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Partiel = commentaire ou CP

Galop 23 mars 9

Introduction
PP= l’ensemble des règles qui organisent la réaction à l’infraction, et l’application d’une peine lorsqu’on va
au bout du processus

Peut-on encore aujourd'hui enseigner la PP? Pourquoi cette question se pose-t-elle?

Aujourd'hui il ne suffit plus de comprendre la réaction à l’infraction dans la mesure où on développe de plus
en plus de mécanisme d’anticipation. On essaie d’intervenir la commission de l’infraction. Le
développement des mécanismes d’anticipation, de prévention de l’infraction on le voit avec le
développement très fort des services de renseignement, et aujourd'hui on ne peut plus comprendre la PP sans
savoir ce qu’est le droit du renseignement.
La police administrative est aussi comprise avec les pouvoirs de police judiciaire.
Intervenir avant et intervenir après se distinguant plus difficilement qu’avant.

Code de la sécurité intérieure monte, concurrence au code de PP. art L111-1 du code de SI « la sécu est un
droit fondamental et l’une des conditions………….. des personnes et des biens. » avoir en tête que la PP
ne peut plus être étudiée toute seule, comprendre aussi tout ce qui se déroule en amont pour protéger,
anticiper l’infraction.

Peut-on faire un cours de PP au singulier?


Beaucoup de PP, pas 1 seule forme de PP. Des PP spéciales (délinquants mineurs par ex), des PP
dérogatoires (développées en urgence, d'État d’urgence).

->Les PP spéciales
Dans le code de PP tout une série d’articles « De quelques procédures particulières » (30) Comprend toute la
procédure pénale dérogatoire qui se déploie en matière de criminalité organisée, notamment terrorisme. Ex
la GAV, dérogatoire en terrorisme elle dure 6 jours.
Des techniques spéciales d’enquêtes, beaucoup d’éléments dérogatoires regroupées sous ses PP spéciales.

->Les PP développées en état d’urgence


Avant 2015 on parlait jamais de l’état d’urgence. Depuis 2015, choses ont changé, 2 formes d’EU qui se sont
développées
- état d’urgence sécuritaire = déployé en France au lendemain des attentas terroristes de Paris (2015:
Charlie Hebdo, attentats de Paris)EU va durer 2 ans (14 novembre 2015 1er novembre 2917). EU régit par
loi du 3 avril 1955 « loi relative à l’état d’urgence » (adoptée dans contexte de guerre d’Algérie), il peut
être justifié dans 2 cas:
-
- Événements de calamité publique (ex tremblement de terre)
- En cas de péril imminent résultant d’atteintes graves au public
- état d’urgence sanitaire = appliqué en France en 2020 et 2021 sur fondement de textes adoptés en mars
2020, textes adaptions temporaires.

EU donne beaucoup pouvoir à administration, pour prévenir les troubles à l’ordre public, et non pas en
réaction à une infraction
- assigner à résidence
- Fermer salles de spectacles
- Fermer lieux de réunion

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- Perquisitions, y compris de nuit

Aujourd'hui on est sortis de l’EU mais… 30 octobre 2017 loi qui a fait basculé dans code de PP tout ce
qui est de l’ordre de l’EU= tous les pouvoirs accordés par EU ont été basculés dans code de PP et de sécurité
intérieure.. réflexion philosophique sur notre société.

s’interroger sur le sens de la PP aujourd’hui, comprendre les mouvements qui traversent cette matière,
matière dynamique.

I - definition
PP= ensemble des règles qui organisent la réaction à l’inflation et permet in fine l’application d’une peine.
Comprendre la PP comme un chemin.

Procédure du latin procedere = aller de l’avant, idée de cheminement, chemin qui va de la connotation d’une
infraction qui mène à l’identification d’une personne et son appréhension, aux poursuites contre elle, au
jugement de cette personne, et qui en cas de condamnation, amènera jusqu’à l’exécution d’une peine.

Le point de départ= constatation d’une infraction


Souligner le lien inextricable entre le droit pénal et la PP, ils sont indissociables (pas le cas du droit civil et
de la procédure civile..), il y a toujours au moins un peu de PP dès lors que l’infraction est constatée.

Point de cloture de la PP= plupart des auteurs place la fin de la PP au moment du jugement définitif, quand
les voies de recours ont été épuisées, CCass a rendu sa décision… on peut aussi le décaler au jour où la
sanction s’éteint, quand elle a fini de l’exécution, car l’exécution de la peine peut également faire partie de la
PP.

Droit pénal = droit de fond, statique


PP= droit de forme, dynamique

La PP poursuit un objectif clair -> punir le coupable en lui appliquant une peine.
Art 1er du code de PP parle de l’action publique pour l’application des peines, les poursuites sont dirigées
vers l’application d’une peine.
Derrière cet objectif il y a un idéal -> la recherche de la vérité. Idéal en France, pas le cas partout. On l’a mis
en avant, historiquement devait être recherché à tout prix, caractéristiques des procédures inquisitoires =/=
accusatoires.
Procédure inquisitoire = la vérité c’est ce qu’il compte, pour ce faire le juge dispose de tout, il dirige
l’enquête etc.. procédure secrète, écrite, pas contradictoire, one’n fout un peu des parties.
Cette procédure trouve sa forme la plus aboutie dans ordonnance criminelle de 1670 de Colbert, notre
premier cède de PP.
À cette PP inquisitoire on oppose les procédure accusatoires, tout l’inverse. Ici, les parties ont l’initiative, le
juge n’a qu’un rôle d’arbitre. On associe ces procédure historiquement au système de Common Law, où la
jurisprudence est cruciale. Procédure publique, orale, contradictoire.

Aujourd'hui les auteurs disent que ces systèmes n’existent plus. Ce qu’on a vu apparaître, ce sont des
procédures mixtes qui mélangent les deux, le juge a un rôle jouer (marque système inquisitoire) mais les
parties également (marque système accusatoire).

La vérité nait du débat, de la contradiction entre l’autorité publique (le parquet, le ministère publique)
et es parties (suspect, victime). La vérité nait d’un équilibre entre les pouvoirs donnés à

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l’autorité publique pour chercher des preuves, mais de l’autre côté, il faut aussi donner des garanties à la
personne mise en cause, elle est dans une situation inconfortable et défavorisé, faut pas en rajouter. En
cherchant à faire appliquer une peine à un coupable, il faut aussi protéger l’innocent dans le même temps. Et
temps que la vérité judiciaire n’est pas établie, toute personne est innocente. Un chemin compliqué, escarpé
et étroit entre la défense de l’intérêt général (rechercher des auteurs d’infractions, les punir de manière
certaine et rapide) et préserver les libertés individuelles (préserver honneur des individus, liberté d’aller et
venir…).

C’est sur cet équilibre difficile que la PP se construit. Si pas moyens d’agir, pas de répression possible. À
l’inverse, si pas de garanties, on risque de tomber dans une répression arbitraire et injuste.
PP donc soumise à de nombreuses exigences.

Pour agir, il faut des textes qui autorisent les actions -> principe de légalité qui soutient le DPG Principe qui
soutient la PP -> la présomption d’innocence.

La PP ne poursuit pas que ce seul objectif, un deuxième objectif, secondaire mais important, apparait dans
art 2 du code de PP : la réparation de la victime. Cet objectif peut être atteint par l’action de la victime dans
le procès pénal, qui portera le nom d’action civile, qui demande réparation du préjudice qui découle de
l’infraction.
Art 2 : « l’action civile en réparation …… ont souffert du dommage directement causé par l’infraction »

2 actions dans procès pénal :


- action obligatoire: action publique portée par le ministère public, procureur de la République
- action possible, pas obligatoire: action civile pour demander réparation du dommage causé par
l’infraction.

** 2 objectifs principaux de la PP**

Un 3e objectif? La restauration-> dans le code de PP, depuis 2014 art 10-1 relatif à la justice restaurative « à
l’occasion de toute procédure pénale …… résultant de sa commission. »
==> la PP n’a pas simplement vocation à mener à une peine et permettre une réparation, peut aussi mener à
restaurer, recoudre les liens sociaux. Aider la victime et auteur d’une infraction à résoudre les difficultés nées
de l’infractions (dialogue, discussion..). Peut mettre en présence la victime et l’auteur d’UNE infraction, et
pas de L’infraction (c'est à dire on peut mettre en présence une victime de viol et l’auteur d’un viol, pas le
sien (à la victime)).

II- Évolutions
PP fruit d’une histoire, d’une évolution. Un droit lié à la vie politique.
Evolution de la PP est plus complexe que celle du DP car les règles de PP touchent de très près à
l’organisation politique de notre pays.

3 temps dans évolution de la PP


- jusqu’à RF
- Droit intermédiaire et code d’instruction criminelle
- Code de procédure pénale

A- jusqu’à la révolution française

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Jusqu’au MA s’appliquait une procédure primitive, plutôt accusatoire. A partir fin du MA, sous AR se
développe procédure inquisitoire, d’abord devant juridictions ecclésiastiques puis devant les juridictions
laïques.
Cette procédure s’efforce que respect excessif des individus assure impunité des malfaiteurs qui ne le mérite
pas. Idée que la fin justifie les moyens.
Pour qu’elle soit efficace, cette procédure doit être secrète, elle est écrite, chaque acte d’enquête est conscrit
dans un acte écrit (qu’on appelait déjà à l’époque le procès verbal). Elle était aussi non contradictoire,
l’accusé a un rôle passif, et la procédure lui est secrète à lui aussi.
Cette procédure laissait une large place à l’instruction préparatoire du procès, juge donnait instruction
préparatoire avec beaucoup de pouvoirs, alors que cette instruction est quasi inexistante dans procédures
accusatoires.

Le développement de cette procédure inquisitoire a entrainé beaucoup d’excès, notamment piétiné les droits
du suspects:
- accusé faisait objet d’une instruction à son insu
- Placé le jour de l’audience face à des positions qu’il ne pouvait contredire
- Devait préparer son audience seul alors que la procédure li était secrète
- Jugé sans publicité
- Pouvait être victime de torture
- Restera sous suspicion toute sa vie

Sous règne de Louis XVI déclaration royale qui supprime la question préparatoire, l’usage de la torture lors
de l’instruction. Plus tard, abolition de la sellette (petit tabouret bas, accusé rabaissé publiquement) + on
oblige les juges à motiver leurs décisions, pour sentences capitales on demande la majorité ?? (=/= majorité
qualifiée)

B- Droit intermédiaire et code d’instruction criminelle


Dès lendemain de RF, première modifications de la PP, qui montre que c’est un droit levier de la révolution.

1791 -> loi qui introduit le jury criminel : importation du droit anglais.
On rédige un premier code de 1791 qui réforme la PP. Est adopté ensuite le code napoléonien «le
« code d’instruction criminelle » en 1808, 2 ans avant le code pénal. Ce code d’instruction criminelle
consacre une procédure intermédiaire entre la procédure inquisitoire et la procédure accusatoire. Toute la
phase de préparation de l’audience, avant l’audience, reste inquisitoire (secret, écrit, non contradictoire, sans
avocat). La recherche des infections est confiée à la police judiciaire, l’instruction est confiée à un magistrat
spécialisé, le juge d’instruction.
Le jour où le procès s’ouvre, la procédure évolue vers une procédure + accusatoire, c’est oral, public, et
contradictoire.

Ce code de 1808 consacre certain nombre de principes qui existent toujours aujourd'hui
- principe de l’unité de l’ordre judiciaire, unité des justices civiles et pénales
- Principe de séparation des fonctions = celui qui poursuit ne peut pas instruire, ne pas pas et accuser et
instruire (=mener l’enquête), celui qui poursuit ne peut pas juger ..
- Principe du double degré juridiction, toujours un appel possible, sauf en matière possible où il n’y a pas
d’appel. (Mais aujourd'hui il y a un appel en matière criminel, il date d’une loi de 2000)
- Principe de la collégialité = les jugements sont rendus à plusieurs, « juge unique, juge inique » sauf pour
les contraventions
- Professionnalisation de l’office de magistrat = les magistrats sont professionnels. Ce

code va évoluer avec les grands moments et progresser ??

Loi Constants 1897 accorde à l’inculpé d’être assisté dans les cabinets d’instruction. La procédure reste
cependant secrète et écrite, mais est contradictoire. À partir de 1897, l’avocat a

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régulièrement accès aux pièces et documents, peut donc faire des suggestions (ex expertise) ou poser des
questions au témoins.

Réformes insuffisantes pour considérer ce code comme moderne dans XXe siècle, première réflexion en
1930 au procureur général de la CCass M. Matter remet projet de réforme du code en 1938. Mais rien ne se
passe. Attendre fin SGm qu’une nouvelle commission soit mise en place et dirigée par M. Donnedieu
Vabres. Il a publié en 1949 un nouveau projet de code, projet mal reçu et critiqué, car porteur d’assez peu
d’avancées sur le plan des libertés individuelles.

Attendre 1953 pour qu’une nouvelle commission soit nommée sous la présidence du procureur général de la
CCass Antonin Besson, va remettre son projet qui est directement à l’origine du code de PP actuel. Entre en
vigueur en 1959, depuis lors c’est ce code qui s’applique.
On a un code pénal récent (1996), le code de PP commence à dater …

C- le code de procédure pénale


A fait objet de modifications considérables, certains sont venues améliorer les garanties mais qui pour
d’autres sont venues durcir les lignes de répression. Que ce soit des améliorations ou durcissements, ces
modifications ont complexifié le code de PP, il est aujourd'hui quasi illisible.

Parmi grandes avancées de ce code, une loi à retenir-> loi du 15 juin 2000. Renforce la protection de la
présomption d’innocence et des droits des victimes. Elle introduit notamment un article préliminaire.

Pour le reste, énormément de lois se sont succédées. Entre 2002 et 2007 un auteur relevait pas moins de 40
lois qui sont venues modifier la code. La direction des affaires criminelles et de grâce (DACG) fait état dans
période 2009-2020 de 50taine de lois par an qui modifient le code.
Sur période 2016-2023, on peut citer + de 40 lois, sans compter décret, qui ont modifié dans proportion
relative le code.

Loi du 20 novembre 2023 -> ?


Loi 24 janvier 2023 Darmanin
Loi 22 décembre 2021 par ministre de la justice « pour al confiance en l’institution judiciaire »-> prévoit
enregistrement des audiences, modifie dispositions en matière d’enquête (durée, droit à la défense), crée
procédure spéciale pour les criminels sériels.

À quoi due instabilité de la PP?


- la PP vise à réponse à des problèmes pratiques actuels:
-
- PP s’adapte au volume de la délinquance: chaque année des millions d’infractions. Donc il faut
prévoir circuits plus courts pour les infractions pas très graves et pas très complexes. Multiplication
de procédures simplifies et accélérées.
- PP s’adapte à nature et gravité de la délinquance: donc nécessite règles procédurales adaptées
- PP s’adapte à la technique scientifique: on peut intercepter mails, exploiter empruntes ADN,
recourir à visio.. tous ces moyens supposent une base légale donc on adapte les outils
d’investigations, le fonctionnement de la justice pénale aux évolutions technologiques.
-
- Visioconférence: apparition dans les PP années 90 mais limité au début car admit le recours
pour pallier difficultés entre les juridictions de métropole et outre mer. Art 706-

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11 code PP par loi 2001, outil qui facilite les choses, bonne administration la justice, mais on
peut pas l’utiliser n’importe comment et emporte des conséquences. Procédé étendu et touche
aujourd'hui toutes les phases de la PP (enquête, instruction, jugement sauf en Cour d’assises).
Mais procédé connait limite:
-
- on ne peut pas y recourir sans consentement des personnes concernées.
- Absolument impossible d’y recourir pour la comparution de l’accusé devant les
juridictions criminelles
- Usage de moyen de télécommunication visuelle est limité aux cas prévus par le texte. 22
Nov 2023 Chambre criminelle 22-86.713 => art 706-11 revoit un nombre imité de cas.
On avait recouru à une visio conf à l’occasion de la mise en examen, par médecin,
donc expertise médicale par visio… mais pas prévu par art 706-11 et pas souhaitable lol
- dématérialisation de la PP, consacrée par loi du 23 mars 2019, consacre dans le code de PP la
notion de « dossier de procédure numérique », elle modifie l’art 801-1 du code de PP qui
prévoit désormais la dématérialisation complète des actes de procédures « tous les actes
mentionnés au code de PP ….. peuvent être établis ou convertis sous format numérique …..
d’un support papier. » + possibilité signature unique sous forme numérique. Implique que la
victime doit pouvoir faire plainte de manière dématérialisée (mais hypothèses réduites).
- Évolutions pour répondre aux attentes (réelles ou supposées) de l’opinion publique
- influence du droit européen, certain nombre de lois qui sont des lois de transpositions, de mise
en conformité du droit français avec les engagements européens de la France. Certaines lois répondent
aux condamnations de la France par la CEDH. (Ex la procédure du mandat d’arrêt européen, transposition
d’une décision cadre d’un texte adopté par UE; on a modifié la GAV en France 14 avril 2011, on a vu
disparaître le système de contumace = se faire juger en notre absence)
- Apparition dans paysage français de la QPC, introduite en France en 2010, pour le droit
pénal un bouleversement considérable, a grandement perturbé le droit pénal français. Juillet 2010, toute la
GAV française s’effondre.. début de nombreuses QPC. Pourquoi? 40% de QPC sont sur la PP car:
-
- C’est en PP que les atteintes aux libertés sont les plus touchées
- Ni le code de PP ni CP lors de leur adoption ont été controlés donc toutes les questions sont
nouvelles

Aujourd'hui le code de PP est très difficile à lire, construit en 4 parties:


- législatives
- 3 parties réglementaires
-
- Décrets en CE, art R..
- Décrets simples, art D..
- Arrêtés ministeriels, art A..

L’essentiel pour cette année sera la partie législative. Chaque partie est construite de la même manière:
- un titre préliminaire
- 6 livres
- + la partie législative contient un article préliminaire

Cet article préliminaire a été introduit par loi du 15 juin 2000 et consacré aux principes directeurs du procès
pénal. Article fondamental.
- principe équité de la procédure
- Principe du contradictoire
- Principe de l’équilibre du droit des parties

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- Droits des victimes
- Droits de la personne suspectée ou poursuivie

On rentre ensuite dans le titre préliminaire du code « dispositions générales », 40aine d’articles répartis en
3 sous-titres qui traduisent objectifs de la PP:
- De l’action publique et de l’action civile
- De la justice restaurative
- Droit des victimes

- Livre Ier, on y parle de l’enquête, de l’instruction ..


- Livre IIe, juridictions compétentes en matière pénale
- Livre IIIe, voies de recours extraordinaires -> pourvoi en cassation, demande en révision et en
réexamen.
- Livre Ive, de quelques procédure particulières, 2 blocs:
-
- compléter les dispositions de ce qui a été dit avant
- Regroupe toutes les règles dérogatoires (en matière militaire, traffic stupéfiant, délinquance
sexuelle…)
- Livre Ve, question des procédures d’exécution
- Livre VIe, relatif à l’outre mer

Certains articles sont très longs

3 parties
- les fondements, les sources de la PP
- Les acteurs de la PP, institutionnels et privés
- Le déroulement du procès pénal

Partie 1 - Les fondements de la procédure pénale


Fondements de la procédure pénale -> sources de la PP, ces sources renvoient au principe de légalité.

Titre 1 - les sources de la procédure pénale


Chapitre 1 - les sources nationales
§1- la loi

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Source première de la PP, la plus importante en nombre.

>Quelle est l’importance de la loi en PP, quelle forme prend-elle?

Principe de légalité, pas de peine sans loi préalable à la commission des faits, pas d’infraction, pas de peine
sans loi.
Ce principe de légalité est traduit dans la code pénal (art 111-3), et prend sa source dans la constitution, dans
le bloc de constitutionnalité, dans la DDHC article 8 « la loi ne doit établir que des peines strictement et
évidemment nécessaires et nul ne peut être puni qu’en vertu d’une loi
…. »
Art 7 pose aussi une exigence de légalité en matière procédurale. « nul homme ne peut être accusé, arrêté, ni
détenu que dans les cas déterminés par la loi et selon les formes qu’elle a prescrite. »

Cette prééminence de la loi en PP se retrouve aussi dans art 9, proclame la présomption d’innocence « tout
homme étant présumé innocent jusqu’à ce….. »

La loi est fondamentale en PP, elle est à la source de la PP.

Cette exigence constitutionnelle est posée à l’art 34 de la Constitution, qui fixe le périmètre d’application de
la loi « la loi fixe les règles concernant la détermination des crimes et délits et des peines qui leur sont
applicables, la procédure pénale, l’amnistiiez, la création de nouveaux ordres de juridictions et le statut des
magistrats » ==> la loi est la source première, et d’ailleurs la seule source de PP.

En DP, on peut légiférer par voie réglementaire, alors que la PP relève exclusivement du domaine de la loi.

En revanche, les mesures d’application nécessaire à la mise en oeuvre de la loi peuvent, elles, relever du
gouvernement. Mais ce ne sont pas ds textes qui proclament des règles, il mettent simplement en oeuvre des
règles générales de PP.

La première et la plus importante de ces lois => le code PP, fruit d’une loi de 1957.

>Pourquoi la loi est-elle importante en PP?

1) La loi est une condition de sureté du citoyen


Pour la sécurité juridique des citoyens, justiciables. La loi est à la foi une garantie de la sureté contre les
dérives du pouvoir, elle encadre le pouvoir.

On ne peut être inquiété pour un comportement qui n’est pas expressément interdit par la loi, de la même
manière on ne peut pas subir des actes de procédure, surtout si coercitifs, qui ne sont pas définis par la loi.
=> art 7 DDHC + art 5 CEDH « nul ne peut être privé de sa liberté sauf dans les cas suivants… et selon les
voies légales »

L’instruction criminelle, menée par un juge d’instruction, obligatoire en matière de crime, facultative en
matière de délit, prévoit que « pour qu’elle soit menée à bien, le juge d’instruction procède conformément à
la loi à tous les actes d’information qu’il juge utiles à la manifestation de la vérité » art 81 code PP
= tout acte d’instruction repose sur le fondement d’une loi.
-> aucune mesure portant atteinte aux droits et libertés de la personne ne peut être prescrite par le juge
d’instruction en dehors des cas prévus par la loi, ou en dehors des formes prescrites par la loi.

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===> protéger les individus contre les ingérences et l’arbitraire des agents d’autorité publique, en
l’occurence ici l’autorité judiciaire.

La CEDH est intervenue plusieurs fois sur ce point pour condamner la France. Sur la base de l’article 81, la
jurisprudence française a considéré qu’on peut faire de nombreux actes d’instruction utiles à la manifestation
de la vérité, mais parfois très attentatoires aux libertés dès lors qu’elles ne sont pas expressément contraires à
la loi mais sans que cela soit expressément prévu par la loi non plus.

Première condamnation de la France -> pour mise en écoute téléphonique, considéré comme un acte utile à
la manifestation de la vérité, mais pas de base légale précise
• CEDH 24 avril 1990 Kruslin et Huvid contre France (2 décisions)
(suite à cette condamnation, un texte permettant la mise en écoute téléphonique est introduit)

Poser micro chez quelqu’un = sonorisation (du domicile ou véhicule) considéré par France comme acte utile
à la manifestation de la vérité, mais pas de base légale précise
• CEDH 31 mai 2005 Vetter contre France
(texte sur la sonorisation depuis loi de 2004)

Géolocalisation, suivre quelqu’un à distance, considéré comme acte utile à la manifestation de la vérité, mais
pas de texte précis
CEDH 2 septembre 2010 Uzun contre Allemagne
(textes sur géolocalisation en France depuis loi de 2014)
CEDH 8 février 2018 Ben Faiza contre France (pour une procédure antérieure à la loi de 2014) Pour

des actes très intrusifs, il faut les prévoir et donc il faut une base légale précise.

Certains actes qui n’ont pas de base légale précise:


- la filature
- informateurs et indics

Recours à la vidéosurveillance sur voie publique, qui ont vocation à prévenir troubles. Peut-on les utiliser
dans le cadre d’une instruction? … pas de base légale précise.

•CCass Chambre criminelle 11 décembre 2018 18.82-365


Instruction ouverte à propos d’infraction à la législation de stupéfiants, plusieurs moyens de preuves
technologiques avaient été utilisés:
- interceptions des communications téléphoniques (pas de difficulté car textes)
- Moyens de géolocalisation véhicules (pas de difficulté car textes)
- Vidéosurveillance installée et exploitée sur voie publique (pas de textes, pose difficultés!)
CCass vise art 8 CEDH (respect de la vie privée) et art 81 code PP, dit de art 81 découle que le JI peut faire
procéder à une vidéosurveillance sur la voie publique aux fins de rechercher des preuves d’infractions
dont il est saisi contre des personnes soupçonnées de les avoir commises. CCass ne nie pas l’atteinte à vie
privée, pour autant cette ingérence présente ici un caractère limitée, cette intrusion étant limitée est ici
proportionnée au regard de l’objectif poursuivi. Par ailleurs, CCass dit que cette mesure avait été réalisée
sous le contrôle d’un magistrat et dans un cadre qu’il avait lui même fixé. = pour ces raisons CCass estime
que recours d’un tel procédé est possible sur le fondement très général de l’art 81 code PP à la condition que
cette mesure soit réalisée sous le contrôle effectif du magistrat qui l’a autorisée.
En l’espèce, le JI avait bien livré une commission rogatoire (donne compétence aux officiers de police
judiciaire d’investiguer) mais elle avait été rédigée dans des termes très généraux, et n’avait nullement fait
mention de la possibilité de procéder à une vidéosurveillance. C’est la police qui a elle-même décidé d’y
procéder, sans autorisation précise du JI.

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CCass -> décide de casser la décision de la chambre d’instruction qui avait validé ces actes.

=> CCass dit que art 81 peut suffit si contrôle d’un magistrat

2) la loi est une condition pour accéder à un procès équitable


Pour pouvoir bénéficier d’un procès équitable, il est crucial de pouvoir connaitre « les règles du jeu ». Il
faut donc que soient très clairement déterminées les conditions et les modalités de saisine des juridictions,
d’exercice des voies de recours, d’intervention d’un avocat.
La loi et une loi claire est absolument nécessaire.

§2- la constitution
Les textes qui forment la bloc de constitutionnalité (constitution de 58, DDHC 1789, Préambule de 1946)
intéressent la PP à 3 égards, sur 3 plans:
- art 34 de la constitution place la PP dans le champ exclusif du parlement
- Constitution énonce quelques règles applicables en PP
-
- Art 17 une prérogative importante du PR: le droit de grâce, droit de gracier à titre individuel
- bloc révèle un certain nombre de principes fondamentaux.
-
- Art 7 DDHC égalité procédurale
- Art 9 DDHC présomption d’innocence
- Art 2 DDHC + 66 C sur arrestation et détention arbitraire
Principes qui participent à la mise en oeuvre du droit à la sureté.

Mais sinon, constitution ne prévoit pas pour PP. Constitution française et moins détaillée que d’autres (Italie)
sur la PP. Mais les grands principes que l’on connait aujourd'hui ont été posés par le CC par une
interprétation du bloc de constitutionnalité.

Art 16 DDHC « toute société … n’a point de constitution » principe de séparation des pouvoirs, et idée de «
garantie des droits » -> a beaucoup servi au CC pour affirmer certain principe de PP qui ne se trouvaient pas
dans la Constitution
- droit de la défense, droit d’avoir une avocat par exemple => le CC découle de l’art 16 et de l’expression «
garantie des droits »

Influence de CC est considérable en PP. Surtout depuis QPC 1er mars 2010, énormément de décisions
rendues en matière de PP.

QPC= question posée, aucune saisine d’office est possible, pas d’autoquestion. 2 filtres avant le CC:
- filtre de la juridiction du fond: QPC présentée devant une juridiction pénale quelle qu’elle soit, même
devant le JI, peut être posée en appel mais pas possible de poser une QPC devant une cour d’assise
(exception importante, car en matière de cour d’assise il y a continuité de débat)

Juridiction transmet à CCass: il faut que la question soit appliquée à la PP en cours et doit être au
fondement des poursuites, et ne doit pas être dépourvue d’intérêt sérieux. En cas de transmission, la
juridiction pénale sursoit à statuer, la procédure en cours est gelée jusqu’à la réponse à la question
posée. Mais on ne sursoira pas à statuer si dans ce procès la personne mise en cause est détenue, on
n’attend pas.
si toutes conditions, question transmise au CC. CC peut rejeter QPC (si conformité à la constitution) ou
peut accueillir la QPC (abrogation de la disposition)

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•CC 30 juillet 2010, détenu conteste constitutionnalité des dispositions de GAV auxquelles il a été
soumis. CCass transmet à CC.
CC s’était déjà penché sur dispositions de la GAV en 1993, mais note une évolution importante de la GAV
nef rance, en fait et en droit (= changements de circonstances) CC relève 2 choses:
- beaucoup moins d’instruction en 2010 qu’en 1993 -> la procédure de droit commun= l’enquête.
Développement considérable des enquête et donc de la GAV, surtout utilisée en phase d’enquête
- Entre 1993 et 2010, plusieurs lois (au moins 5) qui ont assouplit les conditions pour devenir OPJ (officier
de police judiciaire), compétent pour le placement en GAV -> + de GAV, banalisation de la GAV
-> GAV porte atteinte à la dignité => CC écarte ce moyen
CC dit que le principe même de la GAV est tout à fait justifié car participe à équilibre entre prévenir atteintes
à OP et sauvegarder l’exercice des libertés individuelles.
Mais CC censure modalités de la GAV:
-
- Absence de prise en compte de la gravité dans GAV, on ne faisait pas de différence selon la gravité de
l’infraction. On pouvait passer quelqu’un en garde même quand n’encourrait pas de peine privative de
liberté. Pas de différence de gravité dans la prolongation de la GAV.
- Faible place donnée à l’avocat, absent pendant les interrogatoires
- Absence de notification de droit de silence, on ne notifiait pas le prévenu qu’il a le droit de garder le
silence
=> CC sanctionne grande partie des dispositions sur GAV pour violation art 9 DDHC et violation art 16
(droit de la défense). Disposions abrogées mais CC laisse 1 an au législateur pour légiférer, abrogation
différée. (Première fois abrogation différée depuis entrée en vigueur de la QPC).

Loi 14 avril 2011 relative à la GAV qui répond au critiques du CC et CEDH. Depuis, la GAV n’est possible
que pour les infractions punie d’emprisonnement + prolongation de la GAV au de la de 24h si la personne
encourt une peine d’emprisonnement de plus d’1 an + l’avocat peut être présent à tous les
interrogatoires de sont client + droit de silence est notifié.

Chapitre 2 - les sources internationales


Comment expliquer internationalisation des sources en matière de PP?
- la délinquance s’est internationalisée
- Montée de la menace terroriste
- Processus d’intégration d’européenne pour lutter contre une nouvelle forme de délinquance,
conventions, notamment en matière d’entraide judiciaire.

Apparition textes internationaux dont objectif n’est pas tant de mieux lutter contre la délinquance, mais pour
proclamer des standards et socles communs. Pour lutter dans les même conditions entre pays. Developper
une coopération internationale incite à harmoniser les droits, et inversement, harmoniser les droits favorise la
coopération.

Donc émergence d’une idée de confiance mutuelle.

Textes européens qui au delà de la coopération ont vocation à harmoniser les droits.

Art 55 C-> contrôle de conventionnalité d’un texte français par juge, qui ne peut pas contrôler la
constitutionnalité d’un texte.

A- première Europe
Conseil de l’Europe, Europe des droits de l’homme

11 sur 89
- 46 membres
- Siège à Strasbourg
- CEDH
- Principal texte = CESDH, France a ratifié en 1974 recours individuel possible en 1981

CEDH importance très fortes car quelques dispositions surplombent matière pénale
Art 6 CEDH pose droit à procès équitable, texte vise notamment hypothèse où il s’agit de statuer sur une «
accusation ne Maitre pénale ». Pour que procès équitable Il faut que:
- juge indépendants
- Juges Impartiaux
- Débat public
- Jugement dans délai raisonnable
- Respect du contradictoire
- Application de la présomption d’innocence
- Droit de la défense

Art 5 CEDH principe droit à la liberté et à la sûreté, fixe cas où personne peut être arrêtée et détenue, et les
droits dont elle bénéficie en cas d’arrestation ou détention.

Protocole additionnel art 2 du protocole 7 pose droit à un double degré de juridiction en matière pénal, toute
personne a droit de recours, tout le monde dot pouvoir faire entendre affaire au moins 2 fois + personne ne
peut être empêchée d’utiliser ce droit.
•Chambre criminelle 24 janvier 2007 personne avait été déclarée coupable en première instance
d’agression sexuelle aggravée, a fait appel de la condamnation et la cour d’appel avait appuyé sa décision de
4 d’emprisonnement « au regard de la gravité des faits, renforcé par l’attitude qui a imposé aux victime un
2nd procès pour discuter de la culpabilité qui était indiscutable » —> intolérable pour la CCass, arrêt a été
cassé. On ne peut reprocher à quelque’un d’utiliser ce droit à l’appel peu importe la raison pour laquelle il est
utilisé.

Art 3 protocole 7 pose droit indemnisation en cas d’erreur judiciaire

Art 4 protocole 7 pose droit de ne pas être jugé ou puni 2 fois à raison des mêmes faits= principe non bis in
idem.

Art 3 CEDH sur interdiction de traitement inhumais et usage de la torture.

Rôle de ces dispositions est très important et considérable en droit français car la CEDH est d’application
directe (comme toutes les conventions régulièrement ratifiées par la France) = le juge peut fonder sa décision
directement sur un article de la CEDH.
Influence de ces disposition considérable car le non respect de ces dispositions pose la France à une
condamnation de la part de la CEDH.
une partie peut contester le respect de ses droits au regard de la convention devant la CEDH, saisir la
Cour d’une requête contre la France
- épuisé tous les recours internes
- Attendre 4 mois max après décision rendue par France*

Depuis 2000, possibilité de demander un réexamen à la suite d’une décision définitive à l’issue de laquelle
condamnation de la France. (Après condamnation par la CEDH, la personne peut demander à ce que son
affaire soit rejugée par les juridictions françaises)

Modification loi ou jurisprudence après condamnation est assez fréquente. Ex requalification des faits: Art
6§3 droit d’être informé de la nature de la cause de l’accusation, être à même de comprendre ce qui est
reproché pour pouvoir se défendre.

12 sur 89
Requalification en cours de procédure, il faut informer l’individu de la nouvelle qualification, le
requalification en soi ne pose pas de problème, problème si l’individu n’est pas informé.
Ex être déqualifié de complice (avant auteur), on ne se défend pas pareil quand on est accusé d’etre
complice ou auteur. Défense différente, il faut informé l’individu
CEDH 25 mars 1999 Pelicier et Sacier contre France= information des accusés sur requalification règle
essentielle pour pouvoir préparer convenablement défense
-> depuis France a amélioré les choses, exigence informer les individus sur leur requalification.

Législateur et jurisprudence sont tenus de prendre en compte le jurisprudence de la CEDH quand bien même
ne concerne pas la France.
• CCass AP 15 avril 2011 l’a dit très clairement à propos de la GAV (nouvelle loi sur GAV pas encore en
vigueur) « sans attendre la nouvelle loi, il faut se conformer aux exigences de la CEDH, qu’elle a pu poser
dans des décisions qui ne concernent pas que la France » fait référence aux décisions Salduz et Dayanan
contre Turquie.
« Les États adhérants à la CEDH sont tenus de respecter les décisions de la CEDH sans attendre d’être
attaqués devant elle ni d’avoir modifié leur législation. »

•CCass 2014 Chambre criminelle première fois fait référence à une décision de la CEDH qui ne concerne
pas la France
CCass Saisie à transmission de QPC fondée sur la violation du principe non bis in idem c'est à dire
interdiction de punir un individu 2 fois pour les mêmes faits en matière d’abus de marché. Possible de punir
une personne pour infraction pénale (délit d’initié) + pour un manquement d’initié
= donc entraine 2 séries de sanctions, puni 2 fois pour la même chose (selon des textes différents).
-> Grande Stevens contre Italie 4 mars 2014. CCass accepte de transmettre QPC en se fondant sur cette
décision Grande Stevens du 4 mars 2014. En 2015 le CC abroge les dispositions contestées.

=> convention européenne importante, juge peut l’appliquer directement, le juge français doit aussi prendre
en compte les condamnation d’autres États partis à la convention.

B- deuxième Europe
UE
- au départ économique
- CJUE

Au départ, une Europe du marché qui ne disposait pas de prérogatives pénales. Donné petit à petit des
prérogatives à l'U-E en matière pénale, avec effet au début assez limité.

Entrée en vigueur traité de Lisbonne 2009, bouleverse compétence pénale de l’U-E, elle peut désormais
adopter des directives en matière pénales, textes quoi doivent être transposés, effet direct en droit interne ->
pour poser des règles minimales dans la définition des infractions et des peines et pour établir des règles
minimales en procédure pénale.

l'U-E est soumise à une exigence de subsidiarité, ne peut intervenir que dans les cas où estime que les textes
nationaux sont insuffisants + exigence de proportionnalité, ne doit pas excéder ce qui est nécessaire pour
atteindre les objectifs visés. -> contrôlé par la CJUE.

Des actes qui peuvent toucher:


- coopération policière
- Coopération judiciaire
- Droit pénal de fond
- Procédure pénale

13 sur 89
Art 82§2 TFUE consacré à l’harmonisation des procédure pénales en Europe. Cet article prévoit
« dans la mesure où cela est nécessaire pour faciliter… l'U-E statuant par voie de directives peuvent établir
des règles minimales. Ces règles tiennent compte des différence entre les traditions et les systèmes
juridiques des États-membres, et portent sur:
- l’admissibilité mutuelle des preuve des Etats-membres
- Droit des personnes dans la procédure pénale
- Droits des victimes de la criminalité
- Et autres éléments spécifiques de la PP…
L’adoption de ces règles n’empêche pas les Etats-membres de maintenir et d’instituer un niveau plus élevé
…. »

Plusieurs directives adoptées en matière de procédure pénale, supposent toutes une transposition dans droit
interne. directives
- 20 octobre 2010 relative au droit à l’interprétation et à la traduction dans le cadre des procédures pénales
(première directive adoptée en matière de procédure pénale) transposée par loi du 5 aout 2013, modifie
article préliminaire et introduit art 803-5 du code de PP;
- 13 décembre 2011 relative à la décision de protection européenne= quand une victime bénéficie d’une
mesure de protection, celle-ci doit la suivre dans tous les pays de l'U-E, transposée en 17 aout 2015
- 22 mai 2012 relative au droit à l’information dans le cadre des procédures pénales transposée le 27 mai
2014 -> permet accès aux dossiers en phase d’enquête
- 25 octobre 2012 relative aux droits, soutien et protection des victimes de la criminalité transposée en 17
aout 2015 -> crée art relatifs aux droits des victimes dans code du CPP
- 22 octobre 2013 relative aux droits d’accès à un avocat dans le cadre des procédures pénales pas vraiment
transposée, anticipée par la loi du 27 mai 2014 (au dessus)
- 3 avril 2014 relative à la décision d’enquête européenne en matière pénale transposée par ordonnance du
gouvernement le 1er décembre 2016
- 9 mars 2016 relative à la présomption d’innocence, renforce certains aspects de la présomption
d’innocence pas transposée, considéré comme déjà conforme
- 11 mai 2016 relative à la mise en place de garanties procédurales en faveur des enfants suspects,
poursuivis pas transposée car déjà au point
- 26 octobre 2016 relative à l’aide juridictionnelle pas transposée car déjà en règle Toutes

directives = nouveaux articles dans CPP

Le juge pénal peut procéder à contrôle de conformité des dispositions françaises aux textes européens
•CCass 4 octobre 2016 Chambre criminelle: plainte déposée pour escroquerie contre avocat, placé
en GAV dans cadre d’un enquête préliminaire. Instruction s’ouvre, avocat va demander nullité de sa
GAV en invoquant « les dispositions du CPP qui m’ont été appliquée sont issues de la loi du 27 mai 2014
(de transposition), j’affirme que cette loi à mal transposer la directive européenne). CCass procède à
l’examen, considère que les dispositions contestées n’étaient pas contestables et que la transposition a bien
été faite par cette loi contestée.

Titre 2 - les principes directeurs


Plusieurs principes directeurs de la PP ont rang constitutionnel et conventionnel. Beaucoup de ces principes
sont dans DDHC, dans jurisprudence du CC et/ou dans convention et jurisprudence de CEDH.

Depuis loi 15 juin 2000, plusieurs de ces principes sont énoncés à l’article préliminaire du CPP. Quand ce
texte entre en vigueur, partie de la doctrine exprime réserve sur utilité de ce texte, et s’interroge sur portée
normative d’un tel article. Elle a eu tort car la CCass s’est emparée de cet article en appuyant un très grand
nombre de ses décisions sur l’article préliminaire du CPP, avec ou sans la CEDH.

14 sur 89
Article préliminaire:
- PP doit être équitable, équité principe directeur
- Toute la procédure doit être soumise au principe de présomption d’innocence

Chapitre 1 - l’équité de la procédure


Équité de la procédure= la procédure doit être équitable, exigence assez vague
Équité renvoie à ce qui est juste, justice et justesse. Art 6 CEDH « droit à un procès équitable » composé
de 3 §s/
- exigence d’équité
- Présomption d’innocence
- Droit de la défense
Équité est à la fois un principe qui englobe tout, mais aussi une exigence + spécifique (§1 art 6 CEDH)
Idem dans art préliminaire CPP

Réduire l’équité de la procédure à l’équilibre des parties. Équité de la procédure suppose d’abord un accès à
un tribunal « irréprochable » (indep+imparti..) et suppose de respecter l’équilibre entre les parties.

Section 1 - l’accès à un tribunal irréprochable


§1- Le droit d’accès à un tribunal
Accès fondamental en matière pénale, la matière coercitive par excellence. Dès lors qu’une mesure privative
de liberté contre une personne, elle a le droit d’avoir accès à un juge pour contrôler cette mesure -> art 66 C
« nul ne peut être détenu arbitrairement … dans les conditions prévues par la loi » + art préliminaire «
mesures de contrainte dont la personne peut faire l’objet sont prises sur décision ou sous le contrôle effectif
de l’autorité judiciaire »
-> ces mesures doivent être prises par autorité judiciaire ou au moins contrôlées par autorité judiciaire.

Autorité judiciaire en question = le juge des libertés et de la détention JLD

Le droit d’accès à un tribunal = faire apprécier le bien fondé de l’accusation portée contre elle, et le cas
échéant et doit pouvoir exercer des recours contre la décision prise à ses dépends.
Il faut que recours soit prévu, et doit être exercé sans limitations arbitraires.
Double degré de juridiction = obligation en matière pénale. Mais triple degré pas obligé selon CEDH, au
moins 2 degré. Toutefois si pourvoi en cassation est prévu il doit pouvoir être exercé sans limitation
arbitraire. La recevabilité du pourvoi en cassation d’une personne était subordonnée par sa mise en état. Une
personne condamnée à prison mais en liberté, recours en cass irrecevable si en liberté, et pas en détenue.
•CEDH 14 décembre 1999 Khalfaoui contre France estime cette sanction disproportionnée

§2 - le droit à un tribunal « irréprochable »


irréprochable= indépendant, impartial, rapide et respecte le délai raisonnable ainsi que l’exigence de
publicité. Des qualités qui ne sont pas propres à la matière pénale.

A- L’indépendance
Indépendance = jouir d’une complète autonomie. Indépendance de la justice proclamée à différents niveaux:

15 sur 89
- Art 64 constitution -> PR garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire
-
- Dispositifs spécifiques:
-
- Loi organique magistrats
- Formations spécifique ENM
- Inamovibilité, peut pas déplacer un magistrat
- Régime disciplinaire et régime d’avancement détaché de tout point de l’exécutif, CSM
- code pénal, infractions qui punissent le discrédit jeté sur la justice:
-
- Art 434-25 punit le fait de jeter le discrédit sur un acte ou sur une décision juridictionnelle (pénale
ou pas) dans des conditions de nature à porter atteinte à l’indépendance de la justice
- Art 433-3 punit les pressions et les menaces envers les juges, les injures dont ils peuvent être
victimes
- + des dispositions qui aggravent la punition lorsque infraction contre un magistrat, un juge

Indépendance de la justice se conçoit par rapport aux autres pouvoirs, par rapport au pouvoir législatif et
surtout au pouvoir exécutif.
Indépendance par rapport à exécutif se traduit par: magistrat à régime très particulier, très protecteur.

Absence indépendance du parquet, membres du ministère public. Ce sont des magistrats qui dépendent du
garde des sceaux à de nombreux égards -> crainte que accusation portée soit influencée par le pouvoir
exécutif.

Indépendance s’exprime en externe, par rapport à d’autres pouvoirs, l’impartialité s’exprime en interne, des
qualités personnelles du juge et juridiction.

B- L’impartialité
« Indépendance est un statut, tandis que l’impartialité est une vertu » Serge Guinchard Impartialité à

deux niveaux:
- manière subjective/personnelle: au regard de la conduite personnelle du juge
- Manière objective:fonctionnelle: au regard de la situation d’un juge -> renvoie à une question de
séparation des fonctions

Impartialité personnelle= absence d’apriori qui pourrait découler de la situation personnelle, des
engagements personnels des uns et des autres

Ex •CCassChambre criminelle 13 janvier 2012 affaire AZF: explosion sur site usine chimique AZF
qui a causé mort de 30 personnes + blessures et dégâts matériels. —> instruction établit que explosion parce
que rencontre de produits chimiques incompatibles. Prévenus sont relaxés, pas de responsabilité pénale
mais pour autant responsabilité civile. Appel qui infirme jugement premiere instance, chambre des appels
correctionnelle retient responsabilité des deux prévenus pour homicides involontaires et dégâts …..
Cassation saisie par prévenus, casse arrêt d’appel, notamment sur un point de procédure, sur
impartialité de la cour d’appel. CCass vise art 6§1 CEDH + art préliminaire CPP, CCass a fait découlé
principe impartialité du principe d’équité. Impartialité résultait de ce que l’un des magistrats était au
moment des débat vice président de l’INAVEM, dont une association qui assistait les victimes depuis le jour
de l’explosion -> apriori favorable aux victimes?

16 sur 89
CCass -> on ne peut pas reprocher à un juge, par principe, d’être membre voire vice président d’une
association d’aide aux victimes, juge est présumé impartial, investissement associatif ne suffit pas à créer
un doute quant à l’impartialité d’un juge, il doit pouvoir s’investir dans la vie de la cité, comme tout
citoyen. Ce qui compte c’est que le magistrat soit conscient de ses obligations déontologiques. S’ils
ressentent que impartialité atteinte, doit avertir le président de la juridiction pour décider, doit se déporter.
CCass -> reproche au magistrat de ne pas avoir informé la défense du lien entre ce magistrat et
l’INAVEM, ne pas informer est de nature à faire naitre dans esprit des parties quant à l’impartialité de la
juridiction, parties auraient du pouvoir faire demande de récusions.
CCass -> casse arrêt d’appel

Attachement au principe impartialité et apparence de l’impartialité.

Impartialité fonctionnelle= absence d’apriori qui pourrait découler des fonctions du juge, d’un cumul de
fonctions.
Celui qui accuse ne peut pas juger, celui qui instruit ne peut pas juger…

CEDH -> au départ conception très stricte, considérait absolument impossible te interdit d’exercer de
manière successive dans une même affaire des fonctions différentes.
Aujourd'hui jurisprudence + nuancée, le cumul de fonctions, successivement dans le temps, n’est pas
systématiquement condamné, tout dépend des fonctions cumulées dans le temps. Si fonctions initiales l’ont
conduit à un examen suffisamment profond de l’affaire pour qu’il ait pu se forger une opinion sur l’affaire.

Certains cumuls sont strictement prohibés:


- poursuite + jugement -> interdiction apparait très clairement dans art préliminaire du CPP al2
- instruction + jugement -> art 49 CPP, idem magistrats de la chambre d’instruction (appel instruction) (sauf
si magistrat n’a connu de l’affaire que sur un point de détention provisoire, pas sur le fond de l’affaire ->
on admet que ce magistrat puisse faire partie de la formation de jugement)

Dès lors que juge a eu un premier regard sur l’affaire, qu’il a déjà pu se forger un avis sur l’affaire
—> ne peut pas juger

D’autres cumuls sont + nuancés.

C- Le délai raisonnable
Art 6 CEDH « toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue dans un délai raisonnable » Art
préliminaire CPP « il doit être définitivement statué sur l’accusation dont une personne ait ‘objet dans un
délai raisonnable »

Délai raisonnable = délai pas trop long

CEDH -> durée de la procédure commence à courir dès les premiers actes d’enquêtes relatifs à une personne.
Borne finale -> englobe les voies de recours, jugement définitif PAS execution de la peine

Appréciation caractère raisonnable/ déraisonnable dépend de la complexité de l’affaire (=/= gravité) et des
comportements des parties.

Conséquences de cette appréciation, différentes de celles de la violation des autres garanties du procès
équitable.
Si tribunal pas équitable, pas impartial —> jugement est nul

17 sur 89
Si affaire jugée de manière déraisonnable —> le jugement, la procédure n’est pas nulle.
Recours particuliers dans code de l’organisation judiciaire: recours en réparation contre l'État pour
fonctionnement défectueux(trop long) de la justice art L141-1 COJ.

Écoulement du temps durant la procédure n’entraine pas la prescription en France (=/= Italie), n’entraine pas
la nullité non plus.

CCass, jurisprudence constante


•CCass chambre criminelle 26 septembre 2001 « la constatation éventuelle du défaut de respect du
délai raisonnable, au sens de la CEDH, est sans incidence sur la validité des procédures »
•AP 4 juin 2021 -> idem

Demande à CCass transmettre QPC pour évaluer cette absence de sanction procédurale en cas de
dépassement du délai raisonnable, mais la chambre a toujours refusé ex •CCass chambre criminelle 14
décembre 2011

Décisions juges du fond ont annulé les jugements de procédures trop longues
•Tribunal correctionnel, affaire de la chaufferie de la Défense, 11 janvier 2021, juges du fond
ont annulé intégralité de la procédure qui avait duré 19 ans et 7 mois.
Délai beaucoup trop long que la complexité de l’affaire et le comportements des agents ne justifient
pas. -> CA Versailles 2011 confirme
->CCass chambre criminelle 9 novembre 2022 -> CCass casse, position très stable, temps de
la procédure n’a aucune incidence sur sa validité. Malgré tout, la durée de la procédure doit être prise en
compte dans le jugement, notamment dans le choix de la sanction.

D- La publicité
Art 6 CEDH

CC considère que la publicité de l’audience est à valeur constitutionnelle, et fait reporter ce principe
sur la DDHC, •CC 2 mars 2004« il résulte de la combinaison des articles 6, 8, 9, 16 que le jugement d’un
affaire pénale qui implique privation de libertés doit …. faire l’objet d’une audience publique »

Absence dans art préliminaire du CPP, car la publicité intervient dans le procès pénal, pas la procédure,
que la phase de jugement.
Mais publicité apparait + tard dans le code, au sein des dispositions relatives aux jugements:
- art 306 applicable en matière criminelle -> les débats sont publics
- Art 400 pour les délits (et contraventions) -> les audiences sont publiques

Publicité = caractère de ce qui est connu, porté à la connaissance de tous, ou au moins à la


connaissance du plus grand nombre.

Justice nef rance est rendue au nom du peuple français (art L101 COJ), et donc justice doit être accessible à
tous, tout le monde doit savoir ce qui est rendu en justice. Citoyens peuvent assister à l’acte de juger, en
assistant à un procès ou par diffusion de procès.

Principe de publicité -> salles d’audience ouvertes pendant toute la phase de jugement (ouverture débats
jusqu’à jugement) (sauf huis clos). Le= prononcé du jugement est toujours public, même si débats en huis
clos (art 6 CEDH + art 306 et 400 CPP).

18 sur 89
Possible que débats et audiences à huis clos. C’est à la cour d’évaluer si la publicité est dangereuse pour
l’ordre ou les moeurs/ sérénité des débats, dignité de la personne … -> déclaration publique qui dit si huis
clos ou non.

Restrictions à publicité doivent être interprétées strictement, le huis clos est très exceptionnel
• 27 septembre 2000 huis clos car partie civile avait exposé ne pas pouvoir s’exprimer librement et
totalement face à un large public, arrêt cour d’assise cassé pour rupture principe de publicité

•??? huis clos ordonné car mouvement grève des barreaux, risque à ordre public donc huis clos -> CCass dit
que suffit pas

Possible aussi d’interdir l’accès à la salle d’audience aux mineurs Huis

clos -> relève appréciation du juge

Huis clos de droit, sans appréciation du juge


- jugement des mineurs art L513-1 code de la justice pénale des mineurs = peuvent être présents:
-
- Le mineur jugé
- Victime
- Témoins, seulement pour leurs dépositions
- Représentants légaux
- Proches parents du mineur
- Services auxquels le mineur est confié
- Membres du barreau (avocats)
strictement interdit de publier contre rendu des débats devant juridictions des mineurs + publier
textes/illustration identité et personnalité du mineur délinquant.
Mais restriction à la publicité a été considérablement limitée dernières années, devant le tribunal de police
ou tribunal pour enfant possible que les débats soient publics si le mineurs est devenu majeur au moment où
il est jugé et si en fait la demande (sauf si existe dans affaire un autre mineur, ou mineur devenu majeur mais
refuse que près soit rendu public)
- certains crimes en fonction de la volonté de la victime art 306 CPP « en cas de jugement pour viol, torture,
actes de barbarie, proxénétisme, traite des humains le huis clos est obligatoire si une victime partie civil le
demande »
- Pour tous les autres crimes, huis clos possible si aucune des victimes de s’y oppose, et ce quel que soit
l’âge de la victime.

• CC 2017 QPC posée au CC pour savoir si art 306 CPP en donnant prérogative de demander huis clos à
la seule victime partie civile ne serait pas atteinte au principe de publicité, atteinte procès équitable (car le
prévenu ne peut pas demander huis clos).
CC balaye demande, art 306 conforme à constitution, en réservant la prérogative à la seule partie civile, le
législateur a poursuivi un objectif d’intérêt général en entendant protéger la victime de CERTAINS faits
criminels, et d’éviter qu’elle renonce à dénoncer ces faits.

Accès aux salles d’audience cadré par la loi

Publicité dans le sens de la diffusion des procès, diffusion beaucoup moins encadrée

Publicité + liberté d’expression emporte droit de couvrir un procès pénal (journalistes), diffuser à
l’extérieure du palais de justice le déroulement et l’issue d’une affaire.
En revanche cette publicité ne doit pas troubler la sérénité des débat, faut qu’elle trouble, entrave les droits
des personnes présentes. -> La chronique judiciaire est tout à fait permise.

19 sur 89
Malgré tout, interdit de publier actes d’accusation, tous les actes de procédure criminelle ou
correctionnelle avant qu’ils aient été lus en procès public (art 38 loi du 29 juillet 1981 sur liberté de la
presse). —> délit 3750€ amende

==> trouver équilibre entre liberté d’expression et la protection des droits de la personne et de la sérénité de
la justice.

Une fois débats ouverts, président de la juridiction = la police de l’audience.

Question diffusion photos/vidéos audience:


Pendant longtemps, interdiction appareils car bruits qui perturbent débat. Interdiction aujourd'hui beaucoup
plus relative:
- art 308 CPP (interdit prise photo/filmer) autorise un enregistrement sonore des débats devant la cour
d’assise sous le contrôle du président pour pouvoir utiliser devant cour d’assise statuant en appel, ou plus
tard le cas échéant devant la cour de révision -> lutter contre les erreurs judiciaires
- Depuis 1985, possible procéder à enregistrent audiovisuel et/ou sonore des audiences publiques pour tous
les procès devant toutes juridictions de l’ordre administratif ou judiciaire dès lors que procès présente
intérêt constitution archive de la justice, art L221 code du patrimoine. Procès pénal -> autorisation donnée
par le premier de la CCass ou premier président de la CA. Enregistrement communicable à des fins
historiques ou scientifiques, qu’une fois que tous les recours épuisés (jugement définitif) + autorisation
accordée par président de la juridiction… ou après délai de 50 ans. Autorisation peut être donnée
immédiatement, dès fin du procès en matière de crime contre l’humanité/terrorisme, catastrophes
industrielles..
- Loi 22 décembre 2021 confiance de l’institution judiciaire -> rend possible enregistrement et diffusion des
audiences au de la de la constitution d’archives audiovisuelles de la justice. Art 38 quater de loi 1981
liberté de la presse « possible enregistrer audience dès lors intérêt public d’ordre pédagogique,
informatique, culturel ou scientifique au vue de sa diffusion. ». Possible enregistrer audience pas
publiques si accord préalable et écrit de toutes les parties. Si une des parties est particulièrement protégée,
accord du représentant. Enregistrement ne doit pas perturber procès, sinon président juridiction peut
l’arrêter. + diffusion APRÈS affaire définitivement jugée. -> délit

Section 2 - L’équilibre entre les droits des parties


Art préliminaire CPP -> renvoie principe dégagé par CEDH art 6, principe d’égalité des armes, être à armes
égales dans le procès pénal = équilibre des parties.
-> Suppose que chaque partie ait la possibilité de défendre sa cause dans des conditions qui ne la placent dans
une situation de net désavantage par rapport à son adversaire.
•CEDH 27 juin 1968 Neumeister contre Autriche

3 parties dans procès pénal


- MP, parquet qui porte l’accusation
- Personne mise en cause, la défense
- Partie civile, victime
Ces 3 parties sont-elles sur un pied d’égalité? Déséquilibre? Équilibre est-il possible?

L’idée n’est pas que les 3 aient toutes les mêmes armes, mais que le procès pénal n’en place pas une dans
une situation de net désavantage par rapport aux autres. Déploiement des droits dépend de la position dans le
procès pénal.

20 sur 89
==> notion droit de la défense = théoriser l’ensemble des droits dont bénéficie la personne mise en cause dans
le cadre du procès pénal. Ces droits ne sont définis nulle part, fondés par la doctrine. Droits de la défense=
ensemble des prérogatives accordées à une personne pour lui permettre d’assurer la défense de ses intérêts
tout au long du procès. Valeur conventionnel (art 6 CEDH) + valeur constitutionnelle en France ->
jurisprudence du CC émergence de cette notion à partir de 1987, CC fait monter droits de la défense en les
faisant reposer sur art 16 de la DDHC.

Droits de la défense principalement pour la personne mise en cause, mais aussi à propos de la victime.

Cet équilibre peut être apprécié sur 2 plans:


- au niveau de l’information, le mis en cause est-il bien informé? La victime?
- Au niveau de la participation, la marge de manoeuvre, sur quoi les parties peuvent influer dans le procès
pénal

A- niveau de l’information
Information reçue par parties privées -> nette progression.

1)Personne mise en cause


Elle doit être informée de:
- charges retenues contre elle, de ce dont elle est suspectée, des faits qu’on lui reproche et de leur
qualification juridique, et de éventuelles requalification.
- son droit d’être assistée d’un défenseur
- Son droit d’être assistée d’un interprète/ traducteur
- Son droit de silence (2014 pour que ce droit soit notifié de manière généralisée) Prévus
par art préliminaire CPP

2)victime
Doit être informée de:
- son droit d’obtenir réparation du préjudice subit + droit de se constituer partie civile
- Son droit d’être assistée par un avocat si elle se constitue partie civile
- Son droit d’être aidée par association d’aide aux victimes + son droit de saisir la CIVI
- Son droit de bénéficier de mesures de protection, si elle est en danger
- Son droit d’être assistée d’un interprète/ traducteur
Prévus par art 10-2 CPP

B- au niveau de la participation au procès pénal


1) personne mise en cause
Participation s’évalue dans sa capacité de se défendre effectivement. Avocat doit pouvoir intervenir toujours,
y compris en l’absence de la personne mise en cause, art 410 CPP.
Avocat doit intervenir utilement, axé au dossier de la procédure, qu’il sache très clairement à quel stade de
l’enquête, ce q’on a contre son client..)

Phase d’investigations:
- enquête par parquet -> avocat a accès limité aux actes de la procédure, accès qu’à certaines pièces du
dossier
- Instruction par JI -> avocat a accès à intégralité du dossier Tout
de même une marge de progression importante…

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Participation effective à son propre procès passe aussi par la possibilité d’exercer des voies de recours.
Personne mise en cause peut faire appel, puis se pourvoir en cassation, voies de recours développées en droit
français.

Passe aussi par possibilité de pouvoir effectivement être assisté par interprète/ traducteur. Depuis 2013, droit
généralisé art 803-5 du CPP.

2) Victime
Directive 2012 UE exige à minima que la victime soit entendue si elle le souhaite. Elle sera dans ce cas
entendue sous le statut de témoin.

Elle peut être partie, en se constituant partie civile. Constitution partie civile emporte conséquences
importantes:
- droit d’être assistée par avocat
- comme la personne mise en cause, elle a accès au dossier de la procédure, dans les mêmes conditions
- Peut exercer voies de recours mais pas toutes: que sur la décision qui porte sur la réparation, pas sur la
culpabilité.
-
- Jamais sur décision d’acquittement / relaxe
- Sur décision de réparation OUI

CC saisi QPC sur art 497 CPP dispose « la faculté d’appeler appartient au prévenu, au parquet et à la partie
civile quant à ses interêts civils seulement ». Le requérant (victime dans l’affaire) estimait qu’en
limitant le droit d’appel de la victime à la seule réparation, le CPP méconnait le principe d’égalité devant la
justice et au droit à un recours effective.
—> CC a considéré que oui limitation au droit d’appel mais pas rupture du principe d’égalité. « la partie
civile n’est pas dans une situation identique à celle de la personne poursuivie ou à celle du Ministère public »
par conséquent, en raison de cette différence de situation, il est possible de prévoir des règles d’appel
différentes.

Droit d’être assisté par interprète/ traducteur pour victime véritablement acquis par art 10-2 et 10-3 du CPP

Parfois frictions, le droit qu’a la personne mise en cause de se défendre va heurter le droit de la victime
d’obtenir réparations.

-> Un individu commet faits délictuels/criminels, une fois commis, il est atteint d’un trouble tel qu’il n’est
plus apte à comprendre ce qu’on lui reproche.
=> cet individu ne peut pas être jugé

Un individu poursuivi devant tribunal correctionnel pour agression sexuelle, puis un AVC qui a altéré de
manière grave et irréversible ses capacités.. le tribunal l’a relaxé, culpabilité ne faisait pas de doute mais
individu pas en état de se défendre

Idem, Un individu mis en examen pour viols/agressions sexuelles, JI le renvoie devant cour d’assises.
Avocat fait appel, chambre d’instruction ne peut rien faire le renvoie en cour d’assises.

==> dans les 2 cas, pourvois en cassation, dans les 2 cas, CCass casse. CCass -> quand on ne peut pas juger,
empêchement au jugement -> on sursoit le statut, on suspend… solution pas ouf
5 et 19 septembre 2018

Loi du 23 mars 2019, art 10 CPP -> « lorsque l’état mental ou physique d’une personne citée ou renvoyée ..
rend durablement impossible sa comparution personnelle dans des conditions lui permettant ….. la
prescription se retrouve ainsi suspendue.. le président de la juridiction peut

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décider ….après expertise… qu’il sera tenu une audience publique pour statuer uniquement sur l’action
civile. » la victime pourra obtenir une réparation sur le plan civil.

Chapitre 2 - La présomption d’innocence


Principe TRÈS important de la PP, principe propre à la PP.

Section 1 - Le périmètre du principe


§1- Le contenu
art 9 DDHC « tout homme étant présumé innocent… » principe à valeur constitutionnelle Art 9-1
code civil: « chacun à droit à la présomption d’innocence + article préliminaire CPP Art 6§2 CEDH
« toute personne accusée … »
Directive 9 mars 2016 UE (pas transposée)

Ce principe soutient la PP, exprime une conception politique forte, conception du citoyen par rapport à
l’État, c’est au parquet d’apporter la preuve de la culpabilité.

Ce principe n’est pas absolu et connait des limites.

C’est à l’accusateur de démontrer la culpabilité de la personne.


§2- Les limites
Principe de la présomption d’innocence s’oppose à la possibilité de recourir à des présomptions de
culpabilité.
La présomption de culpabilité reviendrait à bafouer le principe de personnalité de la responsabilité pénale
mais surtout au principe de la présomption d’innocence. ==> les présomptions de culpabilité sont interdites
PAR PRINCIPE.

Dans certains cas très particuliers, on autorise que le législateur recourt à certaines présomptions de
culpabilité.
•CC 16 juin 1999 contestation d’un article qui rendait redevable pécuniairement de l’amende du titulaire
du certificat du véhicule = on présume que celui qui conduit est le titulaire de la carte grise. Si établissement
d’un vol, force majeure, événements qui établissement que e n’est pas lui l’auteur de l’infraction. Auteurs de
la saisine contestent sur le fondement de principe de personnalité des peines et de la responsabilité pénale.
CC -> pose possibilité exception « en principe, le législateur ne saurait instituer de présomption de
culpabilité en matière répressive (pénale); toutefois à titre exceptionnel, de telles présomptions peuvent être
établies, notamment en matière contraventionnelle, dès lors que ces présomptions ne revêtent pas de
caractère irréfragable, dès lors qu’est assuré le respect des droits de la défense et dès lors que les faits
induisent raisonnablement la vraisemblance de l’imputabilité des faits ».
- irréfragable = que la preuve contraire est toujours possible dans ce cas
- La vraisemblance raisonnable de l’imputabilité = une présomption qui n’est pas farfelue La loi
est validée car la propriétaire du véhicule peut toujours prouver le contraire.

CC, raccord avec CEDH


•CEDH Salabiaku contre France 7 octobre 1988
•CEDH Radio France contre France 30 mars 2004

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« Tout système juridique connait des présomptions de droit ou de faits,.. en matière pénale, elle oblige les
États contractants à ne pas dépasser un certain seuil. » = les présomptions de culpabilité sont limitées, «
elles doivent être enserrées dans des limites raisonnables, prenant en compte la gravité de l’enjeu et
préservant le droit de la défense. »
Idem dans directive européenne de 2016

La présomption d’innocence interdit la présomption de culpabilité, celle-ci existe dans certains cas.

Section 2 - Les conséquences du principe


§1- Sur le vocabulaire employé
Difficulté du principe-> une personne suspectée est une personne présumée innocente, mais être présumé
innocent veut dire être suspecté.
=>La présomption d’innocence implique une suspicion.

Comment qualifier une personne suspectée? « personne mise en cause » -> terme qui ramasse toutes les
évolutions de la suspicion.

Auteur de l’infraction = personne qui réalise tous les éléments constitutifs de l’infraction, dans le code pénal,
code tourné vers l’acte commis, vers l’infraction.
Dans CPP, plus de prudence, la PP vise à déterminer les auteurs d’infraction dans le respect de la
présomption d’innocence. Présomption d’innocence est principe cardinal donc faut être attentif au
vocabulaire employé. —> on ne peut pas parler d’auteur tant que la personne n’a pas été reconnue
définitivement coupable de l’acte commis. On ne parle d’auteur qu’une fois qu’une condamnation a été
acquise.
Directive 2012 relative aux victimes de la criminalité -> texte qui définit le mot « auteur » « renvoie à une
personne qui a été condamnée pour avoir commis une infraction, toutefois, au sens de la directive cette
expression renvoie également à un suspect ou à une personne poursuivie avant une reconnaissance de
culpabilité ou de condamnation prononcée et s’entend sans préjudice de la présomption d’innocence »= on
emploie le mot auteur pour qualifier à la fois la personne condamnée mais aussi pour viser le suspect ou la
personne poursuivie sans une nécessaire reconnaissance de culpabilité ou de condamnation prononcée. C’est
un raccourci, critiquable.

Au sein des personnes mises en cause, on peut distinguer.


suspect= personne sur laquelle pèse un ou plusieurs soupçons, une enquête s’ouvre sur cette personne
Prévenu= va être jugé par TC ou TP
accusé= va être jugé par une cour d’assises ou une cour criminelle départementale

§2- Sur la présentation de la personne


Interdit de présenter un individu comme coupable avant toute condamnation définitive ou après une
relaxe/acquittement ou après toute décision mettant fin à l’action.

⤷Avant toute condamnation définitive

Interdit de faire référence à la culpabilité de la personne -> ressort de la directive UE du 9 mars 2016
relative à la présomption d’innocence. Art 4 interdit les références publiques à la culpabilité
« il faut veiller à ce que les déclarations publiques des autorités publiques…. »

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- => interdit de faire référence publiquement à la culpabilité de la personne (avant une condamnation), cette
interdiction pèse sur les autorités publiques (le juge, un procureur, officier de police judiciaire, ministre..),
- => les décisions de justice autres que celles qui portent sur la culpabilité de la personne n’ont pas le droit
de présenter comme coupable une personne qui n’a pas été condamnée.

Mécanisme du placement en détention provisoire est donc complexe, quand on place quelqu’un avant DP, on
est bien avant condamnation définitive. Ne serait-ce pas une atteinte à la PI? Comment placer en DP une
personne sans porter atteinte à sa PI?
-> on ne doit pas se prononcer sur la culpabilité de l’individu, DP repose sur motifs strictement énumérés par
CPP (art 144), DP présentée comme mesure de sureté, de prévention.
Directive de 2016 ajoute qu’il faut veiller à ce que des mesures appropriées soient prévues, pour
répondre aux violations à la protection de la PI. En droit français, ces mesures sont prévues à l’art 9-1 du
code civil. = allusion à possibilité de demander réparation sur plan civil en cas e violation de ce droit +
donne possibilité au juge de réagir pour prescrire toute mesure qu’il considère utile pour réparer l’atteinte
constatée.
Strictement interdit en France de faire réaliser des sondages d’opinion sur la culpabilité de la personne et sur
la peine qui devrait être prononcée. 15 000euros d’amendes (art 35ter de la loi de 1881).

==> interdit de présenter quelqu’un comme coupable par mots, expression d’opinion Mais

également interdit par des marqueurs physiques:


- uniformes
- Mesures de contrainte: menottes, cages, boxes vitrés.. => interdiction qui peut être modulée pour raison
de sécurité, risques de fuite, contact avec tiers… art préliminaire CPP
•Pour menottes/entraves (=aux pieds)-> interdit usage sauf en cas de danger ou risque de fuite, car
une marque de culpabilité à éviter art 803 « nul ne peut être soumis au port des menottes… » « toute mesure
utile doivent être prises dans les conditions compatibles avec les exigences de sécurité pour éviter qu’une
personne menottée ou entravée soit photographiée ou fasse l’enregistrement …; »
•Pour recours et utilisation des boxes vitrés-> utilisation pendant longtemps, puis mise en lumière
par un arrêté du Ministre de la justice de 2016 dans lequel il préconise la généralisation de mise en place de
tels boxes dans les salles d’audience. boxes= « espaces fermés destinés à accueillir les prévenus sous escorte
dans les salles d’audience ». Boxe fermé « soit par un vitrage complet du boxe soit par barreaux » pas de
cages en France. Boxes servent à prévenir risques d’évasion et d’aggression, utilisation des boxes dénoncée
par les avocats au nom du principe de a présomption d’innocence, au droit de la défense(séparation du mis en
cause et de son avocat) et de la dignité de la personne, marqueur de la culpabilité. La directive UE veut
limiter ce marqueur. Cette mesure du recours au boxe n’a pas de texte, il faudrait faire une mise en
conformité, prévoir un texte de loi qui encadre le recours à un tel dispositif. Requête pendante devant la
CEDH avec condamnation de la France sur le recours des boxes.

⤷après une relaxe, un acquittement, ou une décision mettant fin à l’action pénale

Question soulevée dans •CEDH affaire Lagardère contre France du 12 avril 2012 -> le dirigeant de
la société Lagardère est poursuivie en France pour abus de biens de sociaux. Il meurt en cours de procédure,
avant que le procès n’aboutisse -> décès du prévenu met au procès pénal, éteint l’action publique, donc les
juridictions pénales sont tenues de constater l’extinction des poursuites. Toutefois, le juge pénal peut
continuer à examiner l’aspect civil de l’affaire, examiner s’il y a une responsabilité civile. La responsabilité
pénale ne se transmet pas, la responsabilité civile se transmet, elle pèsera sur les héritiers du décédé. Les
juridictions pénales françaises reconnaissent la responsabilité civile de Lagardère dans cette affaire, son fils la
CEDH pour violation de l’ article 6§2 de la convention, violation du droit à la présomption d’innocence. Il
obtient gain de cause, France condamnée => le juge pénal, en se prononçant sur aspect civil de l’affaire, a
employé des

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mots maladroits avec lesquels il reconnaissait la culpabilité de décédé. Alors que s’il est décédé, on ne peut
plus établir sa culpabilité, il n’est plus là pour se défendre.

Loi de 1881 « toute personne nommée ou désignée dans les médias à l’occasion de l’exercice de poursuites
pénales peut exercer une action en insertion forcée dans le délai de 3 mois à compter du jour où la décision
d’acquittement ou de relaxe l’a met définitivement hors de cause ». = droit de contraindre média qui a
publié sur culpabilité une réponse.. droit de réponse

Personnes définitivement mise hors de cause doivent pouvoir être indemnisée pour préjudice causée par DP
injustifiée art 149 CPP.

§3- Sur le droit au silence et le droit de ne pas contribuer à sa propre


incrimination

PI emporte la possibilité de la personne mise en cause d’être passive dans son procès pénal, elle n’a pas à
apporter la preuve de quoi que ce soit. Ce droit emporte le droit de se taire, de ne pas participer à sa propre
incrimination.

Directive 9 mars 2016 -> « le droit de garder le silence constitue un aspect important de la présomption
d’innocence et devrait servir de rempart contre l’auto-incrimination. » « les suspects et personnes
poursuivies ne devrait pas être forcées de répondre à des questions, de produire preuves et documents,
fournir informations qui pourraient participer à leur propre incrimination ».

⤷droit au silence rappelé plein de fois dans CPP. Dans CPP absence d’uniformité, si le droit au silence pas
prévu, le mis en cause n’en a pas le droit? GAV droit au silence, lorsque la GAV est prolongée, redire au
MEX ou pas? —> législateur décide (loi 22 décembre 2021 pour la confiance en l’institution judiciaire)
mettre droit au silence dans article préliminaire, « en matière de crime ou de délit, le droit de se taire sur les
faits qui lui sont reprochés est notifié à toute personne… mandatée par l’autorité judiciaire » « aucune
condamnation ne peut être prononcée sur le seul fondement de déclaration faite sans que le droit au silence
n’ait été notifié »

⤷droit de ne pas contribuer à sa propre incrimination, pas expressément prévu par CPP mais
jurisprudence relie ce droit:
- directement à la présomption d’innocence
- Indirectement au droit au silence
•CC 2004 « Il découle de l’art 9 de la DDHC que nul n’est tenu de s’accuser »

•CCass Chambre criminelle 9 décembre 2020 -> la juridiction de jugement doit informer le prévenu
de son droit au cours des débats de répondre aux questions qui lui sont posées ou de se taire de sorte que le
droit de ne pas s’autoincriminer et l’exercice du droit de la défense soient préservés devant cette juridiction

Ce droit est au coeur d’une incrimination spécifique du CP -> le refus de remettre aux autorités judiciaires la
convention secrète de déchiffrement d’un moyen de cryptologie. (= être tenu de donner code de téléphone
portable) art 434-15-2 du code pénal.
Un individu peut-il être puni sur le fondement de ce texte pour avoir refusé de donner son code de
déverrouillage de téléphone? •AP 7 novembre 2022 -> refus donner code telephone portail peut être
constitué infraction sur fondement article 434-15-2
Mais ce texte ne porterait-il pas atteinte au droit de ne pas s’accuser? -> •CC 30 mars 2018 QPC:
demander et punir quelqu’un parce que refuse de donner code n’est pas atteinte au droit de ne pas
s’autoincriminer, car il ne s’agit pas par là pour l’autorité judiciaire d’obtenir des aveux mais de simplement
accéder au téléphone portable. Bof

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Chapitre 3 - La légalité et la loyauté de la preuve
Preuve en pénal est un mécanisme paradoxale. La preuve est centrale, on ne peut pas accuser, condamner
sans preuve. Pourtant le CPP consacre très peu de textes à la preuve: 2:
- art 353
- Art 427
Posent principe de liberté de la preuve, qui semble contredits par certaines exigences de légalité et de
loyauté mise en évidence par la jurisprudence.

Liberté de la preuve se dégage de l’article 427 « hors les cas où la loi en dispose autrement, les infractions
peuvent être établies par tout mode de preuve et le juge décide d’après son intime conviction » => à la fois la
liberté dans l’établissement (=la recherche et la production) de la preuve
+ une liberté dans l’appréciation de la preuve, dans la valeur probante, qu’on attache à chaque élément de
preuve amené devant le juge.
Ce principe d’appréciation de la preuve apparait aussi dans l’art 353 du CPP, relatif à l’instruction lue aux
jurés par le président de a cour d’assises avant que la cour de ne se retire. « sous réserve de l’exigence de
motivation de la décision, la loi ne demande pas compte ….. »

Pour autant, peut-on prouver de n’importe quelle manière? Quelle que soit sa source? Limites à la
liberté de la preuve:

➢ Liberté de la preuve vaut en général, mais en matière criminelle et délictuelle, exclu la matière
contraventionnelle. Art 537 CPP « les contraventions sont prouvées soit par procès verbaux ou rapports, soit
par témoins.. » = une contravention ne peut être établie que par 2 moyens
- procès verbaux ou rapports
- témoignages
Liberté de la preuve ne vaut pas en matière contraventionnelle.
« Les procès verbaux ou rapports font foi jusqu’à preuve du contraire » = le juge est lié par cette preuve
CCass casse systématiquement jugements de relaxe au bénéfice du doute alors que procès verbal avait
été dressé, le procès verbal dit emporter la condamnation sauf preuve contraire.
•Chambre criminelle 16 février 2005 pour relaxer le prévenu du chef d’infraction à la réglementation
du stationnement du véhicule. Un doute subsiste quant à la commission de l’infraction, mais pas constaté
preuve contraire au procès verbal. Procès verbal produit devant la juridiction-> condamnation

➢ obligations de légalité et loyauté pesant sur les autorités publiques. Système de la preuve libre
s’oppose au système de preuve légale tel qu’i existait en France avant la RF= on énumérait les modes de
preuves recevables + la valeur rattachée à chaque mode de preuve. Aujourd'hui système de preuve libre,
liberté bridée car soumise à une exigence de légalité.. contradiction.
Ce paradoxe renferme toute la complexité de la PP, elle poursuit un objectif de recherche de la vérité, il lui
est imposé d’être efficace pour trouver cette vérité. Mais en même temps, équilibre de la PP, elle est
soumise à une exigence de légalité, d’équité, d’égalité des armes qui se traduisent par une obligation de
loyauté.

Section 1 - La légalité de la preuve


Distinguer selon que la preuve est rapportée par les autorités publiques, alors soumise à une obligation de
légalité, ou selon que le preuve est rapportée par une partie privée (mise en cause u partie civile), dans ce cas
là, la preuve peut être illégale.

⤷Obligation de légalité et autorité publique

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Liberté de la preuve dans procès publique =/= tout est permis pour l’autorité publique lorsqu’elle recueille la
preuve. Si la preuve est libre, elle ne doit pas être illégale ou illicite. Ex: preuve apportée par policiers
obtenue par actes de torture.
Interdit:
- preuve obtenue par autorités publiques en violant la loi, en commettant une infraction (Seules
hypothèses autorisées: infiltration dans réseau de criminalité organisée)
- ou en détournant les dispositions légales applicables à tel ou tel mode de preuve.. ex recours à hypnose
•CCass Chambre criminelle 28 novembre 2001

Peut-on apporter preuve que s’il y a un support légal? Obligation de légalité va-t-elle au de la de
l’interdiction d’illégalité? Peut-on prouver quelque chose d’une manière que le code ne prévoit pas? ->
oui
Une base légale est-elle nécessaire pour tout type de preuve? —> NON art 427 système de liberté de la
preuve.

Base légale générale qui se double d’une base légale spécifique qui encadre tel ou tel type d’acte -
> aujourd'hui de + en + de modes de preuve dans le code expressément prévus. Parfois juste nommés sans
en préciser les conditions, ex opération de reconstitution de l’infraction, séance d’identification des suspects
(tapissage) art 61-3 CPP.
Les modes de preuves mentionnés dans CPP sont encadrés:
- interceptions de correspondance
- Sonorisation des domiciles
- Géolocalisation

Mais reste nombre important de modes de preuve pas prévus par la loi mais admis en pratique en se fondant
sur principe de liberté de la preuve.
Absence de loi peut être admissible
- modes de preuve récemment créés, pas anticipé par législateur, notamment question des preuves de guerre

Absence de loi n’est pas admissible passé un certain, lorsque ces modes de preuve portent atteinte
importante à la vie privée des personnes.

⤷possibilité d’illégalité et parties privées

Obligation de légalité ne s’impose pas aux parties privées. La preuve pénale rapportée par partie privée
(prévenu ou partie civile) n’est pas soumise à une exigence de légalité =/= preuve civile CCass Chambre
criminelle -> « aucune disposition légale ne permet au juge répressif d’écraser les moyens de preuve
produits par les parties au seul motif qu’ils auraient été obtenus de façon illicite ou déloyale » « il
appartient au juge répressif simplement, en application de l’art 427 du CPP, d’en apprécier la valeur
probante » •Chambre criminelle 15 juin 1993 lettre produite par partie civile en violation du secret des
correspondances, donc illicite mais c’est pas pour ça qu’on doit écarter le preuve.
La jurisprudence admet très régulièrement que la preuve rapportée par un particulier puisse résulter de la
commission d’une infraction. Ex vol de fichier par un salarié pour prouver fraude fiscale, enregistrement de
conversations privées par maitre d’hotel pour prouver abus de faiblesse
-> par contre pas protégé de poursuites

La recherche de la preuve justifie-t-elle la commission d’une infraction?


On ne saurait autoriser preuve obtenue par actes de violence, torture. Actes intolérables quel que soit le cadre
+ cadres qui amèneraient à biaiser la preuve.

**Affaire Kromebach-> découverte corps jeune fille en Allemagne dans domicile de son père, M.
Kromebach. il se constitue partie civile en France……

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Section 2 - La loyauté de la preuve
⤷obligation de loyauté et autorités publiques

Principe de loyauté est absent dans CPP, principe dégagé progressivement par jurisprudence, comme
élément constitutif du procès équitable sur fondement art 6 CEDH + art préliminaire du CPP.

En application de ce principe, il est interdit à l’autorité publique de recourir à des procédés malhonnêtes, des
ruses, des stratagèmes. Interdit à l’AP de provoquer à la commission d’une infraction, interdit de tendre
piège..
•CEDH Ramanauskas contre Lituanie 5 février 2008 CEDH invalide ce procédé déloyal
« provocation policière lorsque les agents impliqués ne se limitent pas à examiner d’une manière purement
passive l’activité délictueuse mais exercent sur la personne qui en fait l’objet une influence de nature à
l’inciter à commettre infraction autrement qu’elle n’aurait pas commise … »

•Chambre criminelle 4 juin 2008 individu pour détention et diffusion d’images pédopornographiques, la
découverte de la détention de telles images résultait de la provocation à l’infraction. Site créé aux E-U, un
français consulte, transmis en France, il ne peut pas être condamné en France.

Provocation à l’infraction pas autorisée MAIS provocation à la preuve admet

Par contre on peut provoquer la preuve d’une infraction déjà commise, SAUF si manoeuvre employée est
trop déloyale.
- Ex stratagème par lequel une AP amène une personne à s’autoincriminer, faire des aveux hors du cadre
prévu par la loi (interrogatoire en dehors de la GAV)= détournement de procédure.
- Ex dissimuler sa qualité d’AP pendant communications •CCass 31 janvier 1888 affaire Wilson,
affaire du scandal de décorations
- Ex policier ne peut pas faire appeler un suspect par un particulier pour prouver des faits de corruption.
•Chambre criminelle 12 juin 1952
- Ex pas possible de sonoriser les cellule contiguës de 2 individus qui refusent de parler aux enquêteurs en
faisant valoir leur droit au silence pendant la GAV, totalement déloyal •AP 6 mars 2015
- •Affaire de la sextape, porte sur des faits de chantages à la sextape, 9 décembre 2019
CCass assouplie sa jurisprudence, considère que stratège employé par un policier pour constater une
infraction ou identifier ses auteurs ne constitue pas une atteinte au principe de loyauté de la preuve. « seul
est proscrit le stratagème, celui qui par le contournement, ou détournement d’une règle de procédure, a
pour objet ou pour effet de vicier la preuve »

⤷possibilité de déloyauté et parties privées

Stratagèmes déloyaux admis dans jurisprudence lorsque proviennent de parties privées. On ne peut pas
écarter des éléments de preuve qui participent à la manifestation de la vérité au motif qu’ils aient été obtenus
par partie privée de manière déloyale.
- ex CCass admet pratique du testing= provoquer une discrimination à la couleur de peau pour établir la
preuve que dans tel ou tel local il y a une discrimination à la couleur de peau (dans boite de nuit
notamment). Aujourd'hui testing inscrit dans CPP

Quant est-il de la collaboration entre personnes privées et autorités publiques?

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Quand la personne privée est instrumentalisée par l’autorité publique ==> jurisprudence considèrera que
l’AP a participé activement à la recherche de la preuve, preuve écartée pour non- respect du principe de
loyauté
- •CCass AP 10 novembre 2017 affaire du roi du Maroc sur la « participation des AP aux
manoeuvres probatoires réalisées par une personne privée ». 2 journalistes français avaient préparé
ouvrage compromettant sur le souverain marocain, ils étaient entrés en contact avec avocats du roi du
Maroc, leur avaient fait du chantage. Avocats rencontrent journalistes, rencontre enregistrée. Avocats
contactent police, stratagème. Ce stratagème était-il seulement des avocats (donc acceptables) ou le fruit
d’une collaboration active avec la police, donc question de la loyauté se pose. CCass -> les policiers
n’avaient participé ni directement ni indirectement à l’obtention des enregistrements litigieux -> donc
principe de loyauté n’avait pas été méconnu = enregistrement est recevable.
- •CCass Chambre criminelle 1er décembre 2020 sur hypothèse d’un élément de preuve fourni par
les journalistes, élément fuite par AP. Individu MEX pour violences volontaires, placé sous contrôle
judiciaire avec interdiction d’entrer en contact avec les autres personnes MEX. Un média publie un article
qui révèle l’existence d’une rencontre entre l’intéressé et une autre personne MEX dans la même affaire.
Ce média accepte de remettre aux enquêteurs les enregistrements originaux, mais à condition droit à la
protection des sources. Une requête en nullité. CCass -> les impératifs de loyauté et légalité de la preuve
ne s’imposent pas à aux journalistes, tiers à l’affaire + impossibilité de connaitre source de la preuve ->
preuve admise + appréciation de la valeur probante par le juge. CCass ajoute « on ne peut pas exclure
qu’une AP ait concouru à l’obtention de cette preuve mais rien ne prouve que l’AP est effectivement à
l’origine de la preuve -> dans le doute la preuve est régulière. » critiquable.
- •AP décembre 2023

2e partie - Les acteurs de la procédure pénale


Titre 1 - Les acteurs institutionnels
Chapitre 1 - Les juges (et les juridictions pénales)
Organes qui prennent décisions (provisoires ou définitives) relatives à l’affaire, relatives à la personne
mise en cause.

Principe d’unicité de la justice civile et pénale. En application de ce principe, la plupart des


juridictions compétentes en matière pénale le sont aussi en matière civile.
Le contentieux pénal peut être traité par des magistrats qui tiennent des contentieux civils. En matière
pénale, il existe 3 grandes catégories de juridictions:
- les juridictions de la phase préparatoire (le JI, le JLD, et la chambre d’instruction)
- Les juridictions de jugement, celles qui tranchent au fond
- Les juridictions d’appel (on ne vas pas en parler)

Toutes ces juridictions reposent sur un même modèle de compétence territoriale.


- là où infraction a été commise
- Lieux de résidence, arrestation ou incarcération de l’individu concerné

Toutes ces juridictions sont composées de magistrats professionnels, possible recours à jurés populaires
(cour d’assises) + depuis loi du 22 décembre 2021 de recourir à des magistrats à titre temporaire ou
honoraire (magistrats qui ne le sont plus) + possible de recourir en tant que juge à un avocat honoraire.

Dans la phase préparatoire -> juge unique (JI, JLD…)

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Dans la phase de jugement -> modèle de collégialité, imparité pour pouvoir trancher, une garantie contre
l’arbitraire
Développement des cas de jugements à juge unique, pas idéal mais modèle + économique et + rapide.

Juridictions pénales de droit commun mais il existe des juridictions pénales spécialités, en raison de la
spécificité des personnes jugées (ex les mineurs jugé par le juge des enfants/tribunal des enfants/ cour
d’assises des mineurs; juger les ministres, infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions..)
Il existe aussi des juridictions pénales spécialisées en raison de la forte technicité, spécificité du contentieux
(ex en matière de terrorisme, cour d’assise spéciale (pas de jurés populaire, que des magistrats populaires;
tout le contentieux terroriste est d’ailleurs centralisé à Paris).

Section 1 - Les juridictions de la phase préparatoire


Dans la phase d’enquête, pas de juridiction qui intervient mais possible, lorsque l’infraction est un crime ou
complexe, d’ouvrir l’instruction.

A pour mission de réunir les preuves permettant de déterminer si telle ou telle infraction est caractérisée ou
non, de rechercher les auteurs, d’établir les circonstances de commission d’infraction et de décider s’il existe
des charges suffisantes pour renvoyer la ou les personnes en jugements.

Phase d’instruction obligatoire en matière criminelle, possible/ facultative pour les délits et contravention.

Juge de l’instruction et la chambre de l’instruction (juridiction d’appel), mais souvent nécessaire de prendre
des mesures coercitives, privatives de libertés par exemple, détention provisoire. Depuis loi du 15 juin 2000-
> contrôle du JLD

§1- Le juge d’instruction


JI est un juge enquêteur, doit conduire des investigations à charge et à décharge (art 81 CPP). Il mène
l’information judiciaire, recherche les preuves pour évaluer la consistance des charges contre telle ou
telle personne. Il est enquêteur ET juge, il rend des décisions -> « ordonnances » (décisions rendues par juge
unique). Juge du siège, du tribunal judiciaire, premier degré.

Le JI est choisi parmi les juges du tribunal judiciaire, nommé par décret du PR, proposition du Garde des
Sceaux + avis conforme du CSM, il est protégé.

Quand plusieurs JI, le président du tribunal désigne pour chaque information le juge qui sera en charge de
l’affaire, il établit un « tableau de roulement ».

Le JI est territorialement compétent


- là ou infraction a été commise
- lieu de résidence de la personne auteur de l’infraction
- Lieu d’arrestation …

JI critiqué pour sa solitude, il décide seul, également critiqué pour sa double casquette: il est enquêteur et
juge, deux missions incompatibles ?
Aussi considéré par certains comme étant inutile face à un procureur, MP de plus en plus présent, qui a de
plus en plus de pouvoirs… le MP peut enquêter, quasiment tout ce que fait le JI, pourquoi le maintenir?

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maintenir ce juge contribuerait à une impression de confusion de la PP
==> la figure du JI apparait aujourd'hui comme fragilisée, des reproches pertinents

Mais s’il est supprimé, par quoi le remplacer??


Supprimer le JI -> unifier toute la phase préparatoire, un seul cadre d’investigation
Mais supprimer JI -> main mise totale du parquet, du PR sur la phase des investigation… mais le PR n’est
pas indépendant. Peut-on admettre que toutes les enquêtes soient réalisées par le parquet? Sachant qu’il y a
des enquêtes très politiques…
Aujourd’hui, quand le parquet ne veut rien faire, on peut saisir le JI, qui lui est totalement indépendant et qui
peut être saisi pour instruire de manière impartiale..

§2- Le juge des libertés et de la détention


JLD instauré par loi du 15 juin 2000, récent. Il est chargé, au cours de l’instruction, de la plupart des
questions relatives à la détention provisoire, sa plus grosse mission: évaluer la pertinence du
placement/maintien en détention provisoire pour quelqu’un.

Il ordonne, prolonge la DP, il statut aussi sur les demandes de mises en libertés, lorsque le JI a refusé. Art
137-1 CPP (remise en liberté c’est d’abord le JI qui se prononce, s’il refuse, le JLD statut).

Compétences du JLD ne sont pas limitées à la DP. Il intervient aussi pour autoriser ou non certains actes
attentatoires aux libertés pendant l’enquête.
Ex: GAV 24h + 24h (48h), sous le contrôle du PR, mais dans certains cas, quand la loi le prévoit +
autorisation du JLD, possible de prolonger la GAV au de la de 48h. Ex en matière de criminalité organisée,
on peut aller jusqu’à 4 jours, en matière de terrorisme on peut jusqu’à 6 jours.
Ex: les perquisitions, en enquête préliminaire, supposent l’assentiment de la personne perquisitionnée. Mais
possible de perquisitionner sans accord si le JLD l’autorise ==> rôle important pendant l’enquête.

JLD = incarnation du magistrat gardien de la liberté individuelle, au sens de art 66 de la constitution

Il est important car intervient à tous les stades de la procédures.

Il a aussi compétence en dehors du champs pénal, il est juge de la liberté et de la détention au sens larges (ex
en matière d’hospitalisation sous la contrainte, rétention des étrangers en situation irrégulière). ==> loi du 20
novembre 2023 décharge le JLD de tout ce qui n’est pas du pénal, recentrer sa mission sur le champ pénal.
Cette loi n’entrera en vigueur qu’à la fin de 2024.

Son statut est prévu à art 137-1 CPP, depuis 2016 ce juge, comble JI, est nommé par décret du Président de
la Répu.

On ne lui donne pas toujours les moyens de bien faire son travail.. un peu gênant mais c’est un juge en pleine
expansion.

§3- La chambre de l’instruction


Chambre d’accusation à l’époque= chambre de l’instruction = CI

CI est la juridiction de l’instruction du second degré. Chaque cour d’appel en France comprend au moins une
chambre de l’instruction:
- président qui est exclusivement attaché à ce service
- 2 assesseurs

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==> 3 magistrats

En principe, tout secret, donc les débats devant la CI se déroulent en Chambre du conseil c'est à dire à huis
clos. La publicité, principe pour les juridictions de jugement, n’est pas appliquée dans les CI. Par principe,
CI = secret, pour respecter le secret de l’instruction à part exceptions.
Exception quand tranche question de DP, affaire de privation de liberté, il faut que les choses soient faites et
dites publiquement.

CI a beaucoup de pouvoirs (ex extradition), c’est une juridiction des appels qui sont interjetés contre les
ordonnances rendues par le JI ou par le JLD.

CI est aussi saisie des requêtes en nullité, demander nullité d’une perquisition par exemple. Et plein

d’autres missions …

Section 2 - Les juridictions de jugement


Distinguer selon que l’infraction est un crime, un délit ou une contravention.

§1- Les juridictions compétentes pour les crimes


Les juridictions du premier degré (2) => Cour d’assises + Cour criminelle départementale

Cour d’assises en principe compétente pour juger crime, pour juger infraction puis d’une réclusion criminelle
(15, 20, 30 ans ou perpétuité).
Une juridiction départementale, pas permanente (ne siège pas toutes l’année), elle siège par sessions.
Cour d’assises en principe composée de 3 magistrats (président + 2 assesseurs) qui forment la « cour
proprement dite ». + un jury composé de jurés tirés au sort parmi les noms inscrits sur une liste de sessions,
extraite par tirage au sort d’une liste elle-même établie à partir de la liste électorale du département. (Avoir
au moins 23 ans). Depuis 2012, 6 jurés en premier ressort, et 9 en appel.
Cours d’assises spéciales en matière de terrorisme, traffic de stupéfiants, crimes militaires .. -> la
Cour d’assises n’est composée que de magistrats professionnels (5 en premier ressort, 7 en appel) (pose
difficultés d’organisation, ça fait beaucoup de juges)
Magistrats et jury délibèrent ensemble sur la culpabilité et sur la peine. Une décision défavorable à
l’occasion (culpabilité, ou refus de réduction de peine) suppose au moins 7 voix sur 9 en premier ressort, 8
voix sur 12 en appel.
Le renvoi devant une cour d’assises se fait par ordonnance du JI, ordonnance d’une mise en
accusation ou par arrêt de mise en accusation si c’est par le CI (quand ya eu un appel). La cour d’assises
dispose d’une plénitude de juridiction = elle est compétente pour juger l’infraction pur laquelle elle est
saisie, même si elle se relève n’être qu’un délit ou un contravention. (Ex on pensait que c'était un
meurtre, mais en finalement c’est un homicide volontaire, la cour d’assises continue de juger, même si ce
n’est pas un crime finalement (si je peux juger un crime, je peux juger un délit ou une contravention) (je suis
saisie je reste saisie, même au de la des compétences territoriale).
Cour d’assises est un mécanisme lourd, expose à des risques de correctionnalisation pour juger plus
facilement (par le Tribunal correctionnel).

Pour pallier à cette lourdeur, création par le législateur de la cour criminelle départementale.

CCD loi du 23 mars 2019 à titre expérimental puis pérennisée par loi du 22 décembre 2021, entrée en
vigueur il y a 1 an. Art 380-16 et suivants CPP.

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CCD compétente pour juger les personnes majeures accusées d’un crime puni de 15 ans ou 20 ans
de réclusion criminelle lorsqu’il n’est pas commis en état de récidive légale
Perpétuité -> cour d’assises 30
ans -> cour d’assises
15 ans ou 20 ans -> CCD sauf si état de récidive légale alors -> cour d’assises
==> compétences très clairement définies.
Si un individu jugé pour récidive légale et l’autre non, dans une même affaire -> cour d’assises car il y a un
récidiviste.
CCD n’a pas de jury, siège dans chaque département, au même lieu que la cour d’assises
- un président
- 4 assesseurs
==> 5 magistrats

Juridiction criminelle du second degré ==> appel possible en matière criminelle depuis loi de 2000

Au début, le condamné ne pouvait faire appel que contre les arrêts de condamnations, pas contre les arrêts
d’acquittement. Depuis 2002, possible de faire appel contre arrêt d’acquittement -> c’est le procureur général
près la cour d’appel qui le fait.

Appel en matière criminelle prend une forme particulière -> pas de cour d’appel en matière criminelle, pas
de juridiction supérieure. En matière criminelle, appel prend la forme d’un appel circulaire = appel est
examiné par une autre cour d’assises du même ressort.
Pour tout de même marquer la différence, la cour d’assises qui statut en appel regroupe + de jurés.
Même nombre de magistrats mais 9 jurés (alors que 6 en premier ressort).
>Arrêt rendu par CCD composée de 5 magistrats, sera examinée par une cour d’assise d’appel (3 magistrats
+ 9 jurés, on retrouve le jury criminel quoiqu’il arrive en appel)

§2- Les juridictions compétentes pour les délits


Premier degré pour juger délits —> tribunal correctionnel = dénomination du tribunal judiciaire en matière
pénale pour les délits

TC compétent pour juger des délits, infractions que la loi punit d’une peine d’emprisonnement de 10 ans
max et/ou d’une peine d’amende >/= 3750€.

TC composé d’un président + 2 assesseurs ==> 3 magistrats


Mais pour de très nombreux délits (art 398-1 CPP) le tribunal n’est composé que d’un seul magistrat
siégeant à juge unique.
Ex délits punis d’une peine inférieure ou égale à 5 ans d’emprisonnements (violences, appels et messages
malveillants..)
Mais faudra forcément une formation collégiale (3 magistrats) lorsque le prévenu est en DP, ou quand
il s’agit de quelqu’un jugé en comparution immédiate.
Le TC qui siège a juge unique ne peut pas prononcer de peine supérieure à 5 ans, sinon il faut
forcément renvoyer à une formation collégiale.

Les juridictions du second degré —> chambre des appels correctionnels (formation pénale de la cour
d’appel).

Compétente pour les appels formés contre les décisions rendues par un TC. 3

magistrats (1 président + 2 assesseurs)

§3- Les juridictions compétentes pour les contraventions


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Premier degré —> tribunaux de police (art 521 CPP) Composé
d’un juge du tribunal judiciaire.

Second degré
Appel exceptionnel en matière contraventionnelle, possible que dans 3 cas (art 546 CPP)
- lorsque l’amende encourue est une amende de contravention de 5e classe
- lorsqu’a été prononcée la peine de suspension du permis de conduire
- lorsque la peine d’amende prononcée est supérieure au maximum de l’amende encourue pour les
contraventions de 2e classe.
Si dans un de ces cas de figure, alors appel est interjeté devant la chambre des appels correctionnels, cette
fois composée d’un seul juge, comme le tribunal de police.

Chapitre 2 - Le Ministère public


Acteur qui porte l’accusation, porte l’action publique.
MP = parquet = procureur —> ensemble des magistrats partie nécessaire au procès pénal qui sont chargés
principalement de porter l’action publique, de porter l’accusation. Leur rôle s’est considérablement accru et
diversifié depuis maintenant plusieurs années, à tous les stades de la procédures.

« Parquet » : le procureur du roi n’étai pas un magistrat, il n’exerçait donc pas ses fonction sur l’estrade mais
sur le parquet, sous les juges. Le procureur du roi tenait ses réquisitions dans le petit parc, le « parquet » (?)

Comprendre à la fois l’étendue des attributions du parquet, à mettre forcément en miroir avec le statut de ce
dernier, qui a beaucoup de pouvoirs, mais est-il indépendant? Peut être problématique de donner beaucoup
de pouvoirs à un organe qui n’est pas indépendant.

MP a un rôle très important qui se décline de mille façons. Il est présent à tous les stades de la procédures.
- il dirige l’enquête de police, pendant laquelle il peut avoir des pouvoirs importants de coercition
- Il poursuit
- Si la personne est condamnée, il est chargé de la condamnation avec les juridictions d’application des
peines

Il joue un rôle local (?) il est un lien institutionnel entre la justice et les élus locaux.

Section 1 - Les attributions du Ministère public


Art 1 CPP, MP exerce l’action publique, attribution essentielle du MP.
Action publique = faire constater par le juge compétent le fait punissable, , établir la culpabilité du
délinquant amené et prononcer une sanction dans les limites de la loi.
Elle a pour but de réprimer le trouble social par l’application d’un peine à l’auteur d’une infraction. (Bernard
Boulop)

L’action publique est « indisponible » = si le MP décide d’engager des poursuites, une fois engagées, il ne
dispose plus du droit de les arrêter. La poursuite une fois lancée, elle ne peut plus être arrêtée. C’est un juge
qui devra en décider.

L’exercice de l’action publique est une attribution forte, qui repose sur un choix.

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§1- L’exercice de l’action publique
En matière de poursuites, deux conceptions sont possibles:
- laisser le PR libre de poursuivre ou non en fonction du cas d’espèce -> principe d’opportunité des
poursuites (France)
- Imposer au PR de poursuivre toutes les infractions dont il est saisi, dans certains États le PR n’a pas le
choix, il devra poursuivre -> principe de légalité des poursuites

Inconvénients:
- opportunité des poursuites : violation principe de légalité des délits et des peines + décisions
arbitraires (un même cas ne sera pas toujours poursuivi)
- Légalité des poursuites : encombrement des tribunaux + nier individualisation du parque et de son
regard porté sur l’affaire

Face à une infraction, en France, le MP a le choix art 40 CPP « le PR reçoit les plaintes et les dénonciations
et apprécie la suite à leur donner. » il décide si c’est opportun ou non de poursuivre. Cependant cette
appréciation ne vaut qu’au moment du lancement des poursuites, puisqu’une fois lancées, les poursuites ne
peuvent prendre fin que par une décision juridictionnelle (non lieu, relaxe ou acquittement).
Si le PR change d’avis, il ne peut réclamer que la relaxe, il n’abandonne que formellement la poursuite. Le
juge peut ne pas suivre la réclamation.

Des cas où le PR n’a pas le choix


- il ne pourra pas poursuivre, même s’il le veut ==> lorsque l’action publique est subordonnée à une
plainte de la victime (atteinte à la vie privée, diffamations et injures)
- il devra poursuivre, même s’il ne le veut pas ==> lorsque le PR général le lui ordonne (subordination art
36 CPP) OU lorsque la victime se constitue partie civile

Art 40-1 CPP décline les choix ouverts aux PR « lorsqu’il estime que les faits qui ont été portés à sa
connaissance … »
- engager des poursuites (46-50%)
- Procédures alternatives aux poursuites (35-40%)
- CSS (10-15%)

A- Le classement sans suite


Le PR peut décider de ne pas poursuivre l’infraction et de procéder à un classement sans suite. Cette voie est
choisie pour plusieurs raisons:
- raisons juridiques
-
- pas d’infraction, ou alors loi abrogée,
- poursuites impossibles, l’auteur est mort par ex
- Affaire prescrite
- Affaire déjà jugée
- raisons d’opportunité, raisons factuelles
- Faiblesse du préjudice
- Préjudice qui a été réparé

Moyen le plus rapide pour clore une procédure, une issue qui n’est pas négligeable (entre 10- 15%).

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Ce pouvoir important du MP, est aujourd'hui encadré.
Si le PR décide de CSS, il doit forcément en aviser la victime/ les personnes ayant porté l’infraction à sa
connaissance en indiquant les raisons juridiques ou d’opportunité qui justifient sa décision (art 40-2 CPP)
(depuis 2004)

Voie cependant pas radicale —> la victime peut contrecarrer cette décision de CSS par:
- recours hiérarchique adressée au procureur général contre la décision de classement (art 36 CPP)
- Mettre en mouvement elle-même l’action publique
-
- Citation directe devant le juge de jugement
- Plainte avec constitution partie civile en saisissant le JI

CSS ne s’agit pas d’une décision de justice, elle est qualifiée de mesure d’administration judiciaire
-> pas revêtue de l’autorité de chose jugée = le procureur peut changer d’avis à tout moment (dans la
limite de la prescription), il peut revenir sur sa décision de classement
- faits nouveaux portés à sa connaissance
- Pour des raisons de politique pénale

Interessant car permet au PR de conditionner son classement (« je classe mais sous conditions »)
=> développement des premières alternatives aux poursuites pénales.

B- Les alternatives aux poursuites


PR peut décider, face à une infraction peu grave/moyennement grave, peut recourir à une alternative aux
poursuites. Permet de répondre rapidement car dispense de la phase de jugement.

Dès les années 90, mais véritablement légalisé par une loi de 1999 « renforçant l’efficacité d cela procédure
pénale ».

Les victimes sont informées des mesures alternatives aux poursuites.

Historiquement, la médiation pénale et la composition pénale + aujourd'hui la convention judiciaire d’intérêt


public.

1) La médiation pénale

Art 41-1 CPP, le gros des alternatives.


Cette disposition prévoit que le PR, avant de se décider sur l’action publique, peut décider d’imposer
certaines mesures à l’auteur des faits, si celles-ci lui apparaissent susceptibles d’assurer la réparation du
dommage causé à la victime, de mettre fin au trouble causé par l’infraction ou de permettre le reclassement
et la réinsertion de l’auteur. ==> si l’alternative réussi, le PR s’arrête là, sinon il poursuit.

Pour quelles infractions cette médiation est-elle prévue?


->Pas de domaine d’application particulier prévu. La médiation est possible pour toutes les infractions (sauf
les crimes, inenvisageables pour les infractions graves).
Ces mesures gradation:
- avertissement probatoire, rappel de la loi
- Réorienter l’auteur vers une structure sanitaire, sociale et professionnelles
- Demande de régularisation de la situation, demander à l’auteur de réparer le dommage
- Médiation au sens strict= procéder ou faire procéder, sur demande ou accord de la victime, à une
mission de médiation entre l’auteur des faits et la victime => le médiateur doit réussir à

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apaiser les relations qui ont dégénéré entre auteur et victime. ===> illustration d’une justice
restauration, essayer de recoudre le lien social.

Médiation possible pour toutes les infractions sauf crimes mais pas pour les infractions graves.

Aussi possible de ne pas recourir à la médiation selon les circonstances de l’infraction. Évolution depuis
2020, médiation formellement interdite dans les cas de violences intra-familiales (au sien du couple
(mariés, concubins, PACS, même si ne cohabitent pas, ainsi qu’entre 2 ex quand infraction commise en
raison des relations qui on existé entre ces deux personnes).
Art 41-1 CPP, PR peut demander à l’individu mis en cause de s’éloigner du domicile familial et de ne plus y
paraitre, ni aux abords immédiats + demander à ce que l’individu face objet d’une prise en charge sociale,
sanitaire ou psychologique.
dispositif à disposition de la victime (TGD)
Bracelet anti-rapprochement (BAR) sur intervention du juge

Mesures applicables à tous les auteurs, majeurs comme mineurs. Mesure de

médiation -> suspend délai de prescription, gêne la procédure

Si la mesure échoue -> PR engage poursuites ou recourra à une autre alternative + sévère aux poursuites

Si la mesure réussi -> le délinquant n’est pas poursuivi en principe, mais ce n’est pas garanti par le texte.
Réussite de la médiation n’emporte pas l’extinction de la poursuite.

2) La convention judiciaire d’intérêt public

Mécanisme extrêmement naissant, introduit par la loi du 9 décembre 2016 « la loi Sapin 2 » => introduit
dans le CPP art 41-1-2 ce mécanisme de CJIP.

CJIP = donne possibilité au MP, tant que l’action publique n’a pas été mise en mouvement, de proposer à
une personne morale mise en cause de conclure un accord qui lui impose de respecter, mettre en oeuvre une
ou plusieurs obligations. Accord entre la personne morale et le parquet.

Avantages:
-> permet d’éviter l’inscription d’une condamnation dans le casier d’une personne morale, éviter que ces
personnes soient par exemple privées d’aces aux marchés publics américains, ne pas faire peser sur notre
propre économie.
-> dans la convention conclue, il peut y avoir une amende de très loin supérieure à l’amende prévue dans le
CP pour les délits de corruption ou de blanchiment, qui est plafonnée.
-> permet d’aller vite, rapidement

Champ d’application de la CJIP est doublement limité


- ne vise que les personnes morales
- N’est possible que pour certaines infractions
-
- Corruption
- Traffic d’influence
- Blanchiment
- Fraude fiscale
- Délits inscrits au code de l’environnement (sauf infractions qui porteraient atteinte aux
personnes)

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CJIP peut imposer 3 types d’obligations
- PR peut imposer le versement d’une amende d’intérêt public (versé au trésor public) dont le montant est
fixé de manière proportionnée aux avantages tirés de l’infraction dans la limite de 30% du chiffre
d’affaire moyen annuel.
- PR peut imposer à la personne morale de mètre en place un programme de mise en conformité (code de
bonne conduite, procédure disciplinaire…)
- CJIP peut prévoir la réparation du préjudice causé

CJIP connait 3 étapes:


- le PR propose (comme un contrat) à la personne morale => la personne morale donne ou non son accord
à la proposition.
- Si proposition acceptée, le PR va saisir le président du tribunal judiciaire pour faire valider la CJIP
- Si la convention est validée, elle sera mise à exécution. Sinon, la proposition devient caduque. Si CJIP

bien exécutée, par de poursuite, sinon la personne morale sera poursuivie.

3) La composition pénale

Art 41-2 CPP, pas très utilisée aujourd'hui (5%). Introduite en 1999, première forme d’introduction enfance
d’une sorte de « plaider coupable » à l’américaine.

Composition pénale = l’auteur doit reconnaître les faits, qu’elle accepte la proposition de composition
pénale. Cette proposition doit être acceptée par un juge.

Champ d’application bien déterminé :


- infractions punies au maximum de 5 ans d’emprisonnement
- Exclu les délits de presse, délits politiques et homicides involontaires

Mesures diverses art 41-2 CPP:


- verser une amende
- Se dessaisir de la chose objet ou produite du délit
- Remettre son permis de conduire ou de chasser
- Réaliser un travail non rémunéré au profit de la collectivité 100h
- Remettre son véhicule pendant durée de 6 mois max
- S’engager à ne pas émettre de cheque ou utiliser de cartes
- …

Mesure possible pour les personnes physique et les personnes morales depuis 2019.

Si mesure réussi, elle emporte l’extinction de l’action publique. Sinon, le PR met en oeuvre l’action publique.

C- Les poursuites
Le PR peut décider de poursuivre l’infraction, il le fait dans la moitié des cas. Quand il décide de poursuivre,
il a le choix sur la façon de poursuivre, car dans le cadre des poursuites, on a prévu des méthodes
d’accélération de la poursuite.

Normalement, le PR saisi le JI (crime ou affaire complexe) ou directement le TC ou le TP. Mais existe voies
pour simplifier et accélérer la procédure.

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1) Les poursuites par voie ordinaire

Distinguer l’hypothèse de la saisine du JI et celle de la saisine directe de la juridiction de jugement.

a) La saisine du juge d’instruction

—-

Réquisitoire introductif peut être dirigé contre une personne nommée ou contre une personne qui n’est pas
dénommée. Lorsque saisi par un RI, le JI n’a pas le droit de refuser d’instruire, obligé d’instruire.

La saisine du JI est irrévocable, le MP ne peut pas annuler sa saisine en souhaitant renoncer aux poursuites
par exemple..
Le JI ne doit instruire que sur les faits qui sont visés dans le RI, que les faits desquels il est saisi. Il est saisi
in rem (de la chose). Règle importante car plusieurs conséquences:
- ne peut pas se saisir lui-même d’autres faits, ne peut pas s’auto-saisir. Circonstances nouvelles qui
s’attachent aux faits desquels il est saisi; nouvelles autres victimes des faits desquels saisi
=/= faits nouveaux. Il doit demander au PR d’élargir sa saisine ==> le PR le fera ou non, s’il élargit la
saisine = PR prend un réquisitoire supplétif. (Peut élargir, confier à autre JI, ou juste refuser)
- Peut agir à l’égard de toutes les personnes impliquées, ce n’est pas une saisine in persona, il peut élargir
aux personnes qui apparaitraient au fil de l’investigation.
- Il est saisi des faits « bruts », n’est pas lié par la qualification juridique que le parquet donne aux faits dans
son RI. Il peut même déqualifier les faits au cours de l’instruction. Ce qui compte c’est que les personnes
mise en cause soient toujours en capacité de se défendre sur la nouvelle qualification retenue.

b) La saisine directe de la juridiction

Saisine de la juridiction se fait de 2 manières:


- par la citation directe
- Par une convocation de l’individu

>la citation directe


= mode de poursuite immédiat du parquet qui peut être employé par lui, mais aussi par la victime
directement. Celui qui est cité est celui qui est considéré comme l’auteur. Employée par le MP pour saisir
directement le TC ou le TP. Pas possible pour Cour d’assises ou CDC car il faut une saisine du JI obligatoire
en matière criminelle.

Citation directe possible qu’en matière délictuelle ou contraventionnelle.

Le parquet saisi directement la juridiction -> veut dire qu’une personne a été identifiée. Citation directe ne
peut être employée que contre une personne qui a été identifiée, dont l’identité est connue.

Citation directe pas possible contre les mineurs, on ne peut pas citer directement un mineur.

Citation directe prend forme d’un exploit d’huissier, un acte d’huissier qui s’occupe de contacter l’individu
pour lui indiquer tel jour, telle heure, pour être jugé pour telle infraction.. art 550 CPP . huissier délivre à la
demande du parquet à la personne concernée les informations suivantes:
- fait poursuivi
- Texte de loi qui réprime ce fait poursuivi
- Tribunal saisi

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- Adresse, date, heure de l’audience
- Précise si le destinataire est cité au titre de prévenu/témoin..

Exploit d’huissier délivré au domicile du destinataire de l’acte. Si absent, copie de l’acte peut être délivrée à
quelqu’un qui réside à son domicile. Si la personne n’est pas là malgré tout, elle pourra éventuellement être
jugé par défaut, en son absence.

Acte daté pour laisser le temps à la personne citée de se défendre.

Délai entre le jour où la citation est délivrée et le jour de comparution devant le tribunal -> au moins
10 jours. Art 552 CPP délai minimum si la personne citée réside en France métropolitaine, si en outre mer,
délai augmenté d’1 mois (1mois + 10 jours)
Pendant ce délai, les avocats des parties peuvent consulter le dossier au greffe du tribunal judiciaire et
possible d’obtenir une copie/ par mail si pièce numérisées.

Avant toute défense au fond, les parties peuvent demander par conclusion écrite qu’il soit procédé tout acte
nécessaire à la manifestation de la vérité (?), le tribunal procède à une vérification que de tels actes ont été
accomplis pendant l’enquête avant de juger le prévenu.

Citation directe -> 5% des cas

>convocations

- Convocation par officier de police judiciaire (CC


- Convocation par procès verbal (CPV)
==> ont les mêmes effets que la citation directe
Sauf que la citation se fait par voie d’huissier tandis que la convocation se fait en présence de la personne,
on lui donne en main propre la convocation, pas par huissier.

➯COPJ 390-1 CPP, mode de convocation née de la pratique -> dans la deuxième moitié du XXe siècle,
développement d’une habitude: se passer d’huissier, notifier aux personnes directement (par officiers de
police judiciaire).
Peuvent convoquer en réalité
- les OPJ et agents de police judiciaire
- Les greffiers
- Les directeurs d’établissements pénitentiaire

Pratique validée par loi de 1985 qui intègre cette pratique dans le code art 390-1 CPP. COPJ a statut

calquée sur la citation directe:


- mêmes délais
- Mêmes informations délivrées au prévenu..
- Tout pareil

En pratique, convocation signée par le prévenu.


Avantage-> si la personne ne vient pas le jour de son jugement alors qu’elle a signé, elle ne bénéficiera pas
du jugement par défaut, le jugement sera réputé contradictoire, car on sait qu’elle a pris connaissance de la
convocation

Possible de demander report si impossibilité de comparaître. 30%

des jugements devant le TC

➯convocation par procès verbal (CPV)


Née de la pratique, ou « rendez-vous judiciaire » créé dans les années 70
41 sur 89
Une personne qui sort de GAV et déférée (présentée) au PR. Si la PR envisage la poursuite,
- il informe la personne qu’elle a le droit d’être assistée d’un interprète,
- constate faits reprochés, qualifications juridiques des faits,
- lui dit que l’avocat peut consulter le dossier sur le champ

Puis le PR lui dit qu’il va soit


- Saisir le JI, continuer l’enquête
- Recourir à une procédure alternative
- Classer
- Poursuivre directement devant la juridiction de jugement
-
- Dans quelques semaines par le biais d’une CPV
- Comparution immédiate, jugé dans la journée

S’il recours à une CPV (art 393 CPP), le magistrat a obligation d’inviter le prévenu à comparaître devant le
tribunal dans un délai qui ne peut pas être inférieur à 10 jours. Entre 10 jours et 6 mois max.

5% des jugements des TC.

2) Les poursuites par une voie alternative (accélérées)

a) Les poursuites avec audience (comparution immédiate, comparution délai différé,


comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité)

Existe 3 formes de poursuites avec audience accélérées, sont possibles uniquement en matière de délit:
- comparution immédiate
- Comparution à délai différé
- Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC)

➯comparution immédiate
= entraine le jugement très rapide, immédiat, d’une personne qui a été arrêtée. Art 395 CPP. 10% des
poursuites devant le TC.

En pratique, la comparution immédiate est une modalité de poursuite en fin de GAV. La personne placée en
GAV dans les locaux de la police, est dans les heures qui suivent, ou exceptionnellement le lendemain
renvoyée devant la juridiction de jugement.

Instituée en 1983, procédure ultra rapide de jugement, « justice expéditive ». Procédure souvent utilisée
lorsque le parquet trouve opportun qu’une réponse pénale ferme et surtout immédiate soit apportée à des
délits.

Pour quels types d’infractions?


- tout délit puni d’une peine d’emprisonnement >/= à 2 ans. (Tous les délits puis entre 2 ans et 10 ans (après
c’est des crimes)).
- Certains sont exclus:
-
- Délits de presse et délits politiques
- Délits commis par un mineur
- Certains délits par une loi spéciale

Il faut que les charges soient suffisantes, l’affaire doit être en état d’être jugée.

42 sur 89
- si le tribunal tient audience le jour même -> l’individu y est déféré immédiatement pour être jugé CCass
précise exigence d’une comparution le jour même = l’intéressé doit être présenté au tribunal le jour
même, mais qu’il n’est pas pour autant exigé que l’individu soit jugé le jour même.
•12 janvier 2021 « l’exigence d’une comparution le jour même ne saurait être interprété comme la nécessité
d elle juger impérativement avant minuit… en raison e contraintes diverses. »

- si le tribunal ne tient pas audience le jour même -> le PR fait traduire l’individu devant le JLD qui peut
décider un placement en DP qui ne pourra pas excéder 3 jours / ou un placement en contrôle judiciaire.

Cette procédure garantie en théorie les droits de la défense = la personne présentée sur le champ est
immédiatement informée de son droit à un avocat qui a immédiatement accès au dossier quand il
arrive.
la personne ne peut être jugée le jour même par comparution immédiate qu’avec son accord. Accord qui ne
peut être obtenu qu’en présence de l’avocat. Si la personne refuse d’être jugée immédiatement, elle est
renvoyée dans des délais qui lui permettent de préparer l’élaboration de sa défense (art 397-1 CPP).

Mais en pratique, le renvoi est assez rarement demandé, car en général les personnes ne veulent pas prendre
le risque d’être placée en DP + l’avocat peut avoir 15 à 20 min pour consulter le dossier, très peu.

➯comparution à délai déféré

Introduite par loi du 23 mars 2019, art 397-1-1 CPP, permet au PR de poursuivre elle prévenu devant le TC
dans un délai rapproché mais quand même différé comparé à la comparution immédiate. = comparution
moins immédiate.

Créée car vise les hypothèses où on veut juger rapidement une personne par la comparution immédiate mais
il nous manque des éléments d’appréciation du dossier qui permettraient de juger le jour même. Mais on veut
quand même que soit rapide. Prévenu jugé dans un délai de 2 mois.

Sollicite le JLD pour que l’individu soit placé, dans l’attende de son jugement
- Soit sous contrôle judiciaire
- Soit assignation à résidence sous surveillance électronique électronique
- Soit en DP

- Pour les délits punis d’au moins 2 ans d’emprisonnement


- Pour les délits avec charges suffisantes, mais manque certains éléments (résultats d’examens techniques,
psychologiques..) qui souvent ne parviennent pas à la justice le jour même

➯comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité CRPC

CRPC ressemble à certaines alternatives de poursuites (médiation, composition) car le prévenu doit
reconnaitre sa culpabilité.

CRPC souvent présentée comme une forme, une sorte de « plaider coupable » à l’américaine. Introduite
en France en 2004, références aux droits américain et italien.

495-7 et suivants CPP


Abouti au prononcé d’une sanction (qui peut être une peine d’emprisonnement) à la suite d’un accord
entre le PR et l’auteur des faits. Cet accord doit être homologuée par un juge.

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- Cette procédure vise à alléger le contentieux des TC pour des affaires en principe simple dans lesquelles
la personne reconnaît sa culpabilité. -> pas d’audience devant le TC, validation de l’accord faite par un
juge mais pas le TC à proprement parler.
- Permet à la personne punie d’accepter davantage la sanction, puisqu’elle a reconnu les faits

Procédure en augmentation permanente car


- champ d’application élargi
- changement mentalité judiciaire en France, idée de négocier la peine n’est pas du tout dans l’ADN de
la justice française mais aujourd'hui introduit

Pour quelles infractions recourir à CRPC?


- tous les délits
- Sauf certains délits
-
- Infractions commises par un mineur
- Délits de presse et délits politiques
- Homicides involontaires
- Délits d’atteinte volontaire ou involontaire à l’intégrité des personnes/ agressions sexuelles punis de
plus de 5 ans d’emprisonnement. (Agression sexuelles simple entre dans le champ
d’application de la CRPC)

Étapes qui conduisent à CRPC:


- la personne reconnait les faits -> PR lui propose une peine, peine qui peut aller jusqu’à 3 ans
d’emprisonnement sans jamais dépasser la moitié de la peine d’emprisonnement encourue (ex vol -> 3
ans, par une CRPC le PR ne pourra pas proposer une peine de plus d’18 mois). Pour la peine d’amende, il
n’y a pas de plafond, elle peut aller jusqu’à la peine d’amende normalement encourue. art 495-8 CPP
- La proposition est examinée par l’individu mis en cause, il évalue s’il accepte ou non la proposition qui lui
est faite. Il peut accepter ou refuser la proposition
-
-
-
- Soit immédiatement
- Soit au terme d’un délai de réflexion de 10 jours, pendant lequel il peut être placé par le JLD
sous contrôle judiciaire ou en DP à titre exceptionnel
- si auteur refuse la proposition, le PR renvoie l’individu devant le TC
- s’il accepte, il sera renvoyé devant 1 juge (le président du tribunal judiciaire ou son délégué) pour que la
peine soit homologuée. Acceptation ne peut avoir lieu qu’en présence de l’avocat.
-> une proposition à prendre ou à laisser, pas de négociations. Simplement, ajout par loi du 23 mars
2019, nouvel alinéa 495-8 CPP le PR peut informer la personne des proposition qu’il envisage de
formuler, il peut sonder, avant de proposer une peine. Un petit échange
- Homologation par le juge -> CRPC transmise au président du tribunal judiciaire pour qu’il l’homologue.
Le juge doit vérifier :
-
-
-
-
- La réalité des faits
- La qualification juridique des fait
- Qu’il y a bien eu reconnaissance de culpabilité
- Que la proposition du PR a bien été acceptée en présence d’un avocat
- Qu’il y a une proportion entre la peine proposée et les faits commis
contrôle juridique, conditions légales + contrôle d’opportunité (s’il est opportun de recourir à la
CRPC). Les 2 conditions doivent être remplies. Ce juge ne peut pas substituer la peine par une autre, il
homologue ou non. S’il n’homologue pas, revoie l’individu devant le TC PAR CONTRE art

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495-14 CPP en cas d’échec de CRPC interdit de transmettre les éléments de cette procédure au dossier
transmis au TC. Le TC ne doit pas savoir que l’individu a reconnu les faits dans le cadre de la CRPC qui a
échoué.

L’audience d’homologation est publique et la victime peut dont demander réparation du préjudice subi.
La décision d’homologation est susceptible d’appel dans un délai de 10 jours, le prévenu peut changer
d’avis, se rétracter et faire appel. Le MP ne peut pas faire appel par lui-même, mais peut joindre son appel à
celui du prévenu.
Quand la CRPC est homologuée, elle vaut jugement de condamnation.

•Crim., 30 janvier 2024 -> CRPC conclu dans le cadre de délit d’atteinte volontaire à l’intégrité de
personnes. CRPC conclu et le juge l’homologue. Mais grosse boulette, c'était pas une violence simple mais
violence aggravée -> hors du champ d’application de la CRPC. Qui fait appel?
- le prévenu n’a pas intérêt sinon va encourir plus grosse peine
- Parquet n’a pas la possibilité de faire appel, recours qui n’existe pas.
=> admis ici possibilité de procéder à un recours pour excès de pouvoir du juge, l’homologuer a excédé car il
a homologué une CRPC pour une infraction qui n’entrait pas dans le champ de la CRPC. Appel pour excès
de pouvoir/ risque d’excès de pouvoir.

La victime doit être informée de cette procédure, dit être invitée à comparaître en même temps que le
prévenu, peut se constituer partie civile, peut être assistée d’un avocat, mais ne peut pas s’opposer à une
procédure de CRPC.

b) Les poursuites sans audience (ordonnance pénale et amende forfaitaire)

➯ordonnance pénale art 524 et suivant CPP


Au départ uniquement pour les contraventions, puis étendue progressivement aux délits

Permet de répondre très rapidement à une infraction, simplifiée, très efficace car pas d’audience Possible pour
- quasiment toutes les contraventions
- Sauf les contraventions de 5e classe commises par mineur
- Art 495 CPP étendue à certains délits
-
-
- Délits au code de la route
- Délits de vol et de recel
- Délits de dégradation
- …. et pleins d‘autres

Juge unique -> président du tribunal de police de trancher seul, sans débat contradictoire
La décision rendue par ce juge unique peut être une décision de relaxe ou de condamnation.

Ordonnance rendue par le juge unique peut être contestée devant le TP par voie particulière.

Lorsque l’ordonnance pénale est rendue, elle est notifiée au prévenu, il a le choix entre payer l’amende (30
jours pour le faire, après paiement action publique s’éteint) ou contester dans un délai de 30 jours devant
le TP.

Procédure étendues à certains délits, mais verrous posés par les textes:

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- possible que si les faits reprochés sont relativement simples et pas trop grave, les faits ne justifient pas une
peine d’emprisonnement, l’affaire ne doit pas nécessiter qu’il y ait un débat contradictoire public
- Possible que si cette procédure risque de porter atteinte aux droits de la victime

Même procédure devant TC que devant TP


Comme en matière contraventionnelle, en matière délictuelle ne peut pas mettre en cause mineurs ni
récidivistes
Pareil que TP, juge unique devant TC.

- peine prononcée ne peut être que peine d’amende, ne peut pas excéder la moitié de la peine normalement
encourue et 5 000€.

➯amende forfaitaire
Encore + rapide car pas d’intervention du juge, directement fixée par agent verbalisateur.

En matière de contravention au départ art 529 CPP


Depuis 2016 étendue à certains délits
Le CC a quand même posé limit pour les délits punis de 3 ans d’emprisonnement.

§2- L’extinction de l’action publique


Le pouvoir d’accuser du MP est énorme et très important. Pour autant, il n’est pas absolu dans la mesure où
l’action publique est soumise à des causes d’extinction qui rendent impossible toute poursuite -> art 6 CPP

A- La mort du prévenu
La mort éteint le crime, le crime est éteint par la mort.

Aujourd’hui, cela est traduit à l’art 6 CPP qui dispose que l’action publique s’éteint par la mort du prévenu.
==> le droit pénal se désintéresse d’un prévenu mort.
Après sa mort, on ne pourra plus démontrer que la personne est responsable pénalement d’une infraction
commise. De la même manière qu’une personne morte ne peut être emprisonnée, elle ne peut être jugée.
La mort emporte la fin de la responsabilité pénale.

À l’époque médiéval, on faisait procès aux cadavres, à la mémoire des morts. Plus le cas aujourd’hui.

Si une personne décède, on ne peut plus la poursuivre. Si une personne poursuivie décède, les poursuites,
l’action publique cessent immédiatement.

Pourquoi?
-> d’un point de vue juridique -> principe de personnalité de la responsabilité pénale + personnalité des
peines.
Si la poursuite déclenchée à l’encontre de la mort, ça va forcément avoir répercutions sur ses héritiers.
Or on ne eut que la peine n’ait de conséquences que sur celui qui a commis l’infraction. la personne morte
de peut se défendre, besoin de ce principe pour droit de la défense +
présomption d’innocence.

Les victimes ne peuvent pas se plaindre et ne peuvent pas reprocher à l'État de la priver d’un procès car la
personne qui a commis dommage est morte.

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Un suspect s’est suicidé en DP, les victimes sont mécontentes, estiment qu’il fallait faire le
nécessaire pour qu’il ne se suicide pas et que les victime obtiennent gain de cause-> elles engagent action en
responsabilité de l’État.
•CE 19 juillet 2011 -> CE refuse la demande des victimes en disant clairement qu’elles n’ont pas de droit
au procès pénal. Droit à une réparation mais pas de droit au procès pénal. « si le procès pénal peut avoir pour
effet de répondre aux attentes des victimes, il a pour objet de permettre à l'État d’assurer la rétribution de la
faute commise par l’auteur de l’infraction et le rétablissement de la paix sociale ». « l’extinction de l’action
publique fait obstacle à ce que cet objectif d’intérêt général soit poursuivi par la tenue d’un procès » « la
victime qui est privée d’aucun droit propre, ne peut soutenir que l’impossibilité qu’un tel procès puisse se
tenir lui porte préjudice »

- extinction de l’action publique à la mort de d’un prévenu ne vaut que pour le décédé (ex affaire
impliquant plusieurs prévenus)
- C’est l’action publique qui est éteinte, l’action civile n’est pas éteinte, la victime peut demander
réparation.

Si pas de preuve que mort, on peut juger au cas où. Si mort, jugement est caduque.

B- La prescription
Prescription = en droit pénal, distingue 2 prescriptions:
- prescription de l’action publique =cause d’extinction de l’action publique, par l’écoulement du temps à
compter du jour de la commission des faits. Après un certain délai après le jour de commission des faits
sans rien, l’action publique s’éteint.
- prescription prévue pour la peine = extinction d’une sanction qui n’a pas été exécutée, extinction repose
sur écoulement du temps depuis que la condamnation prononcée est devenue définitive.
Dans les 2 cas, prescription repose sur l’écoulement du temps.

Délais prescription action publique : 1 an contravention, 6 ans délits, 20 ans crimes Délais
prescription pour la peine: 3 ans contravention, 6 ans délits, 20 ans crimes

Délais doublés par loi du 27 février 2017.

Lien entre le délai de prescription et la hiérarchie des infractions. Prescription est un indicateur de la gravité.

Pourquoi prescription existe?


- passé un certain temps, le trouble causé à l’ordre public par l’infraction disparaîtrait en raison de
l’écoulement du temps. Écoulement du temps apaise le trouble causé. Mais pas toujours, notamment
quand les faits sont découverts tardivement, donc le trouble apparait également tardivement. Ex
découverte du cadavre d’un personne 20 ans après sa disparition, le trouble vient d’apparaitre
- Permettrait de limiter un risque de dépérissement des preuves. Passé un certain temps, preuves
difficilement rapportables, et moins en moins fiables avec le temps. Risque judiciaire accru. + laisser trop
de temps n’est pas forcément rendre service à la victime, elle ne pourra pas forcément obtenir justice 40
ans après les faits, lui faire comprendre que ça sera très difficile
==> veiller à la certitude d’une preuve. Mais en réalité il y a de nouveaux moyens de preuves apparus
aujourd'hui qui permettre d’exploiter des éléments qu’on était pas capables d’exploiter il y a 20 ans. (Ex
preuve génétique..)
- La prescription viendrait sanction l’inaction des personnes et autorités compétentes pour agir (+
contribuerait à l’idée qu’il faut enfermer la procédure pénale dans un délai raisonnable.) Mais encore faut-
il que les autorité compétentes aient été mises en capacité d’agir. Comment reprocher si elles ne savaient
pas qu’il y avait une infraction?

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- Passé un certain temps, la poursuite n’a plus tellement de sens pour l’auteur. Quel interêt de poursuivre un
individu pour un vol 15 ans après? Il s’est travaille, s’est réinséré, n’a plus jamais rien commis… pas de
sens de poursuivre
- Prescription permettrait d’éviter que les autorités judiciaires soient saisies d’affaires trop anciennes qui
engorgeraient les tribunaux.

=> ces fondements ont fait l’objet de beaucoup de critiques qui expliquent les nombreux ajustement de la
part du législateur et de la jurisprudence, ajustement qui vont dans le sens du contournement de la
prescription. On cherche à éviter la prescription. On le voit à
- durée du délai de prescription, allongement
- point de départ de la prescription, report au point de départ
- causes d'interruption et de suspension du délai de prescription

•AP 7 novembre 2014 Cottrez -> personnes acheté maison, refont le jardin. En creusant, trouvent sac
plastique tout petit contenant un bébé. Appellent la police qui déterre 8 cadavres. Ancienne propriétaire, la
mère avait tué 8 bébés. Découverte des cadavres a lieu en 2010. Établi après autopsies (certains pour 7
bébés) que les bébés sont nés et morts + de 10 auparavant. Or, à l’époque, avant loi de 2017. Prescription en
matière criminelle était des 10 ans à compter de la commission des faits. Cette femme qui avait avoué, e
pouvait pas être poursuivie, les faits sont prescrits en application de la législation de l’époque.
Elle a été renvoyée devant une cour d’assises. S’est pourvue en CCass. CCass dit que non, il y a prescription,
renvoie devant CI. CI pas d’accord renvoie devant cour d’assises. Second pourvoi en CCass, dont AP.
CCass -> confirme la mise en accusation de cette femme, considérer:
- rappelle principe reposant sur art 7 CPP en matière criminelle « action publique se prescrit bien à compter
du jour où le crime a été commis » en principe
- mais dit que prescription est suspendue en cas d’obstacle insurmontable à l’exercice des poursuites
= délai de prescription commence à courir le jour où les faits sont commis. Mais si obstacle insurmontable
qui survient et qui empêche les poursuites -> le délai de prescription se gèle, une parenthèse s’ouvre, pendant
laquelle le temps ne courra pas. Se referme lorsque les faits sont découverts.
Mais ici, y’avait-il un obstacle insurmontable?Les gens ont du voir qu’elle avait accouché, qu’elle avait
été enceinte, personne ne s’est rendu compte de rien? Ici les faits sont très particuliers, à chaque fois,
cette femme obèse, a accouché seule chez elle, a tué seule les bébés, personne ne sait qu’elle enceinte,
ensemble pas déclarés à l’état civil.. ==> obstacle insurmontable, impossibilité de savoir. « Nul n’a été
en mesure de s’inquiéter de la disparition d ‘enfants né clandestinement, mort dans l’anonymat et dont
aucun indice apparent n’a révélé l’existence. » Cette affaire a contribué à faire évoluer la législation
française, qui a été modifiée par loi de 2017.

Loi de 2017 a modifié prescription à 3 mesures


- prolongé délais de prescription
- Prévu des cas de report de prescription
- Modifié les causes d’interruption et de suspension du délai de prescription.

> allongement des délais de P


Délais ont été doublés en matière criminelle et délictuelle. (Droit commun)
-> 20 ans en matière criminelle contre 10 avant (art 7 CPP)
-> 6 ans en matière délictuelle contre 3 avant
-> 1 an en matière contraventionnelle, pas changé

Mais toute une série de délais spéciaux

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- crimes imprescriptibles : crimes contre l’humanité, génocides
- Prescription 30 ans : eugénisme, clonage reproductif, crimes de guerre, crimes terroristes, crimes en
matière de traffic des stupéfiants, crime en matière de prolifération d’armes de destruction massive
- Prescription 30 ans crimes particulièrement graves commis sur mineurs art 706-47 CPP : viol sur
mineur, meurtre, torture, barbarie sur mineur
- Prescription 20 ans pour certains délits : délits terroristes, délits en matière de stupéfiants
- Prescription 10 ans pour certains délits : délits sexuels commis sur mineur (20 ans si + circonstance
aggravante)
== ne favorise pas la lisibilité des délais de prescription

>point de départ du délai de P


Point de départ = le jour où les faits ont été commis

Mais point de départ connais certains points de décalage, 2 cas


- victime est mineure au moment des faits pour certains crimes et délits (art 706-47 CPP) -> début du délai
de P reporté au jour de sa majorité. On peut poursuivre pendant plus de temps. (Allongement du délai +
report du début du délai)

*Mécanisme de prescription glissante loi 21 avril 2021 a compliqué les choses pour -> 2e décalage lorsque
mineur victime d’agressions sexuelles en série sur mineurs.
Modifie Art 7 et 8 CPP -> prévoient désormais qu’en cas de commissions sur un autre mineur par la même
personne avant l’expiration du délai de P d’une nouvelle agressions sexuelle, le délai de P de la première
infraction sexuelle subie est prolongée jusqu’à la date de prescription de la nouvelle infraction.
Mineur est victime d’infraction sexuelle + tant que l’infraction qu’il a subie n’est pas prescrite, le délai de P
(de 10, 20 ou 30 ans) peut être prolongée si une autre infraction sexuelle est commise par le même auteur, à
l’encontre d’un autre mineur, et ce jusqu’à la date de P de la nouvelle infraction.
- en cas d’infraction occulte ou dissimulée, le point de départ est reportée au jour où l’infraction est
apparue et a pu être constatée dans des conditions permettant la mise en mouvement et l’exercice de
l’action publique.
Infraction occulte= par nature, est cachée. En raison de ses éléments constitutifs ne peut être connu ni de la
victime, ni de l’autorité judiciaire
Infraction dissimulée = par nature n’est pas cachée, mais en raison des circonstances, des manoeuvres de
l’auteur est cachée.

Il y a quand même une limite posée par les textes: on peut reporté le point de départ des P, défilé ne peut pas
excéder 12 ans pour les délits et 30 ans pour les crimes à compter de la commission des faits.
On découvre un délit 13 ans après sa commission, on peut pas poursuivre.

>suspension et interruption du délai de P


Ces causes ont été révisées par la loi en 2017

Causes d‘interruption= anéantissent le délai ayant déjà couru par l’effet d’un événement, acte, permettant le
point de départ d’un nouveau délai. On remet les compteurs à 0
Avant la loi de 2017, pas de liste de ces causes d’interruption. Art 9-2 aujourd’hui, liste les causes:
- Tout acte émanant du ministère public ou de la partie civile tendant à la mise en mouvement de l’action
publique= citation devant juridiction, saisine du JI, plainte avec constitution de partie civile..
- Tout acte d’enquête émanant du MP, tout procès verbal dressé par un OPJ
- Tous les actes accomplis par les juridictions d’instruction et tous les actes de police judiciaire
- Tout jugement ou arrêt, même non définitif

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Causes de suspension= arrêt momentané du cours de la prescription en raison d’une circonstance mettant la
partie poursuivante, le parquet, dans l’impossibilité d’agir.
La li de 2017 est venue consacrée une cause générale de suspension art 9-3 CPP: « tout obstacle de droit
prévu par la loi ou tout obstacle de fait insurmontable et assimilable à la force majeure qui rend impossible la
mis en mouvement ou l’exercice de l’action publique, suspend la prescription. » 2 obstacles: de droit et de
faits
- obstacles de droit sont prévus par la loi, ex alternative aux poursuites est une cause se suspension du délai
de P art 41-1 CPP; ex l’exception préjudicielle = le juge pénal sursoit à statuer dans l’attente d’une
réponse à une question posée à un autre juge art 386 CPP (marche pas en matière criminelle)
- obstacles de faits qui peuvent suspendre le délai de prescription; doivent entre insurmontables et
assimilables à la force majeure, ex le covid a suspendu les délais de prescription, une guerre, une
catastrophe naturelle..

On s’est posé la question de savoir si la dissimulation d’un corps était un obstacle insurmontable
—> CCass: par principe, le simple fait de dissimuler le corps de la victime d’un meurtre n’est pas un
obstacle insurmontable. L’obstacle ne devient insurmontable que si nul n’a été en mesure de s’inquiéter de la
disparition de la victime.
Ex Cottrez, Crim., 25 avril 2017 scénario mis en place par les auteurs du meurtre de manière à ce qu’on ne se
doute pas du tout d’un meurtre.

Pas d’obstacle insurmontable dans le cas d’amnésie traumatique. Femme se souvient d’un coup avoir été
violée dans son enfance, trop tard le délai de P est acquis. CCass dit que non amnésie traumatique n’est pas
un obstacle insurmontable Crim., 17 octobre 2018 17-86.161

Par contre, obstacle insurmontable admis dans l‘état anesthésié des victimes, qui les rendait incapables
d’agir, anesthésie des victimes couplée par le stratagème du chirurgien considérée comme obstacle
insurmontable Crim., 21 juin 2023 chirurgien de Jonzac (viol sur 312 victimes)

CCass très vigilante en matière de meurtre. Affaire Bonfanti Crim., 28 Novembre 2023. 1986, une femme de
25 ans gare son véhicule devant immeuble où elle rentre. Témoins entendent longs cris, elle ne réapparait
plus jamais. Voiture restée avec tous ses éléments personnels.
Instruction s’achève en 1986, confirmé en CI en 1988. 32 ans plus tard, PR reçoit une lettre du frère de la
jeune femme disparue, il demande de rouvrir l’enquête, ce qu’il fait. Demande ouverture information
judiciaire. En mai 2022, l’homme auditionné dans la première instruction est interpellé et avoue tout.
Instruction se poursuit du chef d’homicide volontaire. Novembre 2022 morceaux crâniens retrouvés.. mais
quand même 32 ans après les faits, il demande la P de l’action publique. Quand le corps est découvert, on
est 36 ans après les faits. Arrêt de non lieu rendu par CI en 1988, dernier acte.
PR soutient obstacle insurmontable car dissimulation du corps. Mais la CCass pas convaincue « la
dissimulation du corps et de la scène de crime ne caractérise pas un obstacle insurmontable aux poursuites…
»

C- L’amnistie
Amnistie = mesure prise par le législateur qui vient ôter à certains faits commis leur caractère délictueux.
Éteint définitivement la P.

D- L’abrogation de la loi pénale


Abrogation de la loi pénale = disposition plus douce de la loi pénale qui intervient ????
Dès lors qu’une loi est abrogée, aucune personne ne peut plus être poursuivie du chef de ce délit. Pour les
personnes qui sont en train d’être poursuivie, l’abrogation de la loi pénale éteint l’action public.

50 sur 89
E- La chose jugée
Chose jugée = on ne peut pas être jugé 2 fois pour les mêmes faits

Autorité de la chose jugée = effet attaché aux jugements, arrêts après épuisement des voies de recours ou
après expiration des délais de recours. -> les décisions ne sont plus contestables, elles sont revêtues de
l’autorité de chose jugée.
==> s’oppose à ce que des poursuites soient reprises contre une personne à propos de faits pour lesquels elle
a déjà été définitivement jugée.

Principe ne bis in idem / non bis in idem = pas 2 fois pour la même chose principe nef aveur de la
personne, ne doit pas lui porter préjudice
Principe directeur de la procédure pénale.

Que faut-il entendre par « les mêmes faits », 2 conceptions:


- les mêmes faits au sens matériels, bruts, indépendamment de leur qualification juridique -> identité de
faits et donc violation du principe ne bis in idem quand poursuites successives le même comportement
mais sous des qualifications juridiques différentes. Conception protectrice de la personne, où ce sont les
faits qui comptent.
- Qualification juridique qui compte. On ne peut pas poursuivre 2 fois pour les mêmes faits sous la même
qualification. Suffirait de changer de qualification pour pouvoir poursuivre à nouveau.. beaucoup moins
protecteur de la personne, moins favorable aux personnes, + sévère.

En France, c’est la conception la plus favorable qui est appliquée.

Distinguer 2 hypothèses:
- la personne a été relaxée ou acquittée: peut-on la juger à nouveau pour les mêmes faits ?
- la personne a été condamnée définitivement: peut-on la juger à nouveau pour les mêmes faits?
Peut-on rouvrir son procès?

>Personne relaxée ou acquittée =décision qui me définitivement la personne hors de cause (=/= non lieu).
En droit français, exclu. De nouvelles poursuites sont radicalement exclues. En matière criminelle, ce refus
est très clair art 368 CPP « aucune personne acquittée ne peut plus être reprise ou accusée à raison des
mêmes faits, même sous une qualification différente. »
En matière correctionnelle, pas de texte, on s’est posé la question de savoir si on pouvait étendre art 368
CPP aux délits. On a considéré que dans la mesure où le juge saisit du jugement d’un délit, est tenu
d’envisagé toutes les qualifications possibles, c’est son office de juge qui le demande il doit le faire donc
jurisprudence a considéré qu’une décision de relaxe signifie implicitement que les faits ne sont susceptibles
de revenir aucune qualification pénale.

>personne condamnée définitivement


Non. On ne peut pas la juger à nouveau. Pourquoi devrait-on la juger à nouveau? Parce que finalement
elle n’y est pour rien? Ou alors elle n’a pas été assez punie?
Distinguer réouverture du procès au bénéfice de la personne / au détriment de la personne.
>rejuger la personne à son bénéfice, procès pour innocenter l’individu : possible soit dans cas
d’erreur judiciaire = révision des condamnations pénales, soit après condamnation de la CEDH qui dit
qu’on a violé les droits de la personne.
==> Soit pour corriger erreur judiciaire, procédures en révision, soit en raison d’une condamnation de la
France par la CEDH dans cette affaire.
>rejuger la personne pour la punir + sévèrement: pas possible. On ne peut pas juger à nouveau

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Ex. 25 mai 1954 décision Thibaud : couple qui va se coucher à la lumière de la bougie, femme a du mal à
s’endormir, prend somnifères. Dans la nuit, la bougie tombe sur le lit qui prend feu, le mari réussi à
s’échapper. La femme, non. -> instruction ouverte, poursuite de l’homme pour homicide involontaire,
condamné définitivement. Temps passe, il avoue que c'était un meurtre, il a trompé tout le monde. On fait
quoi…? Il a été condamné à nouveau pour meurtre , on a changé la qualification juridique des faits, parce
que à l’époque c'était possible. Aujourd'hui cette solution ne fonctionnerait pas.

F- La transaction
Transaction = accord conclu entre une personne susceptible d’être poursuivie et une autorité investie du
pouvoir de poursuivre. Payer une amende et on s’arrête là, pas de poursuite.

De manière générale, pour que transaction valide -> accord libre et non-équivoque de l’auteur des faits,
éventuellement avec assistance d’un avocat. (CC 2006)

Cause d’extinction de l’action publique mais uniquement lorsque la loi en dispose expressément. Pas une
cause générale d’extinction.

Mécanisme en pleine expansion:


- transaction en matière douanière dans code des douanes-> administration des douanes est autorisée à
transiger avec personnes mises en cause pour infraction douanière
- Transaction en matière environnementale code de l’environnement -> autorité administrative compétente
peut transiger pour toutes les infractions du code de l’environnement, à l’exception des délits punis d’au
moins 2 ans d’emprisonnement
- Convention judiciaire d’intérêt public -> voir plus haut

G- L’exécution d’une composition pénale


Éteint action publique, voir plus haut

H- Le retrait de la plainte
Retrait de plainte par la victime n’a aucun incidence sur l’action publique par principe.

Mais pour certaines infractions, la plainte est une condition nécessaire aux poursuites -> si la plainte est
retirée est une cause d’extinction de l’action publique
- en matière d’injures et de diffamation (loi de 1881 sur la liberté de la presse)
- Certaines atteintes à la vie privée

Mais parquet a des pouvoirs considérables qui doivent être combinés avec la compréhension de la structure
du MP.

Section 2 - L’organisation hiérarchique du Ministère public


Grande question pénale aujourd’hui -> question de l’indépendance du MP, de l’indépendance de la justice
globalement car magistrats du parquet sont membres de l’autorité judiciaire.
Membres du parquet = membre de l’autorité judiciaire -> le CC y est très attaché

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11 aout 1993, CC rappelle que l’autorité judiciaire comprend à a fois les magistrats du siège, les juges et
ceux du parquet. Cependant, les magistrats du parquet ne sont pas indépendant en France, lien hiérarchique
fort -> art 5 du texte sur la magistrature ordonnance du 22 décembre 1958 relative au statut de la
magistrature « les magistrats du parquet sont placés sous la direction et le contrôle de leur chef hiérarchique,
et sous l’autorité du Garde des sceaux, ministre de la justice. »
1 autorité judiciaire = magistrat du siège + magistrats du parquet

Art 64 constitution -> autorité judiciaire est indépendante mais en son sein des magistrats du parquet qui ne
sont pas indépendants.

Ce paradoxe a donné lieu à 2 lectures possibles:


- CC dit que le MP est pleinement membre de l’autorité judiciaire avec des garanties d’indépendance
suffisantes •CC 8 décembre 2017 « la Constitution consacre indépendance des magistrats du parquet dont
découle le libre exercice de leur action devant les juridictions. Mais cette indépendance doit être conciliée
avec les prérogatives du gouvernement. Cette indépendance n’est pas assurée par les mêmes garanties que
celles applicables aux magistrats du siège. »
- CEDH du fait de leur statut, les membres du MP en France ne remplissent pas l’exigence d’indépendance
à l’égard de l’exécutif qui compte parmi les garanties inhérentes à la notion autonome de magistrat au
sens de l’art 5 de la convention. •CEDH Moulin contre France 23 novembre 2010 •CEDH Medvedyev
contre France 2010.

CCass a tendance à se ranger du coté de la CEDH, dit que le MP ne peut être considéré comme une autorité
judiciaire au regard de la CEDH dans la mesure où les garanties d’indépendance ne sont pas suffisantes.

§1- Les liens entre le Ministre de la justice et le ministère public


= Poids que le pouvoir exécutif exerce sur l’action publique.

En vertu de l’article 31 CPP, MP exerce l’action publique et requiert l’application de la loi. CPP confie au
MP l’exercice de l’action publique, représente l’intérêt général, la société, l’État…
Il a paru nécessaire de contrôler son action en faisant du parquet en France un corps hiérarchisé, dont le
sommet est le Garde des sceaux, qui « conduit la politique pénale déterminée par le gouvernement et veille à
la cohérence de son application sur le territoire de la République. » art 30 CPP.
À cette fin, le MP peut adresser des instructions aux magistrats du MP. Quelles instructions?
>instructions individuelles?
Le ministre de la justice ne peut pas donner des instructions individuelles dans un dossier précis. Il n’est plus
possible pour lui de le faire. Art 30 CPP ne peut adresser aucune instruction dans des affaires individuelles.
Interdiction loi du 25 juillet 2013.
Avant, il pouvait donner ordonner de poursuivre. En revanche ne pouvait pas ordonner de classer.
> instructions générales?

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Oui, ministre de la justice peut adresser instruction générales. Art 30 CPP « il adresse aux magistrats du MP,
des instructions générales »
Instructions générales = circulaires destinées aux membres parquet + transmises aux présidents de
juridictions

Types de circulaires:
- de politique pénale générale = vocation à s’appliquer sur tout le territoire de la République
- de politique pénale spécialisée = lutte contre terrorisme, en matière de l‘environnement ..
- de politique pénale visant des territoires précis = ex concerne les zones frontalières, vie délinquance de
quartiers en particuliers, visent certaines territoires (Corse, Polynésie, Guyane..) car problématiques très
particulières à certains territoires.
- de politique pénale liée à certains évènements: JO..

§2- Les liens entre le procureur général et les procureurs de la


République
Poids de la hiérarchie entre le procureur général et le procureur de la république.

Magistrats du parquet ont l’obligation de respecter les instructions adressées par leurs supérieurs. PR
respecte les instructions données par le PG. Art 36 CPP « PG peut enjoindre au PR par instruction écrite et
versée au dossier de la procédure, d’engager la poursuite »
Cette obligation ne vaut que pour les réquisitions écrites. Mais à l’audience, chaque membre du parquet
conserve sa liberté de parole. « La plume est serve mais la parole est libre »
« PR tenu de prendre réquisitions écrites conformes aux instructions données par le PG, il développe
librement les observations orales qu’il croit convenables au bien de la justice. » art 33 CPP

==> hiérarchie au sein même du corps du MP

Chapitre 3 - La police judiciaire


Police judiciaire = 2 sens
- police = ensemble des règles imposées par l’autorité publique afin d’assurer l’ordre, la tranquillité, la
salubrité (lois de police) => renvoie à une mission, mission de police
- Police = force publique dont l’objectif est de faire respecter ces règles => renvoie à un corps, une
institution. Ici, la police comprend principalement la police national et la gendarmerie nationale.

Police judiciaire = comprend à la fois police et gendarme, est exercée sous la direction du PR art 12 CPP par
les officiers fonctionnaires et agents désignés .. sous la surveillance du PG.

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Les policiers et les gendarmes sont tous investis d’une mission de police, une mission double:
- investis d’une mission de police administrative= mission préventive, maintenir l’ordre, assister citoyens
dans le besoin
- Investis d’une mission de police judiciaire = mission d’enquête, constater les infractions, en
rassembler les preuves, en rechercher les auteurs art 14 CPP
Frontière parfois difficile à cerner, souvent les mêmes agents qui font les 2 missions. Police
administrative -> droit administratif
Police judiciaire -> procédure pénale

Police judiciaire = corps de la police judiciaire + certaines personnes qui disposent de certains pouvoirs
de police judiciaire

Section 1 - Les membres de la police judiciaire


Art 15 CPP police judiciaire =
- OPJ
- Agents de PJ APJ
- Agents de PJ adjoint APJA
- Fonctionnaires et agents auxquels sont attribués par la loi de certaines fonctions de police judiciaire
- Depuis 1 an, assistants d’enquête

§1- Les officiers de police judiciaire


OPJ ont le plus de pouvoirs, peuvent placer en GAV, ce que ne peuvent pas faire les autres. Art 16
CPP liste OPJ
- les maires et leurs adjoints
- Officiers gradés de la gendarmerie
- …

§2- Les agents de police judiciaire


APJ art 20 CPP, ont pour mission de seconder les OPJ dans l’exercice de leurs fonctions, constater les
crimes délits et contraventions et d’en dresser le procès verbal.

§3- Les agents de police judiciaire adjoints


Art 21 CPP, ont pour mission de seconder les OPJ, fonctions qui ressemblent à celle des APJ, mais moins de
pouvoir. Pas de pouvoir d’initiative, se plient aux instructions des OPJ, sauf pouvoir dresser un constat de
contravention.

§4- Les assistants d’enquête


Depuis janvier 2023. Art 21-3 CPP
Agents de la police judiciaire, on leur demande d’assurer un certain nombre de tache administrative liées
aux investigations. Décharger les enquêteurs, les OPJ des taches administratives fastidieuses, paperasses et
leur permettre de se recentrer sur le coeur de leur métier.

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§5- Les fonctionnaires et agents chargés par la loi de certaines
fonctions de police judiciaire
Ont leur donne pouvoirs de police judiciaire afin de constater certaines infractions à la législation dont il
doivent assurer le respect.
Ex. Agents inspection du travail, agents de répression des fraudes… constater certains nombre
d’infractions…

Section 2 - Les magistrats disposant de pouvoirs de police


judiciaire
Certains magistrats disposent de pouvoirs de police judiciaire.

-> PR et JI -> ne sont pas membres de la police judiciaire mais disposent de pouvoirs apparentant au OPJ

PR a tous les pouvoirs et toutes prérogatives attachés à la qualité d’OPJ art 41 al 5 CPP = il peut procéder lui
même à tous les actes nécessaires à la recherche et à la poursuite des infractions (art 41 CPP), recevoir
directement les plaintes et dénonciations (art 40 CPP), requérir directement la force publique (art 42 CPP)

JI tout pareil que PR, instruit tout seul, peut déléguer son instruction par une commission rogatoire par
laquelle il demande à OPJ de procéder actes d’investigation.

Titre 2 - Les acteurs privés


Chapitre 1 - La personne mise en cause
Personne mise en cause est la principale intéressée par le procès pénal.

En principe, elle a un rôle passif, elle est en défense. En application du principe de la présomption
d’innocence, elle n‘a en principe rien d’autre à faire qu’attendre qu’on apporte la preuve de sa culpabilité.
Mais il est clair que se cantonner dans une attitude passive n’est pas toujours une bonne solution, il vaut
mieux parfois prendre certaines initiatives: demander accomplissement d’un acte, rapporter la preuve de
certaines choses pouvant jouer en sa faveur…

Pour cela, nécessaire qu’elle soit bien défendue.


suppose d’être informée des charges qui pèsent, de son droit aux silence, de son droit à l’assistance d’un
avocat, d’un interprète ==> les droits de la défense, existent et doivent exister dès le moment où une
personne est mise en cause. Droits naissent avec la mise en cause, se renforcent au fur et à mesure que
l’accusation se renforce.
Ce renforcement est flagrant dans l’accès aux pièces du dossier. Accès aux pièces possible véritablement
lorsque la personne mise en cause devient partie à la procédure.

Pendant l’enquête la personne mise en cause n’est pas partie à la procédure, simplement suspecte.

Mise en examen par le JI élève au rang de partie. Lorsque personne est mise en examen par le JI, elle devient
partie. Ou au moment de renvoie devant la juridiction.
==> là personne bénéficie de la plénitude de ses droits

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Voir égalité des armes plus haut
Voir droits de la personne mise en cause au fil des phases du procès pénal, plus bas (3e partie)

Chapitre 2 - La victime
La victime n’est pas la principale intéressée par le procès pénale. La victime n’a pas de droits en procès
pénal.
Parfois y’a pas de victime identifiée, parfois infractions sans victimes, infractions d’intérêt général qui ne
lèsent que l’ordre social.

Quand la victime existe, elle doit être prise en considération, a minima être entendue dans le cadre du procès
pénal. Cela suppose qu’elle soit informée de ses droits et qu’elle puisse être assistée d’un avocat art 10-10
CPP.

La victime ne se défend pas, elle vient demander quelque chose, on peut considérer dans une certaine mesure
que la victime est + proche du parquet que la personne mise en cause mais dans une certaine mesure
seulement.
Si le MP est nécessairement présent dans le procès pénal, la victime, elle, peut ne pas l’être. Elle peut
décider de ne ps agir du tout, ou de ne pas agir en pénal, et seulement voir le juge civil.
Le MP porte l’action publique, il requiert l’application de la loi pénale, demande condamnation de la
personne. La victime, elle, quand agit au pénal, porte une action privée, et non publique. Elle ne demande
pas la condamnation de la personne ni l’application de la loi, elle demande dommages- intérêts et à ce que
soit reconnu la faute civile commise par la personne sur elle. Action portée par la victime dans le procès
pénal = action civile.

Art 2 CPP -> prévoit possibilité pour la victime d’être partie au procès pénal, d’y exercer une action:
l’action civile. L’action civile est une action en réparation du dommage causé par une infraction. Peu
demander au JJ de reconnaitre ce dommage et octroyer réparation à la victime.

Ce texte signifie d’abord que le rôle de la victime peut prendre la forme d’une action, droit d’agir en justice.
La victime peut agir devant le juge pénal, c’est un droit, mais pas une obligation. L’action civile doit se
concrétiser dans une demande.

Ce texte signifie aussi que la victime peut demander au juge pénal la réparation due dommage subi,
uniquement du dommage causé par une infraction. Action civile = action en réparation, prend forme de
dommages-intérêts la plupart du temps. Mais particulier car action en réparation se fait en principe devant
le juge civil. Ici c’est une action portée devant le juge pénal.. action civile est en soi une contradiction, elle a
du mal à échapper à cette contradiction. Des auteurs qualifient l’action civile d’action hybride.

Enfin texte explique que cette action appartient à tous ceux impacté directement par infraction.

Section 1 - Les formes de l’action civile


Action civile suppose un minimum de formalisation, formaliser la volonté d’agir par une demande, un acte
par lequel la personne formule une prétention qui sera soumise à un juge.

Cet acte devant le juge pénal -> la constitution de partie civile= acte par lequel la victime dit qu’elle veut être
parties qu’elle veut demander réparation, une demande formelle.

La plainte simple ne permet pas une constitution de partie civile.


Plainte simple = acte par lequel une personne qui s’estime victime d’une infraction informe le procureur de
la république soit directement, soit par intermédiaire d’un service de

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police/gendarmerie. Peut être déposée contre une personne identifiée, ou contre X, identité pas connue.
Toute personne peut porter plainte, y compris mineur qui peut le faire seul.
Plainte déposée dans commissariat de police / brigade de gendarmerie la plupart du temps.. dans tous les cas,
l’autorité qui la reçoit est tenue de la recevoir (art 15-3 CPP).

•CCass Crim., 21 avril 2022-> « constitue une plainte toute information portée sans formalisme particulier
à la connaissance de l’autorité judiciaire ou d’un officier/agent de PJ, et relative à des faits susceptibles de
revêtir une qualification pénale. »

Si plainte devant police/gendarme -> donne lieu a procès verbal avec récépissé délivré à la victime précisant
- délai de prescription action publique
- à la victime que sa plainte simple n’interrompt pas la prescription de l’action publique. Art 19
CPP

La police n’a pas le choix, ne peut pas mettre de coté une plainte, sauf par une pratique de la main courante =
permet d’enregistrer les simples déclarations de faits pas considérées comme des plaintes car
- pas d’infraction
- dénonciation apparait extravagante
Ces mains courante ne donnent lieu ni à une enquête ni à une transmission au parquet. Mais si c’est bien une
plainte, elle DOIT être transmise au parquet, lui seul décide ou non classer l’affaire.

Plainte simple = signalement auprès de la police, autorités judiciaires. Ne suffit pas pour devenir partie au
procès pénal, ne suffit pas pour interrompre délai de prescription.
Victime qui dépose une plainte simple n’a accès à rien, n’a pas accès au dossier de la procédure.

Victime qui ne s’est pas constituée partie civile, au moment du procès n’a pas le droit d’être assistée par
avocat, elle sera entendue en tant que témoin.

La plainte se dématérialisée, possible de déposer une pré-plainte en ligne + maintenant possibilité (depuis
2019) de déposer une véritable plainte en ligne (art 15-3-1 CPP). Cette façon de porter plainte est conçue
comme un progrès (facilite dépôt de plainte..) mais elle ne peut jamais être imposée à la victime, ne
dispensera pas une audition de la victime si la nature ou la gravité des faits le justifie (notamment infractions
sexuelles).

Loi de janvier 2023 -> introduit art 15-3-1-1 CPP possibilité que la victime dépose plainte et voit sa
déposition recueillie par visio.

Première forme de manifestation de la victime, la plus simple. La victime peut s’arrêter là, ou se constituer
partie civile, exprimer sa volonté de devenir partie au procès.

Constitution partie civile peut se faire à 2 moments:


- après que le PR ait décidé d’engager des poursuites. La victime se constitue partie civile apr voie
d’intervention, elle se raccroche aux poursuites
- Possible même si MP n’enclenche pas de poursuites. Victime peut se constituer partie civile par voie
d’action = mode de déclenchement des poursuites à l’initiative de la victime, elle demande dans le même
temps réparation du préjudice subi. Ici, la victime force la mise en mouvement de l’action publique art 9-2
CPP.

plainte simple =/= constitution partie civile a pour effet de faire de la victime une partie au procès pénale,
elle aura droit avoir avocat, faire recours, avoir accès au dossier.

Constitution de partie civile peut prendre 2 formes.

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§1- La plainte avec constitution de partie civile
= donne pouvoir très important à la victime, lui permet de mettre automatiquement en mouvement l’action
publique.
Mécanisme très ancien, consacré dans CCass 8 décembre 1906 arrêt « Laurent Athalin ».

Nécessité de mettre un filtre? Freiner le pouvoir considérable donné à la victime. -> loi de 2007 lutter contre
les constitutions de partie civile abusives. Législateur a encadré le mécanisme en subordonnant la plainte
avec constitution de partie civile au dépôt préalable d’une plainte simple devant le PR (art 85 CPP). Avant,
victime pouvait directement déposer plainte avec constitution de partie civile devant le JI.
Pour éviter constitutions abusives, on lui impose de d’abord passer devant le parquet, et ça n’est que si
parquet refuse de poursuivre/ ne répond pas pendant 3 mois, la victime pourra porter plainte avec
constitution de partie civile (art 85 CPP).

Formellement, plainte avec constitution de partie civile est adressée au JI. Pas de formalité particulière, elle
se fait par simple lettre adressée au JI, dans laquelle intime exprime une volonté certaine de se constituer
partie civile.

Lorsque plainte sera reçue par JI, victime devra déclarer une adresse et verser une consignation (sauf si
bénéficie d’une aide juridictionnelle), pour payer l’amende civile si JI considère que la victime à
abusivement porté plainte, sinon lui sera rendue après.

Constitution de partie civile devant JI permet à la victime de devenir partie au procès:


- elle est informée régulièrement du déroulement de la procédure
- Elle a accès au dossier par intermédiaire de son avocat
- Elle peut exercer des recours contre certaines décisions prises qui portent atteintes à ses interêts
(ex. Refus de sa constitution de partie civile, appel devant la CI)
- Elle peut adresser des observations, faire des demandes d’investigations supplémentaires
- Elle peut être citées devant la juridiction de jugement, être entendue assistée de son avocat
- Elle peut demander des d-i, réparation du préjudice subi.

Recommandé de se constituer partie civile le plus tôt possible, pour être associé à la procédure le plus tôt
possible. Il est possible de se constituer partie civile à tout moment de la précéder, jusqu’au jour de
l’audience de la première instance. Pas possible de se constituer partie civile pour la première fois en appel,
sinon priverai double degré de juridiction (art 418 CPP).
•CCass Crim., 20 avril 2017 -> pas possible pour la partie civile d’intervenir pour la première fois devant la
CA quelle que soit la raison, y compris si cette raison est due à une erreur d’horaire dans la convocation (?)

La victime n’est pas dans la même position que le prévenu, normal qu’elle passe après le droit de la défense.

Partie civile peut être assistée d’un avocat tout au long de la procédure. Si elle n’est pas patrie civile, elle
ne pourra pas être assistée par avocat durant l’audience.

§2- La citation directe


PR peut directement citer l’individu à comparaitre devant la juridiction de jugement. Ce mode de poursuite
est aussi ouvert à la victime, elle peut être à l’initiative de la victime.

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Dans les cas les plus simples, victime peut directement citer l’auteur devant la juridiction compétente (TP ou
TC, mais pas pour les crimes, il faut toujours une instruction). La victime invite l’auteur à comparaître
devant un tribunal par intermédiaire d’un huissier. La victime devra apporter la preuve de la culpabilité de
l‘auteur.

Procédure possible dans les hypothèses où les faits sont simples, mettant en cause un délit ou une
contravention. Il faut aussi que la victime dispose de tous les éléments prouvant l’infraction et l’étendu du
préjudice causé. Il faut aussi que l’auteur ait été identifié.

Citation directe n’est possible que contre l’auteur majeur de l’infraction, on peut pas citer auteur mineur.

Citation directe emporte même conséquences que plainte avec constitution de partie civile
- consignation
- droit assistance d’un avocat
- …

Section 2 - La nature de l’action civile


Action civile balance clairement entre réparation et vengeance, envie de répression. Même si action civile est
avant tout une action en responsabilité civile, elle a aussi une finalité répressive.

§1- Une action en réparation


Art 2 CPP= action en réparation du dommage causé par une infraction

Prend forme d’une demande de d-i, but est de rétablir aussi exactement que possible l’équilibre détruit par le
dommage et replacer la victime dans la situation où elle se serait trouvée si l’acte dommageable ne s’était
produit.

La victime peut toujours décider d’agir devant le juge civil. De la même manière qu’il peut y avoir une
action en responsabilité civile sur le fondement du code civil, également possible lorsque causé par
infraction. La victime a le choix. La victime d’une infraction dispose d’une option entre la voie civile et la
voie pénale. Chacune de ces options a ses avantages et inconvénients.

Aller au civil:
- plus discret
- victime peut ne pas vouloir la condamnation de l’auteur (ex. Hypothèses où il s’agit d’un proche)

Aller au pénal:
- volonté d’une condamnation
- Preuves sont recueillies par autorités publiques, victime bénéficie d’une enquête

Le choix de la voie conditionne aussi la règle de prescription


- devant le juge pénal -> règles de prescription de l’action publique, art 10 CPP
- devant le juge civil -> règles de prescription du droit civil, prévues par code civil art 2224.. cciv Selon
les cas la règle de prescription eut être plus favorable.
Ex. Victime d’un délit qui cause dommage corporel.
==> Devant juge pénal -> délai de prescription de 6 ans.
==> Devant juge civi -> délai de prescription de 10 ans.

Pour autant ce choix n’est pas totalement libre, règle que encadre ce choix electa une via => une fois une
voie choisie, on ne peut plus changer d’avis. Règle apparait à art 5 CPP.

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Par ailleurs, le choix de la voie civile emporte l’application de 2 autres règles très importantes, visent à
éviter une contradiction possible entre décision civile et une décision pénale:
- « le criminel tient le civil en l’état » art 4 CPP.
- Règle de l’autorité de la chose jugée au pénal sur le civil = le pénal passe avant.

➯Electa una via = une fois que le choix a été fait, la victime ne peut pas changer d’avis. Distinguer selon
que la victime a choisi en premier le juge pénal ou le juge civil.

-> si victime choisit voie pénale, on considère qu’elle peut changer d’avis, peut se désister de son
action devant la juridiction pénale pour aller devant la juridiction civile.

-> si victime choisit de saisir d’abord le juge civil, art 5 CPP la partie qui a exercé son action devant la
juridiction civile compétente ne peut la porter devant la juridiction répressive.

L’option est irrévocable, en principe. Moins irrévocable qu’avant, cette règle connait aujourd'hui des
limites, certaines étant prévues par art 5 CPP lui-même, autorise à changer d’avis et à aller devant la
juridiction répressive si celle-ci a été saisie par ailleurs par le parquet sans que le jugement sur le fond ait été
rendu par la juridiction civile.

D’autres limites sont prévues, ressortent de la jurisprudence qui a une conception restreinte, souple
pour la victime. Jurisprudence permet de façon pas trop rigoureuse de changer d’avis. Jurisprudence
considère que cette règle doit être écartée si la juridiction civile saisie en premier est une juridiction
étrangère -> victime peut finalement choisir le juge pénal.

Par ailleurs, jurisprudence estime que dispositions de art 5 CPP n’interdisent l’exercice de l’action civile
devant le juge pénal que dans le cas où avant d’aller devant le juge pénal, la victime a saisit le juge civil
d’une action contre la même personne, pour la même cause, sur le même objet.
>ex. Individu se fait voler un bijou. Juge a considéré que action en réparation de disparition du bijou faite
devant le juge civil n’avait ni la même cause, ni le même objet que l’action en réparation résultant de l’abus
de confiance faite devant le juge pénal. (?)

Si victime décide d’aller devant juge civil, 2 autres règles s’appliquent.

➯ « le criminel tient le civil en l’état » = vise à éviter contradictions entre jugements, éviter qu’un individu
soit condamné au pénal, puis juge civil ne reconnaisse pas de faute civile.. on dit donc au juge civil
d’attendre, le pénal passe avant, le juge civil sursoit.
Art 4 CPP lorsque la victime choisit la voie civile, il est sursis au jugement de cette action devant le juge
civil tant qu’il n’a pas été prononcé définitivement ………?
Impose au juge civil de sursoir de statuer dans l’attente du jugement du juge pénal, attendre de connaitre la
décision du juge pénal.

Cette règle connait des limitations:


- le juge civil n’est tenu de sursoir à statuer que lorsque l’action engagée devant lui est une action en
réparation du dommage causé par l’infraction. Si réparation d’un dommage sans infraction, n’a pas à
attendre.
- Pas tenu d’attendre si la victime le saisit sur un autre point que l’action sur laquelle porte l’action pénale
>ex. Victime escroquerie tromperie, victime saisit juge civil d’une demande de nullité du contrat … pas tenu
d’attendre.
- art 4 CPP al 3 « la mise en mouvement de l’action publique n’impose pas la suspension du jugement
d’autres action exercée devant la juridiction civile de quelque nature qu’elle soit… => prévenir
instrumentalisation de la justice pénale, éviter que des dépôts de plainte au pénal est comme seul objectif
de parvenir au blocage d’une procédure civile. ex. le juge civil peut statuer sur demande de divorce pour
faute sans attendre issue procès pénal pour violence.

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Le juge civil apprécie l’opportunité de sursoir à statuer.

➯ règle de l’autorité de la chose jugée au pénal sur le civil = vise à éviter contradictions entre jugements
une fois jugement pénal prononcé définitivement.
Lorsque la chose a été jugée au pénal, le juge civil doit en tenir compte. Règle n’est pas expressément prévue
par texte, mais établie dans jurisprudence depuis XIXe siècle.
-> juge civil a été saisi, a attendu le jugement du juge pénal est tombé, juge civil pourra rendre sa décision et
devra prendre en compte jugement pénal, 2 hypothèse:
- condamnation au pénal, juge civil est tenu de suivre la décision du juge pénal.

-> employeur condamné au pénal pour blessures involontaires sur son salarié, qui a demandé d-i au civil,
juge civil n’a pas constaté de faute inexcusable. Il faut casser cet arrêt.
- relaxe au pénal, pendant longtemps pas de responsabilité civile, on considérait que les 2 étaient liés.
Évolution depuis loi du 10 juillet 2000, création art 4-1 CCP a été perçu comme la marque d’un
détachement des fautes civile et pénale => signifie que si après une condamnation prononcée par le juge
pénal, le juge civil ne peut pas nier qu’il y a une faute, à l’inverse, après une décision de relaxe fondée sur
absence de faute pénale, on peut quand même retenir une faute civile. Il faudra donc que la faute civile se
détache de la faute pénale qui a été écartée, pas de contradiction.
•Crim., 10 octobre 2023 -> société d’exploitation d’hélicoptères poursuivie pour homicide involontaire
après accident d’hélico. Juge pénal relaxe, n’aurait pas fermé la voie à faute civile? Mais juge pénal dit que
pas homicide car pas de lien entre faute reprochée et accident, donc y’a pas de faute tout court, ferme la
voie à toute indemnisation civile. CCass a considéré qu’on ne peut pas d’un côté relaxer la société en
excluant l’existence de tout lien de causalité entre la faute imputable à la société et l’accident et retenir une
faute civile d’un autre.

Faute pénale = faute civile


Absence faute pénale =/= absence faute civile

Règles élaborées pour éviter contradictions entre décisions.

§2- Une action vindicative


Action civile portée devant le juge pénal a également pour objet la condamnation de l’auteur de l’infraction,
du moins elle tente, espère cette condamnation.

Manifestations de ce caractère vindicatifs:


- par voie d’action, victime met automatiquement en marche l’action publique => volonté de
condamner
- Victime, en se constituant partie civile, exprime son envie de participer à la recherche de la
manifestation de la vérité en exerçant les droits que lui donne sa qualité de partie.
- Possibilité de la victime de se constituer partie civile sans demander réparation du dommage subi, seul
objet de l’action porte sur la vengeance, la condamnation de l’auteur de l’infraction

CCass admet que l’action civile ne soit motivée que par le soucis de corroborer l’action publique et qu’il soit
établi la culpabilité du prévenu.
=> dans cette perspective, action civile est recevable même quand victime choisit de ne pas demander d-i,
soit cas où la juridiction pénale n’est pas compétente pour allouer d-i à la victime.

Cette interprétation de la CCass repose sur lettre littérale de art 418 CPP, relatif à la constitution de partie
civile, al 3 prévoit « la partie civile peut, à l’appui de sa constitution, demander des d-i correspondant au
préjudice qui lui a été causé. » ==> selon jurisprudence, ce texte signifie que la demande de d-i est une
simple faculté (« la partie civile civile PEUT ») dont la partie civile est libre de ne pas user. Personne qui se
prétend victime peut se constituer partie civile sans demander d-i ou 1€ symbolique.

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Certains cas où même si elle le voulait, partie civile ne peut pas demander d-i. Juridiction pénale parfois
incompétente pour allouer d-i à la victime.
- victimes d’une infraction commise par un fonctionnaire, réparation sera traité par juridiction
administrative
- En matière terroriste, juge pénal ne peut plus allouer de d-i, depuis loi 23 mars 2019 qui retire cette
compétence au juge pénal, trop lourde, permettre au juge pénal de se concentrer sur l’infraction.
Demander d-i se fait séparément devant juge civil dédié, la JIVAT (juridiction pour l’indemnisation des
victimes d’actes terroristes).
==> on assume le caractère purement répressif ou du mins participatif des victimes dans le procès pénal.

Section 3 - Les demandeurs à l’action civile


Demandeurs peuvent être des personnes physiques, mais aussi morales.

§1- Les personnes physiques


Exercice de l’action civile suppose de cumuler une capacité à agir + intérêt à agir.

➯Capacité à agir:
Ne suffit pas à avoir personnalité juridique pour pouvoir agir en justice, il faut aussi être capable, avoir la
capacité à agir.
-> question des incapables: mineurs et majeurs protégés

⤷mineur peut être victime d’une infraction, peut formuler une plainte simple mais ne peut pas se
constituer partie civile. Art 388 cciv, mineur non-émancipé ne peut exercer action civile. Elle peut être
portée en son nom mais par son représentant légal (parents).

Possibilité de déroger à cette règle de la représentation du mineur victime devant le juge pénal par son
représentant légal -> lorsque la protection des intérêts du mineur n’est pas complètement assuré par ses
représentants légaux, le PR / juge saisit des faits commis à l’encontre d’u mineur, désigne un administrateur
ad hoc qui exercera l’actions un nom du mineur.
Administrateur ad hoc désigné parmi les proches de l’enfant ou sur une liste de personnalités qui se sont
faites connaitre pour leur interêt à la protection de l’enfant

Jurisprudence veille à ce que désignation administrateur ad hoc soit absolument nécessaire, vérifie
scrupuleusement.
•CCass Crim., 11 octobre 2022 -> agressions sexuelles d’un frère sur sa soeur. Fillette présentée comme
victime. Représentante légale, la mère de la victime mai aussi celle de l’auteur. Lui retirer sa capacité à
représenter sa fille? CCAss a considéré que le fait que la mère de la victime soit aussi la mère de l’auteur ne
suffise pas à lui retirer représentation, car la mère avait accompli certain nombre de démarches pour protéger
sa fille, donc ne disqualifie pas sa capacité de représenter sa fille mineure. Il appartient au magistrat
d’apporter la preuve qu’il faut designer administrateur ad hoc..

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⤷majeur protégé, dépend de la protection dont bénéficie le majeur. Selon dispositions du code
civil.
Tutelle, majeur ne peut pas exercer action civile
Curatelle, majeur doit être assisté
… gradation

Il faut aussi démontrer un intérêt à agir pour se constituer partie civile.

➯intérêt à agir =profit, utilité, avantage que l’action est susceptible de procurer au plaideur. Art 2
CPP => il faut se prévaloir d’un préjudice personnel et direct.

Jurisprudence fait aujourd'hui appréciation souple de la condition du préjudice personnel que de la condition
du préjudice direct.
Action civile aujourd'hui ouverte aux victimes immédiates mais aussi à leurs héritiers, victimes par ricochet
et dans certaines hypothèses aux « victimes par implication ».

⤷victime immédiate = la plus légitime, la première concernée par l’infraction. La personne blessée
par les violences, agressée sexuellement, le propriétaire de la chose volée ou détruite, la personne
diffamée…..

Victime immédiate est mise à faire état des dommages qui ont été directement causés par l’infraction.
Mais la jurisprudence admet aussi que les victimes immédiates puissent se prévaloir de conséquences plus
indirectes de l’infraction. Cette interprétation souple de la jurisprudence se fonde sur art 3 al 2 CPP « l’action
civile sera recevable pour tout chef de dommages aussi bien matériels que corporels ou moraux qui
décolleront des faits objet de la poursuite » pour permettre par exemple aux victimes d’accidents de la
circulation d‘être aussi dédommagées des dommages matériels causés par l’accident. On peut demander d-i
pour dommages directement causés par infraction mais aussi des dommages indirects de l’infraction.

⤷les héritiers des victimes immédiates. Jurisprudence pénale a longtemps hésité à les indemniser en
les considérant comme de simples tiers. Aujourd'hui question ne se pose plus, action civile des héritiers est
admise.

Cette action se décline sous 2 formes:


- peuvent exercer une action successorale en réparation du préjudice personnel subi par le défunt.
Ex. Victime escroquerie puis décède, escroquerie à crée une créance, aurait pu demander réparation de
son vivant, les héritiers par l’effet de la succession reçoivent la créance, ont la possibilité de récupérer
l’argent perdu par l’escroquerie. Peuvent agir en réparation du préjudice personnel subi par le défunt. Ils
n’agissent pas en leur nom propre pour le dommage qu’ils ont subi aux, ils agissent en se fondant sur le
fait que l’action civile du défunt a été transmise dans leur patrimoine à eux

À partir de 2004, puis 9 mai 2008 (décisions AP), CCass ne remet pas en cause cette possibilité, simplement
dit que les héritiers pourront agir devant le juge pénal uniquement si avant le décès de la victime les
poursuites avaient été déclenchées. Sinon, devront aller devant juge civile, voie pénale sera fermée.

- peuvent exercer une action personnelle en réparation de leur préjudice personnel, subi du fait du décès
de la victime de l’infraction. Ici, ils sont considérés, comme tous les proches de la victime, comme des
victimes par ricochet.

⤷victimes par ricochet= englobe proches de la victime immédiates, ils ne sont pas eux- mêmes
victimes immédiates.

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Évolution plus longue, pendant longtemps, juge pénal a refusé de les indemniser, sauf 1 cas particulier qui
était accepté -> lorsque l’infraction avait causé la mort de la victime. Dans ce cas là, on a considéré que les
proches de cette victime décédée pouvaient être admis a exercer une action personnelle car oui ils avaient
subi un préjudice matériel, moral, personnel et lié à l’infraction
.

Plus compliqué quand les victimes de l’infraction n’étaient pas décédées. Action civile des proches d’une
victime grièvement blessée était jugée irrecevable, on les invitait à saisir le juge civil.

La jurisprudence a évolué et considère désormais, depuis 1989, que les proches d’une victime blessée sont
recevable dans leur action en réparation devant le juge pénal. (•Crim., 9 février 1989) Cette conception
souple ressort de jurisprudences plus récentes dans des cas de figures différents les uns des autres.

Jurisprudence a aussi accepté la constitution de partie civile de parents de victime de viol au nom de leur
préjudice personnel distinct de celui de leur enfant. Conception souple. (•Crim., 26 février 2020 n°19-
82.119)

Enfant né d’un viol incestueux -> qui est la victime immédiate? La mère, porte plainte avec constitution
partie civile. L’enfant né de ce viol incestueux peut lui se constituer partie civile du fait de ce viol
incestueux? •CCass Crim., 23 septembre 2010 -> cet enfant est victime par ricochet du viol incestueux
de sa mère en raison du préjudice subi, ce préjudice ne résulte pas de sa seule naissance, mais aussi de la
connaissance que l’enfant aura des faits en grandissant, de la difficulté de construction personnelle, et
impossibilité d’établir filiation paternelle.

⤷victimes par implications= toutes les personnes qui subissent un dommage personnel qui n’est pas
le résultat direct de l’infraction, ne peuvent pas exercer d’action civile devant le juge pénal. Il faut établir un
lien de causalité entre la commission d’une infraction et le dommage subi. Condition indispensable.
Mais cette question de la causalité est difficile à saisir pour les infractions à propos desquels les
conséquences sont difficiles à cerner.
En matière de terrorisme, 13 novembre 2015 énormément de victimes physiques, leurs proches.. mais les
gens qui ont assisté à tout cela? CCass a dit qu’un témoin malheureux n’est pas une victime , parce que sinon
on peut aller très loin.

•CCass Crim., 15 février 2022 relatifs à attentat de Nice et attentat de Marseille -> CCass assume une
conception élargie de la notion de partie civile en matière terroriste. On a intégré que certaines victimes, qui
ne sont pas des simples témoins malheureux car sont des individus qui ont réagis à l’attentat terroriste.
L’homme qui entre dans le camion pour essayer de l’arrêter, il n’était pas dans la trajectoire du camion,
n’était pas visé par le camion, il s’est interposé. Peut-il se constituer partie civile, car vision.
Femme qui pensait être dans la trajectoire du camion, mais ne l’était pas mais a sauté sur la plage d’effroi et
se blesse à la tête.
==> dommage qui nait de leur implication, de leur réaction guidée par l’acte criminel. Sans cet acte criminel,
ils n’auraient pas réagi de la sorte. CCass fait distinction entre témoins malheureux passifs et ceux qui ont
une réaction de fuite ou tentative d’interposition. CCass admet constitution partie civile, ici l’action de la
victime est indissociable de l’acte criminel.

§2- Les personnes morales


Une personne morale peut se constituer partie civile.

Les personnes morales de droit privé peuvent se constituer partie civile, les personnes morales de droit
public c’est moins évident..

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A- Les personnes morales de droit public
Pas très évident car si ont accepte leur demande de réparation cela se confondrait souvent avec le préjudice
subi par la société dans son entier.

L'État ne peut pas être considéré comme victime d’une infraction, il est déjà représenté par le MP, ne peut
pas être à la fois accusateur et victime. Cela vaut pour beaucoup de personnes morales de droit public.

Ex attentat de Nice 2016 •CCass Crim., 12 mars 2019-> instruction s’ouvre, la commune de nice souhaite se
constituer partie civile car dégradation matérielle + atteinte à attractivité de la ville. Attente à la collectivité
locale où attaque a été réalisée ? CCass dit que ni le préjudice matérielle ni le préjudice allégué résultant de
l’atteinte à l’image ne découlent des infractions reprochées. Entreprise terroriste n’était susceptible d’avoir
porté atteinte au delà des victimes , intérêts de la nation (??) Pourvoi est rejeté, irrecevabilité de la
constitution de partie civile de la ville de Nice est confirmée.

Cas dans lesquels admis, très particuliers.


->Art 2-7 CPP introduit par loi 1987-> en cas de poursuite pénale pour incendie volontaire … personne de
droit public peuvent se constituer partie civile pour obtenir remboursement aux frais du condamné. Frais
déboursé pour lutter contre incendie.
Préjudices écologiques, naufrage bateau transportant + de 30 000 tonnes de fioul sur le littoral …

B- Les personnes morales de droit privé


Elles ont aujourd'hui une très grande faculté de pouvoir se constituer partie civile. Il faut qu’elles aient la
personnalité juridique + il faut un intérêt à agir.

Intérêt à agir renvoie à l’existence d’un préjudice personnel et direct.

Distinguer 2 cas de figure:


- cas simple: a intérêt à agir la personne morale à l’encontre de laquelle a été commise l’infraction. Pareil
que pour les personnes physiques
- Cas plus complexe: on a considéré que peut avoir intérêt à agir la personne morale défendant un intérêt
collectif qui a été lésé par l’infraction. On admet l’action en justice des syndicats, des ordres
professionnels, des associations au nom d’un intérêt collectif qu’ils protègent.

⤷Pour les syndicats, ils bénéficient d’une autorisation générale de se constituer partie civile dès lors que
l’infraction lèse l’intérêt collectif qu’ils défendent
-> Chambres réunies 5 avril 1913 + L2132-3 code du travail: syndicats peuvent devant toutes les
juridictions exercer tous les droits réservés à la parte civile concernant les faits portants préjudice directe de
la profession qu’ils représentent.
Selon jurisprudence, intérêt collectif = intérêt commun à tous les membres d’une profession -> syndicat peut
se constituer partie civile, même si la victime directe n’est pas membre du syndicat

Syndicats interviennent beaucoup car sont recevables dans les hypothèses d’homicides par imprudence
causés par non-respect des obligations de sécurité et d’hygiène dans certaines professions.

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⤷les ordres professionnels, représentent intérêt d’une profession. Ils peuvent se constituer partie civile dans
tous les cas d’infraction qui constituent un exercice illégale d’une profession de santé -> ouvre voie de
constitution de partie civile.
Exercice illicite des consultations juridiques -> ouvre voie à constitution partie civile de l’ordre des avocats

⤷les associations revendiquent souvent fonction similaire à celle des syndicats, intérêt collectif qu’elles
entendent promouvoir.
Associations, si victime directe d’une infraction, peut se constituer partie civile.
Revendiquer un intérêt commun violé par la commission d’une infraction dont elle n’est pas la victime
directe?
Association revendiquent souvent la promotion d’un intérêt collectif, au même titre que les syndicats et
donc considèrent pouvoir exercer action publique comme les syndicats.

Peu après arrêt du 5 avril 1913 (relatif aux syndicat), CCass ?? novembre 1913 -> rejette pourvoi formé par
une association dont l’action civile avait été déclarée irrecevable. Solution totalement différente. Les juges
avaient refusé à une association « Comité de vigilance pour la protection morale de la jeunesse », l’exercice
de l’action civile pour le délit d’outrage aux bonnes moeurs. Même si cette association visait à promouvoir et
protéger moralement la jeunesse, elle n’était pas pour autant recevable à exercer action civile contre délit aux
bonnes moeurs.
Cette décision aurait pu décourager l’action civile des associations.

Aujourd’hui jurisprudence reste stricte sur action civile des associations, mais le législateur est intervenu en
donnant des autorisations particulières, par champs. Art 2-1 et suivants CPP, habilitent spécifiquement, par
catégories. => permet aux associations d’agir dans le cadre des infractions en lien avec leur champ propre.
-> vérifier si champ permet action civile d’associations; vérifier si visée de l’association est en lien avec ce
champ… bien regarder le texte

Difficultés:
- beaucoup d’habilitations
- dans des champs différents
- Conditions différentes en fonctions des champs:
-
- condition d’ancienneté pour certains champs;
- certaines constitutions de partie civile conditionnées par l’accord de la victime;
- action civile de l’association en sera parfois possible qu’après que le MP ait engagé les poursuites, à
titre subsidiaire donc, alors que d’autres fois elle pourra elle même déclencher les poursuites.

•CCass Crim., ?? octobre 2016 -> « association des contribuables de Levallois Perret » qui se constitue partie
civile à l’occasion d’une instruction ouverte pour des faits de blanchiment, fraude fiscale, corruption..
recevabilité de l’action de civile de l’association est remise en cause. Elle est jugée irrecevable (art 2-23
CPP) car:
- association n’avait pas été agréée
- Association n’existait pas depuis au moins 5 ans, trop jeune pour se constituer partie civile
=> irrecevabilité

•CCass Crim., 4 décembre 2018 -> altercation entre 2 collégiennes dans enceinte scolaire, l’une des deux a
gravement brûlé l’autre. Une association qui avait voulu se constituer partie civile, association de protection
de l’enfance. Texte applicable -> art 2-3 CPP « toute association régulièrement décalée depuis au moins 5
ans à la date des faits et dont l’objet comporte la défense de l’enfant en danger …. atteintes volontaires
et intégrité et à la vie de la personne »

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=> association remplissait objet statutaire et condition d’ancienneté. Mais CCass a considéré action
civile irrecevable car pas de maltraitantes ici. S’agissant d’un fait unique de violence, commis en
dehors du contexte de relation de responsabilité, de confiance et de pouvoir, on ne peut pas parler de
maltraitance, donc association de protection de l’enfance n’est pas recevable à se constituer partie civile.

Affaire de la petite Marina, mort d’une fillette âgée de 8 ans, en 2009. Morte sous les coups des parents.
Parents ont été condamnés pour torture et actes de barbarie donnant la mort … dans cette affaire, quand les
deux parents sont condamnés, que les frères et soeurs sont petits.. qui va constituer partie civile?? -> ici les
associations de la protection de l’enfance jouent un rôle majeur.

3eme partie - Le déroulement du procès pénal


Procès pénal peut être scindé en 2 phases:
- phase préparatoire, qui cristallise le plus de questions et de critiques
- Phase de décision, phase décisoire

Titre 1 - La phase préparatoire


Phase qui concentre le plus de critiques, puisque c’est ici que se pose la question d’un coté de la conciliation
entre la protection des droits et libertés de la personne mise en cause et les intérêts de la société de l’autre.
Dans cette phase, la personne mise en cause est présumée innocente, mourant on peut dès cette phase
prendre à son encontre des mesures qui portent de graves atteintes à sa liberté.. (DP..)

La phase préliminaire est par ailleurs le moment où se cristallise un certain nombre de choses:
- moment où se récolte la preuve
- moment où sont recueillis les éléments de base qui vont composer le dossier de personnalité de la
personne mise en cause (casier judiciaire, enquête de personnalité, examen médical et psychologique..)
Enquête de personnalité est obligatoire en matière criminelle, facultative dans les autres cas, elle vise à
récolter des éléments sur la vie de la personne sous une forme objective.

Moment fondamentale aussi car c’est ici que va se décider le devenir de l’affaire: déclenche les poursuites
ou non? Clore l’affaire sèchement ou avoir recours à une alternative? .. phase cruciale.

Chapitre 1 - Les cadres de la phase préparatoire


Il y a un cadre général, avec des caractéristiques communes qui existent toujours. À l’intérieur de ce cadre, la
phase préparatoire se décline en différents cadres d’investigation.

Section 1 - Le cadre général


Phase préparatoire au procès pénal reste marqué fortement par la tradition inquisitoire:
- Écrite
- Secrète
- Assez largement non-contradictoire

⤷caractère écrit

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Caractère écrit ne fait aucun doute. Tous les actes d’enquête, d’investigation donnent lieu à des procès
verbaux (PV)
Procès verbaux =actes écrits par lequel les membres de la police judiciaire relatent les infractions constatées,
le résultat des opérations effectuées, acte qui constate, décrit. Permet d’administrer la preuve ou placement
en GAV…

Tous les procès verbaux doivent être écrits en français, datés, signés. Doivent toujours indiquer le nom et la
qualité de leur auteur. Évolution importante, depuis 2017 dans CPP, il est prévu la possibilité pour les
officiers de police judiciaire de ne pas apparaitre sous leur nom dans le PV, mais sous leur matricule, pour
les protéger. (Art 15-4 CPP)

Même chose pendant instruction, tous les actes sont écrits et réunis dans le dossier de la procédure.

⤷caractère non-contradictoire
Caractéristique de la tradition inquisitoire, mais tendance à s’estomper, les choses sont de plus en plus
contradictoires, cela est clair pendant la phase d’instruction, moins clair pendant la phase d’enquête qui n’est
pas contradictoire.
-> accès au dossier de la procédure est fermé jusqu’à ce que la personne mise en cause soit partie, soit MEX.

⤷caractère secret
Art 11 CPP « sans préjudice des droits de la défense, la procédure au cours de l’enquête et de l’instruction
est secrète. » pourquoi ?
Ce secret s’explique pour plusieurs raisons:
- raisons d’efficacité de la justice
- Raisons de sérénité de la justice
- Raisons de protection physique et morale des personnes impliquées dans la procédures (témoins, victimes,
suspectes).. le secret participe à la préservation de la présomption d’innocence.

Enquête et instruction sont «mises sous coffre »

Art 11 al 2 CPP « toute personne qui concoure à cette procédure est tenue au secret professionnel » =>
législateur semble assimiler secret de l’enquête et de l’instruction à un simple secret professionnel, une
obligation liant uniquement les personnes concourant à la procédure (magistrats, policiers, experts…) mais
cela exclu donc ceux qui ne concourent pas (les médias, les personnes impliquées dans la procédure, avocats
..?)
==>C’est donc un secret circonscrit qui ne s’applique donc qu’aux personnes qui concourent à la procédure.
Ceux qui ne concourent pas ne sont pas tenus par le secret de l’enquête et de l’instruction, peuvent révéler
des informations relatives à la procédure pénale en cours, MAIS dans une certaine limite-> ex art ?? CPP qui
interdit aux personnes qui ne concourent pas de divulguer??

C’est un secret aussi relatif. Dans la mesure où dans le respect du principe de publicité des débats,
certains débats devant la chambre de l’instruction ou devant le JLD, sont publics.. principe du contradictoire
et principe de publicité parfois obligent à ne pas garder tout secret.

Depuis 2000 , Art 11 al ? -> « le PR peut d’office rendre public des éléments objectifs tirés de la procédure
…. »
«Fenêtre de publicité » -> pour éviter que des choses fausses soient répandues, on autorise la PR de tenir des
points presse pour dévoiler des éléments objectifs de l’instruction.

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Caractère secret pose par ailleurs question particulière -> traitement à réserver aux journalistes.
$tendance à contrôler que l’exercice légitime, utile de la liberté d’expression ne vienne par heurter la bon
déroulement d’une procédure pénale.
CEDH -> journalistes = « chiens de garde de la démocratie », rôle important.

Question de la présence de journalistes lors d’actes d’investigation? Question de la diffusion par


journalistes d’informations couvertes par le secret de l’enquête et de l’instruction?

>présence de journalistes lors d’actes d’enquêtes, d’instruction.


Cette présence a été un temps tolérée par pratique des caméras embarquées. Cette pratique est aujourd'hui
objet d’une attention sévère de la part de la CCass.
Pendant un temps, une jurisprudence favorable quia mettait la présence de journalistes dès lors que présence
autorisée par autorités publiques -> la perquisition ne pouvait être annulée que si était apportée la preuve que
la présence des journalistes avait porté atteinte à l’intérêt de la personne intéressée.

•Crim., 10 janvier 2017 -> revirement. CCass vise art 11 et dit que « constitue une violation du secret
d’enquête et d’instruction lors d’une perquisition portant nécessairement atteinte aux interêts de la personne
concernée l’exécution d’un tel acte par un JI ou un OPJ en présence d’un tiers (journaliste) qui avait obtenu
une autorisation et avait capté le déroulement de la perquisition par le son ou l’image. » ==> présence d’un
journaliste lors d’une perquisition, même autorisée, cause nécessairement préjudice à la personne concernée.
« À peine de nullité, l’OPJ a seul le droit lors d’une perquisition de prendre connaissance des papiers,
documents ou données trouvés sur place avant de procéder à leur saisie. »==> la perquisition filmée par un
journaliste fait nécessairement grief, la perquisition est annulée.

Ce revirement a été conforté par CC 2 mars 2018 en réponse à une QPC posée par l’association de la presse
judiciaire, mécontente de cette nouvelle position de la CCass. CC va dans le même sens que la CCass « oui
atteinte à la liberté d’expression, mais cette atteinte est nécessaire, adaptée et proportionnée à l’objectif
poursuivi » = garantir le bon déroulement de l’enquête et de l’instruction, garantir droit au respect de la vie
privée et garantir présomption d’innocence.

Depuis lors, CCass a eu d’autres occasions pour se prononcer et a continué dans ce même sens, en refusant
présence journalistes.

CCass a eu l’occasion de se prononcer à propos d’une GAV qui avait été filmée, puis annulée et qui avait
donné lieu à une poursuite des journaliste pour atteinte à l’intimité et vie privée.
•CCass 21 avril 2020 -> CI disait que non pas d’atteinte à la vie privée, personne GAV avait vu la caméra,
ne s’était pas opposée. CCass pas d’accord:
- l’enregistrement de la parole ou de l’image d’une personne placée en GAV est susceptible de porter
atteinte à vie privée
- Personne objet d’une GAV n’est pas en capacité à s’opposer
=> GAV nulle + poursuites envisageables sur terrain de l’intimité à la vie privée.

===> tout ça c’est pour journalistes ayant eu autorisation

•Crim., 19 octobre 2021 -> journaliste a photographie interaction, pas autorisé. CCass seule présence d’un
tiers lors qu’une intervention sur la voie publique ne suffit pas à caractériser la violation du secret de
l’enquête et de l’instruction) + publication d’actes de procédure ne permet pas d’établir la violation du secret
de l’instruction. Il faut prouver que la personne à l’origine de ce secret était tenu du secret de l’enquête et de
l’instruction.

>diffusion par journaliste d’informations couvertes par secret de l’enquête et de l’instruction Individu qui
divulgue informations enquête ou de l’instruction n’est pas poursuivable car n’est pas tenu du secret
professionnel de l’enquête et de l’instruction, n’y concoure pas.

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CCass a développé une jurisprudence -> peut pas poursuivre pour violations d‘un secret professionnel dont
ils ne sont pas tenus. Mais on peut le poursuivre pour recel = fait de détenir le produit d’une infraction. Recel
du produit de la violation du secret de l’enquête et de l’instruction.
CCass a retenu responsabilité pénale d’un journaliste qui avait diffusé information couverte par secret de
l’enquête et de l’instruction. Prouver que l’information divulguée a été obtenue par la commission d’un délit,
en l’occurence par la divulgation par un OPJ..

CCass retient qu’il est exclu que le document en cause ait pu être transmis au journaliste par une personne
qui ne concoure pas à la procédure.

CEDH pas contente, jurisprudence nuancée, France condamnée pour avoir poursuivi journalistes pour recel.
Mais dans certains cas, CEDH a été plus indulgentes, de manière générale, aujourd'hui CCass pèse le
interêts en présence. Liberté d’expression d’un coté, secret d’enquête et de l’instruction de l’autre, parfois
on ne poursuit pas le journaliste (tendance d’aujourd’hui) parfois on va poursuivre si a vraiment porté
atteinte au secret, si manque à obligations déontologiques.

Publication d’un portrait robot établi uniquement à destination des unités d’enquête. Un journaliste a publié
et a nuit à la procédure en cours. Journaliste a été condamné. •Crim., 9 juin 2015. CCass considère que
publication du portrait robot du suspect à la seule initiative du journaliste avait entravé le déroulement
normal des investigations…… CCass a considéré que les juges du fond avaient justifier leur condamnation
sans porter méconnaitre liberté d’expression.

Section 2 - Les cadres particuliers


Au delà de ces caractères convergents, la phase préparatoire du procès pénale est en France une phase
dualiste. 2 cadres principaux aujourd’hui, n’a pas toujours été le cas.

Code de ‘l’instruction criminelle de 1808 -> phase préparatoire était confiée au JI. JI ne pouvait enquêter que
si saisit par le PR, sauf en cas de flagrant délit => en raison d’urgence, le PR était autorisé à procéder sans
aucun retard aux investigations nécessaires. Seule dérogation. Investigateur en chef -> JI.

Même en cas d’urgence, le PR était tenu de saisir le JI une fois les premières opérations réalisées. Au XIXe,
JI= enquêteur par excellence, n’avait pas d’autres compétences à l’époque.

La pratique a fait changé les choses petit à petit. PR, avant de saisir JI, avait quand même besoin d’être
éclairé un minium sur circonstances de l’affaire-> développement pratique d’enquête, devenue
progressivement ce qu’on appelle l’enquête préliminaire = réunir des éléments avant de saisir le JI. Enquête
préliminaire a été consacrée dans CPP, aujourd'hui une forme officielle d’enquête, c’est devenu le cadre
principal d’investigation aujourd’hui.

Coexistence de ces cadres aujourd'hui posent questions.

§1- Les enquêtes


Réalisée par la police judiciaire sous la direction du PR.
Art 39-3 CPP le PR veille à ce que les investigations tendant à la manifestation de la vérité soient accomplies
à charge et à décharge dans le respect des droits de la victime, du plaignant et de la personne suspectée.

A- L’enquête de flagrance

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Art 53 CPP -> infraction flagrante est le crime ou le délit qui se commet actuellement ou qui vient de se
commettre + une infraction est réputée flagrante lorsque dans un temps très voisin de l’action, la personne
soupçonnée est poursuivie par la clameur publique ou est trouvée en possession d’objet ou en présence de
traces ou indices laissant penser qu’elle a participé au crime ou au délit.

=> flagrance n’est envisagée qu’en matière criminelle ou délictuelle. CPP précise que les actes réalisés dans
le cadre d’une enquête de flagrance ne sont possibles que pour les délits punis d’une peine
d’emprisonnement.
Jurisprudence: état de flagrance s’apprécie au moment de l’intervention de l’OPJ. Même s’il ne s’agit au
final que d’une contravention.

=> flagrance repose sur critère de proximité de temporelle. Proximité qui peut être manifeste mais aussi
apparente selon la jurisprudence.
Flagrance est manifeste quand action de l’individu est interrompu par l’intervention d’un tiers, de la police.
Flagrance manifeste quand action a été faite et que individu rattrapé dans sa fuite. Flagrance ne fait pas de
doute en cas de plainte par la victime dans un temps très rapproché au moment de la commission de
l’infraction.

Découverte cadavre en état de putréfaction -> pas flagrance


Épave de voiture visiblement abandonnée depuis longtemps -> pas flagrance

Plupart du temps, flagrance n’est pas manifeste -> jurisprudence exige qu’il y ait des indices apparents d’un
comportement délictueux révélant l’existence d’infraction au sens de l’art 53.
Dénonciation non-anonyme d’emploi étranger sans titre de séjour -> CCass : le simple fait de constater qu’il
y a effectivement des travaux au sein d’une propriété privée est un indice apparent qu’un travail dissimulé
est en train de se commettre.

•Crim., 27 juin 2017 -> marquage d’un chien renifleur + forte odeur de cannabis = indique apparent
d’infraction à la législation stupéfiants, peut mener à enquête de flagrance.
(Crim., 18 juillet 2017 odeur de cannabis quand OPJ passe)

En revanche, appel anonyme ne suffit pas pour caractériser un indice menant à enquête de flagrante. Crim.,
11 juillet 2007 -> appel anonyme, ya un véhicule a telle rue avec plein de drogue. Police relève plaque du
véhicule.. pleins d’autres infos.. ne suffit pas pour flagrance.

Pour que appel anonyme devienne flagrance, doit être corroboré par des vérifications précises ou indices
concordants.

Régime de l’enquête de flagrance.


Art 53, enquête flagrance sous le contrôle du PR, peut adresser instructions dans cadre d’enquête de
flagrance. Cette enquête offre de larges pouvoirs à la police judiciaire.
Si cadre de l’enquête de flagrance, police judiciaire peut agir d’office, sans qu’il soit nécessaire de recueillir
une autorisation préalable de la part du PR, pas besoin en l’assentiment de la personne concernée,
perquisitionner sans accord de la personne perquisitionnée.

Dans ce cadre, les OPJ peuvent procéder d’office à l’arrestation de la personne suspectée, peuvent procéder à
des perquisitions et saisies sans assentiment de l’intéressé et sans autorisation judiciaire. OPJ peut sans
autorisation judiciaire procéder à de nombreux actes qui normalement nécessiteraient accord du PR. (Ex
recourir à toute personne qualifier pour constatation techniques, opérations de prélèvement externe sur
individu..)

Pourquoi pouvoirs particulièrement coercitifs? Repose sur proximité temporelle avec infraction, donc
autorise pouvoirs coercitifs. Mais parce que si grands pouvoirs, normal que flagrance soit cadrée par délais
stricts.

72 sur 89
- suppose qu’enquête commence très peu de temps après commission de l’infraction. Quelques heures, 1
jour, 2 jours… au delà, on exclu la flagrance.
- Depuis 1999 enquête de flagrance est limitée dans le temps, art 53 CPP pose des bornes. Enquête peut se
poursuivre pendant durée de 8 jours à compter du premier acte de l’enquête dès lors que l’enquête est
continue.
- Lorsque investigations nécessaires ne peuvent pas être différés et qu’il s’agit d’un délit puni d’au moins 5
ans d’emprisonnement, PR peut prolonger enquête pour une durée maximale de 8 jours
supplémentaires. (8 jours + 8 jours maximum)

B- L’enquête préliminaire
Art 75 et suivants CPP

Art 75 les OPJ procèdent à des enquêtes préliminaires soit sur instructions du PR soit d’office. Enquête
préliminaire est le cadre d’investigation par défaut, enquête qui n’est pas en flagrance. Lorsque flagrance pas
caractérisée, quand aucune autre enquête => enquête préliminaire. Cadre de droit commun.

Déclenchement enquête préliminaire:


- plainte ou dénonciation auprès de police judiciaire (art 17 CPP)
- Auprès PR (art 40 CPP)
- Éléments découverts à l’occasion d’opérations de police (contrôle d’identité, enquête de flagrance sur
d’autres faits..)
- Rien n’interdit ouverture d’une enquête alors même qu’il n’y aurait que de légers soupçons de
commission d’une infraction, intuition. CCass autorise, considère que le pouvoir d’ordonner enquête
préliminaire ne comporte pas de restriction et concerne tous les faits qui parviennent de quelconque
manière à la connaissance d’un OPJ, du PR…
- Enquête de flagrance, au bout de 8 jours poursuit d’une enquête préliminaire. Inversement une enquête
préliminaire peut donner lieu à une enquête de flagrance.

Régime de l’enquête préliminaire:


Sur instruction possible du PR, sous son contrôle. Elle offre à la police judiciaire des pouvoirs moindres que
ceux proposés par enquête de flagrance => cadre moins coercitif.

Beaucoup d’actes supposent le consentement, l’assentiment de la personne. À défaut, l’autorisation de


l’autorité judiciaire.
Perquisition -> consentement de la personne concernée, si elle ne veut pas, elle peut être autorisée par
PR.
Cette autorisation du PR doit être spécifique, ne peut pas s’agir d’une autorisation générale.

Enquête préliminaire est aussi soumise à contraintes temporelles, on veut assurer que l’enquête préliminaire
ne durera pas indéfiniment. Art 75-1 CPP prévoit que si PR ordonne enquête préliminaire, il fixe délai et
peut être prorogé.
Si enquête ouverte d’office par OPJ, doivent rendre compte au procureur de l’état de l’avancement de
l’enquête tous les 6 mois. Mais pas assorti de sanctions.

Loi 2021 introduit encadrement temporel de l’enquête préliminaire, durée de l’enquête préliminaire ne peut
excéder 2 ans après le premier acte d’enquête réalisé. Ce délai peut être prolongé une fis pour une durée max
de 1 an. Donc 3 ans max.

Passé ce délai, sanction. Si acte d’enquête intervient après expiration du délai, cet acte est nul. Enquêteur
doit clôturer le dossier et le transmettre au procureur.

73 sur 89
C- Les autres enquêtes

1) L’enquête de mort suspecte

Art 74 CPP découverte d’un cadavre dont la cause de la mort est inconnue ou suspecte, nécessite d’enquêter
pour identifier les causes de la mort.

Si la mort est clairement naturelle, personne très âgée, malade, ou si la mort est clairement le résultat d’un
suicide, personne pendue + lettre ==> pas lieu d’ouvrir enquete de mort suspecte sauf si éléments
intrigants.

Si clairement meurtre ==> pareil, pas lieu de rechercher causes de la mort.

On a besoin de temps pour éclaircir les causes de la mort, on a des raisons d’hésiter.

Loi 9 mars 2004 étend champ d’application de ce texte au cas de découverte d’une personne grièvement
blessée lorsque cause de la blessure est inconnue ou suspecte et la personne blessée n’est pas en mesure
d’expliquer ce qu’il s’est passé.

OPJ avise immédiatement PR et se transporte sans délai sur les lieux pour procéder aux premières
constatations. Si nécessaire, PR se rend aussi sur place, peut être assisté d’un médecin légiste.

Tous les actes d’enquêtes prévus par enquête de flagrance peuvent être effectués dans cette enquête ci. On ne
sait pas, très grave, très suspect, on autorise pendant le temps qu’il faut pour éclaircir les choses, de recourir
aux moyens de la flagrance.

2) L’enquête de recherche d’une personne disparue

Art 74-1 CPP introduit en 2002 , vise hypothèse d’une disparition inquiétante = disparaît un mineur ou un
majeur protégé, ou disparition d’un majeur qui présente caractère inquiétant ou suspect eu égard aux
circonstances (ex voiture vide), à l’âge du disparu (personne très âgée) ou état de santé de la personne.

Peut procéder aux actes prévus par enquête de flagrance.

3) L’enquête de recherche d’une personne en fuite

Introduit par loi 9 mars 2004, art 74-2 CPP. Personnes


en fuite =
- personnes faisant objet d’un mandat d’arrêt et renvoyées devant juridictions de jugement
- Condamnées à peine privative de libertés sans sursis

Mêmes pouvoirs que enquête de flagrance.

•Crim., 11 mai 2016 -> individu condamné à 8 ans de prison pour infraction à la législation sur les
stupéfiants, condamné en 2011, arrêté en 2012, après que des renseignements soient parvenus à la brigade de
recherche des fugitifs sur des liens avec des trafiquants de drogues dans paris ainsi que ligne téléphonique
dont le numéro a été communiqué et adresse d’un appartement à Paris. Individu est interpelé grâce à tout ça,
OPJ découvrent produits stupéfiants, armes, explosifs..
-> renseignement anonyme peut être utilisé pour mettre en oeuvre procédure de recherche d’une personne en
fuite ??

74 sur 89
-> arrestation d’une personne en fuite, découverte de nouvelles infractions, police peut enquêter sur ces
nouveaux faits?
CCass ==> dit que oui on peut utiliser renseignement anonyme pour recherche d’une personne en fuite car
renseignement anonyme ne permet pas de découvrir des preuves, on a déjà les preuves de la culpabilité de la
personne. Le renseignement permet d’arrêter l’individu en fuite. Pas la même chose donc oui on peut.
oui si on découvre d’autres infractions. Le renseignement anonyme a permis d’arrêter l’individu pas de
découvrir infraction. Il permet interpellation de l’individu, mais indirectement peut mener à ouverture
d’une enquête de flagrance.

À la fin de l’enquête, le MP peut décider de classer, de recourir à alternative de poursuite, ou de poursuivre.


Poursuivre en renvoyant directement au jugement, soit en laissant le JI, obligé en matière criminelle.

§2- L’instruction
Instruction = instruction préparatoire = ensemble des actes d’investigation que le JI estime utiles à la
manifestation de la vérité et auxquels il procède lui-même ou qu’il fait exécuter au moyen d’une commission
rogatoire (= délégation ponctuelle que JI donne à un OPJ).

Instruction est obligatoire en matière de crime, facultative en matière de délite exceptionnelle en matière de
contravention.

Instruction concerne un nombre d’affaires limité, minoritaire.

Instruction s’ouvre par un acte juridique très précis ==> 2 formes:


- soit JI est saisi par biais d’un réquisitoire introductif du PR, contre personne dénommée ou non
- soit JI est saisi par la plainte avec constitution partie civile de la victime art 80 CPP. JI ne

peut pas s’autosaisir. S’il est saisi, ne peut pas refuser d’instruire.

Instruction se clôt par la décision du JI = ordonnance de règlement, JI met fin à l’information judiciaire
et décide de la suite. 2 formes:
- ordonnance de non-lieu, pas lieu de poursuivre, met fin aux poursuites
- ordonnance de renvoi, renvoie une ou plusieurs personnes devant une juridiction de jugement.

Instruction suppose une mise en mouvement de l’action publique, cadre d’investigation avec poursuites
engagées (saisine du parquet ou plainte CPC) => on ne peut pas revenir en arrière, la saisie du JI par le MP
est irrévocable, MP ne peut pas changer d’avis, MP ne peut pas continuer l’enquête. Lorsque instruction
s’ouvre, elle remplace l’enquête.

Instruction nait après déclenchement des poursuites -> elle permet de reconnaitre la qualité de partie dans le
procès pénal. Les personnes impliquées sont parties: mise en cause devient MEX, victime devient partie
civile.
En devenant partie, on accède à + de droits. On peut accéder au dossier, on peut demander la réalisation
d’actes d’investigation, on peut contester les actes.

JI décide de la MEX de la personne mise en cause, et donc lui conférer le statut de partie. JI évalue la
recevabilité d cela constitution de partie civile (art 87 CPP). La CPC peut être faite à tout moment dans
l’instruction, elle peut être contestée par le PR ou une autre partie. Elle peut être faite après la saisine du
JI par le PR (CPC par voie d’intervention) ou avant, CPC par voie d’action.

75 sur 89
Une fois que la plainte a été portée devant lui, JI constate ce dépôt de plainte et fixe montant de la
consignation que la victime doit déposer au greffe et le délai dans lequel elle doit le faire. Si la victime ne le
fait pas, sa plainte + CPC sera irrecevable (sauf si bénéficie aide juridictionnelle ou si dispense).

Régime de l’instruction:
Instruction dominée par la figure du JI, à la fois enquêteur et juge. « l’homme le plus puissant du monde ».

Aujourd'hui instruction apparait à la fois comme une phase d’investigation, phase de poursuite enfin un
phase de décision.

A. une phase d’investigation

JI est un enquêteur, il procède aux actes d’investigation (art 81 CPP) tous les actes qu’il juge utile à la
manifestation de la vérité. Il peut enquêter sur tous les faits dont il est saisi, il est saisi in rem, de la chose, il
est saisi d’une chose.
=> il n’est pas saisi à propos d’une personne, il est libre de mettre en cause plusieurs personnes, y compris
celles pas mentionnées dans le réquisitoire introductif.
=> s’il découvre de nouveaux faits, il ne peut pas enquêter sur ces nouveaux faits et doit solliciter le PR pour
bénéficier d’une extension de sa saisine.

Actes d’investigations réalisés par le JI peuvent être délégués:


- à un autre JI
- À un/des OPJ
Cette délégation = commission rogatoire.
La délégation reste exceptionnelle, le JI ne doit pas se déposséder de l’instruction, doit en rester le maitre.
Mais en pratique, la commission rogatoire est très courante.

2) une phase de poursuite

Saisi par le PR, poursuite. Par ailleurs, le JI désigne une personne qu’il MEX, à qui il confère le statut de
partie, sera spécifiquement poursuivi. C’est aussi JI qui décide du renvoi de l’individu devant la juridiction
de jugement.

On désigne les personnes susceptibles d’être coupables, sur qui on doit faire investigations poussées…

JI parfois présenté comme organe de poursuite, à la fin de l’instruction désigne la personne qui sera renvoyée
devant la juridiction de jugement. Soit il renvoi une ordonnance de non lieu, soit un ordonnance de renvoi de
la personne devant la juridiction de jugement, en nommant la personne qui sera jugée et donc apparait un peu
comme un organe de poursuite.

Pour ce faire, il doit mettre en examen la personne qu’il envisage de renvoyer par la suite. Dans

l’instruction, la personne MEX peut être soumise à 2 statuts:


- mise en examen
- Statut de témoin assisté

° la mise en examen = statut lié uniquement à l’instruction, nouvelle expression qui a substitué
« l’inculpation » (jusqu’en 1993) par respect de la présomption d’innocence.

Mise en examen est étape cruciale dans le déroulement de l’instruction, car c’est l’étape par laquelle le JI
désigne un défendeur à l’action publique.

76 sur 89
Cette étape découle de l’art 80-1 CPP « la mise en examen est la notification faite par un JI à une personne
suspecte qu’il existe à son encontre des indices graves ou concordants qu’elle ait pu participé, comme auteur
ou comme complice, à la commission de l’infraction dont le JI est saisi »
==> mise en examen relève de la compétence exclusive du JI, acte qui s’apparente à un acte de poursuite.

Mise en examen ne peut résulter que d’une rencontre entre le JI et la personne concernée. Rencontre
physique qui prend le nom « d’interrogatoire de première comparution »

Art 80-1 prévoit que la mise en examen ne peut être que subsidiaire par rapport à la procédure de témoin
assisté. « le JI ne peut procéder à la MEX de la personne que s’il estime ne pas pouvoir recourir à la
procédure de témoin assisté »
Si JI a le choix, il vaut mieux qu’il recourt à la qualification de témoin assisté.

°témoin assisté
Figure introduite récemment, statut véritablement introduit par loi du 15 juin 2000.

Témoin assisté= figure hybride, un témoin assisté d’un avocat, un peu + qu’un témoin, un peu moins que
MEX. Relève un peu du suspect, mais aussi un peu du témoin.

Selon les hypothèses, statut du témoin assisté est une obligation ou une possibilité.

-> obligation
Code prévoit parfois que « la personne ne peut être entendue que comme témoin assisté »
- la personne à l’encontre de laquelle il existe des indices graves ou concordants rendant vraisemblable
qu’elle ait pu participé, comme auteur ou comme complice, à la commission d’infraction et qui n’est pas
mise en examen.
==> indices graves ou concordants rendant vraisemblable qu’elle ait pu participé à la commission
d’infraction -> le JI doit soit la passer sous le statut de témoin assisté, soit la mettre en examen. Un des deux.

-> possibilité
- la personne nommée, visée par une plainte CPC

Dans tous ces cas, le témoin assisté s’apparente à un suspect. Le témoin

assisté a:
- droit d’être assisté par un avocat, averti au préalable des auditions du client et a accès au dossier de
la procédure
- droit à l’interprétation et traduction des pièces essentielles du dossier
- Droit de demander au JI d’être confronté à la/les personne/s qui le met/tent en cause
- Droit de formuler des requêtes en annulation
- ne prête pas serment

Le témoin assisté n’est pas une partie à la procédure (≠ MEX, partie civile), un entre deux. Parce qu’il n’est
pas partie et s’apparente davantage au témoin, il ne peut pas demander la réalisation de tous les actes
d’investigations au même niveau que la MEX. Il ne peut demander la réalisation que de certains actes, pas
tous.

Jusqu’à la loi du 20 novembre 2023, il pouvait demander une contre-expertise, mais ne pouvait pas
demander une expertise. Depuis cette loi, il peut demander une expertise, demander au JI de compléter les
questions posées à l’expert, demander au JI que l’expert entende certaines personnes ou réalise certaines
recherches, il peut former un recours contre la décision du JI qui

77 sur 89
rejetterait sa demande d’expertise. ==> développement considérable de ses droits en matière d’expertise.
Il a des droits qui se rapprochent de plus en plus à ceux donnés aux parties au procès.

Ne peut pas en principe former d’appel / pourvoi en cassation.


Témoin assisté ne peut pas contester la recevabilité d’une CPC (≠ MEX qui peut);
Loi 2023 a ouvert cas où témoin assisté peut interjeter appel -> en matière d’expertise.

Cette absence de qualité de partie a des avantages, ce statut a des avantages, précisément parce que témoin
assisté n’est pas partie:
- Ne peut pas être placé en DP
- Ne peut pas être soumis à contrôle judiciaire
- Ne peut pas être soumis à assignation à domicile …
- Ne peut pas être renvoyé devant juridiction de jugement.. Pour
tout cela, il faut être au grade du dessus, MEX.
Degré entre la figure du suspect et celle du MEX. + statut symbolique, moins de choses pèsent sur la
personne pas MEX.

Législateur essaie d’inciter le juge de recourir à statut de témoin assisté plutôt que celui de MEX.

3) une phase de décision

Le JI reste un juge, il rend des ordonnances = décisions écrites qu’il prend seul. L’instruction est émaillée de
ce type de décisions, ordonnances sont là tout au long de l’instruction.
Ordonnance de refus d’informer au début de l’instruction; ordonnance de désignation d’un expert tout au
long de l’instruction; ordonnance de règlement pour clôturer l’instruction, par laquelle il met fin à
l’instruction.

L’instruction prend fin quand le JI estime qu’il peut conclure, mettre un terme aux investigations.
- soit il renvoie une ou plusieurs personnes en jugement => ordonnance de renvoi
- soit il considère qu’il n’y a pas lieu de renvoyer => ordonnance de non-lieu
- depuis 2008, soit il constate l’irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental.

Le JI apprécie librement le moment où le dossier d’instruction est clos, c’est lui seul qui décide quand rendre
son ordonnance de règlement.
Les personnes impliquées dans l’instruction peuvent quand même demander des comptes (MEX, partie
civile, témoin assisté), peuvent demander à l’expiration d’1 an, ou 18 mois si en matière criminelle le
règlement de la procédure. (même avant si le JI avait indiqué que l‘instruction allait durer moins longtemps.)
peuvent aussi demander si pendant 4 mois ya pas eu d’actes d’investigation. Face à une telle demande, le JI
décide soit de faire droit à la demande, soit de déclarer que l’instruction se poursuit, mais dans ce cas là, il
doit le faire par une ordonnance motivée qu’il adresse aux personnes où il explique pourquoi l’instruction se
poursuit.

En tout état de cause, si au bout de 2 ans l’instruction n’est pas terminée, le JI doit rendre une ordonnance
motivée qui explique les raisons de la durée de la procédure (gravité et complexité des faits …). Cette
ordonnance doit être renouvelée tous les 6 mois (au bout de 2 ans) art 175-2 CPP.
Balises temporelles mais JI décide librement.

Lorsqu’il estime avoir suffisamment d’éléments:


- il estime que charges suffisantes qui pèsent sur une ou plusieurs personnes => JI procède au renvoi de
ces personnes devant la juridiction de jugement compétente
- pas de charges suffisantes, pas de personnes identifiées => non-lieu

78 sur 89
Avant de clore, le JI doit communiquer le dossier au PR pour qu’il lui adresse ses réquisitions motivées. Le
PR a 1 mois pour répondre si la personne est détenue, sinon 3 mois. Les réquisitions motivées pour le PR
sont communiquées aux parties. Pendant ces délais, les parties peuvent adresser au JI des observations
écrites.
Art 175-2 CPP

À la fin de tous ces délais et échanges, le JI peut rendre son ordonnance de règlement, après avoir
communiqué son projet de règlement au PR et aux parties.

°° ordonnance de non-lieu = les faits ne constituent pas une infraction/ auteur reste inconnu/ n’existe pas de
charges suffisantes contre la personne MEX -> JI rend ordonnance de non-lieu art 177 CPP.
Cette ordonnance doit être motivée= doit comprendre les raisons qui permettre de conclure à l’absence de
charges suffisantes/ inexistence d’une infraction.
Elle signifie qu’il n’y a pas lieu de poursuivre, cette ordonnance signe donc l’abandon des poursuites.

Si une personne était placée en DP, l’ONL met fin à la DP… ONL

peut faire l’objet d’une publication.

Une ONL rendue, si pendant instruction une personne avait été MEX, elle peut se retourner vers le plaignant
pour demander d-i et peut porter plainte pour dénonciation calomnieuse.
Le JI peut, si lui considère que la plainte était abusive ou dilatoire, prononcer contre la partie civile une
amende civile, de 15 000€ max (art 177-2 CPP)

JI peut également prononcer une ONL particulière motivée par une cause d’irresponsabilité pénale. Les faits
sont caractérisés, une personne a été identifiée mais on retient une cause d’irresponsabilité pénale, elle ne
sera pas poursuivie.
ONL peut aussi être motivée par le décès de la personne, dans ce cas là, le JI devra expliquer que ONL se
fonde sur le décès de la personne, contre qui il avait pourtant des charges suffisantes.

°° ordonnance de renvoi = une ou plusieurs personnes sont renvoyées devant la juridiction de jugement. Il
existe des charges suffisantes contre une personne identifiée, le JI rend une ordonnance de renvoi devant TC
ou TP, ou devant une juridiction criminelle (ici c’est une ordonnance de mise en accusation (devant cour
d’assises ou devant CCD).

Renvoi devant TC -> ordonnance de règlement signe aussi la fin de la DP/ contrôle judiciaire / assignation à
résidence… sauf si le juge motive dans son ordonnance le maintient de la mesure jusqu’à la comparution de
la juridiction.
DP ne pourra excéder 2 mois, renouvellement possible de 2 mois, 2 fois (2, 4 ou 6 mois). Après ce délai, la
personne est mise en liberté (art 179 CPP)

Renvoi devant cour d’assises ou CCD, ordonnance de mise en accusation -> contrôle judiciaire/ assignation à
résidence sous surveillance électronique continuent leurs effets.
Pareil pour DP, mais prévu que l’accusé détenu est remis en liberté s’il n’a pas comparu devant CA ou CCD
à l’expiration d’un délai de 1 an + 6 mois + 6 mois (art 181 CPP).

Selon le cadre, les actes de la phase préparatoire ne sont pas soumis au même régime…

Chapitre 2 - Les actes de la phase préparatoire


Peuvent revêtir 2 formes

79 sur 89
- actes juridictionnels = actes adoptés par une juridiction
- actes d’investigation = réalisés par les OPJ et /ou par des magistrats (PR, JI..)

Actes d’investigation sont des modes de preuve, bénéficient du principe de la liberté de la preuve. On peut
investiguer comme on le veut, pas nécessaire que les preuves soient nommées. Certain nombre d’actes
d’investigation qui relèvent simplement de la pratique, sans base légale spécifique (ex la filature,
vidéosurveillance sur la voie publique…)

Malgré tout, de plus en plus d’actes d’investigation sont nommés dans le CPP, sont prévus expressément,
sont encadrés.

Section 1 - La classification des actes


Part de subjectivité car actes de la phase préparatoire ne sont pas classés dans le CPP. Les actes sont éclatés,
éparpillés. Classement des actes en fonction de leur gravité croissante, en fonction de l’atteinte sur
l’individu, d’atteinte à la liberté..

§1- Les actes de constatation


Constatation est de l’essence même de l’enquête et de l’instruction. CPP prévoit art 14 que la police
judiciaire, pendant l’enquête, est chargée de constater les infractions à la loi pénale.
S’agissant de l’instruction art 81, le JI procède directement aux actes d’instruction ou bien en charge des OPJ
au moyen d’une commission rogatoire.

La constatation peut être directe (par les acteurs judiciaires eux-mêmes) mais aussi indirecte, par
l’intermédiaire d’un sachant (celui qui sait, un expert technique ou scientifique.

A- Les constatations directes


3 formes globalement
- le transport sur les lieux de l’infraction
- La reconstitution de l’infraction
- Relevés et prélèvements

° transport sur les lieux de l’infraction, « descente sur le lieux » = permet la vision directe des lieux de
l’infraction
Cet acte ne bénéficie pas d’un cadre juridique précis, on lit simplement que le transport est obligatoire en cas
de crime flagrant (art 54) / délit flagrant puni d’emprisonnement (art 67).

Si le lieu concerné est un lieu d’habitation le constat ne sera possible qu’aux horaires de jour = entre 6h et
21h.
Sauf si réclamation faite de l’intérieur de la maison ou sauf autres exceptions prévues par la loi (art 59,
nouvel art 59-1 introduit par loi du 20 novembre 2023).

Dans les autres hypothèses de flagrance ou en cas d’enquête préliminaire, les textes ne disent rien. On en
déduit que le transport sur les lieux de l‘infraction est possible, car acte inhérent aux investigations.

Concernant l’instruction, le transport est prévu mais pas obligatoire art 92, le JI peut se transporter sur les
lieux pour y effectuer toutes constatation utile ou pour perquisitions.

80 sur 89
En phase de jugement, le transport est prévu aussi art 456 et 536. Pas de texte comparable en matière
criminelle. Vu que procès criminel est continue, il ne devrait pas y avoir de transport envisageable car coupe
le procès, on sait pas trop …

° la reconstitution de l’infraction, des faits.


Le transport sur les lieux peut se doubler d’une opération de reconstitution de l’infraction sur les lieux de sa
commission supposée.

Cet acte n’est pas spécifiquement prévu par le CPP, mais depuis 2016, cette reconstitution possible
est mentionnée art 61-3 CPP, qui prévoit les cas dans lesquels le suspect peut être assisté de son avocat, il
peut être assisté quand il participe à une opération de reconstitution de l’infraction.

° relevés, prélèvements réalisés sur les lieux où ‘infraction a été commise art 54 CPP conservation des
indices susceptibles de disparaitre, de tout ce qui peut servir à la manifestation de la vérité.

Relevés topographiques par photographies sur la scène de crime..

Texte prévoit que OPJ saisit les armes et les instruments qui ont servi à commettre le crime ou étaient
destinés à le commettre ainsi que tout ce qui a pu être le produit direct ou indirect du crime (art 54).

Au delà du simple visionnage, la constatation peut emporter un prélèvement = acte qui consiste à prendre
quelque chose d’un ensemble. Prélèvements corporels, sur la victime, prélèvements d’emprunte, de sang ..
(art 55-1)

B- Les constatations indirectes: assistance technique et


scientifique, expertise, autopsie
Appel à des « sachants », très courant dans la phase d’investigation, beaucoup d’éléments qui ne peuvent as
être analysés par la police, par la justice.

Le recours à cette aide = assistance technique ou scientifique (phase enquête) ; assistance d’expertise (phase
d’instruction).

-> assistance technique ou scientifique art 60 OPJ ou sous son contrôle APJ peut recourir à toutes les
personnes qualifiées s’il y a lieu de procéder à des constations ou à des examens techniques ou scientifiques
(flagrance)
Pareil en enquête préliminaire (art 77-1)

Ces personnes requises prêtent serment d’apporter leur concours à la justice en leur honneur et en leur
conscience.
Sont dispensées si figure déjà sur une liste d’experts.

Après serment, ouverture scellé, établissent rapport de ce qu’elles vont prélever…

Sur base art 60 et 77-1 sont réalisés par police tousses prélèvements et analyses de ces prélèvements.
Art 60 « les services de police ….. peuvent directement procéder à des constatations et examens
….. »

81 sur 89
Comme tout acte d’enquête, cet acte n’est pas soumis au principe du contradictoire, même si aujourd'hui
assouplissement de ce point de vue, si le PR le décide, OPJ peut donner connaissance des résultats aux
personnes suspectée + la victime (art 60).

Au delà de cette base (art 60 et 77-1), le CPP donne une base spécifique à des formes de requissions
particulières qui sont soumises aux même conditions de compétence.
Il est ainsi prévu dans le CPP la possibilité de requérir toute personne, tout organisme privé ou public ou tout
administration publique susceptible de détenir des informations interessant l’enquête, de les remettre à la
justice. Sur cette base là (art 60-1 flagrance, 77-1-1 enquête préliminaire), OPJ / PR peuvent demander à ce
que leur soi transmis l’enregistrement d’une vidéosurveillance, peuvent demander à ce que les opérateurs de
télécommunications transmettent les factures téléphoniques détaillées des usagers…

Si ces réquisitions concernent des personnes protégées (avocats, journalistes, médecin, notaires, huissiers..)
existe un régime très protecteur, des dispositions particulières sont prévues.

-> expertise = nom que prend l’assistance technique ou scientifique en phase d’instruction/de jugement
Art 156 CPP « toute juridiction d’instruction ou de jugement … peut à la demande du MP, d’une partie,
d’office … ordonner une expertise ». => possibilité

La mission des experts ne peut avoir pour objet que l’examen de questions d’ordre technique.

Dès lors qu’on a besoin d’un examen d’ordre technique qui échappe aux compétences des enquêteurs,
possible de recourir à une expertise. Experts sont choisis sur une liste nationale dressée par CCass ou cours
d’appels.
A titre exceptionnel, possible de recourir à expert qui ne figure pas sur la liste. (Art 157, 160)

Mission de l’expert doit être précisément définie dans la décision qui ordonne l’expertise (art 158).
L’expertise ne peut répondre qu’à une question d’ordre technique, expert ne dispose en aucun cas de
prérogatives judiciaires ou policières.
•Crim., 9 janvier 2003 n°02-86.774 expertise de profilage doit être annulée en raison de l’imprécision de la
mission confiée à l’expert + CCass -> « sous le couvert d’une mission d’expertise ordonnée en
méconnaissance des règles du CPP, le JI avait délégué des pouvoirs qui relèvent de sa seule compétence »

De la même manière, l’expert ne peut pas, sous couvert de sa mission d’expertise, procéder à des
interrogatoires, missions sur le fond.

L’expert médical/ psy (art 64) est autorisé à poser des questions, pour l’accomplissement de sa mission, peut
poser question sans la présence du juge et des avocats, secret médical. Difficulté, dans cette hypothèse que la
MEX reconnaisse les faits devant le médecin… ? Que faire?
CCass a considéré qu’un aveu fait pendant une expertise psychiatrique en dehors de la présence d’un juge/
des avocats avaient été réalisé dans les conditions de l’art 64 et donc pas atteinte au droit de la défense, dès
lors que pas établi que l’expert aurait manqué à son devoir d’impartialité, respect de la PI. On considèrera
qu’une déclaration ainsi recueillie est valable si l’expert n’a pas manqué à son devoir d’impartialité et si les
déclarations sont soumises au débat contradictoire devant juridiction de jugement et dès lors que ces
déclarations ne servent pas d’unique fondement à une décision de culpabilité de condamnation.
•Crim., 11 juillet 2017 n°16-87.660

La mission de l’expert est limitée dans le temps, par le magistrat avec possibilité de prorogation si nécessaire
(art 161).
Si la mission d’expertise dépasse 1 an, le JI peut exiger de l’expert qu’il remette un rapport d’état.

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L’expertise doit respecter le principe du contradictoire ≠ assistance technique ou scientifique. Dès qu’une
expertise est envisagée, toutes les parties doivent pouvoir s’exprimer sur la pertinence de l’expertise (art
161-1). Parties et PR disposent délai de 10 jours pour faire valoir leurs observations.
Le rapport de l’expertise doit être transmis à toutes les parties.

Art 167, lorsque expertise se clôt, les conclusions de l’expert sont transmises aux parties et leurs avocats et
ont toujours la possibilité, dans les délais fixés par le juge de formuler des observations pour demander
complément d’expertise, ou une contre-expertise.

-> autopsie judiciaire = forme d’expertise, d’assistance technique mais traitée à part dans le CPP. Avant

2011, pas d’autopsie dans le CPP, aucun texte sur l’autopsie


Loi de 2011 apporte encadrement à cet acte très utile à la recherche de la vérité, mais c’est aussi un acte
extrêmement choquant pour les proches, donc nécessité d’encadrer cet acte difficile à vivre pour
entourage du défunt.

Art 230-28 s. -> nouveau chapitre dans CPP consacré à autopsie.

Autopsie pratiqué dans le but d’obtenir un diagnostique sur les causes du décès. Autopsie judiciaire = dans le
cadre d’une enquête judiciaire, information judiciaire. Autopsie médicale ≠ autopsie judiciaire.
Autopsie judiciaire doit être réalisé par un médecin légiste, à cette fin, le médecin désigné peut procédé à
tous les prélèvements biologiques nécessaires (organes ou autres…)

Sauf si c’est contraire à l’intérêt de l’enquête ou de l’instruction, les proches sont informés dans les meilleurs
délai de ce qu’une autopsie a été ordonnée, ou de ce que des prélèvements biologiques ont été effectués.

À partir du moment où autorité judiciaire compétente considère que la conservation du corps n’est plus
nécessaire, elle délivre dans les meilleurs délais l’autorisation de remise du corps aux proches aux fins
d’inhumer.

Les proches peuvent demander 1 mois après autopsie à ce que le corps leur soit rendu (on va pas forcément
leur rendre pour autant). PR / JI doit répondre par écrit à la demande dans les 15 jours.

Textes prévoient que le praticiens s’assure de la meilleure restauration possible du corps avant sa remise aux
proches. Pas possible de refuser aux proches qui le souhaitent d’avoir accès au corps avant que le cercueil
soit fermé sauf si raisons de santé publique.

L’accès au corps se déroule dans des conditions qui garantissent respect, dignité, décence et humanité.
Charte de bonne pratique doit être affichées où les proches peuvent voir le corps s’ils le désirent.

On peut rendre le corps sans prélèvements.. quand prélèvements ne sont plus nécessaires à la manifestation
de la vérité, autorité peut ordonner leur destruction.

§2 - Les actes de surveillance


Surveillance = observer avec une attention soutenue pour contrôler ou éviter un danger.

Surveillance ne relève pas de la procédure pénale, la procédure pénale ne vise pas à éviter l’infraction, elle
intervient lorsque l’infraction est réalisée.

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Simplement, la frontière entre l’infraction réalisée, l’infraction projetée ou encore le trouble à l’ordre public
est parfois mince. On voit développement dans CPP des moyens qui relèvent à la fois de la police judiciaire
pour constater des infractions et à la fois de la police administrative pour maintenir l’ordre public.
Ex utilisation de caméras dans espace public vise à empêcher survenance trouble public mais aussi permet de
filmer la réaliser d’une infraction;

A- Les contrôles d’identité


Contrôle = demander à quelqu’un justificatifs d’identité.
Vérification d’identité = rechercher identité d’une personne qui n’a pu être établie par le contrôle

Font objet de très longues dépositions dans CPP, dispositions extrêmement évolutives art 78-1 s. Les

contrôles relèvent à la fois de la police judiciaire et de la police administrative.


Police judiciaire -> outil indispensable pour vérifiée que la personne arrêtée est celle qui a été nommée
dans la plainte
Police administrative -> instrument général de maintient de l’ordre, contrôle de l’immigration aux
frontières…
Outil mixte.

Chapitre « des contrôles, des vérifications et des relevés d’identité » distinct de tous les autres actes
réalisés durant l’enquête.

Les contrôles de police judiciaire sont de 2 types:


- initiative de la police judiciaire
- sur autorisation du PR

-> contrôles d’identité qui relèvent de l’initiative de la police judiciaire art 78-2 CPP
Contrôle par lequel « les OPJ ou APJ peuvent inviter à justifier par tout moyen de son identité toute personne
à l’égard de laquelle existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner …. »
=> OPJ peut de sa propre initiative demander à une personne sur laquelle pèse un soupçon d’avoir
commis une infraction, sur le point de commettre une infraction.. de prouver son identité

-> contrôles nécessitant autorisation du PR art 78-2 CPP

Distinguer 3 types de contrôle:

°contrôle coup de poing art 78-2 al 7 CPP autorise sur réquisitions écrites du PR, pour rechercher et
poursuivre des infractions précises le contrôle de l’identité de toute personne dans des lieux et pour une
période déterminée par ce magistrat.
Ce contrôle a une action pro-active -> ne vise pas à trouver la personne sur laquelle pèse soupçons d’avoir
commis une infraction vise à vérifier l’identité de toutes les personnes qui se trouvent en un lieu déterminé et
sur une période de temps précise. Opérations « coup de poing », permettent des descentes de police dans des
lieux sans que soient nécessaires des soupçons concrets à l’égard des personnes contrôlées.

Art 78-2-2 renforce ces contrôles. Ils peuvent durer 24h et peuvent être renouvelés sur décisions expresses
et motivées pour toute une série d’infractions variables.

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Par ailleurs, à l’occasion de ce contrôle, si apparaissent des infractions autres que celles visées par les
réquisitions du PR -> n’engendre pas la nullité des procédures incidentes.

Ce type de contrôle prise atteinte à la liberté d’aller et de venir.


CC a émis une réserve d’interprétation pour limiter l’atteinte. CC QPC 24 janvier 2017 -> ces dispositions ne
peuvent autoriser la PR a retenir des lieux et des périodes sans lien avec la recherche des infractions visées
dans ses réquisitions. CC ajoute que ces contrôles d’identité ne peuvent pas autoriser, par un cumul de
réquisitions portant sur des lieux et périodes différents, la pratique de contrôles généralisés dans le temps ou
dans l’espace.
Ex le PR peut autoriser 2 contrôles successifs sur des périodes de 8 à 12 heures espacés de 24 heures.
Mais on ne peut pas admettre 3 contrôles successifs et ininterrompus couvrant une période de 36 heures sur
un périmètre étendu. (•1e civ. 14 mars 2018)

°art 78-2-1 CPP autorise sur réquisitions écrites du PR des contrôles d’identité opérés dans lieux à usage
professionnel pour vérifier que les personnes occupées figurent bien sur le registre du personnel et ont bien
fait l’objet de déclarations préalables à l’embauche = s’assurer à l’absence de l’infraction aux législations
du travail

°art 78-7 CPP contrôle d’identité dans gare avec la possibilité d’autoriser des contrôles d’identité pendant
l’ensemble du trajet dans le train.

Sont prévus dans CPP, des contrôles qui relèvent de la police administrative dans le but de prévenir la
commission d’infraction. Ces contrôles sont a priori étrangers à la procédure pénale et ne devraient pas
figurer dans CPP. Pourtant ils y figurent.

Art 78-2 al 8 CPP donne possibilité de contrôler identité de toute personne quel que soit son comportement
pour prévenir une atteinte à l’ordre public, notamment à la sécurité des personne ou des biens => autorise un
contrôle préventif
CC a posé une réserve d’interprétation, il valide ce type de contrôle préventif sur le principe mais pose quand
même réserve en disant que OUI on peut contrôler de manière préventive mais à la condition que l’autorité
concernée justifie de circonstances particulières qui établissent le risque d’atteinte à l’ordre public. (•CC 5
aout 1993)
Est ainsi irrégulier le contrôle d’une personne au comportement étrange sur une ligne de transport en
commun où atteintes et agressions sont fréquentes. Le PV ne précisait pas le risque de trouble à l’ordre
public qu’on essayait de prévenir ici.
La référence abstraite au plan vigipirate et l’état d’urgence ne justifie pas un contrôle d’identité en l’absence
de circonstances particulières constitutives d’un risque d’atteinte à l’ordre public.

Les contrôles d’identité aux frontières, un peu des deux. Pour prévenir et rechercher les infractions à la
criminalité transfrontière, sont prévus des contrôles d’identité dans des zones frontalières. Art 78-2 al CPP.
Ce type de contrôle instauré après création espace Schengen, avec principe de libre franchissement des
frontières internes. Contrôles permettant de demander justification d’identité sur une zone de 20km de la
frontière française + toutes les zones accessibles au public (aéroport…) ouverts…??? ? ? ?

Ces contrôles peuvent avoir lieu dans les trains qui font des liaisons internationales ou sur les aires de
stationnement dans limite de 20km.

Ces contrôles ne peuvent pas excéder délai de 12 heures consécutives dans un même lieu.

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Pas possible de faire contrôle systématique, contrôle doit être aléatoire.

Interdiction des contrôles au faciès. La jurisprudence très importante sur cette question. Ce qui
ressort de toutes ces dispositions -> les contrôles doivent être fondées:
- Sur raisons plausibles de soupçons de commission d’infraction
- Sur nécessité de poursuivre infractions dans des lieux connus pour cela
- Sur nécessité de prévenir un risque d’atteinte à l’ordre public (contrôle de police administrative)
- Sur objectif de lutter contre les infractions trans-frontières

Exigence de motivation du contrôle mais on ne peut pas fonder contrôle sur l’apparence de la personne qui
laisserait penser subjectivement la commission d‘une infraction, (notamment lié à l’immigration irrégulière).

Code de la sécurité interdit une telle pratique « le policier ou le gendarme ne se fonde sur aucune
caractéristique physique ou signe distinctif précis pour déterminer la personne à contrôler art R434-16
CCass censure ce type de contrôle discriminatoire, elle a considéré irrégulier le contrôle motivé par le
type « nord-africain » de la personne contrôlée (•Crim., 3 novembre 2016).
CCass a reconnu la responsabilité de l'État pour faute lourde pour contrôle d’identité présentant un caractère
discriminatoire car réalisé en étant tiré de caractéristiques physiques associées à une origine réelle ou
supposée sans justification préalable.

-> vérification d’identité art 78-3 CPP = hypothèse de la personne contrôlée qui est dans l’impossibilité de
justifier de son identité ou qui refuse de la faire. Cette personne peut être retenue sur place ou dans un local
de police pour procéder à la vérification.
Elle est présentée à l’OPJ qui doit la mettre en mesure de fournir par tous moyens les éléments permettant
d’établir son identité.
Intéressé a droit de revenir une personne de sa famille, de son choix et prévenir PR. Si
mineur, représentants doivent être là + PR doit être informé dès le début

Rétention ne dit durer que le temps strictement nécessaire pour l’établissement de l’identité, ne peut pas
excéder 4 heures à compter du contrôle d’identité (8 heures à Mayotte, 8 heures en Guyane).

Si la personne interpellé maintient son refus, ou si elle fournit des éléments manifestement inexactes, PR
peut ordonner prise d’emprunte ou de photos. Si individu refuse prise d’emprunte/photo, encours 3 mois
d’emprisonnement, c’est un délit.

OPJ mentionne dans le PV transmis au PR, les motifs motivant le contrôle et la vérification.

La vérification peut donner lieu à une mise en mémoire sur fichier pendant un certain temps -> les pièces en
rapport avec l’opération peuvent durer 6 mois, au delà ils doivent être détruits.
Si le contrôle et vérification révèlent raisons de penser que la personne peut être impliquées dans activités
terroristes, la personne peut être retenue pour vérifier sa situation (art ??? ?? ? ? )

Si à l’issue de la vérification, il y a des raisons de penser que l’individu a commis infraction et est placé en
GAV, le temps de la rétention est imputé au délai de la GAV. Retenu 4 heures pendant la vérification -> 20
heures de GAV.

B- La géolocalisation

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Géolocalisation art 230-32 s. CPP = tout moyen technique destiné à la localisation en temps réels, sur
l’ensemble du territoire national d’une personne à son insu, d’un véhicule ou de tout autre objet sans le
consentement de son propriétaire ou de son possesseur.

CC va personnaliser cette définition en considérant que la géolocalisation est un mesure de police judiciaire
consistant à surveiller une personne.

Acte intrusif mais qui ne comporte aucune contrainte sur la personne, aucune atteinte à son intégrité
corporelle, aucune saisie, aucun enregistrement…

La surveillance est en temps réels, un suivi dynamique, on trace un GPS, on borne un téléphone portable..
géolocalisation ≠ reconstitution ultérieure du parcours d’une personne (par des factures téléphoniques…)

Le recours à la géolocalisation a été légalisé en France par loi du 28 mars 2014. Avant 2014, on se basait les
articles généraux du CPP (art 81).
CEDH Ben Faiza contre France 2018 condamnation qui portait sur l’état du droit avant la loi de 2014.

Art 230-32 s. permettent géolocalisation dans cadre de l’enquête et dans le cadre de l’instruction pour les
délits punis d’au moins 3 ans d’emprisonnements et les crimes.

Dans le cadre de l’enquête, PR autorise cette mesure pour durée maximale de 8 jours consécutifs. Si dans le
cadre de criminalité organisée, peut aller jusqu’à 15 jours.
Possible de prolongée la géolocalisation, mais c’est alors au JLD qu’il incombera de décider de cette mesure.
Dans ce cas, la géolocalisation pourra durer jusqu’à 1 mois renouvelable dans la limite de 1 an, 2 ans en
matière de criminalité organisée.

Dans le cadre de l’instruction, c’est le JI qui autorise une telle mesure pour une durée maximale de 4 mois
renouvelable par tranches de 4 mois dans la limite d’1 an, 2 ans en matière de criminalité organisée. Le JLD
n’intervient pas.

Dans tous les cas, la décision de géolocaliser doit être écrite et motiver par des éléments qui justifient que
cette opération est nécessaire.
Il sera possible lorsque le PV qui retrace l’acte sera versé au dossier de contester la mesure, d’invoquer sa
nullité.

dispositions spéciales
- Pour poser balise, il faut entrer sur lieu privé
- Déclencher géolocalisation à distance pour appareils électroniques ?
- Géolocalisation en cas d’urgence
- Géolocalisation en dehors du territoire français ?

C- L’enquête sous pseudonyme

§3- Les actes intrusifs

A- Les actes intrusifs réels

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1)Les perquisitions

2)Les saisies

3)Les interceptions

B- Les actes intrusifs personnels (prélèvements)

§4- Les actes de mise à disposition de la justice

A- les auditions
1)L’audition du témoin

2)L’audition de la victime

3)L’audition du suspect

B- Les mesures de contraintes

1) Une mesure de contrainte courte: la garde à

vue 2)Des mesures de contrainte plus longue


a) Le contrôle judiciaire

b) L’assignation à résidence avec surveillance

électronique c)La détention provisoire

Section 2 - Le contrôle des actes


§1- Le contrôle des actes d’enquête et d’instruction par la nullité

§2- Le contrôle des actes juridictionnels par l’appel

Titre 2 - La phase décisoire


Chapitre 1 - Le jugement
Section 1 - l’audience
§1- La procédure de droit commun

§2- Les spécificités de la cour d’assises

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Section 2 - La décision
§1- La délibération sur la décision

§2- La motivation de la décision

Chapitre 2 - Les voies de recours

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