Vous êtes sur la page 1sur 15

Impo : elle assure que le débiteur est tenu responsable de manière étendue, ce

qui favorise une exécution plus rigoureuse des obligations contractuelles. En


exigeant que le débiteur réponde des actes de ses représentants ou des
personnes qu'il emploie, la règle contribue à instaurer une confiance dans les
relations contractuelles. Les créanciers ont l'assurance que, même si le
débiteur délègue certaines responsabilités, il reste ultimement responsable de
l'exécution correcte de l'obligation. La règle vise à protéger les créanciers en
établissant une responsabilité étendue du débiteur. Si les représentants ou les
personnes employées par le débiteur commettent des erreurs ou ne
remplissent pas correctement l'obligation, le créancier peut demander des
comptes au débiteur principal, assurant ainsi une protection juridique. la RCA
encourage une sélection prudente des agents et une supervision adéquate
pour s'assurer de l'exécution correcte des obligations. La règle contribue à
établir un équilibre dans les relations contractuelles en reconnaissant que le
débiteur, en tant que partie principale, doit assumer la responsabilité globale
de l'exécution de l'obligation. Cela renforce l'idée d'équité dans les contrats.
I - Les spécificités de l’établissement de la
responsabilité du fait d’autrui :

1) spécificité au niveau du tiers


Le législateur prévoit dans l’article 245 coc que le débiteur doit répondre du
fait et de la faute de son représentant et des personnes dont il se sert pour
exécuter son obligation

De cet art on peut deduire que la responsabilité contractuelle du fait d’autrui


existe lorsqu’un débiteur introduit volontairement un tiers dans l’exécution du
contrat

Le législateur tunisien a précisé dans l’article précité les personnes qui peuvent
être incluses.

Ce tiers peut d'abord être un « représentant » c’est à dire un substitut: qui


exécute l'obligation à la place du débiteur.

Et il peut aussi se présenter comme un auxiliaire un aide autrement dit


quelqu’un qui collabore à l’exécution d'une obligation sur les ordres et sous le
contrôle du débiteur.

Pour que cette respo produit ses effets il faut qu'autrui soit chargé par le
débiteur ou par la loi d'exécuter le contrat.

Dans le premier cas, le débiteur est responsable contractuellement de l'acte


d'autrui en raison du mandat donné à autrui pour exécuter l'obligation à sa
place.

Par exemple, l'entrepreneur est responsable des actes dommageables commis


par les travailleurs qu'il a engagés pour remplir ses obligations contractuelles.

Dans ce contexte, la Cour de cassation a considéré, dans un arrêt rendu le 1er


juillet 1976, que l'entrepreneur est responsable des actes dommageables
commis par ses employés lorsqu'ils sont occupés à une tâche qui leur a été
confiée en vertu de l'article 845 du coc.
De même, le propriétaire de l'entreprise est responsable des travailleurs qu'il a
chargés d'exécuter les engagements contractés.

Dans ce cadre La Cour de cassation a reconnu, dans un arrêt rendu le 12


octobre 1981, la responsabilité de la société de réparation des moteurs pour
les fautes et les négligences commises lors de la réparation du moteur du
camion par ses travailleurs, se basant sur les dispositions de l'article 845 du
Coc.

Donc on déduit que pour établir la responsabilité contractuelle du fait d’autrui


il faut que l'obligation pour laquelle l’autrui intervient est d'ordre contractuel,
et l'intervention a lieu dans le cadre de l'exécution de cet engagement.

En revanche, dans le cadre de la responsabilité délictuelle du fait d'autrui, les


actions de cette tierce personne entraînent souvent des conséquences
dommageables sans nécessairement être liées à l'exécution d'un contrat
spécifique.

Dans ce cadre on peut dire que la spécificité de la responsabilité contractuelle


du fait d'autrui, réside dans le lien contractuel existant entre le débiteur (celui
qui a une obligation contractuelle) et autrui (la tierce personne dont l'acte est
en question) et dans le consentement explicite du débiteur à l'intervention
d'autrui dans l'exécution du contrat soit par un mandat ou une délégation
spécifique alors que dans la responsabilité délictuelle la tierce personne peut
agir de manière indépendante sans l'accord ou la directive explicite du
débiteur, en plus de l’absence de lien contractuel direct entre la tierce
personne et la victime.

En ce qui concerne le deuxième cas, lorsqu’autrui est chargé par la loi


d'exécuter le contrat, comme dans le cas d'un tuteur ou d'un mandataire
exécutant un contrat dont l'une des parties est mineure ou interdite, la
responsabilité contractuelle de la personne mineure ou interdite est engagée
en cas de non-respect de l'exécution de cet engagement par le tuteur.

La responsabilité contractuelle est ainsi établie pour les actes de l'interdit


résultant de l'action du tuteur ayant causé un préjudice au créancier.
2) spécificité au niveau du fait dommageable
Parmi les conditions essentielles et commun entre la respo con FA et la respo del FA
requises pour établir la responsabilité contractuelle en général, on compte la faute, le
préjudice et le lien de causalité entre ces éléments

Il est cependant important de révéler la specifité de la respo con FA qui réside dans le
fait que le législateur tunisien n'a pas clairement énoncé, dans l'art 245 du coc, que la
faute constitue une condition préalable à l'établissement de la responsabilité
contractuelle pour fait d'autrui, Cette situation soulève des questions quant à la nature
des actes dommageables commis par des tiers et à la définition des actions des tiers

En ce qui concerne la nature de ces actes, L'article 245 coc dans sa


version arabe ne mentionne pas explicitement la faute de l'autre
partie. Il établit que le débiteur est responsable de ce qui émane de
ses mandataires ou de toute autre personne dont il s'est servi pour
exécuter l'obligation. Cela soulève la question de savoir si le débiteur
est tenu responsable des actions simples de l'autre partie, ou s'il est
nécessaire que l’auxiliaire ait commis une faute pour que la
responsabilité contractuelle pour le fait de l'autre s'applique.

L'article 245 du Coc suggère que le législateur tunisien a cherché à élargir la


portée de la responsabilité du débiteur pour inclure les fautes et même les
actes simples commis par le mandataire ou l'assistant, même si l'intention
du législateur était de limiter la responsabilité du débiteur aux fautes
commises par ces personnes, il aurait établi cela explicitement dans la version
arabe sans faire une telle confusion, comme il l'a fait dans la version française.

En se référant à la plupart des textes relatifs à la responsabilité


contractuelle pour fait d'autrui, on remarque que ces textes couvrent
également les actes de l’auxiliaire sans mentionner explicitement la faute
comme condition pour engager la responsabilité du débiteur.
Par exemple, l'article 849 du coc expose la responsabilité des propriétaires
d'hôtels en raison des actes de leurs employés, préposés, et d'autres
personnes fréquentant ces lieux.
Dans le droit comparé, on constate que le législateur français et égyptien
n’ont pas limité la responsabilité du débiteur aux fautes commises par
autrui1.

Aussi, la Cour de cassation, dans un de ses arrêts rendus le 3 mai 1976, a


reconnu la responsabilité du transporteur maritime pour toutes les
conséquences des actes ou fautes de ses salariés, y compris l'entrepreneur
d'expédition et de déchargement conformément à l’article 132 du le Code
du Commerce Maritime.

En conclusion, il est possible de dire que la responsabilité contractuelle


pour le fait d'autrui ne se limite pas aux fautes de l'autrui, mais couvre
également les actions simples émanant de lui.

La question clé est donc le préjudice subi par le créancier, et il n'est pas
essentiel de déterminer si le préjudice est survenu en raison d'une faute de
l'autrui ou non.

De plus, la difficulté à prouver la faute constitue un obstacle aux objectifs de la


responsabilité contractuelle du le fait d'autrui, qui visent à indemniser les parties lésées
et à aider le plus grand nombre possible de personnes affectées.

En ce qui concerne les actions des tiers, dans ce cadre la définition exacte de "l'acte
d'autrui" était l'objet d'un controverse doctrinale ;
-Une partie de la doctrine a plaidé pour la nécessité d'élargir le champ de la
responsabilité contractuelle du fait d'autrui afin d'inclure les dommages survenus lors
de l'exécution du contrat ou à l'occasion de cette exécution.
1
(Le législateur égyptien a traité de la responsabilité du locataire dans l'article
571 du Code civil, exposant sa responsabilité pour toutes les actes de ses
agents. En ce qui concerne le législateur français, l'article 1797 du Code civil
stipule la responsabilité de l'entrepreneur pour les actes des personnes qu'il
emploie.)
Par exemple, si le débiteur s'engage à peindre la maison du créancier et charge ses
travailleurs de l'exécution, la responsabilité contractuelle du débiteur pour le fait
d'autrui serait engagée si l'un des travailleurs, pendant le processus de peinture, brise
des vitres appartenant au créancier qui ne sont pas liées à l'objet de l'engagement, ou
si l'exécution ne respecte pas les conditions convenues dans le contrat.
- L'autre partie, a considéré que la responsabilité du débiteur se limite aux dommages
causés par autrui pendant l'exécution du contrat, et qu'il n'est pas possible d'appliquer
les dispositions de la responsabilité délictuelle pour acte d'autrui qui englobent les
dommages survenus à l'occasion de l'exécution du contrat.
De plus, cette responsabilité contractuelle ne s'applique qu'aux personnes entre
lesquelles il n'y a pas de relation contractuelle.
Dans ce contexte, il est important de noter que l'application correcte de la
responsabilité contractuelle pour acte d'autrui n'est possible que si l'acte préjudiciable
a eu lieu pendant l'exécution du contrat, car prétendre le contraire conduirait à la mise
en œuvre de la responsabilité délictuelle du débiteur pour acte d'autrui, considérant
que l'acte préjudiciable a eu lieu en dehors du cadre de l'assistance à l'exécution de
l'obligation et, par conséquent, en dehors du cadre contractuel.

__________________________________________________________

Les effets
Il est possible de diviser les effets de la responsabilité contractuelle pour fait d'autrui en
: des effets liées à la victime (première partie) et des effets liées à autrui (deuxième
partie)

Le premier paragraphe : Le droit à la réparation

Presque toutes les législations comportent un système spécifique de réparation qui


accorde à la victime tous les moyens de recourir à la justice pour obtenir des
indemnisations équivalentes à la valeur du préjudice à réparer et ainsi effacer les
conséquences du préjudice.
Il convient de noter que le droit accordé à la victime concernant la réparation est
soumis aux mêmes conditions, que l'acte dommageable émane du débiteur ou des
tiers utilisés pour exécuter le contrat.
En conséquence, le créancier ne peut réclamer des dommages-intérêts au débiteur
que s'il fournit la preuve de la non-exécution du contrat ou de son exécution
défectueuse par des tiers utilisés par le débiteur.

De nombreuses difficultés ont été soulevées concernant le contenu de la preuve : le


créancier doit-il prouver que le défaut d'exécution résulte de faute du débiteur dans le
choix et le contrôle des tiers utilisés, ou se limite-t-il à prouver que le défaut d'exécution
résulte de la faute ou de l'acte émanant du tiers pour obtenir une compensation ?

La doctrine s'est divisée en deux tendances à cet égard.


Une partie de la doctrine, a établi la responsabilité en fonction de la faute, considère
que la victime ne peut obtenir une compensation que s'il prouve la faute du débiteur
dans le choix, le contrôle, ou la formulation des directives ambiguës et insuffisantes
pour l'exécution du contrat.
Ainsi, si des biens qui avaient été promis à l'exportation ou au transport par le débiteur
sont volés par un tiers agissant en son nom, la faute dans ce cas est attribuée au
débiteur en raison de son mauvais choix du tiers ou de son absence de surveillance du
travail.

En effet, L'article 1129 du Code des Obligations et des Contrats traite de cette
question en reconnaissant la responsabilité de (l'agent autorisé à mandater
autrui ?????????) s'il commet une faute dans le choix, le contrôle ou les
directives données à son mandataire, ce qui peut causer un préjudice au
mandant.

Par conséquent, le mandant doit prouver l'une des trois erreurs pour obtenir
une compensation en raison du préjudice subi.

Il convient de noter que la preuve de la non-exécution du contrat en raison de


la faute du débiteur varie en fonction de la nature de l'obligation, qu'il s'agisse
d'une obligation de résultat ou d'une obligation de moyens.

Dans le cadre de l'obligation de moyens, le débiteur est tenu de faire des


efforts pour atteindre un objectif spécifique, que cet objectif soit atteint ou
non. Si le créancier allègue la non-exécution, il doit prouver la faute du
débiteur dans le choix ou la surveillance du tiers qu'il a utilisé pour exécuter le
contrat afin d'obtenir des réparations nécessaires, comme l'obligation d'un
médecin de fournir des soins pour guérir un patient ,Dans ce cas, la
responsabilité contractuelle du débiteur pour fait d’autrui ne peut être mise en
jeu que si le créancier prouve son faute.

En revanche, si l'obligation du débiteur est une obligation de résultat, il


s'engage à atteindre un objectif spécifique qui constitue le contenu de
l'obligation.

Dans le cas où le résultat requis n'est pas atteint, une faute contractuelle se
forme et oblige le débiteur à indemniser le créancier, la responsabilité ne peut
être exclue que si une cause étrangère, qui empêche l'exécution de l'obligation,
est prouvée.

Si non il est tenu de réparer les dommages dès lors que le résultat promis, n'est
pas obtenu.

Quant à la deuxième partie de la doctrine, elle considère que l'indemnisation


est due par le débiteur s'il est prouvé que la faute ou l'acte émane du tiers qu'il
a engagé pour l'exécution de l'obligation contractuelle.
Étant donné que le fait de tiers ne remplit pas les conditions de force majeure
qui exonèrent le débiteur d'indemnisation, mais a plutôt été émis par une
personne chargée par le débiteur d'exécuter le contrat.

L’inexécution du contrat n'est cependant pas considérée comme une preuve de


préjudice au créancier, ce dernier reste donc tenu de prouver le dommage qu'il
a subi en plus de prouver le lien de causalité entre ce dommage et la faute ou
l'acte commis par un tiers pour exiger réparation du débiteur.

Il nous semble que cette tendance doctrinale est plus logique, car le but de
l'établissement de la responsabilité contractuelle pour fait d'autrui est
d'indemniser le préjudice causé au créancier dès qu'il existe un lien de
causalité entre la faute ou l'acte commis par autrui et le dommage Peu
importe si le débiteur a commis une faute dans le choix ou le contrôle de
l’autrui.

La réparation englobe à la fois les dommages matériels et moraux ;

Le législateur a traité des dommages matériels dans l'article 278 du Code


des Obligations et des Contrats, les définissants comme une véritable
diminution du patrimoine du créancier et la perte de bénéfices due à la
violation du contrat.

En ce qui concerne les dommages moraux, ils surviennent lorsque la


personne subit une atteinte à sa liberté, à sa dignité, à son honneur ou à sa
réputation.

Cependant, le législateur tunisien n'a pas abordé explicitement cette


question, malgré la position claire de la doctrine et la jurisprudence qui ont
affirmés que la responsabilité contractuelle englobe à la fois les dommages
matériels et moraux résultant de la violation de l'exécution d'une obligation
contractuelle supportée par le débiteur.

F limite de réparation
La responsabilité contractuelle de l'obligé à l'égard de la compensation des
dommages subis par le créancier en raison de l'acte d'autrui auquel il a fait
appel est l'une des conséquences les plus importantes de la responsabilité
contractuelle pour le fait d'autrui. Cependant, il peut arriver que le débiteur
soit exonéré de sa responsabilité en vertu de la loi ou en vertu d'un accord
entre les parties 1- en vertu la loi: L'article 282 du Code des Obligations et des
Contrats stipule que le débiteur n'est pas tenu de compenser les pertes si une
cause étrangère non imputable à lui l'a empêché d'exécuter son engagement
ou en a retardé l'exécution, comme la force majeure, les circonstances
imprévues, et le comportement dilatoire du créancier. Il en résulte que le
débiteur n'est pas tenu de réparer les dommages subis par le créancier s'il peut
prouver que la raison de son incapacité à exécuter ou du retard n'est pas de
son fait et qu'il ne peut lui être imputé. En outre, dans le cadre de certains
contrats, le législateur tunisien a introduit d'autres raisons, en plus des raisons
générales, pour exonérer le débiteur de la responsabilité contractuelle pour
l'acte d'autrui, telles que (la négation de la faute du débiteur ?) et la preuve de(
la faute du lésé ?) 2-en vertu d'accord entre les parties : L'accord des parties
pour l'exonération de responsabilité est une question essentielle en matière de
responsabilité civile. Il s'agit d'un accord préalable entre le créancier et le
débiteur, stipulant que le débiteur ne peut pas être tenu responsable en cas de
préjudice découlant de cet accord. Face à l'absence de dispositions législatives
dans ce cadre , un débat doctrinale émergé concernant la validité de ces
accords. Certains les considèrent comme nuls, arguant qu'ils contreviennent à
l'ordre public, tandis que d'autres estiment qu'ils sont valides en se fondant sur
l'article 242 du Code des Obligations et des Contrats.
Rétroactivité ?
Le législateur consacre dans l’art 245 coc au débiteur un droit de rétroactivité
sur l’auxiliaire ou le substitut estimant que ce dernier était l’auteur du fait
dommageable et qu’il était donc directement responsable du dommage et non
le débiteur.

Dans ce cadre, une décision rendue par le tribunal de première instance de


Mahdia, qui a reconnu la responsabilité de la commune en tant que débitrice
des actes fautifs de son adjoint, et elle est donc tenue de payer Montant de
l'indemnisation tout en préservant ses droits de recourir contre l’auteur de la
faute.

Et en conséquence, si le débiteur paie le montant de l'indemnisation au


créancier à la suite d'un dommage causé par un tiers, il peut introduire une
action de rétroactivité contre ce dernier pour récupérer l'intégralité du
montant qu'il a payé au créancier,

Mais dans le cas où il est prouvé que le débiteur a participé à la commission du


fait dommageable, le montant de l'indemnisation est réparti
proportionnellement à la contribution de chacun d'eux à la survenance du
dommage.

L’exercice d’une telle action nécessite certaines conditions telles que la preuve
de la faute commise par autrui et que cette faute a résulté un préjudice au
débiteur

Cependant, la jurisprudence française diffère quant à la nature de la faute qui


entraine le recours du débiteur contre autrui :

Certains ont précisé que le débiteur a le droit de recourir contre les tiers, quelle
que soit la nature de la faute qui lui est imputée si c’était une faute simple ou
énorme.

Quant à la seconde position de la jurisprudence française, elle rejette le


recours du débiteur contre autrui dans le cas où ce dernier aurait commis un
simple délit.
Cependant, il ne suffit pas de dire qu'un tiers a commis une faute dans
l'exécution du contrat pour exercer un recours : le débiteur doit plutôt verser le
montant de l'indemnisation au créancier.

Avant cela, cette action en justice ne pourra pas être poursuivie, si non son
recours est considérée comme infondé et prématurée.

Il est à noter que l'exercice du droit de recours contre autrui n'est pas limité à
une personne physique.

En revanche, une personne morale peut intenter une telle action

Certains juristes ont considéré que le recours du débiteur contre autrui ne peut
être généralisé dans tous les cas, car il est interdit d'exercer ce recours dans
certains cas :

 soit parce que le créancier ou le substitue stipule que le débiteur ne


peut se faire réclamer, quelle que soit la nature de la faute commise par
lui, qu'il s'agisse d'une faute grave ou simple
 Par ailleurs, une autre tendance jurisprudentielle rejette l'action du
débiteur contre un tiers si la faute de ce dernier était matériellement ou
moralement liée au travail qui lui a été confié au profit du débiteur, afin
d'assurer l'équilibre des droits et devoirs entre les individus et en
réponse aux exigences de la justice

Il semble que cette tendance jurisprudentielle est plus conforme à la logique


juridique, étant donné qu'un tiers est une personne chargée par le débiteur
d'exécuter le contrat à sa place ou de l'assister dans le processus d'exécution.

Il ne peut donc supporter la charge de l'indemnisation définitive de la faute, à


moins que cette faute ne soit distincte du travail pour lequel il a été employé.

Il convient également de noter que le recours du débiteur au représentant ou à


l'assistant est le plus souvent fictif et sans valeur en raison des grandes
différences entre eux, notamment dans les grandes institutions qui emploient
un grand nombre de travailleurs, car le travailleur est souvent insolvable et
sans ressources, en plus de l'impossibilité d'identifier l'auteur de l'acte illicite

________________________________________________
Action direct
Le créancier peut intenter une action directement contre un tiers dans le but
d'obtenir réparation dans la limite des dommages subis par lui du fait de
l'inexécution du contrat.

Toutefois, la jurisprudence diffère quant au fondement de cette action.

Certaines juristes estiment que le créancier ne peut rechercher la


responsabilité des tiers que de point de vue délictuelle, en vertu de l'effet
relatif du contrat

Le législateur tunisien a abordé ce principe dans l’article 240 du coc , qui


prévoit que Les obligations n'engagent que ceux qui ont été parties à l'acte :
elles ne nuisent point aux tiers et elles ne leur profitent que dans les cas
exprimés par la loi.

Il ressort clairement de cet article que la force obligatoire du contrat est limitée
au cocontractant et ne s'étend pas aux tiers qui n'ont pas participé à la
conclusion du contrat.

Ainsi, le tiers que le débiteur a cherché à exécuter l'obligation est considéré


comme une personne étrangère à la relation contractuelle entre le débiteur et
le créancier, et il n'existe donc pas de lien contractuel entre ce dernier et le
tiers, ce qui conduit à l'adoption des règles de responsabilité délictuelle.

Cependant, cette tendance jurisprudentielle et judiciaire a fait l’objet de


critiques à de nombreux égards :

D'une part, la règle de l'effet relatif du contrat n'est pas considérée comme un
obstacle pour le créancier d'intenter une action directe sur la base
contractuelle, estimant que l’auxiliaire ou le représentant manque à ses
obligations.

De plus La personne contractante n'a pas la qualité de tiers totalement


étranger au contrat, mais il s'agit plutôt d'une personne chargée par le
débiteur d'exécuter le contrat à sa place ou de l’aider dans le processus
d'exécution.
En effet, le représentant ou l’auxiliaire ne peut être considéré comme une
personne étrangère à la relation contractuelle entre le débiteur et le créancier
car le dommage causé à ce dernier était la conséquence du fait dommageable
commis par lui lors de l'exécution du contrat.

Ainsi, la responsabilité d’autrui doit être fondée sur les règles de la


responsabilité contractuelle, c’est-à-dire sur les mêmes bases sur lesquelles
repose la responsabilité du débiteur.

Or cette possibilité pour les créanciers d'engager directement une action


contre un tiers dans le cadre des relations contractuelles crée un régime
juridique distinct de celui appliqué aux actions directes en responsabilité.

La jurisprudence a cherché à définir les conditions et les limites de l'exercice de


cette action, comblant le vide juridique entourant ce type des actions.

Selon le Professeur Senhouri, le créancier, en tant que détenteur de la créance,


a le droit d'initier directement une action sur le patrimoine du tiers en son nom
et pour son propre compte, et non au nom du débiteur.

Ainsi, le créancier ne se substitue pas au débiteur lors de l'exercice de l'action


directe en responsabilité contractuelle, contrairement à l'action (révocatoire ou
subrogatoire) consacrées dans les articles 307 et 308 coc selon lesquels le
créancier peut réclamer l’autrui au nom de débiteur négligent, mais pour son
propre bénéfice.

De plus, l’action directe n’est pas soumise aux mêmes conditions qui doivent
être remplies dans l’action subrogatoire : l'action directe ne nécessite que la
preuve de la faute commise par le tiers et du préjudice subi, ainsi que la
démonstration du lien de causalité entre les deux, sans exiger que le débiteur
soit insolvable, ou que ce dernier ait été poursuivi en premier lieu ou que le
créancier ait demandé au débiteur de résoudre la question à sa place. .

En revanche, il faut que le tiers que le débiteur a chargé d'exécuter l'obligation


doive savoir que le créancier est le bénéficiaire de cette obligation pour que ce
dernier puisse exercer une action directe à son encontre.

Ainsi, un tiers peut rejeterl’action direct intenté contre lui par le créancier si le
débiteur cache délibérément son identité aux autres
Toutefois, cette solution ne peut être appliquée dans tous les cas,

D’ailleurs dans le cadre des marchés publics, le sous-traitant ne peut prétendre


qu'il ne savait pas que l'employeur bénéficiaire des prestations fait l'objet du
contrat de sous-traitance, étant donné que l’art 79 amer de 1989, relative à
l'organisation des marchés publics, a confiée à l'entrepreneur initial une
obligation de présenter le sous-traitant qui a servi à l'exécution du contrat à
l’approbation du service concerné

Quant aux limites de l'exercice de l'action directe contre les tiers, il n'est pas
possible d'imposer aux autres plus que ce à quoi ils s'attendaient lors de la
conclusion du contrat.

Le tiers jouit des mêmes droits accordés au débiteur en vertu du contrat initial
conclu entre le créncier et le débiteur.

Ainsi, il lui est permis, par exemple, invoquer les clauses contractuelles incluses
dans ce contrat qui visent à exonérer ou à atténuer la responsabilité.

La Cour de cassation française a permis aux tiers de s’opposer au créancier sur


les motifs originels afin de placer son obligation sur le même plan que celle du
débiteur.

Dans ce contexte, le législateur tunisien prévoit dans l’article 1130 du Coc que
Dans tous les cas, le substitué est directement tenu envers le mandant, dans les
mêmes conditions que le mandataire, et il a, d’autre part, les mêmes droits que
ce dernier.

Au vu de cet article, les droits et obligations du substitut sont déterminés par


référence au contrat original conclu entre le mandant et le mandataire. Ainsi, le
substitut de porte une plus grande responsabilité que le mandataire n'en porte.

Vous aimerez peut-être aussi