L’erreur médicale peut s’agir d’une erreur de diagnostic ou d’une erreur
de soins, qui consiste une négligence ou malveillance, qui fait que le médecin ou ses aides infirmiers n’ont pas fait leur travail dans le respect des règles de l’art du métier de la médecine, tandis que la faute médicale c’est le cas ou le médecin a commit l’erreur de ne pas respecter les règles de l’art et qui a causé un préjudice, elle peut prendre la forme d’une maladresse, négligence, imprudence, inattention ou le manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou les règlements. Qui fait qu’une responsabilité naisse de la relation entre le patient et son médecin, une relation contractuelle, elle consiste à donner au patient les soins conformément aux vérités scientifiques. La responsabilité médicale est un concept vaste, la famille d’une victime peut engager la responsabilité civile et/ou pénale du médecin, la responsabilité civile peut être contractuelle ou délictuelle. La première résulte d’une faute liée à l’inexécution d’un contrat. En règle générale, l’obligation du médecin n’est qu’une obligation de moyen, c’est-à-dire qu’il ne s’engage pas à garantir un résultat mais à utiliser tous les moyens nécessaires pour l’atteindre, en revanche, une obligation de résultat peut être exigée. C’est le cas pour les chirurgies esthétiques qui ne comportent pas d’aléa ni dans la technique, ni dans l’interprétation. La responsabilité délictuelle correspond au dommage causé en dehors de tout rapport contractuel préexistant. Il s’agit d’une responsabilité qui peut résulter soit d’une faute directe (Article 77 du Dahir des Obligations et des Contrats), soit d’une faute indirecte par omission, imprudence ou négligence (article 78 du D.O.C). En cas de décès pendant une intervention ou lorsqu’une erreur médicale est suspectée, tout doit figurer dans le dossier médical qui est l’exclusive propriété du patient et devrait lui être remis avec le compte rendu opératoire détaillé. Toute omission de la tenue de ce dossier est un début de preuves de la négligence du praticien. Il s’agit là d’un outil précieux qui contient la preuve à charge ou à décharge, c’est à dire qu’il peut innocenter ou inculper le praticien. S’agissant des procédures à suivre en cas de préjudice, les deux experts s’accordent sur le fait que le patient ou ses ayants droit peuvent choisir la voie pénale ou la voie civile. Les ayants droit peuvent agir à la fois contre la clinique et le médecin, ou contre l’un des deux qui appelle l’autre en garantie. Outre la responsabilité civile, le médecin peut voir engagée sa responsabilité pénale devant les juridictions répressives à raison d’une faute commise dans l’exercice de son activité médicale. Cependant, la constatation d’une faute ne suffit pas pour le condamner. Le juge doit également procéder à une autre enquête, celle de l’existence du lien de causalité entre la faute du médecin et le dommage subi par le malade. Les lois qui encadrent les poursuites pour fautes médicales sont l’article 432 du Code pénal qui prévoit que « quiconque, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou inobservation des règlements, commet involontairement un homicide ou en est involontairement la cause, est puni de l’emprisonnement de trois mois à cinq ans et d’une amende de 250 à 1.000 dirhams ». Il est vrai que les articles 432 et 433 du Code pénal ne sont pas expressément réservés à la répression des fautes médicales mais sanctionnent toutes les défaillances humaines qui causent des conséquences préjudiciables aux personnes. Toutefois, les tribunaux marocains ont tendance à l’appliquer dès lors que les responsabilités sont déterminées en recourant à une expertise médicale. Malgré toutes ces dispositions légales, de nombreux problèmes restent suspendus dans le domaine de la responsabilité médicale et de nombreuses difficultés subsistent. Ainsi, la situation actuelle n’est satisfaisante ni pour les patients ni pour les médecins. Les patients sont confrontés à des problèmes de preuve, en ce sens que l’accès au dossier médical est loin d’être chose aisée et les conclusions des experts sont souvent très équivoques dès lors que le souci de préserver la confraternité professionnelle s’impose. Les médecins, de leur côté, considèrent qu’il est impossible que des procès soient intentés contre eux par des gens méconnaissant les règles et les aboutissements d’un acte médical. Un vide juridique subsiste encore en l’absence d’un Code de la santé et d’une haute autorité de santé où sont représentés tous les intervenants à savoir les médecins, les infirmiers et les représentants des patients qui ne sont autres que les représentants du consommateur. Ce vide juridique concerne les lois spécifiques à la responsabilité médicale car au Maroc, contrairement aux pays occidentaux, la responsabilité médicale est régie par le Code des obligations et des contrats Aussi, le Code des assurances et le Code pénal ne sont pas taillés sur mesure par rapport à la spécificité de la pratique médicale à cheval entre la vie et la mort, l’évolution favorable et la complication, la guérison et l’aggravation avec perte définitive de la fonction d’un organe.