droit d’informations à tous les stades du procès pénal:
o service d’aide aux victimes, maisons justice ;
o Des modalités de constitution de la partie civile ;
o Des modalités de la déclaration de personne lésée.
C.i.cr. : Dispositions qui obligent le MP a informer les victimes de la fixation de la cause devant le tribunal
correctionnel
Loi 17 mai 2006 statut juridique externe + loi 5 mai 2014 relative à l’internement => pas étudier
→ Droits victimes dans le cadre de l’exécution des peines privatives de liberté
Personne lésée
notion créée suite à la réforme Franchimont
TPCPP art 5bis : modalité : un déclaration est à compléter en personne (par la victime ou ses ayant droit) ou via
un avocat
→ C’est un formulaire qu’on reçoit à la police, au secrétariat du parquet compétent, service d’accueil des
victimes. La police doit informer toute personne et lui donner le formulaire que la personne peut remplir
sur place et qui sera joint au procès pénal
→ Ce formulaire permet d’avoir un certain nombre de droit
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Partie civile
Pour réclamer dommage devant juge pénal, il faut se constituer partie civile !!!
→ Le simple fait de se déclarer victime ou personne lésée octroie certain droits mais ne donne pas le droit
de réclamer des dommages et intérêts devant le juge
→ Cette déclaration peut se faire à tous les stades du procès pénale : devant le juge d’instruction, les
juridictions d’instruction ou les juridictions de jugement
Le fait d’être partie civile octroie un certain nombre de droits assez important
→ à partir du moment où la victime se constitue partie civile, elle est considéré comme partie au procès
pénal (au meme titre que le prévenu et que le parquet)
Droits
→ Pendant l’instruction : accès au dossier, demande devoirs complémentaires, contrôle bon déroulement
instruction après un an, …
→ Clôture de l’instruction : accès au dossier, devoirs complémentaires, …
→ Stade du jugement : accès au dossier, juge l’informe au sujet de l’exécution des peines ou de
l’exécution de la mesure d’internement, possibilité exercice voies de recours, …
→ Respect des droits de la défense
Avocat
Partie au procès pénal
Traitement correct Jonction documents au dossier
Droits Réparation dommage au pénal
Informations Information suites dossier
Droits = au prévenu et inculpé
Demande accès et copie dossier
b) Médiations réparatrices
C’est une modalité particulière
→ >< médiation et mesure dans l’action publique
→ Introduite par la loi du 22 juin 2005 : aux art 553 – 555 Cicr
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Art. 195, al 5 Cicr : +art. 163, al. 5 Cicr pour tribunal police
« Si des éléments de la médiation sont portés à la connaissance du juge conformément à l'article 555, § 1er, il en est
fait mention dans le jugement. Le juge peut en tenir compte et le mentionne, le cas échéant, dans le jugement » (
Ce n’est pas bcp utilisé au niveau du procès pénal MAIS elle a un poids important au niveau de l’exécution de la
peine privative de liberté
→ Quand le condamné demande une modalité de sortie, il passera devant le TAP et celui-ci regardera une
condition fondamentale : est ce qu’il a réparer le dommage à la victime? (
→ optique de la « justice restauratrice »
Art. 4 TPCPP:
« L'action civile peut être poursuivie en même temps et devant les mêmes juges que l'action publique
Elle peut aussi l'être séparément; dans ce cas, l'exercice en est suspendu tant qu'il n'a pas été prononcé définitivement
sur l'action publique, intentée avant ou pendant la poursuite de l'action civile ».
Cass., 2 novembre 2001 : « Attendu que l’autorité de la chose jugée au pénal ne fait pas obstacle à ce que, lors d’un
procès civil ultérieur, une partie ait la possibilité de contester les éléments déduits du procès pénal, lorsqu’elle
n’était pas partie à l’instance pénale ou dans la mesure où elle n’a pu librement y faire valoir ses intérêts »
On peut remettre en cause certains éléments mais pas le procès pénal
MAIS le Juge DOIT réserver d’office des intérêts civils (art. 4, al. 2 TPCPP) :
→ si la cause n’est pas en état d’être jugée sur les intérêts civils
→ même en l’absence de constitution de partie civile
o possibilité de faire revenir l’affaire sur requête, sans frais, devant le juge pénal pour statuer sur
les intérêts civils
▪ donc pas en même temps ! ≠ Art. 4TPCPP
▪ l’al 2 a été inséré plus tard que l’al 1er et donc cet al 1er est un peu faux mnt : il dit « en
meme temps » mais il peut aussi le faire après
Donc la partie civile peut à n’importe quel moment revenir devant le juge pénal pour faire valoir ses intérêts civils
→ On peut faire déposer une requête (sans frais c’est gratuit)
→ A n’importe quel moment? Jusqu’à la prescription de l’action civile
Sans préjudice de son droit de saisir la juridiction civile conformément aux articles 1034bis à 1034sexies du Code
judiciaire, toute personne lésée par l'infraction peut ensuite obtenir sans frais que la juridiction qui a statué sur
l'action publique statue sur les intérêts civils, sur requête déposée au greffe en autant d'exemplaires qu'il y a de parties
en cause. Cette requête vaut constitution de partie civile »
Art. 63 Cicr :
« Toute personne qui se prétendra lésée par un crime ou délit pourra en rendre plainte et se constituer partie civile
devant le juge d'instruction compétent ».
Il y a donc des frais pour les deux + un risque de condamnation à l’indemnité de procédure (infra)
Possible à tous les stades du procès pénal (juge et juridictions d’instruction) et devant toutes les juridictions de
jugement, jusqu’à la clôture des débats devant juge du fond statuant en premier ressort (pas pour la 1ère x en
appel)
→ MAIS à condition que l’action publique a déjà été exercé par le parquet
o La mise à l’instruction du dossier
o La citation directe
→ La victime ne peut juste pas se constituer partie civile en appel!
Art. 67 Cicr :
« Les plaignants pourront se porter partie civile en tout état de cause jusqu'à la clôture des débats »
Une fois que le juge prend l’affaire en délibéré, on ne peut plus rien faire
C’est toujours possible de le faire après : mais procédure de la requête art. 4 TPCPP
Pas de frais puisque ce n’est pas la victime qui met l’action publique en mouvement
→ sauf si elle fait seule un appel contre non-lieu/acquittement et succombe
Constitution de partie civile par action Constitution de partie civile par intervention
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
C’est une possibilité pour le juge de condamner à des frais si la partie civile perd, pas une obligation!
Il y a donc toujours un risque quand c’est la partie civile qui met en mouvement l’action civile
Aide financière (Retenir l’existence de ce fonds, pas étudier les conditions et la procédure)
Loi du 1er août 1985 portant des mesures fiscales et autres
→ crée le Fonds spécial pour l’aide aux victimes d’actes intentionnels de violence et aux sauveteurs
occasionnels (art. 28 à 41)
→ Fonds alimenté par une contribution de 200 euros (25 euros x 8 - décimes additionnels) prononcée par
le juge à charge de chaque condamné criminel et correctionnel (art. 29)
→ Pour la personne qui a subi le préjudice physique ou psychique important résultant directement d’un
acte intentionnel de violence commis en BEL peut demander aide à ce fonds en déposant requête auprès
d’une commission (conditions)
Une petite nouveauté : les audiences de la commission qui donnait des demandes introduites par les victimes
sont dorénavant publiques (Loi du 28 novembre 2021)
4| Indemnités de procédure
= intervention forfaitaire dans les frais et honoraires de l’avocat de la partie adverse (prévenu-civilement
responsable vs partie civile)
Art. 162bis C.i.cr. :
Tout jugement de condamnation rendu contre le prévenu et les personnes civilement responsables de l'infraction les
condamnera envers la partie civile à l'indemnité de procédure visée à l'article 1022 du Code judiciaire.
La partie civile qui aura lancé une citation directe ou qui a greffé une action distincte sur une citation directe lancée
par une autre partie civile, ou qui, en l'absence de tout recours du ministère public, du prévenu ou du civilement
responsable, aura interjeté appel et qui succombera, pourra être condamnée envers le prévenu ainsi qu'envers le
civilement responsable à l'indemnité visée à l'article 1022 du Code judiciaire. L'indemnité sera liquidée par le jugement.
Les conséquences pour la partie civile sont différentes selon que la constitution ait eu lieu par action ou par
intervention
→ Il vaut mieux toujours conseiller d’attendre de voir comment le parquet réagit pour ensuite pouvoir se
greffer
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Transaction : Les parties peuvent trouver un accord entre elles, et si c’est le cas alors l’action s’éteind
Prescription : règles de procédure civile (en général 5 ans), mais jamais avant l’action publique
→ Règle spécifique à l’action civile
→ Art. 26 Titre Préliminaire : « L'action civile résultant d'une infraction se prescrit selon les règles du Code
civil ou des lois particulières qui sont applicables à l'action en dommages et intérêts. Toutefois, celle-ci
ne peut se prescrire avant l'action publique
Officiers de police judiciaire (OPJ) : certains fonctionnaires de police se voient reconnaître cette qualité qui leur
permet de poser certains actes judiciaires
→ Fonction très importantes en procédure pénale
→ Ex : un mandat de perquisition qui est livré par un juge d’instruction → seul l’officier de police judiciaire
pourra superviser l’opération
→ Seul lui peut aussi prélever de l’ADN sur quelqu’un
→ Le parquet est revêtu de la qualité de OPJ : le parquet peut poser des actes qui relèvent de la police
judiciaire, mais il le fait rarement car la plupart du temps, le parquet travaille dans son bureau, mais il se
déplacera pour des infractions assez graves
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
MAIS nuances : On permet à la police pour un certain nombre d’infraction peu grave de rédiger un procès-verbal
simplifié (PVS) qui reprend moins de mention et qui n’est pas adressé systématiquement au parquet :
→ La police fait un listing de ces PVS et l’envoie au parquet tous les 15 jours ou tous les mois
→ certains contentieux peuvent être traités de façon autonome sans passer par le parquet (art. 28bis, §1er,
al. 2 C.i.cr.) : traitement policier autonome (TPA) ou enquête policière d’office (EPO)
o Pour ne pas encombrer le parquet avec des trucs pas trop grave
→ Ex : détention de cannabis pour un usage privé
o Circulaire n° COL 8/2005 du Collège des Procureurs généraux près les Cours d’appel sur l’enquête
policière d’office (EPO) et le procès-verbal simplifié (PVS)
o Le parquet peut faire éventuellement des recherches après avoir reçu le listing
→ En gros : pour certains contentieux qu’on considère comme peu grave, on va laisser la police gérer le
dossier, a tout le moins dans un premier temps
Comités
Deux comités de contrôle ont été créés en 1991 :
→ Comité P : chargé du contrôle des services de police
→ Comité R : chargé du contrôle des services de renseignements
Ces comités disposent d’un service spécifique d’enquête (et ses membres du service ont qualité d’OPJ)
Partie au procès :
→ partie poursuivante : pied d’égalité avec la victime et le prévenu
o intente poursuites & réclame peine
→ Art. 138 CJ : le MP exerce l’action publique selon les modalités déterminées par la loi
→ Il a le statut d’OPJ
Double fonction : fonctions juridictionnelles (juge qui va siéger devant la chambre du conseil) + fonctions
d’investigation (mène l’enquête appelée « instruction »)
→ Il a donc statut hybride (juge et enquêteur) : Problématique car il est le seul à pouvoir poser des actes
qui portent atteintes aux droits et libertés fondamentales (mandat de perquisition, les écoutes
téléphoniques, …)
→ la commission de réforme souhaite le remplacer par un juge de l’enquête à qui est confié exclusivement
un rôle juridictionnel (On n’aurait plus d’instruction et plus que de l’information)
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Peut faire usage de la contrainte et/ou porter atteinte aux droits individuels
Juridiction d’instruction
Chambre du conseil (CC): 1ère instance
Chambre du tribunal correctionnel, composée d’un juge unique et siégeant en principe à huis clos
→ Pourquoi en principe : la chambre du conseil peut aussi déjà décider sans renvoyer le dossier devant les
juridiction d’instruction :
o D’interner
o De suspendre le prononcer
o Sans ces 2 cas-là, la chambre statue comme une juridiction de jugement et donc elle doit
statuer en audience publique
Rôle :
→ contrôle de la détention préventive : quand on délivre un mandat d’arrêt, un contrôle doit être opéré
assez régulièrement (voir plus tard)
→ règlement de procédure : une fois que l’instruction est terminée, c’est la chambre qui va décider du sort
Rôle :
→ appel des ordonnances du juge d’instruction
→ appel des ordonnances rendues par la CC en matière de détention préventive
→ appel des ordonnances rendues par la CC règlement procédure + renvoi aux assises
→ contrôle de la régularité de la procédure et du bon déroulement de l’instruction
→ Elle est la gardienne du bon déroulement de l’instruction
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Ces assistants vont suivre les personnes qui se voient infliger un certain nombre de conditions (ces conditions
peuvent intervenir à plusieurs stades
→ on verra qu’à la fin de l’information le Arquet peut classer sans suite et il peut imposer un certain nbr de
conditions
→ Le juge d’instruction peut délivrer un mandat d’arrêt mais aussi laisser la personne en liberté moyennent
une série de condition (libération sous condition)
→ Le juge d’instruction peut aussi décider de laisser la personne en liberté mais de mettre sous bracelet
électronique
→ Etc.. A tous les states du procès pénal
Missions des maisons de justice en lien avec autorités judiciaires : informer + faire le suivi de décisions
→ = travail social en justice, sous mandat judicaire (aide/contrôle
Caractère écrit
→ Les actes d’enquête sont consignés par écrit
→ Pièces du dossier répressif
→ Pratiquement tout est consigné par écrit
Caractère unilatéral
→ Le magistrat conduit l’enquête seul : il ne doit pas tenir compte demandes des parties
→ MAIS il y a certaines exception (tant au stade de l’information que de l’instruction) : possibilité pour les
parties de demander à consulter le dossier et de demander à lever certaines pièces du dossier
o Franchimont : droits inculpé et partie civile
3. L’information préliminaire
3.1. Définition et schéma
Entrée dans le système de la justice pénale
Comment une infraction est-elle portée à la connaissance du ministère public / juge d’instruction ?
44
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
2° : Ministère public
→ ouvre un dossier = l’enquête est appelée « information »
→ ou il confie le dossier au juge d’instruction qui mènera l’enquête appelée « instruction »
2°bis : le ministère public doit obligatoirement confié le dossier au juge d’instruction quand
→ il s’agit d’un crime non correctionnalisables (puisque d’office à la cour d’assise et seulement la chambre
de mise en accusation peut la saisir)
o En plus ce constituent des crimes graves, donc d’office le parquet met à l’instruction
→ Pour des devoirs d’enquêtes qui sont spécifiques à l’instruction
o Ex: Des qu’il y a mandat
3° : Juge d’instruction
→ Requis par le ministère public pour ouvrir un dossier = enquête appelée « instruction »
→ Constitution de partie civile entre les mains du juge d’instruction: on peut directement porter plainte
devant le juge d’instruction
Informations – instructions
Moyens d’enquête :
→ Ex : audition des suspects, des témoins, fouilles, visite domiciliaire, perquisition, analyse ADN, etc.
→ pendant l’information = actes d’information
→ pendant l’instruction = actes d’instruction
Le MP ne peut pas poser tous les actes d’enquête ; certains ne peuvent être posés que par le juge d’instruction
→ ex : mettre le dossier à l’instruction
→ MAIS possibilité de faire une « mini-instruction » : possibilité pour le ministère public de demander un
acte d’instruction sans mettre le dossier à l’instruction
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Définition
Information
1° : C.i.cr art. 28bis, §1er
Le procureur du roi assume la responsabilité : rôle important surtout que l’information est la forme d’enquête
la plus courante (tout passe par l’information)
Actes d’information = actes d’enquête effectués par MP, n’impliquant pas recours à la contrainte, atteinte aux
libertés et aux droits individuels (sauf exceptions qui sont assez nombreuses et qui ont tendance à se multiplier)
Le MP veille à la légalité des moyens de preuve et à la loyauté avec laquelle ils sont rassemblés
Normalement la police ne travaille que de manière réactive : elle réagit face à la réalisation d’une infraction
→ MAIS depuis un certain nbr d’années on va accepter des recherches proactive : on va essayer
d’empêcher la commission d’infraction future mais on ne l’autorise qu’a certaines conditions:
o C’est une enquête concernant des infractions non encore commises ou commises mais non
encore connues
o Il faut une autorisation écrite et préalable du MP
o Concerne un champ d’application limité (liste infractions ; organisation crim.)
Art. 28bis, §2 C.i.cr. :
« L'information s'étend à l'enquête proactive. Celle-ci, dans le but de permettre la poursuite d'auteurs d'infractions,
consiste en la recherche, la collecte, l'enregistrement et le traitement de données et d'informations sur la base d'une
suspicion raisonnable que des faits punissables vont être commis ou ont été commis mais ne sont pas encore connus,
et qui sont ou seraient commis dans le cadre d'une organisation criminelle, telle que définie par la loi, ou constituent ou
constitueraient un crime ou un délit tel que visé à l'article 90ter, §§ 2, 3 et 4. Pour entamer une enquête proactive,
l'autorisation écrite et préalable du procureur du Roi, de l'auditeur du travail, ou du procureur fédéral, dans le cadre de
leur compétence respective, est requise, sans préjudice du respect des dispositions légales spécifiques réglant les
méthodes particulières de recherche et autres méthodes »
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
art. 41 C.i.cr. :
« Le délit qui se commet actuellement, ou qui vient de se commettre, est un flagrant délit.
Sera aussi réputé flagrant délit, le cas où l'inculpé est poursuivi par la clameur publique, et celui où l'inculpé est trouvé
saisi d'effets, armes, instruments ou papiers faisant présumer qu'il est auteur ou complice, pourvu que ce soit dans un
temps voisin du délit »
Ce n’est pas évident de déterminer la temporalité de la flagrance : La jp considère que c’est dans les 24h après
l’infraction qu’on est dans un état de flagrance
Ces état de flagrance vont autoriser le procureur du roi à poser un certain nombre d’action qui ne sont
normalement pas de compétence
Assimilation :
art. 46 C.i.cr. :
« Les attributions faites ci-dessus au procureur du Roi pour les cas de flagrant délit auront lieu aussi toutes les fois que,
s'agissant d'un crime ou d'un délit, même non flagrant, commis dans l'intérieur d'une maison, le procureur du Roi
sera requis de le constater :
1° par le chef de cette maison;
2° par la victime de l'infraction, lorsque l'infraction, dont il s'agit, est visée aux articles 398 à 405 du Code pénal et que
l'auteur présumé de l'infraction est l'époux de la victime ou la personne avec laquelle elle cohabite et entretient une
relation affective et sexuelle durable » (=violence conjugale)
On va assimiler à la flagrance un certain nombre de situations : dans ces situation, le procureur peut poser tous
les actes qu’il peut poser en état de flagrances
c) Les procès-verbaux
Rappel : caractère écrit de la phase préliminaire
→ Tous les renseignements obtenus, les constats établis, les devoirs accomplis, etc. doivent être consignés
par écrit !
Il n’y a pas de formalité particulière concernant la forme des PV ou ce qui doit y être consigné
→ Certains renseignement sont logiquement indispensables
Force probante
Le PV a 3 types de Force probante (force qu’on accorde à un acte en matière de preuve) :
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Pouvoir d’appréciation
Il n’y a pas de pouvoir d’appréciation dans le chef de celui qui fait un PV : obligation de transmission
Art. 40, 1er, LFP:
« Les plaintes et dénonciations faites aux membres du cadre opérationnel, de même que les renseignements qu'ils ont
obtenus et les constatations qu'ils ont faites au sujet d'infractions, ainsi que les constations faites par les membres du
cadre administratif et logistique visés à l'article 118 de la loi du 7 décembre 1998 organisant un service de police intégré,
structuré à deux niveaux, lorsqu'ils sont habilités à dresser des procès-verbaux, font l'objet de procès-verbaux qui sont
transmis à l'autorité judiciaire compétente.
Les procès-verbaux sont établis sous forme matérialisée ou dématérialisée ».
Exception :
→ PV simplifiés qui font l’objet d’un listing et puis envoyer chaque mois
→ Traitement policier autonome
Objectif = obtenir la version la plus objective des faits dans l’optique de la manifestation de la vérité
L’audition doit être mené en conformité avec les principes de légalité et de loyauté de l’administration de la
preuve ce qui exclut donc
→ Des questions trop suggestives
→ Des manœuvres visant à faire pression sur la personne entendue
→ Des violences physiques
→ etc.
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Evolution
Cette matière a connu une évolution législative importante
Dispositions légales
Art. 47bis Cicr (article de base) :
→ §1er : audition d’une personne à laquelle aucune infraction n’est imputée
→ §2 et § 3 : audition d’un suspect
→ §4 : audition d’une personne privée de liberté → loi sur la détention préventive
→ §5 : déclaration écrite des droits est remise avant la première audition
o Disponibles en 52 langues sur le site du SPF Justice
→ §6 : celui qui contient l’énonciation des différents droits pour toutes les auditions
4 catégorie d’auditions
Salduz I - art. 47bis C.i.cr., §1er
= Audition de « toute personne »
→ Des personnes auxquelles aucune infraction n’est imputée (donc surtout victime ou témoins)
50
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Salduz III : Audition d’un suspect pour une infraction punissable d’une peine privative de liberté, mais non privée
de liberté
→ Ne fait pas l’objet d’une arrestation judiciaire
Point commun des deux : pour les personnes non privées de liberté au sujet d’infractions qui peuvent leur être
imputées (suspects)
§3 / § 6 : renonciation pour la personne majeure (possibilité – et plus obligation! – d’entretien téléphonique avec
un avocat au préalable :
→ Un peu dangereux : risque d’abus (qui a été dénoncé par plusieurs associations) et d’expression pour
que la personne renonce à ce droit
§4 : interprète
52
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
L’avocat
L’assistance d’un avocat doit permettre le contrôle :
→ Du respect du droit de la personne interrogée de ne pas s’accuser elle-même, ainsi que de sa liberté de
choisir de faire une déclaration, de répondre aux questions qui lui sont posées ou de se taire (droit au
silence) : L’avocat pourrait conseiller à son client de se taire
→ Du traitement réservé à la personne interrogée durant l’audition, en particulier de l’exercice manifeste
de pressions ou contraintes illicites
→ De la notification des droits de la défense et de la régularité de l’audition
o Il faut à chaque fois que la personne soit informée de ses droits avant l’audition
o Si violation des droits, l’avocat peut le faire mentionner sur la feuille d’audition
Cour eur. D.H., 13 septembre 2016, Ibrahim et autres c. Royaume Uni: « Un procès pénal impliquant en général une interaction
complexe de différents aspects de la procédure pénale, il est souvent artificiel de chercher à catégoriser une affaire pour dire
sous l’angle de quel droit particulier découlant de l’article 6 elle doit être examinée ».
Toute exception à la jouissance de ce droit doit être clairement circonscrite et son application strictement limitée dans le
temps. Ces principes revêtent une importance particulière dans le cas des infractions graves, car c’est face aux peines les
plus lourdes que le droit à un procès équitable doit être assuré au plus haut degré possible par les sociétés démocratiques.
§55. Dans ces conditions, la Cour estime que, pour que le droit à un procès équitable consacré par l’article 6 § 1 demeure
suffisamment « concret et effectif », il faut, en règle générale, que l’accès à un avocat soit consenti dès le premier
interrogatoire d’un suspect par la police, sauf à démontrer, à la lumière des circonstances particulières de l’espèce, qu’il
existe des raisons impérieuses de restreindre ce droit. Même lorsque des raisons impérieuses peuvent exceptionnellement
justifier le refus de l’accès à un avocat, pareille restriction – quelle que soit sa justification – ne doit pas indûment préjudicier
aux droits découlant pour l’accusé de l’article 6.
Il est en principe porté une atteinte irrémédiable aux droits de la défense lorsque des déclarations incriminantes faites
lors d’un interrogatoire de police subi sans assistance possible d’un avocat sont utilisées pour fonder une
condamnation.
Cass., 27 novembre 2012: « Les droits de la défense et le droit à un procès équitable sont, en principe, violés lorsqu’un
suspect fait des déclarations au cours d’une audition par la police ou par le juge d’instruction ou lors de la
reconstitution, sans avoir la possibilité d’être assisté d’un avocat.
De cette circonstance ne résulte pas automatiquement l'impossibilité définitive d'examiner de manière équitable la
cause d'un suspect, ensuite prévenu ou accusé. Lorsque le juge n'utilise pas les déclarations à titre de preuve
déterminante, (…), le caractère équitable du procès reste garanti ».
Enregistrement audio(visuel)
→ Possible pour toute audition, après avertissement (art. 112ter Cicr)
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Polygraphe
→ technique d’interrogatoire qui consiste en l’enregistrement des modifications d’une série de fonctions
corporelles
o Détecteur mensonges
→ Instauré par la loi du 4 février 2020 modifiant le C.i.cr. en ce qui concerne l’utilisation du polygraphe :
insertion de art. 112dudodecies C.i.cr. (avant : circulaire PG)
→ on ne doit pas auditionner la personne SAUF si la personne fait des aveux au court de ce test
o Si elle fait des aveux, elle est considérée comme un suspect et donc on doit appliquer toute la
législation Salduz III ou IV (en fonction de s’il y a une arrestation judiciaire)
→ Comme c’est considéré comme une technique particulière il faut un policier qui a suivi une formation
spéciale
Confrontation
Il y a plusieurs formes de confrontation (art. 62, §§2-3 C.i.cr.)
→ On voit ça bcp dans les séries
1° : Audition durant laquelle plusieurs personnes sont appelées à répondre aux questions tour à tour
→ Idée de confrontation des versions et voir s’il y a des contradictions
2° : Séance d’identification derrière vitre sans tain pour reconnaître une personne parmi d’autres
→ = « line up »
On ne peut jamais retenir quelqu’un plus de 12 heures pour vérifier son identité !
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Il est important de distinguer les différents types de fouilles de l’exploration corporelle, ce sont 2 actes différents!
→ L’exploration corporelle est assimilée à un expertise et elle ne peut être effectuée que par un médecin
(car on touche au corps de la personne et c’est une atteinte à l’intégrité physique)
o Ex : sur une victime d’une agression sexuelles, on va faire une exploration sexuelle pour trouver
des preuves
→ La fouille ne peut jamais impliquer un contact physique!
o La police ne peut jamais nous toucher quand elle procède à une fouille : on accepte juste la
palpation
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Cass., 27 octobre 1987 : « La fouille consiste à examiner une personne pour vérifier si des objets ne sont pas
dissimulés dans ou sous ses vêtements. L'exploration corporelle visée par l'art. 25 de la loi du 20 avril 1874 relative à
la détention préventive est une expertise ordonnée en vue d'explorer les parties intimes du corps »
C° art 12 :
« Hors le cas de flagrant délit, nul ne peut être arrêté qu'en vertu d'une ordonnance motivée du juge qui doit être signifiée au
plus tard dans les quarante-huit heures de la privation de liberté et ne peut emporter qu'une mise en détention préventive »
Cet article dit qu’on a le droit de nous arrêter sans contrôle d’un juge pendant max 48h
→ Si on veut continuer de nous priver de liberté au-delà de 48h, il faut l’intervention d’un mandat d’arrêt
→ Avant c’était max 24h (dans le contexte terroriste)
o L’idée était d’aller jusque 72h uniquement pour les infractions terroristes
o Finalement on a coupé la poire en deux : 48h pour tout
→ La liberté est un droit fondamental => intervention pouvoir judiciaire
Le délai de 48h débute au moment où la personne est privée de sa liberté d’aller et venir – ou si arrestation par
un particulier, au moment de la dénonciation à la police (art. 36 LFP ; art. 1 et 2 loi DP)
Qui ?
Arrestation judiciaire (Max 48h): art. 1 et 2 loi DP :
→ Personnes à l’égard de qui il existe des indices sérieux de culpabilité relatifs à un crime ou à un délit /
flagrant délit-crime.
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
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Affaire « Mawda » : Corr. Hainaut (div. Mons) n° 306/2021, 12 février 2021 :
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
« Il peut en premier lieu être accepté que le fonctionnaire de police avait sorti son arme par la fenêtre afin de tirer sur
les pneus de la camionnette et non sur les occupants. Il peut aussi être admis qu’il est possible que le fonctionnaire de
police ait tiré le coup de feu par accident. Un expert balistique a en effet confirmé qu’il est bel et bien réaliste que, s’il
avait le doigt sur la détente, le fonctionnaire de police ait tiré un coup de feu par accident en réaction à l’écart réalisé
par la voiture de police suite à un mouvement brusque de la camionnette. Dans le même temps, il peut être considéré
que tirer, ou assurément viser avec une arme chargée dans un véhicule en mouvement, ne témoigne pas d’une
prudence ou d’une précaution suffisante. Pour en juger de la sorte, la législation sur la fonction de police, qui donne
des directives sur l’usage de la violence, est prise en compte. La violence, dont l’usage d’armes à feu, doit en
effet satisfaire aux principe de subsidiarité et de proportionnalité. Le principe de subsidiarité requiert que l’usage
de la violence soit l’ultime moyen, autrement dit que toutes les alternatives aient été épuisées. Le principe de
proportionnalité exige que les conséquences de l’usage de la violence soient proportionnelles aux risques que
l’infraction engendre. Ces deux principes n’ont pas été respectés en l'espèce. On avait ainsi d’autres moyens à
disposition pour arrêter la camionnette, comme les barrages, l’usage de l’arme à feu ne pouvant être réputé
subsidiaire. En outre, comme le tribunal l’a considéré, le risque d’un éventuel usage de l’arme à feu était
particulièrement élevé tant pour les occupants de la camionnette que pour les autres usagers de la route. Le
fonctionnaire de police aurait également dû avoir conscience du risque de ricochet (un balle qui ricoche). En outre,
force est de constater que l’usage d’armes à feu pour arrêter des véhicules en mouvement n’est pas enseigné au cours
de la formation policière et que cela aurait justement dû inciter le fonctionnaire de police à redoubler de prudence ».
Remarque : Si le véhicule est utilisé comme un logement, il faut une visite domiciliaire, voire perquisition !
k) L’interception du courrier
Principe – C° art 29/ CEDH art 8 : secret et inviolabilité des lettres (courrier postal) (art. 29 Constitution, 8 CEDH)
Pour pénétrer dans domicile : nécessité d’un mandat de perquisition qui relève de la seule compétence du juge
d’instruction
→ Mais exceptions : interprétation stricte !
o Il y a énormément de situation où la police peut procéder à des visites domiciliaires et procéder
à des fouilles administratives
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
À quel moment ?
→ Loi du 7 juin 1969 fixant le temps pendant lequel il ne peut être procédé à des perquisitions ou des visites
domiciliaires
→ Entre 21h et 5h du matin SAUF exceptions
Exceptions
Exceptions prévues dans :
→ C.i.cr.
→ Loi du 7 juin 1969 fixant le temps pendant lequel il ne peut être procédé à des perquisitions ou des visites
domiciliaires
C.A., 16 décembre 1998, n°140/98 : « L'intervention du juge d'instruction, magistrat impartial et indépendant, apparaît comme
une garantie essentielle du respect des conditions auxquelles est subordonnée une atteinte à l'inviolabilité du domicile,
garantie par l'article 15 de la Constitution et par l'article 8.1 de la Convention européenne des droits de l'homme. Dans
certaines matières particulières, le législateur a cependant dérogé à cette règle. De telles dérogations ne peuvent qu'être
exceptionnelles et elles doivent être justifiées par des raisons propres aux infractions qu'elles concernent » (§ B.1. et B.2.)
2° : En cas de consentement écrit et préalable de la personne qui a la jouissance effective du lieu (à tout
moment)
→ Loi 7 juin 1969
→ il faut le consement de tous les colocs, s’il y en a
3° : En cas de réquisition écrite et préalable du chef de maison pour constater un délit ou un crime OU en cas
de réquisition par la victime de violence conjugale (à tout moment)
→ Quand nous-même on fait appel à la police
→ Art. 46 C.i.cr
5° : Incendies, inondations, catastrophes, menaces graves pour l’intégrité des personnes, soit avec
consentement personne, soit si danger (= caractère extrêmement grave et imminent qui menace vie ou intégrité
physique de personnes et ne peut être écarté d’autre façon)
→ à tout moment
→ art. 27 LFP (qui parle de Fouille administrative)
o A servit de base aux CG des infractions covid-19 : possibilité pour la police d’entrer chez nous pour
le non-respect des règles sanitaires
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Conditions :
→ indications précises présence preuves ou personnes suspectes
→ proportionnalité (liste infractions : 90ter ou infractions commises dans cadre organisation criminelle)
→ subsidiarité : autres moyens insuffisants
n) Les saisies
Saisie = mesure conservatoire, provisoire et facultative de la compétence du PR ou du JI, visant à soustraire un
bien à la libre disposition de son propriétaire ou de son possesseur et de le placer sous le contrôle des autorités
judiciaires en vue de son utilisation devant les juridictions ou de sa confiscation
Bases légales
→ PR : art. 35, 35bis, 35ter C.i.cr
→ JI : art. 35, 35bis, 35ter, 89 C.i.cr
Art. 42 CP :
« La confiscation spéciale s'applique :
1° Aux choses formant l'objet de l'infraction et à celles qui ont servi ou qui ont été destinées à la
commettre, quand la propriété en appartient au condamné;
2° Aux choses qui ont été produites par l'infraction.
3° Aux avantages patrimoniaux tirés directement de l'infraction, aux biens et valeurs qui leur ont été
substitués et aux revenus de ces avantages investis ».
SAISIE
CONFISCATION
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
o) L’intervention différée
Base légale: Art. 40bis C.i.cr.
Intervention différé : Possibilité pour le PR de demander aux services de police de différer l’interpellation des
auteurs présumés d’infractions et la saisie des objets de l’infraction ou des biens en lien direct avec l’infraction
en vue d’identifier d’autres auteurs
Possibilité d’un gel provisoire des comptes, coffres et instruments financiers pendant 5 jours
→ si circonstances graves et exceptionnelles et seulement pour certaines infractions
q) Télécommunications
Il y a 3 actes à différencier :
→ Identification d’un utilisateur d’un service de communication électronique
→ Repérage/localisation des communications électroniques
→ Interceptions des communications électroniques = « écoutes »
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
r) L’exploration corporelle
Base légale : art. 90 Cicr
Exploration corporelle : visite du corps ou de certaines parties du corps que l’on a l’habitude de couvrir par
pudeur
→ >< fouille judiciaire qui permet une palpation
→ Acte médical effectué par médecin légiste = expertise
Cass., 27 octobre 1987: « La fouille consiste à examiner une personne pour vérifier si des objets ne sont pas dissimulés dans ou
sous ses vêtements. L'exploration corporelle (…) est une expertise ordonnée en vue d'explorer les parties intimes du corps »
« SAS » : set d’agression sexuelle : utilisé après faits de mœurs (préconise exploration corporelle)
Prélèvements sanguins : Acte médical (donc fait par un médecin) en vue de déterminer le taux d’alcoolémie ou
état ivresse de l’auteur ou de la victime
→ Du ressort du JI ou par le PR en cas de flagrance
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Le PR peut demander à un laboratoire agréé par AR (INCC, Eurofins, labo ULG ou labo KULeuven)
→ D’établir un profil d’ADN de traces découvertes, et le cas échéant, comparer les profils ADN découverts
dans traces,
o On peut avoi plusieurs profil en fonction des traces sur le lieu du crime
→ De comparer un profil ADN de traces découvertes avec un profil ADN prélevé sur un suspect s’il y a des
indices de culpabilité (si âgé au moins 16 ans + si a donné consentement éclairé écrit )
→ De comparer le profil ADN de traces découvertes avec un profil ADN prélevé sur des personnes d’au
moins 16 ans non suspectes ou sur des membres famille de personne disparue SI consentement éclairé
écrit
Dans les deux premiers cas : le labo communique les profils ADN au gestionnaire des banques nationales de
données ADN de l’INCC pour enregistrer et établir une comparaison avec les profils déjà enregistrés
Remarque :
→ Seul le JI peut utiliser la contrainte
→ Consiste en quoi ? Frottis buccal, prélèvement des bulbes pileux ou prise de sang
→ Effectué par un OPJ ou un médecin (médecin uniquement compétent pour prise de sang)
→ La personne mineure doit être accompagnée
64
Art 2 loi 1964 :
Q2 – Procédure
§1er. En vue de l'application éventuelle des articles 1erbis, 3 et 8, le juge d'instruction pénale
peut faire | Anna
procéder parSonnenschein
la section du
service des maisons de justice du SPF Justice de l'arrondissement judiciaire du lieu de résidence l'inculpé avant la clôture
de son instruction à un rapport d'information succinct, pour autant que l'inculpé n'ait pas encouru antérieurement de
condamnation à un emprisonnement principal de plus de douze mois.
En l'absence de saisine d'un juge d'instruction, le ministère public peut faire procéder par la section du Service des
maisons de Justice du SPF Justice de l'arrondissement judiciaire du lieu de résidence du prévenu, avant la saisine de la
juridiction de jugement, à un rapport d'information succinct pour autant que le prévenu n'ait pas encouru antérieurement
de condamnation à un emprisonnement principal de plus de douze mois.
§ 2. En vue de l'application éventuelle des articles 1erbis, 3 et 8, le ministère public, le juge d'instruction, les juridictions
d'instructions et les juridictions de jugement à l'exception des cours d'assises peuvent faire procéder par la section du
service des maisons de justice du SPF Justice de l'arrondissement judiciaire du lieu de résidence du délinquant, d'office ou
à la requête du délinquant, en lieu et place du rapport d'information succinct ou en complément à celui-ci, à une enquête
sociale sur son comportement et son milieu.
§ 3. Le Roi précise les règles relatives à l'enquête sociale et au rapport d'information succinct. = arrêté royal du 7 juin 2000
déterminant les principes généraux en matière d'usage de l'enquête sociale et du rapport d'information succinct dans les
matières pénales
Définitions
Arrêté royal du 7 juin 2000 :
→ Art. 2 : Le rapport d'information succinct est un rapport dans lequel l'assistant de justice répond et fait
un rapport uniquement en fonction de la demande spécifique de l'autorité mandante sur la faisabilité
d'un travail d'intérêt général, une formation ou une autre mesure spécifique.
→ Art. 3 : Une enquête sociale est une enquête par laquelle l'assistant de justice replace, en collaboration
avec l'inculpé, les faits dans un large contexte psycho-social en vue de proposer une mesure
individualisée dirigée vers l'avenir et la réparation
Saga judiciaire (on y a été par couches successives) : depuis la nuit des temps, la police en utilise mais ces
méthodes n’étaient pas légalisées ce qui posait un problème face à l’art 8 CEDH
→ Loi du 6 janvier 2003 concernant les méthodes particulières de recherche et quelques autre méthodes
d’enquête (en partie annulée par un arrêt de CA du 21 décembre 2004)
o Loi adoptée en 2003 pour apporter de la transparence, sécurité juridique => principe légalité
(car MPR utilisées auparavant mais réglementation que par circulaires)
o Depuis, évolution législative :
→ Loi du 27 décembre 2005 portant des modifications diverses au Code d'instruction criminelle et au
Code judiciaire en vue d'améliorer les modes d'investigation dans la lutte contre le terrorisme et la
criminalité grave et organisée (en partie annulée par l’arrêt de la CC du 19 juillet 2007)
→ Loi du 16 janvier 2009 modifiant les articles 189ter, 235ter, 335bis et 416 du Code d'instruction
criminelle
→ Loi du 25 décembre 2016 portant des modifications diverses au Code d'instruction criminelle et au
Code pénal, en vue d'améliorer les méthodes particulières de recherche et certaines mesures
d'enquête concernant Internet, les communications électroniques et les télécommunications et créant
une banque de données des empreintes vocales.
→ Loi du 22 juillet 2018 modifiant le Code d'instruction criminelle et le titre préliminaire du Code
d'instruction criminelle en vue d'introduire la méthode particulière de recherche d'infiltration civile
65
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Définition :
art. 47ter C.i.cr : Énumération des MPR
→ Observation, infiltration, infiltration civile et recours aux indicateurs
Ces méthodes sont mises en œuvre, dans le cadre d'une information ou d'une instruction, par les services de
police désignés par le ministre de la Justice, sous le contrôle du ministère public et sans préjudice des articles
28bis, §§ 1er et 2, 55 et 56, § 1er, et 56bis, en vue de poursuivre les auteurs d'infractions, de rechercher, de
collecter, d'enregistrer et de traiter des données et des informations sur la base d'indices sérieux que des faits
punissables vont être commis ou ont déjà été commis, qu'ils soient connus ou non
Compétence commune du PR / JI mais rôle prépondérant du PR qui exécute les MPR même si décidées par JI
Remarque
Interdiction de la provocation policière :
→ Art. 47quater annulé puis le législateur en a fait une cause générale d’irrecevabilité de l’action publique
(art. 30 TPCPP : supra, action publique)
→ >< d’autres méthodes licites
Art. 47quinquies, §1er : Sans préjudice des dispositions du § 2, il est interdit au fonctionnaire de police chargé d'exécuter
des méthodes particulières de recherche de commettre des infractions dans le cadre de sa mission
→ MAIS exceptions (=cause d’excuse absolutoire) : art. 47quinquies, §2 et art. 47novies/1, §3 Cicr
o Si c’est dans le cadre de la mission
o Avec accord exprès du PR
o Infractions absolument nécessaires pour réussite mission ou sécurité personnes
▪ Bruler un feu rouge, port de faux nom
o Respect du principe de proportionnalité (les infractions ne peuvent pas être plus graves que les
infractions pour lesquelles les MPR sont mises en œuvre)
o Les policiers bénéfices alors d’une cause d’excuse absolutoire
L’observation systématique
Base légale : art. 47sexies et 47septies Cicr
Dans 4 hypothèses :
→ Observation de plus de 5 jours
→ Observation dans le cadre de laquelle des moyens techniques sont utilisés
→ Observation revêtant un caractère international
→ Observation exécutée par des unités spécialisées de la police fédérale
Conditions :
→ Autorisation du PR, pour max 3 mois (renouvelable)
→ Principes de nécessité et de subsidiarité
→ Principe de proportionnalité :
o si moyens techniques utilisés, uniquement pour des infractions punissables de 1 an
d’emprisonnement au moins
o Si moyens techniques permettent d’avoir une vue dans le domicile ou dans un local
professionnel d’un avocat ou d’un médecin : compétence du JI et pour certaines infractions
(liste art. 90ter C.i.cr. ou organisation criminelle) (art. 56bis, al. 2 C.i.cr.) (infra : actes
d’instruction)
66
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Formes :
→ Rapport complet versé au dossier confidentiel
→ PV édulcoré joint au dossier de la procédure au plus tard après fin mesure
Obs. systématique
+ proportionnalité
avec moyens techniques
PR (ou JI) + infractions ≥ 1 an
mais sans vue dans domicile ou
(art. 47sexies, § 2, al. 2)
local prof. médecin/avocat
Obs. systématique
+ liste infractions (90ter + organisation
avec moyens techniques
JI criminelle)
et vue dans domicile ou local
(art. 56bis, al. 2)
prof. médecin/avocat
L’infiltration policière
Base légale : art. 47octies et 47novies Cicr
Conditions
→ Autorisation du PR pour max 3 mois (renouvelable)
→ Principes de nécessité et subsidiarité
Formes
→ Rapport complet versé au dossier confidentiel
→ PV édulcoré joint au dossier de la procédure au plus tard après fin mesure
≠ infiltration Internet
L’infiltration civile
Base : art. 47novies/1 à 47novies/3 C.i.cr.
Conditions :
→ Autorisation du PR pour max 3 mois (renouvelable) après l’accord du procureur fédéral
→ Principes de nécessité et de subsidiarité
67
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
o Principe de subsidiarité : on est face à des mesures exceptionnelles donc il faut privilégier les
moyens d’enquêtes classique et c’est seulement si ces moyens ne suffisent pas qu’on se tournes
vers l’infiltration civile
o MAIS dans la pratique, on est venu relativiser la portée de ces principes
Bxl (Ch. Mises en acc.), 9 novembre 2005 : « Que le principe de subsidiarité ne suppose toutefois pas qu’il soit
nécessaire d’essayer les méthodes classiques avant de pouvoir utiliser les méthodes particulières de recherche »
Il suffit pour le PR de dire qu’il n’y a arrivera pas avec les méthodes classiques et c’est bon
Formes
→ Rapport complet versé au dossier confidentiel
→ PV édulcoré joint au dossier de la procédure au plus tard après fin mesure
→ Preuves obtenues via infiltration civile : exigence de corroboration
= Fonctionnaire police (= « fonctionnaire de contact ») entretient des contacts réguliers avec une personne (=
indicateur) qui est en relation étroite avec une ou plusieurs personnes soupçonnées de commettre des
infractions et qui lui fournit des informations à cet égard
→ Pour toutes les infractions (problématique)
Si les renseignements fournis par les indicateurs révèlent des indications d’infraction, il faut faire un rapport au
PR qui décide s’il en dresse un PV
→ Possibilité d’autoriser un indicateur à commettre des infractions (art. 47decies, §7), annulée par CC°
Commun à toutes
Pour toutes les MPR (et aussi pour infiltration Internet) : il faut que le parquet tienne un dossier séparé et
confidentiel
→ accès réservé Confidentiel car c’est réservé au PR et JI (+ dans cadre contrôle ci-dessous)
o Personne d’autres n’en avait accès en plus des parties
o Avant le JI n’en avait pas accès donc on a changé la loi qui reste toujours problématique
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
x) L’infiltration Internet
Base légale : art. 46sexies Cicr
Infiltration internet : Fonctionnaires de police entretenant, sous identité fictive ou non, des contacts sur Internet
avec une ou plusieurs personnes soupçonnées de commettre des infractions
Conditions
→ autorisation PR subordonnée à des principes de subsidiarité et proportionnalité (infractions ≥ 1 an)
→ durée max. de 3 mois renouvelable
Remarque :
→ pas applicable à l’interaction personnelle sur Internet qui n’a pour finalité directe qu’une vérification
ciblée ou une arrestation sans utilisation d’identité fictive crédible
→ enregistrement de tous les contacts entretenus
→ le dossier est uniquement confidentiel s’il est fait appel à un expert civil ou que le PR autorise la
commission d’infractions
→ contrôle par la CMA avant de procéder à la citation directe (art. 235ter Cicr.)
y) Divers
On ne peut pas être exhaustif et il y a aussi d’autres choses :
→ Usage de toutes autres sources d’informations ou mesures d’investigation non contraignantes
→ Respect du principe de légalité de preuve et loyauté de l’administration preuve
Exemples :
→ Avis par voie de presse (« appel à témoins »)
→ Banque de données nationales de la police intégrée
→ Extrait de casier judiciaire
o Pourquoi il en aurait besoin ? pour mettre dans le dossier et pour établir une récidive
→ S’adresser à la direction immatriculation véhicule (DIV)
→ Demandes de renseignements aux administrations publiques
→ Prise de connaissance des données d’enregistrement des voyageurs chez les fournisseur hébergement
→ Mécanismes coopérations policière et judiciaire (EUROPOL, INTERPOL, SIS, …)
o SIS : système d’information Schengen
3.6. Mini-instruction
Notion : possibilité pour le PR (dans le cadre de l’information) de solliciter du JI l’accomplissement d’un acte
d’instruction déterminé sans pour autant mettre le dossier à l’instruction
→ Art. 28septies Cicr
→ Instaurée en 1998 : avant ça, si le parquet voulait faire accomplir un acte d’instruction par le JI, il devait
renvoyer le dossier à l’instruction (mais quand le procurer du Roi mets à l’instruction, il se sépare du
dossier) MAIS l’instruction c’est aussi encombrer le JI avec certains dossiers :
o peut-être que le Parquet a quasi fini et il manque juste un détail
o Pour éviter de surcharger le JI où, en soit, on n’a pas vraiment besoin d’instruction
Champ d’application : Tous les actes d’instruction sauf (car porte atteinte à la vie privée ou sont des contraintes):
→ mandat d’arrêt,
→ témoignage anonyme complet,
→ interceptions de communications non accessibles au public ou données système informatique
→ observation avec moyens techniques afin d’avoir une vue dans un domicile ou local professionnel d’un
avocat ou d’un médecin,
→ contrôle visuel discret dans mêmes lieux,
→ perquisition (exception supprimée par loi PP II puis rétablie suite à l’arrêt du 21 décembre 2017
69
C.C., 21 décembre 2017, n° 148/2017:
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
B.22.1 : « La perquisition, l’écoute et l’enregistrement des communications privées, l’observation effectuée à l’aide de
moyens techniques afin d’avoir une vue dans une habitation et le contrôle visuel discret sont des mesures
comparables en ce qui concerne l’ingérence dans le droit au respect de la vie privée qu’elles occasionnent »
B.22.4 : « En raison de la gravité de l’ingérence dans le droit au respect de la vie privée et de l’inviolabilité du domicile
qu’elle implique, la perquisition ne peut, en l’état actuel de la règlementation en matière de procédure pénale,
être autorisée que dans le cadre d’une instruction, au cours de laquelle les personnes intéressées disposent d’un droit
organisé de demander un accès au dossier et des actes d’instruction supplémentaires et au cours de laquelle la
chambre des mises en accusation peut exercer un contrôle quant à la régularité de la procédure. En incluant la
perquisition, en l’état actuel de la règlementation en matière de procédure pénale, dans le champ d’application de la
mini-instruction, sans prévoir des garanties supplémentaires pour protéger les droits de la défense, la disposition
attaquée porte une atteinte discriminatoire au droit au respect de la vie privée et au droit à l’inviolabilité du domicile »
Les personnes directement intéressées (inculpé, personne à l’égard de laquelle l’action publique est engagée
dans le cadre de l’instruction, personne soupçonnée, partie civilement responsable, partie civile, personne qui a
fait déclaration personne lésée, …) peuvent demander au ministère public ou au juge d’instruction de consulter
le dossier ou d’en obtenir copie
→ Consultation dossier papier ou ConsultOnline (le dossier devra être scanné) selon les cas
→ Possibilité de scan/photos du dossier depuis 29 juin 2019
Procédure formalisée
→ suite à l’arrêt C.C. n°6/2017 du 18 mars 2018
→ Modification de l’art 21bis pour formaliser la procédure (vu qu’il y avait une discriination par rapport aux
droits)
→ Que pour les crimes et délits
→ Il y a un délai de réponse maximum du parquet (4 mois à partir de l’enregistrement de la requête, 1 mois
après première autorisation accordée par JI si dossier avec mini-instruction)
→ Droit d’appel devant CMA
71
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Citation directe
Citation directe devant juridiction de jugement
→ Art. 145 et 182 C.i.cr.
→ Citation => exploit d’huissier
o Toujours devant un huissier ! (c’est donc payant)
o Contraventions
o Délits
o Crimes que MP décide de correctionnaliser par application art. 2 loi du 4 octobre 1987 sur les
circonstances atténuantes (seul le MP (≠ partie civile) peut procéder à la correctionnalisation des
crimes au stade de l’information)
4. L’instruction
Rappel :
72
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Compétences du JI :
→ Matérielle
o crimes (seul à connaître des crimes non correctionnalisables : nécessaire de passer par
l’instruction pour saisir la cour d’assises)
o délits
o contraventions
▪ On ne va embêter le juge avec ca
▪ SAUF si connexes à crimes ou délits (art. 227 C.i.cr.)
o (pour info : terrorisme : juges spécialisés : art. 79 C.jud.)
→ personnelle
o toute personne soupçonnée d’un crime ou délit
o exceptions :
▪ Immunités (un memebres de la cour d’appel occupera les fonctions du JI), privilège
juridiction
▪ règles particulières pour les mineurs (pas étudier)
→ territoriale
o art. 62bis C.i.cr.
o Saisine : lieu de l’infraction résidence de l’inculpé OU le lieu où l’inculpé est trouvé
▪ Mais JI spécialisé terrorisme : tout le territoire (art. 62bis, al. 4, C.i.cr.)
o Exécution devoirs enquête : Il peut demander de poser des actes en dehors de son
arrondissement mais il doit prévenir PR (= « commission rogatoire » : infra)
MAIS 2 exceptions :
→ auto-saisine si flagrance : art. 59 Cicr (pas en pratique)
→ auto-saisine en cas de mini-instruction : art. 28septies Cicr
pour info :
→ audition du témoin anonyme à la demande de la juridiction de fond (art. 189bis et 294, al. 2 Cicr)
→ interception de communications dans le cadre de l’enquête particulière sur les avantages patrimoniaux
(art. 524bis, §5 Cicr)
74
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
SAUF
→ du mandat d'arrêt tel qu'il est prévu par l'article 16 de la loi du 20 juillet 1990 relative à la détention
préventive,
→ du témoignage anonyme complet tel qu'il est prévu à l'article 86bis,
→ de la mesure de surveillance telle qu'elle est prévue par l'article 90ter (interceptions de communications
non accessibles au public ou données système informatiques)
→ [1 et des actes d'instruction tels qu'ils sont prévus aux articles 56bis, alinéa 2 (observation avec moyens
techniques afin d’avoir vue dans un domicile ou local professionnel d’un avocat ou d’un médecin), et 89ter
(contrôle visuel discret dans mêmes lieux),]1
→ « ainsi que de la perquisition » (!!! : par son arrêt n° 148/2017 du 21-12-2017, la Cour constitutionnelle
a annulé l'article 63,1° de la loi du 5 février 2016 qui remplace les mots « des actes d'instruction tels qu'ils
sont prévus aux articles 56bis, alinéa 2, et 89ter ainsi que de la perquisition », par « « des actes
d'instruction tels qu'ils sont prévus aux articles 56bis, alinéa 2, et 89ter » (éléments en italique) sans
qu'une instruction soit ouverte.
Après l'exécution de l'acte d'instruction accompli par le juge d'instruction, celui-ci décide s'il renvoie le dossier
au procureur du Roi qui est responsable de la poursuite de l'information ou si, au contraire, il continue lui-même
l'enquête (…). Cette décision n'est susceptible d'aucun recours.
Il est tenu d’aviser le parquet de l’existence de nouveaux faits découverts dans le cadre de son instruction
→ si instruit faits dont il n’a pas été valablement saisis = excès pouvoir
→ Sanction actes => à apprécier à l’aune des critères Antigoon (infra)
75
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
b) Interrogatoire inculpé
But : Obtenir des explications de l’inculpé sur les faits + infos
Pas une obligation légale ni un droit de l’inculpé d’être entendu SAUF dans le cadre détention préventive (art.
16 et 22 loi DP) et pour le prélèvement d’ADN (art. 90undecies, §1er, Cicr)
→ OR possibilité pour partie civile : Toute victime qui se constitue partie civile, peut être entendue, sur
simple demande, au moins 1x par le JI chargé de l'affaire (art. 63 al. 2 Cicr)
Droits de l’inculpé
→ Application des règles de l’audition prévues à l’art. 47bis Cicr (art. 70bis Cicr)
→ On est dans Salduz IV DONC
o Droit à l’assistance d’un avocat (art. 2bis, 16, 22, 24 loi DP ou 47bis, §2, 1et §3 Cicr)
o Droit de se concerter de manière confidentielle
→ Délivrance d’une copie de l’audition (art. 57, §2 Cicr)
→ Droit au silence donc pas d’audition sous serment
o S’il prête serment, il sera peut être obligé de s’auto-incriminer
c) Inculpation
Art. 61bis Cicr :
→ Le juge d'instruction procède (donc bien une obligation!) à l'inculpation de toute personne contre
laquelle existent des indices sérieux de culpabilité. Cette inculpation est faite lors d'un interrogatoire ou
par notification à l'intéressé.
→ + Bénéficie des mêmes droits que l'inculpé toute personne à l'égard de laquelle l'action publique est
engagée dans le cadre de l'instruction.
La « personne à l’égard de laquelle l’action publique est engagée » a les mêmes droits que l’inculpé
→ Le JI ne peut pas se saisir lui-même (soit pas le PR soit par la partie civile via une constitution de partie
civile)
o Le parquet/ victime peut désigner un certaines nbr de personnes et nomme ainsi des personnes
o Le JI qui procède à l’interrogatoire et peut faire une audition de toutes ces personnes et va peut
être juste inculpé l’une de ces personne
o MAIS vu qu’elles ont été désignée nominativement, elles vont être assimilée à l’inculpé ce qui
est important, puisqu’ils bénéficieront des meme droits que lui
→ Personne visée nominativement comme suspect ou auteur présumé, par MP dans réquisitions ou par
partie civile dans sa constitution
76
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Anonymat partiel ou total peut être octroyé Pas possible octroyer anonymat
2° : Anonymat complet (art. 86bis à 86quinquies) : l’identité du témoin est entièrement secrète
→ conditions stricte (puisque ça porte atteinte à la crédibilité du jugement aux droits de la défense)
o menace (appréciée de manière subjective dans le cas d’un particulier, objective dans le cas d’un
fonctionnaire de police)
o subsidiarité
o proportionnalité (liste limitative d’infractions : 90ter ; organisation criminelle)
→ décision du juge d’instruction après avoir pris connaissance de l’identité complète du témoin et avoir
contrôlé sa fiabilité
→ aucun recours contre cette ordonnance
→ L’audition doit quand meme se faire dans le respect du contradictoire mais en prenant toutes les
mesures nécessaires pour tenir secrète l’identité du témoin
o Comment faire : Des question communiquées au préalables
o Le témoin va être dans une pièce avec le JI et dans une autre pièce se trouve l’inculpé, l’avocat
etc
o Le JI doit faire en sorte que l’anonymat soit respecté et c’est le JI qui va poser des questions
→ Le bénéfice de l’anonymat est conservé devant le juge du fond (art. 189bis et 294 C.i.cr.) et jusqu’a la
fin du procès
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
→ régime doublement dérogatoire en ce qui concerne la force probante (art. 86quinquies + 189bis, al. 3 et
326, al. 3 Cicr) (infra)
o On ne peut jamais condamner quelqu'un uniquement sur base d’un témoignage anonyme
complet
o Ca ne peut être qu’une preuve corroborante
Descente sur les lieux : Le JI descend sur les lieux avec un greffier et le PR
→ Pour Assister aux premières constatations
→ MAIS il peut aussi procéder à une reconstitution
o En présence du suspect, de la partie civile et des avocats
o L’inculpé à droit à l’assistance de son avocat
▪ MEME règles applicables en matière d’audition
f) Perquisition
Principe de base : Inviolabilité du domicile : supra, PPT info
Base légale: Art. 89bis Cicr
→ Le JI peut procéder personnellement à la perquisition (pas besoin de mandat) ou désigner à cet effet un
OPJ via un mandat de perquisition
Motivation du mandat!
→ Principe de spécialité : il ne s’agit pas de délivrer un mandat de manière générale, il faut indiquer tel
appartement, chez telle personne, pour quelle infraction et ce qu’on cherche
→ MAIS il est toujours possible qu’au moment de la perquisition l’OPJ découvre des indices d’une autres
infractions
Remarque supplémentaires :
→ Pas de perquisition entre 21h et 5h sauf exception (art. 1 loi 7 juin 1969) : supra, PPT info
→ La perquisition ne peut pas se faire via une mini-instruction
Cass., 27 mai 2020: « Les parties communes d’un immeuble à appartements multiples ne font pas partie du domicile,
au sens de l’article 15 de la Constitution, des personnes qui occupent un appartement dans cet immeuble »
Conséquence: ce n’est pas protégé par l’art 15, on considère que c’est un lieu ouvert à tout le monde et donc pas besoin de
perquisition (=visite domiciliaire)
Que par le JI si ça porte sur un domicile-dépendances ou sur des locaux professionnels d’un avocat/médecin
→ si l’avocat-médecine est soupçonné ou si lieu est occupé par un tiers
→ si infraction visée à l’art. 90ter, §§2-4 ou dans cadre organisation criminelle
→ + prévenir bâtonnier ou ordre médecins (art. 56bis, al. 3 et 4 C.i.cr.)
Uniquement par le JI si introduction dans un système informatique pour installer, réparer ou retirer moyen
technique nécessaire pour observation si porte sur ces mêmes lieux (art. 89ter, §1er C.i.cr.)
Remarques :
→ Le JI a accès au dossier confidentiel mais il est tenu par secret DONC il ne peut pas en faire état
→ Contrôle de légalité par CMA
o Devra être opée sur tout dossier pour lesquels on a utilisé les méthodes particulières de
recherches
→ Compétence exclusive du JI
o Observations avec moyens techniques afin d’avoir une vue dans (pas « sur ») domicile ou
dépendance, ou dans résidence/local professionnel avocat ou médecin :
→ conditions de fond et de forme applicables à toute observation (art. 47sexies et 47septies C.i.cr.) +
autorisation JI et liste limitation d’infractions (art. 90ter, §§ 2 à 4 C.i.cr. ou organisation criminelle) (art.
56bis, al. 2 C.i.cr.) ; règles particulières à l’égard avocat/médecin (art. 56bis, al. 3 C.i.cr.)
Compétence
→ commune du PR – JI pour intercepter et saisir courrier (art. 46ter C.i.cr.)
→ exclusive JI pour ouvrir et prendre connaissance courrier (sauf flagrance : PR)
o Proportionnalité : que si indices sérieux infraction punissable peine emprisonnement
correctionnel principal d’un an au moins
Référé pénal :
→ infra, droits des parties
l) Mandat d’amener
Base légale : art. 3 à 15 loi DP
Mandat d’amener : Injonction du JI d’amener, par la contrainte, devant lui un suspect ou un témoin récalcitrant
afin de l’interroger
→ = titre de privation de liberté
→ MA pour suspect, durée max = 48h (art. 3)
→ MA pour témoin, durée max = 24h (art. 12)
m) Mandat d’arrêt
Base légale : art. 16 loi DP
→ Infra cours détention préventive
n) Exploration corporelle
Base légale : Art. 90bis Cicr
Conditions :
→ Suspect ou non suspect présentant un lien direct avec instruction
→ Infraction punissable de 5 ans d’emprisonnement au moins
Procédure :
→ Audition préalable de l’intéressé + info sur circonstances affaire et utilisation profil ADN
→ Le JI désigne expert pour établir le profil ADN et le cas échéant, le comparer avec le profil ADN traces
découvertes + banque données
→ Ordonnance motivée du JI
Il y a 2 techniques de prélèvement :
→ Frottis buccal ou prélèvement bulbes pileux => OPJ
→ Prélèvement de sang => médecin
p) Autopsie
Base légale : art. 44 C.i.cr.
Remarques :
→ Compétence du JI sauf flagrance
→ En cas de mort violente ou dont cause est inconnue ou suspecte : désignation médecin légiste afin de
déterminer les causes de la mort et l’état du cadavre (= expertise => infra)
→ Droit des proches à voir le corps du défunt (depuis 1998)
q) Expertise
Base légale : Art. 43 Cicr
80
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Expertise : pour éclairer les juridictions sur les éléments techniques n’apparaissant pas du dossier ou
nécessitant examen plus approfondi par personne qualifiée :
→ Compétence JI sauf flagrance
Exemples :
→ Exploration corporelle
→ Autopsie
→ Expertise en écriture
→ Expertise en incendie
→ Expertise en balistique
→ Expertise en automobile
→ Expertise comptable
→ Expertise en informatique
→ Examen médical
→ Examen psychologique
→ Expertise génétique (ADN)
→ Expertise psychiatrique (en vue internement notamment)
Remarques :
→ Le choix de l’expert se fait par réquisitoire écrit et daté, délimitant la mission
o Depuis loi 1er décembre 2016 : on ne peut prendre que des experts inscrits au registre national
des experts judiciaires (art. 555/6 CJ)
o SAUF exceptions (art. 555/15 CJ) :
▪ urgence,
▪ si pas d’expert avec expertise nécessaire dans registre, etc. (prestation serment)
→ Indépendance de l’expert par rapport au JI
→ Expert soumis au secret professionnel
→ Expert exécute lui-même mission : mission personnelle
→ ! Expert n’est pas le juge : il ne dit pas le droit !
→ Valeur probante = avis (infra)
o Ça n’a pas une valeur probante particulière, ça vaut comme simple renseignement
Les modalités d’exécution de l’expertise ne sont pas précisées dans C.i.cr., il n’y a pas de réglementation générale
(mais particulière pour différents actes : exploration corporelle, analyse ADN, …)
→ Unilatérale et secrète mais possibilité contradiction (! internement !)
→ Est-ce que l’expertise est contradictoire? Est-ce que toutes les parties peuvent prendre connaissance
de ce rapport? Non pas nécessairement à ce stade SAUF
o en droit civil
o Le JI peut décider déjà à ce stade d’accorder un certain caractère contradictoire
→ Idée de représenter la présomption d’innocence en sachant que ce rapport d’expertise sera accessible
durant la phase de jugement
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Zoller, rétrozoller
Principe : on ne peut pas écouter une conversation privé à l’insu de son destinateur (c’est punissable!)
→ En principe pénalement punissables (art. 259bis et 314bis CP)
82
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Interceptions visées :
→ Télécommunications privées pendant leur transmission (pendant que l’appel est en cours qu’on écoute!)
→ Interceptées par des non-participants et sans leur consentement
→ Avec des moyens techniques
o Ils peuvent être posés dans une voiture, dans une cellule de prison,
o Ils peut être posé à diffèrent endroit
o En principe pénalement punissables (art. 259bis et 314bis CP)
On assimile à ces écoute la recherche secrète dans un système informatique (≠ 39bis et 88ter C.i.cr.)
→ En principe pénalement punissable (art. 550bis CP : accès illicite à un système informatique)
Conditions :
→ Principes de nécessité et de subsidiarité (art. 90ter, §1er, al. 1er)
o Subsidiarité = On ne peut y avoir accès que si les autres moyen d’enquêtes ne suffisent pas
o Mais on a tendance à relativiser le respect de ces principes
→ Principe proportionnalité : liste limitative d’infractions (art. 90ter, §§2 à 4)
→ Peut concerner des personnes ou des lieux (art. 90ter, §1er, al. 3)
o Conditions particulières pour un avocat/médecin (art. 90octies)
→ Durée : max 1 mois MAIS renouvelable jusqu’à 6 mois (art. 90quinquies) ;
o Après 6 mois, une nouvelle mesure doit être prise
→ L’ordonnance doit être motivée + monter qu’on a respecté conditions de forme
o mentions prescrites à peine de nullité (art. 90quater, §1er C.i.cr.) : la loi du 5 février 2016
supprime la sanction de nullité lorsque certaines mentions font défaut dans l’ordonnance du
juge d’instruction
o Problématique : s’il n’y pas de sanction prévue en cas de non-respect de ces conditions, il n’y a
pas d’effectivité
o Ce n’est pas une nullité automatique! Donc les acteurs judiciaires qui vont se pencher sur cette
ordonnance irrégulière devront se pencher sur la question de son maintien
Déroulement :
→ Exécution de la mesure par un OPJ obligatoirement:
o Il fait un rapport tous les 5 jours (art. 90quater, §3) : il fait un petit résumé
→ Enregistrement intégral et transcription des passages jugés pertinents (les passages qui chargent la
personne mais aussi ceux qui le déchargent)
o pour le reste : indication des sujets abordés et données d’identification des moyens de
communication en cause ; sélection définitive opérée par JI (art. 90sexies, §§1er et 2)
→ Les parties y ont accès? OUI
o ce n’est pas un dossier secret
o Les parties peuvent
▪ consulter une copie de la totalité de l’enregistrement donc les passages important ont
été restraint MAIS ils peuvent aussi
▪ demander tous les autres passages qui n’ont pas forcément été retranscrit
▪ demander à ce que certains passages soit retranscrit (art. 90septies)
→ Possibilité de jonction différée des pièces au dossier de la procédure (art. 90sexies, §4)
t) Commissions rogatoires
Pour des actes à accomplir hors de l’arrondissement : le JI fait appel au collègue de l’arrondissement qu’il
mandate (art. 90 Cicr)
a) Droits du MP
Le ministère public bénéfice d’une position privilégiée malgré qu’il ne soit plus le chef du dossier
→ Accès au dossier tout le temps en toutes circonstances (art. 61 Cicr)
o Pas de secret de l’instruction à son égard
→ Pouvoir général de réquisition (art. 61 Cicr) : puisque ce n’est plus lui le chef d’enquête, il doit demander
l’autorisation au juge d’instruction de faire poser un acte
o Mais le JI peut ne pas être d’accord et donc le PR peut introduire un recours contre la CMA
→ Appel des décisions du JI devant CMA
o exceptions :
▪ Mandat d’arret delivré par le JI ou non et ordonnances mainlevée du mandat d’arret =>
• infra détention préventive, art. 17 et 25 loi DP ;
▪ décision du JI d’une évocation si mini-instruction, art. 28septies,
▪ octroi de l’anonymat partiel-complet à un témoin 75bis et 86bis Cicr
→ Contrôle de la longueur des instructions à la demande PG: un an après le premier réquisitoire (art. 136bis
Cicr)
→ Si la CMA est saisie, elle peut d’office demander le contrôle de la régularité de la procédure (art. 235bis,
§2 Cicr) : infra
→ Exécution ordonnances du JI (art. 28 Cicr)
Art. 21bis Cicr : « (…) il est statué sur la demande de la personne directement intéressée de consulter le dossier ou d'en
obtenir copie par le juge d'instruction (…) Est considérée comme personne directement intéressée : l'inculpé, la
personne à l'égard de laquelle l'action publique est engagée dans le cadre de l'instruction, la personne soupçonnée, la
partie civilement responsable, la partie civile, celui qui a fait une déclaration de personne lésée »
Déroulement :
→ requête au greffe du TPI au plus tôt 1 mois après l’engagement de l’action publique ; copie communiquée
au PR
→ décision du JI dans le mois (pour lui permettre d’avoir le temps de travailler sur le dossier)
o octroi l’accès au dossier qui peut être total ou partiel
▪ Ex : vous pouvez avoir accès à tout sauf aux retranscription des écoutes téléphoniques
o Refus l’accès au dossier MAIS avec des motifs limitativement énumérés
→ Appel possible pour requérant et PR devant la CMA
→ Devant la CMA :
o procédure sans débats (même si CMA peut entendre les parties séparément),
o arrêt rendu dans les 15 jours,
o pas de nouvelle demande peut être introduite avant 3 mois à compter jour décision portant sur
le même objet (Pour permettre au JI de travailler)
84
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Comment ?
→ Requête motivée au greffe TPI, décrivant précisément acte instruction sollicité + copie au PR
→ Décision du JI rendue dans le mois (8 jours si DP)
→ Motifs de refus limitativement énumérés
→ Appel possible pour requérant et PR devant CMA (même procédure référé pénal)
→ Pas de nouvelle demande avec le même objet avant 3 mois après la décision portant sur le même objet
Exemple
→ Demander la retranscription de certaines parties de l’écoute téléphonique
→ Demander un zoller
o On me soupçonne d’avoir à tel endroit à tel moment mais j’affirme que je n’y étais pas
o Or puisqu'il y a des bornes, on doit pouvoir dire si j’étais présent ou non
o Donc on peut demander un zoller pour démontrer notre localisation
→ Demander une expertise ADN
Référé pénal : toute personne lésée par un acte information relatif à ses biens peut demander la cessation par
requête motivée auprès JI
Délai 3 mois avant d’introduire une nouvelle requête ayant le même objet à compter dernière décision portant
sur le même objet
Acte d’instruction
Accès au dossier Référé pénal
complémentaire
Délai pour
1 mois 15 jours 1 mois (8 jours si DP)
statuer
Délai d’appel
8 jours 15 jours 15 jours
c/ décision
Délai d’appel 8 jours après 1 mois et 15 8 jours après période de 30 8 jours après 1 mois et 15 jours (ou
si pas décision jours à dater de la requête jours à dater de la requête après 23 jours) à dater de la requête
Si CMA saisie, il y a une demande de contrôle de régularité procédure (art. 235bis, §2 C.i.cr.) : infra
Il y a 3 types de contrôles :
→ Contrôle du bon déroulement de l’instruction
→ Contrôle de la régularité de l’instruction
→ Contrôle de la régularité du MPR (méthode particulière de recherche) d’observation et d’infiltration (y
compris l’infiltration Internet ssi un dossier confidentiel a été ouvert)
o Une MPR ne fait pas l’objet d’un contrôle: le recours aux indicateurs
Art. 235ter, § 1er Cicr : « La chambre des mises en accusation est chargée de contrôler de la mise en œuvre des méthodes
particulières de recherche d'observation et d'infiltration et l'application de la mesure visée à l'article 46sexies si un
dossier confidentiel a été ouvert dans ce cadre »
Procédure ?
→ art. 136, al. 2 et 136bis : audition du PG
o CMA peut en outre entendre le JI (hors présence parties) et les parties
→ C’est quelque chose de spécifique à la CMA et il y a eu un arrêt de la CC° à l’initiative de l’inculpé ou de
la partie civile pour les instructions non clôturées après 1 an (art. 136, al. 2)
o La cour lui a donné raison
o Depuis cet arrêt, un suspect dans le cadre d’une information après un 1, peut s’adresser à la CMA
et demander un contrôle du déroulement de l’information sur base de l’art 136 al 2 qui
normalement ne s’applique qu’à l’instruction
86
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
→ Elle peut prononcer une nullité et faire retirer du dossier les pièces annulées (art. 235bis, § 6)
→ Elle doit appliquer la jurisprudence « Antigoon » qui est désormais légalement consacrée à l’art. 32
TPCPP en matière d’admissibilité de la preuve illégale
o Le PR a intérêt à avoir un dossier impeccable sinon les avocats vont sauter sur les irrégularités
o intérêt à « purger » un dossier d’un certain nombre d’irregularité
Procédure
→ procédure contradictoire (art. 235bis, §§ 3 et 4)
→ pourvoi en cassation immédiat (art. 420, alinéa 2)
o supprimé par la loi du 5 février 2016 pour essayer de décharger la CCass
o On peut donc seulement introduire un pouvoir après le jugement des juridictions de fond!
Quand ?
→ Obligatoirement à la clôture de l’instruction (art. 235ter, §1er, al. 3 ; pour rappel => aussi à la clôture de
l’information) et chaque trimestre pour infiltration civile (art. 235quinquies, §1er)
→ Facultativement durant l’instruction, à la demande du juge d’instruction ou du parquet, ou d’office (art.
235quater, § 1er)
o Mais rare
Procédure ?
→ Accès au dossier confidentiel
→ Parties entendues séparément
→ Pourvoi en cassation immédiat (art. 235ter, §6 et art. 420 al. 2 Cicr)
o il faut attendre l’arrêt définitif
87
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
5. La clôture de l’instruction
5.1. Procédure de clôture de l’instruction et schéma
Le PR peut alors :
→ adresser au JI des réquisitions complémentaires s’il estime que l’instruction n’est pas complète
o Si le juge d’instruction a une ordonnance contraire le procureur du roi va devant la chambre des
mises en accusation
→ prendre des réquisitions en vue de règlement procédure s’il estime l’instruction complète
o Procédure qui se passe devant les juridictions d’instruction qui décideront du sort
→ si MPR d’observation-infiltration
o réquisition en vue du contrôle de légalité par la CMA avant saisir chambre conseil (supra)
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Vocabulaire :
→ Parquet qui donne le dossier au JI = réquisitoire de mise à l’instruction (ouverture de l‘instruction)
→ JI qui donne le dossier au parquet = ordonnance de soit-communiqué (clôture de l’instruction)
La chambre conseil fixe la date d’audience au moins 15 jours avant (3 jours si Détention privative)
→ Les parties doivent pouvoir prendre possession du dossier pour pouvoir se défendre !
Inculpé, partie civile et personne lésée : possibilité de prendre connaissance et d’avoir une copie de l’entièreté
dossier (art. 127, §2 C.i.cr)
→ droit d’accès automatique >< art. 61ter C.i.cr
L’audience est toujours à huis clos et sans entendre les témoins ou des experts ET la décision n’est pas prononcée
en audience publique (sauf exceptions)
89
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
1° : Sursis à statuer
→ SI instruction non complète
→ Renvoi au PR
o Si d’accord avec cette ordonnance: réq. complém. au JI
▪ si JI ordonnance contraire => PR appel CMA
o Si pas d’accord : recours devant CMA ou PR
2° : Non-lieu
→ SI absence de charges suffisantes :
→ MAIS le PR peut demander la réouverture de l’instruction si des charges nouvelles apparaissent dans le
dossier (art. 246 et suiv. Cicr)
o Assez rare et uniquement par le PR
→ Quand prononcer un non lieu?
o On n’a pas identifié le présumé auteur de l’infraction
▪ MAIS si par la suite, on arrive à l’identifier alors le parquet pourra réouvrir l’instruction
o Si prescription de l’action publique
3° : Renvoi
→ si charges suffisantes : on est au stade de l’instruction, donc il suffira de constater qu’il y a des charges
et (non des preuves!) suffisantes
→ pas d’obligation de motivation mais il y a une obligation de qualification faits ET de répondre aux
conclusions des parties
→ Si on ne dépose pas les conclusions écrites, la CC n’a aucune obligation de motivation et ne va pas
répondre à nos conclusions si on ne les donne pas
o devant tribunal de police (Infraction de roulage)
o devant tribunal correctionnel
o devant la chambre spécifique du tribunal de la jeunesse pour délits ou crimes
correctionnalisables qui ont donné lieu à dessaisissement
o si crimes non-correctionnalisables ou non-correctionnalisés (mais ca n’arrive jamais):
▪ Transmission des pièces au procureur général par le PR en vue renvoi en cour assises via
la chambre des mises en accusation qui, elle seule, peut renvoyer le dossier devant la
cour d’assise
4° : Décisions définitives = la Chambre du conseil statue comme une juridiction jugement dans 2 cas
→ Internement
o Idée : si on a déjà tous les éléments dans le dossier que pour interner une personne, à quoi ça
sert de transférer devant de juridictions de jugement si on a déjà assez d’infos pour le faire
o Art. 9 et 13 loi du 5 mai 2014 relative à l’internement
→ Suspension du prononcé de la condamnation si la publicité des débats peut provoquer le déclassement
de l’inculpé ou compromettre son reclassement (art. 3, al. 2, loi du 29 juin 1964)
o idée : ne pas soumettre le dossier aux juridictions de jugement qui sont publiques et qu’il y a un
risque de condamnation (donc risque de casier judiciaire et problème au niveau du de la
réinsertion sociale)
o Débats (l’audience) à huis clos, MAIS prononcé de la décision en audience publique
APPEL
OUI, devant la chambre de mise en accusation (CMA)
→ = chambre de la cour d’appel, siégeant en principe à huis clos
→ composée de 3 juges : 1 président, 2 conseillers
→ présence à l’audience :
o avocat général (MP)
o greffier
o juge d’instruction
Par qui ?
1° : Ministère public et partie civile
→ contre toutes les ordonnances si intérêt
2° : Inculpé : les possibilités pour l’inculpé d’interjeter l’appel ont été fortement réduites, il peut uniquement
→ s’il soulève une exception d’incompétence
→ s’il s’est prévalu, dans des conclusions écrites devant chambre conseil, d’une irrégularité, omission ou
cause de nullité affectant un acte d’instruction ou l’obtention d’une preuve
→ s’il peut invoquer une irrégularité, omission ou cause de nullité affectant l'ordonnance de renvoi
→ s’il peut invoquer une cause d'irrecevabilité ou d'extinction de l'action publique (le moyen doit avoir été
invoqué par conclusions écrites devant la chambre du conseil, à moins que la cause n’ait été acquise
qu’après les débats devant la chambre du conseil)
→ DONC il ne peut pas interjeter appel à l’encontre
o des ordonnances de renvoi
▪ Assez contestables puisqu'il y a quand meme un intérêt à agir
▪ Il y a eu un pourvoi en cassation contre ca et la cour a considéré que l’inculpé n’avait pas
d’intérêt à agit
o D’un non-lieu
▪ Plutôt dans son intérêt, on dirait MAIS s’il sait qu’il est innocent, il a intérêt à être
poursuivi devant les JJ pour être acquitté (qui est définitif ><non-lieu)
▪ La aussi, la CC° a considéré que ça ne faisait pas de discrimination maaais c’est discutable
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Délai d’appel :
→ 15 jours (24 h pour tous si un des inculpés est détenu) à dater du jour du prononcé de l’ordonnance
→ Vraiment court
MAIS problème : parfois on doit attendre longtemps avant de pouvoir soulever une irrégularité
6. La détention préventive
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Art. 30 CP :
« Toute détention subie avant que la condamnation soit devenue irrévocable, par suite de l'infraction qui donne lieu à
cette condamnation, à l'exception de la condamnation par simple déclaration de culpabilité, sera imputée sur la durée
des peines emportant privation de la liberté restant à courir »
a) Dispositions applicables
On retrouve :
→ CEDH Art. 5 (droits, délai raisonnable)
→ CEDH AER 6
o L’art 6 c’est le procès équitable qui se réfère de matière d’ «Accusation en matière pénale » MAIS
ici on est dans l’instruction
→ PIDCP Art. 9 et 10
→ Charte droits fondamentaux Art. 6
→ C° art. 12 (délai maximal de 48 heures de l’arrestation judicaire)
o Modifié LE 21 juillet 2017
→ Loi du 20 juillet 1990 – Loi détention préventive
o Modifiée par de nombreuses lois (notamment loi du 5 février 2016 dite pot-pourri II)
→ Loi du 13 mars 1973 (permet de solliciter une indemnisation en cas de détention illégale ou inopérante)
b) Conditions de fond
|1| La DP ne peut être utilisée comme peine anticipée ou moyen de contrainte
→ Pour faire par exemple avouer l’inculpé-détenu
|3| Seuil minimal de la peine pouvant être encourue = 1 an d’emprisonnement (peine in abstracto)
|4| Si les faits ne dépassent pas 15 ans de réclusion (et nécessaire pour la sécurité juridique), le juge doit
démontrer l’exitance d’un de ces risques : risque de récidive, risque de fuite, risque de collusion ou risque
de disparition de preuves
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
d) Arrestation judiciaire
Arrestation judiciaire :
→ = Privation de liberté d’une personne surprise
o en flagrance (par particuliers, agents, PR ou JI) ou,
o en dehors de la flagrance, mais à l’égard de laquelle il existe des indices sérieux culpabilité
(uniquement le PR ou JI)
→ ><détention privative
→ >< Arrestation administrative (qui est de 12h)
Privation de liberté hors intervention d’un juge d’instruction (« garde à vue ») = max 48 heures
→ Au-delà des 48h, intervention obligatoire du JI ! (car il faut la délivrance d’un mandat d’arrêt)
→ Base légale :
o C° art 12
o Loi du 20 juillet 1990 détention préventive
▪ Art. 1er : flagrant délit (peut être dénoncé par tout particulier)
▪ Art. 2 : hors flagrant délit
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
e) Mandat d’amener
Mandat d’amener (voir plus haut)
→ art. 3 à 15 loi DP
→ = Injonction du JI aux agents de police d’amener, par la contrainte, devant lui un suspect ou un témoin
récalcitrant (n’a pas répondu aux convocation du JI) afin de l’interroger
o = titre de privation de liberté (au meme titre que le mandat d’arrêt)
o durée max d’un MA pour un suspect, = 48h (art. 3)
o durée max d’un MA pour témoin = 24h (art. 12)
Conditions:
→ Des indices sérieux de culpabilité
→ Il doit être motivé
→ Il doit être signifié au moment de l’arrestation ou sans retard indu
→ Le procès-verbal dressé indique notamment l’heure précise privation liberté
La personne faisant objet mandat d’amener bénéfice des mêmes droits que la personne faisant l’objet d’une
arrestation judiciaire (art. 2bis loi DP)
f) Mandat d’arrêt
Mandat d’arrêt
→ = Ordonnance rendue par le juge d’instruction qui permet de priver de liberté un suspect pour une durée
maximale de 5 jours pouvant ultérieurement être prolongée par la chambre du conseil
→ mandat d’arrêt max 5 jours >< Arrestation judiciaire max 48h
o Endéans ces 5 jours, il faut absolument un contrôle de la Chambre du conseil
→ Il y a des conditions de fonds et de formes
Caractériels :
→ Compétence exclusive et discrétionnaire du JI
o Il n’est jamais obligé de délivrer un mandat d’arrêt! (il PEUT le faire)
o Car on essaye d’encourager le JI à trouver des alternative
o Discrétionnaire : il peut refuser!
→ toujours facultatif : JI tenu d’instruire mais pas de délivrer MA!
o « Le juge d’instruction peut décerner un mandat d’arrêt » (art. 16, §1er Loi DP)
RMI :
→ Il peut demander tous les devoirs qu’on a vu ET de délivrer un mandat d’arrêt
→ Pas de mini instruction pour le mandat d’arrêt!
Décision du JI relative au MA : aucun recours possible du PR quelle que soit sa décision: s’il a décidé de
→ ne pas délivrer MA (ordonnance contraire) : art. 17 loi DP
→ délivrer MA (mais ordonnance valable 5 jours) : art. 19, §1er, art. 21, §1er loi DP
→ mainlevée MA à tout moment : art. 25 loi DP
o Il peut le décider à tout moment après l’avoir délivré, de le lever
o Idée de multiplier les possibilités de le lever
o Raison de la levée?
▪ L’inculpé dit : j’ai une famille, un travail et donc l’avocat ou les familles peuvent apporter
les documents donnant suffisamment de garanties que la personne peut être remise en
liberté
▪ Le JI donne parfois rapidement un mandat d’arrêt car il reçoit le dossier 4 heure avant la
fin du délai
95
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Conditions de fond
1°: Principe général
→ Présomption d’innocence : le MA ne peut pas être utilisé comme application anticipée d’une peine
→ Droit au silence : le MA ne peut pas être utilisé comme moyen de contrainte
art. 16, §1er, al. 3 Loi DP « Cette mesure ne peut être prise dans le but d'exercer une répression immédiate ou toute
autre forme de contrainte »
La violation de ces principes vicie, de façon irréversible, le titre de détention (pas de possibilité pour les
juridictions d’instruction d’y remédier) et
→ implique la remise en liberté de l’inculpé (mais difficile d’apporter la preuve)
→ Problème : c’est difficile d’en apporter la preuve
Cass., 13 mars 1991: « Lorsque le fait est punissable d'une peine qui dépasse quinze ans de travaux forcés, la
juridiction d'instruction qui, en mentionnant les circonstances de fait de la cause et celles liées à la personnalité de
l'inculpé, constate l'absolue nécessité, pour la sécurité publique, du maintien de la détention préventive n'est pas
tenue de répondre aux conclusions de l'inculpé qui contestent les risques de récidive, de fuite, de disparition des
preuves ou de collusion avec des tiers. Il n'est pas interdit aux juridictions d'instruction de faire référence à la paix
publique et à la conscience sociale pour apprécier l'absolue nécessité, pour la sécurité publique, du maintien de la
détention préventive. Les juridictions d'instruction statuant sur le maintien de la détention préventive n'ont pas à se
prononcer sur la preuve d'un élément constitutif de l'infraction mais sur l'existence d'indices sérieux de culpabilité ».
Conditions de forme
1° : Interrogatoire préalable inculpé sur les faits
→ il y a 2 interrogatoires distincts, bien qu’ils se tiennent en même temps.
SAUF : Possibilité de fournir un mandat d’arrêt par défaut, quand le suspect est introuvable.
Cass., 5 août 2003 : « L'audition de l'inculpé par le juge d'instruction, avant qu'il ne décerne un mandat d'arrêt,
constitue une condition de forme substantielle relative aux droits de la défense de sorte qu'elle doit avoir lieu, en
principe, dans une langue que l'inculpé comprend (Art. 16, § 2, L. du 20 juillet 1990 relative à la détention préventive) »
art. 16, § 5 DP :
« Le mandat d'arrêt contient l'énonciation du fait pour lequel il est décerné, mentionne la disposition législative qui
prévoit que ce fait est un crime ou un délit et constate l'existence d'indices sérieux de culpabilité. Le juge y mentionne
97
les circonstances de fait de la cause et celles liées à la personnalité de l'inculpé qui justifient la détention préventive eu
égard aux critères prévus par le § 1er. 9. À défaut de ces informations, l'inculpé est mis en liberté »
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
6° : Délai
→ Signification du MA au plus tard dans les 48 heures à partir de la privation de liberté, sinon remise en
liberté inculpé
→ Formalité substantielle prescrite à peine de nullité!!!
art. 18 : « A défaut de signification régulière dans le délai légal, l'inculpé est mis en liberté »
Après interrogatoire, droit de l’inculpé de communiquer librement avec avocat : pas de restriction possible !
Possibilité pour le JI d’interdire la communication avec d’autres personnes que l’avocat, il prend alors une
ordonnance de « mise au secret » de max 72h.
→ Ex. des personnes qui sont arrêtées en même temps, pour éviter le risque de collusion avec des tiers.
Possibilité d’ordonner que l’inculpé détenu en prison (peut aller au-delà des 72h)
→ soit maintenu à l’écart d’autres inculpés,
→ ne puisse avoir de contacts avec certaines personnes extérieures à la prison si sérieuses raisons craindre
disparition preuves ou collusion avec tiers (contact avec personnes extérieures, pour éviter le risque de
collusion et disparition des preuves)
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
h) Mandat d’arrêt décerné contre l’inculpé laissé ou remis en liberté pour le même fait
Base légale : Art. 28 loi DP
« Laissé en liberté » : arrestation judiciaire, mais le JI le laisse en liberté (pas de mandat d’arrêt)
« Remis en liberté » : mandat d’arrêt remis par le JI, qui a été levé et donc remis en liberté
Il y 3 hypothèses où l’inculpé laissé ou remis en liberté peut faire objet d’un MA pour le même fait :
→ inculpé ne se présente pas à un acte de procédure
→ circonstances nouvelles et graves
→ inculpé ne respecte pas le MA sous SE ou les mesures alternatives (libérations sous conditions ou sous
caution, dia suivante)
Libération sous conditions ou sous caution : uniquement possible dans les cas où la détention sous MA est
permise (min. 1 an d’emprisonnement et si moins de 15ans de réclusion avec les risques vu supra).
→ Si les conditions relatives au MA ne sont pas réunies = pas de libération sous conditions possible
o Ex : si max 6mois d’emprisonnement max, pas possible
→ ≠ Détention sous surveillance électronique (= Mandat d’arrêt)
→ Vise à éviter le recours au MA (alternative à la détention préventive) ; pour diminuer la surpopulation
pénitentiaire.
La caution est restituée par juge du fond si l’inculpé s’est présenté à tous les actes de la procédure et pour
exécution jugement, sinon attribution à l’Etat
→ On va s’assurer que l’inculpé ne disparaisse pas durant la procédure, mais aussi durant le jugement du
fonds, s’il disparaît, elle revient à l’État.
Délai
La loi ne prévoit pas de durée maximale de la DP (sous réserve du respect du délai raisonnable, art. 5 CEDH
(phase préliminaire))
Le MA délivré par le JI
Le MA délivré par la CC
→ Contrôle à intervalles régulier par chambre du conseil
→ dans les 5 jours de la délivrance du mandat d’arrêt : première ordonnance valable pour un mois
→ seconde ordonnance valable pour un mois
→ troisième ordonnance + suivantes : valables pour deux mois
→ ! si la CC ne statue pas endéans délais fixés = remise en liberté inculpé
o toutes ces formalités sont prescrites à peine de nullité et l’inculpé est remis en liberté
100
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Donc à partir de la 3ème ordonnance, l’ordonnance forme un titre de privation de liberté pour deux mois
Consultation du dossier
Consultation de l’entièreté du dossier (le cas échéant sous forme électronique) : pas de restriction possible (//
fin de l’instruction)
→ Première comparution :
o dernier jour ouvrable avant l »audience
→ Comparutions ultérieures :
o 2 jours avant l’audience
Déroulement de l’audience :
→ Rapport oral du JI
→ Réquisitions du MP
→ Plaidoirie de la défense
o (en général) il y a une comparution personnelle de l’inculpé ou une représentation par l’avocat
(sauf si comparution personnelle ordonnée), donc il comparaît sauf s’il refuse.
o S’il ne veut pas sortir de sa cellule, la CC statue par défaut, pas d’opposition possible
→ ! Partie civile ! : C’est la différence avec quand la juridiction d’instructions statue à l’issue de l’instruction
Contrôle de nécessité du maintien DP eu égard aux critères de mise sous mandat d’arrêt prévus à l’article 16, §
1er loi DP
→ Décisions :
o maintien DP, en prison ou sous SE
o maintien libération sous conditions
o libération (simple ou sous conditions)
Audiences suivantes:
Uniquement un contrôle sur la nécessité du maintien de la DP eu égard des critères de l’article 5
→ Min. 1 an d’emprisonnement ; les faits peuvent être requalifiés, si ce n’est plus 1 an d’emprisonnement
il faut lever le mandat d’arrêt
→ Motivation vis-à-vis des 4 autres critères si la peine est punie de moins de 15ans de réclusion.
101
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Remarques :
→ Si maintien DP ou libération sous conditions, il faut motiver la décision avec les circonstances de fait de
la cause + la personnalité de l’inculpé
→ Pas obligation motivation (art. 149 Constitution) mais obligation répondre aux conclusions des parties
→ Juridictions instruction peuvent modifier qualification des faits
→ Ordonnance signifiée dans les 24h en faisant mention et possibilité pour l’inculpé d’interjeter un droit
d’appel et délai
Délai : 24h
→ Pour MP : à compter jour décision
→ Pour inculpé : à compter signification ordonnance
Forme appel :
→ Déclaration au greffe ou par déclaration inculpé au directeur de la prison
Contrôle de la CMA :
→ Régularité ordonnance chambre du conseil
→ Contrôle maintien DP
→ Contrôle régularité procédure instruction (art. 235bis, §2, supra, ppt instruction), dès qu’elle est saisie,
quel que soit le motif de la saisie, elle opère un contrôle sur la régularité de la procédure d’instruction.
Si la situation de l’inculpé s’est aggravée (libération => DP) : la décision DOIT être rendue à l’unanimité
Cassation
Pour tous les arrêts maintenant la Détention Préventive ou qui modifient les conditions de la libération sous
conditions : possibilité pourvoi en cassation immédiat par l’inculpé ou le MP (art. 31, §2 loi DP)
k) Interrogatoire récapitulatif
Sur requête de l’inculpé ou du conseil, le JI doit convoquer l’inculpé 10 jours avant la comparution en chambre
du conseil pour un interrogatoire récapitulatif (art. 22, al. 3 loi DP)
→ Demande pour être libéré à la prochaine audience ou tout de suite
l) règlement de procédure
Art. 26, § 3 loi DP :
Lorsque, en réglant la procédure, la chambre du conseil renvoie l'inculpé devant le tribunal correctionnel ou devant le
tribunal de police en raison d'un fait sur lequel est fondée la détention préventive et qui est légalement passible d'une
peine d'emprisonnement supérieure à la durée de la détention préventive déjà subie, elle peut mettre l'inculpé en liberté
ou décider, par une ordonnance séparée et motivée conformément à l'art. 16, §§ 1 et 5, premier et deuxième alinéas,
que l'inculpé restera en détention, ou qu'il sera mis en liberté en lui imposant de respecter une ou plusieurs conditions,
comme il est prévu à l'art. 35.
Si l’inculpé se trouve en détention sous surveillance électronique, la chambre du conseil peut, par décision motivée, 102
maintenir la détention préventive sous surveillance électronique.
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Annulé par la CC°. (arrêt 148/2017) « en ce qu’il ne permet pas à la CC statuant au stade du règlement de la
procédure, d’accorder à l’inculpé qui exécute la détention préventive en prison de bénéficier de la détention
préventive sous SE »
Recours
→ Seul MP peut interjeter appel contre mise en liberté inculpé dans 24h
→ Aucun droit d’appel pour inculpé, mais requête mise en liberté peut être adressée à juridiction jugement
103
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
La requête en liberté
Il n’y a plus de comparution mensuelle-bimestrielle MAIS possibilité de demander la fin de la DP en déposant
une requête de mise en liberté (art. 27 loi DP)
→ Particulier : c’est toujours les dispositions de la loi sur la détention préventive qui s’appliquent
→ Une fois que l’intéressé a déposé cette recette, c’est la Juridiction de jugement qui va statuer sur requête
dans les 5 jours en « chambre du conseil » (car c’est une chambre du tribunal correctionnel qui va statuer
à huis clos )
o On parle de chambre de conseil : petite salle à l’arrière du tribunal qui n’est pas accessible aux
différentes parties
Si acception : Si le prévenu est laissé ou remis en liberté ne se présente pas à un acte de la procédure, s’il y a des
circonstances nouvelles et graves le justifiant ou s’il y a un non-respect conditions de la mise en liberté, il y a une
possibilité pour la juridiction de jugement de décerner un MA
→ Assez rare!
2° : maintien en prison:
→ Le prévenu-accusé est condamné à peine privative liberté qui excède détention déjà subie
→ tant que la décision n’est pas définitive, il conserve le statut de détenu préventif avec la possibilité de
déposer une requête de mise en liberté !
L’arrestation immédiate
Arrestation immédiate (AI) : quand la juridiction de jugement condamne un prévenu-accusé (art 33 loi DP)
→ qui comparaît libre (pas sous les liens d’un MA : soit il n’y en a jamais eu, soit il y en a eu un mais qu’il a
été libéré)
o Autre hypothèse : la personne est libre mais elle fait défaut
→ à une peine d’emprisonnement principal de minium 3 ans ou à peine plus grave, sans sursis,
o MAIS si infraction terroriste ou sexuelle : le seuil est de min 1 an
→ elle peut (faculté!) ordonner une AI si il y a
o une crainte de soustraction à l’exécution de la peine (=risque de fuite)
▪ Si la personne n’a pas de domicile
▪ Ou si la personne ne s’est pas présentée : donc bien évidement risque de soustraction
o Ou une crainte de commission de nouveaux crimes – délits (= risque de récidive ajouté par la
loi du 29 novembre 2019)
104
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Si l’arrestation immédiate n’est pas prononcée, la personne retourne chez elle et reçoit un billet d’écrou pour
exécuter la peine d’emprisonnement à laquelle elle a été condamnée
AI = mesure de DP
→ appel, opposition mais requête mise en liberté
→ Car il n’y a pas de décision définitive donc la personne a toujours le statut de détenu préventif
Critique
Il y a eu un recours devant la CC° à l’encontre de la loi du 29 novembre 2019 qui rajoute le risque de récidive sur
base de la violation des article 10 et 11 C°
→ Au motif d’une discrimination entre ceux qui se voient délivrer un mandat d’arrêt (il faut présenter un
danger pour la sécurité publique et il faut minium 1 ans d’emprisonnement in abstracto et il faut
rencontrer les 4 risques)
o Il y a un certain nombre de critère pour délivrer un mandat d’arrêt
o OR ici, il n’y a pas tout ca
C.C. n° 86/2021, 10 juin 2021 : Le recours en annulation de l’article 2 de la loi du 29 novembre 2019 « modifiant la loi du
20 juillet 1990 relative à la détention préventive en ce qui concerne l’arrestation immédiate » est rejeté, sous réserve
des interprétations mentionnées en B.11.6 et B.12.5.
B.11.6. « L’absence d’une exigence selon laquelle l’arrestation immédiate doit être absolument nécessaire pour la
sécurité publique n’enlève rien au fait qu’une privation de liberté n’est justifiée que lorsque d’autres mesures, moins
sévères, ont été prises, envisagées et jugées insuffisantes pour protéger l’intérêt public. Il découle en effet de
l’article 5 de la Convention européenne des droits de l’homme que toute privation de liberté, qu’elle résulte d’un
mandat d’arrêt décerné par le juge d’instruction ou d’une arrestation immédiate imposée par la juridiction de
jugement, doit être nécessaire pour la sécurité́publique (CEDH, 31 octobre 2013, Perica Oreb c. Croatie, § 112).
interprétation 1° : d’office quand il y a une privation de liberté, celle-ci doit être justifié comme nécessaire
→ C’est sous-entendu
B.12.5. L’article 33, § 2, alinéa 1er, in fine, de la loi du 20 juillet 1990 prévoit également que la décision d’ordonner
l’arrestation immédiate « doit préciser les circonstances de la cause motivant spécialement cette crainte [de fuite ou de
récidive] ». Une obligation de motivation particulière est donc applicable à l’arrestation immédiate, par analogie à ce
qui s’applique au mandat d’arrêt en vertu de l’article 16, § 1er, de cette loi (Doc. parl., Sénat, 1988-1989, n° 658/1, p. 19)
L’obligation de motiver l’ordre d’arrestation immédiate en s’appuyant sur les circonstances de l’affaire implique qu’il ne
suffit pas de se limiter au fait que la peine prononcée excède le seuil minimal précité. La seule référence aux
antécédents judiciaires du prévenu ou de l’accusé ne suffit pas non plus (...). Il y a toujours lieu d’établir le lien avec la
situation actuelle et de tenir compte de toutes les circonstances et des caractéristiques individuelles de l’intéressé (...) »
Interprétation 2° : obligation de motivation particulière par rapport à ce risque de fuite et de récidive et la cour
dit que la simple prise en compte des antécédents ne suffit pas
DONC pas de discrimination MAIS ça doit être motivé et il faut justifier que ça engendrerait un danger au regard
de la sécurité publique
105
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Détention illégale :
= quand on ne respecte pas les conditions (à n’importe quel stade de la procédure)
art. 27
→ droit indemnisation complète, entièreté dommage, dommage moral compris
→ établir faute (illégalité détention), dommage + lien causal entre faute et dommage
→ action portée devant juridictions ordinaires et dirigée contre Etat belge (ministre Justice)
Détention inopérante
= la détention est légale mais au final la personne est acquittée, la DP n’était pas justifiée
→ ex : il y a eu prescription de l’action publique ou pas assez d’élément pour la condamner
En pratique, il y a plus de détentions inopérantes puisqu’il y a un grand nombre de contrôles pour eviter les
détentions illégales
→ Donc le plus souvent les demandes d’indemnisation portent sur des détention inopérantes
art. 28-29
→ Conditions de demande
o Durée DP doit être supérieure à 8 jours
o DP ne peut avoir été provoquée par comportement personne détenue (déclarations
mensongères, contradictoires ou fluctuantes, possession suspecte de sommes d’argent,
fréquentations douteuses, …)
o Une des 3 hypothèses : avoir été mis hors cause, avoir bénéficié d’une ordonnance ou d’un arrêt
de non-lieu, avoir été arrêté ou maintenu en DP après extinction action publique par prescription
→ Indemnité : montant fixé en équité
→ Procédure
o À défaut de pouvoir intenter recours devant juridictions ordinaires, requête adressée au ministre
Justice qui statue dans les six mois
o Si indemnité refusée par ministre, si montant insuffisant ou si ministre ne répond pas dans délai
six mois, demandeur peut former recours devant commission ad hoc
106
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Tribunal de police
Au moins 1 par arrondissement judiciaire
Tribunal correctionnel
13 : 1 par arrondissement judiciaire dont 2 à Bruxelles (FR-NDLS), comprend plusieurs chambres, dont certaines
spécialisées (ex : droit pénal social)
Composition :
→ Juge unique + MP + Greffier
→ SAUF 3 juges pour :
o Les appels des jugements tribunal police,
o Les crimes punissables de plus 20 ans réclusion qui ont été correctionnalisés, affaires connexes
à ces deux situations + sur décision président TPI (complexité, intérêt affaire…) (art 91 et 92 CJ)
107
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Tribunal de la jeunesse
1 par arrondissement judiciaire
Composition :
→ Plusieurs chambres, composées d’un juge unique (juge de la jeunesse) + une chambre spécifique, de
dessaisissement (3 juges: 1 juge tribunal correctionnel et 2 ayant suivi une formation spécifique pour
devenir juge de la jeunesse)
→ + MP + Greffier
Cour d’assises
1 par province + 2 à Bruxelles (FR-NDLS)
→ Pas une juridiction permanente: que par sessions
→ Mais la CA de Bruxelles est toujours en session
Composition :
→ 1 président + 2 assesseurs + 12 jurés, citoyens tirés au sort
→ + MP + Greffier
Composition :
→ juges : 1 président + 2 conseillers SAUF si
o pour la chambre de la jeunesse
o dessaisissement (1 juge)
o action civile seule (1 juge)
▪ Jugement de première instance et possibilité qu’il n’y ait que la participe civile qui
interjette appel uniquement sur l’action civile
o jugement des ministres (assemblée générale CA) ;
→ + MP + Greffier
1.2. Compétence
Compétence : aptitude légale d’une juridiction à connaître d’une cause
→ Compétence matérielle ou d’attribution : fondée sur la nature des faits (crime, délit, contravention)
→ Compétence personnelle : fondée sur la qualité du prévenu (exception)
o Compétence exceptionnelle
o MAIS elle l’emporte sur la compétence matérielle (elle a la priorité)
→ Compétence territoriale : fondée sur le ressort territorial de la juridiction (lieu infraction, résidence
suspect ou lieu où il a été trouvé)
108
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Tribunal de police
Compètent pour:
→ Les contraventions
o Assez rare
o SAUF stupéfiants (art. 137 C.i.cr.)
→ Les contentieux de roulage (art. 138 C.i.cr.)
o Le plus important
o Le plus souvent ce sont des délits
→ Les délits en matière d’assurance obligatoire en responsabilité
→ Les délits contraventionnalisés (loi 4 octobre 1867 sur les circonstances atténuantes)
Tribunal correctionnel
Compètent pour :
→ Les délits sauf exceptions (ex : roulage, délits politiques et de presse sauf ceux inspirés par le racisme et
la xénophobie ) – Art. 179 Cicr
→ Les crimes correctionnalisés (loi 4 octobre 1867)
→ Les contraventions connexes à un délit
o Si un délits et des petites contraventions, on va les soumettre au TC
→ Les contraventions ou délits d’audience (art. 181 Cicr)
o Ex : quelqu’un qui commence à injure le juge (assez critiqué car le juge peut décider de
directement agir contre l’infraction maaais ca équivaut à se saisir lui-même or il ne peut pas)
→ L’appel au tribunal de police (art. 174, al. 1er Cicr)
→ Les contraventions visés à l’art. 2ter loi 24 février 1921 (Art. 137, al. 2 Cicr)
Cour d’assises
Compétente pour:
→ Les crimes
o sauf s’ils sont correctionnalisés
o sauf exceptions (ministres, militaires en temps de guerre et mineurs)
▪ Le mineur peut été poursuivi devant la cour d’assise si dessaisissement d’un crime non
correctionnalisables
▪ MAIS rare
→ Les délits politiques et de presse sauf racisme / xénophobie
→ Les délits et contraventions connexes à un crime
→ Les délits commis à l’audience
Tribunal de la jeunesse
Compétence personnelle pour:
→ Les faits qualifiés infractions commis par des mineurs d’âge
o sauf 36bis (roulage => mais exceptions), 57bis (dessaisissement) loi 8 avril 1965
109
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Prorogation de compétence :
→ Matérielle : La juridiction compétente pour connaître des faits les plus graves connaîtra de l’ensemble
des infractions
→ Territoriale : Pas de règle de priorité ; concertation entre parquets
→ Personnelle :
o En principe, la juridiction compétente pour juger le titulaire d’un privilège de juridiction
connaîtra de l’ensemble des faits
o Ex : un ministre est poursuivi, il ira devant la cour d’appel : toutes les personnes qui ont participé
à cette infraction meme sans la qualité de magistrat iront également devant la cour d’appel
o >< en matière de jeunesse : poursuites disjointes
2.1. La preuve
Il y a 3 questions qui doivent être examinées :
→ Charge preuve
→ Recevabilité preuves
→ Appréciation preuves
110
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Rôle du prévenu
Peut se cantonner dans une attitude strictement passive s’il le souhaite (droit au silence), puisqu’il a une
présomption d’innocence
Le doute lui profite : S’il y a un moindre doute sur la culpabilité, alors ca doit lui profiter
Rôle du juge
Il doit y contribuer activement – mais de façon impartiale et contradictoire – à la manifestation de la vérité
Exceptions
1°: exclusion de la preuve non soumise à la contradiction des débats
→ Toutes les preuves doivent être soumises aux autres parties afin de pouvoir les contester et à défaut,
on viole le principe du contradictoire
111
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Cass, 26 juin 2002 (Affaire Pirson): « Attendu que si le juge répressif peut asseoir sa conviction sur des faits généraux
notoires ou sur des règles d'expérience commune, il ne peut se fonder sur des éléments de fait qui n'ont pas été
soumis à la contradiction des parties et dont il a acquis la connaissance en dehors de l'audience »
Cass., 17 mars 2020: « Un fait de notoriété publique relève, par sa nature, des débats et est donc toujours soumis à
contradiction ; aucune disposition ni quelque principe général du droit que ce soit ne requièrent qu’un fait admis par le
juge soit étayé sur le plan scientifique, médico-légal ou technique »
2° : Exclusion de la preuve des déclarations d’un suspect faites en violation du droit à l’assistance d’un avocat
On a déjà vu toutes les règles relatives à l’assistance d’un avocat lors de l’audition
→ Si le prévenu ne bénéficie pas de l’assistance à un avocat et qu’il faut des déclarations incriminantes et
que le juge prend en compte ses déclarations pour assoir la culpabilité, c’est une violation
→ DONC ces déclarations doivent être écartées si elles fondent la culpabilité
Cass., 27 novembre 2012: « Les droits de la défense et le droit à un procès équitable sont, en principe, violés lorsqu’un
suspect fait des déclarations au cours d’une audition par la police ou par le juge d’instruction ou lors de la
reconstitution, sans avoir la possibilité d’être assisté d’un avocat.
De cette circonstance ne résulte pas automatiquement l'impossibilité définitive d'examiner de manière équitable la
cause d'un suspect, ensuite prévenu ou accusé. Lorsque le juge n'utilise pas les déclarations à titre de preuve
déterminante, (…), le caractère équitable du procès reste garanti ».
MAIS revirement de la CCass : nouvelle jurisprudence « Antigone » en 2003 (consacrée légalement par l’article
32 TPCPP) :
→ L’obtention irrégulière d’un élément de preuve n’entraîne pas ipso facto son exclusion
→ Obligation pour les juridictions de procéder au test « Antigoon »
→ Mnt toute preuves illégales peuvent être retenues par un juge
Test « Antigone » = le juge pénal ne peut écarter une preuve illicite que dans 3 hypothèses :
[1. la règle de forme est prescrite à peine de nullité méconnue
→ Le juge doit quand meme respecter le prescrit légal
→ Problème : ces règles sont très rares (sauf en matière de DP)
→ Ex : le MA n’est pas motivé, pas signifié dans les 48h…
o MAIS le MA ne concerne pas la preuve donc si le MA est illégal ca n’a aucune incidence sur la
preuve
112
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Cour eur. D.H., 5 novembre 2020: L’interdiction de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants au
titre de l’article 3 de la Convention (= droit absolu) constitue une valeur fondamentale dans les sociétés démocratiques.
Cette interdiction présente un caractère absolu et ne souffre aucune dérogation. Cette protection est reconnue à
toute personne, que les mauvais traitements aient été administrés par un fonctionnaire ou par un particulier. La règle
voulant que l’admission comme preuves de déclarations obtenues par des actes de torture ou d’autres mauvais
traitements contraires à l’article 3 de la Convention prive d’équité l’ensemble de la procédure s’applique également
aux preuves obtenues d’un tiers au moyen de mauvais traitements infligés par des particuliers »
Ce n’est pas uniquement la torture de la part des policiers mais aussi de la part de particuliers
→ Jp assez constante de la CourEDH
L’usage de la preuve compromettrait le droit à un procès équitable : comment apprécier l’« équité » » ?
→ La jurisprudence a dégagé des sous-critères et affiné ces 3 hypothèse car c’est assez complique à
appliquer pour les juges
o Mais ca pose quand meme énormément de problèmes
Cass. 31 octobre 2006: « La circonstance que l'autorité chargée de la recherche, de l'instruction ou de la poursuite des
infractions a intentionnellement commis un acte illicite pour obtenir des preuves ne doit pas nécessairement inciter
le juge à exclure ces preuves »
Ca devient très délicat : ca donne un mauvais message aux policiers dans le recueil de la preuve
→ ce n’est pas graave si vous recueillez la preuve de manière illégale puisque de toute manière il pourrait
retenir la preuve malgré son caractère illicite
Cass. 30 avril 2014: « L’équilibre des droits entre les parties n’épuise pas la notion de procès équitable dès lors que
l’idéal de justice en est également une composante. Il en résulte que le poids de l’intérêt public à la poursuite d’une
infraction et au jugement de ses auteurs peut être pris en considération et mis en balance avec l’intérêt de l’individu
à ce que les preuves à sa charge soient recueillies régulièrement »
113
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Cass., 16 décembre 2020: « Il résulte de l’article 32 du titre préliminaire du Code de procédure pénale que la
conséquence de l’irrégularité d’un élément de preuve n’est pas l’irrecevabilité des poursuites, mais, lorsque cette
irrégularité est légalement constatée par le juge du fond, la mise à l’écart de l’élément de preuve illégal.
L’irrecevabilité de l’action publique ou de son exercice constitue la sanction de circonstances qui empêchent d’intenter
ou de continuer les poursuites pénales dans le respect du droit à un procès équitable ; l’irrecevabilité de cette action ne
se confond dès lors pas avec l’irrégularité ou la nullité de l’acte accompli dans le cours de son exercice ou qui en est à
l’origine, le juge du fond appréciant en fait les conséquences que les irrégularités qu’il dit avoir constatées ont eues sur
la manière dont le droit à un procès équitable du prévenu peut encore, ou non, s’exercer
Cass., 29 janvier 2020: « La protection de la vie privée prévue par l’article 8 de la Convention de sauvegarde des droits
de l’homme et des libertés fondamentales s’étend aux communications privées en telle sorte que l’usage d’une
communication privée enregistrée à l’insu des autres intervenants à laquelle on intervient soi-même peut constituer
une violation de la disposition précitée ; il appartient au juge d’apprécier si l’usage est autorisé et d’en décider sur la
base des éléments de fait de la cause, compte tenu des attentes raisonnables, quant au respect de la vie privée, qu’ont
pu avoir les intervenants, eu égard notamment au contenu et aux circonstances dans lesquelles la conversation a eu
lieu ; à cette fin, le juge peut prendre également en compte l’objectif poursuivi par l’utilisation de l’enregistrement
ainsi que la qualité des participants et celle du destinataire de l’enregistrement »
DONC toutes les portes sont ouvertes : Peu importe si c’est une violation de l’art 8, le juge peut prendre en compte cet
élément de preuve
Cass., 24 mars 2020: « L’obtention d’éléments probants au mépris du droit au respect de la vie privée ou du droit à
la protection des données à caractère personnel n’entraîne pas toujours la méconnaissance du droit à un procès
équitable ; en vertu de l’article 32 du titre préliminaire du Code de procédure pénale, les irrégularités par lesquelles
aucune condition formelle prescrite à peine de nullité n’est enfreinte et qui ne satisfont pas davantage aux conditions
qui y sont énoncées ne sont pas déclarées nulles ni écartées des débats ; cette règle s’applique à toutes les irrégularités,
et ce, qu’elles impliquent ou non une violation d’un droit garanti par la Constitution ou par une convention »
114
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Cass., 14 octobre 2003 : « Attendu que le juge pénal apprécie librement la valeur probante des éléments qui lui sont
régulièrement soumis ».
Cass., 17 mars 2020: « Lorsque la loi n’établit pas de mode spécial de preuve, le juge pénal apprécie souverainement
la valeur probante des éléments qui lui sont régulièrement soumis et que les parties ont pu contredire ; dans ce cadre,
il peut tenir compte de toutes les présomptions de fait qui suscitent dans son chef l’intime conviction de la culpabilité
du prévenu ; lorsque le juge considère sur ce fondement que les faits d’une prévention sont établis, il ne méconnaît
pas la présomption d’innocence ».
Sauf exceptions, il n’y a pas de hiérarchie entre les différents moyens de preuve
→ Mais dans la pratique, le juge va apporter un poids plus ou moins important aux preuves qui lui sont
soumises
Audition de témoins
→ Le droit de (faire) interroger des témoins à l’audience, n’est pas absolu
→ Les juges ont le plus en plus tendance de ne pas accepter l’audience de témoins car il faut aller vite
→ Contrainte (par le JI) et serment
→ Anonymat partiel et complet
Expertise
→ Sur base d’une liste + nécessité de serment
→ Contradiction
→ Simple valeur d’avis ! MAIS dans la pratique, les juges accordent une importance très importante aux
expertises
115
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Pour citer l’auteur présumé devant les juridictions, il ne faut pas passer par le JI : on va directement au tribunal
correctionnel
→ Donc il faut indiquer les circonstances atténuantes dedans si on est face à un crime ! Puisque ça va au
tribunal correctionnel
→ Elle ne peut pas admettre de circonstances atténuantes DONC elle ne peut pas citer pour un crime
o Elle ne peut lancer des citations directes pour les crimes
Qu’il s’agissent de la partie civile ou de MP, il faut passer par un huissier de justice
Accéléré ? Les délais de comparution sont accélérés par rapport à la citation directe
→ On ne passe pas par un huissier de justice
Procédure mise en place par le ministre de la Justice : il voulait disposer d’une procédure pour très vite pouvoir
traduire des personnes qui commettraient des infractions
→ Implique d’office la remise d’un mandat d’arrêt et suite à celui-ci, on faisait comparaitre l’intéressé dans
les 24h de l’arrestation
→ Claquée sur une procuré qu’on peut trouver en France
La cour C° a supprimer les articles relatifs à cette saisine MAIS le législateur n’a jamais répare ca : on en parle
incorpore car c’est inscrit dans le code d’instruction criminelle MAIS elle reste inapplicable!
Comparution volontaire
= alors qu’il n’y a pas eu de convocation, la personne va accepter de comparaitre devant un juge et d’être jugée
par celui-ci
→ Consentement prévenu à être jugé en l’absence d’un mode de saisine régulier
Saisine d’office
Exceptions à la règle qui dit que le juge ne se commet pas d’office
→ Pour toutes les infractions commises à l’audience
Ex : Le dossier arrive devant le tribunal correctionnel et il peut dire que la correctionnalisation s’est mal opérée
→ Circonstances atténuantes car pas d’antécédant or le juge constante un casier juridique DONC la
correctionnalisation a été mal faite
→ Le tribunal correctionnel va donc dire qu’il n’est pas compètent
→ C’est donc renvoyé à la cour de Ccass et c’est elle qui décide
→ L'arrêt de règlement du juge va valablement saisir la juridiction désignée
Arrivait très souvent avant, mais arrive moins mnt puisqu'on permet au tribunal correctionnel d’admettre des
circ atténuantes et donc il peut s’auto-saisir
Cass.,14 octobre 2020: « Un jugement doit être tenu pour inexistant lorsque le tribunal a condamné un prévenu sans
que l’action publique ait été mise en mouvement à sa charge »
Cas d’espèce : l’huissier de justice avait renoncé à signifier la citation au prévenu car il considérait les délais trop courts
→ Le tribunal avait rendu un jugement par défaut du coup
→ En l’espèce, l’huissier instrumentant avait renoncé à signifier la citation directe au prévenu en raison de délais
trop courts ; mais, nonobstant cette absence de citation, le tribunal de police avait rendu un jugement par
défaut à l’égard du prévenu non cité 117
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
b) Effet de saisine
La juridiction est toujours saisie de faits infractionnels et de personnes
→ Elle ne peut pas statuer sur d’autres faits ou d’autres personnes (pas d’auto-saisine, sauf comparution
volontaire)
→ Elle est tenue de statuer et de (re)qualifier les faits
o Meme si elle considère que c’est inutile ou un jugement d’abandonné de droit (pas assez
d’éléments)
o Elle peut se déclarer incompétentes, ou déclarer un jugement d’irrecevabilité (immunité du
prévenu, prescription)
o Obligation de qualifier et de requalifier les faits ! C’est le juge qui va donner la qualification finale
→ Il faut donner accès au dossier par les parties
o Pour respecter les droits de la défense
Cass., 3 juin 2020: « Les articles 6.3, c, de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés
fondamentales, 14.3, d, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et 41 de la Charte des droits
fondamentaux de l’Union européenne, ainsi que le principe général du droit relatif au respect des droits de la défense,
consacrent le droit, pour toute personne dont la cause doit être examinée par un juge, de comparaître à l’audience,
d’être entendue et de se défendre en personne devant lui ».
Corollaire du principe
La procédure est considérée comme
→ Contradictoire si le prévenu et/ou l’avocat est présent et
→ Par défaut si prévenu et/ou avocat absent
o Important : le jugement par défaut donne droit à l’opposition
Exception
Possibilité pour la juridiction d’ordonner la comparution du prévenu en personne
→ Souvent si l’avocat se présente seul, le juge va dire qu’elle veut voir la personne
o Car le pénal est un droit assez dur donc souvent la juridiction demande la comparution
personnellement
→ Sauf durant la période où il y a avait toutes les grevés dans les prisons donc c’était complique pour les
personnes d’être transférées
→ mandat d’amener
o Injonction à comparaitre
o Si le prévenu ne comparaît pas en personne à l’audience à laquelle l’affaire a été remise suite à
une ordonnance de comparution personnelle
o Assez rare, mais peut se passer dans des dossiers particulièrement importants
2° : le prévenu se présente en personne à l’audience d’introduction, ou son avocat se présente seul et tribunal
s’en satisfait, ou prévenu + avocat,
→ jugement contradictoire
3°: seul l’avocat se présente à l’audience d’introduction mais le tribunal souhaite la présence du prévenu
→ ordonnance de comparution personnelle et remise audience, ensuite à l’audience de remise :
o prévenu comparaît en personne : jugement contradictoire
o seul l’avocat comparaît : jugement contradictoire ou délivrance mandat d’amener
o ni prévenu ni avocat ne se présentent : jugement par défaut réputé contradictoire (opposition)
ou délivrance mandat d’amener
c) Audience d’introduction
1°: Remise de l’affaire, mise en continuation
« le rôle » = Le juge organise l’audience du jour
→ Il peut mettre un certain nombre d’affaire en continuation
119
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
2°: Conclusions :
pas obligatoires (mais intérêt que juge doit y répondre)
120
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Mais il y a la loi du 5 mai 2019 permettant au juge de ne lire que dispositif du jugement (entrée en vigueur
reportée au 1er septembre 2022)
→ Puisque ça peut prendre du temps de prononcer tout le jugement
Cass., 18 mai 2021: « À l’exception de l’article 43bis, alinéa 1er, du Code pénal, qui prévoit une réquisition écrite du
ministère public pour la confiscation des avantages patrimoniaux visés à l’article 42, 3°, Code pénal, aucune
disposition légale ou principe général du droit ne subordonne la confiscation d’un bien à une réquisition expresse du
ministère public ou à un avertissement par le juge. Tout prévenu sait quelles peines le juge peut ou doit infliger en
cas de déclaration de culpabilité en vertu de la loi et doit en tenir compte dans la conduite de sa défense »
Estime que le prévenu, en préparant sa défense, doit s’attendre à ce que le PR demande l’application des peines et des
mesures prévues par la loi
Champ d’application :
→ Il faut que le fait ne paraît pas être de nature à être puni de plus de 5 ans emprisonnement
(appréciation in concreto) sauf exceptions
→ Donc très large
Possible pendant l’information et tant qu’aucun jugement définitif n’a été rendu au pénal (donc possible durant
toutes les phases du procès pénal)
Le juge
→ décide alors d’homologuer la convention et statue sur action civile
→ refuse homologation et dossier renvoyé au PR, affaire attribuée à autre chambre tribunal
o Ca ne peut pas être du meme juge qui connaisse du dossier
121
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
2.5. Le jugement
Espèces de jugement
→ contradictoire vs par défaut
→ Définitif (jugement ou le juge statue sur l’action publique et civile et est revenu de l’autorité de chose
jugée) vs avant dire droit (pas définitif ; ordonne la tenue d’une enquête sociale ou ordonne l’audition
d’un témoins/expert)
À défaut de conclusions :
→ au départ : si le juge a noté le texte légal applicable + les éléments constitutifs de l’infraction → alors
c’était ok
→ Depuis Cass., 8 juin 2011 : le juge doit aussi indiquer les principales raisons pour lesquelles la
prévention a été déclarée établie
Cass., 8 juin 2011 : « Le droit à un procès équitable garanti par l’article 6.1 Conv. eur. D.H. implique que la décision
rendue sur l’action publique, même en l’absence de conclusions, mette en avant les considérations ayant convaincu le
juge correctionnel de la culpabilité ou de l’innocence du prévenu et qu’elle indique au moins les principales raisons
pour lesquelles la prévention a été déclarée établie ou non »
Art. 163, al. 2 et 195, al 2 et 4 Cicr + Motivation spéciale pour certaines peines ou mesures (pour les peines
alternatives, notamment quand il refuse de les accordées)
122
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Il est exécutoire seulement après l’écoulement des délais ou exercice voies de recours le cas échéant sauf :
→ Jugements déclarés exécutoires par provision
o Le juge peut le déclarer pour une partie du jugement
o Possible que pour les jugements sur l’action civile (ex: un jugement qui statue sur l’action civile
en partie, alors il peut déjà décider que cette partie soit exécutoire par provision) ou les
jugements sur l’action publique autres que ceux portant sur la condamnation ou
l’acquittement
→ Maintien en détention préventive ou arrestation immédiate
o La personne reste donc sous les liens du mandats d’arrêt et reste en détention préventive
pendant tout le temps de l’exercice des délais de voies de recours
o Car tant qu’elle n’a pas exercé ses voies de recours, la décision n’a pas de force jugée et donc
on ne peut pas encore exécuter le jugement
o Note: La durée détention préventive sera imputée sur durée de la peine (art. 30 CP)
o Arrestation immédiate prononcée par le juge lors du jugement
▪ Si risque de soustraction et risque de récidive
▪ QUE pour la personne qui est en liberté sinon la personne est toujours sous le mien du
mandat d’arrêt et y reste
123
Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Voies de recours : Procédures que la loi ouvre aux parties (parfois aussi aux tiers) en vue d’obtenir une nouvelle
décision dans une cause sur laquelle une juridiction a déjà statué
Distinction entre :
→ Voies de recours ordinaires = Opposition, appel
→ Voies de recours extraordinaires = Cassation, révision, rétractation, réouverture procédure
1. L’opposition
Opposition
→ voie de recours ordinaire concernant les décisions rendues par défaut, et dont le but est de ramener la
cause devant le même juge pour obtenir cette fois une décision contradictoire
→ voie de recours ordinaire de rétractation
SAUF :
→ Les simples mesures d’ordre
→ Les défauts réputés contradictoires
o Quand je le juge ordonne la comparution personnelle du prévenu mais que le prévenu n’est pas
présent
→ Les décision des juridictions d’instruction sauf si elles statuent comme juridictions de jugement
o Càd quand elle prononce un internement et suspension du prononcé
→ Les décisions ordonnant l’arrestation immédiate du prévenu
→ Les défauts rendus sur une 1ère opposition (opposition sur opposition ne vaut)
Formes
Il faut une signification par exploit de l’huissier justice aux parties contre qui l’opposition est formée
→ Il faut bien viser l’action contre laquelle on forme l’opposition : On peut très bien être d’accord sur le
jugement rendu en action civile mais pas d’accord sur l’action publique (ou inversement)
→ On n’est pas obligé de former opposition sur l’ensemble du jugement, mais on peut
→ Si action publique : formé contre le MP
→ Si action civile : formé contre la partie civile
Déclaration au greffe de la prison pour les détenus, mais uniquement en ce qui concerne l’action publique
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Délais
Art. 187, §1er Cicr + application art. 52 et 53 CJ
Effets
Effet suspensif
→ Pendant le délai ordinaire d’opposition, entre le moment où l’opposition formée et celui où il est statué
sur la recevabilité : l’exécution du jugement par défaut sera suspendue
→ SAUF pour les mesures relatives à la DP ; arrestation immédiate (= personne reste en prison)
o Ca ne suspend jamais les mesures relatives à la DP
o Donc la personne mise sous mandat d’arrêt au moment ou le jugement est prononcée reste donc
en prison! (puisque le jugement n’est pas encore exécutoire)
Effet extinctif
→ L’opposition recevable anéantit le jugement par défaut, dans les limites de l’acte d’opposition
Effet dévolutif
→ L’opposition recevable oblige le juge qui a rendu décision par défaut à examiner à nouveau la cause,
dans les limites de l’acte d’opposition
2 remarques
→ Le juge ne pourra jamais nuire à l’opposant = effet relatif !
o Si l’intéressé était condamné par défaut à 1 d’emprisonnement, le juge qui rend un nouveau
jugement sur opposition ne peut pas le condamner à 2 ans d’emprisonnement
o Ca ne peut pas être défavorable
→ Avec toutefois possibilité de constitution de partie civile
o On fait comme si on remettait les conteurs à 0
o >< appel
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Il y a différents cas de figure par rapport à la procédure et à la décision qui peuvent être rendue sur l’opposition
→ (nombreux changements avec loi pot-pourri II) :
1° : L’opposant ne comparait pas en personne ou par avocat (= il fait défaut deux fois)
= Opposition déclarée non avenue
Plus possible de faire une nouvelle opposition : adage « opposition sur opposition ne vaut » (art. 187, §8 Cicr)
→ Peu importe les motifs ! Peu importe ce qu’il invoque (pas pris connaissance, en vacances, …)
→ SAUF si une force majeure justifie l’absence : C.C. 21 décembre 2017
Mais toujours possibilité d’interjeter appel à l’encontre d’une décision rendue par défaut !
Voir pp !!
La CC° a dit que meme si l’intéressé ne peut pas invoquer un cas de force majeure, il peut invoquer une excuse
légitime s’il apparait qu’il n’a jamais renoncé à son droit de comparaitre
C’est ok s’il n’y a pas une volonté délibérée de ne pas se présenter (laissé à l’appréciation des cours et tribunaux)
Examen du fondement
→ Si l’opposition est déclarée recevable et avenue : le jugement par défaut est annulé et juge prend
nouvelle décision après examen du fondement
→ Opposition non fondée : le juge prend nouvelle décision qui confirme le jugement par défaut
→ Opposition fondée : juge prend nouvelle décision qui réforme le jugement par défaut (sans jamais
pouvoir nuire au prévenu = on ne peut pas aggraver la peine)
o En pratique, la peine est souvent diminuée, les juges étant plus « gentils » quand la personne
comparait et qu’elle peut s’exprimer
Remarque : l’examen de recevabilité et du fondement se fait en une seule audience ou en plusieurs audiences
Recours
Quel que soit la décision finale (fondée, non fondée, …) :
→ Appel
→ Cassation (si la juridiction a statué en dernier ressort)
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2. L’appel
Appel : Voie de recours ordinaire qui porte une décision rendue en premier ressort à la censure d’une juridiction
supérieure
→ Voie de recours ordinaire de réformation (Règle du double degré de juridiction)
Note : Pas de constitution de partie civile pour la 1ère fois en appel ≠ opposition !!
Formes
Personnes à la cause :
→ Déclaration d’appel au greffe du tribunal qui a rendu le jugement attaqué
→ Requête indiquant les griefs à remettre au même greffe ou à celui de la juridiction où l’appel est porté
→ Pour les détenus et internés, il faut fait sa déclaration aux greffes de l’établissement pénitentiaire
Délais
Délai ordinaire : 30 jours
→ A compter du prononcé du jugement contradictoire
→ à compter de la signification du jugement par défaut
Avant le délai d’appel était aussi de 15 jours : pourquoi on est passé à 30? Car maintenant on ne peut pas juste
aller au greffes et qu’on doit en plus développer des arguments donc ça prend plus de temps
Exceptions :
En cas d’appel du prévenu, il y a 10 jours supplémentaires pour appel subséquent (car il suit l’appel du prévenu)
de la partie civile ou du MP d’instance
→ quand le prévenu interjette appel sur l’action publique, le MP a tendance a suivre l’appel du prévenu,
donc il va venir se greffer et former un appel subséquent CAR sur le seul appel du prévenu, la Cour
d’appel ne peut pas aggraver la peine
→ Sauf que si le prévenu interjette appel le dernier jour possible, le MP peut être pris de cour du coup on
lui donne un délai supplémentaire de 10 jours pour réagir
→ + idem pour le prévenu si c’est un appel du MP entre le 20 et 30e jour du délai d’appel (C.C. 96/2019)
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Effets
Suspensif
→ pendant le délai appel, entre le moment où l’appel est formé et la décision de la juridiction d’appel,
l’exécution du jugement est suspendue
o sauf ce qui concerne DP, arrestation immédiate
o sauf exécution provisoire
Dévolutif
→ Le juge appel est saisi dans limites de l’acte d’appel et des griefs invoqués dans la requête
o MAIS il peut soulever d’office des moyens d’ordre public portant sur formalités substantielle,
prescrites à peine de nullité, sur sa compétence, sur prescription des faits
o même si la question de culpabilité n’est pas visée : s’il y a un élément nouveau, la cour d’appel
peut … (C.C., arrêts 185/2019 et 189/2019)
▪ dire que les faits sont non établis : Elle peut acquitter le prévenu là où il avait été
condamné
▪ qualifier faits et dire s’ils sont établis ou non
→ chaque partie interjette appel dans son propre intérêt uniquement
o Prévenu => action publique et/ou civile
o MP => action publique
o Partie civile => limité à ses intérêts
Décision :
→ décision avant dire droit
→ confirmation
→ émendation : Elle confirme la décision sous réserve d’un petit changement (MAIS rare)
o Ex : taux de la peine
→ réformation (si aggravation situation prévenu : unanimité) = effet relatif de l’appel
o MAIS si seul le prévenu interjette appel, pas de possibilité d’aggraver la peine (mais assez rare)
o Donc la plupart du temps, la CA est en mesure d’aggraver la peine en appel MAIS si elle aggrave
la situation des prévenues elles doit le faire à l’unanimité des juges (3 juges)
o Aggraver =
▪ ex: passer d’une peine de travail à une peine de prison
▪ Ex : prolonger la durée du sursis
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Concours appel/opposition
Lorsque le jugement est rendu en premier ressort et par défaut et que les 2 voies de recours sont exercées
Il y a 2 hypothèses :
→ Les 2 voies de recours sont exercées par la même partie :
o simultanément : on prend en compte l’opposition seule si elle est recevable
o Successivement : seul le premier recours exercé si recevable
→ Les 2 voies de recours sont exercées par deux parties différentes :
o L’opposition déclarée recevable entraînera le dessaisissement de la juridiction d’appel saisie
dans l’intervalle (et même de la décision d’appel qui serait déjà intervenue)
o On peut voir que c’est parfois un peu compliqué
3. Le recours en cassation
Cassation : Voie de recours extraordinaire qui soumet à la Cour de cassation les décisions rendues en dernier
ressort considérées comme prises en violation des formes substantielles ou prescrites à peine de nullité ou en
violation de la lo
→ Ne connaît pas du fond des affaires
→ Pas un troisième degré de juridiction ou second appel!
Mais :
→ Décisions rendues en dernier ressort par défaut : le pourvoi n’est recevable qu’après l’expiration délai
ordinaire d’opposition
→ Décisions préparatoires et d’instruction : le pourvoi possible n’est recevable qu’après la décision
définitive sauf quelques exceptions :
o Arrêt CMA maintenant la détention préventive
o Arrêt CMA de non-lieu pour le MP et la partie civile
o Arrêt CMA de renvoi aux assises
→ Pourvoi sur pourvoi ne vaut !
→ Le pourvoi prématuré est irrecevable, donc ça ne sert à rien de le faire directement
o Et c’est une voie de recours extraordinaires donc il faut bien viser les moyens
Formes
Déclaration (pas besoin de motiver) par le MP ou l’avocat (avocat titulaire de l’attestation de formation cassation
en matière pénale SAUF DP) au greffe de la juridiction qui a rendu la décision attaquée ou au directeur de
l’établissement pour un détenu préventif
→ Relativement nouveau
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Q2 – Procédure pénale | Anna Sonnenschein
Délais
Pour la déclaration: 15 jours à dater :
→ Du prononcé de la décision attaquée rendue contradictoirement
→ Du lendemain de l’expiration du délai ordinaire d’opposition (pour autant qu’il n’y a pas d’opposition
formée) si la décision attaquée est rendue par défaut
Les moyens
Moyens : griefs de forme ET griefs de fond
Preuve de l’envoi du recommandé (sauf pour l’inculpé, prévenu ou accusé s’il se pourvoit sur plan pénal) à
déposer au greffe de la Cour de cassation dans les mêmes délais
Moyens soulevés d’office sur le pourvoi dirigé contre la décision rendue sur l’action publique
→ Pas sur l’action civile
Moyens irrecevables
Il y a différentes possibilités de rejeter les moyens (pas tout retenir)
→ Moyens de fait
→ Violation de formes non substantielles, non prescrites à peine de nullité
→ Défaut de pertinence
→ Défaut de précision
→ Moyen nouveau OR il faut au préalable déjà avoir soulever ces moyens auparavant
→ Absence d’intérêt à agir
o Ex : la personne à été acquittée
→ Règle de la peine légalement justifiée
Moyen irrecevable par défaut d’intérêt car, même si fondé, la peine aurait été identique
→ Hypothèses visées :
o Il y a une peine unique pour plusieurs préventions
o Illégalité portant sur la qualification ou des circonstances aggravantes
→ Exception : Inapplicable s’il ressort de la décision que le juge a choisi la peine en tenant compte de tous
les faits ou spécifiquement au regard de l’infraction sur laquelle porte le moyen
Effets
Effet suspensif
→ sauf DP ou décisions déclarées exécutoires par provision
Examen du pourvoi
Procédure accélérée en cas de pourvoi manifestement non recevable ou non fondé
→ ordonnance de non-admission
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Décision de la CCass
La CCass peut déclarer :
→ Ordonnance de non-admission (procédure accélérée)
→ Arrêt avant dire droit
o ex : question préjudicielle à C.C. ou C.J.U.E.
→ Arrêt constatant le désistement ou le défaut d’objet
→ Arrêt de rejet
o Pourvoi irrecevable, moyens irrecevables ; moyens non fondés ; théorie de la peine légalement
justifiée
→ Arrêt de cassation, totale ou partielle, avec ou sans renvoi
Le renvoi se fait à une juridiction de même rang ou à la même juridiction autrement composée
→ Pouvoirs de la juridiction de renvoi : elle doit se conformer à la décision de la CCass
→ Possibilité de former un pourvoi contre la décision de la juridiction de renvoi, sauf si la décision est
conforme à l’arrêt de la CCass
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