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COURS ACTUALISE DE DEONTOLOGIE ET

D’ETHIQUE MEDICALE
D3 / BIOMED / UCKIN 2019 – 2020.

COURS ACTUALISE DE LA DEONTOLOGIE ET


D’ETHIQUE MEDICALE

PREMIERE PARTIE :
CONSEIL NATIONAL DE L’ORDRE DES MEDECINS DE LA RDC.

TITRE I : CADRE JURIDIQUE.

L’ORDRE DES MEDECINS a été créé par l’ORDONNANCE-LOI 68-070 du 1er


Mars 1968.

L’Ordonnance – Loi 68-070 est composée de six chapitres suivants :

CHAPITRE I : ATTRIBUTIONS ET CAPACITÉ JURIDIQUE


CHAPITRE II : INSCRIPTION AU TABLEAU DE L’ORDRE
CHAPITRE III : DISCIPLINE
CHAPITRE IV : CONSEILS DE L’ORDRE
CHAPITRE V : SANCTIONS PÉNALES
CHAPITRE VI : DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET DISPOSITIONS DIVERSES

CHAPITRE I : ATTRIBUTIONS ET CAPACITÉ JURIDIQUE.

Art. 1er : Il est créé dans la République démocratique du Congo, un Ordre des
médecins comprenant tous les docteurs en médecine, chirurgie et
accouchements résidant au Congo et inscrits au tableau de l’Ordre.
Art. 2 : L’Ordre veille au maintien des principes de moralité, de probité et de
dévouement indispensables à l’exercice de la médecine, ainsi qu’à
l’observation par tous ses membres, des devoirs professionnels et des
règles de la déontologie médicale.
Il est chargé de défendre l’honneur et l’indépendance de la profession
médicale.
Art. 3 : L’Ordre donne son avis sur les questions et projets concernant l’exercice
de la profession de médecin qui lui sont soumis par le ministre de la
Santé publique.
Il fixe, sous réserve d’approbation par arrêté du ministre de la Santé
publique, le taux des honoraires des médecins.
Il peut organiser toutes œuvres d’entraide pour ses membres.
Il peut organiser des relations professionnelles sur le plan international.
Il peut percevoir les cotisations nécessaires à son fonctionnement.
Art. 4 : L’Ordre exerce ses attributions par l’intermédiaire de conseils provinciaux
et d’un conseil national de l’Ordre.

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Les conseils agissent chacun dans la limite des attributions qui leur sont
conférées par la présente ordonnance-loi ou par les règlements pris pour
son exécution.
Art. 5 : L’Ordre est doté de la personnalité civile.
Il ne peut posséder en propriété ou autrement d’autres immeubles que
ceux nécessaires à son fonctionnement.
Il ne peut recevoir des libéralités par acte entre vifs ou par testament
qu’avec l’autorisation du président de la République.

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CHAPITRE II : INSCRIPTION AU TABLEAU DE L’ORDRE.

Art. 6 : Le conseil national de l’Ordre établit et tient à jour un tableau des


membres de l’Ordre.
Art. 7 : Nul ne peut exercer la profession de médecin s’il n’est inscrit au tableau
de l’Ordre.
Art. 8 : Nul ne peut être inscrit au tableau de l’Ordre s’il ne possède les diplômes
et certificats légalement requis pour l’exercice de la profession de
médecin et s’il n’est d’une parfaite moralité.
Art. 9 : La demande d’inscription est adressée au conseil national de l’Ordre.
Elle est accompagnée des documents suivants :
1. une copie certifiée conforme des diplômes et certificats légalement
requis pour l’exercice de la profession de médecin;
2. un certificat de bonne conduite, vie et moeurs délivré par l’autorité du
lieu de résidence;
3. un extrait du casier judiciaire;
4. le cas échéant, une attestation d’honorabilité délivrée par l’Ordre des
médecins étranger auquel le requérant appartient ou a appartenu.

Les documents visés aux numéros 2, 3 et 4 doivent dater de moins de


deux mois.

Art. 10 : Le conseil national statue sur la demande par décision motivée.


Il ne peut refuser l’inscription que si le requérant ne remplit pas les
conditions prévues à l’article 8 et seulement après l’avoir entendu ou
invité à comparaître.
La décision est notifiée au requérant par lettre recommandée. En cas
d’admission de celui-ci dans l’Ordre, elle est également notifiée au conseil
provincial intéressé.

CHAPITRE III : DISCIPLINE.

Art. 11 : Les peines disciplinaires applicables aux membres de l’Ordre sont :


1. l’avertissement;
2. le blâme;
3. l’interdiction temporaire ou permanente d’exercer une, plusieurs ou la
totalité des fonctions médicales conférées ou rétribuées par les
personnes morales de droit public ou des fonctions médicales
accomplies en application des lois sociales;
4. l’interdiction temporaire d’exercer la médecine, cette interdiction ne
pouvant excéder 6 mois;
5. la radiation du tableau de l’Ordre.
Art. 12 : Le conseil provincial exerce au sein de l’Ordre, la compétence
disciplinaire en première instance. Sa juridiction s’exerce à l’égard de
tous les membres de l’Ordre résidant dans son ressort.
Le conseil provincial peut être saisi par le conseil national agissant de sa
propre initiative ou à la suite de plaintes. Il peut également être saisi par
le ministre de la Santé publique, par le médecin inspecteur provincial,
par un médecin inscrit au tableau de l’Ordre ou par tout tiers intéressé.

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Art. 13 : Le bureau du conseil provincial procède à l’instruction des affaires dont
le conseil est saisi. Il peut donner des délégations à un membre du
conseil.
Le bureau ou le conseiller délégué dresse procès-verbal des
interrogatoires, auditions ou constatations auxquels il procède; les
procès-verbaux d’interrogatoire ou d’audition sont signés par la personne
interrogée ou entendue.
Lorsque l’instruction est terminée, le bureau soumet l’affaire au conseil.
Art. 14 : Le médecin qui, d’après des indices suffisamment graves, est présumé
avoir commis une faute méritant la peine d’interdiction temporaire de
l’exercice de la médecine ou de radiation du tableau de l’Ordre, peut être
suspendu par mesure d’ordre jusqu’au prononcé de la décision
disciplinaire.
La suspension est prononcée par le conseil provincial.
Elle peut être levée à toute époque par le conseil provincial qui l’a décidée
ou par le conseil national de l’Ordre.
Art. 15 : Aucune peine disciplinaire ne peut être prononcée par défaut sans que
le médecin en cause ait été appelé à comparaître dans un délai de trente
jours au moins.
Le médecin en cause peut se faire assister d’un avocat inscrit au
barreau.
Art. 16 : Tout membre du conseil peut être récusé par le médecin en cause pour
l’un des motifs ci-après :
1. s’il a un intérêt personnel dans l’affaire;
2. s’il est parent ou allié, jusqu’au quatrième degré inclusivement, d’une
personne ayant un intérêt personnel dans l’affaire;
3. s’il y a inimitié grave entre lui et le médecin en cause, ou s’il est parent
ou allié de celui-ci jusqu’au quatrième degré inclusivement.

Le conseil statue sur la récusation. Sa décision n’est susception d’aucun


recours.
Tout membre du conseil qui est parent ou allié du médecin en cause
jusqu’au quatrième degré inclusivement est tenu de se récuser.

Art. 17 : Un procès-verbal est établi à la suite de chaque séance du conseil; il est


approuvé et signé par les membres du conseil.
Si des personnes sont interrogées ou entendues à l’audience, un procès-
verbal est également établi, qui est signé par la personne interrogée ou
entendue.
Art. 18 : Le médecin frappé d’une sanction disciplinaire est tenu au paiement des
frais résultant de l’instance engagée.
Art. 19 : Les décisions du conseil doivent être motivées.
Aucune sanction ne peut être fondée sur des motifs d’ordre religieux,
philosophique, politique, linguistique, racial ou syndical.
Les décisions sont notifiées par lettre recommandée, au médecin en
cause et au conseil national.
Art. 20 : Si la décision a été rendue sans que le médecin en cause ait comparu
ou se soit fait représenter, celui-ci peut faire opposition dans un délai de
quinze jours à compter la réception de la notification de la décision.
L’opposition est formée par lettre recommandée adressée au secrétariat
du conseil qui a rendu la décision.

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Art. 21 : Le médecin frappé d’une sanction disciplinaire peut, dans les trente
jours suivant la réception de la notification de la décision, demander la
révision de celle-ci par le conseil national.
La demande de révision est faite par lettre recommandée adressée au
secrétariat du conseil national.
Le secrétariat notifie la demande de révision au président du bureau
provincial en cause, qui doit lui faire parvenir le dossier de l’affaire.
Art. 22 : L’opposition et la demande de révision ont un effet suspensif.
Art. 23 : Le conseil national peut, dans les deux mois suivant la réception de la
notification de la décision, ordonner d’office la révision de celle-ci.
Le secrétariat du conseil national notifie la décision de révision au
président du conseil provincial intéressé, qui doit lui faire parvenir le
dossier de l’affaire, ainsi qu’au médecin en cause.
Art. 24 : Dans tous les cas de révision, le conseil national peut soit confirmer la
décision du conseil provincial, soit l’annuler et statuer à nouveau.
Les règles inscrites aux articles 15, 16, 17, 18 et 19, alinéas 1 et 2, sont
applicables au conseil national.
Art. 25 : Les décisions du conseil national sont notifiées par lettre recommandée
au médecin en cause et au conseil provincial qui a rendu la décision
attaquée.
Elles sont susceptibles d’opposition dans les conditions prévues à
l’article 20.
Art. 26 : L’exercice de l’action disciplinaire ne met obstacle ni aux poursuites
devant les tribunaux répressifs, ni aux actions civiles en réparation d’un
dommage, ni à l’action disciplinaire devant l’administration dont dépend
le médecin fonctionnaire.
Art. 27 : Lorsqu’un an se sera écoulé depuis une décision définitive de radiation
du tableau, le médecin frappé de cette peine pourra être relevé de
l’incapacité en résultant par le conseil national. La demande sera
formulée par lettre recommandée adressée au président du conseil
national.
Lorsque la demande aura été rejetée, elle ne pourra être représentée
qu’après un nouveau délai d’un an.
Art. 28 : Les conseillers qui ont participé à l’instruction ou au jugement d’une
affaire disciplinaire sont tenus au secret pour tout ce qui concerne les
faits et informations dont ils ont eu connaissance dans l’exercice de ces
fonctions.
Art. 29 : Tout médecin frappé, par une décision définitive, de la peine de
l’interdiction temporaire d’exercer la médecine:
1. est privé, pendant la durée de l’interdiction, du droit de participer aux
élections des conseils;
2. est privé définitivement du droit d’être élu membre d’un conseil.

Tout membre effectif ou suppléant d’un conseil qui est frappé, par une
décision définitive, d’une peine disciplinaire quelconque, ou qui est
condamné, par une décision judiciaire définitive, pour une infraction à la
législation sur l’art de guérir, est déchu de plein droit de son mandat.

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CHAPITRE IV : CONSEILS DE L’ORDRE.

SECTION I : CONSEILS principaux

Art. 30 : Il y a neuf conseils provinciaux ayant respectivement leur siège à


Kinshasa, Matadi, Kikwit, Mbandaka, Kisangani, Bukavu, Lubumbashi,
Mbuji-Mayi et Luluabourg.

Le ressort de ces conseils et fixé comme suit :


a) conseil provincial de Kinshasa: la ville de Kinshasa;
b) conseil provincial de Matadi: la province du Congo central;
c) conseil provincial du Kikwit: la province de Bandundu;
d) conseil provincial de Mbandaka: la province de l’Équateur;
e) conseil provincial de Kisangani: la province Orientale;
f) conseil provincial de Bukavu: la province du Kivu;
g) conseil provincial de Lubumbashi: la province du Katanga;
h) conseil provincial de Mbuji-Mayi: la province du Kasaï oriental;
i) conseil provincial de Luluabourg: la province du Kasaï occidental.

Art. 31 : Le conseil provincial est composé des membres élus à la pluralité des
voix par les médecins inscrits au tableau de l’Ordre et résidant dans le
ressort du conseil. Il comprend, en outre, des membres suppléants élus
dans les mêmes conditions que les membres effectifs et au cours du
même scrutin.
Le nombre des membres effectifs est égal à 5 % du nombre des membres
du collège électoral. Le nombre des membres suppléants est égal au
nombre des membres effectifs.
Le vote est obligatoire : il peut se faire par correspondance.
Dans les trois jours qui suivent l’élection, un exemplaire du procès-
verbal de celle-ci est transmis au conseil provincial, au gouverneur de la
province et au médecin-inspecteur provincial.
Art. 32 : Nul ne peut être élu membre d’un conseil provincial s’il ne répond aux
conditions suivantes :
1. être inscrit au tableau de l’Ordre depuis trois ans au moins ;
2. résider dans le ressort du conseil ;
3. avoir la nationalité congolaise ;
4. être âgé de 30 ans accomplis.
Art. 33 : Les membres effectifs et les membres suppléants sont élus pour trois
ans. Ils peuvent être réélus indéfiniment.
Lorsqu’un membre effectif cesse ses fonctions pour quelque cause que ce
soit avant la fin de son mandat, il est remplacé par le membre suppléant
ayant obtenu le plus de voix. La durée des fonctions de celui-ci est celle
qui restait à courir jusqu’à l’expiration du mandat de celui qu’il
remplace.
Art. 34 : En cas de démission collective des membres du conseil, les membres
suppléants sont considérés comme démissionnaires.
Le bureau du conseil provincial nomme un conseil provisoire composé de
cinq médecins inscrits au tableau de l’Ordre et résidant dans le ressort
du conseil.
Dans les deux mois qui suivent sa nomination, le conseil provisoire
organise des élections en vue de la constitution d’un nouveau conseil.

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Jusqu’à cette constitution, il exerce les attributions du conseil provincial.
Art. 35 : Trois médecins désignés par le président de la République ou son
délégué sont adjoints au conseil avec voix consultative.
Le conseil peut se faire assister d’un conseiller juridique.
Lorsqu’il siège en matière disciplinaire, le conseil est assisté par un
magistrat désigné par le président de la République ou son délégué et
ayant voix délibérative.
Art. 36 : Le conseil élit en son sein un président, un vice-président et un
secrétaire, qui constituent le bureau.
Il désigne en outre, dans son sein, un secrétaire adjoint et un trésorier.
Art. 37 : Le conseil provincial se réunit au moins deux fois par an, sur la
convocation de son bureau.
Les convocations sont faites par le secrétaire et indiquent l’ordre du jour.
Le conseil doit, pour délibérer valablement, réunir les deux tiers de ses
membres. Il peut, pour atteindre ce quorum, inviter un suppléant à
siéger temporairement.
Les délibérations ne sont pas publiques.
Le conseil prend ses décisions à la majorité absolue des voix des
membres présents. En cas de partage, la voix du président est
prépondérante.
Les délibérations du conseil sont constatées par des procès-verbaux
portés sur un registre et signés par le président et le secrétaire de
séance. Conformément au prescrit de l’article 17, les procès-verbaux des
délibérations prises en matière disciplinaire sont signées par tous les
membres ayant participé à la délibération.
Les copies et extraits de ces procès-verbaux sont certifiés et signés par le
président du conseil et le secrétaire.
Art. 38 : Le conseil provincial exerce les attributions de l’Ordre énumérées à
l’article 2, ainsi que les attributions juridictionnelles qui lui sont
conférées par les dispositions du chapitre III.
Il gère les biens acquis à l’aide des ressources dont il dispose.
Art. 39 : Le conseil provincial est représenté par son président.
Tous actes concernant le fonctionnement de comptes ouverts au nom du
conseil sont signés conjointement par le président, qui peut déléguer sa
signature au secrétaire, et par le trésorier.

SECTION 2 : CONSEIL NATIONAL

Art. 40 : Le conseil national a son siège à Kinshasa. Il exerce ses attributions sur
tout le territoire de la République.
Art. 41 : Le conseil national est composé des membres élus à la pluralité des voix
par les collèges électoraux des conseils provinciaux.
Il comprend, en outre, des membres suppléants élus dans les mêmes
conditions que les membres effectifs et au cours du même scrutin.
Chaque collège électoral élit un nombre de conseillers effectifs et un
nombre de conseillers suppléants égal à cinq pour cent du nombre des
électeurs qui le composent. Ces nombres ne peuvent toutefois être
inférieurs à trois.
Le vote est obligatoire; il peut se faire par correspondance.

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Dans les trois jours qui suivent l’élection, un exemplaire du procès-
verbal de celui-ci est celle-ci est transmis au ministre de la Santé
publique.
Art. 42 : Nul ne peut être élu membre du conseil national s’il ne répond aux
conditions suivantes:
1. être inscrit au tableau de l’Ordre depuis trois ans au moins;
2. avoir la nationalité congolaise;
3. être âgé de 35 ans accomplis.

Art. 43 : Les membres effectifs et les membres suppléants sont élus pour cinq
ans. Ils peuvent être réélus indéfiniment.
Lorsqu’un membre effectif cesse ses fonctions pour quelque cause que ce
soit avant la fin de son mandat, il est remplacé par le membre suppléant
élu par le même collège électoral qui a obtenu le plus de voix. La durée
des fonctions de celui-ci est celle qui restait à courir jusqu’à l’expiration
du mandat de celui qu’il remplace.
Art. 44 : En cas de démission collective des membres du conseil, les membres
suppléants sont considérés comme démissionnaires. Le ministre de la
Santé publique avise sans délai et par télégramme les présidents des
conseils provinciaux de la démission du conseil. Dans les quinze jours
suivant la réception de cet avis, les conseils provinciaux se réunissent
aux fins d’élire un nouveau conseil national, lequel achèvera le mandat
du conseil démissionnaire.
Le bureau du conseil démissionnaire est tenu d’assurer l’expédition des
affaires courantes jusqu’à la constitution du bureau du nouveau conseil.
Art. 45 : Quatre médecins désignés par le président de la République ou son
délégué, dont deux professeurs congolais aux facultés de médecine des
universités congolaises sont adjoints au conseil avec voix consultative.
Le conseil peut se faire assister d’un conseiller juridique.
Lorsqu’il siège en matière disciplinaire, le conseil est assisté par un
magistrat de Cour d’appel désigné par le président de la République ou
son délégué et ayant voix délibérative.
Art. 46 : Le conseil national élit en son sein un président, un vice-président et un
secrétaire, qui constituent le bureau.
Il désigne en outre, dans son sein, un secrétaire adjoint et un trésorier.
Art. 47 : Le conseil national se réunit sur la convocation de son bureau.
Le conseil doit, pour délibérer valablement, réunir les deux tiers de ses
membres. Il peut, pour atteindre ce quorum, inviter un suppléant à
siéger temporairement. En matière disciplinaire, le conseil ne délibère
valablement que si le magistrat désigné en vertu du dernier alinéa de
l’article 45 est présent.
Les délibérations ne sont pas publiques.
Le conseil prend ses décisions à la majorité absolue des membres
présents. En cas de partage, la voix du président est prépondérante.
Les délibérations du conseil sont constatées par des procès-verbaux
portés sur un registre et signés par le président et le secrétaire.
Conformément aux dispositions des articles 17 et 24, les procès-verbaux
des délibérations prises en matière disciplinaire sont signés par tous les
membres ayant participé à la délibération.

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Art. 48 : Le conseil national exerce les attributions de l’Ordre énumérées aux
articles 2 et 3, ainsi que les attributions qui lui sont conférées par les
dispositions des chapitres II et III.
Il fixe et perçoit les cotisations des membres de l’Ordre et détermine la
quotité à verser aux conseils provinciaux.
Il surveille la gestion patrimoniale des conseils provinciaux.
Il reconnaît le titre de spécialiste, sur proposition du conseil provincial et
après avis d’une commission de qualification créée par lui-même et
composée de spécialistes dans la discipline intéressée.
Il gère les biens de l’Ordre et autorise les actions en justice.
Art. 49 : Le président du conseil national représente l’Ordre en justice et dans les
actes de la vie civile.
Tous actes concernant le fonctionnement de comptes ouverts au nom de
l’Ordre sont signés conjointement par le président, qui peut déléguer sa
signature au secrétaire, et par le trésorier.

SECTION III : DISPOSITIONS COMMUNES AUX CONSEILS


PROVINCIAUX ET AU CONSEIL NATIONAL

Art. 50 : Nul ne peut être membre de plusieurs conseils de l’Ordre.


Art. 51 : Tout membre d’un conseil qui, sans motif légitime, s’est abstenu
d’assister à trois séances consécutives, peut, sur la proposition du
conseil dont il fait partie, être déclaré démissionnaire par le conseil
national.
Art. 52 : À l’expiration de leur mandat, les membres des conseils sont tenus
d’informer leurs successeurs des affaires courantes.

CHAPITRE V : SANCTIONS PÉNALES.

Art. 53 : Tout docteur en médecine, chirurgie et accouchements qui aura exercé


la médecine sans être inscrit au tableau de l’Ordre des médecins ou qui
l’aura exercée pendant la durée de la peine d’interdiction temporaire
prévue à l’article 11, sera puni des peines prévues aux articles 17 à 20
du décret du 19 mars 1952 sur l’exercice de l’art de guérir.

CHAPITRE VI : DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET DISPOSITIONS


DIVERSES.

Art. 54 :
1. Pendant une période à laquelle il sera mis fin par arrêté du ministre de
la Santé publique, les conseils provinciaux seront composés de cinq
membres au moins et de dix membres au plus.
Le nombre des membres sera fixé, pour chaque conseil et avant
chaque élection, par le ministre de la Santé publique.
Dans le cas où, par suite de l’insuffisance du nombre de médecins
éligibles, il serait impossible de former un conseil provincial
conformément aux dispositions ci-dessus, les attributions du conseil
provincial seront exercées par le conseil national.
2. Pendant une période à laquelle il sera mis fin par arrêté du ministre de
la Santé publique, le conseil national comprendra dix-huit membres,

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les collèges électoraux des conseils provinciaux élisant chacun trois
membres.

Art. 55 : Les conditions d’éligibilité suivantes ne seront pas exigées lors de deux
premières élections des conseils :
1. la condition d’inscription au tableau de l’Ordre depuis trois ans,
prévue aux articles 32 et 42 ;
2. la condition d’âge prévue à ces mêmes articles.

Art. 56 : Le président de la République déterminera par ordonnances :


1. les conditions et modalités des élections des conseils, les formes et
délais de recours contre l’élection et l’autorité chargée de statuer sur
ces recours ;
2. les règles de la déontologie médicale.

Art. 57 : Le décret du 23 juin 1960 portant création d’un Ordre des médecins est
abrogé.
Art. 58 : La présente ordonnance-loi entre vigueur à la date de sa signature.
Toutefois, les articles 7 et 53 n’entreront en vigueur qu’à la date qui sera
déterminée par le président de la République.

CHAPITRE VII : INSCRIPTION AU TABLEAU DE L’ORDRE DES


MEDECINS.

En République Démocratique du Congo, la possession du Diplôme de Docteur en


Médecine, Chirurgie et Accouchement ne suffit pas, pour exercer l’Art de Guérir !
Il faut impérativement être inscrit au Tableau de l’Ordre des Médecins selon les
prescrits de l’Ordonnance – Loi 68 – 070 du 1er Mars 1968, en ses articles 7, 8 et
9 qui disposent respectivement que :
« Art. 7. — Nul ne peut exercer la profession de médecin s’il n’est inscrit au
tableau de l’Ordre.
Art. 8. — Nul ne peut être inscrit au tableau de l’Ordre s’il ne possède les
diplômes et certificats légalement requis pour l’exercice de la profession de
médecin et s’il n’est d’une parfaite moralité.
Art. 9. — La demande d’inscription est adressée au conseil national de l’Ordre. »
et ce, suivant l’ARRÊTÉ 002 du 30 Juillet 1973 relatif de l’inscription au
Tableau de l’Ordre des Médecins qui stipule :
« Art. 1er. — L’inscription au tableau de l’Ordre des médecins donne droit à
l’obtention d’un numéro délivré par le Bureau national de cette institution.
Art. 2. — Chaque numéro d’inscription au tableau sera notifié par les soins du
bureau national de l’Ordre du département de la Santé en vue des contrôles
réglementaires et devra figurer sur toute prescription médicale.
Art. 3. — Toute disposition antérieure et contraire à la présente est abrogée.
Art. 4. — Le directeur général de la Santé publique et le président du conseil
national de l’Ordre des médecins sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de
l’exécution du présent arrêté qui entre en vigueur à la date de sa signature. »

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TITRE II : HISTORIQUE DE L’ORDRE DES MEDECINS.

L’Ordonnance – Loi N° 68 / 070 du 01 Mars 1968 créant l’Ordre des


Médecins de la RDC a été promulguée, en réalité, le 09 Mars 1968 par S.E
Monsieur le Président de la République Joseph Désiré MOBUTU, sur proposition
du Ministre de la Santé Publique de l’époque le Docteur O. TSHIAMU.

Le Premier Conseil National de l’Ordre des Médecins fut mis en place, avec à sa
tête le regretté Dr Liongo Mulinzi André M. comme Premier Président du Conseil
National de l’Ordre des Médecins de la RDC.

Evénements ayant marqué le Conseil National de l’Ordre :

En 1979-1980 : création de l’Organe pour la Promotion du Jeune Médecin


Zaïrois (OPJMZ).

Un certain nombre des jeunes médecins affectés à l’Hôpital Mama Yemo sous la
conduite du Dr Numbi Mukanku, constituèrent un noyau dur dans le but de
rétablir les Médecins Zaïrois dans leur dignité et droit.

En 1980, les activités de l’Ordre proprement dites vont reprendre avec l’élection
du regretté Dr Tshibalabala comme Président du Conseil Urbain (dcd) et du
regretté Dr Kiula Ntete comme Président du Conseil National (dcd).

- Au cours de l’année 1981, des juristes ont voulu induire le Président Mobutu
en erreur en tentant de lui faire signer une Ordonnance retirant aux médecins
le titre de Docteur en Médecine.
- La tentative échoua lamentablement, car les médecins se mirent tous débout
comme un seul homme et menacèrent d’aller en grève.
- En Juin 1982, l’Ordre des Médecins voulant appliquer la perception des
honoraires dans les hôpitaux publics, le pouvoir réagit vigoureusement en
procédant à l’emprisonnement de 13 médecins de l’Hôpital Mama Yemo à la
Prison de Makala du 15 juin au 12 juillet 1982 !

Les 13 Médecins emprisonnés à Makala du 15 juin au 12 juillet 82 sont :

1) Dr Lomete (dcd) ; 2) Dr Wanani (dcd) ;


3) Dr Kalonji ; 4) Dr Mizele (dcd) ;
5) Dr Mwepu ; 6) Dr Kiakulanda ;
7) Dr Kapela ; 8) Dr Ndjendje ;
9) Dr katumba ; 10) Dr Nzita ;
11) Dr Muyila ; 12) Dr Bokenge et
13) Dr Kindembo.

- En 1985, se tient au Palais du Peuple, un Congrès des Médecins avec la


participation des médecins venus de l’intérieur du pays.
- Le Dr Numbi Mukanku est élu Président du Conseil National de l’Ordre des
Médecins.
- En 1986, le Conseil chasse un faussaire en la personne de Monsieur Hans
Starek, sujet autrichien œuvrant sous le titre de Dr Starek (sous un faux
nom), grâce à la grève des médecins.

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- En octobre 1990, le Congrès des Médecins se tient à Nsele.

C’est au cours de ce Congrès que les médecins ont créé le Syndicat National des
Médecins « Synamed » pour s’occuper des problèmes strictement syndicaux,
tandis que l’exercice de l’art de guérir restait l’apanage de l’Ordre des Médecins.

- De 1991 à 2008, le Dr Diabeno, Urologue à l’HMY, alors Vice-Président du


CNOM, devient Président après la mort du Dr Numbi.
- De 2008 à 2017, le Dr Mbutuku Mbambil, gynéco-obstétricien à l’ HGK, est
élu Président du CNOM.
- Ceux qui ont dirigé le SYNAMED depuis le Congrès du 1990 sont :
 Le 1er Secrétaire National : le regretté Dr Lombe, Neuro-psychiatre aux
CNPP, de 1990 à1995, dcd ;
 Le 2e Secrétaire National : le regretté Dr Kalambay, Chirurgien à l’HGK,
de 1995 à 2002, dcd ;
 Le 3e Secrétaire National : Dr Bolangala Basile, Spécialiste en Santé
Publique, de 2002 à 2007;
 Le 4e Secrétaire National : Dr Mankoy, Interniste à l’HGK, de 2007 à
2016.

1 - Naissance d’un 2e Syndicat des Médecins.

En Avril 2012, la naissance du 2e Syndicat des Médecins, dénommé Syndicat


des Médecins du Congo, en sigle SYMECO avec comme 1er Secrétaire National :
Dr Muanda, Généraliste à HG de Kintambo.

2 - Le rôle du Conseil National de l’Ordre des Médecins.

Les attributions et capacités juridiques de l’Ordre des Médecins sont


déterminées par les articles 1 à 5, Chapitre 1er de l’O-L 68/070 du 1er Mars
1968.

L’article 2 dispose :

« L’Ordre veille au maintien des principes de moralité, de probité et de dévouement


indispensables à l’exercice de la Médecine, ainsi qu’à l’observation par tous ses
membres, des devoirs professionnels et des règles de la déontologie médicale.
Il est chargé de défendre l’honneur et l’indépendance de la profession médicale. »

Le Médecin ne peut exercer sa profession que lorsqu’il est inscrit régulièrement


au Tableau de l’Ordre des Médecins.

Il est un acteur et opérateur sanitaire occupant une place prééminente et


importante qui lui impose des exigences de connaissances, d’éthique, de moralité,
de dignité, d’indépendance professionnelle et de sens aigu de responsabilité.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


12 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
3 - Biographie d’Hippocrate.

3.1. Aux origines de la pratique médicale occidentale.

Hippocrate.

C'est en Grèce, au Ve siècle avant J.-C. qu'apparaît la première observation


objective des phénomènes pathologiques.

Dans la Grèce antique, une pratique médicale, née dans les sanctuaires
d'Asclépios, les asclêpieia, se développe et se détache peu à peu de la religion,
donnant naissance à plusieurs écoles qui utilisent des techniques de soin très
élaborées (régimes, médicaments, etc.).

Le nom d'Hippocrate (460-377 avant J.-C.) reste associé à la naissance de ce


qui deviendra la médecine moderne (notamment grâce à une classification des
maladies).

Hippocrate rejette, en effet, toute référence au sacré, considérant que les


maladies relèvent de causes naturelles ; il prône divers procédés d’examen tel que
la palpation, la percussion et l’observation des excrétions.

Surnommé le prince des médecins ou le père de la médecine moderne,


Hippocrate naît à Cos, une île de la mer Egée consacrée à Esculape, de 460-377
(400 ans) avant Jésus-Christ.

Il fut, de son vivant, le médecin le plus célèbre du Vème siècle avant J.-Christ et le
plus grand médecin de l'antiquité.

Il se livra à des expériences médicales ; il fut l'initiateur de l'observation clinique


et fonda ses recherches médicales sur la physiologie.

Il a écrit une soixantaine d’ouvrages tels que traités de pronostic, des fractures…

Hippocrate, père de la médecine moderne disait :

«La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse
et le jugement difficile.»

3.2 - La médecine au Moyen Âge, entre ombres et lumière.

Les Arabes sont, avec les Byzantins, pratiquement les seuls à perpétuer la
tradition médicale de l'Antiquité.
Dans l'Occident chrétien, la chute de l'Empire romain (Ve siècle) inaugure une
longue période de stagnation durant laquelle la médecine est entre les mains des
clercs, c'est-à-dire des prêtres et des savants religieux.

La dissection à cette époque est interdite ; les grandes épidémies, qui causent des
ravages considérables, sont attribuées à des forces maléfiques.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


13 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Cependant, un renouveau des études médicales s'amorce à partir du XIe siècle
avec la fondation de l'école de Salerne, en Italie du Sud.
Puis, au XIIIe siècle, l'école de Montpellier et les grandes universités européennes
de Bologne, d'Oxford, de Paris et de Padoue prennent le relais.

La médecine fait désormais l'objet d'un enseignement régulier au même titre que
la théologie.

4 - Ses Enseignements.

Les quatre principes fondamentaux d'Hippocrate sur la thérapeutique sont :

 PREMIÈREMENT, être utile, ou au moins ne pas nuire ;


 DEUXIÈMEMENT, combattre le mal par son contraire ;
 TROISIÈMEMENT, observer la mesure et la modération ;
 QUATRIÈMEMENT, «chaque chose à son temps».

Une intervention peut être nuisible un jour et sauver la vie du malade le


lendemain.

5 - Serment d'Hippocrate.

Le Serment d'Hippocrate instaure :

 La confraternité entre médecins;


 L’égalité des hommes devant la maladie;
 La défense de la vie avant tout et
 Le respect du secret médical.

Les lignes directrices du Serment d'Hippocrate sont de quatre ordres :

1°- Un profond respect de la nature en général ;


2°- Une conception unitaire et intégrale de l'être humain;
3°- Un rapport rigoureux entre l'éthique personnelle et l'éthique professionnelle;
4°- Une conception extrêmement élevée de l'exercice de l'art médical."

5.1 Serment d'Hippocrate version originale,


5.2 Serment d'Hippocrate version de Genève ou Déclaration de Genève et
5.3 Testament d’Hippocrate > voir infra.

6 - Le Caducée, Symbole des Médecins.

6.1 - Encrage juridique et signification du CADUCEE.

ARRÊTÉ DÉPARTEMENTAL 003 du 30 juillet 1973 portant caducée à l’usage


des médecins en République Démocratique du Congo stipule :
Art. 1er. — Il est créé, à l’usage exclusif des médecins œuvrant en République du
Zaïre, un caducée, délivré par les soins de l’Ordre des médecins.
Art. 2. — Le caducée dont il est question à l’article 1er est un macaron de forme
ronde, d’un diamètre de 12 cm, représentant en son milieu, une croix rouge dont
les 4 branches de grandeur égale mesurent chacune 2 cm de longueur et 2,3 cm

La Déontologie et L’Ethique Médicale


14 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
de largeur, au milieu de cette croix est représenté un serpent de couleur noire,
ayant comme largeur de tête 0,4 cm, largeur de corps 0,3 cm, largeur de la pointe
de queue 0,05 cm, le tout sur un fond blanc portant la mention, «Médecin», écrite
en noir et au bas de la croix.
Le bord du caducée est orné de deux bandes circulaires juxtaposées, dont l’une
formant le bord du caducée, de couleur verte, est d’une largeur de 1,3 cm, tandis
que l’autre de couleur jaune, est d’une largeur de 1,3 cm.
Art. 3. — Le caducée sera apposé sur la face intérieure du pare-brise, de façon à
être facilement visible de l’extérieur.
Le caducée sera amovible, de façon à pouvoir être aisément enlevé lorsque le
véhicule n’est plus utilisé par le médecin.
Art. 4. — Tout abus ou fraude portant sur l’utilisation du caducée et notamment
par des tiers ou des membres de famille du titulaire de cet insigne engagera la
responsabilité du médecin. Ce dernier pourra notamment se voir retirer par
l’Ordre des médecins le caducée lui attribué et, le cas échéant, être déféré devant
le Conseil de l’Ordre.
Art. 5. — L’Ordre est habilité à poursuivre en justice quiconque fait usage du
caducée zaïrois ou d’un autre caducée appartenant aux docteurs en médecine
des pays étrangers.
Art. 6. — Le présent arrêté entre en vigueur à la date de sa signature.

L’emblème du corps médical, le Caducée, est le plus ancien, le plus durable et le


plus universellement répandu.

Le Caducée Médical est fait d’un serpent unique, enroulé autour d’une
baguette surmontée d’un miroir.

6.2 - Les Caducées d’origine grecque :

Caducée
Caducée d’Hermès
Caducée d’Asclépios
Caducée actuel des médecins de la RDC.

6.3 - Signification.

Serpent : est le symbole du mal ou de la mort et de la délivrance ou de la


guérison, du savoir et dont le venin a le pouvoir curatif - les remèdes médicinaux.

Bâton ou baguette symbolisant l'arbre de la vie, la vie que le médecin essaye de


sauver avec les médicaments.

C’est le symbole de l’autorité, de la puissance et de la dignité.

Ce bâton est surmonté d'un miroir symbolisant la prudence que le médecin doit
avoir avant chaque décision médicale.

Le Caducée représente la médecine en général, la guérison et la prévention.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


15 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Conclusion :

 L'acte médical est un acte humanitaire par excellence, c-’à-d au service de


l'humanité.

 L'exercice de la médecine est personnel ; chaque médecin est responsable


de ses décisions et de ses actes.

 Cet exercice comporte une double exigence : morale, c’est-à-dire le


dévouement, et scientifique, c’est-à-dire la compétence pour être
réellement utile à son malade.

 Pour remplir correctement ce rôle, le médecin doit respecter et appliquer le


Serment d’Hippocrate et le Code de Déontologie Médicale.

 C’est par cette responsabilité devant la société, qu’il sera respecté, honoré
et considéré comme un Docteur du peuple ou « un petit dieu ».

La Déontologie et L’Ethique Médicale


16 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
DEUXIEME PARTIE :
DEONTOLOGIE ET ETHIQUE MEDICALE

CHAPITRE I : GENERALITES.

1. INTRODUCTION.

Si les grands principes moraux qui régissent l’Art de Guérir sont largement
immuables depuis HIPPOCRATE, l’éthique les module et la déontologie les
codifie.

L’éthique et la déontologie n’atteignent leur plein épanouissement que dans le


débat qui est à la source de toute évolution.

Les principes de la déontologie sont encadrés par le droit commun, constitué de


règles sociales édictées sous forme de lois.

La déontologie intègre ce droit commun à la spécificité de la profession.

Comme l’éthique adapte l’ordre moral sans le transgresser, le Législateur a pris


en considération, sous réserve de conditions et de situations clairement définies,
l’aspiration sociale à la primauté de certains principes moraux.

Il a porté en premier lieu une attention particulière au principe du droit à


l’autodétermination, droit qui met en question la règle de l’interdiction formelle de
donner volontairement la mort, règle qui, en matière de déontologie médicale,
revêtait pendant des millénaires le caractère d’une valeur sacrée.

2. DES FONDEMENTS.

2.1 - Origine du mot Déontologie.

Le mot "déontologie" apparaît pour la première fois en langue française, en


1825, dans la traduction de l'ouvrage du philosophe utilitariste anglais Jeremy
Bentham intitulé :

" l'Essai sur la nomenclature et la classification des principales branches d'Art et


Science".

Etymologiquement ce terme vient des racines grecques « logos » : discours et «


déontos » : ce qu’il faut faire.

On doit au Dr Max Simon la publication du premier ouvrage sur la Déontologie


Médicale dont la parution coïncida avec le Congrès médical en 1845 qui
rassembla pour la première fois plus de 1000 médecins français à Paris.
Ce fut l'occasion d'une prise de conscience et de la naissance du Corps Médical.
La Déontologie Médicale concerne le médecin qui exerce une profession à
laquelle les lois donnent un monopole dans le domaine de la santé.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


17 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Elle sert de référence aux instances juridictionnelles de l'Ordre des Médecins,
mais d'abord de guide aux médecins dans leur pratique quotidienne, au service
des patients.

2.2 – Définition.

La Déontologie Médicale est donc l'ensemble des principes, des règles et des
usages que tout médecin doit observer ou dont il doit s'inspirer dans l'exercice de sa
profession.

Le Code de Déontologie Médicale n'est pas seulement établi par la profession.


Si celle-ci, représentée en l'occurrence par l'Ordre National des Médecins, est
chargée de l'élaborer, le texte qui en découle est soumis à l'Administration, au
Conseil d'Etat et finalement au Gouvernement, chacun ayant la charge de vérifier
sa conformité avec les lois et autres règlements régissant la société où exercent les
médecins et la possibilité d'y apporter des modifications.

Enfin, le Code est publié au Journal Officiel sous la signature du Président de la


République.

Le Code de Déontologie précise ainsi des dispositions réglementaires concernant


un exercice professionnel.
Elles sont subordonnées à d'autres textes plus importants, notamment la
Constitution et les lois.

Les médecins, tout comme les autres citoyens, sont soumis aux lois concernant,
par exemple, le respect de la vie ou le secret professionnel.

Cependant le bon fonctionnement de leur corps professionnel est favorisé par des
règles propres.

L'institution de l'Ordre des Médecins, confirmée par l'Ordonnance-Loi N°


68/070 du 01 Mars 1968, a conduit à la rédaction du premier Code de
Déontologie Médicale, publié le 30 Avril 1970, jamais rénové depuis mais
toujours en vigueur aujourd’hui, reprenant des principes traditionnels régissant la
pratique médicale.

Les nouveaux médecins prêtent le Serment Médical, reprenant le Serment


d’Hippocrate actualisé dit Serment de Genève ou encore Déclaration de
Genève, ce dernier ayant déjà établi, il y a près de vingt-cinq siècles, des règles
toujours valables : probité et dévouement du médecin qui doit préserver la vie, ne
pas nuire, respecter les personnes malades, leurs intérêts, leur vie privée et le
secret médical, être juste etc.
Pour rappel, le Code d’Hammourabi qui date de 1752 av. J.C., renferme les
premières dispositions sur la Responsabilité du Médecin, vues davantage sous
l’angle pénal que sous l’angle moral (salaires, sanctions).

Il y a lieu de noter que l’actuel Serment d’HIPPOCRATE encore appelé Déclaration


de Genève est une émanation de l’ASSOCIATION MEDICALE MONDIALE qui a
édicté le Code International d’Ethique Médicale dont voici le texte intégral :

La Déontologie et L’Ethique Médicale


18 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Code International d'Ethique Médicale de l'Association Médicale Mondiale.

Adopté par la 3e Assemblée Générale de l'AMM Londres (Grande-Bretagne),


Octobre 1949 et amendé par les 22ème Assemblée Médicale Mondiale Sydney
(Australie), Août 1968 et 35ème Assemblée Médicale Mondiale Venise (Italie),
Octobre 1983 et 46ème Assemblée Médicale Mondiale
Stockholm (Suède), Septembre 1994.

DEVOIRS GENERAUX DES MEDECINS:

LE MEDECIN DEVRA toujours avoir une attitude professionnelle exemplaire.


LE MEDECIN NE DEVRA jamais laisser le profit influencer son jugement
professionnel libre et indépendant, et ce au plus grand bénéfice de son patient.

LE MEDECIN DEVRA, quelles que soient ses conditions d'exercice, se consacrer


en toute indépendance technique et morale à la prestation de soins de qualité
avec compassion et respect pour la dignité humaine.

LE MEDECIN DEVRA être honnête envers ses patients et ses collègues, et il


s'efforcera de dénoncer les médecins qui manquent de caractère et de
compétence, ou qui ont recours à la fraude et à la tromperie.

Remarque :
Les pratiques suivantes sont contraires à l'éthique :
a. la publicité faite par les médecins pour eux-mêmes, à moins qu'elle
ne soit autorisée par la loi du pays concerné et par le code d'éthique
de l'association médicale nationale.
b. le versement ou l'acceptation d'honoraires ou autres avantages dans
le seul but de fournir un client à un confrère, une prescription à un
pharmacien ou de faire acquérir tout appareillage médical.

LE MEDECIN DEVRA respecter les droits des patients, des collègues et des autres
professionnels de santé, et préservera les confidences de son patient.

LE MEDECIN DEVRA agir uniquement dans l'intérêt de son patient lorsqu'il lui
procurera des soins qui peuvent avoir pour conséquence un affaiblissement de sa
condition physique ou mentale.

LE MEDECIN DEVRA faire preuve de beaucoup de prudence lorsqu'il divulguera


des découvertes ou des techniques nouvelles par des voies non professionnelles.

LE MEDECIN NE DEVRA certifier que ce qu'il aura personnellement vérifié.

DEVOIRS DES MEDECINS ENVERS LES MALADES

Le MEDECIN DEVRA toujours avoir à l'esprit le souci de conserver la vie humaine.


LE MEDECIN DEVRA à ses patients la plus complète loyauté, ainsi que toutes les
ressources de sa science.

Lorsqu'un examen ou traitement dépasse ses capacités, le médecin devrait faire


appel à un collègue qui dispose des compétences nécessaires.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


19 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
LE MEDECIN DEVRA préserver le secret absolu sur tout ce qu'il sait de son
patient, et ce même après la mort de ce dernier.
LE MEDECIN DEVRA considérer les soins d'urgence comme un devoir humanitaire
à moins qu'il soit assuré que d'autres désirent apporter ces soins et en sont
capables.

DEVOIRS DES MEDECINS ENVERS LEURS COLLEGUES

LE MEDECIN DEVRA traiter ses confrères comme il souhaiterait être traité par
eux.
Le MEDECIN NE DEVRA PAS attirer les patients de ses confrères.
Le MEDECIN DEVRA observer les principes du Serment de Genève approuvé par
l'Association Médicale Mondiale.

3. SERMENT D’HIPPOCRATE.

3.1- Serment d’Hippocrate (Version Originale).

"Je jure par Apollon médecin, par Esculape, Hygie et Panacée, par tous les dieux
et toutes les déesses, et je les prends à témoin que, dans la mesure de mes forces
et de mes connaissances, je respecterai le serment et l'engagement écrit suivant :

 Mon Maître en médecine, je le mettrai au même rang que mes parents.


 Je partagerai mon avoir avec lui, et s'il le faut je pourvoirai à ses besoins.
 Je considérerai ses enfants comme mes frères et s'ils veulent étudier la
médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement.
 Je transmettrai les préceptes, les explications et les autres parties de
l'enseignement à mes enfants, à ceux de mon Maître, aux élèves inscrits et
ayant prêté serment suivant la loi médicale, mais à nul autre.

3.2 - Serment de Genève ou Déclaration de Genève.

Adopté par la 2ème Assemblée générale de l'Association Médicale Mondiale


Genève (Suisse), Septembre 1948 et amendé par les 22ème Assemblée Médicale
Mondiale Sydney (Australie), Août 1968 35ème Assemblée Médicale Mondiale
Venise (Italie), Octobre 1983 et 46ème Assemblée générale Stockholm (Suède),
Septembre 1994.

AU MOMENT D'ETRE ADMIS AU NOMBRE DES MEMBRES DE LA PROFESSION


MEDICALE:

 JE PRENDS L'ENGAGEMENT SOLENNEL de consacrer ma vie au service de


l’humanité ;
 JE GARDERAI pour mes maîtres le respect et la reconnaissance qui leur sont
dus ;
 J'EXERCERAI mon art avec conscience et dignité ;
 JE CONSIDERERAI la santé de mon patient comme mon premier souci ;
 JE RESPECTERAI le secret de celui qui se sera confié à moi, même après la
mort du patient ;
 JE MAINTIENDRAI, dans toute la mesure de mes moyens, l'honneur et les
nobles traditions de la profession médicale ;

La Déontologie et L’Ethique Médicale


20 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
 MES COLLEGUES seront mes sœurs et mes frères;
 JE NE PERMETTRAI PAS que des considérations d'affiliation politique,
d'âge, de croyance, de maladie ou d'infirmité, de nationalité, d'origine
ethnique, de race, de sexe, de statut social ou de tendance sexuelle viennent
s'interposer entre mon devoir et mon patient ;
 JE GARDERAI le respect absolu de la vie humaine dès son commencement,
même sous la menace et je n'utiliserai pas mes connaissances médicales
contre les lois de l'humanité ;

JE FAIS CES PROMESSES solennellement, librement, sur l'honneur.

3.3 - Testament d’Hippocrate.

C’est une recommandation pour le médecin :

 d’avoir bon visage et juste embonpoint;


 de bien se vêtir et la blouse bien boutonnée SVP;
 d’user des parfums agréables et dont l’odeur n’ait rien de suspect;
 d’avoir un bon comportement ;
 de savoir se taire, puis de régler sa vie, (pas d’excès d’alcool ni de table…),
car cela est très important pour la réputation ;
 d’être honnête, réfléchi et respectueux dans toutes ses relations; sans
morgue c’est-à-dire une attitude hautaine, ni méprisante.

Voilà ce qui doit être le médecin au physique et au moral pour le bien du malade
et l’honneur de la corporation médicale.

CHAPITRE II : ORDONNANCE N° 70/158 du 30 AVRIL 1970


DETERMINANT LES REGLES DE LA DEONTOLOGIE
MEDICALE.

L’Article 1er de cette Ordonnance consacre en annexe le Code de Déontologie


Médicale.

CODE DE DEONTOLOGIE MEDICALE.

Le Code de Déontologie Médicale comprend :

73 Articles répartis en 8 TITRES.

Le Titre Ier traite des DEVOIRS GENERAUX des Médecins et comprend 17 Art.

Le Titre II traite des DEVOIRS ENVERS LES MALADES et comprend 16 Art.

Le Titre III traite des DEVOIRS DU MEDECIN EN RAPPORT AVEC LES


COLLECTIVITES et comprend 6 Art.

Le Titre IV traite du SECRET PROFESSIONNEL et comprend 4 Art.

Le Titre V traite des DEVOIRS DE CONFRATERNITE et comprend 16 Art.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


21 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Le Titre VI traite des DEVOIRS ENVERS LES MEMBRES DES PROFESSSIONS
PARAMEDICALES et comprend 2 Art.

Le Titre VII traite des DEVOIRS DES MEDECINS EN MATIERE D’HONORAIRES


et comprend 8 Art.

Le Titre VIII enfin traite des DISPOSITIONS DIVERSES et comprend 4 Art.

Voici l’économie de l’ORDONNANCE 70-158 du 30 Avril 1970 déterminant les


Règles de la Déontologie Médicale :

Art. 1er : Les règles de la déontologie médicale, telles que prévues par l’article 66,
2, de l’ordonnance-loi 68-70 du 1er mars 1968 créant l’Ordre des
médecins, sont déterminées en annexe à la présente ordonnance.
Art. 2 : Le ministre de la Santé publique est chargé de l’exécution de la présente
ordonnance qui entre en vigueur le jour de sa signature.
Annexe Code de déontologie médicale

TITRE I : DEVOIRS GÉNÉRAUX

Art. 1er : L’exercice de la médecine est un ministère. Le respect de la vie et de la


personne humaine constitue en toute circonstance le devoir primordial
du médecin.
Le médecin doit s’abstenir, même en dehors de l’exercice de sa
profession, de tout agissement de nature à déconsidérer celle-ci.
Art. 2 : Quelle que soit sa fonction ou sa spécialité, tout médecin doit, hors le
seul cas de force majeure, porter secours d’extrême urgence à un malade
en danger immédiat si d’autres soins médicaux ne peuvent lui être
assurés.
Art. 3 : En cas de danger public, un médecin ne peut abandonner ses malades,
sauf sur ordre écrit de l’autorité ayant qualité à cet effet ou dans les
conditions prévues à l’article 22.
Art. 4 : Le médecin doit soigner tous ses malades avec la même conscience quels
que soient leur nationalité, leur situation sociale et leur moralité ou les
sentiments personnels qu’il éprouve à leur égard.
Art. 5 : Le secret professionnel s’impose à tout médecin, sauf dérogations établies
par la loi.
Art. 6 : L’exercice de la médecine ne doit en aucun cas, ni d’aucune façon, être
pratiqué comme un commerce.
Sont spécialement interdits :
1. tous les procédés de réclame commerciale et de publicité personnelle
ou avantageant un tiers, notamment les appels par la presse ou par
la radiodiffusion;
2. toute collaboration à une entreprise de soins dans laquelle le médecin
n’aurait pas sa complète indépendance professionnelle, tant en ce qui
concerne les aspects techniques et scientifiques de son activité, que
la perception et la répartition des honoraires qui lui sont dus;
3. toute consultation dans les locaux où sont mis en vente des
médicaments ou appareils médicaux, ainsi que dans les dépendances
desdits locaux, sauf si le praticien se trouve dans l’un des cas prévus

La Déontologie et L’Ethique Médicale


22 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
aux articles 10, 12 et 15 de l’ordonnance 27bis/hygiène du 15 mars
1933 sur l’exercice de la pharmacie;
4. la location et la vente au malade d’appareils divers à usage médical.
Art. 7 : Sont interdits:
1. tout versement ou acceptation clandestine d’argent entre praticiens;
2. toute commission à quelque personne que ce soit;
3. toute collusion entre médecins et pharmaciens, auxiliaires médicaux
ou toutes autres personnes, même étrangères à la médecine;
4. tout avantage illicite en argent ou en nature, de médecin à malade ou
de malade à médecin;
5. tout acte de nature à procurer un bénéfice illicite au malade ou à des
organismes de soins.
Art. 8 : Sont interdites, toutes les supercheries propres à déconsidérer la
profession et notamment toutes les pratiques du charlatanisme.
Art. 9 : Le médecin ne peut couvrir, même indirectement les agissements de
quiconque se livre à l’exercice illégal de l’art de guérir.
Art. 10 : Les seules indications qu’un médecin est autorisé à mentionner sur les
feuilles d’ordonnance ou dans un annuaire sont:
1. celles qui facilitent ses relations avec ses clients, c’est-à-dire: nom,
prénom, adresse, jours et heures de consultations, numéro du
téléphone, du compte de chèques postaux ou de banque;
2. ses titres légaux ou fonctions académiques, universitaires et
hospitalières, sa spécialité reconnue.
Art. 11 : Les seules indications qu’un médecin est autorisé à mettre sur la plaque
apposée à la porte de son cabinet sont: le nom et les prénoms,
accompagnés du titre de docteur, la spécialité reconnue, les jours et
heures de consultations. Cette plaque doit être de dimension et d’aspect
discrets.
Art. 12 : Il est défendu d’insérer des annonces relatives à la profession dans les
journaux ou dans des publications non médicales.
Il est également défendu d’user à cet effet de prospectus, tracts ou
brochures ou d’autres moyens de publicité.
Seule l’annonce discrète de l’ouverture ou de la fermeture momentanée
d’un cabinet médical peut être tolérée.
Art. 13 : Le médecin doit éviter dans ses écrits, déclarations ou conférences tout
ce qui est incompatible avec sa dignité individuelle ou porte atteinte à
l’honneur de la profession.
Il doit s’abstenir particulièrement de toute réclame personnelle et éviter
de donner, par manque de circonspection, l’apparence d’une collusion
avec une entreprise commerciale.
Art. 14 : Constituent des fautes:
1. le fait, pour tout médecin qui se livre à la recherche, de préconiser au
corps médical un procédé de diagnostic ou de traitement nouveau
insuffisamment éprouvé, s’il n’a pris le soin de mettre ses confrères
en garde contre tout danger éventuel ;
2. le fait de divulguer dans le public semblable procédé, quand sa valeur
ou son innocuité ne sont pas démontrées ;
3. le fait de surprendre la bonne foi des praticiens ou des malades, en
leur présentant comme salutaire et sans danger, un procédé
insuffisamment éprouvé ou comportant des risques sérieux ;

La Déontologie et L’Ethique Médicale


23 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
4. le fait de s’attribuer abusivement, dans une publication quelconque,
le mérite d’une découverte scientifique.
Art. 15 : Établir un rapport tendancieux ou délivrer un certificat de
complaisance, constitue une faute grave.
Art. 16 : Il est interdit à tout médecin qui remplit un mandat politique ou une
fonction administrative de s’en prévaloir à des fins professionnelles ou
pour accroître sa clientèle.
Art. 17 : Le rabattage est prohibé, sous quelque forme que ce soit.

TITRE II : DEVOIRS ENVERS LES MALADES

Art. 18 : Le médecin qui accepte de traiter un malade, s’oblige à :


1. assurer personnellement ou avec l’aide de personnel qualifié, tous les
soins médicaux en son pouvoir;
2. agir toujours avec correction et aménité envers le malade;
3. avoir le souci primordial de conserver la vie humaine.
Art. 19 : La pratique de l’euthanasie est interdite.
Art. 20 : Le médecin doit éviter tout traitement non fondé, de même que toute
expérimentation téméraire et s’abstenir de tout acte médical par lequel il
pourrait nuire. Il lui est interdit de provoquer des maladies ou des états
morbides saut dans:
 le seul but d’observation scientifique;
 consentement formel du sujet dûment averti des risques auxquels il
s’expose.
Art. 21 : Le médecin doit veiller à prévoit le développement de toute toxicomanie.
Art. 22 : Le médecin peut se dégager de sa mission à condition :
1. de ne jamais nuire, par ce fait, au malade dont il se sépare ;
2. d’en avertir le malade ou son entourage ;
3. de fournir les renseignements qu’il juge, en conscience, utiles à la
continuité des soins, compte tenu des obligations du secret médical.
Art. 23 : Tout médecin est libre de refuser ses soins à un malade, sauf le cas
d’urgence avérée et celui où il manquerait à ses devoirs d’humanité.
Art. 24 : Appelé d’urgence près d’un mineur ou autre incapable, et lorsqu’il ne
peut recueillir en temps utile le consentement de son représentant légal,
le médecin doit user immédiatement de toute ses connaissances et de
tous les moyens dont il dispose pour parer au danger menaçant; il ne
peut cesser ses soins qu’après que tout danger est écarté ou tout secours
inutile, ou après avoir confié le malade aux soins d’un confrère.
Art. 25 : Le médecin doit respecter les convictions de ses patients. Il aide ceux-ci
dans leurs intérêts religieux, moraux ou matériels. Si le malade ou ses
proches veulent faire appel au ministre d’un culte, à un officier de l’état
civil, à un notaire, le médecin a le devoir d’indiquer à temps le moment
opportun; il en est de même s’il y a lieu pour le malade, de recevoir la
visite de parents ou d’amis.
Art. 26 : Un pronostic grave peut légitimement être dissimulé au malade.
Un pronostic fatal ne doit lui être révélé qu’avec la plus grande
circonspection.
Mais il doit l’être généralement à la famille. Le malade peut interdire cette
révélation ou désigner les tiers auxquels elle doit être réservée.
Art. 27 : Le médecin attaché à un établissement comportant le régime de
l’internat doit, en présence d’une affection grave, faire avertir les parents

La Déontologie et L’Ethique Médicale


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et accepter ou provoquer, s’il le juge utile, la consultation du médecin
désigné par le malade ou par sa famille.
Art. 28 : Le médecin est toujours libre de ses prescriptions en restant dans les
limites imposées par les conditions où se trouvent les malades.
Dans toute la mesure compatible avec la qualité et l’efficacité des soins et
sans négliger son devoir d’assistance morale envers son malade, le
médecin doit limiter au nécessaire les prescriptions et les actes.
Art. 29 : Le médecin appelé à donner des soins dans une famille ou dans un
milieu quelconque, doit assurer la prophylaxie par des conseils
circonstanciés.
Art. 30 : Le médecin doit toujours élaborer son diagnostic avec la plus grande
attention, sans ménager son temps, en s’aidant, dans toute la mesure du
possible, des conseils les plus éclairés et des méthodes scientifiques les
plus appropriées. Après avoir établi un diagnostic ferme comportant une
décision sérieuse, surtout si la vie du malade est en danger, le médecin
doit s’efforcer d’amener le malade à accepter l’exécution de l’acte décidé.
En cas de refus, il peut cesser ses soins dans les conditions prévues à
l’article 22.
Art. 31 : Quand, au cours d’une consultation entre médecins, les avis du
consultant et du médecin traitant diffèrent essentiellement, et si l’avis du
consultant prévaut, le médecin traitant est libre de cesser ses soins dans
les conditions énoncées à l’article 22.
Art. 32 : L’avortement est interdit par le Code pénal.
Dans des cas exceptionnels, lorsque la vie de la mère est gravement
menacée et que l’avortement thérapeutique paraît le seul moyen de la
sauver, la légitimité de cette intervention reste en discussion.

On entend par avortement thérapeutique l’interruption provoquée de la


grossesse, dans un but thérapeutique, avant la date de viabilité foetale.
Si la malade, dûment prévenue de la gravite du cas, refuse l’intervention, le
médecin doit s’incliner devant la volonté librement exprimée de sa malade.

Si le médecin, en raison de ses convictions, estime qu’il lui est interdit de


conseiller ou de pratiquer l’avortement thérapeutique, il peut se retirer et cesser
ses soins dans les conditions prévues par l’article 22.

S’il est convaincu que l’avortement thérapeutique s’impose; il devra, avant d’y
procéder, obtenir un avis conforme de la part de deux confrères dont l’autorité est
notoire.

Les trois médecins prenant part à la consultation doivent, indépendamment d’un


certificat délivré à l’intéressée, rédiger dans tous les cas, quelle que soit la
décision prise, un protocole donnant les raisons de celle-ci et l’adresser sous pli
recommandé au président du conseil provincial dont ces médecins relèvent. Si les
médecins relèvent de conseils différents, un exemplaire de ce procès-verbal doit
être adressé à chaque conseil provincial intéressé. Il est entendu que ces
différentes pièces seront signées par les trois médecins consultants.

Art. 33 : Au cours d’un accouchement dystocique ou prolongé, le médecin doit se


considérer comme étant le seul juge des intérêts respectifs de la mère et
de l’enfant.

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TITRE III : DEVOIRS DU MÉDECIN EN RAPPORT AVEC LES COLLECTIVITÉS

Art. 34 : L’exercice habituel de la médecine sous quelque forme que ce soit, au


service d’une entreprise ou d’une collectivité est licite pour autant qu’il se
fasse dans des conditions qui sauvegardent l’indépendance du médecin
et le secret professionnel.
Art. 35 : Les médecins qui, tout en pratiquant ta médecine de soins, ont
consultation dans une institution de médecine préventive (dispensaire de
médecine préventive, cancer, tuberculose, maladies vénériennes, œuvres
de l’enfance, consultations prénatales, inspection médicale scolaire, etc.),
doivent séparer nettement leurs deux activités.
Ils ne peuvent abuser de leur fonction pour augmenter leur clientèle
particulière.
Ils ne doivent faire au malade aucune observation au sujet d’un
traitement institué.
Éventuellement ils se conformeront aux stipulations de l’article 36.
Art. 36 : Les médecins attachés à des services de prophylaxie comme énumérés à
l’article 35 ne peuvent pas s’immiscer dans les traitements prescrits par
d’autres médecins en leur qualité de médecins traitants des personnes
examinées dans ces services.
Toutefois si, au cours d’un examen, ils se trouvent en désaccord avec
leurs confrères sur le diagnostic, le traitement ou le pronostic et s’il leur
apparaît qu’un symptôme emportant et utile à la conduite du traitement
semble avoir échappé à leurs confrères, ils doivent le leur signaler
personnellement.
Art. 37 : La fonction de médecin de contrôle pour une société est incompatible
avec celle du médecin qui soigne totalement ou partiellement, des
malades pour le compte de cette même société.
Art. 38 : Les médecins chargés d’une enquête, les médecins experts, les
médecins de contrôle et les médecins-conseils doivent être indépendants
à l’égard des personnes à examiner et doivent donc refuser l’examen de
proches, chefs, amis, clients ou de toute personne avec laquelle ils
auraient des relations susceptibles d’influencer leur liberté de jugement.
Art. 39 : Si les médecins désignés à l’article 38 se jugent liés par le secret
médical vis-à-vis des personnes à examiner, ils doivent refuser la mission
qui leur est proposée.

TITRE IV : SECRET PROFESSIONNEL

Art. 40 : Le secret professionnel implique une absolue discrétion au sujet de ce


que le médecin a vu ou entendu dans l’exercice de sa profession.
Art. 41 : Le médecin doit veiller à ne pas dévoiler le secret médical, soit par ses
paroles, par ses écrits professionnels ou administratifs, soit par ses
publications ou communications scientifiques.
Art. 42 : Le certificat qui, par son texte, dévoile un secret médical, sera remis
directement au malade qui peut en disposer à son gré.
Art. 43 : La communication d’un diagnostic ou de renseignements d’ordre
médical peut se faire moyennant les précautions nécessaires:
1. à une autorité médicale supérieure, reconnue par le malade du fait de
son appartenance à un organisme employeur vis-à-vis duquel il est
lié par contrat et qui l’a affilié d’office à un régime de sécurité sociale.

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Les renseignements d’ordre administratif que les nécessités imposées
par le travail, ou la poursuite d’une carrière, obligent le médecin à
fournir à un organisme employeur par toute autre voie que celle de
l’autorité médicale supérieure précitée doivent faire l’objet de
certificats administratifs qui ne peuvent mentionner le diagnostic ni
aucune précision susceptible d’en révéler la nature;
2. à leur représentant légal, quand il s’agit de malades incapables ou
inconscients;
3. en cas de nécessité à toute personne qualifiée, moyennant le
consentement du patient.

TITRE V : DEVOIRS DE CONFRATERNITÉ

Art. 44 : Les médecins doivent entretenir entre eux des rapports de confraternité.
Un dissentiment professionnel ne peut donner lieu à des polémiques
publiques.
Art. 45 : Les médecins se doivent toujours une assistance morale.
Il est interdit de calomnier un confrère, de médire de lui ou de se faire
l’écho de propos capables de lui nuire dans l’exercice de sa profession.
Le médecin a pour devoir de prendre la défense d’un confrère
injustement attaqué.
Art. 46 : En matière disciplinaire intérieure de l’Ordre ou vis-à-vis de l’autorité
judiciaire, les médecins sont, dans la mesure où le permet le respect du
secret professionnel, tenus de révéler tous les faits dont ils ont
connaissance et qui intéressent l’instruction.
Art. 47 : Lorsqu’un médecin est appelé auprès d’un malade soigné par un de ses
confrères, il doit respecter les règles suivantes :
- Si le malade renonce aux soins du premier médecin auquel il s’était
confié, le second médecin doit se faire confirmer la volonté expresse du
malade, s’assurer que son confrère a été prévenu et demander à celui-
ci si les honoraires ont été payés.
- Si le malade ne renonce pas aux soins du premier médecin mais,
ignorant les règles et avantages de la consultation entre confrères,
demande un simple avis le second médecin doit d’abord proposer la
consultation, n’assurer que les soins d’urgence sans modifier le
traitement en cours, puis se retirer.
Toutefois, si, pour une raison valable, la consultation paraît impossible
ou inopportune, le second médecin peut examiner le malade, mais il
doit communiquer d’urgence au médecin traitant son avis sur le
diagnostic et le traitement.
- Si le malade a fait appel, en l’absence de son médecin habituel, à un
second médecin, celui-ci peut assurer les soins pendant l’absence
mais doit les cesser dès le retour de son confrère et informer ce dernier
de l’évolution de la maladie pendant son absence.

Le remplaçant ne commet pas de faute en réclamant des honoraires.

Art. 48 : Le titulaire d’un service de garde médicale du dimanche veillera


spécialement au respect de l’article 47.
Art. 49 : Le détournement et la tentative de détournement de clientèle sont
interdits.

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Art. 50 : Un médecin peut accueillir en son cabinet tous les malades. Ne font
obstacle à ce droit ni le fait que le malade a un médecin traitant, ni la
circonstance que la maladie ne présente pas de caractère aigu.
Art. 51 : Le médecin traitant doit, en principe, accepter de rencontrer en
consultation tout confrère quand cette consultation est désirée par le
malade ou par sa famille.

Lorsqu’une consultation médicale est demandée par la famille ou par le médecin


traitant, celui-ci peut indiquer le consultant qu’il préfère, mais il doit laisser la
plus grande liberté à la famille et accepter le consultant qu’elle désire, en
s’inspirant, avant tout, de l’intérêt de son malade. Le médecin traitant, tout en se
conformant aux prescriptions de l’article 22, peut se retirer si l’on veut lui
imposer un consultant qu’il refuse; il ne doit à personne l’explication de son
refus.

Les mêmes prescriptions valent pour le choix soit d’un chirurgien ou d’un
spécialiste, soit d’un établissement de soins.
Il appartient au médecin traitant de prévenir le consultant et de s’entendre avec
lui sur le jour et l’heure de la consultation.

Art. 52 : Le médecin traitant et le médecin consultant ont le devoir d’éviter


soigneusement, au cours et à la suite d’une consultation, de se nuire
mutuellement dans l’esprit du malade ou de sa famille.
Art. 53 : En cas de divergence de vues importante et irréductible au cours d’une
consultation, le médecin traitant est en droit de se dégager de sa mission
sous les conditions prévues par l’article 22.
Art. 54 : Au cours de la maladie ayant motivé la consultation, un médecin
consultant ne doit pas revoir à domicile un malade examiné en commun,
sans l’assentiment du médecin traitant.
Art. 55 : Le médecin ne peut se faire remplacer dans sa clientèle que par un
confrère porteur du diplôme légal.
Art. 56 : Un médecin ne doit pas s’installer dans l’immeuble habité par un
confrère en exercice, sans l’agrément de celui-ci ou, à défaut de cet
accord, sans l’autorisation du conseil provincial de l’Ordre, à moins qu’il
ne s’agisse de praticiens exerçant des spécialités différentes.
Art. 57 : La cession d’un cabinet de consultation ou la reprise d’une clientèle
médicale, à titre onéreux, est interdite. Le rachat du mobilier et de
l’instrumentation est seul autorisé.
Art. 58 : Toute association entre médecins ayant pour objet l’exercice de l’art de
guérir doit respecter l’indépendance professionnelle de chacun d’eux.
Art. 59 : Il est interdit à un médecin de faire gérer par un confrère un cabinet
placé sous son nom.

TITRE VI : DEVOIRS ENVERS LES MEMBRES DES PROFESSIONS


PARAMÉDICALES

Art. 60 : Les médecins doivent dans leurs rapports professionnels avec les
membres des professions paramédicales, notamment les pharmaciens et
les dentistes, respecter la dignité et l’indépendance de ceux-ci. Ils doivent
éviter tout agissement injustifié qui pourrait leur nuire vis-à-vis de leur
clientèle.

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28 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Art. 61 : Le conseil provincial de l’Ordre s’efforcera d’apaiser tout conflit
professionnel avec un membre d’une profession paramédicale.
De tels conflits ne peuvent donner lieu à des polémiques publiques.

TITRE VII : DEVOIRS DES MÉDECINS EN MATIÈRE D’HONORAIRES

Art. 62 : Le médecin doit établir sa note d’honoraires avec tact et mesure.


Les éléments d’appréciation sont: la situation de fortune du malade, la
notoriété du médecin, l’importance du service rendu, les circonstances
particulières.
Un médecin n’est jamais en droit de refuser à son client des explications
sur sa note d’honoraires.
Art. 63 : Le médecin est libre de donner gratuitement ses soins quand sa
conscience le lui commande.
Art. 64 : Il est d’usage qu’un médecin soigne gratuitement ses parents proches,
ses confrères et les personnes à leur charge, le personnel à son service,
ses collaborateurs et auxiliaires directs.
Le médecin ne commet aucune incorrection en demandant d’être
indemnisé de ses frais. Il peut se faire honorer dans les cas où la charge
des soins incombe à un tiers.
Art. 65 : Il est interdit à tout médecin d’abaisser ses honoraires dans un intérêt
de concurrence.
Art. 66 : La rencontre en consultation entre médecin traitant et médecin
consultant légitime pour le premier des honoraires spéciaux faisant
l’objet d’une note personnelle.
Le consultant ne transmettra pas au médecin traitant les honoraires
revenant à ce dernier.
Art. 67 : La présence du médecin traitant à une opération chirurgicale, dont
l’indication et la décision résultent de ses informations, est désirable.

Cette présence lui donne droit à des honoraires spéciaux qui doivent faire l’objet,
soit, de préférence, d’une note personnelle, soit d’une note collective précisant
que les honoraires relatifs à cette assistance du médecin traitant y sont compris.

Au cas où les honoraires du médecin traitant ne seraient pas compris dans une
note collective, le chirurgien doit le mentionner dans son relevé.

Art. 68 : Tout partage clandestin d’honoraires entre médecin traitant d’une part,
consultant, chirurgien ou spécialiste, d’autre part, est formellement
interdit. L’acceptation, la sollicitation ou l’offre d’un partage clandestin
d’honoraires, même non suivie d’effet, constitue une faute professionnelle
grave.
Art. 69 : Le chirurgien a le droit de choisir ses aides opératoires ainsi que
l’anesthésiste. Les honoraires de ceux-ci peuvent soit être réclamés par
eux directement à l’opéré, soit être portés sur la note collective que le
chirurgien remet à l’opéré.

TITRE VIII : DISPOSITIONS DIVERSES

Art. 70 : Le médecin ne doit pas s’immiscer dans les affaires de famille de ses
patients.

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29 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Art. 71 : L’abandon de l’exercice de l’art de guérir doit être immédiatement notifié
au conseil provincial de l’Ordre.
Art. 72 : Tout médecin, lors de son inscription au tableau de l’Ordre recevra un
exemplaire du présent code de déontologie médicale. Il doit affirmer
devant le conseil provincial de l’Ordre qu’il en a pris connaissance et
s’engager par écrit à le respecter.
Art. 73 : Les médecins fonctionnaires de l’administration ou engagés par contrat
au service d’entreprises commerciales ou autres sont autorisés à
observer les règlements administratifs de ces organismes pour autant
qu’ils ne soient pas contraires aux présentes règles du code de
déontologie.

CHAPITRE III : DECRYPTAGE du CODE de DEONTOLOGIE MEDICALE.

1 - Qui est assujetti au Code de Déontologie Médicale ?

Le Code de Déontologie Médicale s'impose à tous les médecins inscrits au


Tableau de l'Ordre, qu'ils exercent ou non.

Pour exercer la profession de médecin en RDC il faut être inscrit au Tableau de


l'Ordre. (Art. 7 de l’Ordonnance-Loi N° 68/070 du 01 Mars 1968 créant
l’Ordre des Médecins.)

Cette inscription donne le droit d'exercer la profession médicale sur toute


l’étendue de notre territoire national.

2 - TITRE I : DEVOIRS GENERAUX DES MEDECINS

Article 1er.
« L’exercice de la médecine est un ministère.
Le respect de la vie et de la personne humaine constitue en toute
circonstance le devoir primordial du médecin. Le médecin doit s’abstenir,
même en dehors de l’exercice de sa profession, de tout agissement de
nature à déconsidérer celle-ci.»

Décryptage :

1. L’alinéa 1 de cet article signifie que l’exercice de la médecine est un service


apparenté à un sacerdoce.

L'acte médical est un acte humanitaire cfr le Serment ou la Déclaration de


Genève (1948) : le médecin est "au service de l'humanité".

Ce service fait la grandeur de la médecine.


Il consiste à appliquer toutes les connaissances scientifiques et les moyens
techniques adaptés afin de prévenir la maladie, de prodiguer des soins et de
soulager la souffrance.

L'exercice de la médecine comporte une double exigence : morale, car cette


activité implique altruisme et dévouement, et scientifique, car elle impose,
comme un devoir, la compétence.

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Celle-ci est acquise par une formation, initiale et continue, de haut niveau.

2. l’alinéa 2 de cet article résume l'essentiel de l'éthique médicale en mettant


en exergue les obligations morales du médecin.
Le respect de la vie humaine est un principe fondamental non seulement de
la médecine, mais de notre civilisation

Le praticien doit honorer le contrat moral qui le lie à un patient, répondre


en conscience à la confiance placée en lui et accomplir un devoir que lui a
confié la société :

(1) donner des soins aux personnes malades, mais aussi ;


(2) être le défenseur de leurs droits, des personnes fragiles ou vulnérables
(mineurs, majeurs protégés, personnes âgées handicapées ou exclues
des soins …) ;
(3) lutter contre les sévices quels qu'ils soient et quelles que soient les
circonstances ;
(4) être un acteur vigilant et engagé dans la politique de santé publique,
qu'il s'agisse de la prévention, de l'épidémiologie ou de l'éducation à la
santé ;
(5) respecter la personne, son intégrité physique et mentale, son intimité et
sa dignité représente une valeur essentielle de notre société et un devoir
primordial du médecin.

Article 2. « Quelle que soit sa fonction ou sa spécialité, tout médecin doit, hors le
seul cas de force majeure, porter secours d’extrême urgence à un
malade en danger immédiat si d’autres soins médicaux ne peuvent lui
être assurés.»

Décryptage : Comme le Bon Samaritain des Ecritures, porter secours à une


personne en détresse est une règle morale naturelle de tous les temps.

Plus que pour toute autre personne, cette règle de conduite revêt pour
le médecin, un caractère d’obligation : il doit toujours apporter ce
secours ! Par conséquent, en cas d'urgence, un médecin doit porter
secours à toute personne malade ou blessée qui l'appelle ou qui lui est
signalé. La Section 4 bis du Titre 1, Livre Deuxième du Code Pénal
Congolais dispose respectivement, en ses articles 66 ter et 66 quater
: « Sera puni d’une servitude pénale de trois mois à deux ans et d’une
amende de cinq à cinquante francs ou de l’une de ces peines seulement,
quiconque s’abstient volontairement de porter à une personne en péril
l’assistance que, sans risque pour lui et pour les tiers, il pouvait lui
prêter, soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours.»

« Si les infractions prévues aux articles précédents sont commises par


une personne chargée par état ou par profession d’assister les autres en
danger, la peine sera la servitude pénale d’un à trois ans et l’amende de
cinq à cent francs. »Encore faudra-t-il qu'il prenne conscience de
l'urgence et de la gravité ! Qu’adviendrait-il du médecin si l’article 66
ter s’appliquait à tous les "appels d'urgence" et non plus seulement aux
cas où le médecin se trouverait en présence d'une personne en péril ?

La Déontologie et L’Ethique Médicale


31 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Dans l'ensemble, pour que l'application de l'article 66 quater du Code
Pénal puisse justifier une sanction pénale contre un médecin, il faut :

(1) que la personne pour laquelle on appelle soit réellement en péril,


(2) que le médecin en ait été clairement averti,
(3) qu'il se soit abstenu volontairement,
(4) qu'il ne puisse invoquer une excuse majeure comme occupation
d’un autre patient dans un état grave, un accouchement, une
intervention chirurgicale ou lui-même sérieusement malade !

Article 3. «En cas de danger public, un médecin ne peut abandonner ses malades,
sauf sur ordre écrit de l’autorité ayant qualité à cet effet ou dans les
conditions prévues à l’article 22. »

Décryptage : Le médecin partage ici la même déontologie que le Commandant


d’un navire.

Article 4. «Le médecin doit soigner tous ses malades quels que soient leur
nationalité, leur situation sociale et leur moralité ou les sentiments
personnels qu’il éprouve à leur égard.»

Décryptage : Il s’agit ici du principe fondamental de la NON DISCRIMINATION en


matière de soins, tradition ancienne et universelle héritée
d’HIPPOCRATE : « je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque
me le demandera….je ne me laisserai pas influencer par la soif du
gain… ».

Aucune personne ne peut faire l’objet de discrimination dans l’accès à


la prévention et aux soins. Le médecin doit donc prendre en charge
son patient quelle que soit sa condition, sa nationalité, son origine
ethnique, sa situation de famille ou ses mœurs, son état de santé ou son
handicap physique ou mental, sa situation administrative sur le
territoire national, sa religion, ses convictions etc.

A ce propos, certaines convictions qui peuvent interférer avec les


soins, par exemple, les Témoins de Jéhovah et leur refus de la
transfusion sanguine, ne doivent et ne devraient pas altérer le
comportement du médecin.

La pratique de la médecine n’admet ainsi ni frontières, ni racisme,


même en cas de conflit ! Le médecin doit aussi s'efforcer de ne pas être
influencé par les sentiments inspirés par les personnes rencontrées,
comme certains patients désagréables, difficiles à supporter ; ils ne
doivent pas pour autant être plus mal soignés ou rejetés, même si leur
comportement risque d’altérer la qualité des soins et/ou leur
observance. Le médecin peut faire jouer une "clause de conscience" et
proposer un "divorce à l'amiable", selon l’article 22, pourvu qu'il n'y
ait pas urgence !

Article 5. «Le secret professionnel s’impose à tout médecin, sauf dérogations


établies par la loi.»

La Déontologie et L’Ethique Médicale


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Décryptage : Le secret médical reste un des piliers de l'exercice de la médecine
contemporaine hérité des anciens.

En effet, « il n’y a pas de soins sans confidences, de confidences sans


confiance, de confiance sans secret ».

Le médecin n’a pas le droit de révéler ce qu’il a connu ou appris sur son patient.
Le secret professionnel du médecin ou secret médical – les deux termes sont
employés indifféremment - est à la fois d'intérêt privé et d'intérêt public.

D'intérêt privé : Le médecin doit garantir le secret à la personne qui se confie à lui
et l’assurer que jamais elle ne sera trahie par lui. Respecter le secret est un
comportement imposé par la nature des informations dont la divulgation à des
tiers pourrait porter atteinte à la réputation, à la considération ou à l'intimité de la
personne qui s'est confiée au médecin. Le droit au respect de l'intimité est une
recommandation inscrite dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.
D'intérêt public : Pour le médecin, le secret est un devoir !

L'intérêt général veut que chacun puisse être convenablement soigné et ait la
garantie de pouvoir se confier à un médecin, même s'il est dans une situation
sociale irrégulière ou marginale, pour bénéficier de ses soins, sans craindre d'être
trahi ou dénoncé. Le Code de Déontologie Médicale formule la règle du secret
médical, dès son article 5 pour en montrer l'importance et l’explicite davantage
que le Code Pénal sur le seul terrain de l'exercice de la médecine.

Le secret n’est pas opposable au patient !

Bien au contraire, le médecin lui doit toute l’information nécessaire sur son état,
les actes et soins proposés ou dispensés. Si le médecin est amené, dans certaines
circonstances, à retenir une information vis-à-vis du patient, usant ainsi de la
faculté que lui ouvre l’article 26, c’est pour le protéger d’une révélation
traumatisante et non au nom du secret médical !

Le secret professionnel s'impose à tout médecin ainsi qu’à tous les professionnels
intervenant dans le système de santé, dans les conditions établies par la loi,
excepté dans les cas de dérogation, expressément prévus par celle-ci. Ce secret
couvre l’ensemble des informations concernant la personne venues à la
connaissance du professionnel de santé, de tout membre du personnel des
établissements ou organismes et de toute autre personne en relation de par ses
activités avec ces établissements ou organismes.

Bref, il s’impose donc à tout professionnel de santé ! Lorsque la personne est


prise en charge par une équipe de soins dans un établissement de santé, les
informations la concernant sont réputées confiées par le malade à l’ensemble de
l’équipe.

Enfin, il y a lieu de rappeler que chronologiquement, c’est d’abord le Code Pénal


qui, en sanctionnant toute violation du secret auquel sont astreints certains
professionnels – au premier rang desquels les médecins – donne un support légal
à cette obligation.

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33 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
L’article 73, Section VII, Titre I, Livre Deuxième du Code Pénal Congolais
dispose : « Les personnes dépositaires par état ou par profession des secrets qu’on
leur confie qui, hors le cas où elles sont appelées à rendre témoignage en justice et
celui où la loi les oblige à faire connaître ces secrets, les auront révélés, seront
punies d’une servitude pénale de un à six mois et d’une amende de mille à cinq
mille francs, ou d’une de ces peines seulement. »

Article 6. «L’exercice de la médecine ne doit en aucun cas, ni d’aucune façon, être


pratiqué comme un commerce. Sont spécialement interdits :
(1) Tous les procédés de réclame commerciale et de publicité personnelle
ou avantageant un tiers, notamment les appels par la presse ou par
la radiodiffusion ;
(2) Toute collaboration à une entreprise de soins dans laquelle le
médecin n’aurait pas sa complète indépendance professionnelle,
tant en ce qui concerne les aspects techniques et scientifiques de son
activité, que la perception et la répartition des honoraires qui lui sont
dus ;
(3) Toute consultation dans les locaux où sont mis en vente des
médicaments ou appareils médicaux, ainsi que dans les
dépendances des dits locaux, sauf, si le praticien se trouve dans
l’un des cas prévus aux articles 10, 12 et 15 de l’Ordonnance N° 27
bis/Hygiène du 15 Mars 1933 sur l’exercice de la pharmacie ;
(4) La location et la vente au malade d’appareils divers à usage
médical.

Décryptage : La notion - que l'exercice de la médecine ne peut être assimilé à


une activité commerciale - a une grande importance et de
nombreuses conséquences réglementaires. La publicité et le
commerce étant indissociables, cette notion nécessite une analyse
pratique dans l’exercice de la médecine.

La santé n'est pas un bien marchand, n’en déplaise aux charlatans !


L'acte médical ne peut pas être considéré comme une denrée, une marchandise
échangée pour une contrepartie financière. La médecine est et reste un service,
par conséquent, le médecin ne "vend" pas des ordonnances ou des soins ou des
certificats !

Le contrat de soins tacite, à la base de la responsabilité médicale, (Code Civil


Congolais, Livre III, Articles 33, 258 à 260), n'est pas une convention commerciale,
ni un marché ! C'est un contrat, où ce qu'apporte l'un n'est pas l'équivalent de ce
qu'apporte l'autre. S'il n'est pas immoral que le gain soit le moteur d'une
entreprise commerciale, la rentabilité ne peut être l'objectif principal du médecin.

Il n'en reste pas moins que le médecin doit trouver une juste rentabilité de son
cabinet médical, nécessitant une rigueur qui évite deux écueils : la rentabilité à
tout prix par un fonctionnement abusif, le déficit compromettant à terme
l'ensemble de la structure de soins. Une attention analogue doit être portée par le
médecin à l'utilisation de certains équipements dont l'établissement hospitalier
cherche la rentabilité, voire le rendement. La cession d'un cabinet médical à un
successeur par un médecin qui cesse d'exercer ou qui change de résidence

La Déontologie et L’Ethique Médicale


34 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
professionnelle doit s'effectuer selon des règles strictes qui respectent le libre
choix du patient.

Elle n'est pas comparable à la cession d'un fonds de commerce !


Il n’en demeure pas moins vrai que des dérives commerciales de l'exercice médical
existent et doivent être pointées du doigt :
(1) le paiement comptant de chaque acte médical, remboursable par
l’assurance maladie ;
(2) la tarification des actes médicaux, chaque acte étant doté d'une "valeur
marchande";
(3) la nomenclature des actes médicaux elle-même où chaque acte est doté
d’une valeur monétaire qui fait la part belle aux actes médicotechniques ou
qui requièrent un appareillage au détriment des actes cliniques ;
(4) l'influence des médias - la télévision, internet, les réseaux sociaux…- a
affecté la relation médecin-patient en privilégiant le spectaculaire (la
technique, l'appareillage, l'image) par rapport à la relation, la réflexion, le
conseil.

Apparaissent ainsi des pratiques médicales de plus en plus limitées et de ce fait


spécialisées comme l’endoscopie, le cathétérisme, l’enregistrement de données et
dont certaines, beaucoup plus rémunératrices, font de ce fait apparaître des
créneaux de rentabilité (médecine esthétique ou anti-âge) qui ouvrent souvent la
voie à des excès.

Dans les situations de concurrence d'origine diverse, la déontologie du médecin


doit se résumer, non sans difficultés, à privilégier l'intérêt du patient.

Article 7. « Sont interdits : (1) - Tout versement ou acceptation clandestine


d’argent entre praticiens ;(2) - Toute commission à quelque personne que
ce soit ; (3)- Toute collusion entre médecins et pharmaciens, auxiliaires
médicaux ou toutes autres personnes, même étrangère à la médecine ;
(4) - Tout avantage illicite en argent ou en nature, de médecin à malade
ou de malade à médecin ; (5) - Tout acte de nature à procurer un
bénéfice illicite au malade ou à des organismes de soins.
Article 8. « Sont interdites, toutes les supercheries propres à déconsidérer la
profession et notamment toutes les pratiques du charlatanisme.»

Décryptage : Il est important que le patient et plus généralement le public puisse


faire confiance au corps médical et ne puisse douter de sa moralité
ni de son honnêteté. Les actes de nature à déconsidérer la
profession médicale peuvent avoir été commis par un médecin aussi
bien dans l'exercice de sa profession qu'en dehors de celui-ci, dans sa
vie privée ou dans l'accomplissement d'autres activités, dès lors qu'ils
parviennent à la connaissance des juridictions ordinales.

Dans l'exercice de sa profession, c'est surtout dans ses rapports avec les patients
que le médecin peut être amené à commettre de tels. Ces actes sont, entre autre :
(1) des manquements aux devoirs d'honnêteté ;
(2) des comportements ou propos scandaleux ;
(3) des grossièretés ;
(4) des attentats à la pudeur ;

La Déontologie et L’Ethique Médicale


35 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
(5) des exigences financières abusives ;
(6) des actes de cupidité ;
(7) du charlatanisme qui fait commerce de la fonction médicale…

Hors de son exercice professionnel, il est recommandé au médecin d’observer un


comportement qui reflète la dignité de ses fonctions.

En effet, le médecin déconsidère la profession médicale chaque fois qu'il se


signale à l'attention du public par une intempérance notoire, une conduite en
état d'ivresse, un délit de fuite, des abus de confiance ou la violation grave
d'engagements contractuels et notamment s'il s'abstient systématiquement de
régler ses dettes...

Même si le médecin exerce d'autres activités que la médecine, celles-ci ne doivent


avoir rien d'immoral ou de suspect, notamment quant à la probité et aux bonnes
mœurs. Enfin, chaque médecin doit se sentir personnellement responsable de la
considération du corps médical tout entier !

Article 9. «Le médecin ne peut couvrir, même indirectement les agissements de


quiconque se livre à l’exercice illégal de l’art de guérir.»

Décryptage : L'exercice illégal de la médecine est celui pratiqué par des


personnes n'ayant pas un titre professionnel de médecin reconnu
ouvrant droit à l’exercice de la médecine, ou par des médecins non-
inscrits au Tableau de l'Ordre ou radiés de ce Tableau.

Ces personnes tombent sous le coup de la loi qui réprime l'exercice


illégal de la médecine.

L’article 53, Section 2, Titre X des Dispositions Pénales Complémentaires du


Code Pénal Congolais dispose en effet :

« Tout docteur en médecine, chirurgie et accouchement qui aura exercé la médecine


sans être inscrit au Tableau de l’Ordre des Médecins ou qui l’aura exercée pendant
la durée de la peine d’interdiction temporaire prévue à l’article 11, sera puni des
peines prévues articles 17 à 20 du Décret du 19 mars 1952 sur l’exercice de l’Art
de Guérir. »

(SP= Servitude Pénale de trois mois à deux ans et d’une amende de mille à dix
mille francs ou d’une de ces peines seulement)

L'article 9 vise en fait les médecins qui se rendraient complices de personnes


exerçant illégalement la médecine :

1. en leur adressant des patients,


2. en travaillant avec eux, par exemple en participant à l'examen des
patients "soignés",
3. en recevant les patients en présence d'un quelconque "guérisseur",
4. en allant eux-mêmes leur demander des soins etc. Remarque : Le fait
d'exercer "sous contrôle médical" ne fait pas disparaître le délit d'exercice

La Déontologie et L’Ethique Médicale


36 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
illégal de la médecine. Le médecin qui s'y prête se rend coupable de
complicité.

Article 10 : « Les seules indications qu’un médecin est autorisé à mentionner sur
les feuilles d’ordonnance ou dans un annuaire sont :
1. Celles qui facilitent ses relations avec ses clients, c’est-à-dire :
nom, prénom, adresse, jours et heures de consultations, n° de
téléphone, du compte de chèques postaux ou de banque ;
2. Ses titres légaux ou fonctions académiques, universitaires et
hospitalières, sa spécialité reconnue. »

Article 11 : « Les seules indications qu’un médecin est autorisé à mettre sur la
plaque apposée à la porte de son cabinet sont : Les noms et prénoms
accompagnés du titre de Docteur, la spécialité reconnue, les jours et
heures de consultations. Cette plaque doit être de dimension et
d’aspect discrets.»

Décryptage : Cet article souligne le caractère personnel de la responsabilité du


médecin dans les domaines différents mais voisins de la
communication et de la dérive publicitaire : Information
individuelle publicitaire ou mensongère.

Elle apparaît dans de multiples circonstances, volontiers sous des formes


apparemment anodines. L'information peut être exacte mais excessive en prenant
une connotation publicitaire dans la forme :

(1) c'est le cas des plaques professionnelles dont les dimensions dépassent
celles, traditionnelles, de 25 x 30 cm (article 81), qui se transforment en
véritables panneaux, se multiplient sous divers prétextes ou
s'accompagnent d'une signalisation abusive du local professionnel.
(2) (Il en est de même du libellé de la plaque comme de celui des ordonnances
et de l'utilisation fréquente des titres non autorisés, car favorisant la
confusion entre des diplômes faciles à acquérir et des qualifications réelles,
ou se rapportant à des aspects parcellaires de l'activité.
(3) On retrouve les mêmes intentions publicitaires dans les annuaires destinés
au public, et même dans certains annuaires professionnels diffusés - quel
qu'en soit le support (Internet, par exemple) - par des organismes
intermédiaires (laboratoires pharmaceutiques, industriels de matériel
professionnel, associations, syndicats).
(4) L'équité veut que chaque praticien soit traité de la même façon ; la publicité
pour les uns a pour conséquence la discrimination des autres. Le nom, la
qualité (qualifications, caractéristiques d'exercice, attributions,
responsabilités, fonctions) ne peuvent être mentionnés sans l'accord de
l'intéressé. Toute information inexacte est donc de sa responsabilité et,
suivant sa nature ou son mode d'expression, devient fautive. L'information
peut être mensongère, soit en elle-même (qualitativement ou
quantitativement), soit parce qu'elle pérennise une situation ou des
données qui se sont modifiées et n'ont pas été corrigées. Elle peut l'être
aussi par l'ambiguïté entrevue dans la rédaction des plaques ou
ordonnances, ou l'usage abusif de certains termes ("centre" de ...,"collège"

La Déontologie et L’Ethique Médicale


37 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
de..., "institut" de...). Il est donc indispensable que le médecin "veille à
l'usage qui est fait de son nom, de sa qualité".

Article 12. « Il est défendu d’insérer des annonces relatives à la profession dans
les journaux ou dans des publications non médicales. Il est également
défendu d’user à cet effet de prospectus, tracts ou brochures ou
d’autres moyens de publicité. Seule l’annonce discrète de l’ouverture
ou de la fermeture momentanée du cabinet peut être tolérée. »
Article 13. « Le médecin doit éviter dans ses écrits, déclarations ou conférences
tout ce qui est incompatible avec sa dignité individuelle ou porte
atteinte à l’honneur de la profession. Il doit s’abstenir particulièrement
de toute réclame personnelle et éviter de donner, par manque de
circonspection, l’apparence d’une collusion avec une entreprise
commerciale. »
Article 14. « Constituent des fautes :
(1) Le fait, pour tout médecin qui se livre à la recherche, de préconiser
au corps médical, un procédé de diagnostic ou de traitement
nouveau insuffisamment éprouvé, s’il n’a pris le soin de mettre ses
confrères en garde contre tout danger éventuel ;
(2) Le fait de divulguer dans le public semblable procédé, quand sa
valeur ou son innocuité n’est pas démontrée ;
(3) Le fait de surprendre la bonne foi des praticiens ou des malades,
en leur présentant comme salutaire et sans danger, un procédé
insuffisamment éprouvé ou comportant des risques sérieux ;
(4) Le fait de s’attribuer abusivement, dans une publication
quelconque, le mérite d’une découverte scientifique.»

Article 15. « Etablir un rapport tendancieux ou délivrer un certificat de


complaisance, constitue une faute grave.»

Décryptage : La signature d'un médecin bénéficie par principe d'un grand crédit,
et toute erreur ou compromission de sa part fait, notamment au
corps médical entier, un tort considérable.

Les articles 124 à 127, Section IV, Titre III, Livre Deuxième du Code Pénal
Congolais, sanctionnent tous faux commis en écriture, qu’il s’agisse d’intention
frauduleuse ou de simple déclaration mensongère. Le médecin fautif est passible
en outre de sanctions disciplinaires de la part des juridictions ordinales. Il y a
lieu souligner plusieurs points :

(1) Le médecin ne doit certifier que ce qu'il a lui-même constaté.


(2) Ont été sanctionnés des médecins dont les certificats avaient été rédigés
sans examen du patient.
(3) (Si le certificat rapporte les dires de l'intéressé ou d'un tiers, le médecin
doit s'exprimer sur le mode conditionnel et avec la plus grande
circonspection.
(4) Le rôle du médecin est en effet d'établir des constatations médicales, non
de recueillir des attestations ou des témoignages et moins encore de les
reprendre à son compte.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


38 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
(5) (Un certificat médical ne doit pas comporter d'omission volontaire
dénaturant les faits. Cela suppose un examen et un interrogatoire
préalables soigneux.
(6) Il y a des demandes de certificat que le médecin doit rejeter. S'il est tenu
de délivrer à son patient un certificat des constatations médicales qu'il
est en mesure de faire, il reste libre du contenu du certificat et de son
libellé qui engagent sa responsabilité.

Article 16. «Il est interdit à tout médecin qui remplit un mandat politique ou une
fonction administrative de s’en prévaloir à des fins professionnelles ou
pour accroître sa clientèle.»

Décryptage : Il s’agit ici, ni plus ni moins, d’une invitation à une attitude


prudente et scrupuleuse pour un médecin qui se trouve chargé d'un
mandat, en particulier politique ou syndical : il ne doit pas mettre sa
fonction au service de sa réussite professionnelle. Il y aurait confusion
ou abus de pouvoir quant à son mandat public et risque de pression
inadmissible sur les patients. En sens inverse, et bien que le code ne
s'exprime pas sur ce point, on peut penser qu'il n'est pas bon non
plus qu'un médecin compte sur sa patientèle pour se faire élire !

Article 17. «Le rabattage est prohibé, sous quelque forme que ce soit.»

3 - TITRE II : DEVOIRS ENVERS LES MALADES

Article 18. « Le médecin qui accepte de traiter un malade, s’oblige à : (1). Assurer
personnellement ou avec l’aide de personnel qualifié, tous les soins
médicaux en son pouvoir ;(2). Agir toujours avec correction et aménité
envers le malade ;(3). A avoir le souci primordial de conserver la vie
humaine. »

Décryptage :
(1) Engagement du médecin : le médecin qui accepte de soigner une
personne, est lié au patient par son engagement qu'on appelle en
matière de responsabilité civile le "contrat de soins". L'engagement du
médecin consiste à donner des soins "non pas quelconques, mais
consciencieux, attentifs et, réserve faite de circonstances
exceptionnelles, conformes aux données acquises de la science". Le
"contrat de soins" exprime, en fait, l'entente tacite qui s'établit entre le
patient qui se confie et le médecin qui s'engage, et s’applique quelle
que soit la situation de ce dernier. En termes de morale
professionnelle, quel que soit le mode d’exercice, le médecin
hospitalier ou salarié tout comme le médecin libéral doit se
considérer comme le médecin de chacun des patients qui lui sont
confiés ou qui se confient à lui, plus que comme "médecin de
l'établissement".
(2) Exercice personnel : l'exercice de la médecine étant personnel, le
médecin qui accepte de soigner un patient s'engage à assurer
personnellement les soins, agit en toute indépendance et, de ce fait
engage sa responsabilité personnelle. Il en est ainsi pour son
assistant, son collaborateur ou son remplaçant. En cas de nécessité,

La Déontologie et L’Ethique Médicale


39 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
le médecin doit s'entourer des conseils de spécialistes ou demander
l'aide de certains de ses confrères et il peut, en accord avec le patient,
adresser celui-ci à un confrère libéral ou hospitalier.
(3) Qualité des soins : ces soins seront consciencieux et dévoués. La
conscience professionnelle du médecin implique attention
minutieuse, disponibilité et compétence, ainsi qu'une juste
appréciation des limites de cette compétence.

Elle est conscience aux deux sens du terme : perception lucide d'une situation
(médecin conscient) et honnêteté du comportement (médecin consciencieux).

Le dévouement est l'attachement aux besoins de soins du patient qui


commandent le comportement du médecin. Le médecin doit prévenir le patient ou
l'entourage des symptômes qui peuvent exiger son rappel. Toute maladie à
caractère évolutif doit être suivie de près. Ces soins sont fondés sur les données
acquises de la science, principale limite à la liberté du médecin.

Il faut savoir que ces "données acquises de la science" ne représentent pas pour
autant des références claires, simples, indiscutables, immuables et définitives,
étant donné que le propre de la science est d'être exposée à contradiction et de
pouvoir évoluer !

Le médecin doit faire appel, s'il y a lieu, à l'aide de tiers compétents. Quelles que
soient sa formation et ses modalités d'exercice, il peut avoir besoin de faire appel
à d'autres médecins, à des spécialistes, à d’autres professionnels de santé, à un
établissement de santé ; c'est la compétence de ceux-ci qui guidera son choix,
avec l'accord du patient. Enfin, le médecin a la responsabilité de choisir ses
auxiliaires et de surveiller leurs actions.

Article 19. « La pratique de l’euthanasie est interdite. »


Article 20. « Le médecin doit éviter tout traitement non fondé, de même que toute
expérimentation téméraire et s’abstenir de tout acte médical par lequel
il pourrait nuire. Il lui est interdit de provoquer des maladies ou des
états morbides sauf – dans le seul but d’observation scientifique –
consentement formel du sujet dûment averti des risques auxquels il
s’expose.

Décryptage : Il n'y a pas d'intervention absolument sans danger, en médecine


comme ailleurs : même une substance inactive responsable d'un effet
placebo peut aussi entraîner, chez le même patient ou chez un autre,
un effet nocebo.

Il n'est pas dit que le médecin ne doit pas faire courir de risque, mais de risque
injustifié. En vérité, aucune prescription n'est anodine. Tout traitement comporte
des risques, certains plus que d'autres bien entendu. Les dictionnaires de
spécialités pharmaceutiques indiquent les effets indésirables et les contre-
indications des médicaments.

Même des examens réputés plus anodins présentent des inconvénients,


proprement toxiques ou psychologiques, qu'on ne saurait sous-estimer. La seule

La Déontologie et L’Ethique Médicale


40 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
intervention du médecin peut avoir des conséquences défavorables, par ce qu'il
fait ou prescrit, mais aussi par ce qu'il dit.

Tous les actes du médecin relèvent de choix, parfois simples et rapides, d'autres
fois plus complexes, entre des décisions qui comportent des avantages et des
inconvénients.

Avec ses connaissances et son expérience, il lui revient d’évaluer le rapport


bénéfices/risques, de peser les enjeux, d'apprécier les risques que fait courir la
maladie et, en regard, ceux de l'intervention possible et qu'il va proposer au
patient. L'acquisition de techniques ou de thérapeutiques nouvelles ne se fait pas
sans risques.

Leur développement a encouragé les responsables de la santé à proposer des


mesures et règles de bonne pratique visant à assurer la sécurité des patients. La
justification d'un acte médical dépend ainsi de la maladie et des données de la
science médicale détenues par le médecin.

Cependant elle dépend aussi et en dernier ressort du patient, comme celui-ci en


témoigne en appelant ou en venant voir le médecin.
La suite de l'intervention médicale est également déterminée par l'avis qu'il peut
donner.

Article 21. « Le médecin doit veiller à prévoir le développement de toute


toxicomanie. »
Article 22. « Le médecin peut se dégager de sa mission à condition :
(1) De ne jamais nuire, par ce fait, au malade dont il se sépare ;
(2) D’en avertir le malade ou son entourage ;
(3) De fournir les renseignements qu’il juge, en conscience, utiles à la
continuité des soins, compte tenu des obligations du secret
médical.

Décryptage :
Quelles que soient les circonstances, la continuité des soins aux
malades doit être assurée. Hors le cas d'urgence et celui où il
manquerait à ses devoirs d'humanité, un médecin a le droit de
refuser ses soins pour des raisons professionnelles ou personnelles.

S'il se dégage de sa mission, il doit alors en avertir le patient et transmettre au


médecin désigné par celui-ci les informations utiles à la poursuite des soins.

Par définition, la fonction du médecin est de porter assistance aux personnes


malades, avec une double mission : "au service de l'individu et de la santé
publique".

De caractère individuel, l'acte médical relève aussi de la notion de service public


d'ordre collectif. Toutefois, entre ces deux éléments constitutifs de la fonction
médicale, il existe une hiérarchie de valeurs :

- du côté du patient, ses intérêts personnels passent en règle générale, avant


ceux de la collectivité ;

La Déontologie et L’Ethique Médicale


41 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
- du côté du médecin, l'intérêt de la santé publique passe avant le sien propre
; il ne peut y avoir résurgence du droit personnel du médecin qu'après avoir
répondu aux exigences de l'ordre public.

Dans le cadre de la médecine considérée ainsi comme un service public, le


médecin a pour premier devoir de porter secours aux patients et il ne saurait s'y
dérober.

Ce n'est qu'une fois remplie cette obligation que le médecin peut reprendre sa
liberté d'action individuelle. L'échange de consentements entre le médecin et son
patient constitue juridiquement le contrat de soins.

Il suppose une double liberté :


- pour le patient le libre choix de son médecin,
- pour ce dernier la possibilité de se dégager de ce contrat.

Le patient peut à tout moment rompre cet échange de consentements sans


préavis ni explications. Au contraire, le dégagement du médecin nécessite une
triple condition préalable :

(1) il ne doit pas ou plus y avoir d'urgence ;


(2) il doit informer sans délai le patient de son refus ou de son impossibilité à
continuer à le prendre en charge ;
(3) il doit prendre toutes dispositions pour que soit assurée la continuité des
soins, avec notamment transmission de toutes les informations nécessaires
à un autre médecin désigné par le patient.

Lorsque le médecin estime devoir rompre unilatéralement le contrat médical, il


peut fournir au patient les raisons de sa rupture sans toutefois y être obligé.

Celles-ci lui étant strictement personnelles, et pouvant relever d'une clause de


conscience, il n'a pas à les justifier.

À la liberté de choix du patient correspond donc celle du médecin, bien que


conditionnelle.

Article 23. « Tout médecin est libre de refuser ses soins à un malade, sauf le cas
d’urgence avérée et celui où il manquerait à ses devoirs d’humanité.»
Article 24. « Appelé d’urgence près d’un mineur ou autre incapable et lorsqu’il ne
peut recueillir en temps utile le consentement de son représentant
légal, le médecin doit user immédiatement de toutes 30 ses
connaissances et de tous les moyens dont il dispose pour parer au
danger menaçant ; il ne peut cesser ses soins qu’après que tout danger
est écarté ou tout secours inutile, ou après avoir confié le malade aux
soins d’un confrère.»

Décryptage :

Le consentement de la personne examinée ou soignée doit être recherché dans


tous les cas.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


42 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Lorsque le malade, en état d'exprimer sa volonté, refuse les investigations ou le
traitement proposé, le médecin doit respecter ce refus après avoir informé le
malade de ses conséquences.

Si le malade est hors d'état d'exprimer sa volonté, le médecin ne peut intervenir


sans que ses proches aient été prévenus et informés, sauf urgence ou
impossibilité.
En principe, il ne peut être porté atteinte à l'intégrité du corps humain qu'en cas
de nécessité médicale pour la personne ou à titre exceptionnel, dans l'intérêt
thérapeutique d'autrui.

Le consentement de l'intéressé doit être recueilli préalablement, hors le cas où


son état rend nécessaire une intervention thérapeutique à laquelle il n'est pas à
même de consentir.
Le patient a le droit d'accepter ou de refuser ce que le médecin préconise et non
lui impose.
Cette liberté du patient est une exigence éthique fondamentale, corollaire du
devoir d'information, condition préalable de son consentement.

Le médecin doit respecter la volonté de la personne après l'avoir informée des


conséquences de ses choix.

Si la volonté de la personne de refuser ou d'interrompre tout traitement met sa


vie en danger, le médecin doit tout mettre en œuvre pour la convaincre d'accepter
les soins indispensables.
Il peut faire appel à un autre membre du corps médical.
Dans tous les cas, le malade doit réitérer sa décision après un délai raisonnable.
Celle-ci est inscrite dans son dossier médical.
Le médecin sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa fin de vie.
Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement
libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment.

Les actes médicaux justifiant ce consentement doivent être entendus au sens


large : en commençant par l’examen clinique habituel dont certains gestes
peuvent être désagréables, comprenant des investigations complémentaires non-
invasives ou non-sensibles, différents traitements, la surveillance du traitement
et de ses suites ; il porte également sur la participation éventuelle du patient à la
formation d’étudiants ou de professionnels de santé, à des publications qui
permettraient une identification.

Le fait d'intervenir sur un patient contre son consentement est pour un médecin une
faute qui engage sa responsabilité civile et l'expose à une sanction disciplinaire.

Si le patient est inconscient ou dans l'impossibilité de donner un consentement


éclairé, il est nécessaire de consulter la famille, les proches ou la personne de
confiance qu’il a pu désigner, susceptibles de transmettre une position
antérieurement exprimée par le patient.

Rester inactif irait à l'encontre des prescriptions des article 66 ter et 66 quater du
Code Pénal qui font obligation à tout médecin en présence d'un blessé ou d'une

La Déontologie et L’Ethique Médicale


43 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
personne en péril de lui porter assistance ou de s'assurer qu'elle reçoit les soins
nécessaires.

Un tel comportement serait en outre de nature à entraîner des poursuites pour


non-assistance à personne en danger.

En cas d'urgence ou d'impossibilité persistante de joindre les proches, le médecin


devra intervenir comme il le juge souhaitable.

1 - Caractères du consentement.

Le consentement doit être "libre et éclairé".


Le patient doit formuler son consentement après avoir reçu de la part du
médecin, une information claire, compréhensible, adaptée à ses capacités de
comprendre la nature des actes et prescriptions proposés, leur intérêt pour sa
santé et les conséquences néfastes en cas de refus.

Le consentement ne représente pas tant une fin en soi que la marque d’une
bonne compréhension de l’information et d'une relation de qualité avec le patient.
Le langage médical, même simplifié, nécessite de la part du patient une capacité
de perception sensorielle, une capacité de compréhension de la langue française.
Il sera nécessaire de s’assurer de la bonne compréhension auprès de patients ne
maîtrisant pas le français par l’intermédiaire de la famille proche ou de la
personne de confiance, ainsi que pour les patients présentant un déficit des
fonctions sensorielles, auditives ou visuelles, un déficit des fonctions cognitives
par évolution dégénérative, par lésion encéphalique ou par la présence d’une
pathologie psychiatrique.
Le médecin doit se garder d’une attitude trop distante.
Le patient qui le consulte lui accorde sa confiance.
Le médecin doit l’aider à donner son consentement sans mettre le patient dans
une situation organisée d’abandon, face à une décision qui peut le dépasser.

Il est conseillé au médecin de recueillir auprès de ses patients un consentement


écrit dès qu'il s'agit d'une décision d'importance même s’il ne saurait dégager le
médecin de toute responsabilité.

Pour les patients mineurs, ce consentement écrit ("autorisation d'opérer") est


souvent demandé aux titulaires de l’autorité parentale d'avance et
systématiquement.

Remarque :

Cette méthode n'est pas satisfaisante, car faute d’information sur l’intervention
qui se révèlerait ultérieurement nécessaire, elle risque de dénaturer la confiance
et de perturber d'emblée la relation normale entre les patients et le médecin.
Le consentement écrit n'a d'ailleurs pas une valeur juridique absolue sauf
lorsqu'il est exigé par la loi.

Cette dernière situation a montré qu'une formulation écrite pouvait intervenir,


moyennant certaines précautions, sans dénaturer la relation médecin-patient,
voire en la renforçant.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


44 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Il peut être indiqué parfois, en cas de refus du patient, de lui faire consigner ce
refus par écrit, ne serait-ce que pour lui signifier d'une autre manière la gravité
de sa décision.

Un tel document ne décharge pas le médecin de ses responsabilités, loin s’en


faut, mais peut attester que le patient a bien été informé.

2 – Capacité à consentir.

Dans deux situations, le patient se trouve juridiquement dans l’incapacité de


donner son consentement aux soins qu’on lui propose et le consentement sera
donné par son représentant légal.
Cependant, il a le droit de recevoir une information et de participer à la décision
le concernant.

(1) - Mineurs

Le praticien qui donne ses soins à un mineur doit recueillir le consentement de


ses représentants légaux (parents ou tuteurs), après les avoir informés sur la
maladie, les actes et traitements proposés, leurs avantages et risques, les
alternatives thérapeutiques, les conséquences d’une abstention ou d’un refus. Les
parents divorcés ou séparés exercent en commun l'autorité parentale et ils
doivent tous deux être prévenus et consultés pour une décision grave concernant
l'enfant.

Lorsque les parents sont absents et ne peuvent être prévenus et si la situation est
grave et urgente, le médecin prend les mesures nécessaires et donne les soins
sous sa seule responsabilité (article24).
Mais le mineur a le droit de recevoir une information selon son degré de maturité
et son consentement doit être systématiquement recherché s’il est apte à
exprimer sa volonté et à participer à la décision.
Cela concerne en particulier les adolescents.

La loi autorise le médecin à se dispenser du consentement du ou des titulaires de


l’autorité parentale lorsque la personne mineure a expressément demandé au
médecin de garder le secret sur son état de santé vis-à-vis de ses parents et que le
traitement ou l’intervention s’impose pour sauvegarder sa santé.

Le médecin devra s’efforcer d’obtenir le consentement du mineur à la


consultation des titulaires de l’autorité parentale ; en cas de refus, le mineur sera
obligatoirement accompagné d’une personne majeure de son choix.
Le médecin gardera à l’esprit la nécessité d’informer complètement le mineur sur
la gravité de sa décision et s’assurera de l’identité et de la qualité de la personne
majeure choisie pour l’accompagner.

(2) - Majeurs sous tutelle.

Il appartient au juge d’adapter l’exigence du consentement à la réalité de la


personne protégée et d’en tenir compte dans la mesure permise par son état.
Si la personne protégée ne peut prendre une décision éclairée, le juge pourra
prévoir, dès l’ouverture de la mesure de protection ou ultérieurement en fonction

La Déontologie et L’Ethique Médicale


45 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
de l’évolution de son état de santé, que le tuteur devra la représenter dans les
actes la concernant.

Le juge peut ainsi décider que cette assistance ou cette représentation sera
nécessaire pour l’ensemble des actes touchant à la personne ou pour certains
d’entre eux seulement, ou pour une série d’actes. Il statuera au vu des éléments
du dossier figurant dans le certificat circonstancié établi par un médecin.

En conséquence, si le juge n’a pas pris de décision encadrant spécifiquement la


protection de la personne, le principe d’autonomie s’applique et il n’y a ni
assistance ni représentation possible du majeur.

Toutefois, les dispositions particulières qui prévoient l‘intervention du


représentant légal, demeurent applicables.
Le consentement de la personne chargée de la protection sera exigé par exemple
pour une recherche impliquant la personne humaine, une recherche sur les
caractéristiques génétiques.

La personne chargée de la protection du majeur, sauf en cas d’urgence, ne peut,


sans l’autorisation du juge ou du conseil de famille « prendre une décision qui
aurait pour effet de porter gravement atteinte à l’intégrité corporelle de la
personne protégée ou à l’intimité de sa vie privée».

En conséquence :
1. en cas d’urgence vitale, le médecin donne les soins qui s’imposent compte tenu
de l’état du patient; il en informe sans délai le juge et le conseil de famille s’il
existe ;
2. si l’intervention n’est pas urgente et peut être programmée :
3. soit elle est de nature à porter gravement atteinte à l’intégrité corporelle de la
personne et requiert l’autorisation du juge ou du conseil de famille, s’il existe ;
4. soit elle n’a pas ce caractère et pour autant que la personne chargée de la
protection du majeur ait reçu un pouvoir de représentation, c’est à elle qu’il
incombe de donner son consentement.

(3) - Patient hors d’état d’exprimer son consentement.

Lorsque la personne est hors d’état d’exprimer sa volonté, aucune intervention ou


investigation ne peut être réalisée, sauf urgence ou impossibilité, sans que la
personne de confiance ou la famille, ou à défaut, un de ses proches ait été
consulté.

Dans tout cas où le patient est hors d’état de donner son consentement et où tout
retard serait préjudiciable au patient, le médecin ou le chirurgien peut être
conduit à intervenir, sans pouvoir recueillir le consentement du patient, ni avertir
la personne de confiance ou la famille.

Il devra donner dès que possible les explications nécessaires et justifier sa


décision.
Si le patient est comateux ou obnubilé, le médecin a souvent l’obligation d’agir
immédiatement. Dès qu’il en aura la possibilité, il donnera des explications à la
personne de confiance et au patient.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


46 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Mis en présence d’une tentative de suicide, le médecin doit tout faire pour sauver la
vie de la personne et assurer une prise en charge adéquate.

(4) - Refus de consentement.

Si le patient, en état d'exprimer sa volonté, refuse ce qui lui est proposé, le


médecin ne doit pas se satisfaire d'un seul refus.
Il doit s’efforcer de le convaincre en lui apportant à nouveau toutes les précisions
nécessaires, en s’assurant qu’elles sont correctement comprises, solliciter l’avis
d’un consultant.

En cas de refus réitéré du patient, le médecin pourra refuser de continuer la prise


en charge, à condition de faire assurer la continuité des soins par un autre
médecin.
Le médecin pourra passer outre le refus du consentement lorsque le patient
présente un risque vital: phase ultime d’une grève de la faim, conduite suicidaire,
….

Face à des croyances sectaires, le médecin devra respecter la volonté des patients,
après les avoir informés des conséquences de leur refus.
En cas de risque vital, le médecin se doit d’agir en conscience.

Face à un mineur en danger, il doit avertir le procureur de la République et


donner les soins nécessaires.

Article 25. « Le médecin doit respecter les convictions de ses patients.


Il aide ceux-ci dans leurs intérêts religieux, moraux ou matériels.
Si le malade ou ses proches veulent faire appel au Ministre d’un culte,
à un officier d’état – civil, à un notaire, le médecin a le devoir d’indiquer
à temps le moment opportun ; il en est de même s’il y a lieu pour le
malade, de recevoir la visite de parents ou d’amis.»
Article 26. « Un pronostic grave peut légitimement être dissimulé au malade.
Un pronostic fatal ne doit ne doit lui être révélé qu’avec la plus grande
circonspection. Mais il doit l’être généralement à la famille.
Le malade peut interdire cette révélation ou désigner les tiers auxquels
elle doit être réservée.»
Article 27. « Le médecin attaché à un établissement comportant le régime de
l’internat doit, en présence d’une affection grave faire avertir les
parents et accepter ou provoquer, s’il le juge utile, la consultation du
médecin désigné par le malade ou par sa famille.»
Article 28. « Le médecin est toujours libre dans ses prescriptions en restant dans
les limites imposées par les conditions où se trouvent les malades.
Dans toute la mesure compatible avec la qualité et l’efficacité des soins
et sans négliger son devoir d’assistance morale envers son malade, le
médecin doit limiter au nécessaire les prescriptions et les actes.»

Décryptage :

Le médecin doit formuler ses prescriptions avec toute la clarté indispensable,


veiller à leur compréhension par le patient et son entourage et s'efforcer d'en
obtenir la bonne exécution.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


47 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
A la fin de la consultation ou de la visite, le médecin va, dans le cas le plus
fréquent, formuler ses prescriptions (conseils, explorations, traitement) par une
ordonnance qui engage sa responsabilité.
Aussi sa délivrance doit- elle être accompagnée par des explications claires et
précises, nécessaires au patient et à son entourage, pour une bonne observance
du traitement.

L’ordonnance doit indiquer lisiblement : le nom, la qualité et le cas échéant, la


qualification ou le titre du prescripteur, son identifiant, son adresse, sa signature
et la date à laquelle l’ordonnance a été rédigée ; la dénomination du médicament
ou du produit prescrit , sa posologie et son mode d’emploi, et, s’il s’agit d’une
préparation, la formule détaillée ; soit la durée du traitement, soit le nombre
d’unités de conditionnement et, le cas échéant, le nombre de renouvellements de
la prescription.

Elle mentionne les nom et prénoms, le sexe et l’âge du patient et si nécessaire sa


taille et son poids.
Elle doit être datée du jour de sa rédaction et écrite de façon lisible afin d’éviter
toute méprise sur le nom du médicament, sur les doses, sur le mode
d’administration, sur la durée du traitement.

Si la prise de médicaments ne doit pas être interrompue brusquement ou sans


avis médical, cela doit être bien précisé au patient et à son entourage et inscrit
sur l’ordonnance. Par ailleurs, le prescripteur doit apposer sa signature
immédiatement sous la dernière ligne de la prescription ou rendre inutilisable
l’espace laissé libre entre cette dernière ligne et sa signature par tout moyen
approprié afin d’éviter les ajouts et les fraudes.
La prescription de produits stupéfiants est soumise à la réglementation sur les
stupéfiants.

Le médecin doit s’enquérir auprès du patient du traitement qu’il peut suivre par
ailleurs, afin d’éviter toute incompatibilité médicamenteuse.
Il doit attirer l’attention du patient sur les risques d’auto prescription (par
exemple : la prise d’aspirine par un sujet soumis à un traitement anticoagulant)
et l’inciter à lire la notice explicative se trouvant dans chaque boite de
médicaments.

Il doit également s’assurer auprès de son patient et de son entourage que ses
prescriptions ont été bien comprises et attirer leur attention sur les contre-
indications et effets secondaires.

Il s’agit du respect du devoir d’information du patient.


Certes la liberté du patient reste entière et le médecin ne peut l’obliger à suivre le
traitement qu’il a prescrit ou les examens complémentaires qu’il a conseillés mais
il doit lui en montrer le bien-fondé pour le motiver à respecter une prescription
faite dans son intérêt.

Article 29. « Le médecin appelé à donner des soins dans une famille ou dans un
milieu quelconque, doit assurer la prophylaxie par des conseils
circonstanciés.»

La Déontologie et L’Ethique Médicale


48 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Décryptage :

Le médecin appelé à donner ses soins dans une famille ou une collectivité doit
tout mettre en œuvre pour obtenir le respect des règles d'hygiène et de
prophylaxie.
Il doit notamment informer le patient de ses responsabilités et devoirs vis-à-vis de
lui-même et des tiers ainsi que des précautions qu'il doit prendre.
Le médecin est chargé d'une mission curative qui passe le plus souvent par un
traitement médical approprié à la situation pathologique du patient.

L'hygiène est un élément de cette prise en charge et son défaut peut favoriser
l'éclosion d'une pathologie donnée ou son aggravation au sein d'une
communauté, d'une famille ou d'une collectivité.
L'efficacité d'un traitement ou d'une prise en charge peut être entamée par le
défaut ou le non-respect de ces mêmes règles d'hygiène.

L'hygiène contribue à l'efficacité et à l'économie des moyens utilisés, ou prévient la


propagation de pathologies opportunistes susceptibles d'anéantir l'ensemble des
efforts et des ressources mis en œuvre.

L'apparition de pathologies nouvelles, infectieuses transmissibles, non


accessibles à un traitement systématiquement curatif donne à cette hygiène une
dimension nouvelle et de première importance puisqu'elle est actuellement le seul
moyen de lutter contre la propagation de la maladie et son extension dans la
population.

Idéalement, c'est même le seul moyen d'éradiquer la maladie chez l'homme.


Le médecin doit faire tout son possible pour convaincre un sujet infecté de ses
responsabilités.

Malgré des propositions périodiques de dénonciation ou d'isolement, peu réalistes


ou illusoires, rien ne peut remplacer la prise de conscience par le patient des
risques auxquels il expose son entourage et des précautions qu'il lui revient de
prendre pour les limiter et si possible les supprimer.

Dans ces circonstances, l'intérêt individuel et l'intérêt de la collectivité se


rejoignent.
L'hygiène concerne enfin les médecins dans la gestion des matériels et des
produits potentiellement contaminés que leur pratique professionnelle les amène
à manipuler.

Il est de leur devoir de les traiter de manière à ce que leurs collaborateurs, ou


ceux qui seront amenés à leur contact, ne risquent pas de contamination
accidentelle.

Article 30. « Le médecin doit toujours élaborer son diagnostic avec la plus grande
attention, sans ménager son temps, en s’aidant, dans toute la mesure
du possible, des conseils les plus éclairés et des méthodes
scientifiques les plus appropriées.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


49 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Après avoir établi un diagnostic ferme comportant une décision
sérieuse, surtout si la vie du malade est en danger – le médecin doit
s’efforcer d’amener le malade à accepter l’exécution de l’acte décidé.
En cas de refus, il peut cesser ses soins dans les conditions prévues à
l’article 22.»

Décryptage :

Le médecin doit toujours élaborer son diagnostic avec le plus grand soin, en y
consacrant le temps nécessaire, en s'aidant dans toute la mesure du possible des
méthodes scientifiques les mieux adaptées et, s'il y a lieu, de concours
appropriés.
La démarche diagnostique est la première étape de toute prise en charge d'un
patient.

Certaines constatations initiales, consciencieusement consignées, permettent à


elles seules d'affirmer ou d'orienter le diagnostic étiologique.
C'est donc un temps important dont la qualité conditionne toute la démarche du
médecin et souvent de ceux qui y contribueront.

Depuis l'avènement de la méthode anatomoclinique (Morgagni, Bichat, Laennec),


une "médecine de diagnostic" s'est imposée contre la "médecine des
symptômes" qui consistait à indiquer un remède en regard d'un symptôme sans
trop savoir ce que l'on soignait.

Le diagnostic de Laennec était celui de la lésion.


Avec l'évolution scientifique, il s'agit aussi du diagnostic d'une perturbation
physiopathologique ou biologique.

La médecine demande que l'on reconnaisse la nature et l'origine du mal, pour le


soigner d'une manière adéquate.
Cela est particulièrement souhaitable pour les cas graves, mais, parfois, dans
l'immédiat, on ne peut faire que le diagnostic d'un état, ce qui justifie
momentanément la mise en œuvre d'un traitement seulement symptomatique.

Il en va ainsi notamment en cas de défaillance vitale pour laquelle un traitement


d'urgence peut être salvateur ; le diagnostic des lésions ou de l'affection causale
est remis à plus tard par nécessité; l'étape initiale que représente la démarche
diagnostique est différée par la hiérarchie des problèmes à résoudre.

Le diagnostic est parfois difficile ; même à l'époque actuelle les médecins les plus
expérimentés peuvent être embarrassés.

L'hésitation dans le diagnostic, l'absence de diagnostic initial ou l'erreur ne sont


pas répréhensibles si l'examen a été bien fait et la réflexion convenable.

Le médecin n'est pas non plus répréhensible s'il est obligé de donner, dans
l'incertitude où il se trouve, une thérapeutique d'attente.

Ce qui constitue une faute c'est de ne pas chercher à faire le diagnostic, avec tout
le soin nécessaire, de rester dans le vague en confiant au hasard les suites, de

La Déontologie et L’Ethique Médicale


50 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
prescrire un traitement standard sans discrimination, de ne pas adapter un
protocole diagnostique ou thérapeutique aux circonstances et à la situation
personnelle du patient à qui on l'applique.

Un interrogatoire minutieux, comme la prise en compte des constatations


antérieures, peut-être d'un secours important au cours de cette étape initiale de
la prise en charge du patient.

Le recours aux investigations et examens complémentaires de toute nature ne


doit pas être retardé dans la mesure où ils sont nécessaires et logiquement
orientés.

Les examens inutiles doivent être évités aux patients, de même que les examens
dangereux ou pénibles s'ils ne sont pas indispensables au diagnostic.
Il en est de même pour les examens redondants.

Un "acharnement diagnostique" est louable en principe, mais déraisonnable s'il a


pour mobile la curiosité scientifique, ou si le patient ne bénéficie pas des
conséquences auxquelles il conduit, notamment si l'aboutissement est seulement
un traitement palliatif ne modifiant pas le pronostic.

Tout examen entraînant une sujétion, des contraintes ou des désagréments pour
le patient, son opportunité doit être discutée préalablement à la décision, en
évaluant bien le bénéfice qu'on peut en attendre au regard des contraintes qu'on
impose, de ce fait, au patient.

Si le médecin est embarrassé pour établir un diagnostic, il doit faire appel à un


consultant, à un spécialiste, ou prescrire la mise en observation du patient.

C'est une règle de déontologie qui, dès l'Antiquité, était suggérée au médecin.
Cet appel implique que le médecin choisisse soigneusement, et en vertu de leurs
seules compétences, les confrères auxquels il présentera ou adressera son
patient, avec l'accord de celui-ci, et cela à l'exclusion de toute considération
étrangère à l'intérêt du patient dans la situation donnée.

Les technologies de l’information et de la communication permettent de faire


appel à un consultant, plus ou moins éloigné, dont la compétence est sollicitée
dans une situation particulière.

Il ne s'agit pas seulement de l'envoi de données à distance, pour interprétation


par des experts dans le cadre du télédiagnostic ou d'aide à la décision, mais aussi
des possibilités de téléconsultation et de télé - assistance offertes par la
télémédecine, dès lors que le patient, pour des raisons d'éloignement ou
d'isolement, ne peut bénéficier de l'intervention d'un médecin.

Cette prise en charge médicale doit s’inscrire dans le cadre des règles
déontologiques.

Article 31. « Quand, au cours d’une consultation entre médecins, les avis du
consultant et du médecin traitant diffèrent essentiellement, et si l’avis

La Déontologie et L’Ethique Médicale


51 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
du consultant prévaut, le médecin traitant est libre de cesser ses soins
dans les conditions énoncées à l’article 22.»

Décryptage :

Quand les avis du consultant et du médecin traitant diffèrent profondément, à la


suite d'une consultation, le malade doit en être informé.
Le médecin traitant est libre de cesser ses soins si l'avis du consultant prévaut
auprès du malade ou de son entourage.
Une divergence entre consultant et médecin traitant pourra conduire à la
prescription d’investigations supplémentaires, susceptibles de lever les doutes.

Cet article rappelle que dans cette éventualité :

(1) le patient (ou sa famille) doit en être informé ;


(2) la liberté du patient reste entière ;
(3) le médecin traitant n'est en aucune façon contraint de se soumettre (il
garde son indépendance professionnelle) et peut cesser ses soins si le
patient décide de suivre les conseils du consultant, contre son propre avis.

Ces conseils valent également dans les rapports entre médecins spécialistes et
médecins traitants, de même que dans les rapports qui doivent s'instaurer entre
confrères participant à l'hospitalisation à domicile.

Article 32. « L’avortement est interdit par le Code Pénal (Articles 165 et 166,
Section I, Titre VI, Livre Deuxième).Dans des cas exceptionnels,
lorsque la vie de la mère est gravement menacée et que l’avortement
thérapeutique parait le seul moyen de la sauver, la légitimité de cette
intervention reste en discussion.

On entend par avortement thérapeutique, l’interruption provoquée de


la grossesse, dans un but thérapeutique, avant la date de viabilité
fœtale. (42) Si la malade, dûment
prévenue de la gravité, refuse l’intervention, le médecin doit s’incliner
devant la volonté librement exprimée de sa malade.

Si le médecin, en raison de ses convictions, estime qu’il lui est interdit


de conseiller ou de pratiquer l’avortement thérapeutique, il peut se
retirer et cesser ses soins dans les conditions prévues par l’article 22.

S’il est convaincu que l’avortement thérapeutique s’impose, il devra,


avant d’y procéder, obtenir un avis conforme de la part de deux
confrères dont l’autorité est notoire. Les trois médecins prenant part à
la consultation doivent, indépendamment d’un certificat délivré à
l’intéressée, rédiger dans tous les cas, quelle que soit la décision
prise, un protocole donnant les raisons de celle-ci et l’adresser sous
plis recommandé au Président du Conseil Provincial dont ces
médecins relèvent.
Si les médecins relèvent de Conseils différents, un exemplaire de ce
procès-verbal doit être adressé à chaque Conseil Provincial intéressé.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


52 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Il est entendu que ces différentes pièces seront signées par les trois
médecins consultants.»

Décryptage : Un médecin ne peut pratiquer une interruption volontaire de


grossesse que dans les cas et les conditions prévus par la loi ; il
est toujours libre de s'y refuser et doit en informer l'intéressée
dans les conditions et délais prévus par la loi.

L’IVG n’est ni un moyen de contraception, ni un droit à l’avortement !


C’est une exception au principe du respect de la vie, exception justifiée par la
nécessité.

La loi distingue deux situations :


(1) l’interruption de grossesse pratiquée avant la fin de la douzième semaine de
grossesse, en cas de détresse maternelle ;
(2) l’interruption de grossesse pour motif médical (IMG) (état pathologique
maternel ou fœtal).

- Interruption de grossesse demandée en situation de détresse.

La femme enceinte que son état place dans une situation de détresse peut
demander à un médecin d’interrompre sa grossesse. Cette intervention ne peut
être pratiquée qu’avant la fin de la douzième semaine de grossesse. La femme est
seule juge de la situation de détresse. (43)

Le médecin doit, dès la première visite, informer la femme des méthodes


médicales et chirurgicales d’interruption de grossesse, des risques et effets
secondaires potentiels, lui remettre un dossier-guide et la liste des centres de
conseils et planification familiale et établissements où sont pratiquées les
interventions.

A l’issue d’un délai de réflexion d’une semaine, la femme confirme par écrit sa
demande. Lorsque la femme est mineure et qu’elle désire garder le secret sur
l’intervention, le médecin doit s’efforcer d’obtenir son accord pour que le
représentant légal soit consulté.

S’il n’y parvient pas ou que le consentement du représentant légal n’est pas
obtenu, l’IVG ainsi que les actes médicaux (cela vise notamment l’anesthésie) et
les soins qui lui sont liés peuvent être pratiqués à la demande de l’intéressée,
assistée d’une personne majeure de son choix.

L’IVG peut être pratiquée :

1. soit par voie chirurgicale, en établissement et sous anesthésie locale ou


générale ;
2. soit par voie médicamenteuse, hors établissement de santé et jusqu’à la fin
de la cinquième semaine de grossesse (sept semaines d’aménorrhée).
Seuls les médecins qualifiés en gynécologie médicale ou obstétrique et les
médecins généralistes pouvant justifier d’une pratique régulière des IVG
médicamenteuses dans un établissement de santé sont habilités à pratiquer
ces interventions.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


53 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Le médecin doit avoir signé une convention avec un établissement de santé qui
accueillera la patiente au cas où cela serait nécessaire.
Le médecin s’approvisionne en médicaments nécessaires à la réalisation de l’IVG
auprès d’une pharmacie d’officine. La prescription doit porter les mentions « à
usage professionnel » et le nom de l’établissement avec lequel il a signé une
convention, la date de celle-ci.

- Interruption de grossesse pratiquée pour motif médical (IMG).

La grossesse peut être interrompue, à toute époque lorsqu’il est attesté après
consultation d’une équipe pluridisciplinaire soit que la poursuite de la grossesse
met en péril grave la santé de la mère, soit qu’il existe une forte probabilité que
l’enfant à naître soit atteint d’une affection d’une particulière gravité reconnue
comme incurable au moment du diagnostic. (44)

S’il existe un péril grave pour la mère, l’avis sera donné par une équipe
pluridisciplinaire de quatre membres comprenant un gynécologue-obstétricien,
un médecin spécialiste de l’affection dont la femme est atteinte, un médecin
choisi par la mère, un assistant social ou un psychologue.

Si le risque concerne l’enfant, l’avis est donné par l’équipe d’un centre
pluridisciplinaire de diagnostic prénatal, un médecin choisi par la femme pouvant
être associé à la concertation.

Hors urgence médicale, la femme se voit proposer un délai de réflexion d’au


moins une semaine avant de décider d’interrompre ou de poursuivre la grossesse.

La femme ou le couple peut demander à être entendu.

- Clause de conscience.

Un médecin n’est jamais tenu de pratiquer une interruption de grossesse. Il doit


informer sans délai l’intéressée de son refus et lui communiquer immédiatement
le nom des praticiens susceptibles de réaliser l’intervention.

- Contraception.

En aucun cas, l’interruption volontaire de grossesse ne doit constituer un moyen


de régulation des naissances ! Une contraception, selon la méthode choisie par la
femme, sera mise en place dès que possible après la réalisation de l’IVG.

Article 33 : « Au cours d’un accouchement dystocique ou prolongé, le médecin doit


se considérer comme étant le seul juge des intérêts respectifs de la
mère et de l’enfant.»

4 - TITRE III : DEVOIRS DU MEDECIN EN RAPPORT AVEC LES


COLLECTIVITES.

Article 34. « L’exercice habituel de la médecine sous quelque forme que ce soit, au
service d’une entreprise ou d’une collectivité est licite pour autant qu’il

La Déontologie et L’Ethique Médicale


54 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
se fasse dans les conditions qui sauvegardent l’indépendance du
médecin et le secret professionnel.»

Décryptage :

Le médecin doit apporter son concours à l'action entreprise par les autorités
compétentes en vue de la protection de la santé et de l'éducation sanitaire. Il
participe aux actions de vigilance sanitaire.

Le rôle et les responsabilités du médecin ne se limitent pas aux actes accomplis


dans l'intérêt de personnes considérées individuellement.
Celles-ci appartiennent à une collectivité pour laquelle les responsables de la
santé publique peuvent proposer des mesures générales en vue de protéger ou de
promouvoir la santé.

Ce contact direct d’un médecin avec le public appelle de la précaution et de la


prudence.
Il peut s'agir :

1. de mesures préventives générales destinées à améliorer l'environnement,


éviter les carences, accroître la résistance aux maladies infectieuses, etc. ;
2. d'éducation sanitaire pour informer la population des risques encourus
pour sa santé dans la vie courante ;
3. de campagnes de dépistage dont l'objectif varie selon l'âge des personnes,
leur activité professionnelle ou le lieu de leur domicile.

Education sanitaire et promotion de santé représentent une notion plus large


que celle de santé publique.

C'est une démarche de santé dans l’intérêt collectif, qui implique une large
participation de la population elle-même, notamment des associations, des clubs,
des groupements d'enfants, de sportifs, de personnes âgées, des élus locaux,
mais aussi de l'ensemble des professionnels de santé.

Personne ne peut mieux que le médecin, insérer dans un environnement urbain


ou rural, mesurer l'impact des facteurs de risque pour la santé de ses
concitoyens, et prodiguer grâce à son expérience professionnelle, les avis et les
conseils permettant d'approcher l'objectif ambitieux de l'OMS qui définit la santé
comme un "état de complet bien-être physique, mental et social" (1946).

- Moyens.

La connaissance de l'état de santé de la population nécessite que des


informations sur la prévalence des maladies, la fréquence des handicaps,
l'émergence d'une épidémie soient connues des responsables de santé publique,
de manière aussi précise et rapide que possible.

Un certain nombre de dispositions législatives ou réglementaires imposent aux


médecins de communiquer des informations tantôt nominatives, tantôt anonymes :
certificat de décès, maladies à déclaration obligatoire, résumé de synthèse
clinque, suivant certaines dérogations légales au secret professionnel.

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Les études épidémiologiques, telles que les cohortes, qui font appel à des
traitements automatisés, exigent la communication d'informations médicales
nominatives.
Des précautions particulières s’imposent pour le recueil, la transmission des
données et leur traitement informatique.

Le médecin rédacteur aura le souci de l'exactitude des renseignements ainsi


communiqués, de leur mode de transmission et du maintien de leur
confidentialité, surtout lorsqu'ils sont nominatifs.

L'anonymisation des données, dès leur collecte, se révèle la solution idéale, dans
la mesure où l'identité des personnes n'est pas indispensable pour éviter les
doubles comptes, assurer le suivi de la maladie ou pour contrôler l'efficacité à
long terme d'une thérapeutique.

Ce souci de préserver l'intimité des personnes par l'anonymat et la vigilance pour


y contribuer, doivent être la règle habituelle, surtout lorsque le médecin participe
sur une base volontaire à la réalisation de registres de maladies ou d'enquêtes
épidémiologiques.

Article 35. « Les médecins qui tout en pratiquant la médecine de soins, ont
consultation dans une institution de médecine préventive (dispensaire
de médecine préventive, cancer, tuberculose, maladies vénériennes,
œuvres de l’enfance, consultations prénatales, inspection médicale
scolaire, etc.), doivent séparer nettement leurs deux activités.
Ils ne peuvent abuser de leur fonction pour augmenter leur clientèle
particulière.
Ils ne doivent faire au malade aucune observation au sujet d’un
traitement institué.
Eventuellement ils se conforment aux stipulations de l’article 36.»
Article 36. « Les médecins attachés à des services de prophylaxie comme
énumérés à l’article 35 ne peuvent pas s’immiscer dans les
traitements prescrits par d’autres médecins en leur qualité de
médecins traitants des personnes examinées dans ces services.

Toutefois si, au cours d’un examen, ils se trouvent en désaccord avec


leurs confrères sur le diagnostic, le traitement ou pronostic et s’il leur
apparaît qu’un symptôme important et utile à la conduite du
traitement semble avoir échappé à leurs confrères, ils doivent le leur
signaler personnellement.»

Décryptage :

Un médecin exerçant la médecine de contrôle ne peut être à la fois médecin de


prévention ou, sauf urgence, médecin traitant d'une même personne.
Il existe des différences entre ces deux formes de médecine de contrôle.

L’échange d’information entre le médecin traitant et le médecin conseil des


régimes d’assurance maladie obligatoire est autorisé, alors qu’il ne l’est

La Déontologie et L’Ethique Médicale


56 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Pas dans le cas des médecins contrôleurs des mutuelles complémentaires et des
compagnies d’assurance privées.

L'indépendance du médecin contrôleur doit être totale.


Il doit donc être libre de tout lien avec la personne examinée, au même titre
Qu’il se doit de défendre sa totale indépendance professionnelle vis-à-vis de
l’organisme qui le mandate et ne jamais se trouver en situation de conflit
d’intérêts.

L’exercice habituel de la médecine de contrôle pour un organisme privé doit


donner lieu à la rédaction d’un contrat, communiqué au Conseil Provincial et
garantissant cette indépendance.

La médecine de contrôle s'adresse à un patient dans des conditions différentes de


l'exercice de soins.

C'est essentiellement lorsqu'il demande le bénéfice de la législation sociale ou


lorsqu'il a contracté librement avec un organisme de droit privé, directement dans
le cas d'une assurance-vie, par exemple, indirectement s'il s'agit, par exemple
encore, du contrôle patronal des arrêts de travail du personnel salarié ou de celui
des personnels de la fonction publique par les médecins agréés.

Certaines obligations déontologiques du médecin pratiquant cette forme de


l'exercice médical sont identiques quelles qu'en soient les modalités.
Le médecin se doit d'abord d'avertir clairement le patient de la mission qui lui est
confiée et notamment qu'il ne s'agit pas d'une mission de soins.
Il doit aussi lui expliquer le cadre particulier de son examen médical.
L'exigence de confraternité demeure !

En aucun cas, le médecin contrôleur ne doit faire publiquement de commentaires


désobligeants ou qui risquent d'entamer la confiance du patient pour le ou les
médecins chargés des soins, notamment lorsqu'il prend connaissance des
documents qui lui sont communiqués, à l'occasion des confidences qui lui sont
faites, ou au terme de l'examen qu'il a pratiqué.

Il ne se départira jamais vis-à-vis du patient d'un comportement qui soit


respectueux, neutre et réservé.
Il tiendra informé le médecin traitant de ses conclusions et les explicitera, surtout
lorsqu'elles divergent de la prise en charge choisie par le médecin traitant pour le
patient examiné.

Dans les conclusions qu'il rédigera pour l'organisme qui le mandate, le médecin
s'en tiendra aux conclusions sans rien indiquer qui soit susceptible de
transgresser le secret médical.

Comme dans le cadre de l'exercice libéral, le médecin veillera à la confidentialité


de ses dossiers, du courrier qui lui est adressé ou qu'il envoie.
Il instruira son personnel de ses obligations vis-à-vis du secret professionnel et
plus généralement veillera au respect des règles afférentes au secret médical dans
le cadre de sa pratique professionnelle.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


57 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Certaines particularités peuvent concerner les praticiens chargés de l'application
de la législation sociale, surtout dans les organismes d'assurance maladie.
Ils se doivent de veiller à l'indépendance du médecin contrôleur qui doit être
totale.

Article 37. « La fonction de médecin de contrôle pour une société est incompatible
avec celle du médecin qui soigne totalement ou partiellement des
malades pour le compte de cette même société.»
Article 38. « Les médecins chargés d’une enquête, les médecins experts, les
médecins de contrôle et les médecins conseils doivent être
indépendants à l’égard des personnes à examiner et doivent donc
refuser l’examen de proches, chefs, amis, clients ou de toute personne
avec laquelle ils auraient des relations susceptibles d’influencer leur
liberté de jugement.»

Décryptage :

Lorsqu'il est investi de sa mission, le médecin de contrôle doit se récuser s'il


estime que les questions qui lui sont posées sont étrangères à la technique
proprement médicale, à ses connaissances, à ses possibilités ou qu'elles
l'exposeraient à contrevenir aux dispositions Code de Déontologie Médicale. (49)
Cet article impose au médecin de contrôle, qu'il agisse dans le cadre de
l'assurance, du contrôle de l'absentéisme... de se récuser si la mission qui lui est
confiée dépasse sa qualification, ses connaissances et son expérience ou est
susceptible d'altérer l'indépendance de ses décisions.

Article 39. « Si les médecins désignés à l’article 38 se jugent liés par le secret
médical vis-à-vis des personnes à examiner, ils doivent refuser la
mission qui leur est proposée.»

5 - TITRE IV : SECRET PROFESSIONNEL.

Article 40. « Le secret professionnel implique une absolue discrétion sur ce que le
médecin a vu ou entendu dans l’exercice de sa profession.»

Article 41. « Le médecin doit veiller à ne pas dévoiler le secret médical, soit par ses
paroles, par ses écrits professionnels ou administratifs, soit par ses
publications ou communications scientifiques.»
Article 42. « Le certificat qui, par son texte, dévoile un secret médical, sera remis
directement au malade qui peut en disposer à son gré.»
Article 43. « La communication d’un diagnostic ou de renseignements d’ordre
médical peut se faire moyennant les précautions nécessaires :

1. À une autorité médicale supérieure, reconnue par le malade du fait


de son appartenance à un organisme employeur vis-à-vis duquel il
est lié par contrat et qui l’a affilié d’office à un régime de sécurité
sociale.
Les renseignements d’ordre administratif que les nécessités
imposées par le travail ou la poursuite d’une carrière, obligent le
médecin à fournir à un organisme employeur par toute autre voie
que celle de l’autorité médicale supérieure précitée, doivent faire

La Déontologie et L’Ethique Médicale


58 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
l’objet de certificats administratifs qui ne peuvent mentionner le
diagnostic ni aucune précision susceptible d’en révéler la nature ;
2. A leur représentant légal, quand il s’agit de malades incapables ou
inconscients ;
3. En cas de nécessité à toute personne qualifiée, moyennant le
consentement du patient.

Décryptage :

Le médecin doit veiller à ce que les personnes qui l'assistent dans son exercice
soient instruites de leurs obligations en matière de secret professionnel et s'y
conforment.
Il doit veiller à ce qu'aucune atteinte ne soit portée par son entourage au secret
qui s'attache à sa correspondance professionnelle.

Le principe du secret professionnel, affirmé dès l'article 5, s'étend aux aides et


collaborateurs du médecin, sous sa responsabilité.
Les secrétaires, les infirmières, les techniciens de laboratoires d'analyses
médicales, les agents hospitaliers … et d'une façon générale toutes les personnes
qui l'assistent, sont astreints au secret professionnel.

Ce personnel a en effet, accès au courrier, aux fiches cliniques, aux dossiers


médicaux ou aux comptes rendus d'analyses quel qu’en soit le support.
Il est ainsi dépositaire, au même titre que le médecin, d'informations à caractère
confidentiel, se rapportant aux patients.

Chaque collaborateur d'un médecin est tenu, personnellement, au secret !

Le médecin est responsable de toute indiscrétion venue de son entourage.


Le médecin doit, en conséquence, instruire tous les membres de son personnel de
leurs obligations en matière de secret.

Les médecins ont la responsabilité de faire reconnaître, par leur employeur ou


supérieur hiérarchique, leurs obligations déontologiques et ont le droit d'obtenir
les moyens de les respecter.

Dans les établissements publics de santé, les informations concernant un


patient, notamment les examens qui lui sont prescrits et les soins qui lui sont
dispensés, circulent obligatoirement entre les équipes pluridisciplinaires de
médecins, d'internes et d'externes, qui le prennent en charge.

Un certain nombre de médecins, en général salariés, travaillant au sein ou


auprès d'administrations, de collectivités territoriales ou d'autres organismes
chargés ou non d’une mission de service public, rencontrent des difficultés pour
faire respecter le secret médical, leur courrier étant ouvert par, ou sous la
responsabilité, de leur hiérarchie.

A cet égard, il convient de rappeler que le secret médical est garanti par l'article
73, on VII, Titre I, Livre Deuxième du Code Pénal et que la loi n'édicte aucune
dérogation à ce secret au bénéfice de l'administration.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


59 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
On ne saurait donc invoquer, dans cette situation, un quelconque consentement
des intéressés à la divulgation des faits les concernant ; dans la mesure où ils
adressent leur courrier au médecin en cette qualité, ils s’attendent à bénéficier de
toute la discrétion nécessaire, a fortiori lorsque figure sur l'enveloppe le nom du
médecin, ce qui est souhaitable, ou la mention « secret médical.»

Les connaissances des équipes d'infirmières, d'aides - soignants, du personnel


paramédical souvent très mobile, et des étudiants en formation font le lit de ce
qu’il convient d’appeler la pratique du "secret collectif" qui expose à l’indiscrétion.

Néanmoins la loi garantit la confidentialité à la personne hospitalisée et la


révélation d'une information couverte par le secret est pénalement sanctionnable,
conformément aux termes de l'article 73 du Code Pénal : un à six mois de
Servitude Pénale et d’une amende de mille à cinq mille francs ou de l’une de ces
peines seulement.

Le principe du secret s'applique donc au personnel soignant dans toute sa


diversité.

Il est étendu, par la loi aux Directeurs d'établissement de santé, au personnel


administratif et auxiliaires non médicaux.
Un effort tout particulier doit être fait pour protéger contre les indiscrétions
l'identité des consultants et leur intimité lors de leur accueil, dans les salles
d'attente ou à l'occasion des prises de rendez-vous.

Les médecins responsables du pôle ou de l’unité doivent veiller à ce que le secret


médical soit respecté par l'ensemble du personnel médical et paramédical.

L'exemple qu'ils peuvent donner chaque jour, ainsi que celui des cadres-
infirmiers est le principal procédé éducatif.
Un effort rigoureux et constant doit être soutenu par tout le personnel hospitalier
pour maintenir le respect de ce principe.
Un tel effort exige une vigilance quotidienne !

6 - TITRE V : DEVOIRS DE CONFRATERNITE.

Article 44. « Les médecins doivent entretenir entre eux des rapports de
confraternité.
Un dissentiment professionnel ne peut donner lieu à des polémiques
publiques ».

La Déontologie et L’Ethique Médicale


60 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Décryptage :

1 – Confraternité

Le médecin est au regard de la médecine l'élément d'un corps qui le rend


dépendant des autres membres auxquels le rattachent des liens indispensables,
confraternels.
Ainsi le corps médical doit vivre dans la confraternité.

Il est uni par un état d'esprit commun, celui d'une profession de responsabilité et
d'action, par une formation intellectuelle particulière, alliant science et
humanisme.
Il ne s'agit pas d'une manifestation de corporatisme mais d'une solidarité et d'une
entraide nécessaires à l'accomplissement de la mission médicale.

Les médecins ont besoin les uns des autres, en complémentarité, non seulement
au chevet des patients, mais aussi dans le domaine de la prévention, dans l'accès
aux avantages sociaux, dans la reconnaissance des droits de leurs patients.

Les médecins doivent donc se connaître et savoir travailler ensemble, sans qu'une
bonne entente entre eux ne devienne jamais une connivence au détriment du
patient.

L'expérience a montré que lorsque des différends existent entre les praticiens qui
s'occupent d'un même patient, celui-ci risque d'en pâtir.
Il est de bonne pratique qu’au moment de son installation - ou d'une
réinstallation - le médecin se présente à ses confrères voisins généralistes et
spécialistes.
Il lui est conseillé de nouer des relations avec les établissements de santé de la
région.

Les rencontres entre médecins, dans les réunions scientifiques, ordinales ou


amicales, sont toujours bénéfiques.
Cette confraternité de principe se traduira par des attitudes, des comportements
qui soient clairs, en particulier, vis-à-vis des patients ; lorsqu'un médecin croit
découvrir une erreur commise par un confrère, la meilleure conduite consiste à
entrer en rapport avec lui.

Le patient ne doit jamais être ni l'objet ni même le témoin d'affrontements entre


praticiens qui se disent confrères.

Le médecin ne doit jamais médire d’un confrère dans l'exercice de sa profession,


mais plutôt prendre sa défense s'il est injustement attaqué. (53)

Malgré les difficultés qui atteignent un grand nombre de médecins, la dignité et la


retenue restent, aux yeux des patients, des sources de considération, de
confiance qui valent mieux que quelques blessures d'amour-propre.
Il est aussi attendu du médecin, qu’il soit, ou non, enseignant ou maître de stage,
praticien hospitalier ou médecin remplacé, qu’il partage ses connaissances et son
expérience avec les étudiants en médecine durant leur formation.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


61 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Cette relation de compagnonnage requiert de part et d’autre considération et
respect.

2 - Différends et conciliation.

Les origines des désaccords entre médecins sont multiples. Ils peuvent, du fait de
leur importance, être portés devant les juridictions disciplinaires, voire civiles ou
administratives.

Compte tenu de l'implication de nombreux facteurs dans les situations litigieuses


et de leurs intrications, il est souvent nécessaire, dans un souci de clarification,
de recueillir les avis et conseils d'une personne tierce, expérimentée et capable de
procéder à un réexamen de l'objet et des circonstances d'un désaccord.

Non seulement c'est une recommandation de bon sens, mais plus encore une
obligation : le médecin doit rechercher une conciliation, il s'agit là d'une règle
déontologique.
Le médecin qui s'y soustrait peut se le voir reprocher par la juridiction
disciplinaire.

3 – Entraide.

Il est attendu beaucoup du médecin en termes de compétence et de disponibilité


alors qu’il doit faire face en même temps à une population plus exigeante, des
réglementations administratives plus contraignantes, des règles professionnelles
et scientifiques plus lourdes.

Le surmenage qui en résulte, un accident, une maladie plus ou moins bénigne,


souvent occultée, sont autant de situations susceptibles de provoquer un
isolement tant professionnel que social du médecin.

L'entraide se manifeste alors dans le domaine matériel (aussi bien vis-à-vis du


médecin que de sa famille en cas de difficultés) et sous l'égide de l'Ordre.
Parfois, cette solidarité prend la forme d'une tontine, participation financière
individuelle de principe des membres d'un groupe en faveur de l'un des leurs
confronté à des difficultés.
Mais la meilleure solution reste la souscription d’un contrat de groupe
assurantiel.

Le Conseil Provincial peut également apporter son aide au médecin, en facilitant


la mise en œuvre d’un remplacement, d’une collaboration ou d’une association
temporaire, en mobilisant le concours des médecins de même discipline
travaillant à proximité.
Enfin, en cas de décès du médecin, le Conseil apporte aide et conseil à la famille
notamment pour la transmission des dossiers médicaux si le médecin n’a pas de
successeur.

Article 45. « Les médecins se doivent toujours une assistance morale.


Il est interdit de calomnier un confrère, de médire de lui ou de se faire
l’écho de propos capables de lui nuire dans l’exercice de sa profession.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


62 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Le médecin a pour devoir de prendre la défense d’un confrère
injustement attaqué.»
Article 46. « En matière disciplinaire intérieure de l’Ordre ou vis-à-vis de l’autorité
judiciaire, les médecins sont, dans la mesure où le permet le respect du
secret professionnel, tenus de révéler tous les faits dont ils ont
connaissance et qui intéressent l’instruction.»
Article 47. « Lorsqu’un médecin est appelé auprès d’un malade soigné par un de
ses confrères, il doit respecter les règles suivantes :
1. Si le malade renonce aux soins du premier médecin auquel il s’était
confié, le second médecin doit se faire confirmer la volonté expresse du
malade, s’assurer que son confrère a été prévenu et demander à celui-
ci si les honoraires ont été payés.
2. Si le malade ne renonce pas aux soins du premier médecin mais,
ignorant les règles et avantage de la consultation entre confrères,
demande un simple avis, le second médecin doit d’abord proposer la
consultation, n’assurer que les soins d’urgence sans modifier le
traitement en cours, puis se retirer.
3. Toutefois si, pour une raison valable, la consultation paraît impossible
ou inopportune, le second médecin peut examiner le malade, mais il
doit communiquer d’urgence au médecin traitant son avis sur le
diagnostic et le traitement.
4. Si le malade a fait appel, en l’absence de son médecin habituel, à un
second médecin, celui-ci peut assurer les soins pendant l’absence mais
doit les cesser dès le retour de son confrère et informer ce dernier de
l’évolution de la maladie pendant son absence.
5. Le remplaçant ne commet pas de faute en réclamant des honoraires.

Décryptage :

Cet article ne concerne pas les remplacements des médecins qui exercent leur
activité à titre salarié.
Un médecin ne peut se faire remplacer dans son exercice que temporairement et
par un confrère inscrit au tableau de l'ordre.

Le médecin qui se fait remplacer doit en informer préalablement, sauf urgence, le


Conseil de l'Ordre dont il relève en indiquant les noms et qualité du remplaçant
ainsi que les dates et la durée du remplacement.

Le remplacement est personnel !


Le médecin remplacé doit cesser toute activité médicale libérale pendant la durée
du remplacement.

1 - CONDITIONS DU REMPLACEMENT.

Elles sont strictement réglementées et leur non-respect peut entraîner des


poursuites disciplinaires voire pénales pour exercice illégal de la médecine.

1.1. Le médecin remplacé

Un médecin, indisponible, ne peut se faire temporairement remplacer que par un


confrère afin d’assurer la continuité des soins à ses patients.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


63 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Le médecin remplacé doit être en situation régulière d’exercice.
En effet, un médecin privé du droit d’exercer par mesure disciplinaire, par
décision judiciaire ou à la suite d’une mesure de contrôle judiciaire ne peut être
remplacé.

1.2. Le remplaçant

Le remplaçant ne peut être que : un médecin titulaire de la même qualification


que le médecin remplacé, inscrit au tableau de l’Ordre.

1.3. Les formalités

Un médecin qui se fait remplacer doit avertir, à l’avance, le Conseil Provincial de


l’Ordre dont il relève en lui indiquant par écrit la date et la durée du
remplacement, le nom et l’adresse du remplaçant.
Sera joint à la déclaration, l’attestation d’inscription au Tableau de l’Ordre du
médecin remplaçant.

Quelles que soient la nature et la durée du remplacement, un contrat, parfois


tripartite - représentant légal de la société d’exercice, médecin remplacé et
remplaçant - consignant les conditions du remplacement doit être signé et
communiqué au Conseil Provincial de l’Ordre.

Ce contrat permettra de connaitre l’intention des parties en cas de litige ultérieur


portant notamment sur les honoraires, la durée des remplacements, la possibilité
d’installation du remplaçant.

2- CARACTERES DU REMPLACEMENT.

2.1. Le remplacement est personnel et ne concerne qu’un seul médecin


nommément désigné.
Le remplacement simultané de deux ou plusieurs médecins est interdit,
sauf circonstances exceptionnelles appréciées par le Conseil Provincial de
l’Ordre.
2.2. Il est prévu pour un temps limité correspondant à l’indisponibilité du
médecin remplacé. Il est interdit au médecin de faire gérer son cabinet par
un confrère.
2.3. Le médecin remplacé doit cesser toute activité médicale libérale pendant la
durée du remplacement. Le médecin remplacé ne peut exercer, durant
cette période, une activité libérale.
2.4. Le remplacement comprend toutes les activités habituelles du médecin
remplacé ou les techniques dont il a la maîtrise.

Ainsi ne sont pas admis les remplacements partiels (scanner par exemple)
ou dans un lieu particulier (clinique, site distinct, …).
Par exception et dans l’intérêt exclusif des patients, des remplacements
portant sur une technique spécifique commune entre plusieurs spécialités
(ex : échographie fœtale) peuvent parfois être admis.
Il est aussi admis que les médecins en convalescence ou les femmes
médecins enceintes puissent être remplacés pour leurs visites à domicile.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


64 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
2.5. Le remplaçant exerce sous sa propre responsabilité.

Il doit contracter une assurance en responsabilité civile professionnelle

3 – CAS PARTICULIERS DE REMPLACEMENT.

3.1. Remplacement régulier et de courte durée

Des remplacements réguliers, s’ils sont de courte durée (par exemple, 1/2 journée
ou journée complète) sont envisageables.
Le médecin remplacé doit justifier de motifs précis.

3.2. Remplacement par un médecin installé

Aucune disposition du code de déontologie médicale n’interdit formellement à un


médecin de fermer son cabinet pour aller remplacer un confrère pendant cette
période.

Les réserves qui pourraient être faites à ce remplacement tiennent aux obligations
déontologiques de continuité des soins et de réponse aux urgences qui pèsent sur
tout médecin installé vis-à-vis des patients qu’il prend en charge.

Lorsqu’il s’avère, en raison du dispositif de continuité des soins mis en place, en


fonction du mode d’exercice du médecin : en groupe, en association, en société,
d’accord convenu avec les médecins environnants, … que la population qu’il
prend en charge n’aura pas à souffrir de son absence, rien ne fait obstacle à ce
qu’un médecin installé assure le remplacement d’un confrère.

Article 48. « Le titulaire d’un service de garde médicale du dimanche veillera


spécialement au respect de l’article 47.»
Article 49. « Le détournement et la tentative de détournement de clientèle sont
interdits.»

Décryptage :

Le médecin ne doit pas abuser de certaines situations particulières, telles que la


participation à la permanence des soins pour détourner à son profit des patients
traités en urgence car ceux-ci doivent en effet, être confiés à nouveau à leur
médecin habituel.

La même règle s'applique au confrère auquel un médecin a adressé un patient en


consultation; de même le médecin qui exerce en établissement de santé doit
informer le médecin traitant, généraliste ou spécialiste, de l'hospitalisation du
patient.

Article 50. « Un médecin peut accueillir en son cabinet tous les malades.
Ne font obstacle à ce droit ni le fait que le malade a un médecin
traitant, ni la circonstance que la maladie ne présente pas de caractère
aigu.»

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65 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Décryptage :

Le libre choix est un droit du patient.

Ce droit, ainsi que la liberté consentie par la loi d'en faire usage, contribue à la
confiance qu'il accorde à son médecin.

Et cette confiance fonde la responsabilité du praticien.


Associé à l'indépendance et à la liberté de prescription, le libre choix constitue un
des piliers de l'exercice médical actuel, fidèle à l'esprit et aux pratiques de la
médecine traditionnelle.

Le droit du malade au libre choix de son praticien et de son établissement de santé


est un principe fondamental de la législation sanitaire.

C'est donc la loi qui reconnaît au patient le droit de choisir son médecin, et il ne
s'agit nullement d'une considération déontologique.

Trop souvent, le médecin est conduit à penser qu'il est le défenseur de ce droit et
s'approprie cette défense.

Au contraire le rappel -dans le code de déontologie médicale - de ce droit n'est là


que pour faire prendre conscience au médecin qu'il doit à la fois respecter ce droit
(y compris à ses dépens, matériels ou psychologiques) et en respecter
l'application.

1 - Libre choix et urgences.

La véritable urgence définit une situation où le pronostic vital ou fonctionnel est


en jeu.

La rapidité de la mise en œuvre des moyens destinés à y faire face implique que la
notion de libre choix s'estompe et même parfois disparaît.

C'est en particulier le cas des accidentés.

Les préférences individuelles s'effacent au profit d'une organisation nécessaire


qui n’est pas toujours en mesure de satisfaire tous les désirs des blessés
(ramassage et transport) ou de leur entourage (enfants, blessés inconscients,
patients âgés).

Des situations analogues s'observent à propos des systèmes de permanence des


soins.

Outre les rivalités entre les systèmes et le recours à différents moyens


publicitaires, où les considérations d'intérêt peuvent l'emporter sur la mission de
secours proprement dite, l'activité du médecin de permanence est parfois, par ses
implications, une façon de fidéliser à son profit la patientèle.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


66 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Or appelé en urgence, il doit limiter son action à la situation et informer le
médecin traitant !

Dans cet esprit une attention particulière est recommandée aux services
chirurgicaux ou médicaux des établissements de santé, qui reçoivent en urgence
des patients, afin qu'ils transmettent des informations aux médecins traitants
selon les indications fournies par les patients eux-mêmes.

2 - Libre choix et multiplicité des intervenants.

La médecine moderne donne à certains l'impression d'être un ensemble de


techniques parfaitement au point et d'utiliser des méthodes si bien codifiées que
les médecins seraient les exécutants interchangeables d'un programme logique.

C'est évidemment trompeur car l'application d'un protocole diagnostique et


thérapeutique ne peut être bénéfique que si elle est personnellement adaptée au
patient à qui elle est destinée.

Cependant le caractère de plus en plus technique des examens et des traitements


- où interviennent souvent des auxiliaires médicaux chargés du fonctionnement
de certains appareillages - fait courir le risque d'un exercice "déshumanisé".

L'hospitalisation expose le patient - déjà séparé de son environnement (habitat,


famille) et de son médecin traitant - à des rencontres trop souvent anonymes où il
a l'impression de devenir un "objet".

Les mobiles qui conduisent le public dans le choix d'un médecin sont plus ou
moins judicieux : la chaleur humaine ou l'aspect extérieur du personnage, ou
encore la notoriété, peuvent compter plus que sa compétence professionnelle.

Que devient alors la notion de libre choix ?

Et peut-on dire qu'il s'exerce vis-à-vis de l'anesthésiste lorsque le patient choisit


un praticien dont l'exercice nécessite une anesthésie ?
L'exercice en équipe souligne davantage la fragilité de ce principe au regard de ses
applications : chirurgie traumatologique, réparation ou plus encore greffes
d'organes, d'une façon plus générale équipes pluridisciplinaires (cancérologie,
assistance médicale à la procréation, etc.) ou interventions à plusieurs équipes
simultanées...

Lorsque s'efface la relation directe entre le patient et son médecin habituel, le rôle
de ce dernier devient difficile si chaque praticien intervenant ne s'impose pas la
rigueur déontologique prévue dans le code pour ces circonstances.

Une attention toute particulière à l’exercice de cette rigueur doit être apportée
lors de l’exercice en réseau par le/les médecins, en même temps qu’une certaine
exemplarité vis-à-vis de tous les intervenants dans le domaine de la santé,
soumis eux-mêmes à leurs obligations déontologiques (infirmier(ères), masseurs-
kinésithérapeutes).

La Déontologie et L’Ethique Médicale


67 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Ce souci de permettre en toutes circonstances au patient de choisir son praticien
ne doit pas être perdu de vue dans les groupes de médecins à exercice libéral.

3 - Libre choix et contraintes administratives.

L’assurance maladie attribue un remboursement pour les actes du médecin, quel


qu’il soit, choisi par le patient, mais elle ne prend en charge ni les dépassements
d’honoraires ni les frais supplémentaires de déplacement lorsque le médecin ou
l’établissement de santé choisi n’est pas le plus proche.

Elle tient compte des différences de tarifs entre les établissements de santé.

Le libre choix d’un praticien et d’un établissement de santé s’étend également au


choix du service : «dans les disciplines qui comportent plusieurs services, les
malades ont, sauf en cas d’urgence et compte tenu des possibilités en lits, le libre
choix du service dans lequel ils désirent être admis »
Enfin ce libre choix du patient ne permet pas que la personne prise en charge
puisse s’opposer à ce qu’un membre de l’équipe soignante procède à un acte de
diagnostic ou de soins pour des motifs tirés de la religion connue ou supposée de
ce dernier.

4 - Libre choix et compétence du médecin.

Le choix du patient est également conditionné par la compétence du praticien


auquel il s'adresse. Pour des raisons personnelles, le patient peut souhaiter être
soigné par un médecin qui lui a été recommandé ou qu'il a connu lors de la
maladie d'un proche.
Ce praticien peut être un spécialiste peu concerné par la maladie présentée par le
patient.
Il lui reviendra en général d'exposer ce fait pour laisser le patient porter son choix
sur un autre spécialiste idoine.

5 - Exercice du libre choix.

Le médecin doit accepter que le patient change de médecin, sans lui tenir rigueur
d'avoir pris un autre avis que le sien ; il ne doit donc pas entraver l'exercice de ce
droit.

D'ailleurs, en réciprocité, le médecin "a le droit de refuser ses soins pour des
raisons professionnelles ou personnelles".
Il est courant que le choix d'un praticien généraliste ou spécialiste soit différent
pour les membres d'une même famille.

Souvent le médecin lui-même perçoit chez un patient une réticence susceptible


d'altérer la confiance indispensable à leur relation.
Il doit alors délibérément lui proposer de recueillir un autre avis.

Le doute du patient, pour diverses raisons, peut n'être que momentané et le


praticien préserve ainsi la qualité de leur relation future.

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68 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Et lorsque le patient porte son choix sur un autre médecin traitant, le praticien doit
s'assurer des conditions nécessaires à la transmission des informations et
documents le concernant.

Article 51. « Le médecin traitant doit, en principe, accepter de rencontrer en


consultation tout confrère quand cette consultation est désirée par le
malade ou par sa famille.
Lorsqu’une consultation médicale est demandée par la famille ou par
le médecin traitant, celui-ci peut indiquer le consultant qu’il préfère,
mais il doit laisser la plus grande liberté à la famille et accepter le
consultant qu’elle désire, en s’inspirant, avant tout, de l’intérêt de son
malade.
Le médecin traitant, tout en se conformant aux prescriptions de
l’article 22, peut se retirer si on veut lui imposer un consultant qu’il
refuse ; il doit à personne l’explication de son refus.
Les mêmes prescriptions valent soit pour le choix d’un chirurgien ou
d’un spécialiste, soit d’un établissement de soins.
Il appartient au médecin traitant de prévenir le consultant et de
s’entendre avec lui sur le jour et l’heure de la consultation.»
Article 52. « Le médecin traitant et le médecin consultant ont le devoir d’éviter
soigneusement, au cours et à la suite d’une consultation, de se nuire
mutuellement dans l’esprit du malade ou de la famille.»
Article 53. « En cas de divergence de vues importantes et irréductibles au cours
d’une consultation, le médecin traitant est en droit de se dégager de
sa mission sous les conditions prévues par l’article 22.»
Article 54. « Au cours de la maladie ayant motivé la consultation, un médecin
consultant ne doit pas revoir à domicile un malade examiné en
commun, sans l’assentiment du médecin traitant.»
Article 55. « Le médecin ne peut se faire remplacer dans sa clientèle que par un
confrère porteur du diplôme légal.»
Article 56. « Un médecin ne doit pas s’installer dans l’immeuble habité par un
confrère en exercice, sans l’agrément de celui-ci ou, à défaut de cet
accord, sans l’autorisation du Conseil Provincial de l’Ordre, à moins
qu’il ne s’agisse de praticiens exerçant des spécialités différentes.»
Article 57. « La cession d’un cabinet de consultation ou la reprise d’une clientèle
médicale, à titre onéreux, est interdite. Le rachat du mobilier et de
l’instrumentation est seul autorisé.»(63).
Article 58. « Toute association entre médecins ayant pour objet l’exercice de l’art
de guérir doit respecter l’indépendance professionnelle de chacun
d’eux.»
Article 59. « Il est interdit à un médecin de faire gérer par un confrère un cabinet
placé sous son nom.»

La Déontologie et L’Ethique Médicale


69 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
7 - TITRE VI : DEVOIRS ENVERS LES MEMBRES DES PROFESSIONS
PARAMEDICALES.

Article 60. « Les médecins doivent, dans leurs rapports professionnels avec les
membres des professions paramédicales, notamment les pharmaciens
et les dentistes, respecter la dignité et l’indépendance de ceux-ci.
Ils doivent éviter tout agissement injustifié qui pourrait leur nuire vis-à-
vis de leur clientèle.»

Décryptage :

Dans l'intérêt des malades, les médecins doivent entretenir de bons rapports avec
les membres des professions de santé.
Ils doivent respecter l'indépendance professionnelle de ceux-ci et le libre choix du
patient."

De même qu'un esprit de bonne confraternité est souhaitable entre médecins, de


bonnes relations doivent être entretenues avec les autres professionnels de la
santé : autres professions médicales, chirurgiens-dentistes, sages-femmes,
auxiliaires médicaux, pharmaciens.

L'indépendance professionnelle de chacun doit être respectée.


Les patients ne doivent pas souffrir de rivalités professionnelles.
Les professions d'auxiliaires médicaux sont les suivantes : infirmiers, masseurs,
kinésithérapeutes, pédicures-podologues, orthophonistes, orthoptistes,
ergothérapeutes, psychomotriciens, audioprothésistes, opticiens lunetiers,
manipulateurs d'électro radiologie, diététiciens.
Le médecin doit respecter l'indépendance professionnelle des professionnels de
santé.

Tout compérage est interdit !

Un médecin ne peut pas, en principe, former une association d'exercice


professionnel avec un ou des professionnels de santé.
Seule est possible une société civile de moyens, mais les locaux de consultation et
de soins doivent être distincts.

Article 61. « Le Conseil Provincial de l’Ordre s’efforcera d’apaiser tout conflit


professionnel avec un membre d’une profession paramédicale.
De tels conflits ne peuvent donner lieu à des polémiques publiques. »

8 - TITRE VII : DEVOIRS DES MEDECINS EN MATIERE D’HONORAIRES.

Article 62. « Le médecin doit établir sa note d’honoraires avec tact et mesure.
Les éléments d’appréciation sont :
1. La situation de fortune du malade ;
2. La notoriété du médecin ;
3. L’importance du service rendu ;
4. Les circonstances particulières.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


70 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Un médecin n’est jamais en droit de refuser à son client des
explications sur sa note d’honoraires.»

Décryptage :

Les honoraires du médecin doivent être déterminés avec tact et mesure, en tenant
compte de la réglementation en vigueur, des actes dispensés ou de circonstances
particulières.

Ils ne peuvent être réclamés qu'à l'occasion d'actes réellement effectués même
s’ils relèvent de la télémédecine.
Le simple avis ou conseil dispensé à un patient par téléphone ou par
correspondance ne peut donner lieu à aucun honoraire.

Un médecin doit répondre à toute demande d'information préalable et


d'explications sur ses honoraires ou le coût d'un traitement.
Il ne peut refuser un acquit des sommes perçues.

Aucun mode particulier de règlement ne peut être imposé aux malades.

1. LA RECLAMATION D'HONORAIRES.

La perception d’honoraires implique qu'un acte médical ait été réellement


effectué, engageant la responsabilité du médecin, y compris un acte relevant de la
télémédecine.

Un renseignement donné au patient par téléphone, par lettre ou par courriel ou


une précision sur le traitement suivi n’est pas assimilable à une consultation et
ne peut donner lieu à des honoraires.

2. LA DETERMINATION DES HONORAIRES.

Le médecin n'est pas toujours libre de fixer le montant de ses honoraires.


S'il est conventionné, il doit appliquer les tarifs publiés en annexe de la
convention nationale, signée entre les syndicats médicaux et l’assurance maladie.

Le médecin non conventionné est autorisé à pratiquer des honoraires différents


de ceux fixés par la convention.

S’il peut déterminer librement ses honoraires, il doit le faire avec tact et mesure,
en tenant compte de la situation financière du patient et éventuellement de
circonstances particulières.

Quatre éléments peuvent permettre au médecin de mesurer et de justifier le tarif


des honoraires demandés :

1. les capacités financières du patient ;


2. le temps passé et la complexité de l’acte ;
3. la notoriété ;
4. les exigences éventuelles du patient.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


71 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Il peut encourir une sanction disciplinaire pour honoraires abusifs.

Il n'a pas le droit d'abaisser ses honoraires au-dessous des tarifs conventionnels
dans un but de concurrence mais il peut toujours donner ses soins gratuitement.

Il ne peut imposer un mode de paiement particulier (espèces), ni le versement


d'une provision avant de donner ses soins.

Le médecin inscrit sur la feuille de soins le montant exact des honoraires


réellement perçus.

Les dépassements d’honoraires pour les soins dispensés en urgence dans les
établissements de santé sont interdits.

Dans le cadre de la permanence des soins organisée et régulée, le médecin doit


appliquer les tarifs conventionnels en vigueur.

3. LES OBLIGATIONS D'INFORMATION DU MEDECIN.

En cas de dépassement des tarifs conventionnels, le médecin doit en avertir


préalablement et personnellement le patient.

3.1. L’affichage des informations relatives aux honoraires pratiqués est


obligatoire pour tous les médecins libéraux.
La réglementation oblige les médecins à afficher dans leur salle
d'attente ou leur salle de consultation, de manière visible et lisible, les
tarifs ou fourchettes des honoraires pratiqués ainsi que leur tarif de
remboursement par l’assurance maladie.
Cette obligation d’affichage concerne les prestations suivantes
lorsqu’elles sont effectivement proposées : la consultation, la visite à
domicile et la majoration de nuit, la majoration de dimanche, les
majorations pratiquées dans le cadre de la permanence des soins et au
moins cinq des prestations les plus couramment pratiquées.
3.2. La note d’information
La perception des honoraires par le médecin doit se faire en toute
transparence. Le médecin ne peut refuser de donner des explications
sur sa note d'honoraires En cas de dépassement d'honoraires, le
médecin est tenu de remettre au patient une information écrite
préalable précisant le tarif des actes effectués ainsi que la nature et le
montant du dépassement facturé.

Article 63. « Le médecin est libre de donner gratuitement ses soins quand sa
conscience le lui commande.»
Article 64. « Il est d’usage qu’un médecin soigne gratuitement, ses parents
proches, ses confrères et les personnes à leur charge, le personnel à
son service, ses collaborateurs et auxiliaires directs.
Le médecin ne commet aucune incorrection en demandant d’être
indemnisé de ses frais.
Il peut se faire honorer dans les cas où la charge incombe à un tiers.»

La Déontologie et L’Ethique Médicale


72 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Article 65. « Il est interdit à tout médecin d’abaisser ses honoraires dans un intérêt
de concurrence.»
Article 66. « La rencontre en consultation entre le médecin traitant et le médecin
consultant légitime pour le premier des honoraires spéciaux faisant
l’objet d’une note personnelle.
Le consultant ne transmettra pas au médecin traitant les honoraires
revenant à ce dernier. »
Article 67. « La présence du médecin traitant à une opération chirurgicale, dont
l’indication et la décision résultent de ses informations, est désirable.
Cette présence lui donne droit à des honoraires spéciaux qui doivent
faire l’objet, soit, de préférence, d’une note personnelle, soit d’une note
collective précisant que les honoraires relatifs à cette assistance du
médecin traitant y sont compris.
Au cas où les honoraires du médecin traitant ne seraient pas compris
dans la note collective, le chirurgien doit le mentionner dans son
relevé.»
Article 68. « Tout partage clandestin d’honoraires entre médecin traitant d’une
part, consultant, chirurgien ou spécialiste, d’autre part, est
formellement interdit
L’acceptation, la sollicitation ou l’offre d’un partage clandestin
d’honoraires même non suivi d’effet, constitue une faute
professionnelle grave.»

Décryptage :

Tout compérage entre médecins, entre médecins et pharmaciens, auxiliaires


médicaux ou toutes autres personnes physiques ou morales est interdit.

Cet article, qui vise les médecins et les autres professionnels de santé, interdit
toute entente illicite qui entacherait la liberté et l'indépendance professionnelle des
médecins et porterait ainsi atteinte au libre choix des patients.
Cet article concerne toutes les formes de compérage, notamment avec d'éventuels
pourvoyeurs et "rabatteurs" de clientèle.

Les professionnels de santé, installés dans les mêmes locaux, qu'un médecin a
un statut de salarié du médecin ou un exercice libéral.
Dans cette dernière éventualité, le médecin se doit d'éviter le risque de
compérage, d'autant plus que le double statut libéral pourrait le favoriser.
Cette situation devient encore plus exposée lorsqu'il s'agit de deux conjoints
exerçant leur profession respective sans contrat. (68)

Il peut y avoir compérage sans versement d'argent, mais avec coalition d'intérêts.
La pratique consistant, pour un médecin, à attester et facturer, à titre habituel,
l'exécution d'actes en réalité effectués par un tiers, en l'espèce un chirurgien-
dentiste, constitue une pratique de "compérage" au sens des dispositions du code
de déontologie médicale.

Article 69. « Le chirurgien a le droit de choisir ses aides opératoires ainsi que
l’anesthésiste.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


73 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Les honoraires de ceux-ci peuvent soit être réclamés par eux
directement à l’opéré, soit être portés sur la note collective que le
chirurgien remet à l’opéré.»

9 - TITRE VIII : DISPOSITIONS DIVERSES.

Article 70. « Le médecin ne doit pas s’immiscer dans les affaires de famille de ses
patients.»

Décryptage :

Le médecin ne doit pas s'immiscer sans raison professionnelle dans les affaires de
famille ni dans la vie privée de ses patients.
Cet article définit les limites de l'action du médecin admis à pénétrer l'intimité de
la famille dans le cadre de son exercice professionnel.

Le médecin est le conseiller naturel des patients et des familles et souvent leur
confident.
Il ne donne pas seulement des conseils thérapeutiques, d'hygiène de vie mais
aussi de psychologie.

L'avis du médecin est souvent sollicité sur la nécessité d'un changement de


résidence, d'une retraite anticipée, de la pratique d'un sport, etc.
De même le pédiatre sera interrogé sur l'intérêt d'un redoublement scolaire, d'un
changement d'établissement, le choix d'une région pour les vacances...

La confiance dont il bénéficie peut le mettre dans des situations délicates et le


conduire au-delà des limites de son rôle professionnel s'il n'y prend pas
suffisamment garde.

Le médecin doit s'interdire aussi la curiosité et s'en tenir, dans la vie privée du
patient et de sa famille, aux informations nécessaires à la compréhension de la
situation qu'il prend en charge.

Il est évidemment impensable qu'il puisse exploiter une information obtenue au


cours de son exercice professionnel à des fins personnelles.
Pour s'en prévenir, le médecin ne doit jamais se départir de son impartialité.

En cas de conflit, il doit analyser les faits et prodiguer ses conseils sans jamais
prendre un parti quelconque.
Il peut chercher à concilier les points de vue en présence, mais doit savoir
constater l'échec de sa mission et refuser alors de s'ériger en juge de la situation
ou effectuer un arbitrage, particulièrement dans les situations de divorce où il ne
doit jamais prendre le parti de l'un ou de l'autre, pour la garde des enfants
notamment.

Il ne doit pas non plus établir à cette occasion un certificat médical imprudent
qui pourrait être par la suite sujet à interprétation tendancieuse.
Il en va de même lors des successions et de tous les actes officiels de la vie du
patient auxquels le médecin se doit de rester étranger.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


74 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
Il doit garder une parfaite neutralité en limitant ses conseils à ceux que
l'objectivité lui permet de prodiguer.

Enfin, dans toutes les situations difficiles, quand le discernement n'est pas aisé,
il peut s’adresser au Conseil Provincial de l’Ordre.

Article 71. « L’abandon de l’exercice de l’art de guérir doit être immédiatement


notifié au Conseil Provincial de l’Ordre.»
Article 72. « Tout médecin, lors de son inscription au tableau de l’Ordre recevra un
exemplaire du présent Code de Déontologie Médicale.
Il doit affirmer devant le Conseil Provincial de l’Ordre qu’il en a pris
connaissance et s’engager par écrit de le respecter.»
Article 73. « Les médecins fonctionnaires de l’Administration ou engagés par
contrat au service d’entreprise commerciales ou autres sont autorisés.»

La Déontologie et L’Ethique Médicale


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BIBLIOGRAPHIE ou LECTURE RECOMMANDEE
POUR EN SAVOIR PLUS.

 DROITS ET DEVOIRS DES MEDECINS – Conseil Urbain de l’Ordre des


Médecins Kinshasa, 1987.

 Guide d'exercice professionnel - Flammarion Médecine - Sciences ISBN ; 2-


257-11048-X.

 La déontologie médicale, J.-P. Almeras et H. Péquignot, LITEC, 1996.

 Droit médical, Berger-Levrault, A. Demichel, 1982.

 Droit de la santé, Ed. Études hospitalières, 1998.

 Ethique et droit de la médecine, B. Hoerni, Masson, 1996.

 Cours de droit médical, G. Mémeteau, Ed. Études hospitalières, 2003.

 Les déontologies, J. Moret-Bailly, PUAM, 2000.

 L'éthique médicale et sa formulation juridique, E. Terrier, R. Saury,


Sauramps médical, 1989.

 Déontologie médicale et droit, Ed. Études hospitalières, 2003.

 Déontologie médicale, R. Villey, Masson, 1982.

La Déontologie et L’Ethique Médicale


76 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
TABLES DES MATIERES.

PREMIERE PARTIE :
CONSEIL NATIONAL DE L’ORDRE DES MEDECINS DE LA RDC …………… 1
TITRE I : CADRE JURIDIQUE …………………………………………………… 1
CHAPITRE I : ATTRIBUTIONS ET CAPACITÉ JURIDIQUE …………………….. 1
CHAPITRE II : INSCRIPTION AU TABLEAU DE L’ORDRE ……………………… 2
CHAPITRE III : DISCIPLINE …………………………………………………………… 2
CHAPITRE IV : CONSEILS DE L’ORDRE …………………………………………… 5
SECTION I : CONSEILS principaux ………………………………………………… 5
SECTION 2 : CONSEIL NATIONAL ………………………………………………….. 6
SECTION III : DISPOSITIONS COMMUNES AUX CONSEILS …………………. 8
CHAPITRE V : SANCTIONS PÉNALES ………………………………………………. 8
CHAPITRE VI : DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET DISPOSITIONS
DIVERSES ……………………………………………………………. 8
CHAPITRE VII : INSCRIPTION AU TABLEAU DE L’ORDRE DES
MEDECINS …………………………………………………………… 9
TITRE II : HISTORIQUE DE L’ORDRE DES MEDECINS ……………………….. 10
1 - Naissance d’un 2e Syndicat des Médecins ……………………………….. 11
2 - Le rôle du Conseil National de l’Ordre des Médecins ………………….. 11
3 - Biographie d’Hippocrate ……………………………………………………… 12
3.1. Aux origines de la pratique médicale occidentale ………………… 12
3.2 - La médecine au Moyen Âge …………………………………………… 12
4 - Ses Enseignements ……………………………………………………………. 13
5 - Serment d'Hippocrate …………………………………………………………. 13
6 - Le Caducée, Symbole des Médecins ……………………………………….. 13
6.1 - Encrage juridique et signification du CADUCEE ………………... 13
6.2 - Les Caducées d’origine grecque ……………………………………… 14
6.3 – Signification ……………………………………………………………… 14
DEUXIEME PARTIE : DEONTOLOGIE ET ETHIQUE MEDICALE ……………. 16
CHAPITRE I : GENERALITES …………………………………………………………. 16
1. INTRODUCTION …………………………………………………………………. 16
2. DES FONDEMENTS ……………………………………………………………. 16
2.1 - Origine du mot Déontologie ………………………………………….. 16
2.2 – Définition …………………………………………………………………. 17
3. SERMENT D’HIPPOCRATE …………………………………………………... 19
3.1- Serment d’Hippocrate (Version Originale) …………………………. 19
3.2 - Serment de Genève ou Déclaration de Genève …………………… 19
3.3 - Testament d’Hippocrate ……………………………………………….. 20
CHAPITRE II : ORDONNANCE N° 70/158 du 30 AVRIL 1970
DETERMINANT LES REGLES DE LA DEONTOLOGIE
MEDICALE …………………………………………………………….. 20
CODE DE DEONTOLOGIE MEDICALE …………………………………………….. 20
TITRE I : DEVOIRS GÉNÉRAUX ……………………………………………………… 21
TITRE II : DEVOIRS ENVERS LES MALADES 23
……………………………………….
TITRE III : DEVOIRS DU MÉDECIN EN RAPPORT AVEC
LES COLLECTIVITÉS ……………………………………………………… 25
TITRE IV : SECRET PROFESSIONNEL ……………………………………………... 25

La Déontologie et L’Ethique Médicale


77 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO
TITRE V : DEVOIRS DE CONFRATERNITÉ ……………………………………….. 26
TITRE VI : DEVOIRS ENVERS LES MEMBRES DES PROFESSIONS
PARAMÉDICALES ……………………………………………………..…. 27
TITRE VII : DEVOIRS DES MÉDECINS EN MATIÈRE D’HONORAIRES ……. 28
TITRE VIII : DISPOSITIONS DIVERSES ……………………………………………. 28
CHAPITRE III : DECRYPTAGE du CODE de DEONTOLOGIE MEDICALE …. 29
1 - Qui est assujetti au Code de Déontologie Médicale ? ………………….. 29
2 - TITRE I : DEVOIRS GENERAUX DES MEDECINS ……………………... 29
3 - TITRE II : DEVOIRS ENVERS LES MALADES …………………………… 38
1 - Caractères du consentement …………………………………………… 43
2 – Capacité à consentir ……………………………………………………… 44
(1) – Mineurs ……………………………………………………………….. 44
(2) - Majeurs sous tutelle ……………………………………………….. 44
(3) - Patient hors d’état d’exprimer son consentement …………… 45
(4) - Refus de consentement ……………………………………………. 46
4 - TITRE III : DEVOIRS DU MEDECIN EN RAPPORT AVEC LES
COLLECTIVITES …………………………………………………. 53
5 - TITRE IV : SECRET PROFESSIONNEL ……………………………………. 57
6 - TITRE V : DEVOIRS DE CONFRATERNITE ……………………………… 59
1 - CONDITIONS DU REMPLACEMENT ………………………………….. 62
1.1. Le médecin remplacé ……………………………………………….. 62
1.2. Le remplaçant ……………………………………………………….. 63
1.3. Les formalités ………………………………………………………… 63
2 - CARACTERES DU REMPLACEMENT ………………………………… 63
3 - CAS PARTICULIERS DE REMPLACEMENT …………………………. 64
7 - TITRE VI : DEVOIRS ENVERS LES MEMBRES DES PROFESSIONS
PARAMEDICALES ……………………………………………….. 69
8 - TITRE VII : DEVOIRS DES MEDECINS EN MATIERE
D’HONORAIRES ………………………………………………... 69
1. LA RECLAMATION D'HONORAIRES …………………………………… 70
2. LA DETERMINATION DES HONORAIRES ……………………………. 70
3. LES OBLIGATIONS D'INFORMATION DU MEDECIN ………………. 71
9 - TITRE VIII : DISPOSITIONS DIVERSES …………………………………... 73
BIBLIOGRAPHIE ou LECTURE RECOMMANDEE
POUR EN SAVOIR PLUS ……………………………………………………………….. 75
TABLES DES MATIERES ………………………………………………………………. 76

La Déontologie et L’Ethique Médicale


78 Prof. Docteur TSHOMBA HONDO

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