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COURS DE DEONTOLOGIE

MEDICALE
 
Prof Dr S. Mampunza Ma Miezi
Neuropsychiatre
Dr .S. MAMPUNZA MA MIEZI, Professeur agrégé, Maître, Modèle,
Parent
Objectifs du cours :

A l’issus de cet enseignement, l’étudiant


devra pouvoir :
• Expliquer pourquoi la déontologie est
importante pour l’exercice de la médecine
• Evoquer et expliquer les dispositions
principales de la déontologie médicale en
RDC.
10 Principes de vie pour le
Médecin
(Résumé du cours)
Le Médecin: Un arbre au bord d’une rivière, portant des fruits capable de
rassurer
Historique :

• Le terme de déontologie, du grec DEON et ONTOS


(ce qu’il faut faire) et LOGOS (discours), a été
crée en 1825 par le philosophe et juriste anglais
Jeremy BENTHAM dans son ouvrage «l’Essai sur
la nomenclature et la classification des
principales branches d’Art et Science » où il
écrivait « l’éthique à reçu le nom plus expressif de
DEONTOLOGIE ».
• Le mot déontologie est certes assez récent, mais
ce qu’il représente a des racines très anciennes ;
le serment d’HIPPOCRATE, déjà influencé par les
médecines mésopotamienne et égyptienne a été
élaboré 400 ans avant Jésus-Christ.
Morale, éthique et déontologie
• la morale peut être définie comme
« l’ensemble des règles de conduite
socialement considérées comme bonnes
»;
• l’éthique, c’est « l’ensemble des principes
qui sont à la base de la conduite de
chacun ».
• La déontologie, c’est « l’ensemble des
règles de bonne conduite dont une
profession se dote pour régir son
fonctionnement au regard de sa mission ».
La déontologie médicale
En RDC comme partout ailleurs, la déontologie médicale est
réglementée par un code de déontologie – établi par une loi –
le conseil de l’Ordre des Médecins étant chargé du respect et
de l’application de ces dispositions légales.

Définition :
• La déontologie médicale est l’ensemble des principes, des
règles et des usages que tout médecin et chirurgien-dentiste
doit observer ou dont il doit s’inspirer dans l’exercice de sa
profession.
• La déontologie se situe entre la morale et le droit :
• La morale disant ce qui est BIEN et ce qui est MAL ;
• Le Droit disant ce qui est PERMIS et ce qui est INTERDIT ;
• La Déontologie disant comment SE CONDUIRE en toutes
circonstances.
La déontologie
• La déontologie rassemble les éléments d’un code
sur les Devoirs et les Droits.
• La déontologie est pour finir plus précise et plus
nuancée que la morale ou le droit. Elle est aussi
plus concrète car elle concerne une activité
professionnelle.
• Le code de déontologie précise ainsi les
dispositions règlementaires concernant un
exercice professionnel. Elles sont subordonnées
à d’autres textes de lois que sont la constitution
et d’autres lois auxquelles elles doivent être
compatibles. Le médecin ne peut donc pas se
soustraire aux lois du pays où il exerce sa
profession.
Le code de déontologie
Donne l’essentiel des règles déontologiques
indispensables où l’on trouve mêlées (du
fait que la déontologie est concrète et
nuancée) :
– Des principes moraux
– Des principes juridiques
– Des modalités d’application de ces principes
– Des règles coutumières
– Des recommandations
La déontologie médicale
• Sert de référence aux instances
juridictionnelle de l’ordre des médecins, et
surtout de guide aux médecins dans leur
pratique quotidienne au service des
patients.
• Concerne les médecins qui exercent une
profession qui suppose une certaine
autonomie de pratique et de régulation
dans le domaine de la santé.
Le Serment d’HIPPOCRATE
Au moment d’être admis au nombre des membres de la profession
médicale, je prends l’engagement solennel de consacrer ma vie au
service de l’humanité.
Je garderai à mes maîtres le respect et la reconnaissance qui leur
sont dus.
J’exercerai mon art avec conscience et dignité.
Je considérerai la santé de mon patient comme mon premier souci.
Je respecterai le secret de celui qui se sera confié à moi.
Je maintiendrai, dans toute la mesure de mes moyens, l’honneur et
les nobles traditions de la profession médicale.
Mes collègues seront mes frères.
Je ne permettrai pas que des considérations de religion, da nation, de
race, de parti ou classe sociale, viennent s’interposer entre mon
devoir et mon patient.
Je garderai le respect absolu de la vie humaine, dès la conception.
Même sous menace, je n’admettrai pas de faire l’usage de mes
connaissances médicales contre les lois de l’humanité.
Je fais ces promesses solennellement, librement, sur l’honneur.
Le Serment d’HIPPOCRATE
Peut être considérée comme un en semble de
règles déontologiques puisque :
• Il condamne l’homicide et les pratiques
criminelles
• Il précise la nature des relations entre les
élèves et les maîtres
• Il fait allusion au secret professionnel, à la
liberté de prescription et aux règlements des
honoraires
• Il sous-entend le libre choix du médecin par
le malade.
Le Testament d’HIPPOCRATE
C’est une reconnaissance pour le médecin d’avoir bon
visage et juste embonpoint, selon son tempérament.
Car d’un médecin mal portant on pense d’ordinaire qu’il
ne saura pas non plus bien soigner les autres. Il faut
ensuite qu’il soit net sur sa personne, bien vêtu, et qu’il
use des parfums agréables et dont l’odeur n’ait rien de
suspect. Car tout cela dispose le malade en sa faveur.
Le médecin sage doit aussi, quant au moral, observer ce
qui suit : d’abord savoir se taire, puis régler sa vie, car
cela est très important pour la réputation.
Il faut qu’il ait le caractère d’un parfait honnête homme, et
qu’avec cela il soit à la fois grave et bienveillant. Ca r
l’excès d’empressement même à rendre service le fera
moins respecter. Qu’il observe ce qu’il peut se
permettre. Car les mêmes offices rendus rarement aux
mêmes personnes suffisent à les contenter.
Le Testament d’HIPPOCRATE(2)
• Quant à sa tenue, elle sera d’un homme réfléchi,
sans morgue. Autrement il paraît arrogant et dur.
Au contraire, s’il s’abandonne au rire et à la gaieté,
il devient fatiguant, et c’est de quoi il faut surtout
se garder.
• Qu’il soit honnête en toutes ses relations, car
l’honnêteté lui est souvent d’un grand secours ; les
malades ont maintes affaires graves avec le
médecin, se livrant à lui sans réserve ; à toutes
heures, il voit des femmes, des jeunes filles, des
objets du plus grand prix ; il faut donc partout
rester maître de lui-même.
• Voilà ce que doit être le médecin au physique et au
moral.
Historique (suite):
A partir des années 40 en Europe, et des années 70 en
RDC, le législateur confie à l’ORDRE DES MEDECINS et
aux autres corporations plus tard, le soin d’exercer un
certain contrôle sur l’accès à la profession et sur leurs
conditions d’exercice.
D’une manière générale, toutes les professions régies
par un code de déontologie présentent 3 points
communs :
• Exigence d’une compétence sanctionnée par un titre
ou un diplôme.
• Existence d’une nécessaire relation personnelle de
confiance entre l’usager (le patient pour le médecin) et
le praticien.
• Activité professionnelle étroitement encadrée par une
règlementation stricte.
Historique (suite)
Le législateur considère que :
• L’organisation et le contrôle de l’exercice des
professions régies par un code de déontologie
constitue une mission de service public, sans pour
autant faire prendre en charge l’exécution de cette
mission par l’Etat ;
• Les professionnels sont les mieux placés pour
participer à la définition de leur déontologie et pour en
sanctionner l’inobservation.
• C’est pour ces raisons que l’Ordre, contrairement à
l’administration, est dirigé par des praticiens, élus par
leurs pairs et investis par l’Etat de la charge de veiller à
la sauvegarde d’une moralité professionnelle
exceptionnellement exigeante.
Le code de déontologie: Loi du
pays

La loi se définit par trois caractères :


1. un caractère objectif : la loi (du latin
legere lire) ça se lit ; c’est ce qui est écrit ;
2. un caractère légitime : ce n’est pas
n’importe qui, qui fait la loi ;
3. un caractère général : elle est la même
pour tous.
La déontologie médicale en RDC
A l’époque coloniale, les médecins étaient tous étrangers et
l’exercice de la médecine était régis par le code belge ; celui-
ci restant d’application jusqu’en 1968 quand sortira
l’ordonnance-loi n° 68/070 du 1er mars 1968 créant l’ordre
des médecins.
Ce texte fondateur du cadre congolais de l’exercice de la
médecine sera suivi d’autres textes portant sur la
normalisation du cadre de l’exercice professionnel des
médecins. Il s’agit notamment de :
• L’ordonnance-loi n° 70-028 du 30 avril 1970 modifiant
l’ordonnance-loi n° 68/70 du 1er mars 1968 créant l’ordre
des médecins.
• L’annexe à l’ordonnance n° 70/158 du 30 avril 1970
déterminant les règles de la déontologie médicale. Code de
déontologie médicale.
• L’ordonnance n° 70/163 du 8 mai 1970 relative aux élections
des conseils de l’ordre des médecins.
• L’Arrêté départemental n° 87/005 du 21 janvier 1987
D’autres textes portant sur la normalisation du
cadre de l’exercice professionnel des médecins
(Suite)
• L’ordonnance n° 82-082 du 18 juin 1982 portant
réglementation de la tarification des prestations
sanitaires.
• L’Arrêté départemental n° DSASS/1250/0003/82, du 20
juin 1982 portant catégorisation des malades, des
praticiens et des formations médicales.
• L’Arrêté départemental n° DSASS/00004/82, du 20 juin
1982 fixant modalités de perception des honoraires des
médecins.
• L’Arrêté départemental n° DSASS/1250/0002/82, du
26/06/82 déterminant les règles générales de
tarifications des prestations sanitaires, la valeur
numérique des lettres-clés, ainsi que les frais
d’hospitalisation dans les formations médicales.
Arrêté Ministériel N° 768 du 25 Mai 2006
accordant la personnalité juridique à
l’ASBL « ASSOCIATION DES CHIRURGIENS
DENTISTES »
BUT:
L’ordre des Médecins
Pour une claire définition de l’Ordre, il nous semble utile de
préciser ce qu’il n’est pas.
1) L’ordre des Médecins n’est pas un syndicat.
Ceci est vrai même si, comme l’Ordre, le syndicat a pour
objectif la défense des intérêts matériels et moraux de ses
membres.
Cependant :
• Le syndicat n’a pas pour vocation principale la défense de
l’honneur, la dignité et l’indépendance de la profession.
• Le syndicat n’assure pas de mission de service public
• Le syndicat n’a pas de pouvoir disciplinaire
• L’adhésion au syndicat est volontaire et facultative, alors que
l’inscription à l’Ordre est obligatoire sous peine d’exercice
illégal de la profession médicale.
• Notez qu’il peut y avoir plusieurs syndicats pour une même
profession alors que l’Ordre est unique.
L’Ordre des médecins
2) L’Ordre des médecins n’est pas une
association.
• En effet, une association peut avoir des
activités de nature professionnelle, sociale,
scientifique, religieuse, éducative, culturelle ou
sportive, mais :
• N’assure pas de mission de service public
• N’a pas de pouvoir disciplinaire
• L’adhésion à l’association est facultative
• Il peut y avoir une multitude d’associations,
L’Ordre des médecins
3) L’ordre des médecins n’est pas une structure
administrative.
• En effet, bien que chargé d’une mission de service
public, l’Ordre des Médecins n’est pas placé sous la
tutelle du Ministère de la Santé ; il est totalement
indépendant.
• En tant que organe conseil du Ministère de la Santé,
l’Ordre donne son avis sur les questions et projets
concernant l’exercice de la profession de Médecin qui
lui sont soumis par le Ministre de la Santé Publique (art
2, Ordonnance-loi n° 68/070 créant l’Ordre des
médecins).
• Et notre avis personnel est tel qu’en contrepartie du
service public qu’il assure, l’ordre devrait recevoir une
L’Ordre des médecins
4) L’Ordre des Médecins n’est pas le Conseil
National de l’Ethique de la Santé.
Ce dernier a une vocation qui se limite à l’étude
des problèmes posés par l’application médicale
des progrès de la recherche scientifique
(expérimentation des médicaments,
prélèvement et transplantation d’organe,
protocole de recherche etc.)
Attributions de l Ordre des
médecins
Ces attributions relèvent de la double mission de
service public et de représentation professionnelle.
En tant que service public :
• Protection de la moralité et de la légalité
professionnelle assurant le respect des devoirs
professionnels. C’est ainsi par exemple que
l’inscription au tableau de l’Ordre qui est une
condition générale indispensable pour l’exercice de
l’Art de guérir permet la vérification de diplôme, de
moralité, et de nationalité du requérant (art. 7, chap.
II de l’Ordonnance –loi n° 68/070 créant l’Ordre des
Médecins)
• Action disciplinaire : le praticien est passible de
poursuites disciplinaires pour les fautes
professionnelles commises ; et cette action
Attributions de l’Ordre des médecins(2)
En tant que représentation de la profession médicale :
• Devant les cours et tribunaux, notamment dans le
cas d’exercice illégal de la médecine.
• Auprès des autorités administratives l’Ordre des
médecins peut émettre des avis destinés à
l’administration (article 3, chap. 1er, ordonnance-loi
n° 68/070).
• L’ordre des médecins est représenté dans certaines
commissions ministérielles et interministérielles (ex :
Commission de contrôle de la viabilité des facultés
de médecine en RDC).
• L’Ordre est représenté auprès des organisations
nationales et internationales (ex : Conférence
Nationale Souveraine, …)
Attributions de l’Ordre des médecins(3)

Autres attributions :
• Celles-ci ont un caractère interne, résultant d’une
initiative propre de l’Ordre des médecins :
• Défense de l’honneur, la dignité et l’indépendance
de la profession (article 2, chap.1er, ordonnance-
loi n° 68/070).
• Entraide et solidarité professionnelle en faveur
des confrères ou de leurs familles frappés par
l’adversité (sinistres, décès, etc.)
• Formation continue pour l’entretien et le
perfectionnement des connaissances des
praticiens.
Le code de déontologie médicale en
RDC
Constitue in fine un patrimoine moral solide, celui d’une
profession qui respecte la liberté de l’individu,
l’intérêt de la collectivité et par dessus tout la vie
humaine.
La déontologie médicale est nécessaire car le médecin
est un professionnel particulier que l’on contacte
pour nous aider dans nos besoins les plus
pressants-soulager les douleurs et les souffrances,
recouvrer la santé et le bien être.
On permet au seul médecin de voir, de toucher, de
manipuler toutes les parties du corps humain même
les plus intimes.
Une réglementation morale et éthique s’avère donc
indispensable pour encadrer cette noble mission du
médecin.
Le code de déontologie médicale en
RDC(2)
Pour rencontrer l’éthique médicale, le médecin doit
pouvoir faire montre de :
• La compassion : définie comme la
compréhension et la sensibilité aux souffrances
d’autrui. En réalité, il doit s’agir plus d’empathie,
qui est une compréhension bienveillante avec
neutralité.
• La compétence : concerne les connaissances
scientifiques et les compétences techniques, sans
oublier mes connaissances, compétences
éthiques.
• L’autonomie (ou l’autodétermination) : le médecin
décide en âme et conscience pour le seul intérêt
du malade.
Le code de déontologie médicale en RDC(3)

Le code de déontologie médicale en RDC est régi par


l’Ordonnance n° 70/158 du 30 avril 1970 déterminant
les règles de la déontologie médicale, spécialement
son annexe qui compte 8 titres ou parties que sont :

• Titre I : Devoirs généraux


• Titre II : Devoirs envers les malades
• Titre III : Devoir du médecin en rapport avec la
collectivité
• Titre IV : Secret professionnel
• Titre V : Devoir de confraternité
• Titre VI : Devoir envers les membres des professions
médicales
• Titre VII : Devoir des médecins en matière d’honoraires
• Titre VIII : Dispositions diverses.
CODE DE DEONTOLOGIE
MEDICALE
TITRE I.
Devoirs généraux.
Article 1er
• L’exercice de la médecine est un ministère. Le respect de la vie et de la
personne humaine constitue en toute circonstance le devoir primordial du
médecin.
• Le médecin doit s’abstenir, même en dehors de l’exercice de sa profession,
de tout agissement de nature à déconsidérer celle-ci.
Article 2.
• Quelle que soit sa fonction ou sa spécialité, tout médecin doit, hors le seul
cas de force majeur, porter secours d’extrême urgence à un malade en
danger immédiat si d’autres soins médicaux ne peuvent lui être assurés.
Article 3.
• En cas de danger public, un médecin ne peut abandonner ses malades, sauf
sur ordre écrit de l’autorité ayant qualité à cet effet ou dans les conditions
prévues à l’article 22.
Article 4.
• Le médecin doit soigner tous ses malades avec la même conscience quels
que soient leur nationalité, leur situation sociale et leur moralité ou les
sentiments personnels qu’il éprouve à leur égard.
CODE DE DEONTOLOGIE
MEDICALE
Article 5.
Le secret professionnel s’impose à tout médecin, sauf dérogations établies par
la loi.
Article 6.
L’exercice de la médecine ne doit en aucun cas, ni d’aucune façon, être pratiqué
comme un commerce.
Sont spécialement interdits :
• Tous les procédés de réclame commerciale et de publicité personnelle ou
avantageant un tiers, notamment les appels par la presse ou par la
radiodiffusion ;
• Toute collaboration à une entreprise de soins dans laquelle le médecin
n’aurait pas sa complète indépendance professionnelle, tant en ce qui
concerne les aspects techniques et scientifiques de son activité, que la
perception et la répartition des honoraires qui lui sont dûs ;
• Toute consultation dans les locaux où sont mis en vente des médicaments
ou appareils médicaux, ainsi que dans les dépendances desdits locaux, sauf,
si les praticien se trouve dans l’un des cas prévus aux articles 10, 12 et 15
de l’ordonnance n° 27 bis/Hygiène du 15 mars 1933 sur l’exercice de la
pharmacie.
• La location est la vente au malade d’appareils divers à usage médical.
CODE DE DEONTOLOGIE
MEDICALE
Article 7.
Sont interdits :
• Tout versement ou acceptation clandestine d’argent entre praticiens ;
• Toute commission à quelque personne que ce soit ;
• Toute collusion entre médecins et pharmaciens, auxiliaires médicaux
ou toutes autres personnes, mêmes étrangère à la médecine ;
• Tout avantage illicite en argent ou en nature, de médecin à malade ou
de malade à médecin.
• Tout acte de nature à procurer un bénéfice illicite au malade ou à des
organismes de soins.
Article 8.
Sont interdites, toutes les supercheries propres à la déconsidérer la
profession et notamment toutes les pratiques du charlatanisme.
Article 9.
Le médecin ne peut couvrir, même indirectement les agissements de
quiconque se livre à l’exercice illégal de l’art de guérir.
CODE DE DEONTOLOGIE
MEDICALE
Article 10.
Les seules indications qu’un médecin est autorisé à mentionner sur les
feuilles d’ordonnance ou dans un annuaire sont :
• Celles qui facilitent ses relations avec ses clients, c’est-à-dire : nom,
prénom, adresse, jours et heures de consultations, numéro du téléphone,
du compte de chèque postaux ou de banque ;
• Ses titres légaux ou fonctions académiques, universitaires et hospitalières,
sa spécialité reconnue.
Article 11.
Les seules indications qu’un médecin est autorisé à mettre sur la plaque
apposée à la porte de son cabinet sont : le nom et les prénoms
accompagnés du titre de Docteur, la spécialité reconnue, les jours et
heures de consultations. Cette plaque doit être de dimension et d’aspect
discrets.
Article 12.
Il est défendu d’insérer des annonces relatives à la profession dans les
journaux ou dans des publications non médicales.
Il est également défendu d’user à cet effet de prospectus, tracts ou brochures
ou d’autres moyens de publicité
Seules l’annonce discrète de l’ouverture ou de la fermeture momentanée d’un
CODE DE DEONTOLOGIE
MEDICALE
Article 13.
Le médecin doit éviter dans ses écrits, déclarations ou conférences tout ce qui est incompatible avec sa
dignité individuelle ou porte atteinte à l’honneur de la profession.
Il doit s’abstenir particulièrement de toute réclame professionnelle et éviter de donner, par manque de
circonspection l’apparence d’une collusion avec une entreprise commerciale.
Article 14.
Constituent des fautes :
• Le fait, pour tout médecin qui se livre à la recherche, de préconiser au corps médical, un procédé de
diagnostic ou de traitement nouveau insuffisamment éprouvé, s’il n’a pris le soin de mettre ses
confrères en garde contre tout danger éventuel ;
• Le fait de divulguer dans le public semblable procédé, quand sa valeur ou son innocuité ne sont pas
démontrées ;
• Le fait de surprendre la bonne foi des praticiens ou des malades, en leur présentant comme salutaire
et sans danger, un procédé insuffisamment éprouvé ou comportant des risques sérieux ;
• Le fait de s’attribuer abusivement, dans une publication quelconque le mérite d’une découverte
scientifique.
Article 15.
Etablir un rapport tendancieux ou délivrer un certificat de complaisance constitue une faute grave.
Article 16.
Il est interdit à tout médecin qui remplit un mandat politique ou une fonction administrative de s’en
prévaloir à des fins professionnelles ou pour accroitre sa clientèle.
Article 17.
Le rabattage est prohibé, sous quelque forme que ce soit.
TITRE II Devoirs envers les
malades
Article 18.
Le médecin qui accepte de traiter un malade, s’oblige à :
• Assurer personnellement ou avec l’aide de personnel qualifié, tous
les soins médicaux en son pouvoir ;
• Agir toujours avec correction et aménité envers le malade ;
• Avoir le souci primordial de conserver la vie humaine.

Article 19.
La pratique de l’euthanasie est interdite

Article 20
Le médecin doit éviter tout traitement non fondé, de même que toute
expérimentation téméraire et s’abstenir de tout acte médical par
lequel il pourrait nuire. Il est interdit de provoquer des maladies ou
des états morbides sauf-dans le seul bit d’observation scientifiques-
consentement formel du sujet dûment averti des risques auxquels il
s’expose.

• Article 21.
Le médecin doit veiller à prévoir le développement de toute
malades
Article 22.
Le médecin peut se dégager de sa mission à condition :
• De ne jamais nuire, par ce fait, au malade dont il se sépare,
• D’en avertir le malade ou son entourage :
• De fournir les renseignements qu’il juge, en conscience, utiles à la
continuité des soins, compte tenu des obligations du secret médical.

Article 23.
Tout médecin est libre de refuser ses soins à un malade, sauf le cas
d’urgence avérée et celui où il manquerait à ses devoirs d’humanité.

Article 24.
Appelé d’urgence près d’un mineur ou autre incapable et lorsqu’il ne
peut accueillir en temps utile le consentement de son représentant
légal, le médecin doit user immédiatement de toutes ses
connaissances et de tous les moyens dont il dispose pour parer au
danger menaçant ; il ne peut cesser ses soins qu’après que tout
danger est écarté ou tout secours inutile, ou après avoir confié le
malade aux soins d’un confrère.
TITRE II Devoirs envers les
malades
Article 25.
Le médecin doit respecter les convictions de ses patients. Il aide ceux-ci dans leurs
intérêts religieux, moraux ou matériels. Si le malade ou ses proches veulent faire
appel au Ministre d’un culte, à un officier de l’Etat-Civil, à un notaire, le médecin a le
devoir d’indiquer à temps le moment opportun ; il en est de même s’il y a pour le
malade, de recevoir la visite de parents ou d’amis.

Article 26.
Un pronostic grave peut légitimement être dissimulé au malade. Un pronostic fatal doit
lui être révélé qu’avec la plus grande circonscription.
Mais il doit l’être généralement à la famille. Le malade peut interdire cette révélation ou
désigner les tiers auxquels elle doit être réservée.
 
Article 27.
Le malade attaché à un établissement comportant le régime de l’internat doit, en
présence d’une affection grave faire avertir les parents et les accepter ou provoquer,
s’il le juge utile, la consultation du médecin désigné par le malade ou par la famille.

Article 28.
Le médecin est toujours libre des ses prescriptions en restant dans les limites
imposées par les conditions où se trouvent les malades. Dans toute la mesure
compatible avec la qualité et l’efficacité des soins et sans négliger son devoir
d’assistance morale envers son malade, le médecin doit limiter au nécessaire les
prescriptions et les actes.
malades
Article 29.
Le médecin appelé à donner des soins dans une famille ou dans un
milieu quelconque, doit assurer la prophylaxie par des conseils
circonstanciés.

Article 30.
Le médecin doit toujours élaborer son diagnostic avec la plus grande
attention, sans ménager son temps, en s’aidant, dans toute la mesure
du possible, des conseils les plus éclairés et des méthodes
scientifiques les plus appropriées. Après avoir établi un diagnostic
ferme comportant une décision sérieuse, surtout si la vie du malade
est en danger, le médecin doit s’efforcer d’amener le malade à
accepter l’exécution de l’acte décidé.
En cas de refus, il peut cesser ses soins dans les conditions prévues à
l’article 22.
Article 31.
Quand, au cours d’une consultation entre médecins, les avis du
consultant et du médecin traitant diffèrent essentiellement, et si
l’avis du consultant prévaut, le médecin traitant est libre de cesser
ses soins dans les conditions énoncées à l’article 22.
malades
Article 32.
L’avortement est interdit par le code pénal.
Dans des cas optionnels, lors que la vie de la mère
est gravement menacée et que l’avortement
thérapeutique parait le seul moyen de la sauver, la
légitimité de cette intervention reste en discussion.
On entend par avortement thérapeutique,
l’interruption provoquée de la grossesse
dans un but thérapeutique, avant la date de
viabilité fœtale.
Si la malade, dûment prévenue de la gravité, refuse
l’intervention, le médecin doit s’incliner devant la
volonté librement exprimée de sa malade.
malades
Article 32 (suite)
Si le médecin, en raison des ses convictions, estime qu’il lui est interdit
de conseiller ou de pratiquer l’avortement thérapeutique, il peut se
retirer et cesser ses soins dans les conditions prévues par l’article 22.
S’il est convaincu que l’avortement thérapeutique s’impose ; il devra,
avant d’y procéder, obtenir un avis conforme de la part de deux
confrères dont l’autorité est notoire.
Les trois médecins prenant part à la consultation doivent,
indépendamment d’un certificat délivré à l’intéressée, rédiger dans
tous les cas, quelle que soit la décision prise, un protocole donnant
les raisons de celle-ci et l’adresser sous pli recommandé au
Président du Conseil provincial dont ces médecins relèvent. Si les
médecins relèvent des Conseils différents, un exemplaire de ce
procès-verbal doit être adressé à chaque Conseil provincial
intéressé. Il est entendu que ces différentes pièces seront signées
par les trois médecins consultants.

Article 33.
Au cours d’un accouchement dystocique ou prolongé, le médecin doit
se considérer comme étant le seul juge des intérêts respectifs de la
mère et de l’enfant.
IV. ASPECT PARTICULIER : LA RECHERCHE

Information de la personne qui se prête à une


Recherche biomédicale et recueil de consentement.
Préalablement à la réalisation d'une recherche biomédicale sur une
personne, l'investigateur, ou un médecin qui le représente, lui fait
connaître notamment :

1° L'objectif, la méthodologie et la durée de la recherche ;


2° Les bénéfices attendus, les contraintes et les risques
prévisibles, y compris en cas d'arrêt de la recherche avant
son terme ;
3° Les éventuelles alternatives médicales ;
IV. ASPECT PARTICULIER : LA RECHERCHE

4° Les modalités de prise en charge médicale prévues en fin de


recherche, si une telle PEC est nécessaire, en cas d'arrêt
prématuré de la recherche, et en cas d'exclusion de la recherche
5° L'avis du comité mentionné à l'article et l'autorisation de
l'autorité Compétente. Il l'informe également de son droit d'avoir
communication, au cours ou à l'issue de la recherche
d’informations concernant sa santé, qu'il détient ;
6° Le cas échéant, l'interdiction de participer simultanément à
une autre recherche ou la période d'exclusion prévues par le
protocole et son inscription dans le fichier national
IV. ASPECT PARTICULIER : LA RECHERCHE

Il informe la personne dont le consentement est sollicité


de
son droit de refuser de participer à une recherche ou de
retirer son consentement à tout moment sans encourir
aucune responsabilité ni aucun préjudice de ce fait ;

A titre exceptionnel, lorsque dans l'intérêt d'une personne


malade le diagnostic de sa maladie n'a pu lui être révélé,
l'investigateur peut, dans le respect de sa confiance,
réserver certaines informations liées à ce diagnostic.
Dans ce cas, le protocole de la recherche doit mentionner
cette éventualité.
IV. ASPECT PARTICULIER : LA RECHERCHE

Les informations communiquées sont résumées dans un


document écrit remis à la personne dont le consentement
est sollicité.
A l'issue de la recherche, la personne qui s'y est prêtée a
le droit d'être informée des résultats globaux de cette
recherche, selon des modalités qui lui seront précisées
dans le document d'information.
Le consentement est donné par écrit ou, en cas
d'impossibilité, attesté par un tiers.
Ce dernier doit être totalement indépendant de
l'investigateur et dupromoteur.
IV. ASPECT PARTICULIER : LA RECHERCHE

Les mineurs non émancipés, les majeurs protégés ou les


majeurs hors d'état d'exprimer leur consentement et qui ne font
pas l'objet d'une mesure de protection juridique reçoivent,
lorsque leur participation à une recherche biomédicale est
envisagée, l'information adaptée à leur capacité de
compréhension, tant de la part de l'investigateur que des
personnes, organes ou autorités chargés de les assister, de les
représenter ou d'autoriser la recherche, eux-mêmes informés
par l'investigateur.
Ils sont consultés dans la mesure où leur état le permet. Leur
adhésion personnelle en vue de leur participation à la
recherche
biomédicale est recherchée.
LE SECRET MEDICAL
I. PRINCIPES ET FONDEMENTS

 I.1. Serment d'Hippocrate (Vème siècle avant JC) :


« Les choses que, dans l’exercice ou même hors de l’exercice de
mon art, je pourrai voir ou entendre sur l’existence des hommes
et qui ne doivent pas être divulguées au dehors, je le tairai,
estimant que ces choses-là ont droit au secret des mystères »

I.2. Serment d’Hippocrate (Version de Genève) :


« Je respecterai le secret de celui qui se sera confié moi »

I.3. Testament d’Hippocrate


« Le médecin sage doit aussi, quant au moral, savoir se taire »
I. PRINCIPES ET FONDEMENTS (suite)

Principes :

- Le secret médical n'est pas un droit mais un devoir


du médecin à l'égard de son malade : il sert les
intérêts du malade et non pas ceux du médecin)

- Le secret médical n'est pas opposable au malade.

- Le secret médical est la propriété du malade (mais


celui-ci ne peut délivrer le médecin de son
obligation au secret).
I. PRINCIPES ET FONDEMENTS (suite)

 Fondements :

Le secret médical répond à la nécessité de protéger :


- l'exercice de la fonction médicale en garantissant la
confiance qui lui est indispensable
Médecine  confidence  confiance  secret.
- l’intérêt du malade
- l’ordre social en permettant au médecin d'accomplir sa
mission

Le secret médical est en principe absolu et s’impose après


la mort du patient.
TITRE III
Devoir du Médecin en rapport avec les
collectivités
Article 34.
L’exercice habituel de la médecine sous quelque forme que ce soit, au
service d’une entreprise ou d’une collectivité est licite pour autant
qu’il se fasse dans des conditions qui sauvegardent l’indépendance
du médecin et le secret professionnel.
Article 35.
Les médecins qui, tout en pratiquant la médecine de soins, ont
consultation dans une institution de médecine préventive
(dispensaire de médecine préventive, cancer, tuberculose, maladies
vénériennes, œuvres de l’enfance, consultations prénatales,
inspection médicale scolaire, etc.), doivent séparer nettement leurs
deux activités.
Ils ne peuvent abuser de leur fonction pour augmenter leur clientèle
particulière.
Ils ne doivent faire au malade aucune observation au sujet d’un
traitement institué. – Eventuellement ils se conformeront aux
stipulations de l’article 36.
TITRE III
Devoir du Médecin en rapport avec les
collectivités
Article 36.
Les médecins attachés à des services de prophylaxie comme énumérés à
l’article 35 ne peuvent pas s’immiscer dans les traitements prescris par
d’autres médecins en leur qualité de médecins traitants des personnes
examinés dans ces services.
Toutefois si, au cours d’un examen, ils se trouvent en désaccord avec leurs
confrères sur le diagnostic, le traitement ou le pronostic et s’il leur apparaît
qu’un symptôme important et utile à la conduite du traitement semble avoir
échappé à leurs confrères, ils doivent le leur signaler personnellement.
Article 37.
La fonction de médecin de contrôle pour une société est incompatible avec
celle du médecin qui soigne totalement ou partiellement, des malades pour
le compte de cette même société.
Article 38.
Les médecins chargés d’une enquête, les médecins experts, les médecins de
contrôle et les médecins conseils doivent être indépendants à l’égard des
personnes à examiner et doivent donc refuser l’examen de proches, chefs,
amis, clients ou de toute personne avec laquelle ils auraient des relations
susceptibles d’influencer leur liberté de jugement.
Article 39.
Si les médecins désignés à l’article 38 se jugent liés par le secret médical vis-
TITRE IV
Secret professionnel
Article 40.
Le secret professionnel implique une absolue
discrétion au sujet de ce que le médecin a vu ou
entendu dans l’exercice de sa profession.
Article 41.
Le médecin doit veiller à ne pas dévoiler le secret
médical, soit par ses paroles, par ses écrits
professionnels ou administratifs, soit par ses
publications ou communication scientifiques.
Article 42.
Le certificat qui, par son texte, dévoile un secret
médical, sera remis directement au malade qui
peut en disposer à son gré.
TITRE IV
Secret professionnel
Article 43.
La communication d’un diagnostic ou de renseignements
d’ordre médical peur se faire moyennant les précautions
nécessaires :
• à une autorité médicale supérieure, reconnue par le malade
du fait de son appartenance à un organisme employeur vis-
à-vis duquel il est lié par contrat et qui l’a affilié d’office à un
régime de sécurité sociale. Les renseignements d’ordre
administratif que les nécessités imposées par le travail, ou
par la poursuite d’une carrière, obligent le médecin à fournir
à un organisme employeur par toute autre voie que celle de
l’autorité médicale supérieure précitée doivent faire l’objet de
certificats administratifs qui ne peuvent mentionner le
diagnostic ni aucune précision susceptible d’en révéler la
nature ;
• à leur représentant légal, quand il s’agit de malades
incapables ou inconscients ;
• en cas de nécessité à toute personne qualifiée, moyennant le
TITRE V
Devoirs de confraternité
 Article 44.
Les médecins doivent entretenir entre eux des rapports de confraternité.
Un dissentiment professionnel ne peut donner lieu à des polémiques
publiques.
Article 45.
Les médecins se doivent toujours une assistance morale.
Il est interdit de calomnier un confrère, de médire de lui ou de se faire
l’écho de propos capables de lui nuire dans l’exercice de sa
profession.
Le médecin a pour devoir de prendre la défense d’un confrère
injustement attaqué.
Article 46.
En matière disciplinaire intérieure de l’Ordre ou vis-à-vis de l’autorité
judiciaire, les médecins sont, dans la mesure où le permet le respect
du secret professionnel, tenus de révéler tous les faits dont ils ont
connaissance et qui intéressent l’instruction.
Article 47.
Lorsqu’un médecin est appelé auprès d’un malade soigné par un de ses
confrères il doit respecter les règles suivantes :
Si le malade renonce aux soins du premier médecin auquel il s’était
confié, le second médecin doit se faire confirmer la volonté expresse
du malade, s’assurer que son confrère a été prévenu et demander à
celui-ci si les honoraires ont été payés.
Si le malade ne renonce pas aux soins du premier médecin mais,
ignorant les règles et avantages de la consultation entre confrères,
demande un simple avis, le second médecin doit d’abord proposer la
consultation, n’assurer que les soins d’urgence sans modifier le
traitement en cours, puis se retirer.
Toutefois si, pour une raison valable, la consultation paraît impossible
ou inopportune, le second médecin peut examiner le malade, mais il
doit communiquer d’urgence au médecin traitant son avis sur le
diagnostic et le traitement.
Si le malade a fait appel, en l’absence de son médecin habituel, à un
second médecin, celui-ci peut assurer les soins pendant l’absence
mais doit les cesser dès le retour de son confrère et informer ce
dernier de l’évolution de la maladie pendant son absence.
Le remplaçant ne commet pas de faute en réclamant des honoraires.
Article 48.
Le titulaire d’un service de garde médicale du dimanche veillera spécialement
au respect de l’article 47.
Article 49.
Le détournement et la tentative de détournement de clientèle sont interdits.
Article 50.
Un médecin peut accueillir en son cabinet tous les malades. Ne font obstacle à
ce droit ni le fait que le malade a un médecin traitant, ni la circonstance que
la maladie ne présente pas de caractère aigu.
Article 51.
Le médecin traitant doit, en principe, accepter de rencontrer en consultation
tout confrère quand cette consultation est désirée par le malade ou par sa
famille.
Lorsqu’une consultation médicale est demandée par la famille ou par le
médecin traitant, celui-ci peut indiquer le consultant qu’il préfère, mais il
doit laisser la plus grande liberté à la famille et accepter le consultant
qu’elle désire, en s’inspirant, avant tout, de l’intérêt de son malade. Le
médecin traitant, tout en se conformant aux prescriptions de l’article 22,
peut se retirer si l’on veut lui imposer un consultant qu’il refuse ; il ne doit à
personne l’explication de son refus.
Les mêmes prescriptions valent pour le choix soit d’un chirurgien ou d’un
spécialiste, soit d’un établissement de soins.
Il appartient au médecin traitant de prévenir le consultant et de s’entendre
Article 52.
Le médecin traitant et le médecin consultant ont le devoir d’éviter
soigneusement, au cours et à la suite d’une consultation, de se nuire
mutuellement dans l’esprit du malade ou de sa famille.
Article 53.
En cas de divergence de vues importantes et irréductible au cours d’une
consultation, le médecin traitant est en droit de se dégager de sa
mission sous les conditions prévues par l’article 22.
Article 54.
Au cours de la maladie ayant motivé la consultation, un médecin
consultant ne doit pas revoir à domicile un malade examiné en
commun, sans l’assentiment du médecin traitant.
Article 55.
Le médecin ne peut se faire remplacer dans sa clientèle que par un
confrère porteur du diplôme légal.
Article 56.
Un médecin ne doit pas s’installer dans l’immeuble habité par un
confrère en exercice, sans l’agrément de celui-ci ou, à défaut de cet
accord, sans l’autorisation du Conseil de l’Ordre, à moins qu’il ne
s’agisse de praticiens exerçant des spécialités différentes.
Article 57.
La cession d’un cabinet de consultation ou la
reprise d’une clientèle médicale, à titre onéreux,
est interdite. Le rachat du mobilier et de
l’instrumentation est seul autorisé.
Article 58.
Toute association entre médecins ayant pour
objet l’exercice de l’art de guérir doit respecter
l’indépendance professionnelle de chacun
d’eux.
Article 59.
Il est interdit à un médecin de faire gérer par un
confrère un cabinet placé sous son nom.
EXERCICE
Un confrère vous recommande un patient suivi
par lui. Vous découvrez en pleine consultation
des fautes scientifiques et techniques graves.

Votre attitude ? Et pourquoi ?


1.Vis-à-vis du patient ?
2.Vis-à-vis du confrère ?
3.Vis-à-vis du conseil de l’Ordre des médecins ?
4.Vis-à-vis de l’organe de la loi ?
TITRE VI
Devoirs envers les membres des
professions paramédicales
Article 60.
Les médecins doivent dans leurs rapports professionnels avec
les membres des professions paramédicales, notamment
des pharmaciens et les dentistes, respectes la dignité et
l’indépendance de ceux-ci. Ils doivent éviter tout agissement
injustifié qui pourrait leur nuire vis-à-vis de leur clientèle.

Article 61.
Le Conseil provincial de l’Ordre s’efforcera d’apaiser tout
conflit professionnel avec un membre d’une profession
paramédicale.
De tels conflits ne peuvent donner lieu à des polémiques
publiques.
TITRE VII
Devoirs des médecins en matière
d’honoraires
 Article 62.
Le médecin doit établir sa note d’honoraires avec tact et mesure.
Les éléments d’appréciation sont : la situation de fortune du malade, la
notoriété du médecin, l’importance du service rendu, les
circonstances particulières.
Un médecin n’est jamais en droit de refuser à son client des explications
sur sa note d’honoraires.
Article 63.
Le médecin est libre de donner gratuitement ses soins quand sa
conscience le lui commande.
Article 64.
Il est d’usage qu’un médecin soigne gratuitement ses parents proches,
ses confrères et les personnes à leur charge, le personnel à son
service, ses collaborateurs et auxiliaires directs.
Le médecin ne commet aucune incorrection en demandant d’être
indemniser de ses frais. Il peut se faire honorer dans le cas où la
charge des soins incombe à un tiers.
Article 65.
Il est interdit à tous médecin d’abaisser ses honoraires dans un intérêt
de concurrence.
Article 66.
La rencontre en consultation entre médecin traitant et médecin
consultant légitime pour le premier des honoraires spéciaux faisant
l’objet d’une note personnel.
Le consultant ne transmettra pas au médecin traitant les honoraires
revenant à ce dernier.
Article 67.
La présence du médecin traitant à une opération chirurgicale, dont
l’indication et la décision résultent de ses informations, est désirable.
Cette présence lui donne droit à des honoraires spéciaux qui doivent
faire l’objet, soit, de préférence, d’une note personnelle, soit d’une
note collective précisant que les honoraires relatifs à cette
assistance du médecin traitant y sont compris.
Au cas où les honoraires du médecin traitant ne seraient pas compris
dans une note collective, le chirurgien doit le mentionner dans son
relevé.
Article 68.
Tout partage clandestins d’honoraires entre
médecin traitant d’une part, consultant,
chirurgien ou spécialiste, d’autre part, et
formellement interdit.
L’acceptation, la sollicitation ou l’offre d’un partage
clandestin d’honoraires même non suivi d’effet,
constitue une faute professionnelle grave.
Article 69.
Le chirurgien a le droit de choisir ses aides
opératoires ainsi que l’anesthésiste. Les
honoraires de ceux-ci peuvent être réclamés par
eux directement à l’opéré, soit être portés sur la
note collective que le chirurgien remet à l’opéré.
TITRE VIII
Disposition diverses
Article 70.
Le médecin ne doit pas s’immiscer dans les affaires de famille de ses
patients.
Article 71.
L’abandon de l’exercice de l’art de guérir doit être immédiatement
notifié au Conseil provincial de l’Ordre.
Article 72.
Tout médecin, lors de son inscription au Tableau de l’Ordre recevra un
exemplaire du présent Code de déontologie médicale. Il doit affirmer
devant le Conseil provincial de l’Ordre qu’il a pris connaissance et
s’engager par écrit à le respecter.
Article 73.
Les médecins fonctionnaires de l’Administration ou engagés par
contrat au service d’entreprises commerciales ou autres sont
autorisés à observer les règlements administratifs de ces
organismes pour autant qu’ils ne soient pas contraires aux présentes
règles du code de déontologie.

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