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La Criminologie

Prises de notes
1ère Séance (introductive)
Le 21/11/2020

Pr. Abderrahim BOUHMIDI

Semestre 5

Réalisé par :

Youssef SABIR

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❖ Il y a un triptyque qui est le Droit Pénal Général (DPG), le Droit Pénal Spécial (DPS) et la
Procédure Pénale (PP).
❖ Le DPG : ce sont les grands principes, notions, concepts qui vont gérer la matière
pénale (mais pas toute la matière pénale)
- Ce sont les principes, que nous connaissons, de légalité (quoique ce principe a une
valeur constitutionnelle nous le retrouvons dans le code pénal), de la même
manière nous avons les principes sur les peines (les sanctions), nous avons les
notions du délinquant, la notion d’infraction… et nous avons d’autres concepts
relatifs à la personnalité des peines, au sursis, aux circonstances atténuantes, aux
circonstances aggravantes, aux excuses légales, etc.
- Donc c’est une partie du droit pénal c’est le DPG comme son l’indique.
❖ Le DPS : Lorsqu’on reprend le code pénal on voit clairement qu’il s’agit d’une partie
générale et une partie spéciale. Donc le droit pénal spécial c’est une continuité du DPG.
- La partie spéciale c’est tout simplement un inventaire de toutes les infractions
(Alors est ce que ce sont toutes les infractions ?) plus précisément on va dire le
gros des infractions, puisqu’actuellement il y a une tendance à criminaliser d’autres
comportements.
- On trouvera que le Droit pénal joue le rôle d’un policier des autres branches du
Droit, c’est-à-dire les autres disciplines lorsqu’elles sont incapables de se faire
respecter et bien elles font appel au Droit pénal et on intègre dedans des
dispositions pénales.
- Exemples : *Code de la famille *Droit des sociétés *Code du travail *Code du
commerce
- Même dans des textes spéciaux on pourrait avoir des dispositions qui renvoient au
Droit pénal *Code des Avocats...
- Le DPS est une application de ce que nous avons vu en DPG, c’est exactement
l’étude des spécificités de chaque infraction à part entière au niveau de son élément
matériel c’est-à-dire de chercher dans sa description quel est l’élément qui fait sa
matérialité.
- C’est dans le DPS qu’on doit connaitre les distinctions entre les infractions
(formelles, instantanées, continuées, etc.), les caractériser et savoir faire une
différence entre les infractions qu’elles n’existent que par leur matérialité et les
infractions qui n’existent seulement par l’élément intentionnel (l’élément moral)
- Exemple : la complicité (article 129 Code Pénal)
❖ La Procédure Pénale : On a vu en l’introduction à l’étude du droit que la règle du droit
est un acte de portée générale, impersonnel, abstrait et sanctionné par l’autorité
publique. Cette spécificité nous qui nous amène à dire que la commission d’une
infraction va entrainer à une sanction et voici le processus ou bien la procédure (dès le
déclenchement).
- Une fois l’infraction est née et là tout un processus qui va faire appel à un certain
nombre d’organes (*de la police judiciaire *le ministère public *le juge d’instruction
*les juges *les avocats *les experts, etc.) où il y aura un acteur central et bien ça
sera le délinquant, mais ce délinquant a des droits.

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- Donc la procédure pénale va montrer comment juger cette personne mais de la
même manière va montrer de quels doits dispose-t-il pour se défendre.
- La procédure pénale a des caractéristiques, elle répond également à une
philosophie déterminée qui en relation d’une évolution de la procédure elle-même.
- La procédure pénale aura exprimé ce que nous avons vu en introduction à l’étude du
droit c’est-à-dire que le non-respect de la règle du droit entraine une sanction et
que l’application de cette sanction se fera par le billet de l’autorité public en
l’occurrence par le billet des juridictions.
❖ Tout ce que nous avons dit c’est du Droit Criminel dans lequel nous aurons
essentiellement le Droit Pénal Général, le Droit Pénal Spécial et la Procédure Pénale.
❖ Mais toujours à l’introduction à l’étude du droit nous avons entendu parler que le droit
s’appuie également sur des sciences auxiliaires.
❖ Le droit s’appuiera sur La Philosophie (Philosophie du droit) parce qu’il y a beaucoup de
concepts qu’on ne peut expliquer que par la philosophie.
❖ De la même manière il s’appuie sur la médecine, la géographie, l’histoire, etc.
❖ Quand on dit le Droit criminel, Droit pénal c’est devenu la même chose, mais à ne pas
confondre avec les sciences criminelles.
❖ Le droit pénal utilise des sciences criminelles mais le droit pénal n’est pas une science
criminelle ! le droit criminel est une approche spécifiquement juridique mais à cote il y a
les sciences criminelles.
❖ On parle de la criminalistique c’est un peu la science des preuves, lorsque vous êtes
dans une scène de crime vous voyez une police qui arrive et qui s’appelle la police
scientifique et technique qu’est-ce qu’elle fait ? et bien elle viennent avec leur sacoche
et avec leur cartable et elle recueille les preuves et elle va les faire parler
scientifiquement et cette preuve évoque quoi et puis elle va établir une relation avec le
cadavre qu’on a retrouvé par exemple et ce qu’on a trouvé comme preuve ( faire une
sorte de comparaison).
❖ On parle parfois du graphologue c’est la personne spécialiste en graphologie et en
écriture.
❖ On parle aussi de la médecine légale c’est quand le médecin légiste lorsqu’il va
examiner par exemple un cadavre et bien il va préciser par quoi cette personne est
morte est ce par étouffement ou par noyade ou par strangulation, etc.
❖ Il ne faut pas confondre la criminalistique qui la science des preuves avec la
criminologie !
❖ Pénaliste = Criminaliste = le Juriste Pénaliste
❖ Celui qui fait la Criminalistique = spécialiste en criminalistique (*Policier *médecin, etc.).
❖ Enfin c’est celui qui récolte des preuves et qui les interprète avec des moyens
scientifiques.
❖ La criminologie est une science qui a un statut à part mais ce n’est pas un droit, ça reste
une science !
❖ Le Droit criminel utilise la criminalistique surtout en procédure pénale (quand une
personne est retrouvée morte et bien le juge va ordonner l’expertise)
❖ La question de préciser qu’est ce que c’est que la criminologie apparaitre difficile vu que
nous n’avons pas une matière qui s’appelle de telle appellation, c’est comme si on dit
que cette personne est commerçante elle fait du droit commercial.
❖ Un criminologue ça veut dire rien et ça veut tout dire parce que dans la criminologie il y
a un juriste qui se dit juriste criminologue, il y a un médecin spécialiste en génétique qui
va vous dire ; je suis criminologue, nous avons un psychiatre qui fait de la psychiatrie
criminelle, il y aussi un psychologue qui va vous dire ; moi je fais de la psychologie

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criminelle, on a également un géographe qui fait de la géographie criminelle, il y encore
un biologiste qui vous dira ; je fais de la biologie criminelle, etc.
❖ Donc chacun d’entre eux va essayer d’expliquer le crime ou le criminel (suivant le cas)
en fonction de sa spécialité.
❖ Et le juriste dans tout ça ??
❖ Eh bien le juriste, qu’est ce qu’il fait, lui il attend les résultats de tout le monde et en
fonction de ces résultats il va les intégrer (sa fonction c’est d’intégrer ces éléments)
c’est-à-dire lui il va voir ce dont la société a besoin et il va choisir (comme une sorte du
Super Marché et le législateur fait ses courses et il va voir ce qu’il va l’arranger)
-Exemple : il y avait des discussions autour de la question de ; est ce que les peines de
prisons sont suffisantes ? et bien des criminologues qui étaient des sociologues,
psychologues, etc. ont proposé au législateur qu’il ne devait pas se limiter sur une peine
de prison mais de l’accompagner avec des mesures auxiliaires (mesures de sureté) qui
ne sont pas du tout une notion d’origine juridique mais qui sont intégrées par des
juristes qui ont vu leurs utilités sur la société.
❖ La criminologie a inspiré le législateur marocain pour mieux cerner, pour mieux
combattre mais aussi pour mieux prévenir la criminalité.
❖ Le Droit Pénal dans son ensemble a consacré une place très importante et un rôle
crucial à la criminologie mais sans qu’elle absorbe le droit pénal, le droit pénal est resté
indépendant et resté autonome.
❖ Seulement la criminologie a dû mal à être autonome donc c’est comme un Super
Marche où l’on fait nos courses.

‘’ le diplôme ne vous suffira pas il faut que vous ayez une formation
solide et la formation solide dépend uniquement de vous’’

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La Criminologie
Prises de notes
2ème Séance
Le 23/11/2020

Pr. Abderrahim BOUHMIDI

Semestre 5

Réalisé par :

Youssef SABIR

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❖ Dans la première séance nous avons fait une présentation générale des
principales notions contenant de cette matière en donnant quelques idées
sur ce qui est la criminologie.
❖ On avait dit que c’est toute une discipline hétérogène (c’est-à-dire qui est
composé d’éléments de natures différentes) mais ceci ne nous empêche pas
de l’étudier et de préciser tout ce qu’elle a apporté au Droit pénal.
❖ Il y a des odes obscures dans cette séance mais l’idée principale serait de
mettre en balance la science et le juridisme c’est-à-dire tout ce qui est relatif
aux principes juridiques et nous allons voir que le but final est d’essayer
d’éviter d’un côté les excès du scientisme (c’est-à-dire tous ces aspects
scientifiques) qui essaye d’expliquer le crime et la criminalité que par des
sciences, mais de l’autre côté aussi on essaye d’éviter les abus du juridisme.
❖ Les criminalistes aujourd’hui essayent d’effacer et gommer ces excès des
uns et des autres.
❖ Alors le juridisme que signifie-t-il ? il signifie que le droit pénal classique (qui
est toujours en vigueur) est fondé sur la notion de Liberté, car le droit pénal
classique est issu de la philosophie libérale.
❖ Cette notion de liberté signifie que l’individu à un libre arbitre (ceci bien sûr
s’oppose au Déterminisme)
❖ Ç’a été toujours une querelle entre le libre arbitre et le déterminisme.
❖ Dans la philosophie libérale, ‘’on croit dure comme fer’’ que l’être humain à ce
libre arbitre, que l’individu est capable de distinguer le bien du mal. Donc
c’est un être libre qui doit assumer cette liberté et qui doit mériter cette
liberté.
❖ Donc il a un libre arbitre et dans le cas où il ne serait pas digne de ce libre
arbitre et bien il va falloir le sanctionner.
❖ Au bout de le processus, il y a la sanction et ce que nous amène à l’interroger
sur la finalité de cette sanction ?
❖ Ceci nous ramène à l’histoire de solution c’est-à-dire la répression à la peine
comme solution. Alors quelle serait la finalité de cette peine ?
❖ Evidemment, dans les temps immémoriaux (désignant la période s’étendant
au-delà de la limite que la mémoire conserve et que seule la tradition peut
atteindre) et bien tout simplement il y avait la notion de Vindicte (la poursuite
d’un crime au nom de la société) c’est-à-dire la vengeance.
❖ C’est tout simplement lorsqu’il y avait une personne subissait un dommage et
bien elle répondait, elle se vengeait sur la personne elle-même, mais comme
il y avait des uns de ce groupe comme en suède où il y avait de groupe à
groupe, lorsqu’on tue quelqu’un on demandait à l’autre groupe de nous
donner quelqu’un à tuer et ainsi de suite.
❖ Evidemment lorsque la société évoluait et qu’elle devait vivre dans certain
ordre donc cette solution répressive n’était plus la spécialité de l’individu ou
du groupe, mais elle a été abandonnée au profit d’une autorité qui est l’Etat.
❖ Donc c’est l’Etat qui est désormais ce droit de punir, a ce droit d’appliquer une
sanction.

2
❖ L’individu, le groupe, la société en tant que groupement humain et bien n’a
plus le droit de punir, elle a perdu ce droit de punir, elle l’a concédé à une
autorité sur laquelle tout le monde est d’accord, cette autorité qui est l’Etat
avec ses mécanismes, ses organes, etc.
❖ Ce droit de punir a été institutionnalisé, il n’est plus du domine public que
chacun puisse l’utiliser, mais il est désormais institutionnalisé. La preuve
c’est qu’aujourd’hui il y a toute une théâtralité, toute une mise en scène, c’est
la procédure, qui est là et qui met en scène des parties, des vêtements selon
les pays, avec des couleurs et qui représentent ce qu’ils représentent, etc.
❖ Le juge est placé sur une estrade au-dessus des parties qui symbolisent que
« la justice est au-dessus de tout ». Et donc le juge ce n’est pas cette
personne, mais plutôt c’est l’institution tout comme le tribunal.
❖ La justice c’est-à-dire « le droit de punir » a été institutionnalisé de telle
manière à ce que ça devienne une spécialité de l’Etat.
❖ Evidemment sur le plan philosophique, on viendra à la notion de l’Etat, à la
notion du Contrat social de tout ce que les citoyens ont concédé à l’Etat en
contrepartie de leur sécurité.
❖ Le droit de punir ça reste du domine de l’Etat et des autorités publiques.
❖ L’Etat a bien sur mis au point un droit pénal. Alors comment se forme-t-il ?
❖ Le droit pénal se forme tout d’abord par les nécessités du moment.
- Exemple : il y a cette affaire du Covid-19 et en ce moment on a créé des
sanctions parce que c’était question d’opportunité, c’est une nécessité.
- Il y a eu aussi des réactions instinctives de la population qui va réagir
devant des situations choquantes.
❖ Donc le droit se forme de :
- Nécessités du moment
- Réactions de la population
- Idéologies doctrinales
❖ C’est la conjonction de tous ces éléments qui vont nous former et qui vont
contribuer à former le droit pénal.
❖ Alors bien évidemment le droit pénal marocain, français, sénégalais ou
autres, c’est-à-dire l’idéologie qui préside et qui sous-tend le droit pénal de
ces pays et bien c’est une idéologie qui est fondée sur la notion de libre
arbitre.
❖ Le libre arbitre : signifiera donc que l’individu est libre et qu’on ne l’arrêtera
pas lorsqu’il commettra une infraction, on ne l’arrêtera pas, nous attendrons
jusqu’à ce qu’il commettre cette infraction, jusqu’à ce qu’il consomme cette
infraction, c’est-à-dire qu’il a toujours cette possibilité de revenir sur ses
convictions et la sanction n’interviendra qu’à partir du moment où il
consommera son infraction.
❖ Nous avons posé la question, pourquoi le législateur laissait le délinquant
aller aussi loin et qu’il ne l’arrêtait pas au moment où il fallait l’arrêter pour
faire cesser où empêcher ce qu’il allait faire.
❖ Et bien le législateur est fidèle à cette conception classique qui est fondée
sur la notion de libre arbitre.

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❖ C’est là où on a distingué les infractions formelles l’infractions matérielles,
etc.
❖ Donc il fallait qu’il y ait eu le résultat et il fallait qu’il y ait eu ce
comportement, etc. pour qu’on puisse dire qu’il y avait infraction, pour qu’on
puisse dire que cette personne ou ce délinquant par conséquent a commis
une infraction et donc doit payer une dette à la société et elle doit réfléchir
sur cette liberté dont elle n’a pas su faire un bon usage.
❖ Dans le déroulement de la tentative, le législateur ne prend pas en compte :
-l’intention criminel
- les actes préparatoires
-le commencement d’exécution
-lorsqu’il y avait un désistement volontaire
❖ Le législateur est arrivé par ce fait avec le délinquant jusqu’à la limite de la
consommation.
❖ Si le délinquant revenait sur ses intentions, s’il se désistait et bien le
législateur considère qu’il n’y avait pas d’infraction parce que cette personne
se de désistait en faisant usage de sa liberté, c’est-à-dire qu’il a eu ce libre
arbitre, cette façon de juger ou de maitriser sa volonté. Et bien le législateur
est resté fidèle à ce libéralisme pénal, à cette notion de libre arbitre qui
sous-tend et préside la conception classique du droit pénal.
❖ Lorsqu’une peine devait être appliquée, la finalité de cette peine n’était pas
réellement de chercher à amender cette personne.
❖ Ce délinquant devait au moment où on lui appliquait la peine, il acceptait
cette peine étant conscient qu’il n’était pas à la hauteur de la confiance ou de
la liberté qu’on lui a octroyé.
❖ Donc en réalité la peine est consentie, il doit l’accepter parce que cette peine
a;
- Une fonction perfectionnait
- Une fonction d’utilité
- Une fonction d’exemplarité
❖ La peine est utile parce qu’elle est aussi exemplaire.
❖ La peine est utile parce qu’elle va permettre au délinquant de réfléchir sur
son acte et de mieux user de sa liberté, mais par la même occasion, il est
utile parc qu’elle va servir d’exemple à tous ceux qui sont restés en dehors et
qu’ils n’ont pas commis une infraction, tout simplement pour leur dire que
cette liberté dont vous faites un mauvais usage une peine vous serez
appliquée. Evidemment la peine ça serait une peine qui va lui faire « souffrir
dans sa chair » c’est une peine de souffrance.
❖ Le législateur dans tous les cas au départ de la conception classique
cherchait à faire mal -au moment de l’application de la peine- à cet individu
pour qu’il comprenne ce que c’est que la liberté, mais aussi ce mal était
diffusé mais dans l’imaginaire de la population qui devait voir à quoi il devait
s’attendre dans le cas où elle fait un mauvais usage de sa liberté. Donc on
appliquait une peine mais vraiment sans cherchait un lien entre la
personnalité de l’individu.

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❖ Souvent les pénalistes, les criminalistes ont estimé que, certes une
souffrance devait être ressentie par le délinquant, mais il s’est trouvé que les
délinquants notamment ceux qui commettait la même infraction ne pouvaient
pas tous être logés à la même scène. On ne donnera pas à un voleur et à tout
voleur la même peine. Parce qu’il y a une distinction entre les différents
voleurs, certains volent par nécessité, d’autres pas cupidité, etc. Donc tout
dépendrait de la personnalité de l’individu et c’est là où il y avait une
évolution de la sanction que combien même il y avait ce libre arbitre on
restait toujours dans le libre arbitre mais on a estimé qu’il était injuste
d’appliquer une même sanction combien même les faits seraient
identiquement aussi graves mais d’appliquer différentes sanctions à deux
individus.
❖ L’évolution du droit pénal classique, c’est que précisément il y a une nouvelle
tendance qui n’est pas d’appliquer la même peine, de ne pas prendre
uniquement la gravité des faits, mais de prendre également la personnalité
du délinquant.
❖ Nous sommes entrés dans la criminalité mais disant que c’est une évolution
sensible dans laquelle on ne peut pas juger une personne uniquement à
travers des faits et de lui dire tu es libre. Parce que dans ces personnes qui
commettent une infraction il y a des mineurs, il y a des majeurs, des gens qui
ont des faiblesses et pour la conception classique et bien on prenait pas du
tout en considération ces aspects humains, cette faiblesse humaine.
❖ Le tout était la liberté en relation avec les faits commis un point c’est tout !
❖ D’ailleurs, cette question dans laquelle on intègre la personnalité et bien on a
vu que lorsqu’une tendance de la politique française notamment lorsque
Sarkozy s’était présenté aux élections présidentielles, et bien il avait annoncé
que même s’il s’agissait d’un mineur il devait être puni… c’est-à-dire qu’on
revenait à la conception classique.
❖ Tout comme aux Etats Unis et bien il y a des mineurs qui sont sanctionnés et
des personnes qui sont aliénées qui ont été sanctionnées.
❖ C’est-à-dire que ce droit pénal classique quoi qu’il soit rentré en crise quoi
qu’il soit plus au moins abandonné grâce à une certaine évolution et bien ceci
n’empêche pas qu’il y a encore référence à ce droit pénal classique dans sa
configuration originale et dans laquelle tout simplement en face du libre
arbitre il y a des faits et les faits doivent être sanctionnés on ne cherchait pas
l’élément humain ! il n’entre pas dans cette approche.
❖ Et c’est un peu les abus du juridisme !
❖ Dans le cadre de ce droit pénal classique et bien on a senti une évolution qui
est celle justement de faire cette distinction sur la base de la personnalité.
❖ C’est ce qui a conduit à ce principe de l’individualisation des peines.
❖ C’est ce qui a conduit à des questions des circonstances atténuantes et des
circonstances aggravantes aussi.
❖ Ce principe de l’individualisation des peines et le fruit d’une évolution opérée
au sein de la conception classique.

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❖ Nous sommes toujours dans le juridisme mais une évolution s’est opérée et
évidemment on peut se rendre compte que lorsqu’on lit l’article 141 du code
pénal relatif à l’individualisation des peines qui nous dit d’une façon claire et
expresse «Dans les limites du maximum et du minimum édictés par la loi
réprimant l'infraction, le juge dispose d'un pouvoir discrétionnaire pour fixer
et individualiser la peine en tenant compte d'une part, de la gravité de
l'infraction commise, d'autre part, de la personnalité du délinquant.»
❖ Le juge dispose d’un pouvoir discrétionnaire pour fixer et individualiser la
peine en fonction de la gravité (Approche objective) et la personnalité
(Approche subjective). Alors que dans la conception classique pure il n’y avait
que la conception objective. C’est-à-dire le juge n’avait pas à tenir compte de
la personnalité du délinquant.
❖ Le juge peut faire bénéficier le délinquant d’un certain nombre de
circonstances atténuantes en tenant compte certain nombre de d’éléments
dont le mobile peut faire l’objet à titre secondaire ou auxiliaire.
❖ Les circonstances aggravantes ne sont pas du domine du juge, elles sont du
domine de la loi, c’est la loi qui les fixe.
- Exemple : le parricide, il est inexcusable !
❖ Dans le code pénal notamment dans la section 2, il y a comme titre ; De
l’octroi par le juge des circonstances atténuantes. Alors que la section 3 du
même code on trouve comme titre ; Les circonstances aggravantes (Article
153) sec !
❖ Cette évolution du droit pénal et qui nous a conduit à l’individualisation. Ce
qui est intéressant, C’est qu’on s’intéresse désormais à la personnalité du
délinquant et c’est grâce à cette personnalité qu’on va mener un lien vers la
Criminologie.

‘’Si vous le voulez, vous le pouvez’’

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La Criminologie
Prises de notes
3ème Séance
Le 24/11/2020

Pr. Abderrahim BOUHMIDI

Semestre 5

Réalisé par :

Youssef SABIR

1
❖ Dans la dernière séance nous sommes arrêtés à une présentation du système
classique et nous avons évoqué ce postulat de « libre arbitre » qui prédominait,
qui sous-tendait tout ce droit pénal classique avec une évolution au sein du droit
pénal classique dans lequel il était question d’une prise en compte de la
personnalité de l’individu et nous avions donné les répercussions qu’il y a eu au
niveau du code pénal particulièrement, au niveau des circonstances atténuantes
mais surtout au niveau de l’individualisation de la peine et cette individualisation
de la peine est condensée et renfermée dans une formule dans laquelle il est dit
« PAS PLUS QU’IL N’EST JUSTE ET PAS PLUS QU’IL N’EST UTILE ».
❖ C’est précisément dans cette formule qu’il y a ce souci de justice mais pas d’une
justice absolue comme on le trouve chez (Auguste comte 1798-1857) c’est l’école
de la justice absolue où on rendait la justice pour la justice.
❖ Alors comment s’est passé ? C’était un groupe de personnes qui habitaient sur
une ile et l’un d’eux a commis une infraction et il a été condamné à mort, mais un
jour ce groupement devait quitté l’ile et après avoir tout rendre ne ordre… il leur
manquait une seule chose, c’était cette personne qui a été condamnée à mort
qu’en est-il à faire ? devaient-ils le laisser abandonner ? ou bien devaient-ils
exécuter la peine ? et dans quel intérêt ? puisque le groupement ne resterait
plus là-bas.
❖ Combien même on cherchait la justice et bien il faudrait qu’en face il y ait cette
utilité de la peine et bien cette utilité de la peine c’est que la peine doit avoir une
fonction, elle ne doit pas se limiter à réaliser une justice pour la justice. C’est-à-
dire le postulat de libre arbitre mais il y avait cet aménagement qui a été apporté
par cette évolution au sein du droit pénal classique et qui insistait sur cette la
notion d’Utilité.
❖ Donc il y avait cette expression « pas plus qu’il n’est juste, pas plus qu’il n’est
utile »
❖ Le juridisme de la conception classique que ce soit dans sa version originale ou
bien dans sa version évoluée avec l’inscription du principe de l’individualisation
des peines et bien, l’élément juridique fondamental reste l’infraction, on n’a pas
trouvé autre chose.
❖ Le point essentiel ; tout ce droit criminel se concentre sur cette infraction.
❖ C’est l’infraction qui permet un encadrement juridique de toute l’activité
criminelle.
❖ Dans le cours du DPG on avait vu que l’infraction est définie par l’article 110
comme étant un acte ou abstention contraires à la loi pénale et punie par elle.
- Voyons cette référence à la loi, c’est une référence juridique par excellence.
❖ Ce comportement qui est contraire à la loi c’est-à-dire que l’infraction n’est pas
n’importe quel comportement. Il faut que ce comportement soit dans la
description qui est contenue dans la règle pénale et bien sûr pour qu’elle soit
une règle de droit il faut qu’il y ait une sanction avec.
❖ Le comportement criminel est un comportement qui est décrit par la loi.
❖ Donc l’élément de base de toute l’activité criminelle reste l’infraction et ça reste
ce juridisme qui entoure toute cette conception classique.

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❖ Alors cette conception conforme-t-elle une unanimité autour d’elle ? C’est la
question qu’on pourrait se poser.
❖ L’histoire du droit pénal nous montre qu’en face des solutions classiques des
solutions positivistes, c’est le Positivisme.
❖ Le positivisme lui n’est plus fondé sur le juridisme, sur le droit mais il est fondé
sur la science, un certain scientisme.
❖ A partir de ce positivisme dont le théoricien est (Auguste Comte 1798-1857) qu’il
y a eu du développement des applications du positivisme sur les questions
criminelles, le comportement criminel…
❖ S’il y avait dans la conception classique le postulat du libre arbitre et bien pour
les positivistes il n’y a pas de libre arbitre, il y a un déterminisme c’est le
Déterminisme criminel.
❖ C’est-à-dire pour faire cours, on ne devient pas criminel ! on nait criminel ! c’est
naturellement inscrit, c’est-à-dire qu’une personne est déterminée à l’avance et
il est criminel.
❖ Il n’y a pas lieu de parler de libre arbitre ou de dire que la personne est libre,
non ! le criminel n’est pas libre.
❖ Il doit être criminel ! c’est écrit dans ses gènes depuis toujours que lorsqu’il va
naitre et bien il sera criminel.
❖ Pour eux (les positivistes) il ne s’agit pas d’une approche religieuse, mais pour
eux c’est une approche scientifique et naturelle.
❖ On verra qu’il y avait les thèses de (Charles Darwin 1809-1882) qui est un
naturaliste dans lesquelles il parlait de l’évolution des espèces, c’est beaucoup
attaché aux plants et aux animaux, etc. et ce sont des théories sur lesquelles les
positivistes ont construit la théorie criminelle particulièrement « le
déterminisme »
❖ En commençant par disant que le criminel n’a pas suivi l’évolution des espèces.
❖ Parce que selon Darwin, l’origine de l’être humain est une origine animale.
❖ Pour les positivistes, la 1ère des choses qu’ils ont commencé à faire et à voir c’est
ce que l’on appelle l’ATAVISME CRIMINEL, c’est-à-dire que cet instinct animal qui
est resté chez certains individus on a fait des criminels.
❖ Donc le criminel est un être qui n’a pas évolué, qui est resté encore à son stade
animal avec ses instincts combien même il avait une forme humaine.
❖ Dans cette criminalité atavique, c’est elle qui a inspiré les premiers travaux de
ce qu’on pourrait appeler les criminologues, mais ce ne sont pas en fait des
criminologues particulièrement (César Lombroso 1835-1909) qui était médecin
légiste et qui a autopsié un certain nombre de corps et en relevant les sigmas,
les traces, des caractéristiques aussi bien sur le plan du crane, sur le plan du
nez, de la corpulence, du torse humain ainsi de suite... C’est une sorte de
l’anatomie.
❖ Il a mis en relation l’anatomie ou la structure morphologique d’une personne qui
avait commis une infraction, d’une personne condamnée avec le fait qu’elle a
commis.

3
-Exemple : si on a des petits yeux c’est un escot, si y en a un nez crochu on va
dire criminel, si y en a des pommettes migres on dirait que c’est un tuer, si y en
a des oreilles en chou-fleur on dirait que c’est un obsédé et ainsi de suite…
❖ C’est un travail qui vaut ce qu’il vaut mais ça reste un travail, ça reste des
conclusions qui sont un peu téméraires et surtout stigmatisantes.
❖ Certains pays où il y a des thèses racistes sont inspirés des thèses criminelles
comme celle de Lombroso.
❖ On parle du Délit de faciès on peut le trouver dans tous les pays du monde,
heureusement que ce n’est pas inscrit dans les lois, mais le comportement
social vis-à-vis de certains nationalités, races, aspects physiques…
❖ D’ailleurs les disciples de Lombroso notamment (Enrico Ferri 1856-1929) a
estimé que c’était trop téméraires et que c’était quand même trop tranchées et
que les conclusions étaient tout de même ataves.
❖ La thèse de Lombroso c’était l’Anthropologie criminelle.
❖ Alors que Ferri a mis un bémol à cela et c’est à partir de là qu’il a soutenu la
thèse de Multi factorisme c’est-à-dire qu’il est vrai qu’il y a des prédispositions
criminelles dit-il, il est vrai qu’il y a un certain déterminisme mais ce
comportement criminel ne se déclenche qu’à partir du moment où il y a la
conjonction d’un certain nombre de facteurs ( éducation, travail c’est-à-dire dans
des milieux qui peuvent être eux-mêmes criminogènes et qui peuvent contribuer
à ce que ce comportement criminel s’épanouit.
❖ On remarque que lorsqu’on parle d’anthropologie criminelle ou de cette
morphologie criminelle, c’est que Lombroso et dans une certaine mesure Ferri
se sont attachés et se sont attardés sur des aspects physiques et uniquement
physiques, il n’y a rien d’autre que physique !
❖ C’est la raison pour laquelle les criminologues c’est-à-dire les pères de la
criminologie qui eux sont des sociologues.
❖ La criminologie est appréhendée sous deux aspects
- 1- sous un aspect de comportement humain, c’est le criminel qui est le sujet
et l’objet de cette étude.
- 2- de l’autre côté, il y a le crime, le phénomène criminel qui lui est l’objet
d’étude de la sociologie criminelle.
❖ Mais cette notion c’est-à-dire la criminologie en elle-même est née avec la
sociologie criminelle.
❖ Nous allons développer les 2 approches, l’approche sociologique et cette
approche du comportement du criminel.
❖ En criminologie, il y a l’étude du crime et l’étude du criminel.
❖ Nous finissons de planter notre décor général, nous avions dit que le postulat de
la conception classique c’est le postulat de libre arbitre et en face chez les
positivistes nous avons le déterminisme criminel.
❖ Nous verrons après qu’est-ce que c’est que la défense sociale, mais déjà il y a
la confrontation des deux postulats qui sont le postulat du libre arbitre et le
postulat du positivisme criminel. C’est très important de mentionner ceci parce
que c’est un de ces postulats qui va guider toute une politique criminelle.

4
❖ Si nous optons pour le postulat de libre arbitre voici qu’est-ce que nous aurons
comme politique criminelle et vice versa, Et que nous avions dit que c’est un est
l’emprunt du juridisme et l’autre du scientisme.
❖ Et bien au final, on laissera dans la première situation le traitement de ce
comportement criminel et bien ça sera le traitement de l’infraction et ça se fera
par des professionnels de la justice, du droit et qui ne verront que l’aspect
individuel parce qu’il s’agit de traiter la question d’une personne par rapport à
cette liberté dont elle n’a pas su en faire un bon usage.
- De l’autre côté, nous aurons quelque chose qui est fondée sur des sciences
exactes et le traitement de ce comportement criminel donc de ce délinquant
ne se fera pas par le droit, il se fera par la science (par la médecine, la
psychiatrie).
❖ Il y aura donc, d’une part, une application d’une peine pour l’infraction, mais de
l’autre côté, il n’y aura pas l’application de la peine, il y aura l’application d’un
traitement de mesure.
❖ C’est pour cela que nous avons dans le code pénal, le législateur a emprunté ces
mesures aux positivistes, aux criminologues et dans lesquelles d’un côté, il va le
punir pour cette question de liberté mais, de l’autre côté, il va aussi le soigner.
❖ Donc, dans quelle mesure le positivisme est présent dans le droit pénal
marocain ou d’un autre pays ?
❖ Dans le cadre de la conception classique, il y a une responsabilité morale du
délinquant et c’est pour cela qu’on va le punir parce que moralement ce qu’il a
fait n’est pas du tout conforme à quoi on s’attend.
❖ Sa responsabilité est morale.
❖ Alors dans la sphère positiviste, le positiviste ne cherche pas la responsabilité
morale, il vous dit non ! ce n’est pas l’individu qui nous intéresse, ce n’est pas la
protection de l’individu qui nous intéresse, ce n’est pas l’amendement non plus,
pour nous le délinquant a fait du mal à la société et c’est la société qui nous doit
protéger.
❖ Lorsqu’un aliéné commet une infraction, (pour nous c’est évident il est
irresponsable) mais cet aliéné dans le cadre positiviste il est socialement
responsable, individuellement il ne l’est pas. Et c’est la raison pour laquelle pour
les positivistes et bien nous allons lui appliquer une mesure -pas une peine- qui
est adaptée à sa situation qui est de le pendre et de le mettre dans un asile
psychiatrique pour le soigner.
❖ Pour quoi ? parce que s’il a commis ce qu’il a commis bon c’est déjà une
responsabilité mais, s’il n’a rien encore commis ?
❖ Et bien s’il n’a rien encore commis, il faut lui appliquer la mesure, parce qu’il
s’agit de protéger la société, on ne peut pas lui dire que tu es quelqu’un de libre,
on ne le laisse pas dans sa liberté et on lui dira jusqu’à ce que tu commettes
cette infraction et là on pourrait discuter avec toi, non ! nous allons l’empêcher
de commettre cette infraction.
❖ Donc l’action de la société va s’effectuer avant qu’il y ait infraction, ce qui conduit
à remplacer la notion de l’infraction par celle de l’état dangereux.
❖ Chaque conception a ses propres notions :

5
- Conception Classique :
- Libre arbitre
- Fondée sur la notion de l’infraction (Juridique)
- Responsabilité morale
- Sphère individuelle
- Conception Positiviste :
- Le déterminisme
- Fondée sur la notion de l’état dangereux
- Responsabilité sociale
- Sphère sociale
❖ Donc il est très difficile de les concilier, évidemment il se trouve qu’il y a eu des
auteurs d’un côté comme de l’autre qui vont reconnaitre effectivement la
nécessité de protéger la société tout en restant attaché à cet individualisme, à ce
libéralisme et de l’autre côté on verra qu’on restait attacher seulement à la
société mais qu’on prend en compte aussi l’individu.
❖ C’était donc des tentatives qui sont parfois échouées et d’autres fois réussies et
qu’au final, ont trouvé leur place dans le code pénal.
- Exemple : l’influence du positivisme sur la conception classique, l’article 175
du code pénal, il se situe dans les crimes et délits contre la sureté de l’Etat et
qui est relatif au complot (# l’attentat).
❖ On trouve la responsabilité pénale surtout dans les situations où les enjeux
sociaux sont grands, où la menace pour la société est grande, c’est à partir de
ces situations où on fait appel à une instauration de cette notion de l’état
dangereux.
❖ L’état dangereux c’est ce qu’on nomme souvent le délit obstacle ou délit
prévention (violation du confinement par exemple).
❖ Ces délits se situent en dehors de toute activité matérielle.
❖ A partir de là que cette notion de dangerosité qui est une construction des
auteurs positivistes et bien a trouvé une place (peut-être pas une grande place)
dans certains secteurs du code pénal marocain qui resté trop marqué par la
conception classique.

« Je veux tirer fierté de vous ! »

6
La Criminologie
Prises de notes
4ème Séance
Le 25/11/2020

Pr. Abderrahim BOUHMIDI

Semestre 5

Réalisé par :

Youssef SABIR

1
❖ Au cours de cette séance nous allons nous concentrer sur la notion de la
dangerosité ou l’état dangereux tel que nous l’avons évoqué lors de la dernière
séance.
❖ Cette notion est tout à fait une notion qui reste imprécise et abstraite. D’ailleurs
les enquêtes notamment en France qui ont été faites auprès des magistrats,
auprès du personnel pénitentiaire, auprès de la police et auprès de la population
pour demander ç chacun comment est ce qu’ils appréhendaient l’état dangereux
ou bien cette notion de dangerosité, évidemment il y avait un certain décalage
entre les différentes réponses et même chez les professionnels de droit et chez
les magistrats par exemple et bien ils n’avaient pas à donner un sens précis à
cette notion de dangerosité.
❖ Alors pourquoi ? parce que c’est une notion qui, d’abord elle regroupe beaucoup
de choses et qui a la frontière entre ; la dangerosité psychologique, la
dangerosité criminologique et la dangerosité carcérale (dans le milieu
pénitentiaire).
❖ Mais cette dangerosité comme on voyait dans des temps plus au moins reculés
où on considérait la sorcière comme dangereuse, c’est-à-dire ça reste des
représentations que faisaient le groupe social à l’époque dans des temps plus au
moins reculés.
❖ Cette tendance n’a pas changé, seulement dans quelques groupes sociaux on
croit plus aux sorcières.
❖ Dans les temps modernes eux-mêmes et bien, il y a des gens qui se représente
comme dangereux comme par exemple un rappeur qui pour certains peut être
présentera quelqu’un de dangereux,
❖ On parle également des immigrés. D’ailleurs, plusieurs discours notamment
dans les pays riches ont reproché et rapporté la délinquance à l’immigration.
❖ Ça reste que des représentations autour de la notion de dangerosité, mais on
n’arrive pas à cerner qu’est-ce que c’est que la dangerosité.
❖ Alors pourquoi toute cette imprécision ? elle vient d’où ?
❖ Elle vient d’un certain amalgame qui se fait entre le crime et la déviance.
❖ La distinction entre le crime et la déviance est fondée sur une analyse globale
des conduites anti-sociales ou asociales dont les unes sont légalement
incriminées et les autres sont hors atteinte de toute sanction. C’est-à-dire tout
simplement qu’il y a des comportements qui ne sont pas acceptés mais il s’agira
d’un crime lorsque ces comportements sont punis.
❖ En revanche, ce sont des comportements qui ne sont pas acceptés mais qui ne
sont pas punis.
❖ En d’autres termes, il y a une sphère globale, donc tous les comportements sont
des comportements asociaux, mais seuls certains comportements sont
sanctionnés.
❖ D’ailleurs, c’est pour cette raison que nous avons des tendances à la
décriminalisation de certains comportements. C’est-à-dire le fait de dire que
certes, ce sont des comportements déviants mais qui ne méritent pas quand
même qu’on utilise des techniques pénales pour y mettre fin.

2
❖ Donc ils resteront des comportements asociaux mais ils vont être retirés de la
petite sphère pénale qui se trouve dans la grande sphère de la déviance.
- Exemple : l’adultère a été décriminalisé pour plusieurs raisons, elle met en
danger la famille, elle met en danger certaines valeurs, mais comme dans
plusieurs sociétés les valeurs ont changé au nom de la liberté, au nom de la
laïcité aussi, parce que cette question d’adultère dans les pays occidentales
comme dans les pays arabes est liée à des questions religieuses, mais du
moment où on commence à parler de la laïcité c’est-à-dire que la religion n’a
plus rien à faire dans les rapports de tous les jours, ni dans les rapports avec
l’Etat ni dans les rapports entre les individus et à partir de là où cette
infraction d’adultère a été décriminalisée.
- De la même manière la question du chèque sans provision.
❖ Tous ces comportements ont été retirés de la sphère pénale et de la sphère
criminelle, du crime. Ce n’est plus une attitude criminelle, ce n’est plus un
comportement criminel mais c’est un comportement déviant !
❖ La différence c’est que s’il s’agissait d’un comportement criminel il y aura
l’application pure est simple de la peine, mais en étant un comportement déviant
il y aura à la limite des mesures administratives qui seront appliquées.
❖ Ce que nous constatons, c’est que cette notion de déviance tend à élargir pour
couvrir tous les aspects de l’inadaptation sociale.
- On va plus chercher ceux qui vont commettre des infractions, mais on va
essayer et on va voir que la déviance va toucher le milieu scolaire, le milieu
sportif, le milieu associatif, le milieu des affaires, le milieu professionnel, etc.
- On verra par exemple dans le milieu scolaire des enfants qui inadaptés parce
qu’ils ont un comportement déterminé. Ça veut dire qu’il y aura un travail à
faire sur leurs personnalités, pour les socialiser l’Etat va créer des colonies
de vacances. La représentation de leur dangerosité est tout à fait subjective
puisqu’on essaye d’avoir un modèle d’enfant tout sage, qui ne bouge pas, on
dirait ‘’ça c’est un enfant bien élevé’’ Alors qu’en réalité personne n’est
malade.
❖ Dans la déviance, il y a cette notion d’inadaptation qui présente une certaine
impression et une certaine abstraction.
❖ Lorsqu’on parle du crime et de déviance on passe d’une analyse objective qui est
l’infraction, c’est-à-dire ce plan juridique à un plan qui est tout à fait subjective
et qui concerne la personnalité de l’individu, sa mentalité asociale.
- Cette mentalité asociale que (Émile Durkheim 1858-1917) avait traité dans le
cadre de l’anomie (c’est dans le cadre de la sociologie criminelle que la
véritable criminologie est née et ce avec Durkheim d’ailleurs)
❖ Et bien qui est cette personne qui a une mentalité asociale ? c’est quelqu’un
qu’on ne peut pas socialiser, on ne peut pas espérer à ce qu’il vive normalement
en société et qu’il puisse s’harmoniser avec les règles et principes de la société.
❖ En face de la notion de dangerosité, il y a l’infraction et la culpabilité (c’est là où
ça devient dangereux en quelques sortes, mais dangereux pour l’individu, pour la
liberté, pour une certaine justice.)

3
-Donc qu’est ce qu’on rejette avec la dangerosité ? On rejette le libre arbitre
parce qu’on se fonde sur le déterminisme, donc c’est une personne asociale qui
est déterminée à l’avance comme cela.
- il y a aussi le rejet de la responsabilité morale, il y a un rejet de la culpabilité et
il y a un rejet du châtiment et la sanction.
❖ Tous ces rejets et ces conceptions positivistes, criminologues, etc. et bien ils ont
été remplacés par la dangerosité.
❖ Le délinquant qui est en Droit ; quelqu’un qui a péché. Et bien on va lui opposer
dans le cadre de la dangerosité le délinquant asocial.
❖ Le délinquant pécheur ; c’est le délinquant qu’on connait en Droit, c’est le
délinquant de la conception classique auquel on oppose le délinquant asocial, le
délinquant malade, le délinquant contagieux, etc. Et ce délinquant contagieux, ce
délinquant malade, ce délinquant asocial c’est ce qu’appelait Lombroso, il le
traitait de Microbe Social.
- Ce microbe social (voyons le caractère péjoratif, stigmatisant de la formule !)
sa responsabilité morale avait peu d’importance, elle était sans aucune
importance pour les criminologues et les positivistes. Ce qui a importé c’était
sa responsabilité sociale. C’était de voir quel mal pouvait-il faire à la
société ? et c’était de préserver la société contre ce microbe social, cet état
dangereux.
❖ Il n’intéressera le droit pénal que lorsque cette dangerosité s’inscrira dans un
comportement qu’on aura voulu le criminaliser, mais dans ce cas-là pour les
théoriciens de l’état dangereux, le juge ne doit pas être un juge qui là juste pour
appliquait une sanction, le juge doit être très près de la criminologie et sa
mission est nécessairement d’ordre criminologique selon cette théorie.
❖ Alors pourquoi ? parce que pour eux, le juge est là pour poser un diagnostic,
c’est comme un médecin. Et en posant ce diagnostic, il doit donner quelles sont
les mesures (non pas les peines) qui seront nécessaires pour empêcher cet état
dangereux de s’exprimer et de faire mal à la société.
- Pour eux, le juge n’a pas besoin de droit, parce que les outils de droit sont
des outils démodés, qui ne sont pas performants, qui sont inopérants pour
l’état dangereux. Et par conséquence, le juge ne pas avoir une mission
juridique.
❖ C’est ainsi que les positivistes, les criminologues positivistes appréhendaient le
rôle du juge dans le cadre d’une politique criminelle qui considérait le délinquant
comme microbe social, un parasite qui devait faire l’objet, non pas d’une peine,
ça ne servait à rien du tout, parce que la peine n’a pas cette sanction qu’on
escompte, les résultats escomptés ne sont probants, mais qu’il y avait des
mesures à prendre et bien c’était des mesures d’éradication, d’élimination, etc.
❖ Mais aujourd’hui, comment ça se traduit sur le terrain légal ? C’est-à-dire
comment est-ce qu’on peut se rendre compte qu’il y a effectivement cette
tendance à combattre la dangerosité ?
❖ Si on prenait la législation pénale (pas du code pénal mais qui concerne
également d’autres matières). On verra qu’il y a quand même une tendance

4
d’aller vers la dangerosité, c’est-à-dire aller plus vers la prévention. Donc on
réprime mais tout en prévenant.
❖ Alors pourquoi il y a cette tendance ?
❖ Il y a la question de la société, est ce que c’est une société de risque ? ou bien,
c’est une société de danger ?
❖ C’est-à-dire, est ce que c’est une société où il y a le risque ou c’est une société
de danger ?
❖ Lorsqu’on parle du risque, c’est qu’on prend avec nous un risque, le risque zéro
ça n’existe pas ! on prend toujours des risques.
- En sortant de la maison on le risque, il y a le risque de se faire agresser, le
risque de se faire écraser, le risque de tomber, le risque de faire une
mauvaise rencontre, il y a tout le temps un risque ! en exerçant une
profession, le policier en exerçant sa mission et bien sa mission comporte
des risques dont il peut être lui l’auteur comme il peut en être victime, le juge
c’est la même chose, le médecin, etc. c’est-à-dire que toujours le risque
existe.
❖ Le risque est toujours présente et il peut être parfois même ce risque qui
pousse l’individu à mieux faire, à saisir devant certaines situations, à être plus
prudent, etc.
- Donc le risque concerne une situation qui est objective.
❖ En revanche, le danger est toujours en rapport à une personne.
- On ne va pas à tel endroit parce qu’il y a …
- Le danger à cette particularité où ce sont des personnes qui vont le
représenter.
- Le danger est personnifié, le risque ne l’est pas. Il y a une personnification du
danger, ce n’est pas la même chose pour le risque.
❖ C’est dans de cette dualité ou cet antagonisme ; société de danger et société de
risque où la dangerosité est recherchée.
❖ Lorsque nous conduisons un véhicule et bien la conduite de ce véhicule est
encadrée par le code sur la circulation et lorsqu’on consulte ce code nous
verrons que la plupart des infractions sont des infractions où il y a cette notion
de risque mais le risque qui va produire un certain danger.
❖ Lorsqu’on érige en infraction le fait de ne pas soumettre le véhicule automobile à
une visite technique, ça veut dire que la conduite de ce véhicule est risquée
aussi bien pour soi-même tout comme pour autrui. Il y a le risque porter atteinte
à autrui ou aux biens d’autrui.
❖ De la même manière, lorsque le radar nous flashe, parce que quand nous
dépassons la vitesse autorisée nous prenons risques de mettre en danger votre
vie et la vie des autres ou bien votre intégrité physique et l’intégrité physique des
autres.
❖ On remarque que lorsqu’on a intégré la notion du risque mais qu’on a mélangé
avec le danger, c’est-à-dire qu’il y ait maintenant un tandem risque-danger et
bien on a mis en place un certain nombre de mesures et on ne cherche plus
l’incarcération ou la prison et bien on a d’autres mesures.
- Les mesures qu’on peut trouver dans le code sur la circulation :

5
- L’amendement en elle-même ;
- Le retrait du permis ;
- Le retrait de point ;
- Et c’est vraiment l’infraction montre réellement une très forte dangerosité et
bien on va vous demander d’aller prendre des cours (pas de conduite) pour
vous faire sentir (dans un centre spécialité) que votre comportement est un
risque et dangereux. (En fait c’est une sorte de resocialisation) ;
❖ Ce sont des mesures, c’est inspiré, peut-être pas du microbe social, il y a une
distance par rapport aux idées primaires qui ont été développées par Lombroso,
mais l’idée reste là, c’est qu’on demande aux juges d’appliquer des mesures (on
lui impose parce qu’il va les appliquer) on lui impose d’être criminologue.
❖ Mais on lui donne une liste qu’il peut cumuler ou qu’il peut choisir, ça peut être
d’une manière exclusive et de lui dire ;
- Ce monsieur va trop vite et là la vitesse autorisée c’est 120 Km/h, lui il faisait
180 Km/h et bien avec cette vitesse conformément aux lois il y aura :
- Le retrait de permis pour une certaine période ;
- Des retraits de point ;
- Il y aura une amende ;
- Il y aura une rééducation, une resocialisation ; c’est-à-dire il doit aller dans
un centre pour être sensibilisé du danger de la conduite et aux règles à
respecter.
❖ Dans le cadre du terrorisme, il y a des comportements délictuels et d’autres
criminels.
❖ Un autre exemple des mesures c’est celui des mesures d’irradicalisation pour
les terroristes radicaux et extrémistes dont le but et d’éviter une récidive.
❖ Le travail carcéral ; on dit que le travail rend libre, cette mesure vise à
sensibiliser les prisonniers du fait que l’homme peut gagner sa vie par le billet
du travail et que le travail qui va lui donner sa liberté. Donc il y a cette fonction
de resocialiser et d’enlever cette dangerosité.
❖ D’ailleurs l’intitulé de l’administration pénitentiaire c’est la DGAPR (la direction
générale de l’administration pénitentiaire et de réinsertion)
- Le mot réinsertion a plusieurs significations, car le réinsérer ça veut dire
qu’on l’a exclu de la société et que nous allons le remettre dans le champ
social et le resocialiser.

6
La Criminologie
Prises de notes
5ème Séance
Le 27/11/2020

Pr. Abderrahim BOUHMIDI

Semestre 5

Réalisé par :

Youssef SABIR

1
❖ La théorie que nous allons étudier dans cette séance s’inscrit également dans le cadre
de la politique criminelle.
❖ Nous avons passé en revue de la conception classique qui était fondée sur la notion de
libre arbitre et qui était une théorie essentiellement juridique.
❖ Nous avons vu également une thèse ou une conception antinomique qui est la théorie
positiviste et on a vue qu’elle était fondée sur la notion déterministe et qu’il avait comme
instrument ou bien comme outil, au lieu d’avoir l’infraction, on avait l’état dangereux…
❖ Tout ça a fait l’objet d’une évolution. Bien évidemment on dit que quand il y a un courant
et un courant opposé, et bien il y aura toujours un courant qui s’instaure au milieu, en
disant « je suis la troisième voix »
- On le voit surtout dans les hémicycles (au niveau politique) et bien on voit que
lorsqu’on a la gauche, on en face la droite et puis on a des partis politiques qui
vous disent « nous sommes la 3ème voix, nous sommes le centre… » Et bien c’est
ce qui se passe en Droit.
❖ Cette 3 voix c’est bel et bien le système de la défense sociale.
ème

❖ Lorsqu’on parle du système de la défense sociale, en réalité, à l’intérieur aussi de ce


système et bien il y en a des idées qui étaient extrémistes mais qui ont fait l’objet d’une
évolution, mais seulement l’idée à se dire de ce système c’est qu’on va relier et allier la
politique criminelle à la défense sociale.
❖ Il s’agit d’un passage du dogmatisme à un éclectisme, c’est-à-dire d’une position
dogmatique (rigide, d’une position qui se fait en un seul bloc) à une position qui est plus
souple.
❖ Pourquoi éclectique ?
- Parce qu’aux yeux pénalistes et des tenants dans ce mouvement, l’essentiel
c’était de promouvoir justement une politique criminelle plus souple, une
politique criminelle plus réaliste. Tout cela dans le but de satisfaire aux
nécessités impérieuses et fondamentales de la défense sociale.
❖ Dans ce système, les idées sont initialement très simples (on va voir qu’il y avait des
évolutions).
- La 1ère des choses c’est de dire ; voilà on préconisait une neutralité dans cette
querelle qu’il y avait entre le libre arbitre et le déterminisme.
- La défense sociale vous dit « je ne rentre pas dans cette querelle, c’est-à-dire
que mon postulat ne va pas à partir de cette querelle, il ne va pas à partir du
libre arbitre ou à partir du déterminisme, donc on prend une certaine distance,
nous on est neutre, ce n’est pas comme cela que nous allons vivre »
- Ensuite, il y aura la prise en compte de l’état dangereux, ça ne veut pas dire
quand on prend l’état dangereux comme base de la politique criminelle, ceci veut
dire que final nous allons rejoint le déterminisme ! non ! Eux, ils vont prendre
cette notion d’état dangereux comme base mais sans pour autant adopter le
même postulat, la même démarche que les positivistes.
- Après, au niveau de (la sanction), pour les tenants de ce système de la défense
sociale, ils vous disent « non ! nous allons faire une utilisation parallèle des
peines et des mesures de sureté ».
❖ En fait, il y a un auteur qui a synthétisé, après un certain nombre des discutions, toutes
ces idées que lui-même a formulé en son nom personnel sous la défense sociale. C’est
à partir de (Adolphe Prins 1845-1919) que nous avons cette idée de défense sociale, c’est
le fondement de la politique criminelle que voudrait Prins.
❖ Pour Prins, on ne peut pas par des formules qui sont simplistes expliquer une nature
humaine qui est complexe et ses contradictions qui sont anti-sociales.

2
❖ Pour lui, il y a de l’Atavisme dans chaque être humain et il y a une animalité, c’est-à-dire
dans l’acte humain il y a quelque chose d’animal. Mais de l’autre côté, la liberté, c’est-à-
dire que l’être humain à cette liberté de réfléchir et d’évaluer son acte.
❖ C’est-à-dire qu’un seul et même acte c’est un peu le condensé de toute la personnalité
humaine.
- Dans un même acte, on trouvera un tueur, ça sera une animalité, mais par la
même occasion, il avait la liberté d’évaluer cet acte.
❖ En réalité, c’est un peu la conception classique du libre arbitre qu’on peut évaluer cet
acte, mais c’est aussi le déterminisme où ce sont des pulsions contre lesquelles, peut-
être, il n’y est pour rien, mais s’il avait réfléchi, s’il avait utilisé sa liberté de pensée et de
réfléchir, il aurait pu faire quelque chose.
❖ Donc il ne faut pas simplifier les choses par dire par exemple que « c’est un criminel, il
est né comme ça, c’est un déterminisme donc on ne peut rien faire… » et non pas
simplifier les choses en disant « Bah, l’être humain est libre… » non ! Pour lui il faut voir
toute la personnalité (on y reviendra sur cette notion de la personnalité lorsqu’on
l’étudiera dans la théorie criminologique).
❖ Donc ce sont des contradictions qui existent dans chaque être humain et c’est des
contradictions anti-sociales.
❖ Pour Prins, il va falloir abandonner les vieux critères et les vieux contenus
philosophiques, c’est-à-dire tel que ceux qui sont adaptés par la conception classique.
Tout ça pour nous retenir que la notion d’état dangereux pourrait nous permettre de
réfléchir et d’élaborer une théorie de la défense sociale.
❖ Alors, que préconise Prins ?
- Prins préconise l’application (nous allons voir que l’idée de l’infraction et de
déviance est reprise la façon de Prins) des mesures non seulement aux auteurs
des infractions, mais aussi, préventivement ante delictum, à tous les dégénérés
(ce que Lombroso a appelé le microbe social) qui seraient justiciables d’un
service de l’hygiène mentale dont lui souhaiterait la création. C’est là où il va
parler de l’intervention Ante delictum.
- C’est un service, ce n’est pas une justice, ce n’est pas un tribunal, ce n’est pas
une police. Pour lui c’est une institution qui s’appelle “Service d’hygiène mentale“
❖ Ce service va agir d’avant pour empêcher préventivement les personnes qui seraient
susceptibles de commettre un crime.
❖ Alors, qu’est ce qu’on constate en appliquant ce type de mesures ?
❖ Portant, Prins prétendait qu’il excluait, qu’il rejetait le déterminisme puisqu’il ne prenait
pas en compte ni libre arbitre ni déterminisme. Mais cette défense sociale positive,
quoique excluant le déterminisme, ils n’ont reste pas moins que Prins parvenait au
même but « faire cesser l’état dangereux seulement » c’est-à-dire au besoin par des
moyens draconiens dans la société.
- En d’autres termes, si les positivistes prenaient comme postulat le déterminisme
pour arriver à tel ou tel chose, et bien lui aussi faisait comme les déterministes
et finalement on arrivait au même but.
❖ Donc, qu’on appelle « déterminisme » ou qu’on appelle « défense sociale positive » le but
c’était le même, c’était de faire cesser l’état dangereux.
- C’est un peu une critique qu’on voit à Prins.
❖ Si on suivait un peu Prins dans son raisonnement, d’ailleurs beaucoup d’Etats à son
époque se sont inspirés de lui, en appliquant les principes qu’il a préconisé et qui ont
entrainé à l’exclusion au sein de la société (c’est une théorie d’exclusion au sein de la

3
défense sociale) parce qu’il s’agit de défendre que la société. Et ce sont des théories qui
ont entrainé même au génocide ;
- de dire par exemple que le juif est ceci… le noir est cela… et que l’arabe est ceci…
l’homosexuel est cela…etc. c’est-à-dire cette stigmatisation, le fait de les
classifier comme des états dangereux, et bien même s’ils n’ont rien commis
c’est-à-dire on agissait en avant, en pensant qu’ils allaient commettre un délit,
donc il fallait leur appliquer des mesures, mais des mesures qui vont être
draconiennes qu’on l’appelait « l’hygiène mentale » mais aussi il y a une hygiène
sociale et ce mot « hygiène sociale » a arrivé même à une extermination de
genre, « une extermination ethnique » comme on a vu dans ce siècle où l’on voit
un peu là où il y a le mot « Phobie » où on pense de faire une sorte de nettoyage
de la société, en enlevant de la société ces « dégénérés » comme les appelait
Prins ou « microbe social » comme les appelait Lombroso et finalement on
arrivait à une sorte d’extrémisme et qu’on remettre cela entre les mains d’un
service, les mains d’une institution qui n’était pas une institution judiciaire parce
qu’on s’appuyait sur la notion de l’état dangereux.
❖ Alors que la notion de l’infraction combien même elle serait imparfaite, combien même
elle serait trop juridique, mais elle avait l’avantage (et elle a toujours l’avantage
d’ailleurs) de respecter la liberté de l’individu.
❖ Lorsqu’on parlait de la conception classique du Droit pénal, là on voit aussi un
extrémisme comme ça, tout simplement c’était le libre arbitre où on laissait faire et ce
n’est qu’à la fin qu’on faisait les comptes et on punissait parce qu’il fallait le punir, parce
qu’il fallait souffrir.
- On a vu qu’au sein même de la conception classique, il y a eu quand même une
évolution qui était celle où on prenait en compte l’individu qui est cette
« individualisation de la peine ».
❖ Alors qu’au niveau de la théorie de la défense sociale, depuis Lombroso en passant par
Prins, on pensait que celle-ci sacrifie l’individu à l’intérêt général.
❖ C’était une conception égoïste de la défense sociale et à cette conception égoïste et bien
se substituait une conception de la défense sociale, une conception à visage humain.
C’est-à-dire une conception où la dimension humaine est très présente.
- C’est une tendance qui est représentée par un grand nom de ce courant de
pensée qui est (Filippo Gramatica 1964).
❖ Pour Gramatica, le but immédiat est de resocialiser les criminels, c’est-à-dire que c’est
le criminel qui doit être le centre d’intérêt et non pas la société, en disant que, en
resocialisant le criminel et bien le but était atteint parce que c’est toute la société qui va
en bénéficier.
❖ Donc, il faudrait prendre en considération l’individu et surtout sa personnalité.
❖ En lui appliquant des mesures de resocialisation qu’on fera bénéficier la société de cette
donne.
❖ C’est dans ce sens que la défense sociale est faite pour l’individu, dans le but d’aboutir à
une société harmonieuse dans laquelle on aura des gens qui, au moment où ils
déviaient et bien ce sont des gens qu’on a resocialisé, qu’on a remis dans le corps
social, mais qu’on n’a pas exclu du corps social.
❖ Gramatica dit « la défense sociale s’identifie avec l’amélioration de l’individu » donc, la
défense sociale c’est l’amélioration de l’individu. Il ajoute « c’est la défense sociale
ramenée à l’individu » c’est-à-dire la défense sociale ce n’est pas la société, mais plutôt
c’est l’individu, on démarre donc de l’individu. Il conclue « la défense sociale ne vise qu’à

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l’amélioration de l’individu » Parce que si on veut améliorer la société, il faut d’abord
améliorer l’individu.
- Donc, c’est un subjectivisme très fort chez Gramatica.
❖ Pour résumer un peu la théorie de Gramatica, la 1ère chose c’est qu’il est négateur du
droit pénal. Il fait la négation (c’est vraiment l’antithèse du droit pénal), parce que pour
lui le droit pénal n’existe plus, ce qui existe c’est la défense sociale et donc il faut
remplacer le droit pénal qui ne doit pas plus exister par la défense sociale qui est selon
lui toute une discipline autonome.
❖ Il ne faut pas chercher à intégrer le droit pénal, la défense sociale est autonome par ses
institutions, elle est autonome par ses mesures et qui trouve dans la finalité de
l’amélioration de l’individu sa véritable raison d’être et le critère qui la caractérise.
❖ C’est ça l’idée de Gramatica, c’est d’abord la Négation du droit pénal.
❖ Cet individu qu’il s’agit d’améliorer, ce n’est pas seulement le délinquant tel que le définit
étroitement la loi. Pour lui, le délinquant existe mais il n’occupe qu’une très petite partie,
mais lui il voit que le but qu’il faut améliorer c’est l’anti-social, l’inadapté, le déviant.
❖ A partir de là, si ce qu’il faut améliorer est l’anti-social et pas seulement le délinquant et
s’il y a la négation du droit pénal et bien ça voudrait dire qu’il y a un rejet du concept de
l’infraction. Parce que ce concept est nécessairement fondé sur une appréciation
objective du dommage. (L’infraction est objective)
❖ Eh bien, pour lui ce danger objectif ou ce dommage causé à la société et qui est
occasionné par un acte matériel et qui est condensé dans l’infraction et bien Gramatica
le rejette car dans la philosophie de la défense sociale ce n’est pas l’activité objective
qui est importante, mais c’est le sujet (ce que l’on appelle « le délinquant ») dont il faut
apprécier la personnalité globale à travers tous les aspects de sa subjectivité. C’est-à-
dire plus précisément, les axes sur lesquels est fondée cette théorie,
- C’est tout d’abord cet axe de la négation du droit pénal qui nous aboutit au rejet
de la notion de l’infraction.
- Mais aussi, 2ème aspect, c’est le principe de la subjectivité dans lequel la
personnalité du sujet doit être appréhendée parce que c’est lui qu’il faut
améliorer.
❖ Donc, ce n’est pas l’acte objectif qui nous intéresse et que la notion de la loi ou
d’infraction est enfermée, mais ce qui nous importe c’est « le sujet », c’est là où on
parlait du dogmatisme et d’éclectisme.
❖ Dogmatique : c’est-à-dire que quelque chose d’objectif, il n’y a même pas besoin de
chercher si le sujet est soumis à des variation ou non.
❖ Ces aspects de la négation du droit pénal et du subjectivisme ce sont eux qui
caractérisent la théorie de Prins.
❖ De même, cette notion de délinquant (parce qu’on parlait du subjectivisme) est
également rejetée parce qu’elle est artificielle, elle est relative, parce que le délinquant
est celui qui viole la loi et c’est celui qui commet des infractions.
❖ Or, pour la défense sociale, il n’y a pas 2 catégories d’hommes (les délinquants et les
non-délinquants) ce qu’il y a, c’est tout simplement un inadapté, un anti-social.
❖ Nous avons donc un anti-social, cette personne qui commet ce qu’elle peut commettre
ou bien ce qu’elle risque de commettre, donc nous devons tout simplement observer et
faire preuve de beaucoup de perspicacité et d’observer quel serait la personne qui va
être anti-social, donc il va falloir agir.
❖ Donc on va remplacer le concept de délinquant par le concept d’anti-social c’est la
notion d’anti-socialité .et l’anti-socialité elle-même va nous remplacer la notion
d’infraction, elle va remplacer la notion d’état dangereux.

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❖ On parle plus d’état dangereux (dans l’évolution de ce que nous avons vu)
❖ Si dans la conception classique on parlait d’infraction, dans la conception positiviste on
parlait d’état dangereux qui a été reprise aussi par Prins, mais chez Gramatica et bien
on ne parle ni de l’une ni de l’autre, on parle d’anti-socialité et on parle plus du criminel
on parlera d’anti-social.
❖ Evidemment comme l’infraction a des éléments constitutifs et que la dangerosité a des
éléments constitutifs, et bien l’anti-socialité a également des éléments constitutifs ;
- Elle a tout d’abord un élément matériel comme dans l’infraction et cet élément
matériel est caractérisé par une conduite anti-sociale. On s’interroge qu’est-ce
que c’est que cette conduite ?
❖ Nous savons que les infractions sont prévues, sont cataloguées, sont répertoriées dans
des lois, en disant que tel comportement constitue une infraction (la soustraction
frauduleuse de la chose d’autrui constitue une infraction…) mais pour Gramatica,
l’élément matériel c’est une conduite anti-sociale (dans l’infraction on dit conduite
illégale parce qu’elle est contraire à la loi, mais ici elle est anti-sociale)
❖ Qui allons-nous dire qu’il s’agit là d’une conduite anti-sociale et que tel autre n’est pas
anti-sociale ?
❖ Supposant que des conduites, des comportements sont tout à fait admis par la société
(marocaine par exemple) et que dans une autre société ce sont des conduites tout à fait
choquantes et qui sont considérées comme anti-sociales. Nous l’avons dans un seul et
même pays déjà, les conduites d’une région à une autre est variées, que dans certaines
régions tel comportement est anti-social alors qu’en une telle autre est admis
socialement.
❖ Alors quid entre pays et quid au niveau mondial ?
❖ C’est quelque peu dangereux et c’est même stigmatisant.
❖ Donc, il y a cet élément matériel qui est la conduite anti-sociale.
❖ Ensuite, nous avons un élément psychologique qui serait la capacité, c’est la volonté,
c’est la faute (pas au sens infractionnel, mais la faute dans les sens de l’intention
criminelle) et ici c’est l’intention anti-sociale.
❖ Il y aura alors cette volonté de se mal comporter, on aura cette volonté d’avoir, non un
comportement infractionnel, mais d’avoir des comportements anti-sociaux.
❖ Enfin, il y aura un élément juridique qui est l’anti-juridicité c’est-à-dire que le
comportement n’est pas admis par les règles de la défense sociale.
❖ En fait, si on voit de plus près, on constatera que l’anti-socialité se substituait aux
concepts de responsabilité morale et de périculosité (c’est la dangerosité) et donc cette
anti-socialité doit servir de critère à l’intervention étatique par l’application des
mesures de défense sociale dont le but est de l’amélioration des sujets.
❖ Alors, quelles sont ces mesures de défense sociale ?
❖ Nous avons des mesures qui prennent la forme des sanctions tout simplement, nous
avons aussi des mesures de sureté et nous avons également des mesures de défense
sociale.
❖ Pour la défense sociale, on allait utiliser parallèlement la peine et les mesures (lui il les
appelait des mesures de défense sociale)
❖ Ce sont des mesures qui doivent être appliquées partout comme le disait Gramatica
« on va les appliquer partout sauf en prison » la prison ça sera la prison, mais lorsqu’on
va les appliquer ça sera ailleurs notamment dans des centres spécialisés.
❖ Tout ça a posé un problème, parce que ces mesures de défense sociale ça ne sera pas
au juge de le faire ( parce qu’ici on parle d’anti-socialité c’est-à-dire il y aura même des
interventions ante delictum ) donc d’une manière globale, à part les personnes qui

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commettent un crime et bien le critère d’anti-socialité concernera tout le monde et ceux
qui ont commis un acte et ceux qui ne l’ont pas commis, qui pourraient peut-être le
commettre.
❖ Mais, comment faire pour appliquer ces mesures à tout le monde ?
❖ Et bien c’est tout simplement pour Gramatica, ça sera surtout des spécialistes
particulièrement des médecins, des psychologues, des psychiatres, des criminologues
(surtout ceux qui auront une relation avec la médecine et c’est pour ça qu’on appelait
cela « la justice en blouse blanche ») c’est-à-dire que désormais, vous n’êtes pas jugé,
mais vous êtes soumis à un diagnostic et on vous appliquera des mesures comme l’a dit
Gramatica « pour une durée indéterminée »
❖ Alors, imaginons dans une société dans laquelle et bien nous sommes soumis au
médecin indépendamment de tous les principes de liberté, de dignité humaine, etc. mais
de dire que nous devons être renfermés, c’est en fonction de la personnalité de chacun
(pour certains de dire qu’ils doivent être renfermés, pour d’autres de dire qu’ils doivent
passer leur temps à courir…etc.) Donc ils vont appliquer un traitement à chaque profil.
❖ C’est un peu topic parce qu’on ne pourra pas pour chaque délinquant ou chaque
personne ou chaque état dangereux essayer de rechercher sur sa personnalité, ce n’est
pas très facile parce que ça demande du temps, des observations…
❖ Dans ce cas, si on suit ce raisonnement et bien si on fait ça dans une région, dans pays
ou même dans le monde, ça serait un vaste asile dans lequel il y aura ceux qui nous
observent et nous qui sommes là qui sommes les sujets « d’études ».
❖ Donc ça serait incompatible avec les principes de liberté. Et c’est pour cela que
l’infraction même avec tous les abus qu’il y ait là-dessus (on parle du juridisme) et bien
nous voyons que le scientisme est quand même plus dangereux pour les libertés
humaines et plus dangereux aussi pour la dignité humaine.
❖ Alors on peut dire que Gramatica a bien commencé, en parlant qu’il fallait améliorer
pour pouvoir avoir une société améliorée, c’est bien de démontrer cette dimension
humaine, mais c’est au niveau de la mise en œuvre, au niveau aussi du traitement que
les choses posent problème.
❖ Les théories de la défense sociale ont évolué notamment avec un grand nom de ce
courant de pensée qui l’a vraiment fait avancer en essayant de corriger les points noirs
de tout ce qui avait été soutenu par Prins et par Gramatica c’est le théoricien (Mark
Ancel 1902-1990).
❖ Mark Ancel dit dans une de ces réflexion « la défense sociale tend à promouvoir une
politique criminelle qui assure la prévention des crimes » c’est-à-dire dans son idée
tout en restant adhéré à la philosophie de la défense sociale tel qu’elle a été exposée
par Prins.
❖ Pour lui, la défense sociale assure la prévention du crime, elle s’occupe du traitement
du délinquant (et ici il ne se désengage pas).
❖ Quand on dit la prévention du crime, c’est tout simplement qu’il reconnait le droit pénal,
tendant vers une action systématique de socialisation des individus.
❖ Ancel voit que le problème criminel est un problème individuel qui ne peut être résolu
qu’en fonction de la personnalité de chaque délinquant.
❖ Ici, deux idées sont dominantes chez Mark Ancel, lui il n’a pas d’opinion préconçue sur
l’homocriminaliste c’est-à-dire l’homme criminel.
- Il voit que toute personne qui va devenir criminelle ou pas, on va le traiter en
fonction de sa personnalité.
- La seconde idée c’est qu’il n’a pas d’opinion préconçue sur les mesures
appliquées, c’est-à-dire qu’il y a une étude primordiale de la personnalité de

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l’individu. (Pour lui c’est fondamental et c’est comme ça en étudiant cette
personnalité on peut trouver les mesures qui seront appliquées à cette
personnalité)
- C’est-à-dire pour lui ce qu’il faut faire, il faudrait constituer, au préalable, un
dossier ce que l’on appelle « Dossier de personnalité » par un collège de
spécialistes de l’observation humaine, particulièrement des médecins, des
psychiatres et également des psychologues.
❖ On avait dit au début que le droit classique a été quand même séduit par certaines
notions et par certaines mesures qui ont été préconisées soit par les positivistes (dans
le cas des mesures de sureté) soit par les théoriciens de la défense sociale.
❖ On constatait que bien que ce que proposait Ancel c’est la constitution d’un dossier de
personnalité et bien cette question a été reprise dans le code de procédure pénale et
c’est une mesure qui extrêmes importante.
- C’est précisément l’article 87 du Code de Procédure Pénale
- C’est lorsqu’il y a une instruction, il y a un juge qu’on l’appelle « juge
d’instruction » qui va faire l’instruction et avant de faire son instruction c’est-à-
dire de former le dossier d’instruction et bien comme une sorte d’enquête, il doit
faire obligatoirement faire une enquête sur la personnalité.
- L’article 87 nous dit clairement « En matière de crime, le juge d'instruction
procède ou fait procéder, soit par des officiers de police judiciaire,
conformément à l'article précédent, soit par toute personne habilitée par le
ministre de la justice, à une enquête sur la personnalité des inculpés, ainsi que
sur leur situation matérielle, familiale ou sociale.
En matière de délit, cette enquête est facultative »
❖ Donc nous avons un dossier de personnalité qui concernera une enquête sur la
personnalité (souvent on se trompe sur l’enquête la personnalité, ce n’est pas
l’enquête sociale, ce n’est pas non plus l’enquête sur la situation de la famille, mais
c’est une enquête sur la personnalité) ça veut dire qu’elle doit être soumis à des
gens de l’art (un psychologue, un psychiatre) et le juge d’instruction ou la justice en
a vraiment besoin. Parce qu’au final tout c’est nécessaire, l’enquête sur la
personnalité est un aspect du dossier, c’est une pièce du dossier.
- On fait une enquête sur la situation sociale, on fait une enquête sur les chances
de la réinsertion ou les mesures pour y insérer (lorsqu’il s’agit d’un mineur ou
d’un jeune de 18 ans et dans des situations déterminées) Et tout ça fait partie
d’un dossier et c’est un dossier qui est obligatoire, mais qui doit être versée,
c’est-à-dire qu’il doit être joint au dossier judiciaire de l’instruction lui-même.
❖ Alors ce qu’il fait le juriste dans le cadre de la politique criminelle ? le juriste prend
tout ce qu’il peut améliorer, tout ce qu’il peut être compatible (c’est principalement
une question de comptabilité) avec les principes de base et les conceptions de base
qui président ou qui sous-tendent cette politique criminelle.
❖ En réalité, Pour M. Ancel, si on veut se résumer à la méthode juridique de rétribution
des responsabilités (c’est-à-dire qu’à chaque fois on doit payer), ça veut dire que
lorsque vous engagez votre responsabilité vous êtes rétribué. Comment ? par une
sanction, par une peine (ça c’est la méthode juridique, c’est la méthode classique).
❖ Et bien, pour M. Ancel à cette méthode juridique, il va falloir la remplacer par la
méthode médicale d’examen clinique.
❖ Pourquoi ? parce qu’il n’y a pas de maladies, mais il n’y a que des malades. Pour lui
la criminalité ça n’existe pas, mais il y a des criminels, c’est eux seuls qui existent.
❖ Il y a des anti-sociaux c’est eux seuls qui existent.

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❖ On arrive donc, tout comme le disait Gramatica « la négation du droit pénal » Pour M.
Ancel c’est plutôt « une déjudiciarisation du droit pénal » c’est-à-dire que le
délinquant n’a pas à atterrir devant un juge, il devait atterrir, devait être examiné par
des spécialistes dont on parlait tout à l’heure ‘’la justice en blouse blanche’’ Et ce
sont des spécialistes qui vont proposer le bon traitement à appliquer à ce
délinquant.
❖ Donc, non seulement on va déjudiciariser le droit pénal, mais aussi on va (pour M.
Ancel) entamer une pédagogie de la responsabilité.
❖ Ça veut dire quoi la pédagogie de la responsabilité ? ça veut dire qu’il y a un rejet de
déterminisme, il y a un rejet du libre arbitre. Et que ce soit ce déterminisme ou que
ce soit ce libre arbitre et particulièrement le libre arbitre, il ne constituait pas le
point de départ, mais le but recherché.
❖ Ç’est ça la pédagogie de la responsabilité, c’est-à-dire que le postulat de base, le
point de départ chez les classiques c’est le libre arbitre -on vous fait crédit et on
vous dit vous êtes libres et si vous faites un mauvais usage de cette liberté vous
êtes punis- Pour lui non, on doit éduquer les gens (c’est une pédagogie de la
responsabilité) c’est-à-dire que pour ces mesures on doit apprendre aux gens et
surtout aux anti-sociaux la responsabilité. Et par conséquence nous allons leur
apprendre à être libres, nous allons leur apprendre qu’est ce que c’est que la liberté.
❖ Ce n’est pas le point de départ de les laisser libres de leur dire faites ce que vous
voulez, non ! pour lui le libre arbitre est un but ce n’est pas un postulat.
❖ Ce sont toutes les théories que nous allons voir dans le cadre de la politique
criminelle.
❖ La politique criminelle c’est d’un côté, « la philosophie pénale » et de l’autre côté « la
criminologie ».
❖ N’oublions pas que le juridisme reste le juridisme, mais le législateur a quand même
laissé la porte ouverte grâce à toutes ces théories que nous venons de voir pour
intégrer un certain nombre de concepts.
❖ Donc, finalement c’est le droit qui absorbe la criminologie et non pas la criminologie
qui va absorber le droit comme on le prétend par ailleurs.

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La Criminologie
Prises de notes
6ème Séance
Le 1/12/2020

Pr. Abderrahim BOUHMIDI

Semestre 5

Réalisé par :

Youssef SABIR
❖ Lorsqu’on veut définir la criminologie, on voit qu’il y a une multitude de
définitions (on dit qu’il y a autant de définitions que des criminologues).
❖ Il est donc nécessaire de placer un cadre général parce qu’on n’aura pas
l’occasion de rentrer dans les détails des détails des théories criminologiques,
mais il est important que nous ayons dans la tête un certain nombre de repères.
❖ Ce qu’il y a à retenir c’est que nous relevons dans la criminologie 3 types
d’oppositions :
❖ D’abord, il y a une opposition traditionnelle entre « la science du délinquant »
(ce qui est tout à fait objective) dans laquelle le criminologue se propose
d’étudier non seulement le délinquant lui-même en tant que rapport juridique,
mais aussi et avant tout « le délinquant » car le crime n’est en réalité que
l’indice du délinquant. Pour dire que quelqu’un est un délinquant, et bien le
délinquant c’est celui qui a commis un crime (c’est un peu la même chose en
droit commercial lorsqu’on pose la question c’est quoi un acte de commerce ?
et bien un acte de commerce est celui qui est effectué par un commerçant)
ça veut tout dire mais ça ne veut rien dire, dans tous les cas ce n’est pas
complet.
❖ Cette séance de délinquant s’oppose aux « sciences de délit », c’est le
contraire, c’est-à-dire que le postulat de départ ou bien ce qu’on cherche à
étudier c’est le crime, ce n’est pas le délinquant et pas comme dans la thèse
initiale qui est celle de dire que c’est le délinquant qui fait le délit.
❖ On verra par la suite que ces tendances qui se concentrent sur le délit sont
des tendances sociologiques.
❖ Cette thèse de la science de délit a été soutenue, voire même mise en
évidence par Émile Durkheim.
❖ Durkheim a donné une définition et c’est à partir de là que la criminologie est
née réellement, puisque la criminologie c’est un peu l’équivalent
‘’initialement’’ de « la sociologie criminelle ».
❖ Pour Durkheim, le crime est « tout acte puni et le crime ainsi définie fait
l’objet d’une science spéciale ; la criminologie ».
❖ Il y a eu une évolution dans cette « criminologie sociologique » qui mène vers
« la criminologie radicale » ou appelée également « la criminologie critique »
qui considère l’action criminelle comme une action politique, c’est-à-dire
comme une réaction contre le pouvoir établi, qui veut dominer…etc. (ça nous
rappelle un peu des thèses marxistes, mais nous ce qui nous intéresse c’est
cette 1ère opposition entre la science du délinquant et la science de délit).
❖ L’élément central pour la 1ère tendance reste le délinquant, alors que pour
l’autre c’est le contraire, c’est le délit qui constitue le centre.
❖ Lombroso est l’un des auteurs principaux dans la science de délinquant.
❖ Ça c’était la 1ère opposition depuis la naissance de ce qu’on appelle la
criminologie jusqu’environs les années 50.
❖ A partir des années 50 apparait une seconde opposition qui est celle entre
« la criminologie étiologique » c’est-à-dire celle qui étudie les facteurs (
facteurs sociaux, facteurs prédisposants…etc.) qui est « une criminologie

1
causaliste » par excellence, puisqu’elle établit une relation de cause et effet
entre les facteurs et le résultat (c’est-à-dire le crime), et « la criminologie
dynamique » ou ce que l’on appelle « criminogenèse », elle qui abandonne la
recherche illusoire des causes (pour eux, ce n’est pas la peine de rechercher
les causes parce que ça sert à rien du tout et ça ne mène à rien du tout) pour
se concentrer sur le « processus déclenchant » ou sur « le processus
débauchant » sur la délinquance (c’est-à-dire de voir quel est ce
processus ?).
❖ Le facteur lui-même reste figé et ce n’est pas ce que cherche justement la
criminologie dynamique.
❖ Dans la criminologie dynamique, il y a « une dynamie » c’est-à-dire il y a un
processus, il y a une évolution qui mène vers la délinquance.
❖ C’est ce qu’on appelle « le processus du passage à l’acte »
❖ Pour la 2ème tendance de cette 2ème opposition, nous avons la criminologie
étiologique qui recherchera sur les causes de la délinquance et les lois de
son développement, contrairement à la criminologie dynamique ou
criminogènes qui elle, va s’intéresser à un processus de développement qui
va débaucher sur cette délinquance.
❖ Dans les années 60 (lorsqu’on dit les années 60 c’est-à-dire qu’il y a eu
beaucoup d’évènements, c’est la fin de la guerre d’Algérie, c’est la guerre du
Vietnam, il y a eu de grandes tendances philosophiques qui ont pointé du
doigt les systèmes en place…etc.) on va voir une opposition entre « la
criminologie du passage à l’acte » ( ce n’est pas le processus du passage à
l’acte) qui elle, a pour but d’expliquer l’action criminelle, c’est-à-dire de
rechercher comment et pourquoi certaines personnes ne sont pas retenues
pour exécuter ou consommer leur acte malgré la menace pénale. Portant,
elles savent bien qu’il y a une menace pénale et malgré tout et bien elles
n’ont pas ces freins, ces barrières.
- Comment ça se fait qu’il soit passé à l’acte ? comment ça se fait qu’il n’est
pas retenu ?
- Donc cette opposition entre « la criminologie du passage à l’acte » et « la
criminologie de la réaction sociale ».
- La criminologie de la réaction sociale et bien on verra après qu’il y a de la
stigmatisation, on verra un certain nombre de théories qui sont des
théories qui avancent très loin et qui font que les délinquants sont faits
par les institutions.
- D’ailleurs, elle part du postulat « ce n’est pas la déviance qui va conduire
au contrôle social, mais c’est le contrôle social qui conduit à la
délinquance ».
- Le contrôle social est une notion anglo-saxonne, il se fait comment ? et
bien il se fait par des institutions judiciaires, par la police, par les
institutions pénitentiaires, c’est-à-dire qu’en gros, il se fait par les
institutions de l’Etat.
❖ Nous avons donc une série d’orientations qui elles, vont montrer que le champ
de la recherche criminologique est un champ extrêmes vaste.

2
❖ Sur le plan méthodologique, on va voir la criminologie qui parle des facteurs
déclenchants du crime (c’est ça ce qui nous intéresse le plus), nous allons voir
essentiellement les facteurs anthropologiques, biologiques, etc. et nous verrons
aussi les facteurs sociaux. C’est-à-dire qu’en réalité nous aurons un plateau
assez riche.
- Nous ne sommes pas obligés de suivre cette chronologie qui vient d’être
évoquée, mais ce qui nous intéresse c’est de concentrer sur toutes les
théories, sur les prédispositions physiques, psychologiques, etc. et
également sur les prédispositions ou sur les facteurs sociaux, tout en
rappelant de certaines théories qui apparaitront intéressantes pour la
démonstration.
❖ Pour les facteurs prédisposants, nous aurons à parler des facteurs biologiques
et des facteurs anthropologiques.
❖ Sur le plan anthropologique, il est utile de rappeler que ça commence par « la
criminologie corporelle »
❖ La criminologie corporelle que l’on retrouve dans les grands best-sellers de la
littérature ou dans les grands classiques de la littérature qu’on retrouvera chez
(Emile Zola 1840-1902) dans « la bête humaine », que l’on retrouvera également
dans les films « Frankenstein » et le tout de cette description qui est une
description du corps, c’est-à-dire que le criminel est décrit et reconnait par son
corps.
- Tout comme au moyen Age en Europe, toutes les femmes qui étaient
ridées et bien elles étaient considérées comme des sorcières, donc c’est
la criminologie corporelle.
- Mais c’est surtout des appréciations et des croyances populaires.
❖ Depuis la fin du 19ème siècle, cette « criminologie intuitive » a fait l’objet d’une
tentative de systématisation de telle manière à ce qu’on a essayé d’avoir un
référencie théorique, d’avoir un cadre théorique.
- Parce qu’il fallait non plus par l’intuition conclure à un criminel, mais il
fallait des données scientifiques.
❖ C’est à partir de là que dans ces facteurs anthropologiques et biologique et bien
il y a eu un certain nombre d’hypothèses qui ont été émises :
- Nous avons bien sur l’hypothèse du « criminel né »
- Nous avons l’hypothèse du « criminel constitutionnel »
- Et nous avons une dernière hypothèse, c’est l’hypothèse de « la
délinquance pathologique »
❖ 3 hypothèses qui se ramène toutes à des questions physiques, biologiques. etc.
❖ L’hypothèse du criminel né, c’est celle émise par Lombroso dans le cadre de la
criminalité atavique. Cette criminalité atavique qui était inspirée à Lombroso par
les thèses Darwinistes (de Darwin) et qui a été aussi inspiré par August Comte
(mais n’oublions pas que la littérature a également inspiré par ces auteurs).
❖ Lombroso dans son raisonnement, il part à partir d’un constat que « la
criminalité n’est pas un phénomène spécialement humain » c’est-à-dire que

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dans la nature tous les êtres vivants y compris les êtres humains et bien la
criminalité chez les êtres humains existe.
❖ Il parle des plants insectivores (des plants qui mangent des insectes). Il y a
également des animaux prédateurs (des animaux qui tuent d’autres animaux
pour les manger…etc.) dans tous les cas c’est une forme de criminalité.
❖ On voit que dans la nature il y a de « la prédation » et bien cette prédation
l’appelle Lombroso de la criminalité. Elle existe aussi bien chez les animaux que
chez les plants. etc. c’est-à-dire qu’il existe partout dans la nature chez tous les
êtres vivants.
❖ Donc pour lui, le crime ce n’est pas un produit de la liberté (on voit bien qu’il est
entrain de critiquer la conception classique sur le libre arbitre), mais c’est un
acte de bestialité car l’homme criminel se rapproche de « la bête » qui est notre
lointain ancêtre (c’est ce que soutient Lombroso).
❖ La criminalité est donc une manifestation de l’atavisme, « c’est-à-dire de la
tendance de certains êtres vivants a retrouvé vers leurs types primitifs et à
reproduire tout à coup après les avoir perdus certains caractères de leur
ancêtre ».
❖ Ça veut dire que pour Lombroso, chez le criminel remonte cette animalité, cette
bestialité parce que nos ancêtres ou l’ancêtre de l’être humain ou l’ancêtre de
cet homme criminel est une bête donc qu’elle n’a pas pu évoluer et elle est
restée et bien ses caractères de ses ancêtres sont revenus.
❖ Mais là il faut garder en tête que ce sont des thèses un peu excessives, peut-
être trop excessives et téméraires.
❖ Mais forcé de constater c’est-à-dire d’adresser une 1ère série de critiques c’est de
dire que :
- Lombroso s’est borné à observer des criminels sans les comparer à des
non-criminels c’est-à-dire qu’il n’a pas eu devant lui des criminels et des
non-criminels.
- Avant lui, il y avait ce qu’on appelle « la cranologie » où on prenait le
crane et c’est avec le crane qu’on disait que c’est un crane qui ressemble
à un crane de singe, à un crane de chimpanzé…etc. Le problème c’est que,
certes, il a fait des constatations anatomiques ou morphologiques sur les
criminels ou sur ceux qui étaient présumés criminels, mais il n’a jamais
fait des comparaisons avec les non-criminels. Et combien même cela
aurait lieu, même s’il a fait des comparaisons…, les analyses
différentielles qui ont été faites par la suite n’ont pas confirmé cette
criminalité atavique dont parle Lombroso.

❖ Toujours dans cette orientation criminologique qui se base sur les facteurs
anthropologiques, mais aussi surtout sur les facteurs biologiques. Nous avons
l’hypothèse de « délinquant constitutionnel » qui a lui-même donné lieu à
plusieurs théories.
❖ Cette école estimait qu’un ‘’détail anatomique’’ (c’est une critique qu’on fait à
Lombroso et aux tenants de « l’hérédité criminelle »), ‘’une anomalie
chromosomique’’ (c’est que le chromosome qui fait à ce qu’il y a une anormalité,

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une tare héréditaire) Et bien pour ce courant tous ces aspects ne peuvent suffire
à expliquer un « tempérament criminogène ». C’est pourquoi se sont
développées « les théories biopsychiques constitutionnalistes ».
❖ Pour ces théories, la prédisposition criminelle prend source non pas dans telle
ou telle partie du corps, mais dans la profondeur de l’être biologique, c’est-à-
dire qu’il y a une lésion intime entre le physique et l’âme (c’est-à-dire la
personnalité).
❖ A ce moment-là, les théories biopsychiques constitutionnalistes cherchaient la
criminalité dans la profondeur de l’être. Ce n’est pas un être humain, mais c’est
un être biologique qui est composé d’une matière et d’esprit.
❖ Autrement-dit, la constitution biopsychique (donc ce n’est plus une constitution
physique, mais la constitution interne) de certains sujets serait un facteur
délinquantiel qui engendrerait de véritables criminels nés.
❖ On parle des criminels nés, mais on dit que cette mauvaise constitution
biologique, c’est elle qui va donner le criminel né. Ce n’est pas sur le plan
physique, c’est à l’intérieur, c’est la personnalité.
❖ Ça c’est le topo global, mais à partir de là, au moins 3 théories ont prospéré ;
- Nous avons la théorie du « pervers constitutionnel »
- Nous avons la théorie de « la constitution délinquantielle »
- Et nous avons « la théorie constitutionnelle de Kinberg »
❖ Dans la 1ère théorie de pervers constitutionnel, il existe chez de nombreux
délinquants une ‘’perversion constitutionnelle’’.
❖ Alors, cette perversion de quoi ? elle est soit de « l’instinct de conservation, de la
nutrition, de l’appropriation » soit de « l’instinct de reproduction » soit de
« l’instinct d’association » (c’est quand on associe à quelqu’un ou à quelque
chose.)
❖ Ce sont ces instincts, les éléments constitutifs fondamentaux de la personnalité.
❖ C’est le postulat de base de cette théorie du pervers constitutionnel.
❖ Pour cette théorie que va-t-il se passer ? cette perversion comment se
manifeste-t-elle ? Elle se manifeste soit par « une hypertrophie » soit par « une
déviation ».
❖ Supposant qu’on va hypertrophier l’instinct sexuelle et bien ça va nous donner
par exemple du sadisme ou du masochisme ou encore de la pédophilie…etc.
C’est-à-dire que ce n’est pas une relation dans le cadre sexuel qui sera une
relation normale où l’instinct va s’exprimer normalement, ici elle va s’exprimer
mais d’une manière perverse.
❖ Alors, lorsqu’il est hypertrophié et bien ça donne des résultats anormaux.
❖ De la même manière, la déviation, on pourra la retrouver dans l’instinct sexuelle.
❖ On sait quel est le rapport normal sexuel, mais on verra quel est le rapport qu’il
ne serait pas normal.
❖ De la même manière, dans le cadre de l’instinct de la conservation de la nutrition
par exemple, et bien il y aura une déviance qui sera par exemple l’alcoolisme (on
ne se nourrit pas avec l’alcoolisme, mais on a dévié) c’est-à-dire que cet instinct
qui est de se conserver par la nutrition.

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❖ Dans tous les cas, dans la perversité, elle va s’exprimer soit par une
hypertrophie soit par une déviation.
❖ Une hypertrophie veut dire qu’on va exagérer cet instinct.
❖ Une déviation veut dire que cet instinct n’ira pas dans le sens où elle ira
naturellement, mais elle sera déviée, faire autre chose qui n’est pas vraiment de
sa nature.
❖ Ce sont cette hypertrophie et cette déviation qui vont expliquer cette perversion
et que cette perversion, elle qui va expliquer la criminalité.
❖ Le facteur de la criminalité pour cette théorie de la perversion constitutionnelle
(parce que cette personne est constitutionnellement pervertie ou perverse) et
bien c’est ça la cause de sa délinquance.
❖ Dans la 2ème théorie qui est celle de la constitution délinquantielle, on considère
que la masse des citoyens et constituée par des individus neutres, ce sont des
gens conformistes et d’une seconde catégorie où on va trouver des originaux
d’avantages non-conformistes qui sont prédisposés au crime et parmi eux on
trouvera les délinquants constitutionnels.
❖ Donc, c’est tout simplement des gens qui ne se conforment pas (de naissance ils
sont comme ça, ils ne se conforme pas et ils refusent de se conformer).
❖ Toujours dans le cadre de cette hypothèse du criminel constitutionnel et bien
nous avons « la théorie constitutionnelle de Kinberg »
❖ Pour rappel, le criminologue lorsqu’i émet une thèse, le suivant qu’il le critique, il
reprend cette thèse, il reprend les éléments de cette thèse, mais il la développe
à sa manière et ainsi de suite. Cela nous donne une suite infinie de thèses,
d’écoles et de théories à ne plus finir d’ailleurs. C’est pour cela que c’est riche et
c’est vraiment très riche, parce que chacun essaye d’expliquer cette criminalité
selon un éclairage d’une discipline déterminée, d’une institution aussi
déterminée, etc.
❖ Alors pour (Olof Kinberg 1873-1960) (ce n’est pas vraiment ça, mais ça va
ressembler un peu à celle qu’on a vu tout à l’heure qui est la théorie de pervers
constitutionnel, mais sous une autre forme).
❖ La théorie de Kinberg prend comme point de départ, il nous dit qu’il y a 4
« facteurs radicaux constitutionnels héréditaires » qui existent en quantités
variables dans tous les chromosomes de la cellule humaine.
❖ C’est-à-dire que dans chaque cellule humaine il y a des facteurs et qui ne
changent pas mais qui existent chez tout le monde avec une certaine quantité
qui est bien sur variable.
- On va retrouver chez chacun « la capacité » qui est son niveau intellectuel
(est ce qu’il est imbécile, crétin, intelligent, etc.).
- On va retrouver un seconde critère radical constitutionnel héréditaire qui
est « la validité » c’est-à-dire cette énergie cérébrale.
- On va trouver un 3ème facteur qui « la stabilité » c’est-à-dire son degré
d’émotivité.
- Et un 4ème facteur radical constitutionnel héréditaire qui est « la solidité ».

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❖ Alors pour Kinberg, c’est le bilan (quand on dit le bilan c’est-à-dire qu’on va
calculer) d’alliages. On va prendre une personne et on va lui mélanger tout cela,
on va lui noter la capacité, la validité, la stabilité et la solidité.
❖ Et c’est le bilan de toutes ces notes (la moyenne).
❖ C’est à partir du bilan des alliages de ces radicaux qu’on vient d’évoquer on peut
révéler une prédisposition délinquantielle. Et là bien sur Kinberg utilise des
sortes de préfixes qui sont « sub », « méso » et « super ».
- Super c’est vraiment le top.
- Méso c’est moyen.
- Sub c’est en bas.
❖ Alors, que va-t-il se passer ? (En parlant du bilan des alliages)
❖ Et bien on voir si la personne qui devant nous a :
- Une « sub-capacité » ou une « méso-capacité » ou bien une « super-
capacité »
- Si elle a une « super-validité » ou une « méso-validité » ou bien une
« sub-validité ».
- Si elle a une « super-stabilité » ou une « méso-stabilité » ou encore
« sub-stabilité ».
- Si elle a une « super-solidité » ou une « méso-solidité » ou encore une
« sub-solidité ».
❖ Si on trouve que la personne a par exemple une sub-capacité, une sub-validité,
une sub-stabilité et une sub-solidité, et bien on va dire que c’est quelqu’un qui :
- Au niveau de la capacité, elle est stupide.
- Au niveau de l’énergie cérébrale, elle est ardue.
- Au niveau de l’émotivité (la stabilité), elle a de la froideur effective.
- Au niveau de la solidité, on va dire qu’elle est impulsive.
❖ Donc on va faire le bilan de chaque personne par cette manière.
❖ Il se peut que quelqu’un a des niveaux qui sont variés, mais nous ce qui nous
importe c’est de bilanter tous ces facteurs radicaux avec ces préfixes (ces
valeurs) et on va voir qu’on pourra dire si cette personne a des prédispositions
délinquantielles à partir du bilan des radicaux.
❖ Kinberg met un bémol un peu à sa thèse, il dit « d’accord, c’est très bien on peut
faire un bilan pour voir s’il y a des prédispositions…etc. mais il dit une chose qui
est très importante (et qui n’est pas tombée dans tous les cas dans les oreilles
du législateur) Et bien il va dire que cette prédisposition peut être corrigée par
« la fonction morale » parce que la fonction morale a aussi un fondement
biologique, puisqu’elle est l’effet d’une organisation cérébrale.
❖ Pour Kinberg, c’est vrai qu’on peut biologiquement faire un bilan à une personne
pour ensuite déterminer ses prédispositions, mais tout en disant qu’il y a quand
même une possibilité d’intervention sur la fonction morale qui elle-même a un
fondement biologique.
❖ Enfin, nous avons la dernière hypothèse qui est « l’hypothèse de la délinquance
pathologique »
❖ A coté des anormaux constitutionnels, il existe des simples malades qui sont
nés normalement, mais qui un des règlements pathologiques a déséquilibré.

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❖ Ils sont tout à fait normaux, mais c’est quelque chose de biologie s’est passé à
l’intérieur et qu’il les a dérèglé.
❖ Ainsi, les maladies mentales prédisposants aux réactions anti-sociales, au point
que le criminel aliéné ou le psychopathe, le névrosé… sont des personnages
classiques de la criminologie.
❖ Nous avons aussi le cas de l’alcoolique le cas du toxicomane et donc tous ces
catégories que la théorie pathologique a essayé de trouver des facteurs
prédisposants à la criminalité.

« You deserve your own love first »

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La Criminologie
Prises de notes
7ème Séance
Le 2/12/2020

Pr. Abderrahim BOUHMIDI

Semestre 5

Réalisé par :

Youssef SABIR
❖ Après avoir vu les facteurs biopsychologiques, nous proposons dans cette
séance de nous attaquer à l’aspect socio-culturel. Et c’est précisément cet
aspect qui va nous mener vers les théories de la socio-criminogenèse c’est-à-
dire les origines culturelles, sociales c’est-à-dire sociologiques de la criminalité.
❖ Si dans les théories biopsychiques on s’intéressait à voir les origines de la
criminalité ou l’influence de certaines prédispositions physiques, biologiques et
parfois peut-être anthropologiques sur l’origine de la criminalité. Et bien
beaucoup d’auteurs ont effectué des observations non plus sur l’individu mais
sur le milieu, ce qu’on appelle « le milieu sociologique ».
❖ Il y a des différents milieux sociologiques dans lesquels, les criminologues ont
tenté d’établir des relations entre ces différents milieux et la délinquance.
❖ Comme exemples de ces milieux sociologiques on trouve le milieu familial, le
milieu professionnel, le milieu physique (la géographie) et à partir de là, les
criminologues dans plusieurs théories ont dégagé « la loi thermique de la
délinquance »
❖ Dans « l’esprit des lois » de (Montesquieu 1689-1755), il parlait de ce degré de
respect de la loi.
❖ Et qu’au nord, plus au nord, il y avait un respect assez scrupuleux de la loi, alors
qu’on descendait plus vers le sud, en revanche, il y avait un peu plus de
relâchement.
❖ Probablement, certains criminologues ont été influencé par ces thèses de
Montesquieu et qu’ils ont pu dégager ce qu’on appelle la loi thermique de la
délinquance, bien sûr sur la base d’observations, en disant que dans les pays
chauds on était plus proche à faire telle infraction, alors que dans les pays froids
on était enclin à faire telle autre infraction. Et mieux encore, dans un même pays
et bien quand il faisait chaud, voici les types d’infractions que commettent les
gens et quand on avait froid voici les types des infractions que commettent les
gens.
❖ Ici, il y a l’influence du milieu physique-atmosphérique qui a une relation avec la
criminalité.
❖ Ensuite, il y a « la loi de la régularité constante du crime » c’est-à-dire que le
crime dans chaque société est quelque chose de tout à fait résilié et on avait à
chaque fois les mêmes chiffres avec la même quantité de gens.
❖ Ferri a dégagé une autre loi que l’on appelle « la loi de la saturation criminelle »
qui elle, constitue un niveau de criminalité, chaque année, par les différentes
conditions du milieu physique et du milieu social combinés avec les tendances
héréditaires et les impulsions occasionnelles des individus (c’est l’idée de Ferri)
❖ Pour Ferri, il y a une influence du milieu physique, familiale, social, etc. Ce milieu
physique combiné à des facteurs, à des prédispositions biopsychologiques. Et
bien entraine à cette criminalité et on trouvera toujours la même quantité, c’est
la loi de la saturation criminelle.
❖ C’est-à-dire qu’on trouvera un niveau déterminé par rapport à la combinaison
ces éléments.
❖ N’oublions pas que Ferri est le précurseur ou l’inventeur du « multi-factorisme »
c’est-à-dire qu’il est resté attaché aux thèses de Lombroso, mais il les a

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modelés en quelque sorte en rajoutant ces aspects socio-culturels. C’est pour
cela qu’il dit que le niveau de la criminalité déterminée chaque année dans les
différentes sociétés suite à une influence du milieu physique, du milieu social.
❖ L’idée du multi-factorisme où certains auteurs inspirés en quelques sortes de
Lombroso se sont quand même détachés pour aller vers les facteurs, d’autres
facteurs objectifs qui ne sont pas des facteurs liés à la personne elle-même.
❖ D’autres auteurs ont donné d’autres lois, notamment (Gabriel Tarde 1843-1904)
qui a décrit « la loi de l’imitation » (dans les sens d’imiter), soutenant que le
milieu social agit sur l’individu car chacun a tendance à imiter la conduite des
autres.
❖ Ce n’est pas faux, ce n’est pas non plus tout à fait juste ! mais on verra que dans
la société il y a effectivement ce phénomène d’imitation (la mode est une
imitation)
❖ Mais, est ce que cette imitation arrive jusqu’au point d’imiter des gens dans la
violation de la loi ? de les imiter dans la délinquance ? c’est-à-dire devenir
délinquant par imitation.
❖ On retrouvera cette idée vers la fin de ce cours lorsqu’on parlera de la théorie
de l’association différentielle de (Edwin Sutherland 1883-1950) et qu’il l’a reprise
mais à laquelle a donné une autre dimension et d’autres explications.
❖ Toutes ces lois qu’on vient d’évoquer sont un peu les idées qui existent dans la
socio-criminogenèse.
❖ Alors quelles sont les explications de cette socio-criminogenèse ?
❖ Le principe, ce qu’il faut comprendre pour cette socio-criminogenèse c’est que
son mécanisme s’explique par le lien de causalité entre la délinquance et
certaines particularités sociologiques.
- Exemple : on dira que le chômage entraine au vol.
❖ Est-ce que c’est aussi tranché que ça ?
❖ Cette idée on l’écoute souvent à la télévision qu’il y a la délinquance parce qu’il
n’y a pas d’éducation.
- Portant il y a des gens qui sont éduqués mais qui sont délinquants.
- Et ça veut dire quoi déjà « éduqué »
- Et est-ce que c’est vrai ? est ce que c’est toujours vrai ?
❖ Ou bien on vous dit lorsqu’on parle des évènements du 16 mai, on dit parce que
les gens habitent dans des petites villes, parce que le chômage… et ce qui a
entrainé au terrorisme.
❖ Ce sont des conclusions trop rapides, parce qu’il y a d’un côté la radicalisation
(peut-être ce sont des éléments qui sont introduits dans le discours de la
radicalisation) mais est ce qu’effectivement la ville dans laquelle ces gens vivent
entraine aux infractions du terrorisme.
❖ C’est pour cela que lorsqu’on parle du lien de causalité entre la délinquance et
certaines particularités sociologiques, il faut surtout se grader de tirer des
conclusions hâtives, parce que ce sont des situations qui doivent être vérifiées et
ce sont des questions sociologiques qui nécessitent une enquête qui nécessite
pas seulement la survenance d’un évènement, la survenance d’une infraction, la

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survenance d’un drame, ce n’est pas ça qui va expliquer la criminalité, mais ce
sont ces liens de causalité qui vont le faire.
❖ Il est toujours utile que le criminologue lui, s’interroge sur la nature profonde
des relations entre la vie en société et la criminalité, c’est une réalité ! et c’est
une interrogation qui est tout à fait légitime.
❖ C’est tout à fait légitime que le criminologue s’intéresse sur cette nature
profonde entre la vie en société et la criminalité et à ce titre plusieurs théories
ont vu le jour, toutes aussi séduisantes une après l’autre.
❖ Ainsi, certains criminologues insistent sur le rôle important que joue les
institutions juridiques pénales (les tribunaux, les administrations pénitentiaires.)
et les attitudes sociales (c’est-à-dire le regard que vous avez sur l’autre) Et bien
pour eux, ces aspects jouent un rôle dans la création de la délinquance ou dans
le développement des comportements déviants.
❖ Pourquoi ? parce qu’ils disent que ce sont les lois pénales qui par le jeu de
l’incrimination dressent la liste des actes humains officiellement considérés
comme crime.
❖ Ça veut dire que le crime est labélisé (il y a un label, une marque de fabrique) et
cette labélisation est une stigmatisation, c’est une brulure sur le corps, c’est une
marque qu’on vous met.
❖ Donc, la criminalité est ainsi labélisée et encore plus aujourd’hui, plus qu’hier,
par la surcriminalisation, en étiquetant de plus en plus d’actes humains, en
abusant de la sanction pénale ou en multipliant artificiellement le nombre des
délinquants.
❖ Lorsqu’une personne est condamnée, elle est marquée parce qu’on dit voici le
délinquant !
❖ Elle est marquée comment ?
❖ D’abord parce qu’elle a un casier judiciaire ou sur la fiche anthropométrique.
❖ La fiche anthropométrique c’est lorsque vous avez été entendu par la police, on
vous traduit devant le tribunal, vous avez été acquitté et bien la police le garde
toujours sur la fiche anthropométrique.
❖ La fiche anthropométrique porte atteint au principe de la présomption
d’innocence.
- Mon problème est avec la justice et pas avec la police.
❖ La 2ème chose c’est que une fois une personne est condamnée et bien elle a un
casier judiciaire, en fait toute personne a un casier judiciaire, mais cette
personne n’a pas de casier judiciaire vierge.
- Lorsque votre employeur vous demande votre casier judiciaire, il ne vous
accordera pas cet emploi.
- On a vu déjà que le fait de passer devant un tribunal est très mal vu.
❖ C’est ça la stigmatisation (on dit que vous êtes fiché, mais là on dit que vous êtes
labélisé) et quand on est labélisé et bien c’est la loi en mettant cette liste.
❖ On pourrait prendre le texte sur le casier judiciaire comme on pourrait prendre
le texte sur les peines accessoires.

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❖ Dans les mesures de sureté, c’est l’article 61, il vous dit « Les mesures de sûreté
personnelles sont :
- 1° La relégation ;
- 2° L'obligation de résider dans un lieu déterminé ;
- 3° L'interdiction de séjour ;
- 4° L'internement judiciaire dans un établissement psychiatrique ;
- 5° Le placement judiciaire dans un établissement thérapeutique ;
- 6° Le placement judiciaire dans une colonie agricole ;
- 7° L’incapacité d’exercer toutes fonctions ou emplois publics ;
- 8° L'interdiction d'exercer toute profession, activité ou art, subordonnés
ou non à une autorisation administrative ;
- 9° La déchéance des droits de puissance paternelle. »
- Donc vous êtes fiché, vous n’avez pas le droit de faire ceci, vous n’avez
pas le droit de faire cela…
❖ Ou bien s’il s’agit d’une peine accessoire, on va trouver la même chose.
❖ La dégradation civile veut dire que vous ne pouvez pas faire plein de trucs.
Autrement-dit, vous êtes un sous-homme, un sous-citoyen.
❖ On trouvera que ces aspects sont des aspects de stigmatisation.
❖ Autre chose, c’est que cette labélisation, cette stigmatisation elle évolue d’une
manière vertigineuse (très grande) parce que les lois pénales sont devenues la
police de toutes les autres lois.
- On trouvera du droit pénal dans le code du commerce, dans le code de la
famille, etc. C’est-à-dire qu’on n’avancera un chapitre sans trouver à la fin
une disposition pénale.
❖ En droit de la famille, on va stigmatiser les gens parce qu’un mari a omis de
payer la pension alimentaire et bien il est stigmatisé, il est labélisé, c’est un
mauvais mari donc c’est un mauvais membre de la société, donc il doit être
puni et il est puni pénalement.
❖ On voit donc qu’il y a une surcriminalisation qui ne se justifie pas, dans tous
les cas, c’est une problématique qu’on peut discuter et épiloguer long temps.
❖ A côté de cette labélisation développée par l’école américaine, d’autres
auteurs ont tenté d’expliquer la criminalité par des « conflits culturels »
❖ Alors, un conflit de culture, il surgit quand ? il surgit lorsque les valeurs
morales et les normes de conduites sanctionnées par le code pénal d’un pays
donné sont en désaccord avec les normes et les valeurs d’un groupe
d’individus qui ont une conception différente de la vie en société.
❖ Donc c’est une lutte entre 2 tendances (il s’agit d’une majorité d’individus et
une minorité d’individus « mordicus » qui tient à ses valeurs et à ses
traditions, dont l’un fait pression sur la minorité pour l’assimiler et que cette
minorité résiste et bien la lutte entre ces 2 tendances qui provoque une crise.
- Exemple : on parle de l’intégration, vous êtes dans un pays et vous
refusez de vous intégrer.
❖ C’est ce que nous constatons dans les pays occidentaux sur la porte du voile où
on n’accepte pas des femmes voilées contrairement aux pays anglo-saxons

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dans lesquels ça ne pose aucun problème, c’est une liberté de chacun, mais par
contre dans la veille Europe et bien ce voile est un conflit culturel.
❖ On peut aussi donner l’exemple de la polygamie dans les pays arabes et
musulmans.
❖ D’ailleurs, Durkheim avait mis en évidence ce phénomène, en montrant que « la
criminalité est inévitable » dans la mesure où les sentiments blessés par des
actes délicieux ne se retrouvent jamais dans toutes les consciences
individuelles sans exception.
❖ On trouvera toujours cette lutte qui est une crise qui exprime effectivement ce
conflit de culture.
❖ Alors, ce genre de conflits peut se situer à plusieurs niveaux ;
❖ Par exemple : la colonisation où il y a eu ce genre de conflits entre les colonnes
et les autochtones.
- Que disait la colonisation ? Et bien elle disait qu’elle apportait la
civilisation chez des peuplades primitifs ou sauvages ou arriérés.
❖ C’est-à-dire l’idée que faisait la colonne en venant au Maroc par exemple et bien
il justifie l’occupation d’autres pays par une mission civiliste ce qui est
complètement faux.
❖ Mais seulement il y a des questions idéologiques qui mènent à ce genre de
situations.
❖ On va trouver toujours des questions de minorités parce que c’est un peu la
pensée unique, on veut que tout le monde pense comme nous, combien même
parfois on fait comme « nous » mais à cause de la couleur de la peau, etc. et bien
ce sont des gens qui ne pourront jamais arriver à leur degré de civilisation…
❖ Et ici il y a une crise et il y a un conflit de culture qui se situe sur la race, aussi
au niveau du sexe…
❖ D’autre part, dans tous les pays du monde (et là c’est sans exception) le milieu
criminel a ses normes de conduite et il constitue un milieu de résistance à
l’assimilation de la culture ambiante.
❖ La MAFIA par exemple est tout un milieu organisé qui a ses lois et ses règles,
ainsi ses valeurs et qui résiste à toute assimilation (on parle des milieux
criminels)
❖ Mais le conflit peut surgir également dans des cercles encore plus restreints à
l’occasion de la socialisation de l’individu.
❖ C’est un processus qui commence dans la famille, qui se poursuit à l’école, puis
dans la vie professionnelle. En d’autres termes, l’ensemble des normes de
conduit d’un individu dépend des normes qu’il a incorporé à la suite des ces
expériences comme membre de divers groupes sociaux.
❖ Et bien tout ce qu’il a acquis, tout ce qu’il a accumulé et c’est là où cet individu
sera formé. Il sera formé par rapport à ses expériences (chez lui, dans la rue,
dans le milieu professionnel…)
❖ C’est à partir de cette idée qu’a été développée « la théorie de la sub-culture » et
aussi le concept « d’anomie ».
❖ A partir de ces expériences dans des groupes sociaux que ces concepts de sub-
culture et d’anomie ont été développés.

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❖ Alors la sub-culture pourquoi on l’appelle comme ça ?
❖ Tout à l’heure on parlait de la culture des groupes, maintenant c’est la culture
des sous-groupes qui encourage et justifie les comportements définis comme
délinquants par une société plus large.
❖ En fait c’est la culture du ghetto, c’est-à-dire la société dans son ensemble et
bien dedans il y a la sous-culture du ghetto.
❖ Il y a sous-culture dans les prisons, il y a sous-culture des Ultras.
❖ Donc c’est une sorte de ghettoïsation.
❖ Le concept d’anomie qui a été développé par Durkheim, c’est le père de cette
idée d’anomie et qui a été développé ensuite par des criminologues américains,
notamment Sutherland.
❖ Et bien ce concept se traduit par quoi ? il se traduit par une disparition ou un
affaiblissement des normes sociales. Parce qu’il ne faut pas oublier que les
structures sociales comportent 2 éléments :
❖ D’une part, les buts et les objectifs culturels proposés par la société à ses
membres.
- Ici dans la société marocaine par exemple, on vous propose d’avoir un
travail (sont des buts ou des objectifs) ou de vous marier…etc.
❖ Donc c’est des buts, ce n’est pas, ce n’est pas interdit, ce n’est pas non plus
contre la nature. C’est quelque chose qui est tout à fait naturel de courir après
des buts et ce sont des objectifs qui sont nés par la société.
❖ D’autre part, c’est un peu le pendant de ces objectifs. Ce sont les moyens
légitimes définis par la société.
❖ La société, elle vous dit oui, il faut être riche, mais il vous dit voici les moyens
qui sont définis dans des normes (qui sont offertes par la société) pour atteindre
ces buts (c’est-à-dire le travail, l’éducation… tout ce qui est légitime et va mener
vers des buts légitimes)
❖ D’ailleurs, l’anomie on en parle surtout lorsqu’il y a des crises économiques.
- Quelqu’un qui était riche et un jour il est tombé en faillite et bien il va
essayer de rattraper, d’arriver au même but, de gagner de l’argent qu’il a
perdu, mais cette fois-ci parce qu’il n’a pas les mêmes moyens qu’il avait
et bien il va aller, il va opter pour des moyens illégitimes pour parvenir à
ses buts culturels.
- En fait, il y a une rupture et lorsqu’il y a une rupture entre les valeurs
« moyens » et les valeurs « fins » et bien, il y a ce déséquilibre qui va nous
donner la rupture et quand il y a une rupture, nous sommes en situation
d’anomie.
❖ D’abord, c’est ce qu’avait expliqué (Robert King Merton 1910-2003) à propos de la
société américaine, à cause de la prohibition et un certain nombre de choses.
❖ Merton disait que c’était un processus d’exaltation des fins qui se développe.
❖ C’est les normes qui définissaient les moyens légitimes d’acquérir.
❖ Le problème c’est qu’ils ne s’élargissent pas, c’est un peu malthusien, c’est-à-
dire la demande d’arriver à des objectifs augmente, mais les moyens ne le sont
pas.
- Il y a que le travail, je n’ai pas de travail donc je suis au chômage.

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❖ Nous sommes dans une situation de pandémie qui a entrainé une crise
économique mondiale. Et bien tout le monde veut devenir riche, on veut
continuer dans la richesse dans laquelle on était ou la prospérité dans laquelle
on était (les richesses sont tout à fait relatives les unes par rapport aux autres),
mais les moyens ne suivent pas, nous n’avons plus les moyens parce que les
usines sont fermées, les magasins ont fermé… Bref, des moyens de production
sont en balle et bien on n’arrive pas à cette correspondance entre les valeurs
fines et les valeurs moyens.
❖ Alors, comme les mécanismes ne permettent pas un accès égal et légal à la
richesse et bien il y a ce phénomène de déviance ou d’anomie qui apparaissait.
❖ Donc dans tous les cas il y aura un décalage et ce décalage par rapport aux
normes qui constituera une anomie.
❖ Ici il y aura une innovation que feront pour arriver à leurs fins et bien ils vont
inventer et ça on le retrouve surtout chez « les criminels en col blanc ».
❖ Il y a aussi l’évasion comme moyen, on peut trouver également la rébellion qui
est un moyen de prendre le pouvoir (politique)… etc.
❖ A chaque fois on invente des moyens, mais ce ne sont pas des moyens légaux
parce que les moyens légaux sont limités.
❖ Pour Merton, il vous dit que dans ce cadre-là, seuls les conformistes et les
ritualistes qui ne vont pas réagir.
❖ Rituel : c’est par exemple lorsqu’on est fonctionnaire, on touche son mandat et
on vient à la maison et on repart… alors crise, pas crise on s’en fou et bien on ne
cherche rien du tout, on cherche que son mandat mensuel et bien c’est tout.
❖ Ce concept d’anomie a été reprise et développée par Sutherland dans le cadre
de l’association différentielle.
❖ En réalité, Sutherland a intégré non seulement l’anomie mais aussi il a intégré le
concept du conflit de cultures.
❖ Alors lui, il rejette les explications mécanistes du comportement criminel, lui il
parle de l’hypothèse qu’un acte criminel se produit lorsqu’il existe une situation
appropriée pour un individu déterminé. C’est-à-dire que cet individu va
rencontrer une situation qui est cette interaction, dès qu’il y a cette interaction et
bien il y aura cet acte criminel.
❖ Ce processus est nécessaire et c’est une idée de base qui s’inspirait par la loi
d’imitation de Tarde en vertu de laquelle « le comportement criminel est appris »
parce que ce comportement exige une formation.
❖ Donc le problème c’est qu’on ne nait pas criminels, comme le disait Lombroso,
mais on le devient comme on devient médecin, comme on devient professeur,
comme on devient ingénieur… donc c’est un apprentissage et bien c’est la même
chose pour être criminel.
❖ On l’apprend comment ? Et bien par le contact des autres, par un processus de
communication (pas impersonnelle comme dans la télévision, mais par
communication individuelle).
❖ Mais ça ne s’arrête pas là, parce que lorsque cette formation est apprise (et que
vous avez assimilé les bases de ce nouveau ‘’métier’’) et bien il ne faut pas
oublier que cette formation comprend 2 éléments importants :

8
❖ D’une part, l’enseignement des techniques de commission de l’infraction, c’est
tout simplement la formation professionnelle.
❖ D’autre part, l’autre élément qui est l’orientation des mobiles (l’exemple des
attentats du 16mai) ou bien l’orientation des tendances impulsives ou bien par
l’orientation des attitudes.
❖ Donc il y a cette prise en charge psychologique qui est accompagnée d’un
enseignement des techniques.
❖ D’ailleurs ce mobile et ces tendances et même ces attitudes se font dans une
direction criminelle et dans un milieu où les interprétations défavorables à la loi
l’importe sur l’interprétation favorables.
❖ Et c’est ça le principe de l’association différentielle, c’est-à-dire que vous avez
des lois et vous faites des différences.
❖ En conclusion, tout ce qu’on a vu dans ces aspects socio-culturels, conflit de
cultures, anomie, associations différentielles, toutes ces analyses tournent
autour des thèmes communs de l’opposition dialectique entre les normes
majoritaires et les normes adoptées par les minorités, qui sert d’ailleurs de très
près la réalité et contribuent à l’analyse objective de la criminalité.

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La Criminologie
Prises de notes
8ème Séance
Le 4/12/2020

Pr. Abderrahim BOUHMIDI

Semestre 5

Réalisé par :

Youssef SABIR
❖ Dans cette séance nous allons voir « le passage à l’acte » et bien sûr ses
conditions et ses mécanismes.
❖ Le passage à l’acte revêt une importance particulière, puisque c’est lui qui
permet de différencier le délinquant du non-délinquant comme le disait (Étienne
De Greeff 1898- 1961).
❖ En criminologie cette notion du passage à l’acte se présente également avec
d’avantage d’acuité, car même si seulement certains individus sont prédisposés
à la criminalité et bien tous ne deviennent pas criminels.
❖ On peut voir des prédispositions, mais ils ne passent pas à l’acte.
❖ Donc, le délinquant au sens pur du terme est celui qui passe à l’acte.
❖ On souvient que lorsqu’on a vu les prédispositions c’est-à-dire les facteurs
biologiques, les facteurs psychologiques et les facteurs socio-culturels, etc.
mais ceci ne fait pas le délinquant. Le délinquant c’est celui qui va passer à
l’acte.
❖ Alors, la question c’est comment et pourquoi passe-t-il à l’acte ?
❖ En décrivant les conditions du passage à l’acte, il est possible de recenser les
symptômes de l’état dangereux sur la probabilité de dénomment criminel. (L’état
dangereux qui va nous intéresser ici, ce n’est pas l’état dangereux d’une
personne dans laquelle on voit une certaine dangerosité et puis c’est tout ! non !
ce qui nous importe c’est l’état dangereux qui va passer à l’acte).
❖ Ça c’est pour parler des conditions du passage à l’acte, c’est-à-dire quelles
conditions pour passer à l’acte ?
❖ En outre, en démontrant le mécanisme qui transforme l’état dangereux en un
état criminel. Lorsqu’on comprend (en parlant des autorités) le mécanisme, il
aurait possible d’intervenir pour arrêter le processus du passage à l’acte.
❖ Alors, dans un 1er temps, il est proposé à nous d’examiner les conditions du
passage à l’acte.
❖ Souvent, on dit que le crime est soudain ou de dire tout simplement que les
motifs pour lesquels ce crime a eu lieu sont des motifs tout à fait futiles. Mais
sont là des apparences trompeuses du passage à l’acte, parce que le crime
justement ce n’est pas une soudaineté, ce n’est pas une futilité de motif, mais
c’est une sorte de maturation.
❖ En apparence, oui, il y a cette soudaineté, mais parce que les apparences sont
trompeuses le plus souvent des cas.
❖ Le juge lorsqu’il examine un dossier, en général il s’arrête à cette apparence, il
n’examine pas le mécanisme du passage à l’acte, mais il examine l’acte lui-
même. C’est ça la différence entre le criminologue qui essaye un peu de voir
pourquoi et comment est ce qu’on est passé à l’acte avant cet élément matériel
(c’est un peu la phase qui vient avant d’entamer les préparatifs…etc.)
❖ Dans cette situation lorsqu’on parle de soudaineté, ce que (Jean Racine 1639-
1699) « le jour détestable ».
❖ En d’autres termes, le passage à l’acte n’a que cette apparence de soudaineté,
alors qu’en réalité, comme le soutient (Jean Pinatel 1913-1999) qu’il dit que « le
crime est la réponse d’une personnalité à une situation » c’est-à-dire que le

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passage à l’acte exige pour qu’il y a une personnalité criminelle soit mise dans
une situation criminogène.
❖ Donc, 2 éléments qui appariaient clairement, c’est « la personnalité criminelle »
et « la situation criminogène ».
❖ La prise de cette personnalité criminelle avec les situations criminogènes et
bien sont génératrices de l’état dangereux.
- Quelqu’un qui a une personnalité criminelle et qui se trouve dans une
situation donnée et bien il est enclin c’est-à-dire qu’il y a des fortes chances
qu’il passe à l’acte.
❖ Ce sont un peu ces 2 ingrédients que les criminologues et particulièrement Jean
Pinatel ont mis en exergue pour parler justement de cette dangerosité qui mène
au passage à l’acte.
❖ Le concept de la personnalité criminelle, il est au carrefour des grands courants
de la pensée criminologique. C’est-à-dire que tout le monde, toutes les bouches
sur l’être humain (les théories biologiques, socio-culturelles… etc.) s’accorde à
dire que l’être humain est nécessairement doté d’une personnalité, il est doté
d’un caractère, il est doté d’un tempérament.
❖ D’ailleurs, en s’introspectant c’est-à-dire en inspectant son intimité interne,
l’être humain découvert qu’il ne manque pas de tentation, nous sommes tentés.
❖ Étienne De Greeff disait « nous sommes tous des criminels virtuels, nous
sommes tous des délinquants virtuels »
❖ Mais, certains le deviennent, d’autres ne le deviennent pas. Tout simplement
parce qu’il y a des freins et des barrières qui empêchent ce passage à l’acte.
❖ Alors, quels sont ces freins ? Bah c’est, le sentiment d’immoralité de l’acte (de
dire que c’est immoral de tuer, c’est immoral de voler, c’est odieux…) c’est le
caractère odieux de l’acte lui-même, ou bien la crainte du châtiment et toutes
ses conséquences (la peine qui doit être purgée en prison…) ou encore le propre
social, le propre sur sa famille, la perte d’emploi…etc.
❖ Donc, tout cela ce sont des freins qu’on peut appeler par ailleurs des valeurs.
❖ Chez le délinquant (qui passe à l’acte), ces freins d’ordre moral, pénal, etc. et
bien, ils n’ont pas fonctionné. Parce qu’il y a une panne quelque part, il y a une
anomalie quelque part.
❖ Dès lors est ce qu’on peut dire que le délinquant possède dans sa personnalité
des tris psychologiques en opposition avec ce non-délinquant ? c’est-à-dire est
ce qu’il y a une différence dans la personnalité qui présente des caractères
spécifiques aux délinquants.
❖ C’est à cette question que Pinatel a tenté de dégager les composantes dès la
personnalité :
- L'égocentrisme
- La Labi- lité
- L’agressivité
- L'indifférence affective
❖ Ils sont pour lui les caractères fondamentaux qui sous-tendent le passage à
l’acte. C’est-à-dire qu’elles sont les tris caractéristiques qui lorsqu’elles sont

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hypertrophiées chez un individu et bien, elles présentent une personnalité
criminogène.
❖ Ainsi, ce caractère égocentriste, c’est quoi ? et lui (le délinquant) il se prend pour
le centre de l’univers. C’est-à-dire que par exemple lorsqu’il va commettre une
faute, il va la légitimer, il va dévaloriser les lois, il va dénoncer l’hypocrisie de la
société, c’est une hypocrisie universelle ! mais de l’autre côté, il va parler
d’injustice que lui a subi.
❖ Donc, cette hypotrophie de son égocentrisme fera qu’il sera enclin de sous-
estimer tout simplement la loi, il la dévalorise et il se valorise par rapport à tout
ça.
❖ Donc, il y aura ce que l’on « Le défaut d'inhibition » qu’il va manifester devant le
propre social. C’est-à-dire la condamnation de la société et tout. Et bien lui il
aura aucune crainte, aucun complexe de faire tout cela. Autrement-dit, il est
vraiment désinhibé, il n’a plus de freins.
❖ Le 2ème tri de caractère de délinquant selon Pinatel, c’est La Labi- lité, c’est-à-
dire que devant la tentation il n’a pas cette solidité, il n’a pas de force pour
contrer cette tentation.
❖ Ensuite, il y a l’agressivité comme 3ème tri caractère, elle peut être
psychologique, physiologique, etc. mais c’est elle qui lui permet de renverser
tous les obstacles et les difficultés de l’entreprise criminelle aussi.
- Pour lui, il est au-dessus de tout, et il le manifeste d’une manière agressive.
❖ Enfin, il y l’indifférence affective, c’est-à-dire que quelque soit le caractère
crapuleux, repoussant du crime et bien lui, il est aveugle, il est sourd, il n’entend
pas la voix de la raison, il refuse de voir d’ailleurs.
❖ Cette indifférence affective, comme le disait Pinatel, soit une composante
solidifiée et structurée c’est-à-dire qu’elle est ancrée dans la personnalité
criminelle, soit c’est la manifestation d’un processus évolutif et transitoire
d’inhibition affective c’est-à-dire qu’il va évoluer dans un sens où il va dépasser
tout complexe, il va se désinhiber ou tout simplement il va se désengager
affectivement.
❖ Certes, ce sont un peu les aspects d’une personnalité criminelle, mais celle-ci
suffit-elle à parler de l’état dangereux qui pousserait au passage à l’acte ?
❖ Selon les criminologues, il faudrait qu’il y ait une situation propice c’est-à-dire
qu’il y ait une situation criminogène qui est la rencontre de la personnalité
criminelle avec la situation criminogène.
❖ Alors, comment cela ?
❖ Dans l’optique de la situation criminogène, il y a lieu de distinguer entre « le
milieu du développement » (c’est ce milieu qui influence la formation de la
personnalité de tout un chacun c’est-à-dire la famille, le groupe social, etc.) et
« le milieu de fait » (c’est les situations dans lesquelles sont placées le
délinquant au moment de son crime – c’est cette situation de fait qui nous
intéresse-).
❖ Alors, à propos des situations de fait, ç’a donné lieu à des classifications de la
part des criminologues et ils ont distingué essentiellement « des situations
spécifiques » c’est-à-dire ce sont des situations où l’occasion se présente et les

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modalités d’exécution dépendent de ses circonstances, et « les situations
amorphes » qui obligent à chercher l’occasion et utiliser une technique
opératoire définie.
❖ Dans ces situations spécifiques, le criminologue Kinberg avait donné une
typologie de ces situations spécifiques
- Il parle par exemple des hypothèses de « la situation pré-incestueuse », « le
tueur de maitrise », « le tour menteur d’épouse ».
- Kinberg a dit qu’il y a en réalité une conjonction de la misère par exemple ou
de toute autre cause et les conditions de travail qui donnent lieu à ces
situations spécifiques.
❖ Parmi les situations amorphes, on va citer la misère, l’affrontation des bandes
(lorsqu’on est dans une bande et quand l’occasion ne se présente pas et bien la
bande va pousser à trouver ce crime). On peut également citer l’exemple de la
mendicité.
❖ Par ailleurs, aujourd’hui on met l’accent sur le rôle qu’il joue la victime.
❖ Alors, la victime est aussi un élément essentiel dans la situation précriminelle. À
ce titre, on distingue que la victime soit un agent actif du crime, et il est agent
actif de crime lorsque précisément sa situation de victime la pousse à
commettre le crime, c’est ce que l’on appelle « le criminel victime » (c’est le cas
par exemple du tour menteur d’épouse qui est victime de son mari, mais elle est
devenue criminelle du fait de sa position de victime) c’est-à-dire que sa situation
de victime on en a fait un agent actif. De l’autre côté, il peut être un « agent
passif » du crime ce qu’on appelle « La victime latente » c’est-à-dire, la victime
qui va apparaitre.
❖ Ceci pour dire que la victime peut intervenir ou intervient lui aussi comme
facteur de dangerosité.
❖ D’ailleurs pour (Raffaele Garofalo 1851-1934) le concept de l’état dangereux
« c’est la perversité constante et agissante du délinquant et la gravité du mal
qu’on peut redouter de sa part » (qu’on peut craindre). Donc c’est une sorte de
conjonction entre la perversité (cette anomalie du délinquant) et la gravité du
mal qu’on peut redouter de sa part.
❖ En d’autres termes, c’est quoi l’état dangereux pour Garofalo, c’est « la capacité
criminelle du délinquant » qui pour lui tout en englobant le degré de
l’inadaptation sociale qu’on a évoqué lorsqu’on parlait des théories de la défense
sociale, devait servir de guide dans le champ de la sanction applicable.
❖ Les criminologues ont repris cette idée de Garofalo et ils l’ont étendue non
seulement pour mesurer après la commission du crime le degré de sociabilité
qui reste, mais aussi avant le crime parce qu’il est nécessaire de dépister et de
prévoir et de faire cesser l’état dangereux.
❖ On verra donc toujours que dans le cadre de cette question de criminalité, il y a
toujours cet aspect préventif, une action en amant (on va agir en amant par un
instrument qui s’appelle l’état dangereux).
❖ Selon les criminologues on doit agir par le billet de ce concept, on ne doit pas le
laisser comme dans la théorie classique notamment le libre arbitre.

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❖ L’état dangereux à cet égard a deux fonctions, une fonction après le crime pour
mesurer le degré de socialité qui reste chez le délinquent et aussi une fonction
avant le crime, c’est nécessaire pour des mesures préventives, pour une action
préventive c’est-à-dire que dès qu’on peut dépister, dès qu’on peut prévoir et
bien il faut cesser l’état dangereux.
❖ Il en résulte que, dans la perspective de la criminogenèse, l’état dangereux
permet de dessouler la probabilité du passage à l’acte. Et il est le produit d’une
équation (personnalité criminelle + situation criminogène = état dangereux).
❖ Donc c’est un mélange explosif dans lequel la probabilité du passage à l’acte se
pose sérieusement.
❖ Mais, l’état dangereux ce n’est pas nécessairement ces 2 éléments, il peut
résulter de l’un ou de l’autre d’éléments, c’est-à-dire qu’ils ont mis un bémol, ils
ont relatives les choses, c’est-à-dire que ce n’est pas toujours cette équation-là,
on peut avoir l’un ou l’autre et les criminologues se sont efforcés de doser ces
éléments, car la personne n’est pas structurée de la même manière chez tous,
particulièrement chez tous les délinquants.
❖ Donc il en résultera des tris subjectifs (l’égocentrisme, la labilité, l’agressivité et
l’indifférence affective) sont plus au moins forts et accusés de sorte que les
seuils délinquantiel ne se situent jamais au même niveau :
- Pour l’un, il passera rapidement, pour l’autre, il attendra un petit moment…
mais c’est là où il y a un dosage que les criminologues sont proposés à le
faire pour adapter dangerosité soit à la situation par rapport à l’individu, soit
tout simplement de prendre les éléments de la personnalité criminelle.
❖ Alors, ce à dire l’état dangereux lui-même suffit-il à expliquer le passage à
l’acte ? en parlant d’une situation criminogène est ce qu’on peut dire que tout
cela explique le passage à l’acte ?
❖ Pour mieux approfondir la question, il y a lieu de voir le mécanisme du « passage
à l’acte »
❖ Alors, comment ce mécanisme de passage à l’acte techniquement se fait-il ?
❖ Les mécanismes criminels qui servent au lever du passage à l’acte (pour passer
à l’acte il faut qu’il y ait de la motivation), sont souvent superficiels et illogiques
surtout dans le cadre judiciaire pour le juge. Le juge peut facilement confondre
une motivation passionnelle avec une motivation utilitaire, parce que la lecture
de la situation que fait le juge est une lecture purement juridique et non pas une
lecture criminologique, lui, il ne cherche pas à comprendre cette personnalité.
❖ Il ne cherche pas à comprendre, d’ailleurs, la loi ne le laisse pas comprendre
ces choses-là, parce que lorsqu’on reprend le code pénal, il nous dit clairement
« les états passionnels, l’ivresse, les situations de toxicomanie n’exonèrent pas
de la responsabilité pénale.
❖ Pour le juge lorsqu’il va lire cet article, il ne va pas chercher à comprendre, lui
ce qu’il va chercher c’est cet élément matériel, moral parce que c’est le rôle du
juge
- On dit qu’il a un rôle social, ce n’est pas toujours le cas, parce qu’il est tenu
par la loi et la loi lui impose de qualifier des faits, il lui impose d’interpréter
strictement les faits et la loi et il lui impose de donner une sanction.

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❖ De la même manière, il y aura un acte impulsif et bien pour quelqu’un il va dire
que non il était un geste réfléchi, un geste calculé et il faut qu’il y ait le maximum
de la peine.
❖ Il y quand même un décalage entre le judiciaire, le juridique et la criminologie
elle-même et la compréhension du passage à l’acte.
❖ Car, la compréhension du passage à l’acte, ce sont les motivations criminelles et
ces dernières c’est ce qui pousse à entamer cette infraction. Alors c’est une
pensée criminelle et une fois cette pensée s’est arrêtée qu’on commence à
rentrer dans la matérialité des choses.
❖ Cette idée, ce mécanisme du passage à l’acte il se fait bien avant, bien en amant.
❖ La colère, l’irritation, la provocation, l’amour perdu, Le Dépit amoureux… etc. ce
sont peut-être des facteurs déclenchants, mais ça cache les sentiments les plus
profonds qui sont à la base du crime.
❖ La motivation criminelle, elle se dégage d’une sorte de tempête qu’il avait à
l’intérieur et une fois cette tempête à l’intérieur abusait, ce n’est qu’à ce moment
là que le délinquant qu’il a choisi la mauvaise solution c’est-à-dire qu’il pourrait
recourir à une voix moins dommageable, mais avant l’abaissement tout en
surgirent en un instant, il va vraiment ressortir tout ce qu’il peut ressortir en un
instant comme ça peut être étiré dans le temps. C’est ça ce que l’on appelle « le
processus du passage à l’acte ».
❖ Dans ce processus, ont vu qu’il y avait une conception Atomistique c’est-à-dire
qu’on se concentrait sur l’acte lui-même, que le phénomène était localisé dans le
temps au jour de l’infraction, dans un moment ‘’t’’ et on donnait une importance
excessive plus au moins au mobile, aux apparences.
❖ À cette conception atomistique qui se focalise sur l’acte lui-même et bien il y a
une conception globale. Cette conception globale, elle résulte d’une recherche
dans la vie psychique et sociale du sujet avant le crime, cette personne comme
est ce qu’il a vécu à l’intérieur.
❖ Et dans cette perspective c’est-à-dire dans cette vie intérieure que des théories
ont été émises.
❖ D’abord, il y a la théorie de Sutherland ce qu’on appelle « la théorie de la
maturation criminelle ». Sutherland il se dit pourquoi l’individu a commis un
crime à tel moment et de telle manière ?
❖ En partant de ce questionnement, il se dégage un certain nombre de constantes
communes à tous les criminels. Et parmi ces constantes, il y en a une qui est
centrale, c’est celle de « processus de maturation » c’est-à-dire c’est quelque
chose qui entrain de murer.
❖ Ce processus en réalité précédé le passage à l’acte et c’est un processus
d’adaptation criminelle, c’est-à-dire que le criminel lui, il s’adapte, autrement-dit
l’individu passe à l’acte lorsqu’il atteint l’Age de maturité criminelle.
❖ C’est à cet Age criminel où sa criminalité a terminé son développement.
❖ Alors, cette maturité criminelle quand est ce qu’elle est acquise ? quand est ce
qu’elle a fini son développement ? et bien c’est lorsque s’est développée une
attitude générale envers la criminalité (pour lui, il a une relation avec la
criminalité ou il voit cela d’une manière générale c’est-à-dire qu’il est convaincu

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de devenir un criminel parce que c’est un apprentissage), mais aussi lorsque les
techniques criminelles d’exécution sont acquises.
- Sutherland avait parlé de 12,14 ans que la maturité criminelle est acquise,
mais ça peut être plus au moins tard parce que cela dépend du milieu,
dépend d’éducation, etc.
- On pourrait avoir un comptable qui est parfaitement honnête, qui vit d’une
manière qui est tout à fait honnête avec sa famille, ses enfants, il fait son
travail d’une manière consciencieuse, mais pour des problèmes qui ont surgit
comme cela ou parce que c’est quelqu’un qui s’adonnait au jeu en se disant
voilà il va apprendre prendre de la caisse donc à voler et détourner de
l’argent, mais en tout état de cause, avant de passer à cette acte et bien il y a
eu d’abord un processus d’adaptation c’est-à-dire qu’il y eu une maturation
criminelle.
❖ À côté de cette théorie de Sutherland, il y a « le processus crimino-dynamique »
développé par (Benigno Di Tullio 1896- 1979) qui lui, oppose la crimino-
dynamique à la criminogenèse. Et pour lui, il y a des « facteurs préparants » et
des « facteurs déclenchants ».
❖ Pour lui, les facteurs préparants ce sont plus fréquemment les états émotifs, les
états passionnels, l’intoxication et tous les phénomènes qui peuvent s’expliquer
par la suggestion, qui peuvent suggérer un passage à l’acte.
❖ Mais ces facteurs tous seuls ont besoin d’une dynamo, ont besoin d’un
détonateur et bien ce sont les facteurs déclenchants. Et ces facteurs
déclenchants existent dans toute circonstance et ils sont nécessaires pour
l’accomplissement de l’acte criminel.
- C’est-à-dire que dans un moment, il va y avoir une situation qui va
déclencher l’acte criminel en lui-même, parce que cette personne, ses
facteurs préparants c’est comme une de prédispositions qui peuvent être
nées comme elles peuvent être acquises.
❖ Di Tullio voit le passage à l’acte comme un mouvement, donc pour lui, c’est une
dynamique qui est criminelle.
❖ Donc le passage à l’acte, il est actionné par un mauvais fonctionnement des
forces inhibitoires c’est-à-dire les freins, il n’y a pas de freins, il y a un
disfonctionnement dans les freins et plus précisément des forces crimino-
répulsives.
❖ Nous avons aussi le « processus d’acte grave » qui a été développé par Étienne
De Greeff et tous ses travaux ont été centrés sur la vie intérieur du criminel. Il a
assimilé le processus criminogène de l’homicide à celui de l’acte grave, c’est-à-
dire l’acte qui implique une option capitale.
❖ Le processus qui conduit à l’acte grave comporte selon De Greeff, il comporte 4
phases :
❖ La 1ère phase c’est celle de ce qu’on appelle « assentiment inefficace », c’est-à-
dire c’est l’aboutissement d’un long travail inconscient (ex : quelqu’un qui ne
supporte plus son épouse et bien il va toujours lorsqu’il verra un film dans
lequel un assassin tue sa femme et bien l’assentiment est inefficace c’est à dire

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qu’il pense ou il identifie la personne qui est la victime à sa femme, mais lui, il n’y
prend pas part)
❖ Cet assentiment inefficace, il devient formulé quand l’auteur s’imagine lorsqu’il
remémore cette scène ou il revoir cette scène… en tous les cas, il se met en
scène et en pensant, il dévalorise sa victime et il voudrait s’en débarrasser, mais
cette dévalorisation, elle alterne aussi avec les inconvénients, la peur du
châtiment.
❖ Parfois, il peut y avoir un passage rapide et c’est la où la justice peut se tromper
alors qu’il s’agit vraiment d’une préméditation.
❖ Donc cet assentiment qui n’était pas efficace au début, qui est devenu formulé, il
entraine à une crise qui est le signe que le criminel ne se détermine qu’après
une agonie morale c’est-à-dire qu’il souffre moralement. Parce que plus il est
stabilisé, plus il est ancré dans des pratiques morales, c’est-à-dire qu’il y a la
morale qui est là, qui lui empêche de le faire et qu’il lui rejoint la réprobation et
bien en plus il lui faudra du temps pour s’adapter à ce qu’on appelle « la
déchéance ».
❖ Cette agonie morale va entrainer en un dénouement. Soit le dénouement sera
une rémission c’est-à-dire il va revenir en arrière, donc il va abandonner toute
exécution de son idée criminelle, tout passage à l’acte ou bien au contraire,
c’est-à-dire que le dénouement va arriver au passage à l’acte et il va commettre
son forfait.
❖ À partir de ce moment où il va passer à l’acte et bien il va changer carrément
d’attitude, parce que tout d’abord, il y aura un soulagement (on a dit qu’il était
dans une agonie morale, il était dans une déchéance), il y aura peut-être des
regrets, peut-être de la joie ou encore il peut manifester de l’indifférence, mais
tous ces éléments à la fin vont être des révélateurs de la personnalité
criminelle, parce qu’à ce moment là où toute la personnalité criminelle est
condensée.

« While you keep trying, it's enough »


Brunette

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