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Université Mohammed V Agdal

Faculté des sciences juridiques,


Economiques et sociales

- Filière : Droit privé


- Module: Sciences criminelles
- Matière: Procédure pénale

- Pr. Abdelaziz ELHILA –

Chapitre II (1ère Partie)


Les organes auxiliaires de la justice pénale

* Les collaborateurs indépendants de l’autorité


judiciaire (section II)

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Section I: Les organes relevant de la direction et du contrôle de l’autorité
judiciaire
§1- La police judiciaire
I –Les divers titulaires des fonctions de police judiciaire
A- Les organes investis d’une mission habituelle de police judiciaire
1°) Les officiers supérieurs de police judiciaire
2°) Les officiers de police judiciaire (OPJ)
a) Les OPJ de plein droit
b) Les OPJ désignés
3°) Les officiers de police judiciaire chargés des mineurs
4°) Les agents de police judiciaire (APJ)
B- Les fonctionnaires investis de certains pouvoirs de police judiciaire
1°) Le Wali et le gouverneur
2°) Les fonctionnaires et agents de certaines administrations
II – Les attributions de la police judiciaire
III - Contrôle et responsabilité de la police judiciaire
A- Le contrôle disciplinaire
B- La responsabilité pénale et civile
§2 –Les greffiers
(N.B : Cette section est développée lors des séances du cours)

Section II :Les collaborateurs indépendants de l’autorité

judiciaire

Outre les organes de recherche, de poursuite, d’instruction, de

jugement et de greffe, l’œuvre de justice pénale suppose l’existence de

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collaborateurs indépendants du pouvoir judiciaire dont le rôle et de

contribuer au bon déroulement de la procédure pénale dans le double souci

de la sécurité et de l’équité. Il s’agit d’une part, de l’expert qui, le cas

échéant, fait œuvre d’éclaireur «de l’autorité judiciaire (§1) et d’autre part

de l’avocat qui concrétise le droit à la défense, condition essentielle d’un

procès équitable (§2).

§1 –L’expert

L’expert exerce une profession libérale au sein d’un corps considéré

comme indépendant des pouvoirs publics. Lorsqu’il est commis par la

juridiction qui entend être éclairée sur des questions à caractère technique

ou médical, l’expert apporte normalement son concours en dehors de toute

influence des autorités judiciaires, des parties et des témoins. Sans

s’appesantir sur le régime juridique de l’expertise (V les art 194 à 209 CPP)

on se limitera à quelques indications concernant la désignation de l’expert

(I) et sa mission (II).

I - La désignation de l’expert

Toute juridiction d’instruction ou de jugement saisie d’une question

technique peut ordonner une expertise soit d’office, soit à la demande

du ministère public ou des autres parties au procès*.

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* au stade de l’enquête préliminaire, l’OPJ et le présentant du parquet peuvent recourir à
l’expertise dans les conditions particulières prévues par les art 64 et 77 du CPP .

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L’expert désigné figure en principe sur un tableau d’experts

judiciaires. Mais la juridiction peut, au besoin, désigner un expert non

inscrit à ce tableau. Dans ce cas, l’homme de l’art commis prête serment

devant la juridiction de donner son concours à la justice en son honneur et

conscience (Art 195 et 345 CPP).

III- La mission de l’expert

Cette mission qui doit être précisée dans la décision de la juridiction

ordonnant l’expertise ne peut porter que sur des questions à caractère

technique et doit en principe être accomplie dans le délai fixé par ladite

juridiction. L’inobservation injustifiée du délai imparti, peut entraîner, non

seulement le remplacement de l’expert qui devra alors restituer les objets et

documents qui lui ont été confiés, mais aussi, éventuellement, sa

condamnation à des sanctions disciplinaires et sa radiation provisoire ou

définitive du tableau des experts agrées.

Dans l’accomplissement de sa mission, l’expert travaille en liaison

avec le juge d’instruction ou le magistrat délégué à cet effet par la

juridiction ordonnant l’expertise. A sa demande et conformément à

certaines conditions et règles de forme, tous les moyens à même de faciliter

sa tâche, peuvent être mis à sa disposition, notamment la consultation des

pièces du dossier, l’accès aux scellés et l’audition de l’inculpé et des tiers

en vue de recueillir des renseignements utiles. Au terme de sa mission,

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l’expert rédige un rapport précisant les recherches effectuées et ses

conclusions. Le code de procédure pénale est muet sur la valeur probante

du rapport d’expertise. Par contre, il est établi en jurisprudence comme en

doctrine que les conclusions de ce rapport ne s’imposent pas à la juridiction

qui peut, en vertu de son pouvoir d’appréciation, en tenir compte ou non,

tout comme elle peut, d’ailleurs, ordonner un complément d’expertise ou

une contre-expertise. Bien plus, suivant l’article 66 dernier alinéa du code

de procédure civile : « le juge n’est pas obligé de suivre l’avis de l’expert

désigné… » Cette solution applicable en matière civile doit l’être à fortiori

en matière pénale. Cela dit, en pratique, et à moins qu’il ordonne un

complément d’expertise ou une conte expertise, on voit mal, un juge qui est

embarrassé par des difficultés techniques se détourner purement et

simplement de l’avis de l’experts commis et se contenter de juger à la

lumière d’autres éléments du dossier.

§2 – L’avocat :

L’organisation et l’exercice de la profession d’avocat sont régis par

le Dahir du 10 septembre du 10 Août 1996. Aux termes de l’article 1 er « les

avocats font partie de la famille judiciaire leur profession est une profession

libérale et indépendante ». Il ne s’agit pas ici de présenter le statut de

l’avocat, ses diverses attributions et sa responsabilité, aspects dont l’étude

relève essentiellement du droit judiciaire privé. On se bornera plutôt à

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envisager sous l’angle de la procédure pénale ses deux principales

missions, à savoir celle d’assistance (I)et celle de représentation du

client(II).

I –La mission d’assistance

Elle consiste pour l’avocat à défendre son client et à plaider sa cause

dans le respect des règles légales et de l’intérêt de la société. Ainsi,

contrairement à une opinion répandue, l’avocat n’est pas un défenseur

inconditionnel de son client. Certes, il doit s’employer à établir l’innocence

de son client inculpé ne serait ce qu’à la faveur du bénéfice du doute et ce

en s’efforçant de réfuter les preuves produites contre celui-ci ou de remettre

en cause la régularité de la procédure. Mais lorsqu’il est lui même

convaincu de la culpabilité de son client et que les preuves à l’encontre de

celui-ci sont irréfutables (aveu sincère, témoignages indiscutables…), il ne

s’agit pas de faire « l’avocat du diable » au risque de nuire à son client.

Mieux vaut dans ce cas plaider coupable et solliciter l’atténuation

maximale de la peine applicable à l’espèce.

Dans l’accomplissement de sa mission d’assistance, l’avocat

bénéficie du monopole de plaider oralement et par écrit pour le compte de

son client et du privilège de l’indépendance vis-à-vis des juridictions et du

client. (qui ne peut par exemple imposer à l’avocat la démarche à suivre ni

refuser une mesure demandée dans son intérêt par ce dernier).

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Lorsqu’un justiciable est admis au bénéficie de l’assistance

judiciaire, un avocat est commis d’office pour lui prêter ses services

gratuitement, c’est-à-dire assurer sa défense et accomplir tous actes de

procédure appropriés.

II –La mission de représentation :

Etant le mandataire légal de son client, l’avocat est habilité à

effectuer de plein droit tous les actes de la procédure à moins qu’il s’agisse

de dénier l’écriture ou de déférer ou référer le serment, actes pour lesquels

l’article 29 du dahir survisé de 1993 exige un mandat écrit spécial.

L’avocat est ainsi habilité à accomplir diverses formalités judiciaires tels

que le dépôt de mémoires et de pièces et à exercer les voies de recours

ordinaires et extraordinaires. Mais il ne peut continuer à assister son client

devant la cour suprême que s’il est agrée près cette cour.

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