Moussa THIOYE
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M. THIOYE – DROIT DES AFFAIRES
INTRODUCTION
A- La notion de « commerce »
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ainsi que des activités connexes telles que la banque, le transport, les assurances…
Il apparaît, de la sorte, qu’une très grande partie des activités économiques
relèvent du domaine du droit commercial.
Cela dit, ce domaine n’est pas général, car beaucoup de secteurs
économiques y échappent encore, notamment pour des motifs sociologiques et
historiques : c’est le cas des activités agricoles, des activités artisanales, des
activités immobilières et des activités libérales (du moins lorsqu’elles ne
s’exercent pas à travers des sociétés de forme commerciale), lesquelles sont de
nature civile.
A- La période antique
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expéditeurs la perte d’une partie des marchandises, en particulier celles qui
auraient été jetées à la mer par le capitaine pour éviter un naufrage (c’est cette
institution qui a été à la source de la théorie des avaries communes).
De leur côté, les Grecs (ou Hellènes, peuple indo-européen) ont forgé une
institution, le nauticum foenus, qui allait être à la base de ce que l’on a appelé le
prêt à la grosse aventure (c’est-à-dire un prêt à intérêt concernant des biens
exposés à des risques maritimes et conclu sous la condition singulière qu’en cas de
dégât l’emprunteur est dispensé de rembourser au prêteur tout ou partie des
sommes prêtées).
Davantage orienté vers les activités agricoles, Rome ne connaissait pas un
droit commercial véritablement organisé, sans doute parce que les activités de
négoce y étaient exercées essentiellement par des esclaves et plus tard par des
affranchis. Cela dit, le droit romain avait repris un certain nombre d’institutions
des peuples méditerranéens en matière commerciale et révélait ainsi une parfaite
maîtrise des contrats et de certaines opérations financières comme, par exemple,
le cautionnement.
B- La période médiévale
On peut dire que c’est le Moyen Age qui a vu naître un droit commercial
véritablement organisé. En effet, avec l’effondrement de l’empire romain, les villes
marchandes, notamment de l’Italie du Nord (Gênes, Milan, Florence, Pise, Venise),
des Flandres (Bruges, Gand, Anvers, Amsterdam, Bruxelles), d’Allemagne (Leipzig,
Francfort, Brême, Lübeck) et de Champagne (Troyes, Provins), vont se dresser en
Républiques autonomes sous l’impulsion des commerçants. Ces derniers vont alors
élaborer un solide droit des affaires caractérisé par le statut des villes et le droit
des foires avec, notamment, le développement du droit des contrats, la création
de la lettre de change (dont le mérite, à l’époque, était d’éviter les transferts de
fonds sur des routes peu sûres), l’institution de la procédure de faillite (alors
destinée à sanctionner les commerçants mauvais payeurs), l’apparition des
premiers éléments de la comptabilité en partie double, l’apparition de la société
en commandite permettant de contourner l’interdiction canonique du prêt à intérêt
(au lieu de prêter, le capitaliste constituait une société avec un commerçant ayant
besoin de financement et, de la sorte, se trouvait ainsi associé tant aux bénéfices
qu’aux pertes).
L’autre innovation majeure de cette époque fut la création de juridictions
spécialisées, en l’occurrence les tribunaux consulaires qui étaient ainsi investis de
la mission de régler les contentieux entre commerçants et même ceux appartenant
à des pays différents (Consules Mercatorum de Florence ; juridictions consulaires
de France : Lyon en 1419, Toulouse en 1549, Paris en 1563).
Notons aussi le développement, à cette époque, de la lex mercatoria (droit
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des marchands résultant des usages) ainsi que la forte dimension internationale
du droit.
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pour l’essentiel, se contentait de reprendre des normes antérieures (ordonnance
de Colbert de 1673 notamment et certains usages et coutumes appliqués par les
tribunaux).
Il présentait de nombreuses faiblesses, fruit d’une préparation pas assez
nourrie et, peut-être, de la défiance que Napoléon avait l’égard des commerçants
(à cause notamment des spéculations de certains d’entre eux sur le ravitaillement
des armées). D’où la multiplication des réformes en dehors du code (prolifération
telle que la doctrine a pu parler de « décodification du droit commercial »
(expression de Bruno Oppetit)). C’est ainsi que, à la fin du 20e siècle, le droit
commercial était essentiellement composé de textes spéciaux non intégrés dans
le Code de commerce et intervenant dans des secteurs aussi divers que celui des
sociétés, du chèque, du fonds de commerce, des faillites, etc.
Cette situation particulière a récemment conduit, en septembre 2000 (le
gouvernement, sur la base d’une loi d’habilitation du 16 décembre 1999, a édicté
l’ordonnance n° 2000-912 du 18 septembre 2000), à l’abrogation du Code de 1807
et à la création d’un nouveau Code de commerce1. Le Code de commerce nouveau
se contente, sur le fond, de reprendre dans un seul ouvrage la plupart des
anciennes dispositions. On parle de codification à droit constant, c’est-à-dire que
les anciennes dispositions en vigueur ont été codifiées telles quelles sans qu’il y ait
été apporté des modifications autres que celles imposées par « le respect de la
hiérarchie des normes », « la cohérence rédactionnelle des textes » et
« l’harmonisation de l’état du droit »). Le nouveau Code, composé de neuf livres,
regroupe aujourd’hui les dispositions de l’ancien code et les nombreux textes
spéciaux hors code.
Désormais l’essentiel du droit commercial se trouve réuni au sein du Code
de commerce2 ; par ailleurs, il a été institué, par une ordonnance du 14 décembre
2000 (prise sur la base de la même loi d’habilitation du 16 décembre 1999), un
Code monétaire et financier qui rassemble toutes les dispositions législatives
relatives à la monnaie et aux activités bancaires et financières.
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Seule la partie législative a été immédiatement recodifiée en 2000, la partie réglementaire
n’ayant été codifiée que plus tard par le décret n° 2007-431 du 25 mars 2007.
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Depuis l’ordonnance n° 2006-673 du 8 juin 2006, les dispositions relatives au tribunal de
commerce ont été réintroduites dans le Code de commerce (articles L. 721-1 et suivants et R. 721-
1 et suivants du Code de commerce) alors qu’elles étaient, jusque-là, dans le Code de l’organisation
judiciaire ou COJ (articles L. 411-1 et suivants).
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se soucie aujourd’hui de l’unification (en atteste la recodification).
Mais sa caractéristique majeure réside sans doute dans son réalisme qui, à
bien des égards, l’éloignent de la discipline mère que constitue le droit civil. En
effet, pour répondre à certains besoins propres au monde des affaires, le droit
commercial a dû se forger des impératifs particuliers que l’on peut résumer en
termes de rapidité et de sécurité.
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un banquier avance au porteur d’un effet de commerce [lettre de change, billet à
ordre] non échu [à terme] le montant de cet effet contre le transfert de la
propriété de cet effet et sous la déduction d’une somme appelée escompte).
Sont ensuite apparues d’autres procédés de financement nés soit de la
pratique, soit de décisions du législateur pour remédier au formalisme du régime
civil de cession (ancien art. 1590 ou nouvel article 1324 du Code civil : ce régime
veut que si une personne détient une créance à terme et qu’elle veut la céder, elle
doit en informer le débiteur selon l’une ou l’autre de ces deux formalités :
signification par exploit d’huissier, c’est-à-dire un acte remis au débiteur et qui
contient les conditions principales de la cession ; ou acceptation du débiteur par
acte authentique). Parmi ces montages d’un genre nouveau, l’on peut citer :
- l’affacturage : c’est la cession par un vendeur de biens ou un prestataire de
services – l’adhérent – des créances qu’il détient sur ses clients à un factor
qui lui règle le montant de ses créances moyennant le versement d’une
commission et d’un intérêt si les créances sont à terme. En cas de
défaillance des débiteurs, le factor n’a aucun recours contre l’adhérent. Par
conséquent, il opère une sélection parmi les créances qu’il achète.
- le crédit-bail (location financière : financement d’un bien avec option
d’achat à l’issue de la période de location) ;
- l’ouverture de crédit (un banquier s’engage à mettre, dans l’avenir, une
somme d’argent à la disposition du client en une ou plusieurs fois, notamment
sous forme d’autorisation de découvert);
- le bordereau de créances professionnelles dit bordereau Dailly : créée
par une loi de 1981, cette technique permet à un titulaire de créances
professionnelles de céder à un banquier une série de ces créances
regroupées dans un bordereau (relevé détaillé énumérant les différents
articles ou pièces d’un compte, d’un dossier… : état récapitulatif ou
analytique des pièces ou actes en compte). La remise d’un tel bordereau au
banquier investit celui-ci, sans autre formalité, de toutes les créances qui y
sont visées et, éventuellement, des sûretés dont elles bénéficiaient. Cette
cession doit être notifiée aux débiteurs cédés, mais sans aucune formalité
particulière.
- etc.
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- La présomption de solidarité passive qui est la règle en matière
commerciale, contrairement à la matière civile (art. 1310 C. civ.) : autrement
dit, en matière commerciale, si deux débiteurs doivent la même dette à un
même créancier, ce dernier peut réclamer le paiement intégral à l’un
quelconque des deux (d’après une coutume très ancienne et consacrée par
la jurisprudence.
- La rigueur du droit cambiaire (des effets de commerce, lettre de change
en particulier) ; ainsi, notons que tous ceux qui apposent leur signature sur
une traite font un acte de commerce et sont solidairement responsables
envers le porteur ; de plus, la loi supprime les délais de grâce et écarte le
principe de l’opposabilité des exceptions (qui, s’il était appliqué, aurait
permis au débiteur cédé de résister à la demande en paiement formulée par
le porteur cessionnaire de la créance en lui opposant tous les moyens de
défense qu’il pouvait opposer à son créancier originel) ; notons également le
caractère répréhensible de l’émission d’un chèque sans provision (même
dépénalisé depuis une loi du 30 décembre 1991, l’émission d’un chèque sans
provision entraîne une pénalité forfaitaire et participe du renforcement du
jeu de l’interdiction bancaire).
- L’institution des procédures collectives (redressement ou liquidation
judiciaire) contre les commerçants défaillants, procédures tendant
notamment au désintéressement des créanciers (notons néanmoins que, de
nos jours, le souci de protection des créanciers est passé au second plan
dans le traitement judiciaire des entreprises en difficulté et se trouve
primé par le souci d’assurer le redressement du débiteur).
- Le développement des sûretés : la sûreté est une garantie que la loi, le juge
ou une convention accordent à un créancier contre le risque d’insolvabilité
de son débiteur ; les sûretés du droit civil s’appliquent au droit commercial,
mais celui-ci leur a apporté des innovations, notamment au contrat de gage ;
en droit civil, la conclusion d’un contrat de gage implique que le débiteur
remette au créancier le bien meuble objet du gage ; ainsi, si à l’échéance le
débiteur ne paye pas, le créancier pourra procéder à la réalisation du gage
soit en vendant aux enchères le bien pour se payer par préférence sur le
produit de la vente, soit en demandant au juge de lui attribuer la propriété
du bien ; le gage civil suppose donc la dépossession du débiteur ; or, à
l’évidence, cette règle est inadaptée aux besoins du commerce, d’où la
création du nantissement, sorte de gage sans dépossession (nantissement
de fonds de commerce par exemple) ; comme autre exemple de sûreté, on
peut citer le cautionnement qui consiste à augmenter le nombre des
débiteurs d’une même dette ; le créancier bénéficiaire du cautionnement
peut réclamer le paiement non seulement à son débiteur principal, mais aussi
aux cautions qui se sont engagées à payer à la place du débiteur principal si
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ce dernier arrivait à être défaillant ; le droit civil permet à la caution
actionnée en paiement d’opposer au créancier les exceptions (moyens de
défense) appartenant au débiteur principal ; on dit alors que le
cautionnement a un caractère accessoire, lequel caractère est source
d’inconvénients pour les créanciers ; pour y remédier, le droit commercial a
imaginé une nouvelle sûreté sans caractère accessoire, en l’occurrence la
garantie à première demande (ou garantie autonome) : le garant s’oblige à
payer à première demande, c’est-à-dire sans pouvoir soulever d’exceptions
qui appartiendraient au débiteur principal.
1° La Constitution
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entrée en vigueur en France le 1er janvier 1988.
D’autres encore, plus ambitieux, uniformisent le droit applicable tant aux
relations internes qu’aux relations internationales : c’est le cas, par exemple, des
Conventions de Genève de 1930 sur le lettre de change et de 1931 sur le chèque,
introduites en France par deux décrets-lois du 30 octobre 1935. On citera encore
ici, dans le cadre de l’Afrique francophone, le traité de l’OHADA, signé à Port-
Louis en 1993, qui harmonise le droit des affaires des pays membres.
Notons, enfin, l’existence des traités instituant les Communautés
européennes (notamment Traité de Rome modifié du 25 mars 1957) qui présentent
une grande importance pour le droit commercial français. Parmi leurs apports, on
peut citer : la liberté d’établissement et la libre circulation des marchandises et
des capitaux, qui facilitent les relations commerciales et financières
intracommunautaires ; le principe d’interdiction des pratiques anticoncurrentielles
(ententes et abus de position dominante) ; le contrôle des concentrations ; la
création du groupement européen d’intérêt économique (GEIE) ; l’avènement de la
marque communautaire ; l’avènement de la société européenne ; etc. Toujours
parmi les textes européens, on peut relever la Convention de Rome du 19 janvier
1980 qui a unifié, dans le cadre communautaire, les modes de règlement des
conflits de lois en matière contractuelle (le règlement CE n° 593/2008 du 4 juillet
2008, dit « Rome I », a transformé en texte communautaire la Convention de Rome
du 19 juin 1980 ; il s’applique aux contrats conclus après le 17 décembre 2009).
Enfin, l’on ne saurait ne pas évoquer l’avènement plutôt récent de l’euro.
Il s’agit, d’abord, tant de la loi civile (puisque le droit civil reste le droit
commun, ayant ainsi vocation à s’appliquer en matière commerciale toutes les fois
qu’une disposition expresse ou un usage ne l’écarte pas) que de la loi purement
commerciale (qui se trouve aujourd’hui, pour l’essentiel, dans le Code de commerce
dont la partie réglementaire vient d’être mise en place par le décret n° 2007-431
du 25 du mars 20073).
En plus de ces lois au sens formel ou organique (lois votées par le Parlement),
il y a les règlements, à savoir les décrets, les règlements édictés par des autorités
administratives indépendantes (comme l’Autorité des Marché financiers par
exemple), les rescrits fiscaux, les rescrits boursiers ou financiers...
Malgré certaines controverses (la qualité de source de ces actes est
controversée, faute d’avoir une effectivité juridique directe), on pourrait y
ajouter les circulaires et réponses ministérielles (par lesquelles un ministre donne
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La recodification du Code de commerce s’est faite à droit constant en plusieurs étapes :
ordonnance n° 2000-912 du 18 septembre 2000 pour la partie législative, décret n° 2007-431 du
25 du mars 2007 pour la partie Décrets et arrêté du 14 janvier 2009 pour la partie Arrêtés.
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son point de vue, sous réserve de l’interprétation souveraine des tribunaux, sur
une question juridique soulevée par un parlementaire), ainsi que les
recommandations et codes de bonne conduite (qui sont élaborés par certains
organismes spéciaux de caractère professionnels)…
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La chambre de commerce internationale a codifié des pratiques loyales et mis sur pied un lexique
de termes juridiques en usage dans le commerce international (INCOTERMS).
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pour en constater l’existence et le contenu, on recourt à des attestations
écrites (appelées parères) délivrées par des professionnels connus sur une
place ou par des organisations professionnelles compétentes (chambres de
commerce et d’industrie territoriales, syndicat patronal) ;
- l’usage peut compléter la loi, voire y déroger s’il s’agit d’une loi supplétive ;
- la constatation de l’existence et l’application d’un usage conventionnel
relèvent du pouvoir souverain des juridictions du fond. En principe, il n’y a
donc pas de contrôle de la Cour de cassation, sauf si les juges du fond ont,
sous prétexte d’interprétation, dénaturé l’usage en question.
C- la jurisprudence
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La jurisprudence joue un rôle de tout premier plan en droit commercial,
notamment parce qu’il y existe des juridictions spécialisées, les tribunaux de
commerce, et que la vie des affaires suppose des interventions judiciaires rapides
et efficaces pour s’adapter de manière constante aux besoins sans cesse naissants
et mouvants.
L’œuvre prétorienne est ici, sans doute plus que dans les autres branches
du droit privé, très créatrice. D’où, par exemple, le système précité des usages de
droit qui constituent des pratiques tellement utiles au monde du commerce que les
tribunaux les ont élevées au rang de véritables règles de droit.
D- La doctrine
Voilà ce que l’on pouvait dire à titre d’introduction. Par la suite, les
développements seront divisés en trois grandes parties :
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BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
(privilégier les éditions les plus récentes)
Georges Ripert et René Roblot, Traité de droit des affaires, tome I, Du droit
commercial au droit économique, par L. Vogel, LGDJ.
Françoise Dekeuwer-Défossez et Edith Blary-Clément, Droit commercial : actes
de commerce, fonds de commerce, commerçants, concurrence, Montchrestien.
Michel Pédamon et Hugues Kenfack, Droit commercial : commerçants et fonds de
commerce, concurrence et contrats du commerce, Précis Dalloz.
Yves Guyon, Droit des affaires, Tome I, Droit commercial général et Sociétés,
Economica.
Dimitri Houtcieff, Droit commercial, Armand Colin.
Yves Reinhard, Sylvie Thomasset-Pierre et Cyril Nourissat, Droit commercial,
LexisNexis.
Jacques Mestre, Marie-Eve Pancrazi, Isabelle Grossi, Laure Merland et Nancy
Vignal, Droit commercial, LGDJ.
Paul Didier et Philippe Didier, Droit commercial, tome 1, Introduction générale-
L’entreprise commerciale, Economica.
Luc Paulet, Droit commercial, Ellipses.
Moussa THIOYE, Fiches de Droit commercial, Ellipses, 2015.
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