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FICHES DE REVISION
Contacts : 91-61-71-42
NB : les présentes sont faites en complément des fiches déjà notées lors des
travaux précédents.
FICHE 2 : L’instance
Les demandes
La demande est l’acte « juridique par lequel une personne formule une prétention
qu’elle soumet au juge »2.
1
Serges GUINCHARD, Thierry DEBARD, Lexique des termes juridiques, Paris, Dalloz, 2018, p. 1147.
2
Idem, p. 319.
Les exceptions
« Les exceptions sont des moyens que le défendeur, sans contredire de façon
directe ni discuter immédiatement les droits du demandeur ni acquiescer, invoque
pour critiquer l’instance elle-même qu’il considère comme mal engagée »4. Selon le
législateur béninois, « constitue une exception de procédure tout moyen qui tend soit
à faire déclarer la procédure irrégulière ou éteinte, soit à en suspendre le cours »5. On
distingue les exceptions de caution à fournir par les demandeurs étrangers (caution
judicatum solvi), les exceptions d’incompétence, les exceptions de litispendance et
de connexité, les exceptions dilatoires, les exceptions de nullité et l’exception
d’inconstitutionnalité6.
3
Article 116 du CPCCSAC.
4
Roger FOLLET, Répertoire de procédure civile et commerciale, Dalloz, Tome 1, 1955, rubrique exceptions et fins
de non-recevoir, p. 931, n°6, in Wilfried KOUNOU, Droit judiciaire privé, Université d’Abomey-Calavi, Cours, 2014-
2015, p. 68.
5
Article 164 du CPCCSAC.
6
Idem.
Définition
La saisine désigne dans notre contexte l’ « action de porter devant un organe une
question sur laquelle celui-ci est appelé à statuer »8. Attention : à ne pas confondre
avec la saisie qui est un moyen d’action offert par la loi au créancier sur les biens du
débiteur. Il s’agit donc de l’action de porter devant une juridiction compétente un
litige afin qu’elle l’apprécie. Dans la pratique judiciaire, cet acte se matérialise à
travers des actes dits de saisine.
« La demande est formée, soit par requête écrite, soit par assignation. La requête et
l’assignation peuvent être introduite par voie électronique. La demande peut être
également formée par formulaire normalisé »10. A cette disposition peut s’adjoindre,
entre autres, celle de l’article 744 du CPCCSAC qui dispose que « la demande en
justice est formée par assignation, par requête écrite, ou par requête conjointe ».
7
Article 204 du CPCCSAC.
8
Gérard CORNU, Vocabulaire juridique, Paris, puf., 9ème éd., 2011, p. 930.
9
Article 747 du CPCCSAC
10
Article 116 nouveau
Elle est dite écrite lorsqu’elle intervient dans une procédure gracieuse. A cet égard
elle est définie comme « l’acte par lequel est formée la demande en justice dans les
procédures non contradictoires et qui consiste en un écrit motivé, directement
présenté au juge, en général le Président de la juridiction, afin que celui-ci, par sa
décision y donne une suite, et ceci sans que la partie adverse ou les parties intéressées
soient convoquées par le requérant ou le juge, à charge d’en référer à ce dernier en cas
de difficulté »11 (Ex : article 9, 101 et 102 du Code des personnes et de la famille). Mais
lorsqu’elle intervient dans les actions personnelles ou mobilières dont l’intérêt
pécuniaire n’excède pas 500.000 FCFA, la requête écrite peut être utilisée pour
introduire une instance contentieuse12.
Elle est également dite conjointe lorsqu’elle intervient dans une matière
contentieuse. La requête conjointe est celle qui est perçue comme « l’acte commun
par lequel les parties soumettent au juge leurs prétentions respectives, les points sur
lesquels elles sont en désaccord ainsi que leurs moyens respectifs »13.
Qu’elle soit écrite ou conjointe, la requête doit contenir des mentions prescrites par
le code à peine de nullité14.
Par requête on peut saisir les juridictions connaissant de l’état et de la capacité des
personnes, le tribunal de droit de propriété foncière etc.
11
Michel Romaric AZALOU, Armel AZODOGBEHOU, Jacques AZALOU-TOKPASSI, Connaître la justice, ses
animateurs et les diverses procédures, Cotonou, Copef, 2015, p. 135.
12
Article 117 al. 1 du CPCCSAC.
13
Article 127 du CPCCSAC. La doctrine béninoise sans s’éloigner de ce sens retient « formulée ensemble en justice
par, les deux parties dans une procédure contentieuse et par laquelle elles soumettent au juge leurs prétentions
respectives, les points sur lesquels elles demeurent en désaccord ainsi que leurs moyens respectifs afin que celui-
ci, par sa décision, tranche le litige », Michel Romaric AZALOU, Armel AZODOGBEHOU, Jacques AZALOU-TOKPASSI,
Connaître la justice, ses animateurs et les diverses procédures, Cotonou, Copef, 2015, p. 138.
14
Articles 128 du CPCCSAC.
15
Article 67 du CPCCSAC.
16
Article 131 du CPCCSAC.
17
Article 59 du CPCCSAC
18
Article 60 du CPCCSAC
19
Article 61 du CPCCSAC
20
Article 64 et suivants du CPCCSAC.
21
Article 786 du CPCCSAC.
Sujets possibles
Le jugement est un terme générique qui désigne une décision de justice. Stricto
sensu, il désigne celle rendue par un tribunal étatique. Suivant le critère tenant à la
présence ou non des parties il peut être qualifié de jugement :
22
Joseph DJOGBENOU, Code de procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des comptes, commenté
et annoté, Cotonou, CREDIJ, 2014, p. 33.
Suivant le critère selon son moment d’intervention il peut être également qualifié
de :
La recherche de la justice, dans son sens moral, implique que soient mis en œuvre
tous les moyens nécessaires à sa manifestation. Ainsi, le système judiciaire offre au
justiciable plusieurs chances de se rapprocher le plus possible de la justice et d’éviter
les éventuelles erreurs judiciaires. Les voies de recours facilitent la mise en œuvre
de cette garantie processuelle. Les voies de recours sont des « moyens
expressément mis à la disposition des plaideurs pour leur permettre d’obtenir un
nouvel examen du procès (ou d’une partie de celui-ci) ou de faire valoir les irrégularités
observées dans le déroulement de la procédure »23. A travers elles, la décision de
justice n’est plus intangible, elle est révocable. La révocabilité étant perçue comme
la possibilité de remettre en cause une décision de justice. On distingue les voies de
recours ordinaires (opposition24 et appel25) et voies de recours extraordinaires
(tierce opposition26, recours en révision27, pourvoi en cassation28).
23
Serges GUINCHARD, Thierry DEBARD, Lexique des termes juridiques, Paris, Dalloz, 2018, p. 2116.
24
Article 648 du CPCCSAC.
25
Article 621 du CPCCSAC.
26
Article 657 du CPCCSAC.
27
Article 668 du CPCCSAC.
28
Article 679 du CPCCSAC.
(La présente fiche est proposée sur la base de l’enseignement du Dr. DOSSA
Cyriaque)
R- Ensemble de règles destinées à assurer par la voie judiciaire la sanction des droits
subjectifs. C’est aussi l’ensemble des formalités par lesquelles une difficulté d’ordre
juridique, un litige est soumis au tribunal.
La mise en œuvre des droits ne se limite pas qu’à la procédure. Elle concerne
également l’organisation et la détermination des organes chargés d’assurer
l’efficacité ou l’effectivité des règles de droit. Le DJP étend en réalité le champ
traditionnel de la procédure civile au régime de l’organisation judiciaire (prise en
compte de nouvelles matières –commerciale, sociales, administrative…-, prise en
compte des procédures hors procès-arbitrage, médiation, conciliation- prise en
compte d’un volet international –OHADA, CCJA …)
3- Définissez le DJP
Le DJP peut être sommairement défini comme l ’ensemble des règles gouvernant
l’organisation et le fonctionnement de la justice en vue d’assurer aux particuliers la
mise en œuvre de la sanction des droits subjectifs en matière de droit privé. Il
recouvre essentiellement deux sens. Au sens organique le DJP s’occupe de savoir
quelle est la juridiction et qui est le juge apte à trancher un litige d’ordre civil. Au
sens fonctionnel, il recherche plutôt comment le juge ou la juridiction tranche ce
litige civil.
Le litige apparaît comme la condition du procès alors que le procès donne au litige
sa solution. C’est la difficulté soumise au juge.
C’est un droit servant (c’est-à-dire qu’il n’a pour objet que la réalisation en justice
des droits subjectifs substantiels), un droit indépendant (qui est autonome et inséré
dans un code ad’hoc avec une dissociation d’avec les autres procédures) et une
discipline érigée en véritable science du procès (qui est une matière d’une complexité
avérée marquées par des formalités minutieuses et dissuasives).
Il est caractérisé par le formalisme (c’est une matière marquée par des
rites/formalités minutieuses parfois encombrantes sur la forme et le fond) et
l’impérativité des règles (la justice est un service public ; on ne peut déroger par la
volonté individuelle aux règles de procédure ; l’inobservation est sanctionnée par
une nullité ; elle se manifeste par l’office du juge tenu de relever les cas de violation
des règles d’ordre public).
C’est celui par lequel la juridiction saisie exprime son opinion sur le litige qui lui est
soumis, laquelle opinion constitue la vérité judiciaire. Il peut être appelé jugement,
arrêt ou sentence arbitrale.
Elle est celle par laquelle la matière est attribuée à la juridiction. Cette attribution
peut découler de la valeur du litige (taux de ressort) ou de la matière dont il relève
(règles substantielles).
16- Quels sont les principes légaux de compétence que vous connaissez ? (Cf.
sujet sur la compétence juridictionnelle pour les précisions liées aux
compétences matérielle et territoriale).
Etc.
Selon l’article 30 du CPCCSAC, « l’action est le droit, pour l’auteur d’une prétention,
d’être entendu sur le fond de celle-ci afin que le juge la dise bien ou mal fondée.
Sur la question deux théories s’affrontent. La théorie classique pense que le droit
s’identifie à l’action. Pour DEMOLOMBES « l’action c’est le droit mis en mouvement ;
c’est le droit à l’état de paix ». GARSONNET estime de son côté que « l’action n’est
pas autre chose que le droit lui-même ».
La théorie moderne retient par contre que l’action ne s’identifie pas au droit. Elle
estime qu’il existe des actions sans droit (ex : action exercée par le Ministère public
en matière pénale) et des droits sans actions (obligation de respect des parents est
une obligation naturelle non assortie de sanction). Elle milite pour l’autonomie du
droit et de l’action.
Elle peut être faite suivant différents critères à savoir la nature du droit litigieux ou
l’objet du droit litigieux.
Les actions réelles visent à faire respecter un droit sur un bien. On distingue l’action
négatoire, l’action confessoire et l’action en revendication.
La classification fondée sur l’objet du droit litigieux oppose les actions mobilières
aux actions immobilières. L’action est dite mobilière lorsqu’elle porte sur un meuble
et immobilière lorsqu’elle porte sur un immeuble. Dans les actions immobilières on
distingue les actions possessoires et les actions pétitoires.
pétitoires ?
Ces actions sont des actions immobilières. Les actions possessoires visent la
elles la protection des droits du propriétaire du bien. Dans les actions possessoires
demandeur (personne qui initie la procédure) du défendeur (celui contre qui est
initiée la procédure) auxquels est ajouté l’intervenant (un tiers qui intervient au
Le désistement est l’abandon volontaire opéré par le demandeur et qui porte soit
sur l’action (désistement à l’action -met fin à l’action-) soit sur l’instance
(désistement d’instance –met fin à l’instance en cours-).
La radiation est une mesure de procédure qui sanctionne le défaut de diligence des
parties.
Ce sont des frais engendrés par le procès et que le gagnant peut se faire payer par
le perdant à moins que le juge n’en décide autrement.
Question préjudicielle : c’est une question qui, lorsqu’elle est posée au tribunal,
l’oblige à surseoir à statuer jusqu’à ce qu’elle ait été soumise à la juridiction
compétente qui devra l’examiner et rendre une décision. Elle est dite préjudicielle à
29
Article 51.1 nouveau/Loi 2020-08 du 23 avril 2020 portant modernisation de la justice.
Ex : exception d’inconstitutionnalité.
Question préalable : c’est celle qui, lorsqu’elle est posée au tribunal, n’oblige pas le
juge à un sursis à statuer. Elle est examinée par le tribunal auquel elle est posée.
La clause compromissoire est celle par laquelle les parties prévoient au contrat
qu’en cas de litiges éventuels découlant de l’exécution de leur contrat elles se
référeront à une juridiction arbitrale.
Le compromis est l’accord postérieur à la naissance du litige et par lequel les parties
portent leur choix sur une juridiction arbitrale.
La clause attributive de juridiction est celle par laquelle les parties conviennent de
soumettre à une juridiction qu’elles désignent, la connaissance des litiges éventuels
à survenir.
Il produit un effet dévolutif (remise en cause de la chose jugée) article 640. Effet
suspensif (article 619).