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Initiation à la procédure civile

Introduction :

Définition et source de la matière


Matière à part qui nécessite un enseignement à part, discipline à part entière.
Corps de règle qui organise le procès devant uniquement les juridictions judiciaires. Ici pas
des règles de fond, on a affaire à des procédure.
Ex : Comment on saisit un juge ? Comment peut-on échanger les arguments ?
Règles d’organisation

Le procès n’est pas un litige


Litige = désaccord, différend entre deux ou plusieurs personnes
Tous les litiges ne deviennent pas procès, pour qu’il devienne procès, il faut qu’il soit d’ordre
juridique.
Ex : Pas demander l’amour d’une personne mais prestation compensatoire
Tous les autres types de juridictions (pénal, administratif etc.) ne font pas partie de la
matière.

Où va-t-on trouver ces règles ?


- D’abord le CPC (Code de Procédure Civile), arrivé en juin 1806, en vigueur le 1 er
janvier 1807, on lui reproche sa complexité et sa longueur.
- De nombreux projets de réforme ont été conduit pour tenter de le simplifier mais
aucun n’a aboutit
- Entre 1807 et 1969, pas d’évolution
- En 1969, une commission présidée par Jean Foyer a abouti à un nouveau code de
procédure civile (NCPC) entré en vigueur en 1976. Il y avait donc deux codes parce
que le premier n’avait pas été abrogé
- Une loi du 20 décembre 2007, le NCPC est devenu le nouveau CPC
Principale source de la procédure civile

Ancien code n’a pas été abrogé pour autant, il y a encore quelques règles notamment en
matière de saisit immobilière.

D’autres sources internes


 D’autres codes qui prévoient des règles relatives
 Code de commerce, code du travail (prud’homme)
 Surtout le Code de l’Organisation Juridictionnelle (COJ)
Il complète le CPC, il vise l’organisation, le fonctionnement et la compétence des
tribunaux

La Jurisprudence est une source de la procédure civile, la Cour de Cassation complète les
règles (2ème chambre civile)

La source des codes ne provient pas de la loi en général, elles sont largement issues du
pouvoir réglementaire. C’est l’exécutif qui fixe la plupart des règles en la matière.
Certaines décisions du Conseil Constitutionnel ont eu une grande importance :
- 3 septembre 1986 : Affirme la valeur constitutionnelle du droit de la défense
- 9 avril 1996 : Affirme la constitutionnalité du droit d’exercer un recours effectif
devant un tribunal.
Le droit d’interjeter appel, former une opposition, contradictoire -> Valeur constitutionnelle
N’intervient pas souvent.

La procédure civile n’est pas purement interne, une source indispensable est la CEDH
depuis 1974.
Source majeure du droit de la procédure civile.
Dans la CEDH, l’article 6 al 1 droit pour tout justiciable de bénéficier un procès équitable.
La JP de la CEDH a précisé la notion de procès équitable : Devant un juge indépendant,
impartial, droit d’accès à un tribunal, au juge, aide juridique.

Les principes directeurs du procès :

Parfois on les appelle principes essentiels du procès


Ils sont énumérés entre les article 1 à 24 du CPC
La liste posée par ces textes est considérée en doctrine comme non vindicative, la doctrine
plaide de nouveaux principes directeurs.
Entre autres ces auteurs, la célérité de la procédure (justice plus rapide), loyauté de la
procédure (figure en « pointillé » dans le CPC, pas de texte à proprement parler).
Ces principes nouveaux sont d’origine européenne, ils viennent directement de la CEDH, plus
particulièrement la JP qui consacre ces principes.
Certains pensent qu’il faut les ajouter d’autres non comme Jacques HERAND, grand
universitaire.
 Si tous deviennent essentiel, plus rien ne l’est.

I/ Les rôles respectifs des parties et du juge


Articles 1 à 13 du CPC

On applique la règle inverse en procédure pénale, en civil ce sont les parties qui ont la
charge de déterminer les éléments de leur propre procès.
« Le procès c’est la chose des parties »
Le juge n’est pas complétement extérieur, il est chargé de trancher et veille au bon
déroulement de la procédure, une fois qu’elle est en passe d’être achevé il tranche.

1) Naissance et fin de l’instance

Instance : une procédure qui est suivie devant un tribunal, c’est l’ensemble de la procédure
suivie devant un tribunal, elle commence par la demande en justice (saisit le juge) et
s’achève lorsque le juge rend sa décision (jugement).
Entre les deux il existe tout un ensemble d’actes à accomplir
Ex : Un divorce : Demande en divorce -> Jugement de divorce
Entre les deux, ONC, arguments etc., tous les actes de procédure, délais etc.

Le rôle privilégié des parties

Le procès c’est une création qui incombe aux parties, c’est l’article 1 er du Code Civil qui pose
ce principe : seules les parties ont la possibilité d’introduire l’instance.
Parfois le ministère public intervient pour les questions qui atteignent la société.
Il n’en demeure pas moins que le procès reste la chose des parties, une seule peut
l’introduire (ex : divorce), cela dit une fois qu’elle est introduite si on veut y mettre fin avant
que le juge ne statut il faut l’accord des deux. Un accord peut mettre fin à ce lien d’instance

Exception : la saisine d’office

Article 1er du CPC, seule la loi est habilitée à consacrer des exceptions pour lesquelles le juge
pourra se saisir d’office, vraiment exceptionnel.
Le juge ne va pas attendre qu’on le saisisse il va le faire par lui-même.
Art 375 du Code Civil, le juge (Juge des enfants) peut se saisir d’office à titre exceptionnel,
situation d’un mineur en danger.

2) Le déroulement de l’instance

Les demandes et le principe de l’immutabilité du litige

Ces règles sont prévues aux articles 2 et 4 du CPC, ce qu’on entend par demande, ce qui en
découle et l’immutabilité.
Encore probant de l’importance des parties
Article 2 du CPC, les parties conduisent l’instance, il leur appartient d’accomplir les actes de
procédure dans les délai requis et dans les formes exigées par la loi.
Il y a des formes à respecter imposée par la loi.

L’Article 4 « objet du litige est déterminé par les prétentions respectives des parties »

Lorsque l’on combine les deux, on retient que les parties doivent demander quelque chose
au juge, on formule une demande au juge (divorce, démolition d’un mur etc.).
C’est parce qu’elle formule une telle demande que le juge peut se prononcer, statuer, y faire
droit ou la rejeter. S’il statut c’est qu’on lui a demandé qqch.

Plusieurs demandes peuvent être formulé en même temps devant un juge.

Première demande, demande initiale celle par laquelle le demandeur prend l’initiative du
procès (Art 53 du CPC), peut-être de tout type.
Ensuite des demandes incidentes qui arrivent ensuite au cours du procès (Art 63 et suivants
du CPC)
Elles sont de trois types :
- Demande reconventionnelle (64) demande formulée par le défendeur à l’instance
pour une condamnation du demandeur.
- Demande additionnelle (65), demande qui est formée par une partie et qui ajoute, on
modifie sa prétention originelle. (Souffrance morale en plus)
- Demande en intervention d’un tiers (66), demande qui a pour objet de rendre une
tierce partie au procès, entendre le procès (demande forcée en intervention d’un
tiers) (ce n’est pas ma faute c’est lui)

Une distinction est faite entre demande principale et demande subsidiaire


La demande principale est celle que la partie souhaite en priorité se voir accorder
La demande subsidiaire est examinée par le juge est examinée dans l’hypothèse où la
principale a été rejeté.

Toutes ces demandes s’imposent au juge, il ne peut pas faire le tri. En vertu de l’article 5 du
CPC, le juge doit se prononcer sur tout ce qui lui est demandé, et seulement ce qui lui est
demandé. C’est ce qu’on appelle le principe de l’immutabilité du litige.
Cela signifie que le juge ne doit pas statuer ni au-delà ni en deca de ce qu’on lui a demandé
Juge qui statut infra petita ou ultra petita. Ultra petita c’est le cas où le juge accorde plus
que ce que l’on a demandé (ex : Une partie sollicite la réparation d’un préjudice corporel
mais accorde plus : 5000 e, on demande 25.000 et il accorde 30.000)

De manière exceptionnelle dans un but de protection des parties on peut l’autoriser à


statuer ultra petita, c’est le cas en droit de la famille (Art 245 al 3 du Code Civil)
Divorce peut être prononcé aux torts partagés mais si c’est un divorce pour faute.

Un juge qui statut infra petita, c’est quand il oubli ou il refuse de statuer sur une des
demandes.

L’énoncé et la preuve des faits

Les demandes ont été formées devant le juge, il faut maintenant énoncer les faits qui
appuient la demande.
C’est le fardeau des parties, elles supportent la charge d’alléguer et de prouver les faits. On
ne se contente pas de paroles.
Si les parties ne soumettent pas de faits en faveur de leur demande, le juge dans ce cas
rejette la demande hypothèse ou le juge déboute une demande.
On utilise plutôt débouter que rejeter.
Une fois que les faits ont été apportés dans l’instance par les parties, l’article 7 du CPC
interdit au juge de se fonder sur des faits qui sont en dehors du débat judiciaire. Interdiction
formelle, le juge doit les écarter du débat judiciaire, il ne les prend pas en considération pour
son jugement.

Le fardeau de la charge de la preuve incombe aux parties, cela dit il ne faut pas aller trop
loin.
Il existe un texte, l’article 10 du CPC qui peut ordonner des mesures d’instructions (même
d’office), lorsqu’il ne s’estime pas suffisamment informé. (Souvent demandé par un avocat).
Pour l’occasion, le juge devient juge d’instruction.

3) La résolution du litige en droit

Cette fois c’est le rôle du juge.


Article 12 du CPC : le juge a la charge de trancher le litige selon les règles de droit applicable.
Les parties ont la possibilité de demander au juge de ne pas statuer en droit, mais plutôt en
équité.
Cette hypothèse est prévue par l’article 12 alinéa 4 du CPC, il statut en tant qu’amiable
compositeur. C’est plutôt rare.
Le juge n’est pas lié par la qualification juridique donné par les parties, il a un pouvoir de
requalification. (Ex : Si une partie fournit un contrat de vente, une Ferrari qui est vendue 15
euros, le juge n’est pas forcément lié -> une donation)

II/ Le principe du contradictoire

CPC articles 14 à 17. Ce principe est aussi appelé principe de la contraction.


Il est vraiment au fondement du fondement du procès équitable vu par la CEDH à l’article 6.
Ce principe il signifie que tous les arguments et les pièces destinés à les étayer peuvent être
débattu par les parties.
C’est la pierre angulaire du procès. Tous les arguments doivent être débattus et donc
doivent être connu avant le procès.

1) Le respect de ce principe par les parties

Il doit être respecté a toute les étapes de l’instance, dès la création de l’instance.
On débute par une assignation qui va être transmise à l’adversaire. Il est au courant de tous
les éléments du procès.
Le défendeur va répondre aux arguments du demandeur avec ses propres pièces.
Le défendeur forme à son tour par des demandes, des arguments, des pièces.
Tous les arguments qui ne sont pas communiqués ou hors délai sont écartés des débats.
Lorsque l’on se présente devant le juge on sait exactement de quoi il va retourner.
On est au courant de tout avant l’audience

2) Le respect du contradictoire par le juge

Il s’impose également au juge qui est tenu de le faire respecter et de le respecter lui-même.
Il y a une multitude d’arrêt qui rappellent ce principe
- 21 janvier 2016, 2ème chambre civile : juge de 1ère instance qui a rendu sa décision sans
entendre les créanciers d’une partie au procès.
- 4 mai 2017, 2ème chambre civile : La CdC rappelle que ce principe s’applique au
ministère public lorsqu’il intervient en matière civile.
Cette règle est un principe fondamental, dès lors elle est d’ordre public donc un éventuel
manquement peut être soulever d’office par le juge.
Le juge civil a le droit d’ordonner des mesures d’instruction, elle ne doit pas être l’occasion
de méconnaitre le principe du contradictoire. Il doit communiquer le résultat de l’instruction
à tout le monde.

Toute personne doit pouvoir être entendue efficacement par le juge, pour cela il faut
connaitre les arguments des uns et des autres

3) Publicité des débats

Article 22 à 23-1 du CPC


Le principe est celui de la publicité des débats, les audiences sont publiques, la justice ne
doit pas être rendue en secret (qui dit secret dit soupçon).
Moins de doute sur le bienfondé d’une décision

Il existe des exceptions pour lesquelles le débat est suivi en chambre du conseil, on ne parle
pas de « huis clos », hors de la présence du public.
Ils sont prévus par l’article 336 du CPC.
Pour certaines affaire le débat en chambre du conseil est le principe, en matière gracieuse
(changement de nom), il existe aussi des affaires pour lesquelles des dispositions spéciales
l’ordonnent. Par exemple le divorce (Article 248 du Code Civil).
Article 435 du CPC prévoit une faculté pour le juge de prévoir que le débats auront lieu hors
la présence du public. C’est le cas notamment lorsque la publicité peut porter atteinte à
l’intimité des justiciables, lorsque les parties le demande (peut la rejeter), lorsque ces débats
est susceptible d’entrainer des désordres qui sont de nature à troubler le déroulement de la
justice (ex : matière d’expulsion).

III/ Les questions qui doivent se poser au d’introduire l’instance


Il faut se poser des questions avant de saisir la justice, réflexions qui ont un sens pratique.

1) Qui peut agir ?

Les conditions de recevabilité de l’action

Article 122 du CPC. A défaut d’être rempli l’action ne va pas être rejeté, elle ne va pas être
étudié mais jugée irrecevable.
Intérêt à agir et la capacité à agir ?

A défaut de l’un ou de l’autre l’action est irrecevable

a- Intérêt à agir

Article 31 du CPC, la preuve de cet intérêt doit s’apprécier au jour où la demande est
introduite.
Cet intérêt doit revêtir plusieurs caractères : (cumulatives)
- Direct et personnel
- Né et actuel

Pour saisir un juge, le justiciable doit démontrer que l’action en justice vise la violation d’un
droit qui l’affecte personnellement.
Le justiciable va devoir prouver que l’engagement de cette action va lui permettre de retirer
un bénéfice personnel. (Ex : voisin qui construit un mur sur son terrain -> démolition)
Un justiciable ne peut pas agir en justice aux seules fins de représenter autrui.

Il doit être né et actuel, un intérêt éventuel ne suffit pas. La potentialité d’un intérêt à agir
est insuffisante, certaines exceptions sont prévues dans le CPC. C’est le cas de la menace
d’un trouble futur. Ex : Il est probable qu’une toiture s’écroule
On saisit le juge sur l’article 809 du CPC, au vu du trouble futur, le danger commande l’action
du juge.

b- Qualité pour agir

Article 31 du CPC prévoit que l’action est ouverte à toute personne qui a intérêt et qualité à
agir. Parfois elle est ouverte à toute personne. On parle d’action banale.
Il existe d’autre cas ou l’action n’est ouverte qu’à certaines personnes spécifique, la qualité
ne découle plus de l’intérêt.
On parle d’action attitrée. Ex : Seuls les époux ont la qualité pour demander le divorce.
Par exemple aussi en droit des contrats.
On peut relever que cela s’étend à d’autres situations plus techniques, par exemple un
associé peut agir en justice pour défendre les intérêts de la société, personne morale. Ex :
Actionnaire de Carrefour qui défend son entreprise
 Action ut singuli

Autre hypothèse : on agit pour défendre l’intérêt général -> à travers le procureur et le
ministère public.
Enfin, d’autres groupes vont pouvoir agir pour la défense d’un intérêt collectif. Par ex : les
syndicats ont cette qualité, certaines association (consommateur).

Pour qu’une action soit jugée recevable, le justiciable doit avoir intérêt à agir et qualité a agir

Les conditions d’exercice de l’action

Article 117 du CPC, lorsqu’elles ne sont pas réunies l’action est frappée de nullité, elle
tombe. Il faut donc la reprendre à zéro
Deux conditions : (cumulative)
- Capacité à agir
- Pouvoir d’agir

a- La capacité

On distingue deux choses : jouissance et exercice.


La titularité du droit est liée à la personnalité juridique, dès qu’elle née vivant et viable.
Pour les personnes morales c’est la même chose avec l’immatriculation au registre du
commerce.
Etre titulaire de certains droits, mais on ne peut pas forcément les exercer du moins tous
seul (les mineurs et les majeurs sous régime de protection)

Par le biais des représentants légaux, représentation du tuteur assistance du curateur.


Le justiciable doit capable de jouir des droits et de les exercer.

b- Le pouvoir

Parfois le plaideur agit en justice tout seul, dans la grande majorité des cas, l’avocat n’est pas
obligatoire.
Lorsqu’il y a un représentant, par un avocat ou autre, il doit disposer d’un pouvoir pour ce
faire, un associé ou un dirigeant d’une personne morale doit justifier d’un pouvoir.
La personne morale doit être représentée par une personne qui en a le pouvoir, c’est pareil
pour une personne physique qui n’a pas la capacité d’exercice, son représentant doit justifier
de son pouvoir qu’il a de représentant.
La représentation par les auxiliaires de justice, les avocats ont un mandat ad litem, l’avocat
agit au nom et pour le compte de son client, cette représentation est spécialement
réglementé par les articles 411 et suivant. Il bénéficié d’une sorte de présomption de
pouvoir.

2) Quand peut-on agir ?

Avant d’envisager toute action, l’avocat doit veiller à ce que l’action ne soit pas prescrite.
Toute les règles de prescription sont prévues dans le code civil.
Ce sont des droits substantiels, qui intéressent le fond. La prescription éteint la possibilité de
l’action.
On se heurte alors à une fin de non-recevoir, la demande n’est pas examinée.

3) Comment prouver ?

Ce sont les parties qui doivent prouver en fonction de leurs arguments, les règles de
procédure sont substantielles.
Il incombe aux parties de respecter ces règles.

4) Quelle juridiction saisir ?

La question de la compétence va se poser, lorsque l’n dit qu’une juridiction est


incompétente on entend qu’il n’a pas à être saisit, ce n’est pas son domaine.

On en distingue deux :
- Compétence d’attribution : quel tribunal est matériellement compétent ?
- Compétence territoriale : A quel endroit ?

Une fois ces questions répondues on sait.


La compétence d’attribution

Les règles relatives aux compétences sont essentielles car si on ne les respecte pas on sera
face à un incident pendant l’instance.
Si cela arrive, si on s’en rend compte on doit le déclarer au juge in limine litis, cad à dire au
tout début du procès, avant tout débat sinon c’est trop tard.
Cet argument ne peut être soulevé que par la partie qui n’a pas saisi le mauvais tribunal
Il existe un très grand nombre de règles.
Les articles 33 à 41 du CPC évoquent ces compétences d’attribution, il renvoi très largement
au COJ, celui qui va régler l’administration des tribunaux et leurs compétences. Certaines
règles ne sont pas prévues dans le COJ, quand elles sont dans d’autres codes. (Ex : code de
commerce, code du travail)
Il est très habituel de distinguer les juridictions de droit commun et d’exception. Celles de
droit commun sont compétentes par principe c’est-à-dire dans le silence des autres textes,
sauf si un texte prévoit autre chose.
- En première instance c’est le TGI, prévu à l’article L211-3 du COJ. Il est compétent
lorsque le montant est supérieur à 10.000 euros.
Il a également compétence exclusive dans certaines matières, l’Etat des personnes
par exemple.
- En appel, ce sont les Cour d’appel qui contre les décisions de première instance L311-
1 du COJ, la Cour d’Appel statut. Il existe des décisions de première instance qui ne
sont pas susceptible d’appel. Ce seuil est fixé par décret : 4000 euros. Inférieur à
4000 euros pas susceptible d’appel mais d’un pourvoi en cassation. Jugement rendu
en premier et dernier ressort.

Les juridictions d’exceptions sont nombreuses sont compétente lorsque la loi leur attribut
spécialement compétence
- Le TI, article L221-1 du COJ, affaire d’un montant inférieur à 10.000 euros.
- Juge de proximité a disparu depuis le premier juillet 2017, l’année dernière.
Transférés aux tribunaux d’instance.
- Tribunal de commerce, L721-3 du code de commerce qui énumère les chefs de
compétence des tribunaux de commerce.

Il existe des règles d’évaluation des litiges dans le CPC, les articles 35 et suivants, incidence
en matière de compétence.

La compétence territoriale

Quel TGI, quel TI etc. ? Question qui obéit à des règles impératives.
Article 42 et suivant du CPC qui pose un principe et une série d’exceptions.

Principe à l’article 42 « Le demandeur doit saisir le tribunal du lieu de résidence du


défendeur »
Néanmoins ce principe est atténué par les options de compétences listées à l’article 46 du
CPC.
Soit on se réfère au principe soit on choisit l’option.
Ces options on les rencontres en matière de contrats, le demandeur va aussi pouvoir choisir
le lieu de livraison effective de la chose ou le lieu où la prestation de service a été effectuée.
En matière délictuelle, responsabilité civile, un préjudice a été causé on saisit la justice pour
le réparer on peut aussi saisir la juridiction dans le lieu où le dommage a été ressenti, article
46 du CPC.
En matière alimentaire, notamment le paiement de pension, on peut saisir le lieu du
domicile du créancier.

Enfin certains textes posent des compétences exclusives, pour le coup le demandeur ne
pourra pas choisir comme en matière de succession où la juridiction compétente est celle du
lieu de l’ouverture de la succession.

IV/ Les actes de procédure


D’abord il y a une distinction entre les actes judiciaires et extrajudiciaires.
On s’intéresse aux actes judiciaires qui s’attachent à une juridiction.
Interviennent plusieurs acteurs : l’avocat quand il y en a un (ils les rédigent), le greffier (il
dresse l’acte de jugement), l’huissier de justice (il signifie les actes de procédure, les
transmets).
Certaines règles sont communes pour tous les actes, par exemple être rédigé en français.

Signification des actes, la nullité des actes de procédure

1) La signification

La signification en droit veut dire porter à la connaissance de qqn. Ce sera donc ici porter à la
connaissance d’une personne un acte de procédure. Mais pas de n’importe quelle façon
mais uniquement par un huissier de justice.
Un autre type est la notification, qui est également une transmission mais sans
l’intermédiaire d’un huissier de justice. Par exemple avec une lettre avec accusé de
réception.

La signification à personne

L’huissier doit remettre en main propre, il est remis à personne. L’huissier doit faire toute les
diligences et les rapporter pour signifier un acte. Ce principe est régulièrement rappelé par la
Cour de Cassation par exemple arrêt du 10 janvier 2013.

La signification à domicile

Article 655 du CPC, elle a lieu lorsque la signification est impossible, l’huissier n’y est pas
arrivé.
Il en existe deux types soit il remet à la personne présente au domicile qui déclare son nom
et sa qualité. Ou alors l’huissier laisse un avis de passage en indiquant que l’acte est
disponible en son étude.

2) La notification

Porter à la connaissance sans huissier. Remise en main propre ou envoyé par lettre
recommandé avec Accusé de Réception.
C’est exceptionnel, le principe c’est l’huissier.
La notification intervient entre avocats, elle a lieu selon un procédé appelé RPVA (Réseau
Privé Virtuel des Avocats). Plateforme en ligne pour mettre leurs actes.

3) La nullité des actes de procédure

La nullité pour vice de fond

Elles sont visées à l’article 117 du CPC. On vise les vices les plus graves qui peuvent être
relevé d’office par le juge. Elles ont un caractère d’ordre public. On ne peut pas les couvrir
par un accord.
C’est par exemple le défaut de capacité à agir en justice (mineur ou majeur protégé), défaut
de pouvoir (salarié au lieu d’un dirigeant)
Cette liste de l’article 117 est vindicative.

Les nullités pour vice de forme

Articles 112 à 116 du CPC. Le 114 étant le plus important.


D’abord ces nullités obéissent à un principe : pas de nullité sans texte article 114.
Article 114 al.2, la nullité doit causer un grief à celui qui l’invoque.
Ceux sont des conditions cumulatives, là encore cette demande en nullité doit être soulevée
in limine litis, avant toute défense au fond, toute fin de non-recevoir.
La nullité n’est pas à confondre avec la fin de non-recevoir, ici la nullité concerne un acte.
La fin de non-recevoir correspond à une demande en justice.

V/ Le déroulement de l’instance
Le déroulement du procès civil n’est pas toujours le même.

1) Distinction entre la procédure orale ou écrite

Dans les procédures écrites dans les juridictions de droit commun.


Dans les procédures écrites tout doit être écrit, tout argument de fait et de droit doivent
être écrit. S’ils ne le sont pas le juge n’en tient pas compte. Procédure très formaliste,
rigoureuse. Cela demande une technique ce qui explique l’obligation d’avocat.
L’objectif est d’avoir connaissance de tout, si on veut ajouter un nouvel élément on doit faire
de nouvelles conclusions. Ce qui explique que ce sont des procédures très longues.

Procédures orales des juridictions d’exception, on n’impose pas cette contrainte et le juge
peut prendre en compte les arguments présentés oralement lors de l’audience mais le juge
doit s’assurer que la partie adverse en a eu connaissance. L’adversaire a deux possibilités,
répliquer ou un report d’audience pour préparer une réplique.
L’échange de conclusions ne sont pas obligatoire mais vivement conseillé parce que les
conclusions valent plaidoirie si tout est expliqué par écrit.
Entre la date d’une plaidoirie et la date ou le juge rend sa décision il peut s’écouler plusieurs
mois, le juge peut oublier on conseille donc aux parties de remettre au juge un dossier écrit
pour aide-mémoire et insister sur certains points à l’oral.
Les procédures orales sont moins formalistes et plus courtes.

2) Les moyens de défense

Défense au fond

Article 61 du CPC. Définition théorique d’une défense au fond.


Ex : Dans un divorce au fond, on cherche à prouver la faute, la défense c’est de contester
l’argumentation sur le fond du litige.
Un débiteur va dire à un créancier qu’il l’a déjà remboursé, don etc.

Les exceptions de procédure

Article 73 du CPC. C’est un obstacle à l’action. C’est plus une contestation sur le fond. C’est
un mode de défense procédural, le but est de paralyser le procès en général elles sont
temporaires. Exemple : le tribunal est incompétent.

Les fins de non-recevoir

Prévues à l’article 122 du CPC. Elles sont prévues de façon non vindicative, elles visent le
défaut de droit d’agir intérêt et qualité, autorité de la chose jugée, prescription etc.
Ma demande est frappée d’une fin de non-recevoir.

VI/ Le jugement
Comment un jugement est élaboré ? Quels sont ses attributs ?

Dans le sens le plus large, toute décision rendue par un organe juridictionnel
Plus strict, décision de première instance.
Décision d’un tribunal de l’ordre judiciaire

1) L’Elaboration du jugement

Le délibéré
L’audience a eu lieu, les débats sont clos. Le juge va se prononcer sur le bien-fondé des
prétentions qui ont été formé. Le Président de la juridiction va indiquer aux parties la date
de délibéré, une prorogation reste toujours possible. On allonge le délai, le greffier le
transmet.
Le CPC impose le secret des délibérations des juges, elles ne peuvent jamais être publiques.
La nullité peut être prononcé si ça ne l’est pas.
Un jugement qui indique qui a été pris à la majorité des voix ne peut pas être frappé de
nullité.
Au sein du secret, le Président du tribunal demande leur avis à ses assesseurs laisse une
totale liberté au président.

La motivation du jugement

Les motifs de la décision de justice, elle fait état de son raisonnement.


Les motifs et le dispositif cad le résultat final. La motivation est une exigence fondamentale
du procès civile en provenance directe de la CEDH. Article 6 al 1 qui impose au juge de
motiver ses décisions, le juge n’est pas arbitraire.

Un arrêt de la chambre commerciale 13 juillet 2010, il n’est pas possible pour le juge de
motiver sa décision en recopiant les arguments des avocats. Il est capable de produire une
interprétation de l’affaire.

Elle est applicable à toute les décisions et toutes les juridictions.


Néanmoins la loi autorise parfois le juge à ne pas motiver sa décision, par exemple pour
l’adoption, le jugement qui accorde l’adoption n’a pas à être motivé.

En cas de défaut ou d’insuffisance de motivation la nullité frappe la décision, la France est


régulièrement condamnée par la CEDH

Le prononcé

Article 452 du CPC. Le juge doit procéder à la lecture du jugement à l’audience, il précise que
cette lecture peut être limitée au dispositif.
Aujourd’hui la pratique a inversé le principe, par exception le jugement peut être rendu par
une mise à disposition au greffe, c’est dans la pratique ce qui se passe le plus souvent.

2) Les attributs du jugement

Le dessaisissement du juge

Article 481 du CPC. Le jugement dès son prononcé dessaisit le juge de la contestation qu’il
tranche cad qu’une fois que la décision est rendue il ne peut pas revenir dessus.
En complément le CPC interdit les jugements conditionnels, ou il s’autoriserait de revenir
dessus.
La loi ne va pas trop loin, il y a un tempérament qu’on trouve aux articles 461 à 464 du CPC.
- Le recours en interprétation des jugements, jugement obscur et ambiguë -> On peut
saisir le juge pour avoir une interprétation du jugement, enfermé dans aucun délai.
- Le recours en rectification d’erreur matérielle, réparer une erreur purement
matérielle par le juge, on peut demander la rectification de cette erreur. Les parties
savent qu’il s’agit d’une simple erreur matérielle, cette procédure n’ouvre aucun
débat sur le fond.
- Le recours en omission de statuer, le juge a oublié une demande (infra petita) dans
ce cas on saisit le juge pour qu’il le complète. Cette requête doit être introduite au
plus tard un an après la date du premier jugement.

L’autorité de la chose jugée

Le but de l’autorité de la chose jugée est d’empêcher de demander à un juge une nouvelle
fois la même chose.
Art 481 CPC, En raison de ce principe on ne peut pas réintroduire un procès au même juge
avec les mêmes parties pour obtenir la même chose.
La décision de justice émane d’une autorité judiciaire, on lui attache donc une présomption
de vérité.
On la rencontre quand trois conditions sont remplies : Règles de la triple identité
- Identité de partie : Saisir à nouveau la justice entre les mêmes parties
- Identité d’objet matériel et juridique : la finalité de la demande
- Identité de cause entre les deux demandes : identité du fondement juridique de la
demande, les mêmes textes. Apprécié très strictement par la CdC
Arrêt en Assemblée Plénière Césaréo

Si c’est trois identités sont remplies c’est impossible, c’est impossible

L’exécution du jugement

En tant que tel le jugement est un simple document. L’objectif est que le jugement soit
ramené à exécution. Il n’est pas toujours exécuté spontanément.
On ne peut pas forcément l’exécuter. Le droit des voies d’exécutions, droit des huissiers
surtout (saisies etc.).

a- Les conditions de l’exécution

Il faut que la décision en question revête des conditions. 501 à 503


Article 501, doit être passée en force de chose jugée
Article 502, doit être revêtue de la formule exécutoire
Article 503, doit avoir été notifiée à celui auquel on l’oppose

- Décision qui n’est pas susceptible de recours suspensif, insusceptible d’appel. Qui bénéficie
de l’exécution provisoire
- Décision qui a été portée à la connaissance de l’adversaire.
- Décision au bas de laquelle un texte est écrit par le greffier, toujours le même (Article 502
du CPC) un décret du 12 juin 1947, La République française ordonne au Procureur est aux
huissiers de contribuer à l’exécution du jugement.
L’exécution forcée est impossible les dimanches et jours fériés sauf en cas de nécessité et
d’une autorisation spéciale du juge.
Une mesure d’exécution c’est entre 6h du matin et 21h. On ne peut pas expulser qqn la nuit.
Droit fondamental au repos et à l’intimité.

b- Les obstacles à l’exécution

Quand bien même toute les conditions sont remplies, ça ne se fait pas.

 Le refus du concours de la force publique

Le justiciable compte sur la force publique pour faire exécuter la décision. Le représentant
de l’Etat peut refuser pour une raison d’opportunité (préfet). L’Etat est responsable de la
paix publique or l’exécution forcée de certaines décisions peuvent y porter atteinte.
Le préfet va apprécier le plus important. L’Etat sacrifie un intérêt privé pour préserver
l’intérêt public de la communauté.
Acte très grave de la part du préfet qui ouvre droit à réparation devant une juridiction
administrative, pour engager la responsabilité de l’Etat qui va payer des dommages et
intérêts.

 Le délai de grâce

Article 510 du CPC, et Article 1343-5 du Code Civil.


Une faveur octroyée par le juge à la personne qu’il condamne dans sa décision.
Il peut reporter ou échelonner le paiement d’une dette. Le juge du fond a un pouvoir
souverain dans ce cas-là. Le juge doit fixer dans sa décision les échéances que le condamné
est obligé de payer, ça ne laisse pas la place à l’interprétation
Pendant ce délai de 24 mois le demandeur devra attendre, c’est donc un obstacle.
Ce n’est pas possible pour toute les dettes
 Code Civil 1343-5 interdit tout délai de grâce en matière alimentaire.
 Code de Commerce, effets de commerce
 La JP sociale, paiement des salaires
 Dettes fiscales

L’exécution provisoire

L’exécution provisoire, exécution au principe selon lequel seulement un jugement passé en


autorité de force jugé peut être exécuté.
Même si on interjette appel on doit payer pendant la procédure, tempérament à l’effet
suspensif de l’appel.
Selon les cas l’exécution provisoire est de droit, facultative pour le juge, ou interdite.
Hors du droit civil, la plus célèbre est celle des Prud’hommes, remise de bulletin de salaire
par exemple.
Peut-être facultative, le juge a la possibilité de l’ordonner, article 515 du CPC, compétence
totalement souveraine
- Juge l’estime nécessaire
- Compatible avec la nature de l’affaire
Toujours possible de saisir un juge pour la stopper, premier président de la cour d’appel
VII/ Les principales voies de recours
Ce sont des moyens mis à la disposition des justiciables pour obtenir un nouvel examen de
leur affaire. Il existe plusieurs classifications, la plus commune distingue les voies de recours
ordinaire et extraordinaire.
Elles sont ordinaires quand elles correspondent à une vision classique du procès.
- L’opposition, une autre personne qui demande la réouverture des débats
- L’appel, correspond à une vision classique du procès, un nouveau juge qui statut en
fait et en droit.
Elles ont un effet suspensif

Elles sont parfois extraordinaires, parce que pas ouverte en général aux justiciables.
Elles vont déboucher sur un contrôle particulier de l’affaire et sauf exception elles n’ont pas
d’effet suspensif
- Pourvoi en Cassation
- Révision
- Tierce opposition

1) La procédure d’Appel

Décret du 6 mai 2017 qui a modifié régulièrement.


Art 542 du CPC permet à la Cour d’Appel de contrôler la décision de première instance en
fait en en droit.

Article 561 du CPC, l’effet dévolutif de l’Appel. L’affaire est dévolue en fait et en droit dans
son entier.
Les délais sont très importants, le délai de droit commun c’est 3 mois pour l’appelant et
l’intimé bénéficie de 3 mois pour répondre.

Il existe ce que l’on appelle un bref délai réduit en 1 mois, dans certaines matières
seulement.
Article 905 du CPC
Délai spécifique de 2 mois en renvoi en cassation, quand la Cour de Cassation renvoi  2
mois

2) Le pourvoi en cassation

Voie de recours extraordinaire prévue par l’article 604 du CPC qui tend à faire censurer par
la Cour de Cassation la non-conformité du jugement attaqué aux règles de droits

La Cour de Cassation est donc le juge du droit, le délai pour exercer le recours est de 2 mois
à compter de la notification de l’arrêt attaqué.
Le recours n’est pas suspensif. La représentation par avocat est obligatoire.
Ce sont des avocats aux Conseils (Bertrand Périer) ils ne connaissent que ces procédures.
La cour de cassation rend des arrêts et apprécie s’il y a ouverture à la cassation. Tous les
pourvois ne sont pas admis. 3 magistrats en juge.
Il faut un moyen de Cassation sérieux pour que la Cour fasse son travail.

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