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La location d'une grue avec un grutier est un contrat de bail de choseset non un
contrat d'entreprise.
L'ouvrier qui, sur ordre de son employeur exerce des activités pour un tiers agit
commepréposé de ce dernier et la faute commisepar le travailleur dans l'exécution de
son travail n'exclut pas qu'il se trouvait dans un état de subordination à l'égard de son
commettant occasionnel.
Le travailleur, en l'espèce,le grutier, bénéficie,en cas defaute non intentionnelle,
de l'immunité garantie par J'article 18 de la loi du 3 juillet 1978.
LA COUR,
L'objet du litige et les circonstances de la cause ont été correctement relatés par
le premier juge à l'exposé duquel la Cour se réfère.
Il convient néanmoins de rappeler que l'appelante est l'assureur-loi de la SA
Cevo et qu'elle a versé des indemnités conformément aux dispositions de la loi sur les
accidents du travail ensuite d'un accident mortel de travail survenu à son contre-
maître Jean Geentjens; elle agit de manière subrogatoire en vertu de l'article 47 de
ladite loi contre les tiers responsables, selon elle, Léopold Janssens,grutier, et son
employeur la NV Aertssen Kranen.
Le premier juge a décidé que le grutier avait bien commis une faute en relation
causale nécessaireavec le décèsde Jean Geentjens, mais déclare non fondée l'action
subrogatoire dirigée contre la NV Aertssen au motif que celle-ci ne disposait pas de
JURISPRUDENCE 17
Discussion
La location d'une grue avec un grutier est, en l'espèce soumise à la Cour, .un auprès de l'j
contrat de bail de choses et non un contrat de louage d'industrie ou contrat d'en- tensiondan
été déposé
treprise. A bon
La manipulation, le stationnement de la grue et toutes les opérations de levage
relèvent certes de la seule responsabilité du grutier qui doit assurer la sécurité des travail effe(
tiers; la circonstance que la flèche et le câble de la grue se trouvaient dans la zone compétenc
dangereusede 6 mètr~s au départ de la ligne haute tension relève de sa responsabilité La vict
et il lui appartenait, en principe, de refuser de travailler à cet endroit ou de travailler cause des d
de manière différente en réduisant la hauteur de la flèche, quels que soient les ordres vers la lign~
du contremaître de la SA Cevo; dans son travail de grutier, et principalement en ce l'on peut re
qui concerne les obligations relatives à sa propre sécurité et à celle des tiers, l'ouvrier prudence el
travaille normalement en toute indépendance et sans qu'il soit obligé de suivre les que l'opéra
ordres d'un contremaître qui lui indique le travail à effectuer mais n'a pas les qua- victime elle
lifications requises dans un travail qui relève d'une spécialité propre pour laquelle le toute indé{
grutier a reçu une formation spécifique; le danger de travailler à proximité d'une LaSA
ligne haute tension est d'ailleurs parfaitement connu et même inscrit sur la machine
et dans le manuel toujours présent dans la grue; on peut en effet estimer que le 3. lmmunit
grutier a enfreint une directive généraleimposée par son employeur habituel et même' 1971
une obligation générale de sécurité imposée par le règlement général relatif aux
En cas
installations électriques.
Le fait que le grutier ait commis une faute dans l'exécution de son travail l'exécution
n'exclut pas cependant en l'espèce qu'il ait travaillé dans un état de subordination lourde. Il
à l'égard de la NV Cevo, commettant occasionnel; «l'ouvrier qui, sur ordre de son caractère t
employeur, exerce des activités pour un tiers, agit comme préposé de ce dernier et En l'es
non de son employeur, pour autant qu'il exerceces activités sous l'autorité de fait du sécuritésu
tiers, quelle que soit la manière dont il accomplit sa tâche et quelle que soit la nature grutier a 1
de la faute qu'il commet dans l'exécution de sa mission (Cass.,31 octobre 1980,Pas., manipuler
quer un si]
1981, J, 268). par ailleur
En effet, le travail n'avait pas été déterminé à l'avance et la NV Aertssen n'était
pas informée de la nature des travaux à effectuer. L'inspection du travail est d'ail- avait adop
leurs d'avis que ces travaux étaient effectués sous la seule direction de la NV Cevo. Il flèche; l'er
résulte du dossier répressif et de l'enquête menée par le Ministère de l'emploi et du sentiment
travail que la grue avait été mise à dispositiion à l'heure et le grutier travaillait sous la travailler ~
direction et la responsabilité du mandant dans le cadre d'un contrat de location intentionD
d'équipements avec mise à disposition de personnel; en fin de journée un bon de Par ai
travail précisant le nombre d'heures prestées,devait être signé par le client, ainsi que la loi du
le précisent les conditions générales de la NV Aertssen. Ces conditions générales, permettai1
acceptées par la NV Cevo, stipulent par ailleurs que la responsabilité de la NV intention!1
Aertssen cessedès que les travaux sont réalisés sous la direction du cocontractant tionnel.
(art. 15 de la pièce 9 du dossier de l'intimée); nulle part il n'y est fait état de travail de De pl
énonce qt
sous-traitance en régie.
Il ne fait en outre aucun doute que le contremaître Geentjens prenait une part justice pel
active dans l'opération de levage en empoignant lui-même les câbles pour attacher les victime 01
tôles qui devaient être levéesjusqu'au toit; il ne fait pas de doute non plus qu'il avait mandatai
pleine connaissance des risques que présentait le chantier, ayant déjà effectué des l'accident
travaux auprès d'une ligne à haute tension dans le cadre d'un autre chantier; il est responsat
également établi qu'il a été formé par son entreprise en ce qui concerne les dangers Il n'e
électriques en cas de travail avec grue, qu'il n'a pas sollicité d'autorisation écrite de l'articl
~DROIT JURISPRUDENCE 19
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~
20 REVUE RÉGIONALE DE DROIT
tution, à laquelleil a déjà été répondupar décisiondu 1ermars 2001(C.A., 1ermars l'article ~
2001,J.L.M.B., 2001,p. 774); hormis à l'égard des ayants droit de la victime qui agir cont
n'appartiennentpas à une descatégoriesprévuespar la loi du 10 avril 1971,l'em- est deveI1
ployeurde la victime,sesmandatairesou préposésconserventle bénéficede l'immu- Que
nité; or, l'appelantene soutientpas que les indemnitéslégalesauraientété verséesà qu'elle ju
de tels ayantsdroit; que la questionn'apparaîtpas pertinente. Vo Cauti,
lui-même
PAR CES MOTIFS, AUel
teur prin
(dispositifconforme aux motifs). contre le
conserva1
(Civ. Sai!
AUeI
acquis qt
Cour d'appel de Liège ment qu'
demeure
28 octobre 2003
cipaux q
restant d
mandée (
Sièg.:M. de Francquen,prés.; M. Ligot et Mme Jacquemin,cons. Que
Plaid.: Me Defrance. 2003 por
causen'e
AUer
(Chronis -Poncelet)
cier, il re~
CAUTIONS -Prêt à tempérament -Requête en saisie conservatoire débiteurs
immobilière -Conditions -CELERITE -Exigibilité de la dette - Quel
URGENCE -Organisation de l'insolvabilité des débiteurs. toires alo
bitation ~
En vertu de l'article 2032 du Code civil, même avant d'avoir payé, la caution peut renvoi au
agir contre le débiteur dès l'exigibilité de la dette et en l'absence de poursuite du du notair
créancier. ment d'al
Il y a urgenceà prendre desmesuresconservatoires,lorsqueles débiteurs cherchent seràun~
à vendre leur immeuble d'habitation et à se rendre aussi insolvables. Que
bonne fiI1
LA COUR, tenus de
débiteurs
PARCE:
Attendu que si aux termes d'une longue motivation relative à la condition de
célérité inscrite dans l'article 1413 du Code judiciaire, le premier juge avait déjà le
4 février 2003 rejeté la demande d'autorisation sollicitée par les appelants, l'ordon-
nance entreprise ne rencontre ni en fait ni en droit les éléments invoqués par ceux qui
se présentent comme les créanciers de débiteurs sur le point de vendre leur propre
immeuble d'habitation; qu'au surplus, elle retient, comme la décision précédente
d'ailleurs que les requérants ne sont titulaires d'aucune créance parce qu'ils n'ont
encore rien payé à la SA Credior vis-à-vis de laquelle ils sont cautions solidaires des
engagementsdes consorts Liotta-Pauluis;
Attendu que cette dernière considération doit être redresséedans la mesure où