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Tout médecin tunisien inscrit au tableau de l'Ordre tenu par le CNOM, qu’il exerce ou non. Il doit
affirmer, lors de l'inscription à ce tableau auprès du Conseil régional de l'ordre des médecins
"CROM", qu'il "a pris connaissance du code et qu'il s'engage, sous serment et par écrit, à le
respecter"(art 113).
Tout médecin exécutant un acte professionnel dans les conditions prévues par loi n° 91-21 du 13
mars 1991, relative à l'exercice et à l'organisation des professions de médecins et de médecins
dentistes :
Médecins étrangers "autorisés" à titre temporaire et révocable, par le ministre de la santé après
avis du CNOM. Cet avis n’est que consultatif.
Tout médecin exécutant un acte professionnel dans les conditions prévues ou par une convention
internationale dûment ratifiée.
Stagiaires internés ou résidents en médecine : ils sont autorisés par le ministre de Santé pour
exercer dans les structures sanitaires publiques et par le CROM pour assurer des remplacements
dans les cabinets et les formations sanitaires privés.
• Respecter la vie(art. 2) : ramener à la vie ceux qui sont en danger / sans être poussé à l'absurde
(acharnement thérapeutique).
• Respecter la personne humaine(art. 2)dans son intégrité physique et mentale, son intimité et sa
dignité.
• Soigner sans discrimination tous ses malades(art. 3), même en cas de conflit armé (art. 29).
• Porter secours d'extrême urgence aux malades en danger immédiat, hors le cas de force majeure
(art. 5). Principe repris dans d’autres articles pour certains aspects de l’exercice (médecine
préventive, de travail, …) et certaines situations (soins sans consentement au mineur ou incapable
majeur, …)
• Ne pas abandonner ses malades en cas de danger public sauf sur ordre formel des autorités
qualifiées(art. 6).Cet article a comme origine le premier CDM français (1947), élaboré après la
Seconde Guerre mondiale. Il est écrit pour les cas de guerre, catastrophe naturelle ou épidémie. Que
le médecin soit ou non requis officiellement dans ces circonstances, il ne peut décider de lui-même
d'abandonner malades ou blessés et leur doit ses soins tant qu'une autorité qualifiée ne lui aura pas
donné l'ordre ou l'autorisation departir.Il a toujours été et il reste à l'honneur des médecins de ne
pas fuir les dangers.
• Respecter le secret professionnel sauf dérogations établies par la loi (art. 8, autres articles selon les
modalités d'exercice), et s'assurer que les personnes qui l'assistent se conforment à cette obligation
(art. 9).
• Ne pas aliéner son indépendance professionnelle sous quelque forme que ce soit. (art.11).Les actes
professionnels doivent être fondés sur des connaissances scientifiques et dans l'intérêt direct du
patient.
• Entretenir et perfectionner ses connaissances (art. 14) pour prodiguer des soins«conformes aux
données actuelles de la science ».
• Être libre dans ses prescriptions (art 10).Cette liberté connait cependant, des limites :
• Ne pas exercer, en même temps que la médecine, une autre activité incompatible avec la dignité
professionnelle(art. 15).Il est ainsi, interdit de cumuler l’exercice médical avec une autre activité
voisine du domaine de la santé, exposant à "l'autocompérage" (par exemple, fabricant ou vendeur
d'appareils médicaux, opticien lunettier, gérer une société d'ambulances, ... ).
• Ne pas user d'un mandat électif (politique ou syndical) ou d'une fonction administrative à des fins
professionnelles pour accroître sa clientèle (art. 21).Il y des risques de confusion oud'abus de
pouvoir.
• Ne pas divulguer dans les milieux médicaux un procédé nouveau de diagnostic ou de traitement
insuffisamment éprouvé sans accompagner sa communication des réserves qui s'imposent(art. 26).
(Exemple, publier des résultats incomplets ou incertains qui risquent d'être contredits par essais plus
larges et/ou plus rigoureux). Une telle divulgarisation ne doit pas se faire dans le public non
médical(art. 26)car elle comporte un risque de tromperie, si leur inexactitude est établie par la suite,
et un risque d'attitude publicitaire (interdite au corps médical) si l'auteur signe son article ou laisse
donner son nom ou son adresse.
• Établir, conformément aux constatations médicales qu'il est en mesure de faire, les documents
médicaux(certificats, ordonnances, attestations) prévus par les textes législatifs et réglementaires
(art. 27).
• Ne pas rédiger documents médicaux tendancieux ou de complaisance(art. 28). Il s'agit d'une faute
grave, réprimée aussi par le Code pénal (art. 197).
• Ne pas prêter son concours au quiconque qui se livre à l'exercice illégal de la médecine(art. 18).
c. Domaines qui ne sont pas familiers au médecin et qui dépassent sa compétence et la qualification
qui lui est reconnue (art. 13);
d. Souci économique, sans toucher à la qualité et l'efficacité des soins et sans négliger son devoir
d'assistance morale envers le malade, même en cas d'existence d'un tiers payant (assurances
publiques ou privées, assistance, etc.) (art. 33).
« La santé n'est pas un bien marchand. La médecine est un service ». Le CDM interdit ainsi :
c. Toute dichotomie entre médecins notamment tout versement, acceptation ou partage clandestin
(illicite) d'honoraires entre praticiens(art. 17). (Le médecin qui propose le partage des honoraires et
celui qui l'accepte sont aussi répréhensibles l'un que l'autre).
f. Tout compérage (entente illicite) avec un pharmacien, un auxiliaire médical et toute autre
personne (art. 19). Il risque d'entraver la liberté et l'indépendance professionnelle des médecins et
aussi le libre choix des patients.
g. Tout acte de nature à procurer à un malade un avantage matériel injustifié ou illicite (art. 17).
h. Ne pas user de ses pratiques de la médecine préventive dans une collectivité ou de ses
consultations publiques de dépistage, pour augmenter sa clientèle en médecine de soins (art. 67).
Dans sa relation avec le patient, le médecin doit observer les devoirs suivants :
• Respecter la liberté du patient à choisir son médecin(art. 10) sauf dispositions réglementaires
spécifiques qui limitent cette liberté (filière de médecine de famille, prestations sanitaires fournies
par les hôpitaux publics, soins sous injonction thérapeutique, médecine d'expertise, médecine
scolaire, médecine de travail, ...).
• Agir toujours avec correction et aménité (affabilité, politesse) envers le malade
• Assurer à son patient tous les soins médicaux en son pouvoir, personnellement ou avec l'aide de
tiers qualifiés(art. 31) si le cas l'exige (s'entourer des conseils de spécialistes ou demander l'aide de
certains de ses confrères). S'il a accepté de soigner une personne, le médecin est lié au patient par
son engagement. C'est ce qu'on appelle en matière de responsabilité civile le "contrat de soins". Cet
engagement consiste à " donner des soins non pas quelconques,mais consciencieux, attentifs et,
réserve faite de circonstances exceptionnelles, conformes aux données actuelles de la science".
• Élaborer toujours son diagnostic avec la plus grande attention et s'il y a lieu en s'aidant ou en se
faisant aider, dans toute la mesure du possible, des conseils les plus éclairés et des méthodes
scientifiques les plus appropriées(art. 32).
• S'efforcer d'obtenir le respect des règles d'hygiène et de prophylaxie en cas de soins dans une
famille ou dans une collectivité (art. 34).
• Ne pas favoriser ou cautionner, ne serait-ce que par sa seule présence, une atteinte à l'intégrité
physique ou mentale d'une personne privée de liberté ou à sa dignité, quand il est sollicité ou requis
pour l'examiner ou pour le soigner(art. 7).
• Donner les soins qui s'imposent à un mineur ou à un incapable en situation d'urgence lors qu'il est
impossible de recueillir en temps utile le consentement du représentant légal(art. 35).
• Ne pas révéler un pronostic grave ou fatal au patient ou à sa proche famille qu'avec la plus grande
circonspection(art 36). Ce pronostic peut être dissimulé au malade dans son intérêt. Il peut être
révélé à la proche famille, à moins que le malade ait préalablement interdit cette révélation ou
désigné les tiers auxquels elle doit être faite.
• Ne pas s'immiscer dans les affaires de famille de son patient(art. 39). Le médecin peut accéder à
l'intimité de la famille de son patient dans le cadre de son exercice professionnel ce qui peut le
mettre dans des situations délicates et le conduire au-delà des limites de son rôle professionnel s'il
n'y prend pas suffisamment garde.
• Respecter la législation en vigueur(art 214 du CPT)en matière d'interruption de grossesse (art. 40).
• Se considérer comme étant le seul juge des intérêts respectifs de la mère et de l'enfant, au cours
d'un accouchement dystocique ou prolongé, sans se laisser influencer par des considérations d'ordre
familial (art. 41).
• Ne refuser ses soins au patient pour des raisons professionnelles ou personnelles qu'après
vérification des conditions suivantes :
Hors le cas d'urgence et celui où il manquerait à ses devoirs d’humanité (art. 37),
Fournir, à cet effet, les renseignements utiles à la continuité des soins(art. 38).
Règles de confraternité
La confraternité se définit comme les relations amicales qui unissent des confrères ou des consoeurs,
donc les membres d’un même corps de métier. C’est un état d’esprit commun et un devoir pour le
praticien.
• Ne pas calomnier un confrère, médire de lui ou de se faire l'écho (propager)de propos susceptibles
de lui nuire dans l'exercice de sa profession(art. 49).
La consultation de plusieurs praticiens par un même patient obéit à des règles déontologiques
spécifiques. Il est recommandé de faire figurer les précautions qui suivent sur la fiche de consultation
ou le dossier médical.
Proposer une consultation d'un autre médecin dès que les circonstances l'exigent.
Accepter une consultation demandée par le malade ou, le cas échéant, par son entourage.
• Tient compte des désirs du malade. Si le médecin traitant ne croit pas devoir donner son agrément
au choix exprimé par le patient, il peut se retirer tout en respectant les obligations prévues aux
articles 38 et 39 du CDM (hors urgence, continuité de soins, ...).
Ne pas revenir auprès du malade examiné avec son médecin traitant en l'absence de ce dernier ou
sans son approbation, pour la maladie ayant motivé la consultation en commun(art. 56).
Appelé auprès d'un malade que soigne un de ses confrères, respecter les règles suivantes (art. 51):
Si le malade entend renoncer aux services de son premier médecin, donner les soins.
Si le malade a simplement voulu demander un avis sans changer de médecin, proposer une
consultation en commun. Si le malade refuse, donner son avis et éventuellement les soins d'urgence
nécessaires et, en accord avec le malade, informer le médecin traitant (art. 51).
Appelé par le malade en raison de l'absence de son médecin habituel :assurer les soins pendant
cette absence, les cesser dès le retour du confrère et donner à ce dernier, en accord avec le malade,
toutes informations utiles. En cas de refus du malade, il doit informer celui-ci des conséquences que
peut entraîner ce refus(art. 51).
Consulté dans son cabinet, le médecin peut accueillir tous les malades, qu'ils aient ou non un
médecin traitant (art. 52). Si le malade est venu à l'insu de son médecin traitant, après accord du
patient, essayer d'entrer en rapport avec son confrère afin d'échanger leurs informations et de se
faire part mutuellement de leurs observations et de leurs conclusions (art. 52).
Il est de règle que les conclusions des médecins soient rédigées en commun, signées par le médecin
traitant et contre signées par le ou les médecins consultants (art. 54).
Quand il n'est pas rédigé de conclusions écrites, le médecin consultant est censé admettre qu'il
partage entièrement l'avis du médecin traitant(art. 54).
• Le médecin traitant est libre de cesser ses soins si l'avis du médecin consultant prévaut auprès du
malade ou de sa famille. Il n'est en aucune façon contraint de se soumettre (il garde son
indépendance professionnelle). La liberté du patient reste entière.
Ne pas abaisser, sous réserve de l'application des lois, ses honoraires dans un intérêt de
concurrence (art. 44). L'abaissement volontaire des honoraires au-dessous des barèmes
officiellement admis est un procédé de détournement de clientèle que la déontologie réprouve.
• Il doit se faire selon les conditions et les modalités prévues par la réglementation en vigueur, après
accord du CROM qui, informé immédiatement, apprécie si le remplaçant présente les conditions
morales et professionnelles exigées(art. 57).
• Le remplacement doit être mentionné de manière apparenteà l'entrée du cabinet du médecin
remplacé et dans les documents délivrés par le médecin remplaçant (art. 57).
• Le remplacement terminé, le remplaçant doit cesser toute activité s'y rapportant et transmettre les
informations nécessaires à la continuité des soins.
Le médecin ne doit pas s’installer pendant un délai d'un anaprès la fin du remplacement dans une
circonscription définie par le CROM où il puisse entrer en concurrence directe avec le confrère qu'il a
remplacé, sauf accord de ce dernier notifié au CROM (art.58).
Il ne doit pas s'installer dans les locaux où exerçait un confrère dans les deux années qui suivent
l'expiration ou la résiliation du bail de location sauf accord écrit de ce dernier(art. 59).
Il ne doit pas installer son cabinet dans un immeuble où exerce un autre médecin de même discipline
sans l'accord écrit donné par celui-ci(art. 60). Lorsque cet accord n'a pu être obtenu, le cas peut être
soumis au CROM qui décidera.
Le médecin doit :
• Éviter tout agissement injustifié tendant à leur nuire vis-à-vis de leur clientèle.
Règles communes
Elle est obligatoire et se fait par l'établissement d'une demande d'enregistrement auprès du CROM
au cours de laquelle, le médecin doit attester qu'il a pris connaissance du code et s'engager sous
serment et par écrit à le respecter(art. 113).
Le médecin doit adjoindre à cette demande d'inscription, son diplôme de docteur en médecine ou le
diplôme admis en équivalence, un bulletin n°3 et un document justifiant la nationalité de l’intéressé
(art. 114).
Le conseil de l'Ordre statue sur toute demande d'exercer en spécialité ou en compétence selon les
règles de reconnaissance de la qualification prévues par la législation et la réglementation en vigueur
(art. 115) et particulièrement l'arrêté du Ministre de la Santé Publique du 23/05/2005, fixant les
conditions et les règles de reconnaissance de la qualification des médecins pour l'exercice en qualité
de spécialistes et de compétents.
Certains médecins doivent avant d’entamer l’exercice de leurs professions, quel que soit la forme
d’exercice choisie, honorer leur engagement professionnel d’exercice dans les régions prioritaires
définies par le ministère de la santé (art.65 bis).Cet engagement est prévu par l’article 33 (ter) du
Décret Gouvernemental n° 2017-834 du 19 juillet 2017, modifiant le décret n°2011-4132 du 17
novembre 2011, fixant le cadre général du régime des études médicales habilitant à l’exercice de la
médecine de famille et à la spécialisation en médecine.
Ce décret gouvernemental prévoit pour les candidats reçus au concours la possibilité de choisir des
spécialités bien déterminées et dont le nombre est fixé par le ministère de la santé (120 poste en
2017), sous condition de s’engager par écrit à travailler dans les régions prioritaires, fixées aussi par
le ministère de la santé. Cet engagement consiste à l’obligation d’exercer dans la zone prioritaire
pour laquelle a été prévue la spécialité, pendant une période égale à la durée du cursus du résidanat
(4 ou 5 ans), une fois le résident a obtenu son diplôme de spécialité. Le manquement à cette
condition constitue une faute disciplinaire passible des sanctions conformément aux dispositions de
l'article 33 de la loi n°91-21 du 13 mars 1991, relative à l'exercice et à l'organisation des professions
de médecin et de médecin dentiste.Le conseil régional de l'ordre des médecins territorialement
compétent vérifie, si le médecin concerné a honoré cet engagement, et ce, avant l'attribution de
l'accord préalable à tout cabinet médical (art.65 ter).
Le payement annuel de sa cotisation est une obligation. Le médecin qui ne paye pas pendant deux
années consécutives sera, après mise en demeure, radié temporairement du tableau de l'Ordre. Sa
réinscription sera prononcée d'office dès qu'il aura acquitté ses cotisations (art. 120).
Les conditions d'exercice ne doivent pas compromettre la qualité des soins et des actes médicaux,
sauf en cas de nécessité justifiée par l'intérêt des malades (art. 4).Cela responsabilise le médecin vis-
à-vis des conditions matérielles (locaux, moyens techniques, mesures de sécurité,...) de son exercice,
qu'elles lui soient propres ou mises à sa disposition par des tiers (hôpitaux, cliniques, centres de
soins...).
• Ces conditions doivent permettre au médecin l'usage régulier d'une installation et des moyens
techniques nécessaires à son art (art. 12),afin d'exercer une médecine consciencieuse etconforme
aux "données actuelles de la science"
• Ne pas exercer dans des unités mobiles (médecine foraine : sans lieu d'exercice permanent, sans
moyen technique adapté) sauf dans les structures mobiles aménagées à cet effet par les autorités
publiques(art. 25).
Exercice personnel
Le médecin doit assurer à son patient tous les soins médicaux en son pouvoir, personnellement ou
avec l'aide de tiers qualifiés (art. 31).
Il ne doit pas se faire assister dans l'exercice normal, habituel, et organisé de sa profession par un
médecin ou par un étudiant exerçant sous le nom du titulaire du poste (art 61).A l'hôpital public, le
travail s'y effectue souvent en équipe et certaines décisions sont prises à plusieurs, mais, chaque
médecin est responsable de ce qu'il fait et prescrit. Le chef de service a une responsabilité dans
l'organisation et le fonctionnement de son service, ainsi que dans la délégation des actes à ses
étudiants (internes ou résidents) placés sous son autorité.
Omnivalence du diplôme
Le CDM (et le Droit donc,) octroie au médecin l'habilité à pratiquer tous les actes de diagnostic, de
prévention et de traitement MAISen la limitant aux domaines qui lui sont familiers et qui ne
dépassent pas sa compétence et la qualification qui lui est reconnue (art. 13). Le dépassement est,
toutefois, autorisé en cas de circonstances exceptionnelles.
L’omnivalence du diplôme de médecin est une donnée juridique (titre unique deDocteur en
médecine) qui protège le médecin, sur le plan pénal, contre l'exercice illégal de la médecine mais elle
est limitée par la compétence effective, en tenant compte aussi des circonstances particulières du
moment. En cas de doute, le médecin doit penser qu'il aura à se justifier s'il ya litige ou contestation.
L'omnivalence ne doit pas être assimilée à une omnicompétence.
Depuis 2019, le diplôme de docteur en médecine ne permet pas l’exercice de la médecine, sauf dans
les établissements sanitaires et hospitaliers publics et sous la supervision et la responsabilité du chef
de service (Décret gouvernemental n°2019-341 du 10 avril 2019, fixant le cadre général du régime
des études et les conditions d'obtention des diplômes des études médicales).
Cession d'exercice
Le médecin qui cesse d'exercer doit avertir le CROM qui prend note de sa décision et en informe sans
délai le CNOM (art. 119).
Dans le cas où l'exercice de la profession médicale devient impossible ou dangereux, le CNOM est
saisi par écrit, par le ministre de la santé informé ou par tout médecin (art. 118). Le CNOM doit
statuer, après avis motivé donné par 4 médecins experts (2 sont nommés par le CNOM et 2 par le
médecin mis en cause, sinon désignés d'office par le CNOM, dans les 8 jours).
Le CNOM doit se prononcer dans un délai de deux mois à partir de la date de la saisie. Toutefois, et
en cas d'urgence, le ministre de la santé peut suspendre le médecin incriminé de ses activités jusqu'à
ce que le CNOM se prononce sur son cas. La mesure de suspension doit être communiquée sans délai
au CNOM.
Exercice salarié
santé, de la défense, ...) ou parapublic (exemple : entreprise d’état, CNSS) ou privé (exemple : centre
de thalassothérapie).
Dans cet exercice, le médecin est lié par un contrat ou un statut à une administration, une collectivité
ou tout autre organisme public ou privé (art. 75).
Cet exercice n'enlève rien aux devoirs professionnels du médecin (secret professionnel,
indépendance de ses décisions, ...)(art. 75).
Le médecin doit toujours agir en priorité dans l'intérêt du patient (art. 75).
Il ne doit pas :
Accepter une rémunération basée sur des normes de productivité ou de rendement (art. 76)
(risque d'affecter son indépendance).
Déroger aux principes d'exercer dans des conditions qui lui permettent l'usage régulier d'une
installation et des moyens techniques nécessaires à son art (arts. 77 et 12).
• Les renseignements d'ordre médical contenus dans les dossiers médicaux ne peuvent être
communiqués ni aux personnes autres que le médecin responsable du service médical ni à une autre
administration (art. 78).
Cet exercice peut se faire dans des entreprises, collectivités ou institutions privées(cliniques,
mutuelles, compagnies d’assurances, service autonome de médecine du travail, médecin chargé par
une société pour contrôler des travailleurs en cas d’absence pour raison de santé, médecin declub
football employant des joueurs professionnels, centre de thalassothérapie...).
Cet exercice doit faire l'objet de contrat écritou de convention sauf pour les médecins placés sous
régime d'un statut fixé par l'autorité publique (médecins du travail, médecins plein temps de la CNSS,
CNRPS) (art. 65).
L'objet de ce conventionnement concerne les activités de la médecine préventive, du travail, de
contrôle et dans certains cas particuliers de la médecine de soins.
communiqué au CROM qui vérifie si les obligations réciproques des parties sont conformes avec les
prescriptions du CDM (respect des règles de l'indépendance professionnelle et du secret
professionnel), avec les clauses des contrats-types établis par le CNOM et avec les dispositions
législatives ou réglementaires( durée du contrat, nombre de vacations horaires, reconduction,
résiliation, litige, congé et remplacement,...)(art. 65).
Le contrat non visé par le CROM n'engage que la responsabilité du médecin en cas de litige ou plainte
et constitue une faute soumise à des sanctions prévues par l'article 33 de la loi 91-21 du 13 mars
1991 relative à l'exercice et à l'organisation des professions de médecin dentiste.
a- Principes généraux
Ces cabinets, sauf dispositions contraires prévues par la législation ou la réglementation en vigueur,
doivent être installés en dehors des locaux des établissements sanitaires privés(art. 82).Le médecin
directeur ou directeur technique d'une clinique pluridisciplinaire peut installer son cabinet de
consultation au sein de la clinique qu'il dirige (art 14 du Décret n° 93-1915 du 31/08/1993, fixant les
structures et les spécialités ainsi que les normes en capacité locaux, équipements et personnels des
établissements sanitaires privés).
Le médecin doit dispenser exclusivement les prestations de consultations dans les cabinets à
l'exception des visites à domicile en cas d'urgenceet des activités de médecine du travail, de
médecine scolaire et universitaire, de contrôle et d'expertise(art. 83).
Les prestations des médecins de libre pratique au sein des établissements sanitaires privés sont
réservées aux seuls malades hospitalisés dans ces établissements sauf dérogation prévue par la
législation ou la réglementation en vigueur(médecin directeur ou directeur technique d'une clinique
pluridisciplinaire)(art. 84).
Il est formellement interdit d'effectuer, dans les cabinets médicaux, des actes sous anesthésie
générale et des actes incompatibles avec les qualifications reconnues au médecin ou avec les moyens
dont il dispose et avec les obligations qui lui sont imposées par la législation et la réglementation en
vigueur (art. 85).
Un médecin ne peut avoir qu'un seul cabinet médical individuel, autorisé préalablement par le CROM
qui vérifie sa conformité aux dispositions de l'article 12 du CDM (art. 86).
b-2- Exercice de libre pratique de médecins regroupés
Le regroupement concerne des médecins demême discipline ou dedisciplines différentes (art. 87). Il
doit avoir pour but, l'amélioration de l'organisation matérielle de leur travail et la mise en commun
d'équipements professionnels et de locaux(art. 87).
Cet exercice se fait soit dans le cadre d'un cabinet de groupe, soit dans le cadre d'une société civile
professionnelle (art 87).
Cabinet de groupe
• Il réunit deux ou plusieurs médecins omnipraticiens, spécialistes de disciplines différentes (art. 91)
ou de même discipline à l'exclusion de la radiologie et de la biologie (arts. 91, 92).
• Uncontrat écritdéfinissant les moyens d'exercice ainsi que les droits et obligations des médecins
concernés doit être établi. Ce contrat doit être communiqué au CROM pour visa après vérification de
sa conformité aux lois et règlements en vigueur(art. 89).
• Tout document médical doit porter le nom du médecin signataire (art. 89).
• Les remplacements mutuels doivent se faire dans le cabinet d'examen du médecin remplaçant(art.
89).
• La mise en commun des honoraires n'est autorisée qu'en cas d'un cabinet de groupe mono
disciplinaire(art. 87).
Elle doit avoir une résidence professionnelle commune pour tous les médecins associés (art. 98).
Un associé ne peut exercer sa profession à titre individuel sous forme libérale sauf à titre gratuit, ni
être membre d'une autre société civile professionnelle de médecins (art. 96).
Les associées doivent consacrer à la société toute leur activité professionnelle libérale de médecin
(sauf pour les soins gratuits) (art. 97).
Cet exercice doit tenir compte également des règles suivantes (art.89) :
Les remplacements mutuels doivent se faire dans le cabinet d'examen du médecin remplaçant,
L'obligation d'établir un contrat écrit définissant les moyens d'exercice ainsi que les droits et
obligations des médecins concernés. Ce contrat doit être communiqué au CROM pour visa après
vérification de sa conformité aux lois et règlements en vigueur.
• Cet exercice peut se faire sous la forme d'un cabinet Individuel ou de groupe ou d'une société civile
professionnelle (art. 88).
• Dans ces centres sont pratiqués exclusivement les examens et les exportations de biologie et
d'imagerie médicale à visée diagnostique pour des malades adressés par leur médecin traitant(art.
88).
c- Dispositions relatives aux libellés utilisés dans les documents médicaux, les plaques, l'annonce de
presse, le site web et la télémédecine
Les textes utilisés par le médecin dans ses documents médicaux et les supports d'annonce de son
activité obéissent à des exigences déontologiques.
- La mention "cabinet de groupe" (art. 93) ou de "société civile professionnelle de médecins" en cas
d'exercice regroupé(art. 95).
c-2- Feuilles d'ordonnances et annuaires (agendas, cartes de visite, ...):
• Les informations qui facilitent ses relations avec ses patients (nom, prénom, adresse, numéro du
téléphone et heures de consultation) (art. 23);
• Mention de "cabinet de groupe" (art. 93) ou de "société civile professionnelle de médecins" (art.
95) en cas d'exercice regroupé.
c-3- Plaque apposée à la porte de son cabinetà l'entrée de l'immeuble ou sur la porte de son domicile
(arts. 24, 93, 95)
La plaque ne doit pas dépasser 25 cm sur 30 cm (40 cm sur 60 cm pour le cabinet de groupe ou de
société civile professionnelle de médecins).
En cas d'exercice regroupé :une mention "cabinet de groupe" suivie des noms et prénoms des
médecins y exerçant (art 93),ou de "société civile professionnelle de médecins" suivie de sa raison
sociale ainsi que des noms et prénoms des associés(art 95).
La plaque apposée sur la porte de son domicile doit mentionner uniquement les nom et prénom,
précédés du titre de « docteur »quel que soit son mode d'exercice.
l'ouverture du cabinet peut être faite dans des journaux différents, le même jour, pendant trois
joursconsécutifs uniquement. Le texte de l'annonce doit être soumis au CROM (art.117).
• En cas d'une absence d'un minimum de 15 jours ou de changement d'adresse, le médecin peut,
après avoir informé le CROM, en avertir sa clientèle, par voie de presse et par une seule insertion(art.
117).
Le CNOM autorise et encourage l’utilisation dessupports numériques mais dans le respect des règles
déontologiques communes à l’exercice de la médecine. Il a ainsi adopté, en 2015, une Charte fixant
les principales règles déontologiques pourl’utilisation par les médecins des supports
numériquesautorisant médecin à utiliser un site web professionnel individuel ou son équivalent sur
les réseaux sociaux pour :
Se présenter soi-même, son mode d’exercice et son cabinet,
Entrer éventuellement encontact avec ses patients (site interactif, messagerie, logiciel de prise de
rendez-vous)
Pour se présenter, un médecin n’a le droit de mentionner sur son document numériqueen ligne, que
les indications autorisées pourlesfeuilles d'ordonnances et les cartes de visites ainsi que les
informations qui facilitent sa relation avec ses patients : nom, prénom, adresse, numéro du
téléphone, numéro de fax, adresse mail, jours et horaires de consultation, qualification et
compétences qui lui ont été reconnues par le CNOM, titres et fonctions universitaires et hospitalières
qui doivent préciser la faculté ou l'hôpital dont il s'agit.
Ces titres et fonctions doivent être actualisés, ceux révolus doivent être précédés de la mention
"ancien".
Il est aussi autorisé à insérer une photo d’identité récente, sa date de naissance, les langues parlées,
son numéro d’inscription au tableau de l’Ordre, son appartenance à une société savante, sa situation
vis-à-vis des organismes de protection sociale et d’assurances maladies, les moyens de transport et
une photographie d’accès au cabinet ainsi que les possibilités de parking.
Tout site web, page sur un réseau social ou autre document numérique mis en ligne et utilisé par le
médecin à des fins professionnelles devra être préalablement déclaré au conseil régional de l’ordre
des médecins pour approbation et validation de son contenu, ainsi que toute modification sensible
ultérieure.
L’exercice de la télémédecine en Tunisie est soumis aux dispositions de la loi n° 91-21 du 13 mars
1991, relative à l’exercice et à l’organisation de la profession de médecin et de médecin dentiste,
telle que complétée par loi n° 2018-43 du 11 juillet 2018, au code de déontologie médicale et au
décret Présidentiel n° 2022-318 du 8 avril 2022, fixant les conditions générales d’exercice de la
télémédecine et les domaines de son application. Constituent des actes de télémédecine, les actes
de téléconsultation, de télé-expertise, de télésurveillance médicale, de téléassistance médicale et de
régulation médicale. La téléconsultation est l’acte qui consiste, pour un médecin, à donner une
consultation médicale à distance à un patient, éventuellement assisté d’un professionnel de santé
qualifié. La télé-expertise est l’acte ayant pour objet de permettre à un médecin de solliciter à
distance l’avis d'un ou plusieurs confrères, en raison de leurs formations ou de leurs compétences
particulières, et ce sur la base d’informations médicales liées à la prise en charge d'un patient. La
télésurveillance médicale est l’acte ayant pour objet de permettre à un médecin de surveiller et
d'interpréter à distance les données nécessaires au suivi médical d'un patient et, le cas échéant, de
prendre des décisions relatives à sa prise en charge. L'enregistrement et la transmission des données
peuvent être automatisés ou réalisés par le patient lui-même ou par un professionnel de santé. La
téléassistance médicale est l’acte ayant pour objectif de permettre à un médecin d'assister à distance
un autre professionnel de santé lors de la réalisation d'un acte médical. La régulation médicale est la
réponse médicale à distance apportée à un patient dans le cadre d’un tri médical pratiqué au niveau
des services d’assistance médicale urgente afin de déterminer et d’enclencher la réponse la mieux
adaptée à la nature de l’appel. La prescription médicale électronique est un document dématérialisé
rédigé par un médecin dans le cadre de l’exercice de la télémédecine, déposé sur une plateforme
sécurisée exprimant une décision médicale suite à l’examen du malade et qui comporte une
prescription de médicaments, d'examens ou de soins. Elle doit comporter notamment l’identité du
médecin ou du médecin dentiste, sa signature électronique, la date de l’examen et l’identité du
patient. La réalisation des actes de télémédecine dans les deux secteurs public et privé s’effectue
dans le cadre d’une plateforme ou d’un projet de coopération médicale entre les structures
sanitaires publiques, entre une structure sanitaire publique et une autre structure publique ou entre
une structure sanitaire publique et un établissement sanitaire privé. La plateforme de télémédecine
est un bouquet de services numériques regroupés dans un espace commun dans le respect des
règles d’urbanisation, d’interopérabilité, de sécurité et d’éthique permettant l’usage de services à
valeur ajoutée dans le domaine de la télémédecine. La réalisation des actes de télémédecine est
soumise, outre l’autorisation de l’Instance nationale de protection des données à caractère
personnel, à une autorisation préalable du ministère de la santé, après avis d’un comité d’évaluation
dont les attributions, la composition et les modalités de fonctionnement sont fixées par arrêté du
ministre de la Santé (ministre de la Défense pour le milieu militaire). L’exercice de la télémédecine,
destiné aux patients résidents à l’étranger, doit être déclaré préalablement aux services compétents
du ministère de la santé et aux ordres professionnels concernés. Les exigences techniques et les
exigences de sécurité des moyens utilisés dans la réalisation des actes de télémédecine et de
conservation des données collectées sont fixées par arrêté conjoint des ministres chargés de la santé
et des technologies de la communication. les données relatives aux actes de télémédecine doivent
être instantanément transférées et conservées dans le dossier médical électronique du patient
stocké au niveau d’une base de données centrale auprès des services techniques relevant du
ministère de la santé. Les caractéristiques techniques du dossier médical électronique sont fixées par
arrêté conjoint des ministres chargés de la santé et des technologies de la communication. Les
versions numériques des comptes-rendus et des prescriptions médicales issues d’un acte de
télémédecine doivent être renforcées par une signature électronique conformément à la législation
et à la règlementation en vigueur. La réalisation de tout acte de télémédecine doit être effectuée
dans un cadre garantissant : - l’identification du patient moyennant l’utilisation d’un système
d’information fiable et sécurisé, - l’authentification des professionnels de santé participant à l’acte de
télémédecine, - l’information du patient de l’identité des professionnels de santé participant à l’acte
de télémédecine, - la qualité des soins et des actes médicaux fournis, - l’accès nécessaire du
professionnel de santé, selon la nature de son intervention, aux données médicales du patient,
nécessaires pour la réalisation de l’acte de télémédecine, - la préservation du secret médical relatif à
la réalisation de l’acte de télémédecine, - la possibilité, pour le malade, de s’abstenir à continuer le
traitement à distance et de choisir un autre mode de soins, - la conformité de la plateforme et de
tous les outils informatiques utilisés à la législation en vigueur relative notamment à la sécurité
informatique et à la protection de données à caractère personnel, - la traçabilité de toutes les
informations relatives à l’acte de télémédecine, et la conservation des données à caractère personnel
pendant dix (10) ans, au moins. Ces données doivent être accessibles, après consentement du
patient ou de son tuteur légal, au cas où le patient fait appel à un autre médecin pour faire un acte
de télémédecine, - l’interopérabilité, le transfert, l’échange et la réversibilité des données collectées,
et ce, dans le cadre d’un standard qui permet leur exploitation par d’autres structures
professionnelles responsables et/ou d’autres plateformes dûment autorisées, - l’accès aux
informations relatives à l’acte de télémédecine par les organes de contrôle et d’inspection dûment
qualifiés. Avant la réalisation de tout acte de télémédecine, le consentement libre et éclairé du
patient ou, le cas échéant, de son tuteur légal doit être recueilli et ce après son information de la
nécessité, de l’intérêt, des conséquences et de la portée dudit acte ainsi que des moyens mis en
oeuvre pour sa réalisation. L’information et le consentement libre et éclairé du patient ou de son
tuteur légal doivent être matérialisés par tout moyen laissant une trace sur un support électronique
et, au besoin, papier.
• Le médecin doit établir de lui-même sa note d'honoraires avec tact et mesure(art. 42).
• Il doit tenir compte des tarifs et des honoraires fixé par la réglementation en vigueur pour servir de
base à la fixation des frais médicaux remboursés par les organismes de protection sociale (art. 42). Il
doit aussi tenir compte des honoraires établis et révisés périodiquement par le CNOM et les
organismes professionnelset des circonstances particulières (situation du patient, complexité et
difficulté de l'acte) (art. 42).
• Le payement se fait directement par le malade au médecin (art. 10) sauf dérogations prévues par le
CDM (incompatibilité avec une disposition réglementaire / sécurité sociale, exercice hospitalier,...).
• L'abus dans la fixation des honoraires est une faute grave(art. 43).
refuser à son patient des explications sur sa note d'honoraires (art. 42).
accepter un forfait d'honorairespour la durée d'un traitement sauf pour les cas prévus par la
législation et la réglementation en vigueur (art 45).
abaisser, sous réserve de l'application des lois, ses honoraires dans un intérêt de concurrence (art.
44).
À ses parents proches, ses confrères et les personnes à leur charge, les étudiants en médecine, le
personnel à son service, ses collaborateurs et auxiliaires directs et ses amis intimes ("il est d'Usage")
(art. 44).
• Interdiction de tout partage d'honorairesd'une consultation ou d'un acte, entre médecin traitant
d'une part, consultant, ou spécialiste d'autre part. Chaque médecin doit présenter sa note
personnellement. Le spécialiste ou le consultant ne doit accepter de remettre lui-même les
honoraires au médecin traitant mais il doit préciser que ces derniers ne sont pas compris dans sa
note (art. 46).L'acceptation, la sollicitation ou l'offre d'un partage d'honoraires même non suivie
d'effet, constitue une faute professionnelle grave.
• Les honoraires des aides opératoires choisis par le chirurgien peuvent être réclamés par eux
directement à l'opéré, ou figurer sur la note que le chirurgien remet à l’opéré. Si l'aide opératoire est
le médecin traitant, ce dernier doit présenter ses honoraires directement à l'opéré (art. 47).
• En cas de sollicitation de plusieurs médecins par un même malade, chacun d'entre eux est en droit
de réclamer ses honoraires (art. 48).
• En cas d'exercice regroupé, la mise en commun des honoraires n'est autorisée qu'en cas de
constitution de société civile professionnelle de médecine ou d'un cabinet de groupe mono
disciplinaire (art. 87).
• Il est interdit de donner des soins,sauf cas d'urgence et sous réserve des dispositions législatives ou
réglementaires relatives aux services médicaux et sociaux du travail et à la médecine scolaire et
universitaire.
• En dehors de l’urgence, le praticien doit assurer sa seule mission préventive définie par la loi. Si, à
l'occasion d'un examen, il dépiste un problème médical, pour lequel il lui paraît nécessaire
d'envisager un traitement ou de consulter un praticien, il doit adresser l'intéressé au médecin
traitant ou si le malade n'en a pas, lui laisser toute latitude d'en choisir un(art. 66).
• En cas d'urgence un médecin doit donner ses soins ou s'assurer que le patient reçoit les soins
nécessaires, conformément aux dispositions du CDM (art.5)et la loi n°66-48 du 3.6.1966 relative à
l'abstention délictueuse.
• Il est interdit au médecin qui, tout en faisant de la médecine de soins, pratique la médecine
préventive dans une collectivité ou fait uneconsultation publique de dépistage, d'user de cette
fonction pour augmenter sa clientèle (art. 67).
Médecine de contrôle
• Nul ne peut être à la fois, sauf cas d'urgence, médecin contrôleur et médecin traitant d'un même
malade. Cette interdiction s'étend aux membres de la famille du malade vivant avec lui et si le
médecin est accrédité auprès d'une collectivité, aux membres de celle-ci(art. 68).Le médecin
contrôleur doit avoir une totale indépendance vis-à-vis du patient et de l'organisme mandataire afin
de se mettre à l'abri de tout conflit d’intérêts.
• L’exercice habituel de la médecine de contrôle pour un organisme privé doit donner lieu à la
rédaction d’un contrat, communiqué au CROM et garantissant notamment l'indépendance
professionnelle du médecin (art. 65).
Faire connaître au malade, soumis à son contrôle, qu'il l'examine en tant que médecin contrôleur
(art 69);
Être circonspect dans ses propos et s'interdire toute révélation ou toute interprétation (art. 69);
Se limiter à examiner le patient et à donner son avis sur la justification de l'arrêt du travail (art.
70);
Respecter le secret vis-à-vis de l'organisme qui l'a mandaté, auquel il ne doit fournir que ses
conclusions sur le plan administratif sans indiquer les raisons d'ordre médical qui les motivent (art.
71). Les renseignements d'ordre médical contenus dans le dossier établi ne peuvent être
communiqués ni aux personnes autres que le médecin responsable du service médical ni à une autre
administration.
• En cas de désaccord avec son confrère sur le diagnostic ou le pronostic, et s'il apparaît qu'un
élément important et utile à la conduite du traitement semble avoir échappé au médecin traitant, le
médecin contrôleur doit le lui signaler personnellement. En cas de difficulté à ce sujet, en faire part
au CROM qui essayera de rapprocher les points de vue des deux médecins dans l'intérêt du malade
(art. 70).
Médecine d'expertise
• Nul ne peut être à la fois médecin expert et médecin traitant d'un même malade (art. 72).
• Le médecin ne doit pas accepter une mission d'expertise si on juge que certains éléments sont de
nature à entraver son accomplissement normal notamment, quand ses propres intérêts, les intérêts
d'un de ses amis, d'un membre de sa famille proche, d'un de ses patients ou d'un groupement qui
fait appel à ses services sont en jeu (art. 72).
• Il doit se récuser, s'il estime que les questions qui lui sont posées sont étrangères aux
techniques proprement médicales, ou n'entrant pas dans le cadre de ses compétences(art. 74).
• Dans son rapport d'expertise médicale, le médecin ne doit révéler que les éléments de nature à
fournir les réponses aux questions posées dans la décision qui l'a nommé. Il doit taire les autres
informations qu'il a pu apprendre à l'occasion de sa mission(art. 74).
Médecine du travail
• Elle a une mission essentiellement préventive:veiller au respect des règles relatives à l'hygiène, à la
sécurité du travail et à la protection de la santé des travailleurs (art. 80).
• Sauf cas d'urgence et sous réserve des dispositions législatives ou réglementaires relatives aux
services médicaux et sociaux du travail, aucun médecin qui assure le service de médecine de travail
pour le compte d'une collectivité n'a le doit d'y donner des soins. Dans tous les cas il doit renvoyer la
personne qu'il a reconnue malade au médecin traitant ou si le malade n'en a pas, lui laisser toute
latitude d'en choisir un(art. 66).
• Il est interdit au médecin qui, tout en faisant de la médecine de soins, pratique la médecine de
travail dans une collectivité, d'user de cette fonction pour augmenter sa clientèle (art. 67).
Principes communs
Le respect des principes moraux et scientifiques qui justifient la recherche en médecine humaine
(art. 99).
L'importance du but visé en rapport avec le risque encouru par le sujet (art. 100).
Évaluation préalable et soigneuse des risques et des avantages prévisibles pour le sujet ou pour
d'autres (art. 101).
Prudence particulière lorsque l'expérience risque d'altérer la personnalité d'un sujet (art. 102).
Expérimentation thérapeutique
Liberté du médecin de recourir à une nouvelle méthode thérapeutique s'il juge que celle-ci offre un
sérieux espoir de sauver la vie, rétablir la santé ou de soulager les souffrances du malade(art. 103).
Ne pas associer l'expérimentation sur l'être humain et la médecine de soins en vue de l'acquisition de
connaissances nouvelles que dans la mesure où cette expérimentation se justifie par une utilité
thérapeutique à l'égard de son malade(art. 104).
Expliquer la nature, le motif de l'expérimentation et les effets sur la vie du sujet etsur sa santé (art.
106).
Obtenir par écrit (art. 109) le consentement libre et éclairé du sujet (art. 107) qui doit être dans un
état physique, mental et juridique tel qu'il puisse exercer pleinement sa faculté de choisir (art. 108).
Arrêter l’expérience si sa poursuite risque d’exposer le sujet expérimenté à des dangers (art. 111).
La déontologie médicale est évolutive avec l'évolution de la science, les changements dans
l'environnement médical et l'évolution de la législation et de la jurisprudence dans le domaine de la
santé.
La dernière version du CDM remonte à 29 ans et n'a fait l'objet d'aucune révision générale pourtant
annoncée depuis 2007, mais seulement deux articles ont été ajoutés en janvier 2018, pour insister
sur la nécessité de respecter l’engagement d’exercer dans les régions prioritaires pour certaines
spécialités prévues et choisies par les candidats au concours du résidanat.
L'information du patient (contenu, modalités, limites, ...). Le CDM actuel ne l'a abordé que
partiellement et pour certains aspects de l'exercice médical (médecine d’expertise "art. 73",
expérimentation non thérapeutique "art. 106", limitation de l'information en cas de pronostic grave
ou fatal "art. 36" alors que l'article 33 du décret 81-1634 du 30 novembre 1981 portant règlement
général intérieur des hôpitaux publics a prévu que "les médecins doivent donner au malade dans les
conditions fixées par de Code de Déontologie, les informations sur leur état qui leur sont
accessibles").
"exemple : grève de la faim", nécessité d'un acte médical mutilant (amputation, hystérectomie
d'hémostase, ...). Le CDM actuel ne l'a abordé que pour l'expérimentation sur l'être humain (arts.
103, 107) et l'avait limité en cas de mineur ou d'incapable majeur, en situation d'urgence avec
l'impossibilité de recueillir en temps utile le consentement légal (art. 35).
Les situations problématiques du secret médical (directives face à la toxicomanie, aux auteurs
d'infraction, les certificats de déclaration des décès aux assureurs, l’utilisation des données de son
patient à des fins de publication scientifique ou d’enseignement, ...).
Autres
Celui de faire sa place au progrès scientifique et technique, notamment l’usage des technologies de
l'information et de la communication "TIC" dans les activités médicales (réseau de la CNAM ou intra-
hospitalier, réseaux sociaux, site web, communication téléphonique, télémédecine "téléconsultation,
téléassistance, télésurveillance, télé-expertise "...).
Cet usage pose les problèmes de la protection des données à caractère personnel relatives à la santé
(secret médical), de la qualité des soins, de la relation entre le médecin et son patient et aussi entre
les confrères. Certaines directives pour cet usage sont prévues par la Charte du CNOM de 2015,
fixant les principales règles déontologiques pour l’utilisation par les médecins des supports
numériques et par le décret Présidentiel n° 2022-318 du 8 avril 2022, fixant les conditions générales
d’exercice de la télémédecine et les domaines de son application.
Celui de tenir compte de l'évolution des modes de l’exercice médical et des pratiques
professionnelles dans des domaines tels que :
L’actualisation du régime des études médicales depuis 2011 et surtout 2019 avec l’organisation
sous forme de trois cycles au terme desquels, l’exercice ne pourra se faire de façon autonome
qu’après obtention du diplôme de médecin spécialiste en médecine de famille ou autre spécialité. Le
diplôme de docteur en médecine, pouvant être délivré après une année de formation dans le cadre
du troisième cycle des études médicales, ne permet l’exercice que dans les structures sanitaires
publiques, sous la supervision des chefs des services ou de leurs collaborateurs.
- Celui de renvoyer aux grands débats éthiques : dons d'organes et de produits issus du corps
humain, fin de vie, assistance médicale à la procréation, tests génétiques, patients vulnérables
(enfants, personnes âgées, malades psychiatriques,...).