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Année

universitaire2021/2022
Administration
Territoriale
Semestre 4

Hicham Talal
INAS
SOMMAIRE
Introduction

Chapitre 1 Présentation générale de l’organisation administrative

Section 1 La centralisation

Section 2 La décentralisation.

Chapitre 2 L’administration d’Etat

Section 1 L’administration centrale

Section 2 Les organes locaux de l’administration d’Etat

Chapitre 3 L’administration locale décentralisée : les collectivités


territoriales

Section 1 La région

Section 2 La préfecture ou la province

Section 3 La commune

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INTRODUCTION GENERALE :
Le droit administratif est tout d’abord matière principale du droit public interne, qui a pour objet
essentiel l’organisation et le fonctionnement des administrations, L’administration est donc soumise à
un droit qui régit son organisation et son activité et, par la même, ses rapports avec les administrés qui
sont sa raison d’être.

C’est ainsi que l’administration, en raison de la mission d’intérêt général dont elle est investie, dispose
des prérogatives particulières qui la placent en position de supériorité par rapports aux administrés.
Mais il ne faut croire que l’administration n’a que des privilèges, elle est aussi soumise à des
obligations, à des procédures et au droit à la légalité. On peut dire que le droit administratif est un
ensemble des règles juridiques différentes de celles du droit privé qui régissent les relations de
l’administration centrale ou locale avec les citoyens et des diverses administrations entre elles et qui
s’appliquent à l’organisation, aux moyens d’action ainsi qu’aux contrôles qui pèse sur
l’administration.

Le droit administratif est ainsi entendu comme le droit de l’administration , c'est-à-dire l’Etat , les
collectivités territoriales et les autres personnes publiques , cette définition qui se base sur le critère
organique a été critiquée pour la simple raison que le doit administratif ne s’applique pas uniquement à
l’administration , ce critère organique a été remis en cause car d’un côté les personnes publiques ont la
volonté d’agir comme des personnes privées selon les règles du droit privé .

Toute l’activité administrative n’est pas soumise au droit administratif, l’administration est donc
parfois soumise au droit privé comme les particuliers. L’exemple caractéristique est celui de services
publics industriel et commerciaux, comme : les services publics de distribution de le l’eau et de
l’électricité ou les services publics de transport urbain, D’un autre côté des personnes privés ont agi
pour le compte de personnes publiques, voir même ont agi comme des personnes publiques.
L’administration les charges des taches qui sont essentiellement des tâches administratives. Le droit
administratif ne s’applique pas uniquement à l’administration. L’équation : droit administratif, droit de
l’administration n’est plus de mise.

Tous les auteurs se retrouvent pour admettre que l’expression administration est utilisée dans deux
sens :

Un sens organique, à ce titre l’administration est présentée comme un groupe d’hommes en vue de
réaliser une certaine œuvre, c'est-à-dire l’ensemble du personnel, des agents, des organes qui exercent
une activité. A côté de ce sens organique, il existe un sens matériel ou fonctionnel : il s’analyse en
une mission donc une activité, celle d’administrer. La racine du mot latin ad-ministrare, signifie
servir, cela veut dire que l’administration devrait être appelée d’abord à servir des objectifs qui lui sont
extérieurs et supérieurs. L’administration est « servante » des intérêts publics définis par le pouvoir
politique. Le terme administration est utilisé aussi bien, pour les affaires privées, que pour les affaires
publiques entre elles.

Au Maroc l’article 89 de la constitution énonce que « le gouvernement exerce le pouvoir exécutif, sous
l’autorité du chef du gouvernement, le gouvernement met en œuvre son programme gouvernemental,
assure l’exécution des lois, dispose de l’administration et supervise les entreprises et les

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établissements publics et en assure la tutelle ». Et selon l’article 90 le chef du gouvernement exerce le
pouvoir réglementaire.

L’administration publique gère des activités d’intérêt général, il s’agit des services publics par lesquels
l’administration accordent aux administrés des prestations pour la satisfaction des besoins d’intérêt
général. Ce dernier se présente bien comme le dénominateur commun de tous les services publics.

L’activité de service public est d’intérêt général, la primauté de la satisfaction de l’intérêt général
devient la raison d’être même de la création et de l’organisation de ces activités.

L’administration publique se distingue aussi de l’administration privée par les moyens dont elle
dispose. Il s’agit des prérogatives de puissance publique qui sont des privilèges qu’on ne peut pas
retrouver dans les rapports entre particuliers par exemple , le pouvoir d’éditer des actes administratifs
unilatéraux qui obligent les particuliers et qui sont exécutoires par ils mêmes.

L’administration peut même exécuter par la force ses propres décisions chose qui n’existe pas dans les
rapports entre les particuliers. L’organisme privé, placé sous l’empire du droit privé ne dispose pas de
telles prérogatives exorbitantes du droit commun et ne peut prendre des mesures obligeant les
particuliers. L’administration publique peut utiliser d’autres prérogatives comme l’expropriation pour
cause d’utilité publique, la réquisition..,etc.

Elle dispose aussi des prérogatives en matière des contrats administratifs qui permettent à
l’administration d’être dans une position prédominante comme par exemple : le pouvoir de direction et
de contrôle, le pouvoir de sanction, le pouvoir de modification et le pouvoir de résiliation unilatéral.
Ces prérogatives appartiennent à l’administration même lorsqu’elles ne sont pas expressément prévues
par le contrat.

L’Etat exerce trois types d’activités : législative, juridictionnelle, et gouvernementale, les trois types
d’activités sont des activités publiques et les trois sont aussi gérées par des organes publics.

L’activité législative s’exerce par le parlement, l’activité juridictionnelle s’exerce par les juridictions et
l’activité gouvernementale s’exerce par l’administration en général.

L’activité de l’administration se distingue des autres activités publiques.Il nous faut connaitre les
autorités et les procédés techniques qui donne naissance aux diverses règles constituant le droit
administratif. On doit dire qu'elles constituent un ensemble hiérarchisé. En partant de la plus élevée,
on peut les désigner comme la constitution, la loi, les règlements ou les textes règlementaires et la
jurisprudence.

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Chapitre 1 Présentation générale de l’organisation administrative.
En matière d’organisation administrative dans les Etats unitaires comme le Maroc, on trouve deux
principes opposés : la centralisation ou la décentralisation.

Section 1 La centralisation.
La centralisation est un mode d’organisation administrative qui se caractérise par la négation de
l’autorité locale, l’Etat est la seule entité juridique dans un pays centralisé il n’existe qu’une seule
personne morale de droit public c’est l’Etat.

La centralisation peut se présenter sous deux aspects : la concentration ou la déconcentration.

§ I La concentration

La concentration administrative peut être définie comme le système d’organisation de l’Etat ou tous
les pouvoirs administratifs sont rassemblés entre les mains des agents de l’Etat, qui gèrent non
seulement les intérêts généraux de la nation, mais aussi les affaires locales. Toutes les décisions soit au
niveau national ou local sont prises par le pouvoir central (qui peuvent être des ministres) et exécutées
par des agents qui ne sont que des représentants des autorités centrales.

§ II La déconcentration.

A l’inverse, dans le cadre de la déconcentration certaines compétences sont attribuées à des agents
locaux de l’Etat. La déconcentration n’est donc qu’une modalité de la centralisation, puisque les
autorités locales de l’Etat restent soumises au pouvoir hiérarchique des autorités centrales auxquelles
elles doivent rendre compte.

La déconcentration peut être considérée comme un moyen de transfert d’importants pouvoirs de


décisions à des agents locaux de l’Etat répartis sur l’ensemble du territoire national et liés au pouvoir
central (appelé autorités déconcentrée).

Section 2 La décentralisation.
C’est un mode d’administration qui repose sur le transfert d’attributions de l’Etat vers des institutions
publiques disposant d’une autonomie juridique et financière sous le contrôle de l’Etat.

Il existe deux formes de décentralisation.

§ I Les formes de la décentralisation.

Il est usuel de distinguer deux formes de la décentralisation : celle qui intéresse les collectivités
territoriales et celle qui s’applique aux établissements publics :

A. La décentralisation territoriale.

La décentralisation territoriale est une technique d’administration qui permet à des collectivités locales
de gérer leurs propres affaires et qui sont instituées spécialement à cet effet.

Enfin, on peut dire que la décentralisation territoriale repose sur deux éléments très importants :

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D’abord sur les collectivités territoriales telles les régions, les préfectures, les provinces et les
communs et sur des organes propres élus par les membres de la collectivité elle-même.

B. La décentralisation technique.

La décentralisation technique (ou par services ou spéciale ou encore fonctionnelle) ne repose pas sur
une sphère géographique limitée comme la décentralisation territoriale mais elle repose sur un service
public déterminé, les pouvoir publics estime qu’il est utile ou nécessaire de placer certains services
dans une situation d’autonomie de gestion , c’est pour individualiser la gestion de certaines activités
d’intérêt général qui sont confiées à des organismes dotés de la personnalité morale comme les
établissements publics .

C. Les établissements publics.

L’établissement public qui n’a pas nécessairement une assise géographique déterminée, gère une
mission d’intérêt général, dans un domaine détermine sous un contrôle de l’administration de
rattachement.

L’établissement entant que personne morale, possède ses propres organes de gestion que lui confère
l’autonomie administrative et il dispose aussi de l’autonomie financière, Ce là veut dire que les
établissements publics disposent généralement d’un conseil d’administration, d’un directeur et parfois
d’un comité de direction.

En effet, la distinction entre les établissements publics industriels et commerciaux et les établissements
publics administratifs (EPIC/EPA) a des conséquences importantes du point de vue du régime
applicable. Ils ne sont pas soumis aux mêmes règles du droit.

Chapitre 2 L’administration d’Etat.


L’administration d’État se compose d’une administration centrale et d’une administration locale qui
n’est que son prolongement territorial. Cette administration locale se compose des représentants de
l’administration centrale au niveau local, il s’agit des agents d’autorité et des services déconcentrés.

Section 1 L’administration centrale.


L’administration centrale se compose des organes centraux qui constituent ce qu’on appelle le «
pouvoir exécutif » et qui sont le Roi et le gouvernement. Leurs compétences sont fixées
principalement par la constitution.

§ I Le Roi.

Depuis les premières constitutions du Maroc, le Roi occupe un poste de premier rang dans le système
politique marocain. L’ensemble des constitutions du royaume, parmi lesquelles celle du juillet 2011,
confirment d’une manière lucide et sans équivoque que le « Maroc est une monarchie
constitutionnelle, démocratique, parlementaire et sociale.

Le Roi exerce ces attributions par dahir en vertu des pouvoirs qui lui sont expressément dévolus par la
présente constitution. Ces dahirs sont contresignés par le chef du gouvernement sauf un certain

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nombre d’exceptions qui concernent des décisions qui, par leur nature, ne relève que de lui, par
exemple la nomination du chef de gouvernement ou des ministres ou la nomination des magistrats.

En matière législative :

➢ le Roi promulgue les lois dans les trente jours qui suivent la transmission au gouvernement de la loi
définitivement adoptée (art.50). Le Roi peut demander une nouvelle lecture pour n’importe quel projet
ou proposition de loi (art.95).

➢ le Roi adresse des messages au parlement et présente son discours devant ses deux chambres à
l’occasion de l’ouverture de chaque première session de chaque année législative (art.65) ;

➢ le Roi signe et ratifie des traités ;

➢ Le Roi peut également prendre l’initiative de présenter des projets de lois organiques.

En tant que chef d’Etat, les prérogatives du Roi en matière du pouvoir exécutif se résument comme
suit :

➢ Le droit de nommer le chef du gouvernement et tous les membres du gouvernement ainsi que de
mettre fin aux fonctions du chef du gouvernement ou d’un ou de plusieurs membres du gouvernement
(art.47) à sa propre initiative ou après consultation du chef du gouvernement.

➢ La présidence du conseil du ministre (art.48).

➢ La présidence du conseil supérieur de sécurité (art.54).

➢ La nomination aux emplois militaires et peut déléguer ce droit (art.53).

➢ L’accréditation des ambassadeurs auprès des puissances étrangères et des organismes


internationaux. Les ambassadeurs ou les représentants des organismes internationaux sont accrédités
auprès de Lui. (Art. 55).

Les prérogatives juridictionnelles du Roi sont les suivantes :

➢ La présidence du conseil supérieur du pouvoir judiciaire (art. 115).

➢ L’exercice exclusif du droit de grâce (art.58).

➢ La nomination des juges suite à leur proposition par le conseil supérieur du pouvoir judicaire et
l’approbation de cette nomination par dahir (art.57).

Autres compétences exclusives pour le Roi sont à caractère religieux.

➢ Le Roi, Amir Al Mouminine, veille au respect de l'Islam. Il est le garant du libre exercice des
cultes. Il préside le Conseil supérieur des Oulémas, chargé de l'étude des questions qu'il lui soumet.

➢ Le Roi exerce par dahirs les prérogatives religieuses inhérentes à l'institution d'Imarat Al
Mouminine qui Lui sont conférées de manière exclusive par le présent article ».

Aussi, le Roi intervient dans le domaine règlementaire soit directement soit indirectement. Le dahir
constitue le moyen direct pour prendre des mesures à caractère administratif de portée générale. Ceci
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concerne en particulier trois domaines : la défense nationale, les affaires religieuses et les droits et
libertés.. D’autre part, le Roi intervient indirectement en matière réglementaire / administrative.

§ II Le gouvernement.

La constitution marocaine du 29 juillet 2011 ouvre une nouvelle architecture du pouvoir exécutif. Le
titre IV avec ses huit articles (du 87 au 94) présentent les innovations relatives à l’institution
gouvernementale. Les principales innovations concernent le processus de formation du gouvernement,
les compétences gouvernementales et le nouveau rapport entre le chef du gouvernement et les
ministres.

Le Roi nomme le chef du gouvernement « au sein du parti politique arrivé en tête des élections des
membres de la chambre des représentants, et au vu, de leurs résultats » (art 47).

A. Le chef du gouvernement :

Il est le premier ministre et également le chef de l’Administration. Sa première mission est l’exécution
des lois en collaboration avec les autres ministres et sous sa responsabilité.

- L’une des missions essentielles du chef du gouvernement concerne son pouvoir de coordination des
activités ministérielles pour assurer l’unité d’action et l’harmonisation de la politique menée par les
divers ministres. Il peut adresser aux ministres des instructions à suivre dans un domaine déterminé. Il
exerce aussi un pouvoir d’arbitrage entre les ministres en cas de désaccords.

- Il préside un certain nombre d’organismes comme la présidence des conseils d’administration des
établissements publics nationaux ou régionaux à l’exclusion des établissements publics communaux et
les universités. Le conseil supérieur de la promotion nationale et du plan. Le comité national de
prévention des accidents de la circulation…etc.

- Le Roi avait délégué au chef du gouvernement ses attributions en matière d’administration de la


défense nationale depuis la suppression du ministère de la défense nationale en 1972.

B. Les ministres :

Ils ont une fonction politique et une fonction administrative. Par la fonction politique, ils participent au
travail du gouvernement et exercent les compétences attribuées par la constitution. Tandis que la
fonction administrative consiste à ce que le ministre est chargé de diriger son département ministériel,
il est placé à la tête d’un ensemble de services, il exerce le pouvoir hiérarchique sur les agents de son
département comme les nominations dans ses services, le pouvoir de promotion, des mutations pour
raison de services, il a un pouvoir disciplinaire et il gère également les crédits de son département.

Section 2 Les organes locaux de l’administration de l’Etat.

Ces organes sont implantés sur l’ensemble du territoire national représentant différents services de
l’administration d’Etat pour poursuivre l’action de l’administration décidée au niveau central et
l’exécution des décisions arrêtées au niveau central sur l’ensemble du territoire national.

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§ I Les services déconcentrés ou (services extérieurs).

Les services déconcentrés se sont les délégations ayant pour objectif de représenter le ministère sur le
plan local et poursuivre les actions de la politique administrative centrale.

Le problème qui se pose est celui de la coordination ; autrement, quelle serait l’autorité qualifiée
de mener la coordination de l’activité des services extérieurs sur le plan provincial ou
préfectoral ?

Les services déconcentrés est une manifestation de la déconcentration administrative. Ils sont les
délégations préfectorales ou provinciales qui sont chargées dans la limite de leur compétence
territoriale de représenter le ministère sur le plan local. La mission principale des services extérieurs
est d’exercer les actions des ministères qu’ils représentent dans les diverses provinces et préfectures du
royaume.

La plupart des ministères ont des services extérieurs implantés en règle générale dans chaque province
ou préfecture. Concrètement, ce sont les différentes « délégations » provinciales ou préfectorales qui
permettent la réalisation de la déconcentration administrative.

§ II Les agents d’autorités.

Les agents d’autorité sont des représentants du pouvoir central investis de compétence générale à
l’intérieur de leurs circonscriptions. Ces agents appartiennent à un corps de fonctionnaires doté d’un
statut particulier spécifique contenu dans le dahir n° 1-08-67 du 27 rejeb 1429 (31 juillet 2008) relatif
au Corps des agents d'autorité selon lequel on subdivise le corps des agents d’autorité en quatre
catégories :

L’agent d’autorité a été défini comme « le représentant de l’Etat et du pouvoir exécutif au niveau des
différentes divisions territoriales administratives du pays. Il dispose d’un pouvoir général
d’intervention qui lui permet d’accomplir ses tâches d’administration générale de contrôle politique et
de maintien de l’ordre public.

« Les nominations aux différents grades dans les cadres de gouverneurs, de pachas et de caïds sont
prononcées par dahir. Les propositions y afférentes sont soumises à la Haute appréciation de Notre
Majesté par le ministre de l'intérieur. La nomination aux grades de khalifas de caïds est déléguée au
ministre de l'intérieur. »

Chapitre 3 L’administration locale décentralisée : les collectivités


territoriales.
Les collectivités territoriales sont dotées de la personnalité juridique, qui les distingue les unes des
autres comme elle les distingue de l’Etat et elles bénéficient d’un statut de décentralisation, c’est-à-
dire d’autonomie de gestion.

C’est dans la constitution que se trouvent les bases constitutionnelles de la décentralisation


(constitution de 1962, 1972,1992, 1996, 2011) l’article 135 de l’actuelle constitution énonce que les
collectivités territoriales du Royaume sont les régions, les préfectures, les provinces et les communes.

Elles constituent des personnes morales de droit public, qui gèrent démocratiquement leurs affaires.

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La nouvelle constitution marocaine a bien précisé dans ses articles 136 et 140 les principes de base de
l’organisation territoriale, celle-ci repose sur les principes de libre administration, de coopération et de
solidarité et de subsidiarité.

-Le principe de libre administration : principe garanti par la constitution, permet à la collectivité une
gestion autonome de ses affaires conformément au principe institutionnel selon lequel aucune
collectivité ne peut exercer de tutelle sur une autre, les collectivités territoriales disposent d’un espace
de liberté dans lequel elles peuvent agir avec des organes propres élus et des moyens financiers
adéquats pour que la gestion soit effective.

- Le principe de coopération et de solidarité : Sa majesté le roi Mohamed 6 n’a cessé d’encourager


ce mouvement de coopération, il a indiqué qu’il conviendrait de développer les synergies entre les
collectivités publiques et la société civile, par la mise en œuvre d’une méthode participative fondée sur
des relations contractuelles entre collectivités publiques (art 142de la constitution) et entre celles-ci et
les associations représentatives de la société civile.

-Le principe de subsidiarité. Le principe de subsidiarité est une règle d’organisation des sociétés
démocratiques et participatives. Ce principe conduit naturellement à la précision des compétences de
chaque collectivité pour éviter au maximum les empiètements de pouvoir d’une collectivité sur une
autre.

Section 1 La région.

Les régions sont expressément citées au nombre des collectivités territoriales visées par l’article 135
de la nouvelle constitution du 29 juillet 2011.

Quant aux missions des régions, la loi organique sur l’organisation régionale précise que « En
application des dispositions de l’article 143 de la constitution, la région assure un rôle prééminent par
rapport aux autres collectivités territoriales dans l’élaboration, l’exécution et le suivi des programmes
de développement régional et des schémas régionaux d’aménagement du territoire, dans le respect des
compétences propres des autres collectivités territoriales ».

La gestion par la région de ses affaires repose sur le principe de libre administration, en vertu duquel
chaque région dispose, dans la limite de ses compétences prévues dans le titre 2 de la présente loi
organique, du pouvoir de délibérer de manière démocratique et du pouvoir d’exécuter ses délibérations
et ses décisions, conformèrent aux dispositions de la présente loi organique et des textes législatifs et
réglementaires pris pour son application.

Pour pouvoir exercer convenablement leur mission, les régions disposent comme les autres
collectivités territoriales d’organes propres délibérants (le conseil régional) et sont soumises au
contrôle administratif de l’Etat.

§ I Le conseil régional.

La région, collectivité territoriale dotée de la personnalité morale et de l’autonomie administrative et


financière gère démocratiquement, selon l’article 135 de la constitution, leurs affaires grâce à un
conseil élu dans les conditions déterminées par la loi.

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A. Organisation et fonctionnement du conseil régional.

a) L’organisation du conseil régional.

Les affaires de la région sont gérées par un conseil dont les membres sont élus au suffrage universel
direct conformément aux dispositions de la loi organique n° 59-11 relative à l’élection des membres
des conseils des collectivités territoriales, pour un mondât de six ans.

Le conseil régional est élu pour six est constitué du bureau, de commissions permanentes (Budgétaires
et financière, Développement économique, social, culturel et environnement, l’aménagement du
territoire).

b) Le fonctionnement du conseil régional.

Le conseil régional se réunit obligatoirement trois fois par an, en session ordinaire durant les mois de
Mars, Juillet, Octobre, sur convocation de son président comportant l’ordre du jour et envoyée au
moins 7 jours avant la session. La durée de chaque session ne peut excéder 15 jours consécutifs. Cette
durée peut toutefois être prorogée une seule fois par arrêté du président du conseil sans que cette
prorogation ne dépasse 15 jours consécutifs.

La loi organique n° 59-11 relative à l’élection des membres des conseils des collectivités territoriales,
promulguée par dahir n°1-11-173 du 24 hijria 1432 (21 novembre 2011).

Le conseil se réunit en session extraordinaire de plein droit lorsqu’il reçoit une demande à cet effet de
la part du wali de la région. La séance est tenue dans les dix jours à compter de la date de la
présentation de la demande.

B. Les compétences de la région.

La région est chargée, à l’intérieur de son ressort territorial, des missions de promotion du
développement intégré et durable à travers son organisation, son coordination et son suivi, notamment,
par l’amélioration de l’attractivité de l’espace territorial de la région et le renforcement de sa
compétitivité économique, la bonne utilisation des ressources naturelles, leur valorisation et leur
préservation et l’amélioration des capacités de gestion des ressources humaines et leur formation.

La région accomplit ses missions sous réserve des politiques et stratégies générales et sectorielles de
l’Etat dans ses domaines. Telles qu’elles sont prévues par la loi organique relative à la région, les
compétences de celle-ci sont de trois catégories : la région exerce des compétences propres, des
compétences partagées avec l’Etat et des compétences qui lui sont transférées par ce dernier.

a) Les compétences propres.

La région exerce des compétences propres dans le domaine du développement régional. Elle est
chargée également de l’élaboration et du suivi de l’exécution du programme de développement
régional et du schéma régional de l’aménagement du territoire.

b) Les compétences partagées avec l’Etat.

La région exerce les compétences partagées entre elle et l’Etat dans des domaines variés concernant
sur tout le développement économique, rural, social, environnemental, culturel et touristique.

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c) Les compétences transférées par l’Etat.

La région exerce les compétences transférées à elle par l’Etat selon le principe de subsidiarité
concernant les domaines suivants :

- Les équipements et les infrastructures à dimension régional.

- L’industrie.

- La santé.

- Le commerce.

- L’enseignement.

- La culture.

- Le sport.

- L’énergie, l’eau et l’environnement.

Section 2 : La préfecture ou la province.

La préfecture ou la province est une collectivité territoriale dotée de la personnalité morale et de


l’autonomie financière. Elle a vu une modification très importante par la loi organique 112-14
promulguée par dahir 1-15-84 du 7 juillet 2015 qui remplace la loi 79-00 du 3 octobre 2002 qui a
abrogé à son tour le Dahir du 12septembre 1963, relatif à l’organisation des préfectures et provinces.

La préfecture ou la province gère ses propres affaires par l’intermédiaire d’un organe délibérant (le
conseil préfectoral ou provincial) et d’un organe exécutif le président du conseil).

§ I Le conseil préfectoral ou provincial.

L’étude du conseil préfectoral ou provincial nécessite qu’on examine son organisation, son
fonctionnement, ses compétences et ses attributions.

A. Organisation et fonctionnement du conseil préfectoral ou provincial.

La loi organique relative à la préfecture a consacré tout un titre (titre I) à l’organisation et au


fonctionnement des conseils des préfectures et des provinces.

a) L’organisation du conseil préfectoral ou provincial.

Les affaires de la préfecture ou de la province sont gérées par un conseil dont les membres sont élus au
collège électoral formé des membres des conseils communaux relevant de la préfecture ou de la
province, au suffrage indirect selon le système de scrutin de liste à la représentation proportionnelle
suivant la règle du plus fort reste pour une période de 6 ans 10.

Le conseil préfectoral et provincial peut constituer des commissions provisoires pour examiner des
questions déterminées. Les travaux de ces commissions prennent fin par le dépôt de leur rapport au
près du président du conseil, celle-ci ne peuvent remplacer les commissions permanentes.

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b) Le fonctionnement du conseil préfectoral ou provincial.

Le conseil préfectoral ou provincial se réunit obligatoirement trois fois par an, en session ordinaire
durant les mois de Janvier, Juin et septembre. Sur convocation de son président comportant l’ordre du
jour et envoyée au moins 7 jours avant la session. La durée de chaque session ne peut excéder 15 jours
consécutifs. Cette durée peut toutefois être prorogée une seule fois par arrêté du président du conseil
sans que cette prorogation ne dépasse 15 jours consécutifs.

Des sessions extraordinaires du conseil préfectoral et provincial peuvent avoir lieu, lorsque les
circonstances l’exigent, sur convocation de son président, soit à son initiative, ou à la demande du tiers
au moins des membres du conseil. Cette demande doit être accompagnée des questions à soumettre au
conseil pour délibération.

B. Les compétences de la préfecture ou la province.

La préfecture ou la province est chargée, à l’intérieur de son ressort territorial, des missions de
promotion du développement social notamment en milieu rural de même que dans les espaces urbains.
Ces missions concernent également le renforcement de l’efficacité, de la mutualisation et de la
coopération entre les communes sises sur le territoire de la préfecture ou province.

a) Les compétences propres.

La préfecture ou la province exerce des compétences propres dans les domaines suivants :

✓ Le transport scolaire dans le milieu rural ;

✓ La réalisation et l’entretien des pistes rurales ;

✓ La mise en place et l’exécution de programmes pour réduire la pauvreté et la précarité ;

✓ Le diagnostic des besoins en matière de santé, logement, d’enseignement, de la prévention et


d’hygiène ;

✓ Le diagnostic des besoins en matière de culture et de sport..

✓ Mettre en place un programme de développement de la préfecture ou la province et œuvre à son


suivi, son actualisation et son évaluation.

✓ Conclure des conventions avec les acteurs en dehors du Royaume et recevoir des financements dans
le même cadre après l’accord des autorités publiques.

b) Les compétences partagées avec l’Etat.

La préfecture ou province exerce des compétences partagées entre elle et l’Etat dans des domaines
variés concernant sur tout le développement économique, rural, social, environnemental, culturel et
touristique .

✓ La mise à niveau du monde rural dans les domaines de santé, de formation, des infrastructures et des
équipements

✓ Le développement des zones montagneuses et oasiennes

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✓ La contribution à l’alimentation du monde rural en eau potable et en électricité.

✓ Les programmes de désenclavement du milieu rural

✓ La contribution à la réalisation et à l’entretien des routes provinciales.

✓ La mise à niveau sociale dans les domaines de l’éducation, de la santé, du social et du sport.

Ces compétences partagées sont exercées par voie contractuelle, soit à l’initiative de l’Etat ou sur
demande de la préfecture ou province.

c) Les compétences transférées par l’Etat. La préfecture ou la province exerce les compétences
transférées à elle par l’Etat, dans le domaine du développement social et à la réalisation et l’entretien
des petits et moyens ouvrages hydrauliques notamment en milieu rural.

Il faut souligner que tout transfert de compétences de l’Etat vers la préfecture ou la province doit
s’accompagner d’un transfert des ressources nécessaires lui permettant l’exercice des dites
compétences.

C. Les attributions du conseil de la préfecture ou la province et de son président.

La nouvelle loi relative à la préfecture ou la province consacre un titre III aux attributions du conseil
et de son président.

a) Les attributions du conseil de la préfecture ou la province.

Selon l’article 91, le conseil de la préfecture ou la province règle par ses délibérations les affaires
faisant partie des compétences de la préfecture ou la province et exerce des attributions concernant: Le
développement et les services publics, Les finances, la fiscalité et patrimoine de la préfecture ou la
province, La coopération et partenariat.

b) Les attributions du président du conseil de la préfecture ou la province.

Les attributions du président du conseil de la préfecture ou la province ont connu un élargissement et


une précision grâce à la constitution et la loi organique n° 112-14 relative aux préfectures et provinces,
a cet accroissement au profit des élus, les pouvoirs des agents d’autorité (le gouverneur) ont subi une
atténuation.

➢ Il préside le conseil et exécute les délibérations de celui-ci.

➢ il représente la préfecture ou la province en justice et dans tous les actes de la vie civile et
administrative.

➢ Il assure La gestion des services préfectoraux et provinciaux et de leur personnel.

§ II Le contrôle administratif.

La loi limite ce contrôle à l’appréciation de la légalité des actes et a transféré la compétence en la


matière du gouverneur au tribunal administratif, seul à même de procéder à l’annulation des actes
illégaux. Ce contrôle s’exerce à la fois sur les personnes et sur les actes.

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Section 3 La commune.

L’article 135 de la constitution énonce que les collectivités territoriales du Royaume sont les régions,
les préfectures, les provinces et les communes. La commune est donc l’un des niveaux de
l’organisation territoriale du Royaume.

A l’heure actuelle les communes sont régies par la loi 113-14 promulguée par le dahir N°1-15-85 du 7
juillet 2015.

La loi organique de 2015 a bien précisé l’organisation, les compétences, les ressources, les droits et
les obligations des élus. La commune comme les autres collectivités territoriales gère ses propres
affaires par l’intermédiaire d’un organe délibérant (conseil communal) et d’un organe exécutif (le
président du conseil) sous le contrôle administratif du ministère de l’intérieur.

§ I Le conseil communal.

L’étude du conseil communal nécessite qu’on examine son organisation, son fonctionnement, ses
compétences et ses attributions.

A. Organisation et fonctionnement du conseil de la commune.

La loi organique relative à la commune a consacré tout un titre (titre I) à l’organisation et au


fonctionnement des conseils communaux.

a) L’organisation du conseil communal.

Les affaires de la préfecture ou de la commune sont gérées par un conseil communal dont les membres
sont élus au suffrage universel direct pour une durée de six ans dans les conditions prévues par la loi
organique n°59-1 du 21 novembre 2011 modifiée par la loi organique n 34-15 du 2015.

Le conseil communal, élu pour six ans, est constitué du bureau, de commissions permanentes, d’un
secrétaire du conseil et d’un secrétaire adjoint. Ainsi que les groupes pour les conseils à régime
d’arrondissement.

b) Le fonctionnement du conseil communal.

Le conseil communal se réunit obligatoirement trois fois par an, en session ordinaire durant les mois
de février, mai et octobre. Sur convocation de son président comportant l’ordre du jour et envoyée au
moins 7 jours avant la session.

La durée de chaque session ne peut excéder 15 jours consécutifs. Cette durée peut toutefois être
prorogée une seule fois par arrêté du président du conseil sans que cette prorogation ne dépasse 7jours
ouvrable consécutifs.

Des sessions extraordinaires du conseil communal peuvent avoir lieu, lorsque les circonstances
l’exigent, sur convocation de son président, soit à son initiative, ou à la demande du tiers au moins des
membres du conseil. Cette demande doit être accompagnée des questions à soumettre au conseil pour
délibération.

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B. Les compétences de la commune.

La commune est chargée, à l’intérieur de son ressort territorial, des services de proximité aux citoyens.
A cet effet, la commune exerce des compétences propres, des compétences partagées avec l’Etat et les
compétences qui lui sont transférées par ce dernier.

a) Les compétences propres.

Ces compétences précisées par les articles 78 à 86 portent sur les domaines suivants :

➢ Le plan d’action de la commune :

➢ Les services et équipements publics communaux :

➢ L’urbanisme et l’aménagement des territoires.

➢ La coopération internationale.

b) Les compétences partagées avec l’Etat.

Ces compétences partagées concernent :

✓ Le développement de l’économie locale et la promotion de l’emploi ;

✓ La préservation des spécificités du patrimoine culturel local et son développement ;

c) Les compétences transférées par l’Etat.

Selon le principe constitutionnel de subsidiarité, l’Etat peut transférer aux communes des domaines de
compétences. Le transfert peut porter sur les domaines suivants

✓ La protection et la restauration des monuments historiques et du patrimoine culturel et la


préservation des sites naturels.

✓ La création et l’entretien des équipements hydrauliques.

Il faut souligner que tout transfert de compétences de l’Etat vers la commune doit s’accompagner d’un
transfert des ressources nécessaires lui permettant l’exercice des dites compétences.

C. Les attributions du conseil de la commune et de son président.

Le conseil de la commune règle par ces délibérations les affaires de la commune et exerce les
attributions que la loi lui confère le président est l’organe exécutif de la commune.

a) Les attributions du conseil communal.

Les attributions du conseil communal résultent d’abord de l’article 92 de la loi organique 113-14 qui
dispose que le conseil communal exerce les attributions qui lui sont conférées par les dispositions de la
présente loi organique. Le conseil de la commune délibère sur :

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➢ Les finances, la fiscalité et le patrimoine de la commune :

➢ les services et les équipements publics locaux :

➢ Le développement économique et social :

➢ L’urbanisme, la construction et l’aménagement du territoire :

➢ Les mesures sanitaires, l’hygiène et la protection de l’environnement :

➢ L’organisation de l’administration :

➢ La coopération et le partenariat :

b) Les attributions du président conseil communal.

Le président du conseil communal est selon l’article 94 de la présente loi est l’autorité exécutive de la
commune.

➢ Il exécute les délibérations du conseil et ces décisions et prend toutes les mesures nécessaires à cet
effet :

➢ présente la commune en justice.

➢ Il gère les services communaux et de leur personnel

➢ Il exerce la police administrative communale.

§ II Le contrôle administratif.

Ce contrôle s’exerce à la fois sur les personnes et sur les actes.

Le contrôle sur les personnes s’exerce sur :

✓ les membres du conseil pris individuellement,

✓ le président et les vice-présidents du conseil,

✓ le conseil communal dans son ensemble.

Sont nulles de plein droit, les délibérations et les arrêtés ne faisant pas partie des attributions du
conseil de la commune ou de son président. Le tribunal administratif statue sur la demande de nullité
après sa saisine, a tout moment, par le gouverneur ou son intérimaire.

D. Les groupements des collectivités territoriales.

Il convient de préciser que la loi 113-14 permet aux communes de constituer avec une ou plusieurs
régions ou avec une ou plusieurs préfectures ou provinces, en vertu de conventions approuvées par les
conseils des collectivités territoriales concernées des groupements dotés de la personnalité morale et

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d’autonomie financière, pour la réalisation d’une œuvre commune ou pour la gestion d’un service
d’intérêt général pour le groupement.

La création d’un groupement des collectivités territoriales ou l’adhésion d’une commune audit
groupement est annoncée par arrêté de l’autorité gouvernementale chargé de l’intérieur au vu des
délibérations concordantes des conseils des collectivités territoriales concernées

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