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LE DROIT DE LA SECURITE INTERIEURE

« Si l’Etat est fort, il nous écrase, s’il est faible, nous périssons »
Paul Valéry

Le Code de la sécurité intérieure consacre un nouveau droit qui s’impose aux acteurs publics
comme privés et encadre leurs activités et leurs missions via les lois dites LOPSI et LOPPSI2.

Les missions de sécurité intérieure consistent


- en la protection des personnes, des biens et des institutions. Le droit de la sécurité intérieure
s’applique à l’administration publique (PN, GN, douanes, justice, armée), aux acteurs territoriaux
(maire, police municipale) et aux opérateurs de sécurité privée via les entreprises privées de
sécurité (les services internes de sécurité, les agents de sûreté aéroportuaire, les stadiers, la
protection des navires, les détectives privés) et via les opérateurs en charge d’intérêts vitaux pour
la France (RATP, SNCF). On distingue ici la sécurité publique de la sécurité civile, c’est à dire,
de la lutte contre les risques naturels ou suscités par l’activité humaine via l’action du Ministère
de l'Intérieur et des acteurs de la sécurité civile.
- en une application fractionnée, sur l’ensemble du territoire de la République française via le
principe de territorialité du droit, entre la métropole et l’outre-mer, qui rend nécessaire
l’intervention des forces armées dans le cadre des missions de souveraineté. On constate aussi la
coexistence de deux forces de sécurité intérieure avec un statut dualiste (civil ou militaire) qui
donne lieu à une répartition des compétences territoriales entre les agglomérations et les zones
périurbaines. On assiste enfin à l’émergence d’un nouveau territoire qui doit faire l’objet d’une
protection spécifique : le cyberespace.

Le droit de la sécurité intérieure définit un cadre juridique d’action à ses acteurs


- spécifique pour la police de l’ordre et de la sécurité publique, la police judiciaire et la lutte
contre la délinquance, le renseignement, la lutte contre le terrorisme et la protection des intérêts
fondamentaux de la Nation

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- commun pour l’usage des fichiers et la vidéoprotection, le droit du recours à la force et à l’usage
des armes et pour la déontologie des acteurs : tous soumis aux mêmes organes de contrôle

On traitera tout d’abord des principes d’organisation régissant les activités des acteurs et des
territoires de la sécurité intérieure, puis, de son cadre juridique spécifique et commun.

Conseils
- se procurer ou tout du moins se familiariser avec un Code de la sécurité intérieure
- consulter la bibliographie figurant dans le fascicule de cours, ainsi que l’ouvrage « Droit de la
sécurité intérieure » d’Emmanuel Dupic

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INTRODUCTION

Concernant la sécurité, on a coutume de la présenter dans ses aspects physique (l’état d’une
situation présentant le minimum de risque) comme psychique (le sentiment bien ou mal fondé
d’être à l’abri de tout danger ou risque). L’angle juridique impose d’examiner l’article L111-1 du
Code de la sécurité intérieure :
- ce n’est pas une discipline formant un bloc uniforme et homogène mais un champs d’étude
- elle est abordée au travers de nombreux textes, pas toujours codifiés dans le Code de la sécurité
intérieure, et peut donc être considérée comme soumise au phénomène d’inflation législative
- elle est à la fois un droit fondamental et une condition d’exercice des libertés
- elle pose une obligation corrélative de résultat de l’Etat vis-à-vis de la protection des
populations (sécurité civile), de la lutte contre la délinquance, de la lutte contre les criminalités
organisées, de la protection des intérêts fondamentaux de l’Etat et de la lutte contre le terrorisme
- le champs de cette obligation porte sur les personnes contre les menaces tant naturelles
qu’humaines qui sont soumises à une dimension géographique selon qu’il s’agit de la métropole
ou de l’outre-mer, mais aussi par une dimension polymorphe de la sécurité intérieure : publique
(administrations publiques) et privée (opérateurs privés)
- le champs de la sécurité intérieure couvre les dispositions matérielles applicables à ses acteurs
ainsi que les règles de fonctionnement et les principes d’organisation des pouvoirs publics et des
entreprises de sécurité.

Les contraintes du champs de la sécurité intérieure :


- une compétence partagée entre les acteurs étatiques que sont les préfets de département, les
commissaires de police, la Préfecture de police de Paris, les maires et sous leur responsabilité la
police municipale et enfin la PN-GN
- un champ d’application territorial à l’échelle nationale c’est à dire au sein d’un Etat unitaire
(principes d’indivisibilité et d’unité applicables au territoire, à la population et aux pouvoirs
publics dans le domaine de l’organisation politique), déconcentré (les organes centraux de l’Etat
installent des agents lui étant hiérarchiquement dépendants, dits « services déconcentrés », pour
agir au sein d’aires géographiques délimitées qui sont des divisions du territoire national sans
personnalité juridique, dites « circonscriptions administratives » régionales, départementales et
d’arrondissement) et décentralisé (transfert de compétences de l’Etat à des collectivités
territoriales indépendantes juridiquement, du fait de l’attribution d’une personnalité juridique, et
organiquement, du fait du principe de libre administration, mais exercées sous son contrôle de

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légalité a posteriori et dans le respect des libertés publiques qui doivent recevoir une application
territoriale uniforme)

L’édification du droit de la sécurité intérieure :


- ce droit est spécifique et sa mise en place est progressive, c’est donc un droit encore « jeune »
- l’élaboration du projet de Code de la sécurité intérieure est due au Ministère de l'Intérieur,
régalien par essence, autorisé à légiférer par ordonnance, c’est donc un droit dont la paternité est
majoritairement gouvernementale
- ce droit appréhende la protection des personnes, des biens et des institutions et s’applique autant
aux acteurs territoriaux qu’aux acteurs du secteur privé, il s’applique aussi bien à la sécurité
publique qu’à la sécurité civile, il a donc un champ d’application très vaste et est une référence
incontournable dès lors que l’on touche à des thèmes dits sécuritaires
- ce droit emprunte autant au droit public qu’au droit privé, il est donc difficilement classable
dans les catégories traditionnelles en droit français

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LES ACTEURS ETATIQUES DE LA SECURITE INTERIEURE

La Police nationale (PN), une force civile de sécurité intérieure


- des missions à caractère législatif (cf LOPSI & LOPPSI2) :

• la sécurité et la paix publiques : veiller à l’exécution des lois, assurer la protection des
personnes et des biens, prévenir les troubles à l’ordre public et à la tranquillité publique ainsi
que la lutte contre la délinquance

• la police judiciaire : rechercher et constater les infractions pénales, en rassembler les preuves,
en rechercher les auteurs et les complices puis les arrêter et les déférer aux autorités judiciaires
compétentes

• le renseignement et l’information : pour informer les autorités gouvernementales, déceler et


prévenir toute menace susceptible de porter atteinte à l’ordre public, aux institutions, aux
intérêts fondamentaux de la Nation ou à la souveraineté nationale
- des missions fonctionnelles en découlent et sont attribuées selon ses différentes directions : la
sécurité publique ; la maîtrise des flux migratoires et la lutte contre le travail clandestin ; la lutte
contre la criminalité organisée, la grande délinquance et la drogue ; la protection du pays contre
la menace extérieure et le terrorisme ; le maintien de l’ordre public et l’intervention.

Les principes de l’organisation verticale de la PN


- l’organisation des personnels et du budget est centralisée par pôle de compétence : sécurité
publique (DCSP), police judiciaire (DCPJ), ordre public (DCRS), police de l’air et des frontières
(DCPAF), renseignement intérieur (DGSI)

• l’organisation des corps est tripartite : le corps d’encadrement et d’application (gardien de la


paix jusqu’à Brigadier major), le corps de commandement (lieutenant à commandant) et le
corps de conception et de direction (commissaire de police à directeur des services actifs)

• l’organisation des personnels administratifs est plus disparate : adjoints administratifs,


secrétaires administratifs, attachés de police ; certains de ces personnels participent aux
missions de police judiciaire

• l’organisation des adjoints de sécurité leur attribuent des missions d’accueil, de prévention
active territorialisée et des actions de prévention générale

• la répartition du budget est faite en fonction des missions : ordre public et protection de la
souveraineté ; sécurité et paix publique ; sécurité routière ; police des étrangers et sûreté des

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transports internationaux ; police judiciaire et concours à la justice ; commandement,
ressources humaines et logistique
- l’organisation territoriale de la sécurité publique est répartie selon

• des services départementaux (DDSP) dépendants de la DCSP, avec une ou plusieurs CSP
(circonscription de sécurité publique), de façon à ce que les petites villes possèdent

généralement un commissariat composé d’unités peu spécialisées à contrario des grandes villes
ont des services spécialisé et des zones plus divisées

• des CSP qui comprennent à minima 3 services : le service d’ordre public et de sécurité routière
(SOPSR), le service de police de proximité (SPP) et la sûreté départementale (SD) ; les CSP se
caractérisent par une forte hétérogénéité et une importance démographique extrêmement
variable illustrant ainsi une nécessaire optimisation de la répartition des emplois à réaliser

• la DCSP qui est la plus importante direction active de la PN en terme d’emplois, constitue le
socle du dispositif de sécurité intérieure du fait de l’étendue de ses missions et de son maillage
(ex : assistance du 17 et interventions Police secours)

• le service central du renseignement territorial (SCRT)

- l’organisation territoriale de la police judiciaire est répartie aux niveaux interrégional et national

• les services régionaux de police judiciaire (SRPJ) : ils appartiennent à la DCPJ et sont
représentés au plans régional (services territoriaux spécialisés) et national (services centraux) ;
la police judiciaire est présente sur tout le territoire au travers de 9 directions interrégionales de
police judiciaire (DIPJ) et de 3 directions régionales de police judiciaire (DRPJ) ; des antennes
ou détachements permettent de répartir des équipes dans les villes les plus importantes de
chaque circonscription tandis que des divisions ou sections permettent l’organisation du travail
tant en fonction des compétences que des besoins

• les services nationaux de police judiciaire (SNPJ) : dédiés à la lutte contre la délinquance
organisée, ils ont un compétence nationale et sont directement rattachés au directeur central de
la police judiciaire. La DCPJ est composée de 4 grandes sous-directions : la sous-direction
antiterroriste (SDAT) ; la sous-direction de la police technique et scientifique (SDPTS) ; la
sous-direction des ressources, de l’évaluation et de la stratégie (SDRES) ; la sous-direction de
lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière (SDLCODF)

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• les services centraux de police judiciaire (SCPJ) : ils relèvent de la SDLCODF et sont en
charge des champs relatifs à la délinquance organisée. Ils comprennent : l’office central de lutte
contre le crime organisé (OCLCO), l’office central pour la répression des violences aux
personnes (OCRVP), l’office central pour la répression de la traite des humains (OCRTEH),
l’office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), l’office central pour la
répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS), l’office central pour la répression du faux
monnayage (OCRFM), l’office central de lutte contre la criminalité liée aux nouvelles
technologie de l’information et de la communication (OCLCTIC), l’office central pour la
répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), l’office central de lutte contre la
corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIF)

L’organisation de la préfecture de police de Paris


- dirigée par le préfet de police sous l’autorité du ministre de l’Intérieur, elle assure la sécurité des
personnes et des biens pour l’agglomération parisienne (Paris + petite couronne)
- ses missions concernent : les missions de sécurité et de paix publiques, d’information générale,
du maintien de l’ordre public et de la régulation de la circulation ; elles sont assurées par 4
grandes directions « actives » de police : la Direction de la sécurité de proximité de
l’agglomération parisienne (DSPAP), la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC),
la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP, connue précédemment comme
les « RG »), la Direction régionale de la police judiciaire de Paris (DRPJ Paris)
- elle est désormais le gestionnaire unique du soutien de tous les services de police d’Île de
France, de même, elle a autorité sur toutes les forces de PN-GN pour l’exercice de ses
attributions en matière de sécurité intérieure

La Gendarmerie nationale (GN), une force militaire de sécurité intérieure


- force de statut militaire instaurée pour veiller à l’exécution des lois (L421-1 du Code de la
sécurité intérieure), elle participe aussi à la défense de la patrie et des intérêts supérieurs de la
Nation ainsi qu’à la protection des institutions
- placée sous l’autorité du ministère de l’Intérieur pour son organisation, sa gestion, sa mise en
condition d’emploi et l’infrastructure nécessaire (on dit souvent « affectée pour emploi sous
l’autorité du ministère de l’Intérieur »)
- on note que les gendarmes se tutoient le plus souvent, sont surnommés « les soldats de la loi »,
sont fiers de leur statut militaire et si certaines bisbilles opposent parfois PN-GN, l’une et l’autre
demeurent véritablement complémentaires

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- ses missions ont donc une vocation interministérielle et l’autorité du ministre de l’Intérieur
s’exerce valablement sur elle sans préjudice des attributions de l’autorité du ministre de la
Défense pour l’exécution de ses missions militaires (certains en viennent parfois à dire que la
France a choisit de mettre la GN sous l’autorité du Ministère de l’Intérieur à force de lassitude
des amendes infligées par l’Europe qui voyait d’un mauvais oeil le maintien d’une « police
militaire »)
- elle participe aussi à l’exécution des 4 grandes missions de défense : la dissuasion, la
prévention, la protection, la projection
- les GN spécialisées relèvent de la GN et donc du ministre de l’Intérieur mais restent placée sous
l’autorité du ministre de la Défense : maritime, de l’air, des transports aériens (GTA), de
l’armement, de la sécurité des armements nucléaires (GSAN)

L’organisation pyramidale et intégrée de la GN


- le budget est réparti par missions : ordre et sécurité publics ; sécurité routière ; missions de
police judiciaire et concours à la justice ; commandement, ressources humaines et logistiques ;
exercice des missions militaires
- le personnel est composé de militaires et de civils
- l’organisation territoriale : la zone de compétence géographique impose un contrôle des flux sur
un territoire immense (en métropole et outre-mer, sur les réseaux routiers et autoroutiers, sur des
zones situées dans l’intérieur des terres comme plus proches du littoral, sur des postes permanents
et provisoires, estivaux et hivernaux) qui implique

• un maillage territorial : réalisé autour des brigades, il est mis en oeuvre grâce aux 22 régions de
GN correspondant aux 22 régions administratives

• des unités spécialisées : unités de police judiciaire, escadrons départementaux de sécurité


routière (EDSR), pelotons de surveillance et d’intervention de la GN (PSIG), équipes
cynophiles, brigade de prévention de la délinquance juvénile (BPDJ), unités de montagne,
unités nautiques, formations aériennes de la GN
- l’organisation départementale : les formations opérationnelles et administratives s’imbriquent
les unes dans les autres, le principe est celui d’une polyvalence des unités de base et tous les
gendarmes affectés en brigades participent alternativement à l’ensemble des missions : accueil du
public, équipes de premiers à marche d’intervention, patrouilles, contrôles routiers, établissement
des procédures judiciaires, recueil des renseignements. Les unités spécialisées en police judiciaire
et dans la surveillance des secteurs et créneau les plus sensibles interviennent en renfort sans
dessaisir les unités de base. L’organisation départementale se divise en communautés de brigades

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(regroupement de brigades de proximité sous un commandement unique, visant à optimiser le
fonctionnement des petites unités par la mutualisation de leurs moyens, elles privilégient
l’activité opérationnelle en faveur du travail d’initiative particulièrement sur 3 types de missions :
enquêtes judiciaires et de surveillance, contact avec la population, recherche du renseignement) et
en brigades territoriales.

Les missions spécifiques de la GN


- maintien de l’ordre et intervention : assurés par la gendarmerie mobile (missions de sécurité
publique générale et de maintien et de rétablissement de l’ordre), le Groupe d’intervention de la
GN (GIGN, unité spécialisée dans la gestion de crise, l’intervention, l’observation/recherche et la
protection, dédiée à la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme ainsi qu’à protection
d’intérêts vitaux de l’Etat), la Garde républicaine (missions de sécurité activités protocolaires,
sécurité et ordre publics), la Sous-direction de l’anticipation opérationnelle (SDAO, structure
qui traite l’information permettant l’alerte des autorités et le suivi des situations sensibles à court
terme, participe à la recherche, au recueil, à l’analyse et à la diffusion des informations de
défense, d’ordre public et de sécurité nationale, traite le renseignement opérationnel d’ordre
public et de sécurité économique)
- missions de secours : et d’assistance aux personnes et aux biens (opérations de recherche et de
sauvetage, interventions en mer et sur les fleuves)
- police judiciaire et sécurité intérieure : rechercher les infractions à la loi pénale, à les constater,
à en rassembler les preuves et à en rechercher les auteurs (14cpp) sous la direction et le contrôle
des magistrats de l’ordre judiciaire. Cette mission fait intervenir la police technique et
scientifique : le Pôle judiciaire de la GN (PJGN), le Service technique de recherches judiciaires
et de documentation (STRJD), l’Institut de recherche criminelle de la GN (IRCGN) ; ainsi que les
offices centraux de police judiciaire de la GN : l’Office central de lute contre la délinquance
itinérante (OCLDI), l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé
publique (OCLAESP), l’Office central de lutte contre le travail illégal (OClientI) et l’Office
central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre
(OCLCHG)
- opérations extérieures (OPEX) : ONU, OTAN, UE, cadres bilatéral et humanitaire ainsi que des
actions de disciplines des forces armées à l’étranger avec la GN prévôtale dont les membres
détiennent alors une qualité judiciaire spécifique sous le contrôle du procureur et sous la
responsabilité d’un commandement gendarmique autonome distinct

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L’administration pénitentiaire, une 3ème force de sécurité intérieure
- elle remplit des missions de sécurité intérieure en assurant : la surveillance des détenus, le
maintien de la sécurité publique, l’enfermement, l’insertion et la réinsertion des personnes et la
prévention de la récidive
- son rôle est considérable : son budget annuel représente près de 40% du budget de la justice
- initialement rattachée au ministère de l’Intérieur elle dépend désormais du ministère de la
Justice et assure, directement ou par concession, des missions du service public de la justice ainsi
que les missions du service public pénitentiaire : protection de la société, sanction des actes
délictuels et criminels, favorisation de la réinsertion des détenus
- ses personnels peuvent utiliser la force nécessaire, avec/sans arme à feu, en cas de légitime
défense, de tentative d’évasion ou de résistance par la violence ou par inertie physique aux ordres
donnés, ce qui manifeste un droit de recours à la force de participer à des taches proches du
maintien de l’ordre : sa fonction de surveillance est donc complètement intégrée dans la
production régalienne de sécurité, elle est ainsi à la fois un service de justice chargée de
l’exécution des peines et une composante de l’appareil de sécurité

Les moyens de la mission de sécurité pénitentiaire


- des personnels ayant un statut spécifique : les fonctionnaires sont tous formés à l’école
nationale d’administration pénitentiaire (ENAP) et sont particulièrement encadrés notamment par
l’interdiction du droit de grève, les équipes régionales d’intervention et de sécurité (ERIS)
assurent la sécurité des établissements en cas d’événements particuliers ou graves, l’état-major
de sécurité (EMS3) a pour mission de développer le recueil et le traitement de toutes
informations relatives aux incidents réparties en deux objectifs : la collecte, le croisement et
l’analyse des renseignements concernant les détenus devant faire l’objet d’une vigilance
particulière ; le suivi et l’évaluation de la situation des établissements pénitentiaires au regard des
risque d’incidents graves
- un parc pénitentiaire soumis à des conditions de sécurité : où les points communs sont la
surpopulation carcérale et le risque d’intrusion ou d’évasion, il faut donc une prise en compte
quasi-individuelle des différents profils des personnes incarcérées ce qui a conduit à la création
d’établissements différents. On dénombre ainsi : les maisons d’arrêts, les établissements pour

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peine, les centres de détention, les maisons centrales, les établissements pour mineurs, les centres
de semi-liberté, les centres pour peines aménagées, les unités d’hospitalisation spécialement
aménagées et les unités hospitalières sécurisées interrégionales

Les mesures coercitives de l’administration pénitentiaire


- le recours à la force : en cas de légitime défense, de tentative d’évasion et de résistance par la
violence ou par inertie physique aux ordres donnés. Cependant l’usage d’une arme à feu est
conditionné par des sommations préalables faites à hautes voix. De plus, pour la résistance par la
violence ou par inertie physique elle doit être le fait de plusieurs personnes détenues
- les fouilles : question sensible au regard des libertés publiques, notamment pour les fouilles
intégrales ou par palpation, elles doivent être justifiées par la présomption d’une infraction ou par
des risques relatifs à la sécurité des personnes et au maintien de l’ordre. La jurisprudence
administrative a estimé que la fréquence et le caractère répété des fouilles intégrales créent une
situation d’urgence. De plus, les fouilles demeurent soumises à une principe de proportionnalité
des modalités dans lesquelles elles sont organisées et strictement adaptées à la personnalité du
détenu qu’elles concernent
- les détenus particulièrement surveillés : statut caractérisant la dangerosité du détenu qui se
matérialise par l’inscription sur une liste (évasion tentée/réussie/préparée/qui impacterait l’ordre
public, les détenus appartenant à la criminalité organisée/mouvance terroriste ou auteur de
meurtre/viol/acte de torture & barbarie) et se concrétise par un renforcement des mesures de
sécurité, de la vigilance, des contrôles, fouilles & rondes
- la rétention de sûreté : mesure visant à restreindre la récidive, applicable aux criminels ayant
exécuté leur peine mais présentant toujours une dangerosité car souffrant d’un trouble de la
personnalité. Ses obligations sont : l’assignation à domicile, le placement sous surveillance
électronique mobile et l’injonction de soins. Elle peut être prononcée pour 2 ans renouvelables
sans limite

Les douanes et le Ministère du Budget, de l’Economie et des Finances


- missions : fiscale, économique, de lutte contre les fraudes et les trafics (contrefaçons,
politique agricole commune, stupéfiants, armes, explosifs, espèces animales et végétales, oeuvres
d’art, objets de collection et d’antiquité), de protection des consommateurs et de la santé
publique (qualité et sécurité des produits industriels importés, surveillance des mouvements de
déchets nuisible et toxiques, contrôle de la circulation des produits stratégiques civils/militaires,

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radioactifs, des biens culturels, fonction de garde-côtes, protection de l’environnement) avec un
cadre relatif aux intérêts économiques et financiers nationaux et communautaires
- secteurs d’activité : les opérations commerciales et d’administration générale et la surveillance

Unités à compétence nationale fonctionnelle générale


- le Service national de douane judiciaire (SNDJ) : il assure des enquêtes judiciaires confiées par
le procureur ou le juge d’instruction et dispose des mêmes pouvoirs que les OPJ de PN/GN mais
dans des domaines énumérés par la loi et restreints aux infractions douanières classiques
(contrebande, contributions indirects, contrefaçon) ou ayant un lien avec le ministère du Budget
(TVA, blanchiment de capitaux)
- la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) : spécialisée dans
la lutte contre les grands courants de fraude, elle dispose de 3 directions spécialisées dans le
renseignement, les enquêtes et les interventions opérationnelles et contribue à l’information des
services de renseignement extérieur et intérieur
- participation au groupes d’intervention régionaux (GIR) : 32 formations pluridisciplinaires à
vocation spécialisée, constituées au sein des SRPJ et SR, ayant pour objectif une meilleure
coordination et synergie des actions engagées dans la lutte contre la délinquance violente,
l’immigration clandestine, l’économie souterraine et les trafics illicites. Leurs missions relèvent
autant de la police administrative que de la police judiciaire : des missions de renseignement
impliquant une approche financière des trafics et des actions répressives ciblées

Les différents corps des douaniers


- les agents de constatation : leurs missions concernent la lutte contre la fraude, la surveillance
aux postes frontière, le contrôle des voyageurs, la surveillance d’une zone du territoire national,
les contrôles routiers-autoroutiers
- les contrôleurs : ils assurent des fonction d’encadrement et d’animation d’unités de surveillance,
d’unités spécialisées, d’une subdivision pendant l’intérim du chef de subdivision
- les inspecteurs : ils assurent l’organisation du service, le contrôle de l’exécution des missions
des unités de brigades, la direction des opérations importantes, l’encadrement des agents en
uniforme, l’animation des actions de formation professionnelle

Des prérogatives de puissance publique exorbitantes du droit commun : perquisitions (mesure de


visite), saisies (mesure de mise sous main de justice d’un bien), rétention (mesure privative de

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liberté de 24h renouvelable une fois sur autorisation du procureur avec audition sans l’assistance
d’un avocat)

Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins (Tracfin) : cellule
française de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, elle
fonctionne sur la base de déclarations de soupçons et de communications systématiques
d’information (CSI), son organisation comprend :

• le Département de l’analyse, du renseignement et de l’information (DARI) : chargé du recueil


et de l’orientation des déclarations de soupçons, de l’analyse du renseignement financier, des
relations avec les professionnels déclarants et des relations internationales. Il est compétent en
matière de relations générales avec les professionnels déclarants, de questions relatives à
l’émission d’une déclaration à Tracfin ou à son suivi et des questions concernant la coopération
institutionnelle/opérationnelle internationale

• le Département des enquêtes (DE) : chargé des investigations approfondies des affaires traitées
par le service

• les conseillers juridiques : magistrats de l’ordre judiciaire, ils assurent une missions d’expertise
et d’appui et donnent un avis consultatif indépendant sur la caractérisation des faits susceptibles
de constituer l’infraction de blanchiment

• les autres services : une cellule spécifique dédiée au traitement des affaires de financement du
terrorisme, une cellule d’analyse stratégique, une cellule formée par 3 officiers de liaison de la
DGGN, de l’ OCRGDF et de l’Autorité de contrôle prudentiel et un Département des affaires
administratives et financières (DAAF) assurant les fonctions de support du service

Les acteurs financiers soumis au dispositif anti-blanchiment


- les catégories de professionnel : les professions financières (banques, établissement de crédit
ou de paiement, instituts d’émission, assureurs, entreprises d’investissement, changeurs manuels),
les professions non financières (intermédiaires immobiliers, responsables de casinos,
responsables de groupements, cercles et sociétés organisant des jeux de hasard, des loteries, des
paris, des pronostics sportifs ou hippiques ou personnes se livrant habituellement au commerce
ou organisant la vente de pierres/matériaux précieux, d’antiquité ou d’oeuvres d’art, agents
sportifs) et les auxiliaires de justice (experts-comptables, commissaire au comptes, notaires,
huissiers de justice, administrateurs-mandataires judiciaires, commissaires-priseurs judiciaires,
avocats)

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- les autorités de contrôle des professionnels : l’autorité judiciaire (le procureur, tout magistrat
ou les services de police judiciaire le cas échéant), les administrations financières (la Direction
générale des finances publiques (DGFiP), la Direction générale des douanes et des droits
indirects (DGDDI)), les organismes de protection sociale chargés de la gestion d’un régime
obligatoire de la sécurité sociale (Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS),
Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts), Caisse nationale
d’assurance vieillesse des travailleurs salariés (Cnavts), Caisse centrale de mutualité sociale
agricole (CCMSA), Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), Pôle Emploi, Régime
social des indépendants (RSI)), les services de renseignement (DGSI & DGSE, saisis sur
initiative exclusive de Tracfin dans le cadre des menaces contre les intérêts fondamentaux de la
Nation en matière de sécurité publique et de sûreté de l’Etat), les homologues étrangers (cellules
de renseignement financier en matière de blanchiment du produit d’une infraction punie d’une
peine privative de liberté supérieure à 1 an ou de financement du terrorisme. Ceci, sauf si une
procédure pénale a été engagée en France pour les mêmes faits ou si la communication des
informations porte atteinte à la souveraineté ou aux intérêts nationaux, à la sécurité ou à l’ordre
public.)

Les prérogatives de puissance publique de Tracfin


- le droit de communication auprès des professionnels impliqués dans la lutte anti-blanchiment de
toute pièce utile à l’enquête ; pour les organismes financiers possibilité de se rendre sur place,
pour les avocats la cellule anti-blanchiment doit envoyer sa demande au bâtonnier de l’ordre
- le droit de communication auprès de la sphère publique : vis-à-vis des administrations de l’Etat,
des collectivités territoriales, des établissements publics et de toute personne chargée d’une
mission de service public
- le droit d’opposition à la réalisation d’un opération financière douteuse non encore réalisée et
fondée sur toute déclaration de soupçon ou d’information même sans déclaration de soupçon
préalable du professionnel en charge de l’opération

Le Ministère de l’Intérieur et la gestion des crises


La Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) est la structure
centrale responsable de la planification, de la gestion des crises et des accidents de la vie
courante. Elle compte aussi le centre opérationnel de gestion interministérielle des crises
(COGIC) qui est un organe de veille permanente et de conduite des crises relatives à tout

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événement susceptible d’affecter durablement la vie collective. Elle assure la gestion du Centre
interministériel des crises (CIC).

Principes d’organisation de la sécurité civile


- une direction unique du ministère de l’Intérieur regroupant : l’Inspection de la défense et de la
sécurité civile, la Direction des sapeurs-pompiers, la Sous-direction de la planification et de la
gestion des crises (animant le COGIC) et la Sous-direction des moyens nationaux
- 4 pôles de compétences : les services opérationnels nationaux ; les sapeurs-pompiers et autres
acteurs du secours ; la planification et la gestion des risques ; l’administration et la logistique
- le budget est soumis aux aléas des événements exceptionnels et finance la coordination des
moyens de secours et l’intervention des services opérationnels pour les opérations courantes
(secours à personne, déminage), les catastrophes majeures naturelles/techniques (feux de
forêt, inondations, tempêtes, séismes, accidents NRBC et industriels) et la coordination des
acteurs locaux-nationaux contribuant à la préparation et à la gestion des crises
- les services opérationnels : les démineurs (neutralisation et destruction des munitions des
conflits mondiaux ; détection, neutralisation et destruction des objets suspects ; sécurisation des
voyages officiels et des grandes manifestations), le groupement aérien (avions dédiés à la lutte
contre les incendies et le transport de personnes/fret en cas de catastrophe naturelle ou
industrielle ; hélicoptères effectuant des transports sanitaires, participant à la lutte contre les feux
de forêt, assurant des missions de reconnaissance, de prévention générale et d’assistance
technique), les formations militaires de la sécurité civile (renfort aux sapeurs-pompiers
territoriaux par un appui ou une préparation particulière face aux risques, ils sont polyvalents et
peuvent faire face aux catastrophes naturelles, technologiques et sanitaires : feux de forêts,
cyclones, inondations, secours sur tremblement de terre ou sur des pollutions d’origines diverses),
les sapeurs-pompiers et les services départementaux d’incendie et de secours (les SDIS sont
des établissements publics chargés de la prévention, de la protection et de la lutte contre les
incendies, accidents, sinistres et catastrophes et de l’évaluation et de la prévention des risques
technologiques/naturels et des secours d’urgence. Ils sont placés pour emploi sous l’autorité du
maire ou du préfet dans le cadre de leurs pouvoirs de police)

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- la gestion des crises au niveau de l’administration centrale

• la Sous-direction de la planification et de la gestion des crises : chargée des plans relevant


directement du ministre de l’Intérieur permettant d’assurer la protection du territoire et des
populations face aux différentes menaces, elle assure les fonctions d’état-major et de gestion
interministérielle des crises confiées par le Premier ministre au ministre de l’Intérieur, et met en
oeuvre le COGIC et le CIC

• la Sous-direction des moyens nationaux : chargée des moyens propres de la DGSCGC, elle
assure la gestion des personnels et des aéronefs

• l’Inspection de la défense et de la sécurité civile : chargée de l’évaluation périodique et de


l’inspection technique des SDIS, de la prévention des accidents et des enquêtes. Elle assure des
missions de réflexion et de proposition, de conseil ou d’appui, d’évaluation et toutes missions
d’enquête et de contrôle dans le domaine de la sécurité des acteurs de la sécurité civile

- la gestion des crises au niveau territorial

• le dispositif national et zonal : le 1er, par l’intermédiaire du COGIC, appuie le dispositif mis en
place par le second, par l’intermédiaire du centre opérationnel de zone (COZ), qui fournit les
moyens et coordonne les actions si l’événement dépasse les capacités de réponse d’un
département

• le dispositif départemental et communal : le 1er, sous l’autorité du préfet, s’articule autour de


deux structures de commandement, le centre opérationnel départemental (COD, à la préfecture
qui assure la défense et la protection civile) et le poste de commandement opérationnel (PCO,
qui coordonne les acteurs sur le terrain), tandis que le second, sous l’autorité du maire, assure la
mise en place du poste communal de commandement (PCC) dans le cadre du plan communal
de sauvegarde (PCS)

Les missions de secours


- la protection des personnes, des biens et de l’environnement : assurée par les sapeurs-pompiers
et les unités d’instruction et d’intervention de la sécurité civile (UIISC), les opérations de secours
(opérations de prévention, protection et lutte contre les incendies, les autres accidents, sinistres,
catastrophes et risques technologiques) sont réalisées sous l’autorité de police compétente (maire,
préfet, ministre) et selon un financement assuré par la commune, le SDIS ou l’Etat
- le dispositif de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle : il permet d’indemniser les
citoyens victimes de catastrophes naturelles dont les effets sont « les dommages matériels directs
non assurables ayant eu pour cause déterminante l’intensité anormale d’un agent naturel, quand
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les mesures habituelles à prendre pour éviter ces dommages n’ont pu empêcher leur survenance
ou n’ont pu être prises ». La demande de mise en oeuvre est transmise par le maire de la
commune aux services préfectoraux, puis, une commission interministérielle pilotée par le
ministre de l’Intérieur rend un avis consultatif. L’état de catastrophe naturelle est constaté le cas
échéant par arrêté ministériel qui en mesure la portée et les conséquences.

Le Conseil d’Etat a précisé (CE Syndicat des Sylviculteurs du Sud-Ouest 12 décembre 1990)
qu’il appartient seulement à l’autorité administrative de rechercher si un agent naturel a revêtu
une intensité anormale engendrant un état de catastrophe naturelle. Les ministres compétents se
prononcent uniquement sur l’intensité anormale ou non de l’agent naturel invoqué comme étant à
l’origine des dommages, mais pas sur l’existence d’un lien de causalité entre cet agent et les
dommages constatés sur les biens assurés, cette appréciation appartenant aux assureurs.

- l’alerte et l’information des populations : amener la population à appliquer immédiatement des


mesures de sécurité avec des actions réflexes (se mettre en sécurité, se tenir informé, ne pas
téléphoner ni aller chercher ses enfants à l’école), via le Réseau national d’alerte à la
population (RNA, dont la sirène test retenti a 12h tous les premiers mercredi du mois), il est
destiné à avertir les populations d’un danger nécessitant de se mettre en sécurité ; Radio France
et France Télévision peuvent également diffuser des messages d’alerte ; le Système d’alerte et
d’information des populations (SAIP) doit être généralisé en 2015, il repose sur une application
informatique et pourra être déclenché à distance par un maire/préfet sur des zones définies en vue
d’assurer la protection générale de la population, le maintien de l’ordre public et la défense civile
; est également envisagé de recourir aux opérateurs de téléphonie mobile ; il existe aussi des
panneaux à affichage variables sur les autoroutes, en ville et dans les gares
- les actions à l’étranger : via une mission des relations internationales qui organise et encadre
les actions internationales de formation, d’audit et de promotion du savoir-faire français ; via des
accords bilatéraux de coopération et d’assistance mutuelle en matière de protection civile

Les forces armées


La planification de la Défense nationale (defnat)
- l’extension du champs de la defnat tend à recouper celui de la sécurité intérieure car son rôle est
d’assurer la sécurité et l’intégrité du territoire, la vie de la population, le respect des alliances-
traités-accords internationaux : c’est donc un instrument privilégié de la souveraineté nationale
ainsi qu’un outil de crédibilité internationale

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- la stratégie de sécurité/defnat a pour objet d’identifier les menaces et risques susceptibles
d’affecter la vie de la Nation (protection de la population, intégrité du territoire, permanence des
institutions de la République, détermination des réponses à apporter par les pouvoirs publics)
- la politique de défense assure l’intégrité du territoire et la protection de la population contre les
agressions armées et lutte contre les autres menaces susceptibles de mettre en cause la sécurité
nationale ; elle est guidée par 2 principes : l’autonomie et la solidarité
- la réserve a ainsi été conçue comme un instrument de communication privilégié entre la défense
et la société civile et comme un outil efficace intégré aux forces armées, à travers la réserve
citoyenne (promotion de l’esprit de défense et de l’outil militaire) et la réserve opérationnelle
(réservoir d’expertise de haut niveau dans les domaines essentiels des affaires civilo-militaires et
ressource nécessaire pour assurer des missions de sécurité et de protection du territoire)
- les lois de programmation militaire constituent le cadre juridique et opérationnel de la politique
de défense. Celle de 1997-2002 engage une réforme de l’outil de défense (réussir le passage à
l’arme professionnelle, restructurer l’outil de défense, moderniser les équipements, consolider la
base industrielle et technologique de défense, faciliter la construction d’une politique de défense
européenne). Celle de 2003-2008 accélère la modernisation des forces dans plusieurs domaines :
l’évaluation de situation (satellites, drones), le commandement et la projection (porte-avions,
avions ravitailleurs, bâtiments de projection et de commandement), les moyens d’actions dans la
profondeur (avions, hélicoptères, missiles) ; elle consolide ainsi les effectifs de l’armée
professionnelle et maintien un flux de recrutement des civils-militaires par un dispositif de
fidélisation et d’attractivité. Celle de 2013 fixe le champs d’action et le nouveau modèle des
forces armées à l’horizon 2025-2030 et concourt à la recherche d’une vision stratégique à long
terme adaptée aux évolutions du contexte stratégique-économique et aux objectifs de défense-
sécurité nationale
- les livres blancs de la défense constituent une source d’information majeure sur la politique de
la défense. Celui de 1972 visait la dissuasion nucléaire ; celui de 1994 visait la projection des
troupes à l’extérieur du territoire national (les OPEX) ; celui de 2008 met en oeuvre la doctrine
d’emploi de l’armée au sein d’organismes supranationaux, puis, conceptualise la stratégie de
sécurité nationale en la fondant sur la continuité des menaces et des risques intérieurs-
extérieurs (il permet d’en prendre la mesure pour organiser les réponses en mobilisant l’Etat,
l’armée, les forces de sécurité intérieure et civile, les collectivités locales décentralisées et les
grands opérateurs d’importance vitale) qui associe sans les confondre les politiques de
défenses, de sécurité intérieure, étrangère et économique, et consacre ainsi l’institution

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militaire comme acteur de la sécurité intérieure ; celui de 2013 définit les conséquences de la
participation dans l’OTAN et dans la construction de l’Europe de la défense
- la révision générale des pouvoirs publics (RGPP) qui implique la transformation du ministère de
la Défense selon 4 objectifs : l’amélioration de la gouvernance du ministère, la rationalisation des
fonctions support (RH, communications) et l’amélioration du soutien aux armées par la
professionnalisation et la mutualisation des fonctions, la maîtrise des coûts de fonctionnement, la
refonte de la carte militaire pour réduire les coûts
- la loi de programmation militaire 2009-2014 : elle constitue une première étape de la mise en
oeuvre de la nouvelle stratégie de sécurité nationale pour les orientations stratégiques et les
équipements de l’armée permettant de fixer les principes de la politique de défense et les moyens
corrélatifs consacrés. Cette loi prévoit la création d’un Conseil de défense et de sécurité
nationale (CDSN) décidant des orientations de la politique de sécurité nationale et associant
politique de défense et politique de sécurité intérieure ; ainsi qu’en son sein, le Conseil national
du renseignement (CNR). Cette loi prévoit une réduction des effectifs, une amélioration de la
condition des personnels civils-militaires, une professionnalisation de la réserve militaire, un
renforcement des effectifs et des moyens du renseignement, une confrontation de principe de la
dissuasion mais une réduction du nombre d’armes correspondantes en application du principe de
la « stricte suffisance »
- la loi de programmation militaire pour 2014-2019 : elle comporte des dispositions relatives au
cadre juridique du renseignement, à la protection des systèmes d’information, au traitement pénal
des affaires militaires, aux mesures de gestion des RH, à la protection des sites-installations-
immeubles intéressant la defnat. Elle comportement aussi des dispositions innovatrices en droit
de la sécurité intérieure : la réforme du cadre juridique de l’accès aux données de connexions et
de géolocalisation en temps réel en le rapprochent de celui des interception de communication,
donc plus protecteur des libertés publiques par un contrôle du Conseil national des
interceptions de sécurité (CNCIS) et une motivation des demandes de géoloc par le ministre,
mais aussi plus efficace car ouvert à tous les services de renseignement, pour des motifs plus
larges et pour des durées plus étendues ; elle renforce la protection des militaires en OPEX
face au risque de judiciarisation par une présomption du caractère connu et non suspect de la
mort violente d’un militaire au cours d’une action de combat et conditionne la mise en
mouvement de l’action publique au procureur lorsque des faits sont commis par un militaire dans
le cadre de sa mission (approche matérielle non subjective) ; elle renforce la protection des
systèmes d’information face aux attaques pour les opérateurs d’importance vitale face à la cyber
menace (ex : ANSSI), mais clarifie et renforce la sécurité juridique de l’activité de recherche ou

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de développement de produits ou de services en matière de sécurité informatique et renforce le
cadre juridique des acteurs étatiques de la cyberdéfense.

Le cadre d’organisation de la defnat


- organisation générale de la defnat

• les organes politiques : la Constitution définit les responsables de la politique de défense tandis
que l’ordonnance du 7 janvier 1959 répartit les responsabilité au sein du gouvernement par
niveau de décision (le Conseil des ministres pour les matières relatives à la politique de
défense, les comités de défense pour les matières relatives à la direction générale de défense, le
comité de défense restreint/conseil de défense pour les matières relatives à la direction militaire
de défense). Le Président de la République a un rôle de garant (indépendance nationale,
intégrité du territoire, respect des traités), de chef des armées, de responsable de la politique de
defnat, de présidence des conseils et comités supérieurs de la defnat, de décideur de l’emploi
des forces y compris des forces nucléaires. Le Premier ministre a un rôle de responsable de la
defnat, il veille à la cohérence de l’action gouvernementale, est responsable de la défense et de
la sécurité nationales, exerce la direction générale et la direction militaire de la défense et dirige
l’application des mesures par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationales
(SGDSN). Le Gouvernement, dirigé par le Premier ministre, détermine et conduit la politique
de la Nation (il dispose pour cela de l’Administration et de la force armée), est chargé de
l’exécution des lois, du maintien de l’ordre et de la continuité et du fonctionnement des
services publics. On distingue pour le Gouvernement selon qu’il est réuni sous la formation du
Conseil des ministres, présidé par le Président de la République, afin : de délibérer des projets
de lois et de décrets après avis du Conseil d’Etat, d’autoriser le Premier ministre à engager la
responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale, de nommer les hauts
fonctionnaires, de légiférer par ordonnances, de décréter l’état d’urgence (attribution aux
autorités civiles de pouvoirs exceptionnels de police), de décréter l’état de siège (attribution
aux autorités militaires de pouvoirs exceptionnels de police), de décréter la mobilisation
générale. On distingue aussi pour le Gouvernement selon certains ministres, c’est à dire, le
ministre de la Défense (assisté des « grands subordonnés ») qui prépare et met en oeuvre la
politique de défense, fixe l’organisation des armées-directions-services du ministère, établit-
contrôle la mise en oeuvre de la programmation des effectifs-équipements-infrastructures,
définit la politique des ressources humaines, veille au respects des droits-obligations du
militaire, définit les missions relevant de la compétence confiées aux formation spécialisées de
la GN, exerce son autorité sur les militaires de la GN engagés dans des missions militaires sur

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le territoire national comme en OPEX, organise le soutien des personnels-matériels et fixe les
orientations de la gestion du patrimoine immobilier, définit conjointement avec le ministre de
l’intérieur la mission militaire des prévôts (sauf en matière de police judiciaire), définit les
conditions de la contribution du Service de santé des armées (SSA) à la politique de santé
publique, programme et met en oeuvre les politiques de coopération et d’exportation des
équipements de défense, propose la nomination et l’affectation des officiers généraux ; et le
ministre de l’Intérieur qui est responsable de la préparation et de l’exécution des politiques de
sécurité intérieure et de sécurité civile concourant à la défense et à la sécurité nationales, il
pourvoit à la sécurité des pouvoirs publics et des administrations publiques, il assure en matière
d’ordre public la sécurité générale du territoire, il protège les organismes-installations-moyens
civils qui conditionnent le maintien des activités indispensables à la défense et à la vie des
populations, il prend en matière de protection civile les mesures de prévention-secours que
requiert la sauvegarde des populations, il entretien et affermi la volonté de résistance des
populations aux effets des agressions. Le Parlement vote le projet quinquennal de loi de
programmation militaire et le projet de budget annuel des armées inclus dans la loi de finance,
adopte des projets de lois organiques et/ou ordinaires pour fixer les règles relatives : aux
sujétions imposées par la defnat aux citoyens (en leur personne et leurs biens), les garanties
fondamentales des fonctionnaires civils et militaires de l’Etat, la détermination des crimes-
délits et des peines applicables, la procédure pénale, la création de nouveaux ordres de
juridiction et le statut des magistrats. Il détermine aussi les principes fondamentaux de
l’organisation générale de la defnat à travers le vote de la prorogation de l’état de siège,
d’urgence et de l’autorisation de la déclaration de guerre. Enfin la commission permanente de
la defnat et des forces armées (Assemblée nationale) et la commission permanente de la
defnat et des affaires étrangères ont un rôle de dépôt de propositions législatives et de
rapports parlementaires.

• les autorités civiles : les conseils relevant de la Présidence la République, c’est à dire, le CDSN
(décide des orientations de la politique de sécurité nationale, coordonne les moyens civils-
militaires nécessaires pour garantir la sécurité du territoire et les intérêts de la France, arrête les
décisions relatives à la direction générale de la Défense et de direction politique-stratégique de
réponse aux crises majeures) via une formation plénière, un conseil restreint ou une formation
spécialisée telle que le Conseil national de renseignement (CNR qui définit les grandes
orientations assignées aux services de renseignement, adopte une planification des objectifs et
des moyens humains-techniques et examine les évolutions du cadre juridique du
renseignement) ou le Conseil des armements nucléaires (CAN, qui définit les orientations

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stratégiques et s’assure de l’avancement des programmes de dissuasion nucléaire) ; les conseils
relevant du Premier ministre, c’est à dire, le SGDSN (principal organe de conseil des décideurs
politiques en matière de défense notamment via la soumission des projets de textes
législatifs/réglementaires, il assure le secrétariat du CDSN ainsi que l’animation et la
coordination des travaux interministériels relatifs à la politique de défense et de sécurité
nationale, de sécurité des systèmes d’information, des mesures nécessaires à la protection du
secret de la defnat…), l’Institut des hautes études de la defnat (IHEDN qui est un EPA placé
sous tutelle du Premier ministre et a pour mission de développer l’esprit de défense et de
sensibiliser aux questions internationales), l’Agence nationale de la sécurité des systèmes
d’information (ANSSI qui met en oeuvre une politique préventive et réactive de défense
contre les attaques informatiques), le Comité stratégique interministériel de coordination de
la lutte contre la menace NRBC-E (il renforce l’effort national, assure la cohérence des
capacités de protection et la bonne exécution des programmes de recherche et d’équipement) ;
les autres instances, c’est à dire sous l’autorité du Président de la République et du
Gouvernement, le Chef d’état-major des armées (CEMA qui est responsable de l’emploi des
forces armées, assure le commandement des opérations militaires, est le conseil militaire du
Gouvernement ; il est responsable de l’organisation interarmées et de l’organisation générale
des armées, de l’expression du besoin en matière de ressources humaines civiles-militaires des
armées-organismes interarmées, de la définition du format d’ensemble des armées, de la
préparation-mise en condition d’emploi des armées, du renseignement d’intérêt militaire et des
relations internationales militaires), la Direction du renseignement militaire (DRM), l’état-
major des armées (EMA), le Centre opérationnel interarmées (COIA), le Centre de
planification et de contrôle des opérations (CPCO), le Commandement des opérations
spéciales (COS), le Service des essences, le Service de santé, l’Inspection de la défense
opérationnel du territoire, les Chefs d’état major de l’armée de Terre (CEMAT), de
l’armée de l’Air (CEMAA), de la marine nationale (CEMM), les hauts fonctionnaires de
défense et de sécurité (conseillers ministériels en matière de défense et de situations d’urgence
affectant la défense, la sécurité et la vie de la Nation), les conseillers de défense et de sécurité
(conseillers ministériels/préfectoraux contribuant par des études ponctuelles et une participation
à des instances consultatives à des travaux de réflexion-formation-information en matière de
défense et de sécurité).

- organisation territoriale de la defnat : elle est découpée en zone de défense et de sécurité


(ZDS) qui est un échelon spécialisé où sont coordonnés les efforts civils-militaires de défense-

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sécurité nationales. Ses limites sont celles des régions administratives (sauf les régions terre).
Cette structure permet d’optimiser l’emploi des moyens militaires pour la défense du territoire et
les mission de service public dans un souci de coordination civilo-militaire et interarmées. Elle
permet de faire face aux crises par la mise à disposition rapide de ressources humaines-
matérielles et de structures de commandement sur l’ensemble du territoire.

• la défense militaire : l’organisation militaire territoriale comprend, pour la France


métropolitaine, une organisation territoriale interarmées de défense (reposant sur les zones
de défense et les départements) et une organisation propre à chaque armée ; et pour l’outre-mer,
des zones de défense et de sécurité particulières (Antilles, Guyane, sud de l’Océan indien,
Nouvelle-Calédonie, Polynésie française). Pour l’armée de terre, le délégué militaire
départemental (DMD) conseille le préfet et représente l’officier général de zone de défense
(OGZD). Le territoire métropolitain est découpé en 5 régions Terre (déclinées selon les 4 points
cardinaux et l’Île-de-France). Pour l’armée de l’Air, elle est organisée à l’échelon national.
Pour la marine nationale, la défense des implantations littorales, des ports et la défense
maritime du territoire est organisée en deux régions maritimes : Atlantique/Manche/mer du
Nord et la méditerranée. Pour la GN, elle est organisée en régions, départements, groupements
constitués de groupes, compagnies, escadrons, sections, pelotons, brigades, communautés de
brigades. Les limites des régions de GN sont celles des régions administratives.

• la défense civile : ses responsabilités sont partagées entre les ministères, départements et
communes. Elle comprend 5 missions : pourvoir à la sécurité des pouvoirs publics et des
administrations publiques, assurer en matière d’ordre public la sécurité générale du territoire,
protéger les organismes-installations-moyens civils qui conditionnent le maintien des activités
indispensables à la défense et à la vie des populations, prendre en matière de sécurité civile les
mesures de prévention et de secours qui requièrent la sauvegarde des populations, entretenir et
affermir la volonté de résistance des populations aux effets des agressions. Ses acteurs sont le
préfet délégué pour la défense et la sécurité, subordonné au préfet de zone, il dirige l’état-
major interministériel de défense et de sécurité, le Service de zone des systèmes d’information
et de communication (SZSIC), le Secrétariat général pour l’administration de la police (SGAP),
le Centre régional d’information et de coordination routière (CRICR), ses compétences
couvrent la sécurité nationale, l’ordre public et la coordination des forces participant à la
sécurité publique ; les Secrétariats généraux pour l’administration du ministère de
l’Intérieur (SGAMI), placés sous l’autorité du préfet délégué pour la défense et la sécurité,
chargés de la gestion de moyens territoriaux au bénéfice des services de PN-GN et des
préfectures ; l’officier général de zone de défense et de sécurité, c’est le conseiller du préfet

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de zone en matière de défense sur le territoire et est responsable de la coordination des moyens
des trois armées et des services interarmées contribuant à la défense civile ainsi que du
commandement militaire de la zone en cas de mise en oeuvre des mesures de défense et
d’organisation territoriale ; les délégués de zone de défense et de sécurité, chef de
service/fonctionnaire préparant les mesures de défense et de sécurité nationale ; les
correspondants de zone de défense et de sécurité, aident les délégués pour préparer et mettre
en oeuvre les mesures de sécurité nationale pour chaque établissement public ou organisme
concerné ; le recteur de l’académie, conseiller du préfet de ZDS pour les questions impliquant
l’éducation nationale dans la sécurité nationale ; le directeur général de l’agence régionale de
santé, assiste le préfet de ZDS ; l’officier supérieur de sapeurs-pompiers, assiste le préfet de
ZDS. Ses instances collégiales sont placées sous l’autorité du préfet de zone de défense : le
Comité de défense et de sécurité de zone, il fait un point périodique des mesures prises, des
actions à entreprendre et des travaux en cours (composition cf article R1311-25 du Code de la
défense) ; l’état major interministériel de zone de défense et de sécurité, il prépare et met en
oeuvre les mesures concourant à la sécurité nationale dont la sécurité civile et la gestion de
crise, pour la zone de défense de Paris ses attributions sont exercées par le Secrétariat général
de ZDS (en matière de sécurité civile, économique et des secteurs et installations d’importance
vitale) ou par la préfecture de police (autres matières) ; le Centre opérationnel de zone
(COZ), il assure une veille opérationnelle permanente et peut être appuyé au niveau national
par le COGIC ; l’état major zonal de sécurité civile (EMZSC), il assure une veille
opérationnelle permanente, assiste le préfet dans la mise en oeuvre des mesures de coordination
du trafic-information routière, établit le schéma directeur de zone pour la formation des
personnels, la préparation des moyens de secours et coordonne les moyens de secours publics
dans la zone de défense, coordonne la défense économique et préparer les réunions du comité
de défense et de sécurité de zone ; le CRICR, organisme interministériel, il est chargé de
recueillir-traiter les informations routières et de les diffuser aux autorités-gestionnaires de la
route-usagers, en situation exceptionnelle il met en oeuvre des plans de gestion du traffic ; le
SZSIC, il contribue à la permanence-continuité-sécurité des liaisons gouvernementales et de
mettre en oeuvre les systèmes d’information-communication en cas de plan de
secours/crise/événement particulier.

• la défense économique : au niveau national elle est organisée conjointement par le ministre de
l’économie, le Premier ministre et le secrétaire général de la defnat. Elle se distingue en 2
domaines : la défense économique régalienne (veille au fonctionnement général de
l’économie, prévient les dysfonctionnements économiques et la préparation-gestion de crises,

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elle est traitée au niveau de la zone de défense) et la défense économique partenariale
(secteurs des politiques de sécurité que les entreprises et la collectivité doivent s’imposer à elle-
même comme la protection-sécurité des systèmes d’information et les mesures découlant de
dépendances stratégiques, les politiques de protection du patrimoine, la politique d’ouverture à
la concurrence et à la mondialisation, elle est mise en oeuvre au niveau de la région). Les
opérateurs d’importance vitale sont désignés pour chaque secteur d’activité d’importance vitale
par arrêté du ministre coordonateur. Une commission zonale de défense et de sécurité des
secteurs d’activité d’importance vitale, est chargée d’une mission générale de coordination,
d’assistance et de contrôle de la mise en oeuvre des plans particuliers de protection (sauf ceux
dont la compétence relève du ministre de la Défense).

La participation de l’armée à la mission de sécurité intérieure


- la protection du territoire national : affirmée par la Constitution de 1958 (lien indissoluble entre
territoire et indépendance nationale) et l’ordonnance n°59-147 du 7 janvier 1959 (définissant
notamment comme objet de la défense le fait d’assurer la sécurité et l’intégrité du territoire), on
peut désormais dire que garantir la sécurité du territoire national revient à garantir l’indépendance
de la France car celle-ci est la concrétisation de la notion de souveraineté (DDHC1789 et C1958).
Cette protection du territoire national se décline selon les objectifs suivants

• systèmes d’information et d’alerte : dans les situations exceptionnelles le ministère de la


Défense met en place des missions de surveillance aérienne et maritime, d’identification des
bassins à risques, de préparation opérationnelle, de sécurité des personnes

• plan Vigipirate : le ministère de la Défense concours à ce dispositif en assurant la sécurité


nationale face aux actions terroristes

• surveillance militaire du ciel/défense aérienne : via l’armée de l’air qui usent de moyens de
détection-identification des appareils survolant le territoire national et via les accords
diplomatiques de coordination avec les pays limitrophes

• lutte contre les trafics illicites : via l’ensemble des armées pour la lutte contre l’immigration et
l’opaline clandestin ainsi que via la marine national avec son dispositif permanent de
surveillance et d’intervention en matière de terrorisme, narcotrafic, immigration clandestine,
piraterie

• missions de secours : sauvetage en mer (aspects opérationnels), santé publique via le SSA pour
les ministères de l’Intérieur (BSPP, BMPM, sécurité civile de Brignoles et Nogent-le-Rotrou),
des Transports (médecins militaires) et des Affaires étrangères (opérations de coopération
militaire-civile) ; via les hôpitaux d’instruction des armées (HIA) qui assurent des missions
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de soutien des forces armées, de service public hospitalier, de participation aux plans
gouvernementaux de secours impliquant un afflux massif de victimes

- les priorités du Livre blanc de 2013 : prévenir les 5 menaces (terrorisme, cyber attaques,
atteintes au potentiel scientifique-technique, criminalité organisée (formes graves), crises
majeures (risques naturels-sanitaires-technologiques-industriels-accidentels) ; assurer les 3
missions définies par le Président de la République : la protection du territoire-population, la
dissuasion nucléaire, les OPEX ; assumer les 5 fonctions stratégiques : connaissance-
anticipation, dissuasion, protection, prévention, intervention

- l’articulation entre les forces armées et les forces de sécurité intérieure : le Livre blanc de 2013
prévoit les coordination au travers de contrats d’engagement, notamment, en matière de
protection contre les risques-menaces pouvant affecter les citoyens et de protection de la Nation
contre les menaces militaires. Il faut ainsi un nouveau modèle d’armée reposant sur les
composantes suivantes : des capacités de commandement et de contrôle permettant de
planifier-conduire des opérations de façon autonome ou comme Nation-cadre d’une opération
multinationale, des capacités de renseignement c’est à dire de traitement de l’information et de
communication du renseignement obtenu (imagerie et interception électronique), des capacités
de cyberdéfense militaire mieux intégrées pour mieux soutenir les autres forces armées, des
forces spéciales plus développées pour répondre aux besoins de réaction dans l’urgence, en
souplesse et dans la profondeur d’un dispositif hostile ou complexe. Le modèle actuel d’armée
répond au principe de différenciation pour déployer des capacités complémentaires : les forces
terrestres (capacités d’entrée, combat de coercition face à des moyens lourds, gestion de crise,
appui et soutien opérationnel), les forces navales (force océanique stratégique, force aéronavale
nucléaire, opérations de haute intensité, gestion de crise majeure, conservation du potentiel des
forces lourdes, préservation des moyens, contrôle des espaces maritimes, protection de nos
approches et projection en OPEX), les forces aériennes (dissuasion aéroportée, capacités
d’entrée, appréciation de situation, frappe dans la profondeur, appui de la manoeuvre terrestre
adaptée à un conflit majeur) et les organismes interarmées (soutien, dispositif sanitaire de veille
opérationnelle pour tous types de missions et pour la protection des populations sur le territoire)

- la situation de la GN : placée sous la double autorité des ministres de l’Intérieur et de la


Défense, « elle participe à la défense de la patrie et de intérêts supérieurs de la Nation » et
représente un atout majeur (nature militaire de son organisation et de ses personnels, maillage

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territorial, réserve opérationnelle, gendarmerie mobile), elle concourt à la défense en temps de
paix (renseignement, administration des réserves) et en période de crise (défense opérationnelle
du territoire). Son objectif devrait tendre à mettre en oeuvre des capacités pivots
complémentaires des moyens des armées afin de continuer à leur assurer un appui essentiel par
les GN spécialisées (maritime, de l’air, de l’armement, de la sécurité des armements nucléaires),
par la prévôté et par son engagement constant en OPEX.

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LES ACTEURS TERRITORIAUX DE LA SECURITE INTERIEURE

La police municipale (PM), un service producteur de sécurité


Parallèlement à la mission de sécurité des personnes-biens de l’Etat, assurée par la PN-GN, les
maires ont pour missions le bon ordre, la sûreté et la sécurité publiques territoriale et
concourent à la prévention de la délinquance, assurées par la PM qui est donc la police de
proximité par excellence et une force complémentaire. Cette dernière exercent aussi des missions
de police administrative et quelques actes de police judiciaire. Le rapport d’information
sénatorial de Pillet et Vandierendonck propose de clarifier ses missions et mieux les
coordonner avec celles de leurs consoeurs nationales car leurs missions sont souvent très
proches (développement des pouvoirs judiciaires à côté des missions traditionnelles de
prévention), les effectifs ont été presque multipliés par 4, avec une répartition territoriale trop
hétérogène et inégale. Le rapport préconise, tout d’abord, de regrouper les gardes champêtres
avec les policiers municipaux en une « police territoriale », dotée d’un statut propre et
d’uniformes différents de leurs consoeurs nationales ; ensuite, d’améliorer la coopération entre
les acteurs étatiques et territoriaux de la sécurité intérieure pour conforter la PM dans ses
misions de proximité et trancher la question de leur armement ; enfin, de mutualiser les polices
municipales au niveau intercommunal afin de limiter les inégalités territoriales devant la
sécurité.

Organisation et place dans la sécurité intérieure


- le rapport Peyrefitte : panorama de la violence en France et politique de lutte corrélative
identifiant le maire comme un coproducteur de sécurité aux côté de la PN
- le rapport Bonnemaison : évolution de la délinquance sur 20 ans et étude des mesures de
prévention au plan communal formulées en 64 propositions réparties selon 5 thème retenus par la
commission (environnement social et cadre de vie, protection de la jeunesse, réforme des
méthodes administratives, politique judiciaire, organisation de structures permanentes de
prévention)
- la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance (délinquance des mineurs,
violence conjugale, infractions sexuelles, consommation de drogues) : institue un Conseil local
de sécurité et de prévention de la délinquance (obligatoire dans les communes de plus de
10000 habitants) et implique le maire dans l’aide et l’orientation des familles en difficulté en
recevant les informations confidentielles des travailleurs sociaux car il peut désormais proposer
un accompagnement parental, réunir un Conseil pour les droits et devoirs des familles, désigner

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un coordonateur parmi les travailleurs sociaux intervenant dans une même famille, procéder à un
rappel à l’ordre verbal à l’encontre des auteurs de faits susceptibles de porter atteinte au bon
ordre, à la sûreté, à la sécurité ou à la salubrité publique
- les effectifs des PM : ils ont connu une forte croissance depuis 1980 et représentent aujourd’hui
près de 6% des services policiers conjoints de l’Etat et des collectivités locales, l’analyse de la
répartition géographique des services-effectifs révèle de très grandes disparités régionales ne
reflétant pas complètement les différences de population
- le statut des PM : fonctionnaires au sein de la fonction publique territoriale (sélectionnés sur
concours, inscrits sur liste d’aptitude, soumis à une formation initiale d’application, assermentés
par double agrément préfet-procureur, recrutés et nommés par les mairies, soumis à une
formation continue obligatoire), appartenant au corps des policiers municipaux (hiérarchisé en
catégories A-B-C), comprenant une force d’appoint les agents de surveillance de la voie
publique (ASVP, agents communaux, titulaires/contractuels agréés par le procureur et
assermenté par le juge d’instance, n’appartenant à aucun cadre d’emploi spécifique, munis d’une
carte professionnelle, sans qualité d’APJA, non soumis à une formation, ne pouvant porter
d’armes de 4ème et 6ème catégorie ; leurs compétences se bornent aux règles relatives aux
véhicule arrêt-stationnement-défaut d’apposition du certificat d’assurance-propreté des voies et
espaces publics-bruits de voisinage)
- les droits et devoirs des PM : le responsable hiérarchique doit s’assurer que les ordres donnés
sont correctement reçus-compris, de l’adhésion-motivation de ses subordonnés, l’ordre doit
s’inscrire exclusivement dans le cadre des missions relatives au bon ordre, à la tranquillité, à la
sécurité et à la salubrité publique ; concernant les règles relatives à l’emploi de la force à
l’utilisation des fichiers elles sont communes à l’ensemble des acteurs de la sécurité intérieure ;
concernant le respect de la déontologie il est théoriquement absolu : chaque responsable doit en
permanence y veiller et s’y soumettre, tout PM doit exécuter loyalement les instructions-ordres
reçus de l’autorité supérieure et est responsable de leur exécution dont il a l’obligation de rendre
compte, l’exercice du pouvoir disciplinaire incombe à l’autorité hiérarchique, on note cependant
l’absence de dispositif de contrôle interne hors pouvoir hiérarchique du maire

Des missions diversifiées


- les pouvoirs de police administrative : la loi du 15 avril 1999 définit la compétence générale des
PM en matière de prévention et de surveillance du bon ordre-tranquillité-sécurité-salubrité
publique et s’étend dans les domaines pour lesquels le maire dispose de pouvoirs de police
générale ou spéciale (protection de la santé publique, animaux errants/dangereux, autorisation

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d’occupation du domaine public, vente-lutte contre l’alcoolisme, permis de construire,
déclaration de travaux, environnement…)
- les pouvoirs de police judiciaire (21 et 22 cpp) : les PM ont qualité d’APJA et doivent rendre
compte des crimes-délits-contraventions, leur pouvoir de constater les infractions par procès-
verbal se limite aux contraventions. Les PM doivent également seconder les OPJ, rendre compte
à leur hiérarchie des crimes-délits-contraventions, constater les infractions à la loi pénale et
recueillir les renseignements visant à découvrir leur(s) auteur(s), constater par procès-verbal les
contraventions au Code de la route. Ils peuvent enfin agir dans le cadre de l’enquête de flagrance
(crime/délit cf 73 cpp) mais ne peuvent retenir son auteur que le temps nécessaire pour la
présenter à un OPJ (PN/GN), ce qui ne leur permet donc pas de mener d’investigations/enquêtes.
De plus, les écrits des PM doivent prendre la forme d’un rapport, ils ne peuvent pas recueillir par
procès-verbal les déclarations des personnes pouvant fournir indices-preuves-renseignements sur
les auteurs/complices d’infractions
- la diversité des PM : elle est fonction des décisions du maire (nature de l’armement, présence
d’un service nocturne, existence de brigades spécialisées, politique immobilière, politique
d’équipement, existence d’un numéro d’urgence, organisation de patrouilles-missions communes
avec la PN-GN). On note un rapprochement des missions PM-PN-GN avec l’exemple de la ville
de Nice qui distingue la PM proprement dite de l’unité de protection du cadre de vie (unités
générales et spécialisées, centre de supervision urbaine des caméras vidéos, standard
téléphonique, « observatoire de la tranquillité » pour centraliser les données et analyser
l’évolution de la délinquance) ; et assure 3 missions principales : de proximité, d’intervention et
de sécurité routière-stationnement. Concernant l’armement, les PM peuvent obtenir l’autorisation
préfectorale de port d’arme sur demande motivée-circonstanciée du maire, leur délivrance peut
être soumise à une formation préalable et à un recyclage périodique

L’articulation avec les forces de sécurité intérieure


- les conventions de coordination PM-PN-GN : elles fixent l’étendue des missions-rapports de
la PM avec les services de sécurité étatiques, passées entre les maires-préfets-procureur, elles
visent à coordonner l’action des services en précisant la nature-lieux d’intervention-modalités
d’articulation des interventions. Leur établissement est obligatoirement précédé d’un diagnostic
local de sécurité réalisé par les forces de sécurité étatiques avec le concours des services
communaux afin de faire apparaître les besoins en matière de sécurité. On note que les taches de
maintien de l’ordre sont exclues des compétences de PM. Les PM participent à la surveillance :

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de manifestations sportives-récréatives-culturelles, de secteurs géographiques déterminés, des
opérations de circulation-stationnement-enlèvement des véhicules
- la coopération opérationnelle : il s’agit d’une convention de coordination spécifique ayant
pour but l’amélioration de la communication opérationnelle entre PM et acteurs forces de sécurité
étatiques. Elles portent sur des points tels que le partage d’informations (moyens disponibles et
modalités d’engagements), l’information quotidienne-réciproque, la communication
opérationnelle, la vidéoprotection, les missions menées en commun, la prévention des violences
urbaines et de la coordination des actions en situation de crise, la sécurité routière, les actions de
prévention, l’encadrement des manifestations sur la voie publique…

Perspectives et droit comparé


- les modèles étrangers de PM : Angleterre, Pays de Galles, Pays-Bas (elles n’existent pas),
Belgique (chaque commune a sa PM ayant les mêmes compétences que leur PN, l’organisation-
fonctionnement sont fixés par des arrêtés royaux), Québec (obligatoire seulement pour les
communes de plus de 5000 habitants, compétente en matière de police administrative-judiciaire
sauf pour les crimes les plus graves) ; tandis qu’elles ne jouent, comme en France, qu’un rôle
complémentaire : Allemagne, Espagne, Italie, Portugal
- les pistes de réflexion : modifier le rapport des PM à l’autorité judiciaire (faciliter
l’information des maires-collaborateurs en matière de droit pénal, encourager le suivi des
mesures de rappel à l’ordre par un développement intensifié des relations avec l’autorité
judiciaire), favoriser les polices intercommunales (mutualisation de la gestion des PM),
améliorer l’accès aux fichiers de police dont le système d’immatriculation des véhicules (SIV,
permettant l’immobilisation d’un véhicule en fourrière puis son annulation pour le détruire), le
fichier national des permis de conduire (FNPC, pour vérifier la validité du permis), le fichier des
véhicules volés (FVV, pour avoir un accès plus direct et sans condition et comprenant les
véhicules placés sous surveillance discrète), étendre le recours au timbre-amende (pour les
contraventions aux arrêtés de police du maire n’étant pas prises en application d’une
réglementation nationale), la réforme territoriale des régions-intercommunalités
(renforcement des intercommunalités par un cadre les couplant aux régions et permettant de
mieux mutualiser leurs action, d’assurer de nouvelles compétences de proximités et d’offrir aux
citoyens des services publics de qualité)

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Le maire, un organe de proximité à compétence propre, préventeur de la délinquance
A travers plusieurs dispositifs : les conseils communaux de prévention de la délinquance
(CCPD), les contrats locaux de sécurité (CLS), les conseils locaux de sécurité et de prévention de
la délinquance (CLSPD), dispositifs policiers ou judiciaires, soutien à la jeunesse,
accompagnement à la parentalité, accès à l’éducation-formation-culture-emploi, rénovation
urbaine-des transports-du logement…

Les priorités sont ainsi déclinées en 3 programmes d’actions : (1) les jeunes exposés à la
délinquance, (2) la prévention des violences faites aux femmes, les violence intrafamiliales et
l’aide aux victimes, (3) la tranquillité publique sur le territoire national et en priorité des zones de
sécurité prioritaires (ZSP).

Compétence en matière de prévention de la délinquance


Le maire la tient de son pouvoir de police pour l’exercice des missions de sécurité publique et de
prévention de la délinquance, c’est à dire, l’exercice de la police municipale et des actes de l’Etat,
et plus particulièrement les mesures ayant pour objet d’assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité
et la salubrité publique dans la commune. De plus, le maire anime la politique de prévention de la
délinquance et en coordonne la mise en oeuvre, il peut présider un conseil local de sécurité et de
prévention de la délinquance.

Prérogatives judiciaires
- le rappel à l’ordre : injonction verbale du maire en vertu de son pouvoir de police et de ses
compétences en matière de prévention de la délinquance, à l’encontre d’un auteur de faits
susceptibles de porter atteinte au bon ordre-sûreté-sécurité-salubrité publiques, c’est une mesure
d’anticipation de l’évolution d’un comportement délinquant (conflits de voisinage, absentéisme
scolaire, présence tardive de mineurs non accompagnés dans des lieux publiques, certaines
atteintes légères à la propriété publique, incivilités commises par des mineurs, incidents aux
abords d’établissements scolaires, certaines contraventions aux arrêtés du maire…). On note 2
limites : le maire doit aviser et transmettre sans délai au procureur les renseignements, procès-
verbaux et actes relatifs ; quand une plainte a déjà été déposée et quand une procédure pénale est
déjà engagée le rappel à l’ordre doit être distingué du rappel à la loi
- la transaction : indemnisation de la commune ou réalisation d’une activité non rémunérée au
profit de celle-ci pour réparer le préjudice qu’elle a subi sur un bien, elle s’applique à des faits
contraventionnels ayant causé un préjudice matériel et ne nécessitant pas d’acte d’enquête, il ne

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faut pas que l’action publique ait été mise en mouvement, le contrevenant doit être majeur
(destruction-dégradation-détérioration légères, abandon d’ordure-déchet-matériaux-autres objets,
abandon d’épave-véhicule-ordure-déchet-matériaux-autres objets transportés dans un véhicule.
Pour être valable la transaction doit être homologuée par le procureur. De plus, l’auteur doit avoir
exécuté intégralement ses obligations, à défaut, le procureur entreprend des poursuites pénales
contre lui.

Prérogatives socioéducatives
- conseil pour les droits et devoirs des familles (CDDF) : instance mise en place-présidée par le
maire d’aide à la parentalité, obligatoire pour les communes de plus de 50000 habitants, qui
s’adresse aux parents de mineurs en difficulté. Phases : instruction des dossiers puis audition-
information-conseil suite à laquelle le maire peut ordonner un accompagnement parental, décider
d’une saisine des autorités partenaires ou prononcer un rappel à l’ordre
- accompagnement parental : suivi individualisé via des actions de conseil-soutien à la fonction
éducative pouvant être mis en place sur proposition du maire ou à l’initiative des parents ou du
représentant légal du mineur
- saisine des autorités partenaires en matière d’action socioéducative : la commune et le conseil
général (via la cellule départementale chargée du recueil-traitement-évaluation des informations
préoccupantes relatives aux mineurs en danger/en risque de l’être), puis le président du conseil
général et le juge des enfants (situation familiale/foyer de nature à compromettre l’éducation des
enfants et la stabilité familiale ayant des conséquences pour la tranquillité-sécurité publiques)
pour mettre en oeuvre une mesure d’accompagnement en économie sociale ou familiale

L’information relatives à la prévention et à la délinquance


- champs policier & judiciaire : la loi Perben du 9 mars 2004 prévoit ainsi l’obligation pour le
maire de signaler sans délai au procureur les crimes-délits dont il a connaissance dans l’exercice
de ses fonctions et l’autorise a être avisé des suites y étant données, et, la possibilité pour le
procureur de porter à sa connaissance les mesures-décisions de justice civiles/pénales dont la
communication paraît nécessaire à la mise en oeuvre d’actions de prévention-suivi-soutien,
engagées/coordonnées par le maire mais doivent avoir un lien direct-manifeste avec une mission
effective du maire en matière de prévention ; la loi du 5 mars 2007 prévoit également
l’information du maire par la PN/GN pour des infractions causant un trouble à l’ordre public
commises dans la commune ; également par le procureur concernant les classements sans suite,
les mesures alternatives aux poursuites et les poursuites quand ces décision concernent des

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infractions causant un trouble à l’ordre public commises dans la commune ; de même pour les
jugements devenus définitifs ou les appels interjetés. Le maire doit être informé de façon
spontanée et réactive de toute infraction commise dans la commune présentant un caractère
significatif en terme de trouble à l’ordre public (affaire criminelle, disparition inquiétante,
violence urbaine, accident grave) mais exclut la transmission d’informations nominatives sur les
suspects/mis en cause
- champs socioéducatif : difficultés rencontrées par ses administrés et transmises par le police
municipale, un riverain, un bailleur social, l’éducation nationale … pour des cas relatifs à des
troubles à la tranquillité publique, aux conflits de voisinage pour les enfants soumis à l’obligation
scolaire via le CLSPD ou le CCDF
- champs des enfants en bas âge : vise à lutter contre l’absentéisme via un traitement automatisé
de données à caractère personnel permettant d’avertir puis de convoquer une famille devant le
CDDF et de proposer le cas échéant un accompagnement parental pour reprendre la scolarité

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LES ACTEURS DE LA SECURITE PRIVEE

Les activités privées de sécurité


- surveillance (humaine/via systèmes électroniques de sécurité)
- gardiennage (biens meubles/immeubles et ses occupants)
- transport-surveillance-traitement : bijoux/fonds/métaux précieux
- protection de l’intégrité physique des personnes
- protection contre les menaces extérieures des navires battant pavillon français
- recherche privée
- l’intelligence économique (à confirmer par un rattachement futur)

Le secteur de la sécurité privée dans l’économie française


- poids : activités de surveillance humaines 70%, télésurveillance 11%, sûreté aéroportuaire 8%
- hétérogénéité : forte concentration et fort émiettement (moitié du CA réalisé par 37 entreprises
sur 9625 or 58% des entreprises sont unipersonnelles), CA total 5,3 milliard € HT
- répartition des contrats : 23% CA contrats de marché public, 77% CA contrats privés
- singularité : les effectifs des services internes de sécurité ne sont actuellement pas quantifiables,
ce qui concourt à rendre plus opaque un marché de niches où les bonnes places sont « chères »,
quand les prestations des entreprises externes du top 50 sont sujettes à une guerre des prix
constante entrainant ainsi des gains résiduels pour les agents de terrain du fait d’une absorption
des marges par un fonctionnement pyramidal lourd avec des coûts de fonctionnement souvent
artificiels et par une atomisation de la progression des salariés (grilles de salaires absconses et
obsolètes) rendant cette dernière aussi lente qu’indigente

Typologie des acteurs de la sécurité privée


- les services internes de sécurité

• dispositions générales : l’exercice d’une activité de sécurité privée est subordonnée par la loi à
une autorisation préfectorale, l’embauche d’un salarié devant participer à l’une de ces
activités est soumise à la détention d’une carte professionnelle stipulant les activités pouvant
être réalisées et justifiant ainsi de son aptitude professionnelle et de sa moralité (actuellement
matérialisée par une simple page recto renvoyée par courrier, souvent comprise par les agents
comme une autorisation plus que comme une vraie carte professionnelle contrairement au
système SIA de Grande Bretagne, matérialisé par une carte officielle format CB, permettant
une meilleure identification au métier de son titulaire). On note que les activités de surveillance

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et de gardiennage peuvent être exercées en complément d’une autre activité car le principe
d’exclusivité (interdiction du cumul d’un activité non liée à la sécurité/transport de fonds) ne
s’applique pas aux services internes

• spécificité de la SNCF & RATP : leurs services de sécurité ont pour missions de veiller à la
sécurité des personnes-biens, de protéger les agents de l’entreprise et son patrimoine et de
veiller au bon fonctionnement du service. Ils possèdent ainsi des attributions de police
judiciaire : constater les infractions (article 23 de la loi du 15 juillet 1845), établir des procès-
verbaux (déclenchement intempestif d’une alarme, dégradation de bien, non présentation du
titre de transport…), interpeller les contrevenants pour les remettre à un OPJ et pour cette seule
fin recueillir/relever leur identité & adresse, retenir l’auteur d’une infraction le temps de
l’arrivée d’un OPJ ou le conduire devant lui, enjoindre à un auteur de fraude/trouble à l’ordre
public/sécurité des personnes/régularité des circulation de descendre du véhicule avec la force
ou avec l’assistance de la force publique si nécessaire. Ces agents sont assermentés et peuvent
être autorisés nominativement par l’autorité administrative à porter une arme
- les activités de télésurveillance : agents privés intervenant dans un lieu privé pouvant devoir
réaliser des levées de doutes (vérifications de la matérialité et de la concordance des indices
laissant présumer la commission d’un crime/délit flagrant dans les locaux surveillés),
contrairement aux activités de vidéoprotection/vidéosurveillance : agents publics intervenant
sur/à partir de la voie publique
- les agents de protection physique des personnes : ils représentent 4% des activités de sécurité
privée, l’entreprise doit être titulaire d’une autorisation préfectorale de fonctionnement, le
dirigeant doit être titulaire d’un agrément, les salariés doivent détenir une carte professionnelle
justifiant de leur compétence professionnelle et de la compatibilité de comportement avec les
missions confiées et ne sont pas astreints au port d’une tenue particulière ni ne sont armés
- les agents de sûreté aéroportuaire : leurs missions consistent en des opérations d’inspection-
filtrage dans les zones réservées aéroportuaire (fouille et visites de fret, bagages, personnes,
véhicules) mais aussi d’opérations d’accueil, d’information et de régulation des flux de personnes
ainsi qu’en cas d’accident à la protection du blessé et aux premiers secours. Les agents doivent
détenir : une carte professionnelle, une habilitation d’accès en zone réservée, un titre de
circulation et un double agrément préfet-procureur. Ils sont soumis à un contrôle de moralité
effectué via enquête des services de police aux frontière pour vérifier les antécédents judiciaires
(STIC & JUDEX). Leur aptitude professionnelle peut être justifiée soit par une formation
(certificat de qualification professionnelle), soit par une expérience professionnelle dans les

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conditions fixées par le décret 2005-1122 du 6 septembre 2005, soit par l’appartenance à une
certaine catégorie de personnes visées par le même décret
- les agents cynophiles : accompagnés d’un chien pour leurs missions, ils sont soumis à une
formation pratique spécifique qui est distincte et non exclusive de celle prévue par la loi du 20
juin 2008 pour l’obtention du permis de détention d’un chien de 1ère (interdite d’usage pour
raisons professionnelles) ou de 2ème catégorie. La formation comprend plusieurs modules :
enseignements obligatoires pour les agents de surveillance-gardiennage, connaissance théoriques-
pratiques relatives aux conditions de détention-entretien des chiens, principes de responsabilité
civile, réglementation des formalités d’identification & d’usage du chien. La profession peut
s’exercer soit en salariat : la carte pro doit comporter le numéro d’identification de chaque chien
et un régime spécifique de retrait de celle-ci est prévu en cas de détention de chiens utilisés dans
des conditions non conformes (maltraitance portant atteinte à la dignité de l’animal) ; soit en
entreprenariat individuel : pas d’obligation de détenir la carte pro mais obligation de
justification d’une aptitude professionnelle dans les mêmes conditions que les salariés sans pour
autant solliciter cette carte (diplômes, expérience professionnelle…)
- les stadiers : leurs missions concernent la sécurité des événements et plus particulièrement la
réalisation de palpations de sécurité (toucher de surface avec la pulpe des doigts) et d’inspections
visuelles des bagages à main. Ils peuvent être soit des agents de surveillance-gardiennage
titulaires d’une carte pro : ils peuvent procéder à des palpations de sécurité (réalisées sous le
contrôle d’un OPJ, avec le consentement exprès des personnes, réalisées par une personne de
même sexe) dans le cadre de manifestations sportive/récréative/culturelle rassemblant plus de 300
personnes et à l’inspection visuelle de bagages à main (ainsi qu’à une fouille de ceux-ci avec le
consentement de leur propriétaire). L’employeur doit désigner ses salariés « palpeurs » et déposer
une demande d’agrément à la préfecture pour chacun d’eux. L’habilitation cesse dès que le
salarié quitte l’entreprise ; soit des membres du service d’ordre de l’organisateur : agréés par
le préfet sur demande de l’organisateur pour une durée de 3 ans (enquête administrative de
moralité)
- les transporteurs de fonds : ils sont soumis à un triple contrôle (autorisation d’exercice
préfectorale, agrément pour les dirigeants, carte professionnelle pour les salariés). Concernant le
transport de fond, la réglementation applicable s’étend à tous transports sur voie publique de
fonds/métaux précieux/bijoux (voir limites de valeur). Le décret 86-1099 du 10 octobre 1986
précise l’équipement des véhicules utilisés, de plus, les dispositifs de neutralisation des valeurs
doivent être agréés par le ministre de l’Intérieur (agrément valable pour 5 ans). Le personnel peut
être autorisé par le préfet à porter une arme à la demande de l’employeur. Une formation au tir

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(initiale et continue) est prévue et demeure à la charge de l’employeur. Concernant les donneurs
d’ordre, la réglementation leur impose d’aménager leurs locaux afin que l’accès des véhicules de
transport de fonds soit sécurisé (aménagements tels que des sas ou des trappons ainsi que ceux
relatifs au cheminement des convoyeurs ou encore relatifs à la vidéoprotection ou au système
d’alarme). Une commission départementale de sécurité doit définir les modalités de mise en
oeuvre d’aménagement des lieux et le maire peut d’ailleurs prévoir des places de stationnement
protégées ou autoriser la circulation dans les couloirs réservés.
- les agents de protection des navires : leur mission consiste à protéger les navires battant
pavillon français contre les menaces extérieures, c’est à dire, à garantir la sécurité des personnes
embarquées (équipage-passagers) ainsi qu’à la protection des biens transportés. Les conditions
d’exercice sont une autorisation d’exercice, une certification délivrée par le Conseil national des
activités privées de sécurité (CNAPS) qui délivre aussi les agréments des dirigeants-gérants-
associés ainsi que les carte pro nécessaires aux agents qui peuvent porter une arme et recourir à la
force en cas de légitime défense
- les agents de recherche privée : profession consistant à rechercher/recueillir même sans faire
état de sa qualité ni révéler l’objet de sa mission des informations/renseignements (ouverts
accessibles par tout citoyen) destinés à des tiers en vue de la défense de leurs intérêts. Leurs
missions peuvent inclurent la recherche de coordonnées domiciliaires de personnes
physiques/morales (débiteurs), l’accès aux documents administratifs sans avoir à faire état de leur
qualité ni de leur identité, mais excluent la recherche généalogique, le recouvrement de créances
et les activités d’intelligence économique, de plus, les agents ne bénéficient d’aucun droit
particulier d’accès à un fichier ni à aucune autre source d’information privilégiée. Le régime de
contrôle à priori des activités se matérialise : pour les dirigeants par une demande d’agrément,
valable sur tout le territoire sans limite de durée, post contrôle de moralité et d’aptitude
professionnelle ; pour les salariés par une déclaration en préfecture et une soumission à des
conditions de moralité et d’aptitude professionnelle ; pour l’entreprise par une autorisation à
fonctionner et à une immatriculation de l’agence. L’aptitude professionnelle des dirigeants &
salariés doit être justifiée par un des titres suivants : « Licence professionnelle Sécurité des biens
et des personnes spécialité activité juridique, directeur d'enquêtes privées » (Assas), « Licence
professionnelle agents de recherches privées » (Nîmes), « Titre détective, agent de recherches
privées » (IFAR) ; ou par une expérience professionnelle dans les conditions fixées par le décret
2005-1123 du 6 septembre 2005
- l’intelligence économique : du fait de la censure du Conseil constitutionnel (imprécision relative
à la définition des activités et atteinte à la liberté d’entreprendre méconnaissant le principe de

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légalité des délits et des peines), elle n’a aucune réglementation et le rattachement aux activités
de sécurité privées n’est pas encore réalisé. Sa définition est celle d’un mode de gouvernance qui
consiste à traiter l’information ouverte pour mieux connaître-anticiper son environnement, en
prévenir les risques notamment immatériels (savoir-faire, données, recherche, image) ou relatifs
au capital et à l’influence, au niveau local/international, afin de renforcer la compétitivité d’un
état/entreprise/établissement de recherche et de ses emplois. Sa fonction vise à collecter,
analyser, protéger l’information économique stratégique et mettre en oeuvre des actions
d’influence-notoriété-protection de l’information. Elle se distingue de l’espionnage
économique/industriel car elle se développe ouvertement et n’utilise que des informations
blanches/grises et des moyens légaux. Sa mise en oeuvre est caractérisée par un triptyque : veille
(acquérir l’information stratégique pertinente), protection (ne pas connaître ses informations
sensibles), influence (propager l’information/normes de comportement-interprétation qui favorise
sa stratégie). C’est un outil d’aide à la décision pour tous les acteurs économiques qui se décline
en plusieurs axes : volet pédagogique, anticipation et accompagnement des évolutions, sécurité
économique et influence de long terme sur l’environnement économique. Le but* de
l’intelligence économique est d’aider l’économie à affronter des évolutions internationales
rapides et complexes, elle irrigue les stratégie mises en oeuvre par l’Etat en matière de politique
industrielle, de développement économique ou de soutien à l’export. L’absence de cadre
juridique soulève des difficultés : la nature occulte des activités, l’enjeu économique pour la vie
de la Nation, l’absence de contrôle par les pouvoirs publics, la prévention des atteintes à des
droits (brevets, secrets commerciaux, règles de concurrence) et libertés (droits individuels)
protégés par la loi. La LOPPSI II prévoit ainsi d’encadrer ces activités afin d’assainir le secteur.

On note que le décret 2009-112 a institué la Délégation interministérielle à l’intelligence


économique : c’est une autorité administrative compétente en ce domaine et une administration
de mission interministérielle directement rattachée au Premier ministre. Ses missions consistent à
élaborer et proposer la politique publique d’intelligence économique, concourent à définir la
stratégie d’intelligence économique avec l’aide des ministres concernés, préparer les réunions,
rapports et mettre en oeuvre les décisions, animer un réseau de correspondants, aider l’économie
à affronter des évolutions internationales rapides et complexes, collecter, synthétiser et diffuser
l’information présentant un intérêt pour la politique d’intelligence économique, anticiper les
risques-menaces susceptibles d’affecter les organismes-entreprises et proposer toutes mesures
susceptibles de les prévenir et de renforcer les capacités nationales dans le domaine.

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Les opérateurs d’intérêt vitaux
La désignation des opérateurs
Elle est assurée par le ministre coordonateur, après avis du comité national des secteurs
d’importance vitale, par arrêté confidentiel (non publié et notifié uniquement aux opérateurs et
aux autorités administratives ayant à en connaître). L’opérateur est désigné parmi d’autres,
publics/privés, exploitant des établissements ou utilisant des installations-ouvrages dont
l’indisponibilité risquerait de diminuer d’une façon importante le potentiel de guerre/économique,
la sécurité ou la capacité de survie de la Nation ou comprenant une installation nucléaire de base
quand la destruction ou l’avarie de certaines installations de ces établissements peut présenter un
danger grave pour la population. L’opérateur conçoit un système de sécurité à 2 étages : un plan
de sécurité pour l’ensemble de ses activités relevant des secteurs traités et des plans particuliers
de protection pour chacun de ses points d’importance vitale. Il peut s’appuyer sur la directive
nationale de sécurité qui décrit les menaces, identifie les vulnérabilités génériques, fixe les
exigences de protection et détermine les mesures graduées à mettre en oeuvre en fonction de
l’intensité de la menace … et permet d’identifier les enjeux et objectifs de sécurité
correspondants. Les secteurs d’activité d’importance vitale comprennent : des secteurs
étatiques (activités civiles-militaires-judiciaires de l’Etat, espace et recherche), des secteurs de la
protection des citoyens (santé, gestion de l’eau, alimentation), des secteurs de la vie économique
et sociale de la Nation (énergie, communication, électronique, audiovisuel et information,
transports, finances et industrie)

Les obligations des opérateurs


- former leurs responsables et leurs directeurs de la sécurité
- établir un plan de sécurité opérateur post analyse de risques
- identifier leurs points d’importance vitale
- communiquer au ministre coordonateur le nom de son délégué pour la défense et la sécurité

Le Comité national des secteurs d’activités d’importance vitale


Présidé par le SGDSN, il comprend : la haut fonctionnaire de la défense (HFD), 3 représentants
des collectivités territoriales, 1 préfet de zone, 10 personnalités désignées. Sa fonction est
d’émettre des recommandations et d’être informé de l’état de la menace concernant les secteurs

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d’importance vitale et de l’état d’avancement des plans de sécurité opérateur d’importance vitale
et des plans de protection

Le rôle du préfet de police dans la sécurité des transports RATP-SNCF


- dirige les actions et l’emploi des moyens de la PN-GN concourant à la sécurité des personnes-
biens dans les transports en commun de voyageurs par voie ferrée de la région IDF
- a le commandement opérationnel unique de la sécurité dans les réseaux ferrés sur la région
parisienne

L’apport de la LOPPSI II, un renforcement des prérogatives des forces de sécurité pour assurer la
sécurité dans les transports publics
- pérennisation de l’utilisation des scanners corporels dans les aéroports
- sanction de la pénétration sans autorisation dans les cabines de pilotage des trains et des rames
de métro
- facilitation de la constatation des infractions commises dans les gares-stations de métro-trains-
rames-bus
- facilitation de la vérification d’identité via un avis à OPJ
- élargissement des pouvoirs d’injonction et de contrainte des agents des exploitants qui peuvent
constater par procès-verbaux les infractions
- renforcement des prérogatives de police ferroviaire par l’injonction de descendre d’un véhicule
de transport public de voyageurs ou de quitter les espaces-gares-stations gérés par l’exploitant
pour les contrevenants aux dispositions tarifaires ou méconnaissant les dispositions relatives à la
sécurité des personnes ou relatives à l’ordre public
- alourdissement des peines pour les auteurs de dégradation de véhicules de transport

Le statut réglementé et à plusieurs vitesses des acteurs de la sécurité privée


- la loi du 12 juillet 1983 vise la régulation du secteur de la sécurité privée et poursuit 3 objectifs
principaux : définir les activités concernées et interdire leur dévoiement, encadrer l’accès à la
profession, soumettre à l’autorisation administrative préalable la création de toute entreprise de
sécurité. On note que seules les activités des agences de recherches privées peuvent s’exercer
sous le statut d’autoentrepreneur. De plus, les sociétés doivent utiliser des noms/sigles ne prêtant
pas confusion avec les services officiels chargés de la sécurité. L’agrément et la carte
professionnelle sont indispensables pour exercer, qu’il s’agisse d’une société de sécurité, d’une
agence de recherches privées, en tant que dirigeant, gérant ou salarié. Par une bizarrerie du

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législateur, la sécurité incendie est exclue du champs de la sécurité privée, causant une
assimilation et des confusions fréquentes de l’une à l’autre alors que le cumul des deux activités
est possible mais conditionné à un critère de connexité d’un activité nécessaire à la bonne
exécution de la mission de sécurité. L’aptitude professionnelle, indispensable, est également un
enjeu évident. La formation des agents de sécurité peut être réputée acquise au titre de
l’expérience professionnelle sur le fondement de la loi du 12 juillet 1983 (dirigeants, salariés,
agents cynophiles, anciens militaires/fonctionnaires) ou par l’obtention d’un titre professionnel
et contenant les connaissances minimales requises (conditions de moralité, conditions
d’armement, de détention et d’usage des armes, port d’uniforme et insignes, interdiction
d’entrave au libre usage des biens et aux principes d’exercice exclusif de l’activité et de
neutralité, dispositions relatives à la légitime défense, à l’atteinte à l’intégrité physique/psychique
et à la liberté d’aller-venir, à la non assistance à personne en péril et à l’omission d’empêcher un
crime/délit, dispositions relatives au respect de la vie privée, du droit de propriété, du droit à
l’image, conditions de détention-entretien des chiens, principes de la responsabilité civile…)
- la limitation des prérogatives des opérateurs de sécurité privée : distinction martelée entre
personne de droit privé et public, l’exclusion de la contrainte légitime (hors notamment la
légitime défense, le respect d’une prescription législative/réglementaire/autorité légitime et l’état
de nécessité) malgré des prérogatives particulières accordées (palpations, fouilles, accès de
certains lieux ouverts au public). De plus, les acteurs privés ne bénéficient pas d’une protection
renforcée en cas de violence avec l’application de circonstances aggravantes, sauf pour les
gardiens d’immeuble assermentés ou les personnes exerçant pour le compte d’un bailleur les
fonctions de gardiennage/surveillance des immeubles à usage d’habitation
- l’encadrement strict des missions de sécurité privée : via le principe d’interdiction pour les
pouvoirs publics de déléguer des compétences de police (la souveraineté nationale ne peut être
déléguée par contrat), seule est admise la possibilité de déléguer à une personne privée des tâches
matérielles d’exécution (enlèvement et mise en fourrière des véhicules en stationnement
irrégulier mais aussi transport de personnes placées en centres de rétention ou maintenues en
zones d’attente)
- les aménagements du législateur étendant le champ de mission des entreprises de sécurité
privées : le préfet peut permettre des missions de surveillance contre les
vols/dégradations/effractions visant les biens dont il a la garde, de plus, la sécurité privée est
également associée à l’encadrement de manifestations festives/sportives se déroulant sur la voie
publique ou nécessitant un encadrement avant l’entrée dans les enceintes dédiées (palpations de
sécurité, inspection visuelle/fouille des bagages à main, procédure de levée de doute conduisant à

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une intervention éventuelle sur la voie publique)… ce qui conduit à dire que cette extension du
législateur a confié aux entreprises privées des pouvoirs régaliens attentatoires aux libertés
publiques et les rapprochant d’une activité de PN/GN

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LA COORDINATION DES ACTEURS DE LA SECURITE PRIVEE

Le procureur de la République, acteur judiciaire de la sécurité intérieure


- vis-à-vis du préfet : il coordonne les services de l’Etat chargés de lutter contre la délinquance
et la criminalité en assurant la direction de la police judiciaire
- vis-à-vis du maire : il entretien des relations dans le cadre de la prévention de la délinquance
et est récipiendaire des signalements de tous crimes/délits dont le maire acquiert la connaissance
dans l’exercice de ses fonctions
- vis-à-vis du comité départemental de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) : il y
participe dans le cadre de la résolution de contentieux spécialisé (mineurs, circulation routière,
violences conjugales, fraudes, travail dissimulé, environnement, toxicomanie, exécution des
peines) afin de dresser un panorama des problèmes rencontrés par la commune pour envisager
des actions concrètes adaptées
- vis-à-vis de l’état-major départemental de sécurité (EMS) : il y participe afin de remédier aux
cloisonnements entre les services de l’état confrontés aux problèmes de délinquance relevant à la
fois des violences urbaines et du banditisme classique, elle apparaît particulièrement adapté pour
la mise en oeuvre de plans d’actions s’inscrivant dans la durée et pour un véritable suivi des
objectifs retenus entre ses acteurs du faire de sa périodicité
- vis-à-vis des groupes locaux de traitement de la délinquance (GLTD) : il les dirige et les anime
afin d’identifier les personnes constituant le noyau dur de la délinquance sur une zone
déterminée, d’apporter une réponse adaptée à leurs agissements en coordonnant les actions de
tous les partenaires concernés, d’adapter l’action judiciaire en fonction des informations
recueillies et de l’expliquer aux autres partenaires
- vis-à-vis des zones de sécurité prioritaires (ZSP) : il co-préside ses cellules de coordination
opérationnelles des forces de sécurité intérieure (COFSI) et concourt ainsi à la lutte contre les
trafics et l’économie souterraine, la lutte contre les nuisances de voie publique, contre
l’occupation des halls d’immeuble, contre les phénomènes de bande, contre les violences
intrafamiliales, contre les atteintes aux biens et contre le sentiment d’insécurité dans un objectif
global de reconquête de territoires ghettoïsés

Le préfet, coordinateur polymorphe des acteurs de la sécurité intérieure


- vis-à-vis de la sauvegarde de l’ordre public : le préfet de département en est responsable et fait
appel aux forces mobiles le cas échéant en sollicitant le préfet de zone de défense et de sécurité
et, si elles sont insuffisantes, demande des renforts auprès du ministère de l’Intérieur ; le préfet

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de zone de défense et de sécurité coordonne l’action des préfets de département pour la
prévention des troubles à l’ordre public ou y faire face ; le préfet délégué pour la sécurité et la
défense assiste le préfet de zone pour toutes les missions concourant à la sécurité, l’ordre public,
la sécurité civile et la défense de caractère non militaire
- vis-à-vis de la prévention de la délinquance : il participe aux réunions du CLSPD et y expose
l’action de l’Etat en la matière, il veille à la comptabilité des actions de prévention menées par les
communes et les intercommunalités avec celle de l’Etat et préside à cette fin le Conseil
départemental de la prévention de la délinquance (CDPD) et soumet le plan de prévention de la
délinquance qui fixe les priorités de l’Etat dans le département conformément aux orientations
nationales, tandis que ce dernier fixe pour l’emploi des crédits du fonds interministériel de
prévention de la délinquance (FIPD, alimenté par un prélèvement sur le produit des amendes
forfaitaires de la police de la circulation

- vis-à-vis de la lutte contre l’insécurité : il anime et coordonne le dispositif de sécurité intérieure


(à l’exception des missions de police judiciaire) en tant qu’autorité administrative des chefs des
services déconcentrés : il est responsable de l’ordre public et de la sécurité des populations et
des forces de sécurité car il a autorité sur le commandant du groupement de gendarmerie
départementale
- vis-à-vis de la lutte contre les criminalités : il décline en objectifs départementaux de sécurité
publique et de sécurité routière les objectifs nationaux notifiés par le ministre de l’Intérieur, il
entretient un dialogue permanent avec les responsables des services PN-GN et du procureur, il
coordonne et anime une réunion hebdomadaire de sécurité avec les responsables des services de
l’Etat compétents en matière de sécurité publique ; il est aussi assisté par un préfet délégué pur la
défense et la sécurité qui dirige l’état-major de zone et le SGAP, est chargé de la direction et du
contrôle des services de PN pour le département de chef-lieu et de la coordination opérationnelle
des forces participant à la sécurité (PN-GN)
- vis-à-vis de la coordination de la PN-PM : il en est responsable via les conventions de
coordination territoriales qu’il évalue chaque année
- vis-à-vis de la coordination de la defnat et de la sécurité civile : il conduit les mesures de
sécurité nationale via la préparation et l’exécution des mesures correspondantes au sein de la
zone de défense et de sécurité, le pilotage et la coordination des actions dans le domaine de la
sécurité civile, la coordination des autorités civiles-militaires, la conduite de la gestion des crises
(articles R1311-3 et 1311-7 du Code de la défense)

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Le CNAPS ou la régulation par l’Etat de la sécurité intérieure par la sécurité privée
- enjeux du contrôle du secteur : améliorer la qualité des prestations (progression du niveau de
formation des agents, plus grande sensibilisation des acteurs dont les donneurs d’ordre quand au
coût de la qualité, disparition des pratiques irrégulières), renforcer la coopération avec les
forces de l’ordre (répondre aux besoins de sécurité des français, faire réaliser que la sécurité
privée concoure à la sécurité générale donc publique, recentrer les forces de sécurité intérieure
vers leurs coeurs de métier), responsabiliser les opérateurs (associer les représentants du
secteur via le CNAPS, développer les contrôles du secteur, rédiger un code de déontologie)
- dispositif de contrôle de l’état sur le secteur : un double niveau de régulation avec le délégué
interministériel à la sécurité privée, devenu le délégué ministériel aux coopération de sécurité,
est l’interlocuteur de la profession, il coordonne l’action des services de l’Etat à l’égard des
entreprises de ce secteur, définit les principes de partenariats entre les entreprises et les
ministères, saisit le CNAPS lorsque nécessaire, propose toute évolution utile de la
réglementation, favorise la professionnalisation des métiers de la sécurité privée, coordonne la
veille des risques et menaces susceptibles d’affecter le secteur ; et avec le CNAPS, personne
morale de droit public, EPA sui generis et autorité de régulation de la profession, il exerce une
mission d’instruction-délivrance-retrait des autorisation-agréments-cartes pro et une mission de
contrôle des activités et de sanction des comportements déviants. Il est chargé d’une mission de
police administrative (instruction-délivrance-suspension-retrait des autorisations des entreprises
du secteur, des agréments de leurs dirigeants-associés et des cartes pro des salariés), d’une
mission disciplinaire (participation à la mise en place du code de déontologie de la profession,
sanction disciplinaire des manquements, contrôle les professionnels et les donneurs d’ordre),
mission d’émission d’avis et de propositions (métiers du secteur et politiques publiques
applicables). Ses organes sont au nombre de 3 : le collège (composé de représentants de l’état,
magistrats de l’ordre judiciaire, membres des juridictions administratives et délibérant sur les
questions relatives à sa gestion, ses orientations générales, son règlement intérieur, les modalités
d’assistance et de conseil à la profession, le code de déontologie, le rapport annuel), la
commission nationale d’agrément et de contrôle (statue sur les recours administratifs préalables
obligatoires formés à l’encontre des décisions des commissions interrégionales ou locales
d’agrément et de contrôle), les commissions interrégionales ou locales d’agrément et de contrôle
(délivrance/retrait des autorisation individuelles, prononcé des sanctions)

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LA TERRITORIALISATION DES FORCES DE SECURITE

Les enjeux pour la sécurité intérieure


- l’organisation territoriale de la sécurité intérieure : le territoire est définit par l’existence de
traits particuliers dans un espace limité & localisé, il suppose les notions d’appropriation,
d’autorité, de domination, de droit, d’appartenance et de patrie. L’organisation territoriale de la
sécurité intérieure peut être appréhendée de manière politique (détermination du territoire en
fonction des frontières administratives au seins desquelles une stratégie spécifique de sécurité est
mise en oeuvre sous l’égide d’une autorité/son représentant) ou sociologique (regroupement de
facteurs humains-économiques en circonscrivant le territoire en fonction des problématiques
similaires de délinquance-criminalité sur un espace continu mais dont les limites ne sont pas
figées). L’organisation des forces de l’ordre s’est alors façonnée de manière centralisatrice
(détermine la politique de sécurité depuis l’échelon suprême en contrôlant les territoires par des
émissaires missionnés pour transmettre les directives de l’autorité centrale) et décentralisée
(oblige les autorités locales à conduire une stratégie propre et adaptée aux attentes de la
population et aux contraintes territoriales). On note que 3 missions stratégiques pour la sécurité
intérieure : judiciaire (traite les affaires criminelles dont l’ampleur/l’intensité dépasse le
caractère local et doit être placée à un niveau territorial en correspondance avec le découpage
judiciaire), de souveraineté (contre-espionnage, terrorisme international, protection des
institutions, immigration, frontières et doit être placée à une niveau national en s’assurant d’une
représentation territoriale en adéquation avec l’administration centrale) et de sécurité publique
(traite des problèmes locaux relevant de la sécurité quotidienne, de la petite-moyenne
délinquance , de la sécurité routière et doit être placée à un niveau local en fonction des
problématiques territoriales). L’enjeu est alors la synergie entre les différents acteurs
- le concept de police territoriale : définie comme un corps regroupant les fonctionnaires
territoriaux chargés des missions de sécurité publique (ASVP, garde champêtre, agent de PM,
chef de service de police territoriale, directeur de police territoriale) mais aussi comme la fusion
des PM et des gardes champêtres.

Le régime de police d’Etat


- règles d’institution dans les communes : le régime s’impose dans les communes chefs-lieux de
département, il peut aussi être institué dans les autres communes ou ensembles de communes en
fonction de leurs besoins en matière de sécurité. On note que la GN assure seule la sécurité sur
95% du territoire au profit de 50% de la population. La distinction est désormais faite selon en

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terme de zone PN (ZPN) ou zone GN (ZGN) pour abandonner les concepts d’étatisation et de
désétatisation
- effets : un transfert des compétences d’exercice des pouvoirs de police en matière d’ordre
public du préfet de département au maire, l’érection en impératif du principe de coopération
sur les plans opérationnels et logistiques entre PN-GN, l’apport de 3 exceptions au principe
de compétences exclusives (le ministre de l’Intérieur peut fixer les modalités de cette répartition
pour les infrastructure, le préfet peut mettre en place des concours réciproques PN-GN en cas
d’événement grave + en raison de l’urgence + si la mise en mouvement des renforts de même
statut s’avère inopérante, le ministre de l’Intérieur peut fixer les principes de répartition entre
GN-PN pour les missions d’éloignement des étrangers et de concours aux administrations)
- évolutions réglementaires envisageables : mise en place de 2 conditions cumulatives pour
établir le régime de la police d’état, c’est à dire, la population de la commune/ensemble de
communes est supérieure à 20000 habitants (abandonné car inadapté à la délinquance mobile) +
les caractéristiques de la délinquance sont celles des zones urbaines

Les opérations de redéploiement concourant à la redéfinition des champs de compétence de la


sécurité intérieure
- préconisées par la Cour des comptes : l’organisation et la gestion des forces de sécurité doivent
s’inscrire dans l’amélioration de l’efficacité de la lutte contre la délinquance tout en participant à
l’effort de maîtrise accrue des dépenses publiques, la mise en place de nouveaux moyens
statistiques de mesure de la délinquance, une meilleure répartition spatiale des forces corrélées
avec la taille de la population et l’importance de la délinquance constatée, des marges de
manoeuvres à trouver dans le redéploiement des implantations territoriales des forces PN-GN
- conduites depuis 2002 : une mutualisation des moyens-compétences, un redéploiement entre les
zones de compétence PN-GN, la réorganisation de zones de responsabilité de manière plus
rationnelle via des échanges compensés afin d’optimiser l’offre de sécurité au regard de
l’évolution de la délinquance et la démographie (désertification des campagnes, périurbanisation
et augmentation des violences)

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LA TERRITORIALISATION DES FORCES DE SECURITE

L’outre-mer dans le Livre blanc de la défense de 2013


- un enjeu stratégique : disposer de la 2ème zone économique exclusive après les USA
(ressources halieutiques, minérales et énergétiques) sur laquelle pèse des risques et menaces telles
que les catastrophes naturelles (séismes, cyclones, tsunami, volcans…), le pillage des ressources
naturelles (orpaillage clandestin, pêche illégale), narcotrafic, piraterie maritime mais aussi
contraintes propres à l’outre-mer (éloignement et dispersion)
- une priorité stratégique : marquer sa souveraineté et défendre ses intérêts via une surveillance,
un contrôle et une action militaire si nécessaire face à toute menace portant atteinte à l’intégrité
du territoire national et à la sécurité des populations mais aussi la recherche d’une mutualisation
des capacités et une coopération avec les Etats voisins
- le renouvellement des moyens d’action : présence effective et réactive des forces armées par le
maintien des capacités interarmées associées aux missions de protection et de sécurité,
notamment via une forte présence en mer, ainsi qu’en assurant des capacités de projection de
forces

Les spécificités de l’outre-mer en matière de sécurité


- une délinquance plus violente qu’en métropole : quasi absence des phénomènes de violences
urbaines mais présence de phénomènes de toxicomanie accrue avec la proximité de sources
d’approvisionnement en produits stupéfiants, de nombreuses affaires de violences non
crapuleuses (famille, voisinage), consommation excessive de boissons alcoolisées … manifestées
par des atteintes volontaires aux personnes et permettant de constater que les conflits sociaux
donnent souvent lieu à des manifestations violentes et sont sources de troubles sensibles au
fonctionnement de la vie sociale dans des territoires qui sont ultramarins
- l’exemple de la lutte contre l’immigration clandestine à Mayotte : elle dispose de la faculté de
réaliser des vérifications d’identité pour une durée maximum de 8h, le droit coutumier inspiré du
droit musulman permet la coexistence d’un statut civil de droit local (polygamie, répudiation de
la femme par le mari, inégalités des sexes en droit successoral…). Les mesures de lutte contre
l’immigration clandestine se manifestent surtout via des interceptions, des reconduites hors du
territoire national ou des incarcérations mais ces dernières provoquent le renforcement de
l’immigration du fait de la perception d’une allocation mensuelle censée lutter contre l’indigence
en prison mais étant plus élevée que le salaire moyen local ce qui a une effet incitatif
transformant l’incarcération en une source de revenus

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- l’exemple de la lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane : des opérations
(Harpie/Anaconda/Toucan…) visent à asphyxier les zones d’orpaillage clandestin et à
déstabiliser l’économie souterraine par l’identification des individus compromis dans cette
délinquance (commerçants, commanditaires, passeurs…) pour les poursuivent en justice et à les
reconduire à la frontière lorsqu’ils sont en situation irrégulière et qu’aucune poursuite ne sera
retenue mais également par la saisie et la destruction systématique (mais soumise à l’autorisation
du parquet) des matériels d’extraction illégale ou d’approvisionnement logistique. La difficulté
de la lutte contre l’orpaillage illégal réside aussi dans la multiplicité des fondements juridiques
(infractions contenues dans 15 codes différents) et dans l’adaptation de certains dispositions pour
la Guyane telles que la garde à vue, la reconduite à la frontière accélérée et l’autorisation des
contrôles d’identité dans les zones frontalières de passages clandestins

L’organisation adaptée des forces de sécurité intérieure aux missions et aux territoires ultramarins
- des stratégies métropolitaines adaptées : des effectifs de PN calibrés dans les mêmes conditions
qu’en métropole avec le recrutement d’adjoints de sécurité (ADS) locaux, ce qui présente une
avantage opérationnel (acceptation par la population, connaissance des territoires et des
mentalités, meilleur recueil du renseignement) mais comporte des inconvénients (âge moyen plus
élevé, inégale motivation, déficit de confidentialité, exercice difficile de l’autorité hiérarchique) ;
tandis que les effectifs de GN sont compensés par le déploiement permanent d’escadrons pour les
renforcer avec des effectifs métropolitains majoritaires apportant efficacité, performance et
attractivité des parcours de carrière en intégrant aussi quelques recrutés locaux afin d’obtenir le
complément nécessaire en terme de connaissance des milieux locaux, des langues et des
dialectes. L’accent est également mis plus sur les patrouilles pédestres que sur celles à véhicules
(accroissement de la visibilité et amélioration de la qualité de l’information)
- des objectifs prioritaires : lutte contre l’immigration irrégulière (enjeu de l’Etat pour le contrôle
du territoire et l’affirmation de sa souveraineté), lutte contre les violences aux personnes (propre
à l’outre-mer), lutte contre la délinquance économique & financière (blanchiment d’argent
corruption, problématiques relatives aux marchés publics, infractions à la législation sur les
sociétés, trafics d’influence), lutte contre l’usage et le trafic de stupéfiants (orientation forte de la
PJ du fait de la proximité des zones de production, des flux de distribution et de la jeunesse des
populations), lutte contre les atteintes à l’environnement (patrimoine naturel exceptionnel sur

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lequel repose l’économie touristique des collectivités), lutte contre l’insécurité routière (vitesse,
conduite sous l’emprise d’alcool/stupéfiants, absence du port des équipements de sécurité)

La participation des forces armées


- l’exemple des Antilles : protection du territoire national, des installations stratégiques, maintien
de la sécurité dans la zone de responsabilité permanente (ZRP), prévention et préservation des
intérêts de la France contre toute forme d’agression extérieure, soutien de l’action de l’Etat,
participation à la lutte contre le narcotrafic, opérations militaires et opération de secours
d’urgence, surveillance des pêches et actions de l’Etat en mer, missions de surveillance maritime
et de service public, évacuations sanitaires et coopération régionale et internationale en la matière
- l’exemple de la Guyane : protection du territoire national, maintien de la sécurité dans la ZRP,
protection du centre spatial guyanais, prévention et préservation des intérêts de la France contre
toute forme d’agression extérieure en développant des actions de coopération régionale,
participer au soutien de l’action de l’Etat par la mise en oeuvre de capacités militaires,
conduire/participer aux opérations militaires, contribuer aux opérations de secours, lutter contre
l’orpaillage illicite et la pêche illégale
- l’exemple de la Polynésie : garantir la souveraineté nationale, veiller à la sauvegarde des
intérêts nationaux dans la zone maritime du Pacifique, assurer la présence de la France dans la
ZRP Asie-Pacifique, participer aux activités de coopération régionale et entretenir des relations
privilégiées avec les autres nations présentes sur la zone, garantir la souveraineté française de la
zone économique exclusive (ZEE) de Polynésie française et sur les 5 archipels, surveiller les
pêches et assurer l’action de l’Etat en mer
- l’exemple de la Nouvelle-Calédonie : assurer la prévention et la préservation des intérêts de la
France dans la ZRP contre toute forme d’agression extérieure, contribuer à la coopération
régionale dans le Pacifique sud, soutenir l’action de l’Etat en Nouvelle-Calédonie ainsi qu’à
Wallis-et-Futuna, surveiller les pêches, assurer l’action de l’Etat en mer dans la ZEE, assurer les
missions de surveillance maritime et de service public, secourir les populations en cas de
catastrophes naturelles ou de situations humanitaires graves

Le territoire numérique et la cybercriminalité


Concepts
- cybercriminalité : c’est une manière d’opérer particulière qui facilite la commission d’une
infraction en utilisant/ciblant un système d’information, elle regroupe toutes les infractions
pénales tentées/commises à l’encontre/au moyen d’un système d’information et de

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communication. Le point commun de toutes les définitions posées par les organismes
internationaux (OCDE, Commission européenne, ONU…) est le fait que le mode de commission
se fasse à distance sans contact physique entre l’auteur et la victime
- cyberterrorisme : c’est une agression à caractère politique commise sur/à l’aide des réseaux
informatiques se traduisant par des attaques préméditées et à connotation politique contre des
systèmes/programmes informatique/données visant des cibles civiles et proférées par des groupes
nationaux/clandestins
- cybersécurité : elle se manifeste par un travail de veille visant à parer les attaques informatiques
qui est assuré au sein du SGDN par le Centre d’expertise gouvernemental de réponse et de
traitement des attaques informatiques (CERTA). Celui-ci est chargé d’assister les organismes de
l’administration à mettre en place les moyens de protection et à résoudre les incidents/agressions
informatiques dont ils sont victimes

Développements
- la cybermenace : elle est placée au 3ème rang des risques, juste derrière la guerre et les attaques
terroristes, ce qui fait de la cyberdéfense une priorité stratégique nationale
- les types d’atteintes : aux systèmes de traitement automatisés des données, à la dignité et à la
personnalité, aux personnes, les infractions pédopornographiques, les escroqueries et abus de
confiance, les falsifications et usages de cartes de crédit, le proxénétisme aggravé, la captation
frauduleuse de programmes TV
- de nos jours : 4 français sur 5 sont internautes, chacun consacre 13 heures par semaine à
consulter internet tandis que les réseaux sociaux rassemblent 42% de la population (Facebook
compte 1’273’873’443 profils en ligne, Twitter compte 500 millions d’utilisateurs). On constate
que le transport et le stockage de masse des données constitue un point de faible qui intéresse
aussi bien les cyberdélinquant que les Etats. Le cloud computing qui présente une facilité
d’utilisation et un coût attractif constitue aussi un nouveau défi vis-à-vis du risque d’intrusion
qu’elle génère. On assiste aussi au développement d’un marché de l’économie numérique qui
représente 5,2% du PIB (le commerce électronique représente un chiffre d’affaire de 56
milliards)
- les évolutions de la cybercriminalité : on constate l’augmentation du nombre de cybercriminels
du fait d’une offre technique facilement accessible et l’utilisation croissante de moyens
d’anonymisation des connexions. On distingue ainsi les cybercriminels de droit commun :
délinquants sexuels (pédopornographie), cyberviolents (menaces, insultes, diffamation,
harcèlement), et les cyberescrocs (hameçonnage, blocage et rançon, amende fictive, fausse

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loterie, escroquerie sentimentale, escroquerie par faux ordres de virement, fraude par carte
bancaire, skimming, fraudes téléphoniques…) ; de ceux concentrant leurs attaques sur les
entités étatiques et les opérateurs d’importance vitale : cyber mercenaires (attaques pour le
compte d’Etat/individus/organisations souhaitant garder l’anonymat, espionnage et criminalité
financière), cyber espions (intrusions visant l’appropriation d’informations stratégiques et
économiques commanditées par des Etats) et cyber terroristes (idéologies extrémistes se servant
d’internet comme d’une tribune et d’un moyen de radicalisation, on pense à l’exemple des forums
dédiés pour diffuser la propagande, recruter et échanger des informations opérationnelles)

Livre blanc, lois de sécurité intérieure et territoire numérique


- l’état de la menace : une dépendance accrue de la Nation aux systèmes d’information du fait
d’une interconnexion qui est source de vulnérabilités nouvelles avérées/potentielles
(dysfonctionnement, paralysie de l’Etat ou de secteurs d’importance vitale pour la Nation, perte
de vies humaines, accidents technologiques/écologiques majeurs), des cyberattaques à forte
probabilité et à fort impact potentiel (acte de guerre, espionnage, destruction, mais aussi la
prise de contrôle des infrastructures d’importance vitale, des systèmes de gestion automatisée
d’outils industriels potentiellement dangereux voire des systèmes d’armes et des capacités
militaires stratégiques)
- les moyens à mettre en oeuvre : ils concernent la détermination de l’origine des attaques,
l’organisation de la résilience de la Nation et la réponse à celle-ci (lutte informatique offensive)
via un plan stratégique qui repose sur 2 piliers. Une doctrine nationale de réponse aux
agressions informatiques majeures via une politique spécifique de sécurité (identifier l’origine
des attaques, évaluer les capacités offensives des adversaires potentiels et l’architecture de leurs
systèmes pour les contrer) et une approche globale (volets complémentaires : mise en place d’une
posture robuste-résiliente de protection des systèmes d’information de l’Etat, capacité de réponse
gouvernementale globale-ajustée face à des agressions de nature/d’ampleur variées faisant appel
à l’ensemble des moyens diplomatiques-juridiques-policiers mais aussi de défense si les intérêts
stratégiques nationaux sont menacés). Le développement des capacités de cyberdéfense telle
que le renforcement des capacités à agir en cas de cris informatique grave, propre à l’ANSSI, et
l’identification d’axes d’efforts (renforcement des moyens humains, soutien par l’Etat de
compétences scientifiques-technologiques performantes, autonomie à produire nos dispositifs de
sécurité, développement de relations étroites entre partenaires internationaux de confiance). Le
développement de capacités de cyberdéfense militaire pour intégrer une chaîne opérationnelle

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de défense unifiée et centralisée afin de garantir une vision globale d’entrée et une mobilisation
rapide des moyens nécessaires caractérisée par une forte spécialisation
- les conséquences de la LOPPSI II : création/aggravation d’incriminations permettant de
mieux lutter contre les formes de délinquance tirant profit des technologies informatiques via la
création d’une infraction d’usurpation d’identité (réprimant l’usage frauduleux de toute donnée à
caractère personnel d’un tiers d’une manière qui trouble sa tranquillité/porte atteinte à son
honneur et à sa considération), mise en place des moyens techniques de captation de données
informatiques à distance, extension de l’infiltration pour constater les infractions de provocation
et d’apologie du terrorisme commises au moyen de communication électronique ; création d’un
dispositif de blocage des sites et mise à disposition des services d’enquêtes des outils et
technologies numériques pour améliorer l’efficacité de la prévention-répression blocage des sites
à caractère pédopornographiques ; mise en place de sanctions relatives à l’utilisation
d’instruments de paiement falsifiés en bande organisée, aux atteintes à la propriété intellectuelle
sur un réseau de communication ouverts au public en ligne en bande organisée ; mise en place
d’un conseil de sécurité économique au sein du ministère de l’Intérieur en vue de mieux
travailler ensemble à l’identification des menaces ; mise en place de mesures de protection des
entreprises contre l’ingérence et l’espionnage industriel : élaboration d’un plan triennal
d’intelligence économique élaboré par chaque préfet de région, soumission à une procédure
d’agrément des entreprises du secteur de l’intelligence économique et de leurs dirigeants via
l’avis d’une commission consultative nationale, instauration d’un délai d’incompatibilité
d’exercice d’activités privées pour les anciens fonctionnaires civils-militaires des services de
renseignements pour réduire le risque de trafics d’influence

Les acteurs de la défense du territoire numérique


- ANSSI : ses missions couvrent la partie technique de la sécurité des systèmes d’information, la
prévention via un rôle d’expert étatique matière de sécurisation des systèmes d’information
auprès des administrations et des opérateurs sensibles (réalise des diagnostics, fait des
recommandations, contribue à l’habilitation de dispositifs), l’audit et l’inspection au plan
organisationnel, en matière de risques d’intrusion, en matière de contrôle sur les investissements
étrangers dans la sécurité informatique, en matière de relations étroites avec ses homologues
étrangers. Elle agit aussi en tant qu’autorité centrale de défense concernant les attaques portées
contre les systèmes d’information des établissements et organismes sensibles et dispose à ce titre
d’un Centre opérationnel de la sécurité des systèmes d’information (COSSIL) qui prend les

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mesures d’urgence en cas de crise (l’ANSSI peut alors avoir pour tâche d’identifier l’origine de la
menace/attaque et de les pallier techniquement) ; d’une structure d’expertise et de conseil ;
d’un laboratoire de développement des systèmes d’informations sécurisées ; d’un centre de
formation à la sécurité des systèmes d’information (CFSSI)

- les services d’investigation spécialisés de lutte contre la cybercriminalité : l’office central de


lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication
(OCLCTIC) structure mixte PN-GN d’enquête et d’assistance ayant une mission
interministérielle de centralisation, d’analyse et de communication ainsi qu’une mission de
gestion de la plateforme d’harmonisation d’analyse de recoupement et d’orientation des
signalements « PHAROS ») ; le plateau d’investigation cybercriminalité et analyses
numériques du pôle judiciaire de la GN « PJGN », structure mixte d’investigation et de
criminalistique coordonnant le département informatique et électronique de l’Institut de
recherche criminelle de la GN (IRCGN) et la division de lutte contre la cybercriminalité du
Service technique de recherches judiciaires et de documentation (STRJD) ; la Direction générale
de la sécurité intérieure (DGSI) c’est à dire les services de renseignements qui ont pour mission
générale de lutter sur le territoire de la République contre toutes les activités susceptibles de
constituer une atteintes aux intérêts fondamentaux de la Nation ; le Service national des
enquêtes (SNE) de la Direction générale de la concurrence de la consommation et de la
répression des fraudes (DGCCRF) qui réalise des investigations sur des priorités définies au
plan central comme à l’échelon européen en fonction des nécessités tenant à la régulation du
marché et de l’actualité mais assure également une veille permanente via un Centre de
surveillance du commerce électronique (CSCE) ; la cyberdouane via la Direction nationale du
renseignement douanier et des enquêtes douanières (DNRED) qui assure une mission de
renseignement (en amont de l’enquête) et détecte les transaction illicites sur internet pour les
transmettre après instruction à une service opérationnelle aux fin de contrôle douanier et
d’enquête approfondie

- la participation de l’autorité judiciaire : il s’agit de la section spécialise du parquet de


Paris« S2 » dédiée à la lutte contre la délinquance astucieuse et la cybercriminalité compétente
pour les atteintes aux systèmes de traitement automatisé de données commises à l’encontre des
administrations et des entreprises ayant leur siège à Paris

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- les conclusions du groupe interministériel présidé par Marc Robert : une démarche structurant
la composante cybercriminalité et précisant son articulation avec les problématiques
cybersécurité et cyberdéfense (nécessité d’élaborer une stratégie globale sur la cybercriminalité,
propositions de mesures visant à faciliter l’action opérationnelle des services, suggestions de
réformes structurelles, nécessité d’accorder des moyens supplémentaires). Le rapport préconise
d’ailleurs la création d’une Délégation interministérielle à la lutte contre la cybercriminalité
(pour définir et impulser une stratégie d’ensemble en synergie avec les autorités de cyberdéfense
et de sécurité des systèmes d’information ; assurer la mise à jour des instruments normatifs dans
une perspective d’harmonisation, de mise en cohérence et de plus grande efficacité ; impulser la
prévention et les plans de formation ; assurer l’interface avec le secteur privé dans le cadre d’une
agence de régulation veillant à la cohérence et à la mise en oeuvre des normes applicables et
disposant d’un pouvoir de sanction administrative ; mise à exécution des décisions de justice
relatives au retrait, à l’inaccessibilité, au déréférencement, au blocage de sites/contenus, à la
surveillance spécifique, au droit à l’oubli. Elle disposerait d’un collège des chefs de service visant
à faciliter les échanges (méthodologie, technique, objectifs de service, projets, difficultés
générées par des problématiques communes). Le rapport préconise aussi de créer au sein du
ministère de la Justice une mission de lutte contre la cybercriminalité à compétence civile-
pénale-internationale pour veiller à l’harmonisation des normes et à l’évolution des dispositifs
statistiques judiciaires, participer aux travaux nationaux-internationaux, mettre en oeuvre la
politique pénale spécifique, assurer une interface avec l’OCLCTIC et animer une plateforme de
veille juridico-technique et de soutien. Le rapport préconise enfin de définir de nouvelles règles
de compétences juridictionnelles : pour la juridiction parisienne une compétence concurrente sur
le territoire national pour les atteintes aux systèmes de traitement automatisé de données visant
les services de l’Etat et les opérateurs d’importance vitale ; pour les juridictions interrégionales
spécialisées une compétence similaire s’agissant de l’ensemble des autres cyberaffaires commises
en bande organisée

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LA POLICE DE L’ORDRE ET DE LA SECURITE PUBLIQUE

La notion juridique de police


Police : activité de service public dont les titulaires sont toujours des représentants d’une
personne publique car cette activité ne peut être déléguée à une personne privée

Police administrative générale : activité administrative ayant pour objet de protéger/restaurer


l’ordre public qui se conçoit selon un triptyque législatif sûreté publique (sécurité dans la rue
pour les personnes y circulant, dans les immeubles ou dans les produits de consommation),
tranquillité publique (assurer une vie paisible à tous en prévenant les agressions-nuisances
diverses), salubrité publique (notion d’hygiène publique via les mesures d’assainissement et de
préservation de l’air/eau…) auquel s’est adjoint un couple jurisprudentiel composé de la
moralité (lorsque des atteintes à celle-ci auraient des répercussions sur l’une des composante du
triptyque législatif précédent ou lorsque des circonstances locales particulières le justifie) et du
respect de la dignité humaine (principe à valeur constitutionnelle). On note que si des droits et
libertés publiques sont garantis ils doivent être exercés et conciliés avec les autres principes et
objectifs à valeur constitutionnels dont la préservation de l’ordre public
- les conditions dans lesquelles l’autorité investie du pouvoir de police peut exercer son pouvoir
d’interdiction ont été précisées par la jurisprudence : lorsque sont constatés des risques de graves
troubles à l’ordre public et que ceux-ci ne puissent être prévenus par des mesures appropriées
moins attentatoires aux libertés que l’interdiction. Si la première condition est facile à établir, la
seconde est plus difficile à démontrer ce qui donne très souvent lieu à l’annulation d’arrêtés
d’interdiction comme entachés d’erreur manifeste d’appréciation. L’ordre public a donc une
dimension matérielle et immatérielle car il couvre une conception de l’Homme que la société
doit respecter

Police administrative spéciale : il s’agit d’activités de surveillance visant à maintenir la paix


sociale en régissant certaines activités/catégories d’administrés en poursuivant des buts
particuliers selon des procédures spécifiques. On peut distinguer les polices spéciales en raison
de leur objet (chasse, pêche, publicité, cinéma), de leurs autorités (ministres des Transports, des
Affaires culturelles, de l’Intérieur) ou de leur régime juridique (édifices menaçant ruine,
installations classées, étrangers)
- le concours entre polices générale et spéciale : si les deux poursuivent des buts différents,
l’existence de la police spéciale n’empêche pas l’exercice de la police générale, si les deux

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poursuivent des buts identiques, l’existence de la police spéciale empêche l’exercice de la police
générale (sauf urgence) ; pourtant la police générale peut se substituer à une police spéciale
poursuivant un but identique lorsque cette substitution n’a pas pour effet de contourner une
procédure imposée par la police spéciale et qu’elle relève d’une seule et même autorité possédant
les deux pouvoirs de police
- le concours entre polices générales : l’autorité de police à compétence géographique plus
restreinte peut aggraver une mesure prise par l’autorité de police à compétence géographique plus
large si les circonstances locales le justifie, c’est à dire que le cumul est permis mais uniquement
dans le sens de l’aggravation

Police judiciaire « PJ » : elle poursuit un but répressif, c’est à dire, rechercher les auteurs d’une
infraction déterminée pour les traduire en justice (tandis que celui de la police administrative est
préventif, c’est à dire, la mission générale de protection de l’ordre public). Le critère de
distinction entre elles est donc finaliste. Les cas particuliers concernent les opérations complexes
car l’une peut se transformer en l’autre ou une opération peut se décomposer en plusieurs phases
ressortissant chacune aux deux types. Le juge requalifie les mesures le cas échéant en recherchant
la cause/faute (la plus) déterminante. Il faut aussi noter que l’opération peut parfois faire l’objet
d’un découpage subtil en fonction du moment où elle se produit et qui peut donner lieu à un
changement de nature

Le régime juridique des manifestations et des attroupements sur la voie publique


- distinctions : la manifestation et une regroupement de personnes utilisant la voie publique pour
exprime une volonté collective, s’il est mobile c’est un cortège, sinon c’est un rassemblement ;
l’attroupement est constitué par tout rassemblement de personnes sur la voie publique/dans un
lieu public susceptible de troubler l’ordre public. Seul le rassemblement menaçant l’ordre public,
devenant ainsi un attroupement, est donc illicite. La jurisprudence définit l’attroupement comme
le fait pour des personnes, de façon prémédité/occasionnelle, dans un lieu privé/public, de se
trouver animées d’un même esprit, groupées ou en nombre tel qu’il est de nature à faire
disparaître la personnalité de chacun des individus faisant partie du groupe derrière la
personnalité propre de celui-ci

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- l’encadrement constitutionnel et conventionnel : le Conseil constitutionnel a considéré que la
prévention d’atteintes à l’ordre public est nécessaire à la sauvegarde des principes et droits à
valeur constitutionnelle et qu’il appartient au législateur d’assurer la conciliation entre les
objectifs de valeur constitutionnelle et l’exercice des libertés publiques constitutionnellement
garanties ; la CEDH quand à elle considérait qu’en mettant en balance l’intérêt général à la
défense de l’ordre et l’intérêt du requérant et des autres manifestant, compte tenu du pouvoir
d’appréciation reconnu aux Etats en la matière, la condamnation pénale du requérant
n’apparaissait pas disproportionnée aux buts poursuivis
- le régime de déclaration préalable : y sont soumis tous cortèges-défilés-rassemblement de
personne-manifestations sur la voie publique, elle est faite au maire/préfet/sous-préfet dans les
villes où est instituée une police d’Etat, à Paris elle est faite à la préfecture de police, elle doit
avoir lieu 3 jours francs au moins et 15 jours francs au plus avant la date de la manifestation, elle
doit comporter les noms-prénoms-domiciles des organisateurs que signent 3 d’entre eux,
justifiant qu’ils jouissent de leurs droits civils-politiques et faisant élection de domicile dans leur
département, elle indique le but de la manifestation et les lieu-date-heure du rassemblement et
l’itinéraire projeté. Les autorités chargées du maintien de l’ordre doivent ainsi pouvoir organiser
la manifestation, éventuellement demander un changement de parcours, éviter qu’elle ne soit
l’occasion pour des individus extérieurs à la manifestation de provoquer des troubles à l’ordre
public et plus spécifiquement des atteintes aux personnes ou aux biens. L’autorité récipiendaire
doit délivrer un récépissé mais il ne vaut pas autorisation, ce qui fait de la déclaration de
manifestation un régime d’accord tacite : elle est autorisée uniquement si l’administration ne s’y
est pas opposée explicitement
- les motifs d’interdiction : elle est légale si elle ne revêt pas un caractère général et absolu et si
elle est rendue nécessaire par l’ampleur des troubles à l’ordre public et l’impossibilité pour les
autorités de police d’y faire face par une autre mesure. On compte notamment : le respect de la
propriété privée, la menace à l’ordre public (admise largement et pouvant découler du
comportement des membres ainsi que de l’objet et du lieu de rassemblement), le risque
important de troubles ou provocations, les atteintes aux relations internationales de la
République, le préjudice financier causé aux commerçants par l’absence de libre accès à leur rue.
Certains motifs ne permettent pas d’établir une interdiction tels que la seule atteinte à la liberté de
circulation. En outre, le Conseil d’Etat procède à une évaluation de la proportion de la mesure
d’interdiction. La responsabilité de d’Etat peut être engagée en cas de faute lourde (actions
inadéquate des autorités, défaut d’intervention…) mais elle ne peut être retenue si les désordres
engendrés n’étaient pas prévisibles, si les services de police n’avaient pas les moyens de faire

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face ou si les forces de l’ordre sont intervenues après les manifestations sans que le délai
d’intervention soit long. Enfin la mesure d’interdiction doit être respectueuses des libertés
publiques dans la recherche d’un équilibre contrôlé par le juge administratif.

Le rétablissement de l’ordre public, un motif légitime de recours à la force


La procédure de dispersion des attroupements
- elle doit être réalisée sous l’autorité d’une autorité compétente pour exécuter les sommations
et décider de l’emploi de la force (préfet, sous-préfet, maire, adjoint au maire, commissaire de
police, inspecteur divisionnaire chef de circonscription, OPJ, commandant de
compagnie/groupement de la GN, officier de police chef de circonscription) et respecter des
conditions cumulatives d’emploi de la force au maintien de l’ordre (attroupement formé,
décision de sa dissipation par l’autorité habilitée, sommations prononcées, rassemblement non
dissipé ; de plus la force déployée doit être proportionnée au trouble à faire cesser et son emploi
doit prendre fin lorsqu’il a cessé)
- les instructions de l’autorité habilitée doivent porter sur l’objectif à atteindre et les moyens à
mettre en oeuvre, ce qui laisse une liberté de mise en oeuvre des moyens au commandant de la
force publique, dans la limite fixée par l’autorité habilitée qui peut à tout moment
modifier/suspendre/annuler ses instructions en fonction de l’évolution de la situation. A défaut
d’instruction des autorités compétentes, le commandant de la force publique rend compte
immédiatement de l’emploi de la force et de l’usage des armes s’il a été contraint d’en prendre
l’initiative
- les moyens utilisés pour le maintien de l’ordre sont coercitifs : la force physique seule ou
accompagnée de moyens intermédiaires (tonfa/bâton, enfin lanceur d’eau, lacrymogènes,
grenades de désencerclement, fusil à répétition en riposte à une ouverture de feu). On note que la
riposte doit être absolument nécessaire-circonstanciée et doit pouvoir faire l’objet d’un contrôle a
posteriori du juge. La riposte ne se confond d’ailleurs pas avec la légitime défense (atteinte
actuelle et injustifiée contre une personne ou un bien hors contravention, débouchant sur une
riposte concomitante, volontaire proportionnée et nécessaire à la protection de l’intérêt protégé)
qui est par définition incompatible avec une autorisation hiérarchique et une action de maintien
de l’ordre en unité constituée
- les procédures de sommation se décomposent en formules (annonce de la présence de
l’autorité par haut parleur « Obéissance à la loi. Dispersez-vous. », 2 sommations obligatoires
sauf violence/voie de fait exercée contre les forces de l’ordre ou impossibilité de défendre le
terrain occupé par les forces de l’ordre autrement), en exécution (port obligatoire par l’autorité

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des insignes de sa fonction pour être clairement visible et identifiable sans ambiguïté, deux
sommation obligatoires précédent l’usage de la force et sont faites au plus près de l’attroupement
pour être audibles et visibles « Première sommation : on va faire usage de la force », « Dernière
sommation : on va faire usage de la force ») et en usage de la force publique (ordre écrit ou non,
gradation des moyens de force circonstanciée, force mise en oeuvre sans sommation uniquement
à l’encontre de manifestant troublant gravement l’ordre public, les armes peuvent être utilisées
uniquement si la sécurité de la force publique est mise en péril par des violences/voies de fait
graves ou lorsque l’accomplissement de la mission est manifestement compromis)
Les infractions et leur répression
- le sort des organisateurs : est sanctionnable le fait d’avoir organisé une manifestation sur la voie
publique sans l’avoir déclarée préalablement ou ayant été interdite ou en ayant établi une
déclaration incomplète/inexacte de nature à tromper sur l’objet/les conditions de la manifestation
- le sort des participants : la simple participation n’est pas sanctionnable, cependant il suffit qu’un
arrêté d’interdiction de la manifestation ait été porté à la connaissance du public pour les
participants se rendent coupables d’un manquement aux obligations édictées par arrêté de police,
or la publicité de cette interdiction n’est assortie d’aucun formalisme particulier par la
loi/jurisprudence… Les motifs de sanctions s’orientent vers les dissimulations volontaires du
visage afin de ne pas être identifié, les ports d’armes, les provocation directes à un attroupement
armé. On note que, l’infraction de participation à une manifestation interdite étant une
contravention, il est impossible aux forces de l’ordre de recourir à une mesure de contrainte à
l’encontre de ses auteurs. Cependant, si le contrevenant refuse/ne peut justifier son identité il peut
faire l’objet d’une vérification de celle-ci et donc être retenu sur place/dans un local de police.
Dès lors, si le contrevenant justifie de son identité en restant sur les lieux de la manifestation sans
commettre d’infractions de nature à permettre son interpellation, aucune contrainte ne peut être
légalement exercée

Le régime de responsabilité de l’état du fait des attroupements


- nature de la responsabilité : l’Etat est civilement responsable des dégâts/dommages résultant
des crimes-délits commis à force ouverte/par violence par des attroupements/rassemblements
armés/non contre les personnes et les biens
- étendue de la réparation : uniquement les dommages résultant d’un attroupement/rassemblement
(ex: une manifestation/rassemblement spontané qui dégénère, une commune subissant des
dommages du fait de l’attroupement peut rechercher la responsabilité de l’Etat), il ne couvre ni
les agissements délictueux/criminels commis de manière isolée ni ceux que

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l’attroupement/rassemblement avait dès l’origine pour but de réaliser et présentaient ainsi un
caractère prémédité

Les régimes particuliers de réunions-manifestations


- les spectacles vivants : représentations en public d’une oeuvre de l’esprit nécessitant la présence
physique d’au moins un artiste du spectacle percevant une rémunération (toute personne exerçant
une activité d’exploitation de lieux/production/diffusion de spectacles), ils nécessitent
l’attribution d’une licence d’autorisation d’exercice par le préfet de région motivé par l’ordre
public, les bonnes moeurs, la concurrence déloyale et la professionnalisation de l’activité
- les manifestations sportives/récréatives/culturelles : les organisateurs ont l’obligation d’y
assurer un service d’ordre et sont aussi soumis à un régime déclaratif (un an au plus et un mois au
moins avant la manifestation au maire de la commune ou à la préfecture de police à Paris), à deux
conditions cumulatives (être à but lucratif et regrouper un nombre minimum de 1500 personnes),
à des indication précises (capacité d’accueil, nombre de participants, mesures envisagées pour
assurer la sécurité du public-participants, précisions utiles sur le service d’ordre, mesures
relatives à la sécurité incendie et à la gestion de la panique), prévenir les désordres susceptibles
de mettre en péril la sécurité des spectateurs-participants (inspection du lieu avant la
manifestation, constitution d’un dispositif de sécurité)
- les rave parties : tout d’abord elles échappent aux régimes relatif à l’organisation de
manifestations sportives/récréatives/culturelles dès lors qu’elles comportent moins de 1500
participants et qu’elles se déclarent non lucratives ainsi que celui relatif aux spectacles vivants
car une rave partie désigne de vastes rassemblements festifs pouvant durer plusieurs jours-nuits
au cours desquels est diffusée de la musique techno. Elles sont en fait soumises aux règles
relatives aux rassemblements exclusivement festifs à caractère musical organisées par des
personnes privées dans des lieux qui ne sont pas au préalable aménagés à cette fin et répondant à
certaines caractéristiques définies par décret. Elles sont ainsi soumises à partir de 500 participants
à une obligation de déclaration en préfecture auprès de la préfecture 15 jours/1 mois avant la date
prévue selon qu’un document « Engagement de bonnes pratiques » a été ou non signé, cette
déclaration doit mentionner les mesures envisagées pour garantir la sécurité-salubrité-hygiène-
tranquilité publiques et comporter l’autorisation d’occuper le lieu
- les processions religieuses/usages locaux/prières de rue : le maire est responsable de
l’encadrement et des mesures de prévention, tandis que le juge administratif contrôle étroitement
les décisions prises par le premier en vertu de son pouvoir de police municipale. Le régime est
celui des manifestations extérieures du culte qui rejoint le régime général lorsqu’elles se

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rattachent à un usage local tandis que les usages locaux bénéficient d’une dispense manifestant
ainsi un régime dérogatoire procédant d’une volonté de ne pas réveiller de querelle religieuse (on
vise ici les processions religieuses et les activités liturgiques). Cette dispense de déclaration de
prive pas pour autant l’autorité de police de son pouvoir d’interdiction de la manifestation en cas
de risque de troubles à l’ordre public et, en cas de débordement, de qualifier le rassemblement
d’attroupement en recourant à la procédure de dispersion forcée
- les réunions publiques dans les locaux des établissements d’enseignement : la liberté
d’information-expression à l’égard des problèmes politiques-économiques-sociaux-culturels des
usagers du service public de l’enseignement supérieur dès lors que son exercice ne porte pas
atteinte aux activités d’enseignement et de recherche comme à l’indépendance intellectuelle et
scientifique de l’établissement dans une perspective d’expression du pluralisme des opinions, ni
ne trouble l’ordre public. Le but est bien de s’assurer que l’établissement est à l’abri de toute
emprise politique/idéologique. Les conditions d’utilisation des locaux sont définies-contrôlées
par le président/directeur de l’établissement. Dans les établissements d’enseignement
supérieur, le maintien de l’ordre est une compétence exclusive-personnelle du
président/directeur qui en est responsable et peut faire appel à la force publique, il est aussi
responsable de la sécurité dans l’enceinte de l’établissement. On note que les établissements
d’enseignement supérieur disposent de la personnalité morale, l’illégalité d’une mesure ou la
carence dans l’édiction d’une mesure légale engagent donc leur responsabilité propre. De plus,
l’établissement demeure responsable si les autorités étatiques mettent en oeuvre leur pouvoir de
substitution. Dans les établissements d’enseignement primaire-secondaire, le maire peut
utiliser les locaux-équipements scolaires pour l’organisation d’activités à caractère culturel-
sportif-social/socio-éducatif hors de leur temps d’utilisation où ils sont utilisés pour la formation
initiale-continue, ces activités doivent être compatibles avec la nature des installations et
l’aménagement des locaux. Le régime des réunions publiques dans les locaux des établissements
d’enseignement doit tenir compte des exigences inhérentes à la préservation de l’ordre public et
des nécessités découlant de sa mission de service public. Le principe de neutralité et
d’indépendance du service public de l’éducation s’oppose à ce que puissent être organisées des
réunions par des groupements à caractère politique, même en-dehors des heures de cours. En
revanche, l’organisation d’un débat d’ordre civique-social peut être légalement autorisée.

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LA PJ ET LA LUTTE CONTRE LA DELINQUANCE

Le corps de la PJ et la dyarchie de commandement


OPJ
- liste : maires et leurs adjoints, militaires GN (directeurs, sous-directeurs, officiers, gradés,
gendarmes bénéficiant au moins de 3 ans d’exercice et désignés nominativement par arrêté des
ministres de la Justice et de la Défense), fonctionnaires PN (directeurs et sous-directeurs de la
DCPJ et de la préfecture de police, inspecteurs généraux, commissaires, officiers, fonctionnaires
du corps d’encadrement et d’application comptant au moins 3 ans de service et désignés
nominativement par arrêté après avis conforme d’une commission)
- l’habilitation préalable du procureur : cette exigence n’est écartée qu’à l’égard des maires et
leurs adjoints, des directeurs et sous-directeurs de la PJ (PN-GN) et doit être précédée d’une
procédure comportant le recueil des observations de l’intéressé après accès à son dossier
- les attributions : recevoir les dénonciations des tiers, prendre les plaintes des victimes
d’infractions, procéder aux enquêtes préliminaires/de flagrance, exécuter les réquisitions-
commissions rogatoires-mandats judiciaires, requérir le concours de la force publique, placer les
suspects en garde à vue, procéder aux vérifications d’identité, exercer l’autorité hiérarchique sur
les APJ-APJA. On note aussi que les OPJ de l’article L130-1 du Code de la route ont cette qualité
seulement dans les limites de leur circonscription pour rechercher et constater les infractions au
Code de la route ainsi que pour les délits d’homicide et de blessures involontaires liés à un
accident de la circulation ; ils ne peuvent ni procéder à la visite des véhicules ni places des
suspects en garde à vue
- la direction de la PJ : elle est assurée par le procureur qui détermine le service le mieux adapté
pour conduire les investigations et veille à la bonne collaboration de plusieurs services investis
dans une même recherche le cas échéant, il reçoit les compte-rendus et les procès-verbaux des
enquêteurs, il dispose des objets saisis et peut classer une affaire dont il est saisi. Il intervient
obligatoirement concernant les prolongations de garde à vue ou d’enquête de flagrance au-delà
du délai de 8 jours, de désignation d’un médecin/expert nécessaire à l’élucidation d’une mort
suspecte, de comparution par la contrainte de témoins récalcitrants ou encore d’extension de
compétence territoriale des OPJ
- le contrôle de la PJ : elle est assurée par le procureur général qui surveille les OPJ via un
pouvoir de notation (prise en compte pour leur avancement annuel) et un pouvoir disciplinaire se
manifestant en une procédure de suspension ou de retrait de l’habilitation le cas échéant. De plus,
le responsable hiérarchique de l’OPJ peut doubler cette sanction d’un blâme/déplacement

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d’office/rétrogradation… La chambre de l’instruction de la cour d’appel exercer également un
contrôle de leur activité sur saisine du procureur général (sanction des fautes) ou de son
président qui dispose de pouvoirs propre dans le cadre de l’inspection des cabinets d’instruction
et du contrôle des commissions rogatoires (observations, interdiction temporaire/définitive). De
plus, le responsable hiérarchique de l’OPJ peut encore doubler ces mesures de sanctions
pénales/disciplinaires (révocation, mise à pied…)

APJ
- catégorie : militaires GN n’étant pas titulaires de la qualité d’OPJ, fonctionnaires PN titulaires
du corps d’encadrement et d’application n’ayant pas qualité d’OPJ, retraités PN-GN ayant eu la
qualité d’OPJ/d’APJ appelés au titre de la réserve civile/exceptionnelle pendant 5 ans
- attributions : seconder les OPJ, procéder aux enquêtes préliminaires, procéder aux contrôles
d’identité, constater les infractions, entendre les témoins, exécuter les décisions de justice et
procéder à l’arrestation de l’auteur présumé d’une infraction flagrante ; ils ne peuvent cependant
pas recourir à des mesures de gardes à vue ou de vérifications d’identité
- le contrôle des APJ : il est assuré par le procureur général qui surveille leurs activités et la
chambre de l’instruction qui peut prendre les mêmes mesures qu’à l’égard des OPJ dans sa
mission de contrôle et de sanction

APJA
- catégorie : les gradés et gardiens de la paix PN non titulaires de la qualité d’APJ, les adjoints de
sécurité, les volontaires militaires GN, les agents de PM, les ASVP de Paris
- attributions : recueillir des renseignements, constater les infractions par procès-verbal, exécuter
les décisions de justice et effectuer des relevés d’identité ; ils ne peuvent pas procéder à une
enquête préliminaire ni placer un suspect en garde à vue ni à des contrôles d’identité ni à des
fouilles de véhicules

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- contrôle : ils sont placés sous la direction du procureur et sous la surveillance du procureur
général, la chambre de l’instruction peut prendre les mêmes mesures qu’à l’égard des OPJ-APJ
dans sa mission de contrôle et de sanction

Le cadre juridique de la PJ
Les cadres d’enquête
- l’enquête de flagrance : elle s’applique à toute infraction flagrante, c’est à dire, soit à un
crime/délit qui se comment actuellement (se révèle par des indices apparent d’un comportement
délictueux) soit un crime/délit qui vient de se commettre (porté à la connaissance des enquêteurs
après sa commission dans un délai d’état de flagrance de 28h ou 2 jours au maximum pour
certains cas spécifiques) soit lorsque dans un temps très voisin de l’action la personne
soupçonnée est poursuivie par la clameur publique ou est trouvée en possession d’objets ou
présente des traces/indices laissant penser qu’elle a participé au crime/délit. On note que ce
régime est inapplicable aux contraventions, nécessite une non discontinuité des actes d’enquête
tendant à l’identification/l’arrestation de l’auteur dans la limite de 8 jours portée à 15 jours depuis
la loi du 9 mars 2004 (Perben II) car à défaut l’enquête se clôt ou se poursuit en la forme
préliminaire. Enfin, l’ouverture incidente (préliminaire//flagrance) est toujours possible sous
réserve de la découverte d’indices de réalisation d’une infraction
- l’enquête préliminaire : l’enquête peut être ouverte soit à la demande du procureur soit
d’initiative par les enquêteurs dès réception d’une plainte/renseignement mais nécessite alors de
rendre compte de son avancement au procureur avant expiration d’un délai de 6 mois à partir du
début de celle-ci ou du recueil d’indices graves de commission d’une infraction à l’encontre
d’une personne. Enfin, l’ouverture incidente (préliminaire//flagrance) est toujours possible sous
réserve de la découverte d’indices de réalisation d’une infraction
- l’enquête de mort/blessure grièves dont la cause est inconnue/suspecte, l’enquête de
recherche de mineur/majeur protégé disparu et la recherche de personnes en fuite : sur
instruction du procureur il est possible de procéder aux actes de l’enquête de flagrance pendant 8
jours, à l’issue les investigations se poursuivent sous la forme préliminaire le cas échéant ;
concernant le dernier cas les situations sont limitativement énumérées par la loi : une personne
doit faire soit l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par le juge d’instruction (ji) / juge des libertés et
de la détention (JLD) / la chambre de l’instruction / son président / le président de la cour
d’assises alors qu’elle est envoyée devant une juridiction de jugement, soit l’objet d’un mandat
d’arrêt délivré par une juridiction de jugement / le juge d’application des peines (JAP), soit une

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personne condamnée à une peine privative de liberté sans sursis supérieure/égale à 1 an lorsque
cette condamnation est exécutoire/passée en force de chose jugée

Les pouvoirs d’enquête


- actes de l’enquête de flagrance (le délit doit être puni d’une peine d’emprisonnement) : transport
sur les lieux de l’infraction suivi de constatations matérielles, perquisitions sans accord de
l’intéressé et saisies, auditions, convocation de toutes personnes utiles à l’enquête (obligation de
présentation avec conduite par la force s’il le faut), examens techniques, interdiction de s’éloigner
du lieu de l’infraction (rétention le temps nécessaire à audition avec conduite par la force s’il le
faut), arrestation, garde à vue sous réserves d’indice de culpabilité
- actes de l’enquête de préliminaire : perquisitions et saisies uniquement avec l’accord de
l’intéressé / l’autorisation du JLD, constatations matérielles sans pénétration dans un lieu privé
sauf consentement exprès du maître des lieux, examens techniques prescrits par un OPJ avec
l’autorisation du procureur, audition (obligation de présentation avec conduite par la force s’il le
faut), garde à vue sous réserves d’indice de culpabilité

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TERRORISME & INTERETS FONDAMENTAUX DE LA NATION

Dispositifs préventifs
Vigipirate, un dispositif préventif-protecteur des populations
- présentation : il s’agit d’un plan gouvernemental interministériel relevant du Premier
ministre, constituant l’outil central du dispositif français de lutte contre le terrorisme qui a la
faculté de pouvoir gérer la menace à un niveau élevé sur la durée du fait de son caractère de
permanence en matière de vigilance-prévention-protection. De plus, il est applicable en France
comme à l’étranger et associe tous les acteurs du pays : l’Etat, les collectivités territoriales, les
opérateurs susceptibles de concourir à la protection-vigilance ainsi que les citoyens. Il est
alimenté par l’évaluation de la menace terroriste faite par les services de renseignement et
peut être prolongé en cas d’attaque par des plans d’intervention spécifique qui mettent en oeuvre
des moyens spécialisés. Il repose sur un socle de mesures permanentes qui s’appliquent à tous
les grands domaines d’activité de la société : transports, santé, alimentation, réseaux d’énergie,
sécurité des systèmes d’information… sans induire de contraintes excessives sur la vie
économique-sociale. Il prévoit aussi plusieurs mesures additionnelles activées en fonction de
l’évolution de la menace et des vulnérabilités permettant d’adapter le niveau de vigilance-
protection en mobilisant tous les acteurs concernés. Ses 3 grands objectifs : assurer en
permanence une protection adaptée des citoyens, du territoire et des intérêts de la France contre la
menace terroriste ; développer-maintenir une culture de la vigilance de l’ensemble des acteurs de
la Nation pour prévenir/déceler le plus en amont possible toute menace d’action terroriste ;
permettre une réaction rapide-coordonnée en cas de menace caractérisée/d’action terroriste pour
renforcer la protection, faciliter l’intervention, assurer la continuité des activités d’importance
vitale et donc limiter les effets du terrorisme
- sa mise en oeuvre s’effectue via un code d’alerte simplifié en 2 niveaux : un niveau de vigilance
qui peut être renforcé temporairement-géographiquement-sectoriellement pour faire face à une
menace particulière/vulnérabilité ponctuelle ainsi qu’un niveau d’alerte attentat pour faire face à
une menace imminente

Le SGDSN
- rôle : il s’agit d’un service du Premier ministre travaillant en liaison étroite avec la présidence
de la République et l’assistant dans l’exercice de ses responsabilités en matière de défense et de
sécurité nationale, lorsque le chef de l’Etat assume l’entière compétence de son champ réservé en

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matière de défense le SGDSN est plus faible et l’essentiel du pouvoir est détenu par le Conseil de
défense et de sécurité du Président
- missions : assurer le secrétariat du CDSN (compétent pour les questions de défense et de
sécurité : programmation militaire, politique de dissuasion, programmation de sécurité intérieure,
sécurité économique-énergétique, lutte contre le terrorisme, planification de réponse aux crises),
évaluer les risques-menaces (vis-à-vis des missions de veille, d’alerte, de synthèse de
l’information de sources ouverte/fermée dans les domaines de la défense et de la sécurité
nationale et d’étude des risques-menaces pesant sur la France), évaluer les risques-menaces (vis-
à-vis de la protection-anticipation via les plans gouvernementaux, la sécurité des activités
d’importance vitale, la protection du secret, la réponse à la menace NRBC-E, la recherche et la
technologie, la sûreté aérienne), organiser la réponse à la crise (mise en oeuvre d’exercices
majeurs, test des plans de la famille « Pirates », évaluer la capacité de l’Etat à faire face
concrètement aux risques-menaces, assurer la capacité de résilience de la France, veiller à la
sécurité des réseaux de communication gouvernementaux), contrôler les exportations de matériel
de guerre (triple nécessité : de sécurité nationale pour garantir la protection de nos forces et celles
de nos alliés et partenaires engagées en opérations, politique-juridique pour garantir le respect de
nos engagements internationaux, économique-industrielle pour assurer la maîtrise des transferts
de technologies les plus sensibles ; le système français de contrôle est fondé sur des principes
généraux de prohibition sauf autorisation-contrôle de l’Etat et de coordination interministérielle),
suivre les questions de sécurité internationale (mission de veille-alerte-suivi-prospective des
crises-conflits internationaux pour renforce les capacités de connaissance-anticipation de l’Etat ;
missions de coordination de la réflexion interministérielle sur les évolutions stratégiques
susceptibles d’affecter les intérêts de la France et de l’UE pour proposer des orientations-moyens
d’action permettant de renforcer la sécurité nationale), lutter contre la prolifération (coordination
interministérielle visant à renforcer la connaissance-anticipation face aux armes de destruction
massive), assurer la cyberdéfense (prévenir les dysfonctionnements graves pouvant affecter tous
les secteurs d’activités de la France, notamment en matière de sécurité des systèmes
d’information)
- le secrétariat pour le Conseil de défense et de sécurité nationale (SCDSN) : il assiste le
secrétaire général pour la préparation des réunions du Conseil de défense et de sécurité nationale
et le suivi de l’exécution des décisions
- la direction des affaires internationales-stratégiques-technologiques : elle est chargée des
dossiers internationaux sous leur angle politico-stratégique, des questions de non prolifération et
de contrôle des exportations de matériels de guerre. Elle joue un rôle d’analyse-perspective-

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prospective dans le processus de contrôle de biens et est chargée d’organiser la concertations
interministérielle corrélative. Elle contribue à la préparation des réunions du Conseil national du
renseignement et aux suivi de l’exécution de ses décisions
- la direction de la protection et de la sécurité de l’Etat (PSE) : elle a pour missions principales
d’analyser les risques-menaces, définir la politique de prévention-protection et de préparer l’Etat
au niveau gouvernemental à la gestion des crises sur le territoire / hors de celui-ci
- le Service de l’administration générale (SAG) : il a une vocation transverse et est responsable
des activités de soutien et d’organisation, son rôle est d’animer-coordonner les activités
administratives-financières des directions-services du SGDSN et de leur apporter un soutien en
matière budgétaire, dans le domaine des RH et sur un plan technique général
- l’ANSSI : [voir les développements précédents]

Dispositifs répressifs
Les incriminations pénales spécifiques, soumises à une régime dérogatoire au droit commun
- causes : certains crimes remettent en cause le pacte social lui-même par des actions terroristes
anarchistes ou nihilistes et poursuivant des objectifs politiques (mouvance régionaliste
séparatiste, courant révolutionnaire, groupes fondamentalistes/intégristes
- notion d’infraction terroriste : elle relève de la catégorie criminalité organisée, on y trouve
notamment les atteintes volontaires à la vie et à l’intégrité physique, enlèvements, séquestrations,
détournements de moyens de transport, association de malfaiteurs, destructions, dégradations
ainsi que des infractions en matière informatique, de groupes de combats, de mouvements
dissous, de détention d’armes ou de substances explosives. On note que le législateur a
autonomisé certaines infractions : le terrorisme écologique (usage de substances mettant en péril
la santé) et le terrorisme financier (flux d’argent d’origine licite utilisés à des fins illicites).
L’infraction ne sera considérée comme un acte terroriste que si elle a pour but particulier d’être
en relation avec une entreprise individuelle/collective ayant pour but de troubler gravement
l’ordre public par l’intimidation/la terreur

- les atteintes aux intérêts fondamentaux de la Nation : elles sont définies par le Code pénal
comme toute atteinte pour la Nation à son indépendance, à l’intégrité de son territoire, à sa
sécurité, à la forme républicaine de ses institutions, aux moyens de sa défense et de sa diplomatie,
à la sauvegarde de sa population en France/à l’étranger, à l’équilibre de son milieu naturel et de
son environnement ainsi que des éléments essentiels de son potentiel scientifique-économique et
de son patrimoine culturel. Les incrimination correspondantes : trahison (infraction commise

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par un français / militaire au service de la France), espionnage (infraction commise par toute
autre personne), attentat (violence mettant en péril les institutions de la République / portant
atteint à l’intégrité du territoire national), complot (résolution de commission d’attentat à
plusieurs concrétisée par un/plusieurs actes matériels), mouvement insurrectionnel (violence
collective mettant en péril les institutions de la République / portant atteint à l’intégrité du
territoire national), usurpation de commandement (pris sans ordre/autorisation ou retenu contre
l’ordre des autorités légales), levée de forces armées (sans ordre/autorisation des autorités
légales), provocation à s’armer illégalement (contre l’Etat/une partie de la population), atteintes à
la défense nationale (sécurité des forces armées/zones protégées intéressant la defnat, secret de la
defnat, services spécialisés de renseignement, provocation de militaires appartenant aux forces
armées française à passer au service d’une puissance étrangère)

Un cadre procédural judiciaire adapté


- le régime procédural dérogatoire de l’enquête terroriste : il vise à s’adapter à la mesure du
risque pesant sur nos concitoyens et comprend un ensemble de mesures, notamment, un exercice
des poursuites au stade de l’enquête-instruction facilité par la centralisation des procédures à
Paris (là où sont localisés les principaux services en charge de la lutte anti-terroriste), des
mesures de facilitation des recherches-poursuites (contrôle d’identité, surveillance, infiltration,
écoutes téléphoniques, visites des véhicules), des mesures préventives de la sûreté de lieux
sensibles (aéroports, zones portuaires : fouilles des personnes/bagages/véhicules), une garde à
vue étendue (96h suivies de 48h en certaines circonstances assorties d’encore 48h en cas de
risque sérieux d’action terroriste imminente ou pour les besoins impérieux de la coopération
internationale). On note que l’intervention de l’avocat en garde à vue peut être différée
pendant une durée maximale de 72h en cas de raisons impérieuses tenant aux circonstances
particulières de l’affaire. Les perquisitions-saisies peuvent être précédées d’opérations de
sonorisation-fixation d’images dans certaines circonstances et être effectuées en enquête
préliminaire sans le consentement de l’occupant et en-dehors des heures légales (21h-6h) sur
autorisation du JLD
- l’extension des pouvoirs des enquêteurs (la loi du 9 mars 2004) : concernant la surveillance, la
compétence des OPJ et sous leur autorité les APJ peut être étendue à l’ensemble du territoire
national dès qu’il y a soupçon de commission d’une infraction relevant de la criminalité
organisée ; concernant l’infiltration, elles nécessitent un OPJ/APJ spécialement habilité
(autorisation écrite-motivée-limitée dans le temps du procureur/juge d’instruction) qui peut ainsi
surveiller les suspects en se faisant passer pour l’un de leur coauteurs/complices/receleurs, faire

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usage d’une identité d’emprunt et commettre certaines infractions sans encourir de sanctions
pénales dès lors qu’ils ne constituent pas une incitation à commettre des infractions (interdiction
de la provocation déloyale), de plus, les déclarations des agents infiltrés ne peuvent constituer le
seul fondement d’une condamnation pénale sauf si l’agent accepte de déposer sous sa véritable
identité, enfin, le mis en cause peut demander à être confronté avec l’agent sous réserve qu’un
procédé technique rendant non identifiable sa voix soit mis en oeuvre ; concernant les écoutes
téléphoniques, ce sont des interceptions de correspondances émises par la voie des télécoms
portant sur une infraction relevant de la criminalité organisée et dont la durée est d’un mois
maximum renouvelable une fois, son recours est subordonné à l’autorisation-contrôle du JLD ;
concernant la garde à vue, sa durée est portée à 96h pour les formes les plus graves de
criminalité organisée, on note que le gardé à vue peut s’entretenir avec un avocat dès le début de
la mesure et à l’issue de la 24ème heure puis si la mesure est prolongée au-delà de 48h à l’issue
de la 48ème heure puis de la 72ème heure sauf en matière de terrorisme et de trafic de stupéfiants
(un seul entretien à l’issu de la 72ème heure) ; concernant les perquisitions, elles peuvent être
réalisées en-dehors des heures légales (le créneau 21h-6h) dès lors qu’elles sont nécessaires et
sont autorisées par le JLD/juge d’instruction sous réserve en enquête préliminaire de ne pas
concerner un local d’habitation mais cette restriction saute dans certaines situations d’urgence, de
plus elles ne peuvent avoir un objet différent que la recherche et la constatation des infractions
spécialement visées dans l’ordonnance du magistrat mais la découverte d’autres infractions n’y
figurant pas ne constitue pas à elle seule une cause de nullité des procédures incidentes
- les apports de la loi 2012-1432 du 21 décembre 2012 relative à la sécurité et à la lutte contre le
terrorisme : la participation au djihad à l’étranger, toute personne française/étrangère habitant
habituellement en France s’étant rendue à l’étranger pour commettre des actes de terrorisme
s’exposent à des poursuites, sont visés prioritairement l’endoctrinement à des idéologies
conduisant au terrorisme et la participation à des camps d’entrainement ; le recrutement, c’est
une incrimination terroriste qui vise les actes de recrutement même non suivis d’effet en vue de
participer à un groupement à visée terroriste ou de commettre des faits de nature terroriste ;
internet comme vecteur de propagation du terrorisme, le délai de prescription de cette
infraction est portée à un an et la détention provisoire lui est désormais applicable ; le gel des
avoirs financiers terroristes, via le ministre chargé de l’économie pour une durée de 6 mois
renouvelables à l’égard des personnes physiques/morales dès incitation, commission/tentative de
l’infraction ; la reconnaissance des victimes du terrorisme, du fait de la notion de « Mort pour
le service de la Nation » qui vise les militaires-agents publics (inscription de plein droit sur le
monument aux morts de la commune + acte de décès mentionnant « Victime du terrorisme »)

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mais aussi leurs enfants (pension + statut de pupilles de la Nation) et de façon plus générale et
implicite les survivants (dispositif d’indemnisation par le fonds de garantie)
- l’aspect constitutionnel des procédures dérogatoires : concernant la garde à vue, dans sa durée
de 6 jours, elle ne porte atteinte à aucun droit/liberté constitutionnels du fait des conditions dans
lesquelles le JLD peut autoriser la prolongation de la mesure et de son caractère exceptionnel aux
fins d’assurer la sécurité des biens-personnes contre une menace terroriste imminente et
précisément identifiée, que la mesure est ainsi conforme à la Constitution ; concernant
l’intervention de l’avocat, l’absence de motif de la décision d’application de la mesure et des
circonstances particulières de l’enquête/instruction ainsi que des raisons d’imposer cette
restriction aux droits-libertés constitutionnels prive ainsi le garde à vue du libre choix de son
avocat en méconnaissant l’étendue de la compétence du législateur et portent atteinte aux droits
de la défense, que la mesure est ainsi contraire à la Constitution

Les prérogatives de police administrative spéciale


- l’accès préventif aux données techniques des communications électroniques : il permet
d’identifier les personnes appelées, la date et durée des communications ainsi que la localisation
de l’utilisateur du téléphone et des informations de connexion sur internet. Cette procédure est
assortie d’un contrôle : a priori (motivation des demandes par les services spécialisés par une
personnalité qualifiée désignée par la CNCIS) et a posteriori (contrôle direct par la CNCIS)
- la consultation des fichiers administratif, elle permet d’accéder aux données des traitements
automatisés administratifs (CNI, passeports, véhicules, permis de conduire…)
- le contrôle d’identité préventif dans les trains transfrontaliers, ils sont possibles durant la plus
grande partie du trajet et au-delà de 20km pour les lignes présentant des caractéristiques
particulières de desserte afin de satisfaire aux impératifs constants et particuliers de sécurité
publique

Le projet de loi renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme


- l’interdiction de sortie du territoire : limité dans le temps et contrôlé par le juge, il vise à
empêcher les français dont les déplacements en-dehors du territoire seraient mis à profit pour
acquérir une compétence de lutte armée ou pour se radicaliser davantage de devenir à leur retour
un danger pour la sécurité nationale
- l’expulsion et l’assignation à résidence, applicables aux étrangers ne résidant pas habituellement
en France, elles permettent de les empêcher d’entrer en relation avec des personnes nommément
désignées liées aux mouvances terroristes afin de préserver la sécurité publique

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- la lutte contre la diffusion de la propagande terroriste : il s’agit d’une nouvelle infraction
permettant dès commission/tentative de procéder à des surveillances, infiltrations, écoutes
téléphoniques, sonorisations et captation de données informatiques
- l’entreprise terroriste individuelle : sont ajoutés aux actes de terrorisme la diffusion de procédés
permettant la fabrication d’engins de destruction, la détention de produits incendiaires/explosifs
ou d’éléments entrant dans la composition de produits/engins explosifs ce qui rend possible la
poursuite des actes préparatoires commis par un individu isolé
- le renforcement des moyens d’investigation : via l’aggravation des peines encourues lorsque
l’atteinte est commise au préjudicie des traitements mis en oeuvre par les opérateurs
d’importance vitale et via l’érection d’une circonstance aggravante relative à la commission en
bande organisée, ce qui étend le régime de la criminalité organisée. De plus, le champs
d’application de l’enquête sous pseudonyme est étendu et généralisé aux infractions relevant de la
criminalité-délinquance organisée lorsqu’elles sont préparées/facilitées/commises par un moyen
de communication électronique. Enfin, le dispositif de captation des données informatiques est
étendue aux cas où elles sont introduites dans un système de traitement automatisé de données
afin d’intercepter les communications passées par ce biais

Le régime juridique des situations de crise


L’article 16 de la Constitution, une démocratie transformée en dictature légale de survie
- conditions du recours : de fond (menace grave-immédiate sur l’Etat via les institutions de la
République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité du territoire ou sur l’exécution des
engagements internationaux provoquant l’interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs
publics constitutionnels), de forme (consultation du Premier ministre, des présidents des
assemblées et du Conseil constitutionnel puis adresse à la Nation)
- contrôles : du Parlement (via la réunion de plein droit mais sans mise en jeu de la
responsabilité du Gouvernement car aucune dissolution possible, via la session ordinaire à
condition que ses attributions n’interfèrent pas avec celles du Président de la République), du
Conseil constitutionnel (avis consultatif publié-motivé sur la décision de recours à l’article 16,
avis consultatif non publié sur chaque décision prise dans le cadre de l’article 16), du Conseil
d’Etat (contrôle juridictionnel conditionné par : le fait que la décision de recours à l’article 16
échappe au contrôle du Conseil constitutionnel car c’est un acte de gouvernement, les décisions
de mise en oeuvre de l’article 16, celles qui en période normale relèvent du domaine législatif ne
peuvent être contrôlées, celles qui en période normale relèvent de l’exécutif peuvent être
contrôlées et donc annulées)

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- des pouvoirs étendus : ils sont définis comme des mesures circonstanciées exigées incarnés en
la détention des pouvoirs de l’exécutif et du Parlement et manifestés dans la prise d’actes
juridiques qui sont des décisions
- des limites : relatives à la finalité-objet-durée, c’est à dire que les mesures prises doivent être
inspirées par la volonté d’assurer aux pouvoirs publics constitutionnels les moyens d’accomplir
leurs missions, de plus le Président de la République ne peut ni dissoudre l’Assemblée nationale
ni réviser la Constitution, enfin si la durée n’est pas fixée avec précision les mesures doivent en
revanche être prises dans les meilleurs délais

L’état de siège, une démocratie militaire territoriale


- effets : il permet le transfert des pouvoirs de police de l’autorité civile à l’autorité militaire, la
création de juridictions militaires et l’extension des pouvoirs de police ; le territoire sur lequel il
s’applique et sa durée d’application ne sont pas limités hors prolongation
- conditions : il ne peut être mis en oeuvre que sur une partie du territoire par décret après
délibération du Conseil des ministres et signature présidentielle lors d’un péril imminent du fait
d’une insurrection armée/guerre et dont la prolongation éventuelle au-delà de 12 jours est
soumise à l’autorisation du Parlement
- répartition des pouvoirs : l’autorité civile conserve son pouvoir de police spéciale ; l’autorité
militaire peut faire des perquisitions domiciliaires de jour/nuit, éloigner toute personnes ayant
déjà été condamnée définitivement pour crime/délit et les individus non domiciliés dans le lieu
soumis à l’état de siège, ordonner la remise des armes-munitions et procéder à leur recherche-
enlèvement, interdire les publications-réunions considérées de nature à menacer l’ordre public ;
les juridictions militaires en cas d’insurrection à main armée conservent leur compétence à
l’égard des militaires et obtiennent une compétence à l’égard des non militaires en matière de
crime spécialement prévus par le Code de justice militaire ou du Code pénal mentionnés au Code
de la défense et aux crimes connexes ; en cas de guerre étrangère peuvent être saisies quelle que
soit la qualité des auteurs-complices des infractions prévues par le Code pénal

L’état d’urgence, une démocratie policière territoriale


- effets : il confère au Gouvernement et au préfet dans l’aire géographique d’application des
pouvoirs de police exceptionnels portant sur la réglementation de la circulation et du séjour des
personnes, sur la fermeture des lieux ouverts au public et sur la réquisition des armes

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- mise en oeuvre : par les mêmes autorités et durées que l’état de siège dès la survenance d’un
péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public ou d’événements présentant par leur
nature et leur gravité le caractère de calamités publiques et dont la prorogation éventuelle au-delà
de 12 jours est soumise à l’autorisation du Parlement
- répartitions de compétences : certaines sont automatiques, d’autres sont facultatives, d’autres
encore constitue des limitations aux libertés plus ou moins dures (perquisitions de jour/nuit,
contrôle de la presse, délégations facultatives de compétences aux autorités militaires
expressément prévue par le texte proclamant l’état d’urgence)

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LE RENSEIGNEMENT

Le Livre blanc de 2013


Le renseignement & l’information
- distinction : l’information est à la disposition de tous tandis que le renseignement est le fait
d’une administration qui met en oeuvre la politique du Gouvernement dans son champ de
compétences. L’acquisition d’une information non publique constitue la première mission d’un
service de renseignement qui doit la rechercher par des méthodes particulières, parfois
clandestines, dont la représentation nationale doit assurer le contrôle. L’objectif des services de
renseignement est la protection des intérêts fondamentaux de la Nation et il doit pour ce faire
souvent entretenir des relations structurées avec ses homologues étrangers.

Connaissance & anticipation


- importance de cette fonction : elle conditionne la capacité d’appréciation autonome des
situations, or, celle-ci est une condition sine qua none des décisions libres et souveraines, elle
recouvre notamment le renseignement et la prospective et permet l’anticipation stratégique qui
éclaire l’action, elle est aussi une condition de l’efficacité opérationnelle des forces et contribue à
l’économie des moyens que celles-ci utilisent pour remplir leur missions ce qui permet de
s’engager en toute connaissance de cause dans des actions de plus en plus coordonnées voire
menées en commun avec des partenaires-alliés. Elle va de la collecte d’information à la
préparation éclairée de la décision politique & opérationnelle, cette connaissance (ici de
l’environnement stratégique et tactique) est indispensable à la prévention des risques et menaces
comme à leur neutralisation lorsque la prévention échoue. Le rôle du renseignement est donc
central puisqu’il irrigue chacune des autres fonctions stratégiques en matière de défense et de
sécurité nationale

Renforcement des capacités en matière de renseignement


- les ressources humaines et les capacités techniques de recueil et d’exploitation des données : via
le renseignement d’origine humaine (ROHUM) ou électromagnétique (ROEM) ou image
(ROIM) qui sont complémentaires et indissociables
- le renseignement intérieur : avec le rôle de la DGSI au regard du haut niveau de priorité de
certaines des missions qui lui sont confiées, notamment pour la prévention d’actes de terrorisme
- le dispositif d’acquisition et de traitement du renseignement : via un maintien de celui-ci afin
de demeurer à la hauteur de ses ambitions internationales et des menaces auxquelles elle est

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confrontée, via une conservation des capacités de recueil et d’exploitation indispensables à
l’autonomie d’appréciation des moyens techniques d’acquisition du renseignement, via une
consolidation des compétences humaines qui lui sont associées ; parmi ces moyens :

• les capacités spatiales : avec les satellites (acquérir l’information sur toute la surface du globe,
assurer la veille et l’alerte à un niveau adéquat, détecter-localiser-caractériser les défenses
adverses, évaluation souveraine de la menace balistique pour l’alerte précoce et la dissuasion),
avec le ROEM (première localisation d’une site d’intérêt, première perception d’une menace),
avec le ROIM (identifier-préciser la localisation, discriminer-cibler la réalité matérielle des
risques-menaces), avec les drones (détecter-localiser-suivre les cibles potentielles, appui direct
des forces sur les zones de crise)

• des capacités nouvelles : avec la cybermenace (développer l’activité de renseignement et les


capacités techniques correspondantes afin d’identifier l’origine des attaques, évaluer les
capacités offensives adverse et pouvoir les contrer/riposter)

• des capacités induites : via les relations avec la délégation parlementaire au renseignement
(contrôle sur la politique du Gouvernement), via la prospective (objectif de détection des
grandes tendances pouvoir conduire à des crises-ruptures potentielles), via

La communauté du renseignement
Principes de fonctionnement du renseignement
- la protection des sources via le secret
- le besoin de connaître
- la règles du service tiers (ne pas communiquer d’information venant d’un service partenaire
sans son autorisation)

Le CNR, un organisme de coordination des services


- le CNR : formation spécialisée du CDSN placée auprès du Président de la République, il définit
les orientations stratégiques et les priorités en matière de renseignement, il établit la planification
des moyens humains-techniques des services spécialisés de renseignement
- le coordonnateur national du renseignement : nommé par décret en conseil des ministres, il
assume 3 fonctions ; celle de conseiller du Président de la République dans le domaine du
renseignement : il fait un point de situation du renseignement dans le monde sous la forme
d’une note de synthèse présentant les événements devant être portés la connaissance du président,
il suit la mise en oeuvre par les services de renseignement des décisions prises par le CNR ; celle
de responsable de l’orientation de l’action des services et de garant du bon fonctionnement

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de la communauté du renseignement : via le plan national d’orientation du renseignement
(PNOR) qui fixe chaque année la feuille de route des services et est réadaptée en fonction des
événements, via l’adéquation de la production des services et des besoins de l’Etat, via le pilotage
de l’Académie du renseignement et la délégation interministérielle à l’intelligence économique ;
celle de garant des moyens et des capacités consacrés à la fonction de renseignement : il
défend les moyens des services auprès des ministres et veille à ce que la mutualisation des
moyens techniques se fasse dans les meilleures conditions

DGSI
- objectifs : ex DCRI issue de la fusion RG & DST, elle répond à plusieurs objectifs
opérationnels que sont la capacité d’analyse thématique, le contre-terrorisme, le renforcement du
département judiciaire, la cyberdéfense et le soutien technique
- organisation : elle reprend les missions de renseignement et de police judiciaire de la DCRI et
est un service actif de la PN, elle est chargée sur l’ensemble du territoire de la République de
rechercher-centraliser-exploiter le renseignement intéressant la sécurité nationale / les intérêts
fondamentaux de la Nation. Ses actions consistent à assurer et concourir à la prévention et à la
répression : de toute forme d’ingérence étrangère ; des actes de terrorisme ou portant atteinte à la
sûreté de l’Etat, à l’intégrité du territoire ou à la permanence des institutions de la République ; la
surveillance des individus et groupes d’inspiration radicale susceptibles de recourir à la violence
et de porter atteinte à la sécurité nationale ; des actes portant atteinte au secret de la defnat ou au
potentiel économique/industriel/scientifique du pays ; des activités liées à
l’acquisition/fabrication d’armes de destruction massive ; de la criminalité liée aux technologie
de l’information et de la communication ; à la surveillance des activités menées par des
organisations criminelles internationales susceptibles d’affecter la sécurité nationale

DGSE
- missions : elles ont pour objectif exclusif la protection des intérêts français et concourt à la
protection de ses citoyens partout dans le monde, son champ d’action se situe hors des frontières
où elle applique des méthodes clandestines de recherche du renseignement, sa particularité est
de réussir à obtenir des connaissances souvent inaccessibles car se trouvant hors du territoire
- nature polymorphe : c’est un service de renseignement extérieur qui recherche à l’étranger
des informations secrètes intéressant la défense et la sécurité nationale (renseignement de crise,

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contre-terrorisme, contre-prolifération) et communique aux autorités les éléments recueillis-
analysés ; c’est un service spécial qui permet le maintien d’une présence là où les canaux
diplomatiques ne peuvent plus être utilisés ; c’est un service intégré qui maîtrise la totalité des
modes de recueil de renseignement (ROEM, ROIM…) y compris par le biais de coopérations
inter-services français/étrangers et dispose aussi d’une capacité d’entrave et d’action clandestine
- organisation : composée à 70% de fonctionnaires civils et à 30% de militaires (25% sont des
femmes), ses capacités sont dépendantes des budgets accordés : l’ordinaire dépend du ministère
de la Défense (permet l’acquisition de technologies relatives à la mission de renseignement),
auxquels s’ajoute les fonds spéciaux (capacités opérationnelles notamment). Son organisation
comprend : les structures placées sous l’autorité du DG, la direction de l’administration, des
opérations, du renseignement, de la stratégie, la direction technique, un service de l’inspection
générale (évalue-conseille l’ensemble des structures), un centre de situation (veille-alerte
permanente), un service des liaisons extérieures (gère-coordonne-assure le suivi des relations
avec les partenaires), une service de sécurité (définition-protection-mise en oeuvre des mesures
assurant la sécurité des personnels-installations- structures-moyens-missions). On note que la
direction du renseignement est chargée de rechercher-exploiter les renseignements intéressant
la sécurité de la France, de détecter et d’entraver hors du territoire les activités d’espionnage
dirigées contre les intérêts français afin d’en prévenir les conséquences, d’assurer les liaisons
nécessaires avec les services/organismes concernés et de faire la synthèse des renseignements
dont elle dispose ; elle comprend plusieurs services : contre-prolifération, contre-terrorisme,
sécurité économique, renseignement géopolitique et de contre-espionnage

Les nouvelles prérogatives pour les services militaires de renseignement


(Loi de programmation militaire de 2013 concernant la période 2014-2019)
- la protection de l’anonymat des agents : elle est renforcée lorsqu’il sont appelés à témoigner
dans le cadre de procédures judiciaires en permettant que l’audition se déroule dans un lieu
garantissant sa confidentialité lorsque le déplacement de l’agent au palais de justice comporte des
risques pour lui-même/ses proches/déroulement de ses missions
- l’accès à certains fichiers administratifs-judiciaires du ministère de l’Intérieur : aux seules fins
de lutte contre le terrorisme et des préventions des atteintes aux intérêts fondamentaux de la
Nation ainsi que des fichiers voyageurs existants et les données des transporteurs aériens portant
sur les voyages y compris intracommunautaires ainsi que sur les données de réservation

La DRM

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- objectifs : ayant succédé aux Deuxièmes Bureaux et au Centre d’exploitation du renseignement
militaire (CERM), elle assure par délégation du CEMA la conduite de la fonction interarmées du
renseignement qu’elle anime et coordonne
- missions : satisfaire ses besoins en renseignement d’intérêt militaire (RIM), c’est à dire, à tout
ce qui a/peut avoir des conséquences sur nos forces-intérêts nationaux, son action s’exerce via
une veille stratégique permanente et un appui à la planification et à la conduite des opérations
- organisation & fonctionnement : elle relève du CEMA qui assure la direction générale de la
recherche et de l’exploitation du renseignement militaire, tandis que le Directeur du
renseignement militaire assister-conseille le ministre de la Défense en matière de renseignement
militaire et peut pour ce faire s’appuyer sur deux ensembles distincts

• L’organisme d’administration centrale (OAC) : elle comprend la Sous-direction des


opérations (SDO : chargée de planifier-conduire le recueil du renseignement), la Sous-
direction de l’exploitation (SDE : chargée de l’élaboration du RIM), la Sous-direction
de « personnel-finances-capacités » (SDPFC : chargée du soutien spécialisé du RIM et d’une
fonction interarmées du renseignement), le bureau renseignement du CPCO de l’EMA « J2 »
(chargé de la veille stratégique, de l’appui au travaux de planification opérationnelle et de
l’orientation de la recherche du renseignement sur les théâtres d’opérations)

• Les centres spécialisés : le Centre de formation et d’emploi relatif aux émissions


électromagnétiques (CF3E : référence militaire nationale en matière de ROEM), le Centre de
formation et d’interprétation interarmées de l’imagerie (CF3I : référence militaire nationale
en matière de ROIM), le Centre interarmées de recherche et de recueil du renseignement
humain (CI3RH : chargé du recueil-analyse du ROHUM ainsi que la préparation des capteurs
avant mission), le Centre de formation interarmées au renseignement (CFIAR : chargé de la
formation au renseignement d’intérêt militaire et de l’apprentissage des langues nécessaires)

La DPSD
- présentation : service de renseignement dont dispose le ministre de la Défense pour assumer ses
responsabilités en matière de sécurité du personnel, des informations, du matériel et des
installations sensibles. Ce service agit auprès des forces françaises comme auprès des entreprises
liées par contre à la défense. Agissant dans un cadre préventif, il recueille-analyse-diffuse aux
autorités du ministère les renseignements relatifs aux menaces potentielles contre les intérêts de
la défense
- missions : la contre-ingérence défense (protection des personnels-matériels-informations-
installations sensibles contre des actes hostiles qualifiés d’ingérence et pouvant émaner

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d’organisations/d’individus cherchant à porter atteinte aux capacités opérationnelles de la défense
par d’autres voies que la confrontation militaire tels que des actes de
terrorisme/espionnage/sabotage/crime organisé), la protection du secret de la defnat
(informations-matériel-installations sensibles ainsi que le patrimoine scientifique-technique et de
l’élaboration de la réglementation afférente), la protection de la sécurité économique, la
surveillance du commerce des armements et la sécurité des forces en opération
- organisation & fonctionnement : une direction centrale et des entités de taille variable réparties
sur le territoire national et auprès des forces françaises stationnées à l’étranger

La cellule TRACFIN : [voir les développements précédents]


La DNRED : [voir les développements précédents]

Le cadre juridique du renseignements


Les interceptions de sécurité
- administratives : elles mettent en oeuvre la police administrative spéciale du renseignement.
Leur objet est de rechercher les renseignements intéressant la sécurité nationale, la sauvegarde
des éléments essentiels du potentiel scientifique-économique de la France ou la prévention du
terrorisme, de la criminalité et de la délinquance organisée et de la reconstitution/maintien de
groupements dissous. L’autorisation de pratiquer ces écoutes est accordée par décision écrite et
motivée du Premier ministre sur proposition écrite et motivée des ministres de la Défense, de
l’Intérieur ou des Douanes. Elle est valable pour une durée maximum de 4 mois renouvelables et
les enregistrements sont détruits 10 jours au plus tard à compter de la date où ils ont été effectués.
Le contrôle est assuré par la CNCIS [voir les développements suivants]
- judiciaires : elles peuvent prendre place en enquête préliminaire/de flagrance dès qu’elles se
rapportent à une infraction relevant de la criminalité organisée, elles sont alors autorisées par le
JLD sur réquisition préalable du procureur et leur durée est plafonnée à 1 mois renouvelable une
fois ; en tout autre domaine elles peuvent intervenir pour les nécessités de l’information à
l’égard de toute personne (y compris le mis en cause / le témoin assisté) dès qu’elles concernent
la recherche d’une infraction punie d’une peine privative de liberté de 2 ans minimum. On note
que des précautions particulière doivent être prises lorsque la personne concernée est
parlementaire (le juge d’instruction prévient préalablement le président de la chambre à laquelle
le parlementaire appartient), avocat (le juge d’instruction prévient préalablement le bâtonnier de
l’ordre) ou magistrat (le juge d’instruction prévient préalablement le premier président ou le
procureur général de la juridiction de rattachement), de plus, et hors les cas où existent contre

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l’avocat des indices de participations à une infraction, le respect des droits de la défense interdit
d’intercepter les communication téléphoniques échanges entre lui et ses clients ou les proches de
ce dernier (principe de confidentialité). A peine de nullité ne peuvent être transcrites les
correspondances avec un avocat relevant de l’exercice des droits de la défense. La décision
d’interception est prise par voie de commissions rogatoire pour une durée de 4 mois
renouvelables. Les enregistrements doivent être détruits à l’expiration du délai de prescription de
l’action publique. Concernant ce régime, le droit de contester la régularité d’écoutes
téléphoniques est limité aux seules procédures où le requérant est partie
- les sonorisations : dans le cadre d’une information judiciaire portant sur une infraction relevant
de la criminalité organisée, les enquêteurs peuvent avoir recours à un dispositif technique
permettant la captation-fixation-transmission-enregistrement des images/paroles d’une
personne se trouvant dans des lieux privés (y compris les véhicules). Réalisées sans le
consentement de l’intéressé, ces opérations doivent être autorisées-contrôlées par le magistrat
instructeur qui peut leur permettre d’installer-désinstaller leur matériel impliquant la pénétration
dans un lieu privé y compris en-dehors des heures légales. Toutefois, s’il s’agit de lieux
d’habitation, l’intrusion nocturne est subordonnées à une autorisation du JLD saisit par le
magistrat instructeur. On note que certains lieux sont sanctuarisés : entreprise de presse, cabinet
d’un médecin/notaire/avoué/huissier/avocat ainsi que les véhicule/bureau/domicile des
parlementaires. L’autorisation judiciaire doit comporter l’indication des lieux à
filmer/sonoriser, préciser la durée de la mesure dont le maximum ne peut excéder 4 mois
renouvelables. De plus, chacune des opérations d’installation/désinstallation donnent lieu à la
rédaction d’un procès-verbal dans lequel sont décrites/transcrites les seuls éléments utiles à la
manifestation de la vérité à l’exclusion des séquences relevant de la vie privée et étrangères aux
infractions en cause. Tous les enregistrements placés sous scellés fermés doivent être détruits à la
diligence des magistrats que parquet, une fois l’action publique prescrite

Les règles relatives à la géolocalisation


- administrative : s’agissant des fadettes factures/relevés détaillés des communications
téléphoniques, l’autorisation est donnée par une personnalité qualifiée placée auprès du Premier
ministre sous le contrôle de la CNCIS ; s’agissant des géolocalisations son régime est aligné sur
celui des interceptions de sécurité (+ contrôle du CNCIS, motivation des demandes par le
ministre, ouverture à tous les services de renseignement avec des motifs élargis), la durée des
autorisations de géolocalisation est de 30 jours

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- judiciaire : son dispositif consiste à localiser à tout moment un individu/bien sur le territoire
national à l’insu de celle-ci pour venir en soutien d’une surveillance physique ou établir en temps
réel ses itinéraires/fréquentations. Du fait de son caractère attentatoire aux libertés publiques, elle
doit être réalisée sous le contrôle d’un magistrat du siège et réservée aux infractions punies d’au
moins 5 ans de prison pour les délits d’atteinte aux biens et les délits douaniers et de 3 ans pour
les délits d’atteinte aux personnes/recel de criminel/évasion ou l’enquête/instruction de recherche
des causes de la mort/disparition et la recherche d’une personne en fuite. Le parquet pourra aussi
autoriser la mesure pour une durée de 15 jours. De plus, en cas d’urgence, un OPJ pourra y
recourir sous réserve d’une autorisation a posteriori du procureur, obtenue dans les 24h. Son
autorisation est accordée soit par le procureur pour 15 jours consécutifs et à l’issue par le JLD
requis par le procureur pour un mois maximum renouvelable soit par le juge d’instruction pour 4
mois maximum renouvelables mais dans tous les cas la décision du magistrat est non
juridictionnelle donc insusceptible de recours et mise en oeuvre par l’OPJ/délégué à l’APJ. Les
lieux de mise en place du dispositif peuvent être privés lorsqu’ils sont destinés/utilisés à
l’entrepôt de véhicules/fonds/valeurs/marchandises/matériels ou dans un véhicule situé sur la
voie publique et donnent lieu à autorisation écrite du procureur/juge d’instruction (l’introduction
dans les lieux n’est alors soumise ni au respect des heures légales ni au consentement-information
de l’occupant des lieux). Par contre la mise en place du dispositif dans les autres lieux privés tels
que les locaux professionnels des administrations-entreprises ne peut intervenir que dans le cadre
soit d’une enquête/instruction relative à une crime/délits puni d’au moins 5 ans de prison soit
d’une recherche des causes de la mort / disparition et de recherche d’une personne en fuite. De
plus, s’il s’agit d’un lieu d’habitation l’autorisation est délivrée dans le cadre de l’enquête
judiciaire par décision écrite du JLD saisi pour ce faire par le procureur. Dans tous les cas le
dispositif de géolocalisation ne peut jamais être mis en place dans les locaux professionnels / au
domicile des avocats/journalistes ni dans les locaux-véhicules d’une entreprise de presse ni dans
les cabinets de médecin/notaire/huissier et ne peut intéresser les parlementaires/magistrats

Les règles de protection du secret (défense & des affaires)


- le secret de la defnat : il a pour objectif d’assurer la sauvegarde des intérêts fondamentaux de la
Nation dans les domaines de la défense, de la sécurité intérieure et de la protection des activités
financières/économiques/industrielles, de la protection du patrimoine scientifique-culturel de la
France. Il en est ainsi de procédés/objets/documents/informations/réseaux informatiques/fichiers
intéressant la defnat et faisant l’objet de mesures de protection destinées à restreindre leur
diffusion/accès. Celle-ci consiste notamment en une réglementation de l’accès des lieux où sont

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conservés les documents et en un marquage particulier de ceux-ci. Les magistrats ne peuvent pas
en prendre connaissance hormis à obtenir une autorisation soumise à demande motivée de
décalcification à l’autorité administrative avant classifié le document. Cette procédure de
déclassification est soumise à l’avis de la Commission consultative du secret de la defnat
(CCSDN), à l’exclusion des informations dont les règles de classification ne relève pas des seules
autorités françaises, dans un délai contraint de 2 mois suivant saisine, puis notifie sa décision à la
juridiction demanderesse dans un délai de 15 jours suivant la réception de l’avis dont le sens est
publié au JO. Celui-ci prend en considération les missions du service public de la justice, le
respect des droits de la présomption d’innocence et les droits de la défense, le respect des
engagements internationaux ainsi que la nécessité de préserver les capacités de défense et la
sécurité des personnels. Les prérogatives de l’autorité judiciaire en matière de secret
comprennent la possibilité d’effectuer des perquisitions aux fins de saisie d’éléments classifiés
qui suppose la pénétration du magistrat dans des lieux sensibles abritant des éléments couverts
par le secret de la defnat pour satisfaire à son objectif de recherche de la manifestation de la
vérité ; également l’audition qui reste ici une possibilité très théorique relativement inapplicable
car aucune autorité administrative ne peut autoriser l’un de ses agents à s’exprimer au sujet
d’information classifiées et celui-ci ne peut être délié de ses obligations de protection du secret ne
peut en aucun cas être entendu ce qui signifie que la seule possibilité restante hors
déclassification soit l’indiscrétion (on laisse imaginer le sort des éléments recueillis en fraude de
la loi relative au secret et de leurs auteurs-participants pouvant vraisemblablement consister en un
anéantissement rétroactif…) ; enfin la réquisition judiciaire aux fins de transmission des éléments
utiles à la manifestation de la vérité. Deux situations peuvent ainsi se présenter : soit le magistrat
a identifié l’élément classifié dont il requiert la communication et il adresse directement une
demande de déclassification à l’autorité classificatrice soit il souhaite se voir communiquer des
éléments non identifiés avec précision et requiert alors de l’administration concernée qu’elle
procès elle-même à la recherche de ces éléments, les trie et communique les éléments non
classifiés (les éléments classifiés devant préalablement faire l’objet d’une demande de
déclassification). Les limites constitutionnelles au secret défense résident dans la nécessité
d’assurer une conciliation non déséquilibré entre le droit des personnes intéressée à exercer un
recours juridictionnel effectif, le droit à un procès équitable ainsi que la recherche des auteurs
d’infractions et les exigences constitutionnelles inhérentes à la sauvegarde des intérêts
fondamentaux de la Nation. On note ainsi que si les règles relatives aux informations classifiées
secret defnat sont considérées comme conformes à la Constitution, tel n’est pas le cas des règles

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relatives aux lieux classifiés en ce que la classification d’un lieu a ainsi pour effet de soustraire
une zone géographique définir aux pouvoirs d’investigation de l’autorité judiciaire
- le secret des affaires : on note immédiatement que le droit national ne comporte aucune règle
susceptible de permettre aux entreprises françaises d’empêcher que leurs concurrents
n’entrent en possession de données financières/commerciales/scientifiques/techniques
relevant du secret des affaires et qui sont à ce titre essentielles dans le jeu de la concurrence.
Les seuls mécanismes législatifs de protection existants brillent par leur incohérence/inefficacité :
la loi relative à la fraude informatique (efficace qu’en cas d’intrusion avérée), la législation sur le
droit d’auteur et des producteurs (ne permet pas de protéger efficacement l’accès-utilisation des
bases de données), la législation sur les brevets (ne protège pas les méthodes/savoir-faire/idées),
le secret de fabrication (inapplicable hors personnels de l’entreprise ou aux salariés et à ce qui est
brevetable), la législation sur la protection des logiciels (ne s’étend pas jusqu’à la protection des
informations traitées par le logiciel en question), le secret professionnel (applicable à un nombre
limité de personnes), la législation relative à la concurrence déloyale et aux clauses de non-
concurrence (applicable dans des conditions difficiles à réunir et peu contraignante pour le
contrevenant), la loi informatique et libertés de 1978 (ne protège que les informations
nominatives). De plus, les infractions pénales existantes semblent inadaptées : le vol
(inapplicable à la soustraction frauduleuse d’informations confidentielles en l’absence de
soustraction du support matériel de ces informations), l’abus de confiance (parfois retenu par les
juridictions en lieu et place du vol), le recel (inapplicable si la détention ne s’accompagne pas de
leur support matériel), la violation du secret professionnel (ne concerne que les personnes
légalement tenus soit de par les textes : avocats-magistrats-policiers-banquiers-professions de
santé… soit de par la jurisprudence : experts comptables-ministres d’un culte… de plus elle ne
vise que la révélation de faits appris dans l’exercice de leur activité professionnelle. On note que
les projets de réforme en cours visent à la reconnaissance des informations protégées par le
secret des affaires et à l’instauration d’un délit de violation du secret des affaires. De plus, le
rapport Urvoas propose : une loi spécifique consacrée au renseignement (mieux définir ses
missions et lui conférer des outils et un cadre pour mieux sécuriser leurs moyens-personnels), un
renforcement du contrôle des services de renseignement (contrôle internet par un service
d’inspection et mise en place d’une nouvelle Haute autorité chargée du contrôle de l’activité du
renseignement qui absorberait l’actuelle CNIS et autoriserait tous les moyens de collecte du
renseignement pouvant être saisie par les citoyens-associations-parlementaires le cas échéant),
une nouvelle direction chargée du renseignement intérieure (la DGSI), une organisation
territoriale du renseignement (via un renseignement de proximité nécessaire aux missions de

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sécurité publique en créant une direction du renseignement de proximité pour faire progresser
l’information générale afin de mieux répondre aux attentes relatives à l’intelligence territoriale)

Le contrôle du renseignement
La délégation parlementaire au renseignement
- composition : 4 députés, 4 sénateurs, les présidents des commissions permanentes des deux
assemblées chargées des affaires de sécurité intérieure et de défense (membres de droit), autres
membres désignés par le président de chaque assemblée pour un représentation pluraliste
- mission : suivre l’activité générale et les moyens des services de renseignement (via notamment
l’audition du Premier ministre ou des ministres concernés ainsi que du SGDSN et des directeurs
des services de renseignement), produire des travaux (couverts par le secret defnat), établir un
rapport public annuel dressant le bilan de ses activités, adresser des recommandations

La CNCIS
- composition : AAI présidée par une personnalité désignée par le Président de la République
conjointement avec le vice-président du Conseil d’Etat et le premier président de la Cour de
cassation, comprenant un député désigné par le président de l’Assemblée nationale, un sénateur
désigné après chaque renouvellement du Sénat par son président
- activité : remet au Premier ministre un rapport annuel sur les condition d’exercice et les
résultats de son activité qui est ultérieurement rendu public
- contrôle : elle reçoit communication des autorisations motivées d’interception dans les 48h
suivant leur délivrance et peut procéder au contrôle (d’initiative ou sur réclamation de toute
personnes y ayant un intérêt direct-personnel) de tout interception. Elle peut aussi adresser une
recommandation demande l’interruption de l’écoute administrative au Premier ministre qui
tranche et doit l’informer sans délai de sa décision finale. Elle opère un contrôle des demandes
d’interception dont elle est saisie : en amont via un avis donné au moment de la présentation-
transmission au Groupement interministériel de contrôle (GIC) des demandes des services
habilités par le ministre de tutelle, et en aval durant toute l’exploitation de l’interception
- motifs légaux des demandes d’interception : la prévention de la criminalité, la délinquance
organisée, la sécurité nationale, la prévention du terrorisme

L’inspection des services de renseignement

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- objectif : permettre au Gouvernement de consolider le contrôle-évaluation sur la politique du
renseignement et les services en ayant la charge, renforcer le contrôle parlementaire des services
de renseignement à travers l’élargissement de ses prérogatives
- missions : contrôle, audit, étude, conseil, évaluation pour les services de renseignement et pour
l’Académie du renseignement. Ces missions sont effectuées sur instruction du Premier ministre
qui saisit l’inspection soit de sa propre initiative soit sur proposition des ministres chargés de la
défense, de la sécurité intérieure, de l’économie ou du budget ou du coordonateur national du
renseignement
- composition : membres habilités Très Secret-Défense du contrôle général des armées, de l’IGA,
de l’inspection générale des finances et du conseil général de l’économie-industrie-énergie-
technologies et parmi les inspecteurs généraux des armées habilités Très Secret-Défense

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LES LOIS ET LA CODIFICATION DU DROIT DE LA SECURITE INTERIEURE

Historique des lois de la sécurité intérieure


La loi d’orientation et de programmation relative à la sécurité du 21 janvier 1995
Il s’agit de la première démarche de programmation de la sécurité intérieure limitée à la PN et à
la sécurité publique. Elle rappelle que « La sécurité est un droit fondamental et l'une des
conditions de l'exercice des libertés individuelles et collectives. L'Etat a le devoir d'assurer la
sécurité en veillant, sur l'ensemble du territoire de la République, à la défense des institutions et
des intérêts nationaux, au respect des lois, au maintien de la paix et de l'ordre publics, à la
protection des personnes et des biens. Il associe à la politique de sécurité, dans le cadre de
dispositifs locaux dont la structure est définie par voie réglementaire, les collectivités territoriales
et les établissements publics de coopération intercommunale ainsi que les représentants des
professions, des services et des associations confrontés aux manifestations de la délinquance ou
œuvrant dans les domaines de la prévention, de la médiation, de la lutte contre l'exclusion ou de
l'aide aux victimes. »

La politique de sécurité repose sur l’extension à l’ensemble du territoire d’une police de


proximité et le renforcement de la coopération entre PN-GN-Douane. Le texte encadre également
le recours aux dispositifs de vidéosurveillance.

Des missions prioritaires sont assignées à la PN : la lutte contre les violences urbaines, la petite
délinquance et l’insécurité routière ; le contrôle de l’immigration irrégulière et la lutte contre
l’emploi des clandestins ; la lutte contre la drogue, la criminalité organisée et la grande
délinquance économique-financière ; la protection du pays contre le terrorisme et les atteintes aux
intérêts fondamentaux de la Nation ; le maintien de l’ordre public

La loi relative à la sécurité quotidienne du 15 novembre 2001 « LSQ » / « Sarkozy I »


Votée 2 mois après les attentats du 11 septembre, le texte regroupe des dispositions relatives aux
divers moyens de lutte contre le terrorisme, les trafics et les nuisances sociales et incivilités ainsi
qu’un volet monétaire-financier portant sur la sécurité des moyens de paiement. Elle consacre
aussi le recours aux nouvelles technologies pour lutter contre la délinquance, crée l’Institut
national de police scientifique, rend passible de prison le refus de prélèvement ADN et étend les
délits donnant lieu à l’inscription au Fichier national automatisé des empreintes génétiques
(FNAEG)

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La loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure du 29 août 2002 « LOPSI 1 »
Elle vise une utilisation plus efficace des forces, une intensification de l’action judiciaire des
forces de sécurité intérieure par l’augmentation du nombre des OPJ et l’extension de leur
compétence, la création d’une réserve civile PN pour augmenter les capacités opérationnelles en
cas de crise, des emplois sont créés en PN-GN … on assiste à une remise à niveau des moyens de
la PN-GN qui ne disposaient plus des outils leur permettant d’accomplir leurs missions dans de
bonnes conditions

La loi pour la sécurité intérieure du 18 mars 2003 « LSI » / « Sarkozy II »


Elle voit la création de nouveaux délits et donne des pouvoirs accrus aux policiers-gendarmes
pour réprimer les nouvelles formes de délinquance via la fouille circonstanciée des coffres des
véhicules et sous le contrôle de l’autorité judiciaire, donne aux OPJ une compétence
départementale, inscrit de nouvelles informations dans les fichiers de recherche criminelle,
bloque les téléphones portables volés via les opérateurs de téléphonie mobile, modifie la
législation sur les armes par la production d’un certificat médical pour l’acquisition/détention
d’une arme réglementée, la consultation des fichiers de police criminelle lors de demandes
d’acquisition/déclaration, la restriction de l’achat des carabines 22 long rifle aux détenteurs d’un
permis de chasse ou d’une licence de tir sportif en cours de validité

La loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure du 14 mars


2011 « LOPPSI 2 »
Elle a défini les objectifs-moyens budgétaires-juridiques de la PN:GN et de la sécurité civile à
l’horizon 2013, elle met l’accent sur la performance et sur la modernisation de l’organisation de
nos politiques de sécurité en s’appuyant notamment sur les progrès technologiques au service de
la sécurité

La loi « informatique et libertés » et la Commission nationale informatique et libertés (CNIL)


La loi 78-17 du 16 janvier 1978 a institué une AAI, la CNIL, et a prévu un corpus de règles
applicables à la matière. Concernant le champ d’application de la loi, la compétence territoriale
est fixée par deux critères alternatifs : d’une part soit le responsable est établi sur le territoire
français, c’est à dire qui y exerce une activité dans le cadre d’une installation, quelle que soit sa
forme juridique, soit le responsable recourt à des moyens de traitement situés sur le territoire
français (matériels/humains), une exception prévoit les traitements utilisés aux seules fins de

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transit ; d’autre part la loi s’intéresse à toute donnée à caractère personnel c’est à dire toute
information relative à une personne physique identifiée/identifiable directement/indirectement
par référence à un numéro d’identification ou à 1/plusieurs éléments qui lui sont propres (numéro
de téléphone, plaque d’immatriculation, adresse email, numéro de sécurité sociale, photo,
empreinte digitale/génétique…). Ces traitements doivent faire l’objet d’une déclaration préalable
à la CNIL. Concernant les fichiers de police/de souveraineté (défense, sûreté de l’Etat, sécurité
publique, police judiciaire, justice…) ils sont déclarés soit par arrêté après avis publié au JO de la
CNIL, soit par décret pris en Conseil d’Etat après avis publié au JO de la CNIL. Le passage
devant le groupe consultatif de contrôle des fichiers du ministère de l’Intérieur est parfois aussi
imposé, tandis que le contreseing d’autres ministères est régulièrement nécessaire.

Les apports de la LOPPSI II au droit des fichiers


- des améliorations aux fichiers PN-GN : création d’un magistrat référent chargé à temps plein du
respect des règles régissant les fichiers PN-GN, le contrôle de ce magistrat s’exercera sur les
fichiers d’antécédents judiciaires et sur les fichiers d’analyse sérielle ; des obligations nouvelles
sont introduites et pèsent sur les responsables des fichiers via une rectification de droit en cas de
recalcification judiciaire (exercée par le biais du procureur) ; le champ des données enregistrées
dans les fichiers d’antécédents judiciaires et les fichiers d’analyse sérielle est élargi aux
personnes faisant l’objet d’une enquête/instruction pour recherche des causes de la mort/d’une
disparition (les données des personnes concernées sont effacées dès que l’enquête a permis de
retrouver le disparu ou que la suspicion de crime/délit a été écartée
- la possibilité de recours aux fichiers d’analyse sérielle et de rapprochement : la loi élargit cette
faculté d’usage à la moyenne délinquance en abaissant les seuils de peine encourues à 5 ans de
prison avec en contrepartie une soumissions des fichiers au contrôle d’un magistrat référent ; le
Gouvernement peut aussi créer des logiciels de rapprochement judiciaire qui sont des traitements
automatisés de données conçus pour faciliter l’élucidation d’infractions pénales en rapprochant
les données recueillis par les services d’enquête en raison du lien qu’elles peuvent entretenu avec
l’infraction commise, ils sont destinés à la lutte contre la délinquance de proximité

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FICHIERS DE SECURITE INTERIEURE & VIDEOPROTECTION

Fichiers et sécurité intérieure


Le cadre juridique de la loi informatique et libertés
- la définition des données à caractère personnel concernant les personnes physiques (et pour les
personnes morales pour la collecte d’informations à caractère personnel des dirigeants-
actionnaires-partenaires-personnel) révélant directement/indirectement une identité (noms,
prénoms, date de naissance, adresse postale/électronique/IP, cookies, numéros de téléphone/de
CB/de compte bancaire/de sécurité sociale/d’immatriculation d’un véhicule, empreinte
digitale/génétique, photo, lieu de résidence, dessin d’une personne, données anthropomorphiques
d’un individu, voix, image…) par des moyens raisonnables à mettre en oeuvre
- l’interdiction de collecte des données sensibles : du fait de leur indiscrétion et dans la mesure où
elles peuvent servir de base à des pratiques discriminatoires car elles font apparaître
directement/indirectement les origines raciales/ethniques, les opinions
politiques/philosophiques/religieuses ou l’appartenance syndicale ou sont relatives à la santé/vie
sexuelle. Les 10 exceptions concernent : les cas où la personne donne son consentement exprès
(sauf si la loi en dispose autrement), les traitements nécessaires à la sauvegarde de la vie
humaine, les traitements des associations-organismes politique/religieux/philosophique/syndical
lorsqu’ils concordent avec l’objet de l’association pour les personnes entretenant des contacts
réguliers sans pour autant permettre une cession à des tiers, les traitements portant sur des
données personnelles rendues publiques par leur titulaire, les traitements nécessaires à la
constatation et à l’exercice/défense d’un droit en justice, les traitements nécessaires aux fins
d’actes médicaux et mis en oeuvre par un professionnel de santé ou toute autre personne tenue au
secret professionnel, les traitements statistiques réalisés par l’INSEE/service statistique
ministériel après avec du Conseil national de l’information statistique (CNIS), les traitements de
données de santé aux fins de recherches médicales, les traitements de données sensibles
susceptibles de faire l’objet à bref délai d’un procédé d’anonymisation reconnu conforme à la loi
par CNIL, les traitements de données sensibles justifiés par l’intérêt public et autorisés par la
CNIL ou par décret en Conseil d’Etat après avis de la CNIL (fichiers intéressants la sûreté de
l’Etat, la défense ou la sécurité publique)
- le cadre juridique des données d’identification des personnes : la photographie et le droit à
l’image car la reproduction-diffusion de l’image/vidéo d’une personne sont conditionnées par le
respect du droit à l’image permettant à toute personne de s’opposer à ce type de divulgation sans
son autorisation expresse et du droit à la vie privée impliquant de ne pas porter atteinte à

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l’intimité de la vie privée d’autrui en fixant-enregistrant-transmettant sans son consentement
l’image d’une personne se trouvant en un lieu privé ; les données biométriques soit par le biais
de données stables c’est à dire de mesure des caractéristiques physiologiques (empreintes
digitales, géométrie de la main, image du doigt/main/rétine/iris/ADN/peau, reconnaissance
faciale/forme de l’oreille/système veineux, détection de l’odeur corporelle…) ou de données
dynamiques c’est à dire de mesure du comportement d’une personne (signature manuscrite,
vitesse de déplacement du stylo, les accélérations/la pression exercée/l’inclinaison lors de
l’écriture, l’analyse de la frappe sur le clavier/la pression exercée/la vitesse de frappe, l’analyse
de la démarche…). On note que la photographie est une donnée biométrique mais ne relève de la
loi informatique et liberté que lorsqu’elle est associée à une dispositif de reconnaissance faciale
dans le traitement de données permettant l’identification automatisée ; les données génétiques
sauf lorsque les traitements sont mis en oeuvre par un médecin/biologiste et sont nécessaires aux
fins de médecin préventive, diagnostics médicaux ou de l’administration de soins/traitements

- les obligations des responsables de traitement : les principes de transparence et de loyauté


(consentement préalable de la personne qui s’exerce par le droit à l’information, les données
doivent être collectée et traitées de manière loyale et licite ; les seules dérogations concernent la
sauvegarde de la personne, l’obligation légale, l’exécution d’obligations contractuelles/mission
de service public/tend à la réalisation de l’intérêt légitime), les principes de finalité et de
proportionnalité (collecte-traitement des données pour des finalités déterminées-explicites-
légitimes-adéquates-pertinentes-non excessives et ne doivent pas être conservées pendant une
durée excédant celle nécessaire à ces finalités), les principes d’intégrité et d’exactitude (les
données doivent être exactes et complètes ce qui implique leur mise à jour et suppose qu’elles ne
puissent être déformées/endommagées), le principe de droit à l’oubli (la conservation des
données est limitée dans le temps afin d’éviter d’attacher aux personnes des étiquettes définitives
qui porteraient atteinte à leur capacité de changement, notamment pour les enfants et
adolescents), le principe de confidentialité (les données doivent rester inaccessibles aux tiers et
la sécurité du traitement et la confidentialité des données doit être assurée), le principe de
précaution dans l’utilisation des données et enquêtes administratives (aucune décision
produisant des effets juridiques à l’égard d’une personne ne peut être prise sur le seul fondement
d’une traitement automatisé de données relatives à l’établissement de son profil ou à l’évaluation
de sa personnalité)
- les droits des personnes fichées : le droit d’information (pour toute données personnelles donc
tout mettant en oeuvre de fichier/traitement de données doit informer les fichés de : l’identité du

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responsable du traitement, l’objectif de la collecte d’informations, du caractère
obligatoire/facultatif des réponses, des conséquences de l’absence de réponse, des destinataires
des informations, des droits reconnus à la personne, des éventuels transferts de données vers un
pays hors UE ; l’obligation d’information est allégée quand les données collectés sont
anonymisées rapidement et quand elles ne sont pas recueillies directement auprès du titulaire et
peut revêtir plusieurs formes : mention obligatoire, affichage… Cette obligation est exclue pour
les fichiers de PN-GN, sous réserve du droit d’information réservé aux victimes dans le
traitement des antécédents judiciaires pour les fichiers relatives à des condamnations pénales et
quand l’information de la personne est très difficile/impossible), le droit d’opposition (pour
motifs légitimes à figurer dans un traitement, ce droit s’exprime au moment de la
collecte/postérieurement à leur enregistrement par demande de radiation des données contenues
dans des fichiers et adressée au responsable du traitement ; ce droit peut être écarté lorsque le
traitement répond à une obligation légale ou si l’application des dispositions a été écartée par une
disposition expresse de l’acte autorisant le traitement, tels que pour les fichiers du secteur public
comme ceux des services fiscaux/PN/GN/justice/sécurité sociale…), le droit d’accès exercé
auprès du gestionnaire du traitement (contrôle de l’exactitude des données pour
rectification/effacement si nécessaire pour toute personne justifiant de son identité afin de savoir
s’il détient des informations sur elle et en obtenir communication ; les limites concernent
essentiellement les demandes manifestement abusives ainsi que lorsque les données sont
conservées sous une forme ne présentant aucun risque d’atteinte à la vie privée et pendant une
durée n’excédant pas celle nécessaire à l’établissement de statistiques ou à la recherche
scientifique/historique, enfin certaines traitements peuvent n’être exercés que de façon indirecte
auprès de la CNIL concernant certaines fichiers liés à la défense/sécurité publique/sûreté de
l’Etat), le droit de rectification (rectifier/compléter/actualiser/verrouiller/effacer lorsqu’on été
décelées des erreurs/inexactitudes ou la présence de données dont l’usage est interdit
- les sanctions administratives : la CNIL possède un certain nombre de prérogatives en la
matière qu’elle exerce via son contrôle a posteriori (vérification de la mise en oeuvre concrète
de la loi) et des contrôles ponctuels (instruction de plaintes, demandes de conseil) et peut ainsi
accéder à tous les locaux professionnels, demander la communication de tout document
nécessaire et en prendre copie, recueillir tout renseignement utile, accéder aux programmes
informatiques et aux données, de plus elle est compétente pour contrôler les systèmes de
vidéoprotection sur l’ensemble du territoire national. La CNIL peut ainsi opérer : un contrôle sur
place (accès à tous locaux professionnels de 6h à 21h), des avertissements et mises en demeure
(à l’égard du responsable d’un traitement en respectant pas ses obligations pour faire cesser ce

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manquement dans un délai qu’elle fixe notamment via un retrait d’autorisation, une injonction de
cesser le traitement, une interruption du traitement en cas d’urgence et de violation des droits et
libertés afférents, un verrouillage de données, une information du Premier ministre), une saisine
du juge des référés (en cas d’atteinte grave et immédiate aux droits de l’homme-vie privée-
libertés publiques/individuelles), le prononcé d’amende (via mise en demeure préalable
infructueuse)
- les sanctions pénales en matière informatique exerçable non seulement par la CNIL mais par
tout individu y ayant intérêt : les atteintes aux droits de la personnalité (mise en oeuvre de
traitement de données personnelles non déclarées, manquement à l’obligation de préserver la
sécurité des données personnelles, l’usage de moyen de collecte frauduleux/déloyal/illicite, le
traitement de données personnelles malgré l’opposition de leur titulaire, la conservation de
données sensibles hors cas prévus par la loi, le détournement de finalité des informations
personnelles, la divulgation illicite d’informations personnelles, l’entrave à l’action de la CNIL),
les atteintes à la loi informatique et libertés de 1978 (le défaut d’information, le non-respect
des règles relatives au droit d’accès, le non-respect du droit d’obtenir des modification ou
effacement des données personnelles)

Les fichiers des acteurs de la sécurité intérieure


- concernant le juge constitutionnel : il veille au contrôle des libertés lors de la création par la loi
de fichiers de police car il appartient au législateur d’assurer la conciliation entre la prévention
des atteintes à l’ordre public et la recherche des auteurs d’infraction avec l’exercice des libertés
constitutionnelles telles que la liberté d’aller et venir et le respect de la vie privée
- les fichiers judiciaires, administratifs et mixtes des forces de sécurité intérieure :

• le traitement des antécédents judiciaires (TAJ) : qui regroupe les anciens fichiers STIC et
JUDEX qui permet le recueil d’informations à l’encontre des mis en cause dans des enquêtes
judiciaires et facilite la constatation des infractions à la loi pénale, le rassemblement des
preuves corrélatives et la recherche des auteurs

• les traitements d’identification judiciaire : le fichier automatique des empreintes digitales


(FAED), le fichier national automatique des empreintes (FNAEG), le fichier judiciaire
automatisé des auteurs d’infraction sexuelles (FIJAIS)

• les traitements d’analyse sérielle : le système des liens de la violence associée aux crimes
(SALVAC)

• les logiciels de rapprochement judiciaires : le fichier Analyse criminelle de la GN


(ANACRIM), le fichier CORAIL de la PN et LUPIN de la préfecture de police de Paris
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• les traitements de renseignement : le fichier CRISTINA de la DGSI, le fichier des courses et
jeux de la DCPJ, le fichier de prévention des atteints à la sécurité publique (PASP) de la PN et
le fichier enquêtes administratives liées à la sécurité publique (EASP, le fichier base de
données de sécurité publique (BDSP) de la GN

• les traitements de police des étrangers : le fichier AGDREF qui permet aux préfectures de gérer
les dossiers relatifs aux étrangers notamment en matière de régularité du séjour, le fichier
VISABIO qui contient des données biométriques des demandeurs de visa pour lutter contre
l’immigration clandestine

• les traitements d’identification administrative : le fichier national des interdits de stade (FNIS),
l’application de gestion du répertoire automatisé des propriétaires et possesseurs d’armes
(AGRIPPA), le fichier national canin (FNC), le fichier national des immatriculations
(FNI/FNA), le registre d’immatriculation des aéronefs, le fichier relatif à la carte national
d’identité (CNI), le fichier national des permis de conduire (FNPC)

• les traitements de recherches : le fichier des personnes recherchées (FPR) commune PN-GN, le
fichier des véhicules volées (FVV) remplacé par le fichier des objets et véhicules volés
(FOVeS), le fichier Schengen des personnes-véhicules-objets signalés/recherchés (SIS),
l’application des personnes-véhicules-documents d’identité-objets d’art recherchés
(ASF/Interpol 24/7)

• le système LAPI : programme associant PN-GN-douanes pour lutter contre le terrorisme, la


criminalité organisée, certaines infractions douanières ainsi que le vol-recel de véhicules

• le fichier des passagers aériens (FPA) : il vise à lutter contre le terrorisme et l’immigration
clandestine en utilisant les données des passagers en provenance/à destination de pays sensibles
- les fichiers auxquels peut accéder la PM : le SIV, le FNPC, le FVV et le FPR

La vidéoprotection, une réponse préventive aux nouvelles formes de criminalité et de délinquance


Cadre juridique
- finalités : protection des bâtiments et installations publiques et surveillance de leurs abords,
sauvegarde des installations utiles à la defnat, régulation du trafic routier, connotation des
infractions aux règles de circulation, prévention des atteintes à la sécurité des personnes-biens
dans des lieux particulièrement exposés à des risques d’agression/vol, prévention des actes de
terrorisme, régulation de l’ensemble des flux de transport, prévention des risques
naturels/technologiques, secours aux personnes et défense contre l’incendie, prévention de

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certaines infractions douanières, sécurité des installations accueillant du public dans les parcs
d’attraction, protection des biens des personnes privées contre les risques d’agression/vol
- procédure d’autorisation : l’installation d’un système de vidéoprotection repose sur une
autorisation préalable déposée auprès de la préfecture (matérialisé par une demande
d’installation, d’un dossier technique et d’un rapport justifiant la nécessité du recours à ce
système), le système doit être conforme à des normes techniques (arrêté du 3 août 2007), le préfet
ne se prononce qu’après avis non liant de la commission départementale des systèmes de
vidéoprotection. On note que cette commission n’est pas consultée si le dossier relève de la
daignent ou si dans le cadre d’une procédure dérogatoire en cas d’urgence et d’exposition
particulière à une risque d’actes de terrorisme pour le lieu à surveiller le préfet délivre une
autorisation provisoire d’installation d’une durée de 4 mois. Si le système est associé à un
traitement de données personnelles sont instruction relève alors de la compétence de la CNIL en
lieu et place du préfet. Le préfet dispose en revanche d’un pouvoir de police des manifestations
via une procédure d’urgence pour les rassemblements de grande ampleur et peut ainsi
autoriser/prescrire en urgence l’installation d’un système dans le cas où il est informé tardivement
de la tenue imminente d’une manifestation/rassemblement de grande ampleur présentant des
risques particuliers d’atteinte à la sécurité des personnes-biens. Il peut également demander à la
commune d’engager une réflexion sur l’installation de systèmes lorsque celle-ci répond à une
forte nécessité
- les règles tenant au transfert/accès aux images : seuls des agents individuellement désignés et
habilités des services de PN-GN peuvent être destinataires des images-enregistrements, car deux
types de personnels peuvent être habilités (ceux étant amenés à se rendre dans les locaux gérés
par le responsable du dispositif de vidéoprotection pour avoir accès aux images/enregistrements
en direct et ceux qui au sein des locaux de PN/GN pourront avoir accès aux lieux où sont
réceptionnés les images provenant de raccordements à un dispositif de vidéoprotection) ; la durée
de conservation des images ne doit pas excéder un mois maximum à compter de leur
transmission à moins que le préfet n’ait limité cette durée, à l’issue les enregistrements doivent
être détruits sauf si une réquisition judiciaire n’ordonne leur conservation le temps nécessaire à
l’enquête ; la prise en charge financière de transfert/accès aux images par l’Etat pour les
communes est de 100% par l’intermédiaire du FIPD, cependant les forces de l’ordre doivent
prendre en charge la location de la ligne permettant un accès aux images à compter de la
deuxième année, néanmoins, par convention, les communes peuvent décider de prendre à leur
charge tout/partie de ces frais ; la traçabilité et la destruction des images doit être assurée par
le responsable du dispositif qui doit répertorier le jour, l’heure, les noms, qualité et service des

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policiers/gendarmes ayant accès aux images/enregistrements, les caméras et tranches horaires
visionnées ainsi que la mention éventuelle d’une réquisition judiciaire ; la convention entre
l’Etat et la collectivité local doit préciser les modalités du transfert d’images de la commune
vers la PN/GN pour améliorer la qualité du partenariat local de sécurité, de plus, la PN/GN ne
peut être chargée du visionnage des images de vidéoprotection en lieu et place de l’exploitant du
système, elle ne peut non plus être tenue d’assurer la conservation-destruction des images ou le
droit d’accès pour le compte du responsable d’un système de vidéoprotection

Application en matière de sécurité intérieure


- vidéoprotection et voie publique : l’accès aux images doit être expressément prévu par l’arrêté
préfectoral, à défaut, l’accès n’est possible que sur réquisition judiciaire.

• le visionnage de la voie publique / lieux-établissements ouverts au public par des caméras


de vidéoprotection : l’installation est soumise à l’obtention d’une autorisation préfectorale
prise après avis de la commission départementale de vidéoprotection (ou par la CNIL mais
seulement quand les systèmes permettent par eux-mêmes d’identifier les personnes physiques)

• le visionnage des lieux non ouverts au public par des caméras de vidéoprotection : la loi ne
s’applique pas sauf lorsque les personnes sont identifiables par les personnes visionnant les
images (lieux pour lesquels le responsable du système dispose d’un moyen d’identification ou
lieux dans lesquels sont appelés à se trouver habituellement des personnes dont une partie
significative est connue pars les personnes ayant accès aux images)

• le transfert aux forces de l’ordre des images prises dans les halls d’immeuble : possible
lorsqu’une convention est signée entre les représentants des
propriétaires/exploitants/affectataires d’immeubles à usage d’habitation et le représentant de
l’Etat dans le département, les images ne peuvent être enregistrées et la transmission ne peut
durer plus longtemps que le temps nécessaire à l’intervention des forces de l’ordre, le transfert
des images n’est autorisé que lorsque les circonstances font redouter la commission imminente
d’une atteinte grave aux biens/personnes, les images susceptibles d’être transmises ne doivent
concerner ni l’entrée des habitations privées ni la voie publique et un affichage sur place doit
informer de l’existence du système ainsi que de la possibilité de transmission des images aux
forces de l’ordre
- vidéoprotection et ordre public : il s’agit d’un outil opérationnel de préservation de l’ordre
public qui répond à une logique d’intervention en police administrative/judiciaire dans un but de
prévention de la délinquance ou de la protection des abords d’un bâtiment et peut légitimer
l’utilisation en temps réel/en léger différé (relecture immédiate) car l’exploitation des images

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permet d’aider-assister au rétablissement de l’ordre, prévenir les troubles de voie publique, lutter
préventivement contre les actes de délinquance et procéder en temps réel/flagrant délit à
l’interpellation des individus en cause

• modes d’utilisation (via un centre de supervision) : veille active, levée de doute, video guidage,
appui vidéo, aide à l’identification/interpellation d’auteurs d’infractions, gestion d’événements
de voie publique

• lieux d’utilisation : en milieu urbain, dans les réseaux de transport


routiers/autoroutiers/aéroports/transports en commun, à la préfecture de police de Paris (en
temps réel pour des sites particulièrement sensibles en termes de tranquillité publique, de lutte
contre la délinquance ou à des fins judiciaires), dans des lieux privés via des partenaires privés
(particulièrement concernés par des problèmes de délinquance ou constituant des pôles
d’attractivité pour celle-ci), en tous lieux via les caméras-piéton (visant à professionnaliser et
dépassionner les interventions, sécuriser les intervention sur la voie publique pour mieux
protéger les policiers soumis à des agressions de plus en plus violente et dont l’action est
régulièrement contestée/dénaturée car la caméra est un élément de preuve irréfutable sur les
conditions de l’intervention)
- vidéoprotection et police judiciaire : une présence à tous les stades de l’enquête judiciaire :
au moment de l’information des forces de sécurité de la commission d’une infraction (en étant
source de révélation d’une infraction la vidéoprotection permet de découvrir de nouveaux modus
operandi et donc d’améliorer-adapter les moyens de prévention de la délinquance), lors de la
prise de plainte (pour une victime dans le service de PN/GN à l’agent enregistrant la plainte qui
doit s’assurer de l’existence ou non d’un dispositif de vidéoprotection à proximité du lieu de
l’infraction), lors de l’enquête (la recherche d’images de vidéoprotection doit être un acte réflexe
de l’enquêteur car elle participe à la manifestation de la vérité en tant qu’elle permet la collecte
d’éléments objectifs de constatation sur la scène d’infraction/ses abords et constitue aussi un outil
d’identification, d’aide à la filature, à l’interpellation, à l’enquête de voisinage, à l’appréciation
des témoignages ou des déclaration des parties, à la connaissance du déroulement de l’action ou
encore comme outil probatoire) ; les modalités d’utilisation pour les enquêteurs :
l’appréhension des vidéos-images (saisie dans le cadre de constatations opérées sur une scène
d’infraction, saisie à l’occasion d’une perquisition ou remise de la part d’un tiers détenteur de
manière volontaire/sur réquisition judiciaire), l’exportation des vidéos-images (sur support
numérique et non réinscriptible), la conservation des vidéos-images (dans des conditions
préservant la confidentialité et l’intégrité du support-contenu qui doit être exploitable),
l’exploitation des données (via personne qualifiée aux fins de procéder à des examens

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techniques/scientifiques afin de permettre l’amélioration de la qualité des vidéos/images,
l’analyse des images, l’authentification de l’exploitation effectuée)

Les procédures de contrôle des systèmes de vidéoprotection


- la Commission départementale de la vidéoprotection : contrôle exerçable à tout moment sur les
conditions de fonctionnement des systèmes, elle émet des recommandations et propose la
suspension/suppression des dispositifs non autorisés/conformes à leur autorisation ou dont il est
fait un usage anormal, elle informe le maire de cette proposition
- la Commission nationale de la vidéoprotection : chargée de donner des avis sur toute question
relative à la vidéoprotection, d’évaluer l’efficacité de celle-ci et d’émettre des recommandations
sur les caractéristiques techniques/le fonctionnement/l’emploi des systèmes, elle peut être saisie
par le ministre de l’Intérieur/un parlementaire/une Commission départementale de la
vidéoprotection ou même se saisir d’office de situations particulières. Elle remet un rapport
public annuel au Parlement qui rend compte de son activité, évalue l’efficacité de la
vidéoprotection et comporte les recommandations au ministre de l’Intérieur
- le préfet : il est la seul autorité compétente à pouvoir prononcer des sanction administrative en
cas de fonctionnement irrégulier de systèmes de vidéoprotection et peut ordonner la fermeture
pour une durée de 3 mois après mise en demeure infructueuse d’un établissement ouvert au
public dans lequel est maintenu un système fonctionnant sans autorisation, à défaut de
régularisation il peut aussi enjoindre le démontage du système et prendre, toujours à défaut, une
nouvelle décision de fermeture de 3 mois
- la CNIL : elle n’est compétente que pour instruire les demandes d’installation de dispositifs que
lorsqu’ils sont associés à un traitement de données à caractère personnel, son contrôle peut
s’exercer sur l’ensemble des systèmes de vidéoprotection, elle peut après mise en demeure le
responsable du système de se mettre en conformité dans un délai fixé par elle demander au préfet
d’ordonner la suspension/suppression du système litigieux et informe le maire de cette demande
- le juge administratif : il joue le rôle de garant des libertés publiques et d’équilibre entre les
impératifs de sécurité et les atteintes aux libertés individuelles, sa jurisprudence illustre son
contrôle de la présence/non d’un risque justifiant le recours à la vidéoprotection mais aussi de la
violation des atteintes disproportionnées à la vie privée, il peut aussi autoriser le recours à la
vidéoprotection dans le cadre d’une enquête judiciaire comme mode de preuve

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LA DEONTOLOGIE POLYMORPHE DE LA SECURITE INTERIEURE

Le code de déontologie de la PN-GN


Présentation
- champ d’application : il est étendu à tous les fonctionnaires PN et aux militaires GN
- principes généraux énoncés : les sources des règles déontologiques (la Constitution, les traités
internationaux dont la Conv EDH, les principes généraux du droit, les lois et règlements de la
République), le principe hiérarchique (les policiers/gendarmes agissent au sein de structures
hiérarchisée impliquant que une identification établie des acteurs afin d’attribuer à chacun selon
ses responsabilités à chaque échelon pour que les supérieurs et subalternes satisfasse à leur
obligation corrélatives par des ordres et des instructions clairs, précis, responsables, contrôlés et
appliqués), l’obligation d’obéissance (indispensable au bon fonctionnement des deux institutions,
elle exige discipline, loyauté, fidélité et professionnalisme à l’égard de la hiérarchie et des
usagers et permettant la désobéissance en cas d’illégalité manifeste ainsi qu’un droit à la
confirmation-précision-formalisation-justification de l’ordre donné et de son obéissance ou non le
cas échéant), les obligations de l’autorité hiérarchique (protection des subordonnés via la
préservation de l’équilibre physique-psychologique-mental pour garantir des conditions
matérielles de travail satisfaisantes et impliquant un devoir de formation), la protection
fonctionnelle (contre les attaques, menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations,
outrages dont le policier/gendarme peut être victime dans l’exercice/du fait de ses fonctions et
impliquant aussi une protection juridique en cas de poursuites judiciaires liées à des faits n’ayant
pas le caractère d’une faute personnelle ainsi qu’une assistance et un accompagnement dans les
démarches relatives à sa défense)
- devoirs du policier/gendarme : l’obligation du secret professionnel et le devoir de discrétion
(interdiction de communiquer à toute personne des informations dont il a connaissance dans
l’exercice/au titre de ses fonctions et pouvant porter atteinte au respect de la vie privée et nuire à
la bonne marche de l’administration et des enquêtes en cours se manifestant par), probité (agir
avec désintéressement ce qui implique de devoir signaler toute situation pouvant constituer un
conflit d’intérêt et s’oppose à toute forme de corruption/vénalité/favoritisme/népotisme, le
policier/gendarme ne doit ainsi pas se prévaloir de sa qualité pour en tirer un avantage personnel
et n’utilise pas à des fins étrangères à sa mission les informations dont il a connaissance dans le
cadre de ses fonctions, il n’accepte aucun avantage ni aucun présent directement/indirectement
liés à ses fonctions ou qu’il se verrait proposer au motif réel/supposé d’une décision prise ou dans
l’espoir d’une décision à prendre et n’accorde aucun avantage pour raisons d’ordre privé),

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discernement (analyser la situation avant toute action et adapter son comportement en fonction de
l’environnement, faire preuve de bon sens et avoir l’intelligence des situations en graduant son
action et en ne perdant jamais de vue la notion de service public, ce qui implique de tenir compte
en toutes circonstances de la nature des risques et menaces de chaque situation pour choisir la
meilleure réponse légale à apporter), impartialité (agir avec le souci de l’équité et aborder chaque
situation sans parti pris en restant neutre puis accorder la même attention et respect à toute
personne sans établir de distinction dans ses actes et propos de nature à constituer une
discrimination), exemplarité (ne pas adopter un comportement/attitude susceptible de porter
atteinte à l’image et à la réputation de l’institution représentée, ne jamais se départir de sa dignité,
s’abstenir de tout acte/propos/comportement de nature à nuire à la considération portée à la
PN/GN et ne portant aucune atteinte à leur crédit/réputation), non-cumul d’activité (se consacrer
entièrement aux missions sans occuper des fonctions annexes à but lucratif, hors les exceptions
prévues par la loi)

Objectifs d’un code commun


- le service à la population : essence même de l’activité en PN/GN, la correction, la politesse, la
tenue, l’expression, l’attitude générale, attitude et comportement irréprochables permettant
d’incarner l’autorité et d’inspirer la confiance impliquant en toute occasion le respect de la
dignité des personnes permettant d’inspirer en retour le respect et la considération
- la tenue et l’identification : elles permettent de justifier de son appartenance au corps et à
l’institution en répondant à une exigence de visibilité via un numéro porté de manière visible et
fondé sur des principes de transparence et de responsabilité individuelle
- un cadre juridique des contrôles d’identité : ils requièrent une parfaite maîtrise du cadre
procédural et du discernement, notamment vis-à-vis de la palpation de sécurité lors d’un contrôle
d’identité (guidée par des considération objectives fondée sur la dangerosité potentielle de la
personne) et n’étant fondée sur aucune caractéristique physique/signe distinctif pour déterminer
les personnes à contrôler (hors signalement précis) en conservant un caractère exclusif de mesure
de sûreté et sans qu’il soit porté atteinte à la dignité de la personne, de plus cette mesure ne peut
être systématique et reste réservée aux cas où elle apparaît nécessaire à la garantie de la sécurité
du policier/gendarme ou de celle d’autrui, elle a pour finalité de vérifier que la personne
contrôlée n’est pas porteuse d’une objet pouvant être dangereux pour elle-même/autrui, chaque
fois que les circonstances le permettent la palpation est pratiquée à l’abri du regard du public
- la protection et le respect des personnes privées de liberté : ils passent par le respect de la
dignité des personnes retenues en tenant compte de leur vulnérabilité et de leurs besoins

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personnels afin de prévenir les situations de détresse/danger en s’abstenant de toute mesure
vexatoire/humiliante, on note que toute personne appréhendée est placée sous la protection des
policiers/gendarmes et est préservée de toute forme de violence et traitement inhumain/dégradant,
de plus le policier/gendarme est attentif avant la garde d’une personne appréhendée à son état
physique/psychologique et prend toutes mesures possible visant à préserver la vie-santé-dignité
- l’emploi de la force : il doit répondre à une principe d’absolue nécessité et de proportionnalité
au but à atteindre ou à la gravité de la menace, notamment en cas d’usage des armes
- l’assistance aux personnes : la préservation des personnes est l’une des missions principales, de
plus lorsque les circonstance le requièrent le policier/gendarme, même hors du service, intervient
de sa propre initiative avec les moyens dont il dispose pour porter assistance aux personnes
- l’aide aux victimes : elle se manifeste par une information régulière de l’état d’avancement de la
procédure les concernant et par un conseil et une assistance pouvant les aider dans leurs
démarches, la politique en la matière vise à garantir le respect des droits de la personne et permet
de mieux lutter contre les exclusions et de réduire le sentiment d’insécurité, le policier/gendarme
accorde ainsi une attention particulière aux victimes et veille à la qualité de leur prise en charge
tout au long de la procédure en garantissant la confidentialité de leurs propos-déclarations
- l’usage des traitements de données à caractère personnel : il doit répondre à un respect
scrupuleux des règles légales-réglementaires relatives à l’utilisation des fichiers de police
comportant des données à caractère personnel et donc le retour doit être strictement motivé par
les nécessités du service en respectant et préservant la vie privée des personnes, l’alimentation et
la consultation des fichiers doit ainsi respecter strictement les finalités et règles propres à chacun
d’entre eux et oblige ses professionnels à connaître les textes régissant les mesures l’encadrant
- le traitement des sources humaines (les indicateurs) : il s’agit du recours à des
interlocuteurs/informateurs prêts à délivrer du renseignement contre un avantage/une
reconnaissance
- la déontologie et les fouilles de sécurité : ces mesures engagent la responsabilité des forces de
l’ordre s’y prêtant et doivent respecter strictement les libertés publiques, on note ainsi que les
conditions de la garde précisent le caractère exceptionnel du déshabillage pour fouille afin de
s’assure que la personne ne porter aucun objet préjudiciable à sa sécurité, également la garde à
vue encadre les mesures de sécurité applicables qui ne peuvent consister en une fouille intégrale
avec mise à nu complète et doivent être appliquées avec discernement et professionnalisme, dans
le respect de la dignité de la personne et des exigences de nécessité et de proportionnalité (on
pense par exemple au caractère inhumain, dégradant ou disproportionné)

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Les règles déontologiques en PM
La section 1 contient des dispositions générales, les règles déontologiques ont un vaste champ
d’application car elles s’appliquent aux agent de PM et à leurs chefs. Il est fait référence à la
DDHC, à la Constitution, aux conventions internationales et à la loi. Est rappelé le principe
hiérarchique (rôle du maire). La section 2 est consacrée aux devoirs généraux des agents PM dont
le devoir d’impartialité et de loyauté, les conditions du recours à la force nécessaire et
proportionnée via la légitime défense. Sont rappelées les missions de police administrative (sous
contrôle du maire) et de police judiciaire (sous l’autorité d’un OPJ et du procureur. Sont aussi
rappelés le devoir d’assistance aux personnes, l'obligation de protection des personnes
interpellées. On note que la liberté d’expression des agents est soumise aux limites résultant de
l’obligation de réserve. La section 3 relate les droits-devoirs respectifs des agents et autorités de
commandement : l’obligation de protection des agents, le devoir d’obéissance dans la continuité
du principe hiérarchique, la responsabilité des autorités pour les ordres donnés, leur exécution et
leurs conséquences, le devoir d’exécution loyale des ordres par les agents et leur devoir de rendre
compte de l’exécution de leur mission ou des raisons ayant rendu celle-ci impossible. On note
que la seule limite au devoir d’obéissance tient à l’exécution d’un ordre manifestement illégal.

Le code de déontologie du service public pénitentiaire


Tout d’abord les valeurs de l’administration pénitentiaire et de ses membres sont affirmées
comme résidant dans la juste et loyale exécution des décisions de justice et de mandat judiciaire
confié et dans le respect des personnes et de la règle de droit. Le texte rappelle les règles
classiques relatives aux principes de loyauté, d’intégrité, de respect de la discrétion et du secret
professionnels ou encore du respect du pouvoir hiérarchique. On note que le personne de
l’administration pénitentiaire a le respect absolu des personnes qui lui sont confiées par l’autorité
judiciaire et de leurs droits, il s’interdit à leur égard tout forme de violence, d’intimidation, de
discrimination, de dénominations injurieuses, de tutoiement, de langage grossier/familier. Le
personnel de l’administration pénitentiaire est assermenté, la prestation est toutefois facultative
pour les fonctionnaires déjà en exercice en son sein. Enfin on note une interdiction de transmettre
des messages ou d’accomplir des missions auprès d’une personne détenue.

La déontologie de la sécurité privée


Le contrôle de moralité des dirigeants-agents des activités privées de sécurité
- la vérification lors de la première demande d’agrément/carte pro : les conditions de moralité
sont vérifiées par le CNAPS au moyen du bulletin n°2 du casier judiciaire ou de la consultation

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de fichiers gérés par les services de PN/GN. L’agrément ne peut être délivré si le demandeur a
fait l’objet de condamnations à une peine correctionnelle/criminelles inscrite au bulletin n°2 pour
des motifs incompatibles avec l’exercice des fonctions. Des faits peuvent aussi justifier le refus
de délivrance de l’agrément/carte pro même s’ils n’ont pas fait l’objet d’une condamnation
pénale dès lors qu’ils ne sont pas contestés (on pense ici à la consultation du TAJ). Le CNAPS
doit ici apprécier la nature des faits, leur gravité, leur caractère répété/isolé et rend une décision
administrative devant être motivée sauf en cas d’urgence/circonstances exceptionnelles/lorsque
leur mise en oeuvre serait de nature à compromettre l’ordre public
- la vérification postérieure à l’obtention d’un agrément/carte pro : elle peut donner lieu à son
retrait et obéit aux mêmes conditions que la décision de refus ab initio

Le code de déontologie des agents de la sécurité privée


- principes communs : le respect des lois, la dignité, l’interdiction de tout
acte/manoeuvre/comportement de nature à déconsidérer la profession, la sobriété, les valeurs de
respect et de loyauté, l’obligation de réserve par le biais d’une devoir de confidentialité,
l’interdiction de toute violence (hors les cas prévus par la loi tel que la légitime défense), le droit
d’arrestation de tout citoyen confronté à un crime/délit flagrant, un principe général de non
armement (sauf cas prévus par la loi), les relations de confiance et de loyauté avec les autorités
publiques
- devoirs des entreprises & de leurs dirigeants : la vérification de la capacité d’exercer des
personnels de sécurité et de recherches, la règle de l’honnêteté des démarches commerciales,
l’interdiction d’accomplissement de prestations illégales, l’interdiction d’ordres conduisant les
salariés à manquer au code de déontologie, l’obligation d’ordres-consignes clairs-précis pour la
bonne exécution des missions, l’obligation des entreprises de fournir des moyens matériels
destinés à garantir la sécurité de leurs employés et à accomplir leurs missions, l’obligation des
entreprises de conseil et de capacité à assurer la prestation pour leurs clients
- devoirs des salariés : la présentation obligatoire de la carte pro à toute demande des
clients/mandants/autorités/organismes habilités, l’obligation des salariés d’informer sans délai
leur employeur de la modification/suspension/retrait de leur carte pro ou de toute condamnation
pénale, l’obligation de comportement respectueux et digne vis-à-vis du public et l’obligation
d’action avec tact-diplomatie-courtoisie ainsi que l’interdiction envers autrui de toute familiarité
et toute discrimination

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- devoirs spécifiques à certaines activités : pour la soumission des professions libérales de
recherches privées au respect des intérêts fondamentaux de la Nation et au secret des affaires
ainsi que pour le respect de l’animal par les entreprise d’activité cynophiles

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MISE EN GARDE SPECIFIQUE RELATIVE A L’USAGE DE L’ARME A FEU

L’aspect théorique légal


Il s’agit d’un rappel simple car ces éléments sont enseignés dans les premières années en licence.

L’usage d’une arme à feu est permis par les articles 122-4 (l’ordre de la loi/du règlement ou le
commandement de l’autorité légitime), 122-5 et 122-6 (la légitime défense) et 122-7 (l’état de
nécessité) du Code de procédure pénale. Il s’agit de ce que l’on qualifie de causes objectives
d’irresponsabilité pénale qui matérialisent un fait justificatif extérieur à la personnalité de
l’agent et paralyse/supprime l’illicéité du comportement. Existent également des causes
subjectives d’irresponsabilité pénale que sont le trouble mental, la force/contrainte, l’erreur sur
le droit et la minorité (articles 122-1, 122-3 et 122-8 du Code pénal).

L’usage d’une arme à feu est également prévu par l’article L2338-3 du Code de la défense qui
dispose : « Les officiers et sous-officiers de gendarmerie ne peuvent, en l'absence de l'autorité
judiciaire ou administrative, déployer la force armée que dans les cas suivants : 1° Lorsque des
violences ou des voies de fait sont exercées contre eux ou lorsqu'ils sont menacés par des
individus armés ; 2° Lorsqu'ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu'ils occupent, les
postes ou les personnes qui leur sont confiés ou, enfin, si la résistance est telle qu'elle ne puisse
être vaincue que par la force des armes ; 3° Lorsque les personnes invitées à s'arrêter par des
appels répétés de " Halte gendarmerie " faits à haute voix cherchent à échapper à leur garde ou à
leurs investigations et ne peuvent être contraintes de s'arrêter que par l'usage des armes ; 4°
Lorsqu'ils ne peuvent immobiliser autrement les véhicules, embarcations ou autres moyens de
transport dont les conducteurs n'obtempèrent pas à l'ordre d’arrêt. Ils sont également autorisés à
faire usage de tous engins ou moyens appropriés tels que herses, hérissons, câbles, pour
immobiliser les moyens de transport quand les conducteurs ne s'arrêtent pas à leurs
sommations. »

Il faut noter que la jurisprudence conditionne tout de même cet usage de l’arme à feu au port de la
tenue d’uniforme, avec l’arme de dotation et à un recours à la force absolument nécessaire au
regard des circonstances de l’espèce (Crim 18 février 2003, Crim 16 juin 2009, CEDH 5 juin
2012 Ulufer c Turquie, CEDH 17 avril 2014 Guerdner c France).

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La mise en oeuvre pratique
En complément des règles légales et réglementaires, votre institution de rattachement vous
enseignera des techniques et méthodes parmi lesquelles figureront des moyens mnémotechniques
permettant de rendre l’usage de votre arme le plus sûr pour vous et pour autrui, d’un point de vue
juridique mais aussi et avant tout factuel. En voici quelques extraits à titre d’exemples.

La règle du tir en 7 temps : le « CEVITAL » (prononcer « c’est vital »)


Certification (identifiez visuellement votre cible avec certitude), élévation (arme correctement
chaussée en main, vous la pointez juste sous la ligne d’horizon, en gardant votre index tendu le
long du pontet et en gardant les bras serrés contre votre cage thoracique pour ne pas qu’ils
dépassent de votre gabarit et ainsi ne pas offrir de surface de préhension à un éventuel assaillant),
visée (vous alignez l’arme sur la cible en la relevant au niveau de la ligne d’horizon et alignez
vos organes de visée), index (la pulpe de votre index vient se positionner sur la queue de
détente), tir (vous faites feu par une pression continue et rectiligne sur la queue de détente),
analyse (canon de l’arme légèrement incliné sous la ligne d’horizon, vous examinez la situation
et décidez soit de refaire usage de l’arme si besoin soit de cesser), latéralité (votre tête balaye de
droite à gauche pour vous assurer que vous pouvez remettre l’arme à l’étui en toute sécurité)

Les 4 règles d’or du tir


1) Une arme doit toujours être considérée comme chargée et donc dangereuse
2) Ne jamais pointer ou laisser pointer le canon d’une arme sur une cible qu’on ne souhaite pas
détruire
3) Garder l’index hors de la queue de détente tant que les organes de visée ne sont pas alignés sur
l’objectif
4) Toujours être sûr de son objectif

La gestion de « l’après »
Ne vous y trompez pas, tout l’entraînement du monde ne rendra jamais facile de faire usage de
votre arme sur une vraie personne. Le tir est un acte appris, enseigné et répété voir quasi réflexe
mais qui n’est pas pour autant naturel à proprement parler. Beaucoup de professionnels de la
sécurité intérieure passent leur carrière entière sans jamais avoir à tirer un seul coup de feu ou
même sans avoir à sortir leur arme de leur étui. Ce n’est pas une situation qu’il faut souhaiter
mais bien une de celles à laquelle il faut être le plus prêt possible car de votre réaction dépendra
peut-être un jour votre vie ou celle de quelqu’un d’autre. L’usage d’une arme est un acte

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responsable qui peut être lourd de conséquences, aussi respectez toujours le cadre légal et
réglementaire. Si vous n’avez pas d’autre choix, il faudra tirer. Quitte à ensuite porter secours à la
personne dont la dangerosité a été neutralisée.

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CONCLUSION SPECIFIQUE RELATIVE A L’ENCADREMENT DES PERSONNELS

Votre grade, vos fonctions, vos connaissances, vont vous donner autorité sur des Hommes.
Cette autorité vous avez non seulement le droit mais le devoir de l’exercer.
Mais n’oubliez jamais qu’en tant qu’Hommes ils vous valent.

Vous vous trouverez dans des circonstances où il s’agit de punir. Vous devez le faire, mais
considérez le fait d’y être conduit comme un échec personnel.

Vous admirerez des chefs qui se font aisément obéir, et son estimés de tous. Certains sont
familiers et truculents, d’autres d’une froideur distante. N’imitez pas le comportement : les
subordonnés, même les plus humbles, sentent la fausseté d’une attitude factice, et y sont
sensibles.

Ne faites pas retomber sur vos subordonnés une mauvaise humeur qu’ils n’ont pas provoquée.
Vous avez le droit à trois colères par an, dont deux simulées.

Si vous savez déléguer à un personnel que vous avez bien formé, vous savez commander.

Ne donnez jamais un ordre si vous n’avez pas à la fois la volonté et les moyens de le faire
appliquer (le Code de la route est le modèle de ce qu’il ne faut pas faire !…)

Ne laissez pas ignorer à un subordonné ce que vous pensez de ses actions : faites des
observations, ou des compliments, quand il y a lieu.

Toutes les fois que cela est possible, expliquez à vos subordonnés les raisons de vos décisions ;
connaissant votre mécanisme de pensée, ils réagiront, si vous êtes empêché, comme vous l’auriez
fait.

L’indiscipline suprême consiste à exécuter un ordre sans avoir, au préalable, exposé à vos chefs,
s’il n’y a pas d’urgence, les faits et les arguments qui, à votre avis, leur ont échappé. Si, après
vous avoir entendu, ils maintiennent leur ordre, vous devez, bien entendu, l’exécuter sans
réticence.

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Il est deux attitudes quand à la confiance à accorder à ses subordonnés : la leur donner à priori,
quitte à la leur ôter s’ils ne s’en montrent pas dignes, ou bien attendre de les connaître pour la
leur accorder. Cette dernière est mauvaise car la défiance engendre la défiance et vous ne sortirez
pas de ce cercle vicieux.

Quand vous avez laissé un temps raisonnable pour exécuter un ordre, n’acceptez jamais l’excuse :
« Je n’ai pas eu le temps ! ». C’est une insolence, car cela signifie qu’il a jugé plus intéressant
d’employer son temps à d’autres tâches que celles que vous lui aviez ordonnées.

Si vous savez exécuter une tâche vite et bien, faites-la exécuter par un subordonné. Vous perdrez
du temps au début mais vous en gagnerez beaucoup par la suite.

Extrait de la visite d’adieu de l’Amiral JOIRE-NOULENS à l’Ecole navale et au Groupe-Ecole


du POULMIC, le 29 juin 1976.

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