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La procédure civile est applicable devant les juridictions de droit commun,

compétente pour tous les litiges de droit privé mettant en cause uniquement des
particuliers d’où l’exclusion de toute intervention du ministère public sauf si la loi
prévoit autrement. La procédure a pour finalité d’organiser le déroulement du procès
civil, elle constitue l'ensemble des formalités qui permettent au titulaire d'un droit de
faire respecter ses prérogatives en recourant aux tribunaux de l'ordre civil.

L’ACTION EN JUSTICE CHAPITRE I : LA NATURE DE L’ACTION EN JUSTICE

I-DÉFINITION DE L’ACTION

L'action est « le droit » ou « pouvoir » pour toute personne d'agir en justice, c'est-à-
dire de déclencher la machine judiciaire. Ce « droit » ou « pouvoir » a un caractère
légal, car reconnu et garanti par la loi, mais il est aussi facultatif, en ce qu'une
personne n'est pas forcée d'agir en justice. Le justiciable est ainsi libre d'agir.

II- ABUS DU DROIT D’AGIR Il peut y avoir un :

-Acte de malice ou erreur grossière: L'action en justice est un droit dont l'exercice
dégénère en faute pouvant donner lieu à des dommages-intérêts que s'il constitue un
acte de malice ou tout au moins une erreur grossière équipollente au dol.

-Abus de droit de recours: Dans certains cas, la loi prévoit des amendes civiles contre
le plaideur imprudent. Tel est le cas, par exemple, lorsqu'un plaideur abuse de son
droit de recours.

III-RAPPORT ENTRE L’ACTION ET LA DEMANDE

si l'action est la faculté d'agir, cette possibilité se matérialise par une demande par
laquelle on saisit une juridiction. De ce fait, l'action étant un pouvoir légal, la
demande constitue l'acte de procédure ou la démarche concrète qui exprime la
décision de passer de la faculté d'agir à la volonté d'engager une instance précise et
déterminée.

CHAPITRE II : CONDITIONS DE RECEVABILITÈ DE L'ACTION Ces conditions sont


expressément exigées par l’article 1du C.P.C qui stipule : « Ne peuvent ester en
justice que ceux qui ont qualité, capacité et intérêt pour faire valoir leurs droits ».

I- L’INTÉRÊT
Pour exercer une action en justice, il faut avoir un intérêt à agir en partant de l'adage:
« Pas d'intérêt pas d'action », « l'intérêt est la mesure de l'action ». Il est toutefois
admis qu'une personne n'a intérêt à agir que si cet intérêt présente trois caractères: il
doit être juridique, direct et personnel, né et actuel.

L‘intérêt doit être juridique : il doit être fondé sur un droit. Cet intérêt juridique peut
être pécuniaire (par exemple: réclamer le paiement d'une créance) ou moral: la
personne demande, dans ce cas réparation du préjudice qu'elle éprouve dans ses
affections

L‘intérêt doit être direct et personnel :La personne qui agit, doit démontrer qu'elle a
subi une atteinte apportée à un droit qui lui est propre. Elle n'a pas à défendre un
droit impropre.

L‘intérêt doit être né et actuel : On ne parle pas d'un intérêt futur, il faut qu'il soit né
et-actuel et que la violation du droit ait été réalisée au moment de la demande.

II- LA QUALITÉ :ont qualité pour agir: Le titulaire du droit litigieux ainsi que ces
héritiers -Son mandataire légal ou conventionnel;(tuteur autorisé par le juge des
tutelles pour le mineur.

III- LA CAPACITÉ

-La capacité de jouissance, c'est le droit d'ester en justice. En principe, toute


personne physique ou morale dispose de ce droit.

-La capacité d'exercice correspond à l'exercice du droit d'agir en justice. Le principe,


c'est la capacité, l'incapacité est l'exception.

Le régime des incapacités et l'exercice de l'action en justice. La majorité étant fixée à


18 ans, à cet âge toute personne peut librement agir en justice.

-Le preneur émancipé (16 ans) ayant désormais pleine capacité, peut librement ester
en justice (après autorisation des juges des mineurs). -Le mineur non émancipé et le
majeur en tutelle sont incapables et ne peuvent agir en justice.

IV-SANCTIONS DES CONDITIONS DE RECEVABILTÉ DE L’ACTION D'après l'art 1er al 2


et 3 du C.P.C, « le juge relève d'office le défaut de qualité, de capacité ou d'intérêt ou
le défaut d'autorisation lorsque celle-ci est exigée. Il met en demeure la partie de
régulariser la situation dans un délai qu'il fixe. Si la régularisation intervient, l'action
est considérée comme valablement engagée. Dans le cas contraire, le juge déclare
l'action irrecevable ».

CHAPITRE III :LES DIFFÉRENTES FORMES DE L'ACTION

L'action peut se présenter soit sous forme de demande, soit sous forme de défense,
lorsque le demandeur s'adresse le premier au juge. L’action s'appelle la « demande
en justice ». L'action prend le nom de défense quand elle est envisagée du côté de
celui contre qui le demandeur agit: le défendeur intervient et s'oppose à cette
demande.

I- LA DEMANDE On distingue différentes catégories de demande notamment les


demandes introductives d'instance et les demandes incidentes.

A-LES DEMANDES INTRODUCTIVES : s'appelle aussi la demande initiale, cad la


demande par laquelle un plaideur prend l'initiative d'une procédure soumettant au
juge ses prétentions. Elle introduit l'instance.

B-LES DEMANDES INCIDENTES : Ce sont les demandes formées au cours d'un procès
déjà engagé. Ces demandes émanent du demandeur, du défendeur ou d'un tiers

1-Demandes incidentes émanant du demandeur ou demandes additionnelles

Ce sont celles par lesquelles le demandeur modifie sa demande, l'étend ou la réduit


en invoquant d'autres prétentions qui ne figuraient pas lors de la première demande

2-Demandes incidentes émanant du défendeur ou demandes reconventionnelles  

Le défendeur résiste à la demande. Il se défend par exemple, en prouvant qu'il ne


doit rien au demandeur. Il peut aussi aller plus loin et attaquer le demandeur; il
devient demandeur, il y a demande reconventionnelle, par exemple lorsqu'un mari
intente une demande en divorce contre sa femme, celle-ci répond par une demande
reconventionnelle en divorce

3-Demandes incidentes émanant d'un tiers : Il s'agit d'un tiers qui se mêle à un
procès auquel il n'était pas partie jusque-là, pour faire valoir ces droits: c'est
l'intervention volontaire.

C- INTÉRÊT ET EFFETS DE LA DISTINCTION


1- L’intérêt Au point de vue de la procédure, les demandes introductives se forment
par requête écrite, les demandes incidentes se forment par conclusions ou mémoires
en défense. Au point de vue de la compétence, le Tribunal de Première Instance
connaît de toutes les demandes incidentes.

2- Effets de la demande de la justice La demande en justice produit des effets tant à


l'égard du juge qu'à l'égard des parties.

a- À l’égard du juge Le juge doit examiner la demande et statuer sur toutes les
prétentions des parties mais ne peut accorder plus qu'il n'a été demandé .Si une
demande formée par les mêmes parties ayant le même objet saisi deux tribunaux au
même temps, elle peut faire naître l'état de litispendance

b- À l'égard des parties Si une personne a introduit une demande et qu'à la suite de
la demande elle décède, ce sont ses héritiers qui continuent l'instance.

SECTION II- LA DÉFENCE Ce sont les moyens mis à la disposition du défendeur.

A- LA DÉFENCE AU FOND -Moyen tendant à s'attaquer au fond droit :

Constitue une défense au fond tout moyen qui tend à faire rejeter comme non
justifiée, après examen au fond du droit, la prétention de l'adversaire.

De ce fait, le défendeur s'attaque au droit du demandeur. Il soutient que ce droit n'a


jamais existé ou est éteint, par exemple le défendeur poursuivi en paiement d'une
dette soutient que le contrat est nul ou qu'il a été déjà payé.

B- L'EXCEPTION . le CPC distingue: -Les exceptions d'incompétence par lesquelles


une partie prétend que la justice saisie est incompétente -Les exceptions de
litispendance (le même litige est pendant devant deux juridictions également
compétentes ou de connexité (il y a un lien étroit entre deux affaires portées devant
des juridictions différentes -Les exceptions dilatoires par lesquelles il est demandé au
juge de suspendre l'instance - les exceptions de nullité, une partie invoque la nullité
d'un acte de procédure.

C- LA FIN DE NON-RECEVOIR -Moyen contestant le droit d'agir :

Le défendeur soutient qu'il manque une condition de recevabilité de l'action: par


exemple il invoque le défaut d'intérêt ou de qualité de l'autre. La fin de non-recevoir,
si elle est accueillie, elle aboutit à l'échec définitif de la demande.
D-INTÉRÊT DE LA DISTINCTION Si la défense au fond est accueillie par le tribunal, le
demandeur perd son procès. Il ne peut le renouveler à raison de l'autorité de la chose
jugée, Si l'exception est admise, rien n'est perdu pour le demandeur, il aura soit à
attendre que la demande soit orienté vers un tribunal compétent soit qu'il y ait
dessaisissement de l'un des deux tribunaux ...

CHAPITRE IV : CLASSIFICATION DES ACTIONS

I-LES ACTIONS RÉELLES, PERSONELLES ET MIXTES

1-Les actions réelles ; est une action par laquelle on demande la reconnaissance ou la
protection d’un droit réel.

2-Les actions personnelles : est l’action par laquelle on demande la reconnaissance


ou la protection d’un droit personnel, c’est-à-dire d’une créance, c’est le cas où le
créancier réclame le paiement d’une somme due par son débiteur.

3-Les actions mixtes : met en place un droit réel et personnel. L’action tend à obtenir
l’exécution d’un acte qui a transféré ou créé un droit réel immobilier au même temps
qu’il a fait naître un droit de créance.

B-INTÉRÊT DE LA DISTINCTION L’action réelle peut être exercée par tous ceux qui
prétendent détenir un droit sur la chose contre tous ceux qui contestent la réalité de
ce droit. L’action personnelle ne peut être exercée que par le créancier ou ses ayants
cause contre le débiteur ou ses ayants cause. En principe les actions réelles sont
portées devant le juge du lieu de situation de la chose, alors que les actions
personnelles sont portées devant le juge du lieu de domicile du défendeur.

II-LES ACTIONS MOBILIÉRES ET IMMOBILIÉRES Si le droit porte sur un meuble,


l’action est dite mobilière et s’il porte sur un immeuble l’action est dite immobilière.

III- LES ACTIONS PÈTITOIRE ET POSSESSOIRE L’action possessoire est une action en
justice qui tend à protéger la possession ou la détention du droit réel d’immobilier,
L’action pétitoire est l’action en justice qui permet de protéger la propriété
immobilière ou d’autres droits réels immobiliers.

TITRE II : L’INSTANCE L'instance se définit comme « une suite de procédure, allant de
la demande justice jusqu'au jugement ».Dès que l'action est intentée devant la
juridiction compétente, il y a instance. De ce fait en déclenchant celle-ci, le
demandeur va établir un lien avec la partie adverse. Ce lien juridique s'appelle le lien
d'instance.

CHAPITRE I :PRINCIPES DIRECTEURS DE LA PROCÉDURE

Le déroulement du procès obéit à certaines règles fondamentales qui constituent des


garanties de procédure pour le plaideur qui doivent être respectées à savoir :

I- LE PRINCIPE DU CONTRADICTOIRE

Liberté de la défense : La procédure est contradictoire en ce sens qu'une partie ne


peut être jugée sans avoir été entendu ou appelée. il s'impose aux parties et au juge.

À l'égard des parties : Les parties doivent se faire connaître mutuellement en temps
utile, les moyens de fait sur lesquels elles fondent leurs prétentions, les éléments de
preuve qu'elles produisent et les moyens de droit qu'elles invoquent, afin que chacun
puisse organiser sa défense.

À l'égard du juge : Le principe du contradictoire s'impose aussi au tribunal ou au juge.


Ce dernier ne peut pas retenir dans sa décision les moyens, les explications et les
documents invoqués ou produits par les parties que si celles-ci ont été à même d'en
débattre contradictoirement.

II-LE PRINCIPE DE LA PUBLICITÉ DES DÉBAT

L'art 43du C.P.C ne dispose en effet, que les « audiences sont publiques, à moins que
la loi n'en décide autrement ».

Limites du principe :Des restrictions sont néanmoins prévues par la loi dans certains
cas. Ainsi, le tribunal peut décider que les débats auront lieu ou se poursuivront en
chambre de conseil s'il doit résulter de la publicité une atteinte à l'intimité de la vie
privée ou s'il survient des désordres de nature à troubler la sérénité de la justice

Publicité du jugement : Quant au jugement, il en matière contentieuse rendu


publique, même si les débats ont eu lieu en chambre de conseil

III-RÔLE DES PARTIES ET DU JUGE


A-PROCÉDURE ACCUSATOIRE :En principe, seules les parties introduisent l'instance
et ont la liberté d'y mettre fin. Ce sont les parties qui conduisent l'instance et il leur
appartient d'accomplir les actes de procédure.

B-PROCÉDURE INQUISITOIRE  le juge a en définitive un rôle actif. Il veille en effet au


bon déroulement de l'instance et il a le pouvoir d'impartir des délais et d'ordonner
les mesures nécessaires. Il peut inviter les parties à fournir des explications de fait et
de droit qu'il estime nécessaire à la solution du litige, comme il a le pouvoir
d'ordonner d'office des mesures d'instructions enquête, expertise, vérification des
documents...

CHAPITRE II : LES ACTES ET LES DÉLAIS DE PROCÉDURE

I-LES ACTES DE PROCÉDURE Si les débats peuvent se dérouler oralement affirme,


toutefois, la forme écrite s'impose pour un grand nombre d'actes pour conserver la
preuve de ce qu'ils contiennent.

A- LES DIFFERENTS ACTES -Actes des tribunaux: ce sont les jugements, arrêts,
ordonnances, procès-verbaux.

-Actes accomplis par les avocats, les officiers ministériels auxiliaires de la justice
(huissier) ou par les fonctionnaires (greffiers), au nom et pour les comptes des
parties. Ces actes doivent être écrits, contenir certaines mentions et comme les
parties ont besoin d'être informées, ils doivent être notifiés.

B-NOTIFICATION DES ACTES Il s'agit de « l'acte par lequel le demandeur cite son
adversaire à comparaître devant le juge ».

C-LES DIVERS PROCÉDÉS DE NOTIFICATION

1-Notification directe par le greffe, par voie postale ou par voie administrative

D'abord, la notification est directe lorsqu'elle s'opère par l'un des agents du greffe
soit à la partie elle-même, soit à son mandataire (avocat). Le juge peut, d'autre part,
de son propre chef, ordonner qu'une notification soit effectuée par voie
administrative

2-Notification à l'étranger par voie diplomatique Si le destinataire réside à


l'étranger, la notification s'effectue par la voie hiérarchique pour être acheminée par
la voie diplomatique.
3-Notification à l'audience Notification à l'audience lorsqu'une décision de justice est
susceptible d'exécution.

D- LE DESTINATAIRE DE LA NOTIFICATION La notification est considérée comme


valablement effectuée, si la convocation ou la décision de justice est remise au
destinataire en personne, soit à domicile entre les mains des parents, serviteurs ou
toute autre personne habitant avec le destinataire.

II-LES DÉLAIS DE PROCÉDURE On examinera la question de la computation des


délais, puis celle des modifications apportées aux délais.

A- La computation des délais L’article 512 du C.P.C prévoit: « Tous les délais prévus
au présent code sont des délais francs ; le jour de la remise de la convocation, de la
notification, de l'avertissement ou de tout autre acte, fait à personne ou à domicile,
et le jour de l'échéance n'entrent pas en ligne de compte. Si le dernier jour du délai
est un jour férié, le délai est prorogé jusqu'au premier jour non férié ».

B- Modifications apportées aux délais

1- Les modifications apportées par le juge   Le Premier président de la Cour d'Appel


peut accorder un délai de grâce.

2- Les modifications légales  Le législateur a tenu compte de l'éloignement du


domicile de la personne par rapport au lieu dans lequel doit être accompli l'acte de
procédure. Il prévoit des délais de distance qui s'ajoute au délai normal.

a-Si l'intéressé est domicilié au Maroc  Un délai de 5 jours est fixé à partir du jour de
la citation finissant le jour de la computation. Si la partie a son domicile ou sa
résidence dans le lieu ou siège du tribunal ou dans une localité voisine, ce délai est de
15 jours si le plaideur se trouve dans toute autre endroit sur le territoire marocain

b-Si l'intéressé réside à l'étranger Les délais de comparution sont augmentés :

-2 mois pour les personnes qui demeurent en Algérie, en Tunisie ou dans un état
d'Europe ;-3 mois pour les personnes qui demeurent dans un autre pays africain, en
Asie ou en Amérique ;-4 mois pour les personnes demeurant en Océanie

CHAPITRE III : LE DÉROULEMENT ET LA FIN DU PROCÈS CIVIL

I- DEVANT LES JURIDICTIONS DE PROXIMITÉ


L'audience du juge de proximité est à juge unique et se tient au siège du Tribunal de
première instance ou au siège de centre de juge résident assisté d'un greffier et en
absence du Ministère public. Dans les zones où il n’existe pas de T.P.I et où il y a des
centres de juges résidents, il sera créé des cellules au sein de ces centres, dédiées au
traitement de ces affaires. Pour les zones éloignées, le législateur prévoit de tenir des
séances mobiles par le tribunal de proximité dans les communes qui relèvent de son
territoire.

B-PROCÉDURE SIMPLE ( ORALE, GRATUITE , RAPIDE)

1-Orale En effet, il suffit de déposer une plainte orale auprès du secrétariat-greffe de


cette instance pour engager l’action.

2-Gratuite Le plaignant n’est pas obligé de passer par un avocat et donc de payer les
honoraires relatives à ce service, ni de s’acquitter des taxes et redevances que tout
justiciable est amené à payer au régisseur de la caisse du tribunal avant d’engager
une action en justice. Bien évidemment, le corollaire de cette simplicité est que ces
structures ne pourront traiter que les affaires simples relevant des infractions.

3-Rapide Le juge a un délai maximum de 2 mois pour rendre le jugement à compter


de la date de l’enregistrement de la plainte.

4-Restreinte aux amendes Le juge de proximité ne peut, en aucun cas, prononcer


des peines d’emprisonnement. Ses décisions se limitent à des amendes allant de 200
à 1.200 Dirhams. Cependant, avant d’entamer la procédure, il doit mener une
tentative de conciliation entre les parties en litige. Et ce n’est qu’à la suite de l’échec
de celle-ci qu’il lance la procédure d’instruction du dossier. Sa décision est irrévocable
et elle ne peut faire l’objet d’aucun recours ordinaire ou extraordinaire.

II- DEVANT LE TRIBUNAL DE PREMIÈRE INSTANCE

A-LE DÉROULEMENT PROPREMENT DIT D’UN PROCÈS CIVIL

Dans cette partie nous allons examiner le déroulement proprement dit d'un procès
civil à savoir l'introduction de l'instance et la saisine du tribunal, puis l'instruction du
procès, pour passer à l'audience, examiner ensuite quelques procédures
particulières, et enfin s’attarder sur la procédure par défaut.

1- Introduction de la demande et la saisine du tribunal


a-L’introduction de la demande Une demande en justice peut être introduite selon
deux formes: la requête écrite et la déclaration verbale. Mais avec la réintroduction
de la formation collégiale et la généralisation de la procédure écrite en première
instance, c'est évidemment la première forme qui prévaut.

*La requête écrite Ce premier mode est le plus courant, c'est le seul connu en France
sous l'appellation d'assignation (acte d'huissier de justice par lequel le demandeur
cite son adversaire à comparaître devant le juge).

La requête écrite est signée par le demandeur ou par son mandataire, celui-ci peut
être soit un avocat, soit un mandataire justifiant d'un mandat (art 33, 34 et 35 du
C.P.C).

*La déclarationDans ce cas le demandeur comparaît en personne devant l'un des


agents assermentés du greffe pour faire sa déclaration. Un procès-verbal est dressé à
cet effet, qui porte en outre la signature du déclarant.

b-Saisine du juge ou tribunal

Dépôt de la requête et paiement de la taxe judiciaire L'introduction de la demande


ne suffit pas à elle seule pour déclencher la machine judiciaire. Le demandeur est
tenu de déposer sa requête introductive d'instance au moment même où il s'acquitte
de la taxe judiciaire, à la caisse du greffe du tribunal saisi.

2- L'instruction de la demande

a-Conséquence de la réintroduction de la collégialité en Première instance

Comme cela a été précédemment souligné, le retour partiel à la collégialité implique


que l'instruction du procès se déroule généralement selon une procédure écrite. ce
sont les dispositions mises en œuvre devant la Cour d'appel qui sont applicables
devant les Tribunaux de Première instance.

b-Juge rapporteur responsable de l’instruction Ainsi, l'instruction de la demande est


confiée à un juge rapporteur qu'on peut assimiler à un juge de la mise en état
comme c'est le cas en France.Son rôle est de superviser ou de contrôler toutes les
phases de la procédure en faisant respecter les règles régissant les actes et les délais
de procédure.

c-Variété des mesures d’instruction


Les mesures d'instructions sont variées: Il y a le régime applicable en matière
d'administration de la preuve. C'est bien entendu le Code de procédure civile qui,
dans ses articles 55 à 102, détermine les dispositions devant être mises en œuvre
pour l'administration de la preuve devant les juridictions de droit commun en
l'occurrence le Tribunal de Première instance et la Cour d'appel, la Cour suprême ne
connaît en matière civile que des points de droit et donc ne réexamine pas le procès.

*L'expertise ‫ الخبرة‬Quand la juge ordonne cette mesure, celui-ci détermine les points
sur lesquels, elle portera et qui ne peuvent être que le caractère technique à
l'exclusion de tous les points de droits (art 59 dernier alinéa du C.P.C).

*L’aveu‫ اإلق رار‬L’aveu judiciaire est la déclaration faite en justice "comparution


personnelle". C’est une déclaration par laquelle une personne reconnaît pour vrai un
fait qui s’est produit. L’aveu ne peut porter que sur des points de faits et non de
droits.

*Visite des lieux‫معاينة المكان‬

En effet, le juge peut se déplacer hors du tribunal pour procéder à une mesure
d'instruction. Dans ce cas, il fixe les jours et heures auxquels il procédera à la visite
des lieux en présence des parties après les avoir régulièrement convoqué.

*L'enquête: preuve testimoniale ‫ البحث‬Cette mesure d'instruction s'effectue


uniquement par le recours à des témoins qui sont convoqués par le greffe 5 à 15
jours au moins avant la date fixée pour l'enquête, selon que les témoins résident
dans le lieu où siège le tribunal ou s'il se trouve dans tout endroit au Maroc.

*Le serment judiciaire ‫ اليمين‬Le serment judicaire est l'affirmation en justice sous une
forme solennelle, par une partie. Il s'exprime par la formule : « je jure devant dieu » .
Si la partie à laquelle le serment a été déféré ou référé réside dans un lieu très
éloigné, le tribunal peut ordonner qu'elle prêtera serment devant le tribunal de
première instance du lieu de son domicile, lequel lui donnera acte de ce serment .

*La vérification d'écriture ‫ تحقيق الخطوط‬Il s'agit d'une procédure qui tend à obtenir la
reconnaissance de la sincérité d'un acte sous-seing privé par la personne à qui on
l'oppose (art 90 du C.P.C).
Le juge vérifie l'écrit contesté, d'après les éléments dont il dispose, les documents
qu'il réclame aux parties, et au besoin, il a recourt à l'enquête (témoignage) ou fait
appel à un technicien (expertise).

*Lenteur de la procédure d'administration de la preuve Cette procédure bien


qu'exigée dans certaines affaires connaît une lenteur en raison de "l'administration
de la preuve : expertise, vérification, etc.… . Le plaideur y a recourt parfois pour
retarder la solution du litige.

3- L'audience

a-Jours d'audience et comparution des parties   Les juges du Tribunal de Première


instance peuvent siéger tous les jours sauf, samedi, dimanche et les jours fériés.
Après avoir fixé les jours de l'audience, les parties comparaissent en personne ou
auprès leur mandataire (art 42 du C.P.C).

b-La police d'audience Les audiences sont publiques à moins que la loi n'en décide
autrement. Après le retour à la collégialité, c'est maintenant le Président de
l'audience qui a la police de celle-ci pour ordonner que les débats soient à huis clos si
l'ordre public ou les bonnes mœurs l'exigent.

4- Les procédures particulières À côté de la procédure ordinaire qu'on vient


d'évoquer, le Code de procédure civile a prévu quelques procédures particulières soit
à raison de l'urgence, soit à raison des matières spéciales.

a- Les procédures en cas d'urgence Il existe en cas d'urgence trois procédures: la


procédure d'ordonnance sur requête, la procédure de référé et la procédure
d'injonction de payer

*La procédure d'ordonnance sur requête

-Définition L'ordonnance sur requête est une décision de justice rendue sous forme
d'ordonnance et apposée au bas de la requête par laquelle est saisi le juge
compétent.

-Conditions de recevabilité Deux conditions sont généralement exigées pour qu'une


ordonnance sur requête soit prononcée. Il faut que, la mesure sollicitée soit urgente
et qu'elle ne préjudicie pas au principal. Le champ d'application de l'ordonnance sur
requête est dans divers matières à savoir:
-ordonnance en matière de statut personnel ;-ordonnance de taxe et de frais ;

-Compétences La compétence est attribuée exclusivement au Président du tribunal


de première instance. Ce magistrat peut toutefois se faire remplacer par le juge le
plus ancien en cas d'empêchement.

-Procédures et effets La procédure d'ordonnance n'est soumise à aucune forme


particulière. Une fois la requête et la taxe judiciaire acquittée, le Président du tribunal
ou son délégué répond hors de la présence des parties et sans l'assistance du greffier,
favorablement ou non à la requête.

* La procédure de référé

- Juridiction de droit du provisoire et de l'urgence Le référé est en principe, une


procédure rapide et simple qui a pris une très grande extension et son domaine tend
de plus en plus à s'élargir. Les plaideurs y ont même recours de manière excessive, on
a dit du juge des référés qu'il était: «la juridiction de droit commun du provisoire et
de l'urgence ».

-Conditions de mise en œuvre L'ordonnance de référé est prononcée en cas


d'urgence. L'urgence doit s'apprécier en raison de la nature de l'affaire et des
conséquences graves et parfois irréparables qu'un retard peut entraîner si une
décision n'est pas prise immédiatement.

-Compétence Une compétence générale d'attribution appartient aussi bien au


Président du Tribunal de Première instance, mais aussi au Premier Président de la
Cour d’appel.

-Procédure Le juge des référés est saisi au moyen de requête écrite à l'instar des
autres requêtes introductives d'instance. Une fois la taxe judiciaire réglée et la
requête enregistrée, cette dernière est portée à l'audience ordinaire de la semaine,
établie à jour fixe .

- Effets de l'ordonnance de référé Les ordonnances de référé ont l'autorité de la


chose jugée au provisoire et ne l'ont pas au principal. En d'autres ternes, le juge qui
les a prononcés ne peut pas les modifier.
*La procédure d'injonction de payer La procédure d'injonction de payer, introduite
par un texte spécial en 1951, est aussi une procédure accélérée. Elle est régit
actuellement par les articles 155 à 165 du C.P.C.

-Domaine d'application -Recouvrement d'une créance supérieure à 1000 dirhams

Cette procédure est utilisée pour le recouvrement de créance en l'occurrence pour


toute demande en paiement d'une somme d'argent supérieure à 1000 dirhams.

-Créance exigible en vertu d'un titre ou d'une promesse reconnue

La créance doit être due en vertu d'un titre ou d'une promesse reconnue. Tel est le
cas du règlement d'une traite (lettre de change, billet à ordre), relative à une
fourniture quelconque, du réglementent d'une transaction, du paiement ou d'une
obligation.

-Créance liquide (somme d'argent) Cette procédure est utilisée seulement lorsqu'il
s'agit d'une somme d'argent, c'est-à-dire d'une créance liquide et non d'obligation de
fournitures.

-Procédure non applicable à un débiteur résidant à l'étranger ou n'a pas de domicile


au Maroc C'est ce qui ressort de l'article 157 du C.P.C qui précise :

- Procédure et effets

Procédure Effets

-Compétence exclusive du -Ordonnance d'injonction de payer


Président du tribunal
L'examen de la demande a lieu,
La procédure d'injonction de payer comme pour les ordonnances sur
est de la compétence exclusive du requête, en dehors de tout débat
Président du tribunal de première contradictoire (art 158 du C.P.C).
instance, C'est une surcharge pour
ce magistrat qui peut néanmoins -Notification et exécution La
désigner un délégué. décision de condamnation est
notifiée au défendeur qui doit dans
-Saisine du juge les 8 jours de cette notification,
payer le montant de la
Le Président du Tribunal de condamnation sous peine d'y être
première instance est en tout cas contraint par voie de saisie de ses
saisi par une requête écrite. objets mobiliers

-Voies recours On retient d'abord


que la décision de rejet n'est
susceptible d’aucun recours. Seule
l'ordonnance de condamnation
peut faire l'objet d'un appel de la
part du défendeur.

b- Les procédures spéciales *Procédures en matière de statut personnel Dans le


cadre de ces procédures en mettra l'accent sur une procédure spéciale en raison de
sa particularité. Il s'agit notamment des procédures en matière de statut personnel.

-Procédure relative au règlement de la pension alimentaire

Une procédure particulière de référé, régit par l'article 179 bis ajouté par la loi 72-03,
qui a été deux fois révisé et qui prévoit le recours aux juges des référés pour
l'attribution d'une pension alimentaire. Ainsi, il est statué en forme de référé sur les
demandes de pension alimentaire.

-Procédure concernant les effets de la répudiation

Là encore, les décisions susceptibles d'être prises par le juge des référés sont liées au
fond du litige. Ainsi, en premier lieu, lorsque le juge autorise la répudiation, il fixe le
montant du cautionnement que le mari doit déposer à la caisse du tribunal. Ce
cautionnement est seulement destiné à garantir l'exécution des obligations.

-Tentative de conciliation à deux vitesses Lorsque le juge est saisi d'une procédure, il
convoque immédiatement les parties à une audience. À cette première audience, les
parties doivent comparaître en personne ou par leur représentant légal et il est
toujours procédé à une tentative de conciliation.

* Les procédures concernant les incapables

-Procédure confiée exclusivement au juge des tutelles


Ce magistrat est désigné pour 3 ans, par arrêté du Ministre de la justice, parmi les
juges du Tribunal de première instance. C'est lui qui procède, en cas de décès d'une
personne laissant des biens meubles et immeubles à l'ouverture de la tutelle

- La procédure d'interdiction ‫ الحجر‬La tutelle de l'interdiction est organisée selon les


mêmes règles édictées pour la tutelle des mineurs notamment en ce qui concerne la
gestion de ses biens et le contrôle exercé à cet égard par le juge des tutelles.
*Les procédures afférentes aux successions En cas de décès d'une personne ayant
laissé des biens meubles et ou immeubles, le problème se pose de savoir qui en
héritera. Il convient de prendre des mesures appropriées pour la sauvegarde de ces
biens, puis d’en dresser l'inventaire et ensuite de procéder à leur liquidation et à leur
partage.
-Apposition des scellés après décès Il appartient au juge de prendre, le cas échéant,
les mesures urgentes et nécessaires à la sauvegarde de la succession, voire
souverainement l'apposition des scellés et le dépôt de sommes d'argent et des objets
de valeurs.
-Procédure de l'inventaire L'inventaire peut porter sur des objets meubles, des
valeurs et sommes d'argent (en numéraires) et sur des biens immobiliers. C'est
encore le juge qui décide de procéder à l'inventaire, soit de son propre chef ou par
l'intermédiaire de deux adouls à la demande d'une partie intéressée.
-Procédure de liquidation
Afin de liquider la succession, les héritiers peuvent se mettre d'accord pour nommer
un ou plusieurs liquidateurs et au cas où cet accord n'est pas possible le ou les
liquidateurs sont désignés par le juge.
-Procédure de partage La demande de partage de la succession est présentée au
Tribunal de première instance. Cette juridiction peut, notamment s'il y a des mineurs
en cause, ordonner « le partage définitif » si le bien est susceptible d'un partage
suffisant pour répondre.
- Recueil de l'Etat d'une succession « vacante » Enfin, en l'absence d'héritiers
connus, l'État peut recueillir la succession pour laquelle il n'y a pas de prétentions
légitimes. Dans ce cas, l'autorité locale du lieu où s'est produit le décès avise le
Procureur du Roi en lui indiquant la consistance approximative de la succession,
*La procédure de divorce (divorce par voie de justice)
Pour éviter le droit régalien de l'époux qui rompt souvent abusivement aux liens
conjugaux, cette procédure a été spécialement conçue pour la femme (marocaine et
musulmane) qui peut requérir le divorce par voie de justice. L'article 98 du Code de la
famille du 3 février 2004 précise : « L'épouse peut demander le divorce pour l'une
des causes suivantes : le préjudice, le défaut d'entretien, l'absence, le vice
rédhibitoire, le serment de continence ou le délaissement ».
*Procédures judiciaires concernant l'État civil
-Déclaration judiciaire d'État civil Le Ministère public ou toute personne justifiant
d'un intérêt légitime peut saisir le Tribunal de première instance en vue de faire
déclarer « judiciairement » une « naissance » ou « un décès » qui n'aurait pas été
inscrit sur le registre d’État civil.
-Rectification d'État civil Lorsque l'acte d'État civil ne contient pas toutes les
mentions requises par la loi ou encore lorsque l'une ou plusieurs de ces énonciations
sont inexactes, une rectification est envisageable.
- L’absence La procédure de déclaration d’une personne présumée absente se
déroule en 2 étapes :La première découle de la prise de mesures provisoires,
d’administration, la seconde vise des dispositions affectant définitivement l’état de
l’absent.
-Mesures provisoires d’administration Il est important d’informer l’administration de
l’absence subite et incompréhensive d’une personne ayant laissé des biens et n’ayant
pas laissé de procuration.
-Jugement déclaratif de décès Si l’absent a disparu dans des circonstances
exceptionnelles rendant sa mort certaine, les héritiers peuvent à l’expiration du délai
d’une année après l’ordonnance prescrivant des mesures provisoires
d’administration, présenter au juge une requête en vue d’obtenir un jugement
déclaratif de décès.
CHAPITRE V : LA PROCÉDURE PAR DÉFAUT
I- LE DÉFAUT DU DEMANDEUR OU DE SON MANDATAIRE Si le demandeur ou son
mandataire régulièrement convoqués ne comparaissent pas, deux phases sont
nécessaires pour que la radiation définitive de l’instance soit prononcée.
1er Phase -Radiation de l’affaire du rôle de l’audience  D’abord le tribunal peut en
l’absence d’élément lui permettant de statuer sur la demande, décider la radiation de
l’affaire du rôle de l’audience
2ème Phase -Radiation de l’instance en l’état : Si au cours des deux mois suivant la
décision de radiation de l’affaire du rôle de l’audience, le demandeur ne sollicite pas
la poursuite de l’examen de l’affaire, le tribunal ordonne alors la radiation de
l’instance en l’état.
Cas de jugement réputé contradictoire :Le juge peut statuer s’il estime qu’il dispose
des éléments nécessaires pour le faire. Dans ce cas, il se prononce sur les prétentions
de demandeur, compte tenu de ces éléments et le jugement rendu est réputé
contradictoire à l’égard du demandeur ou de son mandataire.
II- LE DÉFAUT DU DÉFENDEUR Le défendeur qui a comparu ne peut plus faire défaut.
Ainsi, si après avoir comparu, une partie s’abstient d’accomplir les actes de
procédure, le juge statue par jugement contradictoire.
III-CAS DE PLURALITÉ DE DÉFENDEURS S’il y a plusieurs défendeurs et que l’un au
moins d’entre eux ne comparait pas, le jugement est réputé contradictoire à l’égard
de ceux qui ne comparaissent pas et qui auront été cités à personne ou à domicile
(art 48 du C.P.C). Dans le cas contraire, le jugement est rendu par défaut.
CHAPITRE VI : LES INCIDENTS DE PROCÉDURE
I-CAUSES DE SUSPENSION ET D’INTERRUPTION DE L’INSTANCE
A-CAUSES DE SUSPENSION DE L’INSTANCE Les causes de suspension de l’instance
sont des événements qui arrêtent le cours de l’instance momentanément pour la
laisser prendre son cours lorsque la cause en question disparait.
B-CAUSES D’INTERRUPTION DE L’INSTANCE Arrêt qui se comprend par une
modification dans la situation des parties à savoir :
-Le décès de l’une des parties -Les modifications dans la capacité des parties.
L’instance interrompue reprend soit volontairement par la partie (art 118 du C.P.C),
soit d’une manière forcée par voie de citation émanant du juge ou de la partie
adverse (art 115 du C.P.C).
II-CAUSES D’EXTINCTION DE L’INSTANCE L’instance généralement prend fin par le
jugement, mais les parties peuvent en mettre fin par d’autre moyens tels le
désistement (art 119 à 123 du C.P.C), l’acquiescement et la péremption.
A- LE DÉSISTEMENT
Il y a désistement lorsque le demandeur renonce à l’instance déjà engagée sans
renoncer à son droit ou sa prétention Ainsi, le désistement d’instance n’engendre
pas la renonciation de la partie au fond du droit et là on distingue entre le
désistement d’instance et le désistement de l’action.
B-L’ACQUIESSEMENT
C’est le fait de la part d’un plaideur (le défendeur) de se soumettre aux prétentions
de l’autre. On distingue deux sortes d’acquiescement : -L’acquiescement à la
demande : le défendeur se soumet alors à toutes les prétentions du demandeur.-
L’acquiescement au jugement : qui emporte renonciation aux voies de recours.
C-LA PÉREMPTION D’INSTANCE C’est l’extinction de l’instance en raison de l’inaction
des parties. En France, le délai de péremption est de 2 ans alors qu’au Maroc, aucun
délai n’est prévu. En effet, la péremption n’est pas réglementée par la Code de
procédure civile marocain.
TITRE III : LES FRAIS DE JUSTICE ET L’ASSISTANCE JUDICIAIRE
CHAPITRE I : LES FRAIS DE JUSTICE :
Le principe est que la justice est gratuite, cela signifie que les plaideurs n'ont pas à
payer les juges. Il n'en reste pas moins que le recours aux tribunaux donne lieu à des
nombreux frais.
I-PRINCIPAUX FRAIS DE JUSTICE -Les droits fiscaux : droits de timbre et
d'enregistrement perçus sur les actes de procédure. - Les droits de plaidoirie au profit
de la caisse du barreau. - Les émoluments des officiers ministériels (huissiers de
justice).
II- LES DÉPENSES Les dépens sont les frais que l'une des parties peut mettre à la
charge de l'autre, généralement, c'est la partie perdante qui est condamnée aux
dépens. Ils ne comprennent que les frais essentiels, par exemple : les droits fiscaux
sur les actes de procédure, les émoluments des officiers ministériels.
CHAPITRE II :L’ASSISTANCE JUDICIAIRE
L'assistance judiciaire permet au plaideur, qu'il soit demandeur ou défendeur qui n'a
pas de ressources suffisantes, d'exercer ses droits en justice sans avancer aucun frais.
Elle permet notamment d'assurer le respect de l'égalité devant la justice.
Celui qui bénéficie de l'assistance judiciaire n'honore pas la taxe judiciaire au moment
où il dépose sa demande introductive d'instance ; comme il n'est pas tenu de payer
les frais d'instruction en l'occurrence les frais d'expertise.
I- CONDITIONS ET PROCÉDURE
A-CONDITIONS L'assistance judiciaire peut être accordée devant toutes les
juridictions du pays, aux personnes, aux établissements publics, aux associations
privées poursuivant une œuvre d'assistance et dotées de la personnalité civile, de
nationalité marocaine, que l'insuffisance de leurs ressources met dans l'impossibilité
d'exercer ou de défendre leurs droits en justice.
B- PROCÉDURE
1-Bureau de l'assistance judiciaire L'admission à l'assistance judiciaire est prononcée
par des bureaux établis près les juridictions devant lesquelles seront portés les litiges
(Cour d'appel, Tribunal de première instance).
2- Ordonnance provisoire en cas d'urgenceLorsqu'il y a urgence, le Président du
tribunal du bureau compétent accorde provisoirement l'assistance.
3-Demande et procédure proprement dite Le plaideur qui désire bénéficier de
l'assistance judiciaire adresse une lettre au Procureur du Roi. À l'appui de cette
lettre, il joint une déclaration par laquelle il affirme qu'il est dans l'impossibilité de
faire valoir ses droits en justice en raison de son indigence.
II- EFFETS DE L’ASSISTANCE JUDICIAIRE
A-EXTRAIT DE LA DÉCISION ET DÉSIGNATION DE L’AVOCAT Le secrétaire du bureau
adresse, dans les 3 jours de l'admission à l'assistance judiciaire, au Président de la
juridiction compétente un extrait de la décision accordant l'assistance en y joignant
les pièces du dossier remis au bureau.
B-DURÉE DU BÉNIFICE DE L’ASSISTANCE JUDICIAIRELa loi prévoit que l'assisté
conserve le bénéfice de l'assistance judiciaire lorsque, par suite d'une décision
d'incompétence de la juridiction devant laquelle l'assistance a été admise.

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