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PREMIÈRE PARTIE : LA RESPONSABILITÉ DES PERSONNES PHYSIQUES ET MORALES

CHAPITRE 1 : LA RESPONSABILITÉ CIVILE DÉLICTUELLE

Définition

L’obligation qui incombe à chacun l’obligation de répondre de ses actes

Le plus souvent, c'est la victime d'un dommage qui fait jouer la responsabilité de celui qui est
à l'origine du préjudice (« l'auteur » du dommage). Son but est alors : soit d'obtenir
réparation du préjudice subi (responsabilité civile), soit d'obtenir que l'auteur de l'acte ou du
fait préjudiciable soit puni (responsabilité pénale), soit les deux (l'auteur est condamné à
réparation et il est sanctionné).

S'agissant de la responsabilité civile délictuelle (contrairement aux autres thèmes de droit


civil) c'est un droit essentiellement prétorien, c'est-à-dire construit par la jurisprudence. En
effet, la responsabilité civile génère un volume de contentieux important devant les
juridictions civiles, alors que le Code civil lui consacre très peu d'articles et que, pour la
plupart, ils sont désuets et très incomplets face aux situations auxquelles sont confrontés les
juges. Par conséquent, depuis la rédaction du Code civil, en 1804, les juges (et les auteurs)
ont dû interpréter et compléter les dispositions légales jusqu'à construire, progressivement,

Le fait que le droit de la responsabilité soit si peu codifié n'a pas été sans créer quelques
difficultés :
- d'une part, sont apparus des problèmes de compréhension et des incertitudes quant aux
règles à appliquer,
- d'autre part, cela a généré une certaine insécurité juridique en raison des différences
d'interprétation (entre les juges, ou au sein de la doctrine), et des évolutions
jurisprudentielles qui en ont découlé.
- En outre, pour compléter le texte initial, le législateur a progressivement mis en place de
nombreux régimes spéciaux de responsabilité avec leurs propres règles, parfois
contradictoires.

Une réforme de la responsabilité civile est en préparation depuis... 2017 !


Pour comprendre ce qu'est la responsabilité délictuelle, il faut la distinguer des autres
responsabilités…

• SECTION 1 : DISTINCTION DES DIFFERENTES RESPONSABILITES

La responsabilité juridique renvoie à l'obligation qui est faite à toute personne, physique ou
morale, de répondre de ses actes.

Au sein de la responsabilité juridique, il convient de distinguer responsabilité pénale et


responsabilité civile :
I. COMPARAISON DES RESPONSABILITÉS PÉNALE ET CIVILE

A. DÉFINITIONS

1. Responsabilité pénale

Consiste dans l’obligation de répondre des infractions que l’on commet.

Les infractions pénales sont des comportements, définis par la loi pénale comme étant
contraires à l'ordre public, à la sécurité des personnes et des biens, ou aux libertés
individuelles. Elles sont punies de peines particulières, également énoncées par cette même
loi pénale : peines de prison, amendes, par exemple.

On dit, en matière pénale, qu'il « n'y a pas d'infraction sans texte »; de fait, en raison de la
gravité des peines encourues, la responsabilité pénale ne peut être engagée que pour des
fautes expressément définies et sanctionnées par la loi pénale.

Il y a « responsabilité pénale » lorsqu'il a violation de la loi pénale.

2. Responsabilité civile

L’obligation de répondre des dommages a autrui.


On appelle « fait dommageable », le comportement à l'origine du préjudice. Il peut prendre
les formes

• Une infraction pénale (crime, délit ou contravention).

Infraction peut provoquer un dommage.

N. B. les infractions commises n'entrainent pas nécessairement un dommage pour autrui...

Un « délit civil », c'est-à-dire un fait illicite, dommageable, commis intentionnellement.

L’auteur a agis avec intention de causer une préjudice à autrui et il s’agit d’un comportement
qui n’est pas visé par la loi pénale

Terminologie : il ne faut pas confondre le « délit » en matière civile (qui donne l'adjectif «
délictuel ») et le délit en matière pénale, qui donne l'adjectif « délictueux » désignant l'un
des trois types d'infractions avec le crime et la contravention (ces infractions seront
présentées au chapitre 2).
• Un « quasi-délit civil »: fait illicite qui a provoqué un dommage mais, cette fois, de façon
involontaire. Le dommage est causé par l'imprudence ou la négligence de son auteur.

• Enfin, il peut même n'y avoir aucune faute à l'origine du préjudice et donc de la
responsabilité.

Remarque : dans tous les cas, que l'agissement soit volontaire ou non, fautif ou non, la
conséquence est la même : le responsable est tenu de réparer le dommage causé à autrui.

En conclusion : responsabilité pénale et civile sont bien distinctes.

En effet :
• Il peut y avoir responsabilité pénale sans responsabilité civile

On sanctionne pénalement celui qui commet une infraction même si l’infraction n’a pas
occasionné de dommages

• De même, souvent il y a responsabilité civile sans responsabilité pénale.

Il n’y a pas toujours d’infraction pénale à l’origine d’un préjudice.

• En revanche, il est assez fréquent que les deux domaines se recoupent : il sera alors
possible d'engager à la fois la responsabilité civile et la responsabilité pénale de l'auteur du
comportement fautif.

B. OBJECTIFS DE LA RESPONSABILITÉ

1. Responsabilité pénale

L'article 130-1 du Code pénal dispose :


« Afin d'assurer la protection de la société, de prévenir la commission de nouvelles infractions
et de restaurer l'équilibre social, dans le respect des intérêts de la victime, la peine a pour
fonctions :
1° De sanctionner l'auteur de l'infraction ;
2° De favoriser son amendement, son insertion ou sa réinsertion. »

La responsabilité pénale vise donc :

- à sanctionner la violation de la loi pénale et à punir l'auteur de l'infraction (le « coupable »)


- le but étant de protéger la société contre de tels agissements coupables,
- et à prévenir la commission de nouvelles infractions : le législateur espère que connaissant
la sanction encourue, ou ayant déjà été sanctionnés, les justiciables éviteront de commettre
l'infraction... En outre, il existe des mesures alternatives aux peines classiques d'amende ou
de prison pour favoriser « l'amendement et la réinsertion de l'individu... ».

La sanction :
Elle est proportionnée à la gravité de la faute. En outre la sanction pénale est supporté par
l’auteur de l’infraction et par lui seul. (ex : responsabilité pénale de la personne morale)

2. Responsabilité civile

Elle vise à la réparation du préjudice, au profit de la victime.

La responsabilité civile peut être engagée :


Quelles que soient la nature et la gravité de la faute (une simple négligence suffit parfois)
- et, dans certains cas, même en l'absence de faute.

La réparation :
La réparation est proportionnée au dommage. Il faut réparer le préjudice et seulement le
préjudice

La réparation prend la forme :


- Soit d'une réparation en nature : par la remise des choses en l'état antérieur. Par
exemple... reconstruire ce que l’on a démoli de façon illicite, restitution du bien
dérobé

- Soit d'une réparation par équivalent, dans le cas où la réparation en nature est
impossible :

Versement des dommages et intérêts

La réparation incombe le plus souvent à l'auteur du dommage. Mais il existe des exceptions :
- la personne juridiquement responsable de l'auteur du dommage devra réparation à sa
place (voir la responsabilité pour autrui).
- Et la réparation est parfois prise en charge par le système de l'assurance.

C. CONDITIONS DE LA MISE EN ŒUVRE

1. Responsabilité pénale

La responsabilité pénale est mise en œuvre par le biais de l'action publique.


En principe, c'est le ministère public qui exerce l'action pénale (l'action publique) devant les
juridictions pénales : il engage les poursuites a la suite d'une plainte, d'une dénonciation ou
de la constatation de l'infraction (par un agent de police ou de gendarmerie, par un agent
verbalisateur, par ex.).

2. Responsabilité civile

La responsabilité civile est mise en œuvre par le biais de l'action civile.


Plus précisément, l'action en responsabilité civile est exercée par la victime du dommage, en
principe, devant une juridiction civile.

Toutefois, lorsque le dommage résulte d'une infraction (à la loi pénale), l'action civile peut
être exercée devant la juridiction pénale.

II. RESPONSABILITÉ CIVILE : COMPARAISON DES RESPONSABILITÉS CONTRACTUELLE ET


DÉLICTUELLE
Il s'agit là des deux volets de la responsabilité civile. L'une et l'autre visent à réparer le
dommage causé à autrui ; elles diffèrent en ce que la première se rattache à un contrat
(responsabilité « contractuelle ») mais pas la seconde.

A. DÉFINITION

1. Responsabilité contractuelle

La responsabilité contractuelle repose sur l’article 1231-1 du Code civil :


« Le débiteur est condamné, s’il y a lieu, au paiement de dommages et intérêts soit à raison
de l’inexécution de l’obligation, soit à raison du retard dans l’exécution, s’il ne justifie pas que
l’exécution a été empêchée par la force majeure.»

Il est possible d'engager la responsabilité contractuelle du débiteur, en raison de


l'inexécution ou de la mauvaise exécution de ses obligations, nées du contrat.

La responsabilité contractuelle naît donc d'un acte juridique - et du préjudice causé par la
mauvaise exécution de cet acte.

N. B. Seuls les dommages prévus au contrat peuvent être réparés.

3. Responsabilité délictuelle

La responsabilité délictuelle repose sur les art. 1240 et suivants du C. civ. . Ainsi, l'article
1240 dispose :
« Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute
duquel il est arrivé, à le réparer. »

Il y a responsabilité (civile) délictuelle dès lors qu'il y a un préjudice, indépendamment de


toute relation contractuelle. On parle aussi de responsabilité « extracontractuelle ».

La responsabilité délictuelle résulte donc d'un fait juridique.


La demande en réparation porte sur le préjudice subi.
Pour déterminer s'il s'agit d'un cas de responsabilité contractuelle ou délictuelle, il convient
de rechercher si un contrat lie la victime et l'auteur du dommage et si le dommage est lié à
l'exécution de ce contrat. Si ce n'est pas le cas, on en déduit qu'il s'agit d'un cas de
responsabilité délictuelle (catégorie ouverte, qui permet d'accueillir ce qui est exclu ailleurs).
N. B. La responsabilité contractuelle et la responsabilité délictuelle ne sont pas cumulables.

B. PREUVE

1. Responsabilité contractuelle

En principe c’est celui qui dmd réparation qui doit prouver l’existence du contrat et
ensuite l’inexécution du contrat ou mauvaise inexécution.
Si le contrat porte sur une somme supérieure à 1500 euros il doit être prouver avec une
preuve parfaite.

2. Responsabilité délictuelle

Droit prouver le préjudice subit et celui-ci a été causé par une faute de l’auteur présumé du
dommage. Il s’agit donc ici de prouver un fait juridique. La victime est dispensée de prouver
la faute. Il existe une présomption de responsabilité

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