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POLYCOPE D’ETHIQUE
DEONTOLOGIE
Plan
1-Définition-Objet
2-Les différents types de responsabilité
2-1-La responsabilité juridique
2-2-1-La responsabilité pénale
2-2-2-La responsabilité civile
2-2-3-La responsabilité administrative
2-2-La responsabilité disciplinaire administrative
2-3-La responsabilité morale
3-Situation actuelle
4-La notion de faute médicale
5-Obligation de moyens et obligation de résultats
Objectifs
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LA RESPONSABILITE MEDICALE – GENERALITES
1-Définition-objet:
La responsabilité est le fait de répondre de ses actes et d’en assumer les
conséquences.
La responsabilité médicale du technicien en imagerie est celle observée à
l’occasion de l’exercice de sa profession.
Tout acte médical ou paramédical, quelque soit sa nature (soins, prescription,
certificat…) peut engager la responsabilité du médecin ou du technicien.
Comme tout quel citoyen, le personnel médical ou paramédical est responsable
de ce qu'il fait, mais cette responsabilité a un caractère particulier puisque le personnel
médical et paramédical est le seul autorisé à provoquer une atteinte du corps humain
sans être poursuivi par la loi.
→C’est le monopole de soins reconnu par la loi au personnel médical et paramédical.
Mais il faut que ces actes soient pratiqués dans un cadre de soin et que le
personnel engage sa responsabilité, c’est à dire doit répondre des conséquences de ses
actes.
Objet de la responsabilité médicale : il est double :
-Sanctionner tout médecin ou technicien qui manque à ses obligations
professionnelles (répression)
-Réparer le dommage causé à un malade à la suite d'une faute dans les soins
(réparation)
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Elle vise l'indemnisation (réparation) d'un dommage causé à un malade à la suite
d'un acte de soins.
2-1-3-La responsabilité administrative (hospitalière):
Elle vise à indemniser un dommage survenu à la suite d’un acte de soin accompli
dans un service public de la santé (relève du ministère de la santé publique).
2-2-La responsabilité disciplinaire administrative:
C'est la responsabilité du médecin ou technicien fonctionnaire (qui exerce dans
un service public de la santé) devant son administration.
2-3-La responsabilité morale :
C'est la responsabilité de tout personnel devant sa conscience
Elle n’a pour juge que la conscience propre du sujet.
Pour une même faute, on peut avoir plusieurs responsabilités engagées
simultanément.
3- Situation actuelle :
On assiste actuellement à une augmentation du nombre de plaintes à l’encontre
des médecins et techniciens et ce pour les raisons suivantes :
- Les progrès de la science et de la médecine mettent à la disposition du personnel
médical et paramédical des moyens techniques de plus en plus nombreux avec
augmentation du risque lié à l'utilisation de ces moyens. Pour chaque nouveau produit
ou nouvelle méthode de traitement ou d'exploration, il existe un nouveau risque.
- L’information du public dans le domaine médical est de plus en plus importante.
La médiatisation (Radio, TV, presse…) montre toujours les succès de la médecine et
non les échecs ce qui fait que les gens deviennent de plus en plus exigeants envers le
corps médical et para médical.
- La Médiatisation des affaires en responsabilité médicale : les gens savent
actuellement que le médecin ou le technicien peut être traduit devant la justice et qu’ils
peuvent bénéficier de dédommagement en cas de faute dans les soins. De ce fait, ils
n’hésitent pas à porter plainte en cas de décès ou de dommage survenu à la suite d’un
acte de soins.
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relation soignant-soigné qui autrefois était basée sur la confiance et devient de plus en
plus basée sur le doute et la méfiance.
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Plan
1-Définition
2-Les caractères de la responsabilité médicale pénale
3-Fondements
3-1-Elément légal
3-2-Elément matériel
3-3-Elément moral
3-4-Elément injuste
4-Circonstances de la responsabilité médicale pénale
4-1-Atteinte involontaire à l’intégrité corporelle
4-1-1-Bases légales
4-1-2-Conditions légales
4-1-2-1-La faute pénale
4-1-2-2-Dommage subit
4-1-2-3-Lien de causalité
4-2-Atteinte volontaire à l’intégrité corporelle (Euthanasie)
4-3-Délivrance de faux certificats et certificats de complaisance
4-4-Infractions aux dispositions de la loi n°91-22 du 25 Mars 1991 relative aux
prélèvements et greffe d'organes humains
4-5-Divulgation du secret médical
4-6-Non assistance à une personne en danger
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Objectifs
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LA RESPONSABILITE MEDICALE PENALE
1-Définition :
C'est la responsabilité du médecin ou du technicien en cas d'infraction à un texte
pénal
Dans le code pénal, il existe des infractions générales qui s'appliquent pour tout
citoyen et qui peuvent être appliquées pour le personnel médical et paramédical à
l'occasion de l’exercice de leur profession.
Exemple: Infraction de blessure involontaire ou d’homicide involontaire
En plus il existe des infractions spécifiques pour le corps médical et paramédical.
Exemples :
-Divulgation du secret médical
-Délivrance de faux certificats médicaux.
2- Les caractères de la responsabilité médicale pénale :
La responsabilité médicale présente les caractères suivants : elle est
2-1- Répressive :
Elle vise la sanction d'une faute pénale.
Cette sanction peut être une peine d'emprisonnement et/ou une amende.
2-2- Individuelle et personnelle :
C'est l'auteur de la faute qui est directement et personnellement responsable de la
faute et doit répondre devant la société des conséquences de cette faute.
2-3- Peut être engagée quelque soit :
=> le cadre de l'activité (publique ou privée)
=>le grade. (Médecin, technicien, infirmier, administrateur…)
2-4- Ne peut pas être couverte par une assurance:
L'amende doit être réglée sur le compte propre du personnel médical ou
paramédical
3- Fondements :
L'engagement de la responsabilité pénale nécessite la réunion de quatre éléments.
3-1-Elément légal :
Selon l'article 1 du code pénal : " nul ne peut être puni qu'en vertu d'une
disposition de loi antérieure".
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II faut un texte pénal antérieur au fait poursuivi pour pouvoir sanctionner.
Si un nouveau texte apparaît, on ne l'applique que s'il est favorable pour l'inculpé
(après la date de l'infraction et avant la date du jugement).
3-2- Elément matériel :
Il s'agit
- Soit de l’exécution d'un acte interdit par la loi → faute par action
Exemples : -divulgation de secret médical
-blessure involontaire
- Ou de la non exécution d'un acte rendu obligatoire par loi →faute par abstention ou
inaction.
Exemples : - Défaut d'assistance d'une personne en danger
- Défaut de déclaration d'une maladie contagieuse
3-3- Elément moral :
L'auteur de la faute doit être majeur au moment des faits et doit être en possession
de ses capacités mentales. Selon l'article 38 du CPT :
« L’infraction n’est pas punissable lorsque le prévenu n’a pas dépassé l’âge de 13 ans
révolus au temps de l’action, ou était en état de démence ».
Remarques: - L’âge de majorité pénale est de 18 ans (différent de l’age de majorité
civile qui est de 20 ans).
- Entre 13 et 18 ans => responsabilité atténuée.
- Pour le médecin ou technicien: pas de problème d'âge ; seulement
problème de facultés mentales (absence de responsabilité si médecin ou
technicien était en état de démence au moment de l’infraction).
3-4- Elément injuste :
Cet élément a pour but d’éliminer une excuse absolutoire tel le cas de légitime
défense.
En effet, l’article 39 du CPT stipule « Il n’y a pas d’infraction lorsque l’auteur a été
contraint pour une circonstance qui exposait à un danger immédiat sa vie ou celle de
quelqu’un de ses proches et lorsque ce danger ne pouvait être autrement détourné».
4- Circonstances de responsabilité médicale pénale :
4-1- Atteinte involontaire à l'intégrité corporelle:
4-1-1- Bases légales:
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Un médecin ou un technicien peut être traduit devant la justice pour atteinte
corporelle sur la base des articles 217 et 225 du Code Pénal Tunisien (CPT) :
Selon l’article 217 du C.P.T. «l’homicide involontaire commis ou causé par
maladresse, imprudence, négligence, inattention ou inobservation des règlements est
puni d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende...».
L’article 225 du C.P.T. «celui qui par maladresse ; impéritie, imprudence,
inattention ou inobservation des règlements détermine des lésions corporelles à autrui
ou en est la cause, involontaire est puni d’un emprisonnement d’un an et d’une
amende…».
4-1-2- Conditions légales:
L'engagement de la responsabilité médicale pénale pour atteinte à l'intégrité
corporelle nécessite la réunion de 3 éléments :
- Une faute commise par le médecin ou le technicien
- Un dommage subit par le malade
- Un lien de causalité entre la faute et le dommage.
4-1-2-1- La faute pénale :
Les conduites fautives citées par les articles 217 et 225 du code pénal sont :
a) La maladresse:
Il s'agit d’un manque d'adresse et d'habilité dans l'exercice de la profession.
Exemple:
- Atteinte du nerf sciatique à la suite d’une injection intramusculaire.
- Injection intraveineuse d’un produit en dehors de la veine.
- Application maladroite d’un forceps à l’origine de lésions crânio-faciales.
b) L’imprudence :
Il s'agit d'un défaut de précaution de soins et de surveillance.
Exemples :
- Défaut de surveillance d’un diabétique ou hypertendue.
- Défaut de surveillance de la femme en post partum à l’origine d’une hémorragie
de la délivrance.
c) L’inattention :
Il s’agit d’une insuffisance dans le travail par légèreté ou distraction
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Exemples :
- Injection d’insuline au lieu de fraxiparine.
- Défaut de soins chez le sujet âgé.
- Erreur dans l’exécution d’une prescription médicale
d) La négligence :
Il s'agit d'absence de prise de précautions nécessaires.
Exemples :
- Chute d’un sujet agé de son lit par défaut de surveillance et précaution.
- Mauvaise rédaction d'une ordonnance médicale
e) L’inobservation du règlement :
En cas de non respect des mesures fixées par un texte réglementaire (loi, décret,
arrêté, circulaire)
Exemples :
- Absence du test de compatibilité au cours d’une transfusion sanguine
(inobservation des règles de sécurité transfusionnelle).
4-1-2-2- Dommage subit :
Le dommage consiste :
- soit au décès du patient en cas d’homicide involontaire
- soit à l’atteinte à l’intégrité corporelle en cas de blessures
Cette atteinte peut être exprimée par un taux d'incapacité permanente partielle
(IPP) qui dépend de la gravité de l’infirmité.
Le dommage comprend également les frais de soins et le manque à gagner
pendant la période d'incapacité temporaire totale (ITT), etc.
4-1-2-3- Lien de causalité :
La responsabilité médicale pénale pour atteinte à l'intégrité corporelle ne peut
être engagée que s'il existe un lien de causalité direct et certain entre la faute et le
dommage.
En cas de doute sur le lien de causalité la responsabilité ne peut pas être engagée.
Pour prouver la faute, le dommage et le lien de causalité, les juges ont recours à
l'expertise médicale qui sera faite par un ou plusieurs médecins spécialistes.
Habituellement, ce collège est composé de:
- un médecin légiste.
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- un médecin spécialiste (spécialité concernée).
- un médecin de spécialité apparentée
Si la responsabilité du médecin ou du technicien a été retenue, il sera condamné à
une peine d'emprisonnement et/ou une amende.
L'amende doit être réglée sur le compte propre du médecin ou du technicien et ne
peut pas être couverte par une assurance.
4-2- Atteinte volontaire à l'intégrité corporelle:
L’euthanasie est le fait de provoquer volontairement la mort du malade dans le
but de soulager ses souffrances lorsqu’il est atteint d’une maladie incurable ou de
souffrances importantes.
L’euthanasie est assimilée sur le plan légal à un meurtre avec préméditation
(assassinat) qui est puni de mort par l’article 201 du CPT.
4-3- Délivrance de faux certificats et certificats de complaisance :
Article 197 du CPT :
« Est puni d’un an d’emprisonnement et de mille dinars d’amende, toute
personne exerçant une profession, médicale ou paramédicale qui aura délivré, par
complaisance, un certificat faisant état de faits inexacts relatifs à la santé d’une
personne ou qui aura dissimulé ou certifié faussement l’existence d’une maladie ou
infirmité ou d’un état de grossesse non réelle ou fourni des indications mensongères sur
l’origine d’une maladie ou d’une infirmité ou sur la cause du décès.
La peine est portée à cinq ans d’emprisonnement et à cinq mille dinars d’amende
lorsque dans le cadre de l’exercice de sa profession médicale ou paramédicale, la
personne aura sollicité ou agrée, soit pour elle même soit pour autrui, directement ou
indirectement, des offres ou promesses ou dons ou présents ou rémunérations en contre
partie de l’établissement d’un certificat faisant état de faits matériellement inexacts ».
Cet article du CPT punit tout médecin ou technicien qui :
- délivre par complaisance un certificat médical faisant état de faits inexacts relatifs à la
santé de la personne
- ou aura dissimulé (caché) ou certifié faussement l'existence d'une maladie ou d'une
infirmité ou d'un état de grossesse non réelle
- ou aura fournit des indications mensongères sur l'origine de maladie ou infirmité ou
sur la cause de décès.
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La peine prévue est de 1 an de prison et/ou une amende de 1000 dinars.
Si le médecin ou technicien aura sollicité ou agréé des offres, des promesses ou
des dons en contre partie d’un faux certificat ou d’un certificat de complaisance, la peine
est de 5 ans de prison et 5.000 dinars d’amende.
4-4- Infractions aux dispositions de la loi n°91-22 du 25 Mars 1991 relative
aux prélèvements et greffe d'organes humains :
Cette loi prévoit des conditions strictes aux opérations de prélèvement et de
greffe d’organes et des sanctions en cas de non respect de ces dispositions :
Ainsi cette loi interdit de prélever pour greffe :
- un organe vital en entier chez le vivant
- tout organe chez un mineur vivant
- les organes de reproduction porteurs de gènes d’hérédité
- tout organe chez un cadavre s’il y a eu une opposition du sujet de son vivant ou
dans certaines conditions, l’opposition de ses proches après son décès.
- il est également strictement interdit de faire du « commerce » des organes
humains ou de pratiquer ces prélèvements hors les établissements sanitaires agrées par
l’état.
4-5- Divulgation du secret médical : (voir cours secret médical)
4-6- Non assistance à une personne en danger :(voir cours abstention fautive)
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Plan
1-Principe
2-Fondement juridique
3-Conditions générales de la responsabilité médicale civile
3-1-faute technique
3-2-faute contre l’humanisme médical
4-La responsabilité du fait des choses
Objectifs
1- Préciser le principe de la responsabilité médicale civile.
2- Citer les bases légales de la responsabilité médicale civile.
3- Citer les trois conditions légales nécessaires pour l’engagement de la
responsabilité médicale civile.
4- Donner des exemples de fautes civiles.
5- Expliquer les notions d’information et de consentement.
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LA RESPONSABILITE MEDICALE CIVILE
1-Principe:
En droit tunisien : "tout dommage causé doit être réparé".
La responsabilité civile vise l'indemnisation ou la réparation d'un dommage causé
à un malade à la suite d'une faute dans les soins.
C'est une responsabilité indemnitaire et s'intéresse à la réparation d'un dommage
causé. Cette responsabilité peut être couverte par une assurance en responsabilité (à
l'opposé de la responsabilité pénale). Dans ce cas, l’assurance va se substituer au
médecin ou au technicien pour indemniser le malade.
2-Fondement juridique :
La responsabilité civile du médecin ou technicien pour atteinte à l’intégrité
corporelle trouve son fondement dans les articles 82 et 83 du code des obligations et des
contrats (COC)
- Art 82 du COC : Faute délictuelle (volontaire)
«Tout fait quelconque de l’homme qui cause à autre un dommage, oblige celui
par la faute duquel il est arrivé, à le réparer».
- Art 83 du COC : Faute quasi délictuelle (Involontaire)
«Chacun est responsable du dommage qu’il a causé, non seulement par son fait, mais
encore par sa négligence ou par son imprudence ».
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Il peut s’agir d’une faute par négligence, imprudence, inattention, maladresse
ou inobservation du règlement.
Les mêmes conduites fautives observées en matière de responsabilité médicale
pénale pour atteinte à l’intégrité corporelle peuvent engager la responsabilité civile du
médecin ou du technicien, s’il en résulte un dommage pour le malade.
3-2-Faute contre l’humanisme médical
La faute civile peut consister en un défaut d’information ou l’absence de
consentement du malade aux soins.
En effet, le médecin ou technicien est tenu d’informer le malade sur la nature
des soins à effectuer et leurs conséquences prévisibles afin d’obtenir le consentement
du malade aux soins. Un défaut d’information ou l’absence d’information peut engager
la responsabilité médicale civile du médecin ou du technicien.
Pour les mineurs, il faut informer leur représentant légal (père ou mère) et
obtenir leur consentement aux soins. Il en est de même pour l’incapable majeur
(malades mentaux).
En cas d’urgence, le médecin ou technicien doit intervenir rapidement même
sans le consentement du malade étant donné qu’il y a un risque sur la vie du malade et
le défaut d’intervention dans ce cas peut engager la responsabilité médicale pour
défaut d’assistance à une personne en danger.
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LA RESPONSABILITE MEDICALE ADMINISTRATIVE (HOSPITALIERE)
Plan
1-Principe
2-Fondement juridique
3-Faute simple et faute lourde
4-Faute dans l’organisation et le fonctionnement du service public
Objectifs
1- Préciser la notion de responsabilité médicale administrative.
2- Citer les bases légales de la responsabilité médicale administrative.
3- Distinguer la faute simple de la faute lourde.
4- Expliquer le principe de réparation du dommage en cas de faute simple.
5- Expliquer le principe de réparation du dommage en cas de faute lourde.
6- Donner des exemples de faute dans l’organisation et le fonctionnement du
service public.
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LA RESPONSABILITE MEDICALE ADMINISTRATIVE (HOSPITALIERE)
1- Principe:
Le personnel médical et paramédical qui exerce dans une structure publique de
la santé est soumis à un statut; c’est le statut général de la fonction publique. Ils sont des
agents de la fonction publique (fonctionnaires).
Il est important de préciser qu’à l’hôpital, le malade ne peut pas choisir librement
le personnel qui va le prendre en charge. Les soins sont assurés par toute une équipe de
médecins et de paramédicaux dirigée par le médecin chef de service.
La responsabilité médicale administrative vise l’indemnisation du dommage
causé à un malade à la suite de soins pratiqués dans un service public de la santé.
1- Fondement juridique :
- Article 84 du code des obligations et des contrats :
« La responsabilité établie aux deux articles ci-dessus s’applique également à
l’état, même lorsqu’il s’agit comme puissance publique, aux communes et aux
administrations publiques, pour les faits ou les fautes imputables à leurs représentants,
agents et fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions, sans préjudice de la
responsabilité directe de ces derniers envers les parties lésées. »
- Article 85 du code des obligations et des contrats :
« Le fonctionnaire, ou employé public qui, par son dol ou sa faute lourde, cause
à autrui un dommage matériel ou moral dans l’exercice de ses fonctions ou de son
service, est tenu de réparer les dommages, lorsqu’il établi que son dol ou sa faute en
sont la cause directe ;cependant, en cas de faute simple, les parties lésées n’ont action
contre le fonctionnaire qu’à défaut de tout autre moyen de se faire indemniser. »
- Article 8 de la loi 83-112 du 12/12/1983 portant statut général de la fonction
publique.
« Dans le cas où l’agent est poursuivi par un tiers pour faute de service,
l’administration doit couvrir l’agent des condamnations civiles prononcées contre lui. »
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Il découle de ces textes réglementaires deux situations pour le médecin ou le
technicien fonctionnaire :
- En cas de faute simple commise par l’agent dans le cadre de sa profession, c’est la
responsabilité civile de l’état qui est engagée. C’est donc l’état qui est tenu de réparer le
dommage résultant de la faute commise par l’agent de la fonction publique.
- En cas de faute lourde commise par l’agent dans le cadre de sa profession, c’est la
responsabilité civile personnelle de l’agent qui est engagée et c’est au médecin ou au
technicien fonctionnaire dans ce cas de réparer le dommage résultant de la faute lourde
commise.
C’est le juge administratif qui va préciser à la lumière de l’enquête et de
l’expertise médicale si la faute commise par le médecin ou le technicien fonctionnaire
est une faute simple qui relève de l’état ou une faute lourde qui relève de la
responsabilité civile personnelle de l’agent.
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LA RESPONSABILITE MEDICALE DISCIPLINAIRE ADMINISTRATIVE
Plan
1-Bases légales
2-Classification des fautes
2-1-Faute disciplinaire simple
2-2-Faute disciplinaire lourde
3-Classification des sanctions
3-1-Sanctions de premier degré
3-2-Sanctions de second degré
Objectifs
1- Citer les bases légales de la responsabilité médicale disciplinaire.
2- Classer les fautes disciplinaires en donnant des exemples.
3- Différentier une faute disciplinaire simple d’une faute disciplinaire grave.
4- Classer les sanctions disciplinaires.
5- Préciser les différentes sanctions prévues en fonction de la gravité de la faute
disciplinaire.
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LA RESPONSABILITE MEDICALE DISCIPLINAIRE ADMINISTRATIVE
Le personnel médical et paramédical exerçant dans un service public de la santé
est soumis aux règles de la responsabilité disciplinaire administrative.
1- Bases légales :
Loi n°83-112 du Loi 83-112 du 12 décembre 1983 portant statut général des
personnels de l’état, des collectivités locales et des établissements publics à caractère
administratif.
Article 8 : « Toute faute commise par un agent public dans l’exercice de ses
fonctions l’expose à une sanction disciplinaire sans préjudice le cas échéant, des peines
prévues par loi pénale. »
Loi 97-83 du 20 décembre 1997 complétant et modifiant la loi précédente.
2-Classification des fautes :
2-1- Faute disciplinaire simple :
Exemples:
- Retard avec récidive
- Absence irrégulière
2-2- Faute disciplinaire grave:
Il peut s’agir soit :
- d’un manquement à des obligations professionnelles :
Exemples :
-Activité lucrative non autorisée
-Comportement anti confraternel
- ou d’une infraction de droit commun (vol, falsification de documents, divulgation de
secret médical…)
Dans ce cas, l’auteur de la faute est suspendu immédiatement de ses fonctions
par ordre de son chef d’administration.
Si la faute commise par le fonctionnaire constitue un délit ou un crime et
notamment en cas de corruption, de violation du secret médical, de faux ou usage de
faux ; le ministère de la santé publique doit être saisi sans délai. La commission paritaire
siégeant en conseil de discipline doit être saisie dans un délai maximum de 1 mois.
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Article 51 : Le fonctionnaire est traduit devant le conseil de discipline par un
rapport écrit.
Les sanctions sont classées en deux catégories :
3-1- Sanctions de premier degré :
- avertissement
- blâme
Ils sont prononcés par le ministre de la santé publique après audition de
l’intéressé et sans consultation du conseil de discipline.
3-2- Sanctions de second degré :
- Retard d’avancement dans la carrière de 3mois à 1 an.
- Mutation d’office ou changement de résidence.
- Exclusion temporaire sans rémunération pour une durée de 6 mois au maximum.
- Révocation sans suspension des droits à la pension de retraite
Ces sanctions sont prononcées par le ministre de la santé publique après
consultation du conseil de discipline.
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RESPONSABILITE PROFESSIONNELLE DU TECHNICIEN EN IMAGERIE
FONCTION DU MODE D’EXERCICE
Plan
1-Introduction
2-Responsabilité du technicien en imagerie en fonction du mode d’exercice
2-1- Le technicien en imagerie exerçant dans une structure publique de la santé
2-2- Le technicien en imagerie exerçant dans une clinique privée
Objectifs
1- Rappeler les différents types de responsabilité professionnelle du technicien en
imagerie.
2- Reconnaitre les différents types de responsabilité que peut encourir un
technicien en imagerie exerçant dans une structure sanitaire publique en cas d’atteinte
involontaire à l’intégrité corporelle.
3- Identifier les différents types de responsabilité que peut encourir un technicien
en imagerie exerçant dans une clinique privée en cas d’atteinte involontaire à
l’intégrité corporelle.
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RESPONSABILITE PROFESSIONNELLE DU TECHNICIEN EN IMAGERIE
EN FONCTION DU MODE D’EXERCICE
1-Introduction:
- soit dans un cabinet privé à titre individuel ou dans le cadre d’une société
civile professionnelle.
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- En cas de faute grave : c’est la responsabilité personnelle du technicien en imagerie
qui est engagée.
3-Conclusion
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LE SECRET MEDICAL
Plan
1-Introduction
2-Fondements légaux
3-commentaires
3-1-Les personnes concernées par le secret médical
3-2-Domaine et étendue du secret médical
3-3-révélation du secret médical
4-Les dérogations légales au secret médical
4-1-Les obligations de divulgation
4-1-1-Déclaration des naissances
4-1-2-Déclaration des décès
4-1-3-Déclarations des accidents de travail et des maladies professionnelles
4-1-4-Certificat prénuptial
4-1-5-Certificat d’hospitalisation sans consentement
4-1-6-Déclaration des sévices à enfant
4-2-Les autorisations de divulgation
4-2-1-Avortement illégal
5-Circonstances particulières d’application du secret médical
5-1-Secret médical et malade
5-2-Secret médical et famille du malade
5-3-Secret médical et la mort
5-4-Secret médical et mineurs
5-5-Secret médical et membres de la profession médicale
5-6-Secret médical et justice
5-7-Secret médical et dossier médical
6-Secret médical et responsabilité médicale
7-Conclusion
26
Objectifs
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LE SECRET MEDICAL
1- Introduction:
La règle du secret médical fait partie des traditions médicales les plus anciennes
et les plus universelles.
Le secret est en même temps une condition de la confiance du malade envers le
personnel médical et paramédical mais également un symbole par lequel chaque
médecin ou technicien manifeste le respect qu’il a de ses malades. Le personnel qui
manque au secret professionnel déshonore sa profession.
De même la règle du secret étant imposée par des intérêts sociaux majeurs, elle
peut être levée par des intérêts sociaux supérieurs mais c’est la loi seule qui peut apporter
dérogation au secret. Autrement dit le secret médical ne peut ou ne doit être violé que
par autorisation ou par ordre de la loi.
2- Fondements légaux :
Article 254 du code pénal Tunisien : «Sont punis de six mois d'emprisonnement
et de cent vingt dinars d'amende, les médecins, chirurgiens et autres agents de la
santé, les pharmaciens, sages-femmes et toutes autres personnes qui, de par leur état
ou profession, sont dépositaires de secrets, auront, hors le cas où la loi les oblige ou
les autorise à se porter dénonciateurs, révélé ces secrets. »
Loi n° 2004-63 du 27 juillet 2004 portant sur la protection des données à caractère
personnel
Article premier :«Toute personne a le droit à la protection des données à
caractère personnel relatives à sa vie privée comme étant l’un des droits
fondamentaux garantis par la constitution et ne peuvent être traitées que dans le cadre
de la transparence, la loyauté et le respect de la dignité humaine et conformément aux
dispositions de la présente loi. »
Article 47 : «Il est interdit de communiquer des données à caractère personnel
aux tiers sans le consentement exprès donné par n’importe quel moyen et laissant une
trace écrite, de la personne concernée, de ses héritiers ou de son tuteur… »
3-Commentaires :
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3-1-Les personnes concernées par le secret médical :
C’est l’ensemble des professionnels médicaux et paramédicaux ainsi que les
auxiliaires médicaux qui sont soumis au secret médical absolu.
Ainsi l’article 254 du code pénal vise explicitement les médecins, chirurgiens,
pharmaciens et sages-femmes et implicitement les autres c’est à dire chirurgiens
dentistes, résidents, internes, étudiants en médecine mais également les infirmiers,
anesthésistes, assistantes sociales kinésithérapeutes techniciens de laboratoire,
secrétaires médicales …Bref tous ceux qui de part leurs fonctions ou professions
peuvent avoir connaissance des secrets des malades.
3-2-Domaine et étendue du secret médical :
Le secret médical ne se limite pas aux confidences recueillies et aux constatations
faites par le médecin ou technicien, mais le secret couvre les faits à ‘‘caractère secret’’
et également les ‘‘faits secrets’’ ce qui veut dire : non seulement le fait secret par la
volonté du malade, c’est à dire un secret confié par le patient au personnel médical ou
paramédical avec la recommandation explicite ou implicite de le taire, mais encore les
faits secrets par leur nature ou par les circonstances qui les accompagnent, à savoir,
toutes les fois que pour une raison quelconque, le fait ne doit pas être divulgué. Ce sont
notamment tous les actes qui se relient à l’exercice de la profession médicale. Ainsi
toutes les maladies (en fait tout diagnostic), tous les soins (donc toute thérapeutique)
sont de bons exemples de faits secrets par nature.
Le secret professionnel couvre non seulement les états pathologiques, mais aussi
les états physiologiques (période de menstruation, grossesse…)
De même, un fait extra-médical peut être secret par nature. Dans cette conception,
un fait secret sera non seulement ce que les malades ou leurs familles ont intérêt à garder
secret, mais même un secret pouvant honorer celui qui veut le taire: promotion attendue,
héritage, changement de situation, etc.
Ainsi il n’est pas nécessaire que le fait secret ait été confié, communiqué au
médecin ou au technicien. Il suffit qu’il ait été appris, constaté ou deviné par le fait ou
même seulement à l’occasion de l’exercice de la profession .Dès lors le médecin ou
technicien est tenu au silence absolu pour tous les faits secrets qu’il a pu voir, entendre,
comprendre ou même déduire de l’exercice de sa profession.
29
Par contre le personnel n’est pas tenu au silence pour ce qu’il a appris, comme
n’importe quel citoyen c’est à dire en dehors de l’exercice de sa profession.
Cependant, il faut bien dire que la limite est assez imprécise entre les faits connus
dans l’exercice de la profession médicale et dans la vie extra professionnelle, d’où la
nécessité de discrétion en toutes circonstances.
3-3-Révélation du secret médical:
Elle constitue l’élément matériel de l’infraction. La révélation peut être écrite ou
orale, totale ou partielle. Révéler un secret ,c’est le faire connaître c’est à dire le
communiquer à une ou plusieurs personnes et à fortiori le publier par un moyen
quelconque .Ce serait aussi le cas d’une communication ou d’une publication
scientifique dans une revue ou dans un livre à propos d’un malade que l’on pourrait
assez facilement l’identifier soit par son nom, soit par sa photographie.
De même, la remise d’un certificat à une personne non autorisée à le recevoir
constitue une révélation du secret médical.
30
Quand la mort est de cause inconnue ou suspecte, une autopsie médicolégale est
nécessaire.
Quand la mort est secondaire à une maladie transmissible, elle doit être déclarée
à l’autorité sanitaire selon l’article 8 de la loi n° 92-71 du 27 juillet 1992.
4-1-3-Déclaration des accidents de travail et des maladies
professionnelles :
Ces certificats permettent au malade de bénéficier de ses droits à la réparation en
tant qu’accident de travail ou de maladie professionnelle.
4-1-4-Certificat prénuptial :
Ce certificat est exigé de tout candidat au mariage. En réalité il n’y a pas de
révélation vraie du secret médical par le médecin puisque ce certificat ne mentionne que
le fait que les futurs conjoints ont subi un examen médical en vue de mariage et que le
médecin a pris connaissance des examens radiologiques et sérologiques. Il faut
cependant remarquer que le secret médical existe entre les futurs époux, autrement dit
si c’est le même médecin qui les examine ; il doit le faire séparément et remettre à
chacun son certificat en mains propres.
4-1-5-Certificat d’hospitalisation sans consentement :
Selon la loi n°92-83 du 3 Août 1992 relative à la santé mentale et aux conditions
d’hospitalisation en raison des troubles mentaux, en cas d’hospitalisation des malades
sans leur consentement soit à la demande d’un tiers, soit d’office, le médecin rédige un
certificat qui doit constater l’état mental de la personne à soigner, et la nécessité de
l’hospitaliser sans son consentement.
4-1-6-Déclaration des sévices à enfant :
La loi n°95-92 du 9 novembre 1995 relative à la publication du code de la
protection de l’enfant oblige la déclaration des maltraitances physiques, psychiques ou
sexuelle. Cette déclaration de fait au délégué de la protection de l’enfance.
Art 31 du CPE :«Toute personne, y compris celle qui est tenue au secret
professionnel, est soumise au devoir de signaler au délégué à la protection de
l’enfance tout ce qui est de nature à constituer une menace à la santé de l’enfant, ou
à son intégrité physique ou morale au sens des paragraphes (d et e)de l’article 20 du
présent code » .
31
4-2-Les autorisations de divulgation :
4-2-1- Avortement illégal :
Selon l’Article 214 du CPT alinéa 2, le médecin ou le technicien devant un
avortement illégal peut divulguer le secret médical s’il le juge nécessaire sans encourir
de poursuites judiciaires. Il peut également ne pas le divulguer.
5-Circonstances particulières d’application du secret médical:
Le secret médical étant comme on l’a dit ‘‘général et absolu’’ d’une part et
d’ordre social et public d’autre part.
Il existe des situations diverses où on soulèverait le problème du secret médical.
5-1-Secret médical et malade :
Il n’existe pas de secret entre le médecin ou le technicien et le patient. De plus,
selon la jurisprudence l’obligation de renseigner le malade est stricte au point que la
responsabilité du praticien peut se trouver engagée quand, faute d’information suffisante
du malade, il lui arrive de subir un dommage quelconque notamment quand aux
complications de certains actes de soins.
Toutefois, en cas de pronostic grave ou fatal, le médecin peut cacher ou
dissimuler la vérité au malade s’il estime que la révélation peut avoir des conséquences
néfastes sur le patient (art36 du code de déontologie médicale).
5-2-Secret médical et famille du malade :
Le secret médical existe vis-à-vis de la famille y compris le conjoint.
Si le malade est majeur, son entourage familial n’a en principe droit à aucune
révélation. Cependant, avec la famille proche (ascendants, descendants, conjoint)
souvent présente à l’examen et qui va contribuer aux soins, certains éléments utiles pour
les soins peuvent être communiqués.
5-3-Secret médical et la mort :
Le secret médical persiste même après la mort du malade.
5-4-Secret médical et mineurs :
En cas de mineur, le personnel doit informer ses parents sur les soins prodigués.
Si le malade est un incapable de fait, par exemple un malade dans le coma, la
révélation de son état se fait à son représentant légal.
5-5-Secret médical entre médecins et autres membres de la profession
médicale :
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Il faut dire que le secret médical existe même à l’égard des médecins ou
techniciens lorsque ces derniers ne sont pas concernés par la prise en charge du malade.
Par contre, lorsqu’un malade est hospitalisé dans une structure sanitaire publique
ou privée ou lorsque l’état pathologique d’un malade nécessite l’intervention et la
collaboration multidisciplinaire il n’y a, bien entendu, aucun secret entre d’une part les
médecins qui vont le prendre en charge et le médecin de famille et d’autre part les
auxiliaires médicaux qui vont contribuer à sa prise en charge. On parle dans ce cas d’un
secret partagé.
Seules les informations qui présentent un intérêt dans la prise en charge
diagnostique ou thérapeutique peuvent être communiquées. Les données personnelles
restent couvertes par le secret médical.
5-6- Secret médical et justice :
Nous avons vu que le secret médical est absolu même vis à vis de la justice, mais
il existe des situations particulières :
5-6-1-En cas de témoignage :
Un médecin ou un technicien appelé à comparaître devant un tribunal sur des faits
connus de lui dans l’exercice de sa profession doit se présenter devant la justice mais
peut refuser de témoigner en invoquant le secret professionnel, à moins que le malade
autorise la révélation des faits couverts par le secret médical.
5-6-2-En cas d’inculpation :
Le médecin ou technicien inculpé est autorisé à faire état des révélations de
manière à assurer sa défense.
5-6-3-Perquisition :
Le code de procédure pénale prescrit la possibilité de perquisition même dans
l’hôpital ou au cabinet du médecin ou du technicien.
Cependant dans ce cas, le juge doit faire prendre toutes les mesures utiles pour
que soit assuré le respect du secret professionnel pour tout ce qui ne concerne pas
l’affaire.
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Le juge d’instruction par exemple peut soit directement soit même par
commission rogatoire délivrer à un officier de police judiciaire de faire saisir tout
document qui lui paraît nécessaire à son enquête.
6-1-Au Pénal :
L’art 254 du CPT punit la divulgation du SM d’un emprisonnement de six mois
et d’une amende.
6-2-Au Civil :
Lorsque la violation du SM a causé un préjudice moral ou matériel, le personnel
qui l’a commis est tenu de le réparer.
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6-3-Administrative :
Pour les agents de la fonction publique, la divulgation du SM expose à des
sanctions administratives infligées par le conseil de discipline de l’administration.
7- Conclusion:
On tend de plus en plus vers la relativité du SM étant donné les multiples
dérogations légales et jurisprudentielles.
Mais quelles que soient les circonstances, hormis les cas prévus par la loi, le personnel
médical et paramédical doit rester tenu au secret médical.
L’ABSTENSION FAUTIVE
(ABSTENTION D’ASSISTANCE A UNE PERSONNE EN DANGER)
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Plan
1-Introduction
2-Aspect légal
3-Eléments constitutifs du délit d’abstention fautive
3-1-Une personne en péril
3-2-Abstention volontaire
3-3-Absence de risques
Objectifs
1- Préciser les bases légales de l’abstention fautive.
2- Citer les éléments constitutifs du délit d’abstention fautive.
3- Définir la notion du péril.
4- Expliquer la notion d’abstention volontaire.
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L’ABSTENSION FAUTIVE
(ABSTENTION D’ASSISTANCE A UNE PERSONNE EN DANGER)
1- Introduction :
L’obligation de porter secours à une personne en péril relève avant tout de la
conscience humaine et s’impose à chaque être humain.
Même si les poursuites pénales à l’encontre du personnel médical et paramédical
pour défaut d’assistance à une personne en danger restent rares, l’exercice de leur
profession les rend plus vulnérables aux sanctions prévues pour cette infraction.
2- Aspect légal :
Loi n° 66-48 du 3 juin 1966 :
Selon l’article 1 « sera puni de cinq années d’emprisonnement et dix milles dinars
d’amende quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour
lui ou pour les tiers, soit un fait qualifié crime, soit un délit contre l’intégrité
corporelle de la personne, s’abstient volontairement de la faire.
Article 2 : « sera puni des peines prévues à l’article premier, quiconque s’abstient
volontairement de porter à une personne en péril l’assistance qui, sans risque pour
lui ni pour les tiers, il pouvait lui prêter, soit par son action personnelle, soit en
provoquant un secours, si, faute d’être secourue, cette personne a perdu la vie,
souffert d’un préjudice corporel ou subi l’aggravation de son état ».
Encourt les mêmes peines celui qui, d’après les règles de sa profession, doit
porter assistance et secours à autrui et qui, dans les conditions prévues à l’alinéa
précédent, s’abstient de le faire.
Les dispositions de l’article 53 du code pénal ne sont pas applicables à
l’infraction prévue à l’alinéa 2 ci-dessous. (L’article 53 est relatif au bénéfice des
circonstances atténuantes du C. P. T.).
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Seule la personne vivante est concernée. Un cadavre n’est pas une personne et ne
peut être concernée par cette infraction.
Autrement dit, si on prouve que le sujet était déjà mort au moment de l’appel, il
n’y a pas d’abstention fautive.
La notion de péril est définie par l’article 2 de la loi 66-48 du 3 juin 1966 « si
faute d’être secourue, cette personne a perdu la vie, souffert d’un préjudice corporel
ou subit l’aggravation de son état. »
Le péril doit être imminent rendant l’acte d’assistance immédiatement nécessaire.
D’une manière générale et s’agissant d’un personnel médical ou paramédical, les
tribunaux admettent très largement cette notion de péril et l’appel au secours adressé
équivaut en pratique à une présomption de péril. Le personnel ne peut juger à distance
ou par téléphone l’état du malade. Il est tenu de se déplacer sur les lieux pour apprécier
l’état de péril. Il ne peut prétendre que les informations qui lui ont été communiquées
sont insuffisantes ou fausses.
Si le personnel n’a pas eu une connaissance personnelle du péril, il ne peut y avoir
de poursuites. C’est le cas d’un appel n’ayant pas été transmis par un intermédiaire.
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Le risque pour le personnel est difficile à apprécier. La fatigue n’a pas été admise
comme risque, et on ne peut pas s’exonérer de la responsabilité par le fait d’être fatigué.
Donc le risque doit être sérieux pour justifier cette abstention.
De même, en présence de plusieurs urgences en même temps, le personnel peut
être amené à un choix dans la prise en charge. Il n’y a pas d’abstention dans ce cas
(risque pour autrui).
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DEONTOLOGIE DE LA PROFESSION DU TECHNICIEN EN IMAGERIE
Plan
1-Introduction
2-Sources de la déontologie
3-Principaux devoirs déontologiques
3-1- Devoirs généraux
3-2-Devoirs envers les patients
3-3-Devoirs envers les confrères
3-4-Devoirs envers la profession
3-5-Autres devoirs
4-Conclusion
Objectifs
1- Enumérer les différents devoirs déontologiques généraux du technicien en
imagerie.
2- Citer les différents devoirs déontologiques du technicien en imagerie envers les
malades.
3- Enumérer les devoirs déontologiques du technicien en imagerie envers les autres
membres de la profession.
4- Citer les principaux devoirs déontologiques du technicien en imagerie envers sa
profession.
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DEONTOLOGIE DE LA PROFESSION DU TECHNICIEN EN IMAGERIE
1-Introduction :
La déontologie est l’ensemble des principes, des règles et usages que tout
paramédical doit observer dans l’exercice de sa profession.
Le technicien en imagerie doit, comme tout les professionnels de la santé, être
fidèle aux lois de l’honneur et de probité dans l’exercice de ses fonctions. Il doit
exercer sa profession dans le respect de la vie et des valeurs humaines.
Le respect des règles de la déontologie permet au professionnel de la santé de
mettre en confiance son patient et de maintenir la bonne image de marque que tout
citoyen doit estimer du corps soignant.
2- Sources de la déontologie :
Contrairement à la profession médicale où la déontologie est régie par le code de
déontologie médicale, il n’existe pas jusqu’à ce jour en Tunisie un code de déontologie
pour les professions paramédicales. Cependant, il existe un code international de
déontologie des professions paramédicales qui est riche en dispositions éthiques et
déontologiques pour les professions paramédicales. De plus, il existe dans le code de
déontologie médicale des dispositions déontologiques utiles pour l’exercice de toutes
professions paramédicale.
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- Respecter le libre choix du médecin par le malade.
- Ne doit, sauf circonstances exceptionnelles, entreprendre ou poursuivre des soins,
ni formuler des prescriptions dans les domaines qui ne lui sont pas familiers.
- La délivrance d’un rapport tendancieux ou d’un certificat de complaisance
constitue une faute grave.
- Ne pas aliéner son indépendance professionnelle sous quelques formes que ce soit.
- Respecter le secret professionnel dans les conditions établies par la loi (Article
254 du code pénal tunisien).
- En présence d’un malade en danger immédiat, lui porter assistance ou s’assurer
que les soins nécessaires sont donnés.
3-2-Devoirs envers les patients:
Le technicien en imagerie doit :
- Respecter l'intimité physique des patients.
- Ne pas s’immiscer dans les affaires de famille.
- Agir avec correction et respect envers le patient.
- Assurer des soins adéquats et enseigner les mesures de prophylaxie.
- Demander au patient de consulter son médecin chaque fois que les circonstances
dépassent les limites de ses compétences.
- Soigner tous ses patients avec la même conscience, quelles que soient leur
situation socio-économique, leur culture et religion.
- Limiter au nécessaire ses actes sans que cela nuise à la qualité et à l'efficacité des
soins et sans négliger son devoir d'assistance morale envers son patient.
- Un pronostic grave ou fatal peut être dissimulé au malade. Il ne peut être révélé
qu’avec la plus grande circonspection.
- Le technicien en imagerie de libre pratique a toujours le droit de refuser de
donner ses soins pour des raisons personnelles ou professionnelles, sauf en cas
d'urgence. Dans ce cas; il doit aux patientes les renseignements utiles à la continuité des
soins.
3-3-Devoirs envers les confrères :
- Le technicien en imagerie entretient des rapports confraternels, empreints de
courtoisie et bienveillance avec ses confères.
- En présence de tiers, Le technicien en imagerie s'interdit tout propos et toute
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attitude qui puisse discréditer un confrère.
- Celui qui a un dissentiment professionnel avec une confrère doit d'abord tenter de
se réconcilier avec lui avant d'en appeler à une autorité quelle qu'elle soit.
- Le technicien en imagerie respecte l'indépendance professionnelle de ses
confrères, dans quelque circonstance que ce soit.
- Le détournement ou la tentative de détournement de clientèle est prohibé.
- Il est interdit à tout technicien en imagerie d’abaisser ses honoraires dans un but
de concurrence.
- IL reste libre de donner ses soins gratuitement.
- Le technicien en imagerie amené à prendre en charge un patient que soigne un
confrère est tenu d'informer ce dernier si le patient exprime la volonté expresse de
poursuivre le traitement avec lui.
3-4-Devoirs envers la profession :
- Même en dehors de l'exercice de sa profession, le technicien en imagerie s'abstient
de tout agissement de nature à déconsidérer celle-ci et de toute activité incompatible
avec la dignité professionnelle.
- Le technicien en imagerie n'exerce que des techniques reconnues.
- Lui sont interdites toutes supercheries propres à déconsidérer sa profession.
- Est interdite toute facilité accordée à quiconque se livre à l'exercice illégal de la
médecine, de la profession du technicien en imagerie ou d'une autre profession
paramédicale.
- Sont interdits l'usurpation de titres et l'usage de titres non autorisés, ainsi que tous
les procédés destinés à tromper le public.
- Sont de même interdits :
- tout acte de nature à procurer à un patient un avantage matériel injustifié
ou illicite.
- la dichotomie qui consiste dans le fait de céder ou obtenir une partie des
honoraires dus à un technicien en imagerie pour une prestation contre l'envoi d'un
patient.
- le compérage qui consiste dans le fait de céder ou d'obtenir une partie
des honoraires dus à un technicien en imagerie ou à une personne appartenant à une
autre profession médicale ou paramédicale contre l'envoi d'un patient.
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- Le technicien en imagerie doit se tenir informée des techniques médicales
nécessaires à l'exercice de sa profession et s'attacher à parfaire ses connaissances après
l'obtention du diplôme par le biais d’une formation continue.
- Il est interdit à tout technicien en imagerie qui remplit un mandat électoral ou une
fonction administrative d'en user à des fins professionnelles pour accroître sa clientèle.
3-5-Autres devoirs :
-Toute publicité incompatible avec la dignité personnelle et professionnelle du
technicien en imagerie est interdite.
- Le technicien en imagerie doit disposer au lieu de son exercice professionnel d’une
installation convenable et de moyens techniques suffisants.
- En aucun cas, le technicien en imagerie ne doit exercer sa profession dans des
conditions qui puissent compromettre la sécurité et la qualité des soins et des actes
paramédicaux.
4- conclusion :
Bien qu’il n’existe pas jusqu’à ce jour un code de déontologie des professions
paramédicales, les différents devoirs déontologiques sus-cités doivent être
rigoureusement observés et respectés par tout les professionnels paramédicaux. Le
respect de ces règles constitue un des meilleurs garants de la confiance entre le
professionnel de la santé et son client d’une part, et de la noblesse et de la dimension
humaine des professions paramédicales d’autre part.
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