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la police administrative et l’ordre

public
l’ensemble des activités de l'administration
concerne deux domaines principaux :
1. La police administrative: une action
d'organisation des activités des individus qui a
pour but de les harmoniser avec l’ordre public
2. Le service public: effectuer au profit des
administrés certaines prestations d’intérêt
général
I-
Définition:
La police administrative

 La police administrative est l'activité


administrative qui vise à prévenir les troubles à
l'ordre public, Elle désigne une activité de
prescription obéissant à un régime juridique
spécifique.
 C’est la compétence de certaines autorités
publiques, leur permettant d’émettre des actes
normateurs ou décider d’opérations matérielles.
Cette fonction-fin de l’activité administrative
constitue un enjeu considérable dans un Etat
libéral, pour garantir et permettre l’exercice des
droits fondamentaux
• • Préventive : elle impose en
amont aux citoyens des
restrictions à leurs libertés.
Ce caractère est nuancé par
le pouvoir de sanction comme
Les fermeture d’établissements,
caractères évacuation de l’espace public
de la P.A etc. etc.
• Unilatérale: les mesures
de police sont prise
exclusivement par
l’administration. Pas de
recours à la
contractualisation.
• Imposable et
discrétionnaire: des
privilèges exorbitants par
rapport au citoyen
Les comme le droit unilatéral
caractères d’édicter des règles
de la P.A juridiques et de se
donner un titre
exécutoire que la
puissance publique
pourra, le cas échéant,
exécuter d’office.
La notion d’ordre public
l’ordre public c’est ce que M.Hauriou
appelait « l’ordre matériel et extérieur
considéré comme un Etat de fait opposé au
désordre, l’Etat de paix, opposé à l’Etat de
trouble … en d’autres termes elle ne
poursuit pas l’ordre moral dans les idées et
dans les sentiments, elle ne pourchasse
pas les désordres moraux, elle est pour cela
radicalement incompétente »
En général, l’ordre public est l'état
social idéal caractérisé par le bon
ordre
Il vise le maintien de :
• la sécurité publique
• la salubrité publique
• la tranquillité publique
La sécurité publique
Les habitants doivent pouvoir vivre sans
menace particulière contre leur sécurité,
condition première de leur liberté. C’est la
condition de la liberté de tout individu.
L’autorité de police peut être conduite à
prendre des mesures en vue de prévenir des
infractions. (exp : éclairage public)
Salubrité publique
Les autorités de police doivent protéger la
salubrité publique et garantir l'hygiène et la
santé publiques.
Les autorités sont tenues, par exemple, de
faire contrôler la qualité des produits mis en
vente sur les foires et marchés, lutter contre
les pollutions, les épidémies, etc.
La tranquillité publique
La tranquillité se rapporte à l'absence de
troubles. De ce point de vue, les pouvoirs de
police sont destinés à éviter les émeutes, les
rixes, les manifestations etc. pour que les
habitants ne soient pas perturbés dans leurs
diverses activités.
La moralité publique
Les autorités de police générale ne sauraient
imposer la morale; elles ont seulement le droit
de protéger un certain état des consciences,
d'empêcher les atteintes publiques au
minimum d'idées morales naturellement
admises, à une époque donnée, par les
individus.
Ordre public et droits fondamentaux, quelle
corrélation ?
Il doit être un ordre finalisé, lié à la
construction de l'état libéral. Non d'un ordre
totalitaire, de l’ordre pour l'ordre.
un ordre indispensable à la garantie des
droits, à la sauvegarde des libertés
fondamentales

l’ordre public est la condition d’existence


des libertés
police administrative / police judiciaire.

Cette distinction est une conséquence du


principe de séparation des autorités
administratives et judiciaires
les autorités de police doivent prévenir par des
mesures appropriées les atteintes qui pourraient
compromettre l'ordre public.
C'est le caractère principalement préventif de la PA
qui permet de la distinguer de la police judiciaire.
Les critères de la distinction
• PA : régime de droit administratif
• PJ : régime de droit et de procédure
Le régime pénal
Applicable

• PA préventive: maintien de l’ordre public


en amont
La finalité • PJ répressive: rechercher les auteurs
de la police d'infractions aux lois pénales, de procéder
à leur arrestation et de les déférer aux
juridictions
• PA: le chef de
gouvernement, délégation
La nature de l’autorité de la aux ministre notamment de
l’intérieur, les autorités
police
décentralisées

• PJ: les officiers de police


judiciaire sont placés sous
la direction du procureur du
Roi et le parquet général
• Le critère jurisprudentiel se base sur le lien de
l’opération de police avec une infraction
pénale déterminée. Il y a police judiciaire
lorsque l’opération de police est liée à une
telle infraction. En revanche, lorsque
l’opération n’est pas liée à une infraction,
l’opération de police revêt un caractère
administratif.
Confusion entre les deux polices
Selon la jurisprudence, une seule opération peut revêtir
les deux aspects de police.
cas de figure 1:
Le policier qui règle la circulation assure une activité de
police administrative, puis se lance à la poursuite d’une
personne n’ayant pas respecter son signal d’arrêt, là il
assure une activité de police judiciaire puisque cette
poursuite est en lien avec une infraction.
cas de figure 2:
contrôle d'identité sur la voir publique à titre préventif
pour maintenir l'ordre public c'est de la police
administrative . lorsque le contrôle a pour but de
rechercher les auteurs d'une infraction déterminée c'est
de la police judiciaire
Distinction police administrative générale / police
administrative spéciale

Police générale
La police administrative générale est fondée sur la nécessité
de maintenir l’ordre public général dans toutes ses
composantes
• La police municipale: circulation, nettoiement, éclairage,
encombrements, édifices menaçant ruine, spectacles,
jeux, débits de boissons
• La police rurale : police sanitaire personnes et animaux,
protection des récoltes...
• police des calamités publiques: secours et évacuations en
cas de sinistre, accident ferroviaire, incendie..., survenu
en n’importe quel point du territoire, les spécialités et
les capacités des établissements sanitaires...
La police administrative spéciale
ce pouvoir ne permet à l'autorité de police d'agir
qu'à l'égard d'une activité déterminée et le plus
souvent pour atteindre un objectif particulier.
Les polices administratives spéciales sont
nombreuses, diversifiées et sectorielles. Elles
obéissent à des régimes juridiques particuliers
(telles que la police de la circulation routière, la
police de la chasse, de la pêche, la police des
explosifs des armes et munitions...) et dépendent
de départements ministériels différents
Les autorités titulaires du pouvoir de police
administrative
Auniveau national:

Cette question est soumise au régime constitutionnel national


1. « Le Roi, Chef de l'Etat, son Représentant suprême,
Symbole de l'unité de la Nation, Garant de la pérennité et
de la continuité de l'Etat et Arbitre suprême entre ses
institutions, veille au respect de la Constitution, au bon
fonctionnement des institutions constitutionnelles, à la
protection du choix démocratique et des droits et libertés
des citoyennes et des citoyens, et des collectivités,…. »
art 42 de la Constitution.
En France, selon le CE, le chef de l’Etat peut en dehors
de toute délégation législative déterminer les mesures de
police qui peuvent être appliquées sur l’ensemble du
territoire
2. Le chef de gouvernement
Il dispose d’une compétence de police
générale. les ministres ne sont pas des
autorités de police générale, mais certains
peuvent disposer d’un
pouvoir de police, comme le ministre de
l’Intérieur qui dispose d’un pouvoir
important dans ce domaine
ou le ministre de la Culture qui dispose de la
police des cinémas etc.
les ministres ne disposent pas, en principe, du
pouvoir règlementaire, il faut un texte pour qu’ils
puissent exercer un tel pouvoir. Il faut une
habilitation du chef de gouvernement cas du
ministre de l’interieur.
Au niveau local
1. Le président communal
• Selon la loi, le président est chargé de la police
municipale. Il exerce cette fonction au nom de la
commune dans le cadre de ses pouvoirs propres (et
non pas en l’exécution d’une délibération du conseil
municipal) sur l’ensemble du territoire de la commune.
• « le président du conseil de la commune exerce la
police administrative, par voie d'arrêtés réglementaires
et de mesures de police individuelles, portant
autorisation, injonction ou interdiction, dans les
domaines de l'hygiène, la salubrité, la tranquillité
publique et la sûreté des passages. » art 100 de la loi.
2. Le gouverneur
Certains domaines sont réservés au gouverneur. Il est
compétent pour prendre au nom de l’Etat toute mesure
en matière de salubrité, de sureté et
de sécurité publique. ( voir loi organique)
Il peut se substituer à une commune pour prendre
une mesure de police générale en cas de carence de
celle-ci.
• Il a une fonction générale d’animation et de
coordination de l’ensemble du dispositif de
sécurité intérieure. Il est compétent pour une
partie de la police de la tranquillité. Intervient
pour les questions liées aux rassemblements
occasionnels (manif, rixes, tapages nocturne,
émeutes).
La police administrative peut-elle être confiée à
d’autres personnes que les autorités
publiques???

La réponse est négative.


Justification : interdiction générale de privatiser les
fonctions de souveraineté. De plus, l’article 12 de la
Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de
1789, dispose que la garantie des droits doit être
assuré par une force publique. Cet article peut être
interprété comme interdisant d’investir des
personnes privées de compétence de police
générale.
La légalité des mesures de la police administrative
Elle se fait en deux étapes:
1. S’exerce d’abord le contrôle de la nécessité de la
mesure : celle-ci doit viser à prévenir un trouble à
l’ordre public, ce qui conduit à s’interroger sur la
réalité de la menace pour l’une de ses composantes.
La difficulté vient du fait que l’on se situe par
définition en amont, c’est-à-dire avant que le
dommage ne se soit produit. Cette condition de la
légalité est nécessaire mais non suffisante.
2. Il faut encore que la mesure de police retenue
soit justifiée.
Se pose alors la question de sa proportionnalité : le
juge vérifie que la mesure de police est
proportionnée aux faits qui l’ont motivée. Aussi
s’assure-t-il que le même résultat (protection de
l’ordre public) ne pouvait pas être atteint par
d’autres moyens moins sévères : il étudie par
exemple l’existence d’alternatives offertes à
l’autorité investie du pouvoir de police.

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