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CENTRE DE TRAVAUX DIRIGES KAET

FICHES DE REVISION

Matière : Droit judiciaire privé

Encadreur : Ezékiel SOHOU

Contacts : 91-61-71-42

NB : les présentes sont faites en complément des fiches déjà notées lors des
travaux précédents.

Les présentes fiches ne se substituent pas à l’enseignement donné à la Faculté


par l’enseignant. Elles visent à faciliter les révisions de l’apprenant.

FICHE 2 : L’instance

L’instance apparait comme un « terme technique désignant une suite d’actes de


procédure allant de la demande en justice jusqu’au jugement »1. Comme spécifié dans
le contenu de la FICHE n°1, la procédure répond à un formalisme rigoureux qui peut
être remarqué à toutes les étapes du déroulement de l’instance notamment à son
entame. Cette entame est contenue dans le terme technique de saisine lui-même
étant enrôlé dans l’expression plus générique de « demande initiale ».

Rubrique n°1 : Les demandes, les exceptions et les fins de non-recevoir

Les demandes

La demande est l’acte « juridique par lequel une personne formule une prétention
qu’elle soumet au juge »2.

On en distingue deux : la demande initiale ; la demande incidente. Il existe une


nécessité affirmée de les distinguer.

1
Serges GUINCHARD, Thierry DEBARD, Lexique des termes juridiques, Paris, Dalloz, 2018, p. 1147.
2
Idem, p. 319.

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« La demande initiale est celle par laquelle un justiciable prend l’initiative d’un procès
en soumettant au juge ses prétentions. Elle introduit l’instance »3. Elle est ainsi dite
parce qu’elle intervient en début de procédure. Mais la demande est dite incidente
lorsqu’elle intervient au cours du procès. Selon qu’elle provient de demandeur, du
défendeur ou d’un tiers, elle est qualifiée respectivement de demande additionnelle
(le demandeur présente de nouvelles demandes qui viennent en addition à celle
initiale), reconventionnelle (le défendeur ne se contente pas seulement de
combattre la demande initiale mais il présente également une demande à son tour)
ou en intervention (un tiers qui n’était pas partie au procès demande à intervenir au
procès –demande volontaire- ou doit intervenir au procès sur demande de l’une des
parties –intervention forcée-).

Les exceptions

« Les exceptions sont des moyens que le défendeur, sans contredire de façon
directe ni discuter immédiatement les droits du demandeur ni acquiescer, invoque
pour critiquer l’instance elle-même qu’il considère comme mal engagée »4. Selon le
législateur béninois, « constitue une exception de procédure tout moyen qui tend soit
à faire déclarer la procédure irrégulière ou éteinte, soit à en suspendre le cours »5. On
distingue les exceptions de caution à fournir par les demandeurs étrangers (caution
judicatum solvi), les exceptions d’incompétence, les exceptions de litispendance et
de connexité, les exceptions dilatoires, les exceptions de nullité et l’exception
d’inconstitutionnalité6.

3
Article 116 du CPCCSAC.
4
Roger FOLLET, Répertoire de procédure civile et commerciale, Dalloz, Tome 1, 1955, rubrique exceptions et fins
de non-recevoir, p. 931, n°6, in Wilfried KOUNOU, Droit judiciaire privé, Université d’Abomey-Calavi, Cours, 2014-
2015, p. 68.
5
Article 164 du CPCCSAC.
6
Idem.

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A l’opposé, les fins de non-recevoir vise « à faire déclarer l’adversaire irrecevable en
sa demande, sans examen au fond, pour défaut de droit d’agir, tels le défaut de qualité,
le défaut d’intérêt, la prescription, le délai préfix, la chose jugée »7.

Rubrique n°2 : La saisine

Définition

La saisine désigne dans notre contexte l’ « action de porter devant un organe une
question sur laquelle celui-ci est appelé à statuer »8. Attention : à ne pas confondre
avec la saisie qui est un moyen d’action offert par la loi au créancier sur les biens du
débiteur. Il s’agit donc de l’action de porter devant une juridiction compétente un
litige afin qu’elle l’apprécie. Dans la pratique judiciaire, cet acte se matérialise à
travers des actes dits de saisine.

« Le tribunal est saisi, à la diligence de l'une ou l'autre partie par l'enregistrement de


la requête au secrétariat greffe ou par l'enrôlement de l'assignation au greffe »9.

Présentation des actes de saisine

La loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant Code de Procédure civile, commerciale,


sociale, administrative et des comptes, modifiée par la loi n°2016-16 du 28 juillet 2016
et plus récemment encore par la loi n°2020-08 du 23 avril 2020 portant modernisation
de la justice au Bénin prévoit plusieurs actes de saisine spécifiés sur la base de
différents critères.

« La demande est formée, soit par requête écrite, soit par assignation. La requête et
l’assignation peuvent être introduite par voie électronique. La demande peut être
également formée par formulaire normalisé »10. A cette disposition peut s’adjoindre,
entre autres, celle de l’article 744 du CPCCSAC qui dispose que « la demande en
justice est formée par assignation, par requête écrite, ou par requête conjointe ».

7
Article 204 du CPCCSAC.
8
Gérard CORNU, Vocabulaire juridique, Paris, puf., 9ème éd., 2011, p. 930.
9
Article 747 du CPCCSAC
10
Article 116 nouveau

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La requête est un acte de saisine qui se présente sous deux formes : la requête écrite
et la requête conjointe.

Elle est dite écrite lorsqu’elle intervient dans une procédure gracieuse. A cet égard
elle est définie comme « l’acte par lequel est formée la demande en justice dans les
procédures non contradictoires et qui consiste en un écrit motivé, directement
présenté au juge, en général le Président de la juridiction, afin que celui-ci, par sa
décision y donne une suite, et ceci sans que la partie adverse ou les parties intéressées
soient convoquées par le requérant ou le juge, à charge d’en référer à ce dernier en cas
de difficulté »11 (Ex : article 9, 101 et 102 du Code des personnes et de la famille). Mais
lorsqu’elle intervient dans les actions personnelles ou mobilières dont l’intérêt
pécuniaire n’excède pas 500.000 FCFA, la requête écrite peut être utilisée pour
introduire une instance contentieuse12.

Elle est également dite conjointe lorsqu’elle intervient dans une matière
contentieuse. La requête conjointe est celle qui est perçue comme « l’acte commun
par lequel les parties soumettent au juge leurs prétentions respectives, les points sur
lesquels elles sont en désaccord ainsi que leurs moyens respectifs »13.

Qu’elle soit écrite ou conjointe, la requête doit contenir des mentions prescrites par
le code à peine de nullité14.

Par requête on peut saisir les juridictions connaissant de l’état et de la capacité des
personnes, le tribunal de droit de propriété foncière etc.

L’assignation est un exploit d’huissier, c’est-à-dire un acte rédigé et signifié par un


huissier de justice15, à la demande d’une personne (le demandeur/la demanderesse)

11
Michel Romaric AZALOU, Armel AZODOGBEHOU, Jacques AZALOU-TOKPASSI, Connaître la justice, ses
animateurs et les diverses procédures, Cotonou, Copef, 2015, p. 135.
12
Article 117 al. 1 du CPCCSAC.
13
Article 127 du CPCCSAC. La doctrine béninoise sans s’éloigner de ce sens retient « formulée ensemble en justice
par, les deux parties dans une procédure contentieuse et par laquelle elles soumettent au juge leurs prétentions
respectives, les points sur lesquels elles demeurent en désaccord ainsi que leurs moyens respectifs afin que celui-
ci, par sa décision, tranche le litige », Michel Romaric AZALOU, Armel AZODOGBEHOU, Jacques AZALOU-TOKPASSI,
Connaître la justice, ses animateurs et les diverses procédures, Cotonou, Copef, 2015, p. 138.
14
Articles 128 du CPCCSAC.
15
Article 67 du CPCCSAC.

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et par lequel elle invite son adversaire (le défendeur/la défenderesse) à se présenter
à une date, à une heure devant une juridiction compétente dans le cadre d’un litige
les opposant. Elle présente, tout comme la requête, des mentions prescrites à peine
de nullité16. La signification de l’assignation peut être : faite à personne17, délivrée à
domicile18, à mairie19 ou encore faite à parquet20.

En matière sociale, en plus de la requête, la juridiction compétente peut être saisie


par requête écrite ou par procès-verbal de non conciliation21.

Rubrique n° 3 : Les principes directeurs du procès

Sous l’influence des préoccupations administratives et des théories


contemporaines axées sur les droits de l’Homme et cristallisées par la
reconnaissance, l’affirmation et la recommandation de droits subjectifs par des
instruments internationaux, les législateurs nationaux ont introduit dans les règles
internes de procédure de nouveaux principes. Ces principes directeurs du procès
sont ceux qui garantissent aux parties un procès équitable. On distingue :

- le principe dispositif : selon ce principe, seules les parties disposent du


procès. « Le procès est la chose des parties ». « Seules les parties introduisent
l’instance, hors le cas où la loi en dispose autrement […] » (article 2 du
CPCCSAC).
- le principe de l’immutabilité du litige : il permet de conserver une cohérence
au procès pendant son déroulement.
- le principe contradictoire : « aucune partie ne peut être jugée sans avoir été
entendue ou appelée » (article 15). Il ne suffit pas d’être assuré de saisir un

16
Article 131 du CPCCSAC.
17
Article 59 du CPCCSAC
18
Article 60 du CPCCSAC
19
Article 61 du CPCCSAC
20
Article 64 et suivants du CPCCSAC.
21
Article 786 du CPCCSAC.

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juge. Il faut encore être entendu par lui et disposer de la faculté de répondre
à son adversaire22.
- le principe de coopération : selon ce principe une coopération doit exister
entre le juge et les parties au procès. « Donne-moi les faits et je te donnerai le
Droit ». Le juge est sensé maîtrisé le droit applicable. Mais sa maîtrise ne peut
être utile que si les parties lui soumettent leurs difficultés ou les faits, d’où la
nécessité d’une coopération.

Sujets possibles

1) La saisine du juge en droit judiciaire privé


2) Les actions pétitoires et possessoires
3) Les principes directeurs du procès
4) Les moyens de défense

FICHE 3 : Les jugements

Le jugement est un terme générique qui désigne une décision de justice. Stricto
sensu, il désigne celle rendue par un tribunal étatique. Suivant le critère tenant à la
présence ou non des parties il peut être qualifié de jugement :

- contradictoire : lorsqu’il est rendu à l’issue d’une procédure dans laquelle


toutes les parties ont comparu et ont fait valoir leurs moyens. La présence du
demandeur n’est pas nécessaire pour qu’on retienne la qualification.
- réputé contradictoire : Le jugement est réputé contradictoire lorsque
l’assignation a été faite à la personne du défendeur et qu’on a la preuve
qu’elle a été informée, mais qu’elle s’abstient de se rendre en justice pour s’y
défendre.

22
Joseph DJOGBENOU, Code de procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des comptes, commenté
et annoté, Cotonou, CREDIJ, 2014, p. 33.

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- par défaut : la décision rendue par défaut est celle dans laquelle l’assignation
n’a pas été faite à personne et le défendeur s’est abstenu de se rendre en
justice.

Quel est l’intérêt de la classification ?

Suivant le critère selon son moment d’intervention il peut être également qualifié
de :

- jugement avant-dire-droit : rendue en cours de procédure et ne met pas fin à


la procédure
- jugement définitif : intervient à la fin de la procédure pour mettre fin à la
procédure.

FICHE 4 : Les voies de recours

La recherche de la justice, dans son sens moral, implique que soient mis en œuvre
tous les moyens nécessaires à sa manifestation. Ainsi, le système judiciaire offre au
justiciable plusieurs chances de se rapprocher le plus possible de la justice et d’éviter
les éventuelles erreurs judiciaires. Les voies de recours facilitent la mise en œuvre
de cette garantie processuelle. Les voies de recours sont des « moyens
expressément mis à la disposition des plaideurs pour leur permettre d’obtenir un
nouvel examen du procès (ou d’une partie de celui-ci) ou de faire valoir les irrégularités
observées dans le déroulement de la procédure »23. A travers elles, la décision de
justice n’est plus intangible, elle est révocable. La révocabilité étant perçue comme
la possibilité de remettre en cause une décision de justice. On distingue les voies de
recours ordinaires (opposition24 et appel25) et voies de recours extraordinaires
(tierce opposition26, recours en révision27, pourvoi en cassation28).

23
Serges GUINCHARD, Thierry DEBARD, Lexique des termes juridiques, Paris, Dalloz, 2018, p. 2116.
24
Article 648 du CPCCSAC.
25
Article 621 du CPCCSAC.
26
Article 657 du CPCCSAC.
27
Article 668 du CPCCSAC.
28
Article 679 du CPCCSAC.

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(Les fiches précédentes ont été proposées sur la base de l’enseignement de +Me
Wilfried KOUNOU et du Code de procédure civile…)

Fiche n°3 : Répondez aux question suivantes

(La présente fiche est proposée sur la base de l’enseignement du Dr. DOSSA
Cyriaque)

1- Que recouvre l’expression procédure civile ?

R- Ensemble de règles destinées à assurer par la voie judiciaire la sanction des droits
subjectifs. C’est aussi l’ensemble des formalités par lesquelles une difficulté d’ordre
juridique, un litige est soumis au tribunal.

2- Quelle différence faites-vous entre la procédure civile et le DJP ?

La mise en œuvre des droits ne se limite pas qu’à la procédure. Elle concerne
également l’organisation et la détermination des organes chargés d’assurer
l’efficacité ou l’effectivité des règles de droit. Le DJP étend en réalité le champ
traditionnel de la procédure civile au régime de l’organisation judiciaire (prise en
compte de nouvelles matières –commerciale, sociales, administrative…-, prise en
compte des procédures hors procès-arbitrage, médiation, conciliation- prise en
compte d’un volet international –OHADA, CCJA …)

3- Définissez le DJP

Le DJP peut être sommairement défini comme l ’ensemble des règles gouvernant
l’organisation et le fonctionnement de la justice en vue d’assurer aux particuliers la
mise en œuvre de la sanction des droits subjectifs en matière de droit privé. Il
recouvre essentiellement deux sens. Au sens organique le DJP s’occupe de savoir
quelle est la juridiction et qui est le juge apte à trancher un litige d’ordre civil. Au
sens fonctionnel, il recherche plutôt comment le juge ou la juridiction tranche ce
litige civil.

4- Définissez sommairement : procédure, litige.

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La procédure dérive du latin procedere et désigne au sens juridique un ensemble
d’actes ou de formalités dont l’accomplissement permet à une juridiction de
trancher un problème juridique. C’est la manière de faire avancer le procès.

Le litige apparaît comme la condition du procès alors que le procès donne au litige
sa solution. C’est la difficulté soumise au juge.

5- Quelles est la nature du DJP ?

C’est un droit servant (c’est-à-dire qu’il n’a pour objet que la réalisation en justice
des droits subjectifs substantiels), un droit indépendant (qui est autonome et inséré
dans un code ad’hoc avec une dissociation d’avec les autres procédures) et une
discipline érigée en véritable science du procès (qui est une matière d’une complexité
avérée marquées par des formalités minutieuses et dissuasives).

6- Quelles sont les caractéristiques du DJP ?

Il est caractérisé par le formalisme (c’est une matière marquée par des
rites/formalités minutieuses parfois encombrantes sur la forme et le fond) et
l’impérativité des règles (la justice est un service public ; on ne peut déroger par la
volonté individuelle aux règles de procédure ; l’inobservation est sanctionnée par
une nullité ; elle se manifeste par l’office du juge tenu de relever les cas de violation
des règles d’ordre public).

7- Citez les sources du DJP


- La constitution
- La Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples
- La loi (CPCCSAC, loi 2020-08 du 23 avril 2020 portant modernisation de la
justice, Actes uniformes OHADA etc.)
- La jurisprudence
8- Qu’est-ce qu’une juridiction ?

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C’est l’espace, le cadre où le procès civil se déroule. C’est le lieu d’expression des
protagonistes du procès civil. Son existence, son organisation et son
fonctionnement sont prévus par la loi.

9- Comment pouvez-vous définir l’ordonnancement judiciaire ?

C’est la composition du système judiciaire envisagé comme un ensemble d’organes


juridictionnels liés entre eux par des relations fonctionnelles.

10- Présentez les principes liés au service public de la justice.

Le service public de la justice s’exprime à travers sa continuité et l’assurance de


l’égalité devant elle.

- La continuité du service public de la justice suppose que la justice doit être


assurée en permanence et partout. Autrement dit, la justice doit être assurée
en tout temps et en tout lieu.
- L’égalité des citoyens devant le service public de la justice vise à assurer à
tous le citoyens un accès égal au droit et à la justice. Ce principe exclu les
privilèges basés des éléments subjectifs tels que la race, la classe sociale, la
religion, l’ethnie…
11- Qu’est-ce qu’un acte juridictionnel ?

C’est celui par lequel la juridiction saisie exprime son opinion sur le litige qui lui est
soumis, laquelle opinion constitue la vérité judiciaire. Il peut être appelé jugement,
arrêt ou sentence arbitrale.

12- Comment peut-on classer les actes juridictionnels ?

On peut les classer suivant qu’ils sont contentieux ou gracieux.

- Actes juridictionnels contentieux : on y retrouve deux classifications à savoir


celle fondée sur la défaillance de l’une des parties (jugement contradictoire,
jugement par défaut et jugement réputé contradictoire), celle fondée sur le

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dessaisissement du juge (décision avant dire droit ou avant faire droit,
jugements définitifs) et celle provisoire.
- Actes juridictionnels gracieux : l’ordonnance rendue à pied de requête.
13- Définissez la compétence
La compétence est l’aptitude d’une juridiction considérée en elle-même à
trancher un litige par application de la règle de droit. L’incompétence est de
ce fait l’inaptitude juridictionnelle.
14- Quelle distinction faites-vous entre ‘’ordre’’ et ‘’degré’’ ?

L’ordre désigne l’ensemble des tribunaux ou juridictions placés sous le contrôle


d’une même juridiction supérieure. Le degré par contre précise la place de la
juridiction dans la hiérarchie judiciaire.

15- Qu’est-ce que la compétence d’attribution ?

Elle est celle par laquelle la matière est attribuée à la juridiction. Cette attribution
peut découler de la valeur du litige (taux de ressort) ou de la matière dont il relève
(règles substantielles).

16- Quels sont les principes légaux de compétence que vous connaissez ? (Cf.
sujet sur la compétence juridictionnelle pour les précisions liées aux
compétences matérielle et territoriale).

En matière personnelle : tribunal du domicile du défendeur (art. 40 du CPCCSAC) ;

En matière contractuelle : tribunal du lieu de conclusion du contrat, de la livraison


effective de la chose ou celui du lieu de l’exécution de la prestation de service ;

En matière délictuelle : tribunal du lieu du fait dommageable ou celui dans le ressort


duquel le dommage a été subi.

En matière d’aliments ou de contribution aux charges du ménage : tribunal du lieu


où demeure le créancier ou celle où demeure le débiteur.

Etc.

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17- Qu’est-ce que la prorogation de compétence ? (Cf. sujet sur la compétence
juridictionnelle pour les précisions liées aux compétences matérielle et
territoriale).
18- Qu’est-ce que l’action en justice ?

Selon l’article 30 du CPCCSAC, « l’action est le droit, pour l’auteur d’une prétention,
d’être entendu sur le fond de celle-ci afin que le juge la dise bien ou mal fondée.

Pour le défendeur, l’action est le droit de discuter le bien-fondé de cette prétention ».

19- L’action est-ce le droit ?

Sur la question deux théories s’affrontent. La théorie classique pense que le droit
s’identifie à l’action. Pour DEMOLOMBES « l’action c’est le droit mis en mouvement ;
c’est le droit à l’état de paix ». GARSONNET estime de son côté que « l’action n’est
pas autre chose que le droit lui-même ».

La théorie moderne retient par contre que l’action ne s’identifie pas au droit. Elle
estime qu’il existe des actions sans droit (ex : action exercée par le Ministère public
en matière pénale) et des droits sans actions (obligation de respect des parents est
une obligation naturelle non assortie de sanction). Elle milite pour l’autonomie du
droit et de l’action.

20- L’action se distingue-t-elle de la demande ?

La demande assure la mise en œuvre procédurale de l’action. Il s’ensuit que l’action


est le droit subjectif de saisir le juge et la demande est le moyen permettant de
porter à la connaissance du juge la prétention.

21- Quelles sont les conditions de recevabilité/d’ouverture d’une action ?

LA recevabilité d’une action est soumise aux conditions prévues à l’article 33 du


CPCCSAC. Il s’agit de l’exigence de justifier d’un intérêt légitime, direct, personnel et
juridiquement protégé, de présenter la qualité requise ainsi que la capacité d’agir en
justice.

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22- Présentez la classification des actions

Elle peut être faite suivant différents critères à savoir la nature du droit litigieux ou
l’objet du droit litigieux.

La classification portant sur la nature du droit litigieux oppose les actions


personnelles aux actions réelles.

Les actions personnelles visent à faire respecter ou exécuter un droit personnel et


peuvent résulter d’un contrat, d’un délit, d’un engagement unilatéral. Parmi elles on
note l’action en nullité, l’action en résolution ou résiliation, l’action en réfaction,
l’action estimatoire, l’action oblique, l’action paulienne et cetera.

Les actions réelles visent à faire respecter un droit sur un bien. On distingue l’action
négatoire, l’action confessoire et l’action en revendication.

La classification fondée sur l’objet du droit litigieux oppose les actions mobilières
aux actions immobilières. L’action est dite mobilière lorsqu’elle porte sur un meuble
et immobilière lorsqu’elle porte sur un immeuble. Dans les actions immobilières on
distingue les actions possessoires et les actions pétitoires.

23- Quelles distinctions faites-vous entre actions possessoires et actions

pétitoires ?

Ces actions sont des actions immobilières. Les actions possessoires visent la

protection du possesseur de bonne foi. Les actions pétitoires concernent quant à

elles la protection des droits du propriétaire du bien. Dans les actions possessoires

on distingue la complainte (action ouverte au possesseur ou au détenteur précaire

en cas de trouble actuel de la jouissance du bien), la dénonciation de nouvel œuvre

(action ouverte au possesseur en cas de trouble éventuel) et la réintégrande (action

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accordée au possesseur ou détenteur précaire victime d’une voie de fait

accompagnée ou non de violence).

24- Qui sont les protagonistes de l’instance civile ?

Les protagonistes sont les parties au procès. On distingue formellement le

demandeur (personne qui initie la procédure) du défendeur (celui contre qui est

initiée la procédure) auxquels est ajouté l’intervenant (un tiers qui intervient au

procès volontairement ou de façon forcée).

25- Qu’est-ce que la liaison d’instance ?

C’est la situation judiciaire dans laquelle le défendeur après avoir répondu à


l’assignation du demandeur ne laissant plus l’opportunité à ce dernier de décider
seul de l’extinction de l’instance ou de l’action en se désistant.

26- Clarifiez : désistement, radiation, péremption, force de chose jugée, autorité


de chose jugée.

Le désistement est l’abandon volontaire opéré par le demandeur et qui porte soit
sur l’action (désistement à l’action -met fin à l’action-) soit sur l’instance
(désistement d’instance –met fin à l’instance en cours-).

La radiation est une mesure de procédure qui sanctionne le défaut de diligence des
parties.

La péremption est une conséquence de l’inertie remarquée de la part des parties.


L’instance est périmée lorsqu’aucune partie n’accomplit de diligence pendant trois
(03) ans. Elle n’éteint pas l‘action mais l’instance.

L’autorité de chose jugée est l’ensemble des effets attachés à la décision


juridictionnelle du fait de sa nature (force de vérité légale…). Elle fait obstacle à ce
qu’une même demande soit introduite entre les mêmes parties agissant dans les

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mêmes qualités portant sur le même objet et soutenue par la même cause. La force
de chose jugée quant à elle est l’efficacité particulière qu’a une décision de justice
lorsqu’elle n’est plus susceptible de voies de recours, ce qui suppose l’épuisement
des voies de recours.

27- Qu’entendez-vous par les dépens ?

Ce sont des frais engendrés par le procès et que le gagnant peut se faire payer par
le perdant à moins que le juge n’en décide autrement.

28- Qu’entendez-vous par le taux de ressort ?

Le taux de ressort est une notion qui intervient principalement dans la


détermination de la compétence par attribution. Prévu par la loi, il constitue une
limite pécuniaire en dessous duquel la saisine de la cour d’appel à la suite d’un
jugement n’est pas possible. En d’autres termes, jusqu’à cette valeur, le tribunal saisi
rend sa décision en premier et dernier ressort. Le taux de ressort joue un rôle de
filtre des décisions pouvant être frappées d’appel. Ainsi, « les tribunaux de première
instance connaissent en premier et dernier ressort, à l’exception des réclamations
de créances, des actions personnelles et mobilières jusqu’à la valeur de deux cent
mille (200.000) FCFA en principal et 50.000 en revenus annuels calculés en rente. Il
statue en premier et dernier ressort, sur les réclamations de créances dont la valeur
en principal n’excède pas cinq millions (5.000.000). Les tribunaux de commerce
statuent en premier et dernier ressort sur toutes les demandes dont l’intérêt du
litige est inférieur ou égal à cinq million (5.00.000) de FCFA en principal »29. Il statue
à charge d’appel dans tous les autres cas.

29- Que faut-il entendre par question préjudicielle et préalable ?

Question préjudicielle : c’est une question qui, lorsqu’elle est posée au tribunal,
l’oblige à surseoir à statuer jusqu’à ce qu’elle ait été soumise à la juridiction
compétente qui devra l’examiner et rendre une décision. Elle est dite préjudicielle à

29
Article 51.1 nouveau/Loi 2020-08 du 23 avril 2020 portant modernisation de la justice.

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l’action lorsqu’elle constitue un obstacle diriment à l’exercice de l’action. Elle est
dite préjudicielle au jugement lorsqu’elle constitue un obstacle à l’examen au fond
de l’affaire.

Ex : exception d’inconstitutionnalité.

Question préalable : c’est celle qui, lorsqu’elle est posée au tribunal, n’oblige pas le
juge à un sursis à statuer. Elle est examinée par le tribunal auquel elle est posée.

30- Distinguez la clause compromissoire du compromis et de la clause attributive


de juridiction.

La clause compromissoire est celle par laquelle les parties prévoient au contrat
qu’en cas de litiges éventuels découlant de l’exécution de leur contrat elles se
référeront à une juridiction arbitrale.

Le compromis est l’accord postérieur à la naissance du litige et par lequel les parties
portent leur choix sur une juridiction arbitrale.

La clause attributive de juridiction est celle par laquelle les parties conviennent de
soumettre à une juridiction qu’elles désignent, la connaissance des litiges éventuels
à survenir.

31- Répondez par vrai (V) ou faux (F):


a) Le délai de recours court à compter du prononcé pour les décisions par
défaut. F
b) Le délai de recours court à compter de la date de notification ou de la
signification pour les décisions contradictoires. F
c) Le délai de recours par une voie ordinaire suspend l’exécution du jugement.
V
32- Le délai de l’appel est de : un (01) mois en matière contentieuse ; 15 jours en
matière gracieuse.
33- Citez les jugements susceptibles d’appel :
• Jugement gracieux ou contentieux ;

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• Jugement de première instance
• Jugement qui tranche tout ou partie du principal et ordonnent une mesure
d’instruction ;
• Jugement statuant sur un incident de procédure (exception de procédure,
une fin de non-recevoir) et mettant fin à l’instance ;
• Ordonnance de référé, et ordonnance du juge conciliateur ;

34- Quels sont les effets de l’appel :

Il produit un effet dévolutif (remise en cause de la chose jugée) article 640. Effet
suspensif (article 619).

35- Quels sont les effets de l’opposition ?

Effet dévolutif ; l’effet suspensif.

36- Quelles décisions peuvent faire objet d’opposition ?

Jugements rendus par défaut en matière civile moderne et commerciale ;


jugement est étendu au sens large (TPI, CA, juridictions de droit commun
d’exception…)

Elle interdite en matière de référé, contre les décisions de suspension des


poursuites individuelles et en matière traditionnelle.

37- Qui peut former opposition ?

Avoir été parties ; avoir été défaillante ;

Le délai est de 15 jours à part de la date de signification

38- Délai d’exercice de :


• La tierce opposition : 02 mois pour le tiers en matière contentieuse ; 30 ans
en principal ; sans délai contre un jugement produit au cours d’une autre
instance par celui auquel on l’oppose.

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• Le recours en révision : 03 mois à compter du jour où la partie a eu
connaissance de la cause de révision (cause de la révision article 670) ;
• Pouvoir en cassation : 3 mois à compter du prononcé ;
39- Quels sont les cas d’ouverture du pouvoir en cassation ?
- Cas prévus par la loi
- Les jugements en dernier ressort qui tranchent dans leur disposition une
partie du principal et ordonnent une mesure d’instruction ou une mesure
provisoire, comme les jugements qui tranchent en dernier ressort tout le
principal.
- Les jugements en dernier ressort qui, statuant sur une exception de
procédure, une fin de non-recevoir ou tout autre incident mettent fin à
l’instance ;
40- Effets du pouvoir en cassation :
• Irrecevabilité des nouveaux moyens
• Décision de la cour suprême insusceptible d’opposition
• Irrecevabilité de l’auteur du pouvoir s’il est rejeté
41- Quels sont les cas d’ouverture du pouvoir en cassation ?
- pour méconnaissance d’une règle de droit : violation de la loi, refus
d’appliquer la loi, la fausse application ou refus d’application de la loi,
l’incompétence, l’excès de pouvoir, l’inobservation des formes de
procédures, la contrariété de jugements, la perte de fondement juridique.
- pour vice de motivation : le défaut de base légale, défaut de motifs, défaut
contradiction de motifs, défaut de réponse à conclusions, dénaturation.

43- Quel est le sens de la qualification de « première instance » ?

Cette qualification est attribuée en tant qu’élément de gestion administrative des


juridictions. Elle est déterminée par la démographie et certains aspects de
l’administration territoriale. Elle permet d’affecter plus de ressources humaines et
financières et matérielles.

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42- Citez trois cours d’appel : Cotonou, Abomey, Parakou.
43- Citez Cinq tribunaux : Abomey-Calavi, Lokossa, Savalou, Natitingou, Djougou.

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