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CHAPITRE II

 L’ASSISTANCE JUDICIAIRE 
L'assistance judiciaire permet au plaideur, qu'il soit demandeur ou défendeur qui n'a pas de ressources
suffisantes, d'exercer ses droits en justice sans avancer aucun frais. Elle permet notamment d'assurer le
respect de l'égalité devant la justice.
Celui qui bénéficie de l'assistance judiciaire n'honore pas la taxe judiciaire au moment où il dépose sa
demande introductive d'instance ; comme il n'est pas tenu de payer les frais d'instruction en
l'occurrence les frais d'expertise.
) I- CONDITIONS ET PROCÉDURE
 A-CONDITIONS
L'assistance judiciaire peut être accordée devant toutes les juridictions du pays, aux personnes, aux
établissements publics, aux associations privées poursuivant une œuvre d'assistance et dotées de la
personnalité civile, de nationalité marocaine, que l'insuffisance de leurs ressources met dans
l'impossibilité d'exercer ou de défendre leurs droits en justice.
Les étrangers peuvent également être admis où bénéficier de l'assistance judiciaire, mais à condition
que des conventions judiciaires internationales le prévoient.
 B- PROCÉDURE
 1-Bureau de l'assistance judiciaire
L'admission à l'assistance judiciaire est prononcée par des bureaux établis près les juridictions devant
lesquelles seront portés les litiges (Cour d'appel, Tribunal de première instance).
 2- Ordonnance provisoire en cas d'urgence
Lorsqu'il y a urgence, le Président du tribunal du bureau compétent accorde provisoirement
l'assistance.
3-Demande et procédure proprement dite
Le plaideur qui désire bénéficier de l'assistance judiciaire adresse une lettre au Procureur du Roi.
À l'appui de cette lettre, il joint une déclaration par laquelle il affirme qu'il est dans l'impossibilité de
faire valoir ses droits en justice en raison de son indigence.
La demande est transmise par le Procureur du Roi pour y être examinée à un bureau d'assistance
judiciaire, celui-ci l'accorde lorsqu'il est établi que la demande est justifiée. Dans le cas contraire, elle
est refusée.
Le Procureur du Roi peut, en tout cas, faire une enquête pour s'assurer de la véracité des dires du
demandeur.
) II- EFFETS DE L’ASSISTANCE JUDICIAIRE
 A-EXTRAIT DE LA DÉCISION ET DÉSIGNATION DE L’AVOCAT
Le secrétaire du bureau adresse, dans les 3 jours de l'admission à l'assistance judiciaire, au Président
de la juridiction compétente un extrait de la décision accordant l'assistance en y joignant les pièces du
dossier remis au bureau.
Le président invite le bâtonnier à désigner un avocat, ou s'il n'existe pas de conseil de l'ordre, il
procède lui-même à cette désignation.
Le défenseur doit prêter ses services gratuitement.
 B-DURÉE DU BÉNIFICE DE L’ASSISTANCE JUDICIAIRE
La loi prévoit que l'assisté conserve le bénéfice de l'assistance judiciaire lorsque, par suite d'une
décision d'incompétence de la juridiction devant laquelle l'assistance a été admise.
 CONDITIONS DE RECEVABILITÈ DE L'ACTION 

Trois conditions sont requises pour qu'une action en justice soit recevable : l'intérêt, la qualité et la
capacité.

Ces conditions sont expressément exigées par l’article 1, 1 er alinéa du C.P.C qui stipule : « Ne peuvent
ester en justice que ceux qui ont qualité, capacité et intérêt pour faire valoir leurs droits ».

I- L’INTÉRÊT

Pour exercer une action en justice, il faut avoir un intérêt à agir en partant de l’adage : « Pas d'intérêt
pas d'action », « l'intérêt est la mesure de l'action ». Il est toutefois admis qu'une personne n'a
intérêt à agir que si cet intérêt présente trois caractères : il doit être juridique, direct et personnel, né et
actuel.

A- L'INTÉRÊT DOIT ÊTRE JURIDIQUE

L'intérêt doit être fondé sur un droit. Cet intérêt juridique peut être pécuniaire (par exemple : réclamer
le paiement d'une créance) ou moral : la personne demande, dans ce cas réparation non pas du
préjudice matériel que' elle a subi dans son patrimoine, mais du préjudice qu'elle éprouve dans ses
affections exemple : atteinte à la réputation et ouverture d'un procès en diffamation.

B- L’INTÉRÊT DOIT ÊTRE DIRECT ET PERESONNEL

La personne qui agit, doit démontrer qu'elle a subi une atteinte apportée à un droit qui lui est propre.
Elle n'a pas à défendre un droit impropre.

C-L’INTÉRÊT DOIT ÊTRE NÉ ET ACTUEL

On ne parle pas d'un intérêt futur, il faut qu'il soit né et-actuel et que la violation du droit ait été
réalisée au moment de la demande.

II- LA QUALITÉ

Ont qualité pour agir :

1- Le titulaire du droit litigieux ainsi que ces héritiers (successeurs);


2- 2- Son mandataire légal ou conventionnel ; (tuteur autorisé par le juge des tutelles pour le
mineur.

III- LA CAPACITÉ

* Capacité d'exercice et capacité de jouissance

-La capacité de jouissance, c'est le droit d'ester en justice. En principe, toute personne physique ou
morale dispose de ce droit.

-La capacité d'exercice correspond à l'exercice du droit d'agir en justice. Le principe, c'est la capacité,
l'incapacité est l'exception.
* Le régime des incapacités et l'exercice de l'action en justice

La majorité étant fixée à 18 ans, à cet âge toute personne peut librement agir en justice.

-Le preneur émancipé (16 ans) ayant désormais pleine capacité, peut librement ester en justice (après
autorisation des juges des mineurs).

-Le mineur non émancipé et le majeur en tutelle sont incapables et ne peuvent agir en justice. Leur
représentant, tuteur peuvent sans autorisation introduire pour eux une action en justice.

Ces représentants ont la qualité de mandataire (judiciaire ou conventionnel).

En définitive, si l'article 1er du C.P.C oblige une personne à justifier sa qualité, sa capacité, et son
intérêt à ester en justice, le défaut de l'une de ces conditions entraîne sa sanction

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