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Pr.

Leïla BEN SEDRINE

COURS MAGISTRAL

PROCÉDURE CIVILE

SEMESTRE 6

ANNÉES UNIVERSITAIRES : DE 2013 à 2019

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PROCÉDURE CIVILE

OBJECTIFS DU COURS

La procédure civile a pour objet l’organisation du procès au sein des


juridictions judiciaires.

PRÉ REQUIS

Pour aborder ce cours les étudiants sont amenés à revoir le cours de «


l’organisation judiciaire » qui comprend des notions fondamentales
relatives à l’organisations des tribunaux dans le Royaume.

MÉTHODOLOGIE

-Cours magistral

-Exposés

-Exercices

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SOMMAIRE

TITRE I-L ’ACTION EN JUSTICE

CHAPITRE I-LA NATURE DE L’ACTION EN JUSTICE

CHAPITRE II-CONDITIONS DE RECEVABILITÉ DE L’ACTION

CHAPITRE III-DIFFÉRENTS TYPES DE L’ACTION

CHAPITRE IV- CLASSIFICATION DES ACTIONS

TITRE II- L’INSTANCE

CHAPITRE I-PRINCIPES DIRECTEURS DE LA PROCÉDURE

CHAPITRE II-LES ACTES ET LES DÉLAIS DE PROCÉDURE

CHAPITRE III-LE DÉROULEMENT ET LA FIN DU PROCÉS CIVIL

CHAPITRE V-LA PROCÉDURE PAR DÉFAUT

CHAPITRE VI-LES INCIDENTS DE PROCÉDURE

TITRE III- LES FRAIS DE JUSTICE ET L’ASSISTANCE

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JUDICIAIRE

CHAPITRE I-LES FRAIS DE JUSTICE

CHAPITRE II-L’ASSISTANCE JUDICIAIRE

TITRE IV- LE DÉNOUEMENT DU PROCÉS

CHAPITRE I- LE JUGEMENT

CHAPITRE II- LES VOIES DE RECOURS (ORDINAIRES ET


EXTRAORDINAIRES)

TITRE V-L’ARBITRAGE

CHAPITRE I- LES CONVENTIONS D’ARBITRAGE

CHAPITRE II- LA PROCÉDURE D’ARBITRAGE

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INTRODUCTION

La procédure civile est applicable devant les juridictions de droit


commun, compétente pour tous les litiges de droit privé mettant en
cause uniquement des particuliers d’où l’exclusion de toute
intervention du ministère public sauf si la loi prévoit autrement.

Ainsi, la procédure civile s’oppose à la procédure pénale dans la


mesure où cette dernière s’applique uniquement devant les
juridictions répressives.

La procédure a pour finalité d’organiser le déroulement du procès


civil, elle constitue l'ensemble des formalités qui permettent au
titulaire d'un droit de faire respecter ses prérogatives en recourant
aux tribunaux de l'ordre civil.

Dans le cadre de notre cours nous allons mettre l’accent sur 4 points

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essentiels à savoir :

-L’accent en justice

-L’instance

-Les frais de justice et l’assistance judiciaire

-Le dénouement du procès

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Procédure Civile

INTRODUCTION

La procédure civile est applicable devant les juridictions de droit commun, compétente pour tous les litiges de droit
privé mettant en cause uniquement des particuliers d’où l’exclusion de toute intervention du ministère public sauf si
la loi prévoit autrement.

Ainsi, la procédure civile s’oppose à la procédure pénale dans la mesure où cette dernière s’applique uniquement
devant les juridictions répressives.

La procédure a pour finalité d’organiser le déroulement du procès civil, elle constitue l'ensemble des formalités qui
permettent au titulaire d'un droit de faire respecter ses prérogatives en recourant aux tribunaux de l'ordre civil.

Dans le cadre de notre cours nous allons mettre l’accent sur 4 points essentiels à savoir :

-L’accent en justice

-L’instance

-Les frais de justice et l’assistance judiciaire

L’ACTION EN JUSTICE 

CHAPITRE I

LA NATURE DE L’ACTION EN JUSTICE

La première question à poser est de savoir ce qu'est l'action, est-elle différente du droit. On
s'interrogera ensuite sur l'abus du droit d'agir, pour préciser enfin les rapports entre l'action et la
demande.

I-DÉFINITION DE L’ACTION

L'action est « le droit » ou « pouvoir » pour toute personne d'agir en justice, c'est-à-dire de déclencher
la machine judiciaire (art 1er du C.P.C)

Ce « droit » ou « pouvoir » a un caractère légal, car reconnu et garanti par la loi, mais il est aussi
facultatif, en ce qu'une personne n'est pas forcée d'agir en justice. Le justiciable est ainsi libre d'agir.

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II- ABUS DU DROIT D’AGIR

Il peut y avoir cependant abus de droit d'ester en justice, qu'il s'agisse de demande en justice ou de
défense.

-Acte de malice ou erreur grossière : L'action en justice est un droit dont l'exercice dégénère en faute
pouvant donner lieu à des dommages-intérêts que s'il constitue un acte de malice ou tout au moins une
erreur grossière équipollente au dol.

L'article 5 du C.P.C. prévoit en ces termes : « Tout plaideur est tenu d'exercer ses droits selon les
règles de la bonne foi ».

- Abus de droit de recours : Dans certains cas, la loi prévoit des amendes civiles contre le plaideur
imprudent. Tel est le cas, par exemple, lorsqu'un plaideur abuse de son droit de recours.

III-RAPPORT ENTRE L’ACTION ET LA DEMANDE

Il s'agit là, d'apporter des éclairages concernant les confusions qui peuvent se faire entre le terme
action et demande.

En effet, la distinction s'impose entre ces deux notions car si l'action est la faculté d'agir, cette
possibilité se matérialise par une demande par laquelle on saisit une juridiction. De ce fait, l'action
étant un pouvoir légal, la demande constitue l'acte de procédure ou la démarche concrète qui exprime
la décision de passer de la faculté d'agir à la volonté d'engager une instance précise et déterminée.

CHAPITRE II

CONDITIONS DE RECEVABILITÈ DE L'ACTION

Trois conditions sont requises pour qu'une action en justice soit recevable : l'intérêt, la qualité et la
capacité.

Ces conditions sont expressément exigées par l’article 1, 1 er alinéa du C.P.C qui stipule : « Ne peuvent
ester en justice que ceux qui ont qualité, capacité et intérêt pour faire valoir leurs droits ».

I- L’INTÉRÊT

Pour exercer une action en justice, il faut avoir un intérêt à agir en partant de l’adage : « Pas d'intérêt
pas d'action », « l'intérêt est la mesure de l'action ». Il est toutefois admis qu'une personne n'a
intérêt à agir que si cet intérêt présente trois caractères : il doit être juridique, direct et personnel, né et
actuel.

A- L'INTÉRÊT DOIT ÊTRE JURIDIQUE

L'intérêt doit être fondé sur un droit. Cet intérêt juridique peut être pécuniaire (par exemple : réclamer
le paiement d'une créance) ou moral : la personne demande, dans ce cas réparation non pas du
préjudice matériel que' elle a subi dans son patrimoine, mais du préjudice qu'elle éprouve dans ses
affections exemple : atteinte à la réputation et ouverture d'un procès en diffamation.

B- L’INTÉRÊT DOIT ÊTRE DIRECT ET PERESONNEL

La personne qui agit, doit démontrer qu'elle a subi une atteinte apportée à un droit qui lui est propre.
Elle n'a pas à défendre un droit impropre.

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C-L’INTÉRÊT DOIT ÊTRE NÉ ET ACTUEL

On ne parle pas d'un intérêt futur, il faut qu'il soit né et-actuel et que la violation du droit ait été
réalisée au moment de la demande.

II- LA QUALITÉ

Ont qualité pour agir :

1- Le titulaire du droit litigieux ainsi que ces héritiers (successeurs);


2- 2- Son mandataire légal ou conventionnel ; (tuteur autorisé par le juge des tutelles pour le
mineur.

III- LA CAPACITÉ

* Capacité d'exercice et capacité de jouissance

-La capacité de jouissance, c'est le droit d'ester en justice. En principe, toute personne physique ou
morale dispose de ce droit.

-La capacité d'exercice correspond à l'exercice du droit d'agir en justice. Le principe, c'est la capacité,
l'incapacité est l'exception.

* Le régime des incapacités et l'exercice de l'action en justice

La majorité étant fixée à 18 ans, à cet âge toute personne peut librement agir en justice.

-Le preneur émancipé (16 ans) ayant désormais pleine capacité, peut librement ester en justice (après
autorisation des juges des mineurs).

-Le mineur non émancipé et le majeur en tutelle sont incapables et ne peuvent agir en justice. Leur
représentant, tuteur peuvent sans autorisation introduire pour eux une action en justice.

Ces représentants ont la qualité de mandataire (judiciaire ou conventionnel).

En définitive, si l'article 1er du C.P.C oblige une personne à justifier sa qualité, sa capacité, et son
intérêt à ester en justice, le défaut de l'une de ces conditions entraîne sa sanction.

IV-SANCTIONS DES CONDITIONS DE RECEVABILTÉ DE L’ACTION

D'après l'art 1er al 2 et 3 du C.P.C, « le juge relève d'office le défaut de qualité, de capacité ou
d'intérêt ou le défaut d'autorisation lorsque celle-ci est exigée. Il met en demeure la partie de
régulariser la situation dans un délai qu'il fixe. Si la régularisation intervient, l'action est
considérée comme valablement engagée. Dans le cas contraire, le juge déclare l'action irrecevable
». L'irrecevabilité serait donc la sanction.

Chose qui mérite d'être soulignée, la partie adverse peut aussi relever le défaut de l'une ou de l'autre
des conditions. En effet, seul le défaut de capacité peut facilement être régularisé alors que le défaut de
qualité ou d'intérêt sont difficilement régularisées.

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Ainsi, l'incapable, peut devenir capable ou se faire assister ou représenter par la personne ayant qualité
pour défendre ses intérêts.

Les conditions de recevabilité étant remplies, le plaideur peut agir sous différentes formes.

CHAPITRE III

LES DIFFÉRENTES FORMES DE L'ACTION

L'action peut se présenter soit sous forme de demande, soit sous forme de défense, lorsque le
demandeur s'adresse le premier au juge. L’action s'appelle la « demande en justice ».

L'action prend le nom de défense quand elle est envisagée du côté de celui contre qui le demandeur
agit: le défendeur intervient et s'oppose à cette demande. Le demandeur comme le défendeur exercent
une action puisque l'un comme l'autre saisissent le tribunal d'une prétention.

) I- LA DEMANDE

On distingue différentes catégories de demande notamment les demandes introductives d'instance et


les demandes incidentes. Cette distinction n'est d'ailleurs pas sans intérêts.

 A-LES DEMANDES INTRODUCTIVES :‫الطلبات االفتتاحية‬

 Demande initiale ‫الطلب األصلي‬

Ce sont celles qui commencent un procès, une instance. Elles sont l’œuvre des parties (art 31 et 32 du
C.P.C).

La demande introductive s'appelle aussi la demande initiale, c'est-à-dire la demande par laquelle un
plaideur prend l'initiative d'une procédure soumettant au juge ses prétentions. Elle introduit l'instance.
Cette demande prend généralement la forme d'une requête écrite et parfois celle d'une déclaration
verbale faite auprès du greffe du tribunal compétent.

 B-LES DEMANDES INCIDENTES : ‫الطلبات العارضة‬

Ce sont les demandes formées au cours d'un procès déjà engagé. Ces demandes émanent du
demandeur, du défendeur ou d'un tiers (art 30 du C.P.C).

 1-Demandes incidentes émanant du demandeur ou demandes additionnelles

Ce sont celles par lesquelles le demandeur modifie sa demande, l'étend ou la réduit en invoquant
d'autres prétentions qui ne figuraient pas lors de la première demande

 2-Demandes incidentes émanant du défendeur ou demandes reconventionnelles  

Le défendeur résiste à la demande. Il se défend par exemple, en prouvant qu'il ne doit rien au
demandeur. Il peut aussi aller plus loin et attaquer le demandeur ; il devient demandeur, il y a demande

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reconventionnelle, par exemple lorsqu'un mari intente une demande en divorce contre sa femme, celle-
ci répond par une demande reconventionnelle en divorce (art 15 du C.P.C).

 3-Demandes incidentes émanant d'un tiers 

Il s'agit d'un tiers qui se mêle à un procès auquel il n'était pas parti jusque-là, pour faire valoir ces
droits : c'est l'intervention volontaire.

 C- INTÉRÊT ET EFFETS DE LA DISTINCTION

La distinction des demandes introductives d'instance et des demandes incidentes n'est pas sans intérêt
et elle comprend des effets.

 1- L’intérêt

L'intérêt se concrétise tant au niveau de la procédure qu'au niveau de la compétence.

Au point de vue de la procédure, les demandes introductives se forment par requête écrite, les
demandes incidentes se forment par conclusions ou mémoires en défense.

Au point de vue de la compétence, le Tribunal de Première Instance connaît de toutes les demandes
incidentes.

 2- Effets de la demande de la justice

La demande en justice produit des effets tant à l'égard du juge qu'à l'égard des parties.

a- À l’égard du juge

Le juge doit examiner la demande et statuer sur toutes les prétentions des parties (art 3 du C.P.C), mais
ne peut accorder plus qu'il n'a été demandé, en latin (ultra petita) c'est-à-dire au-delà de ce qui a été
demandé.

Si une demande formée par les mêmes parties ayant le même objet saisi deux tribunaux au même
temps, elle peut faire naître l'état de litispendance

b- À l'égard des parties

Si une personne a introduit une demande et qu'à la suite de la demande elle décède, ce sont ses
héritiers qui continuent l'instance.

) II- LA DÉFENCE

Ce sont les moyens mis à la disposition du défendeur. Les différents moyens sont : les défenses au
fond, les exceptions et les fins de non-recevoir.

 A- LA DÉFENCE AU FOND

-Moyen tendant à s'attaquer au fond droit :

Constitue une défense au fond tout moyen qui tend à faire rejeter comme non justifiée, après examen
au fond du droit, la prétention de l'adversaire.

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De ce fait, le défendeur s'attaque au droit du demandeur. Il soutient que ce droit n'a jamais existé ou
est éteint, par exemple le défendeur poursuivi en paiement d'une dette soutient que le contrat est nul ou
qu'il a été déjà payé.

 B- L'EXCEPTION

-Moyen tendant à faire déclarer la procédure irrégulière :

Il s'agit d'une exception de procédure, en l'occurrence tout moyen qui tend à faire déclarer la procédure
irrégulière ou à suspendre le cours.

Le Code de Procédure Civile distingue notamment :

1- Les exceptions d'incompétence par lesquelles une partie prétend que la justice saisie est
incompétente (art du 16 du C.P.C);
2- Les exceptions de litispendance (le même litige est pendant devant deux juridictions
également compétentes ou de connexité (il y a un lien étroit entre deux affaires portées devant
des juridictions différentes (art 49 du C.P.C);
3- Les exceptions dilatoires par lesquelles il est demandé au juge de suspendre l'instance par
exemple parce que l'héritier invoque le délai pour faire inventaire,
4- Les exceptions de nullité, par lesquelles une partie invoque la nullité d'un acte de procédure.

 C- LA FIN DE NON-RECEVOIR

-Moyen contestant le droit d'agir :

La fin de non-recevoir s'attaque au droit d'action.

Le défendeur soutient qu'il manque une condition de recevabilité de l’action : par exemple il invoque
le défaut d'intérêt ou de qualité de l'autre. La fin de non-recevoir, si elle est accueillie, elle aboutit à
l'échec définitif de la demande.

 D-INTÉRÊT DE LA DISTINCTION

Si la défense au fond est accueillie par le tribunal, le demandeur perd son procès. Il ne peut le
renouveler à raison de l'autorité de la chose jugée, Si l'exception est admise, rien n'est perdu pour le
demandeur, il aura soit à attendre que la demande soit orienté vers un tribunal compétent soit qu'il y
ait dessaisissement de l'un des deux tribunaux ou encore attendre l'expiration d'un certain délai
(régularisation de la situation).

Pour la fin de non-recevoir, si elle est accueillie, elle aboutit à l'échec de la demande.

CHAPITRE IV

CLASSIFICATION DES ACTIONS

)I-LES ACTIONS RÉELLES, PERSONELLES ET MIXTES

 A-DÉFINITION

 1-Les actions réelles 

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Une action réelle est une action par laquelle on demande la reconnaissance ou la protection d’un droit
réel.

 2-Les actions personnelles 

L’action personnelle est l’action par laquelle on demande la reconnaissance ou la protection d’un droit
personnel, c’est-à-dire d’une créance, c’est le cas où le créancier réclame le paiement d’une somme
due par son débiteur.

 3-Les actions mixtes 

L’action mixte met en place un droit réel et personnel. L’action tend à obtenir l’exécution d’un acte
qui a transféré ou créé un droit réel immobilier au même temps qu’il a fait naître un droit de créance.

À titre d’exemple une personne achète un immeuble et agit en délivrance de cet immeuble. Cette
action est mixte car d’une part, le vendeur doit délivrer la chose. L’acheteur est donc créancier de la
livraison et à ce titre l’action est personnelle. Et d’autre part, l’acheteur devient propriétaire dès le jour
ou l’inscription de l’acte de vente à la conservation foncière et à ce titre, cette action réelle.

 B-INTÉRÊT DE LA DISTINCTION

L’action réelle peut être exercée par tous ceux qui prétendent détenir un droit sur la chose contre tous
ceux qui contestent la réalité de ce droit.

L’action personnelle ne peut être exercée que par le créancier ou ses ayants cause contre le débiteur ou
ses ayants cause.

En principe les actions réelles sont portées devant le juge du lieu de situation de la chose, alors que les
actions personnelles sont portées devant le juge du lieu de domicile du défendeur.

) II-LES ACTIONS MOBILIÉRES ET IMMOBILIÉRES

Si le droit porte sur un meuble, l’action est dite mobilière et s’il porte sur un immeuble l’action est dite
immobilière.

) III- LES ACTIONS PÈTITOIRE ET POSSESSOIRE

L’action possessoire est une action en justice qui tend à protéger la possession ou la détention du droit
réel d’immobilier, exemple la dénonciation de nouvelles œuvres qui est une action préventive destinée
à faire cesser les travaux effectués par un voisin dont l’achèvement provoquerait un trouble grave.

L’action pétitoire est l’action en justice qui permet de protéger la propriété immobilière ou d’autres
droits réels immobiliers. Elle tend à faire juger le fond du droit par exemple : le droit de propriété sur
un immeuble.

Trois exemples d’actions pétitoires :

L’action en revendication : l’action par laquelle on fait établir le droit de propriété que l’on a sur un
bien pour le reprendre d’entre les mains d’un tiers.

L’action confessoire : c’est l’action qui tend à la reconnaissance ou à l’exercice d’un droit de
servitude, d’usufruit ou d’usage. Ici on protège un des démembrements de la propriété donc.

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L’action négatoire : c’est l’action qui tend à faire reconnaitre qu’un fond n’est pas affecté d’une
servitude, d’un usufruit, ou d’un droit d’usage.

L’INSTANCE
L'instance se définit comme « une suite de procédure, allant de la demande justice jusqu'au
jugement ».

Dès que l'action est intentée devant la juridiction compétente, il y a instance. De ce fait en déclenchant
celle-ci, le demandeur va établir un lien avec la partie adverse mais parfois des liens avec des tiers. Ce
lien juridique s'appelle le lien d'instance.

Dans le cadre de cette partie, on se contentera d'examiner les principes directeurs de la procédure
(chapitre 1), les actes et les délais de procédure (chapitre 2), le déroulement du procès civil (chapitre
3) pour terminer avec les frais de justice.

CHAPITRE I

PRINCIPES DIRECTEURS DE LA PROCÉDURE

Le déroulement du procès obéit à certaines règles fondamentales qui constituent des garanties de
procédure pour le plaideur. Il y a des règles fondamentales qui doivent être respectées à savoir, le
principe du contradictoire (I), le principe de la publicité section II) et ceux relatifs au rôle des parties et
du juge (III).

) I- LE PRINCIPE DU CONTRADICTOIRE

 Liberté de la défense :

La procédure est contradictoire en ce sens qu'une partie ne peut être jugée sans avoir été entendu ou
appelée. Ce principe consacre donc la liberté de la défense, il s'impose aux parties et au juge.

 À l'égard des parties :

Les parties doivent se faire connaître mutuellement en temps utile, les moyens de fait sur lesquels elles
fondent leurs prétentions, les éléments de preuve qu'elles produisent et les moyens de droit qu'elles
invoquent, afin que chacun puisse organiser sa défense.

Les règles de citation de notification veillent au respect des échanges d'information entre parties
adverses, en vue de faire respecter le principe du contradictoire.

 À l'égard du juge :

Le principe du contradictoire s'impose aussi au tribunal ou au juge. Ce dernier ne peut pas retenir dans
sa décision les moyens, les explications et les documents invoqués ou produits par les parties que si
celles-ci ont été à même d'en débattre contradictoirement.

) II-LE PRINCIPE DE LA PUBLICITÉ DES DÉBAT

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Les débats sont généralement publics. L'art 43, al 1 er du C.P.C ne dispose en effet, que les « audiences
sont publiques, à moins que la loi n'en décide autrement ».

 Limites du principe :

Des restrictions sont néanmoins prévues par la loi dans certains cas.

Ainsi, le tribunal peut décider que les débats auront lieu ou se poursuivront en chambre de conseil s'il
doit résulter de la publicité une atteinte à l'intimité de la vie privée ou s'il survient des désordres de
nature à troubler la sérénité de la justice (cas de divorce, d'avortement, certains procès en diffamation,
attentat à la pudeur.

 Publicité du jugement :

Quant au jugement, il en matière contentieuse rendu publique, même si les débats ont eu lieu en
chambre de conseil (art 50 C.P.C).

) III-RÔLE DES PARTIES ET DU JUGE

 A-PROCÉDURE ACCUSATOIRE

En principe, seules les parties introduisent l'instance et ont la liberté d'y mettre fin. Ce sont les parties
qui conduisent l'instance et il leur appartient d'accomplir les actes de procédure. Ce sont enfin les
prétentions des parties qui déterminent l'objet du litige et le juge ne peut se prononcer que sur ce qui
est demandé (art 3 du C.P.C).

 B-PROCÉDURE INQUISITOIRE 

Tant en droit français qu’en droit marocain, le juge a un rôle plus important dans la marche du procès.
Il a en définitive un rôle actif. Il veille en effet au bon déroulement de l'instance et il a le pouvoir
d'impartir des délais et d'ordonner les mesures nécessaires. Il peut inviter les parties à fournir des
explications de fait et de droit qu'il estime nécessaire à la solution du litige, comme il a le pouvoir
d'ordonner d'office des mesures d'instructions enquête, expertise, vérification des documents...

Aussi bien dans la procédure accusatoire que dans la procédure inquisitoire, le caractère contradictoire
est omniprésent et constitue la garantie nécessaire de la liberté de la défense.

CHAPITRE II

LES ACTES ET LES DÉLAIS DE PROCÉDURE

On examinera, dans un premier temps la procédure (I), dans un second temps, les délais de procédure
(II). Pour clôturer avec, les sanctions de ces règles générales (section III).

) I-LES ACTES DE PROCÉDURE

Si les débats peuvent se dérouler oralement affirme, toutefois, la forme écrite s'impose pour un grand
nombre d'actes pour conserver la preuve de ce qu'ils contiennent.

On groupe les actes de procédure en deux catégories :

 A- LES DIFFERENTS ACTES

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-Actes des tribunaux : ce sont les jugements, arrêts, ordonnances, procès-verbaux.

-Actes accomplis par les avocats, les officiers ministériels auxiliaires de la justice (huissier) ou par les
fonctionnaires (greffiers), au nom et pour les comptes des parties. Ces actes doivent être écrits,
contenir certaines mentions et comme les parties ont besoin d'être informées, ils doivent être notifiés.

 B-NOTIFICATION DES ACTES

On utilise assez souvent le terme notification, assignation ou citation (terme général et répandu). Il
s'agit de « l'acte par lequel le demandeur cite son adversaire à comparaître devant le juge ».

 C-LES DIVERS PROCÉDÉS DE NOTIFICATION

 1-Notification directe par le greffe, par voie postale ou par voie administrative

D'abord, la notification est directe lorsqu'elle s'opère par l'un des agents du greffe soit à la partie elle-
même, soit à son mandataire (avocat). Ensuite, lorsque la notification par le greffe est demeurée
infructueuse une ou deux fois, une notification par voie postale, au moyen d'une lettre recommandée
avec accusé de réception est prévue. Le juge peut, d'autre part, de son propre chef, ordonner qu'une
notification soit effectuée par voie administrative, en l'occurrence par des agents de l'administration
(force publique, militaire, et autres fonctionnaires).

 2-Notification à l'étranger par voie diplomatique

Si le destinataire réside à l'étranger, la notification s'effectue par la voie hiérarchique pour être
acheminée par la voie diplomatique.

 3-Notification à l'audience Notification à l'audience lorsqu'une décision de justice est susceptible


d'exécution.

 D- LE DESTINATAIRE DE LA NOTIFICATION

La notification est considérée comme valablement effectuée, si la convocation ou la décision de justice


est remise au destinataire en personne, soit à domicile entre les mains des parents, serviteurs ou toute
autre personne habitant avec le destinataire.

) II-LES DÉLAIS DE PROCÉDURE

On examinera la question de la computation des délais, puis celle des modifications apportées aux
délais.

 A- La computation des délais‫حساب المدد‬

La matière est réglementée par les articles 512 et 513 du C.P.C.

Si les délais sont exprimés en jours, celui de l'acte, de l'événement de la décision ou de la notification
qui le fait courir ainsi que celui du jour de l'échéance ne comptent pas.

La règle est traditionnelle, on ne compte pas le dies a quo, c'est-à-dire « le jour à partir duquel court
le délai ». À titre d'exemple, si le délai est de 10 jours, il n'expire que le onzième jour.

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D'autre part, si le dernier jour est un jour férié, un samedi et un dimanche, le délai est prorogé jusqu' au
premier jour non férié.

L’article 512 du C.P.C prévoit en ces termes : « Tous les délais prévus au présent code sont des
délais francs ; le jour de la remise de la convocation, de la notification, de l'avertissement ou de
tout autre acte, fait à personne ou à domicile, et le jour de l'échéance n'entrent pas en ligne de
compte. Si le dernier jour du délai est un jour férié, le délai est prorogé jusqu'au premier jour non
férié ».

L’article 513 du C.P.C ajoute : « Sont considérés comme jours fériés pour l'application du présent
code, tous les jours déclarés tels par une disposition légale ».

 B- Modifications apportées aux délais

Il y a deux sortes de modifications :

 1- Les modifications apportées par le juge 

Le Premier président de la Cour d'Appel peut accorder un délai de grâce.

 2- Les modifications légales : Le législateur a tenu compte de l'éloignement du domicile de la


personne par rapport au lieu dans lequel doit être accompli l'acte de procédure. Il prévoit des délais de
distance qui s'ajoute au délai normal.

 a-Si l'intéressé est domicilié au Maroc 

Un délai de 5 jours est fixé à partir du jour de la citation finissant le jour de la computation.

Si la partie a son domicile ou sa résidence dans le lieu ou siège du tribunal ou dans une localité
voisine, ce délai est de 15 jours si le plaideur se trouve dans toute autre endroit sur le territoire
marocain (art 40 du C.P.C).

 b-Si l'intéressé réside à l'étranger 

Les délais de comparution sont augmentés :

-Deux mois pour les personnes qui demeurent en Algérie, en Tunisie ou dans un état d'Europe ;

-Trois mois pour les personnes qui demeurent dans un autre pays africain, en Asie ou en Amérique ;

-Quatre mois pour les personnes demeurant en Océanie (art 41 du C.P.C).

CHAPITRE III

LE DÉROULEMENT ET LA FIN DU PROCÈS CIVIL

Le Code de procédure civile pose les règles générales pour le déroulement et la fin de l'instance qui
s'appliquent aux juridictions de droit commun : Tribunal de première instance, Cour d'appel. La seule
exception existante actuellement en matière civile est afférente à la procédure suivie devant les
juridictions de proximité.

) I- DEVANT LES JURIDICTIONS DE PROXIMITÉ ‫محاكم القرب‬

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 A-DÉFINITION

L'audience du juge de proximité est à juge unique et se tient au siège du Tribunal de première instance
ou au siège de centre de juge résident assisté d'un greffier et en absence du Ministère public.

Ces nouvelles juridictions exercent leurs activités dans des départements créés au sein des Tribunaux
de première instance (T.P.I) et leurs compétences s’étend sur les communes qui relèvent du territoire
de ces tribunaux. Dans les zones où il n’existe pas de T.P.I et où il y a des centres de juges résidents, il
sera créé des cellules au sein de ces centres, dédiées au traitement de ces affaires. Pour les zones
éloignées, le législateur prévoit de tenir des séances mobiles par le tribunal de proximité dans les
communes qui relèvent de son territoire. De manière générale, le département d’un tribunal de
proximité sera composé d’au moins un juge et de greffiers ou de secrétariat-greffe.

 B-PROCÉDURE SIMPLE ( ORALE, GRATUITE , RAPIDE)

 1-Orale

En effet, il suffit de déposer une plainte orale auprès du secrétariat-greffe de cette instance pour
engager l’action.

 2-Gratuite

Le plaignant n’est pas obligé de passer par un avocat et donc de payer les honoraires relatives à ce
service, ni de s’acquitter des taxes et redevances que tout justiciable est amené à payer au régisseur de
la caisse du tribunal avant d’engager une action en justice. Bien évidemment, le corollaire de cette
simplicité est que ces structures ne pourront traiter que les affaires simples relevant des infractions.
Ces nouvelles juridictions exerceront leurs activités dans des départements créés au sein des tribunaux
de première instance Tribunal de première instance et leurs compétences s’étendront sur les
communes qui relèvent du territoire de ces tribunaux. Dans les zones où il n’existe pas de Tribunal de
première instance et où il y a des centres de juges résidents, il sera créé des cellules au sein de ces
centres, dédiées au traitement de ces affaires. Pour les zones éloignées, le législateur prévoit de tenir
des séances mobiles par le tribunal de proximité dans les communes qui relèvent de son territoire.

 3-Rapide

Le juge a un délai maximum de 2 mois pour rendre le jugement à compter de la date de


l’enregistrement de la plainte.

 4-Restreinte aux amendes

Le juge de proximité ne peut, en aucun cas, prononcer des peines d’emprisonnement. Ses décisions se
limitent à des amendes allant de 200 à 1.200 Dirhams. Cependant, avant d’entamer la procédure, il
doit mener une tentative de conciliation entre les parties en litige. Et ce n’est qu’à la suite de l’échec
de celle-ci qu’il lance la procédure d’instruction du dossier. Sa décision est irrévocable et elle ne peut
faire l’objet d’aucun recours ordinaire ou extraordinaire. Néanmoins, elle peut être annulée si la partie
mise en cause parvient, dans un délai de huit jours à compter de la notification du jugement par défaut,
à révéler l’existence de vice de forme.

) II- DEVANT LE TRIBUNAL DE PREMIÈRE INSTANCE

2
Cette section comprendra l'introduction de l'instance et son instruction, ensuite les incidents de
procédure, et enfin le jugement.

 A-LE DÉROULEMENT PROPREMENT DIT D’UN PROCÈS CIVIL

Dans cette partie nous allons examiner le déroulement proprement dit d'un procès civil à savoir
l'introduction de l'instance et la saisine du tribunal, puis l'instruction du procès, pour passer à
l’audience, examiner ensuite quelques procédures particulières, et enfin s’attarder sur la procédure par
défaut.

 1- Introduction de la demande et la saisine du tribunal

Il y a lieu d'examiner l'introduction de la demande et la saisine du tribunal.

 a-L ’introduction de la demande

Une demande en justice peut être introduite selon deux formes: la requête écrite et la déclaration
verbale. Mais avec la réintroduction de la formation collégiale et la généralisation de la procédure
écrite en première instance, c'est évidemment la première forme qui prévaut.

La requête écrite 

Ce premier mode est le plus courant, c'est le seul connu en France sous l'appellation d'assignation (acte
d'huissier de justice par lequel le demandeur cite son adversaire à comparaître devant le juge).

La requête écrite est signée par le demandeur ou par son mandataire, celui-ci peut être soit un avocat,
soit un mandataire justifiant d'un mandat (art 33, 34 et 35 du C.P.C). Elle doit comporter les noms,
prénoms et qualités ou profession, domicile ou résidence du défendeur et du demandeur, ainsi que le
cas échéant, les noms, qualité et domicile du mandataire du demandeur.

Si le demandeur ou le défendeur est une société, le requérant est tenu, en outre, d'indiquer la
dénomination sociale, la nature et le siège de la société.

La requête doit enfin énoncer sommairement l'objet de la demande, les faits et les moyens invoqués
ainsi que les pièces justificatives confirmant ces prétentions.

Si la demande est formulée contre plusieurs défendeurs, le demandeur devra déposer autant
d'exemplaires qu'il y a de défendeurs en cause (art 32 du C.P.C).

Ces indications ou mentions sont pour la plupart impératives, leur non-respect entraîne l'irrecevabilité
de la procédure.

La déclaration

Dans ce cas le demandeur comparaît en personne devant l'un des agents assermentés du greffe pour
faire sa déclaration. Un procès-verbal est dressé à cet effet, qui porte en outre la signature du déclarant.

Les mentions de la déclaration sont en principe identiques à celles prévues pour la requête écrite (art
32 du C.P.C), mais on craint qu'elles ne soient pas suffisamment claires, précises et étayés. Aussi un
mémoire supplétif est nécessaire après la déclaration.

 b-Saisine du juge ou tribunal

2
Dépôt de la requête et paiement de la taxe judiciaire

L'introduction de la demande ne suffit pas à elle seule pour déclencher la machine judiciaire. Le
demandeur est tenu de déposer sa requête introductive d'instance au moment même où il s'acquitte de
la taxe judiciaire ‫الرسم القضائي‬, à la caisse du greffe du tribunal saisi. Le paiement de la taxe n'a pas
toutefois lieu si le requérant bénéficie de l'assistance judiciaire.

Le greffe inscrit ensuite la requête ou la déclaration sur un registre spécial, par ordre de réception et de
date avec indication du nom des parties ainsi que la date des convocations. Chose qui mérite d'être
soulignée, c'est que la convocation n'est pas fixée au moment de l'enregistrement de la requête à la
caisse du greffe.

 2- L'instruction de la demande

 a-Conséquence de la réintroduction de la collégialité en Première instance

Comme cela a été précédemment souligné, le retour partiel à la collégialité implique que l'instruction
du procès se déroule généralement selon une procédure écrite.

D'après l'article 45 alinéa 1 nouveau du C.P.C, ce sont les dispositions mises en œuvre devant la Cour
d'appel qui sont applicables devant les Tribunaux de Première instance.

 B-Juge rapporteur responsable de l’instruction

Ainsi, l'instruction de la demande est confiée à un juge rapporteur qu'on peut assimiler à un juge de
la mise en état comme c'est le cas en France.

Son rôle est de superviser ou de contrôler toutes les phases de la procédure en faisant respecter les
règles régissant les actes et les délais de procédure. Il doit également veiller à la garantie des droits de
la défense des parties et des intervenants au procès notamment lors de la mise en œuvre des mesures
d'instruction destinées essentiellement à l'administration de la preuve.

Enfin, le juge rapporteur comme son homologue devant la Cour d’appel, dresse lorsque l’affaire est en
état d’être jugée, « un rapport écrit relatant les incidents de procédure et l’accomplissement des
formalités légales, analysant les faits et les moyens des parties, il énonce, en outre, les points à
trancher sans donner son avis ».

En d'autres termes, ce magistrat instructeur, a dans ce cas, une double mission : d'une part, il doit
rapporter fidèlement le déroulement du procès civil et d'autre part, il doit mettre en exergue les
questions du litige qui sont susceptibles d'être jugées. Si son avis n'est pas à signaler dans ledit rapport,
il lui est permis de le formuler lors du délibéré avec les autres magistrats, collégialité oblige.

 C-Variété des mesures d’instruction

Les mesures d'instructions sont variées : Il y a le régime applicable en matière d'administration de la


preuve.

C'est bien entendu le Code de procédure civile qui, dans ses articles 55 à 102, détermine les
dispositions devant être mises en œuvre pour l'administration de la preuve devant les juridictions de
droit commun en l'occurrence le Tribunal de Première instance et la Cour d'appel, la Cour suprême ne
connaît en matière civile que des points de droit et donc ne réexamine pas le procès.

2
Le Code de procédure civile prévoit que l'administration judiciaire de la preuve peut être faite au
moyen des expertises (art 59-66), des visites des lieux (art 67-70), des enquêtes (art 71-84), de
serments (art 85-88), vérifications d'écritures (art 89-100).

Les mesures d'instructions sont soit demandés par les parties (cas le plus fréquent), soit ordonnés
d'office par le juge.

On remarque, en outre, que le ministère public peut assister à toutes les mesures d'instructions
ordonnées par le tribunal (art 55 du C.P.C).

Les frais de l'instruction sont à la charge du demandeur, ils sont consignés chez le greffe, à moins que
la partie concernée bénéficie de l'assistance judiciaire, mais en aucun cas, le paiement de ces frais ne
se fera directement aux experts ou témoins. De même, l'acceptation d’un expert inscrit au tableau
d'une avance entraîne sa radiation.

L'expertise ‫ الخبرة‬

Quand la juge ordonne cette mesure, celui-ci détermine les points sur lesquels, elle portera et qui ne
peuvent être que le caractère technique à l'exclusion de tous les points de droits (art 59 dernier alinéa
du C.P.C).

Le juge fixe, en outre le délai dans lequel l'expert sera tenu de déposer son « rapport écrit » ou fixe la
date de l'audience à laquelle l'expert fera « son rapport oral » après que les parties au procès aient été
convoquées.

Lorsque l'expert ne peut ou refuse d’accomplir sa mission, le tribunal peut le remplacer par un autre.
L'expert peut aussi être récusé par la partie la plus diligente pour cause de proche parenté. Le tribunal
peut même nommer plusieurs experts lorsque l'expertise ne doit pas être faite par un seul.

Enfin, quoique les textes ne le précisent pas, l'adversaire demandeur de l'expertise peut demander une
autre expertise lorsqu'elle n'est pas satisfaite des conclusions de l'expert.

En tout cas, et d'après l'article 66 du C.P.C « le juge n'est pas obligé de suivre l'avis du ou des
experts ».

L’aveu‫ اإلقرار‬

L’aveu judiciaire est la déclaration faite en justice "comparution personnelle". C’est une déclaration
par laquelle une personne reconnaît pour vrai un fait qui s’est produit. L’aveu ne peut porter que sur
des points de faits et non de droits.

Visite des lieux‫ معاينة المكان‬

En effet, le juge peut se déplacer hors du tribunal pour procéder à une mesure d'instruction. Dans ce
cas, il fixe les jours et heures auxquels il procédera à la visite des lieux en présence des parties après
les avoir régulièrement convoqués. Il peut même entendre au cours de sa visite les personnes qu'il
rencontre. Enfin, il dresse un procès-verbal de son investigation.

L’enquête : preuve testimoniale ‫ البحث‬

Cette mesure d'instruction s'effectue uniquement par le recours à des témoins qui sont convoqués par
le greffe 5 à 15 jours au moins avant la date fixée pour l’enquête, selon que les témoins résident dans
le lieu où siège le tribunal ou s'il se trouve dans tout endroit au Maroc.

2
Les témoins défaillants sont condamnés à une amende de 50 dirhams et s'ils persistent l'amende
s'élèvera à 100 dirhams au maximum.

Le témoignage peut être écarté pour cause de parenté ou pour incapacité résultant d'une condamnation
pénale.

En tout cas, sauf motif légitime, les témoins ne peuvent refuser de témoigner. Lors du témoignage, ils
sont entendus séparément, en présence des parties, ils prêtent serment de dire la vérité.

En cas de faux témoignages, le témoin peut être puni de peines correctionnelles (art 368-376 du Code
pénal).

Après l'audition du ou des témoins, un procès-verbal est dressé par le juge.

Le serment judiciaire ‫ اليمين‬ Le serment judicaire est l'affirmation en justice sous une forme
solennelle, par une partie. Il s'exprime par la formule : « je jure devant dieu » (art 85 du C.P.C). Si la
partie à laquelle le serment a été déféré ou référé réside dans un lieu très éloigné, le tribunal peut
ordonner qu'elle prête serment devant le tribunal de première instance du lieu de son domicile, lequel
lui donnera acte de ce serment (art 86 du C.P.C). Le faux serment en matière civile est puni des peines
correctionnelles (art 377 du C.P).

La vérification d'écriture ‫ تحقيق الخطوط‬

Il s'agit d'une procédure qui tend à obtenir la reconnaissance de la sincérité d'un acte sous-seing privé
par la personne à qui on l'oppose (art 90 du C.P.C).

Le juge vérifie l'écrit contesté, d'après les éléments dont il dispose, les documents qu'il réclame aux
parties, et au besoin, il a recouru à l'enquête (témoignage) ou fait appel à un technicien (expertise).

Les pièces pouvant être admises à titre de pièces de comparaison sont notamment :

- Les signatures apposées sur des actes authentiques ;

- Les écritures et signatures reconnues précédemment ;

- La partie de la pièce à vérifier qui n'est pas déniée.

Les pièces de comparaison sont paraphées selon le cas, par le juge rapporteur ou le juge chargé de
l'affaire (art 90 du C.P.C).

S'il est prouvé par la vérification d'écritures que la pièce est écrite ou signée par celui qui l'a déniée, il
est passible d'une amende civile de cent à trois cents dirhams, sans préjudice des dommages-intérêts et
des dépens (art 91 du C.P.C).
Lenteur de la procédure d'administration de la preuve 

Cette procédure bien qu'exigée dans certaines affaires connaît une lenteur en raison de
"l'administration de la preuve : expertise, vérification, etc.…. Le plaideur y a recouru parfois pour
retarder la solution du litige.

 3- L'audience

 A- Jours d'audience et comparution des parties 

2
Les juges du Tribunal de Première instance peuvent siéger tous les jours sauf, samedi, dimanche et les
jours fériés. Après avoir fixé les jours de l'audience, les parties comparaissent en personne ou auprès
leur mandataire (art 42 du C.P.C). Les parties sont alors, suivant les cas, inviter à échanger leurs
conclusions écrites, remettre les pièces au juge ou à plaider leur affaire s’ils en ont fait la demande et
si celle-ci est acceptée.

 B-La police d'audience

Les audiences sont publiques à moins que la loi n'en décide autrement. Après le retour à la collégialité,
c'est maintenant le Président de l'audience qui a la police de celle-ci pour ordonner que les débats
soient à huis clos si l'ordre public ou les bonnes mœurs l'exigent.

Les parties sont tenues de s'exprimer avec modération. Si elles manquent au respect dû à la justice, le
Président peut les condamner à une amende n'excédant pas 60 dirhams.

Ce magistrat peut aussi en cas de trouble ou scandale, ordonner l'expulsion tant d'une partie ou du
mandataire. Si toutefois ces personnes résistent ou reviennent, le juge peut procéder à la suspension de
l'audience.

Dans le cas d'insultes graves envers le tribunal, le Président de l'audience peut être amené à dresser
procès-verbal qui est immédiatement transmis au parquet à titre de flagrant délit. Tout cela est dans le
but d'assurer la sérénité et le calme du débat judiciaire (art du 43 du C.P.C).

Dans le cas où des discours injurieux, outrageants ou diffamatoires sont tenus par des mandataires qui
ont, par profession, le droit de représentation en justice, le président de l'audience dresse procès-verbal
qu'il transmet au parquet, et, s'il s'agit d'un avocat, au bâtonnier de l'ordre (art 44 du C.P.C).

 4- Les procédures particulières

À côté de la procédure ordinaire qu'on vient d'évoquer, le Code de procédure civile a prévu quelques
procédures particulières soit à raison de l'urgence, soit à raison des matières spéciales.

 A- Les procédures en cas d'urgence

Il existe en cas d'urgence trois procédures : la procédure d'ordonnance sur requête, la procédure de
référé et la procédure d'injonction de payer

La procédure d'ordonnance sur requête 

 -Définition

L'ordonnance sur requête est une décision de justice rendue sous forme d'ordonnance et apposée au
bas de la requête par laquelle est saisi le juge compétent.

 -Conditions de recevabilité

Deux conditions sont généralement exigées pour qu'une ordonnance sur requête soit prononcée. Il faut
que, la mesure sollicitée soit urgente et qu'elle ne préjudicie pas au principal.

Le champ d'application de l'ordonnance sur requête est dans divers matières à savoir:

-ordonnance en matière de statut personnel ;

2
-ordonnance de taxe et de frais ;

-ordonnance aux fins de saisies conservatoires mobilières et immobilières...etc.

 -Compétences

La compétence est attribuée exclusivement au Président du tribunal de première instance. Ce magistrat


peut toutefois se faire remplacer par le juge le plus ancien en cas d'empêchement.

-Procédures et effets

La procédure d'ordonnance n'est soumise à aucune forme particulière. Une fois la requête et la taxe
judiciaire acquittée, le Président du tribunal ou son délégué répond hors de la présence des parties et
sans l'assistance du greffier, favorablement ou non à la requête.

En cas d'admission, le problème ne se pose pas, par contre en cas de rejet de la demande, un appel peut
se faire dans les 15 jours de son prononcé.

L'ordonnance est immédiatement exécutoire si elle est régulièrement datée et signée, sans même qu'il
soit besoin de mentionner qu'elle est exécutoire sur minute et sans être assortie de la formule
exécutoire.

* La procédure de référé 

 - Juridiction de droit du provisoire et de l'urgence

Le référé est en principe, une procédure rapide et simple qui a pris une très grande extension et son
domaine tend de plus en plus à s'élargir. Les plaideurs y ont même recours de manière excessive, on a
dit du juge des référés qu'il était : «la juridiction de droit commun du provisoire et de l'urgence ».

 -Conditions de mise en œuvre

L'ordonnance de référé est prononcée en cas d'urgence. L'urgence doit s'apprécier en raison de la
nature de l'affaire et des conséquences graves et parfois irréparables qu'un retard peut entraîner si une
décision n'est pas prise immédiatement.

La notion d'urgence est appréciée par le juge au moment où il statue. Si ce magistrat constate
souverainement qu'il n'y a pas urgence, il décide qu'il n y a pas lieu à référé et se déclare incompétent.
Il est tenu de porter la mention «vu l'urgence » dans le dispositif de l'ordonnance de référé.

Quant à la seconde condition, le juge des référés ne doit jamais trancher une question touchant au
fond du litige, il ne préjudicie pas au principal.

-Compétence

Une compétence générale d'attribution appartient aussi bien au Président du Tribunal de Première
instance, mais aussi au Premier Président de la Cour d’appel.

-Procédure

Le juge des référés est saisi au moyen de requête écrite à l'instar des autres requêtes introductives
d'instance. Une fois la taxe judiciaire réglée et la requête enregistrée, cette dernière est portée à

2
l'audience ordinaire de la semaine, établie à jour fixe (art 149 du C.P.C). Mais, s'il y a extrême
urgence, la demande peut être présentée au juge des référés, soit au siège de la juridiction, et avant
l'inscription sur le registre tenu au greffe, soit même à son domicile. Ce magistrat fixe immédiatement
le jour et l'heure auxquels il sera statué (art 150 du C.P.C)

 - Effets de l'ordonnance de référé

Les ordonnances de référé ont l'autorité de la chose jugée au provisoire et ne l'ont pas au principal. En
d'autres ternes, le juge qui les a prononcés ne peut pas les modifier.

L'ordonnance de référé s'impose au juge qui l'a rendu et aux parties concernées par la décision.
Cependant, si des faits ou des éléments nouveaux se révèlent ou s'il y a un changement de situation
dans les rapports des parties, le juge peut être appelé à rendre une nouvelle ordonnance différente de la
première.

De façon générale, l'ordonnance a la même forme qu'un jugement. Son exécution est soumise aux
mêmes règles que l'exécution d'un jugement. Elle doit être revêtue de la forme exécutoire, ainsi, le
juge prescrit l'exécution sur minute.

Bref, les ordonnances de référé sont de plein droit exécutoire par provision. Le juge peut cependant en
subordonner l'exécution à la production d'un cautionnement.

Les ordonnances de référé sont susceptibles de voie de recours. Cette voie est ouverte dans un délai de
15 jours à compter du prononcé si les parties sont présentes à l'audience du jugement.

L'arrêt d'appel rendu à la suite de ce recours peut être attaqué devant la Cour suprême au moyen d'un
pourvoi en cassation s'il est rendu par défaut (absence de parties).

*La procédure d'injonction de payer

La procédure d'injonction de payer, introduite par un texte spécial en 1951, est aussi une procédure
accélérée. Elle est régie actuellement par les articles 155 à 165 du C.P.C. C’est une procédure
simplifiée pour les actions en recouvrement des créances résultant d'un titre ou d'une promesse
reconnue.

 -Domaine d'application

-Recouvrement d'une créance supérieure à 1000 dirhams

Cette procédure est utilisée pour le recouvrement de créance en l'occurrence pour toute demande en
paiement d'une somme d'argent supérieure à 1000 dirhams.

-Créance exigible en vertu d'un titre ou d'une promesse reconnue

La créance doit être due en vertu d'un titre ou d'une promesse reconnue. Tel est le cas du règlement
d'une traite (lettre de change, billet à ordre), relative à une fourniture quelconque, du réglementent
d'une transaction, du paiement ou d'une obligation.

-Créance liquide (somme d'argent)

2
Cette procédure est utilisée seulement lorsqu'il s'agit d'une somme d'argent, c'est-à-dire d'une créance
liquide et non d'obligation de fournitures.

-Procédure non applicable à un débiteur résidant à l'étranger ou n'a pas de domicile au Maroc

C'est ce qui ressort de l'article 157 du C.P.C qui précise : « La requête n'est pas recevable si la
notification doit avoir lieu à l'étranger ou si le débiteur n'a pas de domicile connu sur territoire du
Royaume ».

 - Procédure et effets

Procédure Effets

-Compétence exclusive du Président du tribunal -Ordonnance d'injonction de payer

La procédure d'injonction de payer est de la L'examen de la demande a lieu, comme pour les ordonnances
compétence exclusive du Président du tribunal de sur requête, en dehors de tout débat contradictoire (art 158 du
première instance, C'est une surcharge pour ce C.P.C).
magistrat qui peut néanmoins désigner un délégué.
Si la créance paraît justifier au Président du tribunal, celui-ci
-Saisine du juge rend au bas de la requête, une ordonnance faisant droit à la
demande et condamnant le débiteur au paiement et aux frais.
Le Président du Tribunal de première instance est
en tout cas saisi par une requête écrite. La requête -Dans le cas contraire, il rejette ladite demande par une décision
comporte les noms, prénoms, profession et motivée et renvoie le demandeur à saisir le juge de fond
domiciles des parties ainsi que l'indication précise compétent au civil ou au commercial suivant la nature de la
de la somme demandée et sa cause. créance.

Le demandeur produit en outre le titre justifiant le -Notification et exécution


bienfondé de la créance à l'appui de sa requête (art
156 du C .P.C). La décision de condamnation est notifiée au défendeur qui doit
dans les 8 jours de cette notification, payer le montant de la
Régime spécial- Après paiement de la taxe condamnation sous peine d'y être contraint par voie de saisie de
judiciaire, les requêtes aux sine d’injonctions de ses objets mobiliers (art 160 du C.P.C).
payer sont inscrites sur un registre spécial (art 159
du C.P.C). Si dans le délai de 8 jours de la notification à personne ou à
domicile, le débiteur n'a pas satisfait à la demande, l'ordonnance
devient de plein droit exécutoire sur minute.

Voies recours

On retient d'abord que la décision de rejet n'est susceptible


d’aucun recours. Seule l'ordonnance de condamnation peut faire
l'objet d'un appel de la part du défendeur.

Si l'appel est rejeté, l'ordonnance produit son plein effet et


devient de plein droit exécutoire. Elle est alors dotée de la force
de chose jugée plus que l'autorité de la chose jugée.

2
 B- Les procédures spéciales

 Procédures en matière de statut personnel 

Dans le cadre de ces procédures en mettra l'accent sur une procédure spéciale en raison de sa
particularité. Il s'agit notamment des procédures en matière de statut personnel. A ce moment-là, il y a
lieu d'examiner la procédure relative au règlement de la pension alimentaire, celle relative aux
incapables, aux successions, au divorce et à l'état civil.

 -Procédure relative au règlement de la pension alimentaire

Une procédure particulière de référé, régit par l'article 179 bis ajouté par la loi 72-03, qui a été deux
fois révisé et qui prévoit le recours aux juges des référés pour l'attribution d'une pension alimentaire.
Ainsi, il est statué en forme de référé sur les demandes de pension alimentaire. Les décisions sont
exécutoires sur minute et malgré l'exercice des voies de recours, dont notamment l'appel.

-Attribution d'une pension alimentaire provisoire

Ainsi, il ressort de l'article 179 bis du C.P.C «  En attendant qu’il soit statué sur le fond de l’action
relative à la pension alimentaire, le juge peut, dans le délai d’un mois à compter de la date de la
demande, ordonner l’attribution à qui de droit, d’une pension alimentaire provisoire, en tenant
compte du bien fondé de ladite demande et des preuves fournies à son appui. Ce jugement est
exécutoire avant enregistrement et au vu d’une expédition ».

Vu l'urgence, le juge des référés statue au provisoire, accorde la pension alimentaire sans préjudicier
au principal. Sa décision est « exécutoire avant même enregistrement ».

Les rédacteurs du nouveau texte de l'article 179 ont peut-être voulu instituer une procédure rapide qui
tient compte de la sévérité de la situation.

 -Procédure concernant les effets de la répudiation

Là encore, les décisions susceptibles d'être prises par le juge des référés sont liées au fond du litige.

Ainsi, en premier lieu, lorsque le juge autorise la répudiation, il fixe le montant du cautionnement que
le mari doit déposer à la caisse du tribunal. Ce cautionnement est seulement destiné à garantir
l'exécution des obligations. En effet, dans ce cas, le juge compétent rend d'office une ordonnance par
laquelle, (il fixe la pension alimentaire de la femme pendant la retraite de continence ou (idda), le don
de consolation dû à l'épouse évalué compte tenu du préjudice subi. Cette même décision fixe enfin le
paiement de l'arrière de la dot, la pension alimentaire des enfants et réglemente le droit de visite du
père. Elle est exécutoire sur minute et n'est susceptible d'aucun recours.

Toutefois, il appartient à la partie qui s'estime lésée par cette ordonnance de saisir la juridiction
compétente dans les formes ordinaires.

 -Tentative de conciliation à deux vitesses

Lorsque le juge est saisi d'une procédure, il convoque immédiatement les parties à une audience. À
cette première audience, les parties doivent comparaître en personne ou par leur représentant légal et il
est toujours procédé à une tentative de conciliation.

2
Ainsi, avant d'autoriser le divorce, le juge est procédé à une tentative de conciliation entre les époux,
par tous les moyens qu'il estime appropriés, notamment en dépêchant « deux arbitres » à cet effet.

En cas de conciliation, les deux arbitres consignent ou mentionnent l'accord dans le rapport qu'ils
soumettent au juge. Ce dernier rend immédiatement un jugement constatant l'accord, qui met fin au
litige, à force exécutoire et n'est susceptible d'aucun recours (art 180 du C.P.C).
En cas d'échec de la tentative de conciliation, ces arbitres mentionnent les causes de la mésentente
dans leur rapport. Le juge effectue une seconde tentative de conciliation.

On retient ensuite, qu'une telle procédure « amiable » se déroule sous le contrôle du juge, tout en
confiant son exécution à « deux arbitres » dont on ne sait qui est et comment sont-ils nommés.

Si cette conciliation intervient, le juge rend « immédiatement » un jugement constatant" l'accord, qui
met fin au litige.

* Les procédures concernant les incapables

 -Procédure confiée exclusivement au juge des tutelles

Ce magistrat est désigné pour 3 ans, par arrêté du Ministre de la justice, parmi les juges du Tribunal de
première instance. C'est lui qui procède, en cas de décès d'une personne laissant des biens meubles et
immeubles à l'ouverture de la tutelle, ainsi qu'il ordonne l'établissement d'un acte notarié qui
mentionne l'identité des héritiers et le cas échéant «le tuteur testamentaire» ou «tuteur datif».

Le juge des tutelles doit prendre toutes les mesures appropriées pour faire procéder par le tuteur
testamentaire ou datif aux différentes opérations prévues par l'article 187 du C.P.C (inventaires des
biens, conservation des meubles, partage "moukharaja", fixation de la pension alimentaire, dépôt de
somme d'argent à la caisse de dépôt et de gestion… etc).

Le contrôle des juges des tutelles s'effectue généralement à postériori puisque le tuteur (testamentaire  /
datif) est tenu de présenter à ce magistrat un compte annuel à la suite des opérations dont il est chargé.
Toutefois, un autre contrôle à priori existe quand une autorisation préalable est nécessaire.

De toute façon, les juges des tutelles exercent « une surveillance » générale sur le fonctionnement des
tutelles de son ressort, mais ce contrôle est atténué lorsque le montant évalué de la succession ne
dépasse 10.000 dirhams.
Par ailleurs, lorsque le tuteur refuse de consigner les sommes d'argent qu'il détient, le juge des tutelles
peut ordonner une saisie conservatoire sur les biens de ce tuteur ou les placer sous séquestre, ou fixer
une astreinte. Il peut même le révoquer sois d'office, soit à la requête du Procureur du Roi ou d'une
personne intéressée.
Le juge des tutelles peut établir une demande d’émancipation afin de permettre au mineur émancipé
d'effectuer les actes portant sur ces biens.
- La procédure d'interdiction ‫الحجر‬
La tutelle de l'interdiction est organisée selon les mêmes règles édictées pour la tutelle des mineurs
notamment en ce qui concerne la gestion de ses biens et le contrôle exercé à cet égard par le juge des
tutelles. Il est seulement spécifié que le dément, le faible d'esprit et le prodigue peuvent être mis sous
tutelle à la requête de toute personne intéressée ou du Procureur du Roi.
En tout cas, le juge doit pour prononcer l'interdiction se fonder sur tous moyens de preuve légaux. La
levée de l'interdiction est ordonnée dans les mêmes conditions et suivant la même procédure.
Enfin, le jugement prononçant l'interdiction comme la décision donnant mainlevée de cette mesure
sont affichés par extrait au tribunal pendant une durée de 15 jours.

2
*Les procédures afférentes aux successions 
En cas de décès d'une personne ayant laissé des biens meubles et ou immeubles, le problème se pose
de savoir qui en héritera. Il convient de prendre des mesures appropriées pour la sauvegarde de ces
biens, puis d’en dresser l'inventaire et ensuite de procéder à leur liquidation et à leur partage. Par
ailleurs, lorsque le défunt n'a pas laissé d'ayants droit, l'État peut en prendre possession.
-Apposition des scellés après décès
Il appartient au juge de prendre, le cas échéant, les mesures urgentes et nécessaires à la sauvegarde de
la succession, voire souverainement l'apposition des scellés et le dépôt de sommes d'argent et des
objets de valeurs.
Mais il peut aussi ordonner ces mesures conservatoires à la demande du Ministère public, si le mineur
le demande ou si l'un des intéressés lui en fait la demande.
Un procès-verbal atteste ensuite les opérations des scellés, puis les clés de serrures des portes sur
lesquelles les scellés ont été apposés demeurant entre les mains du greffier et sous sa responsabilité.
Une fois que l'apposition des scellés est faite, un procès-verbal est dressé par le greffier sur ordre du
juge.
Il y a lieu de signaler que le scellé le peut être apposé que sur des objets non inventoriés, autrement dit,
le but de l'apposition de scellés est d'éviter toute soustraction frauduleuse (vol) des biens meubles par
une personne mal intentionnée.
Les scellés sont levés à la demande des personnes qui ont droit de faire apposer les scellés.
-Procédure de l'inventaire
L'inventaire peut porter sur des objets meubles, des valeurs et sommes d'argent (en numéraires) et sur
des biens immobiliers. C'est encore le juge qui décide de procéder à l'inventaire, soit de son propre
chef ou par l'intermédiaire de deux adouls à la demande d'une partie intéressée.
 -Procédure de liquidation
Afin de liquider la succession, les héritiers peuvent se mettre d'accord pour nommer un ou plusieurs
liquidateurs et au cas où cet accord n'est pas possible le ou les liquidateurs sont désignés par le juge.
Le liquidateur agit, en tous cas, en tant que mandataire. D'ailleurs, il peut refuser la mission qui lui est
confiée. Le juge peut aussi lui substituer un autre, soit d'office, soit à la demande de l'une des parties
intéressées.
Dès sa nomination, le liquidateur procède à l'inventaire de tous les biens du défunt par l'intermédiaire
de deux adouls, conformément à la pratique judiciaire. Il doit aussi rechercher ce que la succession
comporte comme créance et de dettes. À cet égard, les héritiers sont tenus de porter à sa connaissance
des renseignements relatifs aux obligations de la succession et de ces droits.
À l’expiration de la période qui lui a été fixée pour l'inventaire, le liquidateur dresse une liste, article
par article, de tous les biens immobiliers et mobiliers laissés par le défunt.
En effet, le liquidateur peut pour évaluer les biens successoraux peut faire appel à des experts.
Les dettes vont être acquittées par le liquidateur et les frais de la procédure sont à la charge de la
succession. La liquidation de la succession se fait sous le contrôle du juge.
 -Procédure de partage
La demande de partage de la succession est présentée au Tribunal de première instance. Cette
juridiction peut, notamment s'il y a des mineurs en cause, ordonner « le partage définitif » si le bien est
susceptible d'un partage suffisant pour répondre. Dans le cas contraire, le tribunal compétent ordonne
la vente globale ou partielle par licitation (moukharaja). Ensuite, lorsque le jugement est passé en
force jugée, il est procédé au tirage des lots par le greffier qui va délivrer un procès-verbal de partage à
tout héritier après le tirage des lots.
 - Recueil de l'Etat d'une succession « vacante »

2
Enfin, en l'absence d'héritiers connus, l'État peut recueillir la succession pour laquelle il n'y a pas de
prétentions légitimes. Dans ce cas, l'autorité locale du lieu où s'est produit le décès avise le Procureur
du Roi en lui indiquant la consistance approximative de la succession, ce qui permettra à ce dernier de
saisir le Président du Tribunal de première instance-aux-fins de rendre une ordonnance sur requête (art
148 du C.P.C) désignant un greffier pour procéder à l'inventaire des biens. Ces biens vont être vendus
aux enchères. Le fruit de cette vente, après déduction des frais, sera consigné à la Caisse de dépôt et de
gestion.
*La procédure de divorce (divorce par voie de justice) 
Pour éviter le droit régalien de l'époux qui rompt souvent abusivement aux liens conjugaux, cette
procédure a été spécialement conçue pour la femme (marocaine et musulmane) qui peut requérir le
divorce par voie de justice. L'article 98 du Code de la famille du 3 février 2004 précise : « L'épouse
peut demander le divorce pour l'une des causes suivantes : le préjudice,
le défaut d'entretien, l'absence, le vice rédhibitoire, le serment de continence ou le délaissement ».
La demande est introduite par une requête écrite. Par la suite, le juge convoque les époux en vue de
procéder à une tentative de conciliation.
Si la conciliation a lieu le magistrat rend une ordonnance la constatant et qui met fin à la procédure. En
cas d'échec de cette tentative, ou si après deux convocations demeurées infructueuses, les époux ou
l'un deux n'a pas comparu, le juge rend une ordonnance de non conciliation.
En attendant que le divorce soit prononcé, le magistrat peut ordonner des mesures provisoires
consacrées pour l'entretien de la femme et des enfants en prévoyant par la même occasion leur garde.
Cette ordonnance est exécutoire sur minute et nonobstant toutes voies de recours.
En tout cas, durant la phase de l'instruction du procès au fond, une enquête peut être ordonnée soit
d'office par le tribunal soit à la demande des parties. Cette mesure d'instruction a lieu en chambre de
conseil par auditions de témoins devant le juge. Les débats se déroulent à huis clos en raison des
questions d'intimité qui sont soulevés par les intéressés. Mais cela n'empêche que le jugement soit
rendu en audience publique.
*Procédures judiciaires concernant l'État civil 
 -Déclaration judiciaire d'État civil
Le Ministère public ou toute personne justifiant d'un intérêt légitime peut saisir le Tribunal de
première instance en vue de faire déclarer « judiciairement » une « naissance » ou « un décès » qui
n'aurait pas été inscrit sur le registre d’État civil.
En tout état de cause, la requête est présentée au tribunal de droit commun du lieu de naissance ou du
lieu du décès à défaut du lieu de domicile du demandeur.
Cette demande est obligatoirement communiquée au Ministère public si elle n'émane pas de lui afin
qu'il donne son avis par des conclusions écrites. Par la suite, le juge statue par ordonnance après avoir,
le cas échéant, entendu les parties intéressées et procède à une enquête en vue d'établir la preuve des
faits allégués, par tous les moyens de droit. La décision ainsi rendue ordonne l'inscription de l'acte sur
le registre de l'État civil de l'année en cours du lieu de naissance ou du décès et sa mention sommaire
en marge du même registre, à la date où l'inscription aurait dû être effectuée.
 -Rectification d'État civil
Lorsque l'acte d'État civil ne contient pas toutes les mentions requises par la loi ou encore lorsque
l'une ou plusieurs de ces énonciations sont inexactes, une rectification est envisageable.
L'ordonnance prescrivant la rectification est transcrite, par extrait sur le registre de l'année courante.
La mention est faite en marge de l'acte de réforme.
 - L’absence
La procédure de déclaration d’une personne présumée absente se déroule en 2 étapes :

2
La première découle de la prise de mesures provisoires, d’administration, la seconde vise des
dispositions affectant définitivement l’état de l’absent.
 -Mesures provisoires d’administration
Il est important d’informer l’administration de l’absence subite et incompréhensive d’une personne
ayant laissé des biens et n’ayant pas laissé de procuration.
À cet effet, le Ministère public ou toute personne justifiant d’un « intérêt légitime » peut saisir d’une
requête le Tribunal de première instance du lieu du dernier domicile ou de la dernière résidence du
présumé absent ou, à défaut, celui de la situation des biens en vue de faire ordonner les mesures
d’administration nécessaire.
À cet égard, l’un des agents du greffe est désigné pour être chargé de cette administration.
Mais, il est interdit à cet administrateur (greffier) d’aliéner un bien meuble ou immeuble de l’absent
présumé, et ce sans autorisation de justice.
Ces mesures sont prises par le juge au moyen d’une ordonnance non susceptible de recours.
La situation est tout autre lorsque l’absence se prolonge.
 -Jugement déclaratif de décès
Si l’absent a disparu dans des circonstances exceptionnelles rendant sa mort certaine, les héritiers
peuvent à l’expiration du délai d’une année après l’ordonnance prescrivant des mesures provisoires
d’administration, présenter au juge une requête en vue d’obtenir un jugement déclaratif de décès. Une
demande similaire pourrait aussi être déposée par le Ministère public.
Le juge fixe un délai pendant lequel il fait procéder à une enquête et à toutes investigations
recherchant le disparu.
Si à l’expiration du délai, aucune nouvelle n’a lieu, le juge rend un jugement déclaratif de décès qui
ouvre la succession et entame la liquidation.
L’administrateur (greffier) cesse ses fonctions à l’égard des héritiers.

CHAPITRE V
LA PROCÉDURE PAR DÉFAUT

) I- LE DÉFAUT DU DEMANDEUR OU DE SON MANDATAIRE


Si le demandeur ou son mandataire régulièrement convoqués ne comparaissent pas, deux phases sont
nécessaires pour que la radiation définitive de l’instance soit prononcée.
1er Phase -Radiation de l’affaire du rôle de l’audience 
D’abord le tribunal peut en l’absence d’élément lui permettant de statuer sur la demande, décider la
radiation de l’affaire du rôle de l’audience. Il ne s’agit pas d’une radiation de l’instance, mais
seulement une sorte de renvoi de l’affaire sans fixation de l’audience. C’est une opportunité pour le
demandeur ou son mandataire de préparer les documents justificatifs justifiant la requête.
2ème Phase -Radiation de l’instance en l’état :
Si au cours des deux mois suivant la décision de radiation de l’affaire du rôle de l’audience, le
demandeur ne sollicite pas la poursuite de l’examen de l’affaire, le tribunal ordonne alors la radiation
de l’instance en l’état.
Cas de jugement réputé contradictoire :

2
Le juge peut statuer s’il estime qu’il dispose des éléments nécessaires pour le faire. Dans ce cas, il se
prononce sur les prétentions de demandeur, compte tenu de ces éléments et le jugement rendu est
réputé contradictoire à l’égard du demandeur ou de son mandataire. Il statue en d’autres termes,
comme si ce plaideur ou son avocat étaient présents.
) II- LE DÉFAUT DU DÉFENDEUR
Le défendeur qui a comparu ne peut plus faire défaut. Ainsi, si après avoir comparu, une partie
s’abstient d’accomplir les actes de procédure, le juge statue par jugement contradictoire.
) III-CAS DE PLURALITÉ DE DÉFENDEURS
S’il y a plusieurs défendeurs et que l’un au moins d’entre eux ne comparait pas, le jugement est réputé
contradictoire à l’égard de ceux qui ne comparaissent pas et qui auront été cités à personne ou à
domicile (art 48 du C.P.C). Dans le cas contraire, le jugement est rendu par défaut.
CHAPITRES VI
LES INCIDENTS DE PROCÉDURE
) I-CAUSES DE SUSPENSION ET D’INTERRUPTION DE L’INSTANCE
 A-CAUSES DE SUSPENSION DE L’INSTANCE
Les causes de suspension de l’instance sont des événements qui arrêtent le cours de l’instance
momentanément pour la laisser prendre son cours lorsque la cause en question disparait.
 B-CAUSES D’INTERRUPTION DE L’INSTANCE
Arrêt qui se comprend par une modification dans la situation des parties à savoir :
-Le décès de l’une des parties
-Les modifications dans la capacité des parties.
L’instance interrompue reprend soit volontairement par la partie (art 118 du C.P.C), soit d’une
manière forcée par voie de citation émanant du juge ou de la partie adverse (art 115 du C.P.C).
) II-CAUSES D’EXTINCTION DE L’INSTANCE
L’instance généralement prend fin par le jugement, mais les parties peuvent en mettre fin par d’autre
moyens tels le désistement (art 119 à 123 du C.P.C), l’acquiescement et la péremption.
 A- LE DÉSISTEMENT
Il y a désistement lorsque le demandeur renonce à l’instance déjà engagée sans renoncer à son droit ou
sa prétention Ainsi, le désistement d’instance n’engendre pas la renonciation de la partie au fond du
droit (art 119 du C.P.C) et là on distingue entre le désistement d’instance et le désistement de
l’action.
Dans le désistement de l’instance, c’est uniquement l’instance qui est éteinte alors que le droit du
demandeur est omniprésent. Cependant, le désistement d’action entraîne la renonciation au droit,
c’est-à-dire l’extinction du droit d’agir relativement à la prétention dont le juge était saisi (art 119 du
C.P.C).
Le juge valide aux parties leur désistement. Cette mesure ne peut être frappée d’aucun recours.
En revanche, au cas où la partie adverse s’oppose au désistement, qu’il soit d’instance ou d’action, le
juge statue sur la validité du désistement par un jugement susceptible d’appel (art 121 du C.P.C).
Le désistement veut dire que c’est à la partie qui s’est désistée de payer les dépens.
 B-L’ACQUIESSEMENT
C’est le fait de la part d’un plaideur (le défendeur) de se soumettre aux prétentions de l’autre. On
distingue deux sortes d’acquiescement :
-L’acquiescement à la demande : le défendeur se soumet alors à toutes les prétentions du demandeur.
-L’acquiescement au jugement : qui emporte renonciation aux voies de recours.

2
 C-LA PÉREMPTION D’INSTANCE
C’est l’extinction de l’instance en raison de l’inaction des parties. En France, le délai de péremption
est de 2 ans alors qu’au Maroc, aucun délai n’est prévu. En effet, la péremption n’est pas réglementée
par la Code de procédure civile marocain.

LES FRAIS DE JUSTICE ET L’ASSISTANCE JUDICIAIRE 


CHAPITRE I
 LES FRAIS DE JUSTICE 
Le principe est que la justice est gratuite, cela signifie que les plaideurs n'ont pas à payer les juges. Il
n'en reste pas moins que le recours aux tribunaux donne lieu à des nombreux frais. Ceux-ci sont mis en
partie à la charge du plaideur qui perd son procès par sa condamnation aux dépends.
) I-PRINCIPAUX FRAIS DE JUSTICE
-Les droits fiscaux : droits de timbre et d'enregistrement perçus sur les actes de procédure.
- Les droits de plaidoirie au profit de la caisse du barreau.
- Les émoluments des officiers ministériels (huissiers de justice).
Les frais occasionnés par les incidents relatifs à la preuve, par exemple les honoraires des experts, les
indemnités des témoins.
-Les honoraires de consultation et de plaidoirie des avocats.
II- LES DÉPENSES
Les dépens sont les frais que l'une des parties peut mettre à la charge de l'autre, généralement, c'est la
partie perdante qui est condamnée aux dépens.
Ils ne comprennent que les frais essentiels, par exemple : les droits fiscaux sur les actes de procédure,
les émoluments des officiers ministériels.
Ne sont pas compris dans les dépens par exemple, les honoraires de consultation et de plaidoirie des
avocats, les droits d'enregistrement sur les actes produits en justice.

CHAPITRE II
 L’ASSISTANCE JUDICIAIRE 
L'assistance judiciaire permet au plaideur, qu'il soit demandeur ou défendeur qui n'a pas de ressources
suffisantes, d'exercer ses droits en justice sans avancer aucun frais. Elle permet notamment d'assurer le
respect de l'égalité devant la justice.
Celui qui bénéficie de l'assistance judiciaire n'honore pas la taxe judiciaire au moment où il dépose sa
demande introductive d'instance ; comme il n'est pas tenu de payer les frais d'instruction en
l'occurrence les frais d'expertise.
) I- CONDITIONS ET PROCÉDURE
 A-CONDITIONS
L'assistance judiciaire peut être accordée devant toutes les juridictions du pays, aux personnes, aux
établissements publics, aux associations privées poursuivant une œuvre d'assistance et dotées de la
personnalité civile, de nationalité marocaine, que l'insuffisance de leurs ressources met dans
l'impossibilité d'exercer ou de défendre leurs droits en justice.

2
Les étrangers peuvent également être admis où bénéficier de l'assistance judiciaire, mais à condition
que des conventions judiciaires internationales le prévoient.
 B- PROCÉDURE
 1-Bureau de l'assistance judiciaire
L'admission à l'assistance judiciaire est prononcée par des bureaux établis près les juridictions devant
lesquelles seront portés les litiges (Cour d'appel, Tribunal de première instance).
 2- Ordonnance provisoire en cas d'urgence
Lorsqu'il y a urgence, le Président du tribunal du bureau compétent accorde provisoirement
l'assistance.
3-Demande et procédure proprement dite
Le plaideur qui désire bénéficier de l'assistance judiciaire adresse une lettre au Procureur du Roi.
À l'appui de cette lettre, il joint une déclaration par laquelle il affirme qu'il est dans l'impossibilité de
faire valoir ses droits en justice en raison de son indigence.
La demande est transmise par le Procureur du Roi pour y être examinée à un bureau d'assistance
judiciaire, celui-ci l'accorde lorsqu'il est établi que la demande est justifiée. Dans le cas contraire, elle
est refusée.
Le Procureur du Roi peut, en tout cas, faire une enquête pour s'assurer de la véracité des dires du
demandeur.
) II- EFFETS DE L’ASSISTANCE JUDICIAIRE
 A-EXTRAIT DE LA DÉCISION ET DÉSIGNATION DE L’AVOCAT
Le secrétaire du bureau adresse, dans les 3 jours de l'admission à l'assistance judiciaire, au Président
de la juridiction compétente un extrait de la décision accordant l'assistance en y joignant les pièces du
dossier remis au bureau.
Le président invite le bâtonnier à désigner un avocat, ou s'il n'existe pas de conseil de l'ordre, il
procède lui-même à cette désignation.
Le défenseur doit prêter ses services gratuitement.
 B-DURÉE DU BÉNIFICE DE L’ASSISTANCE JUDICIAIRE
La loi prévoit que l'assisté conserve le bénéfice de l'assistance judiciaire lorsque, par suite d'une
décision d'incompétence de la juridiction devant laquelle l'assistance a été admise.

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