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Faculté de médecine

Département de médecine
Module Santé, Société et Humanité : Chapitre II : Éthique, Déontologie, Droit et Santé
Pr. Zeraïria Yacine, maître de conférences en médecine légale, droit médical et éthique.
Courriel : zerairia.yacine@gmail.com
Année universitaire : 2022-2023

Intitulé du cours : La Déontologie médicale I

Objectifs :

A la fin du cours, l’apprenant doit être capable de :

1- Définir la déontologie médicale.


2- Reconnaitre les grands concepts déontologiques
3- Citer les droits et devoirs de l’étudiant en médecine
4- Identifier les caractéristiques d’un bon professionnel de santé.

Plan :

I- Introduction.

II- Grands concepts déontologiques.

III- Droits et devoirs de l’étudiant en médecine.

IV- Le bon professionnel de santé.

V- Conclusion.

VI- Références bibliographiques.

1
I- Introduction
La déontologie médicale est définit comme étant l’ensemble des principes, des règles et
usages que les professionnels de la santé doivent observer et appliquer ou dont ils s’inspirent
dans l’exercice de leurs professions.1
Son origine étymologique vient du grec "Deontos logos" qui signifie "Etude des devoirs".
En Algérie, le code de déontologie médicale (CDM) constitue un règlement professionnel
appelé à régir, non pas l'ensemble des citoyens, mais les seuls membres de la profession
médicale ; c’est le décret exécutif n° 92/276 du 06/07/1992 portant CDM publié au journal
officiel de la République Algérienne n° 52 du 08/07/1992.
Il comporte 228 articles répartis en quatre titres :
- Titre I : Règles de déontologie médicale
- Titre II : Conseil de déontologie médicale
- Titre III : Discipline
- Titre IV : Dispositions transitoires.

A noter que les dispositions du CDM s’imposent à tout médecin, médecin dentiste,
pharmacien ou étudiant en médecine, en médecine dentaire ou en pharmacie, autorisé à
exercer la profession dans les conditions prévues par la législation et la réglementation en
vigueur.

II- Grands concepts déontologiques


1- Le médecin est au service de l’individu et de la société.
2- L’attention à l’autre : faite de solidarité qui précise bien que la médecine doit rester un
service et au bénéfice du malade.
3- Le respect de la vie humaine, de la personne et de sa dignité est intransgressible2
La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et
garantit le respect de l'être humain dès le commencement de sa vie. Ce respect ne cesse
pas de s'imposer même après la mort du patient C’est l’intérêt thérapeutique qui justifie
l’atteinte par le soignant à l’intégrité corporelle ou à l’intimité.
4- L’obligation de compétence : Indique que :
- l’exercice de la médecine nécessite des qualifications et diplômes ;
- le médecin a le devoir d’entretenir et de perfectionner ses connaissances et d’agir
conformément aux données actuelles de la science.
5- Le respect des droits du malade : c’est :
- le respect de son intégrité physique et psychique,
- de l’information qui lui est due,
- de sa volonté librement exprimée,
- et du secret professionnel qui lui est garanti

1
Article 1 du code de déontologie médicale.
2
Il est interdit à un professionnel, en l’état des connaissances médicales, de faire courir au patient des risques
disproportionnés par rapport au bénéfice escompté. 

2
6- Le respect des règles de bonnes « confraternités » avec les médecins et les autres
professionnels de la santé.

III- Droits et devoirs de l’étudiant en médecine :


Les objectifs de l’enseignement d’une Faculté de médecine sont en premier lieu de nature
académique. En effet, l’acquisition des connaissances scientifiques ainsi que des compétences
cliniques est primordiale pour exercer la médecine pour le bien des patients.
Le comportement du genre humain, de l’étudiant en médecine, désigne une attitude, une
conduite, une manière d'être et de se mouvoir dans sa formation médicale au quotidien ; cette
dernière exige que l’étudiant développe des attitudes et des comportements adéquats,
regroupés sous le terme de « savoir-être ».
Ce « savoir-être », étant une exigence règlementaire et déontologique de la profession
médicale, fait partie des objectifs d’enseignement de notre Faculté et il est évalué tout au long
des études.
La Faculté de médecine demande, donc, à l’étudiant les attitudes et les comportements qui
sont indispensables :
- à une prise en charge adéquate des patients,
- ainsi qu’à de bonnes relations professionnelles.

De ce fait, sont interdits :


- La falsification de documents administratifs ou médicaux et usage de faux documents
- Comportement violent ;
- La dégradation volontaire de matériel, mobiliers ou autres biens publics (universitaire ou
hospitalier) ;
- La mise en danger de la vie d’autrui ;
- L’homicide involontaire ;
- La violation du secret médical ;
- Atteinte aux mœurs en milieu universitaire ou hospitalier ;
- Propos calomnieux ou injurieux envers un enseignant ou un responsable pédagogique.

En cas du non-respect des règles de la pratique médicale et du règlement de la faculté,


des mesures disciplinaires et judiciaires peuvent être prises.
A noter que l’étudiant en cursus universitaire est sous la responsabilité du Doyen de la faculté
de médecine.
En cas d’infraction à la réglementation de la faculté, il pourra être traduit devant le conseil de
discipline de la faculté où des sanctions peuvent être prises à son encontre, et qui sont :
- Avertissement ou blâme ;
- Suspension provisoire ;
- Réorientation vers une autre filière ;
- Exclusion définitive de l’étudiant des études universitaires ;
- Exclusion définitive avec des poursuites pénales (dépôt de plainte).

En cas d’infraction faite en milieu hospitalier :


- Le chef de service pourra prendre des mesures adéquates contre l’étudiant ;

3
- Le directeur de l’établissement hospitalier pourra saisir la direction des activités
médicales et paramédicales (DAPM) et le doyen de la faculté. En cas de faute grave, une
action en justice pourra être entamée.

IV- Le bon professionnel de santé :


Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la santé est un état complet de bien-être
physique, mental et social, ne consistant pas uniquement en une absence de maladie ou
d'infirmité.3
On entend par professionnel de santé, toute personne exerçant et relevant d’une structure ou
d’un établissement de santé qui, dans son activité professionnelle, fournit ou concourt à la
prestation de santé ou contribue à sa réalisation. Sont également considérés professionnels de
santé, les personnels relevant des services extérieurs assurant des missions techniques,
d’enquêtes épidémiologiques, de contrôle et d’inspection.4
L'exercice des professionnels de santé vise à préserver ou à restaurer la santé physique ou
morale des individus : ils sont au service de l'individu mais également à celui de la santé
publique. Le professionnel de santé doit ainsi concourir à des actions de prévention et
d'éducation sanitaire pour l’individu mais aussi veiller à la protection de la santé des
populations.
Les actes des professionnels de santé ne peuvent se dissocier ou s'écarter des grands principes
de moralité, de probité et de dévouement qui sont jugés indispensables selon le CDM.

Quelles sont les caractéristiques d’un bon professionnel de santé ?


Il existe un certain nombre de critères, en plus de l'expertise médicale, qu’on peut utiliser pour
juger si le professionnel de santé est bon :
1. Bonnes compétences communicationnelles
Avoir de solides compétences en communication est d'une importance vitale dans le secteur
de la santé. Cela permettra au patient de recevoir une explication claire et précise. Le patient
sera davantage susceptible de suivre correctement le traitement recommandé, ce qui jouera en
faveur de sa santé. Travailler dans le secteur de la santé implique une communication fluide,
verbale et non verbale, tant avec les patients que les collègues. 5 Le travail d'équipe est la clé
de soins décents dispensés aux patients.

2. Leadership
Ce n’est peut-être pas une caractéristique immédiate qu’on attend d'un professionnel de santé.
Le leadership médical ne consiste pas à savoir « qui est le patron » mais bien comment, le
médecin, est efficace et prodigue de meilleurs soins. En d'autres termes : un médecin sait ce
qui est important pour ses patients, ses collègues et lui-même. Il n’oublie pas non plus d'aller
de l'avant et d'anticiper.

3
Préambule à la Constitution de l’OMS, tel qu’adopté par la Conférence internationale sur la Santé, New York,
19-22 juin 1946 ; signé le 22 juillet 1946 par les représentants de 61 États. 1946 (Actes officiels de
l’Organisation mondiale de la Santé, n° 2, p. 100) et entré en vigueur le 7 avril 1948.
4
Article 165 de la loi n° 18-11 du 2 juillet 2018 relative à la santé.
5
Demander un deuxième avis, consulter d'autres spécialistes, etc.

4
3. Grande empathie
Les gens n'aiment pas faire part de leurs maux et de leurs plaintes. Un professionnel de santé
chaleureux, attentif et qui a des connaissances humaines encouragera les patients à parler
librement. L'empathie est la base d'une relation de confiance durable. Les médecins qui
écoutent, expliquent, conseillent sans préjugés et laissent parler le patient sont très appréciés
et ont un véritable pouvoir de guérison.

4. Prise de décision
Soigner des patients est admirable mais demande des nerfs d’acier. Les médecins, plus
précisément, se retrouvent régulièrement dans des situations extrêmement délicates où la vie
du patient dépend en grande partie de leurs interventions. Ils doivent souvent agir dans
l’urgence et oser prendre des décisions.

6. Connaissances professionnelles et professionnalisme


Cela semble évident, mais un bon médecin doit savoir comment fonctionne le corps humain.
Il doit disposer de capacités analytiques et faire des liens afin de définir ce dont le patient
souffre. Etablir un diagnostic va au-delà de la connaissance : le but est d’informer le patient
de façon consciencieuse et en faisant preuve de tact et de discrétion, même quand il est
question de mauvaises nouvelles.

7. Formation continue :
La médecine est une discipline très large et évolue à une vitesse fulgurante. De plus, beaucoup
de recherches restent encore à faire. Il est donc absolument nécessaire pour un médecin de se
former en permanence afin d’être au courant des dernières avancées médicales.

V- Conclusion
Le médecin autant que l’étudiant en médecine, sont au service de l’individu et de la santé
publique, exercent leurs missions dans le respect de la vie humaine, de la personne et de sa
dignité.
En plus l’étudiant en médecine devra se conformer aux règles déontologiques et dispositions
des règlements intérieurs des établissements de santé et de la faculté de médecine.

VI- Références bibliographiques


1- Décret exécutif n° 92/276 du 06/07/1992 portant code de déontologie médicale. Journal
officiel de la République Algérienne n° 52 du 08/07/1992.
2- Loi n° 18-11 du 2 juillet 2018 relative à la santé; Titre VII : Ethique, Déontologie et
Bioéthique Médicale - Chapitre 3 : Déontologie dans le domaine de la santé. Journal
officiel de la République Algérienne n°46 du 29/07/ 2018.
3- Mounic V. Compétences des professionnels de santé et risques liés aux soins dans les
établissements de santé. Quels enseignements de la littérature pour améliorer la qualité et
réduire les risques? Risques & Qualité 2019;(16)2; 73-80.

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