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UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI DE NIAMEY

FACULTE DES SCIENCEs DE LA SANTE


DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE

ETHIQUE ET DEONTOLOGIE
mediCALE EM2
Chargé dé cours : Dr DJIBO SAYO Adamou
Sante Publique/Epidémiologie
Enseignant vacataire FSS/UAM
Secrétaire Général du Conseil Régional de l’Ordre des Médecins de Niamey
1
Définitions des concepts

2
DROIT
• le droit est l'ensemble des règles juridiques officielles établies par la société
dans le but d'organiser les rapports entre les personnes et sanctionnées par la
puissance.
• Plus précisément, le droit peut être considéré comme "l'ensemble des règles de
conduite qui gouvernent les rapports entre les hommes et dont le respect est
assuré par l'autorité publique" (Boris Stark).
• Pour les juristes, la spécificité de la règle de droit, c'est son caractère
obligatoire.
• Un non-respect est nécessairement sanctionné (par l'État).

3
La Morale

• C’est l’ensemble des normes, des règles de conduite, propres à une société
donnée, souvent même tenues comme universellement valables.
• C’est l’ensemble des règles qui définissent comment faire le bien et comment
éviter de faire le mal.
• La morale est donc impérative, directive, normative, voire justicière, car
possiblement à l’origine de récompense ou de sanction.

4
Ethique 1/3
• Vient du mot grec « ethos » qui signifie « manière de vivre »
• C’est la science de la morale
• Ensemble des principes moraux guidant la conduite d’un individu, d’un groupe
dans une société
• L’éthique est une démarche visant, face à un problème donné à adopter la
meilleure solution en s’appuyant sur des valeurs apprises, admises et intégrées
et en tenant compte du contexte dans lequel le problème se pose actuellement.

5
Ethique 2/3
• la loi civile ou religieuse est un impératif le plus souvent imposé par la
collectivité à elle-même dont le non-respect expose à une punition.
• Les lois positives, qui constituent le droit positif découlent « normalement» du
droit naturel, qui repose essentiellement sur des exigences de justice ; c’est en
quoi elles obligent en conscience.
• Cependant, « notre conscience est au-dessus de la loi, et tout ce qui est légal
n’est pas forcément moral» (Ph. Barbarin)… et c’est là que peut intervenir la
réflexion éthique.

6
Ethique 3/3
L’éthique : la recherche du bonheur, bonheur de l'individu qui fait le choix d'une existence,
bonheur de la relation interhumaine dont il s'agit de retrouver l'authenticité et tente de repérer
les principes régissant le vivre-ensemble.
L’éthique repose sur des valeurs:
• Faire preuve d’intégrité
• Avoir le sens de responsabilité
• Avoir le gout de l’effort
• Respecter des autres
• Rester concentrer sur son travail
• Savoir gérer son temps
• Privilégier la qualité 7
DIFFERENCE ETHIQUE/MORALE

• La moral trace les contours de l’interdit, du prescrit et du permis

• L’éthique quant à elle, désigne le registre de l’intention personnelle et de


l’interprétation des règles
Ethique = rapport de soi à soi même

Morale = rapport de soi aux autres

8
Ethique professionnelle
• l’approche de l’éthique professionnelle doit reposer à la fois sur la dimension
morale (il ne peut s’agir d’ignorer les principes) et sur la dimension éthique
(quelle décision est la meilleure dans le cas présent).

• Lorsque cette réflexion devient collective et fait l’objet d’une formalisation,


la démarche devient déontologique, dans un sens large.

• Si ces règles ont une valeur pour l’ensemble d’une profession et font l’objet
d’une reconnaissance officielle, il s’agit d’une déontologie au sens restreint.

9
ETHIQUE MEDICALE 1/4
• Ensemble des règles de conduite des professionnels de santé vis-à-vis de leurs
patients.
• L'éthique médicale : concerne l'aspect limité à la santé
• La Bioéthique : l'ensemble des mêmes règles appliquées à tous les domaines
des sciences de la vie.
• Le respect de l'éthique médicale constitue la meilleure garantie de la qualité des
soins et de la liberté du malade ; il témoigne de la recherche d'une certaine
forme de sagesse, de « science avec conscience », dans l'exercice de la médecine
contemporaine.
10
ETHIQUE MÉDICALE 2/4
• L'éthique médicale est une branche appliquée de l'éthique qui analyse la pratique
de la médecine clinique et la recherche scientifique connexe.
• L'éthique médicale repose sur un ensemble de valeurs auxquelles les
professionnels peuvent se référer en cas de confusion ou de conflit.

• Il existe trois éthiques applicables à la médecine :


✓la bioéthique, qui s’adresse préférentiellement à la biomédecine,

✓l’éthique clinique, qui est l’application de la bioéthique au problème particulier d’un


patient,

✓l’éthique médicale quotidienne, dont les principes doivent guider en permanence le


médecin dans sa fonction de soignant 11
ETHIQUE MÉDICALE 3/4
Ethique biomédicale:
Etude des problèmes moraux que posent certains aspects de la thérapeutique médicale
(transplantations, procréation assistée, etc.).

• La bioéthique s’est développée ces cinquante dernières années parallèlement aux progrès de
la médecine, et surtout de ce qu’il est convenu d’appeler la biomédecine et les technosciences
médicales. Ces interrogations éthiques ne concernent pas que le corps médical, mais un grand
nombre d’acteurs : biologistes et généticiens (qui peuvent être aussi médecins)

• En effet, les manipulations génétiques, par exemple, pourraient donner lieu à des dérives très
graves, si elles n’étaient pas parfaitement encadrées. 12
ETHIQUE MÉDICALE 4/4
Ethique clinique
• Alors que la bioéthique élabore des règles valables pour tous, l’éthique clinique
s’intéresse aux réponses que l’on peut apporter pour des cas particuliers, des cas
cliniques tirés de la pratique clinique.

• Les avis donnés lors d’une concertation pluridisciplinaire sur un cas clinique ne
sont que consultatifs.

13
principes de l'éthique médicale 1/3

• la bienfaisance : les professionnels de santé doivent toujours avoir en tête


l’intérêt du patient ;

• la non-malfaisance : c’est le fameux adage latin « primum non nocere », «


d'abord, ne pas nuire », que tous les étudiants en médecine ont appris ;

• le respect de l’autonomie du patient : cela revient à dire qu’un soignant doit


s’interdire absolument de faire quelque chose que le patient n’accepte pas, et
que le médecin doit toujours obtenir le consentement explicite du patient avant
un soin. Ce consentement peut être écrit ou simplement oral ; 14
principes de l'éthique médicale 2/3

La confidentialité : c’est le respect du fameux secret médical ; une information


sur l’état de santé d’un patient ne peut être communiquée à un membre de son
entourage qu’avec son accord.

Ce secret ne s’applique pas au patient, qui est en droit d’attendre d’être informé de
tout ce qui le concerne, sauf s’il a exprimé clairement le contraire (« je ne veux
surtout pas savoir »).

15
principes de l'éthique médicale 3/3

La justice, ou plutôt l’équité : les soins devraient être donnés à tous les patients
avec le même souci d’efficacité, et les ressources devraient être partagées de
manière équitable entre tous ceux qui en ont besoin.

16
DEONTOLOGIE 1/3
La déontologie (du grec déon, devoir, et logos, discours), le mot « Déontologie » est
récent (XIXème siècle) mais l’institution est ancienne

• Le serment d’Hippocrate résume toute la philosophie de la déontologie médicale

• Déontologie : volet moral de la profession médicale

• Expression de l’autodiscipline et de l’autorégulation professionnelle

• c’est l’ensemble des règles écrites et orales qui doivent guider le comportement des
membres d’une profession.

17
DEONTOLOGIE 2/3
Déontologie médicale

• C’est l’ensemble des principes , des règles et des usages que tout médecin, doit
observer et dont il s’inspire dans l’exercice de sa profession.

• Elle peut se définie comme l’ensemble des devoirs et des obligations que les
médecins devront respecter dans l’exercice de leur art et dont le non respect
pourra être éventuellement sanctionné

18
DEONTOLOGIE 3/3

• En Médecine, la déontologie régit les rapports des médecins avec leurs


patients, et ceux des médecins entre eux.

• Lorsqu’un jeune médecin soutient sa thèse de médecine, il prête le


« serment d’Hippocrate », et s’engage donc à respecter un code de
bonne conduite, qui constitue les règles de base de l'éthique, de la
déontologie et de la confraternité.

19
HISTORIQUE 1/6

Dans le monde:
• Elle a des racines anciennes qui remontent à des centaines d’années avant jésus
christ
• 500 ans av-jc, le semant d’Hippocrate avait codifié la morale médicale
• Au XIIème siècle , la prière de Maimounide avait actualisé la morale médicale
respect de la vie indépendant du médecin
• En 1948: Adoption du serment le plus actuel pour l’association médicale de
Genève.

20
HISTORIQUE 2/6
• Le serment d’Hippocrate est un serment traditionnellement prêté par les
médecins, chirurgiens-dentistes avant de commencer à exercer.
• Le texte original de ce serment, probablement rédigé au IVe siècle av. J.-C.,
appartient aux textes de la Collection hippocratique, traditionnellement attribués
au médecin grec Hippocrate.
• Le serment d'Hippocrate peut être considéré comme le texte fondateur de la
déontologie médicale.
• Dans sa forme historique, ce serment n'a pas de valeur juridique, les médecins
étant soumis à des codes nationaux régulièrement actualisés.
• Dans ses formes modernes, la prestation d'un serment médical a gardé sa valeur
symbolique. 21
HISTORIQUE 3/6
SERMENT DE GENEVE

Association Médicale Mondiale

Expérimentation médicale sur l'être humain Adopté par la 21ème Assemblée


Générale de l'Association Médicale Mondiale, Genève, Suisse, septembre 1948,
amendé par la 22ème Assemblée Médicale Mondiale, Sydney, Australie, août 1968
et par la 35ème Assemblée Médicale Mondiale, Venise, Italie, octobre 1983.

22
HISTORIQUE 4/6
• AU MOMENT D'ETRE ADMIS AU NOMBRE DES MEMBRES DE LA
PROFESSION MÉDICALE:
• JE PRENDS L'ENGAGEMENT SOLENNEL de consacrer ma vie au service de
l'humanité;
• JE GARDERAI pour mes maîtres le respect et la reconnaissance qui leur sont dus:

• J'EXERCERAI mon art avec conscience et dignité;

• JE CONSIDÉRERAI la santé de mon patient comme mon premier souci;


• JE RESPECTERAI le secret de celui qui se sera confié à moi, même après la mort du
patient;
• JE MAINTIENDRAI. dans toute la mesure de mes moyens, l'honneur et les nobles
traditions de la profession médicale; 23
HISTORIQUE 5/6
• MES COLLÈGUES seront mes frères;
• JE NE PERMETTRAI PAS que des considérations de religion, de nation, de
race, de parti ou de classe sociale viennent s'interposer entre mon devoir et mon
patient:
• JE GARDERAI le respect absolu de la vie humaine dès son commencement,
même sous la menace et je n'utiliserai pas mes connaissances médicales contre
les lois de l'humanité;

• JE FAIS CES PROMESSES solennellement, librement, sur l'honneur.


• Extrait de : World Medical Association, Handbook of Declarations, Farnborough,
Hampshire (Engl.), Inkon Pr. Ltd, 1985, éd. trilingue angl. -franc. -esp. p. 31
24
HISTORIQUE 6/6
Au Niger
• Il a été crée un ONMPCD par le décret N◦ 88/31/PCMS/MSP/AS du 9 juillet 1988.
• Approbation du 1er Code de déontologie en 1988 par le Décret N◦ 88-
206/PCMS/MSP/AS du 19 Juin 1988
(publié dans le journal officiel du 1er juillet 1988)
• En 2017, décret N◦ 2017-764/PRN/MSP du 29 septembre 2017 portant création de
l’ordre national des médecins (ONM)
• décret n°2017 767/PRN/MSP du 29 septembre 2017, Portant modalités d'application
/création de l'Ordre National des Médecins (ONM)
25
CODE DE DEONTOLOGIE MEDICALE 1/4
• La déontologie médicale concerne donc le médecin qui exerce une profession,
ce qui suppose une certaine autonomie de la pratique et un monopole dans le
domaine de la santé.
• Le code de déontologie médicale qui précise:
- Les devoirs du médecin les malades et de la société
- Les relations et devoirs du médecin les membres des autres
professions la santé
- Les devoirs du médecin ses confrères

26
CODE DE DEONTOLOGIE MEDICALE 2/4
• Le code de déontologie médicale opposable aux médecins est approuvé en juin
1988 par le Décret N◦ 88-206/PCMS/MSP/AS du 19 Juin 1988
• Ses dispositions s’imposent à tout médecin autorisé à exercer au Niger

• Le CD integre d’une part des principes d’ethiques medicales et d’autres part les
dispositions reglementaires et ledislatives

27
CODE DE DEONTOLOGIE MEDICALE 3/4
• Le CD donne au conseil de l’ordre la disponibilité effective de veiller au maintien
des principes de moralité et de dévoiement indispensable à l’exercice de la
médecine et à l’observation par tous ses membres des devoirs professionnels
ainsi que des règles édictées par le code de la déontologie.
• Il préconise des règles de comportement dans des situations concrètes. C’est ainsi
que la déontologie médicale se situe dans le cadre d’un exercice professionnel.
• La déontologie médicale est l’application des règles morales à la profession
médicale

• Le non-respect de ces règles expose à des sanctions disciplinaires

28
CODE DE DEONTOLOGIE MEDICALE 4/4
La lecture du texte du code de déontologie médicale nous amène à faire l’analyse
suivante:
Il est composé de sept paragraphes et chaque paragraphe est composé de plusieurs
articles.
• On retrouve donc:
• Titre I: Devoirs généraux des médecins
• Titre II: Devoirs des médecins envers les malades
• Titre III: Honoraires des médecins
• Titre IV: Devoirs des médecins en matière de médecine sociale
• Titre V: Devoirs de confraternité
• Titre VI: Devoirs des médecins envers les autres pharmaciens, chirurgiens-
dentistes, sage-femmes et les auxiliaires médicaux
• Titre VII: Dispositions transitoires
29
Valeur de la dEontologie médicale

• Depuis les temps les plus anciens, la déontologie et l’éthique médicale ont été
transmises par la tradition, les usages et par l’exemples des maîtres.

• La connaissance de la déontologie médicale est indispensable à tous ceux qui


participent à l’action médicale et sociale, car elle délimite et définit exactement
les responsabilités professionnelles

• Ces responsabilités sont de nature légale et de nature morale

30
Règles de la déontologie médicale 1/10
A. Devoirs généraux: Article 3 à 26
• Le respect de la vie et de la personne humaine

• Le médecin doit soigner avec la même conscience tous les malades quelque
soit leur condition, leur nationalité, leur race, leurs opinions et les
sentiments qu’ils inspirent

• Tout médecin doit porter secours d’extrême urgence à un malade en danger


immédiat dans les limites de ses compétences

• L’obligation du secret professionnel s’impose à tout médecin


31
Règles de la déontologie médicale 2/10
Les principes ci-après s’imposent à tout médecin:

• Libre choix du médecin par le malade,

• liberté des prescriptions du médecin,


• observation scrupuleuse des textes en matière d’honoraires et de tarification en
vigueur,
• paiement direct des honoraires par le malade au médecin en clientèle privée
• Le médecins ne doit pas aliéner son indépendance professionnelle sous quelque
forme ou quelques raison que ce soit
32
Règles de la déontologie médicale 3/10
• Tout médecin doit s’abstenir, même en dehors de l’exercice de sa profession, de
tout acte de nature à déconsolider celle-ci notamment par le charlatanisme

• La médecine ne doit pas être pratique comme un commerce

• L’établissement d’un rapport tendancieux ou la délivrance d’un certificat de


complaisance constitue une faute grave

33
Règles de la déontologie médicale 4/10
B. Devoirs des médecins envers les malades: Article 27 à 35

Le médecin dés qu’il est appelé à donner des soins à un malade et qu’il a accepté
de remplir cette mission, s’oblige :

• A lui assurer aussitôt tous les soins médicaux appropriés et en son pouvoir
personnellement ou avec l’aide de tiers qualifiés

• A agir toujours avec correction et humanité envers le malade et se monter


compatissant envers lui.

34
Règles de la déontologie médicale 5/10
• Hors cas d’urgence, un médecin a toujours le droit de refuser ses soins pour des
raisons professionnelles ou personnelles sous réserve du respect de son devoir
d’humanité.

• Le médecin peut se dégager de sa mission à condition :


- de ne jamais nuire de ce fait à son malade

- de s’assurer de la continuité des soins et de fournir à cet effet les


renseignements utiles

35
Règles de la déontologie médicale 6/10
C. Honoraires des médecins: Article 36 à 42

• Le médecin doit toujours établir lui-même sa note d’honoraires, il doit le faire


avec tact et mesure.

• Un médecin n’est jamais en droit de refuser à son client des explications sur sa
note d’honoraires.

• Le médecin est libre de donner gratuitement ses soins quand sa conscience le lui
commande.

36
Règles de la déontologie médicale 7/10

• Le forfait pour la durée d’un traitement est interdit si ce n’est pour


l’accouchement, une opération chirurgicale, un ttt physiothérapique

• Le forfait pour l’efficacité thérapeutique d’un ttt est interdit en toutes


circonstances

37
Règles de la déontologie médicale 8/10

D. Devoirs des médecins en matière de médecine sociale: Article 43 à 51


E. Devoir de confraternité: Article 52 à 65
• Les médecins doivent entretenir entre eux des rapports de bonne confraternité. Ils se doivent
une assistance morale.
• Réconciliation en cas de conflit
• Il est interdit de calomnier un confrère, de médire de lui, où de se faire écho de propos
capables de lui nuire dans l’exercice de sa profession
• Il est de bonne confraternité de prendre la défense d’un confrère injustement attaqué.
• Le détournement ou la tentative de détournement de clientèle est interdit
38
Règles de la déontologie médicale 9/10
• Le médecin consulte à son cabinet/clinique par un malade venu à l’insu de son
médecin traitant doit s’efforcer de rentrer en rapport avec ce dernier afin de lui faire
part des conclusion, sauf opposition du malade
• Le médecin traitant d’un malade doit proposer une consultation dès que des
circonstance l’exigent
• Toute association ou société entre médecin doit faire l’objet d’un contrat écrit qui
respecte l’indépendance professionnelle de chacun d’eux.
• Le projet de contrat doit être communiqué au CROM qui vérifie leur conformité avec
les principes de présent code
39
Règles de la déontologie médicale 10/10

E. Devoirs des médecins envers les autres membres de la profession: Article


66 à 68

• Ils doivent être courtois et bienveillants envers les autres et de s’attacher à ne


pas leur nuire

• Chacun doit respecter l’indépendance de l’autre

40
ORGANISATION DE LA DEONTOLOGIE MEDICALE 1/10
• Il est institué un Ordre National des Médecins (ONM), regroupant tous les praticiens
de la médecine, nigériens et non nigériens y compris ceux des services de santé des
armées, autorisés à exercer leur art au Niger.

• L’ordre est une personne morale de droit public, doté de la personnalité juridique et de
l’autonomie financière.

Mission
• L’Ordre National des Médecins a pour mission d’assurer la défense de l’honneur et
de l’indépensé de la profession médicale ainsi que la défense du praticien dans
l’exercice de sa profession.
41
ORGANISATION DE LA DEONTOLOGIE MEDICALE 2/10
• Ace titre, il veille au maintien des principes de moralité, de probité et de
dévouement indispensables a l'exercice de la profession médicale, que ce soit a
titre public ou prive.

• IL veille en outre au respect de la discipline professionnelle telle qu’édictée


dans le code de déontologie des Médecins du Niger.

42
ORGANISATION DE LA DEONTOLOGIE MEDICALE 3/10
• Nul ne peut exercer la profession de médecin s'il n'est inscrit au tableau de l'Ordre
National des Médecins.

• Nul ne peut être inscrit au tableau de l'Ordre National des Médecins s' il n'est titulaire
du diplôme de Doctorat d'Etat en Médecine ou tout autre diplôme ou titre reconnu
équivalent par l'Etat.

• IL doit être de nationalité nigérienne ou ressortissant d'un pays membre de l'UEMOA


ou d'un pays ayant passé des accords de réciprocité avec le Niger ou d'une autre
nationalité, reconnu par les autorités compétentes comme ayant la qualité de coopérant
ou de refugié.
43
ORGANISATION DE LA DEONTOLOGIE MEDICALE 4/10

• L'avis préalable du Conseil National de l'Ordre (CNO) doit être requis pour
toute équivalence ou validation du diplôme et titre de médecin.

• Qui peur s’inscrire à l’ordre? Tout médecin qui exerce sa profession au Niger

• La demande d'inscription au tableau de l'Ordre est adressée par l’intéresse au


Conseil Régional de l'Ordre (CRO) de la région dans laquelle il veut exercer.
Les pièces à fournir pour l’inscription à l’ordre:
• une demande manuscrite datée et signée;
• un certificat de nationalité;
44
ORGANISATION DE LA DEONTOLOGIE MEDICALE 5/10
• une copie certifiée conforme du diplôme ou de !'attestation du diplôme;

• un extrait de casier judiciaire datant de mains de trois mois;

• un curriculum vitae;

• un certificat de visite et contre visite signe par deux médecins inscrits a l'Ordre;

• un certificat de résidence ;

• quatre photos d’identité récentes; des frais d'inscription (20000Fcfa)

45
ORGANISATION DE LA DEONTOLOGIE MEDICALE 6/10
• Les ressortissants des pays membres de L'UEMOA doivent fournir en plus des
pièces citées :

- une attestation du Président du Conseil National de l'Ordre des Médecins du pays


d'origine ou de provenance, indiquant que le

- postulant ne fait l'objet d'aucune poursuite au de condamnation disciplinaire;

- une copie certifiée conforme du certificat d'inscription 2 l’ordre du pays d'origine au


de provenance

- L'inscription au tableau de l'Ordre National des Médecins entraine la suppression à


l'Ordre National des Médecins du pays d'origine 46
ORGANISATION DE LA DEONTOLOGIE MEDICALE 7/10
De la Structure et de l’organisation de l’ordre

❖L’ordre est compose de :

• un organe central : Le Conseil National de l'Ordre dont le siège est a Niamey;

• des organes décentralises: Les Conseils Régionaux dont le siège est au chef-lieu
des régions.

• un conseil de discipline

47
ORGANISATION DE LA DEONTOLOGIE MEDICALE 8/10

• Le Conseil National de l'Ordre est dirige par un bureau compose comme suit:

- un Président et d’un Vice- président;

- un Secrétaire General et un Secrétaire General Adjoint;

- un Trésorier Général et un Trésorier Général Adjoint;

- un Secrétaire a la Communication, a la Formation et a !'Information;

- un Secrétaire Adjoint a la Communication, a la Formation et a l’information.

En dehors du bureau sont élus deux (2) suppléants et deux (2) commissaires au compte.
48
ORGANISATION DE LA DEONTOLOGIE MEDICALE 9/10

Qui peut saisir le CNOM?

• le bureau du Conseil Régional

• le Ministre charge de la Sante Publique;

• les syndicats professionnels et les tiers.

Toutefois, le bureau du Conseil National de l'Ordre peut, se saisir de toute


question de violation de l’éthique et de la déontologie de la profession.

49
ORGANISATION DE LA DEONTOLOGIE MEDICALE 10/10
• Le Conseil Régional peut être saisi par:
- les autorités régionales;
- le praticien incrimine;
- le Conseil National de l'Ordre.
• Le bureau du Conseil National de l'Ordre ou du conseil Régional de l'Ordre est saisi,
par lettre adresse a son Président, accompagi1e d'un dossier complet.
• Le Président du bureau du Conseil National de l’Ordre, une fois saisi, désigne pour
chaque affaire, une commission d'instruction composée de deux(2) membres du
bureau dont un, de rang équivalent et un de rang supérieur que l'inculpe.
50
Les sanctions disciplinaires
Tout manquement à l’ éthique, au code de la déontologie, au statut et au
règlement intérieur entraine l’une des sanctions suivantes proportionnellement
au degrés de la faute commise par le praticien et constatée par les services
compétents dans le domaine assorti de tous les droits de l’accusé à sa décence:
• Avertissement
• Blâme
• Suspension temporaire
• Radiation du tableau de l’ordre 51
Voies de Recours 1/2
• Les décisions du conseil régional sont susceptibles d'appel, au , niveau du
conseil national de l'ordre par l’autorité régionale et par le praticien incriminé,
dans un délai de 30 jours franc a compter de la date de notification de la
décision.

• L'appel est adresse au Président du Conseil National de l'Ordre par le praticien


incriminé ou par l’autorité ayant intente l’action.
• Les décisions rendues en matière disciplinaire par le Conseil National de l’Ordre
sont susceptibles de recours devant le conseil d'Etat.
52
Voies de Recours 2/2
• les règles de procédures, les sanctions disciplinaires et les voies de recours
prévues par la législation sont applicables aux Médecins ressortissants des pays
membres de l'UEMOA ou ceux ayant passe un accord de réciprocité avec le
Niger ou d'une autre nationalité, reconnus par les autorités compétentes comme
ayant la qua lite de coopérant ou de refugie.

• Le Conseil National de l'Ordre des Médecins informe le Conseil National de


l'Ordre des Médecins du pays d'origine ou de provenance

53
Droits & obligations 1/5

Arrêt de Mercier du 20 Mai 1936:

« ……..des soins, non pas quelconques, mais consciencieux, attentifs et


conformes aux données actuelles et acquises de la science »
• Devoirs de la science
• Devoirs de la conscience
• Devoirs de la confiance

54
Droits & obligations 2/5
Il a également des obligations envers:

• la profession: confraternité, conciliation amiable, valorisation de la profession,


formation des collègues….,

• les collectivités: de déférer aux réquisitions des autorités et de prêter son


concours à leurs actions sanitaires , connaître, respecter et faire respecter les
règlements sanitaires par les populations),

• et l’employeur: l’esprit du contrat de travail, sauvegarde des intérêts de


l’employeur.
55
Droits & obligations 3/5
Les droits de médecin :

• juste rémunération,

• droit d’association,

• droit à la protection et à la sécurité,

• droit à la promotion et à la récompense,

• droit à la formation et au perfectionnement,

• liberté d’exercice (public ou privé loi n°98-016 ) et de prescription.


NB: le médecin a aussi le droit de refuser de prendre en charge un patient. 56
Droits & obligations 4/5
Droits du patient

• droit aux soins conformes en respectant sa personnalité, ses confidences


(secret médical ); son choix éclairé par une information complète et correcte,
au choix de son prestataire et ses prestations et son consentement pour tout
acte médical.

• droit à une vie digne jusqu’à la mort (soins visant à soulager la douleur).

• droit au certificat , attestation ou document conformément aux constatations


médicales que le médecin est en mesure de faire .
57
Droits & obligations 5/5
les obligations du patient
• s’adresser au pressionnel soignant,

• s'acquitter des obligations pécuniaires ( frais de consultation ,d’hospitalisation),

• respecter les prescriptions relatives aux règles d’hygiène, à l’usage de matériel


visuel et audio-visuel,

• respecter les prescriptions médicales et les mesures hygiéno-diététiques,

• signer une décharge en cas de sortie non autorisée médicalement.


58
responsabilité médicale 1/1
La responsabilité : obligation morale ou juridique de répondre de ses actes et
d’en supporter les conséquences.
La responsabilité médicale peut être :
* source de sanction:
- Responsabilité pénale
- Responsabilité disciplinaire ou ordinale
* source d’indemnisation :
- Responsabilité civile
- Responsabilité administrative

59
Responsabilités médicales 2/2
Responsabilité pénale : Le médecin répond de ses actes devant la société. Il
encourt une sanction pénale (privation de liberté, amende, suspension
d’exercice...)
* Responsabilité ordinale : le médecin répond de ses actes devant ses pairs
(avertissement, blâme, suspension d’une durée d’un an maximum, radiation du
tableau de l’ordre)

* Responsabilité civile : Le médecin répond de ses actes devant son patient


* Responsabilité administrative : Responsabilité du service public pour les
fautes commises par ses agents ou par la mauvaise organisation du service public.

60
LE SECRET MEDICAL 1/4
Le médecin est astreint à une discrétion totale

Sont couverts par le secret : Les déclarations du malade, les thérapeutiques,

les dossiers, mais aussi ce que le médecin a deviné, compris ou surpris lors

d’une visite à domicile par ex.


Le secret médical est inopposable au malade sauf circonstances
exceptionnelles (pronostic grave).

61
SECRET MEDICAL 2/4

62
SECRET MEDICAL 3/4
• Intérêt individuel : C’est le secret du patient dont la violation peut porter
atteinte à sa réputation, à sa considération, à son intimité ou à sa mémoire

• Intérêt collectif : Chacun doit avoir la garantie de pouvoir se confier à un


médecin, même s'il est dans une situation sociale irrégulière/marginale, pour
bénéficier des soins, sans craindre d'être trahi ou dénoncé.
« Il n’y a pas de médecine sans confidences, de confidences sans confiance, de confiance sans secret » Louis
Portes

"Le bon fonctionnement de la société veut que le malade trouve un médecin, le plaideur un défenseur, le
catholique un confesseur, mais ni le médecin, ni l'avocat, ni le prêtre ne pourraient accomplir leur mission si les
confidences qui leur sont faites n'étaient assurées d'un secret inviolable » Emile Garçon
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SECRET MEDICAL 4/4
Personnes tenues au secret

les violations du secret professionnel est :


sanctionnées par l’Art 221 code pénal qui vise les médecins, ainsi que
toutes autres personnes dépositaires de secret par état ou par profession.
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Autorisations de divulgation du secret 1/2
* Avortements illégaux.

* Sévices à enfants de moins de 18 ans.

* Violence contre une femme ou d’un époux contre l’autre.

* Témoignage en faveur d’un innocent.

* Révélation de violences contre un détenu (sous réserve de son accord).

* Propre défense du médecin en justice.


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Autorisations de divulgation du secret 2/2
* Déclaration de naissance

* Déclaration du décès

* Déclaration des maladies obligatoires

* Certificats d’accidents du travail et des maladies professionnelles

* Certificats d’internement psychiatrique

* Certificats pour la protection des majeures incapables ( mise sous tutelle )


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Faute Professionnelle 1/4

• La faute professionnelle se définit comme une attitude contraire aux règles


professionnelles, aux pratiques professionnellement reconnues et à
l’environnement de travail.

• Les circonstances dans lesquelles un praticien peut être accusé de négligence


dans le cadre de la prise en charge d'un patient, sont entre autres :

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Faute Professionnelle 2/4
• La non prise en charge du patient dans un délai raisonnable.

• L’incompétence dans l'évaluation clinique du patient.


• La pose d’un diagnostic erroné, en particulier lorsque les signes cliniques sont
évidents.
• L’incapacité à bien conseiller le patient sur les risques liés à sa prise en charge
médicale.
• L’erreur évitable et flagrante en cours de traitement.
• Toute action susceptible de porter préjudice au patient par d’autres professionnels
de santé agissant sous sa supervision.
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Faute Professionnelle 3/4
Nonobstant les dispositions, sont considérées comme conduites déshonorantes
• L’abus de l’alcool et autres drogues dans son lieu de travail et dans tout lieu
public.
• Consultation et traitement de patients sous l’influence d’alcool et d’autres
drogues.
• L’utilisation abusive de drogues et de substances dangereuses auxquelles sa
profession lui donne légalement accès.
• La commercialisation d'un remède secret ou non approuvé scientifiquement.

• La preuve d’une négligence grave et /ou prolongée dans sa pratique.

• La fuite établie de ses responsabilités vis-à-vis du patient. 69


Faute Professionnelle 4/4
• L’exigence et la perception irrégulières de frais d’un patient dans le cadre du service
de santé publique à la réglementation.
• L’obtention d’un paiement auquel il n’a pas droit en toute connaissance de cause.
• La prescription ou la délivrance de médicaments ou d'appareils pour lesquels il a un
intérêt financier
• Le partage d’honoraires sous forme de ristourne payée par le patient au praticien
référent ou par toute autre personne. La collusion avec d’autres praticiens ou des
pharmaciens pour des gains financiers contraires à l'éthique.
• L’abus de ces privilèges dans une relation inappropriée avec un patient.
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Exerce illégalement la médecine
1) Toute personne non titulaire d'un diplôme donnant droit à l'inscription au
tableau de l’ordre
2) Tout médecin non inscrit au tableau de l’ordre ou qui exerce durant la
période pendant laquelle il a été suspendu ou radié du tableau de l’ordre
3) Tout médecin qui exerce en violation des règles propres aux médecins
spécialistes et les conditions de remplacement
4) Tout médecin qui exerce dans les officines de pharmacie ou d'herboristerie
ou dans tout local d'un autre professionnel de santé
5) Tout médecin qui exerce les actes de la profession dans un secteur autre que
celui au titre duquel il est inscrit au tableau de l’ordre
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