Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
« Si l’Etat est fort, il nous écrase, s’il est faible, nous périssons »
Paul Valéry
Le Code de la sécurité intérieure consacre un nouveau droit qui s’impose aux acteurs publics
comme privés et encadre leurs activités et leurs missions via les lois dites LOPSI et LOPPSI2.
On traitera tout d’abord des principes d’organisation régissant les activités des acteurs et des
territoires de la sécurité intérieure, puis, de son cadre juridique spécifique et commun.
Conseils
- se procurer ou tout du moins se familiariser avec un Code de la sécurité intérieure
- consulter la bibliographie figurant dans le fascicule de cours, ainsi que l’ouvrage « Droit de la
sécurité intérieure » d’Emmanuel Dupic
Concernant la sécurité, on a coutume de la présenter dans ses aspects physique (l’état d’une
situation présentant le minimum de risque) comme psychique (le sentiment bien ou mal fondé
d’être à l’abri de tout danger ou risque). L’angle juridique impose d’examiner l’article L111-1 du
Code de la sécurité intérieure :
- ce n’est pas une discipline formant un bloc uniforme et homogène mais un champs d’étude
- elle est abordée au travers de nombreux textes, pas toujours codifiés dans le Code de la sécurité
intérieure, et peut donc être considérée comme soumise au phénomène d’inflation législative
- elle est à la fois un droit fondamental et une condition d’exercice des libertés
- elle pose une obligation corrélative de résultat de l’Etat vis-à-vis de la protection des
populations (sécurité civile), de la lutte contre la délinquance, de la lutte contre les criminalités
organisées, de la protection des intérêts fondamentaux de l’Etat et de la lutte contre le terrorisme
- le champs de cette obligation porte sur les personnes contre les menaces tant naturelles
qu’humaines qui sont soumises à une dimension géographique selon qu’il s’agit de la métropole
ou de l’outre-mer, mais aussi par une dimension polymorphe de la sécurité intérieure : publique
(administrations publiques) et privée (opérateurs privés)
- le champs de la sécurité intérieure couvre les dispositions matérielles applicables à ses acteurs
ainsi que les règles de fonctionnement et les principes d’organisation des pouvoirs publics et des
entreprises de sécurité.
• la sécurité et la paix publiques : veiller à l’exécution des lois, assurer la protection des
personnes et des biens, prévenir les troubles à l’ordre public et à la tranquillité publique ainsi
que la lutte contre la délinquance
• la police judiciaire : rechercher et constater les infractions pénales, en rassembler les preuves,
en rechercher les auteurs et les complices puis les arrêter et les déférer aux autorités judiciaires
compétentes
• l’organisation des adjoints de sécurité leur attribuent des missions d’accueil, de prévention
active territorialisée et des actions de prévention générale
• la répartition du budget est faite en fonction des missions : ordre public et protection de la
souveraineté ; sécurité et paix publique ; sécurité routière ; police des étrangers et sûreté des
• des services départementaux (DDSP) dépendants de la DCSP, avec une ou plusieurs CSP
(circonscription de sécurité publique), de façon à ce que les petites villes possèdent
généralement un commissariat composé d’unités peu spécialisées à contrario des grandes villes
ont des services spécialisé et des zones plus divisées
• des CSP qui comprennent à minima 3 services : le service d’ordre public et de sécurité routière
(SOPSR), le service de police de proximité (SPP) et la sûreté départementale (SD) ; les CSP se
caractérisent par une forte hétérogénéité et une importance démographique extrêmement
variable illustrant ainsi une nécessaire optimisation de la répartition des emplois à réaliser
• la DCSP qui est la plus importante direction active de la PN en terme d’emplois, constitue le
socle du dispositif de sécurité intérieure du fait de l’étendue de ses missions et de son maillage
(ex : assistance du 17 et interventions Police secours)
- l’organisation territoriale de la police judiciaire est répartie aux niveaux interrégional et national
• les services régionaux de police judiciaire (SRPJ) : ils appartiennent à la DCPJ et sont
représentés au plans régional (services territoriaux spécialisés) et national (services centraux) ;
la police judiciaire est présente sur tout le territoire au travers de 9 directions interrégionales de
police judiciaire (DIPJ) et de 3 directions régionales de police judiciaire (DRPJ) ; des antennes
ou détachements permettent de répartir des équipes dans les villes les plus importantes de
chaque circonscription tandis que des divisions ou sections permettent l’organisation du travail
tant en fonction des compétences que des besoins
• les services nationaux de police judiciaire (SNPJ) : dédiés à la lutte contre la délinquance
organisée, ils ont un compétence nationale et sont directement rattachés au directeur central de
la police judiciaire. La DCPJ est composée de 4 grandes sous-directions : la sous-direction
antiterroriste (SDAT) ; la sous-direction de la police technique et scientifique (SDPTS) ; la
sous-direction des ressources, de l’évaluation et de la stratégie (SDRES) ; la sous-direction de
lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière (SDLCODF)
• un maillage territorial : réalisé autour des brigades, il est mis en oeuvre grâce aux 22 régions de
GN correspondant aux 22 régions administratives
Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins (Tracfin) : cellule
française de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, elle
fonctionne sur la base de déclarations de soupçons et de communications systématiques
d’information (CSI), son organisation comprend :
• le Département des enquêtes (DE) : chargé des investigations approfondies des affaires traitées
par le service
• les conseillers juridiques : magistrats de l’ordre judiciaire, ils assurent une missions d’expertise
et d’appui et donnent un avis consultatif indépendant sur la caractérisation des faits susceptibles
de constituer l’infraction de blanchiment
• les autres services : une cellule spécifique dédiée au traitement des affaires de financement du
terrorisme, une cellule d’analyse stratégique, une cellule formée par 3 officiers de liaison de la
DGGN, de l’ OCRGDF et de l’Autorité de contrôle prudentiel et un Département des affaires
administratives et financières (DAAF) assurant les fonctions de support du service
• la Sous-direction des moyens nationaux : chargée des moyens propres de la DGSCGC, elle
assure la gestion des personnels et des aéronefs
• le dispositif national et zonal : le 1er, par l’intermédiaire du COGIC, appuie le dispositif mis en
place par le second, par l’intermédiaire du centre opérationnel de zone (COZ), qui fournit les
moyens et coordonne les actions si l’événement dépasse les capacités de réponse d’un
département
Le Conseil d’Etat a précisé (CE Syndicat des Sylviculteurs du Sud-Ouest 12 décembre 1990)
qu’il appartient seulement à l’autorité administrative de rechercher si un agent naturel a revêtu
une intensité anormale engendrant un état de catastrophe naturelle. Les ministres compétents se
prononcent uniquement sur l’intensité anormale ou non de l’agent naturel invoqué comme étant à
l’origine des dommages, mais pas sur l’existence d’un lien de causalité entre cet agent et les
dommages constatés sur les biens assurés, cette appréciation appartenant aux assureurs.
• les organes politiques : la Constitution définit les responsables de la politique de défense tandis
que l’ordonnance du 7 janvier 1959 répartit les responsabilité au sein du gouvernement par
niveau de décision (le Conseil des ministres pour les matières relatives à la politique de
défense, les comités de défense pour les matières relatives à la direction générale de défense, le
comité de défense restreint/conseil de défense pour les matières relatives à la direction militaire
de défense). Le Président de la République a un rôle de garant (indépendance nationale,
intégrité du territoire, respect des traités), de chef des armées, de responsable de la politique de
defnat, de présidence des conseils et comités supérieurs de la defnat, de décideur de l’emploi
des forces y compris des forces nucléaires. Le Premier ministre a un rôle de responsable de la
defnat, il veille à la cohérence de l’action gouvernementale, est responsable de la défense et de
la sécurité nationales, exerce la direction générale et la direction militaire de la défense et dirige
l’application des mesures par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationales
(SGDSN). Le Gouvernement, dirigé par le Premier ministre, détermine et conduit la politique
de la Nation (il dispose pour cela de l’Administration et de la force armée), est chargé de
l’exécution des lois, du maintien de l’ordre et de la continuité et du fonctionnement des
services publics. On distingue pour le Gouvernement selon qu’il est réuni sous la formation du
Conseil des ministres, présidé par le Président de la République, afin : de délibérer des projets
de lois et de décrets après avis du Conseil d’Etat, d’autoriser le Premier ministre à engager la
responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale, de nommer les hauts
fonctionnaires, de légiférer par ordonnances, de décréter l’état d’urgence (attribution aux
autorités civiles de pouvoirs exceptionnels de police), de décréter l’état de siège (attribution
aux autorités militaires de pouvoirs exceptionnels de police), de décréter la mobilisation
générale. On distingue aussi pour le Gouvernement selon certains ministres, c’est à dire, le
ministre de la Défense (assisté des « grands subordonnés ») qui prépare et met en oeuvre la
politique de défense, fixe l’organisation des armées-directions-services du ministère, établit-
contrôle la mise en oeuvre de la programmation des effectifs-équipements-infrastructures,
définit la politique des ressources humaines, veille au respects des droits-obligations du
militaire, définit les missions relevant de la compétence confiées aux formation spécialisées de
la GN, exerce son autorité sur les militaires de la GN engagés dans des missions militaires sur
• les autorités civiles : les conseils relevant de la Présidence la République, c’est à dire, le CDSN
(décide des orientations de la politique de sécurité nationale, coordonne les moyens civils-
militaires nécessaires pour garantir la sécurité du territoire et les intérêts de la France, arrête les
décisions relatives à la direction générale de la Défense et de direction politique-stratégique de
réponse aux crises majeures) via une formation plénière, un conseil restreint ou une formation
spécialisée telle que le Conseil national de renseignement (CNR qui définit les grandes
orientations assignées aux services de renseignement, adopte une planification des objectifs et
des moyens humains-techniques et examine les évolutions du cadre juridique du
renseignement) ou le Conseil des armements nucléaires (CAN, qui définit les orientations
• la défense civile : ses responsabilités sont partagées entre les ministères, départements et
communes. Elle comprend 5 missions : pourvoir à la sécurité des pouvoirs publics et des
administrations publiques, assurer en matière d’ordre public la sécurité générale du territoire,
protéger les organismes-installations-moyens civils qui conditionnent le maintien des activités
indispensables à la défense et à la vie des populations, prendre en matière de sécurité civile les
mesures de prévention et de secours qui requièrent la sauvegarde des populations, entretenir et
affermir la volonté de résistance des populations aux effets des agressions. Ses acteurs sont le
préfet délégué pour la défense et la sécurité, subordonné au préfet de zone, il dirige l’état-
major interministériel de défense et de sécurité, le Service de zone des systèmes d’information
et de communication (SZSIC), le Secrétariat général pour l’administration de la police (SGAP),
le Centre régional d’information et de coordination routière (CRICR), ses compétences
couvrent la sécurité nationale, l’ordre public et la coordination des forces participant à la
sécurité publique ; les Secrétariats généraux pour l’administration du ministère de
l’Intérieur (SGAMI), placés sous l’autorité du préfet délégué pour la défense et la sécurité,
chargés de la gestion de moyens territoriaux au bénéfice des services de PN-GN et des
préfectures ; l’officier général de zone de défense et de sécurité, c’est le conseiller du préfet
• la défense économique : au niveau national elle est organisée conjointement par le ministre de
l’économie, le Premier ministre et le secrétaire général de la defnat. Elle se distingue en 2
domaines : la défense économique régalienne (veille au fonctionnement général de
l’économie, prévient les dysfonctionnements économiques et la préparation-gestion de crises,
• surveillance militaire du ciel/défense aérienne : via l’armée de l’air qui usent de moyens de
détection-identification des appareils survolant le territoire national et via les accords
diplomatiques de coordination avec les pays limitrophes
• lutte contre les trafics illicites : via l’ensemble des armées pour la lutte contre l’immigration et
l’opaline clandestin ainsi que via la marine national avec son dispositif permanent de
surveillance et d’intervention en matière de terrorisme, narcotrafic, immigration clandestine,
piraterie
• missions de secours : sauvetage en mer (aspects opérationnels), santé publique via le SSA pour
les ministères de l’Intérieur (BSPP, BMPM, sécurité civile de Brignoles et Nogent-le-Rotrou),
des Transports (médecins militaires) et des Affaires étrangères (opérations de coopération
militaire-civile) ; via les hôpitaux d’instruction des armées (HIA) qui assurent des missions
Page 25 sur 111
de soutien des forces armées, de service public hospitalier, de participation aux plans
gouvernementaux de secours impliquant un afflux massif de victimes
- les priorités du Livre blanc de 2013 : prévenir les 5 menaces (terrorisme, cyber attaques,
atteintes au potentiel scientifique-technique, criminalité organisée (formes graves), crises
majeures (risques naturels-sanitaires-technologiques-industriels-accidentels) ; assurer les 3
missions définies par le Président de la République : la protection du territoire-population, la
dissuasion nucléaire, les OPEX ; assumer les 5 fonctions stratégiques : connaissance-
anticipation, dissuasion, protection, prévention, intervention
- l’articulation entre les forces armées et les forces de sécurité intérieure : le Livre blanc de 2013
prévoit les coordination au travers de contrats d’engagement, notamment, en matière de
protection contre les risques-menaces pouvant affecter les citoyens et de protection de la Nation
contre les menaces militaires. Il faut ainsi un nouveau modèle d’armée reposant sur les
composantes suivantes : des capacités de commandement et de contrôle permettant de
planifier-conduire des opérations de façon autonome ou comme Nation-cadre d’une opération
multinationale, des capacités de renseignement c’est à dire de traitement de l’information et de
communication du renseignement obtenu (imagerie et interception électronique), des capacités
de cyberdéfense militaire mieux intégrées pour mieux soutenir les autres forces armées, des
forces spéciales plus développées pour répondre aux besoins de réaction dans l’urgence, en
souplesse et dans la profondeur d’un dispositif hostile ou complexe. Le modèle actuel d’armée
répond au principe de différenciation pour déployer des capacités complémentaires : les forces
terrestres (capacités d’entrée, combat de coercition face à des moyens lourds, gestion de crise,
appui et soutien opérationnel), les forces navales (force océanique stratégique, force aéronavale
nucléaire, opérations de haute intensité, gestion de crise majeure, conservation du potentiel des
forces lourdes, préservation des moyens, contrôle des espaces maritimes, protection de nos
approches et projection en OPEX), les forces aériennes (dissuasion aéroportée, capacités
d’entrée, appréciation de situation, frappe dans la profondeur, appui de la manoeuvre terrestre
adaptée à un conflit majeur) et les organismes interarmées (soutien, dispositif sanitaire de veille
opérationnelle pour tous types de missions et pour la protection des populations sur le territoire)
Les priorités sont ainsi déclinées en 3 programmes d’actions : (1) les jeunes exposés à la
délinquance, (2) la prévention des violences faites aux femmes, les violence intrafamiliales et
l’aide aux victimes, (3) la tranquillité publique sur le territoire national et en priorité des zones de
sécurité prioritaires (ZSP).
Prérogatives judiciaires
- le rappel à l’ordre : injonction verbale du maire en vertu de son pouvoir de police et de ses
compétences en matière de prévention de la délinquance, à l’encontre d’un auteur de faits
susceptibles de porter atteinte au bon ordre-sûreté-sécurité-salubrité publiques, c’est une mesure
d’anticipation de l’évolution d’un comportement délinquant (conflits de voisinage, absentéisme
scolaire, présence tardive de mineurs non accompagnés dans des lieux publiques, certaines
atteintes légères à la propriété publique, incivilités commises par des mineurs, incidents aux
abords d’établissements scolaires, certaines contraventions aux arrêtés du maire…). On note 2
limites : le maire doit aviser et transmettre sans délai au procureur les renseignements, procès-
verbaux et actes relatifs ; quand une plainte a déjà été déposée et quand une procédure pénale est
déjà engagée le rappel à l’ordre doit être distingué du rappel à la loi
- la transaction : indemnisation de la commune ou réalisation d’une activité non rémunérée au
profit de celle-ci pour réparer le préjudice qu’elle a subi sur un bien, elle s’applique à des faits
contraventionnels ayant causé un préjudice matériel et ne nécessitant pas d’acte d’enquête, il ne
Prérogatives socioéducatives
- conseil pour les droits et devoirs des familles (CDDF) : instance mise en place-présidée par le
maire d’aide à la parentalité, obligatoire pour les communes de plus de 50000 habitants, qui
s’adresse aux parents de mineurs en difficulté. Phases : instruction des dossiers puis audition-
information-conseil suite à laquelle le maire peut ordonner un accompagnement parental, décider
d’une saisine des autorités partenaires ou prononcer un rappel à l’ordre
- accompagnement parental : suivi individualisé via des actions de conseil-soutien à la fonction
éducative pouvant être mis en place sur proposition du maire ou à l’initiative des parents ou du
représentant légal du mineur
- saisine des autorités partenaires en matière d’action socioéducative : la commune et le conseil
général (via la cellule départementale chargée du recueil-traitement-évaluation des informations
préoccupantes relatives aux mineurs en danger/en risque de l’être), puis le président du conseil
général et le juge des enfants (situation familiale/foyer de nature à compromettre l’éducation des
enfants et la stabilité familiale ayant des conséquences pour la tranquillité-sécurité publiques)
pour mettre en oeuvre une mesure d’accompagnement en économie sociale ou familiale
• dispositions générales : l’exercice d’une activité de sécurité privée est subordonnée par la loi à
une autorisation préfectorale, l’embauche d’un salarié devant participer à l’une de ces
activités est soumise à la détention d’une carte professionnelle stipulant les activités pouvant
être réalisées et justifiant ainsi de son aptitude professionnelle et de sa moralité (actuellement
matérialisée par une simple page recto renvoyée par courrier, souvent comprise par les agents
comme une autorisation plus que comme une vraie carte professionnelle contrairement au
système SIA de Grande Bretagne, matérialisé par une carte officielle format CB, permettant
une meilleure identification au métier de son titulaire). On note que les activités de surveillance
• spécificité de la SNCF & RATP : leurs services de sécurité ont pour missions de veiller à la
sécurité des personnes-biens, de protéger les agents de l’entreprise et son patrimoine et de
veiller au bon fonctionnement du service. Ils possèdent ainsi des attributions de police
judiciaire : constater les infractions (article 23 de la loi du 15 juillet 1845), établir des procès-
verbaux (déclenchement intempestif d’une alarme, dégradation de bien, non présentation du
titre de transport…), interpeller les contrevenants pour les remettre à un OPJ et pour cette seule
fin recueillir/relever leur identité & adresse, retenir l’auteur d’une infraction le temps de
l’arrivée d’un OPJ ou le conduire devant lui, enjoindre à un auteur de fraude/trouble à l’ordre
public/sécurité des personnes/régularité des circulation de descendre du véhicule avec la force
ou avec l’assistance de la force publique si nécessaire. Ces agents sont assermentés et peuvent
être autorisés nominativement par l’autorité administrative à porter une arme
- les activités de télésurveillance : agents privés intervenant dans un lieu privé pouvant devoir
réaliser des levées de doutes (vérifications de la matérialité et de la concordance des indices
laissant présumer la commission d’un crime/délit flagrant dans les locaux surveillés),
contrairement aux activités de vidéoprotection/vidéosurveillance : agents publics intervenant
sur/à partir de la voie publique
- les agents de protection physique des personnes : ils représentent 4% des activités de sécurité
privée, l’entreprise doit être titulaire d’une autorisation préfectorale de fonctionnement, le
dirigeant doit être titulaire d’un agrément, les salariés doivent détenir une carte professionnelle
justifiant de leur compétence professionnelle et de la compatibilité de comportement avec les
missions confiées et ne sont pas astreints au port d’une tenue particulière ni ne sont armés
- les agents de sûreté aéroportuaire : leurs missions consistent en des opérations d’inspection-
filtrage dans les zones réservées aéroportuaire (fouille et visites de fret, bagages, personnes,
véhicules) mais aussi d’opérations d’accueil, d’information et de régulation des flux de personnes
ainsi qu’en cas d’accident à la protection du blessé et aux premiers secours. Les agents doivent
détenir : une carte professionnelle, une habilitation d’accès en zone réservée, un titre de
circulation et un double agrément préfet-procureur. Ils sont soumis à un contrôle de moralité
effectué via enquête des services de police aux frontière pour vérifier les antécédents judiciaires
(STIC & JUDEX). Leur aptitude professionnelle peut être justifiée soit par une formation
(certificat de qualification professionnelle), soit par une expérience professionnelle dans les
L’apport de la LOPPSI II, un renforcement des prérogatives des forces de sécurité pour assurer la
sécurité dans les transports publics
- pérennisation de l’utilisation des scanners corporels dans les aéroports
- sanction de la pénétration sans autorisation dans les cabines de pilotage des trains et des rames
de métro
- facilitation de la constatation des infractions commises dans les gares-stations de métro-trains-
rames-bus
- facilitation de la vérification d’identité via un avis à OPJ
- élargissement des pouvoirs d’injonction et de contrainte des agents des exploitants qui peuvent
constater par procès-verbaux les infractions
- renforcement des prérogatives de police ferroviaire par l’injonction de descendre d’un véhicule
de transport public de voyageurs ou de quitter les espaces-gares-stations gérés par l’exploitant
pour les contrevenants aux dispositions tarifaires ou méconnaissant les dispositions relatives à la
sécurité des personnes ou relatives à l’ordre public
- alourdissement des peines pour les auteurs de dégradation de véhicules de transport
L’organisation adaptée des forces de sécurité intérieure aux missions et aux territoires ultramarins
- des stratégies métropolitaines adaptées : des effectifs de PN calibrés dans les mêmes conditions
qu’en métropole avec le recrutement d’adjoints de sécurité (ADS) locaux, ce qui présente une
avantage opérationnel (acceptation par la population, connaissance des territoires et des
mentalités, meilleur recueil du renseignement) mais comporte des inconvénients (âge moyen plus
élevé, inégale motivation, déficit de confidentialité, exercice difficile de l’autorité hiérarchique) ;
tandis que les effectifs de GN sont compensés par le déploiement permanent d’escadrons pour les
renforcer avec des effectifs métropolitains majoritaires apportant efficacité, performance et
attractivité des parcours de carrière en intégrant aussi quelques recrutés locaux afin d’obtenir le
complément nécessaire en terme de connaissance des milieux locaux, des langues et des
dialectes. L’accent est également mis plus sur les patrouilles pédestres que sur celles à véhicules
(accroissement de la visibilité et amélioration de la qualité de l’information)
- des objectifs prioritaires : lutte contre l’immigration irrégulière (enjeu de l’Etat pour le contrôle
du territoire et l’affirmation de sa souveraineté), lutte contre les violences aux personnes (propre
à l’outre-mer), lutte contre la délinquance économique & financière (blanchiment d’argent
corruption, problématiques relatives aux marchés publics, infractions à la législation sur les
sociétés, trafics d’influence), lutte contre l’usage et le trafic de stupéfiants (orientation forte de la
PJ du fait de la proximité des zones de production, des flux de distribution et de la jeunesse des
populations), lutte contre les atteintes à l’environnement (patrimoine naturel exceptionnel sur
Développements
- la cybermenace : elle est placée au 3ème rang des risques, juste derrière la guerre et les attaques
terroristes, ce qui fait de la cyberdéfense une priorité stratégique nationale
- les types d’atteintes : aux systèmes de traitement automatisés des données, à la dignité et à la
personnalité, aux personnes, les infractions pédopornographiques, les escroqueries et abus de
confiance, les falsifications et usages de cartes de crédit, le proxénétisme aggravé, la captation
frauduleuse de programmes TV
- de nos jours : 4 français sur 5 sont internautes, chacun consacre 13 heures par semaine à
consulter internet tandis que les réseaux sociaux rassemblent 42% de la population (Facebook
compte 1’273’873’443 profils en ligne, Twitter compte 500 millions d’utilisateurs). On constate
que le transport et le stockage de masse des données constitue un point de faible qui intéresse
aussi bien les cyberdélinquant que les Etats. Le cloud computing qui présente une facilité
d’utilisation et un coût attractif constitue aussi un nouveau défi vis-à-vis du risque d’intrusion
qu’elle génère. On assiste aussi au développement d’un marché de l’économie numérique qui
représente 5,2% du PIB (le commerce électronique représente un chiffre d’affaire de 56
milliards)
- les évolutions de la cybercriminalité : on constate l’augmentation du nombre de cybercriminels
du fait d’une offre technique facilement accessible et l’utilisation croissante de moyens
d’anonymisation des connexions. On distingue ainsi les cybercriminels de droit commun :
délinquants sexuels (pédopornographie), cyberviolents (menaces, insultes, diffamation,
harcèlement), et les cyberescrocs (hameçonnage, blocage et rançon, amende fictive, fausse
Police judiciaire « PJ » : elle poursuit un but répressif, c’est à dire, rechercher les auteurs d’une
infraction déterminée pour les traduire en justice (tandis que celui de la police administrative est
préventif, c’est à dire, la mission générale de protection de l’ordre public). Le critère de
distinction entre elles est donc finaliste. Les cas particuliers concernent les opérations complexes
car l’une peut se transformer en l’autre ou une opération peut se décomposer en plusieurs phases
ressortissant chacune aux deux types. Le juge requalifie les mesures le cas échéant en recherchant
la cause/faute (la plus) déterminante. Il faut aussi noter que l’opération peut parfois faire l’objet
d’un découpage subtil en fonction du moment où elle se produit et qui peut donner lieu à un
changement de nature
APJ
- catégorie : militaires GN n’étant pas titulaires de la qualité d’OPJ, fonctionnaires PN titulaires
du corps d’encadrement et d’application n’ayant pas qualité d’OPJ, retraités PN-GN ayant eu la
qualité d’OPJ/d’APJ appelés au titre de la réserve civile/exceptionnelle pendant 5 ans
- attributions : seconder les OPJ, procéder aux enquêtes préliminaires, procéder aux contrôles
d’identité, constater les infractions, entendre les témoins, exécuter les décisions de justice et
procéder à l’arrestation de l’auteur présumé d’une infraction flagrante ; ils ne peuvent cependant
pas recourir à des mesures de gardes à vue ou de vérifications d’identité
- le contrôle des APJ : il est assuré par le procureur général qui surveille leurs activités et la
chambre de l’instruction qui peut prendre les mêmes mesures qu’à l’égard des OPJ dans sa
mission de contrôle et de sanction
APJA
- catégorie : les gradés et gardiens de la paix PN non titulaires de la qualité d’APJ, les adjoints de
sécurité, les volontaires militaires GN, les agents de PM, les ASVP de Paris
- attributions : recueillir des renseignements, constater les infractions par procès-verbal, exécuter
les décisions de justice et effectuer des relevés d’identité ; ils ne peuvent pas procéder à une
enquête préliminaire ni placer un suspect en garde à vue ni à des contrôles d’identité ni à des
fouilles de véhicules
Le cadre juridique de la PJ
Les cadres d’enquête
- l’enquête de flagrance : elle s’applique à toute infraction flagrante, c’est à dire, soit à un
crime/délit qui se comment actuellement (se révèle par des indices apparent d’un comportement
délictueux) soit un crime/délit qui vient de se commettre (porté à la connaissance des enquêteurs
après sa commission dans un délai d’état de flagrance de 28h ou 2 jours au maximum pour
certains cas spécifiques) soit lorsque dans un temps très voisin de l’action la personne
soupçonnée est poursuivie par la clameur publique ou est trouvée en possession d’objets ou
présente des traces/indices laissant penser qu’elle a participé au crime/délit. On note que ce
régime est inapplicable aux contraventions, nécessite une non discontinuité des actes d’enquête
tendant à l’identification/l’arrestation de l’auteur dans la limite de 8 jours portée à 15 jours depuis
la loi du 9 mars 2004 (Perben II) car à défaut l’enquête se clôt ou se poursuit en la forme
préliminaire. Enfin, l’ouverture incidente (préliminaire//flagrance) est toujours possible sous
réserve de la découverte d’indices de réalisation d’une infraction
- l’enquête préliminaire : l’enquête peut être ouverte soit à la demande du procureur soit
d’initiative par les enquêteurs dès réception d’une plainte/renseignement mais nécessite alors de
rendre compte de son avancement au procureur avant expiration d’un délai de 6 mois à partir du
début de celle-ci ou du recueil d’indices graves de commission d’une infraction à l’encontre
d’une personne. Enfin, l’ouverture incidente (préliminaire//flagrance) est toujours possible sous
réserve de la découverte d’indices de réalisation d’une infraction
- l’enquête de mort/blessure grièves dont la cause est inconnue/suspecte, l’enquête de
recherche de mineur/majeur protégé disparu et la recherche de personnes en fuite : sur
instruction du procureur il est possible de procéder aux actes de l’enquête de flagrance pendant 8
jours, à l’issue les investigations se poursuivent sous la forme préliminaire le cas échéant ;
concernant le dernier cas les situations sont limitativement énumérées par la loi : une personne
doit faire soit l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par le juge d’instruction (ji) / juge des libertés et
de la détention (JLD) / la chambre de l’instruction / son président / le président de la cour
d’assises alors qu’elle est envoyée devant une juridiction de jugement, soit l’objet d’un mandat
d’arrêt délivré par une juridiction de jugement / le juge d’application des peines (JAP), soit une
Dispositifs préventifs
Vigipirate, un dispositif préventif-protecteur des populations
- présentation : il s’agit d’un plan gouvernemental interministériel relevant du Premier
ministre, constituant l’outil central du dispositif français de lutte contre le terrorisme qui a la
faculté de pouvoir gérer la menace à un niveau élevé sur la durée du fait de son caractère de
permanence en matière de vigilance-prévention-protection. De plus, il est applicable en France
comme à l’étranger et associe tous les acteurs du pays : l’Etat, les collectivités territoriales, les
opérateurs susceptibles de concourir à la protection-vigilance ainsi que les citoyens. Il est
alimenté par l’évaluation de la menace terroriste faite par les services de renseignement et
peut être prolongé en cas d’attaque par des plans d’intervention spécifique qui mettent en oeuvre
des moyens spécialisés. Il repose sur un socle de mesures permanentes qui s’appliquent à tous
les grands domaines d’activité de la société : transports, santé, alimentation, réseaux d’énergie,
sécurité des systèmes d’information… sans induire de contraintes excessives sur la vie
économique-sociale. Il prévoit aussi plusieurs mesures additionnelles activées en fonction de
l’évolution de la menace et des vulnérabilités permettant d’adapter le niveau de vigilance-
protection en mobilisant tous les acteurs concernés. Ses 3 grands objectifs : assurer en
permanence une protection adaptée des citoyens, du territoire et des intérêts de la France contre la
menace terroriste ; développer-maintenir une culture de la vigilance de l’ensemble des acteurs de
la Nation pour prévenir/déceler le plus en amont possible toute menace d’action terroriste ;
permettre une réaction rapide-coordonnée en cas de menace caractérisée/d’action terroriste pour
renforcer la protection, faciliter l’intervention, assurer la continuité des activités d’importance
vitale et donc limiter les effets du terrorisme
- sa mise en oeuvre s’effectue via un code d’alerte simplifié en 2 niveaux : un niveau de vigilance
qui peut être renforcé temporairement-géographiquement-sectoriellement pour faire face à une
menace particulière/vulnérabilité ponctuelle ainsi qu’un niveau d’alerte attentat pour faire face à
une menace imminente
Le SGDSN
- rôle : il s’agit d’un service du Premier ministre travaillant en liaison étroite avec la présidence
de la République et l’assistant dans l’exercice de ses responsabilités en matière de défense et de
sécurité nationale, lorsque le chef de l’Etat assume l’entière compétence de son champ réservé en
Dispositifs répressifs
Les incriminations pénales spécifiques, soumises à une régime dérogatoire au droit commun
- causes : certains crimes remettent en cause le pacte social lui-même par des actions terroristes
anarchistes ou nihilistes et poursuivant des objectifs politiques (mouvance régionaliste
séparatiste, courant révolutionnaire, groupes fondamentalistes/intégristes
- notion d’infraction terroriste : elle relève de la catégorie criminalité organisée, on y trouve
notamment les atteintes volontaires à la vie et à l’intégrité physique, enlèvements, séquestrations,
détournements de moyens de transport, association de malfaiteurs, destructions, dégradations
ainsi que des infractions en matière informatique, de groupes de combats, de mouvements
dissous, de détention d’armes ou de substances explosives. On note que le législateur a
autonomisé certaines infractions : le terrorisme écologique (usage de substances mettant en péril
la santé) et le terrorisme financier (flux d’argent d’origine licite utilisés à des fins illicites).
L’infraction ne sera considérée comme un acte terroriste que si elle a pour but particulier d’être
en relation avec une entreprise individuelle/collective ayant pour but de troubler gravement
l’ordre public par l’intimidation/la terreur
- les atteintes aux intérêts fondamentaux de la Nation : elles sont définies par le Code pénal
comme toute atteinte pour la Nation à son indépendance, à l’intégrité de son territoire, à sa
sécurité, à la forme républicaine de ses institutions, aux moyens de sa défense et de sa diplomatie,
à la sauvegarde de sa population en France/à l’étranger, à l’équilibre de son milieu naturel et de
son environnement ainsi que des éléments essentiels de son potentiel scientifique-économique et
de son patrimoine culturel. Les incrimination correspondantes : trahison (infraction commise
• les capacités spatiales : avec les satellites (acquérir l’information sur toute la surface du globe,
assurer la veille et l’alerte à un niveau adéquat, détecter-localiser-caractériser les défenses
adverses, évaluation souveraine de la menace balistique pour l’alerte précoce et la dissuasion),
avec le ROEM (première localisation d’une site d’intérêt, première perception d’une menace),
avec le ROIM (identifier-préciser la localisation, discriminer-cibler la réalité matérielle des
risques-menaces), avec les drones (détecter-localiser-suivre les cibles potentielles, appui direct
des forces sur les zones de crise)
• des capacités induites : via les relations avec la délégation parlementaire au renseignement
(contrôle sur la politique du Gouvernement), via la prospective (objectif de détection des
grandes tendances pouvoir conduire à des crises-ruptures potentielles), via
La communauté du renseignement
Principes de fonctionnement du renseignement
- la protection des sources via le secret
- le besoin de connaître
- la règles du service tiers (ne pas communiquer d’information venant d’un service partenaire
sans son autorisation)
DGSI
- objectifs : ex DCRI issue de la fusion RG & DST, elle répond à plusieurs objectifs
opérationnels que sont la capacité d’analyse thématique, le contre-terrorisme, le renforcement du
département judiciaire, la cyberdéfense et le soutien technique
- organisation : elle reprend les missions de renseignement et de police judiciaire de la DCRI et
est un service actif de la PN, elle est chargée sur l’ensemble du territoire de la République de
rechercher-centraliser-exploiter le renseignement intéressant la sécurité nationale / les intérêts
fondamentaux de la Nation. Ses actions consistent à assurer et concourir à la prévention et à la
répression : de toute forme d’ingérence étrangère ; des actes de terrorisme ou portant atteinte à la
sûreté de l’Etat, à l’intégrité du territoire ou à la permanence des institutions de la République ; la
surveillance des individus et groupes d’inspiration radicale susceptibles de recourir à la violence
et de porter atteinte à la sécurité nationale ; des actes portant atteinte au secret de la defnat ou au
potentiel économique/industriel/scientifique du pays ; des activités liées à
l’acquisition/fabrication d’armes de destruction massive ; de la criminalité liée aux technologie
de l’information et de la communication ; à la surveillance des activités menées par des
organisations criminelles internationales susceptibles d’affecter la sécurité nationale
DGSE
- missions : elles ont pour objectif exclusif la protection des intérêts français et concourt à la
protection de ses citoyens partout dans le monde, son champ d’action se situe hors des frontières
où elle applique des méthodes clandestines de recherche du renseignement, sa particularité est
de réussir à obtenir des connaissances souvent inaccessibles car se trouvant hors du territoire
- nature polymorphe : c’est un service de renseignement extérieur qui recherche à l’étranger
des informations secrètes intéressant la défense et la sécurité nationale (renseignement de crise,
La DRM
La DPSD
- présentation : service de renseignement dont dispose le ministre de la Défense pour assumer ses
responsabilités en matière de sécurité du personnel, des informations, du matériel et des
installations sensibles. Ce service agit auprès des forces françaises comme auprès des entreprises
liées par contre à la défense. Agissant dans un cadre préventif, il recueille-analyse-diffuse aux
autorités du ministère les renseignements relatifs aux menaces potentielles contre les intérêts de
la défense
- missions : la contre-ingérence défense (protection des personnels-matériels-informations-
installations sensibles contre des actes hostiles qualifiés d’ingérence et pouvant émaner
Le contrôle du renseignement
La délégation parlementaire au renseignement
- composition : 4 députés, 4 sénateurs, les présidents des commissions permanentes des deux
assemblées chargées des affaires de sécurité intérieure et de défense (membres de droit), autres
membres désignés par le président de chaque assemblée pour un représentation pluraliste
- mission : suivre l’activité générale et les moyens des services de renseignement (via notamment
l’audition du Premier ministre ou des ministres concernés ainsi que du SGDSN et des directeurs
des services de renseignement), produire des travaux (couverts par le secret defnat), établir un
rapport public annuel dressant le bilan de ses activités, adresser des recommandations
La CNCIS
- composition : AAI présidée par une personnalité désignée par le Président de la République
conjointement avec le vice-président du Conseil d’Etat et le premier président de la Cour de
cassation, comprenant un député désigné par le président de l’Assemblée nationale, un sénateur
désigné après chaque renouvellement du Sénat par son président
- activité : remet au Premier ministre un rapport annuel sur les condition d’exercice et les
résultats de son activité qui est ultérieurement rendu public
- contrôle : elle reçoit communication des autorisations motivées d’interception dans les 48h
suivant leur délivrance et peut procéder au contrôle (d’initiative ou sur réclamation de toute
personnes y ayant un intérêt direct-personnel) de tout interception. Elle peut aussi adresser une
recommandation demande l’interruption de l’écoute administrative au Premier ministre qui
tranche et doit l’informer sans délai de sa décision finale. Elle opère un contrôle des demandes
d’interception dont elle est saisie : en amont via un avis donné au moment de la présentation-
transmission au Groupement interministériel de contrôle (GIC) des demandes des services
habilités par le ministre de tutelle, et en aval durant toute l’exploitation de l’interception
- motifs légaux des demandes d’interception : la prévention de la criminalité, la délinquance
organisée, la sécurité nationale, la prévention du terrorisme
Des missions prioritaires sont assignées à la PN : la lutte contre les violences urbaines, la petite
délinquance et l’insécurité routière ; le contrôle de l’immigration irrégulière et la lutte contre
l’emploi des clandestins ; la lutte contre la drogue, la criminalité organisée et la grande
délinquance économique-financière ; la protection du pays contre le terrorisme et les atteintes aux
intérêts fondamentaux de la Nation ; le maintien de l’ordre public
• le traitement des antécédents judiciaires (TAJ) : qui regroupe les anciens fichiers STIC et
JUDEX qui permet le recueil d’informations à l’encontre des mis en cause dans des enquêtes
judiciaires et facilite la constatation des infractions à la loi pénale, le rassemblement des
preuves corrélatives et la recherche des auteurs
• les traitements d’analyse sérielle : le système des liens de la violence associée aux crimes
(SALVAC)
• les traitements de police des étrangers : le fichier AGDREF qui permet aux préfectures de gérer
les dossiers relatifs aux étrangers notamment en matière de régularité du séjour, le fichier
VISABIO qui contient des données biométriques des demandeurs de visa pour lutter contre
l’immigration clandestine
• les traitements d’identification administrative : le fichier national des interdits de stade (FNIS),
l’application de gestion du répertoire automatisé des propriétaires et possesseurs d’armes
(AGRIPPA), le fichier national canin (FNC), le fichier national des immatriculations
(FNI/FNA), le registre d’immatriculation des aéronefs, le fichier relatif à la carte national
d’identité (CNI), le fichier national des permis de conduire (FNPC)
• les traitements de recherches : le fichier des personnes recherchées (FPR) commune PN-GN, le
fichier des véhicules volées (FVV) remplacé par le fichier des objets et véhicules volés
(FOVeS), le fichier Schengen des personnes-véhicules-objets signalés/recherchés (SIS),
l’application des personnes-véhicules-documents d’identité-objets d’art recherchés
(ASF/Interpol 24/7)
• le fichier des passagers aériens (FPA) : il vise à lutter contre le terrorisme et l’immigration
clandestine en utilisant les données des passagers en provenance/à destination de pays sensibles
- les fichiers auxquels peut accéder la PM : le SIV, le FNPC, le FVV et le FPR
• le visionnage des lieux non ouverts au public par des caméras de vidéoprotection : la loi ne
s’applique pas sauf lorsque les personnes sont identifiables par les personnes visionnant les
images (lieux pour lesquels le responsable du système dispose d’un moyen d’identification ou
lieux dans lesquels sont appelés à se trouver habituellement des personnes dont une partie
significative est connue pars les personnes ayant accès aux images)
• le transfert aux forces de l’ordre des images prises dans les halls d’immeuble : possible
lorsqu’une convention est signée entre les représentants des
propriétaires/exploitants/affectataires d’immeubles à usage d’habitation et le représentant de
l’Etat dans le département, les images ne peuvent être enregistrées et la transmission ne peut
durer plus longtemps que le temps nécessaire à l’intervention des forces de l’ordre, le transfert
des images n’est autorisé que lorsque les circonstances font redouter la commission imminente
d’une atteinte grave aux biens/personnes, les images susceptibles d’être transmises ne doivent
concerner ni l’entrée des habitations privées ni la voie publique et un affichage sur place doit
informer de l’existence du système ainsi que de la possibilité de transmission des images aux
forces de l’ordre
- vidéoprotection et ordre public : il s’agit d’un outil opérationnel de préservation de l’ordre
public qui répond à une logique d’intervention en police administrative/judiciaire dans un but de
prévention de la délinquance ou de la protection des abords d’un bâtiment et peut légitimer
l’utilisation en temps réel/en léger différé (relecture immédiate) car l’exploitation des images
• modes d’utilisation (via un centre de supervision) : veille active, levée de doute, video guidage,
appui vidéo, aide à l’identification/interpellation d’auteurs d’infractions, gestion d’événements
de voie publique
L’usage d’une arme à feu est permis par les articles 122-4 (l’ordre de la loi/du règlement ou le
commandement de l’autorité légitime), 122-5 et 122-6 (la légitime défense) et 122-7 (l’état de
nécessité) du Code de procédure pénale. Il s’agit de ce que l’on qualifie de causes objectives
d’irresponsabilité pénale qui matérialisent un fait justificatif extérieur à la personnalité de
l’agent et paralyse/supprime l’illicéité du comportement. Existent également des causes
subjectives d’irresponsabilité pénale que sont le trouble mental, la force/contrainte, l’erreur sur
le droit et la minorité (articles 122-1, 122-3 et 122-8 du Code pénal).
L’usage d’une arme à feu est également prévu par l’article L2338-3 du Code de la défense qui
dispose : « Les officiers et sous-officiers de gendarmerie ne peuvent, en l'absence de l'autorité
judiciaire ou administrative, déployer la force armée que dans les cas suivants : 1° Lorsque des
violences ou des voies de fait sont exercées contre eux ou lorsqu'ils sont menacés par des
individus armés ; 2° Lorsqu'ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu'ils occupent, les
postes ou les personnes qui leur sont confiés ou, enfin, si la résistance est telle qu'elle ne puisse
être vaincue que par la force des armes ; 3° Lorsque les personnes invitées à s'arrêter par des
appels répétés de " Halte gendarmerie " faits à haute voix cherchent à échapper à leur garde ou à
leurs investigations et ne peuvent être contraintes de s'arrêter que par l'usage des armes ; 4°
Lorsqu'ils ne peuvent immobiliser autrement les véhicules, embarcations ou autres moyens de
transport dont les conducteurs n'obtempèrent pas à l'ordre d’arrêt. Ils sont également autorisés à
faire usage de tous engins ou moyens appropriés tels que herses, hérissons, câbles, pour
immobiliser les moyens de transport quand les conducteurs ne s'arrêtent pas à leurs
sommations. »
Il faut noter que la jurisprudence conditionne tout de même cet usage de l’arme à feu au port de la
tenue d’uniforme, avec l’arme de dotation et à un recours à la force absolument nécessaire au
regard des circonstances de l’espèce (Crim 18 février 2003, Crim 16 juin 2009, CEDH 5 juin
2012 Ulufer c Turquie, CEDH 17 avril 2014 Guerdner c France).
La gestion de « l’après »
Ne vous y trompez pas, tout l’entraînement du monde ne rendra jamais facile de faire usage de
votre arme sur une vraie personne. Le tir est un acte appris, enseigné et répété voir quasi réflexe
mais qui n’est pas pour autant naturel à proprement parler. Beaucoup de professionnels de la
sécurité intérieure passent leur carrière entière sans jamais avoir à tirer un seul coup de feu ou
même sans avoir à sortir leur arme de leur étui. Ce n’est pas une situation qu’il faut souhaiter
mais bien une de celles à laquelle il faut être le plus prêt possible car de votre réaction dépendra
peut-être un jour votre vie ou celle de quelqu’un d’autre. L’usage d’une arme est un acte
Votre grade, vos fonctions, vos connaissances, vont vous donner autorité sur des Hommes.
Cette autorité vous avez non seulement le droit mais le devoir de l’exercer.
Mais n’oubliez jamais qu’en tant qu’Hommes ils vous valent.
Vous vous trouverez dans des circonstances où il s’agit de punir. Vous devez le faire, mais
considérez le fait d’y être conduit comme un échec personnel.
Vous admirerez des chefs qui se font aisément obéir, et son estimés de tous. Certains sont
familiers et truculents, d’autres d’une froideur distante. N’imitez pas le comportement : les
subordonnés, même les plus humbles, sentent la fausseté d’une attitude factice, et y sont
sensibles.
Ne faites pas retomber sur vos subordonnés une mauvaise humeur qu’ils n’ont pas provoquée.
Vous avez le droit à trois colères par an, dont deux simulées.
Si vous savez déléguer à un personnel que vous avez bien formé, vous savez commander.
Ne donnez jamais un ordre si vous n’avez pas à la fois la volonté et les moyens de le faire
appliquer (le Code de la route est le modèle de ce qu’il ne faut pas faire !…)
Ne laissez pas ignorer à un subordonné ce que vous pensez de ses actions : faites des
observations, ou des compliments, quand il y a lieu.
Toutes les fois que cela est possible, expliquez à vos subordonnés les raisons de vos décisions ;
connaissant votre mécanisme de pensée, ils réagiront, si vous êtes empêché, comme vous l’auriez
fait.
L’indiscipline suprême consiste à exécuter un ordre sans avoir, au préalable, exposé à vos chefs,
s’il n’y a pas d’urgence, les faits et les arguments qui, à votre avis, leur ont échappé. Si, après
vous avoir entendu, ils maintiennent leur ordre, vous devez, bien entendu, l’exécuter sans
réticence.
Quand vous avez laissé un temps raisonnable pour exécuter un ordre, n’acceptez jamais l’excuse :
« Je n’ai pas eu le temps ! ». C’est une insolence, car cela signifie qu’il a jugé plus intéressant
d’employer son temps à d’autres tâches que celles que vous lui aviez ordonnées.
Si vous savez exécuter une tâche vite et bien, faites-la exécuter par un subordonné. Vous perdrez
du temps au début mais vous en gagnerez beaucoup par la suite.