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DROIT DES AFFAIRES

LECON 1 : LE DROIT COMMERCIAL


PREMIERE PARTIE : LES FONDEMENTS DU DROIT COMMERCIAL
I/ INTRODUCTION AU DROIT COMMERCIAL
A) La notion de droit commercial
CHAPITRE 1 : LA DEFINITION DU DROIT COMMERCIAL
SECTION 1 : Le contenu du droit commercial
🡪 Branche du droit privé règlementant de manière spécifique les activités commerciales accomplies par
des commerçants. Peut s’agir des activités :
- De production
- De distribution
- De services
🡪S’inscrit dans le domaine de relations professionnelles comme le droit du travail. Mais différence de
philosophies : droit du travail protège partie faible alors que DC favorable aux échanges.
/!\ DC n’englobe pas toutes les règles relatives à l’exercice d’une activité professionnelle non
subordonnée. Sont ainsi exclus les statuts :
- Des artisans
- Des agriculteurs
- Des professionnels libéraux
SECTION 2 : le droit commercial et les autres disciplines

● Le droit commercial et le droit commun


2 codes différents.
🡪 Application règles droit civil en l’absence de dispositions spéciales. Certains contrats commerciaux
doivent respecter exigences posées par le droit commun des contrats ex : bail commercial, règles de
formation du contrat 🡪 conditions de fond édictées par CCiv.
🡪 Les deux matières s’imbriquent, s’interpénètrent : pas étanche l’une à l’autre.
● Le droit commercial et les disciplines voisines relatives aux affaires
DC tellement complexe/technique 🡪 subdivision en plusieurs branches dont certaines devenues des
disciplines à part entière ex : droit des sociétés, droit de la concurrence…
DC 🡪 composante de famille juridique plus large ex : droit des affaires (DC général + droit fiscal, droit
des sociétés…)
CHAPITRE 2 : LES CARACTERES DU DROIT COMMERCIAL
SECTION 1 : un droit pragmatique
Moins rigoureux que droit civil 🡪 règles commerciales plus assouplies : flexibilité des règles pour faciliter
la circulation des B/S. Ex : preuve libre en DC même pour actes > 1500€ (alors que preuve écrite en civ)
Formalisme particulier pour assurer une certaine forme de sécurité juridique. Ex : contrat de cession
fonds de commerce extrêmement formalisé.
🡪 Absence de dogme (philosophie générale) : parfois plus souple, parfois plus règlementé.
SECTION 2 : un droit ancien
Règlementation des échanges de marchandise déjà dans l’Antiquité. Codification CComm 1807 🡪 étape
importante
● Le droit comm avant le code de commerce

Contenu du DC apparu en même temps que notion de commerce or les civilisations


marchandes existent depuis l’Antiquité. Ex : société mésopotamienne.
Documents les plus anciens 🡪 tablettes de warka (-2000) et Code d’Hammourabi (-
De 1700) 🡪 éléments de droit bancaire (prêt à intérêt, dépôt d’espèce), préfiguration du
l’antiquité droit des sociétés.
au MA Intégration DC par droit romain de technique de la vente ou de procédures collectives.
Fondements du droit français 🡪 racines dans le droit romain.
Guides 🡪 sécurisation des voies de circulation terrestres, naissance des institutions et
des mécanismes qui sont les fondements de la matière (comptabilité, lettres de
change).
Apparition d’une forme structurée du DC autour du XIIIe dans villes italiennes (Gène,
Milan, Venise), en Allemagne (Frankfort, Bernes), à Troie (foires de champagne) 🡪
application de règles sans formalisme.
Regroupement des marchands en corporations et en jurandes 🡪 revendication règles
juridiques propres à leurs situations.
Lieux des échanges 🡪 marchés et foires.
Obtention privilèges et monopoles par pouvoir royal 🡪 création TC par Charles IX en
1563.
Du MA à la Dès XVI/XVIIe : systématisation DC par le pouvoir royal 🡪 intervention dans
révolution l’économie 🡪 apparition de manufactures royales (des Gobelins), compagnies royales
(des Indes orientales, du levant).
Colbert 🡪 ordonnance 1673 : « Edit pour le commerce des marchands en gros et
en détail » (rédigé par Savary).
Au XVIIIe : période de bouillonnement économique, prémices de l’industrialisation,
expansion du commerce colonial 🡪 code Savary inadapté.
RF 🡪 adoption du décrêt d’Allarde 1791 (liberté du commerce et de l’industrie) et la
loi Le Chapelier (abolitions des corporations).
Avant 1789 : organisation société en ordres, métiers, corporations 🡪 acquisition droits
grâce à place occupée dans société. Situation qu’on ne veut pas remettre en
question par peur de l’inconnu 🡪 perpétuation de société inégalitaire.
Dès que société devenue égalitaire 🡪 atomisation société, corporations inutiles. Ces 2
textes 🡪 suite de l’exaltation de notion nouvelle d’égalité (véritable apport de RF).

● Le droit commercial après le code de commerce


Napoléon demande l’élaboration d’un code de commerce. En 1807 : 5 lois distinctes réunies en 1 texte.
La période Code de 1807 🡪 640 articles. Promulgué à la hâte pour réprimer des scandales
du financiers + répondre aux crises économiques 🡪 œuvre de circonstance.
libéralisme Reproche 🡪 recopie droit du passé + pas anticipation de RI.
Multiplication de lois spéciales au lieu de recodifier (1865 loi sur le chèque, 1867 loi
sur les sociétés). 🡪 Code 1807 vidé de sa substance : 33 articles rédaction originaire
Fin du XIXe 🡪 pénuries, inflation 🡪 crises économiques 🡪 dvpt socialisme et
La période keynésianisme 🡪 interventionnisme étatique tout le XXe.
contemporai 🡪 Restriction libertés (contractuelles) par législateur au nom d’un OP 🡪 protéger
ne contractant le plus faible dans certains domaines (dt travail, dt conso).
🡪 Développement d’un OP de direction par le contrôle des prix, des crédits, des
changes, des salaires. Contestation du libéralisme du XIXe.
🡪 Traité de Rome (1957) : DC a retrouvé son libéralisme originaire, garantie jeu de la
concurrence saine par l’Etat, liberté des prix, des changes et du crédit.
🡪 Recodification du code du comm par une ordonnance du 18/09/2000 : aucune
modification substantielle des textes préexistants, rares améliorations pour codifier
des arrêts de principes de la Cour de Cassation. Réforme de 2000 🡪 multiplication des
interventions législatives dont la dernière est la loi PACTE (22/05/2019).

II/ LES SOURCES DU DROIT COMMERCIAL


CHAPITRE 1 : LES SOURCES NATIONALES
La liberté du commerce et de l’industrie
Préambule 1946 repris dans celui de 58. Libertés publiques dont
celle-ci. Esprit des Lumières : critique corporations de jurandes
qui entravent la liberté éco.
Contrôleur Général Turgot + RF 🡪 libéralisation de l’économie.
Activités éco dans les États libéraux 🡪 régime de droit des affaires
= liberté d’accès aux marchés +concurrence entre ses acteurs.
Intervention possible (régulation) des autorités publiques
Bloc de DDP
constitutionnalité 1 des 4 droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Inviolable
et sacré. Nul ne peut en être privé sauf si nécessité publique et
sous condition d’une juste et préalable indemnité. Affirmation par
CConstit que valeur d’entreprendre était un PDG + liberté
commerce et industrie au rang de PVC.
Tout ce qui ne relève pas de la loi relève du domaine
règlementaire or art 34 C° énumère domaine législatif limité :
Lois Principes fondamentaux :
- Du régime de la propriété
- Des DR
- Des obligations civiles et commerciales
SOURCES Le décret
ECRITES Complète la loi. Lois abondantes dans des domaines
commerciaux spécifiques depuis promulgation du code du comm.
Règles comm ont souvent un caractère règlementaire.
L’ordonnance
Entre loi et règlement. Pouvoir exécutif utilise parfois voie
règlementaire pour conduire politique commerciale 🡪 demande
Règlements autorisation au Plmt de prendre des mesures par voie
ordonnance alors qu’elles relèveraient de la loi. Plmt vote loi
d’habilitation pour durée déterminée.
Les arrêtés
Règlementent la vie commerciale à un niveau national/local.
Portée générale. Art L410-2 ccom : règlementation de certains
prix par voie d’arrêté.
Mesures administratives. Destinées aux agents publics, sa force :
Circulaires
représente une pratique/doctrine admin sur une question donnée
Les contrats commerciaux précis
Rôle majeur. Clauses spéciales, contrats spéciaux créés par
Pratique praticiens qui ont imaginé figures dépassant cadre normatif
Source importante en DC
incomplet (contrat de négociation, d’affacturage, clause
d’arbitrage)
De fait/conventionnels
Pratiques suivies et normales dans un domaine. Cocontractants
s’y réfèrent de manière implicite. Résulte de pratique et répétition.
Avant : clause insérée dans contrat et régulièrement reconnue🡪
SOURCES application tacite de cette disposition : habitude.
NON Présomption volonté de son application Volonté des parties
ECRITES traditionnellement présumée pour l’application de ces
pratiques/clauses = usages conventionnels/de fait. Varie selon
professions/lieux.
🡪 Régime : nature contractuelle. Prouvé par celui qui l’invoque.
Preuve libre : par tous moyens (dont parères). Opposable aux
Usages professionnels d’un même secteur et dans la même localité.
Fondements du droit comm
avant CComm.
Écartable par convention. Usage conventionnel non accepté
expressément 🡪 inopposable aux prof relevant d’un autre
domaine d’activité/autre localité. Inopposable aux non
commerçants. Ne déroge pas à une loi (impérative/supplétive)
De droit
Assimilables à coutume. Formation conventionnelle. Né d’une
pratique répétée. Consécration JP 🡪 reconnaissance valeur
d’une véritable RDD : obligatoire. Ex : solidarité des débiteurs
présumée. S’impose aux parties. Peut être contra legem ou
secondum legem ou praeta legem. En l’absence de textes :
exigence d’usages loyaux du comm 🡪sanction pratique jugée
déloyale par application dt concu (art 1240 CC).
🡪 Régime : n’ont pas à être prouvé car RDD. Juge censé le
connaitre de la même manière qu’il connait la loi. Opposable.
Caractère général et abstrait. Peut déroger à une règle supplétive
(mais pas impérative).
TC 🡪 Interprétation des textes comm + les adaptent. JP créatrice
Jurisprudence de droit 🡪 nécessité intervention rapide des juridictions dans
relations comm. (ex : concu déloyale, abus de majorité). Habilités
à se servir d’un usage dont ils ont connaissance.
Formée par opinion des auteurs : proposent solutions à des pb de
Doctrine
droit présents.
Codes de bonne Ex : MEDEF 🡪 bonne rémunération des dirigeants…
conduite

CHAPITRE 2 : LES SOURCES SUPRANATIONALES

Uniformisation des règles jdq


Traités internationaux applicables sur territoires Etats
signataires. Ex : Convention de
Viennes sur vente internationale de
marchandises.
SOURCES Complètent les points non abordés
INTERNATIONALES dans les traités. Normes de référence
pour régler litiges en droit international.
Usages internationaux Développés grâce à regroupements de
commerçants (CCI en France).
Ex : incoterms, vente fob

🡪 création communauté européenne et


garantie du développement harmonieux
de l’activité éco. 1957 Traité de Rome
(CEE), 1992 Maastricht (UE).
🡪 application directe en droit interne :
droit originaire. Primauté sur droit
interne. Pouvoir normatif des autorités
européennes 🡪 édictent législation
Les textes européenne directement applicable en
fondateurs droit interne = droit dérivé.
Autres textes : convention de Rome
(1980) sur loi application aux oblig
contractuelles
Convention Europ. de sauvegarde des
DDH
Les règlements
Portée général. S’impose
automatiquement et obligatoirement
aux Etats-membres sans besoin de
transposition.
Droit dérivé Les directives
Textes de Fixe objectifs à atteindre pour les E-m
droit mais leur laisse le choix des
européen moyens/forme pour les atteindre dans
le délai fixé. Transposition nécessaire si
pas faire 🡪 procédure de manquement
de l’Etat devant la CJUE
SOURCES Les décisions
EUROPEENNES Prises par le conseil de
l’UE/Commission européenne à
l’encontre de PP/PM d’E-m.
Obligatoires et applicables sans
transposition.
Décisions, avis et Les avis
recommandations Opinion d’une institution/organe de l’UE
(BCE…) soumise aux autres institutions
europ/nationales.
Les recommandations
Émis par commission
européenne/conseil de l’UE. Incitation
pour E-m à adopter un comportement
particulier.
Accroissement influence de la CJUE
dans le DC : saisie pour litiges
préjudiciels, interprète/applique textes
européens. juridictions internes tenues
Jurisprudence européenne d’interroger CJUE avant de statuer sur
difficulté qui résulterait de
l’interprétation du droit de l’UE si aucun
recours interne ne sera possible après
jugement
DEUXIÈME PARTIE : INTRODUCTION A LA PROCEDURE COMMERCIALE
Particularité institutionnelle DC 🡪 1er degré de J°. Les J° consulaires = fondement du DC car en garantissent
l’application. Elles sont anciennes et leur légitimité incontestable. L’application du DC relève d’un grand nombre
de J° notamment le TJ qui peut faire application de règles commerciales. Mais l’essentiel des attributions en
matière de J commerciale = TC (J° de principe du droit des affaires // nombre d’affaires).

I/ LA JURIDICTION CONSULAIRE
J° spécialisée pour litiges actes commerciaux 🡪 le TC.

CHAPITRE 1: la composition du Tribunal de commerce

Président du TC Élu par les autres juges


Personnes siégeant au TC Membres élus par les commerçants et qui sont eux-
mêmes commerçants. Prêtent serment.
Pas de magistrats professionnels car hostilité des commerçants/industriels.

Solution trouvée par le monde des affaires 🡪 juges consulaires se sont vus proposer des formations pour garantir
leurs compétences. Leur statut 🡪 tendance à se rapprocher de celui des magistrats de carrière.
Solution envisagée : mixité (J° avec magistrats élus et magistrats professionnels ayant des statuts comparables).

CHAPITRE 2 : Compétences particulières

🡪 Compétence particulière : J° d’exception : compétent que si un texte le prévoit expressément.


Compétences pour contestations relatives aux engagements entre commerçants, entre établissements de crédit,
entre commerçants et établissements de crédit, aux stés commerciales, aux actes de commerce (AC), pour les
entreprises en difficulté.

CHAPITRE 3 : La procédure

Parties dispensées d’avocat lorsque la demande < 10.000euros (sauf dispositions contraire). Simplicité et
rapidité. Orale (importance des échanges de l’audience) et les avocats échangent souvent des conclusions.

CHAPITRE 4 : Le greffier

🡪 Contribue à rendre la J commerciale, prépare dossiers pour l’audience et y assiste pour noter, tient le RCS.
RCS très important 🡪 permet aux créanciers de savoir dans quelle condition le FdC est exploité, de connaître la
forme de la société, le régime (le cas échéant) matrimonial du commerçant si on veut le saisir… = espèce d’État
civil du commerçant.

II/ LA JURIDICTION ARBITRALE

Arbitrage 🡪 parties peuvent confier la tâche à un juge privé (arbitre), chargé de trancher le litige et de rendre une
sentence qui aura l’autorité de la chose jugée.
Intérêt 🡪 confidentialité (audience privée), rapidité (imposer un calendrier) et la spécialisation du tribunal (quand
le T est formé, chambre arbitrale/arbitres choisis par les parties sont en lien avec les spécialités du dossier (ex:
spécialiste en aéronautique...) → J° proche du litige qu'elle doit trancher.
Procédure de prédilection en matière commerciale. Depuis 2001 (loi NRE), la discipline tend à s’élargir au
domaine des relations pro indépendantes. Désormais, selon l’art 2061 du code civil, la clause compromissoire
(d’arbitrage) est opposable à la partie qui a contractée dans le cadre de son activité pro.

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