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LA REQUISITION

Présenté par : Dr HAIF .H


Service de médecine légale
CHU de Blida
I- GÉNÉRALITÉS – DÉFINITION
 La réquisition médicale est une injonction (Ordre) faite à
un médecin, par une autorité judiciaire ou administrative
compétente (ayant le pouvoir de le requérir), à l’effet
d’effectuer une mission d’ordre médico-légale urgente.

 Elle est motivée par l’urgence.

 Ellepeut s’adresser a tout médecin quelle que soit sa


spécialité ou son mode d’exercice.

 Le médecin devient alors ponctuellement auxiliaire de


justice dans le cadre de la mission qui lui est confiée.
II- PRINCIPE DE LA RÉQUISITION:
 Le médecin devient le temps de l’exécution d’une
mission de réquisition ,un lien entre la médecine et la
justice………

 En cas de refus, le médecin s’expose alors à des


poursuites d’ordre pénale, administrative et
professionnelle.

 Il n’y a pas a tenir compte du secret médical dans le


cadre de la mission faisant l’objet de la réquisition.
III-CONDITIONS DE FORME DE LA REQUISITION:
1/ La réquisition est écrite:
o La réquisition peut être dans des situations
exceptionnelles verbale (cas d’urgence)
o La réquisition doit être écrite sous forme d’injonction…
2/ La réquisition est nominative
3/ La réquisition doit comporter:
 L’identité et la fonction de l’autorité requérante
 L’article de loi en vertu duquel il s’agit
 L’identité du médecin requis
 La nécessité d’une prestation de serment
 La mission objet de la réquisition
 La date, et la signature de l’autorité requérante
IV- AUTORITÉS REQUÉRANTES:
1- Dans le cadre judiciaire (la quasi-totalité)

 D’un officier de police judiciaire (OPJ), policier ou gendarme.


 D’un magistrat : Procureur ou de ses substituts .
 D’un président de cour.

2- Dans le cadre administratif :

 D’un maire, wali, chef de daïra

 D’un directeur de l’hôpital.


V- CIRCONSTANCES DE RÉQUISITION :
1- Réquisitions judiciaires:
 Examen d’une victime de :
 coups et blessures;
 agression à caractère sexuel;
 sévices ou privations (mineurs, personnes âgées, handicapés);
 Examen de personnes suspectes d’état d’intoxication alcoolique
(alcoolémie).
 Examen d’un prévenu en garde a vue.
 Examen d’un toxicomane dangereux .
 Examen d’un cadavre en vue d’établir:
 Un constat de décès
 Un rapport descriptif d’examen externe
 Une autopsie médico-légale
- En cas de levée de corps.

- Emplacement d’office: -

Expertise psychiatrique- -
V- CIRCONSTANCES DE LA RÉQUISITION :
2- Réquisitions administratives :
 Un maire, peut requérir un médecin pour
examiner une victime d’accidents,
d’intoxications, en cas d’épidémie ou de
mouvements de population; s’il s’agit d’une
mise en cause de la santé publique.

 pour assurer le bon


Le directeur de l’hôpital:
fonctionnement de son établissement.
VI- CAT DEVANT UNE RÉQUISITION: (EN PRATIQUE)
 Ne pas se dérober à une demande de réquisition émanant de
l’autorité compétente……..
 Répondre « à la mission, rien qu’à la mission »;

 Remplir personnellement sa mission;

 Dresser de ses constatations un rapport clair remis à l’autorité


requérante.
 Bien conserver un double des constatations médicales effectuées.

 En cas de refus d’examen, aucune pression ne doit être exercée à


l’encontre de la personne concernée………..
 Le médecin est délié du secret médical pour l’objet précis de sa
mission.
 En cas d’incompétence ou d’impossibilité à exécuter la
réquisition, le faire savoir par écrit à l’autorité requérante.
VII- INAPTITUDES ET IMPOSSIBILITÉS LÉGALES :

1- Cas de force majeure(inaptitude physique ou morale)

2- Incompétence technique avouée.

3- Lien de parenté avec l’objet de la mission de la réquisition.

4-Médecin requis étant aussi médecin traitant(souci


d’objectivité).
VIII-LEGISLATION:
o La loi sanitaire:

 Art 210 : Sous réserve des dispositions de l'article 206 ci-dessus, les médecins,
chirurgiens-dentistes et pharmaciens sont tenus de déférer aux ordres de réquisition
de l'autorité publique.

 Art. 206 : Les médecins, les chirurgiens-dentistes et les pharmaciens sont tenus
d'observer le secret professionnel, sauf si les dispositions légales les en délient
expressément.

 Art 236: Le refus de déférer aux réquisitions de l'autorité publique établies et notifiées
dans les formes réglementaires, telles que prévues à l'article 210 de la présente loi , est
puni conformément aux dispositions de l'article 187 bis du code pénal.

o La loi pénale
 Art187 bis « Est puni d’emprisonnement de 02 mois à 06 mois et d’une amende de
1.000 D.A à 10.000 D.A ou l’une de ces deux peines quiconque, n’obtempère pas à un
ordre de réquisition établi et notifié dans les formes réglementaires »

o Le CPP
 Art 49 « S’il y a lieu de procéder à des constatations qui ne puissent être différées,
l’O.P.J a recours à toutes personnes qualifiées. Les personnes ainsi appelées prêtent,
par écrit, serment de donner leur avis en leur honneur et conscience »
MERCI DE VOTRE ATTENTION

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haifhamza33@gmail.com

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