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Introduction : entretient autour de lui une cour à partir de l’argent qu’il leur donne pr pouvoir conserver son rang.

de l’argent qu’il leur donne pr pouvoir conserver son rang. La véritable


apparition du drt commercial, c’est les républiques italiennes comme Rome et Venise. Ensuite, les Flandres puis la
Le drt commercial se définit comme celui applicable aux opérations commerciales effectuée par les commerçants.
France comme Troyes où se trouve la plus ancienne charte du drt commercial encore visible (datant du 13ème s). C’est
Juridiquement, c’est un drt d’exception : il s’agit d’un drt commun qu’est le drt civil et une des branches du drt civil
au Moyen Age qu’une lettre de change est apparue avc la possibilité de garantie (l’aval) qu’apporte une personne à une
est le drt commercial pr tenir compte de la spécificité commerciale.
autre d’une lettre de change. Tout cela nécessite de la confiance et de la circulation des richesses. Est né à ce moment-
Le drt de la consommation prend une grande place ds le drt commercial pr protéger la partie la plus faible et empêcher là, la loi des marchands (Lex mercatoria). En FR, le système de corporation joue à son plein régime jusqu’à la fin de
que le commerçant ne puisse tromper la vigilance du consommateur. Le droit commercial ne vient pas sans le droit de l’AR et jusqu’au lois de Colbert. 9H00.
la consommation.
Cela a craqué par les lois le Chapelier du 14 et 17 juin 1791. Ces dernières ont mis fin aux corporations. Avant, le décret
Le drt commercial se subdivise en plusieurs matières : le drt des sociétés commerciales, le drt de la concurrence, le drt d’Allarde du 17 mars 1791, pose le principe de la liberté du commerce et de l’industrie.
des instruments de payement, le drt des entreprises en difficulté, le drt des fonds de commerce, le drt des baux
Paragraphe 2 : le code de commerce de 1807
commerciaux. Voilà la subdivision de cette branche du drt civil.
NB en 1806, a voulu un code de commerce. A cette volonté, le corps législatif, a décidé de voter 5 lois distinctes réunies
Ce drt est spécial aussi car il s’applique à des personnes spécifiques qui ont fait le choix d’une activité spécifique qu’est
en un code qui a été promulgué le 15 sept 1807. Il comportait 648 art. 4 livres (titres) le composait.
le commerce. Est-on dans une société libre ou chacun peut devenir commerçant ? En principe, il y a le système de la
liberté commerciale depuis 1791. - Le 1er livre : était consacré au commerce en général
- Le 2ème livre : était consacré au commerce maritime
Ds ce droit, il y a un principe également directeur, le principe de rapidité car le commerce évolue rapidement et dc il
- Le 3ème livre : à la faillite et à la banqueroute
faut s’adapter à cette rapidité et ne ps se retrouver enfermé ds un amas de règles. C’est un drt vivant et très fondé sur
- Le 4ème livre : à la juridiction commerciale
l’apparence car si sur le marché, on ne se fie ps à l’apparence du vendeur et de l’acheteur, cela ne marche ps. Pr que cela
fonctionne, il faut que les gens se fassent confiance. C’est d’ailleurs pr cette raison que l’on est difficile avc le Il n’y avait rien sur les banques et les sociétés commerciales qui pourtant existaient au RU ou ds les états allemands.
commerçant malhonnête.
Quelle est l’ampleur et la reconnaissance de ce livre ? Aucune, il est vieillot et mal écrit. Ce code s’inspire du passé, des
C’est aussi un drt est très international : il a cette vertu de ne ps être théorique ds son application. Depuis tjrs, il pioche ordonnances de Colbert. Et, lorsque l’on l’a recodifié il y a 15 ans, il ne restait plus que 33 articles de 1807. C’était un
à droite et à gauche. Il est tjrs le vecteur de relations (ex : grdes routes du commerce). C’est un drt ouvert sur le monde drt du passé avec une très grande méfiance à l’égard de l’activité commerciale.
et c’est le cas du MO jusqu’à aujourd’hui.
Paragraphe 3 : la période postérieure au code de commerce
Domaine du drt commercial, Son histoire ; Ses sources, Son organisation
Le code de commerce est le code du 18ème s. Or, au 19ème s, période des innovations techniques et technologiques, la
Section 1 : le domaine du drt commercial décodification commence. C’est la période des grdes lois qui durent ds le temps : loi de 1844 commerciale sur les brevets
commerciaux (qui a duré 100 ans), loi de 1865 sur les chèques, loi du 24 juillet 1867 sur les sociétés (refaite en 1965),
Le domaine de ce drt doit être délimité : comment on le délimite ? 2 conceptions peuvent être mises en évidence pr
loi de 1909 sur le fonds de commerce…
considérer le drt commercial :
Ø Longévité saisissante - Le libéralisme bat son plein à cette période.
- Conception subjective : consiste à appliquer le drt commercial aux seuls commerçants. Cela restreint à un drt
professionnel. Celui qui est commerçant, se voit appliquer le drt commercial. Cette thèse a pr défaut de qualifier La qst qui se pose à partir de la 2ème partie du 20ème s : Faut-il développer l’interventionnisme étatique ? Lois sociales
la personne, chaque personne doit se déclarer comme telle. Quid si je fais du commerce sans le dire ? Cette importantes. Période où l’étatisme est important. Ds les années 70-80, nait la vague libérale avc Thatcher. La FR apparait
conception était celle d’Ancien Régime. Ps de principe de liberté. Cette conception permet néanmoins d’aller dc un peu retardataire ms tente de se rattraper.
plus vite et plus simple ?
Ensuite, apparait la création de l’UE qui est une union très libérale : libre circulation des biens, des personnes, des
- Conception objective : c’est l’acte qui est passé qui va justifier ou non de l’application du drt commercial. marchandises et des services. L’UE repose sur une conception très libérale :
L’avantage de cet acte est que peu importe la personne que tu dis que tu es, si tu passes cet acte, tu es commerçant - Ps de contrôle des prix : plus de prix unique pr la marchandise, libre au commerçant de choisir les prix de sa
(par ex : commerce en ligne). Ces personnes qui passent des actes ne st ps inscrites au registre du commerce, ne marchandise.
font ps de déclarations… Est-ce que son activité justifie qu’on lui applique le drt commercial ? Cette conception - Privatisation importante
moderne présente un défaut : comment je sais que c’est devenu son activité principale ? (Par ex pr le commerce - Libéralisation du commerce : augmentation des commerces
en ligne comme Vinted). La conception objective est séduisante car elle présente un aspect libéral mais est
glissante. Lois de Robert Badinter en 1985 : redressement judiciaire des liquidations plus rapide. 9h36
Ø Aucune de ces deux conceptions n’est véritablement satisfaisante.
Il y a des créations de droit qui témoignent aujourd’hui de ce progrès.
En réalité, les 2 conceptions se combinent :
La loi cherche avant tt le développement de l’activité économique : modernisation vers la fin des années 2000 avc le
Ø Le code de commerce va traduire tout cela : ART L 121-1 : « sont commerçants, ceux qui exercent des actes statut d’autoentrepreneur. Cela a ses limites, on l’observe par ex avec l’uberisation de la société.
de commerce et en font leur profession habituelle ».
Le code de commerce a été finalement recodifié avc la loi du 18 sept 2000 en essayant de rassembler des choses qui ne
Section 2 : l’histoire du droit commercial se ressemblaient pas du tout. Cela part ds tous les sens. Il est très mal écrit et peu compréhensible.

Il faut distinguer la période antérieure au code du commerce. Il est composé de 9 livres : le commerce en général, les sociétés commerciales, la liberté des prix et de la concurrence,
les effets de commerce et de la garantie, les difficultés des entreprises…
Paragraphe 1 : la période antérieure au code de commerce
Il est intéressant sur chaque point mais pas dans son ensemble car il est mal structuré et ne peut pas traiter de tout.
Le droit romain, l’Antiquité grecque présente assez peu d’intérêts. Il y a du commerce ms comme l’économie repose Depuis les interventions législatives ne cessent de voir le jour.
sur l’esclavage, c’est compliqué. C’est aussi une économie de la rente et de la clientes (clients) : chaque citoyen romain
Section 3 : les sources du droit commercial L’OMC rassemble 146 états. Elle n’a ps de caractère normatif à proprement parlé ms suscite des accords multilatéraux.
Elle crée des traités internationaux et des usages.
Le drt commercial comporte 3 catégories de sources : Sources nationales- Sources internationales - Sources
communautaires - Traités internationaux : source la plus importante. Ils sont supérieurs à la loi mais inférieurs à la Constitution
(art 55 constit). Ces traités sont de 2 ordres :
Paragraphe 1 : les sources nationales
Droit commun : ne marche rarement car on a tous des manières de concevoir les choses. On a du mal à
Les sources nationales comportent 3 séries de sources : La loi - La JP - Les usages spéciaux en matière commerciale avoir des règles communes
Traité international qui fixe des principes généraux : JP commune entre les institutions qui permettent
A. La loi d’avoir une structuration de principes communs.
Depuis le 4 oct 1958 (5ème République), la loi et le décret se partagent la compétence pour réglementer le drt commercial.
Tt ce qui concerne la liberté du commerce relève du domaine de la loi et l’application du décret. On assiste à une - Les usages du commerce international (lex mercatoria, la loi du marchand) : on est capable avc des mots-clés
constitutionnalisation du droit commercial. Le conseil constitutionnel est amené à se pencher sur cette qst là. Par (incoterms), de créer un contrat et de s’accorder dessus.
exemple, le cc peut se demander, quel contrôle les collectivités territoriales peut exercer sur le commerce de centre- Paragraphe 3 : les sources communautaires
ville ? Les villes ont eu le drt de refuser un quelconque commerce et de racheter celui-ci pr le revendre pr redynamiser
des périmètres urbains. - Les sources européennes : le traité de l’UE pose le principe d’un marché intérieur avec l’article 3
B. La JP Cela crée un vrai lien entre les européens.
La JP n’a ps de pouvoir créateur au sens propre du terme. Elle ne crée ps le droit ms l’applique singulièrement un cas Section 4 : l’organisation du commerce
spécifique. Ms, il n’en reste pas moins qu’elle pose une règle de drt qui est susceptible de se répéter. En drt commercial,
L’activité commerciale est régie par des institutions. Ces institutions sont souvent anciennes et sont d’abord judiciaires
ns retrouvons la même chose. Par ex, la concurrence déloyale est posée par la JP qui s’est fondée sur la responsabilité
et organisationnelles (organisations professionnelles spécifiques). Enfin, l’intervention de l’Etat est aussi créatrice d’une
pr faute de drt commun. Elle a posé des règles sur les comportements fautifs des commerçants. La JP adapte le drt
organisation administrative particulière qui tient compte de la qst des rapports entre les commerçants et les organisations
commercial à la structuration. Il faut souligner l’importance de la CJUE ds la JP puisqu’elle rend des actes sur le
étatiques.
commerce. La JP est essentielle.
Paragraphe 1 : l’organisation judiciaire
C. Les usages spéciaux en matière commerciale
L’organisation judiciaire c’est d’abord l’existence d’une juridiction particulière : le tribunal du commerce. Il y a une
Les usages revêtent une importance essentielle car les commerçants conservent une méfiance à l’égard de l’organisation
autre particularité propre aux commerçants : le mode alternatif de règlement des litiges via une justice privée avec
structurée étatique. Depuis tjrs, il existe des usages qui sont d’ailleurs reconnus par le code civil.
l’arbitrage.
Il y a 3 types d’usages :
A. Les tribunaux de commerce
- Les usages dits secundum legem : c’est la loi qui prévoit que l’usage va s’imposer. C’est la loi elle-même qui
Le tribunal de commerce est une juridiction ancienne. Il trouve son origine dans l’Italie du Moyen-Age qui a transporté
renvoie aux usages. Ex de loi secundum legem : art L 145-47 du code de commerce qui prévoit que la demande
ses pratiques juridictionnelles, déontologiques et légèrement démocratiques. C’est une assemblée au sein de laquelle on
de déspécialisation se fait en fc de l’évolution des usages commerciaux. Usage de commerce : pouvoir joindre
permet à certains de pouvoir rendre la justice. Cette juridiction trouve son expression au 16ème s en FR et a été conservé
la brasserie d’un café qui n’était ps un café. C’est une évolution ; il y avait des brasseries et des cafés et c’était
par les différents régimes et demeurent au 21ème s. Pq ? Car elle ne coûte rien.
séparé. Un café ne servait que des cafés. Maintenant, il y existe des brasseries/café.
Ces tribunaux du commerce ont même reçu une onction du conseil constitutionnel qui, dans une décision du 4 mai
- Les usages praeter legem : ils tirent leur force de la volonté des parties. Il y a 2 parties : les usages 2012, a considéré que « ces juridictions n’étaient ni contraires aux liberté publiques, ni contraire au principe de
conventionnels : ceux qui résultent de la volonté des parties à un contrat en cas de silence, les parties sont libertés des citoyens devant la loi ». Les tribunaux de commerce est une juridiction particulière et constitutionnellement
réputées avoir accepter l’usage. Et les usages de droit : il tire sa force du fait que les parties sont convaincues acquise.
de leur force obligatoire et de leur caractère impératif. La preuve de ses usages s’apporte au moyen d’attestation
délivrée par les chambres de commerce (les parères). Les tribunaux de commerce sont néanmoins des juridictions d’exception. Cela signifie que leur compétence d’attribution
est strictement limitée par des textes. Il s’agit aussi d’une juridiction de 1ère instance. L’appel se joue devant la cour
- Les usages contra legem : ART 1343-2 : règle d’anatocisme : capitalisation des intérêts annuels. Cette règle d’Appel (il y a une seule cour d’appel par juridiction).
d’anatocisme est annuelle et judiciaire pour les particuliers. - L’organisation des tribunaux de commerce : elle a pour objet d’être composée de magistrats élus. Leur fonction
est gratuite. Ils n’ont aucune obligation de détention d’un diplôme juridique. Mais, ils ont une obligation de
Paragraphe 2 : les sources internationales formation qui les oblige à devenir un peu plus juristes qu’ils ne l’étaient. Ces juges sont élus initialement pour
2 ans et pour 4 ans lors de la deuxième élection. Ces juges ont des fonctions juridictionnelles réelles (serment,
L’activité commerciale est, par essence, internationale. Nos produits ont vocation à voyager. Avec l’existence d’un incompatibilités (ils ne peuvent pas être avocat, notaire, commissaire de justice, être élus pdt la durée de leur
commerce mondial, comment fait-on pr le réguler ? Pour réguler ce commerce, il existe un organisme de régulation, mandat), ont des règles déontologiques et sont protégés dans le cadre de leur fonction). Ils doivent remettre une
l’OMC. Ces organismes st intéressants puisqu’ils font naitre un caractère écologique responsable du produit et de déclaration de leurs intérêts de leur entreprise.
la manière dont on l’accepte dans les pays riches. On intègre désormais la donnée environnementale dans la
circulation des services et des biens.
Ø Naissance d’accords entre les pays : accords du GAP. - Compétences des tribunaux de commerce : les tribunaux de commerce ne jugent pas toutes les affaires. Le droit
Ø On tient compte de cette donnée environnementale mais sans que cela devienne une sanction fixe sa compétence au travers du code de commerce avec l’art L721-3. Quelles sont ces compétences ? D’abord,
les litiges entre commerçants relèvent de la compétence du tribunal de commerce. La vie privée du commerçant
ne relève pas de ce tribunal ; seuls les actes conclus entre commerçants relèvent de ce tribunal. Cela vaut aussi
pour les faits juridiques comme le cas d’une occurrence déloyale. Ensuite, il existe des séries de compétences 5 ans. Il y a une assemblée permanente qui a vocation à donner des conseils au Gouvernement. En matière d’urbanisme,
qui sont particulières. Par ex, la session d’un fonds de commerce relève de la compétence du tribunal de elle gère l’activité commerciale dans un périmètre donnée.
commerce. De même, certains modes de payement relèvent du tribunal de commerce. Cette compétence est
Il y a d’autres organisations comme les syndicats professionnels tels que « le regroupement des jeunes entrepreneurs »
exclusive càd que la compétence qui est liée à la juridiction commerciale, un autre juge ne peut pas statuer et
qui a pour but de négocier avec les partenaires sociaux, les conventions collectives pour régir telle ou telle activité
doit renvoyer l’affaire devant le tribunal de commerce.
professionnelle.
- La procédure devant le tribunal de commerce : elle a été modifiée en 2019. Jusqu’alors, le principe était Paragraphe 3 : l’organisation administrative
l’absence de représentation. Les commerçants pouvaient eux-mêmes se présenter devant le tribunal (pas de
représentation obligatoire). Après cette loi, la loi fixe que pour les litiges au-dessus de 10 000 euros, la L’organisation administrative est d’abord un organisme consultatif mep par la constitution : le conseil économique et
représentation par avocat est obligatoire (n’importe quel avocat de la FR entière peut intervenir). Si le social qui réunit les représentants de l’ensemble des PCS et celui-ci, rend parfois un avis obligatoire (art 70 de la
commerçant ne mandate pas un avocat pour le représenter, il ne peut pas faire valoir son point de vue. Le juge Constitution : « tout plan ou tout projet de loi à caractère économique et social, lui est soumis pour avis »). Il peut se
ne tiendra pas compte de ses écrits. Sa défense ne peut être formé que par l’intermédiaire d’un avocat. Un saisir de questions économiques et sociales ou informer le Gvt de réformes qu’il juge néc ou souhaitables. Le conseil
nouveau projet de loi propose désormais, pour le demandeur, de verser une caution pour pouvoir engager une économique et social a également des fonctions de prospective ; à son sein, il existe le cintre d’analyse stratégique.
procédure devant le tribunal de commerce. Le tribunal de commerce est saisi par un commissaire de justice qui Par cet organisme, L’objectif de l’état est d’organiser l’avenir et de permettre de construire une réglementation qui tienne
délivre un acte dans lequel figure la demande qui est formé à l’encontre d’un défendeur. Une instance se crée compte du futur. C’est un organisme incitatif.
avec l’obligation de respecter le principe du contradictoire qui permet aux parties de discuter.
Il y a aussi des organismes de surveillance de l’activité boursière, des sociétés cotées ou des compagnies d’assurance. Il
B. L’arbitrage faut surveiller que le marché ne soit pas faussé ou corrompu avec tels ou tels comportements en sanctionnant très
sévèrement avec d’importantes amendes. Tout cela permet une certaine stabilité et éviter la dégradation du marché par
C’est une justice privée prévue et organisée par le code de procédure civile. Les arbitres se voient confier par les parties, une compagnie.
la fonction soit de statuer en droit, soit de statuer en équité.
Partie I : les actes de commerce
A l’origine de la saisine du juge arbitral, 2 modes sont possibles :
Le code de commerce ne donne pas de définition précise de l’acte de commerce. Les articles L110-1 et L110-2 du code
- Soit le contrat entre les parties le prévoit (clause d’arbitrage ou clause compromissoire qui oblige les parties à de commerce procèdent à une énumération de certains actes que la loi répute, acte de commerce.
recourir à ce mode du traitement du litige), soit le contrat ne le prévoit pas mais les parties décident de passer
une convention d’arbitrage de manière autonome. Le juge peut statuer normalement comme n’importe quel Il faut déterminer l’acte de commerce pour appliquer l’acte commercial à l’acte en cause. Il y a diff actes de commerce
juge. qu’il faut envisager. Il existe aussi des actes intermédiaires que l’on pratique tous les jours qu’on nomme les actes
mixtes.
- L’autre mode est la clause d’amiable composition : celle par laquelle il est confié aux arbitres, le soin de statuer
Chapitre 1 : les différents actes de commerce
en équité (en fonction de ce qu’ils considèrent comme juste ou non). Cette manière de statuer en équité constitue
une particularité de la juridiction arbitrale. Les juges dits arbitres, doivent respecter un certain nombre Le code de commerce énumère un certain nb d’acte de commerce (art L110-1). Cette méthode d’énumération ne permet
d’obligations comme l’indépendance, le contradictoire et le secret de leur délibération. pas de connaitre l’intégralité des actes de commerce car la pratique fait naitre de nouvelles catégories sans cesse. La qst
que l’on peut se poser est : l’énumération est-elle limitative ou verte ? Elle n’est pas limitative mais indicative. Cela
En règle générale, l’arbitrage est constitué de 3 arbitres : chacune des 2 parties en désignent 2 et les 2 parties choisissent
signifie que la JP peut découvrir de nouveaux actes de commerce et classifier d’autres actes.
ensemble un 3ème arbitre.
Cependant, la classification se fait en 2 parties :
Les arbitres rendent une sentence arbitrale. Cette sentence arbitrale correspond à leur décision juridictionnelle (elle dit
le droit). Elle n’est cependant pas immédiatement exécutoire, à la différence des décisions rendues par les juridictions - Les actes de commerce à titre principal
étatiques. Pour faire exécuter la décision, les parties sont tenues de saisir le tribunal judiciaire afin d’obtenir une - Les actes de accomplis par les commerçants
exéquatur : soumission au tribunal judiciaire de la sentence arbitral. Il ne s’agit pas pour le tribunal judiciaire, de refaire
le procès. Simplement, à cette occasion, c’est un contrôle formel qui s’opère. Le juge vérifie que la sentence répond aux
exigences de la loi Néanmoins, peut être soulevé un contentieux particulier qui est le contentieux de l’annulation de la Section 1 : les actes de commerce à titre principal
sentence arbitrale pour des causes extrêmement établies (manquement de pouvoir…). C’est un mode de règlement des Certains actes de commerce tirent leur commercialité du fait de la forme qu’ils prennent. D’autres, en raison de leur
litiges réservé et propre aux commerçants. nature.
Paragraphe 2 : l’organisation professionnelle Paragraphe 1 : Les actes de commerce par la forme
La Révolution a sonné la fin des corporations qui limitaient l’accès au commerce. Très rapidement, la qst de savoir Deux actes de commerce st historiquement commerciaux par leur forme (c’est parce qu’ils ont la forme de cet acte qu’ils
comment on pourrait organiser l’activité commerciale sans tomber dans les modes de fonctionnement de l’AR, s’est sont commerciaux) :
posée ?
- La lettre de change : l’art l110-1 du code de commerce répute acte de commerce entre toutes personnes, des
Tout au long du 19ème s, l’enjeu pour l’Etat, a été de garantir tout risque de renaissance de ce type de comportement. lettres de change (tout acte de commerce entre toutes personnes est une lettre de change). La lettre de change
Mais, par ailleurs, il était aussi nécessairement que les commerçants puissent être réunis pour faire entendre leurs appartient à la catégorie des effets de commerce.
revendications. Sont donc nées les chambres de commerce et d’industries. Elles ont des fc très diverses : elles gèrent
des patrimoines, assurent la formation (financent les écoles de commerce comme HEC par ex, les centres de formation Quelles sont les limites de cette commercialité par la forme ? Il y a des moyens de payement qui ne sont pas des
d’entreprises…), permettent des développement techniques et juridiques au profit des entreprises qui y sont membres. actes de commerce par la forme (chèque, billet à ordre…). La lettre de change se définit comme un écrit en
Ces chambres de commerce et d’industries sont présentes à l’international. Les membres de ces chambres sont élus pour vertu duquel, une personne (le tireur) donne ordre à une autre personne (le tiré), de payer à une 3ème
personne, qui est, suivant la circulation du titre, le bénéficiaire ou le porteur. Ici, la lettre de change se détache
de l’obligation fondamentale. L’article L511 prévoit la dénomination de la lettre de change comme un élément
obligatoire et toute personne qui appose sa signature sur le titre, effectue un acte de commerce. Le tireur, en Le courtage : opération par laquelle une personne nommée courtier, rapproche 2 autres personnes en
signant l’ordre, le tireur, en acceptant l’ordre et le porteur en bénéficiant ou en garantissant le payement. Peu vue de la conclusion d’un contrat. Le courtier a le statut de commerçant, même si son activité est civile
importe que la personne qui signe soit commerçante ou non, lorsqu’elle signe, elle devient commerçante. (ex : courtier d’assurance qui nous met en relation avec des compagnies d’assurance).
Quelqu’un qui n’est pas commerçant et signe un tel acte, devient commerçant. Le code de la consommation
prévoit la nullité de tels actes souscrit par des non commerçants.
- Les sociétés commerciales : elles ont pour objet la commercialité d’après l’art L210-1 du code de commerce Section 2 : les actes de commerce effectués dans le cadre d’une entreprise
(« sont commerciales à raison de leur forme et quel que soit leur objet, les sociétés en nom collectif, les sociétés
en commandite simple, les SARL et les sociétés par action »). Ces sociétés sont tjrs commerciales même si leur L’art L 110-1 du code de commerce répute acte de commerce toute entreprise de location de meubles de manufacture
activité est civile. Les sociétés non prévues par cette énumération, elles, seront civiles ou commerciales au ou de transports par terre, de fournitures ou de bureaux d’agence, d’établissement de la vente à la criée et ceux de
regard de la réalité de leur activité. Ces sociétés sont commerciales dès lors qu’elles accomplissent un acte. spectacle public.

Paragraphe 2 : les actes de commerce par nature L’accomplissement d’acte de commerce suppose donc l’existence d’une entreprise càd qu’il doit exister une organisation
professionnelle destinée à offrir des services au public. La répétition quant à elle, témoigne d’une organisation qui
Les actes de commerce par nature procèdent aussi d’une énumération de l’art L110-1 du code de commerce. permettra de conférer un caractère commercial.
Cependant, la liste n’a pas de caractère limitatif. Aussi, la détermination de l’acte de commerce par nature dépend de sa
qualification qui intervient en fonction de 3 critères possibles : Les différentes entreprises :

- Critère économique : la recherche du bénéfice est, par essence, l’activité commerciale. C’est la spéculation qui - L’antre de location de meubles : est commerciale peu importe que la location intervienne à destination de
domine toute activité commerciale. La recherche du bénéfice est aussi la recherche de sociétés civiles ou de commerçants ou de non commerçants.
professionnels libéraux. - La location d’immeubles : est en principe écarté du statut de la commercialité. On considère que l’immeuble
n’est pas objet de commerce et on a tort puisqu’il suffit de se rendre sur n’importe quel site de location de courte
- Critère juridique : l’activité commerciale se caractérise par une organisation permettant une répétition d’actes durée à but touristique (AIRBNB)
identiques vers une clientèle. Il existe aussi des entreprises civiles qui ont une organisation qui permettent la - Les entreprises de manufactures : activités industrielles ; toutes celles qui transforment les matériaux ou les
répétition d’actes commerciaux identiques vers une clientèle. produits d’autrui. La limite est celle de l’artisanat. Il est parfois compliqué de distinguer l’artisan du commerçant
et ce sera plus un choix qui sera opéré par la personne, d’appartenir à un statut artisanal que commercial.
- Un 3ème critère tiendrait dans le fait qu’un commerçant détient un fonds de commerce : c’est la détention d’un - Les entreprises de transport : peu importe les modes de transport (air, terre, eau), peu importe que ces entreprises
fonds de commerce qui justifierait l’activité commerciale. Le rapport entre le commerçant et la clientèle est transportent des personnes ou des marchandises.
créateur de l’acte de commerce. Il existe aussi des clientèles civiles et des commerçants qyi accomplissent des - Les entreprises de fournitures : celles qui fournissent un service de livraison (pas slmt de bien mobilier, mais
actes de commerce sans fonds de commerce (quand le commerçant exerce sans local. Le fonds de commerce aussi de services).
est virtuel, c’est un site. Ex : activité en ligne comme AMAZON). - Les entreprises de commission : sont des intermédiaires : le commissionnaire effectue des actes en son nom
propre mais pour le compte d’autrui. Ex : la bourse. Les banques passent des ventes, procèdent à des achats
Tous ces critères ne sont donc pas suffisants pour justifier de l’acte de commerce par nature. comme si elles achetaient elles-mêmes alors que c’est pour nous qu’elles achètent et qu’elles vendent. L’intérêt
du commissionnaire est que le prix ne sera pas vrmt le même selon ce que l’on achète. Ce contrat permet à une
Le droit apprécie l’existence d’un acte de commerce au regarde de l’ensemble de ces critères.
entreprise de faire de la spéculation sur l’achat pour revente.
Ces 3 critères peuvent être réunis en 2 catégories : - Les agents et bureau d’affaire : ont pour fonction de gérer les affaires d’autrui ex : agences de voyage,
recouvrement de créance… Peu importe que l’activité soit civile ou commerciale, ce type d’activité suffit à
- Soit, les actes sont commerciaux du fait de leur objet : ces actes ne supposent pas pour leur accomplissement, donner le statut de commercialité.
une organisation professionnelle. L’objet est visible autour de 3 catégories : l’achat pour revente, les opérations - Entreprise de vente à la criée ou aux enchères : l’activité peut être publique ou non. Ex : Marché de Rungis.
financières et le courtage. L’enchérisseur remporte le marché peu importe que la production du vendeur soit celle d’un commerçant ou
d’un artisan. Aussi, la vente aux enchères sur internet.
L’achat pour revente (art L110-1 alinéa 2-3) : actes qui consistent en des achats de biens meubles pour - Les entreprises de spectacles publics : sont commerciales en raison de certains moyens mis en œuvre. Ex : foot
les revendre, soit en nature, soit après les avoir travaillés. Cela consiste aussi en l’achat de biens professionnel, quand on va voir un match au stade, on est dans une entreprise de spectacle.
immeubles pour les revendre ou d’en faire bâtir pour les revendre ensuite. L’acheteur a une volonté de
spéculation au moment de l’acquisition qui débouchera sur une revente avec un profit. Il n’y a pas de Section 2 : les actes de commerce à titre accessoire
limites à la commercialité. La nécessité d’un achat exclut du domaine de la commercialité, les activités
Ce sont d’abord les actes civils. Cpdt, l’art L110 répute acte de commerce toutes les obligations entre commerçants.
d’extraction de pierres, de charbon, métaux (code minier).
L’art L721-3 donne compétence aux juridictions commerciales pour les contestations relatives aux engagements entre
Pour l’agriculture, (on se posait la qst de si l’élevage entre ou non dans l’activité commerciale. Les
commerçant, entre établissements de crédit ou entre eux. Enfin, la compétence est exclue à l’art L721-6, pour les actions
agricultures sont-ils des commerçants ?), l’activité est civile et non commerciale. Mais, l’agriculture
intentées contre un commerçant pour les payements de marchandises (denrées), achetées pour son compte privé.
conserve le droit de réaliser une activité commerciale.
La JP a dégagé un principe général : les actes accessoires doivent ê passés par des commerçants pour les besoins de leur
Les opérations financières : elles sont constituées par les opérations de banques, d’assurance ou de commerce. C’est la condition de la commercialité.
bourse. Ces activités sont exercées par des établissements qui ont des obligations particulières car il faut
2 conditions :
y être habilité (ce n’est pas n’importe qui qui peut effectuer ces opérations). Ces opérations financières,
quand elles sont faites pour soi, ne rentrent pas dans l’activité commerciale. En revanche, en fournissant - L’une relative à l’auteur de l’acte
des services d’investissement, on bascule dans la qualification de commercialité et dans l’interdiction - L’autre relative à l’acte lui-même
pour ceux qui ne disposent pas des autorisations pour ce type d’activité.
Il existe aussi des actes civils par accessoire : actes qui sont normalement commerciaux mais qui peuvent être effectué La qualification d’acte de commerce permet donc d’attribuer la qualité de commerçant, ce qui influe sur le régime
par une personne exerçant une activité civile pour les besoins de sa profession. Ex : avocat qui achète une juridique applicable. Quelques particularismes existent donc. Ce particularisme est observé pour la formation et
photocopieuse pour les besoins de sa profession civile. l’exécution des actes ou encore en cas de litige.
La commercialité par accessoire permet de régler la qualification d’un acte pour savoir s’il est civil ou commercial. La Section 1 : la formation des actes de commerce
difficulté est de savoir si l’acte relève ou non de l’acticité pro du commerçant ou non.
Quelques particularités existent quant à l’aptitude à passer des actes de commerce, quant au consentement et quant au
Pr régler cette difficulté, l’art L721-6 permet de présumer de manière simple, le caractère commercial par accessoire régime probatoire.
càd de considérer, a priori, la commercialité de l’acte ce qui implique la possession d’une preuve contraire.
Paragraphe 1 : l’aptitude à passer des actes de commerce
Cette commercialité accessoire s’applique aux actes et aux faits juridiques.
La spéculation, qui est l’âme du commerce, fonde le droit qui est applicable. Il présente dc des dangers et cela se
Paragraphe 1 : les actes juridiques remarque du pt de vue des protections applicables aux personnes.
Certains actes juridiques, normalement civils, deviennent commerciaux par accessoire en raison de la qualité - Pr les mineurs, normalement la minorité exclut la possibilité d’accomplir des actes de commerce. Néanmoins,
professionnelle de leur auteur. D’autres actes, plus exceptionnellement, acquièrent cette qualité à raison de leur un mineur émancipé peut y être autorisé par le juge des contentieux de la protection.
rattachement à un acte de commerce.
Un mineur âgé de 16 ans peut ê autorisé à accomplir des actes d’admin néc à la création et la gestion d’une entreprise
A. La commercialité due à la qualité de l’auteur individuelle. ART 381-8-1-2 du code civil. En revanche, les dispositions ne peuvent être effectuées par un mineur.
L’acte doit être passé par un commerçant peu importe qu’il s’agisse d’un commerçant personne physique ou d’un Dans l’hypothèse où un mineur non autorisé accomplirait des actes de commerce, ceux-ci sont susceptibles d’être
commerçant personne morale. Pr l’essentiel, l’acte doit se rattacher à l’activité professionnelle, ce qui exclut les contrats annulés.
passés par le commerçant et se rattachant à sa vie civile.
- Les majeurs sous tutelle : ils ne peuvent pas exercer de commerce. Le tuteur ne peut l’exercer en son nom. S’il
De même, sont exclus les actes de nature gratuite. Ils n’entrent pas dans la sphère de la commercialité. Il s’agira de l’ens détenait un fonds de commerce, celui-ci doit être vendu.
des actes accomplis pour permettre l’exercice professionnel.
- Les majeurs sous curatelle : il existe une interdiction générale d’exercice du commerce. Un jugement peut
B. La commercialité due à un rattachement à un acte de commerce
néanmoins, autoriser l’accomplissement de certains actes. Il faut un consentement.
En cas de commercialité par un rattachement à un acte de commerce, l’activité professionnelle de l’auteur de l’acte,
A côté de l’aptitude, il y a le consentement :
importe peu. Ce qui est nécessaire, c’est qu’il ait la qualité de commerçant et qu’il exerce une activité commerciale. La
commercialité résultera du lien entre cet acte et un acte de commerce. Parfois, la loi l’indique expressément. Ainsi, l’art Il existe quelques particularités comme le silence et la forme.
L521-1 du code de commerce prévoit clairement cette règle pour le gage garantissant une dette commerciale.
Le silence peut être créateur d’obligations en matière commerciale. Pour les actes civils, il n’existe aucune acceptation.
La qst s’est aussi bcp posée à propos du cautionnement : le chef d’entreprise accomplit-il dans e cadre un acte de L’acceptation ne nait que de la formalisation d’un accord.
commerce par rattachement ou si au contraire, il ne s’agit que d’un acte civil ?
En matière commerciale, le principe peut valoir acceptation à condition que certaines circonstances soient réunies.
La commercialité de l’engagement principal va déteindre sur le cautionnement. La JP estime qu’il s’agit d’un acte de
commerce dès lors que la caution, à un intérêt personnel dans l’affaire à l’occasion de laquelle elle est intervenue. 2 éléments permettent généralement de déduire une acceptation d’un silence :

De même, la vente du fonds de commerce, est commerciale. - La relation d’affaire qui existe entre 2 personnes : la répétition d’actes antérieurs identiques, fait présumer
l’acceptation du destinataire de l’offre. Il faudra alors que le refus soit expressément donné pour ne pas être
Paragraphe 2 : les faits juridiques engagé. On déduit du silence, une acceptation et un contrat s’est dc formé entre les parties.
Les faits juridiques deviennent commerciaux par accessoire si leur survenance découle de l’activité commerciale de
- L’appartenance à un mm milieu professionnel de l’émetteur de l’offre et de son destinataire : on considère que
l’auteur des faits. Les engagements extracontractuels pourront se voir appliquer la commercialité par accessoire. Cette
l’usage commerciale, parce que la rapidité domine, que le silence gardé suppose l’existence d’un accord. Il n’y
commercialité par accessoire nait non pas d’un contrat mais d’un rapport de faits.
a pas de formalisation d’un contrat entre les 2 parties.
Exemple : X fait construire auprès de Y une maison. Y le constructeur, a acheté des tuiles, auprès de Z fabriquant de A. Le rôle spécifique des règles de forme
tuiles. Entre X et Z, il n’y a 0 contrat, ils ne se connaissent pas. Les tuiles sont affectées d’un vice qui les rendent
La qst qui se pose est celle de savoir si le formalisme doit ou non avoir sa place ou une place en droit commercial.
impropre à l’utilisation et créent des dommages. Une action est donc menée. Si elle est menée contractuellement contre
le constructeur, elle est menée délictuellement contre le fabriquant de tuiles. En somme, est ce que la rapidité des affaires ne postule pas, qu’entre commerçants, l’écrit soit subsidiaire ? Dans quelle
mesure la forme occupe-t-elle une place importante ?
Le commerçant peut se voir appliquer des actes commerciaux par accessoires pcq il est l’auteur ou le responsable d’un
fait juridique : ce principe s’étend à l’ens du droit de la responsabilité (sauf qlq exceptions). Il existe des contrats purement formels. C’est celui de la lettre de change. La forme l’emporte sur le fond. Il doit répondre
à des exigences précises.
Néanmoins, à côté de ce principe, il existe de nb exceptions qui font que le principe devient lui mm exceptionnel. Il faut
démontrer l’existence d’une faute civile de base alors que dans la garantie contractuelle, le simple fait que la chose ne De même, le contrat de société doit être rédigé par écrit et le défaut de cela peut entrainer l’absence de la personnalité
suffit pas à son usage, suffit à caractériser la faute à faire en sorte qu’il n’y ait pas de dommage sans faute réparée. morale. Lorsqu’un commerçant vend son fonds de commerce, il doit respecter certaines obligations.
Autre exemple : le piéton qui se fait renverser. En dehors de ces cas spécifiques où la forme est importante, à la différence des actes civiles, l’ART L110-3 du code de
commerce prévoit qu’à l’égard du commerçant, les actes de commerce peuvent se prouver par tous moyens (sauf
Chapitre 2 : le régime des actes de commerce
disposition contraire de la loi). Tout ce qui peut convaincre le juge de l’existence d’un accord, peut faire preuve.
Il existe donc un principe de liberté de la preuve pour les actes conclus entre les commerçants. Il n’est pas nécessaire Ces litiges sont en principe soumis à la juridiction commerciale. C’est l’ART L721-3 du code de commerce qui fixe la
que la preuve soit rapporté par un écrit, quel que soit le montant. compétence du tribunal de commerce. Celui-ci prévoit que normalement, le tribunal de commerce, est compétent pour
le contentieux existant entre commerçant.
Parmi les modes de preuves, on peut ajouter les factures, les bons de livraison, l’écrit électronique….
Et, pour les litiges entre non commerçants, ce seront les litiges qui intéressent des actes de commerce par la forme.
Section 2 : l’exécution des actes de commerce
Une particularité est à noter : l’arbitrage. Le même article prévoit que toutefois, les parties au moment où elles
Traditionnellement, on considère que l’exécution des actes de commerce se traduit par une certaine rigueur. Ainsi, le
contractent, sont convenues à soumettre à des arbitres, les contestations qu’elles ont entre elles. C’est la stipulation des
délit de grâce n’est normalement pas possible entre commerçant. Il y a une obligation de respecter le payement et le
clauses compromissoires.
délai de payement.
Autre chose entre les commerçants, la capacité de pouvoir fixer une compétence territoriale particulière, ce qui n’est pas
La qst de l’exécution trouve 3 manifestations principales : la solidarité, les intérêts et les conséquences de l’inexécution
possible entre non commerçants. L’art 48 du code de procédure civile prévoit qu’entre commerçants, ceux-ci peuvent
des actes.
convenir d’une clause attributive de juridiction. Càd que, par contrat, les commerçants peuvent déroger aux règles de
Paragraphe 1 : la solidarité drt commun de compétence territoriale : C’est le lieu où demeure le défendeur. Les commerçants peuvent fixer un lieu
de compétence extérieur à leur lieu de domicile.
La solidarité connait en droit civil, une règle énoncée par l’art 1310 du cc qui rappelle que la solidarité est légale ou
conventionnelle et ne se présume pas. Cette règle s’applique au drt civil, aux relations soit entre pers non commerçantes Chapitre 3 : les actes mixtes
soit entre un commerçant et un non commerçant.
Les actes mixtes se définissent comme ceux qui présentent un caractère civil à l’encontre de l’une des parties et un
La solidarité se présume en revanche, pr les actes de commerce entre commerçants. Ainsi, si plusieurs débiteurs ont caractère commercial à l’encontre de l’autre. Ce sont les actes les plus fréquents de la vie quotidienne, nous les
souscrit une dette identique envers un mm créancier, les débiteurs sont solidaires entre eux. Cette règle est énoncée par accomplissons chaque jour.
la CC (ce sont les usages contra legem applicables en mat commerciale). Cette présomption n’est que simple et est
Ex : Un commerçant achète une marchandise à un fabricant et le revend à un consommateur = acte de commerce pour
fondée sur un défaut d’expression de volonté contraire. Lorsqu’un créancier ne peut pas demander à un débiteur, plus
lui-même et un acte civil pour le consommateur.
que sa part, c’est qu’il y a eu une volonté contraire qui a écarté la solidarité présumée.
Cet acte trouve d’abord son siège dans les actes juridiques. Mais les actes de commerce par la forme ne peuvent pas être
Paragaphe2 : les intérêts
mixtes car ils sont, par la forme, commerciaux à l’égard de tous (commerçant ou pas).
La qst qui se pose est celle de l’anatocisme. C’est le fait d’intégrer les intérêts échus au capitale dû. La conséquence
Cette mixité doit donc se combiner avec les règles de protection des consommateurs àbcp d’actes échappent à la fois
pour le débiteur est féroce, puisqu’il voit sa dette augmenter.
au droit civil et au droit commercial pour se voir appliquer le droit de la consommation.
Pr la matière civil, l’art 1343-2 règlemente l’anatocisme en prévoyant qu’il est possible pour un juge ou un contrat de le
La JP s’est contentée de résoudre cette difficulté sans chercher un critère général de cet acte = dans la mesure du possible,
prévoir, mais pour une année entière.
on doit appliquer de manière distributive, les règles du droit commercial au commerçant, et celle du droit civil au non
En matière commerciale, c’est plus rapide puisque la JP, ds le cadre d’un compte courant entre commerçants, admet que commerçant. Exceptionnellement, l’application d’un corps de règles uniques pourra être mis en œuvre.
les intérêts deviennent eux même des intérêts à chaque intérêt de compte donc tous les 3 ou 6 mois. Il y a une capacité
Section 1 : le principe d’application distributive
d’augmentation du capital bcp plus importante entre commerçants.
Cette application apparait pour la quasi-totalité des actes mixtes, ainsi par ex, si la solidarité est présumée pour qui l’acte
Paragraphe 3 : l’inexécution des actes de commerce
s’analyse comme étant acte de commerce, elle ne l’est pas pour le débiteur civil (car lui ne peut prétendre à un acte de
L’inexécution des actes de commerce ne connait pas de disposition particulière. C’est par la stipulation contractuelle commerce). Cela vaut également en litige pour les règles de l’anatocisme.
que la pratique commerciale joue sur ce risque. L’art 1224 a normalement vocation à s’appliquer aussi bien pour le
Cette distributivité est surtout apparente pour 2 séries de cas :
contrat civil que pour le contrat commercial. Sauf qu’en matière commerciale, pour les actes de commerce, l’inexécution
partielle se distingue de l’inexécution totale. - Les règles de preuves
- La compétence judiciaire.
En cas d’inexécution partielle, le juge saisi à la possibilité, d’effectuer une réfaction du contrat à la demande d’une
partie : Paragraphe 1 : Les règles de preuve
Réfaction du contrat : Diminution du prix fixé entre les parties et le nouveau montant correspondra à l’exécution Le non commerçant qui cherche à prouver contre le débiteur pour qui l’acte est commercial, bénéficie de la liberté de la
effectivement fournie. preuve. Il peut prouver qu’entre le commerçant et pour lui-même de manière libre ; la liberté de la preuve est opposable
au commerçant.
Le juge pourra ainsi refaire le contrat en fc de ce qu’il considère comme exécuté.
Ainsi, le non commerçant pourra utiliser tt les modes de preuve. A l’inverse le non commerçant ne pourra voir de preuves
En droit civil, l’art 1223 du cc prévoit que le créancier peut après mise ne demeure, accepter une exécution imparfaite
contre lui, que suivant les règles du droit commun des actes juridiques àle commerçant ne pourra prouver que suivant
du contrat et solliciter une réduction proportionnelle du prix. Le mécanisme est peu utilisé parce qu’il est lourd pour un
les règles civilistes du droit de la preuve avec les contraintes qu’elle comporte.
particulier, pour une personne civile, de le mettre en œuvre.
Pour autant les parties peuvent-elles s’évader de ce cas ?
S’il y a une exécution totale, il y a aussi des opportunités particulières en faveur du commerçant victime d’une
inexécution totale du contrat. La JP admet la validité des conventions sur les modes de preuve. Ainsi des difficultés sont nées pour les signatures
informatiques, avec une carte de crédit par ex dont la signature est effectuée à l’aide d’un code confidentiel.
S’il y a une défaillance dans la vente, il est possible alors pour l’acheteur, après une mise en demeure, de trouver le
produit auprès d’un autre fournisseur. L’acquéreur fera alors supporter au vendeur défaillant, la diff de prix. Pour se préserver de toutes contestations de la part de celui dont l’acte est civil (le client, bénéficiaire de la carte), les
banques ont inséré dans les contrats, une clause où les parties reconnaissent que la signature par le code confidentiel,
Section 3 : les litiges relatifs aux actes de commerce
même pour des paiements supérieurs à 1500 euros font preuve de l’engagement àc’est une convention sur la preuve La nature de l’habitude : ce sont tous les actes réalisés par un commerçant pour les besoins ou à l’occasion de son activité
qui permet d’éluder les règles strictes du droit commercial. commerciale.
La JP admet facilement la validité des conventions dérogatoires au droit commun = permet de faciliter un accord de L’habitude exclut le caractère isolé (acte 1 fois par an) mais aussi celui occasionnel. L’acte occasionnel peut poser + de
courant d’affaire entre un commerçant ou non commerçant. difficulté.
Paragraphe 2 : la compétence juridictionnelle Une commercialité occasionnelle = une non commercialité = presque impossible de répondre avec certitude à fait
partie des notions élastiques qui sont laissées à l’appréciation des juridictions = voient si c’est un acte accompli de temps
La juridiction compétente est celle du domicile du défendeur, la compétence d’attribution est la qualité du défendeur à
à autre ou un acte accompli de manière générale.
l’action ou à l’exception qui va permettre la désignation de la juridiction compétente. La partie pour qui l’acte s’analyse
en un acte de commerce, ne peut attraire en justice la partie pour qui l’acte est civil, que devant un tribunal civil àle L’habitude suppose la répétition et la preuve de la répétition peut être rapportée par tt moyens. On laisse de côté les
commerçant n’a pas d’option, s’il veut engager une procédure contre le non commerçant, il doit nécessairement le faire activités artisanales, avec la difficulté de les identifier, les activités agricoles et les activités libérales. La qst de la
devant un tribunal civil. répétition se mesure au regard de la quantité et qualité. Il faut aussi un autre critère :
Le non commerçant bénéficie à l’inverse d’une option = a la poss d’assigner à son choix, l’auteur de l’acte de commerce 2. Le caractère professionnel
soit devant les juridictions civiles soit devant le tribunal de commerce àchoix directionnel = pas de justification à
Un professionnel est celui qui retire de son activité, des revenus suffisants pour subvenir à ses besoin personnels et
donner pour le choix qu’il effectue. Cette règle de compétence n’est pas d’OP à la différence de la compétence
familiaux, ou au moins qu’il en ait l’espoir de le faire. L’échec n’est pas une cause de non-commercialité, cela
territoriale, et la JP accepte une clause contraire donnant par hypo compétence à une juridiction contraire. Cette clause
n’empêche pas que cela puisse être considéré comme une profession.
s’imposera à la partie non commerçante, en défense comme en demande = c’est la liberté contractuelle qui peut permettre
cette décision. Pour autant, quand on dit professionnel, est ce qu’on parle d’exclusivité ? doit-il rien faire d’autre ?
Section 2 : les exceptions à l’application distributive La JP dit que l’exercice de l’activité commerciale n’a pas besoin d’être exclusive, ce qui pose auj. de nombreux
problèmes au secteur agricole = il est rare que des agriculteurs ne proposent pas de l’achat pour revente, toute sorte
Les exceptions à l’application distributive des règles civiles apparaissent qd il est impossible de recourir à 2 séries de
d’activité qui viennent en complément de l’activité principale qui est donné. Il y a donc une réponse qui peut être
règles différentes à un même acte juridiques ou si les conséquences apparaissent inadaptées au but recherché = il faut
importée par la loi qui autorise un régime exceptionnel pour eux, pour leur donner un véritable revenu àconcurrence
alors choisir si on doit appliquer les règles civiles ou commerciales. Par ex, dans un acte mixte, il n’est pas possible
pour ceux qui veulent en proposer mais ne peuvent plus en raison de la qualification.
d’insérer une clause compromissoire = la JP estime que la nullité d’une telle clause est absolue, elle peut être aussi bien
soulevée par le commerçant que par le non commerçant à pas d’arbitrage dans un acte de mixte a la diff de la permission A. La réalisation d’une profession indépendante
express qu’il existe entre commerçant.
Cette réalisation suppose d’abord une indépendance juridique àqu’elle le fasse en son nom et pour son compte. Il
De même, il n’y a pas d’application distributive en matière de compétence territoriale. L’art 48 est clair sur ce sujet. Il n’empêche qu’il est aussi possible d’avoir une activité commerciale pour le compte d’autrui, mais en son nom et pour
dispose que « toute clause qui directement ou indirectement déroge aux règles de compétences territoriales, est réputée son compte. Il existe aussi des activités commerciales économiquement dépendantes.
nulle » à cette règle s’applique naturellement aux actes mixtes = pas d’application distributive mais unitaire, y’a une
unité de compétences territoriales. 1. L’indépendance juridique du commerçant

Partie II : le commerçant Le commerçant doit agir pour son propre compte et exercer son activité à ses risques et périls. S’il y a un salariat, il n’y
a plus de qualité de commerçant. L’indépendance, la liberté donc de la personne qui se livre à l’activité commerciale,
L’Art L121 dispose que « sont commerçants ceux qui exercent des actes de commerce et en font leur profession est une condition nécessaire et suffisante à la qualification. Pour autant, est ce que l’activité commerciale pour le compte
habituelle ». La notion de commerçant renvoie donc à celle d’acte de commerce. La seule réalisation d’acte de d’autrui, exclut la commercialité ?
commerce ne suffit pas à mettre en œuvre les règles commerciales.
2. L’activité commerciale pour le compte d’autrui
Il faut donc, pour qu’il y ait commercialité, que la 2e partie de la qualification intervienne, à savoir que l’auteur des actes
les aient réalisés à titre professionnel. Donc le commerçant doit avoir cette qualité, et de celle-ci nait des obligations. Cette activité est parfaitement compatible avec la qualité de commerçant. Le commissionnaire agit à titre indépendant
et libre mais pour le compte d’autrui, mais lui-même est libre et indépendant àson indépendance et sa liberté consiste
Chapitre 1 : la qualité de commerçant à faciliter d’autres commerçants dans leur activité. Les intermédiaires ont donc la qualité de pro indépendant.
Deux catégories de commerçant coexistent : Les commerçants personne physique - Les personnes morales. Est-ce que l’activité commerciale peut être dépendante ?
Section 1 : les commerçants personne physique 3. L’activité commerciale dépendante
Il existe des critères légaux et jurisprudentielles à remplir pour pv être qualifié de commerçant. Cependant certaines S’est posée la qst de la dépendance économique : Est-ce qu’un commerçant peut encore avoir cette qualité qd il est
limites à la liberté d’avoir cette qualité existent. complètement dépendant d’un autre commerçant ?
Paragraphe 1 – les critères de la qualité de commerçant L’existence d’un apprivoisement de mode qui est des modes de vente, la comptabilité, le prix conseiller, la technique de
présentation = tt cela forme un ensemble qui laisse peu de place à l’indépendance et la liberté.
Les commerçants, personne physique, sont des entrepreneurs individuels. La finalité pratique de la qualification, réside
dans la soumission au droit commercial. Il faut donc qu’une personne réhabilite d’une part des actes de commerce à titre Donc, est-ce que les membres d’un réseau de distribution intégrée, franchisé, concessionnaire, exercent encore le
habituel et pro, et d’autre part, dans le cadre d’une profession indépendante. commerce en leur nom ou s’ils se trouvent dépendant du franchiseur ou du concèdent ?
A. La réalisation d’actes de commerce à titre habituel et professionnel La JP a eu de nombreuses opportunités de rep à cette qst notamment avec le bail commercial.

1. La réalisation habituelle d’acte de commerce La réponse a été affirmative au regard du fait qu’il dispose encore d’une clientèle particulière = cette qualité de
commerçant se manifeste au travers de l’existence d’une client le propre qui peut s’attacher au commerçant lui-même.
Paragraphe 2 : Les limites automatiquement. Il existe d’autres sociétés, civiles ou de personnes àpermettent d’accéder au commerce assez
simplement.
Le CC a rappelé à plusieurs reprises que la liberté du commerce et de l’industrie n’est ni générale ni absolue. Des
atteintes à ce principe sont possibles mais doivent être proportionnées au but recherché sans remettre en cause la Société en nom collectif : composée uniquement de commerçants.
substance de cette liberté = tantôt on protège tantôt on interdit.
Paragraphe 2 : les autres personnes morales
La qst de la nationalité ? Limite ou non dans l’état le droit d’exercer le commerce ?
Un groupement d’intérêt économique (GIE) doit être immatriculé mais ce n’est pas parce qu’il est immatriculé qu’il est
Les limites pour cause de protection forcément commercial. Le but est de faciliter et développer l’activité économique de ses membres.
2 limites existent : Si le GIE réalise des actes civils, c’est une personne morale de nature civile.
- La protection de la personne qui souhaite réaliser une activité commerciale : pour devenir commerçant, il faut Si le GIE réalise des actes de commerce, c’est une personne morale de nature commerciale. Ex les CB sont un GIE
avoir la capacité commerciale àcapacité différente du mineur au majeur : interbancaire.
Les associations elles, sont des personnes morales de droit privé dont le régime juridique se distingue de celui d’une
Mineur = principe d’interdiction du commerce sauf pour le mineur émancipé pouvant être autorisé par le JCP
société. La personne morale découle d’une déclaration en préfecture. Ce n’est pas la nature de l’activité mais sa finalité
(chargé des protections) ànullité relative si le mineur pratique le commerce, la victime doit donc agir en nullité
qui détermine son statut.
= la victime peut être sollicitée par le représentant du mineur dans le cours de la minorité ou par ce dernier après
sa majorité. On distingue les assos à but non lucratif de celles à but lucratif dont l’objet est de gagner de l’argent. Ces dernières
ressemblent plus à des sociétés et ne peuvent pas procéder au partage du bénéfice : si il y’a de l’argent, il reste dans
Majeur = incompatibilité existante entre l’activité commerciale et le statut de majeur protégé, une représentation l’association.
étant nécessairement possible. Si aucun acte n’interdit les personnes sous curatelle d’être assistées pour
l’exercice du commercial, celle-ci doit être exceptionnelle et ne peut en aucun cas engager les biens des Chapitre 2 : les obligations du commerçant
personnes. Pour le commerce, il n’y a pas de disposition spéciale. Les obligations du commerçant peuvent être regroupées en 3 catégories :

- La protection d’une profession : les incompatibilités àsituations dans lesquelles plusieurs personnes exercent - L’immatriculation au registre du commerçant et des sociétés
une même activité professionnelle. Ex les fonctionnaires, les professions libérales et les parlementaires ne - L’obligation de tenir une comptabilité commerciale ou d’engagement
peuvent exercer de fonction commerciale. Cela permet d’éviter que la recherche du profit nuise l’exercice de - L’obligation d’établir certains docs (factures, déclarations), autant d’obligations qui sont des outils nécessaires
l’autre profession. Le parlementaire doit déclarer qu’il exerce une activité commerciale et, il a 2 semaines pour pour la transparence des flux financiers.
arrêter son activité sinon démission parlementaire systématique.
L’interdiction d’exercer une profession commerciale Section 1 : L’immatriculation au registre du commerce et des sociétés

Des délits fiscaux/douaniers autorisent spécialement le tribunal à condamner une personne à titre de peine L’immatriculation, au registre du commerce et des sociétés, est une loi ancienne qui consiste à mettre en œuvre un
complémentaire à l’interdiction d’exercer directement ou indirectement une profession commerciale àinterdiction est registre unique qui centralise ainsi tt les infos utiles sur la situation juridique des commerçants. Initialement, il s’agit de
de max 3ans. vérifier l’emprise de l’étranger sur le commerce français.

Celui qui est déclaré en faillite personnelle, ou qui est frappé d’une interdiction de gérer, se trouve dans l’impossibilité Ce but s’est effacé pour créer un répertoire à valeur juridique : les commerçants sont tenus de procéder à leur
de pouvoir exercer une activité commerciale. Il existe un fichier national des personnes interdites de gérer depuis 2016. immatriculation et à des déclarations sur la vie de la société pour informer les tiers sur leur situation juridique.

Le commerçant étranger Paragraphe 1 : Le registre du commerce et des sociétés

Dans les années 1930, il y a une vague d’interdiction ferme de l’autorisation de l’activité commerciale par des étrangers. Depuis une loi du 4 janv 1978, le registre du commerce n’est plus seulement le répertoire des commerçants, il est
Avec l’arrivée de l’UE, la libre circulation a libéralisé le commerce des étrangers. Il existe des accords avec des pays également le registre de publicité légale des sociétés ; y sont répertoriées toutes les personnes commerciales, physiques
(ex Algérie) sur la réglementation de permission de l’activité commerciale. Aujourd’hui le régime est très souple, les ou morales et toutes les sociétés, civiles ou commerciales.
étrangers en situation régulière peuvent être commerçants. Des conventions et traités dispensent certains étrangers de
C’est un registre national qui regroupe tous les registres locaux. Le registre local est tenu soit pas un tribunal de
cette liberté.
commerce soit par le tribunal judiciaire à compétence commerciale. Ces registres locaux enregistrent les sociétés en 2
Section 2 : Le commerçant personne morale parties = chronologiquement et alphabétiquement.

Une personne morale (société commerciale, asso, groupement d’intérêt éco) peut être commerçante. Paragraphe 2 : l’immatriculation des déclarations

Paragraphe 1 : les sociétés Tout commerçant est en principe tenu de demander son immatriculation dès lors qu’il débute son activité commerciale.
L’art L123-1 énumère les personnes tenues de requérir leur immatriculation au RCS. L’immatriculation d’une personne
L’art L210-1 du code de commerce confère un caractère commercial à une société en raison de sa forme ou de son objet a un caractère personnel, on ne peut pas être immatriculé plusieurs fois à un même registre. Une personne morale peut
et acquiert la personnalité juridique par son immatriculation au registre du commerce et des sociétés àla présomption avoir plusieurs établissements. Cette immatriculation emporte alors la personnalité juridique. En cas de cessation
de commerce découle ici de la forme. d’activité, le commerçant doit annuler la radiation du RCS.
Cette commercialité par la forme reste conditionnée par la réalisation d’actes de commerce. Dans ce cas, il s’agit d’une àPour les personnes physiques : c’est une présomption de commercialité qui s’insère avec l’immatriculation. Sinon on
société de forme civile devenant commerciale à raison de son objet social. La société sera alors régie par les dispositions peut prouver qu’en dépit de l’immatriculation, la personne n’a pas la qualité de commerçant= présomption simple.
relatives à la société en nom collectif. Dès lors que l’objet social est commercial, la commercialité s’applique
àPour les personnes morales : l’immatriculation donne la capacité juridique, la possibilité de disposer d’un patrimoine Il y a deux manières d’envisager cela :
distinct. Quant à la commercialité, celle-ci est déterminée en fonction de la forme ou de l’objet.
- On détermine les éléments susceptibles d’entrer dans la composition d’un fonds de commerce permettant de
Section 2 : l’obligation de tenir une comptabilité commerciale fixer les limites de sa composition.
- On recherche les éléments nécessaires à l’existence d’un fonds de commerce, on s’attache alors à définir et
Les commerçants ont l’obligation d’établir une comptabilité. L’Art L123-12 du code de commerce dispose que « toute
comprendre l’élément formant l’essentiel du fonds de commerce : la clientèle.
personne physique ou morale ayant la qualité de commerçant, est tenue de procéder à l’enregistrement comptable des
mouvements affectant le patrimoine de son entreprise ». Section 1 : les éléments du fonds de commerce
Ces mouvements doivent être enregistrés chronologiquement dans le livre journal qui est l’un des documents comptables Il y a des éléments incorporels inclus et des exclus de la composition du fonds de commerce.
obligatoires.
Paragraphe 1 : les éléments incorporels
Le commerçant doit établir des comptes annuels qui comprennent le bilan, le compte de résultat et une annexe qui
forment un tout indissociable : A. Les éléments incorporels exclus

- Le bilan : récapitule la situation patrimoniale du commerçant àactif immobilisé et actif circulant. Il y a un élément incorporel naturellement exclu : le contrat conclu entre les commerçants et les diff personnes avc qui
il le conclu. Pq ? Car le contrat crée un rapport d’obligation qui se créé entre 2 personnes. Ex : contrat de bail, vente…
- Le compte de résultats : enregistre les produits et les charges de l’exercice comptable pour faire apparaitre le
Ce sont des rapports personnels qui n’appartiennent qu’à celui qui les souscrit. Comme il est personnel, il ne peut pas
résultat courant de l’entreprise.
entrer ds le fonds de commerce.
- L’annexe : complète et commente les infos données par le bilan et le compte de résultats.
Les créances, dettes et contrats
Tout cela procède d’une obligation sanctionnée pénalement, le commerçant y est donc tenu.
La CDC depuis longtemps, estime que les créances sont exclues des éléments incorporels : elles ne deviennent pas des
Section 3 : les autres obligations du commerçant
éléments constitutifs du fond et l’acheteur d’un fonds de commerce ne se trouve pas titulaire des créances dont disposait
Le commerçant est tenu d’établir des factures, d’être titulaire d’un compte banquier et est soumis à certaines obligations son vendeur. Celui-ci ne sera pas nn plus tenu des dettes du vendeur. Une créance liée à l’exploitation du fonds de
commerciales. commerce ne peut pas être transmise avec celui-ci sauf accord entre les parties. Il n’y a pas de passif d’obligations dont
il pourrait ê tenu. L’acquéreur d’un fonds de commerce doit en ê conscient. Un accord spécial est alors nécessaire entre
Paragraphe 1 : l’établissement de la facture
les parties. Pr pallier cet inconvénient, des contrats prévoient la possibilité d’une poursuite de relation commerciale mm
La facture n’est pas seulement un justificatif de demande de paiement. La facture est l’écrit par lequel le commerçant dans l’hypothèse d’une vente d’un fonds de commerce (arrêt de la ch. commerciale du 25 septembre 2012 11-24.301,
rappelle à son client l’opération qu’il vient de réaliser pour lui, détaillant la prestation fournie et lui en demandant arrêt 20 mai 2014).
le règlement. Art 141-3.
Il existe aussi d’autres éléments exclus de la composition du fond.
Cette facture doit pouvoir être confirmée par d’autres docs (bon de commande, de livraison). C’est un récapitulatif du 1. Les licences et autorisation administratives
motif pour lequel le paiement est demandé. Dès lors, elle doit s’appuyer sur d’autres documents. Sans les autres
documents, elle ne vaut pas en elle-même. Si notre drt postule la liberté du commerce/industrie, l’exercice du commerce est soumis à différentes obligations et
différentes exigences qui tiennent à la capacité des personnes (réclamation d’une formation professionnelle de plus
La facture constitue un élément comptable, devant être lisible (suite chronologique, ordonnée). Si cette facture est
importante ; ex de la pharmacie : c’est un commerce mais on ne peut pas en ouvrir une si l’on n’est pas médecin). Mais,
acceptée, la prescription est interrompue dans la mesure où il y a acceptation de la créance. Elle permet aussi de fixer le
ces autorisations sont personnelles, il n’y pas de vénalité des charges.
montant de la TVA collectée par le commerçant. La facture doit être établie en double exemplaire, conservée pendant
3ans et établie en langue française. L’absence de facture conforme constitue une infraction pouvant être pénalement A ce titre, l’exercice du commerce répond à des exigences qui ne tiennent plus au fond mais au commerçant lui mm et
sanctionnée. à ses aptitudes et qualités. Celles-ci ne sont pas des éléments du fonds de commerce et sont intransmissibles (ex : la
carte professionnelle est incessible).
Les obligations exactes et précises de la facture (art L441-3 et R441-3 code de commerce)
Il existe cpdt d’autres licences qui elles n’ont pas ce caractère personnel et qui s’attache au fonds de commerce : elles
- Obligation d’être titulaire d’un compte bancaire : le commerçant doit être titulaire d’un compte ouvert auprès ont un caractère réel. Par ex, la licence de début de moisson est acquise pour le fond et nn pas pour la personne qui
d’un établissement de crédit ou de la banque postale. C’est une obligation figurant au code de commerce et exploite le fonds. En cas de cession du fonds de commerce, elle est présumée être cédée avc le fonds de commerce. Ces
devant être justifiable par le commerçant. Il doit enregistrer ses paiements sur ses comptes. licences autorisation qui s’attachent au fonds lui-même, sont exceptionnelles (ex : licence d’occupation du domaine
Le payement en espèce d’un particulier à un professionnel ou entre professionnels, est autorisé jusqu’à 1000 euros, le public càd les terrasses ; ces autorisations sont précaires et ce drt d’exploitation est révocable à tt moment par
plafond est relevé à 15 000€ si le domicile fiscal du débiteur est à l’étranger et qu’il règle une dépense personnelle. Le l’administration. La qst qui se pose est celle de savoir si celle-ci entre ou nn dans la composition du fonds de commerce.
paiement du salaire peut s’effectuer jusqu’à 1500€ en espèce. La JP, malgré le caractère réel a considéré que cette autorisation administrative s’attache à l’exploitation mais à la
personne de l’exploitant. Une réponse ministérielle indique que ces autorisations d’essence précaire à titre personnel,
Paragraphe 3 : les déclarations fiscales ne peuvent être considérées comme constitutives d’un élément du fonds de commerce).
Le commerçant doit établir auprès de l’admin fiscale des déclarations sur la TVA collectée et celle payée et régler le Paragraphe 2 : les éléments corporels
solde. Il doit également déclarer le montant de son bénéfice ou de ses pertes pour s’acquitter du paiement affairant à son
activité. Il faut distinguer ceux qui sont admis de ceux qui sont exclus.

Partie III : le fonds de commerce A. Les éléments admis

Chapitre 1 – la composition du fonds de commerce Le code de commerce mentionne 2 catégories d’éléments corporels :

Dans cette composition entre nécessairement plusieurs éléments : corporels et incorporels - Le matériel
- Les marchandises L’art L 141-2 du code de commerce oblige le vendeur d’un fonds de commerce à mettre à la disposition de l’acquéreur,
tous les livres de comptabilité qu’il a tenu au cours des 3 années qui précèdent la vente ou pdt la durée de sa possession
Tout cela forme des meubles divers et variés. La qst qui se pose : convient-il ou nn de distinguer le matériel des si elle n’a pas duré 3 ans. Le vendeur reste dc proprio de ses documents comptables. Ceux-ci, ne sont pas un élément du
marchandises ? La distinction est purement économique et financière ; il est admis la définition suivante : le matériel fonds de commerce ; l’acheteur n’a que le drt de consulter ces documents. C’est un élément incorporel.
comprend l’ens des meubles corporels qui permettent l’exploitation du fonds de commerce. Ce sont les meubles
meublants (chaise, table…), l’outillage (machines). Les marchandises comprennent ts les meubles corporels destinés à 3. La correspondance
être vendus (=stock). L’achat et la revente de ces meubles est l’objet mm de l’exploitation.
La correspondance reçue par un commerçant, tant qu’il exploite son fonds, doit rester sa propriété. Il la conserve comme
Aussi, des interrogations sont nées sur la qualification des matières premières destinées à ê employées pour former un il conserve ses livres de commerce. Au jour de la cession, la correspondance devient celle de l’acquéreur, peu importe
produit fini. Si tel est le cas, on considère que, dès leur acquisition, ces matières qui entrent ds la composition du produit que celle-ci porte encore le nom de l’ancien exploitant du fond. L’acheteur a le drt d’en prendre possession et le vendeur
destiné à ê vendu, doivent ê considérées comme des marchandises. Au contraire, si une matière est simplement utilisée qui la reçoit, est tenu de la remettre à l’acheteur.
pr la fabrication du produit, il s’agira du matériel (par ex : une huile de graissage pr nettoyer un moteur). Entrent-ils ou
Section 2 : l’élément essentiel du fonds de commerce : la clientèle
nn dans la composition ? ou dans les moyens de fabrication ? C’est un instrument de l’exploitation, ce n’est pas l’objet
mm de celle-ci. La clientèle forme l’essence du fonds de commerce. Les éléments corporels contribuent à l’exercice du fonds mais celui
qui rassemble l’ens du fonds : la clientèle.
De plus, il y a une difficulté concernant les animaux. Est-ce un matériel ou une marchandise ? Si l’exploitation est une
laiterie, les vaches deviennent du matériel. En revanche, pr un marchand de bestiaux, les vaches seront de la Des caractéristiques de la clientèle, il sera possible de déterminer si un fonds de commerce existe ou non : révélateur du
marchandise. fonds de commerce.
Qu’en est-il des meubles qui peuvent ê vendus ou loués ? Si on loue un meuble, est-ce un matériel ou une marchandise ? Faut-il distinguer la clientèle de l’achalandage et la clientèle personnelle de celle d’autrui.
Car le commerçant ne s’en sépare pas définitivement. Cela devient dc nn plus une marchandise mais un matériel. En
revanche, dès lors que cela doit ê vendu, cela devient une marchandise. Les agencements des magasin (mobilier Paragraphe 1 : la clientèle et l’achalandage
commercial) font partie des éléments corporels et sont compris dans le fonds de commerce comme étant du matériel qui Comment distinguer les 2 ?
sert à l’exploitation.
Un exemple JP permet de faire le partage entre les 2 notions : arrêt de la CA de Paris, 9 juin 1987.
B. Les éléments exclus
Faits : une société exerçait une activité d’impression sur tissu et se présentait comme avoir acquis un fonds de commerce
Les éléments exclus sont de 3 ordres : Immeubles par nature et par destination - Documents comptables - La de papèterie, imprimerie. Cpdt, elle n’avait acquis de ce fonds de commerce, ni la marchandise, ni la clientèle ni le nom
correspondance de celui-ci. Elle s’adressait à une clientèle très différente. Dc, le bailleur a sollicité la résiliation du bail. Le vendeur et
1. Les immeubles par nature et destination l’acquéreur du fonds de commerce soutenaient que le seul emplacement suffisait pr attirer de nb clients et qu’il y avait
dc une cession de clientèle.
Lorsque le proprio du fonds de commerce est aussi proprio du fond dans lequel est exploité le commerce, l’immeuble
n’est pas un élément du fonds de commerce. La CDC du 21 juillet 1937 a exposé que « le drt réel en vertu duquel le Solution : la cession de clientèle n’a pas été vendue en réalité et, que l’achalandage càd l’emplacement ne peut pas y
commerçant occupe son propre immeuble est en dehors des éléments du fonds de commerce ». suppléer. Là, il s’agissait de la cession d’un emplacement et non d’une clientèle.

C’est différent pour les immeubles par destination. Ici, le matériel placé dans un immeuble par le proprio, en vue d’une En revanche, la potentialité d’une clientèle entre ds la composition d’un fonds de commerce. L’achalandage constitue
exploitation industrielle ou commerciale, devient immeuble par destination, du moins si l’immeuble a été spécialement une facette de la clientèle. Il représente une puissance attractive qui va être source de clientèle. La différence avec la
aménagé en vue de cette exploitation. Cela signifie que si l’on cède un matériel, celui-ci s’attache à l’immeuble. Cpdt, clientèle est d’ordre temporel : la clientèle provient de l’achalandage et l’achalandage nourrit la clientèle ; les 2 sont
le commerçant est libre de mettre fin à cette immobilisation ; il peut vendre ou remplacer ce matériel (ex : machine/outil indissociables.
scellé au sol d’un immeuble : le commerçant est libre de La démonter pr la remplacer par une autre). Pdt la durée Alors, la clientèle est-elle personnelle ou est-elle d’autrui ?
d’immobilisation, est-il encore un élément du fonds de commerce ou est-ce que cela devient un élément de l’immeuble
(donc exclu du fonds de commerce) ? C’est important pour savoir si une garantie qui est prise à l’encontre de ce matériel Paragraphe 2 : la clientèle personnelle et la clientèle d’autrui
est ne garantit mobilière ou immobilière. La JP a estimé que ce matériel, pdt la durée de l’immobilisation, n’entre pas
La clientèle personnelle ou celle d’autrui se mesure à : La clientèle au sein d’un établissement - Au sein d’un - Dans le
dans le drt de gage des créanciers.
cadre d’un commerce intégré
Ø Elle s’est prononcée pour l’exclusion des immeubles par destination
A. La clientèle au sein d’un établissement
Ø Tous les meubles, certes affectés à l’exploitation commerciale mais qui s’attachent à l’immeuble lui-même,
n’entrent pas dans la composition des choses mobilières du fonds de commerce. Un mvt jurisprudentiel s’est dév pr exiger que la clientèle soit personnelle à celui qui revendique la propriété d’un
Ø C’est particulier car voilà un immeuble par destination, qui s’attache donc à l’immeuble, qui ne peut pas faire fonds de commerce. Ce mvt a pris naissance au sujet des commerces dépendants ou inclus càd installés dans l’enceinte
l’objet d’une garantie mobilière car sa nature l’empêche, mais le commerçant est libre de le faire changer, d’en d’un établissement.
faire ce qu’il veut àcontrat normalement le prévoit = faut le prévoir car le propriétaire de l’immeuble pourrait
s’opposer, empêcher l’exploitation du fonds de commerce. Donc le bail commercial va prévoir que ces Ces commerçants ont-ils une clientèle personnelle ou sont-ils dépendants de celle de l’établissement principal dans
catégories d’agencements sont poss et que c’est au locateur de remettre en état les lieux, d’enlever les lequel le commerce est exploité ? Il existe des exemples où la qualité de fonds de commerce a été refusée à des buffets,
agencements qu’il a mis dans l’immeuble. des restaurants, des bars, installés dans l’enceinte d’une gare, d’un théâtre, d’une salle de concert… Le motif retenu : la
clientèle n’est pas personnelle au commerçant qui exploite ce type de commerce mais appartient à la SNCF, au théâtre
Pour les immeubles par destinations, c’est à la fois exclu et inclus. La qualification juridique est subtile. ou à la salle de concert. Dans un arrêt du 5 avril 2018 (17-10.466), s’est posée la qst de la titularité d’un fonds de
2. Les documents comptables commerce de location de petits bateaux dans le bassin du jardin du Luxembourg. L’entrepreneur en cause n’est pas
titulaire d’un fonds de commerce faute de justifier d’une clientèle propre.
En effet, son activité ne peut ê exercée que pdt les horaires d’ouverture du jardin (il s’en trouve privé en cas de La CA de Paris est revenue sur sa décision ds 2 arrêts du 4 avril 2000 : elle a reconnu que le franchisé peut avoir une
fermeture), ses clients ne constituent pas une clientèle autonome indépendante de la situation de son exploitation, ils clientèle autonome de celle du franchiseur càd qu’il y a une potentialité de capacité d’attractivité du commerçant lui-
bénéficient de l’attractivité du site du jardin et enfin, le sénat (à qui appartient le jardin) fixe les prix des locations des même pour son commerce, indépendamment du contrat de franchise ou de concession.
bateaux ; ce qui prive l’exploitant de son autonomie. Cela signifie qu’en principe, on ne peut pas dénier la clientèle
Ø Cette position a été entériné par la CDC ds un arrêt Trévisan (27 mars 2002) : « si une clientèle est au plan
personnelle d’un commerce exploité dans l’enceinte d’un autre établissement. La seule relation d’inclusion matérielle
national, attachée à la notoriété de la marque du franchiseur, la clientèle locale n’existe que par le fait des
du commerce à l’intérieur d’un autre, ne sert pas de critère distinctif pour séparer l’entreprise qui aurait une clientèle
perso de celle qui n’en aurait pas. Donc, c’est l’autonomie de la clientèle qui va être un critère essentiel. Ce qui est moyens mis en œuvre par le franchisé, parmi lesquels les éléments corporels de son fonds de commerce et
essentiel est de savoir si l’exploitant peut ou non justifier, avoir une clientèle distincte et personnelle. l’élément incorporel que constitue le bail. Cette clientèle fait elle-même partie du fonds de commerce du
franchisé puisque, même si celui-ci, n’est pas le propriétaire de la marque et de l’enseigne mise à disposition
Pr répondre à cette qst, la JP utilise la méthode du faisceau d’indices : par ex, dans un arrêt du 5 fév 2003 civ 3, a été pdt l’exécution du contrat de franchise, cette clientèle est créée par l’activité du commerçant avec des moyens
reconnu l’existence d’une clientèle à un commerce qui remplissait 3 conditions : qu’il met en œuvre à ses risques et périls ».
- Local stable et permanent Chapitre 2 : La définition du fonds de commerce
- Clientèle personnelle et régulière
Dans la conception classique, le fonds de commerce n’est pas un patrimoine autonome. Il n’est qu’un bien parmi d’autres
- Autonomie de gestion
dans le patrimoine du commerçant. Il en résulte qu’il n’y pas de passif propre au fonds de commerce. Le commerçant
répond de ses dettes commerciales sur tous ses biens. Les créanciers commerciaux n’ont pas de droits spécifiques sur
B. La clientèle au sein des immeubles spécialisés
les éléments du fonds de commerce. C’est un bien parmi d’autres composé de bien parmi d’autres ; ce n’est pas un
Une difficulté s’est présentée avc les commerçants développant leur activité dans des immeubles spécialisés (ex : hôtel, patrimoine autonome. Et pourtant, il existe car il peut faire l’objet d’une vente.
casinos, stations-services…). Le commerçant a-t-il pour objet un immeuble à usage commercial ou est-ce que le fonds
Le fonds de commerce est en réalité une universalité et ce qui rassemble le corporel et l’incorporel, forme un meuble
de commerce appartient en réalité au bailleur ? la réponse a été recherchée dans l’origine de la clientèle. Il faut vérifier
incorporel.
s’il existe ou non une clientèle réelle et certaine antérieurement à la location et pas seulement potentielle. Depuis
longtemps, la CDC a décidé que certains établissements existants avant l’ouverture, dispose d’une clientèle attirée par Section 1 : le fonds de commerce est une universalité
la marque (ex : Starbucks). L’existence de cette clientèle dès l’ouverture n’est pas le seul critère. Il est venu s’ajouter un
autre critère : celui de constater que la localisation de cette clientèle existante auprès de chaque établissement, constitue Le fonds de commerce est composé d’une masse de biens unis par une affectation communes. Cet ensemble forme un
en elle-même un fonds de commerce spécifique qui la propriété de son exploitant. bien distinct des éléments qui le compose ; il s’agit d’une unité de fonds de commerce mais elle est particulière car il
s’agit d’une masse non figée. Les éléments qui la composent sont fongibles.
La CDC considère que dès lors que c’est un point de passage obligé pr de très nb touristes, cela forme une clientèle pour
le fonds de commerce en cause. Ex inverse : la JP a pu répondre négativement pour un fonds de commerce de débit de Paragraphe 1 : l’unité du fonds de commerce
boisson et de vente de souvenir implanté sur le site d’une grotte. L’exploitant voulait démontrer qu’il était bénéficiaire Le fonds de commerce considéré dans son ensemble peut faire l’objet d’opération, des opérations qui, en réalité, tendent
d’une clientèle propre. La JP a répondu négativement en observant que la société exploitant la grotte, avait dès l’origine plus au financement de celui-ci et à sa circulation. En réalité, un privilège au profit des créanciers peut être consenti
prévu, l’installation d’un débit de boisson et le local était implanté dans un périmètre du site, à un passage obligé des mais, à l’intérieur du fonds de commerce, chaque élément, isolément, peut, également, faire l’objet, de la part du
touristes visitant la grotte, laquelle était située ds un lieu isolé et éloigné de toute zone d’habitation. Seule la renommée commerçant, d’un moyen de trouver des financements et de l’argent : par exemple, s’il acquière un matériel, celui-ci
du site apportait une grde clientèle à la société. représente une somme d’argent et le vendeur du stock la consent à un crédit au commerçant et, en contrepartie, la vente
du stock sera, évidemment, principalement affectée au vendeur.
C. La clientèle d’un commerce intégré
Ensuite, le fonds de commerce n’a pas la même nature que les éléments qui le composent : c’est un bien incorporel
La même interrogation a existé à propos d’un commerce intégré dans un réseau de distribution de contrat de franchise.
même si, à l’intérieur de celui-ci, il existe des éléments corporels. Dans cette mesure, il est possible de prévoir des
A qui appartient la clientèle de ce fonds ? L’enjeu est important car c’est le bénéfice de la propriété commerciale.
usufruits sur le fonds de commerce. En droit de la propriété, la propriété se divise en 3 éléments (usus usage) ; fructus
La JP : franchisé des camps. Le TJ de Paris, par un jugement du 24 déc 1992, a estimé que les clauses qui limitent (utiliser le bien en le louant) et abusus (le vendre)). Ces 3 éléments forment la possibilité d’avoir l’intégralité des droits
l’exercice d’un commerce indépendant. La reconnaissance au franchisé de la propriété d’un fonds de commerce est un sur un bien.
peu difficile à comprendre. Cependant, la JP a estimé qu’il existait néanmoins une clientèle propre au franchisé, qu’il
Concernant le fonds de commerce, il est possible d’avoir un usufruit plein et entier, c’est-à-dire de confier l’usufruit du
développait ds le cadre de sa collaboration définie par le contrat de franchise.
fonds de commerce à un tiers commerçant. C’est une modalité qui est envisageable, cela a souvent des applications
Un an après, le TJ d’Evry a pris une position inverse analysant le contrat de concession conclu entre la société Avis fiscales : si le propriétaire du fonds de commerce passe un contrat d’usufruit avec un autre, cet autre utilise le fonds de
location de voitures et la société Paris sud location. Le tribunal a estimé que « l’autonomie du concessionnaire est à peu commerce à ce titre et, donc, devient titulaire de l’ensemble des droits qui forment le fonds de commerce. A la différence
près réduite à néant ». Cette juridiction a donc estimé que le concessionnaire Avis n’est pas en mesure de développer du fonds de commerce, sur un bien corporel, il n’y a pas d’usufruit mais un quasi-usufruit (en dessous de l’usufruit). En
une clientèle autonome ». Le tribunal, ds un jugement du 9 déc 1993, dénia à cette société, la propriété commerciale pcq atteignant l’élément corporel qui est à l’intérieur du fonds de commerce qui, lui, est un élément incorporel, il a la
pas de clientèle. possibilité de créer des droits qui n’auraient pas été possibles de créer pour chaque élément isolé, notamment ceux qui
le composent et qui sont des biens meubles corporels. Cela à son importance puisque cela permet de voir le passage
Cette décision a été confirmé ensuite par la CA de Paris dans un arrêt du 6 fév 1996 : « ce qui attire la clientèle d’un d’une nature juridique à une autre et les implications juridiques que cela entraîne, à savoir une différence de régime et
prestataire de service franchise ou concessionnaire, c’est la charte de la marque qui se traduit par la proposition de
des droits supérieurs.
contrats-type qui garantissent le principe d’une exécution dépourvue d’aléa ». La cour ajouta qu’ « il pourrait en être
autrement lorsque le droit au bail attire la clientèle de manière telle qu’il prévaut sur la marque ». Il laisse une possibilité Naturellement, il y a des exceptions : le droit de la vente du fonds de commerce continue de distinguer le privilège du
de démonstration inverse. Cette position a mis en difficulté les franchisés pouvant perdre le bénéfice de la société vendeur du fonds de commerce en 3 compartiments qui sont les éléments incorporels ; matériels et les marchandises.
commerciale. De même pour le nantissement du fonds de commerce où les marchandises sont exclues. Également, les droits de
propriété industriels forment une catégorie autonome dans le fonds de commerce puisque des formalités spéciales
doivent être effectuées pour leur transmission et existence : le fonds de commerce cède devant le droit spécial de la
propriété intellectuelle. Enfin, l’universalité du fonds de commerce n’empêche pas que chaque élément peut être détaché
du fonds : aliéner ; donner en gage… Ces ventes d’éléments épars ne sont pas soumises au régime propre du fonds de il y a une juxtaposition des droits qui n’empêche pas l’existence de droits qui soient différents de celui qui les englobe
commerce. Si cela n’était pas possible, le stock ne pourrait pas être vendu et, donc, l’exercice du commerce impossible. tous.
La limite de cette possibilité de cession d’éléments épars de fonds de commerce réside dans la vente d’un élément
essentiel : s’il y a vente de la clientèle (virtuelle ou existante), c’est un élément essentiel du fonds de commerce qui Chapitre 3 : l’exploitation du fonds de commerce.
disparaitrait et, donc, le fonds de commerce ne pourrait plus exister. Donc, en réalité, la vente s’assimilerait, ici, en vente En principe, l’exploitation du fonds de commerce est assurée par son propriétaire. Cependant, différentes techniques ont
du fonds de commerce. Ce n’est pas interdit mais la vente d’une cession de la clientèle sera requalifiée en vente de été imaginées afin de permettre une exploitation par un tiers. C’est le cas de la location gérance de commerce qui permet
cession du fonds de commerce. au commerçant de confier la gestion du fonds à un locataire qui l’exploite à ses risques et périls et l’usufruit, aussi, qui
permet de parvenir à un résultat identique suivants des modalités différentes et il arrive dans le cadre du financement
Paragraphe 2 : La fongibilité du fonds de commerce que le fonds de commerce soit placé en crédit-bail. Ces opérations ont, le plus souvent, pour objectif de permettre à
La fongibilité est le fait que, par exemple, rien ne ressemble plus à un billet de banque qu’un autre billet de banque : celui qui exploite le fonds d’obtenir un financement qui lui permettra de l’acquérir. Ce sont des techniques, en réalité,
si on a un billet, on n’a pas le billet numéro tant de 5 euros. Un autre billet de 5 euros à la même valeur. Il n’y a pas de financement du fonds de commerce, soit cela va être bancaire avec le crédit-bail, soit c’est le commerçant lui-même
d’individualisation du bien meuble incorporel et celui-ci peut être remplacé par un autre. par l’intermédiaire d’une opération de location gérance ou d’usufruit qui permet au commerçant de pouvoir s’installer
et obtenir un crédit pour racheter le fonds au preneur, propriétaire bailleur. Enfin, un fonds de commerce peut être
La conséquence de l’universalité est que le fonds subsiste malgré les modifications qui interviennent dans sa exploité par un gérant suivant un statut particulier.
composition : si la clientèle augmente ou diminue, le bail peut faire l’objet d’un renouvellement ; d’une révision ; d’une
extension ou une restriction de l’objet ; le matériel et les marchandises sont renouvelées mais il n’en reste pas moins Section 1 : l’exploitation du fonds de commerce par son propriétaire.
que le fonds subsiste dans son identité et dans les droits consentis. Même si un élément nouveau s’adjoint au fonds, Un propriétaire de fonds de commerce peut l’exploiter de plusieurs façons :
celui-ci reste identique dans son identité.
- La plus simple et la première est l’exploitation directe et personnelle.
Donc, le principe de la fongibilité est que le droit des créanciers s’exerce sur le fonds de commerce dans l’état où il se - Le propriétaire peut, également, confier l’exploitation à un gérant salarié.
trouve au moment où s’exerce le droit, peu importe les modifications que le fonds a connu entre le moment où la créance - Il peut, aussi, s’adjoindre une autre personne dans la gestion.
est née et le moment où elle doit s’exercer. S’il y a plus, cela profite au créancier et, s’il y a moins, il ne peut pas s’en
De même, un fonds de commerce peut appartenir à une personne physique ou morale : dans le premier cas, c’est la
plaindre puisque le principe de la fongibilité veut que l’actif baisse ou augmente avec le temps. Cependant il a une
personne physique qui est immatriculée au registre du commerce en tant que commerçante et, dans le second, c’est la
limite : il se peut que le droit des créanciers ne porte que sur une partie du fonds et, donc, ce sera cette partie du fonds
personne morale qui réalise ses actes par l’intermédiaire de ses représentants légaux.
qui sera soumis à l’exercice de leurs droits mais, pour cette partie, la fongibilité joue aussi.
Le propriétaire d’un fonds de commerce peut, donc, choisir de confier l’exploitation à un tiers par l’intermédiaire d’un
Donc, le fonds subsiste malgré les variations de valeur qu’il peut connaître. On peut aller plus loin : qu’en est-il d’un
contrat de travail sans que, pour autant, il ne perde la qualité de propriétaire du fonds de commerce. Le salarié n’a pas
créancier face à un débiteur qui a complétement modifié son activité commerciale ? Par exemple, s’il a passé contrat
la qualité de commerçant, seul le propriétaire continue d’avoir cette qualité. C’est bien le propriétaire qui réalise des
avec un vendeur de chaussure qui devient vendeur de crêpes. Dans quelle mesure cette modification obéit au principe
bénéfices, supporte les charges et assume la responsabilité de l’exploitation du fonds.
de fongibilité ? En l’occurrence, ce n’est plus le même fonds qui est exploité puisque le fonds de commerce a un objet
commercial et, là, il y a une modification de cet objet. Là, se trouve la vraie limite de la fongibilité. Cela veut dire que Le fonds de commerce peut, aussi, faire l’objet d’une coexploitation. C’est, souvent, le cas entre époux : pendant très
la fongibilité ne lui est pas opposable puisqu’il y a une modification de l’objet, on ne va pas limiter ses droits ni trouver longtemps, l’épouse commerçante n’avait aucun droit ; n’était pas mentionnée et, ainsi, pouvait se trouver à travailler
un fonds qui n’existe pas. En réalité, lorsque la question se posera, le fonds aura, en réalité, été modifié ou transmis à pendant des années dans un fonds de commerce sans accumuler aucune retraite ; cotisations sociales ; droits… La loi a
une autre personne pour ne laisser subsister qu’un fonds étrange. Donc, c’est cette inopposabilité qui pourra permettre évolué en accordant un statut aux conjoints de commerçants : c’est le conjoint collaborateur salarié ou associé. C’est
au créancier de poursuivre la personne qui, lui, est l’assignataire réel du fonds de commerce puisqu’on ne pourra pas lui en-dessous de la coexploitation (article L121-3 du code de commerce) qui est l’exploitation sur un pied d’égalité avec
opposer la fongibilité de la transformation totale du fonds (limites normales de la fongibilité). un même pouvoir de décision. L’égalité homme-femme n’est pas arrivée jusque-là. Rien n’interdit, par ailleurs, de créer
une personne morale qui sera propriétaire du fonds de commerces et auront, alors, tous deux qualités pour être associés.
Section 2 : Le fonds de commerce, meuble incorporel.
Cela signifie 2 choses : Section 2 : l’exploitation du fonds de commerce par un tiers
S’agissant de cette exploitation du fonds de commerce par un tiers, il existe plusieurs mécanismes :
- Qu’il s’agit bien d’un meuble
- Qu’il est incorporel - Le contrat de location gérance
- L’usufruit éventuel
S’agissant du caractère mobilier, le fonds de commerce emprunte de nombreuses règles quant à sa vente, à celle de la
- Le crédit-bail
vente des immeubles. Certains privilèges qui s’exercent sur lui ressemblent à ceux qui sont pratiqués sur un immeuble :
- Le gérant mandataire
ainsi, le nantissement du fonds de commerce ressemble à l’hypothèque immobilière.
Paragraphe 1 : la location gérance du fonds de commerce.
Cette correspondance ne fait, pour autant, pas modifier la nature juridique du fonds de commerce qui reste mobilière et
il ne peut en être autrement puisque le fonds de commerce ne contient que des éléments mobiliers et ne contient aucun L’objectif de ce contrat est de permettre au propriétaire du fonds de pouvoir conserver cette propriété sans avoir à
élément immobilier. Si le commerçant est propriétaire de l’immeuble dans lequel il exerce son commerce, cette propriété l’exploiter et, pour le locataire gérant, cela lui permet d’exploiter un fonds de commerce qu’il n’aurait pas pu
n’entre pas dans la composition du fonds de commerce, elle reste distincte de la propriété du fonds de commerce. Donc, acquérir, faute de moyens et, sans avoir aucun lien de subordination juridique (pas de contrat de travail) et, donc, une
le fonds de commerce en tant qu’universalité ne peut contenir que des éléments mobiliers. liberté d’exercice du commerce.
S’agissant de son caractère incorporel, le commerçant propriétaire du fonds dispose d’un meuble incorporel qui, certes Il y a un fonds de commerce existant avec une clientèle que le bailleur souhaite voir rapporter et qu’un locataire qui ne
peut être constitué et est constitué de meubles corporels, mais, pour autant, cet ensemble forme une propriété peut pas l’acheter soit exploiter. On voit, tout de suite, les limites de ce type contractuel dont la limite principale est que
incorporelle. La propriété incorporelle du fonds peut, donc, comprendre des meubles corporels dont le stock et les cela ne peut pas durer 100 ans puisque, si cela marche, au bout de quelques années la clientèle fonctionne puisque c’est
marchandises qui ne sont pas des meubles intellectuels comme, par exemple, une machine à outil ou une voiture de le locataire gérant qui la génère. C’est son activité, la clientèle se modifie ; la pratique et la société évoluent… Cette
livraison. Le fonds reste incorporel et les éléments corporels, eux, gardent leur nature juridique de manière identique : situation ne peut, donc, pas être pérenne sauf à créer un déséquilibre : au début, il y un avantage similaire entre les 2
parties mais si ce contrat dure des années, la société aura, nécessairement, évolué. La question qui va se poser est, donc,
celle de savoir ce qu’il arrive au locataire gérant lorsque le contrat se pérennise. La situation est défavorable : c’est pour La Cour de cassation et la jurisprudence affirment qu’un autre élément essentiel vient perturber le jeu normal de ce
cela que c’est soit un contrat limité dans le temps, soit assigné à un objectif. premier élément essentiel : l’autre condition essentielle à l’existence du contrat est l’exploitation aux risques et périls,
c’est-à-dire que l’essence du contrat de location gérance est l’exploitation du fonds aux risques et périls du locataire.
Cette question va se poser autour de 2 points : il faut comprendre quelles sont les règles de formation du contrat, puis
Donc, elle estime que la seule existence d’une exploitation qui est intrinsèque au contrat de location gérance et aux
ses effets.
risques et périls du locataire suffit à caractériser l’existence d’un tel contrat et, donc, l’absence de stipulation d’une
A. Les règles de formation du contrat de location gérance. redevance n’empêche pas la qualification d’un contrat de location gérance. Donc, un contrat de location gérance sans
prix n’est pas gratuit ou annulable et continue d’être un contrat location gérante puisque la nature juridique de ce contrat
Le contrat de location gérance repose sur une obligation : celle du paiement d’une redevance par le locataire au loueur (exploitation aux risques et périls du locataire) suffit à caractériser son existence.
en contrepartie de la mise à disposition du fonds de commerce. Ce contrat est, donc, souvent source de confusion parce
qu’une fois qu’il est réalisé, la clientèle pense qu’elle passe des contrats avec le véritable propriétaire du fonds ou qu’elle La formation du contrat de location gérance suppose, aussi, l’existence de conditions de forme.
a une relation avec ce dernier alors que ce n’est qu’un locataire du fonds. Aussi, il existe des conditions de fonds et de
2. Les conditions de forme.
forme qui ont été considérablement adoucies avec le temps.
Les tiers doivent être informés sur la qualité de locataire de l’exploitant du fonds de commerce. Aussi, certaines
Auparavant, la location du fonds de commerce était, strictement, limitée quant au loueur. Il ne pouvait être commerçant
mesures de publicité sont obligatoires. Il doit y avoir l’insertion d’un extrait dans un journal d’annonce légale de
et avoir exercé une activité commerciale d’exploitation du fonds commercial pendant un certain nombre d’années :
l’existence du contrat de location ; le locataire gérant doit, obligatoirement, être inscrit au registre du commerce et des
pouvait être loueur d’un fonds de commerce qu’une personne qui était, elle-même, commerçante et exploitante du fonds
sociétés. Cette inscription doit mentionner l’existence du contrat de location gérance, cad que lorsque les tiers consulte
de commerce. C’est une législation qui est arrivée au début des 1950 puisque tout au long du début du 20ème siècle et
l’immatricule de la société, il doit savoir qu’il s’agit d’une exploitation en location gérance et, en cas de cessation du
devant la faiblesse du crédit (ouverture du crédit difficile), des personnes se portaient acquéreur de fonds de commerce
contrat, les mêmes mesures de publicité doivent être respectées pour que les tiers soient informés de la fin de contrat.
sans être commerçants pour, ensuite, les louer très chers ; les commerçants eux-mêmes ne pouvaient pas acheter faute
Enfin, dans l’exploitation du fonds de commerce, le commerçant doit informer la clientèle de l’exploitation qui
de moyens financiers et de crédit puisque les conditions pour l’ouverture d’un crédit ne leur étaient pas favorables. On
s’effectue suivant un contrat de location gérance, c’est-à-dire que la mention du locataire gérant doit être porté dans les
s’apercevait qu’il y avait une véritable spéculation autour des ventes de fonds de commerce.
factures ; devis ; bon de commande ou autre.
En somme, les gens achetaient les fonds de commerce pour les louer très cher et cela empêchait les commerçants de
Si les règles de publicité ne sont pas respectées, le loueur est responsable solidairement des dettes du locataire tant que
pouvoir être propriétaire du fonds de commerce. C’est un problème qui a été particulièrement important qui a été
la publicité n’intervient pas : le loueur va, donc, vite publier le contrat. Et c’est, d’ailleurs, la raison pour laquelle on fait
sensibilisé après la 2GM : entre 1948 et 1954, on s’est aperçu que la majorité des fonds de commerce appartenait à gens
démarrer l’exercice qu’au moment où a été faite la publication.
qui n’étaient pas commerçants mais spéculateurs sur le fonds de commerce, ce qui était un moyen d’investissement au
même titre que l’on achète un immeuble pour le louer. A partir de là, le législateur a verrouillé le système en empêchant B. Les effets du contrat de location gérance.
qu’il se poursuivre en interdisant la possibilité d’acheter des fonds de commerce pour les louer et en imposant la qualité
Il convient de distinguer, ici, les effets produit pendant la durée du contrat de ce produit à l’expiration du contrat.
de commerçant pendant un nombre d’années suffisant. Macron, en tant que ministre de l’économie et des finances dans
les années 2010, a décidé de supprimer ces 2 verrous pour relibéraliser l’accès à l’acquisition de fonds de commerce : 1. Les effets produits pendant la durée du contrat.
désormais, il est, donc, possible d’investir en achetant des fonds de commerce. Donc, la question qui se pose aujourd’hui
est celle de l’investissement locataire locatif. La question qui se pose est celle de l’investissement locatif des fonds de Les effets diffèrent selon que l’on se place sur le terrain des relations entre les parties ou sur celui des parties à l’égard
commerce et, ensuite, la possibilité de donner cela en gestion de location gérance de fonds de commerce. des tiers.

Les conditions de fond et de forme sont assouplies. Néanmoins, elles sont d’ordre public. a) les effets produits entre les parties.

1. Les conditions de fond. Les effets que le contrat produit entre les parties concerne, essentiellement, les obligations qui pèsent sur elles. La
majorité de celles-ci provient du droit commun ; du contrat de louage tel qu’il est prévu et organisé par le code civil.
Le contrat de location gérance doit, en premier lieu, respecter les conditions de validité du contrat en général : capacité ; S’il est prévu, et il le sera toujours, un loyer ; une redevance, le locataire est naturellement tenu de le payer.
objet ; prix.
De même, s’il existe un mécanisme de révision de celui-ci. S’il n’en existe pas et avec le temps, le montant du loyer
En matière commerciale, la capacité provient du fait que le preneur doit, nécessairement, être commerçant ; qu’il ne doit peut s’avérer insuffisant. Aussi, il sera nécessaire que le loyer puisse correspondre avec la valeur locative du bien. Il doit
pas être atteint d’une cause d’incompatibilité et d’interdiction. Quant au loueur, le défaut de capacité commerciale n’est y avoir une obligation de correspondance entre la valeur locative et le prix du bail. Dans cette mesure, il est prévu à
pas un obstacle à la conclusion d’un tel contrat. l’article L144-12 du code de commerce un régime de révision : le juge devra faire correspondre le montant du loyer à
la valeur locative du fonds. Le locataire gérant est, également, tenu d’exploiter le fonds. Il doit le faire raisonnablement,
Ensuite, l’objet du contrat doit exister, ce qui suppose l’existence réelle d’un fonds de commerce et, donc, d’une
ce qui implique, pour lui, de nombreuses obligations parmi lesquelles les principales, on retrouve le fait de maintenir le
clientèle. Il appartient au loueur de rapporter la preuve de l’existence du fonds au moment de la signature du contrat de
matériel en bon état ; garnir le fonds de commerce de marchandises ; ne pas modifier la destination du fonds et supporter
location gérance. C’est à ce moment-là que l’existence doit être apportée. Généralement, elle l’est car le contrat le
les charges relatives à l’entretien.
rappelle et expose que le locateur a pu constater cette existence. Il est au courant, puis, généralement, le fonds de
commerce a déjà eu un une activité. En outre, tenu de veiller à la conservation de la clientèle sans se l’approprier, le locataire gérant ne peut pas créer, en
parallèle, une activité concurrente. C’est l’arrêt du 4 décembre 2012 chambre commerciale, numéro 11-26.756 qui le
Enfin, s’agissant d’un contrat de louage, la stipulation d’un prix (redevance) est une condition essentielle de ce contrat :
rappelle.
l’article 1709 du code civil dispose que la location est un prix contre une chose. A ce sujet, il y a une particularité en
matière de location gérance : en effet, la jurisprudence observe que le contrat de location gérance est particulier et elle Enfin, l’importance de la personne du locataire gérant est-elle que, sans cette personne, le contrat n’aurait pas été conclu
a formé cette observation lorsqu’il s’agissait de dire si un contrat de location gérance sans prix était, ou non, valable. En puisque ce contrat est considéré comme conclu intuitu personae (conformément à la personne). Le locataire n’est, donc,
somme, est-ce que l’on peut considérer qu’il y a location gérance en l’absence de prix ? au-delà des arrangements pas autorisé sauf accord exprès du propriétaire à céder son contrat.
familiaux, la question, en droit, est susceptible de réponse en disant que l’élément essentiel est le prix en contrepartie de
la mise en disposition de la chose et, donc, s’il n’y a pas de prix, il n’y a pas de location et s’il n’y a pas de location, il Quant au loueur, il doit délivrer la chose louer et garantir au locataire une jouissance paisible du fonds. Cela implique
n’y a pas de location gérance. qu’il ne lui fasse pas concurrence et qu’il ne rende pas impossible l’exploitation du fonds par le locataire. Le loueur
n’est, également, pas tenu de garantir le locataire contre les troubles que les tiers apporteraient à la jouissance du fonds :
ainsi, le propriétaire ne garantit pas le gérant contre la concurrence des tiers. Pendant le cours du contrat de location l’accession (si on est locataire et que l’on change la moquette ; qu’elle est neuve, le propriétaire devient propriétaire de
gérance, le loueur reste libre de céder ce fonds de commerce ou de consentir des privilèges à un préteur. la moquette.
La question, en cas de cession, est celle de savoir si le contrat de location gérance est, ou non, opposable à l’acquéreur De la même manière, si quelqu’un loue, pour les JO, très cher un appartement dont il est locataire sans avoir le droit de
du fonds de commerce. La réponse n’est pas certaine, la loi reste silencieuse mais le principe de l’effet relatif des contrats le sous-louer, il s’expose à ce que le propriétaire bailleur dise que l’argent qu’il a touché est à lui car, en vertu de la règle
pourrait aboutir à une absence d’opposabilité du contrat au cessionnaire du fonds de commerce. A cela, on peut objecter d’accession et puisque le locataire n’avait pas le droit de sous-louer mais qui l’a fait, le montant de la sous location
que le contrat est publié et que cette publication ne peut pas rester sans effets juridiques à l’égard d’un acquéreur du revient au bailleur car c’est un droit accessoire au droit de propriété) rend impossible le paiement d’une indemnité au
fonds de commerce puisque la publication est, précisément, effectuée pour tous les tiers. Pour éviter ce type de débat, profit du locataire gérant pour les améliorations ; les changements ; l’augmentation de chiffre d’affaires qu’il a provoqué
la pratique à développer une mention relative à l’existence de la situation juridique du fonds de commerce qui est cédé sur le fonds de commerce… C’est pour cela qu’une location gérance est, nécessairement, quelque chose qui ne doit pas
et l’obligation d’agrément du locataire gérant par l’acquéreur. En somme, soit le contrat de location gérance pourra le durer dans le temps ou alors elle a un objectif, à savoir la reprise des lieux par le locataire gérant qui doit le racheter.
prévoir, soit c’est le contrat de cession du fonds de commerce qui va le prévoir. Donc, le propriétaire du fonds de commerce bénéficie de toutes les améliorations apportées à son fonds par son locataire
sans devoir la moindre récompense.
b) Les effets produits à l’égard des tiers.
Cependant, les parties peuvent prévoir une récompense : rien n’interdit la stipulation d’une clause par laquelle le
La signature du contrat de location gérance emporte la possibilité, pour les créanciers du loueur, de demander au tribunal
locataire peut se voir indemniser de la perte provoquée par la fin du contrat ou l’obligation de se réinstaller ; des
de commerce l’exigibilité immédiate des dettes afférentes à l’exploitation du fonds. La déchéance du terme pour
dommages et intérêts... A défaut de stipulations contraires, il n’y a, donc, pas de droits acquis au profit du locataire
diminution des suretés du créancier sera prononcée si le tribunal estime que la location gérance met en péril le
gérant ; une indemnité. Le locataire gérant n’est pas soumis à une obligation de non-concurrence, ce qui veut dire qu’à
recouvrement des créances. L’action doit être introduite dans les 3 mois de la publication du contrat dans un journal
l’expiration du bail, il peut librement exercer la même profession à côté du fonds de commerce sauf à se livrer à des
d’annonces légales et le tout à peine de forclusion, c’est-à-dire que si cela n’est pas fait dans les 3 mois, l’action sera
actes de non-concurrence déloyale comme, par exemple, le fait de se livrer à des actes agressifs ou détourner la clientèle.
considérée comme fort-clause et ne pourra pas être examinée par un juge.
Le seul fait de proposer le même service à côté de l’emplacement là où il se situait n’est pas constitutif d’une faute, c’est
Ensuite, les contrats conclus antérieurement par le loueur sont inopposables au locataire. C’est la même chose que pour la liberté du commerce et de l’industrie.
la composition du fonds de commerce, puisqu’il n’entre pas dans la composition du fonds de commerce, ils ne sont pas
Pour la fin du contrat, il y a d’échéance du terme des dettes contractées par le locataire pour le fonds de commerce : il
opposables au locataire. Ce dernier n’est, donc, pas tenu de les exécuter, pas plus n’a-t-il la faculté d’en réclamer
doit, immédiatement, rembourser le créancier qui avait mis un délai pour payer les produits ; services ou autre. Par
l’exécution.
exemple, si un fonds de commerce de vente de marchandises prévoit un paiement à 60 jours des stocks de marchandises,
Donc, à ce stade, il faut rappeler que le contrat de location gérance est un contrat de louage d’un meuble incorporel il n’y a plus 60. Cela est tout de suite puisqu’il n’y a plus d’exploitation du fonds par le locataire gérant et, donc, les
(fonds de commerce), ce n’est pas une sous-location. Pour cette raison, si le fonds est exploité suivant un bail, le loueur créances doivent être immédiatement honorées. Il n’y a plus de délai pour le paiement.
demeure titulaire du droit au bail. C’est, donc, seulement lui qui peut obtenir le renouvellement du bail ; se trouve obligé
La location gérant est, donc, un contrat qui est assez pratiqué avec des objectifs qui sont multiples et variés. On pense
de payer le loyer… C’est, d’ailleurs, pour cela que dans nombre de cas, le locataire loueur du fonds de commerce est
qu’il ne s’agit pas d’un contrat qui peut se pérenniser ou alors il méritera des adaptations pour mieux protéger le locataire
tenu d’obtenir l’autorisation du bailleur de l’immeuble où est exploité le fonds de commerce pour faire un contrat de
gérant.
location gérance.
Paragraphe 2 : l’usufruit du fonds de commerce.
Cette situation de location de meubles incorporels qu’est le fonds de commerce peut entrainer des effets dangereux pour
la survie du fonds de commerce : de nombreux contrats sont nécessaires pour permettre l’exploitation du fonds de L’usufruit est la décomposition de 2 mots : usage et revenus. On peut, alors, user d’un bien, en percevoir le montant
commerce. mais pas le revendre. L’usufruit est un droit réel qui consiste dans le dénombrement des 3 attributs de propriété
(usus (droit d’user) ; fructus (droit de recevoir les revenus) et abusus (le droit de disposer)). Les 2 premiers, l’usage et
Aussi, certains contrats échappent à la règle de l’inopposabilité ou de la relativité. C’est la règle selon laquelle les
les revenus, sont attribués au propriétaire (usufruitier) alors que le nu-propriétaire conserve le pouvoir de disposer.
contrats de travail se poursuivent, il n’y a jamais eu de difficultés. Le contrat de location de gérance, s’il existe des
L’usufruit sur le fonds de commerce peut être légal ou conventionnel : dans le premier cas, il procède de la loi et, dans
salariés affectés au fonds de commerce, ces salariés continuent à être salariés du locataire gérant. Ce dernier est tenu par
le second, il procède d’une convention, c’est-à-dire d’un contrat. Concernant la loi, elle prévoit 2 hypothèses légales de
les contrats de travail, il remplace le loueur dans l’exécution du contrat de travail. Surtout, les parties peuvent prévoir
l’usufruit :
de transférer au locataire gérant certains contrats de maintenance ; de fournitures qui vont avoir pour effet de permettre
la poursuite de l’activité commerciale, sachant que la difficulté sera, alors, d’obtenir un accord de la part des co- - Celui du conjoint survivant du titulaire d’un fonds de commerce, lequel dispose d’un usufruit légal de celui qui
contractants puisque c’est un changement de débiteur d’une obligation et que ce changement provoque, nécessairement, décède (de cujus). On va protéger le conjoint survivant des effets du décès de son époux ou épouse en ne faisant
un accord. Un créancier est libre d’accepter, ou non, le changement de débiteur. pas disparaître un élément qui sera, sans doute, un élément essentiel de l’actif de la succession du de cujus.
2. Les effets de la location gérance à l’expiration du contrat.
- L’usufruit qui est donné au père et mère sur les biens de leur enfant âgé de moins de 16 ans.
A l’expiration du contrat, les relations ne prennent pas, nécessairement, fin. Il peut y avoir une reconduction tacite ou Ces 2 hypothèses sont applicables au cas du fonds de commerce : l’usufruitier du fonds de commerce a le droit d’user
expresse du contrat en fonction de si le contrat prévoit, ou non, la reconduction. et de jouir de celui-ci, ce qui revient, au fond, à une exploitation assez similaire à celle d’un locataire gérant. Il va
Cependant, une chose est certaine, le locataire ne dispose pas d’un droit au renouvellement du bail de location de exploiter le fonds à ses risques et périls. Il a, donc, nécessairement, la qualité de commerçant, car il réalise des actes de
gérance. Le non-renouvellement n’entraine aucune obligation financière de l’ordre de celle qui existe en matière de bail commerce à titre habituel, réalise des bénéfices et supporte les charges de l’exploitation courante du fonds de commerce.
commercial (en bail commercial, lorsque le bailleur décide indépendamment de toute faute de rompre le bail En matière conventionnelle, il a, également, l’obligation d’exploiter le fonds afin qu’il ne périe pas et de manière
commercial, il est tenu de payer une indemnité d’éviction). Le propriétaire en matière de location gérance peut, donc, raisonnable. Dès lors que l’on est en système conventionnel, cela est clairement établi par les stipulations contractuelles
reprendre le fonds à l’expiration du contrat de location ; l’exploiter lui-même ; confier son exploitation à une autre qui lie le nu-propriétaire à l’usufruitier, ce qui peut être un mode de transmission. L’objectif est un mode de transmission
personne ou le céder. Il se peut, néanmoins, que l’exploitation par le locataire gérant a généré une plus-value du fonds intrafamiliale du fonds de commerce. Cela permet de créer un revenu au profit du commerçant qui prendra
de commerce. prochainement sa retraite à celui qui en est l’héritier (souvent les enfants) de pouvoir exploiter le fonds de commerce
Donc, la question se pose de savoir si le locataire gérant peut ou non bénéficier d’une indemnité pour un service. La tout en confiant un revenu à celui qui l’a créé. Le nu-propriétaire est le seul détenteur du droit de disposition, l’usufruitier
jurisprudence rejette régulièrement de telles demandes en son état actuel, elle estime que, par effet de la règle de ne peut, donc, ni céder le fonds de commerce ni le nantir, c’est-à-dire obtenir du crédit contre un privilège, ce qui peut
constituer un handicap dans la gestion du fonds de commerce. En revanche, il a le pouvoir de gestion et, donc, le droit La loi du 2 août 2005 a prévu un droit spécifique au contrat de gérance mandat qui, auparavant, relevait du droit commun
de remplacer la marchandise ; le matériel ; le stock… faire vivre le fonds de commerce. des contrats.
L’usufruit peut être à temps, il ne peut pas durer plus longtemps que la vie de l’usufruitier car ce n’est pas un droit Ce contrat, désormais codifié à l’article L146-1 et suivants du code de commerce, permet à une personne, le gérant
transmissible. L’usufruitier doit restituer le fonds dont il a l’obligation de conserver la substance, laquelle s’entend de mandataire, de gérer avec toute l’attitude un fonds de commerce au nom et pour le compte du propriétaire de commerce
ce qui individualise une chose et la définie. L’usufruitier doit, donc, rendre un fonds conforme à sa destination initiale sans supporter les risques liés à l’exploitation et, en contrepartie, d’une commission proportionnelle au chiffre d’affaires.
même si des modifications intrinsèques lui ont été apportées.
En somme, le gérant n’exploite pas à titre personnel le fonds de commerce, il n’a pas la qualité de commerçant. Seul le
Le sort des améliorations apportées au fonds par l’usufruitier est réglé de la même manière qu’en matière de location propriétaire du fonds de commerce qui mandate le gérant a encore cette qualité et supporte les risques de l’exploitation
gérance : on fait, donc, application de la théorie de l’accession en ce sens que les améliorations constituent des et le gérant mandataire, lui, est rémunéré en fonction de commission sur les ventes. Tout le problème est que chacun
accessoires du fonds de commerce. Elles s’incorporent à lui pour revenir au nu-propriétaire sans indemnisation. Là essayant de tirer le meilleur avantage de l’autre pour avoir le meilleur taux de commissionnement prévu.
encore, il est possible de prévoir que l’usufruitier conserve la propriété d’une branche d’activité distincte qu’il aura créé
et, donc, il sera indemnisé de la perte de celle-ci. Il y a, quand même, une importance différence entre la situation du La loi est intervenue, néanmoins, pour régler la formation et la rupture du contrat et, surtout, le passage important est
locataire gérant et celle de l’usufruitier : le locataire gérant dispose d’un droit personnel contre le propriétaire bailleur qu’il ne faut pas que cela passe par le contrat de travail. Ce n’est pas parce que la mission précise les normes de gestion
et d’exploitation du fonds à respecter ainsi que les modalités de contrôle que, pour autant, le contrat dégénère en un
du fonds de commerce alors que l’usufruitier, lui, jouit d’un droit réel sur le fonds de commerce lui-même.
contrat de travail. De même, puisqu’il y a eu énormément d’abus, le mandant qui propose le contrat de location gérant
Les pouvoirs du locataire gérant sont, donc, liés aux droits qui lui sont octroyés par le bailleur alors que l’usufruitier, est tenu d’apporter au mandataire gérant futur un certain nombre d’informations qui lui permettent de considérer un
lui, peut exercer tous les droits liés à l’usage et aux fruits. Cela signifie que l’usufruitier peut consentir un contrat de prévisionnel de rémunérations raisonnables et le degré d’autonomie qu’il va pouvoir exercer. Ce contrat est résiliable
location gérance à l’égard d’un tiers puisqu’il a la libre disposition de l’usage des fruits du fonds de commerce. suivant un préavis et le gérant mandataire à le droit à une indemnité égale à 6 mois de commissionnement.
Donc, l’usufruitier peut exercer des actes d’administration sur le fonds de commerce et consentir à une location gérante Leçon 4 : les opérations sur le fonds de commerce
au profit d’un tiers sans autorisation préalable du nu-propriétaire (l’arrêt du 25 novembre 1986 de la première chambre Opération sur le fonds de commerce : De nombreuses opérations peuvent être réalisées sur le fonds de commerce, celle-
civile a validé une telle opération). Les droits d’un usufruitier sont supérieurs à ceux du locataire gérant, notamment ci sont la vente, l’apport en société, le nantissement et l’allocation de gérance.
pour les actes d’administrations.
Chapitre 1 : La vente
Paragraphe 3 : le crédit-bail sur le fonds de commerce.
On utilise plus volontiers le mot cession, s’agissant essentiellement d’un meuble, c’est le mot le plus couramment utilisé.
L’opération de crédit-bail est régie par le code monétaire et financier. Il peut avoir pour objet un fonds de commerce et, La cession du fonds de commerce, qui est une vente, doit être examinée sous l’angle de la formation du contrat, des
aussi, certains éléments incorporels du fonds de commerce pris isolement. obligations respectives des parties (vendeur, acheteur, cédant, cessionnaire) et enfin quelques mots sur les droits de
présomptions qui peuvent exister.
C’est une technique de financement : le contrat de crédit-bail permet au commerçant qui n’a pas les moyens
d’acquérir le fonds de commerce ou qui a intérêt comptable, financier ou économique à l’acquérir de cette manière, Section 1 : La formation du contrat de vente
de s’adresser à un établissement de crédit qui l’achète à sa place.
Comme pour toutes ventes, les conditions obéissent à des conditions de formes et de fonds.
L’établissement de crédit devient un crédit bailleur, le commerçant appelé crédit preneur, bénéficie d’un contrat de
Paragraphe 1 : condition de fond
location-gérance accompagné d’une promesse unilatérale de vente. Généralement, le financement d’un fonds de
commerce est de 7 ans : on estime que le prix du fonds est largement amorti au bout de 7 ans et, à l’expiration du contrat, La première des conditions, celle essentielle, c’est l’existence d’une chose et d’un prix, cependant, préalablement, il
le crédit preneur aura le choix entre lever l’option et acquérir le fonds ou ne pas lever l’option. existe des conditions générales de validité.
Si le crédit preneur acquiert le fonds, une partie des loyers versés au titre du contrat par lequel il a exploité une partie A. Les conditions générales de validité
du fonds viendra en déduction du prix de vente.
En premier lieu, l’achat d’un fonds de commerce a normalement pour conséquence de rendre l’acquéreur commerçant,
Il y a 3 personnes : celui-ci doit donc, avoir la capacité d’exercer une profession commerciale, le vendeur quant à lui, doit également
bénéficier de la pleine capacité d’exercice de ses droits et donc, commerciale.
- Le vendeur du fonds de commerce qui est désintéressé du le prix de vente par le crédit bailleur
En deuxième lieu, le consentement, qui est donné par le vendeur doit être exempt de vices. Trois, suivant le droit
- Le crédit-bailleur qui, en réalité, est le financier de l’opération de la banque qui va exploiter le fonds de commun des contrats peuvent affecter la validité même de l’accord donné.
commerce
- Un consentement n’est pas valable, s’il est donné par erreur, extorqué par violence, ou procède d’un dol.
- Et le crédit-preneur qui va exploiter le fonds de commerce en réglant au crédit-bailleur un montant. Il se voit
d’ailleurs contracter et investi de tous les droits du bailleur parce que le crédit bailleur ne va pas s’embêter à - L’erreur, est souvent invoquée, elle consiste sur les qualités substantielles du fonds vendus, une erreur existe,
faire des recours en cas de manquement du vendeur du fonds de commerce ou tel ou tel point : il y a une lorsque le fonds été pourvu d’un élément qui était essentiel aux yeux de l’acquéreur mais également de manière
transmission des actions de la part du crédit bailleur au profit du crédit preneur qui exploite le fonds pendant la subjective. Par exemple, la nature de l’activité exercée dans le fonds cédé, mais il est parfois délicat de distinguer
durée du crédit-bail. Celui-ci exploite le fonds pendant la durée du crédit-bail en réglant les mensualités qui lui entre l’erreur et le dol, car l’erreur, consiste en somme pour le vendeur de faire croire vrai ce qui est faux à
permettent d’étaler le montant du prix de la cession et, une fois le montant atteint, le crédit preneur devient l’acheteur.
propriétaire intégral du fonds de commerce cédé par le crédit bailleur. Les dettes d’exploitation s’intègrent,
donc, dans le prix de vente et, généralement, le preneur se comporte, en réalité, comme le propriétaire du fonds. - Le dol, suppose des manœuvres, la victime de ces manœuvres, n’aurait pas contracter si elle avait su ce qui lui
a été dissimulé volontairement. Par exemple, un fonds de débit de boisson, qui a en réalité disparu en raison de
Paragraphe 4 : la gérance mandat du fonds de commerce. la caducité de la licence. Ou encore, l’exigence d’accomplir des travaux, imposer par l’administration sous peine
de fermeture pour un fonds de commerce.
En l’espèce, au vu des lourd travaux, l’acheteur n’aurait sûrement jamais acheté s’il savait que les travaux étaient
nécessaires (Civil 1, du 14 novembre 2010, 08-1.386). La réponse est positive, le prix peut être fixé aux moyens d’un calcul, il suffit que le procédé de calcul soit définitivement
fixé, par exemple, un prix peut consister en une participation, aux bénéfices accordés au vendeur pendant un certains
Le dol doit exercer une influence sur le consentement de l’acheteur, à côté du dol principal (mensonge clair, établit) il
nombres d’années, une telle clause est parfaitement valable.
existe aussi le dol par réticence, c’est le fait de ne pas renseigner complètement l’acquéreur sur un point ou un autre, le
renseignement dû serait faire aux usages du commerce. Il y a parfois une frontière difficile entre mensonge et la De même, le prix, peut être entièrement laissé à l’arbitrage d’un tiers, ainsi est valable la promesse de vente d’un fonds
dissimulation, c’est la raison pour laquelle, la réticence est aussi acquise. Cette réticence dolosive est nommée ainsi, car de commerce, dont le prix est arrêté par un expert, suivant les conditions objectives, détaillées dans l’accord des partis.
le vendeur sait bien que s’il révèle l’information, le risque consiste dans de nouvelles questions, d’une négociation ou Cela a ses limites : dans ces conditions a été considéré comme non valable, un prix qui serait égale à toutes offres
une renonciation de la part de l’acquéreur. d’achats, la plus important dument justifier et découlant d’un tiers solvable (celui qui en offre le plus). La jurisprudence,
refuse une telle clause, car celle-ci ne permet pas un prix objectif, c’est un arrêt de la 3e chambre civile, du 21 décembre
Quelle est la différence entre l’erreur, le dol principal et la réticence dolosive ?
1987 qui empêche ce principe.
Il y a tout d’abord, une différence entre l’erreur et le dol. L’erreur ne suppose pas une volonté de nuire, fait fautif de la L’arbitrage d’un tiers, n’est pas l’arbitraire d’un tiers, il faut néanmoins, qu’il existe une capacité de pouvoir maitriser
part du vendeur, en somme, il ne peut pas lui être reproché un fait fautif quelconque, pas d’acte volontaire de sa part. un prix. La plupart du temps en temps de cession de fonds de commerce, il y aura une différence de prix, pour des
cependant, on peut concevoir qu’il s’agissait d’un point important. Le dol, au contraire, suppose une faute dolosive, une
raisons fiscales entre les éléments corporels et les incorporels. Le prix doit aussi être sincère, c’est-à-dire, qu’il ne doit
faute civile, de la part de son auteur. Par exemple, un tableau qui serait faux, il y a erreur, le vendeur pensait qu’il était
pas faire l’objet d’une dissimulation au-delà des éventuelles sanctions fiscales, il peut exister une nullité de la
vrai, il n’a pas fait croire qu’il était faux (pas de dol). Il en va de même pour la cession de fonds de commerce. La vente
convention.
du fonds de commerce peut être nul à cause d’un consentement obtenu avec violence, il est très rare de la constater
violence. Une nouvelle forme de violence peut se faire jour, c’est la violence économique, qui peut donner, une nouvelle Enfin, le prix est payable comptant (se fait comptant lors de la signature de l'acte de vente, c'est-à-dire immédiatement
vigueur à la violence traditionnelle telle que l’on peut la concevoir, c’est à dire un acte qui oblige physiquement à et dans son intégralité le jour de la vente) ou à terme (L'acquéreur prend possession du bien dès la signature de l'acte
contracter (pistolet sur la tempe par exemple). Avec la réforme, la dépendance économique peut subvenir, le nouvel authentique de vente et en devient propriétaire, mais il paiera le prix de manière progressive ou à une certaine date, selon
article 1143 du code civil, prévoit en effet, qu’il y a également violence, quand une partie abusant de l’état de les modalités prévues dans l'acte.)
dépendance, dans lequel se trouve son co-contractant obtient de lui, un engagement qu’il n’aurait pas souscrit en
Paragraphe 2 : Les conditions de forme
l’absence d’une telle contrainte, et en tire un avantage manifestement excessif. C’est l’hypothèse dans laquelle le cédant,
peut se trouver, c’est-à-dire contraint pas la détresse économique, de contracter dans des situations désavantageuses, et C’est un contrat consensuel, c’est-à-dire que l’écrit n’est pas une condition de validité de la vente, il n’y a pas
donc se trouver dans l’obligation de céder son fonds. Par exemple, un bouleversement politique, social, l’obligation d’obligation d’un écrit pour la vente. Elle peut être orale, mais une telle vente, va se heurter au droit de la preuve. Ce
pour certains commerçants de céder à vil prix leurs fonds de commerce, une JP pourra peut-être être découverte. (Film sera souvent au-dessus de la somme de 5000 euros, donc la preuve par écrit, elle sera nécessaire. Même si ce n’est pas
conci locaux lors de l’indépendance de l’Algérie, où des commerçants Européens cédaient à des prix leurs fonds de une condition de validité, elle sera passée par écrit pour des raisons probatoires.
commerce).
La vente à longtemps obéit à des conditions très formalistes, qui ont été considérablement allégée, il en subsiste
En troisième lieu, par application des principes généraux, la vente de fonds de commerce, ne peut être valable que si néanmoins quelques-unes, et la cession s’accompagne d’un formalisme à l’égard des salariés. En effet, en 2019, la loi
elle à un objet et une cause licite. Ainsi, les établissements, dont l’objet est illicite ou immoral, ne peuvent pas céder un du 19 juillet 2019, à abrogé art L141-1, qui imposait des énonciations obligatoires dans l’acte d’un fonds de commerce,
fonds de commerce, faute d’une activité commercial reconnue. ce qui a mis fin à un jurisprudence sur les dites mentions et leurs effets juridiques, la nullité de cet ancien texte a disparu,
il n’en subsiste plus aucune. Si ce n’est celle que les parties inscrivent volontairement dans l’acte de vente, c’est l’effet
B. L’objet de la vente
non plus de l’ordre public qui s’applique mais celui d’une décision des parties. Elles peuvent donner des informations
La vente porte sur un fonds de commerce, cependant les éléments de ce fonds (constitue une universalité) ne sont pas relatives aux chiffres d’affaires, aux bénéfices, à la nature de la clientèle, à l’exactitude de telle ou telle mention,
désignés par la loi, par l’effet indirect d’autres textes, il n’y a pas de définition d’un fonds de commerce et heureusement, d’apporter sur des éléments essentiels, une obligation supplémentaire à la charge du vendeur. Mais légalement la loi est
puisqu’étant une universalité, il peut se modifier avec le temps, et même devenir sous forme numérique. Les parties sont venue interrompre cette obligation de protection des acquéreurs qui était la source de nombreux contentieux.
donc, libre de fixer à leur gré, quelles sont les éléments vendus à condition de ne pas exclure la clientèle et les éléments
L’information des salariés en revanche, n’a cessé de se développer, autant elle n’existait pas à l’origine, mais aujourd’hui
indispensables à son maintien, en somme, même s’il n’y a pas de liste légale, il n‘en reste pas moins que la vente ne
elle devient un des axes d’informations les plus important. La vente était souvent dissimulée aux salariés secrètement,
peut avoir lieux, que si les éléments essentiels à l’existence du fonds est vendu. La clientèle, naturellement en fait partie.
ils découvraient la vente à l’arrivée du cessionnaire/ acquéreur. Mais ce n’est plus le cas, l’intention de vente, doit être
Si l’acte de vente est muet sur les éléments compris dans la cession la vente à lui pour tous les éléments font partie du
fonds de commerce en cause, aucun des éléments n’est exclu, le principe est que si on ne dit rien, c’est douteux. connu des salariés, pour leurs permettre de pouvoir formuler une offre d’acquisition (de reprise). Il existe néanmoins
Naturellement, les créances et les dettes, dans la mesure où elles ne sont pas transmissibles, car elles sont personnelles des exceptions dans laquelle l’information n’est pas requise, d’abord en ce qui concerne les ventes intrafamiliales
(conjoint, ascendants, descendants), aucune information n’a à être donnée. Également lorsque l’entreprise se trouve
au cédant, ne sont pas cédées à l’acquéreur. Le droit, reste là-dessus assez clair sur la transmission au profit des tiers.
soumise à une procédure collective, c’est-à-dire qui l’oblige à se trouver sous la protection du tribunal, et si enfin, les
Les licence agréement, ont un caractère réel et constitue un élément du fonds de commerce, ils sont aussi réputés cédé
salariés ont déjà été informé, par le biais d’une information générale sur les possibilités de reprise par un salarié du fonds
avec le fonds même si le contrat reste muet.
de commerce.
C. Le prix de la vente
Le contenu de la cession, est une information des salariés sur la volonté du propriétaire du fonds de céder : le propriétaire
La vente du fonds de commerce, comme toutes ventes supposent un prix, le principe c’est l’expression de ce prix en une reste libre de son choix, il n’y a pas de choix de présomption. L’objectif de cette information c’est de permettre à un ou
somme d’argent, si c’est autre chose qu’une somme d’argent, ce n’est plus une vente mais un échange. Le prix doit être plusieurs salariés de formulés une offre, libre ensuite au propriétaire du fonds de donner suite ou non, elle doit être
réel et sérieux, s’il est fictif ou dérisoire, il n’y a pas vente mais donation, il devient inopposable pour celui qui a intérêt transmise 2 mois avant la cession. Si le propriétaire décide de cette information, elle doit rester discrète, et non pas
a recherché la responsabilité du vendeur, un prix dérisoire n’est pas un prix sérieux, et la vente peut devenir ainsi nulle. secrète, il y a une obligation de discrétion des salariés aux informations qui leurs sont transmises.
Pour autant, faut-il nécessairement qu’un prix soit inscrit dans l’acte de vente, ce que l’on appelle une de liquidité, n’y Pourquoi discrétion et pas secret ? car sinon ils ne peuvent pas en parler à un banquier pour une estimation…une fois
a-t-il pas d’autres manière de fixer le prix ? l’information transmisse, la vente doit intervenir dans un délai de 2 ans et 2 mois postérieurement à l’information, si ce
n’est pas le cas, une nouvelle obligation d’information renaît. Il n’y a pas de nullité qui s’attache au défaut d’information,
c’est une décision du Conseil Constitutionnel qui a censuré la nullité initialement prévue à la suite d’une QPC, CC 17
juillet 2015, n°2015-476. Cependant, une amende (par l’Etat) est possible ou une action en responsabilité civile (rare) A l’égard des tiers, le vendeur est tenu d’assurer (pas éternellement), à l’acquéreur il a jouissance du fonds vendu. En
peut être envisagé de la part de ceux qui estiment que la faute commise leur cause un dommage (à justifier). somme, le vendeur doit défendre le fonds de commerce, contre tous troubles qui existait auparavant et l’indemniser en
cas d’éviction, totale ou partielle et des charges non déclarées. L’éviction total, l’acquéreur perd en réalité le fonds de
Section 2 : les obligations du vendeur
commerce pour des motifs qui préexistait au moment de la vente, ce n’est pas 10 ans plus tard, lorsqu’une norme d’intérêt
Paragraphe 1 : L’objet de délivrance général survient par exemple. (Si existe au moment de la conclusion de la vente, cela peut faire référence au dol, et le
prix peut être restitué et la vente annulée.) Elle peut aussi être partielle, elle portera sur des éléments du fonds, par
La signification de cette obligation consiste dans le fait de permettre à l’acquéreur d’entrer en jouissance du fonds de exemple sous locataire dans un bien et donc, l’entièreté du bien ne peut pas être utilisé, permet à l’acquéreur d’obtenir
commerce, d’en prendre possession. Les parties fixent généralement dans le contrat, le jour de cette prise de possession nullité, ou réduction du prix. Suivant l’important de l’éviction, même si elle est partielle, la cause impulsive de
avec la remise des clés à l’acquéreur, lorsqu’il s’agit d’un fonds matériel afin qu’il occupe matériellement les locaux et l’engagement, il pourra y avoir une résolution de la vente. Enfin, l’acquéreur peut voir apparaitre des charges qui n’avait
en débute l’exploitation. La seule difficulté est la délivrance des éléments des fonds de commerce ; celle-ci s’opère du pas été déclaré, servitude des droits de revendre la chose, et qui au fond diminuait la jouissance, par exemple
seul fait de la vente, ainsi la clientèle est transférée à l’acquéreur du fait de la vente intervenue. Néanmoins, le vendeur une interdiction de pouvoir mettre une extraction dans la cour de l’immeuble car cela atteint des règles de sécurité, une
doit faciliter cette prise de possession en fournissant l’ensemble des éléments utiles par exemple un fichier, le fait de ne nouvelle règle vient s’y appliquer, l’idée est que cela existait et cela n’a pas été dit, c’est une charge nouvelle, il faut
pas transmettre la clientèle de la part d’un cédant, constitue une inexécution de l’obligation de délivrance. Cette modifier l’extraction. Donc, les conditions changent, et on peut avoir une diminution de jouissance, c’est une garantie
délivrance est matérielle mais aussi de l’ensemble des éléments incorporels, qui est celle de la clientèle. S’il n’y a pas pour un trouble d’un tiers.
de clauses relatives du vendeur de se réinstaller, c’est une méconnaissance de l’obligation de délivrance (en se
réinstallant juste à côté, en reprenant la clientèle, il a manqué à son obligation de délivrance). B. La garantie des vices cachés

Paragraphe 2 : une obligation de garantie Le vendeur doit conformément au droit commun, article 1641 du code civil, garantir l’acquéreur en raison des défauts
cachés de la chose vendue, qui la rende impropre à l’usage auquel on la destine ou qui diminue tellement cet usage que
Le code civil prévoit deux grandes garanties : la garantie d’éviction et la garantie des vices cachés (se suffit à elle-même) l’acheteur ne l’aurait pas acquise ou en aurait donné qu’un moindre prix, s’il les avait connus. C’est un élément du fond
A. La garantie d’éviction qui est affecté, conformément au droit commun, l’acquéreur aura le choix entre l’action rédhibitoire, qui lui permettra
de se faire restituer le prix, en plus des dommages et intérêts, en plus de dommages estimatoires et l’estimation qui lui
Cette garantie existe tant à l’égard d’un risque dit du fait personnel, c’est à dire provenant du vendeur du fonds de permettra d’obtenir une réduction du prix et au cas de mauvaise foi du vendeur des dommages et intérêts. Cette action
commerce que des tiers. doit être intenté dans e délai de 2 ans à compter de la découverte du vice. Là-dessus, la Jurisprudence est très ferme, une
clause par laquelle, l’acquéreur accepte de prendre le fonds dans l’état dans lequel il se trouve, n’emporte pas
a) La garantie du fait personnel
renonciation à une action pour vices cachés, il convient en toute hypothèse de justifier que le vendeur est de mauvaise
Le vendeur du fonds de commerce doit s’abstenir de tous actes pouvant troubler, nuire l’acquéreur dans l’exercice foi, c’est-à-dire qu’il avait connaissance du vice pour qu’une clause puisse s’appliquer.
des droits qui lui ont été transmis. Ce sont des troubles de fait qui peuvent naitre : c’est le fait pour le vendeur de
Section 3 : les obligations de l’acheteur
détourner à son profit la clientèle vendue, en se rétablissant dans des conditions d’accomplir ces actes. Il ne s’agit
pas de concurrence déloyale, mais interdite. Pour autant, les contrats en général contiennent une clause interdisant au Les obligations de l’acheteur sont assez simples, elles sont celle de tout acheteur de droit commun, livraison de la chose,
vendeur de se rétablir, mais même en l’absence d’une telle clause, cela demeure une obligation légale à la charge du payer le prix et généralement supporter les frais de la vente.
vendeur (le vendeur demeure, même si rien n’est prévu, mais il ne peut pas se réinstaller à proximité.) La cour de
cassation le rappelle fréquemment, à savoir que le vendeur est tenu dans tous les cas à la garantie de s’abstenir de tout Paragraphe 1 : L’obligation de prendre livraison
acte de nature à diminuer ou détourner la clientèle du fonds cédé. Cette interdiction légale ne consiste pas dans une Cette obligation est le corollaire de l’obligation du vendeur de procéder à la délivrance du fonds, en somme au jour de
interdiction de se rétablir, pourvu que ce rétablissement ne soit pas de nature à détourner la clientèle vendue. Il y a la prise de possession, le vendeur délivre matériellement le fond et l’acheteur en prend possession. Si l’acheteur refuse
trouble, dès lors que le rétablissement dans un commerce similaire, est réalisé dans de telles conditions qu’elles puissent de prendre livraison du fonds, le vendeur a conformément au droit commun l’option, entre l’exécution forcée et la
attirer une partie de celle-ci. Cependant, il peut y avoir une clause, toute l’interrogation que pose les clauses, ce sont les résolution de la vente. Si le vendeur opte pour l’exécution, il assignera l’acheteur en paiement du prix, il pourra, pour la
limites. Quelle est la limite que l’on peut assigner à une clause qui interdit le rétablissement ? durée de l’instance demander la nomination d’un administrateur provisoire du fonds, et attendre l’issue de l’action. Il
Il existe un principe, qui est celui de la liberté du commerce et de l’industrie, une clause interdisant tous commerces on peut aussi, et c’est plus prudent, assigner ou porter devant le juge une demande en résolution de la vente et réclamer des
va considérer que c’est un peu excessif, la JP considère que la clause ne doit pas être disproportionné au regard de l’objet dommages et intérêts (notamment restitution du prix). Le défaut de prise de possession ne peut être prise que dans le
du contrat. Elle l’est lorsqu’elle est limitée triplement. D’abord une limite quant à l’objet, le genre de commerce, par la cas de force majeure, extériorité aux parties, irrésistibilité, dans ces hypothèses, le fonds de commerce reste à la charge
suite une limite dans l’espace géographique et enfin, une limite dans le temps. Si la clause n’est pas limitée dans son du vendeur et l’acheteur peut réclamer des dommages et intérêts.
objet ou si elle est limitée à la fois dans le temps et l’espace, elle est nulle. Peut-être illimité dans le temps ? Non plus, Paragraphe 2 : L’obligation de payer le prix
illimité dans l’espace si elle est limitée dans le temps, peut-être, si un fonds de commerce est internationale, elle peut à
ce moment-là être illimitée dans l’espace car le commerce se fait dans le monde, mais pas dans le temps, ce qui lui Le paiement est en principe comptant, sauf s’il est échelonné ou sous l’arbitrage d’un tiers, en matière de cession de
confère une proportionnalité. Ce qui est ennuyeux véritablement c’est la limitation dans le temps qui provoque une fonds de commerce, il y a une particularité, ce sont les règles de l’opposition au prix de vente, le vendeur ne peut
disproportion (est-ce que 20 ans c’est limité dans le temps ?). Il y a peu de chance, qu’une limitation dans le temps soit percevoir le prix de vente avant l’expiration des délais d’opposition. Il y a une publication et cette dernière entraine une
proportionnée, il peut y avoir une proportionnalité dans une limite très grande, en fonction de l’âge du dirigeant. La consignation pendant un délai avec la possibilité pour les créanciers du vendeur de former oppositions entre les mains
clause joue aussi lorsque le vendeur ne se réinstalle par personne interposée, il y a une question de preuve plus délicate de celui qui consigne pour le montant qui leur reste dû. C’est important car si le vendeur ne satisfait pas cette obligation
ou démontre qu’il s’agit d’une personne interposée. La question a pu se poser aussi si une personne morale, l’interdiction il est personnellement tenu du montant qui est dû au créancier, il ne purge pas les droits de créance des créanciers, c’est
pouvait aussi jouer à l’égard du dirigeant, de l’animateur, ce mot animateur montre que sous le masque d’August percé une formalité qui n’est pas seulement essentielle, mais qui peut avoir des répercussions graves pour l’acquéreur.
octave. C’est le fait de dire que la société dispose d’un gérant et c’est lui qui entraine la société véritablement. Une Naturellement, le vendeur peut demander mains levées des oppositions si celle-ci sont farfelues, excessives…ou qu’elles
personne morale peut disparaitre, mais c’est le dirigeant qui dirige la société. La JP considère que la personne morale ne sont plus dû et l’obligation de paiement effectif n’apparaitra qu’une fois purgé, il y a un sas de conciliation du prix
ne fait pas écran et que l’interdiction légale/ garantie légale joue aussi à l’égard du dirigeant, c’est un arrêt de la chambre de vente qui est prévu par la loi.
commerciale du 24 mai 2005, N°02-19.704.
Paragraphe 3 : L’obligation payé les frais de la vente
b) La garantie d’éviction dû par le vendeur mais à l’égard des tiers
C’est conformément au droit commun article 1593 du code civil, l’acquéreur doit payer les frais de la vente, Paragraphe 1 : le nantissement conventionnel (résulte d’un contrat)
enregistrement, formalité, inscription des privilèges, honoraires. Si rien n’est prévu c’est à la charge de l’acquéreur.
A. Les conditions de fond
Paragraphe 4 : les droits de préemption
Celui qui donne le nantissement est le commerçant, il est dénommé constituant, car il constitue le créancier d’un droit
Il existe dans chaque commune, un droit de préemption dans une zone commerciale déterminée, article L214-1 code de sur le fonds de commerce. Celui-ci doit être propriétaire du fonds de commerce et capable de l’aliéner. Plus
l’urbanisme qui le prévoit, et le vendeur doit informer la commune des conditions essentielles de la vente, s’il ne le fait objectivement, le nantissement n’est valable que s’il garantit une créance également valable.
pas la vente est inopposable à la commune. La commune a alors un délai de 2 mois, pour décider si elle préempte ou
Plusieurs observations :
pas (maintenir un commerce de centre-ville, soumis à la règle du plus offrant, mais cela y nuit) c’est la commune qui
rachète pour trouver un autre acquéreur dans un délai, doit préserver une activité diverse dans le centre. - Un nantissement ne peut pas être valablement constitué par un commerçant qui a cédé son fonds, ou encore par
celui qui est en cours d’acquisition mais qui ne l’a pas encore acquis, ni sur un bien futur. La nature de la
Chapitre 2 : L’apport en société
propriété n’est pas forcément celle d’un plan propriétaire, un usufruitier (celui qui peut percevoir le droit d’usage
L’apport en société est le fait pour un commerçant, personne physique, de décider que son entreprise va être reprise par et le résultat du fonds de commerce) peut constituer sur le fonds un nantissement qui sera soumis aux mêmes
une société, d’apporter son fonds de commerce à une société personne morale. C’est un avantage parce qu’il va y avoir causes d’extinction que l’usufruit lui-même. Si la propriété commerciale est soumise à une condition résolutoire
une autonomie patrimoniale, une différence entre le patrimoine personnel du commerçant et de son activité commerciale. (prix), suspensive, le nantissement sera affecté de la même condition, par nature même. Il y a une véritable
adéquation entre le nantissement et la propriété du fonds de commerce, il y a nullité du nantissement si elle
Une loi du 9 décembre 2016, est venue faciliter la transformation d’une entreprise individuelle en une société porte sur le bien d’un tiers par exemple.
commerciale. Elle a ainsi, supprimé les obligations de mentions sur les caractéristiques du fonds apporté et elle a allégé
les formalités, s’agissant de cession amiable pour ne pas alourdir, le coût de rédaction d’un tel apport et de la faciliter. - Le nantissement est assimilé, à un acte de disposition. Donc, il s’agit d’attribuer à un créancier la valeur du
Ensuite, elle a allégé les formalités de publicités obligatoires, dès lors que la société nouvellement créer, qui va avoir le fonds nanti et en permet l’aliénation, pour pouvoir consentir un nantissement, il faut avoir la capacité de
fonds de commerce, est détenue par le vendeur. l’aliéner, cela nécessite que l’acte de nantissement obéissent aux règles de forme, qui s’impose chez le
Cependant, la loi a fait en sorte que la possibilité de transfert soit la plus simple possible mais, l’apport doit être constaté propriétaire du fonds pour qu’il soit valable. (S’il faut une assemblée générale des associés pour vendre le fonds
par un acte écrit, authentique, seing privé, actes écrit, parce que toute société doit être constatée par écrit. C’est le contrat de commerce, il faudra également une assemblée générale approuvant le nantissement du fonds de commerce).
qui va réaliser la cession de la propriété du fonds ; la délivrance se réalisera par la prise de possession et les règles sont Les statuts doivent être respectés, les gérants qui auraient consentis sont responsable à l’égard des associés, mais
les mêmes que pour la vente. à l’égard des tiers le nanti (créancier) l’acte de constitution est néanmoins valable et opposable à la société, car
les clauses du contrat de société, soit inopposable au tiers. C’est entre les associés que l’affaire se règle.
Quant à la consistance du fonds apporté, elle sera régie par les même principes que ceux qui concerne l’objet de la vente,
garantie, troubles du fait du vendeur et du fait personnel, mais cela reste flou, théorique, car c’est une modalité de - Le nantissement est un contrat accessoire à une créance, il ne peut être constitué que pour la garantie d’une
fonctionnement d’usage du fonds de commerce. Mais tout cela ne mérite pas de longs développements, car c’est un créance valable. Si la créance est fictive, nulle, ou éteinte, le nantissement subit le même sort. Il y a un
mode avant tout pour le commerçant personne physique de transférer son activité à une personne morale. parallélisme entre le nantissement et la créance.
B. Les conditions de formes
Chapitre 3 : Le nantissement
C’est un contrat écrit et enregistré, il peut être souscrit par acte authentique, il peut aussi par seing privé, mais l’acte
Le nantissement est un mécanisme de garantie au profit des créanciers sur le fonds de commerce, c’est à l’occasion d’un
écrit est toujours nécessaire. De même, l’enregistrement est exigé et peu importe comment il est rédigé car il prend date
prêt, d’une vente à terme, qu’il peut être organisé au profit d’un créancier.
est devient ainsi opposable ; le créancier a la charge de déposer aux greffes du tribunal, l’un des originaux du titre
constitutif du nantissement, lorsqu’il requiert l’inscription. Aucune autre formalité n’est requise pour la validité du
nantissement entre les parties. Cette inscription aux greffes va rendre efficace le nantissement à l’égard des tiers.
Section 1 : L’objet du nantissement
Paragraphe 2 : Le nantissement judiciaire
C’est un fonds de commerce ; il ne peut y avoir de nantissement, que s’il existe un fonds de commerce. L’acte de
nantissement n’est efficace qu’à l’égard des éléments qui compose le fonds de commerce. Elle procède d’une voie d’exécution, c’est-à-dire d’un acte au profit d’un créancier à l’égard du débiteur, pour lui
permettre d’exécuter une créance, il est donc régi par le code de procédure civile d’exécution. Le mécanisme est simple :
On a une composition des éléments du fonds de commerce et l’article L142-2 Code de commerce, précise quels sont les
article L531-1, le fonctionnement est double, c’est-à-dire que soit le créancier dispose d’un titre exécutoire, soit il n’en
éléments du fonds de commerce susceptible d’être compris dans le nantissement, et si l’acte est muet, la loi précise
dispose pas.
également, en exposant quels sont les éléments nantis de plein droit. Au terme de l’article L142-2al1 du code de
commerce, ce sont les suivants, l’enseigne et le nom commercial, le droit au bail, la clientèle et l’achalandage, le mobilier S’il ne dispose pas d’un titre exécutoire mais d’une créance il va procéder avant le jugement ; le créancier va prendre
commercial, le matériel et outillage, les brevets et licences, et plus généralement tous les droits de propriété industrielle une inscription provisoire et ultérieurement muni d’un titre exécutoire, il pourra prendre une inscription définitive qui
ou intellectuelle, mais aussi les dessins et modèles. lui conférera tous les droits du créancier nanti.
Il y a un absent dans cette énumération légale, ce sont les marchandises ; celles-ci sont exclues du nantissement car elles A. L’inscription provisoire
sont destinées à être vendues et ne peuvent pas être indisponibles. Les créances aussi sont exclues car elles ne font pas
partie du fonds de commerce. Ainsi, n’est pas soumise au nantissement, l’indemnité d’assurance qui est versée aux Tout créancier, quelques soit la nature de sa créance, peut prendre une telle mesure conservatoire à l’égard d’un
commerçants pour perte d’exploitation. Elle n’entre pas dans les règles du nantissement. A défaut de mentions exactes, commerçant titulaire et propriétaire d’un fonds de commerce. Il faut, cependant, que le créancier justifie de l’existence
trois éléments essentiels sont soumis au nantissement, c’est l’enseigne, le nom commercial, puis le droit au bail, la de circonstances susceptibles de menacer le recouvrement de sa créance. La jurisprudence à ce sujet est assez libérale :
clientèle et achalandage. Ces éléments, sont nantis sans qu’il soit nécessaire de le préciser, il suffit que le commerçant une lettre de mise en demeure de payer, demeurée infructueuse justifie ces circonstances.
donne le fonds en nantissement. L’autorisation est donnée par un juge spécial. Le juge de l’exécution, c’est celui du lieu où demeure le débiteur qui est
compétent. L’autorisation doit être mise en œuvre dans un délai de 3 mois, à compter de sa date. A défaut, elle devient
Section 2 : la constitution du nantissement
caduque ; elle a 3 mois de vie. Cette exécution d’autorisation, s’opère par le dépôt au greffe du tribunal de commerce,
Il convient de distinguer, le nantissement conventionnel, et le nantissement judiciaire.
de deux bordereaux, contenant la désignation du créancier, l’indication de l’autorisation et la somme due. Dans les 8
jours après le dépôt, le débiteur doit en recevoir l’information par acte de commissaire de justice. Également sous peine minimum de 2 ans mais surtout, il est souvent utilisé dans le cadre d’un autre accord : la vente. Par exemple, si un
de caducité, le créancier qui a pris une inscription provisoire, doit introduire une instance, une action en justice pour commerçant décide de partir à la retraite, il est difficile pour un jeune commerçant de pv trouver des financements et
acquérir ledit titre. Le débiteur peut à tout moment solliciter la main levée, l’accord de la créance ; cette inscription est réussir à reconquérir une clientèle ; le mécanisme permet à celui-ci, moyennant un contrat location gérance et un contrat
valable pendant 3 ans et peut être renouvelée. Une fois le titre obtenu, si le créancier obtient un gain de cause, il va de vente, de racheter le fonds de commerce. La location gérance sera plus un moyen qu’une fin. C’est une combinaison
pouvoir y avoir une inscription définitive. entre une location gérance et une promesse synallagmatique de vente. Il se peut aussi que la location gérance soit une
fin.
B. L’inscription définitive
Section 1 : les conditions de validité de la location gérance
L’inscription définitive, intervient une fois que le jugement fixe la créance. L’avantage pour le créancier, c’est que
l’inscription de la date provisoire se trouve consolidée par l’inscription définitive. Dans les limites du jugement obtenu, Le contrat de location gérance doit avoir pour objet, un fonds de commerce ou un établissement artisanal. Il faut qu’il y
la formalité initiale se trouve ainsi, consolidé. C’est important car les droits du créancier remontent dans le temps à la ait une clientèle car sans elle, il n’y pas de fonds de commerce. La simple location d’un local aménagé n’est pas une
date provisoire, qui devient définitive. L’inscription définitive doit être mise en œuvre dans un délai de 2 mois, à compter location gérance de fonds de commerce. Le bailleur n’a pas d’obligation d’exploitation antérieure du fonds de
du moment où les droits du créancier sont constaté par une décision, ayant force de chose jugée (insusceptible d’appel). commerce, il n’existe plus.
Si elle n’est pas prise dans le délai légal, l’inscription provisoire devient caduque et cette déchéance, qui est l’effet de la
Du côté du locataire gérant, il n’a qu’une seule obligation, celle d’avoir la capacité d’avoir une activité commerciale.
caducité, produit un effet rétroactif, la main levée de l’inscription, doit être ordonnée et le créancier inscrit à titre
provisoire, ne peut plus se prévaloir de l’inscription provisoire qu’il avait obtenu. Il se trouve empêcher dans la poursuite Néanmoins, ce contrat modifiant l’exploitant et que les créanciers doivent être au courant, il existe des exigences de
de son inscription. publicité.
Section 3 : l’exception du nantissement et du droit du créancier nantis Section 2 : la publicité de la location gérance
Paragraphe 1 : l’inscription du nantissement Le contrat de location gérance est publié dans la quinzaine de sa date sous forme d’extrait dans un journal d’annonce
légal. La fin du contrat de location gérance donne lieu aux mêmes mesures de publicité. Le locataire a l’obligation de
L’inscription de l’acte constitutif du nantissement est la seule condition exigée pour l’opposabilité au tiers des droits
s’inscrire au registre du commerce et des sociétés. L’inscription indique les noms, prénoms date et lieu de naissance et
du créancier nantis. L’art L142-1 al 2 dispose en effet que « les fonds de commerce peuvent faire l’objet de
domicile du loueur, l’origine du fonds mis en location gérance, les dates du début et du terme du contrat avec
nantissement sans autres conditions et formalités que celles prescrites par la loi ».
éventuellement, l’indication de sa tacite reconduction. Si la location gérance n’est ps publiée, le propriétaire reste
Au terme de l’art L142-3 al 2, le privilège résultant du contrat de nantissement s’établit par le seul fait de l’inscription responsable des obligations contractées par le locataire gérant. C’est important surtout pour le propriétaire bailleur de
sur un registre public tenu au greffe du tribunal de commerce dans le ressort duquel le fonds est exploité. Les modalités publier le contrat de location gérance afin de ne pas se voit tenu par les contrats conclus par son locataire.
de l’inscription, notamment les lieux où elle doit être effectuée, les énonciations sur les bordereaux d’inscription ainsi
Section 3 : les effets de la location gérance
que la radiation ; tout cela relève de la responsabilité du créancier qui doit s’assurer de l’efficacité de son acte auprès du
greffe du tribunal de commerce. L’inscription doit ê prise à peine de nullité du nantissement dans le mois suivant la date Le locataire gérant devient commerçant sans être véritablement titulaire du fonds de commerce ; c’est toute l’originalité
de l’acte constitutif. Ce délai court du jour de la signature de l’acte et nn de son enregistrement. Pour conserver le de ce contrat. En revanche, le bailleur n’est plus commerçant du point de vue du drt commercial mais du point de vue
privilège au-delà de 10 ans, l’inscription doit être renouvelée avant l’expiration de ce délai. des redevances (loyer qu’il touche), celle-ci constituent des bénéfices/biens commerciaux.
Paragraphe 2 : les droits des créanciers nantis La qst qui se pose est l’indépendance du locataire gérant. Est-ce que le locataire gérant est ou non indépendant au regard
Le nantissement confère au créancier, un certain nb de droits qui appartiennent également au vendeur du fonds de du fait qu’il n’est pas propriétaire du fonds de commerce. Là-dessus, la JP est très claire : ce n’est pas pcq il n’est pas
propriétaire du fonds de commerce, qu’il n’est pas indépendant. Il en a l’usage et les fruits par l’intermédiaire du contrat,
commerce ayant fait inscrire son privilège de vendeur : droit de suite càd qu’en quelques mains que passent le fonds de
simplement il n’a pas la possibilité de les utiliser. L’idée est que le contrat lui transfère des droits et obligations qui le
commerce, si l’inscription de nantissement n’est pas effacée, elle se poursuit entre les mains du nouveau propriétaire du
rendent intégralement commerçant.
fonds de commerce, garantie contre le déplacement du fonds et une spécificité en matière de résiliation du bail où toute
personne qui est le bailleur, qui décide de résilier le bail devra informer les créanciers nantis de l’existence de cette Paragraphe 1 : les effets entre les parties
action en résiliation. Le créancier nantis est supérieur en droit aux autres créanciers : c’est un créancier privilégié. Il y a
une masse de créanciers qui n’ont pas de privilèges ou de droits spécifiques sur le bien en cause : on les appelle les Le propriétaire bailleur a les mêmes obligations que n’importe quel bailleur. Il doit mettre le locataire en possession du
créanciers chirographaires. fonds de commerce, ne pas le troubler ds la jouissance du fonds (trouble à la fois direct càd celui qui serait commis par
les faits personnels du bailleur et indirect càd celui qui serait commis par un tiers) …
Entre créanciers inscrits, le rang est déterminé par l’ordre des inscriptions ; il a été indiqué au cas de nantissement
judiciaire, l’inscription remonte au jour où l’inscription provisoire a été prise. En revanche, les obligations du locataire sont un peu plus nombreuses. Il doit d’abord payer un loyer que l’on appelle
redevance qui peut ê indexé et par le jeu de l’indexation, celui-ci ne doit pas aboutir à un loyer supérieur à la valeur
Enfin, le nantissement donne le droit de se faire attribuer le fonds en payement jusqu’à concurrence du montant de la locative. Il doit exploiter le fonds avec diligence, ne pas en modifier la destination, ne pas en étendre l’objet, ne pas
créance inscrite et du montant de la vente. détourner la clientèle à son profit personnel. Le locataire gérant ne peut ni céder ses droits ni sous louer le fonds sans
autorisation du bailleur. Pq ? Pcq cela fait partie des contrats intuitu personae (contrats à raison de la personne).
Chapitre 4 : la location gérance du fonds de commerce
Enfin, le locataire doit restituer le fonds en fin de location et le gérant n’a aucun droit au renouvellement. Il doit donc
La location gérance d’un fonds de commerce est un contrat par lequel le gérant libre exploite le fonds d’un
nécessairement rendre le fonds si bon semble au bailleur, sans indemnité spécifiques. En revanche, le bailleur a,
propriétaire pr son compte et à ses risques et périls moyennant payement d’un loyer ou d’une redevance qui est
éventuellement, le drt à une indemnité de moins-value du fait du locataire si celui-ci a fait perdre toute valeur au fonds
souvent indexée sur le chiffre d’affaires. La qualité de commerçant passe donc du propriétaire au gérant. Le régime de
de commerce. Il n’y a donc au profit du locataire, aucune indemnité qui aurait permis l’augmentation de la clientèle.
la location gérance a été imaginé par une loi du 20 mars 1956 qui a été depuis, intégrée dans le code de commerce et
corrigée pour permettre une plus grande application de ce type contractuel. La seule possibilité est une indemnité pour la plus-value résultant d’une amélioration matérielle (celle-ci est modeste).
L’intérêt pr le locataire gérant n’est donc pas élevé. Si le propriétaire du fonds récupère le fonds de commerce, il reprend
C’est un statut d’ordre public mais c’est un statut d’ordre public léger : le code se borne à fixer un certain nb de les contrats de travail et le fonds dans son intégralité.
conditions et d’effets et le contrat demeure soumis, pr l’essentiel aux règles du droit commun. Ce contrat est d’une durée
Paragraphe 2 : les effets à l’égard des tiers
Si les créanciers du bailleur de fonds estiment que la mise en location gérance du fonds met en péril le recouvrement de lorsque cette disposition utilise l’expression immeubles ou locaux, il faut comprend bâtiments et locaux, le local étant
leur créance, ils peuvent, dans les 3 mois de l’insertion de l’annonce de souscription du contrat, faire prononcer la nécessairement inclus, a priori, dans un bâtiment. Un arrêt du 15 oct 2014 a estimé que la seule location d’un
déchéance du terme et déclarer que leur créance est exigible. Jusqu’à la publication du contrat de location gérance, le emplacement suffisait à entrainer l’application du statut des baux commerciaux, ce qui pouvait laisser entendre que le
loueur de fonds est solidairement responsable avec le locataire gérant, des dettes contractées par celui-ci à l’occasion de lieu pouvait ne pas être clos et couvert. Pour autant, cela ne doit pas ê exagéré puisque la JP considère que la permanence
l’exploitation du fonds. Dans ses rapports avc le propriétaire de l’immeuble, le locataire gérant n’est pas considéré de l’emplacement est nécessaire et n’est pas soumise à la volonté du bailleur. Il faut permettre une exploitation réelle
comme un sous locataire. Le renouvellement du bail doit ê demandé par le propriétaire du fonds et non par le gérant. (arrêt de la 3ème ch. civ du 23 juin 2016).
Enfin, le locataire gérant n’a pas de droits opposables à l’acquéreur du fonds de commerce où à un créancier à qui le En résumé, la location d’un terrain nu ne permet pas l’exploitation d’un fonds de commerce et ne peut ps être l’objet
fonds d=serait donné en nantissement par le propriétaire. Il n’y a aucun droit opposable au profit du locataire gérant. d’un fonds de commerce. Il faut néanmoins que le bailleur mette à disposition un lieu permanent où l’exercice du
commerce pourra ê possible. L’activité commerciale doit pouvoir se tenir mais il n’est pas nécessaire que ce soit un
Leçon 5 : le bail commercial
immeuble indépendant d’un autre immeuble. La permanence du lieu est essentielle.
Le bail commercial est un contrat par lequel une partie (le bailleur), s’engage à assurer à une autre partie (le Paragraphe 2 : les conditions liées à la personne du locataire
preneur), propriétaire d’un fonds de commerce, la jouissance des lieux moyennant un loyer. L’immense majorité des
commerçants doit conclure un bail commercial pour l’exercice de l’activité commerciale. Le nb justifie qu’un contrat Le locataire doit exercer une activité commerciale, industrielle ou artisanale pour pouvoir bénéficier du statut des baux
spécial a été imaginé : un statut dérogatoire au droit du bail. Le contrat de bail commercial obéit donc, du point du vue commerciaux. Les activités civiles sont dc, a priori, exclues du champ d’application. Certaines activités civiles peuvent
de la loi, d’une part au statut spécial dérogatoire qui est celui figurant à l’art L145 et suivant du code de commerce et devenir commerciale si elles s’accompagnent de la fourniture de prestation de service. Dans ce cas, il appartiendra aux
pour tt ce qui n’est pas prévu par le statut dérogatoire, c’est le droit commun du bail aux articles 1708 et suivants du cc juridictions de définir la proportion d’activité commerciale pour appliquer le droit des baux commerciaux. Le locataire
qui s’applique. non commerçant réalise en réalité des actes de commerce.
Le statut dérogatoire des baux commerciaux impose de déterminer les cas dans lesquels il s’applique. Il faut en outre, que le locataire soit propriétaire du fonds de commerce qu’il exploite, ce qui implique l’existence d’une
clientèle propre qui peut être prépondérante. Ce n’est seulement que lorsque l’exploitant est soumis à des contraintes
Chapitre 1 : l’application du statut des baux commerciaux incompatibles avc le libre exercice de son activité, que le statut des baux commerciaux lui sera dénié (arrêt civ 3, 5
Le statut des baux commerciaux requiert que soit rempli un certain nb de conditions. Cependant, ce statut est accueillant septembre 2012).
puisque ceux qui, a priori, n’ont pas vocation à se le voir appliquer, peuvent s’y soumettre volontairement. Enfin, il Néanmoins, si le fonds de commerce est mis en location gérance, le propriétaire du fonds continue de bénéficier du
existe des statuts concurrents à celui des baux commerciaux.
statut des baux commerciaux.
Section 1 : les conditions d’application du statut
Enfin, en se référant au registre du commerce, l’art L145-1 du code de commerce a lié le statut à l’immatriculation au
L’art L145-1 prévoit dans son grand I, les conditions principales. Cet article expose que le bail commercial, le statut du registre du commerce. Le preneur (locataire) doit ê immatriculé dès lors que la législation lui impose. C’est une condition
bail commercial, s’applique aux baux des immeubles ou locaux dans lesquels est exploité un fonds de commerce, peu d’application du statut et non pas une motivation de résiliation du contrat. Au jour où le contrat s’achève, si le preneur
importe que ce fonds soit la propriété d’un commerçant ou d’un industriel, pourvu qu’il soit immatriculé au RCS en n’est pas immatriculé, il n’a pas le droit au statut et donc au renouvellement du bail. Ce n’est pas non plus une condition
qualité de commerçant ou une entreprise immatriculée au répertoire des métiers (artisans accomplissant ou non des actes requise lors de l’immatriculation (au moment de la conclusion du bail) mais doit l’être par la suite (arrêt civ 3, 25 oct
de commerce). Le statut s’applique à toute location d’un immeuble ou d’un local à un commerçant, à un industriel, ou 2018). Par conséquent, la constatation au moment du renouvellement d’une absence d’immatriculation a pr effet de faire
à un artisan. perdre au preneur le statut des baux commerciaux.

Outre le respect des règles du droit commun relatives à la validité des contrats, la condition essentielle afin de bénéficier Section 2 : les extensions du statut, la soumission volontaire
du statut des baux commerciaux, c’est de conclure un contrat de bail au sens du code civil. Si ce n’est pas un contrat de
En effet, la soumission au statut peut ê d’origine légale ou conventionnelle.
bail mais de prêt, par ex, le bénéfice du statut des baux commerciaux n’est pas applicable (arrêt de la 1ère ch. civ du 16
mai 2018, n°16-25.561). Paragraphe 1 : les extensions légales
Paragraphe 1 : les exigences liées à l’objet du bail L’art L145-1 prévoit 2 situations qui permettent l’extension légale :
Deux séries d’obligations, de conditions sont nécessaires : - Celle des locaux accessoires
- Celle des terrains nus
- La condition au bail de durée et de prix
- La condition sur l’objet même, càd que ce doit être un immeuble
A. Les locaux accessoires

A. La condition de durée et de prix Les locaux accessoires au local principal bénéficient aussi du statut des baux commerciaux à condition que la fermeture
du local accessoire au jour du renouvellement soit de nature à compromettre l’exploitation principale. Ce n’est pas la
L’art L145-4 du code de commerce précise que le contrat de bail ne peut pas avoir une durée inférieure à 9 ans. Les proximité ou la continuité mais le lien fonctionnel entre le local accessoire et le local principal qui compte. L’objectif
parties peuvent convenir d’une durée plus longue. En ce qui concerne le prix, le bail commercial en particulier, exige est de se dire que l’activité commerciale ne pourra pas ê exercée sans le local accessoire (arrêt 3ème ch. civ, 4 nov 1992).
une contrepartie (un loyer). Il n’est pas un contrat à titre gratuit. La stipulation d’un prix est une condition essentielle du
bail commercial. Le prix doit être sérieux et non dérisoire. Qu’est-ce qu’un prix dérisoire ? La JP peut considérer que le B. Les terrains nus
payement des charges de l’intégralité des charges de la propriété peut être un prix sérieux. Le prix dérisoire est lorsqu’il
L’art L145-1 du code de commerce prévoit que le statut s’applique aux baux des terrains nus sur lesquels ont été édifiés,
s’assimile à une véritable gratuité. C’est l’abus qui saute aux yeux qui sera pris en compte par la JP.
soit avant soit après le bail, les constructions à usage commercial, industriel ou artisanal à condition que ces
B. Le bail doit porter sur un immeuble constructions aient été élevées ou exploitées avec le consentement du propriétaire. Les terrains nus ne répondent ainsi
aux conditions du bail commercial que dans la mesure où il faut :
La 2ème condition à remplir afin d’ê soumis au statut des baux commerciaux est relative à l’objet du bail. L’art L145-1
exige qu’il s’agisse d’un immeuble ou d’un local. Le local dont fait référence cet article mise un bien immeuble. Ainsi, - L’édification de construction
- Que le bailleur a consenti à celle-ci Le contrat initial laisse apparaitre de nb clauses nécessaires à sa validité. 4 clauses méritent notre attention :
- Et que les constructions soient en vue de l’exploitation d’un fonds de commerce ou d’industrie.
- La clause de durée
En dehors de cas, il ne peut pas y avoir de statut de bail commercial pour les terrains nus. - La clause de destination
- Les clauses relatives au prix du bail
Paragraphe 2 : les extensions conventionnelles
Paragraphe 1 : la clause de destination
La JP considère que des parties à un contrat de bail peuvent se soumettre au statut des baux commerciaux quand bien
même elles n’en relèvent pas légalement. Cette extension conventionnelle n’est possible qu’à la condition préalable, Elle est importante car elle va déterminer les activités pouvant être exercées par le locataire dans les lieux loués. C’est
qu’un autre statut d’ordre public ne s’applique pas déjà. La volonté est une condition nécessaire, elle n’est pas suffisante le domaine de l’obligation de délivrance qui pèse sur le bailleur. Suivant l’art 1728 du cc, le bailleur est tenu d’user de
cependant. la chose louée raisonnablement et suivant la destination qui lui a été donné par le bail. Le bail peut dc prévoir l’exercice
de plusieurs activités mêmes hétérogènes. Le preneur devra alors toutes les exploiter sinon il manquerait à ses
Certes, l’extension du statut nécessite un accord de volonté ; il n’y a donc pas de difficulté lorsque celui-ci est exprès.
obligations. Le bail doit néanmoins le stipuler de manière expresse.
Dans ce cas il suffit que les parties expriment clairement leur intention de voir leur contrat soumis à la législation
spécifiquement applicable aux baux commerciaux. Le choix doit ê non équivoque. Peut-il y avoir un choix par Paragraphe 2 : la clause du loyer initial et des charges
inadvertance ? Non, la JP s’attache aussi au contenu des clauses. Plus rarement, il peut s’agir d’un accord tacite. Il faudra
La détermination du montant du loyer se fait au moment de la formation du contrat : le loyer est libre à ce jour-là (ne
pour celui qui s’en prévaut, qu’il justifie que les parties ont voulu cette situation par des actes et des faits.
doit pas ê dérisoire). Les parties au contrat ne sont dc pas obligées de faire correspondre le loyer à la valeur locative. La
Section 3 : les contrats analogues clause de loyer peut prévoit une clause permettant une variation. Ainsi, dès l’origine, des baux dits avec un prix principal
et une clause d’échelle mobile ou une clause de recette : c’est le bailleur qui reçoit, en plus d’une somme fixe, un
C’est ce qui rapproche du bail commercial mais qui n’est pas un bail commercial. Deux séries de contrats méritent notre
pourcentage sur les bénéfices du locataire.
attention :
En plus du loyer, le bailleur doit de son côté, des charges pour l’immeuble. Peut-il ou non les solliciter à son locataire ?
- Le bail dérogatoire
Par principe, celui-ci est seulement redevable des charges locatives. Cependant, cette répartition peut ê modifiée : les
- La convention d’occupation précaire contractants sont libres de procéder à des transferts. En pratique, le bailleur s’exonère au détriment du locataire, de la
Il s’agit dans les 2 cas, d’une mise à disposition d’un immeuble ou d’un local pour y exercer une activité commerciale, plupart des charges dont il est redevable.
industrielle ou artisanale. Même si c’est à titre onéreux, il ne s’agit en rien d’un bail commercial. Les effets sont distincts.
Paragraphe 1 : le bail dérogatoire Paragraphe 3 : la clause de durée
L’art L145-5 régit les conditions et effets de ce contrat. Le bail dérogatoire (bail de courte durée) présente un intérêt
Un bail doit ê conclu pr une durée déterminée. Celle-ci, conformément à l’art L145-4, ne peut ê inférieure à 9 ans. Cette
certain pour le bailleur ; celui-ci n’est pas soumis à la législation contraignante des baux commerciaux (pas de droit au
disposition est d’ordre public. Néanmoins, il existe des possibilités au profit du bailleur de pouvoir reprendre les locaux
renouvellement).
à chaque période triennale. Simplement, ce drt est subordonné à une condition : celle de pouvoir justifier que des travaux
Il présente aussi un avantage pr le preneur qui pourra essayer l’immeuble loué afin de se rendre compte si celui-ci est sont nécessaires et que l’évacuation des locaux est indispensable.
apte ou non à favoriser l’activité qu’il doit exercer. Le fait d’ê engagé contractuellement pour une courte durée, lui
Le même droit existe au profit du locataire. A la différence du bailleur, le locataire dispose d’une faculté discrétionnaire.
permet ainsi de sortir plus rapidement de la relation créée si les lieux ne drainent pas une clientèle suffisante. C’est en
Cette faculté de résiliation triennale peut supprimée par une clause du bail mais Dns des conditions strictes dès lors que
quelque sorte un bail d’essai puisqu’il n’engage pas les parties pour une durée excessive. En effet, le bail dérogatoire le bail est conclu pour une durée supérieure à 9 ans ou alors qu’il s’agit d’un bail construit en vue d’une seule utilisation
est d’une durée maximale de 3 ans. Si à l’expiration de cette durée, le preneur reste et est laissé en possession, s’opère ou qu’il s’agit de locaux à usage exclusif de bureaux ou de stockage. Il ne peut pas y avoir d’engagement perpétuel
alors un nv bail qui va ê qualifié de bail commercial.
(prohibé par l’art 1210 du code civil).
Paragraphe 2 : la convention d’occupation précaire Paragraphe 4 : la clause d’indexation
L’art l145-5-1 prévoit que la convention d’occupation précaire se caractérise quel que soit sa durée par le fait que
La clause d’indexation est usuelle au regard du contrat de vente. Sans cela, le contrat, perdrait pr le bailleur, tout intérêt
l’occupation des lieux n’est autorisée qu’à raison de circonstances particulières indépendantes de la seule volonté des au bout de 9 ans. Ces stipulations permettent de faire varier le prix du contrat de manière automatique en fonction d’un
parties. Contrairement au bail dérogatoire, la raison d’ê de cette convention fait échapper le contrat au statut des baux indice de référence choisi selon une périodicité convenue. L’art L145-39 du code de commerce reconnait leur validité
commerciaux. dans les baux commerciaux. Pr qu’une telle clause soit valable, il existe néanmoins certaines conditions ; celles-ci sont
Quelles sont ces circonstances exceptionnelles qui poussent les parties à conclure cette convention ? posées par le code monétaire et financier ainsi que par la JP.

Cas ou hypothèse dans laquelle il existe une expropriation pour cause d’utilité publique, que le bien doit ê détruit et que La clause n’existe tout d’abord que ds la mesure où un indice figure au bail. Il faut que les parties prévoient expressément
ce soit indépendant de la volonté des parties. Dès lors, ce ne peut ê que précaire puisque l’immeuble est condamné. un indice. Celui-ci doit nécessairement correspondre à la nature contractuelle d’un bail. Il faut qu’il y ait un rapport avc
le contrat. Cet indice va permettre une évolution. Il est nécessaire aussi de prévoit une périodicité. Cette périodicité ne
Les juges recherchent tjrs que la précarité ne procède pas de la volonté de l’une ou de l’autre partie. doit pas prévoir une période de variation de l’indice supérieur à la durée encre chaque révision. Il doit y avoir une
Mais, les conditions de la précarité peuvent disparaitre. Ex : en raison d’une volonté pol changeante, l’expropriation coïncidence entre la période de variation de l’indice et la révision. Les 2 durées doivent ê identiques ou inférieures mais
disparait (arrêt civ 3, 8 mars 2018). pas supérieures.

Chapitre 2 : la conclusion du bail commercial Enfin, la clause d’indexation ne doit pas empêcher une éventuelle variation à la baisse. Ces clauses sont dites unilatérales
(celles qui ne prévoyaient qu’à la hausse). La JP considère qu’elles sont réputées non écrites et si jamais un locataire a
Il convient de distinguer le contrat initial du bail renouvelé. payé, il a le droit à restitution ds la limite de 5 ans.
Section 1 : le contrat initial
Néanmoins, la clause d’échelle mobile ne doit pas ê déclarée réputée non écrite si la distorsion entre l’intervalle de - La révision triennale
variation indiciaire et la durée écoulée entre les 2 révisions, ne résulte pas de la clause d’indexation elle-même, mais - La révision en présence d’une clause d’indexation
d’un décalage entre la date du renouvellement du bail et celle prévue pr l’indexation annuelle du loyer càd que ce n’est
plus les parties qui sont à l’origine du décalage, c’est mais l’INSEE qui sera en cause (arrêt de la 3ème ch. civ, 13 sept A. La révision triennale
2018).
L’art L145-37 prévoit cette actualisation du bail ts les 3 ans. Cette disposition est d’ordre public. C’est le minimum
Section 2 : le renouvellement du contrat de bail légal. Là, aucune cause ne peut faire échec à cette révision. Toutes celles qui y feraient échec, seront réputées non écrites.
En droit commun du louage, le bail à durée indéterminée, prend fin à son échéance contractuelle sans que les parties Pr qu’une demande de révisons soit recevable, le loyer doit ê en vigueur depuis au moins 3 ans. Cette révision légale se
aient besoin de donner congé (art 1737 du cc). distingue de celle du déplafonnement ou de la règle des clauses d’échelle mobile.
En matière de baux commerciaux, une dérogation légale est prévue à l’art L145-9 du code de commerce. Cette La demande de révision doit ê effectuée par acte dit extrajudiciaire (acte d’un commissaire de justice). Cet acte doit
dispositions précise que « les baux ne cessent que par l’effet d’un congé ou encore par celui d’une demande de impérativement mentionner le nv loyer proposé pr ê valable. Même si le texte parle de la valeur locative, du nv loyer,
renouvellement du locataire signifié dans les 6 mois qui précèdent l’expiration du bail ». L’arrivée du terme n’a pas ce principe est complétement anéanti par l’art L145-38 qui prévoit que le nv loyer ne peut excéder la variation de l’indice
d’effet extinctif. Il est dc nécessaire qu’au moins une des parties agissent, soit pr offrir ou demander le renouvellement, trimestriel des loyaux commerciaux (ILC) ou pr les bureaux, l’indice des loyers de l’activité tertiaire (ILAT). En réalité,
soit afin de mettre fin à la relation contractuelle (ce que l’on appelle un congé). il existe une règle de plafonnement du loyer révisé ; c’est l’indice que va appliquer le bailleur.
C’est donc un principe du droit au renouvellement, qui peut se trouver perturbé par les parties. Ce principe a pr effet de Il existe cependant une exception : hypothèse ds laquelle la modif matérielle des facteurs locaux de commercialité a
créer entre les mêmes parties, un nv contrat. Celui-ci s’opère aux clauses et conditions du bail qui a été conclu ; sauf entrainé une variation de plus de 10% de la valeur locative. Là, c’est la valeur locative qui va s’appliquer. Le locataire
éventuellement, la fixation du loyer. Cette offre de renivellement peut permettre la fixation d’un nv loyer. C’est ce loyer peut contester l’appréciation faite par le bailleur.
qui va poser le plus de qst. L’art L145-33 du code de commerce prévoit que le montant des loyaux des baux renouvelés
ou révisés doit correspondre à la valeur locative. Enfin, sauf cette exception, 3 situations doivent ê distinguées :

Cette règle est un faux principe. En effet, elle est soumise à tant de conditions, qu’en réalité, le loyer sera dit plafonné - Si le loyer révisé en fc de l’indice est inférieur à la valeur locative, il convient d’appliquer l’indice (en dehors
càd qu’il n’excèdera pas la variation de l’indice. C’est un faux principe qui connait 3 exceptions : des 10%). C’est avantageux pr le locataire.
- Si le loyer révisé en fc de l’indice est supérieur à la valeur locative et si celle-ci est elle-meêm supérieure au
- Si le bail a été conclu pr une durée supérieure à 9 ans, le plafonnement ne s’applique pas. Il en est de même, Si loyer payé, alors le loyer révisé correspond à la valeur locative.
le bail, bien que conclu pour 9 ans, continue, par tacite reconduction, pdt plus de 12 ans. Il n’y a même pas de - Si la valeur locative est inférieure au loyer en cours, ce dernier sera maintenu.
déplafonnement immédiat.
B. La révision en présence d’une clause d’indexation
- Le loyer est déplafonné et fixé à la valeur locative, si pdt l’exécution du bail expiré, il y a eu une modification
notable d’éléments essentiels au bail (caractéristiques du local loué, destination des lieux, obligations Lorsque le bail prévoit une clause d’échelle mobile, il existe alors un mécanisme de révision propre non exclusif de la
respectives des parties, les facteurs locaux de commercialité). révision triennale (qui ne l’interdit pas. L’art L145-39 prévoit que si le bail est assorti d’une clause d’échelle mobile, la
révision peut ê demandée chaque fois que, par le jeu de colette clause, le loyer se trouve augmenté ou diminué de plus
- Certains biens échappent par nature à la règle du plafonnement. C’est le cas des terrains nus puisque là, le loyer d’un quart par rapport au prix fixé contractuellement ou par décision judiciaire. Le nv loyer issu de la mise en œuvre de
n’est pas plafonné. L’art L145-36 le prévoit. C’est le cas aussi, des locaux construit en vue d’une seule utilisation cet article est fixé à la valeur locative. En d’autres termes, le nv loyer peut ê inférieur à celui qui était jusqu’alors acquitté.
ou encore des locaux à usage exclusifs de bureaux. Là aussi, c’est une soumission volontaire à la règle des baux Il peut même être inférieur à celui fixé originairement. De la même manière, le nv loyer peut ê supérieur au loyer payé.
commerciaux et il est possible de prévoir un chgt de prix. Le loyer de renouvellement est déplafonné mais non L’axe c’est la valeur locative.
immédiatement. Il y a une limitation de la progression. Pr ts les baux commerciaux, sauf le renouvellement de Paragraphe 2 : la cession du contrat de bail commercial
12 ans, les terrains nus, les baux de bureaux, il y aura un lissage de l’augmentation pr organiser l’augmentation
(art L145-34). Ce mécanisme de lissage a été contesté comme errant contraire au droit de la propriété et imposant La cession d’un bail commercial seule est parfaitement possible. D’une manière générale, l’art 1717 du cc prévoit la
une charge excessive au bailleur. Cpdt, le CC dans une QPC, 2020-837, a estimé que la règle du déplafonnement cessibilité. Cependant, ce texte n’est pas d’ordre public et les parties peuvent librement y déroger. Le contrat prévoit
était conforme à la Constitution. La CDC a affirmé que ce n’était pas au juge des loyers commerciaux de fixer donc régulièrement des clauses par lesquelles les parties vont déroger aux règles de la libre cessibilité. Certaines clauses
les nouveaux loyers applicables, mais aux parties d’arrêter l’échéancier des loyers durant la période au cours de interdisent purement et simplement une telle cession. D’autres, conditionnent l’opposabilité de celles-ci, à l’agrément
laquelle s’applique l’étalement de la hausse. Enfin, il est possible à une des 2 parties de changer d’avis sur le du bailleur. Il arrive aussi qu’il soit prévu, une augmentation du loyer ou encore, le payement au profit du bailleur, d’une
renouvellement et de décider de renoncer au bail. Pr le bailleur, cette décision ne sera pas sans effets. indemnité compensatrice.

Section 3 : l’exécution du contrat de bail La cession du contrat de bail avc le fonds de commerce n’est pas laissé à la libre décision des parties au contrat. La loi
prévoit un mécanisme protecteur pr le preneur qui prohibe les clauses, qui d’une manière générale et absolue, interdisent
2 qst se posent : la cession du bail commercial. En effet, l’art L145-16 répute non écrites, les clauses ayant pr objet ou pr effet d’interdire
- Celle de la modification du loyer la cession du bail ds l’hypothèse d’une cession de fonds de commerce. On ne peut pas interdire au locataire de pv céder
en mm tps que son fonds de commerce, son bail.
- Celle de la cession du bail
Souvent également, le bailleur se prémunit de la cession au profit d’un successeur en prévoyant une clause dite de
Paragraphe 1 : la modification du loyer
solidarité, càd que le bailleur, pr les futurs loyers impayés, conserve son ancien locataire en qualité de débiteur. Il se
En cours de bail, et sauf en présence des clauses d’indexation particulières (franchise, palier…), le loyer ne varie trouve, en somme, avec un nv locataire mais l’ancien demeurant débiteur des loyers impayés.
normalement pas.
Cette situation était devenue très fréquente ; la clause de solidarité était rarement omise, et ce, même dans les baux
Il existe néanmoins, 2 mécanismes permettant une adaptation du loyer : commerciaux.
Donc, l’art L145-16-1 prévoit désormais des limitations assez importantes à cette obligation de solidarité : opportun pr le preneur, de solliciter un renouvellement, même au prix d’une augmentation, sans attendre que les 12 ans
se soient écoulés.
- Tout d’abord, une obligation d’informations càd que, l’ancien locataire doit ê informé de tout défaut de
payement du nv locataire ds le délai d’un mois à compter de la date à laquelle la somme aurait dû ê acquitté par L’art L145-10 prévoit qu’à défaut de congé le locataire qui veut obtenir le renouvellement du bail, doit en faire la
celui-ci. Une obligation d’information pèse sur le bailleur au bénéfice de l’ancien locataire. demande soit ds les 6 mois qui précèdent l’expiration du bail, soit, le cas échéant, à tout moment au cours de sa
prolongations. La date de la demande de renouvellement est importante puisque celle-ci est effectuée avant le délai de
- Ensuite, une limitation de durée existe et prévoit que, si la cession du bail s’accompagne d’une clause de garantie 6 mois précédant l’expiration du bail, elle est nulle (arrêt 16 oct 2012).
du cédant au bénéfice du bailleur, celui-ci ne peut l’invoquer que durant 3 ans à compter de la cession du dit
Lorsque le bail est renouvelé, la JP considère qu’il s’agit d’un nv contrat conclu aux clauses et conditions du bail expiré.
bail.
Seule la détermination du loyer reste éventuellement à ê effectuée par les parties ou, à défaut, par le juge au regard de
Ces règles ne sont pas applicables aux contrats conclus avant l’entrée en vigueur de ces textes (arrêt civ 3, 11 avril 2019). la valeur locative.
Section 4 : la rupture du contrat de bail Paragraphe 3 : la clause résolutoire
Plusieurs causes : La rupture de contrat du bail commercial peut aussi avoir lieu en raison d’une faute commise pdt son exécution. Un
contrat de bail commercial contiendra généralement une clause permettant l’acquisition de la clause résolutoire en cas
- Tout d’abord, c’est un congé qui peut occasionner la rupture de manquements aux stipulations du bail. En particulier, la clause qui est la plus utilisée est celle relative au payement
- C’est un renouvellement qui peut également occasionner la rupture du loyer et des charges.
- Elle peut aussi résulter d’un défaut d’exécution de la part du locataire, d’une de ses obligations
- Enfin, particularité des baux commerciaux, si le locataire subit le fait de devoir quitter les lieux loués, il doit Cependant, la résolution du contrat ne se limite pas au seul défaut du payement du loyer par le preneur. Il était possible
percevoir une indemnité d’éviction. que d’autres manquements entrainent la résolution du contrat. La mise en œuvre de la clause résolutoire est
particulièrement encadrée : pr pv la mettre en œuvre, le bailleur devra préalablement adresser une mise en demeure
visant la clause résolutoire. Si celle-ci n’est pas reproduite, la clause ne pourra ê exercée valablement càd que ds le mise
Paragraphe 1 : le congé en demeure de payer, la clause résolutoire doit figurer dans le commandement. A défaut, il n’est pas valable. La JP
Le congé est un mode de rupture unilatérale des contrats. L’un des contractants va pv mettre fin à la convention qui procède à une interprétation stricte des clauses résolutoires stipulées dans les baux commerciaux. Il faut que la clause
l’unissait à l’autre partie sans que cela nécessite un accord mutuel ou une autorisation judiciaire. Il produit ses effets du vise expressément le manquement justifiant la demande.
seul fait de sa notification. C’est normalement un acte grave, irrévocable. Enfin, la mise en œuvre de la clause résolutoire implique de saisir une juridiction afin de faire constater l’acquisition de
La rétractation de la part de son auteur (auteur du congé), nécessité le consentement de l’autre partie. Ce congé se situe celle-ci et surtout, d’autoriser l’expulsion du locataire s’il ne quitte pas volontairement les lieux. Il n’est pas possible de
au regard du droit au renouvellement. A l’arrivée du terme, le contrat n’est pas renouvelé de plein droit ; il n’y a alors se passer d’un contrôle judiciaire pr obtenir la résolution du contrat de bail.
qu’un contrat à durée indéterminée qui se poursuit entre les parties. Pr retrouver un bail commercial d’une durée Paragraphe 4 : l’indemnité d’éviction
déterminée de 9 ans, il faudra alors qu’un congé intervienne.
Le locataire qui reste dans les lieux après la rupture du bail n’est pas nécessairement sans droits. Il ne le sera que si,
3 situations sont possibles : notamment, il est l’auteur de cette rupture par l’envoi d’un congé où le responsable par la commission d’infraction au
- Hypothèse ds laquelle aucune des parties n’agit : ni congé du bailleur, ni congé du preneur. Le bail se prolonge bail, d’une rupture de celui-ci pr faute. Ds la plupart des autres cas, càd lorsque le bailleur a délivré congé sans offre de
alors en des termes identiques. Cela change juste à la durée qyi est dite indéterminée. Il s’agit alors d’une renouvellement et payement d’une indemnité d’éviction, le locataire devenu occupant, est en droit de rester dans les
prorogation du bail. lieux. L’art L145-28 al 1 le prévoit en énonçant qu’aucun locataire pouvant prétendre à une indemnité d’éviction, ne
peut ê obligé de quitter les lieux avant de l’avoir reçu. Jusqu’au payement de l’indemnité, il a le droit au maintien ds les
- Hypothèse où le bailleur délivre un congé avc ou sans offre de renouvellement : si c’est une offre de lieux, aux conditions et clauses du bail expiré. Lorsque le bailleur refuse le renouvellement du bail, il doit alors
renouvellement, il va y avoir une négo pr un nv bail. S’il n’y a pas d’offre de renouvellement, cela signifie que s’acquitter, sauf exceptions, du versement d’une indemnité d’éviction au profit du locataire. Ce droit existe pdt 2 ans,
le bailleur souhaite mettre fin au bail et rependre les lieux loués. Il devra alors proposer une indemnité postérieurement au congé. Si le locataire ne le fait pas valoir ds le délai de 2 ans, le droit est alors perdu.
d’éviction. Cette indemnité se présente sous la forme d’une capacité pour le locataire de pv se réinstaller. L’art L145-14 prévoit que
l’indemnité d’éviction doit ê égale au préjudice causé par le défaut de renouvellement. Cet article précise que l’indemnité
- Hypothèse où le preneur délivre congé afin de mettre fin au bail pr une cause objective (par ex, destruction du comprend la valeur marchande du fonds de commerce, déterminée suivants les usages de la profession, augmentée des
local). L’acte est fixé par l’art L145-9. Ce congé revêt une double nature : d’une part, le renouvellement entraine frais normaux de déménagement et de réinstallation ainsi que des frais et droits de mutation à payer pr un fonds de
la fin de l’ancien bail et d’autre part, il fixera soit les conditions d’un renouvellement pr une nvelle durée de 9 même valeur, sauf dans les cas où le propriétaire fait la preuve que le préjudice est moindre. Il s’agit dc seulement de
ans, soit le payement d’une indemnité d’éviction, soit il refuse au preneur, le statut des baux commerciaux. Dans réparer rien que le préjudice d’absence de renouvellement. Le montant de cette indemnité varie nécessairement en fc du
le cas où locataire (preneur) délivre congé, le contrat de bail prend fin à l’initiative de celui-ci sans qu’aucune préjudice réellement subi par l’ancien locataire. Aucune indemnité ne pourrait ê allouée si le bailleur démontre que le
indemnité d’éviction ne soit due. Le congé est régi par les règles de l’irrévocabilité. fonds peut ê déplacé sans aucun inconvénient. Le plus souvent, cette indemnité sera élevée : c’est la valeur marchande
du fonds de commerce. La JP semble désormais intégrer les frais liés aux travaux d’aménagements nécessaires pr le nv
fonds de commerce.
Paragraphe 2 : l’offre de renouvellement et la demande de renouvellement
L’ancien locataire peut rester ds les locaux aussi longtemps qu’il le souhaite, jusqu’au payement effectif de l’indemnité
Le congé délivré par le bailleur peut ê accompagné d’une offre de renouvellement du bail commercial. SI le bailleur d’éviction. Une fois que celle-ci est payée, le droit au maintien disparait. Le locataire ne peut se maintenir ds les lieux.
n’en formule pas une, le preneur peut demander, sous certaines conditions, le renouvellement au bailleur. Le locataire a Le montant de l’indemnité due par le locataire après le congé, est égale, non plus au loyer, mais à la valeur locative du
d’ailleurs intérêt à ne pas laisser s’éterniser la prorogation du bail au regard des règles de déplafonnement ; Pr rappel, il bien.
est permis un déplafonnement du loyer sa fixation à la valeur locative lorsque la durée du bail excède 12 ans ; Il est donc
Si le droit d’option permet de refuser le renouvellement du bail, il reste aussi au profit du bailleur, un droit de repentir
càd une exception à l’irrévocabilité du congé. Le bailleur qui a délivré congé sans offre de renouvellement moyennant
le versement d’une indemnité d’éviction, peut revenir sur sa position et Prosper de renouveler le contrat dans les Cependant, la question, de la confusion, doit toujours être appréciée au regard du principe de la liberté du commerce et
conditions d’une offre de renouvellement classique. Il s’agit d’une mesure de protection du bailleur qu aurait mail évalué de l’industrie. Le produit identique à celui distribué au concurrent n’est pas en soi, si pas de droit de propriété
les consq du payement d’une indemnité d’éviction sur son patrimoine. Le repentit entraine alors le renouvellement du intellectuelle ou industrielle qui le protège, fautif.
bail commercial et devient irrévocable pr le bailleur. L’exercice sans réserve du repentir implique l’acceptation
La confusion, deux éléments :
irrévocable du renouvellement du bail et les instances en cours se trouvent arrêtées.
- Élément objectif : la similitude entre les produits de celui qui s’estime victime et les produits de l’imitateur. Ce sont
Leçon 6 : le droit de la concurrence
les points dissemblance qui seront examinés.
Le droit de la concurrence se définit comme un corps de règles dont l’objet et la finalité consiste à préserver la libre
- Élément subjectif : démontrer que cette similitude a pu créer une confusion entre les produits. Pour apprécier le risque
concurrence et à protéger les entreprises contre les comportements déloyaux dont elles peuvent ê victimes de la part de
de confusion il est tenu compte du degré d’originalité d’un produit par rapport à un autre, de l’identité de la clientèle,
concurrent.
de l’identité d’usage des produits en cause.
Ce droit tend ainsi d’abord à sanctionner des comportements individuels anormaux. Il s’agit d’empêcher une
Il faut apprécier dans la ressemblance les impératifs techniques et la normalisation. La banalité d’un produit copié est
concurrence déloyale. Mais, la concurrence se traduit assis par des comportements collectifs déloyaux. Le droit ne les
une cause d’échec d’une action pour concurrence déloyale.
ignore pas. C’est la lutte contre les ententes illicites, les concentrations ou les abus de position dominante. La
concurrence est faussée et la liberté profite à quelques groupes puissants. L’origine normative de ce droit est double : Est également sanctionné l’emballage. Gros risque de confusion. Lorsqu’il est réalisé par imitation des emballages du
Elle se situe sur un plan interne, mais au regard de l’intégration de l’UE, ce serait limité. Aussi, ce droit trouve son siège produit concurrent. Il faut susciter une confusion chez un consommateur.
ds le drt de l’UE. Le droit de l’Union domine le 1er au regard de l’intégration de la FR au sein de l’UE. Il est nécessaire
qu’une réglementation utile existe au plan de l’UE. Une imitation peut aussi être due à une imitation d’une publicité. (= exception : la reprise d’une publicité).

Chapitre 1 : le droit interne de la concurrence


C. La désorganisation interne de l’entreprise concurrente

Section 1 : le comportement normal d’un concurrent vis-à-vis d’un autre (la protection de l’entreprise) Interdiction d’avoir pratique qui désorganisent l’entreprise rivale.

Historiquement, la 1ère action à disposition d’une entreprise pr lutter contre un comportement fautif se matérialise par Ex : le comportement, la débauche du personnel.
l’action dite en concurrence déloyale. Mais, le drt de la concurrence ne se résume pas à cette seule action. Le droit pose Est-ce que débaucher le personnel du concurrent constitue une volonté de désorganiser l’entreprise concurrente ? En
aussi des règles respectées en matière de transparence qui trouve des sanctions. Le drt commercial sanctionne certains soi ce n’est pas puni car on a le droit de vouloir changer son entreprise. MAIS, l’interdit va être au niveau du salarié =
comportements, qui en raison de la liberté du commerce et de l’industrie ne seraient pas sanctionnés. clause de non concurrence, de confidentialité, interdiction de détourner les fichiers. Il faut s’intéresser aux
Paragraphe 1 : l’action en concurrence déloyale comportements commerciaux qui naissent de ce changement de personnel et qui doit être de mauvaise foi de la part du
salarié qui a changé d’entreprise.
Sur le fondement de l’art 1240 du cc, différents comportements sont sanctionnés.
La JP =>
A. Le dénigrement du concurrent ou des ses produits
- existence de client qui témoigne d’avoir été démarché
C’est le fait de discréditer la personne ou les produits d’un concurrent. Le dénigrement peut ê direct ou indirect.
- concomitance de l’embauche volontaire
- Indirect : cela procède d’une comparaison illicite de prédits entre eux. La distinction entre ce qui relève du drt
légitime d’informer de ses produits vis-à-vis d’un autre, et ce qui est constitutif d’un dénigrement, n’est pas tjrs - détournement de ficher ; simple tentative de détourner la clientèle d’autrui car moyen de commercialisation. Les
simple. Aussi, la JP ne sanctionne que ce qui relève d’une évidente volonté de nuire. L’info qui revêt un caractère fichiers constituent le principal actif du commerce.
malveillant ou péjoratif est naturellement sanctionnée. En somme, c’est l’injure faite aux produits. L’info fausse D) Le parasitisme
ou celle qui discrédite le produit, peu importe le support sur lequel cela est utilisé est aussi sanctionnée. Il s’agit
de concilier le dénigrement et la liberté d’expression. L’info reposant sur une enquête sérieuse et sur une base Lorsqu’une entreprise s’imisse dans le siallahge d’autrui afin de tirer profit, sans ne rien dépenser de ses efforts et de
factuelle exacte ne pose pas de difficultés. Dans cette mesure-là, le dénigrement, s’il respecte ces cas, ne sera son savoir. => détournement de l’investissement de la recherche d’une entreprise. La prise de risque c’est l’entreprise
pas facile à prouver. victime qui l’a subi.

Longtemps, le dénigrement a trouvé sa meilleure expression ds l’interdiction de la pub comparative. Celle-ci Deux formes :
est autorisée sous certaines conditions posées par le code de la conso qui prévoit que celle-ci n’est licite que si
- La concurrence parasitaire vise la situation d’une entreprise concurrente, dans ses efforts et sa réputation. On peut aussi
elle n’est pas trompeuse ou de nature à induire en erreur, mais aussi, si elle porte sur des biens ou services
en second lieu imaginer des agissements parasitaires entre des entreprises pas en situation de concurrence ex : utiliser
répondants aux mêmes besoins ou ayants le même objectif. 3ème critère de licéité : si elle compare objectivement
la notoriété d’un pro.
une ou plusieurs caractéristiques essentielles, pertinentes, vérifiables et représentatives dont le prix peut faire
partie. Il s’agit d’empêcher de faire en sorte que par cette pub, un bien ou un service tire profit de la notoriété - Concurrence parasitaire entre entreprise
attachée à une entreprise concurrente pr entrainer le dénigrement ou le discrédit de celui-ci. Ex de pub : FREE
avec REEF. Ex : utiliser la notoriété d’un professionnel

B. La recherche d’une confusion avec l’entreprise ou les produits concurrents - Parasitage dans la désorganisation

La JP condamne l’entrepreneur qui instaure ou crée une confusion avec un concurrent. Le risque de confusion peut -Parasitage intellectuel (copie des produits d’autrui, marque, patronyme, slogan, prix). Appréciation psychologique de
résulter d’une entreprise concurrente. l’entreprise fautive = la volonté de se placer dans le sillage et de créer une confusion dans l’entreprise dont on gène les
efforts.
Risque de reproduction d’une marque concurrente ou risque de confusion entre deux marques.
Paragraphe 2 : Les obligations de transparence dans les relations commerciales Section 2 : la protection du marché contre le comportement d’acteurs économiques faussant le jeu de la libre
concurrence.
A) transparence et loyauté dans les CGV
Le droit interne de la protection du marché s’organise autour d’outils dont l’objectif est d’interdire les pratiques
L’article L441-1 du code du commerce :
anticoncurrentielles et de contrôler les concentrations
=> les CGV comprennent les conditions de règlement, les éléments de fixation du prix, les barèmes unitaires, les Paragraphe 1 : L’interdiction des pratiques anticoncurrentielles
éventuelles réductions. Les CGV sont axées sur la transparence du prix. Elles peuvent distinguer différents clients (par
catégories). Il peut donc y avoir plusieurs CGV. Ces pratiques portent atteinte au marché, et faussent la concurrence.
Elles peuvent être données par mail, ou accessible sur la facture ou site internet. 3 catégories : Les ententes - Les abus de domination - Les prix abusivement bas.
Le prix doit être donné et le défaut de remise des CGV à l’acheteur constitue une faute sanctionnée par une amende 1- Les ententes
civile.
Elles sont sanctionnées sur le fondement de l’article L420-1 du code de commerce. Elles sont sanctionnées qui si elles
B) la transparence et loyauté dans les factures de paiement ont effet sur la concurrence. Il faut prouver que les parties de l’entente ont eu l’intention de participer à une action
concertée, en vue de fausser le jeu de la concurrence sur le marché en question.
C’est une invitation faite par un créancier à un débiteur de régler une obligation. La facture a un caractère obligatoire.
C’est le cas des actions concertées, les conventions, les ententes expresses ou tacites, les coalitions.
La facture mentionne le nom des parties, l’adresse de l’un des de l’autre, la date de la vente/prestation, la quantité, la
dénomination précise, prix unitaire hors TVA. Les personnes morales peuvent être parties à l’entente. Cela peut constituer en un accord écrit, ou peut résulter de la
mise en place de structure commune (associations, syndicats).
Toutes prestations qui se rattache au contrat doit figurer sur la facture. Le vendeur doit donner la facture dès la livraison
ou dès le début de la prestation de service. La facture est imprimée en double exemplaire. Les obligations formelles sont Pour prouver l’entente la JP tient compte d’un faisceau d’indices :
assorties de sanctions admin. lourdes (grosses amendes de bz).
- les mêmes prix (+ inférieur cp)
Ce qui est sanctionné pour le débiteur est le non-respect d’un délai raisonnable de paiement. (441-16). Les clauses qui
- les relations fréquentes
ont pour but de retarder les effets de paiement sont interdites.
- les réunions
Paragraphe 3 : Les pratiques commerciales déloyales
- les informations échangées
- l’obtention d’un aventage disproportionné
- la soumission de l’autre partie à des obligations créant un déséquilibre significatif
Toutefois, il peut y avoir des ententes profitables. L’entente est sanctionnée que s’il y a atteinte à la concurrence (ex : le
- la rupture brutale dans la relation commerciale établie
réseau de franchise n’est pas sanctionné en soi).
A) L’obtention d’un avantage disproportionné
Si la part du marché n’est pas importante alors on s’en fout.
L442-1 sanctionne l’obtention d’un avantage disproportionné au regarde de la valeur de la contrepartie consentie, ou si
2. L’abus de domination
pas de contrepartie.
3 formes d’abus de domination sanctionnable :
Le texte vise à sanctionner les pratiques de fausses coopérations commerciales. C’est le fait de payer l’acheteur pour
être mieux placé dans le rayon commercial proposé au consommateur. - abus de position dominante
Le texte inclue toutes les situations ou la pratique illicite est imposée dans le cadre de son activité de prod. et de service. - abus de dépendance économique
B) la soumission de l’autre partie à des obligations créant un déséquilibre significatif - les prix abusivement bas qui traduisent d’un abus de domination
Le juge va pouvoir contrôler l’équilibre du contrat. Il se voit offert la possibilité de s’immiscer dans le contrat, et de La position dominante peut être le fait d’une entreprise où d’un groupe d’entreprise. L’objectif est d’affecter le
sanctionner la lésion. En somme, de non pas réécrire la convention, mais d’annuler les clauses qui sont susceptibles fonctionnement ou la structure de la concurrence.
d’être considérées comme légionnaire ou déséquilibrées.
Il y a les prix abusivement bas mais aussi lorsque l’on prive la vente.
Ex : des obligations injustifiées non réciproques = in fine, dès lors qu’il y a un avantage manifestement disproportionné.
La dépendance économique est lorsqu’une entreprise exerce, sur l’entreprise dépendante, un ascendant. Il faut tenir
On sanctionne ce comportement car cela nuit à l’économie ; et le débiteur ne peut se comporter librement. compte de l’importance du chiffre d’affaires réalisé, de l’importance du distributeur dans la commercialisation des
produits.
C) La rupture brutale de la relation commerciale établie
L420-5 code commerce sanctionne les prix abusivement bas par rapport aux coups de prod. Ces prix ont pour objet, et
L441-2 : engage la responsabilité de son auteur et l’oblige à réparer le préjudice causé, le fait de rompre brutalement
peuvent avoir pour effet, d’éliminer d’un marché ou d’empêcher d’accéder à un marché, une entreprise ou l’un de ses
même partiellement une relation commerciale établie, sans préavis et délai.
produits. Les couts de commercialisation comportent l’ensemble des frais résultant des obligations règlementaire, etc.
Cela place en difficulté l’entreprise lésée. La victime n’a pas besoin d’être dans une situation de dépendance.
Ce contrôle n’a pas à attendre ses effets.
Le caractère brutal de la rupture s’apprécie au moment de celle-ci. Le caractère raisonnable de celle-ci doit être
Paragraphe 2 : Le contrôle des concentrations
déterminé en prenant compte plusieurs facteurs qui sont l’ancienneté, les investissements effectués, et le préjudice qui
sera causé pour que la victime de cette rupture brutale. Il vise à apprécier un mouvement naturel dans la vie des affaires => le regroupement d’entreprise.
Il permet d’acquérir une taille critique et être plus concurrentiel. Cela peut avoir des effets néfastes pour le marché. Une Pour la CJUE, la position dominante est une position de puissance économique qui lui donne le pouvoir de faire obstacle
concentration abusive peut avoir effets néfastes pour la concurrence. au maintien d’une concurrence effective sur un marché. Elle a la possibilité d’ignorer ses concurrents, ses clients, et les
consommateurs.
Un contrôle a été établi. La haute autorité de la concurrence est en charge d’apprécier le bilan concurrentiel d’une
opération. Le contrôle est interne (français) lorsque le regroupement n’atteint pas une taille qui impose un contrôle de L’article 102 donne exemples :
l’UE.
- imposer de façon directe ou indirecte des prix d’achat ou de vente de transaction non équitables.
L’art. L430-1 code de commerce.
- limiter la production, les débouchés ou les dév techniques au préjudice des consommateurs
Il s’agit de la fusion de minimum deux entreprises.
- appliquer à l’égard de partenaires commerciaux. Appliquer de manières inégales des avantages à certains et pas à
Trois conditions pour le contrôle = d’autres.
- le chiffre d’affaires : le groupe formé doit avoir chiffre d’affaires supérieur à 150 millions d’euros. La CJUE a développé la notion d’abus automatique => sanctionner des entreprises disposant de droits exclusifs. Ces
dernières ne doivent pas exploiter leur position dominante de manière abusive dans la mesure où le consommateur n’a
- le CA hors taxe réalisé par deux entreprises minimums dans le groupe, doit être supérieur à 50 millions d’euros pas la possibilité de faire appel à un concurrent. En somme => sorte de préjudice automatique.
- le contrôle de l’UE doit être exclu (pas de double contrôle).
La cour a eu recours à la théorie des facilités des installations essentielles. Entreprise en position dominante qui exploite
La procédure de contrôle commence par une notification à l’autorité compétente. Elle contient le projet pour permettre ou contrôle une installation qui ne peut être recréée par les mêmes moyens et dont l’accès est indispensable a ses
l’instruction. L’autorité dispose d’un délai de 25 jours pour statuer. Cette autorité transmet au ministre de l’économie le concurrents pour qu’ils puissent exercer leur activité sur marché concerné. Alors l’entreprise ne peut ni refuser sans
projet pour avis. L’opération qui serait réalisée sans exigences légales pourrait être remise en cause. raisons objectives l’accès aux dites installations, ni accorder cet accès à des conditions discriminatoires au regard de
celles qu’elles appliquent à elles-mêmes.
L’opération de concentration peut intervenir que si elle est réalisée.

SECTION 2 : Le contrôle des concentrations


Ce contrôle ne concerne que les opérations de concentrations qui aboutissent à une modification durable de la structure
CHAPITRE 2 : LE DROIT UE DE LA CONCURRENCE (intro pour L3) éco des entreprises concernées. 3 modes sont concernés
La fusion = regroupement d’entreprises de droit ou de fait
Les ententes et positions dominantes, et le contrôle des concentrations. Le contrôle = exercer une influence déterminante sur l’act d’une entreprise. Concerne que les opérations de
SECTION 1 : La prohibition des ententes et des abus de position dominante concentration dans la dimension de l’UE.

Paragraphe 1 : La prohibition des ententes Une concentration est interdite des lors qu’elle entraine de manière significatif une concurrence effective dans le marché
de l’union ou une partie essentielle de celle-ci. Un bilan purement concurrentiel doit être dressée.
L’article 101 du Traité de l’UE pose le principe selon lequel sont incompatibles avec le marché intérieur et interdits tous
accords entre décision d’entreprise et toutes pratiques concertées qui sont susceptibles d’affecter le commerce entre
États membres ou de restreinte le jeu de la concurrence à l’intérieur du marché.
Sur cette base, a été développée la notion de restriction par objet, qui dispense de tenir compte du comportement pour
s’attacher à la seule restriction de la concurrence. Sont visés les accords, qui consistent à fixer de manière directe ou
indirecte les prix d’achat ou de vente, à limiter ou contrôler la production, les débouchés, les investissements, à répartir
les marchés ou les sources d’approvisionnement. L’échange d’information va permettre de justifier de l’existence de
l’accord illicite. L’appréciation de l’effet restrictif se fait tjrs par rapport à un marché de référence donné.
Double critère : localisation géographique et secteur.
En outre, il ne faut pas que le produit soit substituable par un autre. Il faut que l’entente ait des effets sensibles sur la
concurrence.
Paragraphe 2 : La prohibition des abus de position dominante
Cet abus est sanctionné par l’article 102 du traité de l’UE. Il prévoit qu’est incompatible avec le marché commun et
interdit le fait pour une ou plusieurs entreprises d’exploiter une position dominante sur le marché commun ou sur une
partie substantielle de celui-ci.
Les cours européennes ont précisé les modalités =
Pour la commission, les entreprises sont en position dominante lorsqu’elles ont une possibilité de comportements
indépendants qui les mettent en mesure d’agir sans tenir compte des concurrents, des acheteurs, etc.

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