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BIBLIOAGRPHIE INDICATIVE
Ouvrages
- BÉNABENT (A.), Droit des obligations, 13e éd., Montchrestien, Lextenso éd., coll. Précis
Domat, 2012.
- BRUN (Ph.), Responsabilité civile extracontractuelle, 2e éd., Litec, coll. Manuel, 2009.
- FAGES (B.), Droit des obligations, 3e éd., LGDJ, Lextenso éd., coll. Manuel, 2011.
- SAVAUX (É.), Droit civil, Les obligations, 3. Le rapport d’obligation, 7e éd., Sirey, coll.
Sirey Université, 2011.
- GHESTIN (J.), JAMIN (Ch.), BILLIAU (M.), Traité de droit civil, Les effets du contrat,
sous la dir. de J. GHESTIN, 2e éd., coll. Traités, 1994.
- GHESTIN (J.), VINEY (G.), JOURDAIN (P.), Traité de droit civil, Les conditions de la
responsabilité, sous la dir. de J. GHESTIN, 3e éd., LGDJ, coll. Traités, 2006
- VINEY (G.), JOURDAIN (P.), Traité de droit civil, Les effets de la responsabilité, sous la
dir. de J. GHESTIN, 3e éd., LGDJ, Lextenso éd., coll. Traités, 2011.
Articles
- CORREA (J.-L), La réparation intégrale dans le code des obligations civiles et
commerciales du Sénégal. COCC, 50 ans Après, Harmattan Sénégal, vol. 1, 2018, p.138 -
165.
- KEITA (I-M.), Réflexions sur l’obligation de minimiser le dommage en droit malien »
RADSP, n° 31, spécial, Vol.XI, 1er Sem. Mai 2023, Les Éditions Le KilImandjaro, pp.
141-170. ISSN: 2306-191X.
- NGAMI BASHIGE (S.), La réparation du préjudice en droit Congolais,Editions
universitaires européennes, Octobre 2019, pp.88
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Textes
- Loi du 29 août 1987 portant régime général des obligations en République du Mali (RGO).
- Code civil français.
INTRODUCTION
La responsabilité, d’une manière générale, s’entend comme l’obligation pour une personne de
répondre d’un acte perturbateur de l’ordre social et d’en assumer les conséquences civiles,
pénales, administratives, disciplinaires… La définition semble ne pas fondamentalement
diviser les juristes même si chacun la conçoit de manière à mieux l’adapter à sa spécialité.
La responsabilité civile est l’obligation de réparer le préjudice, que l’on a causé à autrui,
résultant soit de l’inexécution d’un contrat (responsabilité contractuelle - cf. cours Droit des
contrats et régime général des obligations) soit de la violation du devoir général de ne causer
aucun dommage (responsabilité extracontractuelle ou délictuelle au sens large: art.113 RGO).
intentionnelle. Au sens large, le délit civil est tout fait illicite de l!homme (intentionnel ou
non) engageant sa responsabilité civile.
Quant au quasi-délit, il est un fait de l!homme illicite, mais commis sans intention de
nuire (par négligence, imprudence ou inattention), qui cause un dommage à autrui et oblige
son auteur à le réparer.
En droit pénal, le délit, au sens strict, est une infraction dont l!auteur est puni d!une
Au sens large, il est synonyme d!infraction. La notion de quasi-délit n!existe pas en droit
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pénal.
Pour approfondir la responsabilité civile délictuelle au sens large, tout d!abord, nous
examinerons la responsabilité civile classique (Partie I) telle que prévue par le RGO. Ensuite,
nous analyserons l’évolution des fondements de la responsabilité civile (Partie II).
SECTION I : LE DOMMAGE
Le dommage est traditionnellement en droit civil défini comme l'atteinte à un
intérêt patrimonial ou extra-patrimonial d'une personne que l'on appelle victime.
Sans dommage subi par la victime, il n’y a pas de responsabilité. En conséquence,
une faute non dommageable, même grave, ne fait pas l’objet de sanction civile. En cela, la
responsabilité civile se distingue de la responsabilité pénale qui sanctionne également la
seule tentative de causer un dommage. $%&'# (()* "# +* Le dommage peut être matériel ou
moral, actuel ou futur. Mais il doit toujours être certain et direct. Il est générateur de
responsabilité s’il porte atteinte à un droit. »
Il résulte de cette disposition les catégories et les caractères généraux du dommage
réparable que nous analyserons. L’analyse portera aussi sur l’évaluation du dommage.
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PARAGRAPHE 1 - Les catégories de dommage réparable Il résulte de la
disposition de l’article 114 RGO précitée que le dommage peut être matériel ou moral,
actuel ou futur. Le dommage corporel s’est détaché des deux premières catégories. Le
dommage peut être aussi personnel ou collectif.
I - Le dommage matériel
C’est le dommage qui porte atteinte au patrimoine. Il peut s’agir d’une véritable
perte (appauvrissement de la victime) ou d’un manque à gagner (victime privée d’un
enrichissement sur lequel elle pouvait légitimement compter – le patrimoine se serait accru
sans l’évènement litigieux).
Ex : l’atteinte au nom commercial, bien que celle-ci soit immatérielle, est un
dommage matériel puisqu’il porte atteinte au patrimoine.
II - Le dommage moral
Le dommage moral est un dommage subjectif qui ne porte pas atteinte au
patrimoine, mais à l’état physique (souffrance physique) ou à des formes de sentiments
humains tels que l’honneur, la réputation, l’image, ou psychique ou les sentiments
d’affection. S’y ajoutent le préjudice esthétique (cicatrices, enlaidissement) et le préjudice
d’agrément (par exemple, impossibilité de pratiquer un sport, une activité artistique, perte du
goût, trouble de la vie sexuelle).
Pour le dommage moral, Il s’agit plus d’une indemnisation qu’une réparation
proprement dite : on ne remet pas la victime dans l’état dans lequel elle se trouvait avant
mais on compense ce dommage par une réparation.
III - Le dommage corporel
Il est fait une place particulière au dommage corporel qui a une composante
matérielle (frais médicaux, incidence économique, taux d’incapacité) et une composante
morale (douleur physique (pretium doloris - prix de la douleur), préjudice d’agrément et
préjudice esthétique).
IV - Le dommage actuel
C’est le dommage qui existe au jour où le juge statue. Mais elle ne signifie pas que
les dommages futurs soient exclus de la réparation.
V - Le dommage futur
Le préjudice, bien que futur, peut être réparé par l'allocation de dommages-intérêts à la
victime si ce dernier est le prolongement certain et direct de l'état actuel. Le préjudice
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futur peut être indemnisé s'il est certain qu'il se produira et s'il peut être évalué
immédiatement.
Dans l'hypothèse où subsiste encore un doute sur l'apparition future d'un préjudice,
l'indemnisation est limitée au préjudice d'ores et déjà présent quitte, si un autre préjudice
survient, à ce que la victime intente un nouveau procès pour en demander la réparation, à
charge pour elle de démontrer qu'il résulte des mêmes faits.
VI - Le dommage personnel
C’est le dommage subi par une personne individuellement, qu’il soit matériel, moral,
corporel, actuel ou futur.
VII – Le dommage collectif
Le dommage collectif est un préjudice diffus qui n’est pas une addition de dommages
individuels, il porte atteinte à un intérêt collectif (profession, catégories de personnes,
association). L’admission de ce dommage, en France, a conduit à l’élargissement des
demandeurs en réparation en responsabilité civile.
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Il ne s’agit que du rappel de l’exigence du lien de causalité entre le fait générateur
et le dommage, mais cette exigence soulève un certain nombre de difficultés, en particulier
celui des prédispositions de la victime.
En revanche, cette exigence n’exclut pas la réparation des dommages subis par les
victimes par ricochet. Les victimes par ricochet sont celles subissant un dommage parce
qu’il en a d’abord causé a une autre personne (la victime immédiate) avec laquelle elles ont
des liens particuliers. Par exemple, l’époux d’une victime d’un accident a un préjudice propre,
par ricochet du fait de l’invalidité de son conjoint. Ce préjudice est aussi direct, il est
distinct du préjudice de la victime de l’accident dont il découle.
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le Parlement français, puis la Cour européenne des droits de l'homme et enfin le Conseil
constitutionnel.
Arrêt Perruche :
Dans cette affaire, une femme enceinte, Mme Perruche, a demandé à subir le
diagnostic de la rubéole. Elle a expressément manifesté sa volonté de recourir à une
interruption de grossesse s'il s'avérait qu'elle n'était pas immunisée contre cette maladie qui
peut entraîner la naissance d’un enfant handicapé. Le médecin traitant et le laboratoire
d'analyses ont faussement induit la femme dans la croyance qu'elle était immunisée. Son
enfant est né gravement handicapé d’un garçon, Nicolas Perruche.
Les parents ont alors demandé l'indemnisation de leur préjudice personnel ainsi que
de celui de leur enfant.
Après que la cour d'appel de Paris a refusé d'accueillir la demande
d'indemnisation du préjudice de l'enfant, la Cour de cassation a cassé cette décision pour
les motifs suivants : « Attendu qu'en statuant ainsi, alors qu'il était constaté que les parents
avaient marqué leur volonté, en cas de rubéole, de provoquer une interruption de grossesse et
que les fautes commises les avaient faussement induits dans la croyance que la mère était
immunisée, en sorte que ces fautes étaient génératrices du dommage subi par l'enfant du fait
de la rubéole de sa mère, la cour d'appel a violé le texte susvisé » (Cass. civ., 26 mars 1996).
Malgré cet arrêt de la Cour de cassation, la cour d'appel de renvoi a considéré que
l'enfant ne subissait pas de préjudice indemnisable en relation de causalité avec les
fautes médicales.
Saisie de nouveau, la Cour de cassation a ainsi statué en assemblée plénière le
17 novembre 2000 : « Attendu, cependant, que dès lors que les fautes commises par le
médecin et le laboratoire dans l'exécution des contrats formés avec Mme X avaient
empêché celle-ci d'exercer son choix d'interrompre sa grossesse afin d'éviter la naissance
d'un enfant atteint d'un handicap, ce dernier peut demander la réparation du préjudice
résultant de ce handicap et causé par les fautes retenues ».
Or le Conseil d'Etat, dans son arrêt Quarez (CE, 14 février 1997), avait refusé
d'indemniser l'enfant né atteint d'un handicap incurable après qu'une faute médicale a
privé sa mère d'exercer son droit de recourir à une interruption de grossesse. Il avait en
revanche indemnisé ses parents de la charge résultant de l'éducation et de l'entretien
d'un enfant handicapé.
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Après l'arrêt du 17 novembre 2000, la Cour de cassation a rendu le 13 juillet 2001
trois arrêts concernant des affaires similaires. La principale différence avec l'affaire
Perruche venait du fait que les fautes médicales étaient intervenues après la période pendant
laquelle la femme peut recourir à l'interruption de grossesse sans qu'une attestation médicale
soit nécessaire. La Cour a réaffirmé le droit pour l'enfant handicapé d'être indemnisé du
préjudice résultant de son handicap. Elle a toutefois jugé qu'une telle indemnisation
n'était possible que si les conditions d'une interruption médicale de grossesse (affection
d'une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic) étaient
réunies. Elle a rejeté les pourvois en soulignant qu'il n'était pas démontré que ces conditions
étaient réunies.
Enfin, le 28 novembre 2001, la Cour de cassation a de nouveau rappelé le principe
posé le 17 novembre 2000 et jugé que l'enfant avait droit à la réparation intégrale du
préjudice résultant de son handicap.
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SECTION II : LE FAIT GÉNÉRATEUR DU DOMMAGE
Le RGO prévoit la responsabilité du fait personnel, la responsabilité du fait d’autrui et la
responsabilité du fait des choses et des animaux.
soit. » Ce comportement peut être aussi bien une action ou une omission.
En outre, souvent, la faute civile est en même temps une faute pénale (vol, meurtre, homicide
involontaire, etc.), mais certains comportements consistent des délits civils sans pour autant
constituer des infractions pénales (comme en cas d’accident de la circulation non suivi de décès).
Par ailleurs, en droit pur, la gravité de la faute est sans incidence sur la réparation.
Toutefois, les tribunaux sont enclins à évaluer plus largement les dommages et intérêts lorsque l'on
est en présence d'une faute intentionnelle.
$%&'#(-,# Toute personne qui, par sa faute, même d’imprudence, de maladresse ou de négligence,
l’impossibilité d’apprécier son acte. Toutefois, tout acte peut obliger l’auteur du dommage à
réparation ou être pris en compte pour l’exonération partielle ou totale.
Ce second alinéa est source de confusion car il se prête à plusieurs interprétations opposées.
Ainsi, à propos d’une disposition similaire du Code des obligations civiles et commerciales du Sénégal
(alinéa 3 ajouté à l'article 121 du COCC par la loi Sénégalaise n° 77-64 du 26 mai 1977 modifiant le
COCC), le Centre International pour le Règlement des Différends Relatifs aux Investissements
(CIRDI) a conclu à deux interprétations possibles. Selon la première, il énoncerait une règle générale
quant à l'effet d'un "fait non fautif' de la victime sur la responsabilité de l'auteur du dommage. Selon
l'autre, la place du texte dans l’article et sa liaison avec l’alinéa précédent par le vocable "toutefois"
indiqueraient qu'il s'agit dans l'espèce d'une dérogation à la règle de portée limitée énoncée au premier
alinéa (CIRDI, Société Ouest-Africaine des Bétons Industriels (SOABI) contre La République du
Sénégal (Affaire ARB/82/1, req. Du 5 novembre 1982).
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Les deux interprétations proposées posent, à notre avis, problème. On peut affirmer à propos
de la première interprétation qu’aucun terme employé dans l’alinéa 2 ne permet de la soutenir. En ce
qui concerne la seconde interprétation, il en résulte une contradiction totale de l’alinéa 1er par l’alinéa
2. Or une exception est une contradiction partielle et non totale.
Le comportement doit s'apprécier par rapport au comportement idéal et abstrait du bon père
de famille, du citoyen prudent et diligent. On parle alors d'appréciation "IN ABSTRACTO".
II - Faute commise dans l'exercice d'un droit
- La notion d'abus de droit
$%&'# (-0 "# « Commet une faute par abus de droit celui qui fait l’usage de son droit dans la seule
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responsabilité civile (art. 1382). Face à des problèmes de preuves, notamment de la
preuve de la faute, la jurisprudence a par la suite dégagé une responsabilité objective :
une responsabilité sans faute.
encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre. »
La responsabilité du fait d’autrui est, certes, fondée sur la faute, mais pour le cas spécifique
des commettants, elle est fondée sur la garantie.
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Cependant, en France, la chambre civile et la chambre criminelle n’avaient pas, au départ, la
même conception de la cohabitation. Maintenant, on assiste à une unification de la jurisprudence.
- Le fait dommageable de l'enfant :
Traditionnellement, une faute de l'enfant est nécessaire pour la mise en œuvre de la
responsabilité des père et mère.
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$%&'#()-*"#+* Il n’y a pas de responsabilité dès lors que la personne chargée de la garde démontre
qu’elle n’a commis aucune faute de surveillance ou d’éducation et qu’elle n’a pu empêcher le fait
dommageable. »
Il résulte de cette disposition que le régime de la responsabilité des père et mère du fait de leur
enfant mineur, repose sur une présomption de faute de ces derniers. Dès lors, si un dommage était
causé par l’enfant mineur, il avait été le fait d’un défaut de surveillance ou d’éducation de la part de
ses parents. Cette responsabilité pour faute permettait aux parents de s’exonérer en prouvant leur
absence de faute.
Cas de la France : une responsabilité de plein droit des père et mère (présomption
de responsabilité) :
L'alinéa 7 de l'article 1384 du Code civil dispose : "La responsabilité ci-dessus a lieu, à
moins que les père et mère et les artisans ne prouvent qu'ils n'ont pu empêcher le fait qui donne
lieu à cette responsabilité."
Dans un premier temps, la Cour de cassation admettait l'exonération de responsabilité des
parents dans trois cas de figure : une faute de la victime, la force majeure et lorsque le dommage
n'était pas dû à un défaut de surveillance ou d'éducation des parents. La jurisprudence consacrait
alors une présomption de faute.
Puis dans un second temps avec l'arrêt Bertrand, l'exonération de responsabilité des
parents est prise en compte seulement pour les deux premiers cas de figure ci-dessus.
Arrêt Bertrand (Cass. 2e Ch., civ., 19 février 1997) :
Cette affaire concerne sur un accident de la circulation entre un cycliste âgé de 12 ans et un
motocycliste adulte. Une cour d'appel avait retenu la responsabilité de l'enfant, et par suite celle
de son père, sans s'arrêter au fait que ce dernier demandait à être admis à démontrer qu'il
n'avait commis aucune faute dans la surveillance de son fils. Le pourvoi du père reprenait cette
argumentation.
Opérant un revirement de jurisprudence, la Cour de cassation pose que l’arrêt de la Cour
d’appel « a exactement énoncé, que seule la force majeure ou la faute de la victime, pouvait
exonérer Monsieur X. de la responsabilité de plein droit encourue du fait des dommages causés
par son fils mineur ».
Il s’agit donc d’une présomption de responsabilité. La responsabilité des père et mère est dès
lors plus aisément retenue et l’indemnisation des victimes du dommage causé par l’enfant en est
facilitée L’arrêt Bertrand est l’illustration d’un nouveau pas de la Cour de cassation vers une logique
indemnitaire.
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À la suite d'une condamnation, il est possible pour les parents d'exercer deux types d'action
récursoire :
d'un parent contre l'autre : c'est le cas de figure où un seul des deux parents a été condamné.
Il pourra donc demander à l'autre de supporter la moitié de la dette, si et seulement si les conditions
de mise en jeu de la responsabilité sont également réunies pour ce parent.
des parents contre l'enfant : les parents peuvent se retourner contre leur enfant si le fait
dommageable causé par celui-ci était de nature à engager sa responsabilité personnelle.
pendant le temps où ils sont sous leur surveillance. Ils peuvent se dégager de cette responsabilité en
apportant la preuve qu’ils n’ont pu empêcher le fait qui a causé le dommage. »
- Conditions de la responsabilité des maîtres et des artisans
* Un rapport d'artisan à apprenti, peu importe que le contrat soit irrégulier, peu
importe que l'apprenti ne soit plus mineur. Si l'apprenti loge chez l'artisan, la
responsabilité va intervenir de manière continue, sinon elle ne concernera que les
heures de travail.
* Il faut un fait dommageable. Autrefois, on exigeait, en France, que le fait
constitue une faute. Aujourd'hui, la jurisprudence ne s'est pas suffisamment
prononcée à ce propos pour établir une solution avec certitude.
- Régime de la responsabilité des maîtres et des artisans
Au Mali, la responsabilité des père et mère diffère de celle des maîtres et artisans par
le fait que l!article 142 permet aux père et mère de prouver qu!ils n!ont commis aucune
faute de surveillance ou d’éducation, alors que l!article 143 ne permet pas aux maîtres et
aux artisans d!apporter une telle preuve. La rédaction de l!article 143 laisse penser que
seule la cause étrangère peut exclure la responsabilité des maîtres et des artisans du fait de
leurs apprentis. Il s!agirait alors d!une responsabilité de plein droit.
En France, en revanche, la responsabilité de l'artisan ressemble à celle des père
et mère. Autrefois, on se référait à la notion de présomption de faute. Depuis l'arrêt
BERTRAND, on se pose la question de savoir si la nouvelle notion jurisprudentielle est
transposable à la responsabilité des artisans. Il serait logique d!harmoniser les solutions et de
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considérer que la responsabilité des maîtres et des artisans est une responsabilité de plein
droit.
dommages causés par leurs élèves pendant le temps qu’ils sont sous leur surveillance.
Les personnes ou institutions chargées de l’éducation et de la surveillance des enfants mineurs
répondent des dommages causés par ceux-ci.
Toutefois, les fautes, imprudences ou négligences invoquées contre eux comme ayant causé le fait
dommageable doivent être prouvées conformément au droit commun par le demandeur en instance. »
Il faut alors que le plaignant prouve qu’il y a une faute, un dommage et une relation entre les
deux.
Pour le dommage et le lien de causalité, il faut se référer au droit commun. En revanche, la
faute ici mérite une analyse spécifique.
L’article 147 fait peser sur les enseignants une obligation de surveillance à l’égard des
élèves dont l’inexécution constitue une faute.
On considère que pendant le temps scolaire, les parents confient leurs progénitures aux
enseignants et leur transmettent dans le même temps leur obligation principale de parents à
savoir la surveillance de leurs enfants.
L’obligation de surveillance est limitée au temps scolaire. Schématiquement le
transfert de l’obligation de surveillance vers les enseignants s’effectue dès que les élèves
franchissent le portail de l’école, et dans les écoles maternelles par la remise physique des
enfants. Il s’effectue en sens inverse lorsque les enfants quittent l’école ou que les parents
les récupèrent. Lorsqu’un élève se blesse lors de la récréation, c’est l’enseignant qui assurait
la surveillance au moment de l’accident qui pourrait voir sa responsabilité civile actionnée.
L’action de la victime est portée devant le tribunal civil, elle est prescrite par trois ans à compter du
jour où le fait dommageable a été commis.
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L’action récursoire est exercée par l’Etat soit contre l’agent soit contre le tiers conformément au droit
commun. »
lorsque celle-ci encourt dans l’exercice de ses fonctions une responsabilité à l’égard d’autrui.
Les personnes agissant pour le compte d’une personne morale engagent dans les mêmes conditions la
responsabilité de celle-ci.
$%&'#(),# Le commettant n’est responsable que si le fait dommageable est en relation avec l’exercice
Il résulte des dispositions de ces deux articles trois conditions : le lien de préposition, le fait
du préposé et le rattachement du fait dommageable au rapport de préposition.
• Un lien de préposition
Le lien de préposition signifie qu'il y a un rapport de subordination entre le commettant et le
préposé, c'est-à-dire un rapport hiérarchique de type employeur/employé. Le commettant a donc le
pouvoir de commander et diriger l'action du préposé. Ce lien de préposition provient
généralement du contrat de travail, mais pas seulement. En effet, il peut également ressortir dans
les faits de liens d'amitié, de famille, de complaisance (ex: le pouvoir du beau-père sur son gendre).
Ce qui compte, c'est la réalité du pouvoir de l'un, sur l'autre.
Il peut arriver qu'il y ait plusieurs commettants pour un seul préposé et ce dans deux cas de
figure. D’abord, en cas de déplacement du lien de subordination : le préposé durablement lié à un
commettant est mis temporairement à la disposition d'un tiers. Il convient alors de savoir, au moment
de la survenance du dommage, qui avait l'autorité effective entre le tiers et le commettant. Ensuite, en
cas d'attribution effective de lien de préposition à deux commettants en même temps, dont la
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responsabilité n'est alors pas cumulative mais alternative selon l'activité exercée et du genre de faute
commise par le préposé.
• Le fait du préposé
Pour que la responsabilité délictuelle soit engagée, il faut un fait fautif. Il faut prouver que le
préposé a commis un acte de nature à engager sa responsabilité personnelle pour engager la
responsabilité du commettant.
La Cour de cassation française impose véritablement la présence d'une faute (Civ. 2è, 8
oct. 1969). Cette exigence est par ailleurs très largement contestée par la doctrine qui souhaiterait un
simple fait causal pour engager la responsabilité.
• Le rattachement du fait dommageable au rapport de préposition
Le fait fautif doit être réalisé dans le cadre des fonctions du préposé.
Cependant, un arrêt de l'Assemblée plénière en date du 19 mai 1988 (arrêt La Cité) a éclairci
le cas de l'abus de fonction en émettant trois conditions cumulatives pour la mise en œuvre de la
responsabilité du préposé : le préposé a agi hors de ses fonctions, sans autorisation et à des fins
étrangères à ses attributions.
- Régime de la responsabilité des commettants
$%&'#().# La responsabilité du commettant n’exclut pas celle du préposé contre lequel la victime
Son seul moyen est de prouver l'abus de fonction du préposé ou alors d'invoquer la cause
étrangère telle que la force majeure.
+ L'action contre le préposé seul
Au Mali, à la différence de la France, une telle action est expressément autorisée par l’article
146 RGO.
• Le recours du commettant
Une fois le dommage causé et la responsabilité du commettant engagée, celui-ci peut se retourner
contre son préposé.
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Le commettant peut exercer l’action récursoire si et seulement si le préposé a excédé les
limites de sa mission (arrêt Costedoat) ou s'il a commis une faute pénale intentionnelle (arrêt
Cousin).
qui dispose : « On est responsable non seulement du dommage que l!on cause par son propre
fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre. »
Le système de la responsabilité générale du fait d'autrui a été consacré le 29 mars
1991 par l'Assemblée plénière de la Cour de cassation française dans l'arrêt Blieck. On
parle de système de responsabilité et non de principe de responsabilité car il s'agit d'un
système non abouti en permanente évolution grâce à la jurisprudence.
Arrêt Blieck (Cass. ass. plen., 29 mars 1991) :
En l'espèce, un handicapé mental interné en centre spécialisé avait mis le feu à une
forêt. Théoriquement celui-ci était responsable, mais en pratique insolvable. C'est pourquoi,
la Cour avait opéré un revirement de jurisprudence puisqu'elle avait considéré l'association
qui prenait en charge le handicapé comme responsable au motif qu!elle : « avait accepté la
charge d'organiser et de contrôler, à titre permanent, le mode de vie de ce handicapé »
C!est précisément en raison de l’apparition d’un risque social nouveau lié au
développement des activités d’ordre éducatif, en dehors de la famille, destinées aux
handicapés que la Cour de cassation a adopté cette solution.
Il convient, toutefois, d!observer que l!arrêt n’a pas posé un principe général de
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certain type de risque, à savoir celui d!avoir accepté de prendre en charge une personne
qui fait courir à autrui des dangers anormaux en raison de sa déficience mentale.
1. Conditions de la responsabilité générale du fait d’autrui
- Le fait d'autrui
Il semble que la jurisprudence, eu égard aux nombreuses affaires soumises à la
chambre criminelle, a toujours engagé la responsabilité des gardiens en présence de
comportements fautifs, voire volontaires, des auteurs, mais il n’apparaît pas que la faute
ou la responsabilité des auteurs ait été posée comme condition de la responsabilité du
gardien.
Si de nombreux auteurs dénoncent la jurisprudence Levert qui consacre la
responsabilité des parents à partir d!un simple fait causal, la logique commanderait toutefois
que l’on adopte dans le cas des "gardiens d’autrui" la même solution, dès lors que, dans
les deux cas, la responsabilité est fondée sur l’état de l’auteur et l’autorité du
responsable pour autrui.
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3- Etendues de la responsabilité générale du fait d’autrui
Au départ, cette responsabilité ne s!appliquait que :
- dans le cas où une personne (une association) acceptait la charge d’organiser et de
contrôler, à titre permanent, le mode de vie d’une personne.
Ensuite, la jurisprudence a élargi le champ d’application de cette responsabilité :
- aux associations ayant une mission de garde décidée par l’autorité
publique (crim., 10 oct. 1996) : ce sont les institutions auxquelles le juge confie
des mineurs délinquants. A contrario, si les parents d’un mineur décident, d’eux-
mêmes, de le placer dans un internat, ces derniers seront tenus pour responsables
si l’enfant commet un dommage en internat (Civ, 2ème, 12 mai 2005).
- aux associations sportives :
• D’abord, la jurisprudence ne retenait la responsabilité générale du fait d’autrui
des associations sportives que dans le cadre des compétitions (Civ., 2e, 22 mai
1995, 2 arrêts : responsabilité d’un club de rugby à raison des dommages
causés au cours d’un match par un membre non identifié de son équipe à un
joueur de l’équipe adverse).
• Ensuite, cette responsabilité a été étendue aux matchs amicaux et aux
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I – Le principe de la responsabilité générale du fait des choses
Il est consacré par l!article 149 RGO.
ART. 149 : « Toute personne est responsable du dommage causé par le fait des choses ou
des animaux dont elle a la garde. »
1- Les conditions de la responsabilité générale du fait des choses
Les conditions de la responsabilité générale du fait des choses sont : une chose, un
fait d’une chose et la garde de la chose.
- Une chose :
Il s’agit de la chose au sens large : animée (animaux) ou inanimée (fusil par ex.),
inerte ou en mouvement, mobilière ou immobilière, dangereuse ou non, viciée ou non,
matérielle ou non (ex: ondes, vapeur). Cependant, en France l’article 1384, alinéa 1er, qui
est considéré comme le siège de la responsabilité générale du fait des choses ne concerne pas
les dommages causés par les animaux. La responsabilité du fait des animaux est
spécialement prévue par l’article 1385. Celui-ci dispose : « Le propriétaire d'un animal, ou
celui qui s'en sert, pendant qu'il est à son usage, est responsable du dommage que l'animal a
causé, soit que l'animal fût sous sa garde, soit qu'il fût égaré ou échappé. » Néanmoins, elle
est considérée par la jurisprudence française comme une responsabilité de plein droit (civ,
2ème, 18 octobre 1995). C’est surtout dans les conditions de mise en œuvre que se trouve la
différence entre la responsabilité du fait des animaux au Mali et en France.
Le corps humain n'est pas considéré comme une chose, sauf s'il constitue un tout
avec la chose (ex: choc entre deux cyclistes).
Cependant, il n'est pas possible d'engager la responsabilité du fait des choses dans deux
cas :
• Pour les choses sans maître (res nullius : la chose de personne) telles que l'eau, le
vent ou encore la neige.
• Pour les choses abandonnées (res derelictae) comme par exemple les déchets.
- Un fait de la chose :
La chose doit avoir eu un rôle causal, actif, dans la survenance du dommage sauf si
l'usage de cette chose a été sciemment détourné par la victime (Civ. 2e, 24 février 2005). On
21
dit que la chose est l'instrument du dommage. On distingue quatre hypothèses selon que la
chose est entrée en contact avec la victime ou non et qu'elle ait été en mouvement ou non
au moment du dommage :
Une chose inerte ne peut être l'instrument d'un dommage si la preuve n'est pas
rapportée qu'elle occupait une position anormale ou qu'elle était en mauvais état (Civ. 2e, 11
janvier 1995 - Civ. 2e. 11 septembre 2014). C'est à la victime de prouver le rôle actif de la
chose.
Dès lors qu'il résulte des constatations des juges du fond qu'une porte vitrée, qui
s'était brisée, était fragile, la chose, en raison de son anormalité, a été l'instrument du
dommage (Civ. 2e, 24 février 2005 ; v. aussi Civ. 2e, 15 juin 2000).
Malgré la preuve qu'une boîte aux lettres ayant causé un dommage ne revêt pas une
position anormale ou n'est pas en mauvais état, le rôle instrumental de la chose est bel et
bien actif et la responsabilité de son gardien se voit engagée (ex: Civ. 2, 25 octobre 2001).
Lorsque ces deux conditions sont remplies, la jurisprudence présume le rôle actif de
la chose. C’est au gardien de la chose de prouver le contraire.
• la chose est en mouvement mais n'est pas entrée en contact avec la victime
22
L'absence de contact entre la chose et la personne ou l'objet qui ont subi le dommage
n'est pas nécessairement exclusive du lien de causalité (2 arrêts Civ. 22 janvier 1940). Il n'y a
donc pas de présomption de rôle actif, c'est à la victime de le prouver.
- La garde de la chose :
• Définition
ART. 150, alinéa 1er : « La garde est le pouvoir d!usage, de direction et de contrôle détenu
d!autrui. »
L'élément moral n'est pas pris en compte, peut importe que le dommage résulte d'une
action volontaire ou non de l'auteur.
• La présomption de garde
C'est l'arrêt FRANCK du 2 décembre 1941 (Ch. Réunies) qui a révélé la présomption
de garde du propriétaire. Celle-ci peut être renversée à sa charge s'il prouve que quelqu'un
d'autre a l'usage, le contrôle et la direction de la chose. De plus, lorsque la détermination du
propriétaire est impossible, cette présomption de garde pèse sur l'utilisateur de la chose
(Civ. 2e, 28 novembre 2002).
• Le transfert de la garde
Par ex : le transfert peut être également établi par un contrat, comme le contrat de prêt
ou suite à un vol.
23
Avant cette distinction se posait la problématique du vice inhérent à la chose et non
à son gardien. La jurisprudence a donc, sur le fondement d'une thèse élaborée par Bertold
Goldman, éclairci ce point avec l'arrêt Oxygène liquide (Cass., 5 janvier 1956) en
distinguant deux cas :
Toutefois, cette distinction n'est utilisée que lorsqu'on est face à un dommage
causé par une chose mue par un dynamisme propre et dangereux. La Cour de cassation a
par exemple refusé de l'appliquer dans un arrêt du 20 novembre 2003 relatif à la cigarette.
Une chose peut être sous la maîtrise de plusieurs personnes à la fois, on parlera
alors de garde collective. Chacune des personnes, gardiens collectifs, pourra être tenue du
dommage. Cela a pour intérêt de trouver des responsables lorsqu'il est impossible de désigner
un responsable propre. Dans l'hypothèse où la victime fait partie du groupe de gardiens
collectifs, les responsabilités des autres gardiens seront alors écartées. L'exemple type d'une
garde collective est l'accident de chasse avec impossibilité de désigner l'auteur du coup de
feu, les chasseurs verront donc leur responsabilité engagée in solidum.
- La responsabilité du fait des choses est une responsabilité objective dite aussi de
plein droit. Cette responsabilité trouve son fondement dans la notion de garde,
24
indépendamment du caractère intrinsèque de la chose et de toute faute personnelle
du gardien.
- Les seules conditions d’exonération sont donc, selon l’article 151 précité, celles
de la cause étrangère.
ART. 152 Dans les cas particuliers où le dommage a été causé par la ruine d’un bâtiment, à
la suite de son mauvais entretien ou d’un vice de sa construction, le propriétaire est
responsable à titre principal vis-à-vis de la victime, quand bien même il ne disposerait pas
effectivement de la garde de ce bâtiment ou n!aurait pas connu le vice de construction qui a
causé le dommage.
Ce régime de responsabilité est prévu par l’article 1386 du code civil qui dispose :
« Le propriétaire d'un bâtiment est responsable du dommage causé par sa ruine, lorsqu'elle est
arrivée par une suite du défaut d'entretien ou par le vice de sa construction.». Cette
responsabilité est considérée par la jurisprudence française comme une responsabilité de
plein droit (civ, 1ère, 3 mars 1964).
25
ART. 153 Toutefois, celui qui détient, à titre quelconque, tout ou partie de l!immeuble ou des
biens immobiliers dans lesquels un incendie a pris naissance ne sera responsable vis-à-vis des
tiers des dommages causés par cet incendie que s!il est prouvé qu!il doit être attribué à sa faute
ou à la faute des personnes dont il est responsable.
Cette disposition constitue une exception à celle de l!article 152 et consacre plutôt une
responsabilité pour faute prouvée.
En France aussi, l’article 1386 du code civil ne s’applique pas au cas d’incendie
(req., 10 février 1925).
2- Régimes spéciaux non prévus par le RGO
Ces régimes spéciaux sont prévus par des textes français. Ce sont notamment
l’indemnisation des victimes d’accidents de la circulation et la responsabilité du fait des
produits défectueux.
C’est un arrêt très fameux appelé Arrêt Desmares (Cass. Civ. 2e, 21 juillet 1982) qui
a créé la polémique concernant l'indemnisation des accidents de la circulation. Par cet arrêt,
la Cour de cassation a volontairement créé une situation de droit inacceptable afin de
provoquer une réaction de la part du législateur. Elle va affirmer qu’en matière de
responsabilité, seule la faute de la victime qui a complètement causé le dommage peut
exonérer le gardien de la chose. Ce qui emmena le législateur à réagir en adoptant la loi
Badinter le 5 juillet 1985. Il ne s'agit pas d'une loi de responsabilité à proprement dit, mais
d'une loi d’indemnisation des victimes d’accident de la circulation.
26
Le lieu de l!accident importe peu.
La loi elle-même exclut de son champ d!application certains véhicules. Il en est ainsi
des trains ou des tramways circulant sur un site propre.
On considère en effet que la loi de 1985 ne joue que pour les véhicules terrestres à
moteur assujettis à une assurance obligatoire.
o Il faut que ce véhicule soit impliqué dans l!accident, c'est-à-dire qu'il doit en
Aujourd!hui on sait qu!il suffit, pour que la victime ait droit à indemnisation, que le
véhicule terrestre à moteur soit intervenu de quelque manière que ce soit dans la
réalisation de l’accident (Cass. Civ. 2ème, 28 fev. 1990, D. 1991, p. 123, note J.-L. Aubert ;
Cass. Civ. 2ème, 18 mars 1998, Bull. n° 88.). La formule est désormais constante en
jurisprudence. Il est donc inutile de rechercher si le véhicule a joué un rôle actif ou passif,
s!il était en mouvement ou pas lors de l!accident. Il convient simplement de se poser la
question de savoir si le dommage se serait produit en l’absence du véhicule.
Il en est ainsi d!ailleurs quelles que soient les circonstances de l!accident y compris
dans l!hypothèse où le véhicule aurait été utilisé contre le gré du propriétaire. Simplement,
dans ce dernier cas, l’assureur pourra exercer une action récursoire contre l’auteur du
dommage.
27
Ceci étant dit, la loi vient préciser dans ses articles 2 à 6 les conditions de
l!indemnisation ou plus précisément les différentes causes d!exonération opposables à la
victime. Il ne faut pas oublier en effet que la loi de 1985 avait essentiellement pour objectif
d!aménager les causes d!exonération de responsabilité du droit commun qui n’étaient pas
adaptées aux accidents de la circulation. C’est ainsi que la loi a posé dans son article 2 que
la force majeure et le fait d’un tiers2 ne sont pas des causes d’exonération. Il ne reste
donc qu!une cause d’exonération potentielle, la faute de la victime. De ce point de vue, la
différence est très nette avec le droit commun.
o Le débiteur de l!indemnité :
• lorsqu'un seul véhicule est impliqué, la victime pourra agir contre le conducteur qui
a la maîtrise effective de ce véhicule mais également contre le gardien de ce
véhicule. Il est possible d'agir contre les deux simultanément.
o Le bénéficiaire de l!indemnité :
- La règle est qu’on ne peut opposer aux victimes non conductrices leur faute
(art. 3 al. 1er).
2 Soulignons que dans la loi l’expression « force majeure » désigne l’événement naturel qui est imprévisible et
insurmontable et non tout événement extérieur. C’est la raison pour laquelle il est fait allusion, à côté de la force
majeure, au fait d’un tiers.
28
été la cause exclusive de l’accident. Ces deux conditions sont cumulatives. La
faute inexcusable est, selon la Cour de cassation, « la faute volontaire d’une
exceptionnelle gravité exposant son auteur à un danger dont il aurait du avoir
conscience » (V. par ex. Cass. 2ème civ., 20 juil. 1987, 10 arrêts). Par ailleurs il est
important de souligner que ne sont pas visées par cette faute inexcusable cause
exclusive de l’accident les victimes dites « super protégées » qui sont, selon la loi
(art. 3 al. 2), les personnes de moins de 16 ans ou de plus de 70 ans et celles
atteintes d’un taux d’incapacité permanente ou d’invalidité d’au moins 80%.
La deuxième exception, qui celle là concerne tout le monde, est l’hypothèse dans
laquelle la faute de la victime résulte de la recherche volontaire du dommage
subie. C’est la faute intentionnelle, qui ne vise pratiquement que le cas du
suicide.
29
La responsabilité du fait des produits défectueux possède deux caractères
fondamentaux :
o un caractère d'ordre public : cela signifie qu'on ne peut déroger à ses dispositions par
convention.
L'article 1386-2 du code civil définit de son côté le dommage réparable de façon
très large encore : « Les dispositions du présent titre s'appliquent à la réparation du
dommage qui résulte d'une atteinte à la personne. Elles s'appliquent également à la
réparation du dommage supérieur à un montant déterminé par décret, qui résulte d'une
atteinte à un bien autre que le produit défectueux lui-même. »
L'article 1386-3 du code civil définit le produit de façon extrêmement large dont
seuls les immeubles sont exclus : « Est un produit tout bien meuble, même s'il est incorporé
dans un immeuble, y compris les produits du sol, de l'élevage, de la chasse et de la pêche.
L'électricité est considérée comme un produit. »
30
Il ne faut pas confondre "défectueux" et "vicié". En effet, un produit vicié est celui
qui ne permet pas l'usage que l'on pourrait attendre de lui (ex: un téléviseur qui n'affiche
pas d'image). Ce type de produit n'est pas concerné par la loi de 1998. Les produits
défectueux sont ceux qui présentent un défaut de sécurité (ex: un téléviseur qui implose).
Aux termes de l’article 1386-4, « Un produit est défectueux au sens du présent titre
lorsqu'il n'offre pas la sécurité à laquelle on peut légitimement s'attendre.
Un produit ne peut être considéré comme défectueux par le seul fait qu'un autre, plus
perfectionné, a été mis postérieurement en circulation. »
Pour rentrer dans le champ de la loi, le produit doit avoir été mis en circulation après 1998.
La loi prévoit deux délais pour agir et au-delà desquels on ne pourra plus agir :
Du côté des responsables d'une autre part, il s’agit des producteurs. Le producteur est
nécessairement un professionnel qui a travaillé la matière première, un composant, ou
une partie du produit. Seul le producteur est en principe responsable des dommages
causés par un défaut de son produit. Cependant, s'il ne peut être identifié, alors seront
31
indifféremment responsables le fournisseur, le vendeur, ou le loueur (l'élargissement de
cette palette de responsables trouve son fondement dans le courant victimologiste).
2° Que, compte tenu des circonstances, il y a lieu d'estimer que le défaut ayant causé le
dommage n'existait pas au moment où le produit a été mis en circulation par lui ou que ce
défaut est né postérieurement ;
3° Que le produit n'a pas été destiné à la vente ou à toute autre forme de distribution ;
5° Ou que le défaut est dû à la conformité du produit avec des règles impératives d'ordre
législatif ou réglementaire.
Le producteur de la partie composante n'est pas non plus responsable s'il établit que le
défaut est imputable à la conception du produit dans lequel cette partie a été incorporée ou
aux instructions données par le producteur de ce produit. »
dommage.
PARAGRAPHE 1 – Théories de la causalité
En présence de plusieurs facteurs ayant concouru à la survenance du dommage,
la doctrine a développé nombreuses théories de la causalité. On peut citer notamment :
32
• la théorie de l'équivalence des conditions : elle consiste à placer sur un pied
d'égalité l'ensemble des facteurs ayant concouru à la survenance du dommage ;
• la théorie de la causalité efficiente : elle ne tient compte que des évènements ayant
un rôle prépondérant dans la survenance du dommage ;
Le droit français n!indique explicitement sa préférence pour aucune des théories proposées
par la doctrine. Cependant, bien des auteurs estiment d!ailleurs que la théorie de
l'équivalence des conditions représente dans la jurisprudence française la tendance
dominante, à défaut de constituer un véritable principe.
mesure où elle a concouru à le causer. Elle peut la faire disparaître si elle présente pour l’auteur du
dommage les caractères d’un cas fortuit ou de la force majeure. »
- La légitime défense :
33
- $%&'#(-- "#« Il n’y a pas de responsabilité, si le fait dommageable a été commis de façon
Le régime de l!action diffère selon que celle-ci est exercée devant les juridictions
civiles ou une juridiction pénale.
PARAGRAPHE 1 – L’action exercée devant les juridictions civiles (juridiction
civile au sens strict, commerciale ou prudhommale) :
L!action est exercée par la victime ou ses héritiers. Si la victime est un incapable,
l'action est exercée par son représentant légal. Si la victime est une personne morale, seules
les personnes physiques habilitées par les statuts peuvent agir à son nom.
Il faut remarquer que l'action d'une personne morale ne soulève aucune difficulté
lorsqu'il s'agit de demander réparation d'un intérêt personnel. Il en va différemment quand
la personne morale se prévaut d'une atteinte à l'intérêt collectif qu'elle représente ou
qu'elle est censée représenter. Le législateur a accordé à certains syndicats (syndicats de
travailleurs) et à certaines associations (associations de consommateurs agréées,
associations d’actionnaires agréées) la possibilité d'agir pour la défense d'intérêts
collectifs.
Pour le reste, l'action en responsabilité civile est soumise aux règles ordinaires de
la procédure civile et de la prescription.
La victime d'une infraction pénale a le choix entre la voie civile et la voie pénale.
En portant l'action devant la juridiction répressive, la victime bénéficie le cas échéant d'un
avantage quant à la preuve. Les preuves sont rassemblées le cas échéant par le Ministère
Public ou par le Juge d'Instruction. Ces magistrats disposent d'un moyen plus énergique
qu'un simple particulier.
En revanche, lorsque la victime choisit la voie civile, l'action civile est dans le sillage de
l'action publique, selon la règle « le criminel tient le civil en l’état ».
34
Lorsqu'un tribunal répressif est déjà saisi de l'action publique, l'action civile ne peut dans
ce cas être portée devant un tribunal civil ; ce dernier, en effet, doit surseoir à statuer tant
que le tribunal répressif n'a pas statué ;
- en matière d'autorité de la chose jugée, la chose jugée au criminel a autorité sur le
jugement de l'action civile : la condamnation pénale entraîne nécessairement
faute civile ; en revanche, s'il y a acquittement au pénal, il n'y a pas
nécessairement absence de responsabilité au civil (d’ailleurs, lorsque le juge
répressif, saisi par exemple de poursuites pour homicide ou blessures
involontaires, prononce une relaxe, il peut, néanmoins accorder des dommages et
intérêts à la victime (loi du 8 juillet 1983 – art. 470-1 du Code de procédure
pénale).
Selon le Code de procédure pénale du Mali (ART. 4) : L!action civile peut être aussi
exercée séparément de l!action publique. Toutefois, il est sursis au jugement de cette action
exercée devant la juridiction civile tant qu!il n!a pas été prononcé définitivement sur l!action
publique lorsque celle-ci a été mise en mouvement. La partie qui a exercé son action devant la
juridiction civile compétente ne peut la porter devant la juridiction répressive. Il n!en est
autrement que si celle-ci a été saisie par le ministère public avant qu!un jugement sur le fond
ait été rendu par la juridiction civile (ART. 5).
SECTION II : LA RÉPARATION
La réparation du préjudice causé à autrui est organisée, en droit malien, dans les textes
internes3, communautaire4 et régional5 par une distinction fondamentale entre la
responsabilité contractuelle, qui régit les dommages nés dans le cadre d’une relation
contractuelle et la responsabilité extra-contractuelle ou délictuelle qui régit tous les autres
dommages (accident ou autre infraction pénale).
3 Loi n°87-31/AN-RM du 29 Aout 1987 portant régime général des obligation au Mali; Loi n°2022-041 du 15
novembre 2022 fixant les règles générales relatives à la réparation des préjudices causés par les violations graves
des droits de l’Homme (JO 2022- 36) et le Décret n°2022-0730/PT-RM du 23 novembre 2022 fixant les
modalités d’application de la loi fixant les règles générales relatives à la réparation des préjudices causés par les
violations graves des Droits de l’Homme (JO 2022-38)] au Mali; Loi n° 99-041 du 12 août 1999 portant Code de
la prévoyance sociale du Mali….
4La vente international en droit OHADA.
5 Notamment en Afrique francophone avec la création de la Conférence Interafricaine des Marchés de
l’Assurances (CIMA) dont le traité fondateur regroupant quatorze États est entré en vigueur le 15 février
1995.
35
V. RGO, articles 123, 124 et 18.
$%&'#(-2# La réparation en nature doit être ordonnée, si elle est demandée par la victime chaque fois
que la remise en état est possible sans préjudice des dommages-intérêts qui pourraient être octroyés à
la victime à titre de réparation complémentaire. A défaut, la réparation se fera par équivalent.
$%&'#(-)# Sauf dispositions particulières, les dommages-intérêts doivent être fixés de telle sorte qu’ils
6V. notamment, Civ. 2e, 1er avril 1963, J.C.P. 1963. II. 13408, note P. ESMEIN, D. 1963. 453, note MULINIER ;
Civ. 2e, 4 février 1982, J.C.P. 1982. II. 19894, note J.-F. BARBIERI.
36
faute de la victime atténue la responsabilité de l’auteur du dommage dans la mesure où elle a
concouru à le causer »7.
Pour altruiste ou noble qu'elle soit, cette volonté d'indemniser à tout prix les victimes de
dommages a largement contribué au désordre actuel sur l’évaluation et la détermination des
dommages-intérêts par le juge malien. Toutefois, il ne faut pas en négliger les effets pervers :
qui trop embrasse, mal étreint. « Le temps est peut-être venu de songer à sa responsabilité »8
ou aux conséquences de sa contribution à la production de son dommage de sorte qu'elle peut
ne pas bénéficier d'un droit à réparation total ou partiel9. L’auteur du dommage peut, donc,
s’exonérer de sa responsabilité civile s’il démontre que le dommage provient de la faute de la
victime du fait d’un tiers ou d’un cas de force majeure.
7 Cf. Article 121-1 de la loi n° 87-31/AN-RM du 29 août 1987 portant régime général des obligations au Mali.
8 S. REIFEGERSTE, Pour une obligation de minimiser le dommage, P.U.A.M., coll. « Institut de droit des
affaires », 2002, p. 317, pt. 610.
9 Le comportement de la victime était pris en compte dans des cas particuliers. Par ex., l'auteur d'une blessure
non mortelle ne pouvait être poursuivi pour homicide dès lors que celui-ci résultait du comportement de la
victime. O. DESCAMPS, Les origines de la responsabilité pour faute personnelle dans le code civil de 1804,
L.G.D.J., coll. « Bibliothèque de droit privé », t. 436, 2005, p. 61.
10Quant à la réparation, s’il s’agit de : « Opération, travail qui consiste à réparer quelque chose. V.
Raccommodage, replâtrage, restauration... V. Cicatrisation, etc. V. Dommage (dommages-intérêts), indemnité ».
37
égard, elle est reconnue comme étant « passive »11 et « innocente »12. L!action en
responsabilité civile est engagée par elle devant les tribunaux. Elle doit démontrer un fait d!un
tiers (historiquement une faute), d!un dommage et du lien de causalité entre ces deux
C!est le principe dit de la réparation intégrale du préjudice15. La victime n!est nullement tenue
est à l!origine d!une aggravation du préjudice, il ne peut, en principe, s!en prendre qu’à lui-
même. L’acception extensive des préjudices réparables semble, a priori, bénéfique aux
victimes. La priorité est donnée à la réparation en nature sur la réparation par équivalent16. La
réparation concerne tout le dommage, rien que le dommage. Elle se fait in concreto, c!est-à-
dire en fonction de toutes les circonstances propres à la situation de la victime17. L’on ne
répare que le dommage prévisible en matière contractuelle18. Tandis qu!en matière délictuelle,
11 Par ex., v. B. HAGÈGE, Les causes exonératoires de la responsabilité administrative, Thèse dactyl.,
Université de Paris XIII, 1996, p. 119 ; F. ALT-MAES, « Le concept de victime en droit civil et en droit pénal »,
R.S.C., janvier- mars 1994, p. 35.
38
le principe est la réparation intégrale du préjudice, même s!il est imprévisible. Il appartient
La victime est privée de l’indemnisation pour la partie du préjudice qu’elle aurait pu éviter en
prenant des mesures raisonnables pour minimiser le dommage19. Le dommage devant être
évité par la victime ne l’a pas été et ne trouve plus sa cause dans le fait dommageable initial.
C’est le cas de la victime qui refuse de subir des soins que l’on suppose ni douloureux, ni
dangereux et qui seraient de nature à atténuer le préjudice corporel qu’elle subit. À certaines
conditions20, la victime est exclue de la réparation du préjudice que ces soins auraient permis
d’éviter. Son refus constitue ainsi un manquement à son obligation de solidarité vis-à-vis de
l’auteur du dommage et que le préjudice qui en résulte trouve sa seule cause dans la faute
dont elle se rend coupable21. Elle n’a, donc, pas droit à la réparation du dommage que
l’exécution de l’obligation de minimiser le dommage lui permettait d’éviter22.
La victime n’est pas responsable envers elle-même, donc le devoir incombant à la victime ne
serait pas obligatoire. Et, quand bien même elle le serait, l'objet du devoir qui pèserait sur sa
tête resterait inclassable au regard des catégories juridiques traditionnelles. La victime ne peut
donc être civilement responsable, mais en assume les conséquences dommageables par la
réduction de l!indemnité. Au delà, l'absence d'indemnisation de la partie du préjudice qui
aurait pu être évitée, prive parfois la victime, de manière plus radicale, d'un moyen d’action.
Bien que sanctionnée pour sa passivité, elle ne serait pas pour autant tenue d’agir. Il importe
19 A. MICHAUD, Mitigation of damages in the context of remedies for breach of contract, R.G.D. 1984, p. 297
s. ; M. ELLAND-GOLDSMITH, La “mitigation of damages” en droit anglais, op. cit., n° 8 s., p. 349 s.
20 Sur les caractères des soins et leur influence sur l’existence d’une obligation de minimiser le dommage ou,
plus exactement, d’une obligation de se soigner à la charge de la victime, v. supra, n° 466 s.
21 A. DE BERSAQUES, L’abus de droit en matière contractuelle, R.C.J.B. 1969, p. 505 s.
22 Liège, 25 mai 1990, Rev. rég. dr. 1990. 507 ; sur cet arrêt, v. également, B. HANOTIAU, obs. R.D.A.I. 1993,
p. 128.
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de préciser qu’il ne remet toutefois pas en cause le principe même de l!obligation. « C!est au
système juridique choisi par la législation en question de décider si un effet donné (du fait
générateur) est un mal ou un bien »23.
23Mustapha Mekki, « La place du préjudice en droit de la responsabilité civile. Rapport de synthèse », La notion
de préjudice. Journées franco-japonaise à Tokyo, juillet 2009, coll. Travaux Henri Capitant, Bruylant, à paraître
(septembre 2015), p. 153.
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