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La responsabilité professionnelle du

médecin dentiste

Dr M.SOUAG
Responsabilité ?

Au niveau de l'étymologie, on trouve un


verbe latin, respondere, qui signifie
répondre,

et l'on peut définir l'être responsable


comme étant celui qui pourra
éventuellement avoir à répondre de ses
actes devant une autorité quelconque.
I – prémices de la responsabilité médicale : antiquité

Code de
Hammourabi

8 articles sur
282 LOIS
la médecine

Loi du
talion
Deux articles
• Contrat médical • Tue le malade ou
• Reçoit des • 215 le rend aveugle
honoraires si • 218 • Sanction : main
guérison coupée

215 218
En Egypte
Les malades ont l’obligation
de venir, après leur guérison,
inscrire le nom ou la formule
des remèdes qui les ont
soulagés dans le temple,

les traitements sont ensuite


codifiés et doivent être
appliqués par les médecins
sous peine de mort.
La responsabilité médicale avant le 14ème siècle : du moyen âge

Période d’impunité
Dieu décide de
la vie ou de la
Médecins issus « je l’ai soigné,
mort d’un
du clergé dieu la guérit »
malade non
pas le médecin
En 1804

la promulgation
par Napoléon du modifie
code civil, du notablement le
code pénal, du paysage légal et
code de supprime
procédure pénale l’immunité
et du code de médicale.
procédure civile,
Au 19 ème
siècle
Les premières affaires
impliquant la
responsabilité médicale

illustrent le déclin de
l’impunité des médecins
Article de loi contenu dans le code civil

Les soins doivent être «


consciencieux, attentifs et
conformes aux données acquises
de la science »
I- LA RESPONSABILITE PENALE
Principe
Le corps humain est juridiquement protégé.

Le corps humain est hors commerce.

La pratique médicale = dérogation à la violation du


corps humain.
Différents types d’infractions
A– infractions concernant la profession médicale
1) Le délit d’abstention fautive
C’est une Emprisonnement
Cité dans
abstention de de 03 à 05 ans
l’article 182
porter secours à et amende de
alinéa 2, du code
personne en 20.000 à
pénal algérien
péril. 100.000 DA.
Le personnel médical pourra être poursuivi pour "
omission de porter secours " à personne en péril dans le
cas où un malade, où ses ayants droit, estime qu'un
retard ou une absence d'intervention est à l'origine de
l'aggravation de son état, ou d'un décès.

Constituent ce délit :
-- le refus conscient et volontaire du praticien d'effectuer
un diagnostic conforme aux règles de l'art
-- le refus d'un praticien, informé d'un péril dont il est à
même d'apprécier la gravité, de donner l'assistance
requise
a)- Éléments constitutifs du délit
Personne en péril (personne vivante).

Abstention volontaire par le praticien de prêter


assistance.

Absence de risque pour le praticien et pour la personne


en péril.
b)- Étendue de l’obligation du praticien

b1- La connaissance directe du péril :

si le péril échappe à ses


compétences ou requiert
Action personnelle ou en des moyens ou des
provoquant un secours aptitudes qu’il ne possède
pas (appel au SAMU, à la
police ou aux pompiers).
b2)- Connaissance indirecte du péril :
dont il a eu
connaissance par
qui s’applique au
Basée sur un tiers qu’il
médecin qui se
l’obligation informe de la
trouve à distance
d’assistance nécessité de
du péril
provoquer un
secours.
2) L’avortement
Le code pénal lui consacre dix articles (304 à 313) et la loi
sanitaire l’article 72.

S’attache à un médecin qui se livre à des manœuvres abortives


sans aucune nécessité thérapeutique (avortement criminel).

La peine est un emprisonnement d’ 01 à 05 ans avec amende de


20.000 à 100.000 DA
3) L’homicide involontaire et les coups et
blessures involontaires

La règle est qu’une sanction


Si le décès en résulte
pénale (prison de 02 mois à 02
involontairement, par
ans) est encourue par le
maladresse, inattention,
médecin, chaque fois que pour
négligence ou inobservation des
son imprudence ou son
règlements. La peine est un
inattention il porte
emprisonnement de 06 mois à
involontairement atteinte à
trois ans (art 288 du code
l’intégrité physique de son
pénal).
patient (art 289 du code pénal).
S’il en résulte une incapacité
totale de travail de plus de trois
mois, la peine est de 02 mois de
prison à 02 ans plus amende
(art 442 du code pénal).
B- infractions concernant l’acte médical
1) Atteinte au secret médical
Cité dans l’article 301 du code pénal qui stipule que les
médecins sont tenus aux secrets que les malades leur
confie hors le cas ou la loi les obligent à se porter
dénonciateurs.

La peine prévue en cas de violation du secret est 01 à 06


mois de prison avec amende.
Le délit de violation du secret
professionnel suppose l’existence
préalable d’un confident et d’un secret et
se caractérise par un acte de révélation, et
une intention coupable.

Les informations à caractère secret


protégées par la loi sont les renseignements
que le confident recueille dans l’exercice
de sa profession et de ses fonctions.
2) Les faux certificats médicaux
La dénaturation de la vérité par un médecin dentiste dans un écrit constitue
un faux

dont la gravité est fonction de la qualité du praticien, la nature des faits


altérés ou attestés ou de la matérialité du faux (contrefaçon d’imprimés ou de
formulaires).

La peine prévue dans l’art 226 du code pénal, est un emprisonnement de 01 à


03 ans plus interdiction d’exercer ou de bénéficier de droit civique ou
politique.
3) Autres infractions

L’euthanasie. (art 273 du code pénal)


Infraction à la législation des Exercice illégal de la médecine
stupéfiants. dentaire.

L’empoisonnement (sida, hépatite C et B). Art 260 du code pénal


(peine de mort)
Le refus de déférer à une réquisition
Non dénonciation de sévices ou de
aux autorités judiciaires sous peine de
tortures.
l’art 182 du code pénal.
II. LA RESPONSABILITE DISCIPLINAIRE
Imposée par l’ordre des médecins
dentistes qui oblige à la discipline, à la
déontologie et veille au bon
fonctionnement de la pratique de la
médecine.

Le manquement aux règles de la


déontologie déclenche, la mise en jeu de
la responsabilité disciplinaire.

Cette responsabilité peut être mise en jeu


lorsque, la responsabilité civile et pénale
est mise en jeu.
Les sanctions disciplinaires peuvent être
légères ou lourdes. Elles sont en
corrélation avec la gravité de la faute du
praticien.

L’avertissement, le blâme, l’interdiction


temporaire ou permanente d’exercer des
fonctions médicales dans le secteur
public ou privé et la radiation du tableau.

Elle ne peut être prononcée que par le


conseil régional, jamais par le conseil
national.
III/LA RESPONSABILITE MEDICALE CIVILE
1 / INTRODUCTION

Le domaine de la responsabilité civile source


d’indemnisation est le domaine de la
réparation (responsabilité indemnitaire).

Dire qu’un praticien est civilement


responsable à l’égard de ses malades c’est-à-
dire que ceux-ci peuvent lui demander
réparation du dommage qu’ils estiment avoir
subi, du fait de son activité professionnelle.
Cette responsabilité ne sera établie que
si le malade apporte une preuve en
justifiant trois éléments :

Un dommage subi par le malade.

Une faute commise par le praticien.

Un lien de causalité entre la faute et le


dommage.
A) Le dommage

Peut être physique ou moral.

Physique quand il entraîne une


incapacité totale de travail (ITT) ou une
incapacité permanente partielle (IPP).

Moral quand il entraîne un préjudice.


Le préjudice est patrimonial,
quand le dommage est matériel =
ensemble de dépenses auxquelles
la victime a été exposé (frais
médicaux et pharmaceutiques).
Le préjudice est extrapatrimonial
quand le dommage est moral et est
engendré par des souffrances
physiques (douleurs, préjudice
esthétique ou de perte de chance).
B) La faute

Constitue une faute, l’acte


que n’aurait pas commis un
praticien normalement
diligent et compétent :
compétence scientifique,

consentement éclairé du malade =


obligation d’information

obligation de donner des soins conformes


aux données actuelles de la science,

obligation de suivi et de surveillance.


C) Lien de causalité

Il faut que le dommage subi


par le malade, soit
directement imputable à la
faute du praticien = relation
de cause à effet.
responsabilité civile contractuelle
Résulte d’une inexécution de
l’une des obligations
inhérentes au contrat médical
qui se forme entre le praticien
et son malade.

Sa responsabilité se trouve
engagée même si la violation
est involontaire
1) Obligations relatives
au diagnostic

Insuffisances dans l’examen clinique.

L’absence de recours aux moyens habituels


d’investigation (examens complémentaires).

Absence de recours aux spécialistes.


2) Obligations en
matière de traitement

Le praticien est maître de ses


prescriptions mais doit néanmoins
limiter ses prescriptions et les
employer conformément aux
données acquises de la science.
responsabilité civile délictuelle

Peut résulter d’un délit


ou d’un quasi délit.
Elle résulte d’un délit quand la
faute est intentionnelle
(découle de la responsabilité
pénale : homicide et blessures
involontaires).
Elle résulte d’un quasi
délit quand la faute est
involontaire (négligence,
imprudence).
IV – Responsabilité administrative
Le praticien devient « agent de l’administration », et
le patient est « usager du service public ».

Ce type de responsabilité est également fondé sur


le principe de la faute et de l’obligation de moyens.

En cas de litige et de demande d’indemnisation


d’un dommage, l’interlocuteur du patient sera
l’hôpital et non le praticien.

Le principe est que l’hôpital est responsable de ses


agents en cas de faute de service et les« protège ».
Il y a deux types de fautes que les
agents publiques peuvent commettre :

La faute de service qui n’a pas le


caractère d’une faute personnelle, elle
est recouverte par l’administration.

La faute personnelle, c’est une faute


lourde et grave, elle engage la
responsabilité personnelle de l’agent.
V - MODALITES DE REPARATION

Dans le secteur privé : le praticien prend


en charge la réparation du préjudice et
l’indemnisation est effectuée par les
assurances.

Dans le secteur public (hôpital) : c’est


l’administration hospitalière qui prend
en charge la réparation du dommage
sauf si la faute est détachable du
service.
Je vous remercie

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