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INTRODUCTION GENERALE

I. Présentation de l’objet d’étude

Il n'est point de société sans ordre, s'il n'est point de société sans justice,
encore moins de justice sans juge investi de pouvoir de la rendre. Car toute société a un cadre
juridique pour réglementer la vie des hommes vivant en son sein et ainsi la régulation du bon
fonctionnement des institutions. Cela étant, l'Etat a non seulement l'obligation de réaliser le
bien commun, mais aussi d'assurer la protection et la garantie des droits individuels. Or
atteindre cet objectif apparait en principe un idéal impossible dans un pays où il y a du
désordre dans la gestion du pouvoir public et aussi dans son organisation.

C'est au Droit, sans doute qu'est dévolue cette mission consistant à garantir
la paix sociale dans une sécurité plus grande. Ainsi donc la mission finale du droit demeure, la
recherche de la paix, le rétablissement de la justice, le maintien de l'ordre, de la tranquillité et
de l'harmonie dans toute la société.

De nos jours, il n'est secret pour personne que les conflits de séparation des
pouvoirs entre l'exécutif et le judiciaire s'imposent avec acuité nonobstant le cadre légal
institué par le législateur notamment la constitution et les lois organiques.

Singulièrement, le principe de séparation du pouvoir entre l'exécutif et le


judiciaire en droit positif congolais, notamment le ministre de la justice face aux magistrats du
parquet comme c'est d'eux qu'il s'agit dans ce travail, reste un mythe et même existant.

Pour précision, le législateur congolais forge pour le ministre de la justice


membre de l'exécutif le pouvoir de saisir le Procureur Général près la Cour de Cassation des
faits qui relèvent de sa compétence en vue de mettre l'action publique en marche 1 mais aussi
le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. 2 Toutefois,
le pouvoir exécutif ne peut donner d'injonction au juge dans l'exercice de sa fonction, ni
statuer sur les différends, ni les entraver.3

Dans tous les systèmes de justice pénale, le ministère public :


1
KAVUNJA T., Droit Judiciaire Congolais et Compétence Judiciaire, TII, 6ème éd, BUKAVU, 2008.
2
KIKALA PENE AMOUNA G., attributions du Ministère Public et procédure pénale, Tl, éd, AMOUNA, Kin, 2006.
3
MONTESQUIEU et Flarnmarion ; « esprits des lois », 2e Ed. Paris, 2013, p, 253.
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- Décide s'il y a lieu d'engager ou de continuer les poursuites ;


- Exerce les poursuites devant les tribunaux ;
- Peut former des recours à l'encontre de toutes ou certaines décisions de justice.

Dans certains systèmes de justice pénale, le ministère public également :


Met en œuvre la politique pénale nationale, en l’adaptant, le cas échéant, aux réalités
régionales ou locales ; Conduit, dirige ou supervise l'enquête ; Veille à ce que les victimes
reçoivent aide et assistance effectives ; Décide des mesures alternatives à la poursuite ;
Supervise la mise à exécution des décisions de justice ; etc.

Le ministère public est avisé des infractions qui sont commises soit par des
plaintes déposées par les victimes de ces infractions, soit par des dénonciations faites par des
tiers, des particuliers ou par des autorités publiques qui sont dans l’obligation d’en avertir les
autorités judiciaires, soit enfin de l’une ou de l’autre façon. Les officiers du ministère public
vérifient si les faits portés à leur connaissance constituent des infractions à la loi pénale.

Le Procureur Général de la République peut recevoir du Ministre de la


Justice une injonction pour exécuter l’action publique devant toutes les juridictions
inférieures. En ce cas, il ne peut pas prendre part au délibéré de la Cour Suprême lorsque les
décisions rendues dans les causes où il a été partie poursuivante sont frappées de pourvoi en
Cassation.

La loi reconnaît au Ministre de la justice le pouvoir réglementaire en matière


judiciaire, notamment : le pouvoir de fixation des taux, des droits, taxes et redevances à
percevoir à l’initiative du Ministère de la justice ; le pouvoir de fixation des taux et des taxes
des recettes administratives et judiciaires ; la nomination des juges assesseurs des tribunaux
de paix ; la nomination des magistrats inspecteurs près les tribunaux de paix.
La Loi organique n°13/011 du 11 avril 2013 portant organisation, fonctionnement et
Compétences des Juridictions de l’ordre judiciaire place, dans son article 70, le ministère
public sous l’autorité du Ministre de la justice. Son article 35 accorde à la même autorité, un
droit d’injonction sur le ministère public. Ce droit consiste essentiellement à demander que
soit initiée ou continuée une action publique4.

Mais, ce pouvoir était mis en cause par la constitution du 18 février 2006.


En effet, aux termes de l’article 149, al.2 une problématique sur l’appartenance du parquet au

4
Articles 70 et 35 de la Loi organique n°13/011 du 11 avril 2013 portant organisation, fonctionnement et Compétences
des Juridictions de l’ordre judiciaire
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pouvoir judiciaire lequel est indépendant du pouvoir exécutif et législatif, a vu le jour.


L’article 149, al.1 disposait : « Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et
du pouvoir exécutif. Il est dévolu aux Cours et Tribunaux qui sont : la Cour constitutionnelle,
la Cour de cassation, le Conseil d’Etat, la Haute Cour militaire, les cours et tribunaux civils et
militaires ainsi que les parquets rattachés à ces juridictions…»

Pourtant, il faut relever que la nature des attributs du ministère public


emmène ce dernier à se situer plus près du pouvoir exécutif. En effet, le ministère public
veille au respect des actes législatifs et réglementaires censés être exécutés par
l’administration, qui relève du pouvoir exécutif. A ce titre, il remplit les mêmes fonctions
qu’un fonctionnaire de l’Etat. En outre, en vue de l’exécution des décisions judiciaires dont il
est chargé par la loi, le ministère public doit recourir aux unités de la force publique, qui
relèvent également du pouvoir exécutif. Ainsi, aussi bien en amont qu’en aval, les fonctions
du ministère public le mettent en rapport plus direct avec le pouvoir exécutif.

II. CHOIX ET INTERET DE L’OBJET D’ETUDE


II.1. CHOIX DE L’OBJET D’ETUDE

Ce travail que nous estimons heureux de publier les résultats dans le monde
des réflexions, n'est pas le fruit du hasard. Bien au contraire, est une conséquence logique de
l'inapplication de certaines dispositions légales de la bonne administration de la justice en
République Démocratique du Congo qui a suscité en nous le goût de nous y pencher.

En effet, malgré les textes qui régissent l'organisation, fonction et


compétence de juridictions de l'ordre judiciaire en République Démocratique du Congo, un
décalage sérieux existe entre la volonté législative et la légitimité de règles juridiques ou à
tout le moins leur matérialisation dans la société qui constitue deux réalités qui sont
radicalement opposées.

II.2. INTERET DE L’OBJET D’ETUDE

Kalunga Tshikala Victor, Dans son ouvrage rédaction de mémoire en Droit,


nous fait savoir que l’intérêt du sujet consiste à faire la motivation qui conduit son choix.5

C’est ainsi que ce présent travail trouve son intérêt à trois niveaux dont :
L’intérêt social, l’intérêt scientifique et l’intérêt personnel.

1. Intérêt social
5
Victor KALUNGA TSHIKALA, Rédaction des mémoires en Droit « Guide pratique » Lubumbashi, 2021 p19.
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Au niveau de la société, ce travail jouera un rôle libérateur au carcan dans


lequel plusieurs magistrats qui croient aux intimidations politiciennes en évitant des
révocations, de manque des promotions pour enfin abandonner l'applicabilité de la justice
juste, constitue un obstacle pour l'Etat Congolais et au développement de ce qui est dû au
bienêtre collectif dans une justice plus grande et équitable.

2. Intérêt scientifique

Au niveau scientifique, notre démarche intellectuelle créera un débat qui


pourra déterminer les autres chercheurs de nous compléter et par rapport à nous-mêmes,
d'entreprendre en profondeur les investigations qui ont pour tenant et aboutissant notre
spécialisation.

3. Intérêt personnel

Ce présent travail nous permettra d’approfondir notre connaissance en la


matière et d’apporter notre pierre dans la construction de la science qui sera sanctionné par
l’obtention du diplôme de premier cycle en Droit Privé et Judiciaire de l’Université de
Lubumbashi.

III. ETAT DE LA QUESTION

Le domaine scientifique, plus précisément celui de la recherche reste celui


où la complémentarité est imposante.

L'état de la question est définit comme « un relève des publications


antérieures qui, de manière directe ou indirecte ont porté le même thème et non le même sujet
que celui abordé par de recherche dans un domaine ».6

Nous avons relevé certains travaux scientifiques qui ont essayé d'analyser de
la séparation des pouvoirs. Ainsi, Inga Sombola Chris, dans son étude intéressante sur le
pouvoir judiciaire et la protection de lois en droit positif congolais, il s'insurge contre les
articles 151 de la constitution du 18 février 2006 tel que modifié en 2011 et l'article 70 de la
loi-organique n°13/011-B du 11 Avril 2013 portant organisation, fonctionnement et
compétence des juridictions de l'ordre judiciaire.7

6
Victor KALUNGA TSHIKALA, op.cit ,p21
7
INGA SOMBOLA Chris ; « le pouvoir judiciaire et la protection de lois en droit positif congolais » mémoire
d’obtention de diplôme de licence en droit privé judiciaire, université de Kinshasa 2012.
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Quant à Kabasele Muamba Fred, il ne se donne pour mission de commenter


la loi en matière de l'organisation du pouvoir judiciaire pour une vulgarisation de nature à
permettre du ministère public organe fortement hiérarchisé.8

Notre demande scientifique se démarque de cogitations précédentes en ce


sens que nous mettons un accent particulier sur le ministère public face à l’autorité du
ministre de la justice face au principe de la séparation des pouvoirs, qui de toute évidence
dans l'état de la législation actuelle, crée une entrave très sérieuse et plonge le pays non
seulement dans une insécurité juridique et judiciaire, mais aussi inadaptés.

C'est pourquoi, dans la plupart de cas, il freine l'évolution de la justice


congolaise et qui lui fait perdre même son sens.

A travers notre prise de position traduite en acte par la rédaction de cet


ouvrage scientifique, nous allons à bon droit créer un réajustement ou à tout le moins, une
nouvelle donne dans le fonctionnement de la justice congolaise pour sortir de l'impasse.

IV. PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE

La problématique c'est la question principale que l'auteur se pose et à


laquelle il attend répondre au bout de ses recherches.9

Elle doit être formulée de sorte qu'elle aille directement ou indirectement au


thème contenu dans le sujet ».

Disons directement que, la théorie classique de trois pouvoirs enseigne en


effet que le pouvoir législatif crée la loi, tandis que le pouvoir judiciaire est le seul compétent,
à l'exclusion de tout autre, pour interpréter la loi dans le but d'en faire application à des litiges
particuliers.

Par ailleurs, la non intériorisation des règles juridiques par bon nombre des
congolais ballotés par deux sentiments contradictoires entre le respect des textes et celui de
satisfaire les intérêts égoïstes en interférant dans le pouvoir judiciaire, a attiré notre attention.

Ainsi nos préoccupations tourneront autour des questions suivantes :

8
KABASELE MUAMBA Fred ; « commentaire sur la loi en matière de l'organisation du pouvoir judiciaire pour
une vulgarisation de nature à permettre du ministère public organe fortement hiérarchisé » mémoire
d’obtention de diplôme de licence en droit privé judiciaire, université de Kisangani 2016.
9
KALUNGA TSHIKALA op.cit. p.23.
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1. L'indépendance des magistrats du parquet dans la séparation des pouvoirs en droit


positif congolais, est-ce un mythe ou une réalité ?
2. Quels sont les mécanismes de garantie et consolidation des pouvoirs entre le
législatif, l'exécutif et judiciaire en droit positif congolais ?
3. Quelles sont les mesures législatives prévues pour sécuriser les magistrats face aux
injonctions du ministre de la justice ?
4. L'implication des pouvoirs publics aux magistrats du parquet pour protéger leur
indépendance est-elle encourageante ou décourageante ?

Voilà les questions autour desquelles nous graviterons et tenterons de répondre dans les lignes
qui suivront.

V. HYPOTHESE DU TRAVAIL

L’hypothèse est une réponse provisoire donnée aux questions de la


problématique. Elle servira de fil conducteur, car elle est une conjecture, ou « une proposition
de réponse à la question posée.10 A dire vrai, l’hypothèse de travail est le point de départ
d’une investigation scientifique.

En effet, il semble qu'indépendamment de la volonté législative,


l'indépendance des magistrats du parquet c'est un mythe, car l'indépendance signifie que
l'autorité judiciaire, le magistrat et son activité essentielle doivent être à l'abri d'ingérences
internes quelles qu'en soit leur origine et leur nature.

Nous noterons que la constitution de 2006 tel que modifié à ces jours, la loi
n°06/020 du 10 Octobre 2006 portant statut des magistrats et la loi organique n°13/011-B du
11 Avril portant organisation, fonctionnement et compétence des juridictions de l'ordre
judiciaire, consacrent la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire en droit
positif et accordent ainsi l'indépendance des magistrats.11

Il se peut que les règles juridiques organisant cette séparation des pouvoirs
soient muettes sur la sécurisation des magistrats face aux injonctions du ministre de la justice.
Cela se traduisait par l'inexistence des sanctions pénales et civiles contre tous usurpateurs
(ministre de la justice).

10
Louis MPALA MBABULA , Initiation à la Recherche Scientifique, Lubumbashi, 6e Ed. Mpala mars 2011, P.59.
11
La loi n°06/020 du 10 Octobre 2006 portant statut des magistrats
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Enfin, l'Etat en sa qualité de Garant de l'ordre public peut dorénavant mettre


en œuvre les mesures contraignantes pénales et civiles d'accompagnement pour une efficacité
indéniable dans la matérialisation stricte de ce qui est dû aux magistrats du parquet comme
acteur du pouvoir judiciaire.

VI. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE

A. METHODES DE RECHERCHE

Elle se définit comme l'ensemble d'opérations par lesquelles une discipline


scientifique cherche à atteindre les réalités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie.

Cela étant, dans le cadre de notre travail scientifique qui ne peut être le
résultat d'une recherche désordonnée, mais plutôt une recherche cohérente et méthodique. Ce
travail n'échappera pas à cette exigence qui se veut scientifique.

Pour nous rendre intéressant, d’une part nous nous servirons de la méthode
exégétique.

- Méthode exégétique

La méthode exégétique, nous servira dans la mesure où les renseignements


obtenus parviendront en grande partie de l'analyse et de l'interprétation des dispositions
légales en la matière.

Elle nous permettra de relever les données à travers un cadre qui est la loi
pour sortir son imperfection en République Démocratique du Congo à propos de la séparation
des pouvoirs judiciaires et exécutifs.

- La méthode comparative :

Elle se fonde sur la comparaison, c’est une opération consistant à étudier


parallèlement deux systèmes en vue d’en dégager les convergences et les divergences. Ainsi,
elle nous a permis d’effectuer un parallélisme entre une ou plusieurs législations notamment
des divers Etats pour qu’enfin l’on dégage les similitudes et dissimilitudes au regard de notre
droit positif.

B. TECHNIQUES DE RECHERCHE
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Elle est l'ensemble des moyens par lesquels le chercheur parvient à récolter
les données nécessaires à l'analyse d'un sujet de recherche.

Cela étant, dans le cadre de notre travail, quant aux techniques, nous allons
nous inspirer de deux techniques que voici : la technique documentaire d'une part, qui
consistera et permettra de consulter les textes des lois, les ouvrages des professeurs, la
jurisprudence etc.

La Technique d'interview d'autre part qui, à travers elle, nous interrogerons


certains magistrats pour nous rassurer de leur sort face à l’autorité du ministre de la justice et
certains praticiens de l'art juridique.

VII. DELIMITATION DU TRAVAIL

Le problème du ministère public face à l’autorité du ministre de la justice,


est un sujet que nous voulons traiter en l'insérant dans l'espace.

Cette étude étant circonscrite par rapport à l'espace, elle sera limitée sur le
territoire de la République Démocratique du Congo.

Quant à la matière, elle concerne le droit positif congolais et plus


particulièrement sur le fonctionnement du ministère public ; c'est-à-dire l'organe judiciaire
assurant le déroulement et l'administration des procès.

Dans le temps, la délimitation de ce travail va de 2011 à ces jours.

VIII. DIVISION DU TRAVAIL

Outre l'introduction et la conclusion, le présent travail comprend deux chapitres :

- Le premier chapitre traitera de la séparation du pouvoir entre les organes de l'Etat. Il


sera subdivisé en deux section où respectivement nous analyserons les généralités sur
les pouvoirs et de l'indépendance entre organes du pouvoir.
- Le deuxième se basera sur le pouvoir d'injonction du ministre de la justice sur le
parquet. Dans sa première section, nous parlerons de la base juridique, et la deuxième
section sera focalisée sur les garanties de l'indépendance du ministère public dans
l'exercice de l'action publique.

CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LE MINISTERE PUBLIC

SECTION 1 : CADRE CONCEPTUEL


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§1 : Ministère public

Selon le lexique des termes juridiques, le ministère public est un ensemble


des Magistrats de carrière qui sont chargés, devant certaines juridictions, de requérir
l’application de la loi et de veiller aux intérêts généraux de la société12. Pour M. Florence
Goyet et Maurice. Roland, le ministère public est une institution destinée à assurer la défense
de l’intérêt général et de l’ordre public en veillant à ce que la loi et le Droit soient observés et
exactement appliqués13.

Ce sont les magistrats du parquet qui ont la mission de rechercher les


infractions lesquelles perturbent effectivement l’ordre public, d’arrêter leurs auteurs et de les
traduire devant les cours et tribunaux en exerçant l’action publique afin de solliciter
l’application des sanctions prévues par le Législateur. Le ministère public désigne à la fois
l’institution et les membres qui composent cette institution qui sont les Magistrats.

Le ministère public en tant que membre de l’institution est aussi appelé «


Magistrat du parquet » étant donné que c’est ici où se situe son cabinet de travail. Il est encore
désigné sous le nom de « Magistrats debout »; cela provient du fait que les Magistrats du
ministère public se lèvent pendant l’audience pénale lorsqu’ils s’adressent au juge pour
requérir l’application de la loi contre des prévenus qu’ils ont traduits en justice ou que les
parties civiles
ont directement cités. Même en matière de Droit privé, ils sont tenus de se lever pendant
l’audience lorsqu’ils veulent donner point de vue sur une question, poser des questions aux
parties ou même plaider selon qu’ils figurent au procès entant que partie jointe ou partie
principale14.

Quant à nous le ministère public est l’expression par laquelle on désigne


l’ensemble des magistrats qui dans une juridiction sont chargés de défendre les intérêts de la
collectivité nationale. Les magistrats du ministère public constituent la magistrature debout,
ainsi appelée en raison de ce qu’aux audiences auxquelles ils assistent, ces magistrats
prennent la parole debout alors que, les juges restent assis, d’où, par opposition pour désigner
ces derniers, l’expression magistrature assise ou encore magistrats du siège.

Il faut noter que le ministère public, en matière pénale, est toujours partie
principale car c’est lui qui exerce l’action publique à l’exclusion de toute autre partie, même
12
GUILLEN, (R) et VINCENT, (J) lexique des termes juridiques, 9e éd, Dalloz, Paris, 1993, p.349.
13
GOYEN, (F), Le Ministère Public, Sirey, Paris, 1936, Roland, le ministère public en droit français SEM-Jur. 1950, cité par KILALA Pene
AMUNA, Attributions du ministère public et procédure pénale, tome I, éd. Amuna, Kin., 2006, p.1.
14
KILALA Pene-AMUNA, Attributions du Ministère Public et Procédure pénale, tome I, éd. Amuna, Kin., 2006, p.3.
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dans le cas où l’instance a été initiée par une partie privée par la citation directe. Dans le cas
où l’instance a été instituée par une partie privée par la citation directe. Cette expression de «
Magistrat debout » s’oppose à celle de « Magistrat assis » lequel désigne les juges. Ces
derniers sont appelés ainsi parce qu’ils restent assis durant les audiences; c’est eux qui
tiennent la police d’audience nonobstant le pouvoir du ministère public de veiller au maintien
de l’ordre public dans les cours et tribunaux. Le ministère public est également nommé «
organe de la loi » car c’est à lui qu’incombe la charge de veiller à l’application des lois afin
de mieux assurer la défense de l’intérêt général et de l’ordre public. Le ministère public est
donc en toute matière (civile ou répressive) et à tout moment (origine de l’action ou
déroulement des procès), l’organe de la loi, chargé de l’interpréter pour la défendre. Cette
considération emporte, du point de vue
de l’organisation du ministère public, un certain nombre de conséquences15.

- Elle impose, tout d’abord, l’unité du ministère public, en matière civile et


en matière répressive, qui s’explique parce que le fondement de leur action est identique, alors
qu’on ne la comprendrait pas si l’un faisait entendre la voix de la loi alors que l’autre serait
l’agent d’une poursuite arbitraire.

- La même considération requiert, en second lieu, l’opportunité du (MP)


ministère public à la magistrature, car cette dernière est seule compétente pour interpréter la
loi. La théorie classique des trois pouvoirs enseigne, en effet, que le pouvoir législatif fait la
loi et que le pouvoir exécutif pourvoit à exécution, mais que seul le pouvoir judiciaire est
compétent, à l’exclusion de tout autre, pour l’interpréter dans le but d’en faire application à
des litiges particuliers. 16

- La nécessaire appartenance à la magistrature de la personne chargée de


mettre l’action publique en mouvement conduit, enfin, à rejeter, parmi les moyens de mettre
en œuvre la souveraineté populaire, quant aux attributions du ministère public, non seulement
le système de l’accusation populaire, mais aussi celui de l’élection directe d’un accusateur
public qui, au moins tel qu’il a été conçu en France, ne requiert aucune connaissance
particulière chez la personne investie du droit de poursuivre17.

Le ministère public est, enfin appelé « partie publique », « accusateur public


ou avocat de la société » car son rôle essentiel pendant le procès pénal, résulte de son statut
particulier par rapport aux autres parties et aux autres organes judiciaires et consiste en effet,
15
RASSAT (M. L.), le ministère public entre son passé et son avenir, paris, L.G.D.J,1965, p.145, n°142.
16
DUVERGER (M), institutions politiques et droit constitutionnel, 7e éd 1963, p. 169.
17
BURDEAU, (G), Droit constitutionnel et institutions politiques, 10ème éd. Paris, Puf, 1963, p.139.
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dans l’exercice de l’action publique, au nom de la société, même dans le cas où cette action a
été déclenchée par le procédé de la citation directe, à l’initiative d’une partie privée. Partie
demanderesse, le ministère public assume la charge de la preuve de son accusation à
l’encontre de la partie poursuivie18.

Tous ces qualificatifs donnés au ministère public prouvent à suffisance son


importance que le législateur lui accorde dans la société et combien sa tâche est lourde. C’est
d’ailleurs pourquoi, dans la recherche des infractions et l’arrestation de leurs auteurs, le
législateur a adjoint des officiers de police judiciaire au ministère public pour ainsi lui
permettre de bien accomplir sa mission et ce, sans aucune faillite. Le juge du tribunal de paix
joue le rôle du ministère public auprès de sa juridiction siégeant en matière répressive
lorsqu’un officier du ministère public ou un Officier de Police Judiciaire à compétence
générale n’a pas été désigné par le procureur de la république pour exercer les fonctions du
ministère public. Le juge du tribunal de paix n’est donc pas un magistrat débout ou magistrat
du parquet; il est principalement un magistrat assis de la même manière que les autres de la
magistrature assise. Ce n’est qu’exceptionnellement qu’il remplit les fonctions du ministère
public en cas de défaut de ce dernier au tribunal de paix et son organisation est nettement
différente de celle de ministère public19.

§2 : La nature juridique du ministère public

La question de départ qui se pose est celle de savoir si le ministère public est
un agent d’exécution du pouvoir exécutif. D’où la nature juridique du ministère public fait
l’objet d’opinions divergentes, néanmoins, le problème qui se pose ici est celui de savoir si le
ministère public est magistrat ou simple agent d’exécution du pouvoir exécutif. Selon la
doctrine classique enseigne BAYONA BAMEYA, traditionnellement, il a été affirmé que les
Officiers du Ministère Public sont des agents du pouvoir exécutif auprès des tribunaux.20

En droit congolais, pareille affirmation trouve son appui sur l’art. 66 de la


loi organique n°13/011-B du 11 avril 2013 portant organisation, fonctionnement et
compétences des juridictions de l’ordre judiciaire, qui dispose « le ministère public surveille
l’exécution les actes législatifs, des actes réglementaires et des jugements. Il poursuit d’office
cette exécution dans les dispositions qui intéressent l’ordre public ». Ainsi donc, agent
d’exécution donc fonctionnaires, les Officiers du Ministère Public doivent recevoir les ordres

18
LUZOLO BAMBI, cours de l’organisation et de la compétence judiciaires, UNIKIS, fac. de droit,
G1; année académique 2004-2005, p. 7.
19
Ibidem
20
BAYONA BAMEYA, Cours de procédure pénale, UNIKIN, fac. De droit, G2, année académique,1999-2000, p. 19.
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du gouvernement. Mais la même doctrine classique prend la précaution d’ajouter que les
Officiers du Ministère Public sont aussi magistrats puisqu’ils concourent à l’audience, à
l’interprétation et à l’application de la loi et en cette dernière qualité, ils ont la liberté de
parole21. En effet, argue-t-on, les officiers du ministère public sont principalement
fonctionnaires et subsidiairement magistrats; fonctionnaires dans l’ensemble de leurs
attributions, ils deviennent magistrats à l’audience dans la mesure où ils gardent le droit de
faire connaître leurs opinions. De son coté, Madame Michèle LAURE RASSAT, dans sa
thèse de doctorat : « Le ministère public entre son passé et son avenir », soutient que la
conception classique qui considère les magistrats du parquet comme des simples agents de
l’exécutif est à combattre. Car, si dans l’ancien droit les Officiers du Ministère Public étaient
les agents du pouvoir royal auprès des tribunaux agissant au nom du Roi et sa délégation;
c’est parce que le Roi était souverain. Or depuis la révolution Française 1879, la souveraineté
apportent à la nation; les officiers du ministère public ne sont donc et ne peuvent donc être
que les représentants de la nation, et c’est par le fait d’une erreur évidente que la doctrine
soutient encore unanimement qu’ils sont les agents du pouvoir exécutif auprès des
tribunaux.22

SECTION 2 : INDEPENDANCE ENTRE ORGANES DU POUVOIR


§1 ENTRE L'EXECUTIF ET LE LEGISLATIF

La faculté d'empêcher permet à l'exécutif de neutraliser le pouvoir législatif.


Concrètement, il s'agit du droit de veto, car la puissance qu'à l'exécutif, comme nous l'avons
dit supra, doit prendre part à la législation par sa faculté d'empêcher ; sans quoi, elle sera
bientôt de ces prérogatives,

D'aucun n'ignore que la constitution de notre République qui serait l'œuvre


du parlement, celle de 2006 telle que modifiée en 2011 ne répond pas au principe de
l'indépendance du pouvoir législatif qui, produit des lois taillées sur mesure afin de
promouvoir et satisfaire les intérêts d'une classe politique qui était au pouvoir et qui n'est
restée qu'au niveau d'annonce et textuel.

Cependant, la séparation de pouvoirs exige une source différente de


légitimation, ou un acte différent de légitimation provenant de la même source pour chacune
des puissances distinctes. Si le pouvoir législatif nomme le pouvoir exécutif et judiciaire

21
BAYONA BAMEYA, op.cit p. 23.
22
Madame MICHELE LAURE RASSAT, Le ministère public entre son passé et son avenir, paris, L.G.D.J, 1967, p. 96, n°48à164.
33

comme l'a indiqué Montesquieu, il n'y aura pas de séparation de pouvoirs, puisque le pouvoir
de nomination comporte le pouvoir de révoquer.

Il est évident que, si le monarque prenait part à la législation par la faculté


de statuer, il n'y aurait plus de liberté,

Quant à ce qui concerne le législatif et l'exécutif, Montesquieu n'a jamais


employé le terme de « Séparation », il prône une collaboration et une distribution de ces deux
pouvoirs, pas une opposition des organes, il parle plutôt de « combinaison, de fusion et de la
liaison de pouvoirs »23

Cette distribution n'est donc qu'organique, les fonctions mélangées, l'objectif


étant un contrôle mutuel des pouvoirs, afin d'empêcher le despotisme.

Face à cette cohabitation de ces deux pouvoirs (Exécutif et législatif) nous


voyons mal de l'intérêt de pouvoir judiciaire, qui applique les lois. Un pouvoir qui ne peut être
et jamais au même niveau que les deux autres.

§2 ENTRE LE LEGISLATIF ET LE JUDICIAIRE

Disons directement que le pouvoir législatif est confié au parlement, organe


qui se charge de légiférer ou édicter les lois et le pouvoir judiciaire est le garant des libertés
individuelles et les droits fondamentaux des citoyens.

Cependant, le pouvoir législatif depuis l'indépendant de la République


Démocratique du Congo est une mission constitutionnelle qui est représentée ou divisée en
deux chambres dont l'assemblée nationale et le Séant dont leur mission est de légiférer les
lois.

Par contre, selon la constitution, le pouvoir judiciaire est indépendant du


pouvoir de l'exécutif. Il est exercé par la cours suprême de justice, les cours d'appel et les
tribunaux civils et militaires. C'est le Conseil Supérieur de la magistrature qui propose les
nominations et sanctionne les magistrats.

23
MONTESQUIEU, De l'Esprit des lois, op. cit p268.
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Dans la pratique, le pouvoir judiciaire dépendant du Président de la


République, qui nomme révoque les magistrats. En effet, l'indépendance du pouvoir judiciaire
est peut être l'élément le plus important de la séparation des pouvoirs, celui qui protège les
citoyens de l'arbitraire. Les principales interactions entre l'exécutif et le pouvoir judiciaire se
situent, d'une part, au moment de la nomination des magistrats et d'autre part, et de façon
continue, dans le rôle du ministère public.

La constitution prévoit que le Chef de l'Etat nomme et révoque les


officiers du ministère public prêt les cours et tribunaux sous réserve des prérogatives du
Conseil Supérieur de la Magistrature.

Il nous revient aussi de préciser que les dispositions qui régissent


l'équilibre des pouvoirs exécutif et législatif entre eux et entre les branches qui les composent
figurent parmi celles dont l'enjeu politique immédiat fut le lus qui a tiqué notre attention dans
la rédaction de ce travail.

Le nouvel ordre politique qui chapote actuellement le pouvoir


législatif appelle avant tout la mise en place d'un régime démocratique fondée sur l'Etat de
droit surtout que prône le Chef de l'Etat et sur l'ordonnancement constitutionnel assurant la
séparation effective des pouvoirs en même temps que leurs collaborations afin d'éviter d'une
part, toute concentration des pouvoirs entre les mains d'un seul organe et, d'autre part, tout
blocage préjudiciable du régime en cas d'absence collaboration judicieuse entre ces pouvoirs.

Car, il n'est secret pour tout congolais, des conséquences que peut avoir
l'inobservance mutuelle des règles liées de chaque organe de l'Etat. Les congolais savent
également que la concentration excessive du pouvoir dans les mains d'une seule personne et
les interférences entre pouvoirs peuvent mener à des dérives extrêmement néfastes.

De tout ce qui précède, le corps de règle relatif au pouvoir judiciaire


constitue assurément un élément capital du nouvel équilibre constitutionnel et une garantie
essentielle de sa pérennité dans le sens d'affirmer toujours l'indépendance de ce dernier dont
les membres sont en principe nommés promus et révoqués par le Président de la République
sur proposition du Conseil Supérieur de la Magistrature désormais composé exclusivement
des magistrats.
33

§3 ENTRE L'EXECUTIF ET LE JUDICIAIRE

Sans raison de nous répéter, la République Démocratique du Congo


consacre le principe de la séparation de pouvoirs entre l'exécutif et le judiciaire. Cependant,
dans la pratique, l'exécutif prédomine et remporte sur le pouvoir judiciaire.

La question qui reste à se poser est celle de savoir que faire pour une
séparation effective de ces trois pouvoirs ? La séparation du pouvoir est un principe sacro-
saint consacré par la constitution dans tout Etat qui se veut Démocratique. Dans la
constitution de notre pays, il est fait mention de ce principe à l'article 149. Le constituant
insiste sur l'indépendance du pouvoir judiciaire à l'égard de deux autres.24

L'Article 151 de la constitution de notre pays est catégorique : « le pouvoir


exécutif ne peut donner d'injonction au juge dans l'exercice de sa juridiction, ni s'opposer à
l'exécution d'une décision de justice. Le pouvoir législatif ne peut ni statuer sur les différends
juridictionnels ni modifiés une décision de justice ni à s'opposer à son exécution. Toute loi
dont l'objectif est manifestement de fournir une solution à un procès en cours est nulle et de
nul effet25.

Cependant, dans la pratique en République Démocratique du Congo, le


pouvoir exécutif domine sur les deux autres pouvoirs qui ne sont devenus que des canaux par
lesquels il concrétise et légitime ses décisions.

En République Démocratique du Congo, le pouvoir législatif et judiciaire


sont devenus des simples marionnettes du régime en place.

Avec trop de regrets, l'affaire KATUMBI TCHAPWE relève le manque


d'indépendance du pouvoir judiciaire au détriment du pouvoir exécutif. En Juillet 2016, voici
ce qu'avait déclaré sur TV5 MONDE la Juge Chantai RAMAZANI WAZURI qui avait
condamné Moïse KATUMBI à trois ans de prison ; « C'est un dossier politique dans lequel

24
Article 149 de la loi du 18 février 2006 telle que modifiée par la loi du 20 février 2011 portant constitution de
la république démocratique du Congo.
25
Article 151 de la loi du 18 février 2006 telle que modifiée par la loi du 20 février 2011 portant constitution de
la république démocratique du Congo.
33

nous avons reçu des pressions, nous n'avons pas délibéré, et les juges n'avaient pas d'intime
conviction. Tout ce qu'on nous a demandé de faire, nous l'avons fait sous pression ».26

Voilà, bien que démenti par le gouvernement, de tels propos venant d'une
Juge, amènent à se poser une question sur l'indépendance de notre justice. Malgré le soutien
du Conseil des droits de l'homme, de l'ONU dont bénéficie KATUMBI, la justice congolaise
ne cessait de mettre des obstacles pour empêcher son retour au pays.

Autre preuve de l'inexistence d'une vraie justice et indépendante en R.D.C,


dans son chapitre relative au mesure de description politique où l'on veut libérer même des
prisonniers qui avaient commis des infractions réelles et libérer après l'interférence de
l'exécutif en utilisant une discrimination d'appartenance politique.

Surabondamment, quelles que soient les qualités des textes légaux en la


matière, il appartiendra toujours aux hommes et femmes qui sont appelés à servir au sein de
ces institutions et des organes constitutionnellement établis, de remplir dans l'intérêt exclusif
de la nation et des citoyens qui la composent.

La constitution et toutes les lois organiques en la matière ne peuvent que


favoriser le fonctionnement d'un Etat de droit, mais ce sont les hommes et femmes qui
accompliront les différentes fonctions instituées et qui assureront la lourde responsabilité
d'exercer leurs compétences de manière à assurer l'épanouissement des citoyens et de
développement de la nation.

CHAPITRE II : LE MINISTERE PUBLIC CONGOLAIS FACE A L’AUTORITE DU


MINISTRE DE LA JUSTICE : ETAT DE LIEU ET PERSPECTIVES

SECTION 1 : BASE JURIDIQUE

§1 RAPPORT ENTRE LE MINISTRE DE LA JUSTICE ET LE MINISTERE PUBLIC

Le Ministre de la Justice, organe indépendant qui a le pouvoir d'injonction


sur le Ministère Public qui jouit aussi de l'indépendance qui est relative.
26
www.wikipedia.com (France24.cd). page consulté le 15 Août 2022 à 11h30.
33

Celui-ci dispose d’un pouvoir d’injonction sur le Parquet. Il l’exerce en


saisissant le Procureur Général près la Cour de Cassation ou le Procureur Général près la Cour
d'Appel selon le cas, sans interférer dans la conduite de l'action publique, mais celui-ci peut
donner injonction au ministère public.27

Ainsi, au terme des articles 70, 72 et 73 in fine de la loi organique n°13/011-


B du 11 Avril 2013 portant organisation, fonctionnement et compétence des juridictions de
l'ordre judiciaire, il est confié au Ministre de la Justice le Pouvoir d'injonction sur le Procureur
Général près la Cour de Cassation et sur le Procureur le Procureur Général près la Cour
d'Appel. Il peut donner ordre à chacun de ces hauts magistrats de mettre l'action publique en
mouvement.28

Il en ressort également de l'article 15 alinéa 2 de la loi organique n°06/020


du 10 Octobre 2006 portant statut du magistrat tel que modifiée et complétée par la loi
organique n°15/014 du 01 Août 2015 qui prévoit que le Ministre de la Justice a un pouvoir
d'injonction sur le parquet.29 Même si la loi n'a pas indiqué le contour ou la forme de cette
injonction, la doctrine oriente sa compréhension en deux dimensions :

- Le ministre de la justice peut donner d'injonctions positives au procureur général


près la cour de cassation ou au procureur général près la cour d'appel, à l'Auditeur
près la haute cour militaire, de mettre en mouvement l'action publique, ce qui
signifie qu'il peut adresser les instructions générales sur l'action publique.
- Le ministre de la justice ne peut pas donner d'injonction négative au procureur
général près la cour de cassation ou au procureur général près la cour d'appel, c'est-
à-dire il ne peut pas donner les ordres de ne pas poursuivre tel justiciable ou de
classer sans suite un dossier.

Cependant, les articles précités viennent rabaisser l'indépendance du


ministère public jusqu'au niveau de l'époque du code de l'organisation et de la compétence
judiciaire du 31 Mars 1989 sous le MPR parti-Etat.

Sous d'autres cieux par contre, une solution a été adopter et apparaît aux
yeux d'un observateur averti, non seulement la plus performante, mais aussi la plus

27
Article 70 de la loi-organique n°13/011-B du 11 Avril 2013 portant organisation, fonctionnement et
compétence des juridictions de l'ordre judiciaire, J.O RDC, n°Spé, 4 Mai 2013.
28
Article 72 et 73 de la loi-organique n°13/011-B du 11 Avril 2013 portant organisation, fonctionnement et
compétence des juridictions de l'ordre judiciaire.
29
KAVUNDJA, Droit judiciaire congolais, et compétences judiciaires, TOME II, 6ème éd. BUKAVU, 2008, p. 155.
33

souhaitable. Ainsi lors de la rédaction de la constitution après l'Etat Indépendant du Congo, le


constituant a accordé une grande attention aux structures du parquet. Pour éviter que les
pouvoirs du ministère public puissent être utilisés de façon politique erronée, ce qui avait été
le cas sous le régime fasciste, qui avait jugé nécessaire de rompre avec le lien traditionnel qui
avait jusque-là placé le ministère public sous l'autorité du ministre de la justice. Le constituant
n'a pas toutefois jugé nécessaire de séparer les magistrats du siège et du parquet en deux corps
distincts. Car, les uns et les autres sont recrutés au terme du même concours public. Pour
mieux garantir une indépendance effective des juges et magistrats du parquet, l'assemblée
constituante a en outre opté pour une formule très simple d'autonomie » de la magistrature, en
déposant que toutes les décisions liées au statut des magistrats (du siège et du parquet), depuis
le recrutement jusqu'au départ en retraite, seraient de la compétence du conseil supérieur de la
magistrature et qu'une majorité correspondant aux deux tiers de ses membres serait constituée
de magistrats directement élus par leurs collègues.30

En outre, les membres du ministère public dans l'exercice de leur mission,


jouissent d'une indépendance vis-à-vis des institutions judiciaires auprès desquelles ils sont
attachés. C'est pourquoi, bien que précédent, les magistrats n'ont aucunement pas qualité
d'avaliser le ministère public ou d'émettre des appréciations sur la manière dont il exerce ses
fonctions, critiquer l'usage qu'il fait de ses pouvoirs, lui adresser des reproches ou des éloges,
et ils ne peuvent en principe, lui adresser un blâme, des ordres ; ceci dans le souci de
préserver l'autonomie de cet organe, surtout en matière répressive.

Certes, il y a des exceptions à ce principe, qui se justifient par le rapport et


par la nécessité de l'harmonie processuel en matière répressive où le juge apprécie la légalité
et la régularité des actes du ministère public ainsi que le fondement de ses prétentions et
allégations. C'est ainsi qu'en matière de flagrance, le Tribunal, aux termes de l'article 6 de
l'ordonnance-loi relative à la répression des infractions intentionnelles flagrantes 31, peut
décider la mise en détention préventive du détenu si à l'échéance du délai de cette procédure,
l'affaire n'est pas suffisamment instruite pour qu'il intervienne le jugement. D'autres
exceptions telles que les visites domiciliaires durant l'instruction préparatoire fixée à l'article
22 du code de procédure pénale, des articles 86, 87 et 88 sur le jugement d'incompétence du
juge de paix pouvant conduire devant le ministère public près le tribunal de grande instance,
30
F, KABASELE, le ministère public congolais, organe fortement hiérarchisé nécessitant sa réforme,
mémoire, 12 Droit, UNIKIN, 2010.
31
Article 6 de l'ordonnance-loi du 24 Février 1978 relative à la répression des infractions intentionnelles
flagrantes, JOROZ n°G, 15 Mars 1978.
33

les infractions d'audience quant à elle, sont dans le chef d'un militaire, renseignent sur la
limite du principe d'indépendance du ministère public.

Toutes ces exceptions démontrent que selon les règles de la compétence, m


le ministère public, ni le juge ne peuvent se donner d'injonctions ou d'ordres vis-à-vis des
justiciables.

Le ministère public est indépendant en matière pénale qu'en matière civile.


Il décide de la suite d'une action publique portée à son cabinet, il peut classer sans suite, soit
par amende transactionnelle, soit le fixer.

Cette réflexion peut être proposée par la doctrine la plus autorisée qui peut
soutenir qu'il faut « dépolitiser la justice » en supprimant tout pouvoir du ministre de la justice
dans les actions individuelles et en imaginant un système d'un parquet véritablement
indépendant du pouvoir exécutif32 ce qui peut faire que la collaboration entre ces deux organes
ne puisse perdre de sens afin d'être considérée comme une interférence ou une injonction que
le ministre de la justice arrive à donner.

§2 ETENDUE DU POUVOIR DU MINISTRE DE LÀ JUSTICE

Le ministre de la justice en République Démocratique du Congo comme


dans d'autres pays doit veiller au bon fonctionnement du « système judiciaire ».

Le ministre de la Justice dispose d’un pouvoir d’injonction sur le Parquet. Il


l’exerce en saisissant le Procureur Général près la Cour de Cassation ou le Procureur Général
près la Cour d'Appel selon le cas afin d'initier une instruction sur une affaire pénale
déterminée.33

S'agissant du pouvoir d'injonction qu'a le ministre de la justice sur le


ministère public, il faut souligner que ce droit n'emporte pas celui de veto.

En effet, l'Etat dispose de trois pouvoirs traditionnels tels que dit ci-haut : le
pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire. Sans raison de nous répéter, le
pouvoir exécutif a pour mission principale d'exécuter les lois élaborées par le pouvoir

32
J. PRADEL, Procédure pénale. Paris, 16ème éd. CUJAS, 2011, n°158 cité par T. KAVUNDJA, Doit
judiciaire congolais, Tome II, op. cit, p. 157.
33
Article 70 de la loi organique n°13/011-B du 11 Avril 2013 portant organisation, fonctionnement et
compétence de juridiction de l'ordre judiciaire.
33

législatif. La loi pénale élaborée par le pouvoir législatif doit aussi être exécutée par le
pouvoir exécutif et cela par le truchement du ministère de la justice et garde des sceaux.

Ainsi, par injonctions d'exercer l'action publique que le ministre de la justice


que le ministre de la justice peut donner au ministère public, il accomplit à cet effet l'une des
missions fondamentales du pouvoir exécutif en matière d'exécution des lois. Lui-même ne
peut pas exercer cette action publique puisqu'il n'est pas magistrat de parquet et que cette
attribution relève exclusivement du pouvoir judiciaire.

Le pouvoir du ministre de la justice ne se limitera donc qu'à donner des


injonctions, et l'action publique ne sera exercée que par le ministère public car c'est lui seul
qui représente la société toute entière et aussi le pouvoir exécutif auprès des juges ; c'est celui
seul, l'avocat de la société

Le droit de veto qui est celui de lever un obstacle à l'exercice de l'action


publique, ne peut pas trouver des justifications suffisantes dans le cadre du droit congolais
actuel de la procédure pénale34 selon le professeur KISAKA, il y a plusieurs raisons contre le
droit de veto dont : II est d'abord difficile d'admettre l'existence de ce droit de veto au ministre
de la justice compte tenu du principe intangible de séparation de pouvoir reconnu à chacun de
trois organes traditionnels de l'Etat à savoir : le législatif, l'exécutif et le judiciaire. En vertu de
ce principe, la mission dévolue au pouvoir judicaire, celle de dire le droit ne peut en aucun cas
être régulièrement accomplie par un membre du pouvoir exécutif qui est le ministre de la
justice.

Il convient enfin de faire observer que l'exercice du droit de veto peut se


heurter à une règle destinée à assurer la liberté du ministère public : la liberté de la parole. Un
officier du ministère public peut, à l'audience, développer oralement autres choses que des
ordres lui données ou des instructions reçues, sans faute quelconque. Il s'agit d'un principe
généralement admis en procédure pénale, largement et traditionnellement suivi par la pratique
judiciaire.35

BAYONA-ba-MEA est également de même avis que le ministre de la


justice n'a pas le droit de veto contre les actes du ministère public bien que ce dernier exerce
ses fonctions sous son autorité.

34
KISAKA-KIA NGOYI, Cours de procédure pénale, 2ème Graduât Droit, UNÎKIN, 1989-1990, p. 46.
35
R. MERLE et V. VITU, Traité de procédure pénale, p. 85 et S cité par G. KILALA PENE AMUNA, les attributions
du ministère public et procédure pénale, TOME 1, éd. AMUNA, Kinshasa, 2006, p. 56.
33

L'article 70 de la loi organique n°13/011-B du 11 Avril 2013 portant


organisation, fonctionnement et compétence de juridiction de l'ordre judiciaire dispose : « les
officiers du ministère public sont placés sous l'autorité du ministre ayant la justice dans ses
attributions ». N'est-ce pas contredire le principe de la plénitude de l'action publique qui
appartient au ministère public ?

M. BAYONA ne le pense pas, pour lui, il est certain que le ministre de la


justice n'est pas un super officier du ministère public. Mais il est tout aussi certain que celui-ci
n'est pas étranger au déroulement du procès pénal.

La doctrine classique analyse cette autorité en un droit d'injonction, qui


s'exerce sous trois formes :

- Un droit d'ordonner des poursuites ;


- Un droit d'impulsion ;
- Un droit de regard.

Mais il faut aussi signaler que la doctrine classique n'a jamais voulu reconnaître au ministre
de la justice un « droit de veto » qui consiste à empêcher l'exercice de l'action publique.

A) SELON LA CONSTITUTION DU 18 FEVRIER 2006

La constitution du 18 Février 2006 réaffirme l'indépendance du pouvoir


judiciaire. Cette indépendance voudrait que les magistrats dans l'exercice de leurs fonctions
ne soient soumis qu'à l'autorité de la loi, ils ne doivent recevoir d'injonction venant de qui que
ce soit.

Le monde judiciaire comprend les magistrats du siège et les magistrats du


parquet. Ces derniers composants ainsi le ministère public et qui ont pour mission de
rechercher les infractions aux actes législatifs et réglementaires qui sont commis sur le
territoire national, rassembler les moyens de preuves, poursuivre leurs auteurs, fixer les
dossiers à la juridiction compétente, réclamer la condamnation et enfin, veiller à l'exécution
de la peine.

En outre, ils recouvrent les plaintes et dénonciation, ils font tous les actes
d'instruction (Article 67 de la loi organique n°13/011-B du 11 Avril 2013 portant
organisation, fonctionnement et compétence de juridiction de l'ordre judiciaire d'OCJ). Ils
33

sont placés sous l'autorité du ministre de la justice sur injonction de qui, ils peuvent initier ou
continuer toute instruction préparatoire36, cas du procureur général près la cour de cassation.

Or la constitution du 18 Février 2006 en son article 149 stipule que le


pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Il est dévolu
aux cours et tribunaux. Malgré que les parquets ne sont pas cités parmi les institutions
auxquelles le pouvoir judiciaire est dévolu comme ils viennent prêter main forte au judiciaire
il serait vrai que le parquet soit totalement indépendant du pouvoir exécutif dans
l'accomplissement de cette tâche afin que l'indépendance du pouvoir judiciaire vis-à-vis des
autres pouvoirs soit effective.

Comment pouvons-nous alors apprécier le pouvoir d'injonction qu'a le


ministre de la justice sur le procureur général près la cours de cassation ? Ensuite, les
magistrats du parquet peuvent-ils continuer à l'état actuel à demeurer sous l'autorité du
ministre de la justice.

En réponse à cette question, nous pensons que la constitution a tranché en


faveur du pouvoir judiciaire. Le parquet dans sa mission de rechercher les infractions, doit
jouir d'une indépendance totale. Ainsi, le pouvoir exécutif doit pour sa part, lui garantir les
moyens, la soumission du parquet au ministre de la justice membre du pouvoir exécutif dans
l'accomplissement de sa tâche judiciaire peut entraîner des conséquences néfastes pour les
justiciables.

Le pouvoir hiérarchique du ministre de la justice sur le ministère public


justifie son pouvoir d'injonction sur le procureur général près la cour de cassation et le
procureur général près la cour d'appel. Ainsi, ce dernier, sur injonction partisane du ministre
de la justice, pourra étouffer certains dossiers sensibles pour le pouvoir exécutif et également
inculper certaines personnes jugées indésirables par le pouvoir exécutif; comme tel est le cas
avec les propositions des lois MÏNAKU et SAKATA que nous considérons à notre humble
avis comme un poison contre l'appareil judiciaire congolais. Nous avons constaté que ces
propositions de lois présentent des modifications amères et abjectes qui constituent une
violation grave des dispositions des articles 82, 149, 151 et 152 de la constitution et tendant à
usurper les prérogatives du président de la République pour les conférer par une loi-organique
au ministre de la justice, membre du gouvernement. Ces propositions des lois (MINÂKU ET

36
Article 72 de la loi-organique n°13/011-B du 11 Avril 2O13, op. cit.
33

SAKATÂ) tendent à faire du ministre de la justice un interface entre l'exécutif et le judiciaire


alors que la constitution ne le prévoit nulle part.

Ces lois veulent créer un autre organe de gestion des magistrats alors que le
Conseil Supérieur de la Magistrature a été institué à cette fin (article 149 et 151 de la
constitution), elles font intervenir le ministre de la Justice à l'élaboration du budget judiciaire
alors que cette compétence est révolue au seul Conseil Supérieur de la Magistrature (article
149 alinéa 2 de la constitution) ; elles confondent le pouvoir d'injonction qui est limitée à la
saisine et ouverture des enquêtes judiciaires à la plénitude de l'action publique, réservée au
seul procureur général près la cour de cassation et près la cour d'appel aux fins d'assurer la
supervision de toute instruction répressive. Donc elles transvertissent le pouvoir d'injonction
du ministre de la justice en plénitude de l'action publique, en conséquence sur son injonction,
le magistrat et est obligée sous réserve des sanctions disciplinaires à lui faire rapport (au
ministre de la justice) par écrit, d'où celui qui décide de leur issue et non le magistrat.

B) NOTRE POINT DE VUE SUR LA REVISION DE L'ARTICLE 149 DE LA


CONSTITUTION DU 18 FEVRIER 2006

Cette forme d'innovation met ainsi à péril l'indépendance de la magistrature


pourtant scellée par la constitution originaire de 2006. Selon l'article 149 non révisé de la
constitution du 18 Février 2006, les magistrats du Parquet faisaient antérieurement partie du
pouvoir judiciaire. Ainsi, ils étaient juridiquement affranchis de l'autorité hiérarchique du
ministre de la justice, une innovation qui a été bien saluée et louée. Néanmoins, le courant
politique actuel désireux de réviser la constitution après seulement quelques années
d'existence, n'a pas épargné l'article 149 qui, aujourd'hui se trouve révisé.

Et nous constatons que le ministre de la justice est remis dans ses


prérogatives d'avant 2006. D'où les magistrats du parquet exercent actuellement leurs
fonctions sous l'autorité hiérarchique du ministre de la justice.

Pour nous, c'est un recul de droit qui risque d'entamer l'indépendance de la


magistrature et qui l'a déjà entamé. Cependant, le ministère public n'a plus de mains libres
pour couvrir les enquêtes sur n'importe quel cas lui soumis. Et pour des dossiers comportant
les enjeux politiques, les réalités politiques risqueront de l'emporter favorisant ainsi que
l'impunité.
33

§3 DU POUVOIR D'INJONCTION DU MINISTRE DE LA JUSTICE ET DE


L'INDEPENDANCE DU MINISTERE PUBLIC

Disons directement que le ministre de la Justice en République


Démocratique du Congo comme dans d'autres pays au monde, doit veiller au bon
fonctionnement du système judiciaire. Cependant s'agissant du pouvoir d'injonction qu'a le
ministre de la justice sur le ministère public, il faut souligner que ce droit n'emporte pas celui
de veto.

Le constituant affirme l'indépendance du pouvoir judiciaire à l'égard


politique. Il insiste sur la nécessité d'instaurer un Etat de droit par un pouvoir judiciaire
indépendant. L'indépendance du pouvoir judiciaire n'est rien d'autre que la faculté laissée aux
magistrats d'exercer librement leurs fonctions sans interférence d'aucun autre pouvoir.37

Le courant actuel sur l'émergence du constitutionnalisme est donc un


mouvement philosophique enclenché aux XIIIème siècle visant à insérer le pouvoir législatif
jadis absolu dans les règles très souvent écrites par la technique de séparation des pouvoirs et
surtout la protection des droits de l'homme. Ces deux impératifs étant garantis par un pouvoir
judiciaire indépendant.38

Ce mouvement se meurt lentement, voire encore très lentement en


République Démocratique du Congo. Ainsi que la beauté des textes garantissant
l'indépendance des magistrats du parquet et trahi par !a pratique.

La démocratie est une culture élitiste, c'est-à-dire qu'elle ne peut être


manipulée à bon escient que par un homme de culture supérieure, prêt à tolérer le partage du
pouvoir car finalement, la démocratie est une vertu en tout état de cause, la plus grande
difficulté à souligner dans le rapport entre la justice et la démocratie est qu'en rapprochant les
deux réalités, la tendance actuelle encline au développement même de la démocratique et que,
dans Etat justement démocratique, les pouvoirs législatifs et exécutifs tirent directement leur
légitimité selon les modes d'une investiture par le peuple souverain.

En outre, l'indépendance du ministère public dans l'administration de la


justice restera un élément essentiel pour la protection de la société. L'homme d'aujourd'hui

37
J.L ESAMBO KANGASHE, cité par LUZOLO BAMBI LESSA, notes de cours, procédure pénale, G2
Droit, UNIKIN, 2008-2009, inédit.
38
J. DJOLI ESENG'EKELI, cours de droit constitutionnel congolais, notes polycopiées, G2, UNKIN, 2007-2008, p.
22.
33

diffère de celui d'hier a comme vocation l'autodépassement constat, cependant l'un des
problèmes de la justice en République Démocratique du Congo c'est l'absence d'un pouvoir
judiciaire réellement indépendant.

Il nous revient à affirmer que les magistrats ne sont pas toujours départis
d'une certaine allégeance envers l'homme qui les a nommés, le Président de la République et
le parti au pouvoir pendant des longues années.

Tout bien considéré, une bonne justice tire son fondement de la démocratie
car celle-ci a comme objectif principal, la mise en place d'un Etat de droit à telle enseigne
qu'en démocratie, la justice se fait couronné de sa promotion.

De cette façon l'on doit souligner en guise de conclusion deux grands rôles
de la justice dans la démocratie : elle est une garantie contre l'arbitraire du pouvoir et en
réalise par la même limitation.

SECTION 2 : GARANTIES DE L'INDEPENDANCE DU MINISTERE PUBLIC DANS


L'EXERCICE DE L'ACTION PUBLIQUE

L'indépendance est garantie par des grands principes, mais certains ne


s'appliquent pas à tous les magistrats, et il peut y avoir des limites à l'indépendance. Citons
également, l'existence d'un organe protégeant les magistrats: le Conseil Supérieur de la
Magistrature.

Selon le Magistrat Français du XXè Siècle Louis CASAMAYOR, « le


véritable nom de l'indépendance est courage, ce n'est pas l'ignorance d'une pression, une
résistance à cette pression ».

Cette indépendance est nécessaire car elle est la condition de la légitimité du


juge et de la sanction qu'il prononce. Un individu condamné pénalement, n'acceptera la
sanction qu'à condition qu'elle soit prononcée par un juge. L'impartialité est une condition de
l'acceptation de la sanction. L'indépendance est néanmoins difficile à avoir, car il s'agit d'un
état d'esprit

Ce qui voudrait dire que, le Ministère Public doit être indépendant, mais il
n'appartient qu'à lui d'obéir à ce devoir d'indépendance. Il peut y avoir des sources
dépendances internes ou externes à l'autorité judiciaire.
33

La mission traditionnelle de l'officier du ministère public autrement appelé


magistrat débout et de lancer et exercer l'action du juge la condamnation du délinquant à une
peine ou à une mesure de sûreté.

Pour mieux garantir une indépendance effective des juges et des magistrats
debout, l'assemblée constituante a opté pour une formule très simple « d'autonomie » de la
magistrature, en disposant que toutes les décisions liées au statut des magistrats (du siège et
du parquet), depuis le recrutement jusqu'au départ en retraite, seraient de la compétence du
Conseil Supérieur de la Magistrature et qu'une majorité correspondant au tiers de ses
membres serait constituée des magistrats directement élus par leurs collègues.39

Cependant, il sied de signaler que l'assemblée constituante a ensuite attribué


aux magistrats du parquet le monopole de l'action publique de même que le pouvoir de diriger
la police judiciaire durant la phase de l'enquête. Elle a voulu que ce monopole soit exercé en
toute indépendance c'est-à-dire en excluant toute forme de responsabilité politique, directe ou
indirecte, existant dans les autres démocraties constitutionnelles.

Ici, chacun des magistrats et de partout doit être indépendant dans l'exercice
de l'action publique et doit vivre l'indépendance tel que prônée par la loi en la matière qui est
aux yeux de tous une hypothèse rare dans la réalité pratique.

§1 DE L'INSECURITE JURIDIQUE ET JUDICIAIRE DES MAGISTRATS FACEA


L'INDEPENDANCE

1.1. L'INSECURITE JURIDIQUE

Certes, toute société quelle que soit sa taille doit au préalable avoir un cadre
juridique pour régir la vie des hommes dans la société.

Cependant, un ensemble des mesures, des régies à caractère tendant à


assurer la protection de la société contre certaines violations à aménager et à garantir le droit
et la sécurité sont là. En quelque sorte, c'est la mise en œuvre des stratégies que l'Etat manque
pour lutter contre la dépendance du pouvoir judiciaire aux autres pouvoirs.

En effet, les instruments juridiques actuellement en vigueur en République


Démocratique du Congo ne sont ni efficaces ni socialement utiles comparativement aux
pratiques actuelles pour faire affirmer l'autorité du ministère public dans une sécurité plus
grande.
39
www.wikipédia .org/action-publique/publication, page consulté, le 13Août 2022 à 12h30
33

1.2. L'INSECURITE JUDICIAIRE

Le dysfonctionnement de l'appareil judiciaire est aussi à la base du non-


respect des lois sur l'indépendance du pouvoir judiciaire et des magistrats du parquet, du fait
qu'il engendre la dépendance pure et simple suite à une lenteur dans le traitement des certains
dossiers qui, du reste sensibles,

Très souvent, nous constatons que les décisions judiciaires interviennent


avec un grand retard dans l'indépendance totale de la société dans le seul but de protéger
certains contacts des politiciens, des hommes influents et des pots de vin.

Ce qui pousse la société à ne pas inspirer confiance en la justice officielle,


une justice qui rime d'une corruption criante qui mène tout le système judiciaire congolais.

Devant cette impasse qui dénote do pouvoir d'injonction qu'a le ministre de


la justice sur les magistrats du parquet s'interprète comme prendre la politique et la mettre au-
dessus de la justice, la victime qui veut faire sanctionner positivement son droit par voie
judiciaire se voit davantage victimisée dès lors qu'elle n'a pas un politicien derrière.

Ce qui nous pousse à dire dans les termes précis et claires que, aussi
longtemps que la justice officielle ne sera pas assainie par des magistrats ou animateur
indépendant et l'amélioration de leurs conditions de vie, le droit en générai et l'indépendance
des magistrats en particulier demeurait une simple déclaration d'intention.

SECTION 3 : CRITIQUES ET SUGGESTIONS

§1 CRITIQUES
33

Les critiques sont une évaluation d’un domaine ou d’une organisation quelconque
qui a pour mission de ressortir au sein de l’organisation les points forts ainsi que les points
faibles et surtout d’en proposer des nouvelles pistes des solutions.

Parlant des critiques nous allons essayer de donner quelques points positifs et
négatifs rencontrées durant l’élaboration de notre travail.

1. Points positifs
Nous avons remarqués une bonne mission finale du droit qui demeure, la recherche
de la paix, le rétablissement de la justice, le maintien de l'ordre, de la tranquillité et
de l'harmonie dans toute la société.
2. Point négatif
- Nous avons remarqués que il y a plusieurs magistrats qui croient aux intimidations
politiciennes en évitant des révocations, de manque des promotions pour enfin
abandonner l'applicabilité de la justice juste, cela constitue un obstacle pour l'Etat
Congolais et au développement de ce qui est dû au bienêtre collectif dans une
justice plus grande et équitable ;
- Il sied de souligner aussi qu'indépendamment de la volonté législative,
l'indépendance des magistrats du parquet c'est un mythe, car l'indépendance
signifie que l'autorité judiciaire, le magistrat et son activité essentielle doivent être
à l'abri d'ingérences internes quelles qu'en soit leur origine et leur nature. C’est-à-
dire les magistrats du parquet ne sont pas indépendants.

§ 2 SUGGESTIONS

La suggestion permet de donner nos opinions par rapport aux critiques négatives
énumérées ci- haut. Entant que citoyen congolais, nous suggérons à l’Etat :

- En sa qualité de garant de l'ordre public de mettre dorénavant en œuvre les mesures


contraignantes pénales et civiles d'accompagnement pour une efficacité indéniable dans
la matérialisation stricte de ce qui est dû aux magistrats du parquet comme acteur du
pouvoir judiciaire.
- De mettre en application les règles juridiques organisant la séparation des pouvoirs sur la
sécurisation des magistrats face aux injonctions du ministre de la justice. Et des sanctions
pénales et civiles contre tous usurpateurs (ministre de la justice).
33

CONCLUSION

Nous voici arriver à la fin de notre travail qui s’est basé sur le ministère
public congolais face à l’autorité du ministre de la justice, état de lieu et perspective.
33

Pourtant, il nous a été loisible de nous intronisé en invitant deux méthodes


et quelques techniques dont la méthode exégétique et comparative, ainsi que la technique
documentaire et la technique d’interview, une démarche qui nous a permis de répondre
stricto-sensu de ma question relative au bon fonctionnement de la justice qui requiert les
quatre organes qui, chacun dans sa sphère, concourent à l’administration de la justice soit
indépendant. Toutes les constitutions qu’a connues la République Démocratique du Congo
ont consacrés, d’une manière ou d’une autre, l’indépendance du pouvoir judiciaire.

La constitution du 18 février 2006 garantit, dans son article 149,


l’indépendance de pouvoir judiciaire vis-à-vis d’autres pouvoirs. En effet, l’article précité
dispose que le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif.
L’article 150 de la même constitution renchérit, à l’alinéa 2, que les magistrats sont soumis,
dans l’exercice de leur fonction, qu’à l’autorité de la loi.

L’indépendance du pouvoir judiciaire ne signifie pas « séparation », car la


justice doit compter sur la coopération avec les autres pouvoirs : l’indépendance ne doit donc
pas être absolue, car ce qui importe est qu’il n’y ait ni entrave, ni pression dans la mission
propre de l’organe juridictionnel. La même affirmation peut valoir pour les autres organes
judiciaires. Les organes judiciaires doivent s’abstenir d’empiéter sur les prérogatives et
pouvoirs de l’exécutif et du législatif.

REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
I. TEXTES DE LOIS
- La loi n°006/019 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le décret du 06 août 1959
portant code de procédure pénale congolais ;
33

- La Loi n°2021-1729 du 22 décembre 2021 portant code de procédure pénale français.

- La loi n°06/020 du 10 Octobre 2006 portant statut des magistrats ;


- Loi du 18 février 2006 telle que modifiée par la loi du 20 février 2011 portant
constitution de la république démocratique du Congo ;
- Loi organique n°1 3/010 du 19 février 2013 relative à la procédure devant la cour de
cassation ;
- Loi organique n°13/011-B du 11 avril 2013 portant organisation, fonctionnement et
compétence des juridictions de l’ordre judiciaire. J.O RDC, n°Spé, 4 Mai 2013 ;
- Loi organique n°13/026 du 15 octobre 2013 portant organisation et fonctionnement de
la cour constitutionnelle ;
- L'ordonnance-loi du 24 Février 1978 relative à la répression des infractions
intentionnelles flagrantes, JOROZ n°G, 15 Mars 1978.
II. OUVRAGES
- BURDEAU, (G), Droit constitutionnel et institutions politiques, 10ème éd. Paris,
Puf, 1963 ;
- DUVERGER (M), institutions politiques et droit constitutionnel, 7e éd 1963, p.
169.

- GOYEN, (F), Le Ministère Public, Sirey, Paris, 1936, Roland, le ministère public
en droit français SEM-Jur. 1950 ;
- GUILLEN, (R) et VINCENT, (J) lexique des termes juridiques, 9e éd, Dalloz,
Paris, 1993 ;
- J. PRADEL, Procédure pénale. Paris, 16ème éd. CUJAS, 2011, n°158 Tome II, p.
157 ;
- KAVUNDJA, Droit judiciaire congolais, et compétences judiciaires, TOME II,
6ème éd. BUKAVU, 2008 ;

- KIKALA PENE AMOUNA G., attributions du Ministère Public et procédure


pénale, Tl, éd, AMOUNA, Kin, 2006 ;
- KILALA Pene-AMUNA, Attributions du Ministère Public et Procédure pénale,
tome I, éd. Amuna, Kin., 2006 ;

- Louis MPALA MBABULA ; Initiation à la Recherche Scientifique, Lubumbashi,


6e Ed. Mpala mars 2011 ;
33

- MICHELE LAURE RASSAT, Le ministère public entre son passé et son avenir,
paris, L.G.D.J, 1967 ;
- MONTESQUIEU et Flarnmarion ; « esprits des lois », 2e Ed. Paris, 2013 ;
- R. MERLE et V. VITU, Traité de procédure pénale, p. 85 et S cité par G.
KILALA PENE AMUNA, les attributions du ministère public et procédure
pénale, TOME 1, éd. AMUNA, Kinshasa, 2006 ;

- RASSAT (M. L.), le ministère public entre son passé et son avenir, paris, L.G.D.J,
1965 ;
- Victor KALUNGA TSHIKALA, Rédaction des mémoires en Droit « Guide
pratique » Lubumbashi, 2021 ;

III. REVUES
- HAYOIT de TERMICOURT « Propos sur le ministère public » in Rev .dr. pén.
Crim, 1936 ;
- TSHIBASU PANDAMADI « L’application des circonstances atténuantes en Droit
Congolais. Ecueils ou adjuvants d’une justice équitable ». in Revue Justitia de la
faculté de Droit/UNILU vol n°1 mai 1998.

IV. NOTES DE COURS


- BAYONA BAMEYA : Syllabus de procédure pénale 2ème graduat Droit/UNIKIN
Année Académique 1999-2000 ;
- J. DJOLI ESENG'EKELI, cours de droit constitutionnel congolais, notes
polycopiées, G2, UNKIN, 2007-2008 ;
- J.L ESAMBO KANGASHE, notes de cours, procédure pénale, G2 Droit, UNIKIN,
2008-2009, inédit.
- KATAMBWE MALIPO G. : Syllabus de procédure civile 2ème graduat
Droit/UNILU 2020-2021;
- KISAKA-KIA NGOYI, Cours de procédure pénale, 2ème Graduât Droit, UNÎKIN,
1989-1990 ;

- LUZOLO BAMBI, cours de l’organisation et de la compétence judiciaires, UNIKIS,


fac. de droit, G1; année académique 2004-2005 ;
- TSHIBASU PANDAMADI : Syllabus de procédure pénale 2ème graduat
Droit/UNILU 2020-2021;

V. MEMOIRES ET TRAVAIL DE FIN DE CYCLE


33

- F, KABASELE, le ministère public congolais, organe fortement hiérarchisé


nécessitant sa réforme, mémoire, 12 Droit, UNIKIN, 2010 ;

- INGA SOMBOLA Chris ; « le pouvoir judiciaire et la protection de lois en droit


positif congolais » mémoire d’obtention de diplôme de licence en droit privé
judiciaire, université de Kinshasa 2012 ;
- KABASELE MUAMBA Fred ; « commentaire sur la loi en matière de l'organisation
du pouvoir judiciaire pour une vulgarisation de nature à permettre du ministère
public organe fortement hiérarchisé » mémoire d’obtention de diplôme de licence en
droit privé judiciaire, université de Kisangani 2016.

VI. WEBOGRAPHIES

- www.wikipédia.org/action-publique/publication, page consulté, le 13 Août 2022 à


12h30 ;
- www.wikipedia.com (France24.cd). Page consulté le 15 Août 2022 à 11h30.
33

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION GENERALE............................................................................................1
I. Présentation de l’objet d’étude........................................................................................1
II. CHOIX ET INTERET DE L’OBJET D’ETUDE.......................................................3
II.1. CHOIX DE L’OBJET D’ETUDE...................................................................................3
II.2. INTERET DE L’OBJET D’ETUDE..............................................................................3
1. Intérêt social......................................................................................................................4
2. Intérêt scientifique.............................................................................................................4
3. Intérêt personnel................................................................................................................4
III. ETAT DE LA QUESTION..........................................................................................4
IV. PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE....................................................................5
V. HYPOTHESE DU TRAVAIL.........................................................................................6
VI. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE...............................................7
A. METHODES DE RECHERCHE......................................................................................7
- Méthode exégétique...........................................................................................................7
- La méthode comparative :.................................................................................................7
B. TECHNIQUES DE RECHERCHE...................................................................................8
VII. DELIMITATION DU TRAVAIL................................................................................8
VIII. DIVISION DU TRAVAIL........................................................................................8
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LE MINISTERE PUBLIC....................................9
SECTION 1 : CADRE CONCEPTUEL.................................................................................9
§1 : Ministère public................................................................................................................9
§2 : La nature juridique du ministère public............................................................................11
SECTION 2 : INDEPENDANCE ENTRE ORGANES DU POUVOIR............................12
§1 ENTRE L'EXECUTIF ET LE LEGISLATIF................................................................12
§2 ENTRE LE LEGISLATIF ET LE JUDICIAIRE..........................................................13
§3 ENTRE L'EXECUTIF ET LE JUDICIAIRE................................................................15
CHAPITRE II : LE MINISTERE PUBLIC CONGOLAIS FACE A L’AUTORITE DU
MINISTRE DE LA JUSTICE : ETAT DE LIEU ET PERSPECTIVES...........................17
SECTION 1 : BASE JURIDIQUE.......................................................................................17
§1 RAPPORT ENTRE LE MINISTRE DE LA JUSTICE ET LE MINISTERE PUBLIC
.................................................................................................................................................17
§2 ETENDUE DU POUVOIR DU MINISTRE DE LÀ JUSTICE.....................................19
A) SELON LA CONSTITUTION DU 18 FEVRIER 2006.................................................21
B) NOTRE POINT DE VUE SUR LA REVISION DE L'ARTICLE 149 DE LA
CONSTITUTION DU 18 FEVRIER 2006...........................................................................23
33

§3 DU POUVOIR D'INJONCTION DU MINISTRE DE LA JUSTICE ET DE


L'INDEPENDANCE DU MINISTERE PUBLIC...............................................................24
SECTION 2 : GARANTIES DE L'INDEPENDANCE DU MINISTERE PUBLIC DANS
L'EXERCICE DE L'ACTION PUBLIQUE........................................................................25
§1 DE L'INSECURITE JURIDIQUE ET JUDICIAIRE DES MAGISTRATS FACE A
L'INDEPENDANCE.............................................................................................................26
1.1. L'INSECURITE JURIDIQUE.......................................................................................26
1.2. L'INSECURITE JUDICIAIRE.....................................................................................27
SECTION 3 : CRITIQUES ET SUGGESTIONS...............................................................28
§1 : CRITIQUES...................................................................................................................28
§ 2 : SUGGESTIONS............................................................................................................28
CONCLUSION......................................................................................................................30
BIBLIOGRAPHIE................................................................................................................31
I. TEXTES DE LOIS..........................................................................................................31
II. OUVRAGES.................................................................................................................31
III. REVUES......................................................................................................................32
IV. NOTES DE COURS....................................................................................................32
V. MEMOIRES ET TRAVAIL DE FIN DE CYCLE..........................................................33
VI. WEBOGRAPHIES......................................................................................................33

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