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PROCEDURE

PENALE
INTRODUCTION
Examen : les textes de droit seront sur la feuille.

I) Définition
Procédure pénale : ensemble des règles organisant formellement la réaction à l’infraction,
éventuellement jusqu’à l’exécution de la peine.

Auj., il ne suffit plus de connaitre la seule réaction à l’infraction dès lors que l’on dvlpe de + en + de
mécanismes de préventions d’infractions (cf. services de renseignement).
CSI1 art. L.111-1 al.1 et 2 :

La sécurité est un droit fondamental et l'une des conditions de l'exercice des libertés individuelles et
collectives.
L'Etat a le devoir d'assurer la sécurité en veillant, sur l'ensemble du territoire de la Rép, à la défense
des institutions et des intérêts nat’x, au respect des lois, au maintien de la paix et de l'ordre publics,
à la protection des personnes et des biens.

Par ailleurs, il y a plusieurs procédures pénales :


 procédure pénale des MINEURS
 procédures pénales DÉROGATOIRES :
o procédures pénales SPÉCIALES : +40 procédures regroupées in CPP in livre De qq PP
particulières (ex : PP devant CJR, garde-à-vue en matière de terrorisme dure 6j)
o procédures pénales D’ÉTAT D’URGENCE :
 état d’urgence sécuritaire (2015-17) : en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à
l’op, loi de 1955 donne à l’adm° le pv d’assigner à résidence, dissoudre assos, fermer lieux de
réunion, interdire rassemblements, procéder à perquisitions. En 2007, on a fait basculer bcp
des pouvoirs de l’état d’urgence in CPP/CSI.
 état d’urgence sanitaire (2021-22) : adaptations possibles du fonctionnement de jt pénale.
Restrictions de publicité des audiences, augmentation des j° à juge unique…

« Procédure » vient du latin procedere : aller de l’avant. Donc idée de CHEMINEMENT de la
constatation d’une infraction qui mène à l’identification d’une personne à son appréhension, à sa
poursuite, à son jugement et qui, en cas de condamnation, amènera à l’exécution de la peine.
La plupart des auteurs placent fin de PP au jour du jugement définitif (voies de recours épuisées), mais
on peut décaler fin de PP au jour où sanction s’éteint car l’exécution de la peine est aussi PP.

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Code de la sécurité intérieure

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Mais PP englobe aussi COMPÉTENCES des différentes juridictions.

DP et PP sont indissociables (contrairement au dt civil, où ce n'est que quand ça déraille que procédure
entre en compte). DP est plutôt statique, PP est un dt dynamique.

PP a objectif répressif : CPP art.1er parle d’action publique dirigée vers l’app d’une peine. Derrière cet
objectif, il y a un idéal qui affleure dans tout le CPP : recherche de la vérité. Caractéristique de PP
française : procédure inquisitoire (≠ accusatoire) → il faut rechercher la vérité à tout prix, juge a tous
les moyens à sa disposition pour ce faire. Procédure secrète, écrite et non contradictoire (cf. ORD
criminelle de Colbert (1670) → 1er CPP).

De nos jours, procédures mixtes : juge et parties jouent un rôle. La vérité nait de la contradiction entre
ministère public et parties. Il faut donner garanties minimales à personne mise en cause (interdiction
de torture, dt à avocat…), tant que vérité judiciaire n'est pas établie, toute personne est innocente.
Equilibre entre recherche de l’ig (punir l’auteur de l’infraction) et préservation des libertés
individuelles (cf. Soljenitsyne in L’Archipel du Goulag → horreur des procès staliniens).

Donc 1er objectif : punir, sans piétiner le suspect.

2e objectif → réparer la victime, peut être atteint par l’action de la victime (« action civile », ≠ action
publique). CPP art.2 :

L'action civile en réparation du dommage causé par une infraction appartient à tous ceux qui ont
personnellement souffert du dommage directement causé par l'infraction.

3e objectif : la restauration, car depuis 2014, CPP art.10-1 relatif à jt restaurative :

A l'occasion de toute PP et à tous les stades de la procédure, y compris lors de l'exécution de la


peine, la victime et l'auteur d'une infraction, sous réserve que les faits aient été reconnus, peuvent
se voir proposer une mesure de justice restaurative.

Ce sont des mécanismes venant notamment du Canada (Inuits étaient obligés de se raccommoder une
fois la peine prononcée).

II) Evolution
3 temps dans l’évolution de la PP : jusqu’à Révo/dt intermédiaire/CPP.

A) Jusqu’à la Révolution française


A la fin du Moyen-Âge puis pdt tout l’Ancien Régime se dvlpe procédure inquisitoire (d’abord devant
juridictions ecclésiastiques, puis laïques), l’idée que la fin (jt) justifie les moyens.
Sur un plan jq, pour être efficace, cette procédure doit être secrète. Cette procédure était aussi écrite et
non contradictoire. Le juge qui menait l’instruction préparatoire avait bcp de pv (alors que phase
préparatoire était quasi-inexistante in procédures accusatoires).

Dvlpt de cette procédure inquisitoire, droits du suspect étaient piétinés. L’accusé faisait l’objet d’une
instruction menée à son insu. Il était placé face à des dépositions qu'il ne pouvait pas contredire. Il
devait organiser sa défense seule. L’avocat n’intervenait que devant le juge. Il pouvait être « soumis à
la q° » (torture).

Des philosophes comme Voltaire se révoltèrent, par exemple de l’affaire du Chevalier de la Barre :
statue du Christ abimée dans le Nord de la FR. Chevalier de la Barre a été soumis à enquête, dernier
condamné à mort pour blasphème. Mais aussi de l’affaire Calas : marchand protestant toulousain

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trouve son fils suicidé, il décroche le pendu et le fait passer pour une mort violente. Il est accusé de
meurtre et est exécuté. Son 2e fils le fait réhabiliter grâce à Voltaire.

1780 : décret supprime question préparatoire (torture)


1789 : décret supprime interrogatoire sur la sellette (petit siège humiliant)

B) Le dt intermédiaire et le code d’instruction criminelle


En 1791, une loi introduit le jury criminel (importation du dt anglais). Rédaction d’un code en 1791
qui réforme PP. Puis Code d’instruction criminelle adopté en 1808 (en vigueur dès 1810) instaure
procédure intermédiaire entre procédure inquisitoire et accusatoire ; toute la phase préparatoire à
l’audience reste inquisitoire (non contradictoire et sans avocat). La recherche des infractions est
confiée à la police judiciaire et l’instruction est confiée à un magistrat spécialisée (juge d’instruction).
Grande évolution : procédure à l’audience devient + accusatoire, débats publics, oraux et
contradictoires. Consécration de principes :
 unicité des justices civiles et pénales
 impossibilité pour une même personne de poursuivre et instruire/juger
 double degré de j° (sauf en matière criminelle, appel en matière criminelle date de 2000)
 collégialité (juge unique juge inique) sauf pour contraventions
 professionnalisation de la magistrature (mais participation de citoyens in jurys criminels)

 Autre réforme : loi Constans de 1897 accorde à l’inculpé le dt d'être assisté d'un avocat devant
juge d’instruction. Dès 1897, l’avocat a accès aux pièces du dossier tout au long de la procédure,
ce qui lui permet de poser questions aux témoins, demander expertises…

 Matter propose projet de réforme du CPP en 1938. Mais 2gm. Henri Donnedieu de Vabres a
publié nouveau projet de réforme du CPP en 1949. Projet critiqué car porteur de peu d’avancées
sur le plan des libertés individuelles. En 1953, commission sous la présidence du proc général près
CCass Antonin Besson rédige CPP actuel (en vigueur en 1959).

C) Le CPP
CPP a garanti certaines libertés mais a durci d’autres aspects.
Parmi grandes avancées du CPP, il y a loi du 15/06/2000 renforçant la protection de la
présomption d’innocence et les droits des victimes introduit notamment article préliminaire du CPP.
Entre 2002 et 2007, 40 lois ont modifié CPP. Entre 2009 et 2020, 50 lois par an ont modifié CPP.
Entre 2016 et 2023, 40 lois ont modifié CPP.

PP s’adapte au volume de la délinquance : multiplication de procédures accélérées pour infractions


peu graves/complexes (comparution immédiate…)

PP s’adapte à la nature et à la gravité de la délinquance (juges spécialisés en matière financière,


médicale…)

PP s’adapte aux évolutions technologiques (ADN, visioconférence…) Visioconférences ont


commencé entre la métropole et Saint-Pierre-et-Miquelon. Une seule loi traite de visio : loi de 2001
consacrée in CPP art.706-71. On peut faire bcp d’actes en visio, limités aux cas prévus par le texte
(interrogatoires, confrontations…) L’accusé doit être consentent. Par ailleurs, l’accusé ne doit pas être
entendu par visio en matière criminelle.
Crim. 2023 (n°22-86.713) : impossibilité d’expertise psy par visio.

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Dématérialisation de la PP depuis 2018 (prg « procédure pénale numérique »). Loi 2019 crée dossiers
de procédure numérique, consacrée in CPP art.801-1 prévoit dématérialisation complète des actes de
procédure avec signature numérique.

PP s’adapte à l’opinion publique (réelle ou supposée).

PP s’adapte au niveau int’al et eur’n : lois de mise en conformité du dt FR avec engagements int’x et
européens.

Ex : intro du mandat d’arrêt eur’n (extradition simplifiée in UE), modif du régime de gàv…

Autre source d’évolution de PP : l’intro de QPC (entrée en vigueur en 2010). En 2010, CCel abroge
avec effet différé loi sur gàv, puis 40 % des QPC touchent à PP pour 2 raisons :
 C'est là que des atteintes aux droits et libertés fondamentales sont le + en jeu
 CPP n’a pas été soumis à ctrl de c’é

Parties du CPP : L, R (décrets en CE), D (décrets simples), A (arrêtés ministériels)


Chaque partie contient 1 titre préliminaire et 6 livres.

Partie lég’ve contient un article préliminaire :


 § 1 : respect d’équité de la PP, du contradictoire et de l’équilibre entre parties
 § 2 : parle de la victime
 § 3 : parle de la personne mise en cause

1er titre préliminaire contient 3 sous-titres :


 action publique et action civile
 jt restaurative
 droits des victimes

6 livres de la partie lég’ve :


 Conduite de la po publique, exercice de l’action publique et instruction (cristallise l’essentiel des
critiques → enquête et instruction ne sont pas très bien ficelées)
 Juridictions pénales
 Voies de recours extraordinaires (pourvoi en cassation, procès en révision/réexamen)
 Quelques procédures particulières
 Procédures d’exécution
 Dispositions relatives aux territoires ultramarins

Desportes et Lazerges-Cousquer in Traité de procédures pénales : même les magistrats ont du mal à se
retrouver in CPP.
Commission « jt pénale et droits de l'homme » présidée par Mireille Delmas-Marty dont le rapport a
été présenté en 1991 pose les fondements de l’article préliminaire.
Comité scientifique mis en place en 2023 pour accompagner la réécriture du CPP, doit se faire à dt
constant (on n’a pas le dt de toucher au fond) → condition sine qua non pour que Gouv puisse
légiférer par voie d’ordonnance.

Notre propos s’articulera en 3 parties :


 Fondements de PP (sources et principes directeurs)
 Acteurs de PP (inst’ls ← juges/MP/police et privés ← personne mise en cause/victime)
 Dvlpt de PP (phase préparatoire/instruction/phase décisoire/voies de recours)

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L1 – FONDEMENTS DE LA PP

T1 – SOURCES DE LA PP

P1 – Les sources nationales

§1 – La loi
Principe de légalité : pas d’infraction ou de peine sans loi préalable à la commission des faits (art
111-3 CP). Il prend sa source in DDHC art.8 : « La loi ne doit établir que des peines strictement et
évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et promulguée
antérieurement au délit, et légalement appliquée. »
DDHC art.7 pose exigence de légalité en matière procédurale : « Nul homme ne peut être accusé,
arrêté ni détenu que dans les cas déterminés par la loi, et selon les formes qu'elle a prescrites. Ceux qui
sollicitent, expédient, exécutent ou font exécuter des ordres arbitraires, doivent être punis ; mais tout
citoyen appelé ou saisi en vertu de la loi doit obéir à l'instant : il se rend coupable par la résistance. »
La prééminence de la loi en PP est aussi retrouvée in DDHC art.9, qui proclame la présomption
d’innocence : « Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est
jugé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s'assurer de sa personne
doit être sévèrement réprimée par la loi. »
La loi est à la source de la PP. C° art.34 pose principe selon lequel PP relève du domaine de la loi
(même si CCel admet que des mesures d’application nécessaires à la mise en œuvre de la loi peuvent
être prises par décrets d’application). La + importante de ces lois est le CPP, fruit d’une loi de 1957.
La loi est importante pour la sécurité jq des citoyens : elle est à la fois une garantie de la sûreté
contre les dérives du pouvoir (on ne peut être inquiété pour un comportement pas interdit par loi) et
une condition pour accéder à un procès équitable (on ne peut être soumis à actes de procédure pas
clairement définis par loi). Cette idée ressort de l’art.7 de la DDHC, mais aussi de l’art.5 de la Conv
EDH qui impose qu’il y ait une loi pour toute procédure.
Autre exemple : l’article 81 du CPP prévoit que jdi procède conformément à la loi à tous les actes
d’information qu’il juge utile à la manifestation de la vérité. Ce texte suppose que toute l’instruction
repose sur une loi. Il en découle qu’aucune mesure portant atteinte aux droits et libertés de la
personne ne peut être prescrite par le juge en dehors des cas prévus par la loi. On veut donc protéger
les individus c/ l’arbitraire de l’autorité publique.
La CEDH est intervenue à plusieurs reprises pour condamner la France. Sur la base de l’art 81, la
jurisprudence française considérait que l’on pouvait procéder à de nombreux actes d’instruction utiles
dès lors qu’ils n’étaient pas expressément contraires à la loi, sans pour autant qu’ils soient prévus par
la loi. La 1ere condamnation de la France est intervenue en matière d’écoute téléphonique : CEDH, 24
avril 1990 Kruslin et Huvig c/ France. L’année suivante, une loi vient prévoir la possibilité de
recourir à des écoutes téléphoniques dans tel ou tel cas (art.100 s.) La CEDH condamne la France le
31 mai 2005 dans l’affaire Vetter c/ France pour le fait de poser un micro chez quelqu’un. Autre
exemple : la géolocalisation. Des textes y sont relatifs depuis 2014. On est intervenu car la chef a
condamné l’Allemagne dans l’affaire Uzun c/ Allemagne du 2 septembre 2010. Malgré tout, la
France a été condamnée dans l’affaire Bel Faiza c/ France du 8 février 2018 pour une procédure
antérieure à la loi de 2014.
Mais jp française considère que les textes généraux suffisent. Ex : aucun texte dans le CPP sur la
filature. Par exemple, peut-on avoir recours à l’usage de la vidéosurveillance sur la voie publique dans

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le cadre d’une enquête ? Dans le cadre d’une PP, plusieurs décisions de CCass, dans par ex celle de la
ch. crim du 11/12/18, il s’agissait d’une instruction qui avait été ouverte à propos d’un trafic de
stupéfiants. Plusieurs moyens de preuves technologiques avaient été mobilisés lors de l’instruction
(interception des communications téléphoniques, vidéosurveillance installée et exploitée sur la voie
publique). CCass vise l’art 8 de la Conv EDH et l’art 81 du CPP et dit que de l’art 81 découle que le
juge d’instruction peut faire procéder à une vidéosurveillance sur la voie publique aux fins de chercher
les preuves d’infraction dont il est saisi contre des personnes soupçonnées. Cette intrusion dans la vie
privée présente ici par la nature même de la vidéosurveillance sur la voie publique un caractère limité,
elle est ici proportionnée au regard de l’objectif poursuivi. Par ailleurs, cette mesure a été réalisé sous
le contrôle effectif d’un magistrat dans un cadre qu’il a lui-même fixé. Ainsi, la Cour estime que le
recourt à un tel procédé est possible sur le fondement de l’art.81 à la condition que cette mesure soit
réalisée sous le contrôle effectif du magistrat qui l’a autorisé. En l’espèce, le juge avait délivré une
commission rogatoire rédigée en des termes généraux, le juge n’avait nullement fait mention de la
possibilité d’utiliser la vidéosurveillance. CCass encadre le recours à la vidéosurveillance sur la voie
publique.
Loi claire est une condition nécessaire pour bénéficier d’un procès équitable : il faut que soit
déterminées les conditions de saisine des juridictions, voies de recours, intervention d’un avocat…

§2 – La Constitution
Les textes qui forment le bloc de c’é intéressent la PP à 3 égards. Tout d’abord, l’art 34 de la C° place
la PP dans le champ de la compétence exclusive du Parlement. La C° énonce les règles applicables en
PP comme la manière dont on poursuit un ministre. On trouve aussi une prérogative importante du PR
à l’art 17, le droit de grâce.
Les textes c’ls sont pauvres sur la PP. DDHC art. 7 et 9 posent principes participant de la mise en
œuvre du droit à la sureté proclamé par l’art 2 de la DDHC. Cette référence est renforcée par l’art 66
de la C° qui fait de l’autorité judiciaire la gardienne de la liberté individuelle. Dans d’autres Etats, C°
italienne prévoit un article sur procès équitable, LF allemande prévoit un article sur le droit d’être
entendu dans le procès pénal et garanties juridiques en cas de détentions. Les principes connus
aujourd’hui ont été posé par CCel par une interprétation riche du bloc. On y trouve le principe de la
séparation des pouvoirs mais aussi la garantie de droits (droit de la défense…). Rôle du CCel en
matière de PP est considérable. Beaucoup de QPC touchent à la PP.
De +, la QPC prévoit que lorsqu’à l’occasion d’une instance en cours, il est soutenu qu’une disposition
législative qui porte atteinte à un droit, le procès peut être suspendu. C’est par ce biais que CCel a
abrogé en 2010 les principales dispositions relatives à la GAV, obligeant le législateur à légiférer de
manière rapide, par une loi du 14/04/11. Avant que CCel soit saisi, 2 filtres : n’importe quelle j° du
fond sauf cour d’assises, qui la transmet à CCass si les conditions suivante sont remplies :
- La disposition contestée doit être applicable à la pcd en cours
- Il faut qu’elle n’ait pas déjà été déclaré conforme à la C°
- Il faut que la question ne soit pas dépourvue d’intérêt sérieux
En cas de transmission, en principe, la juridiction pénale sursoit à statuer.
Le filtre de CCass est en partie le même. Si les conditions sont remplies, elle la transmet au CCel. Il
peut rejeter la QPC ou l’accueillir et prononcera l’abrogation en tout ou partie de la disposition, avec
en principe un effet immédiat, mais parfois un effet différé. Dans une décision du 30/07/10, d’un
individu avait présenté une disposition relative à la GAV à laquelle il avait été soumis. CCass transmet
la QPC. CCel dit que bien qu’il avait déjà été saisi en 1993, évolution de la GAV en fait et en droit
justifie un nouveau contrôle. Il relève 2 choses : il y a moins d’instructions en 2010 qu’en 1993, la
procédure de droit commun est devenue l’enquête, donc ↗︎ considérable des GAV. Par
ailleurs, il relève que depuis 1993, 5 lois ont assoupli conditions pour devenir OPJ, ce qui donne autant
de possibilité en + de GAV. 1er grief : la GAV porte atteinte à la dignité. CCel l’écarte en disant que le
principe de la GAV est justifié car il participe à équilibre entre prévenir les atteintes à l’op et
sauvegarder l’exercice des libertés individuelles. En revanche, il sanctionne les modalités de la GAV
prévues par loi :

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- Pas de différence selon la gravité de l’infraction
- Faible place donnée à l’avocat
- L’absence de notification du droit de garder le silence
Pour ces raisons, CCel sanctionne une grande partie des art en matière de GAV pour violation de
l’art.9 et 16 de la DDHC. Il diffère l’abrogation et laisse 1 an au législateur pour légiférer, cela
commence par la loi du 14/04/11 relative à la GAV. Depuis, la GAV n’est possible que pour les
infractions punies d’emprisonnement. Sa prolongation n’est possible que si l’individu encourt
peine d’emprisonnement ⩾ à 1 an. L’avocat peut désormais être présent à tous les
interrogatoires, le droit au silence est notifié.

P2 – Les sources internationales


Les sources int’les s’expliquent par plusieurs raisons : délinquance s’est int’lisée, montée de la menace
terroriste, mais aussi un processus d’intégration européenne qui passe par la construction d’une Europe
pénale. Des textes internationaux vont lutter c/ la délinquance, proclamer des standards communs pour
que toutes les personnes poursuivies le soient dans les mêmes conditions. Ces textes européens ont
vocation à harmoniser les droits. Art 55 C° pose supériorité des traités sur lois.

I) Le Conseil de l’Europe
Le principal texte est la ConvEDH. FR a reconnu en 1981 la possibilité aux particuliers s’estimant
victime d’une violation de ce texte d’introduire un recours individuel. Ce texte, en annexe du CPP,
revêt d’une importance considérable en CPP. Il contient plusieurs dispositions qui surplombent la
matière pénale.
Le 1er texte dans l’ordre d’importance est l’art 6 de la Conv EDH : droit à un procès équitable.
Lorsqu’il s’agit de statuer sur une accusation, il faut que les juges soient impartiaux, les débats soient
publics, la décision soit prononcée publiquement dans un délai raisonnable, le respect du
contradictoire, le respect de la présomption d’innocence et le droit de défense. L’art 5 relatif au droit
à la liberté et la sûreté vient fixer les cas dans lesquels une personne peut être arrêtée et détenue
et les droits dont elle bénéficie en cas d’arrestation et détention.
L'art 2 du protocole 7 vient poser le droit à un double degré de juridiction en matière pénale. Dans
une décision de la ch. crim. du 24 janvier 2007, il s’agissait d’une personne qui avait été déclarée
coupable en première instance d’agression sexuelle aggravée, elle avait fait appel et la cour d’appel
avait appuyé sa décision en le condamnant à 4 ans d’emprisonnement au regard de la gravité des faits
renforcés par l’attitude de la personne qui a consisté à imposer aux victimes un second procès. Or, on
ne peut pas reprocher à une personne d’utiliser son droit d’appel. Art 3 du protocole 7 : droit
d’indemnisation en cas d’erreur judiciaire. Art 4 protocole 7 pose droit de ne pas être jugé ou
puni 2 fois à raison des mêmes faits (ne bis in idem).
Le rôle de ces dispositions est considérable en droit français. La convention est d’application directe.
Le juge peut fonder sa décision directement sur un article de la Conv EDH. Le non-respect de ces
dispositions impose à la France une condamnation. Une partie peut contester le respect de ses droits au
regard de la convention devant la CEDH à la double condition d’avoir épuisé les voies et délais de
recours en France, et respecté délai max de 4 mois dès date définitive du jugement rendu en France.
Par ailleurs, depuis 2000, est ouvert en France un recours en réexamen d’une décision pénale
définitive à la suite d’une condamnation de la France par la CEDH. Une condamnation de la France
emporte des conséquences sur une affaire en cours, voire une modification de la loi ou la jp.
Modification de la jp : en matière de requalification des faits, l’art 6 § 3 de la Conv EDH consacre le
droit d’être informé de la nature et de la cause de l’accusation. La personne accusée doit être à
même de comprendre ce qui lui est reproché pour pouvoir se défendre. Cela amène à se demander ce
qui se passe en cas de requalification de la procédure. La requalification ne pose pas de difficulté, mais
c’est lorsqu’elle intervient sans notification à la personne concernée. La France a été condamné dans
l’affaire Sassi c/ France du 25 mars 1999. Depuis lors, la CEDH dit qu’en matière pénale, une

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information précise et complète des charges et dont la qualification jq que la j° pourrait retenir
à son encontre est une condition essentielle. Depuis cette décision, la jp a amélioré les choses et est
attentive au fait que tout individu soit informé d’une requalification des faits.
Au-delà de la prise en compte des décisions contre la France, les législateurs sont tenus de prendre en
compte la jp de la CEDH quand bien même il s‘agirait d’arrêts qui ne concerne pas FR. In décision du
15/04/11, l’ap de CCass a dit à propos de GAV que sans attendre une modification de la loi, il faut se
conformer dans l’application des textes aux exigences de la CEDH qu’elle a pu poser dans des arrêts
qui ne concerne pas directement la France. Il s’agissait en l’espèce de décisions relatives à la Turquie.
La jp de la cour est aussi d’application directe. C’est la 1ere fois que la ch. crim. de CCass fait
référence à une décision de la CEDH qui ne concerne pas la France.
En 2014, la ch. crim. de CCass a été saisi d’une demande de transmission de QPC fondée sur la
violation du principe ne bis in idem en matière d’abus de marché. Il était possible de punir pour les
mêmes faits des individus en matière d’abus de marché pour avoir commis une infraction pénale, mais
aussi pour avoir commis un manquement administratif (dispositions du code monétaire et financier).
Dans une affaire précédente, Grande et Stevens c/ IT du 04/03/14, CEDH a condamné IT. CCass va
accepter de transmettre la QPC en se fondant sur cette décision. À la suite de cela, CCel va abroger les
dispositions contestées.
Il s’agit de montrer que la CEDH a de l’importance, le législateur doit s’y conformer et doit prendre en
compte les condamnations prononcés contre la France mais aussi c/ d’autres Etats partis à la
convention.

II) L’Union européenne


L’instance de justice est la CJUE. Au début, l’UE ne disposait pas de prérogatives en matière pénale.
On a donné petit à petit des prérogatives à l’UE qui avaient au début un effet limité. Les choses ont
changé avec l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne. Désormais, l’UE peut adopter des directives
en matière pénale pour poser des règles minimales au sein de l’UE dans la définition des infractions
et des peines, pour établir des règles minimales en matière de PP. Mais elle est soumise à une exigence
de subsidiarité et de proportionnalité, il ne faut pas que ça excède ce qui est nécessaire, ce qui est
contrôlé par la CJUE. Ces actes peuvent toucher la coopération policière, judiciaire, ils peuvent
toucher le DP de fond mais aussi la PP. Concernant cette dernière c’est l’art 82 § 2 du TFUE,
consacré à l’harmonisation des PP en Europe.
Ces règles tiennent compte des différences entre les systèmes juridiques des EM : les droits des
personnes dans la PP, les droits des victimes de la criminalité…. L’adoption de ces règles
n’empêchent pas les EM d’instituer un niveau de protection + élevé. Exemples de directives de PP
(supposent toutes une transposition par une loi en droit français) :
- 20 octobre 2010 : relative au droit à l’interprétation et à la traduction dans le cadre des PP
(introduction de ce droit in art. prél. et 803-5 du CPP)
- 22 mai 2012 : droit l’information dans le cadre des PP. Transposée par une loi du 27 mai 2014.
Grâce à elle, lorsqu’on est soumis à une enquête, on peut avoir droit d’accéder au dossier de la
procédure.
- 9 mars 2016 : en matière de présomption d’innocence, porte renforcement de certains aspects de la
présomption d’innocence. N’a pas été transposée car droit trouvé conforme
- 26 octobre 2016 : l’aide juridictionnelle accordée à ceux mis en cause dans le cadre des PP. Pas
transposée car déjà en règle dans la législation.
Sur le fondement de ces directives, le juge pénal peut procéder à un contrôle de conformité des
dispositions françaises aux textes de l’UE. Exemple de la décision de ch. crim du 04/10/16 : avait été
déposé une plainte pour escroquerie contre un avocat, placé en GAV, une instruction s’ouvre et
l’avocat va pouvoir demander la nullité de sa GAV. Il invoque au soutien de sa requête que les
dispositions du CPP qui lui ont été appliquées sont des dispositions issues de la loi du 27 mai 2014
mais il affirme que la loi a mal transposée les dispositions de la directive. CCass va procédé à
l’examen et considère que la transposition avait été complète.

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T2 – PRINCIPES DIRECTEURS DE LA
PP
PP est guidée par des principes directeurs dont plusieurs ont valeur c’le/conv’le (DDHC + jp du CCel /
Conv + jp de la CEDH). Depuis loi du 15 juin 2000, plusieurs de ces principes sont énoncés à
l’article préliminaire du CPP. Au moment où ce texte est entré en vigueur, une partie de la doctrine
s’interrogeait sur sa portée normative. Mais CCass s’est emparée de cet art. en appuyant un grand
nombre de ses décisions sur lui avec ou sans la Conv EDH. La PP doit être équitable.
Equité de la procédure stricto sensu (P1), présomption d’innocence (P2), preuve (P3)

P1 – L’équité de la procédure

S1 – L’accès à un tribunal « irréprochable »


Entre guillemets car « irréprochable » n'est pas un adjectif jq

§1 – Le droit d’accès à un tribunal


En matière pénale, dt d’accès à trib = dt fondamental (ConvEDH art.6 et C° art.66). En vertu de l’art
66 de la C°, toute mesure privative de liberté doit être à minima contrôlée par l’autorité judiciaire : dès
lors qu’une décision privative de liberté est prononcée c/ une personne, elle doit pv saisir un juge
pour faire contrôler cette mesure. Ce principe est retrouvé à l’article préliminaire, concernant les
mesures de contraintes.

Au-delà de la question des mesures coercitives, droit d’accès à un trib s’entend comme le droit pour
une personne de faire apprécier le bien-fondé de l’accusation portée c/ elle et le cas échéant
pouvoir exercer des recours c/ la décision. Dès lors qu’un recours est prévu, il doit pouvoir être exercé
sans limitation arbitraire. Le double degré de juridiction est une obligation, mais le triple degré selon
la Conv EDH. Toutefois, si le pourvoi en cassation est prévu, il doit pouvoir être exercé sans limitation
arbitraire. Sur ce point, la France a été condamné par la CEDH le 14 décembre 1999 car la
recevabilité du pourvoi en cassation était subordonnée à sa mise en état. Il devait se constituer
prisonnier la veille de l’audience. Pour la CEDH il s’agissait d’une sanction disproportionnée au
regard du droit d’accès à un tribunal. La loi du 15 juin 2000 a abrogé la disposition litigieuse du code.

§2 – Le droit à un tribunal « irréprochable »


Trib irréprochable = indépendant (A), impartial (B), respecte l’exigence de délai raisonnable (C) et de
publicité (D) ← 4 qualités communes à toutes les matières (pas que pénal)

A – L’indépendance
Indépendance : fait de jouir d’une complète autonomie
 C° art.64 : indépendance de l’autorité judiciaire
Indép mise en œuvre par dispositifs spécifiques :
 C° art.65 : régime disciplinaire et régime d’avancement détachés de tout poids de l’exécutif pour
magistrats du siège se traduisant par création du CSM
 LO pour statut des magistrats prévoyant :

9
- Formation spécifique
- Inamovibilité des magistrats du siège
 Lois in CP visant à punir discrédit jeté sur la jt :
- CP art.434-25 punit le fait de jeter le discrédit sur acte/décision juridictionnelle dans des
conditions de nature à porter atteinte à l’indép de la jt
- CP art.433-3 punit pressions et menaces exercées sur juges et jurés
- Certaines infractions sont aggravées lorsqu’elles sont commises contre juges
- Magistrat qui se laisse corrompre → circonstance aggravante de corruption

L’indép de jt par rapport au pv exécutif est parfois remise en q° car membres du ministère public sont
magistrats dépendant du ministre de la jt à de nombreux égards.

B – L’impartialité
L’indép s’exprime par rapport à d’autres pouvoirs (du pv exécutif/législatif).
L’impartialité renvoie à sphère interne du juge et des juridictions.
Serge GUINCHARD et Jacques BUISSON in Manuel de PP : l’indépendance est un statut,
l’impartialité est une vertu.
L’impartialité du juge est présumée.

 Approche subjective (personnelle) de l’impartialité : juge n’a pas de préjugés (1)


 Approche objective (fonctionnelle) : juge ne doit pas avoir eu connaissance d’une affaire dans une
autre fonction (2)

1) L’impartialité personnelle
L’impartialité personnelle s’entend de l’absence d’a priori découlant de la situation personnelle,
notamment des engagements personnels du juge.
Ex : se présenter à mandats importants est incompatible avec fonction de magistrat

Explosion de l’usine AZF de Toulouse le 21/09/01 tuant 31 personnes. Société et chef d’établissement
sont renvoyés devant trib correctionnel pour homicides, blessures et destruction de biens involontaires
→ pas de resp'é pénale retenue. Chambre correctionnelle de CA Toulouse infirme jugement, retenant
resp'é pénale. Ch. crim. casse l’arrêt d’appel notamment en raison de violation du principe
d’impartialité, au visa de ConvEDH art.6 §1 et CPP art. prélim. (qui exige équité de PP) : un des
magistrats était vice-président de l’INAVEM (institut nat’l d’aide aux victimes), dans le conseil
d’adm° duquel il y avait asso soutenant les victimes de l’explosion.
CCass : l’adhésion d’un juge à une asso ne porte pas en soi atteinte à présomption d’impartialité.

Serge GUINCHARD a écrit un article intitulé « Peut-on être bouddhiste ou chrétien ou juif ou libre
penseur ou franc-maçon et juge ? »

Recueil des obligations déontologiques des magistrats prévoit notamment qu'il faut s’exprimer en
public avec modération, qu'ils doivent se déporter en cas de conflit d'intérêt.
Juge ne peut pas se récuser d’office, il doit saisir le président de la Cour.
En l’espèce 1er président de CA Toulouse n’avait pas vu d’obstacle.
CCass reproche à la magistrate de ne pas avoir informé la défense de son lien avec l’INAVEM, qui
était de nature à faire émerger doute raisonnable quant à l’impartialité de la j°, pour que prévenu
puisse présenter requête en récusation.
CourEDH consacre théorie des apparences : jt must not only be done but must also be seen to be done.

10
2) L’impartialité fonctionnelle
L’impartialité fonctionnelle repose sur l’absence de cumul de fonctions incompatibles (afin de ne pas
être juge et partie).

CourEDH avait pdt longtemps conception stricte, considérant qu'il était interdit d’exercer
successivement des fonctions juridictionnelles dans une même affaire.
Auj., cumul successif de fonction dans le temps n'est pas systématiquement condamné par CourEDH :
si les 1ères fonctions du juge l’ont conduit à un examen assez approfondi de l’affaire pour qu'il puisse se
forger une opinion → cumul interdit.

Interdiction stricte du cumul des fonctions de poursuite et de jugement (CPP art. prélim. al.2 : PP
doit garantir séparation des autorités chargées de l’ap et des autorités de jugement)
Par ailleurs, interdiction cumul des fonctions d’instruction et de jugement (CPP art.49 al.2 : ji ne
peut participer au jugement d’affaires dont il a connu en sa qualité de ji). Idem pour magistrat d’une
chambre d’instruction (ji d’appel). Nuance : membre de chambre d’instruction qui n’a connu d’une
affaire que vis-à-vis détention provisoire, peut faire partie de formation de jugement.

C – Le délai raisonnable
ConvEDH art.6 et CPP art. prélim. exigent délai raisonnable (interdiction de procédure excessivement
longue, pas de jp pour jt expéditive).
Selon ConvEDH, durée de procédure coure dès 1ers actes d’enquête, jusqu’au jugement définitif
(englobe voies de recours).
Appréciation du caractère raisonnable ne se fait pas de manière absolue, il dépend principalement de
complexité (≠ gravité) de l’affaire et des comportements des parties (si elle a mis des bâtons dans les
roues aux enquêteurs, ne peut se prévaloir d’une durée excessive de procédure).

Conséquences de violation du délai raisonnable sont très différentes des autres violations du procès
équitable : si affaire tranchée par trib pas indépendant/impartial ou de manière non publique →
procédure est nulle.
Seule sanction du caractère déraisonnable d'une procédure : COJ art. L141-1 prévoit recours en
réparation contre l'Etat pour fonctionnement défectueux du SP de la jt.
Crim 26/09/01 et AP 04/06/21 : défaut de respect de délai raisonnable est sans incidence sur la validité
des procédures.

Fronde des juges du fond : certains juges ont annulé procédures trop longues.
Ex : affaire de la chaufferie de la Défense (corruption) → trib correctionnel Nanterre 11/01/21 a
annulé l’intégralité de la procédure qui a duré 20a en disant qu'ils ne sanctionnaient pas la durée en
tant que telle mais le caractère injustifié de cette durée au regard de la complexité de l’affaire et par
comportement normal de la défense. Confirmé de manière + nuancée par CA Versailles. Mais CCass
(Crim. 09/11/22) confirme sa position stable selon laquelle durée excessive d’une procédure ne peut
aboutir à son invalidation.

D – La publicité
Parmi 4 garanties d’irréprochabilité, la publicité donne lieu aux dvlpts les + longs in ConvEDH art.6.
CCel 02/03/04 considère que principe de publicité de l’audience a valeur c’le (résulte de DDHC
art.6/8/9/16).

L’art. prél. ne prévoit pas principe de publicité car l’intégralité de la PP n'est pas publique : la publicité
intervient au moment de l’audience.
On trouve principe de l’intégralité in CPP aux dispositions relatives au jugement :
 CPP art.306 (en matière criminelle)

11
 CPP art.400 (en matière correctionnelle, vaut aussi en matière contraventionnelle)

Publicité : caractère de ce qui est porté à la connaissance du + grand nombre

Publicité implique qu'on puisse accéder aux audiences (1) et recevoir des infos de l’extérieur (2).
1) Accès aux audiences
Le huis est ouvert depuis débat jusqu’au prononcé du jugement, mais il y a des limites. Mais prononcé
du jugement est tjrs public, même quand débat a eu lieu à huis clos (CPP art.306 et 400).
CPP art.306 : en matière criminelle, la cour évalue si publicité est dangereuse pour l’ordre/mœurs.
CPP art.400 : en matière correctionnelle, trib évalue si publicité est dangereuse pour l’ordre/sérénité
des débats/dignité de la personne/intérêts d'un tiers.

Même si restrictions sont vaguement formulées, elles doivent être interprétées strictement (huis clos
est décidé exceptionnellement).

Crim. 27/09/00 a cassé l’arrêt d’une cour d’assises qui avait retenu huis clos partiel car victime disait
ne pas pv s’exprimer librement devant large public.
Crim. 20/02/19 a cassé l’arrêt d’une cour d’assises qui avait retenu huis clos en raison d’une grève du
barreau (perturbation légère de l’op).

Le huis (= porte) clos relève de l’appréciation du président de la cour. Mais il y a qq hypothèses dans
lesquelles le huis clos est de dt (juges ne peuvent s’y opposer) :
 CJPM art. L513-2 : jugement des mineurs
 Peuvent être présents prévenu, victime, témoin, représentants légaux du mineur, proches parents
du mineur, services auxquels mineur a été confié, membres du barreau. Interdiction stricte de
publier comptes-rendus des débats, divulguer éléments de pers'é des mineurs. Jugement ne peut
publier nom du mineur, même par initiales.
 Mais débat peut être public si mineur est majeur au moment du jugement et qu'il demande que
débat soit public.
 CPP art.306 : pour certains crimes2, si une victime le demande
(pour tous les autres crimes, huis clos est possible si une victime ne s’y oppose pas)

En raison du poids donné à victime partie civile, QPC si atteinte au dt au principe de procès équitable
(car accusé ne peut demander le huis clos) → CCel a estimé que pas d’atteinte car, en réservant
prérogative de huis clos à la victime, lég’eur a poursuivi ig (éviter qu’elle renonce de dénoncer).

2) Diffusion des procès


Principe de publicité + lib d’expression impliquent dt pour journalistes de diffuser déroulement et
issue d’un procès. Mais publicité ne doit pas troubler sérénité des débats et droits des personnes
présentes.
Il est interdit de publier tout acte de procédure criminelle ou correctionnelle avant qu'il n’ait été lu en
audience publique (loi 29/07/1881 relative à lib de la presse, art.38).

Dans la mesure où il assure la police de l’audience, président peut faire sortir qqun de la salle. On a
considéré à un moment qu'il fallait exclure photographes des salles d’audience (car perturbaient
sérénité des débats). CPP art.308 interdit photos/vidéos, mais autorise enregistrement sonore des
débats de cour d’assises sous ctrl du président pour pv l’utiliser devant cour d’assises statuant en appel
ou cour de révision et de réexamen.

2
Viol/torture ou acte de barbarie accompagné d’agression sexuelle/traite des êtres
humains/proxénétisme aggravé

12
Code du patrimoine art. L221-1 permet de procéder à l’enregistrement audiovisuelle des audiences
publiques présentant un intérêt pour la c° d’archives historiques.

Ex. de procès filmés : Klaus Barbie, Maurice Papon, sang contaminé, V13.

Loi 22/12/21 pour la confiance dans l'institution judiciaire a rendu possible enregistrement/diffusion
des audiences au-delà d’intérêt historique. Donc art.38 quater de loi 29/07/1881 dispose :
l'enregistrement d'une audience peut être autorisé, pour un motif d'intérêt public d’ordre
pédagogique/informatif/culturel/scientifique.
Mais magistrat peut suspendre ou arrêter enregistrement si gênant.

S2 – L’équilibre entre les droits des parties


ConvEDH art.6 pose principe d’égalité des armes. En dt FR, on parle d’équilibre entre droits des
parties. CourEDH : égalité des armes suppose absence de déséquilibre flagrant entre parties
(27/06/68 Neumeister c/ AT).

L’équilibre est-il possible entre prévenu, parquet et victime ? Prévenu peut avoir l’impression d'être à
2 contre 1.
Idée : accorder ± de droits selon position in procès pénal. Dvlpt de notion de droits de la défense pour
théoriser l’ensemble des droits dont bénéfice prévenu in procès pénal. Mais droits de la défense ne
sont définis ni in loi, ni in jp. C'est la doctrine, s’inspirant de jp de CourEDH, qui a dégagé l’idée de
droits de la défense : ensemble des prérogatives accordées à une personne lui permettant d’assurer la
défense de ses intérêts tout au long du procès.
Ces droits figurent in CourEDH. Dès 1987, CCel reconnait droits de la défense en les faisant reposant
sur DDHC art.16 qui prévoit « garantie des droits ».
Progression de la place de la victime in procès pénal : on parle parfois de droits de la défense de la
victime.

1er niveau : l’info du prévenu/victime. 2e niveau : participation du prévenu/victime.

§1 – L’information du prévenu et de la victime


Grande marge de progression dans l’info des personnes concernées.

CPP art. prél. prévoit que la personne MISE EN CAUSE doit être informée :
 des charges retenues contre elle, càd des faits qu'on lui reproche + leur qualif jq (et éventuellement
leur requalif)
 de son dt d'être assistée d’un défenseur
 de son dt d'être assistée d’un interprète/traducteur (si elle ne parle pas français)
 de son dt au silence (généralisé que depuis 2014)

CPP art.10-2 prévoit que VICTIME doit être informée :


 de son dt de demander réparation du préjudice qu’elle allègue et de se constituer partie civile
 de son dt d’être assistée par avocat si elle se constitue partie civile
 de son dt d'être aidée par asso d’aide aux victime et, le cas échéant, de saisir CIVI (commission
d’indemnisation des victimes d’infraction)
 de son dt de bénéficier mesures de protection (si elle est en danger)
 de son dt d'être assistée par un interprète/traducteur (si besoin)

13
§1 – La participation du prévenu et de la victime
La personne MISE EN CAUSE doit pv effectivement être aidée par avocat.
CPP art.410 : Même si elle refuse de comparaitre, il faut entendre son avocat s’il en fait la demande.
L’avocat doit pv accéder utilement à la procédure :

Phase d’investigation peut prendre deux formes :


 Enquête (97% des affaires) → accès très limitée de l’avocat (PV d’audition, certificat médical, PV
récapitulant charges du client)
 Instruction (3%) : l’avocat a accès à l’intégralité du dossier

Participation effective à son propre procès passe aussi par possibilité d’exercer voies de recours.
Passe aussi par possibilité d’accéder effectivement à interprète/traducteur (CPP art. prél. et art.803-5).

La VICTIME doit aussi participer in procès pénal. Directive UE de 2012 exige a minima qu'une victime
qui le souhaite soit entendue (sous statut de témoin). En dt FR on va au-delà : victime peut se
constituer partie civile. C° de partie civile emporte conséquences importantes : dt d'être assisté par
avocat, accès au dossier de la procédure in mêmes conditions que prévenu.
Victime ne peut que faire appel contre décision portant sur réparation (≠ appel contre décision sur
culpabilité).
CCel a été saisi d'une QPC sur CPP art.497 qui limitait dt d’appel de victime à décision sur réparation.
Requérant estimait que limitait dt à recours effectif et principe d’égalité. CCel a estimé que victime
n'est pas dans une position identique à celle du prévenu/mp donc possibilité de prévoir règles d’appel
différentes.

CPP art.10-2 et 10-3 prévoit dt à l’interprète/traducteur à la victime (y compris victime qui ne se


constitue pas partie civile).

Articulation entre dt du prévenu de se défendre et dt de victime à réparation n'est pas tjrs aisée. Ex :
individu atteint d’un trouble mental après commission de l’infraction ne peut être jugé. Avant qu'il y
ait un texte (en 2019), 2 arrêts :
 individu poursuivi pour agression sexuelle, puis AVC altérant de manière grave et irréversible
capacités intellectuelles → relaxé par trib correctionnel
 ji renvoie individu devant cour d’assises pour viol, avocat fait appel devant chambre de
l’instruction (instance d’appel), qui confirme renvoi en cour d’assises
Dans les 2 cas, Cass (05/09 et 19/09/18) estime qu’il faut appliquer règle classique quand qqch
empêche jugement → surseoir à statuer (ne rien faire).
Loi 23/03/19 tranche les choses in CPP art.10 (possibilité de réparation au civil) :

Lorsque l'état mental ou physique d'une personne citée ou renvoyée devant j° de jugement rend
durablement impossible sa comparution personnelle dans des conditions lui permettant d'exercer sa
défense et que la prescription de l'action publique se trouve ainsi suspendue, le président de cette j°
peut décider qu'il sera tenu une audience publique pour statuer uniquement sur l'action civile.

P2 – La présomption d’innocence
Présomption d’innocence est un principe propre à la PP, + complexe qu'il n’y parait.

14
S1 – Le périmètre du principe

§1 – Le contenu
Présomption d’innocence est prévu in DDHC art.9 (Tout hô étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait
été déclaré coupable). CourEDH art.6 §2 et CDFUE art.48 prévoient présomption d’innocence, et in
directive du 09/03/16 portant renforcement du principe de présomption d’innocence (qu’on n’a pas
transposé).
C° italienne parle de présomption de non culpabilité (peut-être moins fort).

Présomption d’innocence va jusqu’à condamnation définitive, mais s’amenuise après condamnation en


1ère instance.

Présomption d’innocence implique que c'est au parquet de rapporter preuve de culpabilité. Mais ce
principe n'est pas absolu :

§2 – Les limites
Principe : interdiction des présomptions de culpabilité, car reviendraient à bafouer principe de pers'é
de resp'é pénale (CP art.121-1) et surtout à bafouer principe de présomption d’inno.

Mais il existe exceptions.


CCel 16/06/99 : loi portant sur sécurité routière comportant article rendant redevable pour
contravention aux excès de vitesse/stationnement titulaire du certificat d’immatriculation du véhicule
→ on présume que conducteur est titulaire de la carte grise, sauf preuve du contraire. Loi contestée
entre autres sur fondement de principe de pers'é de resp'é pénale.
CCel rappelle qu’en principe, lég’eur ne peut instituer présomption de culpabilité en matière pénale,
mais qu’à titre exceptionnel, de tels présomptions peuvent être établies, notamment en matière
contraventionnelle, dès lors :
 qu’elles ne revêtent pas de caractère irréfragable
 qu’est assuré respect des droits de la défense
 que présomption repose sur vraisemblance raisonnable de l’imputabilité
Donc en l’espèce, loi est validée.

CourEDH 07/10/88 (Salabiaku c/ FR) et 30/03/04 (Radio FR c/ FR) et directive 09/03/16 : en matière
pénale, présomptions de culpabilité doivent être enserrées in limites raisonnables prenant en compte
gravité de l’enjeu et préservant droits de la défense.

S2 – Les conséquences du principe


Présomption d’innocence implique un certain vocab (§1), mais aussi présentation phys (§2) et dt au
silence (§3)

§1 – Conséquences du principe sur le vocabulaire employé


Une personne présumée innocente reste soupçonnée.
Je parle de façon générique de « personne mise en cause ».
On ne peut parler d’auteur de l’infraction (= personne qui réalise tous les éléments const’fs de
l’infraction) qu'une fois qu'une condamnation a été définitivement acquise. CPP utilise terme auteur
de façon + prudente que CP car PP est un chemin pour déterminer culpabilité, même s'il existe des
mauvaises utilisations du terme auteur in CPP. Mais aussi erreurs in textes UE. Ex : d’ve de 2012

15
relative aux victimes de la criminalité définit auteur de l’infraction comme celui qui a été condamné
mais aussi suspect ou personne poursuivie et s’entend sans préjudice de la présomption d’inno.

Au sein des personnes mises en cause, on peut distinguer :


 suspect : personne sur laquelle pèse soupçons
 prévenu: personne renvoyée pour être jugée devant trib de police/correc’le
 accusé : personne renvoyée pour être jugée devant cour d’assises/cour crim. dép’le
 mis en examen : entre suspect et renvoyé pour être jugé (avant 1993, inculpé)

On peut qualifier une personne de victime des faits, sans qu’elle ne soit nécessairement victime d’une
infraction. Donc selon CCel, parler de victime ne porte pas atteinte à présomption d’inno.

§2 – Conséquences du principe sur la présentation de la personne


Il est interdit de présenter un individu comme coupable avant condamnation définitive (A) ou après
relaxe, acquittement ou toute décision mettant fin à l’action pénale (B).

A) Avant toute condamnation définitive


Avant toute condamnation définitive, d’ve UE 09/03/16 (portant sur présomption d’inno) art.4 interdit
aux autorités publiques (juge/proc/OPJ/ministre) de faire référence publiquement à la culpabilité,
n’empêchant pas placement en détention provisoire.
Comment justifier privation de lib d’un individu pas condamné définitivement sans porter atteinte à sa
présomption d’inno ? CPP art.144 donne 7 justifications :
 Conserver les preuves
 Empêcher une pression sur les témoins ou les victimes
 Empêcher concertation frauduleuse entre mis en examen et coauteurs/complices
 Protéger la personne mise en examen
 Garantir le maintien de la personne mise en examen à la disposition de la justice
 Mettre fin à l'infraction ou prévenir son renouvellement
 Mettre fin au trouble à l'ordre public provoqué par la gravité de l'infraction

CCiv art.9-1 prévoit possibilité d’obtenir réparation pour atteinte à présomption d’inno aux frais de la
personne responsable de l’atteinte (média, personne physique…)
Ex : film Grâce à Dieu, sorti avant procès. 1ère civ. (06/01/21 n°19-21.718) a estimé que pas d’excès
dans la présentation

Loi presse de 1881 (art.35 ter) interdit de faire sondage d’opinion sur culpabilité/peine d’une personne
(puni de 15k€ d’amende).

D’ve de 2016 interdit de soumettre une personne à uniforme de détenu, entraves, menottes, box
vitré… Interdictions de principe pouvant être modulées si danger/risque de fuite.
Sur ce point, PP française n'est pas totalement conforme au dt UE ; art. prél. encadre de manière
générale mesures de contrainte, qui prévoit :

Les mesures de contraintes dont la personne suspectée ou poursuivie peut faire l'objet sont prises sur
décision ou sous le contrôle effectif de l'autorité judiciaire. Elles doivent être strictement limitées
aux nécessités de la procédure, proportionnées à la gravité de l'infraction reprochée et ne pas porter
atteinte à la dignité de la personne.

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Concernant l’usage des menottes, article de CPP interdit leur usage sauf danger ou risque de fuite.
Art.803 :

Nul ne peut être soumis au port des menottes ou des entraves que s'il est considéré soit comme
dangereux pour autrui ou pour lui-même, soit comme susceptible de tenter de prendre la fuite.
Dans ces hypothèses, toutes mesures utiles doivent être prises pour éviter qu'une personne menottée
ou entravée soit photographiée ou fasse l'objet d'un enregistrement audiovisuel.

Arrêté du ministre de la jt de 2016 préconisait généralisation de mise en place de box définis comme
espaces fermés destinés à accueillir les prévenus sous escorte in salles d’audiences. Mesure contestée
au nom de présomption d’inno.
Requête pendante devant CourEDH sur recours aux box vitrés in FR.

B) Après décision mettant fin à l’action publique


CourEDH 12/04/12 Lagardère c/ FR : Lagardère poursuivi pour abus de biens sociaux meurt avant
que procès aboutisse. Poursuites pénales s’arrêtent mais resp'é civile se transmet. CourEDH condamne
FR pour violation du dt à présomption d’inno (art.6 §2) car juge pénal parle de culpabilité, alors qu'il
est présumé innocent.

Toute personne nommée comme coupable dans média peut exercer dt de réponse et contraindre média
de publier son pdv dans 3 mois après relaxe/acquittement.

§3 – Conséquences du principe sur le droit au silence et le droit de ne pas


contribuer à sa propre incrimination
Présomption d’inno emporte possibilité pour la personne mise en cause d'être passive. Donc dt de se
taire et + largement de ne pas s’auto-incriminer.

A) Dt au silence
D’ve n° 2016/343 précise que « le droit de garder le silence constitue un aspect important de la
présomption d’innocence et devrait servir de rempart contre l’auto-incrimination ».

Dt au silence est rappelé au moment du placement en GAV, devant jdi et devant tribunal.
Depuis loi 22/12/21 (confiance dans l’inst° judiciaire), art. prél. consacre dt au silence en matière de
crimes et délits dans toutes les phases importantes de la procédure et précise qu’impossible de
condamner sur le seul fondement de déclarations auto-incriminantes faites sans que ledit droit ait été
notifié.

B) Dt de ne pas s’auto-incriminer
CPP ne prévoit pas explicitement dt de ne pas s’auto-incriminer. Mais jp le relie soit directement sur
présomption d’inno (ex : CCel 02/03/04 dit qu’il découle de l’art.9 de DDHC que nul n'est tenu de
s’incriminer), soit par le biais du dt au silence (ex : Crim. 2020).

Dt ne pas s’auto-incriminer fait l’objet d’une discussion doctrinale autour de CP art.434-15-2,


prévoyant refus de remettre convention secrète de déchiffrement d'un moyen de cryptologie. CCass
ap 07/11/22 : refus de transmettre code de son tél peut être const’f de cette infraction.

17
CCel QPC 30/03/18 : communiquer code de tél ne porte pas atteinte au dt de s’auto-incriminer car il
ne s’agit pas d’obtenir des aveux.

P3 – La légalité et la loyauté de la preuve


En PP, la preuve est un mécanisme doublement paradoxal : c'est l’élément central du procès pénal (pas
de condamnation sans preuve) mais CPP ne consacre que 2 textes sur la preuve (art.353 et 427), qui
posent principe de lib de la preuve, semblant contredire certaines exigences de légalité et loyauté
mises en évidence par jp.

Principe de lib de la preuve en matière pénale se dégage de CPP art.427 :

Hors les cas où la loi en dispose autrement, les infractions peuvent être établies par tout mode de
preuve et le juge décide d'après son intime conviction.

Donc lib à la fois vis-à-vis des éléments matériels de preuve pouvant être apportés, mais également lib
d’interprétation du juge (il apprécie selon son intime conviction).

CPP art.353 relatif à l’instruction lue au juré avant que cour d’assises se retire :

Avant que la cour d'assises se retire, le président lit l'instruction suivante, qui est, en outre, affichée
en gros caractères, dans le lieu le plus apparent de la chambre des délibérations :
" Sous réserve de l'exigence de motivation de la décision, la loi ne demande pas compte à chacun
des juges et jurés composant la cour d'assises des moyens par lesquels ils se sont convaincus, elle ne
leur prescrit pas de règles desquelles ils doivent faire particulièrement dépendre la plénitude et la
suffisance d'une preuve ; elle leur prescrit de s'interroger eux-mêmes dans le silence et le
recueillement et de chercher, dans la sincérité de leur conscience, quelle impression ont faite, sur
leur raison, les preuves rapportées contre l'accusé, et les moyens de sa défense. La loi ne leur fait
que cette seule question, qui renferme toute la mesure de leurs devoirs : Avez-vous une intime
conviction ? "

Mais 1ère limite à lib de la preuve : exclusion en matière contraventionnelle. Art.537 dispose que
contravention ne peut être prouvé que par 2 types de preuves : procès-verbal/rapport de l’OPJ ou
témoignage. PV et rapports font foi jusqu’à preuve du contraire (pas d’intime conviction).
Ex : Crim. 16/02/15 relaxe par juge d’un prévenu pour infraction à rglmtation stationnement alors
même que pas de preuve contraire au PV produit n’a été établie → cassation.

Avant Révolution, système de preuve légale : énumération et barème des preuves recevables. Auj.,
preuve libre.
PP poursuit objectif de recherche de la vérité, lui imposant d'être efficace ⇒ preuve libre.
Mais PP est soumise à exigence de légalité (S1) et d’équité se traduisant par ob de loyauté (S2).

S1 – La légalité de la preuve
Il faut distinguer selon que preuve est rapportée par :
 l’autorité publique → ob de légalité
 partie privée (mise en cause ou civile) → preuve peut être illégale

18
§ 1 – Ob de légalité et autorités publiques
Si la preuve est libre, elle ne doit pas être illégale ou illicite.
Autorités publiques ne peuvent recueillir une preuve :
 en commettant infraction (sauf infiltration in réseaux de criminalité organisée)
 en détournant dispositions légales encadrant un mode de preuve (ex : hypnose, Crim. 28/11/01
n°01-86467)

Donc on ne peut rapporter la preuve en violant la loi. L’ob de légalité va-t-elle au-delà de l’interdiction
d’illégalité ? Non, en raison de lib de la preuve, on peut prouver qqch qbm CPP ne le prévoit pas (CPP
art.427, corroboré par art.41 proc procède à tous les actes nécessaires à poursuite et art.81 jdi procède
à tous les actes d’info utiles à recherche de la vérité).

§ 2 – Possibilité d’illégalité et parties privées


A la différence de preuve civile, preuve pénale rapportée par partie privée (prévenu/partie civile) n'est
pas soumise à exigence de légalité.
Jp constante de Crim. (15/06/93) : qu’aucune disposition légale ne permet au juge répressif d’écarter
moyens de preuve apportées par parties au seul motif qu'ils ont été obtenus de façon illicite ou
déloyale (ex : Crim 31/01/12 → enregistrements portant atteinte à vp).

A mon avis, on ne saurait accepter preuve obtenue par violence ou encore moins torture.

Male captus bene detentus ne vaut que pour capture par partie privée (cf. affaire Krombach).

S2 – La loyauté de la preuve
Même schéma que pour légalité : il faut distinguer entre :
- preuve apportée par autorité publique → ob de loyauté
- apportée par partie privée → peut être déloyale

§ 1 – Ob de loyauté et autorités publiques


Principe de loyauté a été consacré par jp comme étant élément const’f de PP sur fondement de
ConvEDH art.6.
Interdiction pour l’autorité publique de tendre un piège à individu (provoquer commission d’une
infraction). CourEDH 05/02/08 Ramanauskas c/ Lituanie : il y a provoc judiciaire lorsque les agents
impliqués exercent influence de nature à l’inciter à commettre une infraction qu’autrement elle
n’aurait pas commise.

Crim. 04/06/08 : individu mis en cause pour détention d’images pédopornos, Cass considère que
détention de telles images résultaient de la seule provoc des autorités américaines qui avaient créé site
de pédopornographie.

Provoc à la preuve est possible : l’autorité publique ne peut pas pousser qqun à commettre une
infraction, mais peut pousser qqun à donner une preuve d’une infraction qu’elle a commise, sauf si la
manœuvre employée est trop déloyale.
Ex de manœuvre déloyale :
 interrogatoire hors du cadre de la GAV (détournement de prcdr)
 Cass. 31/01/1888 (affaire du scandale des décos ou affaire Wilson) : jdi dissimule son identité par
tél pour obtenir aveux
 AP 06/03/15 : sonoriser cellules

19

Cass assouplit sa jp in AP 09/12/19 affaire de la sextape. Fait pour autorité publique de recourir à
stratagème n'est plus en soi procédé déloyal. Il ne l’est qu’en cas de détournement portant atteinte à dt
dont bénéficierait personne mise en cause (dt au silence, défense…)

§ 2 – Possibilité de déloyauté et parties privées


Tous les stratagèmes probatoires sont admis en jp lorsqu'ils proviennent de particuliers.
Ex : pratique du testing à l’entrée d’une discothèque pour établir discrimination.

Dans l’hypothèse où personne privée est instrumentalisée par l’autorité publique (ex : policier dicte
questions) ou activement aidée par l’autorité publique pour obtenir une preuve → jp écarte cette
preuve pour non-respect du principe de loyauté.

AP 10/11/17 (affaire du roi du Maroc) : journalistes français avaient préparé livre compromettant sur
roi du Maroc, mais s’étaient rendus coupables d’un chantage auprès des avocats du roi du Maroc. Ces
derniers avaient provoqué des rencontres enregistrées à l’occasion desquelles ils avaient contacté
policiers pour qu'ils écoutent enregistrements.
CCass a considéré que policiers n’avaient participé ni directement ni indirectement à l’obtention des
enregistrements ⇒ enregistrements recevables.

Crim. 01/12/20 (affaire Benalla) : élément de preuve fourni par journalistes certainement livrés par
fuite des autorités publiques entraine mise en examen de Benalla.
Crim. dit qu'on ne peut pas exclure qu'une autorité publique ait concouru à la réalisation de
l’enregistrement mais dans le doute, preuve est régulière.

L2 – ACTEURS DE LA PP
Acteurs de la PP (T1 et T2) : inst’ls et privés (victime)

T1 – LES ACTEURS INSTITUTIONNELS


Acteurs inst’ls (P1 à P3) :
 Juges
 Ministère public
 Police judiciaire

P1 – Les juges (et les juridictions pénales)


Au sein de l’ordre judiciaire, il y a juridictions (juris dictio = dire le dt) civiles et pénales. Principe
d’unicité de la jt civile et pénale : la plupart des juridictions compétentes en matière civile le sont aussi
en matière pénale (TJ est appelé trib correctionnel, CA est appelé chambre d’appel…)
Il existe une palette de j° pénales : organes prenant des décisions (provisoires ou définitives) relatives
à l’affaire et à la personne en cause.

3 catégories de juridictions en matière pénale (S1 à S3) :


 Juridictions de la phase préparatoire :
- Juge d’instruction
- JLD
- Chambre de l’instruction

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 Juridictions de jugement (tranchent au fond le litige)
 Juridictions de l’app des peines

Les décisions de toutes ces juridictions sont susceptibles d’appel.


Toutes ces juridictions ont une compétence territoriale (lieu de commission de l’infraction, de
résidence/d’arrestation/d’incarcération).
Toutes ces juridictions ont magistrats pros (ou jurys populaires), mais formation différente :
 phase préparatoire : juge unique
 phase de jugement : principe = collégialité (juge unique juge inique) mais dvlpt du modèle de juge
unique (éco de temps et d’$)

Il ne sera traité que des juridictions pénales de dt commun, mais il y a juridictions spécialisées :
 en fonction de la personne jugée (ex : mineurs, ministres)
 en raison de la complexité du contentieux (ex : contentieux terroriste → cour d’assises centralisée
à Paris composée uniquement de magistrats pros)

S1 - Les juridictions de la phase préparatoire


Pour infractions les + complexes et crimes (3,5 % des affaires donnent lieu à instruction, les autres
96,5 % ne donnent lieu qu’à une enquête), il est possible d’ouvrir une instruction (ou info judiciaire).
Phase de l’instruction est obligatoire pour crimes, elle est facultative pour délits et contraventions. 2
juridictions sont susceptibles d’intervenir : j° de 1er degré : juge d’instruction (§1) et j° d’appel :
chambre de l’instruction (§3). Mais il faut parfois prendre mesures préventives (ex : placement en
détention), qui sont depuis loi 15/06/00 sous le ctrl du JLD (§2).

§1 – Le juge d’instruction
Le juge d’instruction un juge protégé : nommé par décret du PR (donc inamovible) devant faire l’objet
d’un avis conforme du CSM.
Il est territorialement compétent pour :
 infractions commises dans le ressort de sa j°
 infractions dont l’auteur soupçonné réside dans le ressort de sa j°
 infractions dont l’auteur soupçonné a été arrêtée/détenue dans le ressort de sa j°

JI est un juge enquêteur (selon Badinter, « à la fois Maigret et Salomon ») :


 ENQUÊTEUR : il mène l’info judiciaire,
 JUGE : juge du siège siégeant au TJ, rend des ordonnances (décisions rendues par un juge unique).
Il peut décider de remettre en lib un individu en détention provisoire mais ne peut que demander
un placement en détention provisoire (décision incombe au JLD)

Solitude du JI est critiquée. Ex : au moment du scandale d’Outreau, juge n’avait probablement pas les
épaules (trop jeune).

Certains disent que JI est inutile car parquet fait aussi bien l’affaire. Mais mainmise totale du proc sur
phase préalable des investigations n'est pas souhaitable dès lors qu'il n'est pas indépendant.

§2 – Le juge DES libertés et DE LA détention


JLD a été instauré par loi du 15/06/00. Il a des compétences en matière de détention provisoire :
 d’apprécier la nécessité d’ordonner/prolonger une détention provisoire
 de statuer sur remise en lib de qqun en détention provisoire quand JI a refusé mise en lib

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Mais compétences du JLD ne sont pas limitées à détention provisoire, il intervient aussi pour
autoriser/refuser divers actes attentatoires à la lib pdt l’enquête.
Ex : on peut placer qqun en GAV pdt 48h, sous le ctrl du proc. Peut être prolongée au-delà si la loi le
prévoit (ex : criminalité organisée → 4j ; terrorisme → 6j) et que le JLD l’autorise.
Ex2 : perquisition n'est a priori uniquement possible avec l’accord de la personne concernée, sauf si
JLD l’autorise sans son accord.

Il peut intervenir pdt toutes les phases de la procédure. Il a aussi des compétences dans matières non-
pénales en matière de rétention des étrangers en situation irrégulière et d’hospitalisation sous la
contrainte. Loi 20/11/23 (qui n'entrera en vigueur que fin 2024) recentre sa mission sur le champ
pénal.

Son statut est prévu in CPP l’art.137-1.


Il est nommé par décret du PR.

§3 – La chambre de l’instruction
Chaque cour d’appel comprend au moins une chambre d’instruction, composée d’un président
(exclusivement attaché à cette fonction) et 2 assesseurs. Phase d’instruction ⇒ débats et arrêt se
déroulent en huis clos ⇒ pas de publicité, sauf pour affaires de privation de lib.

Il est compétent en APPEL contre ordonnances des JI/JLD et pour connaitre des RECOURS EN NULLITÉ
(ex : vices de forme de perquisition).

S2 – Les juridictions de jugement


§1 – Les juridictions compétentes pour les crimes
2 juridictions criminelles du 1er degré : cours d’assises (A) et cours criminelles dép’tales (B).
Pas de cour d’appel (C).

A) La cour d’assises
Cour d’assises est compétente pour connaitre des crimes (infractions punies de RC) punis de 30a/RCP
et 15a/20a commis en état de récidive légale. Cours d’assises ne sont pas des juridictions
permanentes ; elles siègent par session.
Cour est composée de la cour est du jury (sauf trafic de stups, terrorisme…) :
 Magistrats (3 en 1er ressort comme en appel) forment la cour proprement dite
 Jury composé de jurés (6 en 1er ressort ; 9 en appel) de +23a tirés au sort parmi noms inscrits sur
liste de session, elle-même tirée au sort parmi noms d’une liste préparatoire, elle-même tirée au
sort parmi noms des listes électorales.
Toute décision défavorable à l’accusé suppose 7 voies sur 9 en 1er ressort.

Renvoi devant cour d’assises se fait par ordonnance (JI)/arrêt (chambre d’appel) de mise en
accusation. Cour d’assises dispose d’une plénitude de j° , lui permettant de juger l’infraction pour
laquelle elle est saisie même si cette infraction ne se révèle être qu'un délit/contravention et même si
elle n'était pas compétente territorialement.

22
B) La cour criminelle départementale
Prévue à titre expérimental par loi 23/03/19 et pérennisée par loi 22/12/21 (CP art.380-16 s.), la CCD
est compétente pour juger les majeurs accusés d’un crime puni de 15a/20a de RC n’ayant pas été
commis en état de récidive légale. Siège au même lieu que la cour d’assises (dans chaque dép’t), est
composée d’un président et 4 assesseurs (pas de jury).

C) L’appel
En matière criminelle, l’appel a été introduit en 2000.
En 2000, l’individu condamné ne pouvait faire appel que contre arrêt de condamnation. Dès 2002,
appel possible contre arrêt d’acquittement par proc général.

Appel circulaire : il n'existe pas de cour d’assises d’appel, mais l’appel est examiné par une autre cour
d’assises. Pour marquer la différence, la cour d’assises statuant en appel est composée de + de jurés (9
contre 6). Arrêt rendu par CCD sera aussi examiné par cour d’assises d’appel composée de 9 jurés.

§2 – Les juridictions compétentes pour les délits


Au 1er degré, la j° jugeant des délits (infractions punies d’une peine d’emprisonnement et/ou d’une
peine d’amende d’au moins 3750 €) est le trib correctionnel (dénomination du TJ en matière pénale
pour les délits).
En principe, TCor est composé de 3 magistrats. Mais de nombreux délits peuvent être jugés à juge
unique (CPP art.398-1). Mais formation collégiale est obligatoire pour :
 juger un prévenu en détention provisoire
 juger un prévenu poursuivi selon procédure de comparution immédiate
 infractions pour laquelle peine prévue est supérieure à 5a

Cour d’appel en matière délictuelle prend le nom de « chambre des appels correctionnels »,
compétente pour appels formés contre décisions rendus par TCor. En principe, 3 magistrats.

§3 - Les juridictions compétentes pour les contraventions


Au 1er degré, juridictions compétentes pour juger des contraventions sont trib’x de police (CPP
art.521), composés par un juge du TJ.

L’appel en matière de contraventions n'est prévu que dans 3 cas (CPP art.546) :
 contraventions de 5e classe
 a été prononcée peine de suspension du permis de conduire
 peine d’amende prononcée > au max de la peine encourue pour contraventions de 2e classe

P2 – Le Ministère public
Le Mp (= parquet) renvoie à l’ensemble des magistrats parties nécessaires au procès pénale
(expression de CCass) chargés de porter l’action publique (= accusation) devant la j° pénale.
Mais ses prérogatives se sont diversifiées à tous les stades de la procédure.
2 étymologies possibles du terme parquet :
 proc du roi n’était pas un magistrat donc ne se tenait pas sur l’estrade mais en bas
 proc du roi délivrait ses réquisitions dans un petit enclos/parc appelé parquet

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Le statut du Mp (S2) est d’autant + pbq que ses attributions (S1) ont été considérablement accrues ces
dernières années.

S1 – Les attributions du Ministère public


Mp dirige l’enquête de police (ex : il contrôle la GAV), puis, il décide de poursuivre ou non. Si la
personne poursuivie est condamnée, il est chargé de l’exécution de la peine. Il est un lien inst’l entre la
jt et les élus locaux/préfets (notamment au regard de la prévention de la délinquance).
Mais attribution essentielle du Mp : exercer l’action publique (§1), au sens de CPP art.1er.

L’action publique es l’action tendant à :


 faire constater par le juge le fait punissable
 établir culpabilité du délinquant
 obtenir le prononcé d’une sanction dans les limites de la loi
Dans son Précis de PP, Bernard Bouloc dit que l’action publique poursuit la répression du trouble
social.

Principe d’INDISPONIBILITÉ DE L’ACTION PUBLIQUE : s’il saisit un juge, le Mp ne peut arrêter les
poursuites.
Mais tempéraments (ex : si l’individu condamné et le Mp font appel et que le condamné se désiste, le
Mp peut aussi se désister de son appel ; si compo pénale [cf. infra] échoue, Mp doit poursuivre).

Exercer l’action publique résulte d’un choix (§1), dans la limite d’impossibilités légales (§2).

§1 – Le choix d’exercer l’action publique


En FR, principe d’OPPORTUNITÉ DES POURSUITES : le parquet décide s'il est opportun ou non de
poursuivre lorsqu'il constate une infraction.
 risque d’arbitraire, malmène principe de légalité des délits et des peines

Dans certains Etats (IT, DE…), principe de LÉGALITÉ DES POURSUITES : le Mp doit poursuivre face à
une infraction qu'il constate.
 encombrement des tribunaux, refuse toute individualisation de la répression au stade de la
poursuite

Au vu des inconvénients que posent les deux systèmes, les Etats ayant introduit principe de légalité
des poursuites ont introduit des doses d’opportunité, et inversement.

CPP art.40 :

Le proc reçoit plaintes et dénonciations et apprécie les suites à leur donner.

Dans ce verbe apprécier se niche principe d’opportunité.

Tempéraments :
 principe d’opportunité ne vaut que pour lancement des poursuites ; une fois que proc a saisi un
juge, il ne peut cesser les poursuites (principe d’indisponibilité de l’action publique)
 même si le proc le voudrait, il ne peut poursuivre lorsque l’action publique est subordonnée à une
plainte de la victime (ex : atteintes au DRVP)
 même si proc de la Rép ne veut pas, si proc général lui ordonne de poursuivre, il devra poursuivre
(art.36)

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 même si proc ne veut pas, proc devra exercer l’action publique (même s'il demande la relaxe)
lorsqu'une victime se constitue partie civile

CPP art.40-1 donne 3 choix du proc lorsqu'il constate une infraction :


 1° poursuivre → concerne 50 % des affaires poursuivables (C)
 2° mettre en œuvre une alternative au poursuite → 40 % (B)
 3° classer sans suite → 10 % (A)

A – Le classement sans suite


Proc peut classer pour :
 raisons JURIDIQUES : pas/plus d’infraction, affaire prescrite/déjà jugée…
 raisons d’OPPORTUNITÉ (= factuelles) : pjdc faible/réparé…

S'il décide de classer, proc doit en informer la victime en expliquant raisons juridiques ou
d’opportunité justifiant pourquoi il classe.

C'est une voie rapide de poursuite de la pcdr mais pas une voie radicale car la victime peut
contrecarrer la décision de classement de plusieurs manières :
 exercer recours hiérarchique (adressé au proc g’al) contre la décision de classement
 mettre en mouv elle-même de l’action par citation directe (en saisissant j° de jugement →
TCor/TPol) ou par plainte avec c° de partie civile (en saisissant JI).

Décision de classement n'est pas revêtue de l’autorité de chose jugée ⇒ proc peut revenir sur sa
décision à tout moment (dans la limite de la prescription) en présence de faits nouveaux ou pour des
raisons de politique pénale.
Proc peut conditionner son classement (ex : je classe mais vous vous désintoxiquez).

B – Les alternatives aux poursuites


Depuis loi de 1999, face à une infraction peu/moyennement grave, proc peut recourir à alternative aux
poursuites. Victimes en sont informées. Historiquement, il y a médiation pénale lato sensu (1) et
composition pénale (2). A ses alternatives il faut auj. ajouter la conv judiciaire d’intérêt public (3).

1) La médiation pénale (lato sensu)


La médiation est possible pour toutes les infractions (sauf crime car il faut saisir JI) mais est
inenvisageable pour infractions graves.

CPP art.41-1 prévoit qu’avant de se décider sur l’action publique, proc peut imposer à l’auteur des
faits des mesures susceptibles :
 d’assurer la réparation du dommage causé à la victime
 de mettre fin au trouble résultant de l'infraction
 de contribuer au reclassement de l'auteur des faits

Cet article énumère différentes mesures possibles, notamment :


 1° avertissement pénal probatoires (rappel à la loi et ne pas poursuivre si pas de récidive)
 2° orienter l'auteur des faits vers une structure sanitaire/sociale/pro (stage)
 3° demander à l’auteur de régulariser sa situation
 4° demander à l’auteur de réparer le dommage
 5° médiation stricto sensu si la victime y adhère (jt restaurative : recoudre le lien social)
Loi de 2020 interdit de recourir à médiation pour violences intrafamiliales.

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 6° mesure d’éloignement du domicile familial et de prise en charge sanitaire, sociale ou
psychologique

Si la médiation réussie, délinquant ne normalement pas poursuivi mais rien n’interdit à la victime de
mettre en cause l’auteur des faits.

2) La composition pénale
Introduite en 1999, compo pénale est une sorte de plaider-coupable à l’américaine (auteur doit
reconnaitre les faits). L’auteur des faits doit accepter la compo pénale, qui doit être validée par un
juge.
La compo pénale est possible pour toute infraction punie au max de 5a d’emprisonnement. Sont exclus
du périmètre de la compo pénale les délits de presse, délits politiques et homicides involontaires.

Art.41-2 prévoit bcp de mesures (amende, immobilisation du véhicule…)

Différence avec médiation pénale : si mesure réussit, emporte extinction de l’action publique. Si
mesure ne réussit pas, proc met en œuvre l’action publique.

3) La convention judiciaire d’intérêt public


Transaction à l’initiative du parquet, la CJIP (41-1-2) a été introduite par loi Sapin II du 09/12/16.
Mécanisme qui permet au Mp de proposer à une personne morale mise en cause pour certains délits de
conclure un accord lui imposant de mettre en œuvre une ou plusieurs obligations.
Objectifs :
 permet d’aller bien au-delà du plafond prévu par CP pour telle ou telle infraction
 évite procès
 évite l’inscription d’une condamnation au casier judiciaire afin de permettre aux grands groupes
français auteurs de corruption/blanchiment l’accès aux marchés publics US

Conditions :
 personne morale
 infractions concernées : blanchiment, corruption, trafic d’influence, fraude fiscale, délits prévus
par code de l’env’t sauf infractions portant atteinte aux personnes

Proc peut demander :


 versement d’une amende d’intérêt public proportionnée aux avantages tirés de l’infraction, jusqu’à
30 % du chiffre d’affaires moyen annuel
 réparation de la victime

3 étapes de CJIP :
 PROPOSITION du proc
 Personne morale ACCEPTE ou non : s'il accepte, proc SAISIT président TJ pour qu'il valide CJIP
 Si président TJ accepte, proposition est MISE À EXÉCUTION. S'il refuse, devient caduque.
 Si la CJIP est bien exécutée, EXTINCTION DES POURSUITES. Sinon, poursuites.

C – Les poursuites
Normalement, proc saisit JI s’il s’agit d’une affaire complexe (1a) ou directement TCor/TPol (1b),
mais il existe des voies alternatives de poursuites (2).

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1) Les poursuites par la voie ordinaire
a) La saisine du juge d’instruction
Lorsque les faits constituent un crime, le ministère public doit saisir un juge d’instruction (obligatoire
en matière criminelle - facultatif en matière délictuelle - jamais en pratique en matière de
contraventions).
Le juge d’instruction est saisi sur les faits (in rem = de la chose) et non à propos d’une personne (in
persona). Une instruction peut donc s’ouvrir sous X car le juge d’instruction n’est pas limité aux noms
évoqués dans les faits MAIS, le juge d’instruction peut également être saisi par la victime qui se
constitue partie civile. La saisine par le procureur de la République prend la forme d'un réquisitoire
introductif auquel doivent être joints tous les procès-verbaux et les pièces qui servent de base à la
poursuite (exigence de date et de signature par le procureur et nullité de la saisine du juge en cas
d’absence de ces éléments). Le juge d’instruction ne peut refuser d’instruire lorsqu’il est saisi d’un
réquisitoire. Cette saisine est irrévocable (le ministère public ne peut annuler sa poursuite). Le juge
d’instruction ne doit instruire que sur les faits visés dans le réquisitoire introductif ou dans les faits
pour lesquels il est saisi (si plainte par victime qui s’est portée partie civile). Cela conduit à plusieurs
conséquences :
 Il ne peut se saisir lui-même d’autre faits (ex: des circonstances aggravantes peuvent faire l'objet
de l’instruction car s’attache aux faits dont il est saisi, découverte de nouvelles victime. MAIS,
devra demander élargissement de la saisine par le procureur pour instruire sur ces nouveaux faits
(si ce dernier accepte il prend un réquisitoire supplétif)
 Il peut agir à l’égard de toutes les personnes impliquées (car pas limité comme pour les faits). Il
est saisi des faits bruts et n’est pas lié par la qualification juridique faite par le parquet. Par
exemple si on parle de meurtre en série mais qu’il considère pendant l’instruction que pas bon, il
pourra requalifier

b) La saisine directe de la juridiction


Elle se fait soit par la citation directe (i) soit par une convocation de l’individu (ii)
i. Citation directe
Citation directe : mode de poursuite immédiat du parquet qui peut être employé par lui, qui peut être
faite par la victime directement de celui qu’on considère comme pouvant être l’auteur. Elle est
employée par le ministère public pour saisir directement le tribunal contraventionnel ou correctionnel
cette saisine est n’est possible qu’en matière délictuelle ou contravention. On ne saisit le juge que si
une personne a été identifié, cette saisine direct ne peut être réalisé que si l’auteur des faits a été
identifié. La citation directe n’est pas ouverte contre les mineurs délinquants. Elle prend la forme d’un
acte d’huissier qui s’occupe de contacter l’individu pour lui indiquer que tel jour,- à telle heure, devant
tel juge, il sera jugé pour telle infraction (article 550 du Code de Procédure Pénale). Il faut donc que
soit indiqué le tribunal saisi, son adresse, la date et l’heure de l’audience et il faut que l’acte précise
que l’individu destinataire est cité comme prévenu pour un/des faits. L’acte d’huissier est délivré au
domicile du destinataire de l’acte, si la personne est absente une copie de l’acte peut être remise à une
personne qui réside à son domicile. Si elle n’est pas là des démarches sont prévues pour contacter et
sinon pourra être jugée pour défaut de son absence et donc contester son jugement par la suite. Cette
acte doit être datée pour laisser le temps à la personne de préparer sa défense, le délai entre la livraison
de la citation à la personne et la comparution est d’au moins 10 jours, si la personne se situe en France
métropolitaine et le tribunal réside en outre- mer ou l’inverse, le délai est d’un mois. (Article 552 du
CPP). Pendant ce délai, les avocats peuvent consulter le dossier au tribunal au greffe du tribunal
judiciaire et se faire livrer ou envoyer par mail une copie du dossier. Avant toute défense au fond et
jusque pendant les débats, les parties peuvent demander par conclusion écrite qu’il soit procédé à
toutes actes qui leur apparait nécessaire à l’attestation de la vérité. Cette procédure n’est pas très
répandue devant le tribunal correctionnel, elle représente 5% des cas.

27
ii. Convocation de l’individu
Convocation de l’individu : mêmes effets que la citation directe, la seule différence est que la citation
dire cet se réalise par l’huissier tandis que la convocation se fait en présence de la personne
➢ Par OPG
Prévue à l’article 390-1 du CPP, c’est un mode de convocation qui est née de la pratique car dans la 2e
moitié du XXe siècle s’est développé une habitude qui est de se passer de l’huissier et de convoquer
directement les personnes pour leur notifier à quelle moment elles seront entendues. Peuvent
convoquer un prévenu, les OPG, les greffiers, les directeurs d’établissement judiciaire, cette pratique a
été validé par une loi de 1985 et le texte prévoit que c’est une forme de citation « vos citations a
personne, la conviction à justice notifie aux prévenus {…} dans les délais qui sont les même que la
citation directe ». Cette convocation a un statut calqué sur modèle de la citation directe (même
indications pour la défense, l’avocat, les modalités de l’audience, même information pour le prévenu).
En pratique cette convocation est signée par le prévenu, l’avantage est que si la personne ne se
présente pas le jour de son jugement alors qu’elle avait été informée, elle ne bénéficierait pas du
jugement par défaut mais jugée de manière contradictoire. Cette pratique est assez utilisée, elle
représente 30% des jugements.
➢ Par procès-verbal (CPV)
Prévue à l’article 394, elle est née de la pratique comme étant un RDV judiciaire apparu dans les
années 70 notamment pour une personne qui sort de GAV càd en matière délictuelle, et qui est
présenté/déféré au procureure de la république. S’il envisage la poursuite, le procureur l’en informe
qu’elle a le droit d’être assisté d’un interprète, constate son identité, lui fait reconnaitre ses faits et leur
qualification juridique, on lui informe qu’elle peut consulter le dossier sur le champs. Le procureur
peut donc poursuivre l’enquête, classé etc…Si on recourt à ce mode de convocation le magistrat a
l’obligation de prévenir le prévenu dans un délai entre 10 jours et 6mois. Correspond à 5% des cas.

2) Les poursuites par une voie alternative (accélérées)

a) Les poursuites avec audience (comparution immédiate, comparution à délai différé,


comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité)
Il existe 3 formes de poursuites avec audience, possibles uniquement en matière délictuelle (pas
contraventionnelle ni criminelle) :
i. Comparution immédiate
Comparution immédiate : prévue à l’article 395, entraine le jugement très rapide d’une personne qui a
été arrêté. C’est une modalité de poursuite en fin de GAV, la personne placé dans les locaux de la
police est dans les heures qui suivent ou exceptionnellement le lendemain le renvoie de la personne
devant la juridiction. Institué en 1983 c’est une procédure d’extra rapide qualifiée de justice expéditive
par certains, elle est utilisée souvent lorsque le parquet trouve opportun lorsqu’une réponse pénale doit
être apporté à des délits. Aujourd'hui cette procédure est possible pour tout délit d’une peine
d’emprisonnement supérieur ou égale à deux ans. Les délits de presse et politiques, par un mineur et
certains délits qui sont prévues par une loi spéciales sont exclues de ce mode de comparution. Le
procureur doit considérer que les charges soient suffisante Sté l’affaires est en état d’être jugée. Si le
tribunal tient audience le jour même l’individu y est déféré immédiatement. Le texte ne précise pas le
terme « jour même », la Cour de Cassation nous dit qu’il s’agit du fait que l’intéressé doit se présenter
au tribunal le jour même mais qu’il ne soit pas pour autant jugé le jour même. La question avait été
posé dans une décision du 12 janvier 2021 et la cour avait précisé qu’il doit se présenter avant 00h
mais que même si c’est après 00h ce ne sera pas invalidé. Le procureur fait traduire l’individu devant
le JLD qui pourra décider de placer au détention provisoire qui ne pourra pas excéder 3 jours ou son
contrôle judiciaire si le tribunal ne tient pas l’audience le jour même.
Cette procédure garantit les droits de la défense dans la mesure où la personne est directement informé
au droit à un avocat qui lui a directement accès au dossier. La personne ne peut être jugée le jour
même qu’avec son accord et en présence de l’avocat. Si le prévenu refuse d’être jugée immédiatement,
elle est renvoyée dans des délais prévues à l’article 397-1 dans des délais qui lui permettent de

28
préparer l’élaboration de sa défense (quelques semaines). En pratique le renvoie est assez rarement
demandé car les personnes ne veulent pas prendre le risque d’être placées en détentions provisoires
pendant 15 jours.

ii. Comparution à délai différé


Comparution à délai différé : introduire par la loi du 23 mars 2019, cet procédure est prévue à l’article
397-1-1. Elle permet au procureur de la république de poursuivre le prévenu devant le tribunal
correctionnel dans un délai rapproché mais différé par rapport à la comparution immédiate. Elle a été
créée pour des hypothèses où on voudrait jugée immédiatement mais pour ne pas renvoyé l’affaire elle
permet de jugée en sollicitant le JLD pour que l’individu dans l’attente de son jugement soit sous
contrôle judiciaire soit sous assignation à résidence avec surveillance électronique le temps de réunir
les éléments nécessaires à l’enquête. Cette procédure est prévue pour les délits prévu d’au moins deux
ans d’emprisonnement mais pour lesquels il manque des éléments tels que des résultats techniques ou
médicaux qui ont été sollicités et indisponible le jour même. Le prévenu doit comparaître dans un
délai de 2 mois.

iii. Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité


Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) : ressemble à certains égard à la
médiation et à la composition car le prévenu doit reconnaitre sa culpabilité. La CRPC a été reconnu
comme une procédure en droit français comme une procédure un peu américaine comme une sorte de
« plaider-coupable ». Introduite en 2004, on l’ trouvé aux articles 395-7 et suivant, elle aboutit au
procédé d’une sanction à la suite d’un accord entre le procureur de la république et l’auteur des faits
qui doit être homologuée par un juge. Cette procédure qui s’inspire du droit américain vise à alléger
les contentieux des tribunaux correctionnels pour des affaires simples dans lesquels l’individu
reconnait sa culpabilité. L’autre bénéfice de cette procédure est qu’elle permet davantage au prévenu
d’accepter la sanction comme il a reconnu les faits. On y recourt de plus e plus car le champ
d’application a été élargi et car on a « moins de scrupule » à recourir à une justice négocié alors même
que ce n’est pas dans la culture de la justice européenne où on impose une sanction.
Le champ d’application de cette procédure n’a cessé de s’élargir car désormais cette procédure est
disponible pour tous les délits à l’exclusion de certains délits (mineurs, délits de presse, délit
politiques, homicides involontaires, délit d’atteint volontaire ou involontaire à l’intégrité des
personnes, agressions sexuelles punit de plus de 5 ans d’emprisonnement). Il faut distinguer 3 étapes
dans cette procédure :
 (1) le procureur propre une peine (article 395-8). Si la personne reconnait les faits le procureur de
la république peut lui proposer une peine qui peut aller jusqu’à 3 ans d’emprisonnement sans
jamais dépassé la moitié de la peine encouru. La peine d’amende peut aller jusqu’à la peine
d’amende totalement encouru
 (2) Proposition examiné à l’individu et peut demander un délai de réflexion de 10 jours sou
contrôle judiciaire ou en détention provisoire. Si ‘l’auteur refuse la proposition il est renvoyé par
le procureur devant le tribunal correctionnel par le procureur de la république pour que le
Président du tribunal lui homologue la peine
 (3) Un nouvel alinéa prévoit à l’article 395-8 : le procureur peut informer par tous moyens les
propositions qu’il envisage de formuler avant que la proposition soit formulée
 (4) Homologation du Président du tribunal judiciaire : le juge doit vérifier avant d’homologuer, la
réalité et la qualification juridique des faits, reconnaissance de culpabilité, proposition du
procureur a bien été accepté, qu’il y a cat une proportion entre la peine proposé et les faits
commis. Il s’interroge des conditions juridiques de la CRPC et d’un contrôle en droit. L’audience
est publique, la vie peut donc demander réparation du préjudice subit mais ne peut pas s’opposer à
la CRPC. Si le juge refuse l’homologation, le prévenu sera renvoyé devant un juge correctionnel
sans substituer d’autres peines. Dans ce cas-là, on ne transmet pas le PV dans lequel l’individu a
reconnu les faits. Si rejuge considère que la procédure a été bien saisi, le juge va homologuer et
cette décision qui vaut jugement de condamnation, est susceptible d’appel dans un délai de 10
jours.

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La victime doit être informée de la procédure, peut se constituer partie civile, mais ne peut pas s’y
opposer.

a) Les poursuites sans audience (ordonnance pénale et amende forfaitaire)


Il existe deux voies de poursuites dans audiences :

 Ordonnance pénale :
Initialement réservée aux contraventions, puis a été élargi aux délit pour répondre très radient à une
infraction et est très fréquemment utilisé. Article 554 et suivant, pour les contraventions elle est très
efficace car elle est dénuée d’audience et est possible pour quasiment toutes les contraventions, la
seule exclusion prévue est lorsque l’auteur de l’infraction de 5e classe était mineur. Dans cette
procédure le parquet demande a-à un juge unique de trancher seul sans débats contradictoires le
contentieux et la décision rendu peut être une décision de relâche ou de condamnation. Cette
procédure, lorsqu’une ordonnance est rendue peut être contesté par une voie particulière devant le
tribunal sous la forme ordinaire, le prévenu a donc le choix entre payé l’amende ou faire opposition à
cette ordonnance dans un délai de 30 jours devant le tribunal de police, pour les délits elle constitue
plus du quart des poursuites et a été entendue aux délits à la liste de l’article 395 du code. On peut y
recourir si les faits reprochés ne justifient pas le prononcé d’une peine d’emprisonnement ou
d’amende, il faut que ce soit simple et pas trop grave et qu l’affaire ne nécessite pas un débat
contradictoire public. La procédure est pareille devant le tribunal correctionnel et de police.
L’ordonnance pénal n’est pas possible pour les mineurs et les délits en récidive. En matière délictuelle
comme en matière contraventionnelle, elle nécessite l’intervention d’un juge unique qui s’il estime
qu’une peine d’emprisonnement ou un débat contradictoire est nécessaire il renverra l’affaire devant
un tribunal correctionnel.

Amende forfaitaire : prévue pendant longtemps uniquement en matière de contraventions notamment


au code de la route (article 129). L’amende est fixée directement par l’agent verbalisateur. Depuis
2016 cette procédure a été étendue à certains délits mais limité par le CCel pour des délits
d’emprisonnement inférieur ou égal à 3 ans.

§2 – L’extinction de l’action publique


Le pouvoir d’accusé du parquet est un pouvoir énorme mais pas absolu dans la mesure où l’action
publique est soumise à des causes d’extinctions qui rendent impossible tout poursuite. Ces causes
d’extinction sont énumérées à l’article 6 du Code de Procédure Pénale qui dispose que « l’action
publique s’éteint par la mort du prévenu, la prescription, l’amnistie, – L’abrogation de la loi pénale
elle peut en outre. Dans ce texte sont énumérées tout une série de causes d’extinctions de l’action
publique.

A – La mort du prévenu
« La mort éteint le crime », « Le crime est éteint par la mort » aujourd'hui ces adages latins sont
transcrit par l’article 6 du Code de Procédure Pénale. Ce qui signifie que le droit pénal se désintéresse
d’un prévenu mort, à sa mort on ne pourra plus démontrer pénalement qu’elle est responsable d’une
infraction commise, de la même manière qu’un mort ne peut être en prison. La mort emporte donc la
fin de la responsabilité pénale. Ça n’a pas toujours été le cas dans l’Histoire (procès aux cadavre ou
aux animaux dans le Moyen-Âge pour la « mémoire des morts »), ce n’est plus le cas car l’action
publique est éteinte, soit elle ne pourra jamais naître soit elle cesse immédiatement si elle avait été
engagée quand la personne décède. Cette règle s’explique d’un point de vue juridique pour le principe
de personnalité de la responsabilité pénale et de personnalité des peines, car cela aurait forcément des
répercussions sur ces héritiers hors la peine en peut frapper que sur celui qui a commis l’infraction. Et
porterait atteinte au droit de la défense pique morte la personne ne peut plus se défendre. Elle signifie

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aussi que les victimes ne peuvent pas se plaindre de cet état des choses, et reprochaient à l’Etat de ne
pas poursuivre un procès dans lequel le prévenu est mort. Par exemple le JA a été saisi par les ayant
droits// héritier d’une victime pour faire reconnaître cela responsabilité administratif de l’État qui
n’avait pas reconnu le suicide d’un individu. Dans une décision du 19 juillet 2011 le Conseil d'État
refuse la demande des victimes en disant très clairement qu’elles n’ont pas le droit au procès pénal
mais seulement à des indemnités. Il ajoute que « l’extinction de l’action publique consécutive en
raison du décès de la personne mise en cause fait obstacle à la réalisation du procès pénale ».
L’extinction de l’action publique ne vaut qu e pour celui qui est décède et seulement en matière
pénale. Ce qui signifie que ça ne vaut que pour la personne qui est décédé mais pas pour les autres,
l’action publique est éteinte mais pas l’action civile, la victime peut demander réparation. Le juge
pénal pourra même statué sur l’aspect civil s’il avait déjà été saisi.

B – La prescription
La prescription est également une cause d’extinction de l’action publique, il y a eu beaucoup de
décisions, de regard médiatiques et d’évolutions. Beaucoup de question se posent. En droit pénal on
distingue 2 prescriptions :
 prescription de l’action publique : c’est une cause d’extinction de l’action publique en raison de
l’écoulement du temps à compter ne principe du jour de la commission des faits. Passer un certain
délais il n’est plus possible de poursuivre l’infraction. C’est une question de Procédure pénale.
 prescription prévue pour la peine (pas développer ici) : cause d’extinction d’une sanction qui n’a
pas été exécuté qui repose sur l’écoulement du temps et qui passé un certain temps ne peut plus
faire appliquer une peine. Dans les 2 cas le mécanisme repose sur l’écoulement du temps. Pour
l’action publique les délais sont de 1an pour les contraventions ; 6 ans pour les délits ou 20 ans
pour les crime. Pour les peines 3 an contravention, 6 an délit, 20 ans crime. Ils ont été doublés
pour l’action publique avec la loi 27/02/17 (1 ; 3 ; 10). Il existe un lien entre elle dénis de
prescription et la gravité du crime.

Pourquoi est-ce que la prescription existe en droit français ? Plusieurs fondements :


 Passé un certain temps le trouble causé à l’ordre publique disparaîtrait en raison de l’écoulement
du temps qui apaise le trouble causé dans certains temps. Mais ce n’est pas toujours le cas lorsque
le trouble n’est pas apparu car l’infraction n’était pas connue.
 Est que ce mécanisme permettrait de limiter le dépérissement des preuves. Passer un certain temps
quelle preuve apporter ? Et est ce qu’elle serait fiable avec un risque d’erreur judiciaire accrue ?
Faire laisser penser à une victime qu’elle pourra obtenir justice 40 ans après les faits peut être
possible mais très difficile. Ce mécanisme veille à l’idée de la certitude des preuves. Même si des
nouveaux mécanismes de preuves permettent d’exploiter des choses qu’on ne pouvait faire il y a
20 ans.
 La prescription viendrait sanctionner l’inaction des personnes ou des autorités compétentes pour
agir et qui contribuerait qu’il faut quand même enfermer la Procédure pénale dans un délai
raisonnable. C’est un fondement toujours valable mais a ses limite car dire que la prescription
viendrait sanctionner les autorités compétentes peut être mis en cause si les elles n’étaient pas au
courant qu‘une infraction avait été commise.
 La poursuite et la peine n’a plus tellement de sens pour l’auteur, (l’intérêt de poursuivre un
individu qui a commis un vol 15 ans après alors même qu’il a changé ?)
 L’idée est que ce mécanisme évite que les autorités judiciaires soient saisi d’araire trop anciennes
qui viendraient engorgés davantage les tribunaux.

Tous ces fondements ont fait l’objet de nombreuses critiques qui ont l’objet de nombreux
contournement qui ont permis un contournement et un évitement de la prescription par le législateur et
la jurisprudence. Ça se voit par exemple sur la durée du délai de prescription et du point de départ du
délais de prescription. Ainsi que par aux cause d’interventions et de suspensions de délai de
prescription.

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Elément déclencheur de la réforme : AP 07/11/14 (affaire Cottrez) : les acheteurs d’un pavillon
trouvent des cadavres. CPP art.7 : délai de prescription commence à courir au jour de la commission
du crime. AP rappelle qu’en cas d’obstacle insurmontable à l’exercice des poursuites, délai de
prescription se gèle. Femme obèse accouchait seule, personne ne n’aurait pu savoir qu’elle avait
commis 8 infanticides. Loi de 2017 a modifié la prescription à 3 niveaux :
 Allongement du délai de prescription
 Reports du point de départ du délai de prescription
 Modif des causes d’interruption et de suspension du délai de prescription

1) L’allongement du délai de prescription


Loi 2017 :
 art.7 : reste à 1a pour contraventions.
 art.8 : 6a en matière délictuelle (≠ 3a)
 art.9 : 20a en matière criminelle (≠ 10a)
Crimes contre l’humanité/génocides sont les seuls crimes imprescriptibles en FR.
D’autres crimes se prescrivent par 30a (≠ 20a) :
 eugénisme (sélection des personnes) et clonage
 crimes de guerre
 crimes terroristes
 crimes en matière de trafic de stupéfiants
 crimes en matière de prolifération d’armes de destruction massive
 certains crimes commis sur mineurs (CPP art.706-47)

Certains délits se prescrivent par 20a :


 délits terroristes
 délits en matière de trafic de stupéfiants

Certains délits se prescrivent par 10a, comme délits sexuels commis sur mineurs (20a si leur
commission est accompagnée de circonstances aggravantes).

2) Le report du point de départ du délai de prescription


En principe, point de départ du délai de prescription : jour où les faits ont été commis.
Mais 2 cas dans lesquels point de départ est décalé :

VICTIME MINEURE :
Pour certains crimes et délits (énumérés à l’art.706-47), délai de prescription décalé au jour de sa
majorité. Loi 21/04/21 a introduit un 2e décalage pour mineurs victimes d’une agression sexuelle,
décrit comme mécanisme de prescription glissante : dans contextes d’agression sexuelle en série. CPP
art.7 (viols) et 8 (agressions) prévoient qu’en cas de commission sur un autre mineur par la même
personne avant l’expiration du délai de prescription d’une nouvelle agression sexuelle, délai de
prescription de la 1ère infraction est prolongé jusqu’à date de prescription de la nouvelle infraction.

INFRACTION OCCULTE OU DISSIMULÉE :


CPP art.9-1 nouveau prévoit que point de départ n'est pas le jour des faits mais le jour où l’infraction
est apparue et a pu être constatée par la police ou le parquet, dans la limite de 12a pour délits et 30a
pour crimes.
L’article définit : « Est occulte l'infraction qui, en raison de ses éléments constitutifs, ne peut être
connue ni de la victime ni de l'autorité judiciaire. Est dissimulée l'infraction dont l'auteur accomplit
délibérément toute manœuvre caractérisée tendant à en empêcher la découverte. »

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3) La modif des causes d’interruption et de suspension du délai de prescription
CPP art.9-2 énumère causes d’interruption (compteurs à zéro) du délai de prescription : tous les actes
du parquet, Mp, PJ, jugements.

Suspension = arrêt momentané du cours de la prescription en raison d'une circonstance mettant le


parquet dans l’impossibilité d’agir.
Loi 2017 a consacré cause générale de suspension à l’art.9-3 :

Tout obstacle de DT, prévu par la loi, ou tout obstacle de FAIT insurmontable et assimilable à la FM,
qui rend impossible la mise en mouv ou l'exercice de l'ap, suspend la prescription.

Donc obstacles de dt étant prévus par la loi, ils sont faciles à identifier. Exemples :
 Art.41-1 : parquet qui décide d’avoir recours à modalités alternatives aux poursuites
 Art.386 : exception préjudicielle

Ex d’obstacles de fait : guerre, pandémie, catastrophe naturelle


Selon ch. crim., en principe, la simple dissimulation du corps de la victime d’un meurtre n'est pas
obstacle insurmontable (crim. 28/11/23, affaire Bonfanti).
Ce n'est que si nul n’a été mis en mesure de s’inquiéter de la disparition de la victime, soit pcq
personne ne se doutait que la personne existait (affaire Cottrez), soit pcq le dossier était tel que sa mort
était peu crédible (crim. 27/04/17).
Pas d’obstacle insurmontable en cas d’amnésie traumatique de la victime (crim. 17/10/18). Mais
obstacle insurmontable en cas d’anesthésie de la victime couplée au stratagème du chirurgien qui a
brouillé pistes (crim. 21/06/23 chirurgien de Jonzac).

C – L’amnistie
Amnistie : mesure prise par lég’eur ôtant rétroactivement à certains faits commis leur caractère
délictueux.

D – L’abrogation de la loi pénale


Abrogation (de la loi pénale) : disposition + douce s’appliquant rétroactivement aux faits commis
avant l’entrée en vigueur de la loi, dès lors qu'ils n'ont pas été définitivement jugés.
Ex : en 2012, CCel a abrogé délit de harcèlement sexuel car méconnaissait principe de légalité.

E – La chose jugée
Autorité de la chose jugée : caractère définitif d’un jugement/arrêt après épuisement des voies de
recours ou expiration des délais de recours.
Ce principe interdit qu’une personne soit jugée de fois pour les mêmes faits (NE BIS IN IDEM →
principe directeur de la PP). Mais 2 interprétations possibles :
 On peut considérer « les mêmes faits » au sens matériel (faits bruts), auquel cas on considèrera
qu'il y a violation du principe ne bis in idem quand des poursuites successives visent le même
comportement sous des qualifs juridiques différentes.
 2e interprétation : on ne peut poursuivre les mêmes faits sous la même qualif → il suffit de changer
de qualif pour poursuivre à nouveau (interprétation moins favorable aux personnes).
Position du dt FR : la + favorable (mêmes faits au sens matériel).

On distingue 2 hypothèses :

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Hypothèse d’une PERSONNE RELAXÉE : on ne peut pas la juger à nouveau pour les mêmes faits (cas
particulier : non-lieu = mise hors de cause temporaire)
En matière criminelle, CPP art.368 : « Aucune personne acquittée ne peut plus être reprise ou accusée
à raison des mêmes faits, même sous une qualif différente. » On s'est demandé si on pouvait raisonner
par analogie pour transposer en matière correctionnelle. Jp a considéré qu'une décision de relaxe en
matière correctionnelle signifie implicitement que les faits ne sont susceptibles de revêtir aucune
qualif pénale.

Hypothèse d’une PERSONNE DÉFINITIVEMENT CONDAMNÉE : il faut distinguer cas où on veut rouvrir
son procès à son bénéfice VS à son détriment.
 Règle ne bis in idem étant édictée en faveur de la personne donc on peut rouvrir procès pénal
après condamnation définitive en cas d’erreur judiciaire (procédure en RÉVISION de la
condamnation) ou en cas d’une condamnation de COUR EDH.
 Crim. 25/03/54 (décision Thibaud) : condamnation définitive pour homicide involontaire,
mais c'était un meurtre. A été condamné, mais auj., on ne pourrait plus juger en raison de notre
conception « mêmes faits » = faits bruts.

F – La transaction
Transaction = accord conclu entre une personne susceptible d'être poursuivie et une autorité investie
du dt d’engager poursuites. Pour qu’elle soit valide, CCel (n°2016-569 QPC) exige accord libre et non
équivoque de l’auteur des faits, éventuellement avec l’assistance d’un avocat.
Transaction (ex : convention judiciaire d’intérêt public) éteint l’ap si le texte le prévoit explicitement.

Ex1 : Code douanier prévoit qu’en matière douanière, adm° des douanes peut transiger (conclure un
accord) avec personnes poursuivies pour infractions douanières.
Ex2 : Code de l’env’t prévoit qu’en matière environnementale, autorité compétente peut transiger pour
toutes les infractions du Code de l’env’t sauf délits punis d’au moins 2a d’emprisonnement.

G – L’exécution d’une composition pénale


Compo pénale est une forme de transaction, mais qu'on distingue (cf. compo pénale, supra).

H – Le retrait de plainte
Par principe, retrait de plainte n'est pas une cause extinctive des poursuites. Mais dans certains cas
prévus par la loi, plainte est une condition nécessaire aux poursuites ⇒ retrait de plainte est une cause
extinctive. Ex : injure et diffamation.

S2 – L’organisation hiérarchique du Ministère public


Q° de l’indépendance du parquet : magistrats du parquet sont membres de l’autorité judiciaire. CCel
11/08/93 rappelle que l’autorité judiciaire comprend magistrats du siège et du parquet.
Pb : magistrats du parquet ne sont pas indépendants. ORD 22/12/58 relative au statut de la
magistrature art.5 : magistrats du parquet sont placés sous l’autorité du ministre de la jt).
Mais C° art.64 : autorité judiciaire est indépendante.
Ce paradoxe a donné lieu à 2 lectures possibles :
 CCel ne voit pas le pb : il dit que Mp est pleinement membre de l’autorité judiciaire avec « des
garanties d’indépendance suffisantes » (11/08/93). Le 08/12/17 justifie :

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La C° consacre l'indépendance des magistrats du parquet, dont découle le libre exercice de leur
action devant les juridictions. Cette indépendance doit être conciliée avec les prérogatives du Gouv
et n'est pas assurée par les mêmes garanties que celles applicables aux magistrats du siège.

 Cour EDH (Moulin c/ FR (23/11/10) et Medvedyev c/ FR (29/03/10) a semoncé la FR en


considérant que du fait de leur statut, les membres du Mp ne remplissent pas l’exigence
d’indépendance à l’égard de l’exécutif, qui compte parmi les garanties inhérentes à la notion
autonome de « magistrat » au sens de l’art.5 de la ConvEDH.
CCass elle-même considère que garanties d’indép ne sont pas suffisantes pour que Mp se range
parmi autorité judiciaire au sens de ConvEDH.

§1 – Les liens entre le Ministre de la justice et le ministère public


En vertu de l’art.31 du CPP, Mp exerce l’ap et requière l’app de la loi. Mais c'est un corps hiérarchisé.
CPP art.30 :

Le ministre de la justice conduit la politique pénale déterminée par le Gouv. Il veille à la cohérence
de son application sur le territoire de la Rép.
A cette fin, il adresse aux magistrats du ministère public des instructions générales.
Il ne peut leur adresser aucune instruction dans des affaires individuelles.

 Depuis loi 25/07/13, garde des sceaux ne peut plus donner instructions individuelles. Avant cette
loi, garde des sceaux pouvait ordonner de poursuivre, mais pas de classer.
Instructions générales de politique pénale peuvent être spécialisées matériellement (terrorisme, fraude
fiscale, jeux olympiques…) ou géographiquement (zones frontalières, quartiers…)

§2 – Les liens entre le procureur général et les procureurs de la Rép


CPP art.36 :

Le procureur général peut enjoindre aux procureurs de la République, par instructions écrites et
versées au dossier de la procédure, d'engager des poursuites.

Les magistrats du parquet ont l’ob de respecter les instructions adressées par leurs supérieurs (donc
proc de la Rép doit respecter instructions générales et particulières du proc général).
Théoriquement, que par écrit, mais, à l’audience, chaque membre du parquet conserve sa lib de parole
(la plume est serve mais la parole est libre).

P3 – La police judiciaire
2 sens du terme police :
 Sens matériel : règles imposées par l’autorité publique pour assurer l’ordre public
 sens organique : institution chargée de faire respecter ces règles
Au sens organique, police comprend police nationale et gendarmerie nat’le. PJ est exercée sous la
direction du proc de la Rép (CPP art.12). D’abord, mission de police adm’ve (préventive) consistant à
prévenir les infractions, maintenir l’ordre et assister citoyens en difficulté. Lorsque prévention ne

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suffit pas, succède à mission de police adm’ve une mission de police judiciaire qui vise à constater les
infractions, en rassembler les preuves et en rechercher les auteurs (art.14). Distinction peut être
malaisée car les mêmes agents accomplissent les 2 missions.
PJ relève de PP.

S1 – Les membres de la police judiciaire


Art.15 :

La police judiciaire comprend :


1° Les officiers de police judiciaire ;
2° Les agents de police judiciaire et les agents de police judiciaire adjoints ;
3° Les assistants d'enquête de la police nationale et de la gendarmerie nationale ;
4° Les fonctionnaires et agents auxquels sont attribuées par la loi certaines fonctions de police
judiciaire.

§1 – Les officiers de police judiciaire


Liste des OPJ est dressée à l’art.16 (maires etc.) Ce sont les seuls à pv placer en GAV.

§2 – Les agents de police judiciaire


Art.20 :

Les APJ ont pour mission :

- De seconder les OPJ dans l'exercice de leurs fonctions ;


- De constater les crimes, délits ou contraventions et d'en dresser procès-verbal ;
- De recevoir par procès-verbal les déclarations qui leur sont faites par toutes personnes
susceptibles de leur fournir des indices, preuves et renseignements sur les auteurs et complices
de ces infractions.

Les agents de police judiciaire n'ont pas qualité pour décider des mesures de garde à vue.

§3 – Les agents de police judiciaire adjoints


Art.21 énumère pouvoirs des APJA : grosso modo mêmes pouvoirs que APJ, mais n’ont pas pouvoirs
d’initiative (à l’exception du pv d’initiative de pv dresser par PV constat de contravention).

§4 – Les assistants d’enquête


Introduits par loi de 2021, assistants d’enquête sont créés pour décharger les OPJ des aspects +
fastidieux de leurs tâches (art.21-3).

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§5 – Les fonctionnaires/agents chargés par la loi de certaines fonctions de
PJ
Art.28-1 s.

S2 – Les magistrats disposant de pouvoirs de PJ


Certaines personnes qui ne sont pas membres de la PJ ont des pouvoirs appartenant aux OPJ, dont
magistrats.
Proc de la Rép a toutes les prérogatives attachées à la qualité d’OPJ (art.41.5) ; il peut procéder à tous
les actes nécessaires à la recherche et poursuite des infractions (art.41), il peut recevoir plaintes et
dénonciations (art.40) et recourir directement à force publique (art.42).
Idem pour JDI : il instruit seul ou peut déléguer son instruction par le biais d’une commission
rogatoire.

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T2 – LES ACTEURS PRIVES
Pas un titre très heureux (il peut s’agir de personnes morales de dt public) ; acteurs privés par
opposition à acteurs inst’ls. D’abord la personne mise en cause (P1), puis la victime (P2).

P1 – La personne mise en cause


La personne mise en cause est la principale intéressée par le procès pénal. En principe, elle est dans un
rôle passif (on dit qu’elle est « en défense »). En app du principe de présomption d’innocence, elle
pourrait en principe ne rien faire et attendre que l’on apporte preuve de sa culpabilité. Mais il vaut
mieux parfois prendre certaines initiatives (ex : demander l’accomplissement d’un acte, rapporter la
preuve d’éléments jouant en sa faveur).
Pour cela, la personne mise en cause doit être bien défendue. Cela suppose d’abord d'être informée
(des charges qui pèsent contre elle, de son dt au silence, dt à l’assistance d’un avocat et d’un
interprète).
Accès aux pièces du dossier n'est possible qu’à partir du moment où la personne mise en cause devient
partie à la procédure. Pdt l’enquête, elle n'est pas partie à la procédure mais simplement suspecte.
Qualité de partie nait avec saisine de j°.
A mesure que les indices s’accumulent, droits de la défense deviennent + importants.

P2 – La victime
CPP art.2 prévoit possibilité pour victime de porter action civile :

L'action civile en réparation du dommage causé par une infraction appartient à tous ceux qui ont
personnellement souffert du dommage directement causé par l'infraction.

A la différence de la personne mise en cause, la victime n'est pas la principale intéressée par le procès
pénal. Mais s'il y a une victime, elle doit a minima être entendue dans le cadre du procès pénal. Cela
suppose que la victime soit informée de ses droits (assistance avocat/interprète…)
Victime ne se défend pas, elle demande qqch. Elle est donc + proche du parquet que de la personne
mise en cause. Mp requière l’app de la loi pénale et le cas échéant condamnation de la personne.
Victime porte action privée, elle ne demande ni l’app de la loi pénale ni condamnation de la personne
mais elle demande des dommages-intérêts et que soit reconnue la faute civile commise sur elle. C'est
pourquoi l’action portée par la victime devant juge pénal prend le nom d’action civile.
Victime peut demander « réparation du dommage causé par une infraction » ⇒ action civile est une
action en réparation (prenant la plupart du temps la forme de dommages-intérêts) portée devant juge
pénal  contradiction, à telle point que des auteurs ont qualifié l’action civile d’action hybride.

S1 – Les formes de l’action civile


Acte par lequel une personne annonce qu’elle est victime et qu’elle veut demander réparation s’appelle
c° de partie civile. La plainte simple (ne vaut pas c° de partie civile) est l’acte par lequel une personne
qui s’estime victime d’une infraction informe le proc, soit directement, soit par l’intermédiaire d’un
service de police/gendarmerie.
Toute personne peut porter plainte, y compris un mineur qui peut le faire seul, contre personne
déterminée ou contre X.

38
Crim. 21/04/22 : constitue une plainte toute info portée sans formalisme particulier à la connaissance
de l’autorité judiciaire ou d’un officier ou agent de PJ et relative à des faits susceptibles de revêtir une
qualif pénale.

Si la plainte est déposée auprès de police/gendarmerie, elle donne lieu à un PV communiqué à la


victime dans lequel sont mentionnés les délais de prescription de l’action publique et le fait que sa
plainte simple n’interrompt pas délai de prescription de l’action publique, qu'il faut se constituer partie
civile pour interrompre délai.
Art.15-3 : Les gendarmes/policiers sont tenus de recevoir les plaintes déposés par victimes.
Art.19 : Les gendarmes/policiers sont tenus de transmettre plaintes au parquet.
≠ Main courante : info ne donnant lieu ni à enquête ni à transmission au parquet.

Désormais, victime peut être assistée d’un avocat pour porter plainte. Mais n’étant pas partie au
procès, victime qui ne s'est pas constituée partie civile ne peut être entendue que comme témoin (qui
n’a pas le dt d’avocat) au cours d’une audience.

Art.15-3-1 (2019) : possibilité de déposer une plainte en ligne, qui ne dispense pas les enquêteurs de
procéder à audition.

Art.15-3-1-1 (2023) : possibilité de porter plainte et recueillir sa déposition par un moyen de


télécommunication audiovisuelle.

Pour être partie au procès, victime peut se c’er partie civile :


 PAR VOIE D’ACTION → met en mouv l’action publique et interrompt la prescription (art.9-2)
 PAR VOIE D’INTERVENTION → après l’enclenchement des poursuites

C° de partie civile peut se faire par plainte avec c° de partie civile (§1) ou par citation directe (§2).

§1 – La plainte avec constitution de partie civile


Depuis Cass. 08/12/1906 (arrêt dit Laurent-Atthalin), PCPC donne à la victime le pv important de
mettre en mouv l’action publique.
Art.85 (2007) subordonne PCPC au dépôt préalable d’une plainte simple devant proc. Ça n'est que si
le parquet refuse de poursuivre ou ne répond pas dans délai de 3 mois que victime pourra déposer
PCPC. (Ce filtre n'existe pas en matière criminelle.)

Formellement, PCPC est adressée au JI, par simple lettre dans laquelle victime exprime volonté
certaine de se c’er partie civile. Lorsque plainte sera reçue, victime devra verser une consignation
destiné à payer l’amende civile si JI considère que plainte est abusive.

En devenant partie, victime peut :


 accéder aux dossiers de la procédure par l’intermédiaire de son avocat
 faire des demandes d’investigations supplémentaires
 demander dommages-intérêts
Les bons avocats recommandent de se c’er partie civile le + tôt possible, mais il est possible de se c’er
partie civile jusqu’au jour de l’audience.
Crim. 20/04/17 : il n'est pas possible de se c’er partie civile pour la 1ère fois en appel, quelle que soit la
raison pour laquelle elle était absente en 1ère instance (y compris horaire dans l’avis qui lui avait été
adressé), car priverait la défense d’un double degré de j° (droits de la défense prévalent par rapport aux
droits de la victime).

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§2 – La citation directe
Proc peut directement citer l’individu à comparaitre devant j° de jugement. Ce mode de poursuite peut
aussi être à l’initiative de la victime, qui invite par l’intermédiaire d’un huissier à comparaitre devant
trib. Victime peut citer directement l’auteur devant j° compétente pour infractions simples
(délits/contraventions). Mais la victime doit disposer de tous les éléments prouvant l’infraction,
l’étendue du pjd et identifiant l’auteur. On ne peut citer directement un mineur. Pour le reste, mêmes
conditions que PCPC (versement d’une consignation, dt à l’assistance d’un avocat).

S2 – La nature de l’action civile


Même si l’action civile est avant tout une action en resp'é civile (§1), elle a aussi une finalité répressive (§2).

§1 – Une action en réparation


L’action en réparation prend la forme d’une demande de dommages-intérêts. Comme toute action en
resp'é civile, son but est de rétablir aussi exactement que possible l’équilibre détruit par le dommage et
replacer la victime dans la situation où elle se serait trouvée si l’acte dommageable ne se serait pas
produit.
La victime d’une infraction dispose d’une option entre saisir le juge civil ou pénal. Chacune de ces
options comporte avantages et inconvénients :
 Jt civile est + discrète (jt pénale est + médiatisée)
 Victime peut ne pas vouloir condamnation etc.
 Délais de prescription peuvent varier. CPP art.10 :

Lorsque l'action civile est exercée devant j° répressive, elle se prescrit selon règles de l'action
publique. Lorsqu'elle est exercée devant j° civile, elle se prescrit selon règles du CCiv.

Mais ce choix qui lui est ouvert n'est pas totalement libre : CPP art.5 prévoit règle electa una via (=
une fois une voie choisie, on ne peut plus changer d’avis).
Choix d’une voie civile emporte l’app de 2 autres règles visant à éviter contradiction entre décision
civile et pénale :
 CPP art.4 : LE CRIMINEL TIENT LE CIVIL EN L’ÉTAT
 Jp : AUTORITÉ DE LA CHOSE JUGÉE AU PÉNAL SUR LE CIVIL

A) Electa una via


Il y a lieu de distinguer entre deux hypothèses :
 Si victime choisit la voie pénale → peut se désister de son action pour aller devant j° civile.
 Si la victime choisit d’abord la voie civile → option irrévocable (art.5 dispose que la victime qui a
exercé son action devant j° civile ne peut se tourner devant j° pénale). Mais limites :
- Art.5 autorise victime à changer d’avis si parquet a déclenché les poursuites et que le jugement
sur le fond nait pas encore été rendu.
- Jp considère que si action civile a été portée devant j° étrangère, n’empêche pas de saisir j°
pénale.
- Jp considère que l’art.5 n’interdit que dans le cas où victime a saisi juge civil d’une action
formée contre la même personne, sur le même objet et pour la même cause que l’action portée
devant juge civil. Conception souple. Ex : juge a considéré que l’action en réparation de
disparition du bijou n’avait ni la même cause ni le même objet que l’action pénale (abus de
confiance).

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B) Le criminel tient le civil en l’état
Le criminel tient le civil en l’état (= en gel) : pour éviter contradictions, CPP art.4 impose au juge civil
de surseoir à statuer dans l’attente de la décision du juge pénal. Limites :

Juge civil n'est tenu de surseoir à statuer que si l’action qui est portée devant lui est une action en
réparation du dommage causé par l’infraction.
Ex : si victime d’une escroquerie/acte de tromperie saisit le juge civil d'une demande en nullité du
contrat ayant fondé l’infraction, juge n'est pas tenu de surseoir à statuer.

Cette 1ère limitation a été renforcée par une autre limite prévue à l’art.4.3 pour prévenir
l’instrumentalisation de la jt pénale (dépôts de plainte ayant pour seul objectif de bloquer procédures
civiles) :

La mise en mouv de l'action publique n'impose pas la suspension du jugement des autres actions
exercées devant la j° civile, de quelque nature qu'elles soient, même si la décision à intervenir au
pénal est susceptible d'exercer, directement ou indirectement, une influence sur la solution du
procès civil.

Le juge civil apprécie l’opportunité de surseoir à statuer.


Ex : procès du Médiator, labos Servier avaient demandés que juge civil sursoit à statuer dans l’attente de
décision du juge pénal. CCass a considéré que ça relevait du pv souverain du juge civil.

C) Autorité de la chose jugée au pénal sur le civil


Cette règle jurisprudentielle vise aussi à éviter contradiction entre jugements, une fois que jugement
pénal a été prononcé, juge civil doit en tenir compte. Il faut distinguer 2 hypothèses :

 En cas de CONDAMNATION au pénal, juge civil est tenu de suivre décision du juge pénal.
Ex (2e civ, 01/06/23) : cassation de l'arrêt du juge civil considérant que faute inexcusable de
l’employeur condamné au pénal pour blessures involontaires n'était pas établie.

 En cas de RELAXE, loi du 10/07/00 a créé l’art.4-1 qui doit être analysé comme marquant
détachement des fautes civiles et pénales :

L'absence de faute pénale non intentionnelle au sens de l'article 121-3 du CP ne fait pas obstacle à
l'exercice d'une action devant les j° civiles afin d'obtenir la réparation d'un dommage.

 Après décision de relaxe, il est possible de retenir faute civile, mais sans créer contradiction.

§2 – L’action vindicative : une action en répression


En se c’ant partie civile par voie d’action, elle exprime son envie de voir condamner l’auteur de
l’infraction car met en mouv l’action publique.
Manif la + éclatante de nature vindicative tient dans la possibilité pour victime de se c’er partie civile
sans demander réparation du prjdc subi.
CCass admet ainsi que l’action civile peut n’être motivée que par le souci de corroborer l’action
publique et d’obtenir que soit établie culpabilité du prévenu.
Cette interprétation de CCass repose sur lecture littérale de CPP art.418, qui prévoit :

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La partie civile peut demander des dommages-intérêts correspondant au pjdc qui lui a été causé.

Il est des cas dans lesquelles j° pénale est incompétente pour allouer dommages-intérêts à victime. Ex :
victime d’une infraction commise par fonctionnaire.

S3 – Les demandeurs à l’action civile


Demandeurs à l’action civile peuvent être PPh (§1) ou PMo (§2).

§1 – Les PPhys
Comme toute action en jt, l’action civile suppose de cumuler capacité à agir et intérêt à agir :

 CAPACITÉ À AGIR
Mineur et majeurs protégés n’ayant pas la capacité jq ne peuvent pas se c’er partie civile. Il se déduit
de CCiv art.388 que le mineur non émancipé ne peut exercer l’action civile. L’action civile peut être
portée au nom du mineur par son représentant légal. Lorsque la protection des intérêts du mineur n'est
pas assurée de manière satisfaisante par représentants légaux, juge désigne un adm’eur ad hoc qui
exercera l’action au nom du mineur.
Crim. 11/10/22 : agressions sexuelles reprochées à un frère sur sa sœur, CCass a considéré que le seul
fait que mère de la victime soit mère du suspect n'empêche pas représentation.

 INTÉRÊT À AGIR : utilité que l’action est susceptible de procurer au plaideur


CPP art.2 : Il faut se prévaloir d’un pjd personnel et direct. Mais appréciation souple de CCass :
l’action civile est ouverte aux victimes immédiates, à leurs héritiers, aux victimes par ricochet et (dans
un contexte particulier) aux victimes par implication :

o Victimes immédiates
Etant la 1ère concernée par l’infraction, elle dispose évidemment d’un intérêt à agir (blessée, agressée,
proprio de la chose volée…) JP prévoit que victimes immédiates peuvent se prévaloir de conséquences
indirectes de l’infraction, se fondant sur l’art.3.2, qui dispose :

L’action civile sera recevable pour tous chefs de dommages, aussi bien matériels que corporels ou
moraux, qui découleront des faits objets de la poursuite.

Ce texte a été inséré in CPP pour permettre aux victimes d’accidents de la circulation d'être
indemnisés des dommages matériels dus à accident de la circulation.

o Héritiers des victimes immédiates


Jt pénale a longtemps hésité à les indemniser, les considérant parfois comme des simples tiers. Auj.,
l’action civile des ayants-droits en matière pénale est possible. Se décline sous 2 formes :
- ACTION SUCCESSORALE : action civile du défunt a été transmise dans leur patrimoine par l'effet
de la succession. Mais action devant juge pénal n'est possible uniquement si l’action publique
avait déjà été déclenchée avant décès (Cass AP).
- ACTION EN RÉPARATION DE LEUR PJD PERSONNEL subi du fait du décès de la victime : héritiers
sont traités comme victimes par ricochet.

o Victimes par ricochet


Victimes par ricochet englobent les proches des victimes immédiates. Pdt longtemps, action civile des
proches d’une victime était irrecevable devant juge pénal car n’entre pas dans la lettre de l’art.2
(victime directe) sauf pour un cas : l’infraction ayant causé la mort de la victime.

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Revirement : Crim. 09/02/89, juge ouvre porte du prétoire pénal à femme et enfants d’un hô
grièvement blessé. Crim 26/02/20 n°19-82-119 a admis action de parents de filles violés.

o Victimes par implication


Quiconque ayant subi un dommage personnel qui n'est pas le résultat direct de l’infraction ne peuvent
exercer action civile devant juge pénal. Il faut établir lien de causalité entre commission de l’infraction
et dommage subi. In 3 arrêts du 15/02/22, Crim. distingue en matière terroriste, entre témoin
malheureux qui n'est pas victime, et tiers s’étant interposé ou enfui (considérés comme victimes dans
conception élargie).

§2 – Les PMor
Les PMDPriv peuvent se c’er partie civile (B), moins évident pour PMDPub (A).

A - Les personnes morales de droit public


L’Etat étant déjà accusateur (Mp), il ne peut a priori pas intervenir comme victime.
Commune de Nice souhaitait se c’er partie civile car pjd matériel et d’image, Crim. 12/03/19 a refusé.
Mais en cas d’incendie volontaire, PMor concernées peuvent demander remboursement des frais
exposés pour lutter contre l’incendie (art.2-7).
Idem pour pjd environnementale (CCass : resp'é civile de Total à hauteur de 200 M€ pour naufrage du
pétrolier Erika).

B - Les personnes morales de droit privé


PMDPriv ont capacité importante à se c’er partie civile. Elles doivent, outre pers'é jq, intérêt à agir :
renvoie à l’existence d’un pjd personnel et direct (comme pour PPhys).
A intérêt à agir PM ayant subi une infraction, mais également PMor protégeant un intérêt collectif
particulier.

SYNDICATS peuvent se c’er partie civile (ch. réunies du 05/04/1913 repris in Code du travail L2132-
3).
Selon jp, intérêt collectif = intérêt commun à tous les membres d’une profession.

ORDRES PROFESSIONNELS aussi en cas d’exercice illicite de leur profession.

Les choses se corsent concernant ASSOS : revendiquent promotion d’un intérêt collectif.

L3 – DEROULEMENT DU PROCES
PENAL

T1 – LA PHASE PREPARATOIRE

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P1 – Le cadre de la phase préparatoire
S1 – Le cadre général
S2 – Les cadres particuliers
§1 – Les enquêtes
A – L’enquête de flagrance
B – L’enquête préliminaire
C – Les autres enquêtes
1) L’enquête de mort suspecte
2) L’enquête de recherche d’une personne disparue
3) L’enquête de recherche d’une personne en fuite

§2 – L’instruction

P2 – Les actes de la phase préparatoire


S1 – La classification des actes
§1 – Les actes de constatation
A – Les constatations directes
B – Les constatations indirectes (assistance technique et scientifique /
expertise / autopsie)
§2 – Les actes de surveillance
A – Les contrôles d’identité
B – La géolocalisation
C – L’enquête sous pseudonyme
§3 – Les actes intrusifs
A – Les actes intrusifs réels
1) Les perquisitions
2) Les saisies
3) Les interceptions

B – Les actes intrusifs personnels (prélèvements)

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§4 – Les actes de mise à disposition de la justice
A – Les auditions
1) L’audition du témoin
2) L’audition de la victime
3) L’audition du suspect

B – Les mesures de contrainte


1) Une mesure de contrainte courte : la garde à vue
2) Des mesures de contrainte plus longue
a) Le contrôle judiciaire
b) L’assignation à résidence avec surveillance électronique
c) La détention provisoire

S2 – Le contrôle des actes


§1 – Le contrôle des actes d’enquête et d’instruction par la nullité
§2 – Le contrôle des actes juridictionnels par l’appel

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