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Les fondements de la

responsabilité civile
délictuelle
Plan
Introduction

I. Les fondements de la responsabilité civile délictuelle


a. la faute
b. le dommage
c. le lien de causalité entre faute et dommage
II. Les sortes de la responsabilité civile délictuelle
a. du fait personnel
b. du fait d’autrui
c. du fait des choses et animaux
III. Exonération de la responsabilité civile délictuelle
Introduction
La responsabilité civile est l’obligation de réparer un dommage que l’on a causé à autrui.
Autrement dit c’est l’ensemble des règles qui obligent l’auteur d’un dommage causé à
autrui à le réparer en offrant à la victime une compensation.
Au niveau de la fonction, la responsabilité civile est tenue de réparer un dommage par
l’indemnisation de la victime de ce dommage, alors que, la responsabilité pénale est
tenue de sanctionner l’auteur.
Au niveau de l’application, la responsabilité civile est engagée dès qu’il y a préjudice en
présence ou en absence de faute, alors que, la responsabilité pénale trouve son
application chaque fois qu’il y a un texte légal.
Au sein de la responsabilité civile, on opère une distinction entre la responsabilité
délictuelle et la responsabilité contractuelle :
- La responsabilité contractuelle est engagée lorsque le préjudice causé résulte de
l’inexécution d’un contrat.
- La responsabilité délictuelle est engagée en cas de préjudices causés en dehors
de tout contrat.
Le principe est celui du non-cumul des responsabilités délictuelle et
contractuelle, il n’est pas possible d’engager à la fois la responsabilité
délictuelle et contractuelle d’une personne pour un même dommage.
Et pour bien comprendre la responsabilité délictuelle, il faut d’abord opérer
certaines distinctions avec la responsabilité contractuelle.
Une des principales différences entre la responsabilité contractuelle et la
responsabilité délictuelle tient au fondement de responsabilité.
- Dans le cas de la responsabilité contractuelle, il suffit d’une inexécution,
ou d’une mauvaise exécution du contrat.
- Au contraire, la responsabilité délictuelle suppose une faute, si cette
faute est commise avec l’intention de nuire, il s’agira d’une faute
délictuelle, s’il s’agit d’une faute d’imprudence ou de négligence, on parlera
de faute quasi-délictuelle.
Les fondements de la responsabilité délictuelle
Le principe de responsabilité civile est posé par les articles 77 et 78 du D.O.C
Article 77 dispose, «Tout fait quelconque de l'homme qui sans l'autorité de la
loi, cause sciemment et volontairement à autrui un préjudice est tenu à
réparer ledit-dommage lorsqu'il est établi que ce fait en est la cause directe »
De son coté l’article 78 prévoit, « Chacun est responsable du dommage moral
ou matériel qu'il a causé, non seulement par son fait mais par sa faute
lorsqu'il est établi que cette faute en est la cause directe».
De ces textes, il ressort que la responsabilité civile délictuelle est engagée dès
lors que trois conditions sont recensées:
- Une faute;
- Un dommage;
- Et, un lieu de causalité reliant le dommage à la faute.
A. La faute
La définition de la faute
La faute est le fondement traditionnel de la responsabilité civile, la notion de faute renvoie
à un acte illicite engageant la responsabilité de son auteur. Deux élément apparaissent
dans l'analyse de la notion de faute, un élément objectif (la violation d'une obligation
préexistante) et un élément moral ( l’imputabilité de la faute à l’auteur), autrement dit, un
comportement répréhensible ou fait illégitime, lequel doit-être imputable à son auteur.
La faute prend deux formes:
• Les fautes par omission, ne nécessite pas de réalisation d'actes, mais son absence
(exemple : non-assistance à une personne en danger) permet d'engager la responsabilité
de son auteur de manière plus simple ce qui favorise l'indemnisation de la victime.
• Les fautes par action, résulte d’une abstention, c'est le cas notamment lorsque l'auteur
du préjudice se livrant à une activité particulière, s'abstient de prendre les précautions
qui seraient nécessaires pour que cette activité ne cause pas de dommage à autrui, ex (la
négligence d'éclairer, les travaux exécutés sur une voie publique, pendant la nuit)
Les articles 77 et 78 du DOC édictent un principe général de responsabilité pour faute, ils précisent
respectivement, que l’on ne doit pas nuire à autrui par sa faute et ne pausent pas un principe général de
réparation de dommage causé en l’absence de faute.
En effet, la faute intentionnelle comme la simple faute de négligence ou d’imprudence même légère engage la
responsabilité de l’auteur du dommage.
Cependant pour obtenir la réparation, la victime doit prouver la faute de l’auteur du préjudice.
la preuve du non accomplissement d'un acte fautif:
Le défendeur à l'action en responsabilité civile peut, pour l'écarter, s'attacher à prouver qu'il n’a point commis
l'acte dommageable que le demandeur lui reproche. Pour cela, il utilisera tous les moyens de preuve. Par
exemple, que le préjudice supporté par la victime trouve son origine dans un événement de force majeure.
la preuve du caractère non fautif de l'acte accompli:
C’est le cas notamment La légitime défense (Article 95 du D .O.C), il en résulte de l’art 124 du code Pénal « 'il
n'y a ni crime, ni délit, ni contravention, lorsque l'infraction était commandée par la nécessité actuelle de la
légitime défense appartenant à soi-même ou à autrui pourvu que la défense soit proportionnée à la gravité de
l'agression»
Le législateur édicte à travers les articles de 85 à 89 du DOC, les
responsabilités fondées sur la présomption de la faute, sont du fait
d’autrui et du fait des choses et animaux.
La responsabilité du fait personnel et celle du fait d’autrui et du fait de
choses repose toujours sur la faute, faute prouvée dans un cas et
présumée dans l’autre.
Le développement du machinisme et de la circulation automobile ont
montré les limites de la responsabilité fondée sur la faute, il était
souvent difficile à la victime d’établir la faute de l’employeur ou du
conducteur. C’est pour cette raison qu’ont été avancées d’autres
théories: le risque ou la garantie de l’indemnisation.
B. Le risque
La théorie du risque est apparue à la fin du 19ème siècle suite à
l’industrialisation de la société. Cette théorie a été mise en lumière à
cette époque par SALEILLES puis développée par JOSSERAND au début
du 20ème siècle.
Selon JOSSERAND, dans une société plus industrialisée, les accidents
prennent un caractère anonyme.
L’idée de base de la théorie du risque est, toute activité faisant naitre
un risque pour autrui rend son auteur responsable du préjudice qu’elle
peut causer, sans prouver une faute à son origine.
Trois théories basées sur le risque sont dérivées:

Théorie du risque profit Théorie du risque créé


Cette théorie se fonde sur une idée
de justice, celui qui a le profit d’une
activité supporte en contrepartie la
charge des dommages qui en
découlent. Selon l’adage « là où il y
a l’émolument (gain), là doit être la
charge »
Cette théorie a sans conteste inspiré
la loi sur les accidents de travail.

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