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Institutions administratives
INSTITUTIONS ADMINISTRATIVES
Les institutions administratives sont des structures qui sont chargées d'assurer l'intérêt général. Dans
ces institutions administratives, on distingue :
• le bloc de l’État
• et l'administration décentralisée
L’État est une personne morale de droit public mais ça n'est pas la seule personne morale de droit
public. On a crée 2 personnes morales de droit public soumises à un contrôle : on va parler
d'administration décentralisée. Il y a des autorités qui ne sont pas des personnes morales et qui
sont rattachées à l’État et d'autres qui ont la personnalité morale ; ce sont davantage des autorités
décentralisées.
On distingue les autorités administratives indépendantes qui n'ont pas la personnalité morale
comme le CSA ( : Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) ; ils agissent pour l’État. Le Préfet n'a pas la
personnalité morale ; c'est l’État qui agit. Par contre, le département (Indre-et-Loire) a la
personnalité morale tout comme la région. Il y a des services de l’État dans la région et le
département, c'est pourquoi il faut distinguer les services de l’État et les services de la collectivité
territoriale (de l’entité décentralisée).
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(préfecture, directions départementales du territoire, directions régionales). L'administration
déconcentrée, c'est l’État plus proche du citoyen mais avec un pouvoir de décision comme le préfet.
Le préfet va être soumis au pouvoir hiérarchique du ministre de l'intérieur, un ministre va donner
des ordres à un préfet. Le ministre a le pouvoir d'annuler les actes ( : c'est la réformation) et le
pouvoir de modifier les actes. Un préfet qui ne respecte pas les ordres, risque d'être sanctionné. Ce
contrôle hiérarchique est impensable sur une autre personne que l’État. Cette administration
déconcentrée s'exerce dans des circonscriptions administratives (ex : la circonscription
départementale, la circonscription régionale, le canton, l'arrondissement). La circonscription
déconcentrée est exercée par des agents locaux du territoire comme le préfet de région ( :
représentant de l’État dans la région).
Il y a également des autorités administratives indépendantes qui sont hors hiérarchies. C'est une
invention des années 1970 parce que l'on s'est rendu compte qu'il fallait parfois donner plus de
souplesse à l'administration et éviter que ce soit fait par une liste avec une suspicion que les
décisions soient prises pour des raisons strictement politiques. Le contrôle hiérarchique ne porte pas
sur les autorités administratives indépendantes. Ces autorités n'ont pas la personnalité morale donc
elles n'ont pas réellement d'indépendance, elles n'ont pas d'autonomie budgétaire par exemple.
INTRODUCTION
On peut s'interroger sur l'intitulé de ce cours. Pourquoi parler « d'institutions administratives »
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plutôt que « d'administration ». La principale raison tient au caractère polysémique du mot
administration. Il vient du latin administrare, du verbe « administrer » qui signifie gérer. Or ce
verbe, s'applique à la fois à des activités privées ( : administrer des biens) et à des activités
publiques. Lorsque l'on parle d'institutions administratives, on ne vise que l'administration publique.
La notion d'administration publique recouvre l'ensemble des activités destinées à satisfaire l'intérêt
général. Or, cette première accession, ce premier sens de l'administration correspond à une approche
exclusivement fonctionnelle (en terme de fonctions, de missions). C'est la raison pour laquelle, on
préfère parler d'institutions administratives qui permet d'envisager l'administration également sous
un angle organique. On s'intéresse aux structures administratives. Le terme d'institution a d'abord
était employé par le doyen Maurice Hauriou. Il distinguait les « institutions personnes » (ex : État)
et les « institutions choses » (ex : règle de droit). Dans ce cours, on s'intéresse aux « institutions
personnes ». Les institutions correspondent à des structures juridiquement organisées encadrant une
réalité sociale.
Dans une première esquisse de définition, on peut définir les institution administratives comme des
structures juridiquement organisées, chargées d'assurer la satisfaction des besoins d'intérêt général.
Cette définition aura besoin d'être approfondie par une approche fonctionnelle et organique.
L'administration est chargée de la satisfaction de l'intérêt général mais une d'entre elles se détache ;
c'est le maintien de l'ordre public car il nécessaire à la satisfaction de tous les autres besoins de
l'intérêt général.
Dans les années 1990 est apparue une autre composante qui est la dignité de la personne humaine
qui a été dégagée par le Conseil d’État en 1995 dans l'affaire de Morsang-sur-Orge. C'est l'affaire
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dite du « lancée de nains ». Il s'agit d'une affaire d'une nouvelle attraction dans une discothèque ; le
lancée de nains, le lancée de personnes humaines. Des personnes de petites tailles étaient lancées
par les participants avec un certain nombre de précautions mais cette personne était lancée comme
un objet. Ce qui était contraire à sa dignité même si les personnes étaient consentantes et déclaraient
que c'était un moyen de gagner leur vie. Mais la commune de Morsang-sur-Orge a jugé que c'était
contraire à la dignité humaine et contraire à l'ordre public. Il y a eu un contentieux devant le Conseil
d’État et cela a posé la question d'une nouvelle composante, celle de la dignité de la personne
humaine. Compte tenu de l'importance de la dignité de la personne humaine, on a jugé qu'il n'y
avait pas de preuves locales à amener (contrairement aux autres troubles où il est nécessaire d'en
apporter). Un commissaire de l'ordre public a mis en valeur 2 critères essentielles :
➢ La personne est tournée en dérision du fait de ses caractéristiques physiques ou de son
handicap.
➢ Et en plus, la personne était considérée comme un objet puisqu'elle était lancée.
Plus récemment, cela a été remis au goût du jour dans les spectacles de Dieudonné par exemple. Ce
qui a été davantage contesté parce que l'atteinte était moins caractérisée même s'il y avait sûrement
une atteinte aux personnes juives. La composante de la dignité humaine est une composante
intéressante.
Il a parfois été fait référence à la moralité publique dans des arrêts anciens de 1960. Et ils sont
rédigés expressément en composante de l'ordre public. L'ensemble de ces composantes de l'ordre
public et ses corollaires sont rangés de manière plus générale dans le bon ordre. L'ordre public est
essentiel en ce qu'il permet le calme minimal nécessaire à la satisfaction des autres besoins d'intérêt
général.
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De la même façon, on ne peut pas opposer de manière catégorique « intérêt général » et « intérêt
financier ». Certes un intérêt purement financier n'est en principe pas un intérêt général. Bien
souvent, l'intérêt financier de l'administration va servir indirectement l'intérêt général (ex : financer
des activités qui servent la communauté fiscale).
L'intérêt général est une notion qui est vague. Généralement, ce sont les pouvoirs publics et le juge
s'il est saisi qui déterminent l'intérêt général.
La notion d'intérêt général est contingente ; elle est variable dans le temps (deuxième inconvénient).
En effet, la conception de l'intérêt général varie selon les circonstances, les époques, les lieux. Plus
généralement, selon la variation de plusieurs paramètres.
Par exemple à l'origine, en droit français ; les besoins d'intérêt général étaient peu nombreux. Il
s'agissait essentiellement des missions régaliennes. C'est-à-dire le maintien de l'OP et la défense
ainsi que de la gestion du réseau routier. Puis, la notion d'intérêt général a évolué ; l'administration a
pris en charge de nouvelles activités d'intérêt général. Ainsi, est apparu le service de l'éducation, de
la santé publique. Progressivement, ces activités se sont multipliées. Autrement dit, on est passé
d'un « État gendarme » à un « État providence » qui prétend pouvoir répondre à tous les besoins de
la société. Ainsi la notion d'intérêt général a évolué, elle s'est élargie. Et le juge en a tenu compte.
Par exemple, il a accepté l’interventionnisme économique des collectivités territoriales au nom
de l'intérêt général.
Malgré tout, la notion d'intérêt général est essentielle en droit administratif. Mais comme elle est
trop abstraite ; elle ne suffit pas à présenter l'administration. C'est pourquoi, on présente
l'administration par ses fonctions.
La fonction d'exécution
C'est la principale fonction de l'administration. L'administration doit assurer l'exécution des
décisions du pouvoir politique et des lois. Cette fonction montre bien que l'administration est
subordonnée au pouvoir politique. On parle aussi de subordination externe. Cela s'explique par le
fait que c'est le pouvoir politique qui détermine ce que recouvre l'intérêt général. Puisqu'il exprime
la volonté de la nation. L'administration ne fait qu'exécuter, mettre en œuvre les activités d'intérêt
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général. C'est le pouvoir politique qui définit l'intérêt général. Cette subordination politique est
inscrite à l'article 20 de la Constitution puisqu'il est prévu que « […] le Gouvernement dispose de
l'administration et de la force armée ».
Ce principe est ancien, il remonte à la Constitution du 3 septembre 1791. Et il a été réaffirmé avec
force par la Constitution de 1958 en réponse aux III e et IVe République. En effet, à cette époque, en
raison de l'instabilité ministérielle ; l'administration avait acquis une trop grand autonomie. Comme
l'administration était permanente et que la Gouvernement changeait tous les 6 mois ; elle avait pris
une trop grand autonomie. Il y a eu un certain nombre d'excès donc il y a eu une réaffirmation de la
subordination au pouvoir politique.
Ce principe de subordination vaut seulement pour l'administration classique de l’État. Il vaut
donc pour les autorités centrales et pour les autorités déconcentrés de l’État ( : autorités qui agissent
au nom de l’État).
En revanche, les autorités administratives indépendantes échappent à cette subordination
politique.
Quant à l'administration décentralisée ; elle a sa propre personnalité juridique, elle est distincte de
l’État et échappe aux contrôles politiques. Elle n'est pas soumise au Gouvernement (ex : une
commune, un département n'est pas soumis au Gouvernement).
→ L'idée générale c'est que l'administration est subordonnée.
La fonction de préparation
Il s'agit d'une autre fonction traditionnelle de l'administration. Au niveau central, ce sont les
bureaux des ministères qui préparent les projets de lois, de règlements et d'ordonnances. Au niveau
local, c'est l'exécutif qui préparent les délibérations de l'assemblée délibérante.
La fonction d'information
Elle est essentielle. Et elle recouvre 2 aspects :
➢ Il s'agit d'informer le pouvoir politique ainsi il pourra mieux prendre ses décisions.
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L'administration est mieux répartie sur le territoire et peut donner au pouvoir politique tous
les renseignements nécessaires à sa prise de décisions.
➢ Il s'agit ensuite de l'information des administrés ( : les citoyens). Cette fonction s'est
développée à partir des années 1970. Ainsi 2 grandes lois ont marqué cette époque :
- loi du 17 juillet 1978 : elle a reconnu aux administrés un droit d'accès aux documents
administratifs.
- loi du 11 juillet 1979 : elle a imposé la motivation d'un certain nombre de décisions
administratives défavorables aux administrés. Ce n'est pas une obligation de motivation général
mais elle est réservée aux cas prévus par le législateur.
Ce droit à l'information a été consacré par le législateur par une loi du 12 avril 2000 relative au droit
des citoyens dans leur relation avec l'administration. Cette loi garantit la liberté d'accès aux règles
de droit applicables aux citoyens. Les autorités administratives sont tenues d'organiser un accès
simple aux règles de droit. En mettant à disposition et en diffusant les textes juridiques.
La fonction de prévision
Elle permet au pouvoir politique de prendre des décisions. L'administration va présenter différentes
options entre lesquelles le Gouvernement pourra choisir. Cette fonction est généralisée mais il existe
aussi des organismes spécifiques de prévision telle que l'INSEE (Institut National de la Statistique
et des Études Économiques)
Celles de droit privée sont en principe soumises au droit commun. L'adhésion y est facultative. Il
s'agit par exemple de sociétés, d'associations ou de syndicats.
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L'administration comprend des personnes morales de droit public mais pas seulement. Des
personnes privées peuvent être chargées d'une mission de service public. Pour ce faire, elles
reçoivent une habilitation législative. Elles sont contrôlées par une personne publique.
Ces personnes privées chargées d'une mission de service public sont fréquentes. C'est le cas des
caisses de sécurité sociale par exemple ou encore de fédérations françaises de sport. Ainsi,
l'administration recouvre des personnes morales de droit public et des personnes privées gérant une
mission de service public.
En revanche, lorsque l'on parle d'institutions administratives, on a généralement tendance à se
limiter aux personnes publiques. Ce n'est pas une généralité non plus mais il ne faut pas s'y limiter.
Ainsi entendu, les institutions administratives correspondent à une notion moins large que
l'administration. Pour mieux présenter ces personnes morales de droit public (et donc ces
institutions administratives), il convient de définir la notion de « personne morale » avant de
présenter les catégories des personnes morales de droit public.
C'est l’État qui attribue la personnalité morale soit directement soit indirectement en fixant les
conditions d'attribution de la personnalité morale.
L'attribution de la personnalité morale permet de distinguer le groupement de ses membres. Par
exemple, on peut distinguer la commune de ses habitants ou la commune de ses organes. C'est la
commune qui a la personnalité morale : c'est une personne morale.
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On reconnaît la qualité de sujet de droit à un groupement qui permet de le distinguer de ses
membres. Cette personnalité morale permet aussi de donner au groupement une certaine unité, une
certaine permanence. La personnalité morale lui permet de disposer d'un patrimoine propre, d'une
autonomie financière et des agents agissants en son nom. C'est ce qui permet de distinguer cette
personne morale de d'autres personnes morales. Cela permet de distinguer la commune de l’État
par exemple : ce sont 2 personnes morales de droit public distinctes.
Il y a 2 types de personnes juridiques :
➢ la personne physique
➢ la personne morale (groupement). Et là on distingue les personnes morales de droit public et
de droit privé.
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monopole de la contrainte légitime.
2. Selon la définition juridique, l’État est une personne morale de droit public qui est doté de la
souveraineté.
• La souveraineté, c'est un pouvoir de droit inconditionnel, originel et suprême. Autrement
dit c'est un pouvoir de droit et pas de fait qui n'est subordonné à aucun autre, qui est
supérieur sur son territoire et indépendant des autres territoires. C'est une puissance
politique suprême. C'est une puissance politique suprême : souva potestas. Sur son
territoire, l’État a la plénitude et l'exclusivité de la compétence. C'est celui qui a la
souveraineté, celui qui va exercer l'ensemble des compétences.
La deuxième catégorie est constituée des collectivités territoriales. Elles ont également un
territoire mais plus limité que celui de l’État. Ce sont des personnes publiques qui ont une
spécialité territoriale. Elles régissent une population correspondant à un territoire bien déterminé,
plus petit que celui de l’étatique. Elles exercent dans les limites définies par l’État. C'est l’État qui
leur attribue leur compétence et qui fixe leurs conditions d'exercice et les limites.
Ces collectivités sont les communes, les départements, les régions, mais aussi des collectivités
d'Outre-Mer et des collectivités à statut particulier.
La troisième catégorie comprend les établissement publics. Ce sont des personnes morales de droit
public qui sont en principe rattachés à une collectivité public (soit État soit collectivité territoriale)
et chargé de la gestion d'une activité qui est généralement de service public pour laquelle elles sont
spécialisées.
Ces établissements publics ont 2 caractéristiques :
1. Le rattachement à une collectivité publique
2. Le principe de spécialité. Ce principe de spécialité a été assoupli, atténué.
Exemples d’établissements publics : hôpitaux, collèges/lycées, universités.
→ Les établissements publics sont nombreux.
À l'intérieur de cette catégorie, il y avait donc le GIP. Et il y aussi la Banque de France. Ce n'est
plus un établissement public, c'est une personne innomée. Et c'est notamment lié à la volonté de
mener à bien la politique monétaire de l'euro. L'une des exigences de cette politique était que les
banques centrales devaient être indépendantes pour assurer la stabilité des prix. Cela implique que
la Banque de France ne soit pas un établissement public puisque cela signifierait un rattachement à
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l’État.
Il rentre dans cette dernière catégorie : les Autorités Publiques Indépendantes (API). Ce sont des
autorités qui ont la personnalité morale et qui sont chargées de la surveillance d'un domaine ou d'un
secteur particulier. Pour mieux assurer leur indépendance dans l'exercice de leur activité, elles ont
une personnalité morale. Ces autorités publiques indépendantes se distinguent des autorités
administratives indépendantes qui elles, sont des autorités de l’État.
Exemple d'autorité publique indépendante : l'autorité des marchés financiers, la haute autorité de
santé, l'agence française de lutte contre le dopage.
Il existe de nombreuses institutions administratives qui n'ont pas la personnalité morale. Elles
dépendent d'une personne publique par exemple de l’État ou parfois d'une collectivité territoriale ou
d'un établissement public.
Ce sont des centres de décisions ou des cadres de gestion. Elles ont été créées pour diviser le travail
administratif. C'est le cas par exemple des ministères. Les services déconcentrés de l’État n'ont pas
la personnalité morale, elles dépendent de l’État comme le Préfet, (exemple : la direction
départementale des territoires).
Les autorités administratives ont un pouvoir de décision mais n'ont pas la personnalité morale :
elles relèvent de l’État.
Même si elles n'ont pas la personnalité morale, les institutions administratives peuvent avoir une
certaine autonomie : une autonomie budgétaire par une une annexe budgétaire, une autonomie
administrative qui n'est pas subordonnée au pouvoir hiérarchique de l'administration, et qui n'est ni
soumise au pouvoir politique.
Au terme de cette étude, on peut donner la définition suivante des institutions administratives : ce
sont des structures juridiquement organisées dotées ou non de la personnalité morale qui sont
chargées d'assurer le maintien de l'ordre public ou la satisfaction des autres besoins d'intérêt
général. Elles sont soumises à un régime exorbitant du droit commun et subordonnées aux
institutions politiques.
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Titre 1 : La centralisation
Chapitre 1 - La notion de centralisation
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s'adresser soit à l'agent (recours gracieux) soit à son supérieur (recours hiérarchique).
Section 1 : La concentration
La concentration est un système d'administration dans lequel le pouvoir de décision est uniquement
réservé aux autorités centrales. Autrement dit, ce sont les ministres dont le Premier ministre et
parfois même le Président de la République. Il peut y avoir éventuellement des agents répartis sur le
territoires mais ils n'ont pas de pouvoir de décision, ils se contentent de préparer, d'exécuter les
décisions de l'autorité centrale et de relayer l'information dans les 2 sens.
Il y a néanmoins un correctif géographique qui est la délocalisation. Il s'agit de cas où les autorités
centrales sont situées dans d'autres parties du territoire que la capitale. On est toujours dans la
déconcentration ; ce sont toujours les autorités centrales qui décident.
Exemple : exercice de l’État civil de l'étranger qui est à Nantes, c'est un service ministériel. Il y
également une partie du ministère de la défense à Tours.
Section 2 : La déconcentration
On parle de déconcentration lorsque des agents locaux de l’État se voit déléguer un pouvoir de
décision qu'ils exercent au nom de l’État et en étant subordonné au contrôle hiérarchique. On voit
que c'est toujours l’État qui agit, qui décide mais le pouvoir de décision n'est plus réservé aux
autorités centrales. Il est exercé par des agents locaux de l’État, des représentants de l’État.
Odilon Barrot : « C'est toujours le même marteau frappe mais on en a raccourci le manche ». Les
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autorités déconcentrées exercent leurs attributions dans des circonscriptions administratives. Ce
sont des parties de territoire qui servent de cadre d'intervention aux autorités déconcentrées de
l’État. Par exemple, le canton ou l'arrondissement sont des circonscriptions administratives.
Les services de l’État dans les circonscriptions administratives sont les autorités déconcentrées de
l’État alors qu'avant 1992, ils s'appelaient les services extérieurs.
→ La déconcentration présente un certain nombre d'avantages parce qu'elle assure une certaine
unité de l’État tout en désengorgeant.
Mais elle présente aussi un certain nombres d'inconvénients. En effet, elle favorise l'engorgement de
l’administration d’État qui ne peut prendre toutes les décisions nécessaires dans un État moderne
qui a de plus en plus de compétences. C'est la raison pour laquelle, on met de plus en plus en place
la décentralisation.
Titre 2 : La décentralisation
Chapitre 1 – La notion de base : la décentralisation
La décentralisation est un système d'administration dans lequel le pouvoir de décision est
transféré à d'autres personnes morales de droit public que l’État. Ces personnes agissent
librement sous réserve d'un simple contrôle de la légalité qui s'appelle soit « tutelle » soit « contrôle
administratif ». Pour affiner cette définition, il convient de distinguer 2 modalités de
décentralisation :
1. Celle qui consiste à isoler des activités, généralement des activités de services publics qui
s'appelle l'administration fonctionnelle.
2. Et celle qui consiste à isoler des communautés d'intérêt sur un territoire déterminé qui
s'appelle la décentralisation territoriale.
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La
décentralisation territoriale repose sur la notion d'intérêt local. Elle donne lieu à la création de
collectivités territoriales qui sont des personnes publiques distinctes de l’État qui ont un territoire
déterminé sur lequel elles exercent des compétences correspondant à des affaires locales grâce à des
organes élus.
Cette présentation fait apparaître 3 critères : une personnalité morale, des organes élus et des
affaires locales.
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La décentralisation n'est pas complètement achevée si seule l'assemblée est élue. Il faut aussi que
l'organe soit élu (ex : le maire qui élu au suffrage universel indirect par le Conseil municipal en son
sein).
Les organes sont élus non pas seulement à l'assemblée délibérante mais également par l'organe
exécutif lui-même ; celle-ci est prévu par le Législateur.
Avant 1982, la décentralisation n'était pas totalement achevée. Ainsi au sein du département,
l'assemblée délibérante était élue mais pas l'exécutif. Avant 1982, la fonction exécutive au sein du
département était attribué au Préfet. Depuis la loi du 2 mars 1982, tous les organes des collectivités
territoriales sont élus. Aussi bien l'assemblée délibérante que l'exécutif. Par exemple, c'est le
Président du Conseil départemental qui exerce la fonction exécutive. Il est élu par le Conseil en son
sein.
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sont en lien avec l'activité et une partie est nommée par l’État comme le Préfet ou la direction
générale des affaires régionales).
De la même façon, au sein de l'université : l'organe délibérant est le Conseil d'administration qui est
composé de membres élus (représentants des étudiants, du personnel administratif, des enseignants
chercheurs mais également des personnalités extérieures dont certaines vont être nommées ou
élues : elles représentent le domaine extérieur. Elles ne sont pas choisies directement au sein de
l'établissement). La décentralisation fonctionnelle consiste à créer des services publics et de les faire
gérer par une personne distincte de l’État.
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§1 – Le contrôle actuel sur les actes administratifs des collectivités territoriales : le déféré
préfectoral
Ce contrôle a été allégé par les lois des 2 mars et 22 juillet 1982. Cette évolution s'est manifestée
principalement de 3 façons :
1. Le Législateur a supprimé les cas de contrôle a priori. Il n'y a plus de pouvoir d'autorisation
et d'approbation. Ne subsiste que les pouvoirs d'annulation et de substitution donc le
contrôle a posteriori. Les actes deviennent exécutoires de plein droit dès qu'ils ont été
publiés et notifiés et le cas échéant transmis au représentant de l’État.
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2. Le contrôle est juridictionnalisé, le représentant de l’État n'a plus le pouvoir d'annuler lui-
même les actes d'une collectivité territoriale. Il doit saisir le tribunal administratif dans un
délai de 2 mois suivant la transmission. Cette saisine s'appelle le déféré préfectoral. Seul le
tribunal administratif peut annuler l'acte s'il n'est pas conforme au droit. Cela suppose
l'intervention d'un juge.
3. Enfin, le contrôle ne peut plus s'exercer que pour des motifs tirés de la légalité, que pour des
motifs de droit. Ce qui montre que la décentralisation est achevée, complète. Auparavant en
pratique, il arrivait que la tutelle soit exercé pour d'autres motifs : des motifs d'opportunité.
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Le déféré préfectoral connaît un certain échec. En effet, le nombre d'actes déférés est d'environ
2000 par an sur plusieurs millions d'actes transmis. En outre, parmi ces actes transmis, la plupart
concerne certains domaines bien identifiés qui sont la fonction publique (24 % des actes transmis la
concerne, ce qui est peu glorieux), l'urbanisme (13,4%), et l'exercice des pouvoirs (… %).
Il y a un certain échec du déféré préfectoral. Il serait naïf de croire que c'est uniquement lié au
respect de la légalité. Plusieurs raisons ont été avancées :
1. Le dialogue entre le représentant de l’État et les collectivités territoriales.
Généralement, les services de la préfecture préfèrent engager le dialogue avec les
collectivités plutôt que saisir le tribunal administratif. Ce dialogue donne lieu à des
observations qui donnent lieu à des déférés lorsqu'elles ne sont pas suivies seulement. Cette
explication n'est pas suffisante car les actes qui font l'objet d'observations préalables ne
concernent environ 3 % des actes transmis.
2< autres explications ont été avancées :
• La difficulté d'exercer le contrôle compte tenu du grand nombres d'actes
transmis par rapport au peu de moyens des préfets (notamment en personnel).
• Le Législateur a répondu à cette carence puisqu'il a réduit le nombre d'actes
obligatoires non transmis en les concentrant sur les domaines essentiels ( : les
domaines les plus sensibles).
2. La dernière raison avancée à cet échec est la retenue des préfets. Il préfère généralement
s'abstenir de déférer un acte pour conserver de bonnes relations avec les élus locaux.
C'est les raisons pour lesquelles le déféré préfectoral ne fonctionne pas.
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collectivité ne suit pas les propositions de la CRC.
Dans tous les cas, le représentant de l’État peut s’écarter des propositions de la CRC mais il doit
obligatoirement et expressément motiver sa décision.
Dans le cas n°4, pas d'inscription des dépenses locales, soit le comptable public, soit le représentant
de l’État ou toute personne intéressée peut saisir la CRC. Qui propose des mesures qui sont soit
l’augmentation des recettes, soit la réduction des crédits alloués à des dépenses facultatives.
Elle met en demeure la collectivité de s’y conformer et si elle ne le fait pas, la CRC peut autoriser le
préfet à se substituer à la collectivité. Le préfet peut s’écarter des propositions de la CRC et dans ce
cas, il doit le motiver expressément. Ce contrôle budgétaire connaît aussi un certain échec parce que
le nombre de saisies du CRC est très faible, sûrement pour des raisons de problèmes de dialogue.
Cette faiblesse du contrôle budgétaire est en partie compensée par un contrôle de gestion exercé par
la CRC qui s’assure du bon emploi des crédits, de la bonne gestion des fonds et des valeurs
publiques.
Ce contrôle donne lieu à des observations, non contraignantes mais qui ont un poids politique parce
qu'elles sont médiatisées. Mais elles ne peuvent être rendues publique dans les 3 mois qui précédent
le renouvellement de l’assemblée de la collectivité contrôlée. Cela fonctionne bien.
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Chapitre 1 – L'administration centrale de l’État : l'exemple de
l'administration active
L'administration centrale de l’État se compose d'une administration active qui a un pouvoir de
décision et d'une administration d'accompagnement qui exerce des attributions de conseils ou de
contrôles.
Exemple 1 : le conseil économique social et environnemental qui exerce des fonctions de conseil.
Exemple 2 : le conseil d’État, qui rend des avis.
Exemple 3 : la Cour des comptes qui exerce une fonction de contrôle.
On distingue l'administration d'impulsion et l’administration de gestion.
Le Président de la République a la compétence que dans les cas énumérés par la Constitution à
l'article 13 et par les textes pris par son fondement.
Les autres hypothèses relèvent en principe des attributions du 1 er ministre. Ce partage théorique
vaut aussi bien en matière réglementaire ( : prendre des actes de portée générale et impersonnelle)
qu'en matière de nomination.
1°/ Le pouvoir réglementaire du Président de la République (hors circonstances
exceptionnelles)
Ici, on se contente d'étudier le pouvoir réglementaire. Il est prévu par l'article 13, al.1 de la
Constitution. Il donne pouvoir afin de prendre 2 types d'actes :
➢ Les décrets délibérés en Conseil des ministres
➢ Les ordonnances
Le PR adopte les décrets délibérés en Conseil des ministres. L'article 13 de la Constitution précise
la compétence du PR pour prendre les décrets délibérés en Conseil des ministres et cette
compétence est interprétée très largement par le juge administratif. En effet, le Conseil d’État admet
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de reconnaître le pouvoir réglementaire du PR pour prendre les décrets délibérés en Conseil des
ministres. Même lorsque cette délibération n'est prévue par aucun texte.
C'est ce qui ressort de l'arrêt Meyet en 1992 : aucun texte ne le prévoyait.
La compétence de cette interprétation large est qu'en cas de coïncidence des majorités (lorsqu'il y a
une nette majorité présidentielle, parlementaire/gouvernementale): c'est le PR qui a la maîtrise de sa
propre compétence puisque c'est lui qui fixe l'ordre du jour du Conseil des ministres. C'est d'autant
plus critiquable qu'un tel décret délibéré par un conseil des ministres ne pourra être modifié que par
un autre décret délibéré en conseil des ministres. Néanmoins, le Conseil d’État admet que le PR
redonne compétence au 1er ministre pour prendre un décret dans une matière récemment régie par
un décret délibéré en Conseil des ministres.
C'est ce qui ressort d'un arrêt Collas, 1996 : le Conseil d’État admet que le PR redonne la
compétence au 1er ministre.
En pratique, le juge va même encore plus loin dans sa souplesse à l'égard des attributions du PR. Il
admet que le PR prenne des décrets en matière réglementaire même lorsqu'ils ne sont pas délibérés
en Conseil des ministres. Néanmoins, il faut que ces décrets soient contresignés par le 1 er ministre et
les ministres en charge de l'exécution.
En réalité, le Conseil d’État considère que c'est juridiquement un acte du Premier ministre et qu'il
est validé par la signature du Premier ministre et des ministre. L'acte est tout à fait légal.
C'est ce qui ressort d'un arrêt Sicard, 1962. Le PR signe alors des décrets délibérés en Conseil des
ministres.
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nomination du PR est encadré depuis la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008. Pour un certain
nombre d'emplois, énumérés par le texte, il faut que la nomination par le PR s'exerce après avis
publique des commissions parlementaires qui sont compétentes en la matière qui se prononce. Et si
l'addition des votes négatifs représentent au moins 3/5 de l'ensemble des voix : le Président de la
République ne peut pas procéder à la nomination.
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missions relèvent en principe des administrations déconcentrées. Dans la pratique, la
déconcentration n'a pas suffisamment était mise en place, elle n'a pas été complète en pratique. Elle
a concerné principalement les décisions individuelles (ce qui concerne les agents publics d’État).
Cela a été largement dénoncé notamment dans des rapports de la Cour des comptes.
La déconcentration a été de nouveau renforcée et relancée à partir des années 2000.
28
Les autres apports de cette nouvelle charte consistent dans le renforcement concret de la
déconcentration, et plus seulement théorique. Il passe par la fixation de règle opérationnelles. Et par
la création d'une nouvelle instance qui est la conférence nationale de l'administration territoriale de
l’État qui est une instance de dialogue entre l'administration centrale et déconcentrée. Et qui veille à
la bonne application de la déconcentration. Les dispositions de ce décret ont été précisé par une
circulaire du Premier ministre du 18 novembre 2015. Cette circulaire vient renforcer la
déconcentration notamment au niveau budgétaire et des décisions individuelles.
Cette réforme engagée en 2015 vise aussi à la simplification des structures. En effet, il était
important d'accompagner la réduction des collectivités territoriales par une réduction des
circonscriptions administratives. Les 2 sont juridiquement distincts et pourraient en théorie avoir
des territoires différents. Mais en pratique, il est important qu'il y ait une certaine coïncidence du
territoire pour assurer le contrôle administratif.
En effet, le Législateur a réduit le nombre de région. Le préfet de région est chargé du contrôle
administratif des collectivités territoriales. Il était nécessaire également de réduire le nombre de
circonscriptions administratives régionales.
Ainsi, le décret du 31 juillet 2015 a réduit à 17 le nombre de circonscriptions administratives
régionales. Il y en a 13 en métropole et 4 en Outre-mer. Leur territoire correspond à celui des
collectivités territoriales qui sont les régions (métropole + Outre-mer), la collectivité des Corses, et
celles des collectivités territoriales uniques en Outre-mer.
Enfin, la modernisation doit être poursuivie. Par exemple, par le renforcement des services
numériques de l’État.
C'est dans les circonscriptions administratives ordinaires que sont exercés, organisés, sauf
dispositions contraires, les services des administrations civiles déconcentrées de l’État. S'il n'y a pas
de dispositions ordinaires, ce sont dans ces circonscriptions que cela s'exerce.
Ces circonscriptions sont énumérées par l'article 4 de la loi du 6 février 1992 relative à
l'administration territoriale de la République. Ces circonscriptions administratives sont au nombre
de 3 : régionale, départementale et arrondissement.
29
et réduites.
30
territoriale de mise en œuvre des politiques publiques dans de plus nombreux domaines. C'est
toujours l'échelon de la coordination des actions intéressants plusieurs départements. C'est l'échelon
de la programmation et de la répartition des crédits. Mais plus seulement d'investissement de
l'ensemble des crédits de l’État. Le champ d'intervention est donc beaucoup plus élargi.
a) La représentation de l’État
Le Préfet est le représentant de l’État et le dépositaire de l'autorité dans la région. Il représente le
Premier ministre et chacun des ministres, ce qui montre que c'est une déconcentration horizontale. Il
assure le contrôle administratif de la collectivité territoriale qu'est la région. Il défère au tribunal
administratif du Conseil régional et de son Président. Ce contrôle aussi aux établissements publics,
régionaux ou correspondant à plusieurs départements ainsi qu'aux établissements publics inter-
31
régionaux qui ont leur siège à la région. Ils veillent à l'exercice régulier de leur compétence par les
autorités de la région. Il prend les décisions dans les matières qui relèvent des attributions des
services déconcentrés des administrations civiles de l’État dans la région. C'est lui qui a en principe
compétence pour prendre les décisions. Il a une autorité renforcée sur les chefs des services
déconcentrés de la région. Il assure l'ensemble des tâches qui sont liées à la mission de
représentation de l’État.
32
Quant à la faculté d'évocation, elle rappelle le pouvoir de substitution qui lui est un attribut du
contrôle administratif sur les autorités décentralisées. Mais le préfet de département est une autorité
déconcentrée. Cette autorité consiste en une relation hybride entre le contrôle hiérarchique et
d'autres formes de contrôle. C'est peut être une étape avant une reforme suivante qui serait
l'institution d'un contrôle hiérarchique du préfet de région sur le préfet de département. Mais pour
ce faire, il faudrait que le préfet de région ne soit plus lui-même un préfet de département.
Ce sont des services déconcentrées de l’État au niveau de chaque région. Ils étaient classiquement
assurées sous forme de direction régionale qui était relativement nombreuse. Ils ont été regroupés
puis fusionnés. Les décrets du 29 avril 2004 et 5 octobre 2004 ont renforcé la coordination des
services régionaux de l’État et crée des pôles régionaux.
La création des ces pôles étaient une étape avant la fusion des directions en 2009/2010. Il existe
actuellement plus que 6 directions régionales et une agence : de finances publiques, de
l'alimentation de l'agriculture et de la forêt, des entreprises et de la consommation, des affaires
publiques culturelles, aménagement et logement, agence régionale de la santé (6 directions + 1
agence).
Le département a été crée comme circonscription administrative sous la révolution par les lois du 22
décembre 1989 et 8 janvier 1790. Le tracé du département a été choisi à l'époque. L'idée était de
pourvoir faire en 24h un AR à cheval depuis n'importe lieu du département jusqu'au chef lieu.
Néanmoins, ce découpage géométrique a été corrigé en prenant en compte des circonstances
sociologiques, économiques et historiques. Il y a eu un compromis entre ces 2 conceptions très
opposées. Normalement le département correspond à une certaine réalité sociologique et
historiques. À l'époque, il y avait 83 départements : les tracés ont peut changés mais d'autres
départements ont été crées par scission de certain (ex : la Corse). Ce compromis a permis
l'enracinement durable du département dans la paysage administratif français.
L'ancienneté du département explique pourquoi cette circonscription a été reconnue comme
circonscription administrative de droit commun. Ainsi, au terme du décret du 7 mai 2015 portant
charte de la déconcentration, le département est, sauf dispositions contraire, l'échelon territorial de
mise en œuvre des politiques nationales et de l'UE. C'est toujours la circonscription administrative
de droit commun.
Le préfet a été crée par la loi du 28 Pluviôse an 8 qui lui confié l'administration de l’État dans le
département. Son existence et sa mission sont reconnues par l'article 72 de la Constitution. Au terme
33
duquel, les représentants de l’État, représentant chacun des membres du gouvernement, à la charge
des intérêts nationaux, du contrôle administratif et du respect des lois. Il a une existence qui est
reconnue constitutionnellement.
Les attributions du préfet de département sont prévues par le décret du 29 avril 2004 relatif aux
pouvoirs des préfets, à l'organisation et à l'action des services de l’État dans les régions et
départements. Modifiés notamment en 2010.
Ce sont les services déconcentrées de l’État dans le département. Pendant longtemps, ces directions
étaient spécialisées par domaine d'activités. Domaines qui relevaient d'un seul ministère. Le décret
34
du 3 décembre 2009 a fusionné les directions en créant des directions départementales
interministérielles qui remplacent les anciennes directions. Ces directions départementales
interministérielles sont soit de 2 ou 3 et leur appellation change éventuellement en fonction de la
situation géographique.
Ces directions sont les suivants :
➢ La direction départementale des territoires
➢ La direction départementale des territoires et de la mercredi
Elle recouvre les services de l’équipement, agriculture et des affaires maritimes.
La direction départementale de la cohésion sociale, elle regroupe les services de la jeunesse, des
sports, et de la partie sociale des anciennes directions des affaires sanitaires et sociales (anciennes
DAS)
La direction de la protection des populations : elle regroupe les services vétérinaires, ceux de la
concurrence de la consommation et de la répression des fraudes.
Dans les départements de moins de 400 000 habitants, les 2 directions sont regroupées en une seule
qui est la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations.
35
L'avenir de l'arrondissement est assez incertain. Alors qu'il était consacré dans le décret de 7 mai
2015.
Ce sont des circonscriptions qui servent de cadre à l'accueil de services uniquement dans des cas
prévus par des dispositions spéciales. Ces circonscriptions sont diverses et on peut les regrouper en
fonction de leur taille (selon qu'elle soit inférieur ou supérieur à celle du département).
C'est la plus petite circonscription administrative de l’État. L'origine remonte à l'ancien régime mais
elle s'apparentait alors plus à un syndicat privée. C'est la loi du 14 décembre 1789 qui a fait de la
commune à la fois une circonscription administrative de l’État et une collectivité territoriale. On a
une difficulté parce que ce territoire correspond à 2 administrations différentes : l'administration de
l’État (territoires qui regroupent les services de l’État) + la collectivité territoriale. En plus, il n'y a
pas de personnel à proprement parlé, c'est le maire qui exerce les fonctions d'autorité déconcentrée.
Dans la circonscription administrative de l’État, l’État n'a pas de fonctionnaire propre. C'est le
maire qui exerce des fonctions au nom de l’État. Il y a donc un dédoublement fonctionnel puisque le
maire est à la fois l'exécutif de la collectivité décentralisée et en même temps une collectivité
déconcentrée qui agit au nom de l’État.
En tant qu'autorité déconcentrée, le maire a 2 types d'attributions :
1. Des attributions administratives sous l'autorité hiérarchique du Préfet. Par exemple, il
organise les élections au nom de l’État. Il participe aux opération de recensement
démographique, il exerce un pouvoir de police des étrangers (en délivrant des attestations
d'accueil sur son territoire).
2. Il exerce ensuite des attributions d'ordre judiciaire qu'il exerce sous l'autorité hiérarchique du
procureur de la République. Par exemple, il est officié de police judiciaire. Il va rechercher
les auteurs des infractions et les preuves. Il est également officier d'état civil. C'est lui qui
délivre des actes de naissance, qui tient les registres de l'état civil, qui célèbre le mariage etc
(au nom de l’État). Il agit comme autorité de l’État.
36
B. LE CANTON
Le canton a été crée en 1789 mais il s'agissait à l'époque d'une collectivité décentralisée. Il a été
transformé seulement en 1800 en circonscription administrative de l’État (loi du 28 Pluviôse an 8 =
17 février 1800). Cette circonscription est de plus en plus en déclin. La plupart des services sont de
plus en plus assurés au niveau départemental ou régional. Il est possible que cette circonscription
disparaissent dans le prochaines années.
37
exemple le cas de l'autorité de la concurrence. Le plus souvent, il y a des qualifications par le L lui-
même. Dans d'autres cas, elle peut être donnée par le juge (exemple : création du SCA qui a été crée
comme autorité indépendante par le Législateur → le Conseil constitutionnel l'avait qualifié
d'autorité administrative indépendante). Dans les autres cas, la qualification d'autorité
administrative résulte d'un certain nombre d'indices. Ces indices peuvent être le mode de
désignation des membres. Il peut s'agir également de la compétence juridictionnelle. En général, le
contentieux de la légalité des actes de ces autorités relèvent du juge administratif. Néanmoins, cet
indice n'est pas toujours décisif. Les actes de certaines autorités administratives indépendantes
relèvent du juge judiciaire. Et le Conseil constitutionnel l'admet par exception au principe
constitutionnel dans un soucis d'assurer une bonne administration de la justice et notamment une
unité du contentieux. C'est le cas de l'autorité de la concurrence, c'est une autorité administrative
mais ses actes relèvent de la compétence de la Cour d'appel de Paris (= des juridictions de l'ordre
judiciaire).
38
indépendantes n'ont pas ce pouvoir de sanction. Il existe quelques autorités qui
ont en 1 comme la CNIL qui peut prononcer des sanctions pécuniaires.
Les AAI ne sont ni subordonnées au Gouvernement ni aux autorités centrales de l’État (pas de
subordination hiérarchique). Elles échappent au champ de l'application de l'art. 20 de la C° sur
lequel le Gouvernement dispose de l'administration. De ce fait, elles ne sont pas soumises à une
subordination politiques.
Ces AAI ne sont pas soumises au pouvoir hiérarchique de l'administration centrale. Par conséquent,
elles ne peuvent recevoir aucune instruction de la part de l'administration d’État. Et leurs actes ne
peuvent être ni modifiés ni annulés. Cette absence de soumission, de subordination leur assurent
39
une relative autonomie. Néanmoins, elles sont soumises à un contrôle juridictionnel qui s'exercent
dans les conditions de droit commun (principe de la légalité).
Principe : absence de subordination, juste contrôle
L'indépendance reste limitée parce que les autorités administratives indépendantes n'ont pas de
budget propre. Elles reçoivent une dotation annuelle, qui est inscrite au budget de l’État. La CADA
reçoit une dotation rattachée au budget du Premier ministre. La CNIL, quant à elle est rattaché au
budget de l’État, plus précisément au ministère de la justice.
→ Elles n'ont donc pas de budget propre = indépendance limitée.
Par ailleurs, les moyens financiers sont généralement insuffisants.
Cette autonomie peut tenir de la composition des autorités. Les membres sont généralement
nommés, certes. Mais généralement le pouvoir de nomination est partagé entre plusieurs autorités.
Et les membres sont choisis en fonction de leur compétence.
L'autonomie peut aussi tenir au fonctionnement des AAI, elles fonctionnent selon le principe de la
collégialité. Ce qui favorise la représentation d'intérêts variés et une délibération objective.
L'autonomie organique tient surtout au statut des membres des AAI. Ils sont généralement
inamovibles, il ne peut être mis fin à leur fonction (sauf cas d'empêchement), et ce même lorsqu'ils
ont atteints la limite d'âge dans leur corps d'origine.
Leur mandat est relativement long ; 5/6 ans, le plus souvent non renouvelable. Le mandat n'est pas
compatible avec tout autre fonction politique, publique, emplois publics. Et incompatibilité avec
tout activités privées dans le secteur concerné.
Ces incompatibilités mettent les AAI à l’abri des pressions politiques et de la défense des intérêts
privés.
La prétendu indépendance des AAI est certes la caractéristique la plus importance des ces autorités
mais elle est en réalité très relative. Ces autorités sont étatiques parce qu'elles n'ont pas la
personnalité morale.
40
C'est ce qui permet de distinguer les AAI des autorités publiques indépendantes. Au contraire, les
API ont une personnalité morale et se distinguent donc de l’État. Ce qui permet de les doter d'un
budget. Cette catégorie (API) est apparu en 2003. Depuis, ces autorités se sont multipliées. On peut
citer l'autorité des marchés financiers ou encore la Haute autorité de Santé.
Certaines AAI deviennent des API lorsqu'on veut leur conférer plus d'autonomie.
41
Sur le plan fonctionnel, il ne peut recevoir aucune instruction et bénéficie d'une immunité dans
l'exercice de ses fonctions. C'est une autorité constitutionnelle indépendante (consacré par l'art. 70-
1)
42
§1 – La signification du principe de libre administration des collectivités territoriales
Ce principe signifie dans un premier temps que les collectivités territoriales se gèrent elles-mêmes
(notion d'auto-gestion). Elles le font grâces à des assemblées délibérantes élues.
Le Conseil constitutionnel en déduit une dernière conséquence qui est l'attribution de compétences
effectives. Il précise qu'il y a des conseils élus dotés d'attribution effectives : décision
constitutionnelle du 8 août 1985 sur la Nouvelle Calédonie. Quand le L ne peut pas réduire, affecter
sensiblement les compétences des collectivités territoriales sans affecter le principe de libre
administration.
Il y a donc principalement 2 critères de la libre administration :
1. Un critère organique : des assemblées élues
2. Un critère fonctionnel : des compétences effectives
Cette représentation s'effectue de manière global mais également de manière indirecte par la
présence de délégués au sein des collèges électoraux. Chaque collège électoral est essentiellement
représenté de collectivités territoriales.
43
d'un droit pour un objet et une durée limités de déroger à titre expérimental à des lois ou des
règlements régissant leur compétence.
Cette expérimentation doit être autorité soit par le pouvoir législatif soit pas le pouvoir
réglementaire. À l'issu de l'expérimentation, il est procédé à une évaluation et en fonction de ces
résultats soit les mesures sont généralisées soit l’expérimentation est prolongée, soit il y est mis fin.
Ce droit à l'expérimentation est limité puisqu'il ne vaut pas dans certaines matières où sont en cause
les conditions d'exercice d'une liberté ou d'un droit constitutionnellement garanti.
3. La liberté contractuelle ( : liberté de conclure)
→ Moyens juridiques de la libre administration des collectivités territoriales.
Pour s'administrer librement, les collectivités territoriales doivent disposer de ressources suffisantes.
Depuis la révision constitutionnelle du 28 mars 2003, la C° pose le principe de l'autonomie
financière des collectivités territoriales. Selon la Constitution, les collectivités territoriales
bénéficient de ressources dont elles peuvent disposer librement dans les conditions fixées par la loi.
Autrement dit, le L ne peut ni diminuer les ressources globales des collectivités, ni réduire la part
des recettes fiscales dans leurs ressources propres. Si l'on supprime une recette fiscale, celle-ci doit
représenter une faible part des ressources de la collectivité et être compensé intégralement par
d'autres ressources.
En outre, depuis la révision constitutionnelle du 28 mars 2003, les ressources propres des
collectivités territoriales doivent représenter une part déterminante de l'ensemble de leur ressource.
Néanmoins, l'application qui est faite de cette disposition constitutionnelle est décevante. En effet,
la loi organique du 29 juillet 2004 relative à l'autonomie financière des collectivités territoriales a
précisé cette règle de manière restrictive. D'une part quand les ressources propres prennent en
compte les impôts mais aussi tout impôt local. Et dans les impôts locaux, le niveau est fixé par
l’État.
D'autre part, l'appréciation de la part déterminante est restrictive puisqu'il s'agit du niveau constaté
au moment de l'entrée en vigueur de la loi organique. Autrement dit, le but n'est pas de faire en sorte
que les ressources soit en majorité mais seulement qu'elles ne diminuent pas : on chercher à sa
maintenir au statu quo. Le niveau qui était constaté avant la loi organique de 2004, il était de 56 %
pour les communes, 57 % pour les départements et seulement 36 % pour les régions.
Cette autonomie financière est ainsi limitée. La part des ressources propres n'est pas très importante,
et c'est l’État qui détermine toutes les ressources des collectivités même celles qui sont propres. Les
collectivités territoriales ne peuvent pas créer d'impôts locaux. Elles peuvent seulement décider du
taux d'imposition une fois l'impôt crée.
Ce principe a une contre-partie qui est le principe d'indivisibilité de la République puisque l'on est
dans un état unitaire.
44
§1 – La signification du principe d'indivisibilité de la République
Au terme de l'art. 1er de la Constitution, la France est une République « indivisible, laïque,
démocratique et sociale ». Ce principe d'indivisibilité de la République signifie qu'il est impossible
de diviser le pouvoir politiques en parties : il n'y a qu'un seul pouvoir politique.
Ce principe est ancien, il figurait déjà dans la Constitution du 3 septembre 1791 où il était question
« d'indivisibilité du royaume ». Ce principe a par la suite été repris dans quasiment l'ensemble des
constitutions françaises.
Ce principe veille au fait que le France reste un état unitaire ; c'est une limite à l'autonomie locale.
Le Conseil constitutionnel l'a beaucoup utilisé pour limiter certaines réformes de la décentralisation.
Cette limite ne peut être modifiée qu'en révisant la Constitution.
A. L’INDIVISIBILITÉ DE LA SOUVERAINETÉ
Si l’État est indivisible, c'est parce que la souveraineté qui fonde cet État est elle-même indivisible.
La souveraineté est indivisible parce qu'elle réside dans l’État envisagé globalement. On ne tient pas
compte de la diversité des collectivités qui le regroupe. Le pouvoir politique est tout entier, incarné
dans l’État.
Ce principe ne connaît qu'une seule exception qui est la Nouvelle Calédonie depuis la révision
constitutionnelle du 20 juillet 1998. On a donné des compétences à la Nouvelle Calédonie qui vont
bien au-delà du principe. La Nouvelle Calédonie n'est pas une collectivité comme les autres : c'est
sans doute une étape pour l'accès à l'indépendance.
Il existe 2 conséquences principales qui découlent du principe de l'indivisibilité de la souveraineté :
l'absence de pouvoir normatif local initial (1°) et le respect des prérogatives de l’État (2°)
45
Les collectivités territoriales n'ont pas en principe de compétences internationales. Elles ne peuvent
conclure de convention ou de traités internationaux que dans le cadre fixé par la loi. → 2e point
Les collectivités territoriales, ne peuvent pas en principe intervenir dans le domaine législatif.
Néanmoins, ce principe connaît une exception au profit de la Nouvelle Calédonie, et également un
aménagement au profit des départements, régions, collectivités d'Outre mer. Depuis la révision
constitutionnelle du 28 mars 2003, ces collectivités peuvent être habilitées à fixer elles-mêmes les
règles applicables sur leur territoire dans un certain nombre de domaines relevant de la compétences
législative. Néanmoins ces transferts de compétences sont limités, elles ne peuvent pas considérer
beaucoup de matières, ils peuvent être considéré comme contraire à la souveraineté de l’État→ 3e
point.
B. L’INDIVISIBILITÉ DU TERRITOIRE
Il est lié à l’intégrité territoriale auquel plusieurs articles de la Constitution se réfèrent : article 5 et
article 16, le Président de la République est garant de l’intégrité territoriale, et à l’article 89 :
l’atteinte à l’intégrité territoriale est une limite à la révision de la Constitution.
C. L’UNICITÉ DU PEUPLE
Ce principe signifie qu’il existe sur le territoire de la République qu’un seul peuple, le peuple
français composé de tous les citoyens sans distinction aucune. Le Conseil constitutionnel est très
attaché à ce principe d’unicité du peuple français, il a notamment jugé contraire à la Constitution
une disposition législative qui reconnaissait le peuple corse composante du peuple français
(contraire à l’article 1), c’était une décision de 1991.
Néanmoins la Constitution, à l’article 72-3, reconnaît les populations d’Outre-mer mais il est
46
généralement considéré que cette reconnaissance n’équivaut pas à celle d’un peuple et elle n’a
qu’une valeur symbolique, même si elle est extrêmement importante.
Ce principe a deux conséquences principales :
1. Il s’oppose à la reconnaissance de minorités auxquelles on attribue des droits spécifiques,
particuliers.
2. On ne peut pas distinguer les électeurs, et les éligibles, en catégorie. Cela explique que pour
reconnaître la parité homme-femme, il a fallu réviser la Constitution (révision de 1999,
prolongée par celle de 2008). On avait tenté de le faire en 1982 mais le législateur avait
prévu qu’il fallait au minimum un cas de femme aux élections et le Conseil constitutionnel
avait estimé que c’était contraire à la Constitution car on ne pouvait pas faire de distinction.
47
1. La loi transforme la région et le département en collectivités véritablement décentralisées.
La région était jusqu’alors un établissement public depuis une loi de 1972, la loi du 2 mars
la transforme en collectivité territoriale, ce qui sera effectif à partir de l’élection au suffrage
universel direct de l’assemblée délibérante en 1986. Le département était jusqu’alors une
collectivité semi-décentralisée, seule son assemblée délibérante était élue au suffrage
universel direct. La fonction exécutive était dévolue au préfet du département. La loi du 2
mars 1982 prévoit l’élection au suffrage universel indirect de l’exécutif du département qui
est désormais assuré par le Président du conseil départemental.
2. Le législateur supprime la tutelle pour la remplacer par un simple contrôle administratif de
la légalité.
3. Les lois du 7 janvier et 22 juillet 1983 transfert un grand nombre de compétences de l’État
aux collectivités territoriales. Chaque transfert de compétence est compensé par les
ressources équivalentes. Cela fait polémique car certaines charges avaient été sous-évaluées.
Ce sont des transferts qui ne se sont pas opérés par bloc.
48
d’une collectivité. Ce droit est assez encadré, il s’exerce dans les conditions prévues par la loi.
Elle consacre le referendum décisionnel, complétée par la loi organique du 1er août 2003. Il s’agit
d’une innovation de taille pour deux raisons ; jusqu’ici seul le referendum consultatif existé (prévu
par le législateur mais pas dans la Constitution) et seul les électeurs des communes pouvaient être
consultés. Au contraire, ici, le referendum décisionnel est ouvert à toutes les collectivités
territoriales. Néanmoins il est très encadré, il fait l’objet de limitations temporelles (pas en période
de campagnes électorales par exemple) et matérielles. En outre c’est la collectivité territoriale qui a
l’initiative du referendum (en particulier l’assemblée délibérante).
La loi du 13 août 2004 étend les possibilités de referendum consultatif locale. Elle l’étend aux
électeurs de toutes les collectivités territoriales et elle leur permet de demander l’organisation d’un
tel referendum. Il fait l’objet également de limitations matérielles et temporelles, et même lorsqu’il
est demandé, c’est toujours à la collectivité qui décide de l’organisation de ce referendum.
La constitution depuis cette révision prévoit des cas de consultation obligatoire, ou facultatif, pour
tous les changements concernant les collectivités dérogatoires. L’initiative est nationale mais la
consultation elle est locale. Le consentement des populations peut être requis mais il n’est pas
suffisant. Il faut toujours l’intervention par la suite d’une loi organique, ou éventuellement d’une loi
ordinaire, pour concrétiser le changement. Il y a plusieurs types de consultation ; on peut avoir des
consultations facultatives (ex : question sur l’organisation des compétences et au régime législatif
d’une collectivité située Outre-mer), des consultations obligatoires pour des changements
institutionnels concernant les collectivités territoriales dérogatoires (le changement en peut
intervenir qu’avec le consentement de la population). C’est le cas par exemple quand il y a une
décision de changement de catégorie constitutionnel de collectivité : un département et une région
d’Outre-mer qui veulent devenir une collectivité d’Outre-mer, ou l’inverse ; exemple du referendum
du 7 décembre 2003 qui concernait St Martin et St Barthélémy qui sont devenues des collectivités
d’Outre-mer alors qu’auparavant ils étaient rattachés au département et la région d’Outre-mer de la
Guadeloupe. Autre exemple celui de Mayotte qui est devenu un département d’Outre-mer avec le
referendum du 37 mars 2009, rendu effectif en 2011. En revanche le referendum du 24 janvier 2010
qui concernait le remplacement du département et de la région d’outre-mer en collectivité
territoriale unique (Guyane et Martinique). La Guadeloupe a refusé ce changement.
49
Cet acte II inscrit la décentralisation dans la Constitution.
50
renforcé les compétences des métropoles.
La loi du 16 décembre 2010 avait prévu la création de conseillers territoriaux, ils auraient dû
remplacer les conseillers généraux et régionaux à partir de 2015. Le but était de rapprocher les
51
départements et les régions en leur donnant des élus communs. Cependant la loi du 17 mai 2013
relative à l’élection des conseillers municipaux, des conseillers communautaires et départementaux
a abrogé les dispositions relatives aux conseillers territoriaux. Il est de nouveau prévu que la région
et le département ont leurs propres conseillers. Les anciens conseillers généraux prennent, à
compter de cette loi, l’appellation de conseillers départementaux et pour assurer une parité effective,
le scrutin majoritaire uninominal est remplacé par un scrutin binominal ; se présente ne binôme
deux candidats, un masculin et un féminin. Il se présente ensemble mais exerce leur mandat
séparément, indépendamment l’un de l’autre. Pour éviter d’augmenter le nombre de conseillers, le
nombre de cantons est divisé par deux.
La loi du 17 mai 2013 a changé également partiellement le mode de scrutin aux élections
municipales puisqu’elle a abaissé le seuil à partir duquel le scrutin est un scrutin de liste ; favorise la
parité.
La loi NOTRe du 7 août 2015 a renforcé la démocratie représentative et la transparence. (Ne rentre
pas dans les détails car compliqué.
C. LE REFORME DES COMPÉTENCES DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
La loi du 16 décembre 2010 avait posé le principe qu’une compétence attribuée à une collectivité
territoriale l’était à titre exclusif, les cas de compétence partagée devaient être des exceptions. Sauf
que cette loi se contentait de fixer le principe, elle renvoyait à une loi ultérieure pour les modalités
sauf que changement de majorité donc jamais adoptée.
Au contraire, la loi du 27 janvier 2014 (MAPTAM) renonce à la spécialisation des collectivités. Elle
insiste surtout sur la concertation et la coordination entre les collectivités territoriales. C’est aux
collectivités territoriales elles-mêmes d’organiser leur compétence.
La loi du 7 août 2015 (NOTRe) a supprimé la clause générale de compétence des départements et
des régions. Le conseil général règle par des délibérations les affaires selon le cadre de la région ou
du département. Cette clause générale des compétences était contestée car favorisait
l’enchevêtrement des compétences car permettrait aux départements de se saisir de questions
proches de celle des régions etc. On a préféré la supprimer. Ce n’est pas une nouveauté car elle avait
été supprimée par la loi du 16 décembre 2010 puis rétablie par la loi MAPTAM.
La loi NOTRe renforce les compétences des régions et des métropoles au détriment des
départements.
52
Section 1 – La classification des collectivités territoriales
L'art. 72 établit une classification des collectivités territoriales mais qui est un peu complexe. C'est
pourquoi on lui substitue une classification plus simple
§1 – La classification constitutionnelle
L'art. 72, al.1 de la C° énumère les catégories de collectivités territoriales. Elles sont les suivantes :
• communes
• départements
• régions
• collectivités à statut particulier
• collectivités d'Outre-mer (régies par l'art. 74)
Les catégories des communes et des départements sont les plus anciennes. La région quant à elle n'a
été reconnue constitutionnellement que par la révision constitutionnelle du 28 mars 2003.
Au sein des départements et des régions, il y a des distinctions entre ceux de métropole et ceux
d'Outre-mer. Les départements et régions d'Outre-mer sont régis par l'art. 73 de la C°. Actuellement,
il s'agit de la Guadeloupe, la Réunion, et depuis le 31 mars 2011: Mayotte. En revanche, les anciens
départements et régions d'Outre-mer de Martinique et Guyane ont été remplacés par une collectivité
territoriale unique, depuis le 1er avril 2014. Ces collectivités territoriales uniques sont elles aussi
régies par l'art. 73.
Ces collectivités régies par l'art. 73 (DOM, TOM et CTU) obéissent au principe d'identité
législative. Ils s'appliquent ainsi en pratique les mêmes règles qu'en métropole (il y a des
possibilités d'adaptation).
Ces collectivités régies par l'art. 73 se distinguent des collectivités d'Outre-mer (COM) régies par
l'art. 74 de la C°. C'est une nouvelle catégorie qui a été crée par la révision constitutionnelle du 28
mars 2003. C'est à ce moment là qu'a été abandonné l'ancienne catégorie des territoires d'Outre-mer.
Il rentre dans ces catégories la Polynésie française, Wallis et Futuna. Depuis 2016, St Martin et St
Barthélémy. Ces collectivités sont régies par un principe de spécialité législative. Le principe est
donc l'application de règles dérogatoires de celles qui s'appliquent (en métropole par exemple).
Ces collectivités d'Outre-mer ont en outre chacune leur propre statut, qui est défini par une loi
organique, qui a été adoptée après avis de l'assemblée délibérante de la collectivité. Chaque statut
détermine les conditions dans lesquelles s'appliquent les lois et règlements nationaux, les
compétences exercées par la collectivité. Et les règles d'adaptation dans lesquelles s'appliquent le
droit commun. Chaque organisation d'une collectivité est différente d'une collectivité à une autre.
Parmi ces collectivités, on distingue des collectivités qui sont spécifiquement dotées de
l'autonomie : St Martin, St Barthélémy, et la Polynésie française.
53
La dernière catégorie de collectivités territoriales est celles des collectivités à statut particulier. Dans
cette catégorie, rentre toutes les collectivités qui ne relèvent pas des 4 premières catégories. C'est le
cas de la Corse et de la métropole de Lyon. Cette énumération oublie la Nouvelle Calédonie : elle
est régie par les art .76 et suivants. Et cela constitue le titre 13 de la C°.
Le Conseil d’État en a déduit qu'il ne s'agit pas d'une collectivité territoriale au sens de l'art. 72.
Conseil d’État, arrêt Genelle de la section du contentieux du CE du 13 12 06. 2 interprétations de
cet arrêt :
• soit la NC n'est pas une collectivité territoriale (le plus logique selon la prof mais le CE ne
l'a pas dit expressément)
• soit c'est une collectivité territoriale mais au sens du titre 13 de la C° (donc au sens de l'art.
76)
§2 – La classification simplifiée
Selon la classification simplifiée, on distingue les collectivités territoriales de droit commun
(commune, département et région en métropole) d'un côté et de l'autre côté les collectivités
territoriales dérogatoires (qui obéissent à un régime différent). Dans ces collectivités territoriales
dérogatoires, certaines sont en Outre-mer et d'autres sont en métropole comme la Corse, des
communes de Paris Lyon et Marseille.
La commune est gérée par une assemblée délibérante qui est le Conseil municipal et par un exécutif
qui est aux mains du maire et de ses adjoints.
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obtient dans un premier temps la moitié des sièges. Dans un second temps, le reste des sièges (donc
l'autre moitié des sièges) est réparti entre toutes les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages
exprimés à la représentation proportionnelle selon la méthode de la plus forte moyenne.
Dans toutes ces listes, est comprise également la liste arrivée en tête.
Dans les communes de – 1000 habitants, l'élection a lieu au scrutin majoritaire à 2 tours. Le Conseil
municipal est également élu pour 6 ans.
Les attributions :
Le Conseil municipal prend toutes les décisions essentielles dans les domaines de compétence de la
commun. Exemple : il vote le budget, qui crée les services municipaux, qui gèrent le patrimoine
communale, qui décide de la conclusion des contrats ou encore, qui décide d'une action en justice. Il
peut aussi émettre des vœux sur toutes questions d'intérêt communal.
2°/ L'exécutif : l'exemple du maire
Le maire est élu par le Conseil municipal en son sein pour 6 ans au scrutin majoritaire à 3 tours
(majorité absolue pour les 2 premiers tours et relative pour le 3 e). Il est élu au suffrage universel
indirect puisqu'il est élu par le Conseil municipal.
Sont élus de la même façon les adjoints par le Conseil municipal.
En tant que chef de l'exécutif, le maire a 3 types d'attributions :
1. Il a des pouvoirs qui lui sont propres : il assure la direction des services municipaux. À ce
titre, il va exercer le pouvoir disciplinaire sur les agents.
2. Le maire a en charge la préparation et l'exécution des délibérations du Conseil municipal.
Par exemple, il exécute le budget par une ordonnance des dépenses. C'est également lui qui
est chargé de négocier les contrats. Ou de représenter concrètement la commune.
3. Il a des attributions qui lui dont déléguées par le Conseil municipal. Il y a une liste de
compétences fixées.
B. LE DÉPARTEMENT
1°/ L'assemblée délibérante : le Conseil départemental (ex conseil général)
Depuis 1871, on l'appelle le Conseil général. Et depuis la loi du 12 mai 1973, c'est le Conseil
départemental (effectif depuis mars 2015) et ses membres sont les conseillers départementaux. Le
but est de renforcer le lien entre le département, ses élus et les citoyens .
Les conseillers départementaux sont élus au suffrage universel direct pour 6 ans au scrutin
majoritaire binominal à 2 tours. Les candidats se présentent en binôme (homme/femme) mais une
fois élus, ils exercent leur mandat indépendamment l'un de l'autre. L'élection a lieu dans le cadre
cantonal, la circonscription est le canton.
Les attributions :
Le Conseil départemental prend les décisions essentielles dans les domaines de compétence du
département. Par exemple, il vote le budget, décide de la conclusion des contrats, qui gère le
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patrimoine du département. C'est lui qui organise les services publics départementaux. Il peut
également émettre des vœux sur tous sujet d'intérêt départemental.
C. LA RÉGION
La région a une structure un peu différente car elle a assemblées : une assemblée délibérante et une
assemblée consultative. En plus de ses organes de l'exécutif.
Les attributions :
Le Conseil régional prend les décisions essentielles dans les domaines de compétence de la région.
Il ne peut pas émettre des vœux sur les questions d'intérêt régional. Il décide de l’interventionnisme
économique au développement local.
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juillet 2010 qui a à la fois changé l’appellation et élargi ses compétences au domaine
environnemental. C'est une assemblée consultative (elle rend des avis) qui représente les forces
économiques et sociales. On le voit dans sa composition : 35 % des membres représentent les
professions indépendances (entreprises et activités professionnelles non salariées), 35 % les salariés,
25 % les organisations qui participent à la vie collective de la région : les associations. Les 5 %
restants sont les personnalités qui soit en raison de leur qualité ou soit de leurs activités concourent
au développement de la région.
Ce Conseil rend des avis sur la préparation et l'exécution des documents de planification
économique sur les orientations générales en matière budgétaire, économique et environnementale.
Il peut également, de manière facultative, rendre des avis, soit de sa propre initiative, soit à la
demande du président du Conseil régional. Ce sont des avis sur toute question sur la compétence de
la région ou intéressant l'environnement dans la région.
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n°2005-505, c'est à propos de la loi de programme fixant les orientation de la politique énergétique.
c) L'expérimentation-transfert
Depuis la révision constitutionnelle du 28 mars 2003, il existe un article 37-1 qui permet de
transférer des compétences à titre transitoire.
La gestion des fonds structurels européens a été transférée aux régions. Exemple : la gestion des
fonds structurels européens.
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département sa vocation sociale.
La région est compétente en matière de développement économique, compétence qu'elle partage
uniquement avec les groupements de commune. Elle est chef de file en matière d'aménagement et
de développement durable du territoire ou encore en matière de soutien à l'enseignement supérieur
et à la recherche. C'est aussi la région qui est la principale compétente en matière de formations
professionnelles. Et dans le domaine de l'éducation, elle est chargée de la gestion des lycées et du
personnel non enseignant.
Depuis, la loi NOTRe, la région est compétente en matière de transports inter-urbains, y compris les
transports scolaires. Et en matière de gestions des ports.
En effet, depuis la loi du 16 décembre 2010, on cherche à mieux articuler les compétences des
collectivités et à simplifier leur exercice. La répartition des compétences est très complexe puisqu'il
n'y a jamais eu de transferts par bloc et toujours des compétences partagées.
Les réformes successives se sont attaquées à 2 problèmes :
1. Le sort de la clause générale de compétence. Cette clause a longtemps fait débat parce
qu'elle favorise les empiétements de compétence d'une collectivité sur une autre. Mais
d'autres contestent cette idée en estimant qu'elle n'autorise pas de tels empiétements. Et que
la JP du Conseil d’État est là pour éviter les conflits de compétences. Après hésitation, le L a
finalement supprimer la clause générale de compétence du département et de la région.
2. La répartition et exercice de compétence entres les collectivités. Il faut le simplifier mais le
L a hésité entre 2 méthodes. La loi du 16 décembre 2010 avait opté pour la spécialisation de
chaque catégorie de collectivités. Les compétences auraient du être attribuées à titre exclusif
uniquement. Les cas de compétences partagés devaient être limités et prévus par la loi. Mais
cette loi renvoyait sa concrétisation à une loi antérieure qui n'a pas été adoptée. Au contraire
la loi du 27 janvier 2014 (MAPTAM) opte pour la coordination et la concertation entre les
collectivités territoriales. Les compétences partagées sont la règle mais il faut au niveau
local, décider de la meilleure articulation des compétences des collectivités. Cela passe par
la coordination via la collectivité chef de file et par la concertation au sein de conférence
territoriale de l'action publique. La collectivité chef de file coordonne et chaque collectivité
donne son avis.
C'est une renonce à la spécialisation, à la simplification. Il a été opté pour une méthode plus
démocratique et décentralisateur.
La loi NOTRe poursuit dans cette voie, puisqu'elle continue de prévoir de nouveaux cas de
collectivités territoriales chef de file. Il y a 2 méthodes très différentes (spécialisation et non
spécialisation).
La section 3 : Les collectivités territoriales dérogatoires est sur CELENE et elle n'est pas au
programme de révision
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Chapitre 2 : Les regroupements et fusions de collectivités territoriales
Ce regroupement est nécessaire et prend différentes formes
§1 – L'émiettement communale
Le nombre de communes est largement plus important en France que dans les autres États et
notamment les États européennes. En Allemagne, il n'y a que 16 000 communes pour 80 millions
d'hab. En Italie, 80 000 pour 60 millions d'hab.
En France, il était jusqu'à très peu à + 36 500 communes en métropole et parmi elles 31 500
comprenaient moins de 2000 hab. En 2016, le nombre est passé pour la première fois en dessous de
36 000. Au 1er avril, il est évalué à 35 880.
Cet émiettement communale s'explique pour des raisons historiques et démocratiques. Historique :
il y a un ancrage et un attachement très fort des communes, les Français y sont attachés.
Démocratique : la commune, c'est le lieu principal d'exercice de la démocratie locale. Néanmoins,
cette émiettement communale présente plusieurs inconvénients. Le premier est le manque de
rentabilité des investissements lorsqu'ils sont financés par les communes seules. Les
investissements locaux sont assez lourds et coûteux. Le trop gros nombre de communes présente 2
risques :
• De trop forts impôts locaux pour financer ces investissements
• Le sous-équipement
Le second inconvénient est le manque d’efficacité. Elles ne peuvent pas contribuer efficacement au
développement local.
C'est la raison pour laquelle des regroupements entre les communes s'impose pour mieux faire face
à leur coût.
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La loi du 16 décembre 2010 (loi de réforme des collectivités territoriales) a prévu des facultés de
fusions volontaires de collectivités territoriales . Elle facilite la fusion des départements entre-eux,
ce que l'on appelle les « regroupements volontaires de départements ». (le terme fusion n'est pas très
populaire).
Il facilite les regroupements volontaires de région. Cette loi du 16 décembre 2010 permet également
les regroupements de régions et de départements sous forme d'une collectivité unique. Cela
correspond à une région et au département qui la compose. La demande doit être présentée par
l'assemblée délibérante de la région et assemblé délibérante des départements concernés : et il faut
recueillir le consentement de la population intéressée ; sur la majorité des suffrages exprimés qui
correspond au minimum (en même temps) à 1/4 des électeurs inscrits.
Cette fusion en collectivité unique est décidée par le Législateur, elle est opérée par le L. Cette
fusion volontaire est pour le moment un échec, on n'en connaît pas. L’Alsace s'était prononcée mais
le referendum a été négatif (fusion de l'Alsace avec département du haut et bas Rhin).
C'est pourquoi la fusion est le plus souvent imposée par le L. Le L a imposé la fusion des régions.
Et de la même façon, la loi NOTRe a prévu à partir du 1 er janvier 2018, la fusion de la collectivité
de Corse avec les départements de Haute-Corse et de Corse du Sud. Les assemblées délibérantes
s'étaient prononcés en ce sens, donc les élus étaient favorables. Mais on ne l'a pas soumise au
referendum de peur qu'il ne donne pas lieu à fusion : ce n'est donc pas très démocratique.
Cette fusion des communes est une question ancienne et les premières tentatives de fusions ont
échoué. Notamment une loi Marcellin de 1971. C'est la raison pour laquelle la loi du 16 décembre
2010 a rénové la fusion de communes et lui a donné un nouveau nom, il s'agit de création de
communes nouvelles. Ces communes nouvelles remplacent les anciennes communes qui deviennent
des communes contiguës. Ces communes contiguës sont appelées les communes déléguées. Les
communes déléguées ont chacun un maire délégué et une annexe ou est établi les principaux actes
d'état civil.
Les conditions de création de la commune nouvelle sont plus souples et les petites communes sont
incitées à se regrouper sous forme de communes nouvelles. Cette loi a permis la création d'un
12aine de communes nouvelles (chiffre du 31/12/2013). Comme les fusions n'étaient pas encore
suffisantes, la loi du 16 mars 2015 (loi relative à l'amélioration des communes nouvelles) a encore
61
rénové le régime en facilitant toujours plus la création de communes nouvelles et en multipliant les
incitations. Cette rénovation commence à porter ces fruits. Puisqu'en 2015, 1090 communes se sont
regroupés en 317 communes nouvelles. C'est pourquoi, on est passé en dessous des 36 000
communes. On en prévoit encore + 400 en 2016.
Les communes sont incitées à se regrouper, elles sont regroupées sous différentes formes. Elles
peuvent éventuellement se regrouper avec d'autres collectivités ou des établissements publics
territoriaux, dans ce cas, on parle des syndicats mixtes (définir).
Les formules les plus courantes sont les établissements de coopération inter-communal (EPCI) et le
regroupement des coopérations inter-communal (regroupements d'EPCI).
62
ressources propres, en particulier d'une fiscalité propre. Elles ne sont pas dépendantes
financièrement des communes membres.
Ces structures ont également un projet commun : c'est un projet de développement économique ou
urbain et d'aménagement de l'espace. Ces établissements publics de coopération inter-communale
exerce des compétences qui leur sont transférés par les communes. Certaines compétences sont
obligatoires et le nombre de compétence obligatoires dépend de la catégorie d'établissement. Les
autres compétences sont optionnelles. Plus l'établissement est intégrée, plus les communes doivent
transférer des compétences. Ce transfert de compétence permet de classer les établissements par
ordre croissant d'intégration. Il y a donc les communautés de communes, les communautés
d'agglomération, les communautés urbaines, les métropoles (sachant que dans les métropoles, on
distingue celles de droit commun et celle à statut particulier).
Les communautés de communes : forme fédérative la plus souple. Seulement compétences
obligatoires : l'aménagement de l'espace et le développement économique. Toutes les autres
compétences sont optionnelles et facultatives : depuis la loi ATR du 6 février 1992. On en compte
1842 ( communautés de communes) pour plus de 30 000 regroupés et 26 millions d'habitants.
Sachant que cela va diminuer à l'avenir, on tend à les réduire.
Les communautés d'agglomération : elles regroupent des communes d'un seul tenant et sans enclave
comptant au minimum 50 000 habitants dont la communauté d'agglo compte elle-même au moins
15 000 habitants. Elle a davantage de compétences obligatoires. On recense 196 communautés
d'agglo pour 4610 communes regroupés et 21 millions d'hab (ex : tours plus)
Les communautés urbaines : c'est une forme très intégrée. Puisqu'elle exerce la totalité des
compétences obligatoires et optionnelles. Ces communautés urbaines ont été crées en 1966 (le L
avait crée celle de Bordeaux, Lille et Strasbourg). En 1966, il n'y avait pas de conditions de seuil
démographique, c'est ce qui explique que des agglo moyennes se sont regroupés comme le Mans.
Par la suite, des seuils démographiques ont été fixés le 12 juillet 1999. Ce seuil est actuellement de
250 000 hab.
11 communautés urbaines en 2016.
Dernière catégories : les métropoles. Il existe les métropoles de droit commun, crées par la loi du 16
décembre 2010. Ce sont les établissements publics qui correspondent aux grandes agglo urbaines ou
éventuellement, qui résultent de la transformation d'une communauté urbaine. Le seuil est
actuellement de 400 000 habitants. Ce sont les EPCI les plus intégrés, ils se voient transférer de très
nombreuses compétences qui appartenaient aux communes membres. Et depuis la loi NOTRe, 7
août 2015, il se voit également transférer des compétences qui appartenaient au département. Ces
compétences sont la gestion des routes, et au moins 3 compétences parmi une liste fixé par le L. Si
jamais il n'y a pas de choix, toutes les compétences sont transférées. Ces métropoles de droit
commun sont au nombre de 11 actuellement : la métropole européenne de Lille, Nantes métropole.
À côté, il existe des métropoles à statut particulier, ce sont des métropoles qui ont créees par la loi
MAPTAM du 27 janvier 2014. Ces métropoles obéissent à un régime différent de celui prévu par la
loi du 16 décembre 2010.
Elles ont été créées expressément par la loi MAPTAM. C'est la métropole de Grand Paris et Aix-
Marseille, crées depuis le 1er janvier 2016. Le Grand Lyon est quant à elle, une collectivité
territoriale à statut particulier.
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Au 1er janvier 2016, on recensait 2062 EPCI à fiscalité propre.
64
puisqu'elle a fixé à 15 000 habitants, le seuil minimal d'un EPCI.